Archive pour la catégorie 'De Maria numquam satis'

Acte de consécration au Cœur immaculé de Marie :

Premier samedi de chaque mois.

   Nous reproduisons ci-dessous l’un des textes de prière de consécration personnelle au Cœur immaculé de Marie proposé par l’excellent site ami fatima100.fr, auquel nous invitons tous nos amis à s’abonner, afin de recevoir chaque mois des textes de prière et de méditation pour mieux vivre la dévotion des premiers samedis du mois et approfondir de mois en mois les enseignements de Notre-Dame de Fatima.

Statue de Notre-Dame de Fatima avec Cœur apparent - détail

       Sainte Vierge Marie, ô toute immaculée !

   Vous êtes la Mère de Dieu Jésus-Christ notre Seigneur, et la Mère de l’Église, dont nous sommes les membres.
C’est pourquoi Vous êtes aussi ma Mère et ma Reine.

   C’est à ce titre que moi, N….. , je m’adresse à Vous au milieu des combats que je livre pour Vous, afin de me confier à Vous pour le triomphe et l’avènement du Règne de votre Fils et Seigneur.

   Me souvenant des paroles que Vous avez dites à Lourdes : « Je suis l’Immaculée Conception », et plus encore de la grande promesse que Vous avez faite à Fatima : « Mais à la fin mon Cœur Immaculé triomphera »,
Me souvenant surtout de votre part dans l’œuvre de l’Incarnation et de la Rédemption, qui fonde ces paroles, car c’est en Vous que le Verbe s’est incarné et ce n’est qu’en Vous associant à son Sacrifice qu’Il a voulu me racheter du péché, Vous en ayant rachetée Vous-même en Vous préservant de toutes ses traces,
Et sachant que je glorifie Dieu et que j’accomplis Sa volonté en me tournant ainsi vers Vous,
Je Vous en supplie, ô Mère et Reine de mon cœur, de ma vie et de mes travaux, regardez-moi, votre enfant qui suis aussi votre serviteur. Prenez-moi en pitié, moi qui ne veux au fond de moi-même que travailler à l’instauration dans nos cités du règne de Votre Fils, selon la prière que Lui-même nous a enseignée : « Que votre Règne arrive sur la terre comme au ciel ».

   Sachant que la toute puissance du Christ repose entre vos mains et que tout l’amour de son cœur passe par le Vôtre pour se donner à nous, c’est à Vous que je m’adresse et, sûr(e) d’être accueilli(e) par Vous, ô Mère, je me consacre à Vous, à votre Cœur Immaculé.

   Par cet acte, je me livre à vous, vous priant de me considérer comme vous appartenant entièrement et sans retour.
C’est donc à Vous qu’il appartient de me défendre, de me protéger, de me purifier et de me conduire à la victoire en me faisant remplir dans l’Eglise et dans le monde la mission que Dieu, dans sa providence, m’a confiée.
A Vous, par conséquent, sera aussi la gloire de ce triomphe, c’est-à-dire du service que j’aurai accompli. Par là se réalisera le dessein de Dieu : le Règne du Christ par le Règne de Marie, puisqu’en réalité c’est un seul et même Règne, où tout nous est donné par le Christ, y compris Marie, et où tout nous est donné par Marie, et d’abord le Christ.

   Que, donc, je Vous appartienne pour mieux appartenir à mon Seigneur, et que je comprenne toujours mieux que le Règne du Cœur du Christ ne peut être instauré que par le Règne de votre propre Cœur.

   C’est pourquoi, ô notre Mère et notre Reine, en scellant avec Vous l’alliance de cette consécration, je m’engage à Vous prier et à Vous faire prier toujours davantage, spécialement par le chapelet quotidien, et d’abord à travailler à Vous connaître et à Vous faire connaître davantage, selon mes propres possibilités. Mais dès maintenant je m’engage à mieux vivre avec Vous, en Vous, par Vous et pour Vous, ma vie chrétienne et mon travail pour l’avènement de votre Règne, par lequel et dans lequel s’instaurera celui de votre Fils, Notre-Seigneur.
Et que par là j’apporte ma contribution, telle que Dieu me la demande, à la paix dans le monde et au salut des hommes, à la gloire de vos deux Cœurs unis et de la Très Sainte Trinité, dès maintenant et pour l’éternité.

Ainsi soit-il.

Monogramme de Marie vitrail avec anges - blogue

2025-94. Pèlerinage légitimiste du 14 juillet 2025.

       Chaque année, à l’occasion du 14 juillet, au jour anniversaire du martyre des prêtres et fidèles qui furent massacrés en haine de la foi catholique et de la royauté chrétienne à la suite de l’échec de la « conspiration de Saillans » (cf. > ici et > ici), le Cercle légitimiste du Vivarais propose à ses adhérents et à ses sympathisants une sorte de pèlerinage en des lieux emblématiques du Vivarais qui sont liés, de près ou de loin, à l’histoire chrétienne et à la contrerévolution dans notre province.

Notre-Dame de Prévenchères - Montpezat-sous-Bauzon

Ancienne église Notre-Dame de Prévenchères et prieuré de Clastres
à Montpezat-sous-Bauzon

   Pour ce 14 juillet 2025, la « pieuse balade » que nous vous proposons se situera à Montpezat-sous-Bauzon, dans la haute Cévenne vivaroise : cette très ancienne bourgade est en effet digne du plus grand intérêt et possède de précieux vestiges historiques que Frère Maximilien-Marie se fera une joie de vous faire découvrir ; c’est aussi ici qu’est née, le 19 décembre 1768, Sainte Marie Rivier qui, en pleine révolution, dont elle fut une adversaire déterminée, fonda la congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie.
Nous pourrons prier, en particulier, devant la Pietà miraculeuse qui – à deux reprises – lui rendit la santé.

