Archive pour octobre, 2007

La prière « Auguste Reine des Cieux ».

Statue de Notre-Dame du Refuge (Anglet)

Statue de Notre-Dame du Refuge
devant laquelle le Bienheureux Louis-Edouard Cestac eut la révélation de la prière « Auguste Reine des Cieux ».

La  prière

Historique :

   Le Bienheureux Louis-Edouard Cestac (1801-1868) est un prêtre du diocèse de Bayonne qui fonda en 1842 la congrégation des Servantes de Marie, puis celle des Solitaires de Saint-Bernard ou Bernardines.
Sa vie toute donnée au soulagement des misères, matérielles et spirituelles, a été aussi marquée par quelques expériences mystiques importantes. C’est ainsi que le 13 janvier 1864, alors qu’il était en prière aux pieds de la statue de Notre-Dame du Refuge, dans la chapelle de la maison-mère des Servantes de Marie, à Anglet, fut « subitement frappé comme d’un rayon de clarté divine ».
Il vit alors des démons répandus sur la terre, y causant des ravages inexprimables. En même temps, il eut une vision de la Très Sainte Vierge Marie, qui lui dit qu’en effet « les démons étaient déchaînés dans le monde, et que l’heure était venue de la prier comme Reine des Anges, et de lui demander d’envoyer les légions saintes pour combattre et terrasser les puissances de l’enfer”.
« Ma Mère, dit le Prêtre, vous qui êtes si bonne, ne pourriez-vous pas les envoyer sans qu’on vous le demande ? »
- Non, répondit la Très Sainte Vierge, la prière est une condition posée par Dieu même pour l’obtention des grâces. 
– Eh bien ma Mère, reprit le Prêtre, voudriez-vous m’enseigner vous-même comment il faut prier ?
Et il reçut de la Très Sainte Vierge Marie la prière : « Auguste Reine des cieux ».
« Mon premier devoir, écrivit le Père Cestac, fut de présenter cette prière à Mgr Lacroix, évêque de Bayonne, qui daigna l’approuver. Ce devoir accompli, j’en fit tirer 500 000 exemplaires, j’eus soin de les envoyer partout ».

L’enfer semble s’être ligué pour empêcher l’impression de cette prière : par exemple l’encre ne tenait pas sur le papier, puis les presses se brisèrent à deux reprises.

   Beaucoup de personnes qui ont été aux prises avec de violentes tentations ou avec des vexations diaboliques peuvent témoigner de « l’efficacité » de cette prière inspirée.

frise

statue de Notre-Dame du Refuge - Anglet

Texte authentique
de la prière inspirée au Bienheureux Louis-Edouard Cestac
le 13 janvier 1864

Auguste Reine des Cieux,

Souveraine Maîtresse des Anges,

Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu

le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan,

nous Vous le demandons humblement :

envoyez vos légions célestes pour que,

sous vos ordres et par votre puissance,

elles poursuivent les démons, les combattent partout,

répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme.

 * * * 

« Qui est comme Dieu ? »

O bonne et tendre Mère,

Vous serez toujours notre amour et notre espérance !

O divine Mère,

envoyez les Saints Anges pour me défendre

et repousser loin de moi le cruel ennemi!

Saints Anges et Archanges,

défendez-nous, gardez-nous !

frise avec lys naturel

2007-24. De la Royauté du Christ à la gloire de Ses élus.

Dernier dimanche du mois d’octobre,
Fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ Roi universel.

       Le dernier dimanche du mois d’octobre, la liturgie – dans son calendrier traditionnel auquel nous tenons d’une manière très spéciale – nous donne de fêter le Christ, Roi de l’univers.

   Il y avait une volonté explicite du Pape Pie XI dans le choix spécial de ce dimanche-là (et pas un autre), lorsqu’il institua cette fête, puisqu’il écrivait dans l’encyclique « Quas primas » du 11 décembre 1925 :
« …Plus que tout autre, le dernier dimanche d’octobre Nous a paru désigné pour cette solennité : il clôt à peu près le cycle de l’année liturgique ; de la sorte, les mystères de la vie de Jésus-Christ commémorés au cours de l’année trouveront dans la solennité du Christ-Roi comme leur achèvement et leur couronnement et, avant de célébrer la gloire de tous les Saints, la liturgie proclamera et exaltera la gloire de Celui qui triomphe en tous les Saints et tous les élus ».

2007-24. De la Royauté du Christ à la gloire de Ses élus. dans Chronique de Lully christroi02

   La réforme liturgique issue du second concile du Vatican a opéré un double déplacement de cette fête :

a) un déplacement de date : du dernier dimanche d’octobre au dernier dimanche de l’année liturgique,

et

b) un déplacement de sens : de la proclamation d’une royauté qui doit être universelle dès ici-bas – par une obéissance de tous les hommes et de toutes les sociétés à la loi d’amour et de sainteté du Christ, non seulement dans le domaine privé des consciences mais aussi dans le domaine public -, à une dimension uniquement eschatologique, c’est-à-dire une royauté qui ne s’exercera plus que dans le Royaume éternel, après le jugement dernier.

   Ce changement de perspective correspondait à un abandon pur et simple de la doctrine de la Royauté Sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

   Cette mutation du sens donné à cette fête allait de pair, sous le règne de Paul VI, avec une véritable rupture dans la pratique multiséculaire du Saint-Siège cherchant à favoriser la reconnaissance, la garantie et l’institutionalisation, dans la sphère politique et sociale, des devoirs et des droits humains en pleine conformité avec la Loi divine.

