11 octobre,
Fête de la Maternité divine de la Très Sainte Vierge Marie (double de 2ème classe).

Présence de Dieu :
Marie, Mère de Dieu, agréez mes humbles hommages
et faites que je puisse goûter, moi aussi, les doux fruits de votre maternité !
Méditation :
1 – La fête que nous célébrons a pour objet le plus beau titre de Marie, sa prérogative la plus glorieuse, solennellement proclamée par le concile d’Ephèse contre l’hérésie de Nestorius : Marie est Mère de Dieu.
Aujourd’hui, l’Eglise félicite Marie de cette dignité suprême qui la place au-dessus de toute créature ordinaire, aux confins de l’infini, et la constitue non seulement Reine des hommes, mais aussi des anges.
Toute la Messe du jour s’inspire de ce thème.
L’introït rapporte la prophétie d’Isaïe qui avait entrevu, dès l’Ancien Testament, la grandeur de cette femme unique : « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un Fils et Il sera appelé Emmanuel », c’est-à-dire Dieu avec nous.
L’épître, appliquant à la Vierge un passage du livre de la Sagesse, chante les louanges de sa maternité divine : « Marie est la vigne féconde qui produit le plus beau des fruits : Jésus ; elle est la Mère du bel amour », en elle est « toute la grâce de la voie et de la vérité, toute l’espérance de la vie et de la vertu » puisque c’est par elle seule que Dieu a donné au monde Son Fils unique, le Sauveur des hommes.
Qui veut Jésus, doit le chercher entre les bras de Marie. Si nous voulons nous rendre propice le Sauveur, recourons à Sa Mère.
Qu’elle est donc douce, l’invitation maternelle : « Venez à moi, vous tous qui me désirez avec ardeur, et rassasiez-vous des fruits que je porte ».
Oui, allons à Marie, et nous ne serons jamais déçus. En elle, nous trouverons de quoi nous rassasier, car Marie nous donne Jésus, le Rédempteur, le Père, l’Aliment de nos âmes.
En outre, par les exemples de sa vie admirable, Marie nous apprend à L’aimer, à L’imiter, à Le suivre, à profiter aussi pleinement que possible, de Son œuvre rédemptrice et sanctificatrice. De la sorte, Marie étend sa maternité également à nous, elle remplit à notre égard sa fonction de mère et nous permet de répéter en toute confiance la prière que l’Eglise met aujourd’hui sur nos lèvres : « Faites, Seigneur, que croyant qu’elle est vraiment la Mère de Dieu, nous soyons secourus par ses prières auprès de Vous » (collecte).

2 – La fête de la Maternité de Marie doit éveiller en nos cœurs la confiance en celle qui, en raison de sa dignité de Mère, a tous les pouvoirs auprès de son divin Fils.
En louant la Mère de Dieu, prions-la d’user en notre faveur de son pouvoir maternel : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pécheurs ».
Quel meilleur avocat pourrions-nous trouver ? Quelle plus puissante patronne ? Jésus ne peut résister à la prière de Sa Mère, et Marie ne refuse rien à ceux qui l’invoquent par sa très douce maternité.
Toute femme qui s’ententend appeler « maman » est attendrie ; combien plus Marie ne sera-t-elle pas émue de s’entendre appeler « Mère de Dieu » ?
Invoquons-la donc sous ce titre, traitons-la en mère, Mère de Dieu avant tout et aussi notre Mère, car Jésus, en mourant sur la Croix, a voulu mettre à notre disposition les trésors de sa maternité.
La Sainte Vierge a une mission maternelle à accomplir envers nos âmes ; Jésus Lui-même la lui a confiée. Elle lui est donc très chère et elle désire vivement l’accomplir.
Oui, Marie veut être notre Mère, elle veut user à notre avantage des privilèges et des trésors de sa maternité, mais elle ne peut le faire si nous ne nous confions à elle comme des enfants dociles et aimants.
Même parmi les consacrés à Dieu, tous ne comprennent pas suffisamment la nécessité de se donner à Marie en enfants, d’ouvrir leur âme à son influence maternelle, de recourir à elle avec une confiance totale, d’implorer son secours dans toutes les difficultés, tous les périls, de mettre leur vie spirituelle sous son patronage.
De même que, dans l’ordre naturel, l’enfant a besoin de sa mère et qu’il souffre moralement et spirituellement quand elle vient à lui manquer, ainsi dans l’ordre surnaturel, les âmes ont besoin d’une mère, la Très Sainte Vierge Marie.
Sans elle, sans ses soins maternels, les âmes souffrent, leur vie spirituelle est pénible, souvent étiolée, ou tout au moins elle n’est pas aussi vigoureuse qu’elle pourrait l’être.
lorsqu’au contraire les âmes se donnent à Marie, la cherchent et se confient en elle, leur vie intérieure progresse rapidement, leur marche vers Dieu devient plus aisée et plus agile, tout est plus facile, grâce au réconfort d’un cœur maternel.

La Vierge Marie entourée de saints (anonyme XVIIème siècle)
Colloque :
« Votre nom, ô Mère de Dieu, est rempli de toutes les grâces et bénédictions divines. Vous avez porté dans votre sein Celui que les cieux ne peuvent contenir. Vous avez nourri Celui qui nourrit tout le créé. Le Seigneur de l’univers a voulu avoir besoin de vous, parce que que vous Lui aviez donné cette chair qu’Il n’avait pas auparavant. Réjouissez-vous, ô Mère et Servante de Dieu ! Réjouissez-vous ! Vous avez pour débiteur Celui qui donne l’être à toutes les créatures. Tous, nous sommes débiteurs de Dieu, mais Dieu est votre débiteur !
O très Sainte Vierge, vous avez plus de bonté, plus de charité que tous les autres saints ; plus qu’eux, vous avez accès auprès de Dieu, puisque vous êtes sa Mère. Je vous supplie donc, moi qui célèbre vos gloires et loue votre grande bonté, de vous souvenir de moi et de mes misères » (Saint Méthode).
« O grande Mère de Dieu, je vous dirai, moi aussi, avec Saint Bernard : ‘Parlez, ô Dame, car votre Fils écoute, et Il vous accordera tout ce que vous Lui demanderez’. Parlez donc, ô Marie, ô mon avocate, en faveur du misérable que je suis. Souvenz-vous que c’est également pour mon bien que vous avez reçu tant de puissance et de dignité ! Dieu a voulu être votre débiteur en prenant de vous la nature humaine, afin que vous puissiez dispenser librement aux misérables les richesses de la divine miséricorede.
Si vous faites du bien à tous, ô vous, l’immensément Bonne, même à ceux qui ne vous connaissent ni ne vous honrent, à combien plus forte raison pourrons-nous espérer en votre bonté, nous qui voulons vous honorer, vous aimer, et qui nous confions en votre secours ? O Marie, vous pouvez nous sauver, même si nous sommes pécheurs, parce que Dieu vous a enrichie d’une miséricorde et d’une puissance plus grande que toute notre iniquité. O très douce Mère, je vous offre mon âme, daignez la purifier, la sanctifier et faire en sorte qu’elle appartienne toute à Jésus » (Saint Alphonse).
Rd. Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine,
in « Intimité divine »