Piétà miraculeuse de Montpezat

Piétà de facture populaire qui, à deux reprises, rendit miraculeusement la santé
à Sainte Marie Rivier (1768-1838)

[église paroissiale de Montpezat-sous-Bauzon]

En pratique :

- Le rassemblement se fera directement à Montpezat-sous-Bauzon (le lieu exact et l’heure seront précisés lors de l’inscription) ;
- Chacun apporte son pique-nique (ne pas oublier de prendre des sièges pliants ou plaids pour s’assoir) ;
- Prévoir de bonnes chaussures (il n’y aura pas de grande marche, néanmoins la déambulation dans les rues médiévales et l’accès à certains sites n
écessitent d’être correctement chaussé !) ;
- Prévoir aussi son couvre-chef (chapeau, béret, foulard ou autre protection contre le soleil) ou son ombrelle pour ne pas attraper d’insolation !
- Apporter aussi son chapelet ! Ceux qui le désirent peuvent aussi apporter de quoi prendre des notes et faire des photos.

   Inscriptions obligatoires !
Soit en utilisant le formulaire des commentaires ci-dessous (ce ne sera pas publié), soit en contactant directement Frère Maximilien-Marie par courriel ou par téléphone : et de toute façon en indiquant clairement son nom et ses coordonnées téléphoniques.

Vitrail de Sainte Marie Rivier dans l'église de Montpezat

Vitrail représentant Sainte Marie Rivier (1768-1838)
[église paroissiale de Montpezat-sous-Bauzon]

2025-73. Marie, protectrice de la France royale.

Fête de l’Annonciation de Notre-Dame.
Célébrée 25 mars, ou bien, en cas d’occurrence avec la Semaine Sainte, le premier jour libre après l’octave de Pâques.

       Le texte qui suit constitue la lettre mensuelle du mois de mars 2025, adressée aux membres et amis de la Confrérie Royale, à l’occasion de la fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.

   Il est bon de rappeler, encore une fois, que, sous l’Ancien Régime, la fête de l’Annonciation était une fête chômée au Royaume de France, et que donc l’accomplissement des tâches serviles y était rigoureusement interdit (d’où, en particulier, le miracle de l’osier sanglant – cf. > ici -, le 25 mars 1649, en Dauphiné, pour donner une leçon mémorable à ce huguenot fanatique qui travaillait ce jour-là nonobstant l’interdiction légale).
Sanctifions donc du mieux que nous le pouvons sous ce régime de prétendue laïcité qui n’est en réalité que le règne de l’impiété, cette fête si chère aux âmes fidèles.

Annonciation - Philippe de Champaigne 1644

Philippe de Champaigne (1602-1674) : Annonciation (1644)
[Musée métropolitain d'Art, New-York]

fleur de lys gif2

Marie, protectrice de la France royale

            En cette fête de l’Annonciation, nous commémorons la plus belle annonce faite par Dieu à l’humanité tout entière. Enfin, en ce jour béni, s’est concrétisée la promesse multiséculaire reçue par les prophètes et communiquée au Peuple élu de l’Ancienne Alliance : Dieu vient habiter parmi les hommes en prenant chair de la plus belle et la plus sainte de toutes les créatures, la Vierge Marie. Neuf mois plus tard, le plus beau des enfants des hommes, l’Emmanuel, « Dieu avec nous », apparaîtra aux yeux des pasteurs de Judée, dans la pauvre mangeoire de Bethléem.

            L’Annonciation a longtemps été une fête majeure de la France royale. Ainsi, jusqu’au règne de Charles IX, le premier jour de l’année était fixé à cette date. C’était d’ailleurs la coutume dans la plupart des pays de la Chrétienté. Pour la plupart des auteurs chrétiens, il convenait tout à fait que chaque nouvelle année commençât le jour où le Christ, Sauveur de l’humanité, qui a récapitulé toute l’histoire du monde, est entré dans l’histoire des hommes. Ce n’est qu’après la promulgation du calendrier grégorien, par le pape Grégoire XIII, que la date du 1er janvier s’est progressivement imposée en Europe, sauf dans les pays protestants qui ont longtemps refusé d’accepter un calendrier émanant de l’autorité pontificale.

            La fête de l’Annonciation, disions-nous, était particulièrement fêtée par les princes de la dynastie capétienne. N’est-ce pas ce jour-là, en 1252, que le grand saint Louis, approchant de la ville de Nazareth, lors de la septième croisade, « descendit de cheval, se mit à genoux pour adorer de loin ce saint lieu où s’était opéré le mystère de notre rédemption [1] ». Le 25 mars 1267, comme le rappelait le grand historien Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, le saint roi, la sainte couronne d’épines entre les mains, exhorta les chevaliers à prendre la croix à l’occasion de la huitième croisade. N’est-ce pas aussi en l’honneur de cet épisode fondamental du mystère de la Rédemption, que sainte Jeanne de Valois, reine de France, fille de Louis XI et épouse de Louis XII, institua, en 1501, une communauté de religieuses – l’ordre des Annonciades – qui fut si florissante dans le royaume des lys ? Le roi Henri III, en 1583, n’a-t-il pas fondé une confrérie, la « Congrégation des pénitents blancs de l’Annonciation Notre-Dame », et sollicité du pape son approbation et des indulgences ? Le juste Louis XIII ne fit-il pas ce jour-là, en 1643, son ultime confession générale avant de mourir, le 14 mai suivant ?