   On le sait bien, et Pie XII l’avait rappelé à plusieurs reprises de manière magistrale, la forme prise par la société temporelle, dans ses structures politiques et sociales, est véritablement déterminante pour le salut ou la perte de nombreuses âmes.
L’enjeu du salut éternel des âmes fait à l’Eglise une obligation d’intervenir
dans l’ordre temporel (sans confusion des pouvoirs toutefois), et de favoriser les structures sociétales qui sont le plus idoines à l’épanouissement de la sainteté. L’Eglise obéit en cela à la parole de Saint Paul : « Oportet illum regnare : il faut qu’Il règne ! »

   En plaçant la fête du Christ-Roi au dimanche précédant immédiatement la Toussaint, Pie XI rappelait que la Royauté Sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ s’épanouit logiquement en fruits de sanctification et prépare heureusement les âmes à la gloire céleste.
Tandis que la proclamation d’une royauté seulement eschatologique, à la fin des temps, allant de pair avec l’abandon des « revendications » traditionnelles de l’Eglise dans ses relations avec les états (par une sorte de « rousseauisme spirituel »), ne pouvait qu’entraîner une accélération du laïcisme, de l’indifférentisme, du relativisme… etc., ne pouvait que favoriser le développement de la propagation de doctrines contraires ou même foncièrement opposées à la Vérité révélée, ne pouvait être que très dangereux et dommageable pour les âmes, davantage exposées à l’erreur et aux multiples tentations du monde.

   On a bien vu que le virage consécutif à la fameuse « ouverture au monde » en laquelle on a prétendu résumer « l’esprit du concile », loin de favoriser le développement de la vie chrétienne a tout au contraire produit un déficit considérable pour ce qui est de la pratique religieuse, de la vie spirituelle des fidèles, de leur formation intellectuelle, de l’efficience des mouvements d’apostolat, du recrutement des vocations… etc.

    »Toute âme qui s’élève élève le monde » !
Et pour qu’une âme s’élève, il faut autant que possible favoriser des conditions propices à une élévation morale, intellectuelle, psychologique et spirituelle. Il faut que les cadres temporels eux-mêmes soient favorables à cette élévation.

   N’importe quel jardinier intelligent sait qu’on ne peut permettre à une plante de croître et de s’épanouir dans un terrain inapproprié et dans des conditions d’ensoleillement et d’irrigation inadaptées à sa nature.
Ce qu’un jardinier pratique obligatoirement et comme par instinct, sous peine d’accumuler les échecs, pourquoi les conducteurs spirituels du « Peuple de Dieu » l’ont-ils oublié et nié dans les faits ? Pourquoi se sont-ils comportés comme des jardiniers qui auraient détruit leurs serres et leurs systèmes d’arrosage en disant: « Ces structures sont d’un autre âge, il faut que les plantes soient responsables d’elles-mêmes et sachent mettre à profit les conditions, même défavorables, dans lesquelles elles se trouvent, afin de parvenir à leur état adulte libérées des structures étrangères à leur nature… »

   Celui que se lamente parce que « les fumées de Satan se sont introduites dans le sanctuaire » alors qu’il a lui-même contribué à ouvrir les fissures par lesquelles ces fumées se sont infiltrées manifeste – pour le moins – un singulier déficit de lucidité et de responsabilité !

   En fêtant, ensuite, tous les Saints, c’est-à-dire tous ceux qui sont parvenus à la gloire céleste – et souvent à travers des combats héroïques contre l’esprit du monde – nous n’omettrons pas de leur demander la grâce de nous donner à nous qui peinons, « gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes », la force et le courage de travailler énergiquement au rétablissement du règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, générateur de sainteté.
Et pour que le règne du Christ s’épanouisse dans la société, il faut travailler à ce que l’idée même triomphe des erreurs du temps dans l’intelligence et dans le coeur de nos contemporains, clercs et laïcs !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

couronneroifrance Christ-Roi dans Commentaires d'actualité & humeurs

Acte de consécration du genre humain au Sacré-Coeur du Christ-Roi prescrit pour cette fête (et assorti du don d’une indulgence plénière) > ici.

2007-23. De Notre-Dame des Victoires.

Quatrième samedi d’octobre,
Fête de Notre-Dame des Victoires.

Basilique Notre-Dame des Victoires à Paris - sanctuaire et chœur

Le maître-autel et le sanctuaire de la basilique de Notre-Dame des Victoires, à Paris

       Dans un certain nombre d’anciens missels, le « propre de France » désigne le 4ème samedi du mois d’octobre comme jour propre de la fête de Notre-Dame des Victoires.
Vous pensez bien que Frère Maximilien-Marie n’a pas manqué d’y penser dans sa prière, ce matin. Et comme je lui demandais quelques explications, il me les a volontiers données… vous n’en douterez pas !

   J’ai donc ainsi appris une nouvelle page de l’histoire de France, et une nouvelle page de l’histoire des interventions de Notre-Dame en faveur du Royaume de France.

   En 1629, le Roy Louis XIII fut sollicité par les pauvres moines Augustins déchaussés, à court d’argent pour construire la chapelle du couvent qu’ils venaient de fonder à Paris (dans ce qui est devenu depuis le deuxième arrondissement). Les religieux – qu’on surnommait « les petits Pères » depuis qu’Henry IV avait donné ce sobriquet aux premiers religieux de cet ordre arrivés à Paris, en raison de leur petite taille – reçurent effectivement du Souverain les subsides nécessaires aux travaux, à la condition que la nouvelle église soit placée sous le vocable de « Notre-Dame des Victoires ».

Pourquoi une telle dénomination ?