            Un bel évènement eut lieu aussi sous le règne du jeune Louis XIV. Le 25 mars 1650, étant reçu en la ville de Dijon, il renouvela le vœu de son père « à l’honneur de cette Souveraine Dame de l’Univers, par une nouvelle déclaration qu’il en fit, où il confessa être redevable à ses intercessions, des faveurs et bénédictions du Ciel […], et confirma par cette déclaration celle de son père, y témoigna les mêmes reconnaissances, et y fit une pareille soumission et offrande de sa Personne, de sa Couronne et de ses Sujets à la Reine des Anges, ordonnant de continuer la même dévotion et procession générale et très solennelle le jour de l’Assomption, et de faire exhorter tous ses sujets d’avoir une dévotion particulière à la sainte Vierge, d’implorer à ce jour sa protection, et de redoubler l’ardeur de leurs prières pour impétrer par son intercession la continuation des faveurs et bénédictions célestes sur sa Personne et sur son Royaume [2]. » Certes, cet acte royal rappelle que la grande fête mariale du royaume est l’Assomption, mais le choix du jour de l’Annonciation indique que la piété mariale des princes de France s’étend à toutes les fêtes célébrées en l’honneur de la Vierge Marie, et particulièrement ce jour où elle reçut en son sein le Verbe divin.

            Aux marges du royaume, nous ne pouvons pas ne pas mentionner la création, par le duc Charles III de Savoie, en 1518, de l’Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade [3], principal ordre chevaleresque de la Maison de Savoie, dont le prestige immense l’équipara, pendant plusieurs siècles, aux ordres de la Jarretière, de la Toison d’or et du Saint-Esprit. Les chevaliers de l’Annonciade, consacrés à Marie, étaient invités à méditer les mystères du Rosaire – à l’origine, d’ailleurs, il n’y avait que quinze chevaliers, le duc-grand-maître compris, pour rappeler les quinze mystères du Rosaire [4].

            Cette grande fête de l’Annonciation était ainsi solennellement célébrée par la plupart des princes chrétiens d’Europe. Nous aussi, à quelques siècles de distance, fidèles à notre foi et à notre pays, nous avons le devoir de rendre hommage à la Reine du Ciel et d’implorer son assistance dans les tribulations que connaît la pauvre France, en ces temps bien tragiques de violence et d’apostasie. Marchons dans les traces des pieux princes qui ont gouverné ce grand royaume. En ce même jour du 25 mars, la Providence a permis que fût fondée la Confrérie royale, dont nous célébrons, cette année, le 10e anniversaire. Dix ans de grâces pour tous ses membres. Dix ans de fidélité à nos engagements spirituels de prier pour la France et pour le retour de sa grandeur et de son prestige. Dix ans de soutien à la Couronne multiséculaire et à son héritage porté, depuis plus de 35 années, par S. A. R. Mgr le duc d’Anjou, de jure S. M. le roi Louis XX. Ayons donc bien à cœur, en cette Année jubilaire, de renouveler nos engagements, nos motivations, nos convictions, au service de cette belle œuvre. Profitons bien de ces grandes fêtes de l’année liturgiques, en particulier les « fêtes royales », comme en ce jour de l’Annonciation, pour puiser les grâces nécessaires pour maintenir intacte notre foi, au milieu des tempêtes, et garantir notre fidélité aux principes et aux valeurs communiqués par la Confrérie royale.

Que la Vierge sainte de Nazareth
nous garde sous sa puissante protection !

   + Mathias Balticensis


[1] Richard Girard de Bury, Histoire de Saint Louis, Roi de France, Paris, Audot, 1817, p. 232. L’historien d’ajouter ce commentaire édifiant : « Il y communia de la main du légat, qui y fit à cette occasion un sermon fort touchant : de sorte que, suivant la réflexion que fait le confesseur de ce saint prince, dans un écrit qui nous apprend ce détail, on pouvait dire que, depuis que le mystère de l’Incarnation s’était accompli à Nazareth, jamais Dieu n’y avait été honoré avec plus d’édification et de dévotion qu’il le fut ce jour-là. »
[2] R. P. Balthazar de Riez, Suite de l’incomparable piété des très-chrétiens Rois de France de la Race de S. Louis, Aix, Charles David, 1674, l. II, p. 810.
[3] Cet ordre succédait à l’ancien ordre du Collier, fondé en 1364 par le comte Amédée VI.
[4] Les statuts de l’Ordre leur demandaient de réciter, chaque matin, quinze Pater Noster et quinze Ave Maria, sous peine de devoir payer « quinze sols pour être distribués pour l’honneur de Dieu ».

Trois lys blancs

2025-64. Fête de la Pureté de Notre-Dame, et prière à Notre-Dame de la Pureté.

11 mars,
Chez les Ermites de Saint Augustin, fête de la Pureté de la Bienheureuse Vierge Marie ;
Mémoire de la férie de Carême.

Monogramme de Marie vitrail avec anges - blogue

       Le martyrologe propre des Ermites de Saint Augustin mentionne à la date du 11 mars la fête de la Pureté de la Bienheureuse Vierge Marie : c’est une fête de contemplation, de stimulation et de préparation.

- Contemplation de la Vierge Très Sainte dans son absolue pureté, qui lui vaut d’être saluée du qualificatif de « pleine de grâce » (mais l’adjectif grec évoque l’idée d’une parfaite plénitude) par l’archange qui s’adresse à elle au nom du Dieu trois fois saint.

- Stimulation, parce qu’étant entrés en Carême, temps de purifications plus intenses, la considération d’une telle pureté, qui est le fruit de la Rédemption (car Notre-Dame est la première et la plus parfaite des rachetés), met en évidence que « rien n’est impossible à Dieu », et donc que quel que soit notre degré de souillure – du fait de nos péchés personnels et des cicatrices et effets qu’ils ont laissés en nous -, il n’est pas vain d’espérer que Dieu nous purifie en totalité.

- Préparation à la fête de l’Annonciation : en nous aidant à considérer plus attentivement celle que le Très Haut a élue, préparée, merveilleusement comblée, afin de devenir le vivant Tabernacle du Verbe éternel S’incarnant.

Vierge très pure - blogue

O Notre-Dame de la Pureté,

Vierge sans tache, tabernacle du Dieu de toute pureté,
réceptacle de toutes les grâces,
j’ai recours à vous dans mes besoins,
mes peines, mes tentations et mes faiblesses.

O Marie, merveille de pureté,
je vous consacre mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mon cœur,
mes pensées, mes paroles et mes actions,
afin que l’esprit du mal n’ait jamais la moindre part en moi
et que, tout mon être étant conservé dans une pureté parfaite,
je serve Dieu de tout mon cœur
et arrive, sous votre maternelle protection,
à la béatitude éternelle
pour jouir à jamais avec vous
de la possession de l’auguste Trinité dans le ciel.

Ainsi soit-il.

Nihil obstat : Paulus Lacouline, Censor
Imprimatur : + Lionellus Audet, V.G.
Quebeci, die 25 a martii 1954

Trois lys blancs

2025-33. Une relique de la grotte de Massabielle au Mesnil-Marie.

11 février,
Fête de l’apparition de la Vierge immaculée à Lourdes ;
Anniversaire de l’encyclique « Vehementer nos » (11 février 1906 – cf. > ici).

Grotte de Massabielle - statue de la Vierge à l'emplacement même de l'apparition

Lourdes, grotte de Massabielle :
la statue de la Madone à l’emplacement où se tint la Vierge Immaculée.

       Mon papa-moine a bien conscience que la publication suivante peut lui occasionner quelques « inconvénients », mais lorsque je lui ai demandé si je pouvais la faire il m’a répondu : « Si on se retient de faire quoi que ce soit par crainte des réactions de quelques mauvaises personnes, on ne fera plus jamais rien. Alors je t’en prie, mon Tolbiac, fais ce que tu as à faire : le Bon Dieu – qui sonde les reins et les cœurs – fera le tri et, un jour, rendra à chacun selon ce qu’il aura fait. En attendant, vis et agis selon ta souveraine liberté féline ! »

   En fait, comme je désirais vous parler de l’un des reliquaires qui se trouve dans notre Oratoire, je ne voulais néanmoins pas que cela lui occasionnât ensuite de nouvelles « embrouilles ».

   Pour que tout soit bien limpide pour vous, je dois vous raconter que, il y a quelques années de cela, une personne mal intentionnée a enregistré des photos de notre Oratoire qui avaient été publiées sur ce blogue, en a isolé les reliquaires que l’on y voyait ornant les gradins de l’autel, puis a envoyé ces photos à un antiquaire spécialisé dans les objets religieux en se faisant passer pour Frère Maximilien-Marie (lui communiquant d’ailleurs une authentique adresse électronique), et, en prétendant que le Refuge Notre-Dame de Compassion était dans une grande nécessité financière, sollicitait de lui une expertise, prétendument afin de les vendre au meilleur prix.
L’antiquaire contacta donc Frère Maximilien-Marie en lui faisant une offre… et notre Frère tomba des nues en recevant ce courriel : il y eut une explication – fort sereine et clarifiante au demeurant – avec ce Monsieur, dont la déposition et les documents qu’il put fournir allèrent étoffer un dossier déjà un peu épais rassemblant les documents relatifs aux malveillances dont Frère Maximilien-Marie est assez régulièrement la cible (et dont la justice est informée).

   Je ne m’étendrai pas davantage sur ce fait, mais il me semble que cette explication était nécessaire pour que vous comprissiez l’attitude prudentielle qui était la mienne avant d’écrire ce qui suit.

Buste reliquaire de la Grotte de Lourdes 1

Buste reliquaire de la Très Sainte Vierge Marie
dans le médaillon duquel se trouve un fragment du rocher de Massabielle
prélevé à l’endroit où reposaient les pieds de la Mère de Dieu lors des apparitions

   Ceci étant dit, je voulais donc vous parler du buste reliquaire de la Très Sainte Vierge Marie que nous avons le bonheur de posséder dans notre oratoire.

   A l’origine, il ne s’agissait d’ailleurs pas d’un buste reliquaire mais simplement d’un buste de la Madone faisant la paire avec un buste de Notre-Seigneur Jésus-Christ couronné d’épines.
Frère Maximilien-Marie les avait vus chez un brocanteur au cours de l’été 2020, mais alors ils n’étaient pas vraiment reluisants comme vous pouvez en juger par vous-mêmes avec le cliché suivant :

bustes de NSJC et de ND avant restauration septembre 2020

Bustes de Notre-Seigneur et de Notre-Dame en septembre 2020
lorsqu’ils furent offerts à Frère Maximilien-Marie
(le stylo blanc déposé entre les deux est là pour donner un ordre de grandeur)

   De fidèles et généreux amis, qui avaient appris qu’ils plaisaient à notre Frère, lui firent la surprise de les lui offrir à l’occasion de son quarantième anniversaire d’entrée en religion (8 septembre 1980 – 8 septembre 2020).

   Puis ce fut le nettoyage, suivi de la consultation d’un artisan bijoutier (il y en a d’excellents dans nos Hautes Boutières) et des propositions faites par celui-ci (de généreux bienfaiteurs s’offrant encore pour aider à leur restauration), puis il y eu la commande (en Italie) de médaillons reliquaires qui se puissent adapter aux socles de ces bustes…
Bref ! Ils revinrent au Mesnil-Marie véritablement transformés, et s’adaptant idéalement aux espaces entre les chandeliers du gradin de l’autel.
Ils furent alors dûment bénits.