   Tout simplement parce que le Roy Louis XIII, aidé du célèbre Cardinal de Richelieu, venait de préserver l’unité et la paix du Royaume en réduisant la puissance militaire du parti huguenot – qui mettait en péril la sécurité de l’Etat par ses alliances et incessantes conspirations avec l’Angleterre – , et parce que Sa Majesté, ainsi d’ailleurs que tous les catholiques, attribuaient le succès des armées royales (en particulier dans la reddition de La Rochelle, qui eut lieu le 4ème samedi d’octobre en 1628) aux prières adressées avec ferveur à la Reine du Ciel.

Louis XIII présente à Marie les plans de N.D. des Victoires

Carl Van Loo : tableau central du sanctuaire
représentant la dédicace de l’église des Augustins
à Notre-Dame des Victoires

   Sur ce tableau de Carl Van Loo, exécuté plus tard pour garder le souvenir de cette fondation royale (tableau qui se trouve aujourd’hui encore au dessus du maître-autel de la Basilique de Notre-Dame des Victoires), on voit en effet le Roy à genoux présentant à Marie le plan de l’église, dont il posera lui-même la première pierre le 9 décembre 1629. A gauche du Roy est figuré le Cardinal de Richelieu, et à sa droite un des échevins de La Rochelle lui présentant les clefs de la ville, que l’on aperçoit dans le lointain. Derrière le Souverain sont plusieurs officiers et grands du Royaume, tandis que devant lui est étendu un soldat mort, avec le drapeau blanc fleurdelysé…

   Mais le personnage principal, c’est la Très Sainte Vierge Marie, assise, portée sur un nuage : tous les regards convergent vers elle, et même le défunt n’est pas étendu face contre terre mais tourné vers elle. C’est tout le monde des vivants et des morts qui est tourné vers Marie, qui a placé sa confiance en Marie.
Vêtue d’une robe au ton rouge passé et d’un manteau bleu, tandis qu’elle entoure de son bras gauche l’Enfant Jésus debout, de sa main droite elle présente à Louis XIII la palme de la victoire.

   Frère Maximilien-Marie m’a ensuite raconté l’histoire du Frère Fiacre de Sainte-Marguerite, qui a vécu dans ce couvent de Notre-Dame des Victoires et qui, quelques années plus tard, eut l’apparition de la Vierge Marie lui montrant l’enfant royal qu’elle voulait donner à la France : la Très Sainte Vierge venait indiquer les moyens spirituels par lesquels on obtiendrait la naissance de l’héritier du trône, tellement espéré par tout le Royaume.
Cet enfant royal naquit effectivement neuf mois jour pour jour après la fin des neuvaines demandées par Notre-Dame, il fut baptisé Louis-Dieudonné et il deviendrait un jour Louis XIV.

   J’aime beaucoup quand mon papa m’explique ainsi ces évènements de l’histoire de France, en me montrant les « dessous » spirituels de cette histoire. Malheureusement, je comprends bien, à la manière un peu empreinte de tristesse dont Frère Maximilien-Marie me parle de ces choses, que ce passé est révolu, puisque une révolution impie a, depuis plus de deux siècles et jusqu’à présent, coupé la France de ses racines et de son histoire catholique.

   Le rappel de ces pages glorieuses ne peut en aucune façon justifier une certaine forme d’orgueil dans le coeur des vrais Français, parce que la France est maintenant dans une profonde et triste décadence, en conséquence d’une terrible apostasie. Le souvenir doit au contraire nourrir leur gratitude pour les dons – absolument gratuits – de Dieu mais encore plus maintenant alimenter l’humilité et le repentir d’y avoir été infidèles.
Je sais que malgré les innombrables motifs de découragement, le coeur de mon papa garde confiance dans la puissance du Coeur de Jésus et de Marie, et qu’il espère surnaturellement dans un renouveau, qui ne sera pas une « reconstitution » du passé, mais une vraie renaissance spirituelle – avec évidemment des conséquences sociales et temporelles – qui découlera de la conversion authentique des coeurs à l’esprit de l’Evangile.

   Alors de tout mon coeur, je me suis uni à Frère Maximilien-Marie pour réciter la collecte propre de la Messe de Notre-Dame des Victoires :

    O Dieu très clément, qui accordez tous les biens à Vos fidèles par la Mère de Votre Fils unique, Notre-Seigneur Jésus-Christ, accordez-nous, grâce à ses mérites et ses prières, de vivre dans la fidélité, pour qu’après avoir triomphé des pièges de tous nos ennemis, nous puissions dans la joie parvenir victorieux jusqu’à Vous.
Nous vous le demandons par Jésus-Christ, votre Fils, Notre-Seigneur, qui vit et règne avec vous dans l’unité du Saint-Esprit pour les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.

2007-23. De Notre-Dame des Victoires. dans Chronique de Lully patteschatsLully.

 Augustins déchaussés dans De liturgia

Messe propre de Notre-Dame des Victoires > ici
Litanies de Notre-Dame des Victoires > ici

2007-22. De Saint Raphaël et des Anges…

Mercredi 24 octobre 2007.

C’était aujourd’hui la fête de Saint Raphaël, comme c’est un archange, il n’y a pas vraiment de « vie » écrite à son sujet que j’aurais pu lire par dessus l’épaule de mon papa : ce que l’on sait de lui se trouve essentiellement dans le livre de Tobie, dont l’épître de la Messe de ce jour nous donnait un extrait.

J’ai en effet été très attentif aux lectures de la Messe, puisque nous avons eu la joie de recevoir aujourd’hui un prêtre ami (vraiment un prêtre très gentil et très bien puisqu’il aime les chats !), ce qui fait que la Sainte Messe a été célébrée dans l’oratoire du Mesnil-Marie.