   Frère Maximilien-Marie avait, dans les réserves de l’Oratoire, d’une part une enveloppe contenant un linge qu’un digne ecclésiastique de nos connaissances avait pu mettre en contact direct avec la Sainte Tunique d’Argenteuil à l’occasion de son ostension d’avril 2016 ; et d’autre part, héritage d’un vieux chanoine ami qui lui a légué quelques précieux « souvenirs » lorsqu’il a rejoint le Royaume des Cieux, l’une des parcelles du rocher de Massabielle prélevées en 1958 et offertes alors à certains dignitaires ecclésiastiques, à l’occasion des fêtes du centenaire des apparitions de Lourdes que l’on célébrait cette année-là.

   Une parcelle du linge qui a touché à la Sainte Tunique a donc été placée dans le médaillon désormais fixé au pied du buste reliquaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; tandis que le médaillon assujetti au socle du buste reliquaire de Notre-Dame recevait le fragment du rocher sur lequel la Reine du Ciel a laissé reposer son pied virginal

   Voilà donc pourquoi nous avons cette immense joie de posséder, dans l’Oratoire du Mesnil-Marie, une petite relique de la grotte de Massabielle sanctifiée par l’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu.

Tolbiac.

Buste reliquaire de la Grotte de Lourdes 2

Litanies de Notre-Dame de Lourdes :

Notre-Dame de Lourdes aux bougies - blogue

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Notre-Dame de Lourdes, Vierge Immaculée, priez pour nous. 
Notre-Dame de Lourdes, Mère du divin Sauveur, priez pour nous. 
Notre-Dame de Lourdes, qui avez choisi pour interprète une enfant faible et pauvre, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, dix-huit fois bénie dans vos apparitions, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, qui avez fait couler sur la terre la source qui guérit tous les maux, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, dispensatrice des Dons du Ciel, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, à qui Jésus ne peut rien refuser, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, que nul n’a jamais invoquée en vain, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, consolatrice des affligés, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, qui guérissez les malades, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, espoir des pèlerins, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, qui priez pour les pécheurs, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, qui nous engagez à la pénitence, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, soutien de la Sainte Eglise, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, avocate des âmes du purgatoire, priez pour nous.
Notre-Dame de Lourdes, Vierge du Très Saint Rosaire, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur. 
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur. 
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous. 
Jésus-Christ, exaucez-nous.

V./ : Priez pour nous, Notre- Dame de Lourdes,
R./ : afin que nous soyons dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions :

   O Dieu, qui, par l’Immaculée Conception de la Vierge, avez préparé à Votre Fils une habitation digne de Lui : accordez-nous, s’il Vous plaît, en célébrant l’Apparition de la même Vierge, d’obtenir le salut de l’âme et du corps. Nous Vous le demandons par ce même Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il !

couronne de Notre-Dame de Lourdes

2025-31. La « Grotte de Lourdes » érigée dans les jardins du Vatican, et ses liens avec la France.

11 février,
Fête de l’apparition de la Vierge Immaculée à Lourdes (double majeur).

Etat originel de la grotte de Massabielle et paroles de la Vierge - blogue

Carte postale reproduisant une photographie de la grotte de Massabielle, à Lourdes, en 1858,
et paroles de la Très Sainte Mère de Dieu prononcées lors des apparitions.

       J’espère que vous connaissez tous, chers Amis, le récit des apparitions de la Très Sainte Vierge Marie à Lourdes, du 11 février au 16 juillet 1858, et peut-être vous êtes-vous déjà rendus en pèlerinage à Lourdes.
Mon papa-moine s’y est rendu à plusieurs reprises. La dernière fois, ce fut dans les derniers jours de janvier et les premiers de février, en 2008 (année jubilaire du cent-cinquantième anniversaire des apparitions) : il y allait spécialement pour demander à Notre-Dame un lieu pour y implanter le Refuge Notre-Dame de Compassion, et exactement trois semaines plus tard (trois fois sept : c’est important en numérologie sacrée) il visitait ce lieu qui est devenu aujourd’hui le Mesnil-Marie, ainsi que mon illustre prédécesseur feu le Maître-Chat Lully, vous l’a déjà raconté (cf. > ici).

   Mais il me faut revenir au propos qui est annoncé par le titre de la chronique de ce jour…

Grotte de Massabielle aménagée - fin XIXe siècle - blogue

Carte postale montrant l’état des aménagements de la grotte de Massabielle,
au début du XXème siècle : le premier autel fixe – que l’on voit ici – y fut placé en 1908.

   Le Bienheureux Pie IX (+ 7 février 1878), dont la définition dogmatique de la Conception sans tache de de la Mère de Dieu, en 1854, avait été confirmée quatre ans plus tard par l’apparition de Lourdes, eut bien sûr une profonde dévotion envers Notre-Dame de Lourdes.

   Son successeur, Léon XIII (pape de 1878 à 1903), avait lui aussi une dévotion spéciale pour la Madone pyrénéenne, au point qu’il exprima le désir d’avoir, dans les jardins du Vatican, une reproduction de la grotte de Lourdes.

   Insistons au passage sur le fait que, depuis le sinistre 20 septembre 1870 (cf. >ici), les papes se trouvaient spoliés de leurs Etats légitimes et qu’ils étaient, de fait, comme prisonniers dans la Cité vaticane, seule partie du Patrimoine de Saint-Pierre sur laquelle les francs-maçons qui avaient été à la manœuvre dans la création du royaume d’Italie n’avaient pas porté la main. Dans ce contexte, où les Souverains Pontifes ne paraissaient même plus à la loggia de la façade extérieure de la basilique Saint-Pierre pour donner leur bénédiction, il était évidemment inimaginable qu’un pape voyageât et pût se rendre en pèlerinage à Lourdes, comme certains de leurs successeurs le purent faire après les Accords du Latran (11 février 1929) qui réglèrent la Question romaine.

La Cité Vaticane - emplacement de la grotte de Lourdes

détail de la carte de la Cité vaticane

   Informé du désir de Léon XIII, l’évêque de Tarbes d’alors, Son Excellence Monseigneur François-Xavier Schœpfer, fit en sorte que cette reproduction de la grotte de Massabielle fût offerte au pape à l’initiative des catholiques de France, qui la financèrent en grande partie, mais pas uniquement : lorsque le projet fut connu, des fidèles de toute la catholicité tinrent à offrir leur obole pour la construction de cet édifice.

   La Grotta della Madonna di Lourdes des jardins du Vatican fut réalisée par l’architecte du Palais Apostolique, Constantin Sneider, à une échelle réduite, mais rendant bien les proportions initiales, adossée perpendiculairement à une partie de l’antique muraille léonine.

   Originellement, on y voyait non seulement la grotte mais, légèrement en retrait, une copie du clocher de la basilique de l’Immaculée Conception auquel on accédait par un double escalier construit de chaque côté, clocher et escaliers qui, depuis, ont dû être démolis pour des raisons de sécurité (le clocher sous le pontificat de Pie XI et les escaliers sous celui de Jean XXIII).

   Les travaux d’aménagement n’étaient pas achevés à la mort de Léon XIII (+ 20 juillet 1903), ils ne le furent que sous le pontificat de son successeur, Saint Pie X, qui procéda lui-même à la bénédiction solennelle du lieu, le 28 mars 1905.

Reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican

Reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican,
pendant les travaux de construction et d’aménagement.

Reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican - la grotte elle-même état originel

Reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican,
dans son état originel : on remarque, sur la gauche une grande inscription latine
gravée dans le marbre résumant l’histoire de cette grotte,
et, juste en avant de la grille mais légèrement excentrée, une reproduction
de la fontaine telle qu’elle existait alors à Lourdes.
Les médaillons en mosaïque sur la façade représentent, à gauche Léon XIII,
et à droite l’évêque de Tarbes, Monseigneur Schœpfer.

Reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican - état actuel

Reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican, état actuel,
après la démolition du clocher et des escaliers,
l’arasement des créneaux au sommet de la façade, la disparition de la « source »,
l’installation de l’autel et l’avancement de la grille.

    Originellement, ainsi qu’on peut le voir sur la photographie qui se trouve au milieu des trois ci-dessus, la grotte ne comportait pas d’autel : c’était un lieu de recueillement et de prière, pas de la célébration de la Sainte Messe.

   A Lourdes même, l’installation d’un autel fixe dans la grotte ne se fit que cinquante ans après les apparitions : il était en effet absolument contraire aux plus anciennes traditions de célébrer la Sainte Messe en plein air, sauf circonstances exceptionnelles qui requéraient des autorisations et des dispenses, lorsqu’il n’y avait vraiment pas de lieu de célébration qui convînt ou fût disponible (comme par exemple pendant la grande révolution ou sur les champs de bataille).
Pendant les cinquante années qui suivirent les apparitions donc, la Sainte Messe n’était célébrée occasionnellement à la grotte de Massabielle que sur un autel amovible. Nous avons le témoignage de l’abominable Zola qui dans « Trois villes » (1893-1898) décrit :

« (…) un très bel autel roulant, recouvert de plaques d’argent gravé, don d’une grande dame, que l’on ne risquait d’ailleurs que pendant les pèlerinages riches, de crainte que l’humidité ne l’abîmât… »

   Je vous avoue, chers Amis, que la mention par cet impie de Zola d’un « autel roulant » m’a néanmoins bien amusé parce que Frère Maximilien-Marie m’a raconté que beaucoup de « tradis » des années soixante et septante du précédent siècle surnommaient par dérision « autels à roulettes », les autels de fortune – et souvent aisément déplaçables – que le clergé installait dans le sanctuaire en avant du maître-autel afin de célébrer la Messe « face-au-peuple ».

Grotte de Massabielle - l'autel d'argent de 1908

l'autel d'argent de 1908 - blogue

   En 1908, le premier autel fixe fut placé dans la grotte.
Surnommé « l’autel d’argent », c’est une pièce majeure de l’orfèvrerie religieuse, ciselé par l’orfèvre lyonnais Armand-Calliat fils (1862-1939).

   Mais en 1956, alors que le « renouveau liturgique » (sic) commençait déjà à sévir, Monseigneur Pierre-Marie Théas, évêque de Tarbes, fit procéder à d’importants changements dans la grotte des apparitions : la grille fut enlevée, l’autel d’argent fut retiré, et on le remplaça par un autel de marbre de « style contemporain » dont on vanta la couleur « plus accordée au rocher de la grotte » (sic) : si, en pratique, on y célébrait alors majoritairement « dos au peuple » selon la tradition multiséculaire, il était néanmoins conçu pour pouvoir aussi célébrer « face au peuple ».
La prétendue réforme post-conciliaire était déjà dans les dossiers !

aménagements de la grotte de Massabielle en 1956

Grotte de Massabielle : l’autel en marbre de 1956.
(nota bene : depuis on a fait encore pire, puisque le marchepied a été détruit et que
l’autel ci-dessus 
a été remplacé par une espèce de rocher vaguement cubique mal dégrossi)

    Ayant donc « sur les bras » l’ancien autel d’argent d’Armand-Calliat dont on ne pouvait toute de même pas se débarrasser aussi facilement que ne le faisaient les curés de paroisses qui détruisaient à la masse les antiques maitres-autels de leurs églises, le progressiste Pierre-Marie Théas, suggéra qu’on pourrait l’offrir au non moins progressiste Jean XXIII, ancien nonce apostolique en France (décembre 1944 – janvier 1953) qui, ès qualité de Patriarche de Venise, était revenu à Lourdes pour procéder à la dédicace de la basilique souterraine Saint-Pie X, en mars 1958, c’est-à-dire quelques mois avant son accession au Souverain Pontificat.