Je sais que notre Frère a prié tout particulièrement pour les malades, pour tous ceux qui ont besoin d’être guéris par Dieu dans leur âme ou dans leur corps, car on recommande souvent à l’intercession de cet archange des malades ou des personnes qui subissent diverses épreuves ou difficultés.

L’archange Saint Raphaël porte un nom qui signifie « Dieu guérit« . En effet, Dieu par son ministère a guéri la cécité du vieux Tobie, il a aussi combattu victorieusement le démon qui affligeait la pauvre Sarah. Pour cette raison, Monsieur l’Abbé a également procédé à une nouvelle bénédiction de notre Mesnil-Marie, pour en éloigner toutes les influences malfaisantes et le mettre sous la protection très spéciale des Saints Anges de Dieu.

* * * * * *

Moi, ce soir, j’ai demandé à mon papa si les petits chats avaient un ange gardien comme les hommes… et comme Milou (vous savez le chien de Tintin).

Frère Maximilien-Marie m’a d’abord fait un grand sourire, puis il m’a dit que le Bon Dieu qui a créé les chats aussi bien que les hommes, aimait et protégeait chacune de ses créatures avec beaucoup de tendresse mais que la Révélation contenue dans les Saintes Ecritures ne permettait pas de répondre à ma question, toutefois il m’a donné une très belle image qui m’a rempli de joie, et que je vous communique volontiers à mon tour :

2007-22. De Saint Raphaël et des Anges... dans Chronique de Lully chatange

Chers Amis lecteurs, n’oubliez jamais de vous recommander avec grande ferveur à la protection de votre Saint Ange Gardien ; ouvrez tout grand les oreilles de votre âme pour écouter attentivement dans le silence ses bonnes inspirations et les conseils qu’il vous prodigue avec une tendre sollicitude!

Lully.

Voir aussi l’article consacré à Saint Raphaël en 2008, en cliquant > ici.

2007-21. L’armure de Dieu.

   Dans l’épître du XXIème dimanche après la Pentecôte (cf. > ici), nous entendons Saint Paul employer à deux reprises l’expression « armure de Dieu« :

- « Induite vos armaturam Dei » : revêtez-vous de l’armure de Dieu (Eph. VI, 11).

- « Accipite armaturam Dei » : prenez l’armure de Dieu (Eph.VI,13).

   Il décrit même l’équipement dont cette armure est constituée : le baudrier de la vérité, la cuirasse de la justice, les chaussures (j’oserais presque écrire : les rangers !) du zèle pour l’annonce de l’Evangile, le bouclier de la foi, le casque du salut et le glaive de l’esprit qui est la Parole de Dieu.

   Cette insistance de l’Apôtre justifie l’insistance que je mets moi-même à répéter ce que j’écrivais déjà > ici  : Nous sommes engagés dans un combat sans merci « contre les princes et les puissances, contre ceux qui gouvernent ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans les airs » (Eph.VI, 12).

   A tous les lecteurs de ce blogue, je voudrais aujourd’hui recommander d’une manière instante et très spéciale la lecture de l’ouvrage de Monseigneur Tournyol du Clos intitulé : « Le combat avancé de l’Eglise » (publié aux éditions de l’Archistratège : 21, rue des Acacias – 66680 Canohès – France. tél.: (00 33) 06 10 77 63 57).

Le-combat-avancé-de-l-Eglise - Tournyol du Clos

Voici ce qu’on peut lire en quatrième de couverture :

   « L’exorcisme est perçu aujourd’hui comme une pratique marginale, spéciale et négligeable que l’on voudrait cacher ou faire oublier. En fait, il est une participation de l’Église au combat que le Christ eut à mener au seuil de sa mission, contre la triple séduction. Il fait partie de cet achèvement dans la chair des souffrances du Christ pour son Corps qui est l’Église.  
Prière spécifique, l’exorcisme ne conduit pas à l’obsession du mal, au soupçon paranoïaque, à la tristesse ou à la méfiance. Il est un acte surnaturel de participation à l’œuvre de la rédemption, à l’établissement du royaume de Dieu dans les âmes. Il est fondamentalement un hommage rendu à la puissance de Dieu et, par là, un singulier moyen de sanctification au sein de l’Église.
Lorsqu’il est prié ici ou là par un baptisé, le Corps entier en bénéficie, et le soulagement que l’on tente d’apporter à l’un de ses membres peut libérer de l’emprise maligne d’autres personnes, donner plus d’aise à la hiérarchie de l’Église elle-même pour l’accomplissement de sa mission. La communion des saints se vérifie ici et nous engage dans un élan de piété et de charité à recourir à lui.
La présentation du combat exorciste ainsi que le témoignage de l’auteur, fondé sur son expérience, invitent les prêtres et les âmes de bonne volonté à entrer dans cette voie : à la suite du Christ, rejoindre la perspective grandiose de l’histoire du salut qui se réfère à ces temps de la fin, tels que les évoque le livre de l’Apocalypse.
Un ensemble rare, minutieusement collecté, de prières d’origine éprouvée telles que nous les offrent l’Écriture, les Pères, les saints ou encore les traditions de l’Orient et de l’Occident chrétiens est heureusement réuni dans cet ouvrage »
.