   Et c’est ainsi que non seulement la grotte de Lourdes des jardins du Vatican a été érigée en grande partie par les offrandes des catholiques de France, mais qu’elle y conserve aussi l’autel ciselé dans l’une des plus illustres parmi les entreprises d’orfèvrerie religieuse française (sur lequel la Messe n’est plus dite non plus depuis l’actuel occupant du trône pontifical, qui y fait transporter un « autel-face-au-peuple » placé en avant de la grille lorsqu’une célébration y est organisée).

pattes de chat Tolbiac.

Ancien autel de la grotte de Lourdes dans la copie des jardins du Vatican

L’autel d’argent de la grotte de Massabielle (1908-1956)
dans la reproduction de la grotte de Lourdes des jardins du Vatican.

2025-23. Le « Stabat Mater » de Palestrina

2 février,
Fête de la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie (cf. > ici) ;
Mémoire de Sainte Hadeloge de Kitzingen, vierge et abbesse (cf. > ici) ;
Anniversaire de la mort de Giovanni Pierluigi da Palestrina (+ 2 février 1594).

Palestrina

   « Mercredi 2 février 1594. Ce matin, Monsieur Giovanni Pier Luigi, un très excellent musicien, notre compagnon et maître de la chapelle de Saint-Pierre, est décédé de celle-ci à une vie meilleure et à 24 heures il a été conduit à ladite église accompagnée non seulement de tous les musiciens de Rome, mais aussi d’une multitude de personnes ».

   C’est par cette note relativement sobre que le diariste de la Chapelle Sixtine a signalé la mort de Giovanni Pierluigi da Palestrina : quelques lignes simples, sans effusions démonstratives, presque austères, qui révèlent toutefois la renommée de ce grand musicien chez ses contemporains. Sur son cercueil, descendu dans la « capella nova » de Saint-Pierre, fut gravée cette inscription : « Joannes Petraloysius Praenestinus musicae princeps : Jean Pierluigi Préneste (tel est le gentilé des habitants de la cité de Palestrina), prince de la musique » .

   Nous n’allons pas ici vous donner une biographie du compositeur qui a particulièrement marqué l’histoire de la musique religieuse, mais nous profitons de l’anniversaire de son trépas, au début de ce mois de février qui, pour nous, est dédié à l’approfondissement du mystère de la Compassion de la Très Sainte Mère de Dieu (voir > ici), pour vous proposer d’écouter (et pas une unique fois, car cette pièce se médite, se « rumine »), son « Stabat Mater ».

Mater Dolorosa Fr.Mx.M. - blogue

   Il semblerait que ce « Stabat Mater » fut pour le pape Grégoire XIV qui régna sur l’Eglise du 5 décembre 1590 au 16 octobre 1591.
L’œuvre fut dès lors précieusement gardée dans le répertoire du chœur de la Chapelle pontificale pour lequel elle avait été écrite et était traditionnellement interprétée le dimanche des Rameaux sur un rythme lent ; au milieu de la seconde moitié du XVIIIème siècle, l’historien anglais Charles Burney put en obtenir une copie qu’il publia dans un recueil intitulé « La Musica che si canta annualmente nelle Funzioni della Settimana Santa nella Capella Pontificia » (Londres, 1771).

   Ce motet est composé pour être interprété a cappella par deux chœurs (voix d’enfants et d’hommes uniquement chantant à quatre voix : soprani, alti, ténors et basses) qui alternent la plupart du temps les vingt strophes, mais on trouve aussi des strophes chantées à chœur complet, où les deux chœurs chantent ensemble, et quelques moments avec des solistes au sein des deux chœurs.
La texture est dite « épaisse », s’accordant au caractère dramatique de la description de la souffrance de la Vierge, et le mode de la composition est plus homophonique que contrapuntique.
On y trouve aussi des changements de tempo : commençant par Adagio ma non troppo, il ralentit jusqu’à Largo au début de la neuvième strophe, revient au premier tempo au début du onzième couplet, mais cette fois avec cette nuance : un poco animato. Ce tempo diminue ensuite jusqu’à Piu Lento au début de la vingtième strophe, puis ralentit encore jusqu’à Largo pour les 9 dernières mesures.

   C’est une œuvre en définitive profondément contemplative, au service d’un texte liturgique cher à la dévotion catholique dans le contexte de la Semaine Sainte et de la méditation du mystère de la Compassion de Notre-Dame à laquelle nous sommes appelés à prendre part à notre tour.

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Coeur de Marie aux sept glaives

2025-21. Février, au Mesnil-Marie mois de dévotion au mystère de la Compassion de Notre-Dame.

1er février,
Commencement du mois dédié au mystère de la Compassion de la Très Sainte Vierge Marie.

Coeur douloureux et immaculé de Marie

       En notre Refuge Notre-Dame de Compassion, le mois de février – tout comme le mois de septembre – est dédié à intensifier et approfondir la dévotion aux Douleurs de Notre-Dame et à sa Compassion : cela s’explique parce que, au début de ce mois, lors de la si riche et si importante fête de la Purification (ou Chandeleur), nous entendons le saint vieillard Siméon prophétiser à la Très Sainte Mère de Dieu le glaive de douleur qui lui transpercera l’âme. Ainsi, cette fête de lumière est-elle en même temps la première des Sept-Douleurs.

   En outre, le mois de février comportant vingt-huit jours (mis à part évidemment aux années bissextiles), permet-il de consacrer chacun de ces jours, pendant quatre séries successives, à l’une des Douleurs de la Vierge de Compassion : le 1er, le 8, le 15 et le 22 février à la première douleur, le 2, le 9, le 16 et le 23 à la deuxième… etc.
C’est une pratique qui est devenue habituelle pour moi depuis l’époque lointaine de mon noviciat.
Enfin, le grand et saint Carême arrivant habituellement pendant le mois de février ou à son terme, la dévotion à la Compassion et aux Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie est une sublime préparation à une plus grande communion aux souffrances de notre divin Rédempteur.

   Le paragraphe suivant, extrait d’un texte beaucoup plus long du Vénérable Jean-Jacques Olier de Verneuil, constitue une excellente introduction à l’approfondissement du mystère de la Compassion de Notre-Dame.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.  

Vierge de Pitié - Cathédrale du Puy

Descente de Croix (XVème siècle) : Vierge de Compassion
[cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation du Puy-en-Velay]

Coeur douloureux et immaculé de Marie

La même affliction qui sera dans le Fils de Dieu sera aussi dans Marie :

       « (…) Parce que Marie tient la place de l’Eglise, dans l’œuvre de notre rédemption, elle doit participer plus que personne aux souffrances du Rédempteur.
Lorsque Adam, dans le paradis terrestre, goûta le coupable plaisir que Jésus-Christ vient expier par Sa mort, Eve partagea avec lui cette criminelle jouissance, et devint par là, pour tous ses enfants, le canal empoisonné qui leur communiqua à tous le péché et la mort ; et Dieu veut que Marie partage au Calvaire les douleurs et la pénitence de Jésus-Christ, afin de la communiquer aussi par elle à l’Eglise.
Il veut qu’elle Le voie souffrir intérieurement et extérieurement, et qu’à la vue de la colère divine allumée contre son Fils, chargé de nos crimes, elle ait le cœur percé de part en part, comme d’un coup d’épée.
C’est ce que Dieu lui fait connaître dans ce jour par la bouche de Siméon, qui semble n’être prophète que pour elle seule, et de qui elle reçoit cette prophétie vivante : Et quant à vous, votre âme sera transpercée d’un glaive, afin que les sentiments de beaucoup de cœurs soient manifestés (cf. Luc II, 35).

   Votre âme sera transpercée, c’est-à-dire votre cœur sera affligé d’un coup très perçant de la blessure mortelle qui fera mourir la victime elle-même. Par là il lui apprend que les douleurs et les souffrances du Messie, prédites par les prophètes, seraient aussi ses propres douleurs : le coup qui fera mourir cette adorable victime devant percer sa Mère elle-même. Car il ne parle que d’une douleur et d’un glaive ; la même affliction qui sera dans le Fils de Dieu sera aussi dans Marie, par une très-intime communication.

   A ces paroles de Siméon, Marie comprenant ce qu’elle aurait à endurer par la vue de la mort de son Fils, ce furent des larmes et des douleurs très grandes. « Eh quoi ! disait-elle, au nom de l’Eglise en son affliction, un Dieu porté dans le temple comme un pécheur ; l’innocent offert comme un coupable ; celui qui est le maître de tout, qui sait tout, qui est la force même, pris pour le plus  pauvre du monde, pour un ignorant, pour un enfant emmaillotté ! ».
Et puis, L’embrassant, elle lui disait : « Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à Lui » (Cant. II, 16).

   De son côté, l’enfant Jésus versait des larmes et souffrait par compassion, pour les douleurs de Sa Mère affligée de Sa mort à venir ; et, S’adressant intérieurement à elle, Il lui disait, pour l’encourager par les fruits que produirait Son sacrifice : « Déliez les liens aux pécheurs ; donnez la lumière aux aveugles ; retirez les hommes de leurs offenses et procurez-leur tous les biens ».

   Admirable bonté de Dieu, qui vérifie aujourd’hui en notre faveur cette parole de David : « A ceux qui vous craignent, vous avez fait signe de fuir devant l’arc » (Ps. LIX, 6), y exposant Votre Fils et Sa Mère.
Car ce n’est point Marie qu’Il avertit, d’éviter les coups et de fuir comme feront les autres. Au contraire, elle fera paraître plus de force de Dieu dans l’accablement des
  douleurs de son Fils, dont elle sera tout abreuvée, que n’en montreront jamais toutes les autres créatures ; et, au lieu de fuir devant l’arc, qui est la croix, elle demeurera ferme et debout auprès de son Fils.
Mais si c’est l’Eglise qu’Il avertit de fuir devant l’arc, pourquoi veut-Il faire la même blessure à Jésus et à Marie, et les percer tous deux de douleur ? Pourquoi veut-Il tenir ces deux innocentes victimes, abîmées et absorbées dans la pénitence et la douleur de nos crimes ? C’est, comme Il nous l’apprend par la bouche de Siméon, 
afin de manifester les sentiments de beaucoup de cœurs (cf. Luc II, 35), c’est-à-dire afin de faire naître dans beaucoup de coeurs les sentiments de pénitence et de douleur, dont Jésus-Christ est pénétré.
Il veut que Marie les fasse passer en eux, après s’en être pénétrée elle-même.
Il veut que, touchés de ce même esprit de pénitence et de componction, nous pleurions nos propres péchés, après que Marie, tout innocente qu’elle est, les aura pleurés amèrement ; et que Jésus, l’innocence même, non-seulement les aura pleurés et détestés, mais nous aura encore mérité, par Ses douleurs, la grâce de les pleurer et de souffrir en esprit de pénitence les peines temporelles que la justice divine exige de nous… »

Vénérable Jean-Jacques Olier de Verneuil, dit Monsieur Olier,
fondateur de la  Congrégation des Prêtres de Saint-Sulpice,
in « Vie intérieure de la Très Sainte Vierge »
au Chap. VIII « Mystère de la Purification de Marie… », § 5

Vierge de Pitié - Cathédrale du Puy - détail

Récapitulatif de toutes les publications de ce blogue dédiées aux douleurs et à la compassion de la Très Sainte Vierge > ici

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