   Et il ne s’agit pas seulement de lire cet ouvrage, mais ensuite de le mettre en application.
Dans la préface, Monseigneur Michel Kassarji, évêque catholique Chaldéen de Beyrouth, rappelle fort opportunément :

   « Le chrétien doit savoir sans l’ombre d’un doute que le Diable est une créature réelle, qu’il est le Prince de ce monde. C’est lui qui sème le mal dans l’univers. Il est à l’origine du péché, de la maladie, de la souffrance et de la mort. La doctrine chrétienne est claire : le Christ est venu en ce monde pour sauver l’homme du péché de sa rébellion et lui rendre sa relation privilégiée avec Dieu. Son oeuvre sur terre a consisté en une lutte permanente contre le démon. Or cette lutte, qui se poursuit dans le temps, a changé de pôle : elle s’est transformée en un affrontement permanent entre l’homme et le diable (…).
Il est temps pour nous, pasteurs et fidèles, de considérer sérieusement et d’être convaincus de ce que nous devons faire. Le démon existe et nous avons l’obligation de lutter contre lui de toutes nos forces. Il est aussi de notre devoir de connaître notre adversaire ainsi que les moyens efficaces de le combattre… »

2007-21. L'armure de Dieu. dans Chronique de Lully stgeorgesbrviairedemartindaragon

   L’ouvrage de Monseigneur Tournyol du Clos constitue un excellent résumé de la doctrine catholique et de la pratique séculaire de l’Eglise ; il s’alimente aux meilleures sources spirituelles d’Orient et d’Occident pour mettre entre nos mains des armes efficaces et éprouvées ; il nous aide à revêtir cette armure de Dieu sans laquelle nous serons gravement blessés et risquons d’être vaincus.
Aux chapitres « théoriques » de cette petite somme de théologie doctrinale et spirituelle sont adjoints des textes de prière qui seront des plus utiles à tous, prêtres et fidèles, surtout dans le contexte actuel…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

2007-20. Journée d’automne…

  » Octobre est doux. – L’hiver pèlerin s’achemine
   Au ciel où la dernière hirondelle s’étonne.
   Rêvons… Le feu s’allume et la bise chantonne.
   Rêvons… Le feu s’endort sous sa cendre d’hermine. »
(Albert Samain)

J’ai trouvé que ces quelques vers s’accordaient bien aux jours que nous vivons en ce moment, alors je me suis permis de vous les recopier, chers Amis du « Mesnil-Marie ».

Oui, « l’hiver pèlerin s’achemine« , et si tous ces jours-ci sont – la plupart du temps – très ensoleillés, le soleil qui est de moins en moins matinal et se retire de plus en plus tôt, ne nous donne plus l’impression d’être aussi chaud ; les nuits fraîchissent et nous avons déjà eu les premières gelées… Les arbres se dégarnissent et notre Frère, avec un grand râteau en éventail, fait des tas de feuilles dans lesquels j’ai plaisir à sauter dès qu’un souffle de vent les agite un peu… Je trouve cela très drôle, et je ne comprends pas pourquoi Frère Maximilien-Marie râle en voyant les tas qui s’éparpillent!

Le grand malheur par contre, c’est que depuis quelques semaines les souris, mulots, campagnols, musaraignes, rats des moissons et lézards se font de plus en plus rares. Je me suis demandé si c’était parce que les hommes qui chassent depuis la fin septembre (et en effet on entend parfois des coups de feu dans les forêts d’alentour) volent aux chats leurs proies de prédilection, mais Frère Maximilien-Marie m’a expliqué que les hommes chassent des chevreuils, des sangliers, des faisans, des lièvres et des lapins et ne font pas concurrence aux chats. Puis il a ajouté: « C’est l’automne, mon Lully! Les souris et autres petits rongeurs ne trouvent plus leur nourriture dans les champs, alors ils rentrent dans les hangars, dans les étables, dans les greniers ou même dans les maisons des hommes… C’est la raison pour laquelle tu n’en trouves plus beaucoup dehors!« 

Pussi, un confrère du val d’Oise, m’a écrit et il me demandait s’il pouvait voir une photo de moi au cours de mes chasses. En voici donc une, avec l’une de mes dernières friandises champêtres… Hummm! Elle était succulemment dodue celle-là!

Avec ma proie

Dans la journée, le Frère coupe et fend du bois, puis il en fait des tas. Il va aussi chercher les fruits du jardin et je l’accompagne : par exemple, je grimpe dans les branches du pommier et je fais tomber les pommes, c’est très amusant… Après il fait de la compote, et j’aime bien la compote moi aussi!

Aujourd’hui, il a ramassé des noisettes… C’est également très amusant les noisettes, cela ressemble à de petites billes. Le noisetier a été très fécond cette année et il faut récupérer les noisettes avant que les écureuils ne prennent tout. Cette récolte m’a bien plu, parce que le Frère était à quatre pattes dans l’herbe et moi je pouvais lui grimper dessus! Après, je saute et je cours me cacher derrière un arbre ou derrière une grosse touffe d’herbe, et Frère Maximilien-Marie fait rouler des noisettes de mon côté (celles qui ont des trous et qu’on ne peut pas manger parce que les vers l’ont déjà fait), et je bondis pour les arrêter… Mais tout de même cela ne vaut pas les souris!

En terminant ce soir, je vous ferai remarquer que dans la matinée de ce lundi 22 octobre mon modeste journal a passé le cap des mille visites et j’en profite donc pour remercier mes fidèles lecteurs. Maintenant, le feu ronronne dans la cheminée de l’oratoire et la braise rayonne doucement, je vais donc aller me pelotonner près de lui…

Lully.

Publié dans:Chronique de Lully |on 22 octobre, 2007 |Pas de commentaires »

2007-19. De la sainte image de « Mater Admirabilis ».

20 Octobre,
Fête de Saint Jean de Kenty, confesseur ;
A Rome, au couvent de la Trinité des Monts, la fête de « Mater admirabilis ».

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Nous sommes dans le mois du Saint Rosaire, c’est donc déjà un peu une fête de Notre-Dame chaque jour…
Mais il y a un fête particulière à ce vingtième jour d’octobre que nous ne manquons jamais de commémorer au Mesnil-Marie, et c’est d’elle que je veux vous entretenir.

   Le 20 octobre, en effet, depuis l’année 1846, est le jour de la fête d’une représentation de la Vierge Marie vénérée à Rome sous le vocable de « Mater Admirabilis ».

   Il ne s’agit pas de ce que l’on appelle habituellement, avec une certaine emphase, une image miraculeuse, ce n’est pas l’une de ces icônes que la tradition attribue à Saint Luc, ni une Vierge noire aux origines mystérieuses ; ce n’est pas non plus un tableau achéropoïté (c’est-à-dire non fait de main d’homme) et on ne parle pas beaucoup de prodiges retentissants survenus devant elle (et pourtant il y a bien eu de véritables guérisons et de soudaines conversions…).
Mais alors, me direz-vous, de quoi s’agit il donc?

   Si vous êtes allés à Rome, vous connaissez bien évidemment l’église de la Trinité des Monts, l’une des églises françaises de Rome.
Fondés par Saint François de Paule, au XVème siècle, grâce au Roi de France (et de fait les portraits de tous nos Souverains, depuis Pharamond jusqu’à Charles X, sont peints dans le cloître attenant à l’église), le couvent et son sanctuaire furent, en 1828, confiés aux Dames du Sacré-Coeur, de Sainte Madeleine-Sophie Barat, pour qu’elles y ouvrent l’une de leurs maisons d’éducation.

   En 1844, Pauline Perdreau était l’une des pensionnaires confiées aux religieuses (elle entrera plus tard dans cet Institut).
Cette jeune fille avait quelques aptitudes pour la peinture et elle proposa, selon son expression, « de faire venir la Sainte Vierge » dans l’une des galeries du couvent en y peignant son image.

Mater Admirabilis - Trinité des Monts Rome

Rome, couvent de la Trinité des Monts : oratoire de « Mater admirabilis »

   Elle représenta la jeune Vierge Marie, avant l’Annonciation, dans les derniers temps de sa vie au Temple, assise dans une attitude de profond recueillement contemplatif, les yeux baissés, le visage paisible, comme rayonnant discrètement d’une plénitude intérieure. A ses côtés, le lys de la pureté, la quenouille qu’elle a laissée en repos et le livre ouvert (celui des Saintes Ecritures peut-être) dans lequel elle a puisé l’aliment spirituel de sa contemplation.

   Loin de l’académisme et du néo-classicisme qui triomphaient alors, l’oeuvre de la jeune Pauline plut aux religieuses et à leurs élèves qui prirent l’habitude d’aller prier devant cette image, et reçurent auprès d’elle des grâces d’intensification de leur vie intérieure.
On l’appelait simplement la « Madone du lys »

   Jusqu’au jour où le jeune Pape Pie IX (il était élu depuis moins de 5 mois) vint en visite au couvent de la Trinité des Monts.
C’était le 20 octobre 1846.
On conduisit le Pontife dans la galerie jusque devant l’image vénérée. En la voyant, il s’exclama : « 
Elle est vraiment Mater Admirabilis ! »
Nom qu’elle garda…
Des indulgences furent accordées à ceux qui priaient devant cette image ; des personnes de l’extérieur vinrent prier devant le tableau, et leurs prières furent exaucées ; comme je le signalais plus haut, on compta des conversions et des guérisons…
Si bien que le Bienheureux Pie IX accorda que l’on érigeât un autel dans cette galerie et qu’on la transformât en oratoire, dont les murs se couvrirent rapidement d’ex-voto.

   Reproduite dans toutes les maisons d’éducation tenues par les Dames du Sacré-Coeur à travers le monde, « Mater admirabilis » en devint la protectrice et multiplia ses grâces.
Sa fête fut tout naturellement fixée au jour où elle avait reçu son nom de la bouche même du Bienheureux Pie IX : le 20 octobre.

   Puisse donc la Mère Admirable intercéder à toutes les intentions que nous portons et obtenir de son Divin Fils les grâces qui sont nécessaires à chacun…

Lully.

2007-19. De la sainte image de

« Mère Admirable, Trésor de calme et de sérénité,
nous vous supplions:
aidez-nous à nous détacher de ce qui se voit,
et conduisez-nous, fixez-nous sur l’invisible…
L’invisible Présence,
l’invisible Amour que vos yeux contemplent !
A travers l’accessoire qui nous sollicite sans cesse
et qui nous séduit si souvent,
donnez-nous le sens et la faim de l’Essentiel… »

Voir aussi la méditation proposée > ici.

frise avec lys naturel

2007-18. De la Bienheureuse Agnès de Jésus, souvent appelée Agnès de Langeac.

19 octobre,
Fête de Saint Théofrède de Carméri, abbé et martyr (cf. > ici) ;
Mémoire de la Bienheureuse Agnès de Jésus ;
Mémoire de Saint Pierre d’Alcantara.

     Si le calendrier liturgique de l’Eglise universelle fait aujourd’hui mention de Saint Pierre d’Alcantara (qui est l’une des très rares personnes dont il fut révélé à Sainte Thérèse d’Avila – qui l’avait eu pour confesseur et conseiller – qu’il était allé au Ciel sans passer par le Purgatoire), j’aimerais toutefois vous écrire quelque chose au sujet de la Bienheureuse Agnès de Jésus, plus souvent appelée Agnès de Langeac, du nom de la petite ville où elle fut moniale et où son corps repose dans l’attente de la résurrection.

   En effet, Frère Maximilien-Marie a exposé aujourd’hui l’une de ses reliques dans notre oratoire du Mesnil-Marie parce c’est aussi le jour où les calendriers propres de l’Ordre des Prêcheurs et du diocèse du Puy marquent la célébration de sa fête.
Vous le savez, les chats monastiques ne consacrent pas tout leur temps à la chasse, mais ils ont aussi des moments d’étude et de lecture spirituelle… C’est ainsi que j’ai découvert avec émerveillement la vie de la Bienheureuse Agnès que je vais vous résumer ici.

frise avec lys naturel

       Agnès Galand est née au Puy-en-Velay, le 18 novembre 1602, dans une famille de modestes artisans, pauvres de biens matériels mais riches d’une foi profonde et d’une pratique religieuse exemplaire.

   Agnès fut donc élevée dans une piété simple, sans affectation, qui impliquait un véritable engagement du cœur et de la volonté.
Dès sa plus tendre enfance, elle aimait à passer de longs moments dans les églises du Puy, pour y adorer le Très Saint Sacrement ou pour se recueillir auprès des images de la Vierge Marie, et très spécialement dans la fameuse cathédrale où l’on vénère la statue miraculeuse de la Vierge Noire.
Habituée à se confesser très régulièrement dès l’âge de cinq ans, elle fut – fait tout à fait exceptionnel pour l’époque – admise à la Sainte Communion, qu’elle put dès lors recevoir une ou deux fois par quinzaine, à huit ans !
Profondément attirée par la retraite et la contemplation, elle a alors le désir de se consacrer totalement à Dieu dans la vie religieuse et prononce le vœu de virginité.

   A partir de ce moment, sa vie intérieure s’intensifie et elle reçoit des grâces mystiques signalées, accompagnées de vexations diaboliques, de persécutions diverses, d’incompréhensions douloureuses et de calomnies…
Mais elle a aussi la grâce de voir son Ange gardien et de vivre dans sa compagnie familière.

   Reçue dans le Tiers-Ordre de Saint Dominique à l’âge de 19 ans, il lui faudra encore attendre deux années – remplies de difficultés et d’obstacles – avant de pouvoir réaliser son désir d’entrer au couvent.
Enfin, le 4 octobre 1623, elle fut reçue comme novice converse, sous le nom de Sœur Agnès de Jésus, dans le monastère de dominicaines contemplatives placé sous le vocable de Sainte Catherine de Sienne qui venait d’être fondé dans la ville de Langeac, ville située à une dizaine de lieues du Puy, mais qui se trouvait alors dans le territoire de l’évêché de Saint-Flour.

   Les grâces mystiques s’intensifièrent encore : si les saints et les anges lui apparaissaient familièrement pour l’encourager et éclairer sa conduite, le démon multipliait aussi les attaques – jusqu’aux coups physiques – pour l’empêcher d’accomplir son office.

   A l’approche de sa profession solennelle (les vœux temporaires n’existaient pas en ce temps là et on faisait la profession perpétuelle à l’issue du noviciat), le diable déploya même des industries incroyables pour semer le trouble dans l’esprit de ses supérieures et la faire renvoyer.
Cependant le Ciel intervint lui aussi de manière si sensible qu’en définitive Sœur Agnès de Jésus, novice converse, fut non seulement admise à la profession solennelle mais le fut en tant que religieuse de chœur !
Le 28 septembre 1624, elle échangea donc le scapulaire noir des converses contre le blanc des choristes ; elle dut accomplir quelques mois supplémentaires de noviciat pour recevoir la formation des religieuses de chœur, et fit profession solennelle en la fête de la Purification de Notre-Dame, 2 février 1625.

   D’abord chargée de la porte et de la distribution des aumônes, elle fut ensuite promue maîtresse des novices et finalement élue prieure à la fin de l’année 1626, à l’âge de 24 ans !
Son gouvernement fut plein de sagesse et très profitable à la communauté, on s’en doute bien. Mais le renom de sa vertu et des grâces particulières qui lui étaient départies ne manquèrent pas non plus d’exciter l’incrédulité, l’incompréhension, la suspicion, voire la jalousie ou même la haine : cela aussi est malheureusement inévitable, car même dans l’univers des âmes pieuses il en est qui se révèlent soudain incroyablement mesquines et capables de méchanceté !
Elle fut même un temps déposée de son priorat et suspectée, avant d’être rétablie dans sa charge.

   Outre les apparitions des Saints, le commerce familier de son Ange gardien, et les tourments diaboliques devenus habituels, Mère Agnès de Jésus eut la grâce de lire dans les consciences, de prédire certains évènements à venir, de recevoir la communion de manière miraculeuse, de subir la transverbération mystique, de biloquer …etc.

Bse Agnès de Langeac

   Son intervention fut particulièrement remarquable auprès d’un jeune clerc, qui sans avoir encore été ordonné prêtre avait reçu à dix-huit ans l’abbaye de Pébrac en commende et avait commencé par vivre une vie confortable d’abbé mondain : il se nommait Jean-Jacques Olier de Verneuil.

   L’abbaye de Pébrac ne se trouve pas très loin de Langeac, mais évidemment Mère Agnès de Jésus n’en connaissait pas l’abbé commendataire, qui vivait à Paris.
Cependant elle reçut de la Sainte Vierge elle-même la mission de prier pour la conversion de Jean-Jacques Olier, de le soutenir dans sa préparation aux Ordres Sacrés (préparation qu’il fit sous la conduite de Saint Vincent de Paul), de lui obtenir toutes les grâces de sanctification nécessaires à sa mission future – pendant trois années – et elle lui apparut même dans la cellule qu’il occupait dans la maison de Saint-Lazare.
Quand, après sa retraite à Saint-Lazare, Monsieur Olier vint à Pébrac pour s’occuper de son abbaye et évangéliser les paysans qui en dépendaient, il entendit vanter la vertu de la Prieure des Dominicaines de Langeac et il résolut de lui rendre visite.

   Après plusieurs demandes restées sans réponse, Monsieur Olier obtint finalement un entretien avec Mère Agnès.
Conformément à l’usage, Mère Agnès de Jésus vint au parloir et commença à s’entretenir avec lui en ayant le voile baissé sur le visage.
Le jeune abbé – attentif au son de sa voix – osa lui demander de relever son voile, et jeta un cri de surprise : « Ma Mère, je vous ai vue ailleurs ! »
« Il est vrai, répondit humblement la moniale, vous m’avez vue deux fois à Paris dans votre retraite à Saint-Lazare où je vous suis apparue parce que j’avais reçu de la Très Sainte Vierge l’ordre de prier pour votre conversion, Dieu vous ayant destiné à jeter les fondements des premiers séminaires du Royaume de France. »

   Dès lors, entre ces deux âmes, s’établit une relation privilégiée.
Mère Agnès, durant les six mois que Monsieur Olier resta en Auvergne, paracheva son éducation dans les voies spirituelles, le forma pour sa mission, lui prédit les grandes étapes de son avenir, et toutes les croix qu’il aurait à porter.

   Le 12 octobre 1634, Monsieur Olier, rappelé à Paris, vint faire ses adieux à Mère Agnès.
Cette dernière sut alors que sa mission terrestre était achevée. Le soir même de ce jour, elle fut saisie par un mal violent et de fortes fièvres qui la mirent rapidement à toute extrémité.
Elle expira le jeudi 19 octobre 1634, vers dix heures du matin, et son corps apparut alors à tous ceux qui étaient là, resplendissant d’une beauté surnaturelle, tandis que pendant les cinq jours où il fut exposé à la grille du chœur des moniales, des milliers de témoins – attirés par la nouvelle de son bienheureux trépas et sa réputation de sainteté – purent constater que son corps répandait une chaleur merveilleuse et une odeur céleste.

   Au moment même de cette mort, Monsieur Olier qui chevauchait vers Paris fut renversé de son cheval d’une manière inexplicable. Il était porté à s’humilier devant Dieu en pensant que cette chute incompréhensible était peut-être un châtiment pour quelque négligence, quand il vit fondre sur lui un ange d’une impressionnante majesté qui l’enveloppa de ses ailes, en même temps qu’il entendait la voix de son propre ange gardien lui dire : « Honore bien cet ange car c’est un des plus grands qui soit donné à la créature sur terre… »
Mais il ne comprit pas le sens de cette vision. Il n’en eut l’explication que quelques jours plus tard, arrivé à Paris, quand il reçut une lettre lui annonçant le décès de Mère Agnès.
Pénétré de douleur, il alla devant le Saint-Sacrement pour se recueillir, et là il entendit distinctement la voix de la sainte moniale qui lui disait : « Ne t’afflige donc pas, je t’ai laissé mon ange! »

   Ainsi donc, la Bienheureuse Agnès de Langeac, du fait de la mission qui lui fut confiée auprès de Monsieur Olier, a-t-elle une grande part dans la réforme du clergé au XVIIème siècle, par la fondation des séminaires et, pour les siècles suivants, on peut ajouter que nous lui devons une bonne part de la solidité de la formation spirituelle et apostolique que dispensèrent « ces Messieurs de Saint-Sulpice » tant qu’ils furent fidèles à l’esprit de leur vénérable fondateur.

   En achevant de vous faire partager le résumé de mes lectures, ce soir, je ne puis que relever les points de comparaison qui existent entre la décadence du clergé de France au début du XVIIème siècle et la situation actuelle et, par suite, appeler de mes vœux la présence en notre temps d’âmes ferventes comme le furent celles de la Bienheureuse Mère Agnès et de Monsieur Olier, pour travailler au relèvement spirituel de ce Royaume et de toute la Sainte Eglise.

Lully.

Prière et litanies en l’honneur de la Bse Agnès de Jésus > ici

Châsse de la Bienheureuse Agnès

Châsse renfermant les restes mortels de la Bienheureuse Agnès de Jésus
au monastère des dominicaines de Langeac

Prière de confiance adressée au Sacré-Cœur de Jésus.

Sacré-Coeur (parc de Paray)

(Statue du Sacré-Cœur, parc de Paray-le-Monial – photo frère Maximilien-Marie : reproduction autorisée à condition de mentionner la source)

* * * * * * * * *

O Jésus,

à votre Cœur je confie :…

(ici on peut détailler les intentions que l’on recommande au Cœur de Jésus).

Regardez, puis faites ce que Votre Cœur vous dira :

Laissez agir Votre Cœur!

O Jésus,

je compte sur Vous ; je me fie en Vous ;

je m’abandonne à Vous ; je suis sûr de Vous !

Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Vous !

Cœur Sacré de Jésus, je crois en Votre Amour pour moi !

Cœur Sacré de Jésus, que Votre Règne arrive !

* * * * * * * * * 

Voir aussi l’acte d’offrande au Sacré-Cœur composé par Saint Claude de La Colombière > ici, le « Souvenez-vous » au Sacré-Cœur > ici ainsi que la prière au Cœur de Jésus composée par Sainte Madeleine-Sophie Barat > ici.

Publié dans:Prier avec nous |on 18 octobre, 2007 |7 Commentaires »
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