Archive pour la catégorie 'Lectures & relectures'

2025-102. Ce n’est pas le Sacre qui fait le Roi !

17 juillet,
Fête de Sainte Thérèse de Saint-Augustin et de ses 15 compagnes, carmélites de Compiègne, vierges & martyres (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Alexis de Rome, confesseur ;
Anniversaire du Sacre de Sa Majesté le Roi Charles VII (17 juillet 1429 – cf. > ici) ;

Anniversaire du massacre de la famille impériale russe (17 juillet 1918 – cf. > ici).

Sacre de Charles VII - chromo debut XXe siècle

Le Sacre de Charles VII figuré sur une chromolithographie du début du XXème siècle
pour la diffusion populaire

   Combien de fois faudra-t-il dire, redire et rappeler que ce n’est pas le Sacre qui fait le Roi de France ?

   Combien de fois faudra-t-il dire, redire et rappeler que le Roi de France n’est pas roi en vertu du Sacre mais en vertu de la coutume royale exprimée par les Lois fondamentales du Royaume ?

   Combien de fois faudra-t-il dire, redire et rappeler que le Sacre royal de Reims n’est pas constitutif de la royauté, mais qu’il est déclaratif ?

   Combien de fois faudra-t-il dire, redire et rappeler que le Roi de France ne tient pas son pouvoir de l’Eglise et de ses rites, mais qu’il le tient immédiatement de Dieu en raison de l’hérédité et des règles de primogéniture mâle, d’indisponibilité de la Couronne et d’instantanéité de sa dévolution ?

frise lys

   Et pourtant, on entend encore de manière récurrente des personnes, au demeurant plutôt favorables à la monarchie, affirmer péremptoirement – et d’autant plus péremptoirement qu’elles semblent ignorantes des principes solides et pérennes de la royauté capétienne traditionnelle – qu’un Prince qui remplit toutes les conditions de la royauté ne sera en vérité Roi de France que le jour où il recevra les onctions du Sacre.

   Et pourtant, on entend encore de manière récurrente des personnes au demeurant plutôt favorables à la monarchie (et je l’ai même entendu de la bouche de prêtres !!!), mais désireuses de ne pas s’engager dans le soutien d’un Prince qui remplit pourtant toutes les conditions de la royauté, qu’ils se soumettront à celui d’entre les prétendants « qui arrivera le premier à Reims ».

frise lys

   Il y en a même qui, faisant du tri dans les paroles de Sainte Jeanne d’Arc et ne retenant que celles qui vont dans le sens de leur théorie, prétendent qu’elle n’a reconnu Charles VII comme Roi qu’une fois qu’il a reçu à Reims son « digne Sacre », et que, auparavant, elle ne l’aurait jamais appelé que « gentil Dauphin ».

    C’est en effet un abus total car ils se gardent bien de relever que, dès l’entrevue de Chinon, la Pucelle a affirmé sans détour à Charles VII qu’elle lui était envoyée « de par le Roi du Ciel » afin de lui « faire assavoir » qu’il était « bien Roi et vrai fils de Roi » : non pas seulement « vrai fils de Roi », qui sera un jour Roi lui aussi, mais qu’il est bien déjà véritablement Roi.
Et lors de l’acte que l’on appelle par simplification « triple donation », près d’un mois avant le Sacre (cf. > ici), elle l’appelle « Sire » et demande de lui un acte qui n’est pas d’un futur roi mais bien d’un roi véritable.

   Certes, pendant une période, au Moyen-Age – et il semblerait que Sainte Jeanne d’Arc participait encore à certains moments de cette approximation populaire -, beaucoup de petites gens s’imaginaient que c’était le Sacre qui faisait le Roi ; mais dans le même temps, les juristes royaux, les savants, les théologiens, ainsi que les rois eux-mêmes étaient formels et catégoriques : ce n’est pas le Sacre qui est constitutif de la royauté.

   Sous le Roi Charles VI, en 1403 et 1407, des ordonnances royales viendront rappeler la doctrine monarchique traditionnelle et, en particulier, que l’héritier du trône doit être fermement tenu pour roi dès la mort de son prédécesseur.
C’est ce que résument de manière laconique et sans ambiguité les adages suivants : « Le Roi est mort, vive le Roi ! » et « En France, le roi ne meurt pas », formules qui excluent explicitement l’existence d’un interrègne entre la mort d’un souverain et le Sacre de son successeur.

   D’ailleurs, si c’était le Sacre qui était constitutif de la royauté, il faudrait retirer tous les Mérovingiens de la liste de nos Rois, puisque l’histoire n’a retenu l’existence de Sacre pour aucun d’entre eux.
Ce serait même le cas pour Clovis 1er le Grand lui-même qui a reçu les onctions du saint baptême avec le chrême miraculeux de la Sainte Ampoule (cf. > ici), mais dont il n’est dit nulle part que Saint Remi l’a sacré roi en une autre cérémonie que celle du baptême.  

frise lys

   Qu’apporte donc le Sacre à la royauté franque puis française, si ce n’est pas lui qui « fait le Roi » ?

   Il adjoint à la légitimité dynastique une légitimité spirituelle ; il élève la royauté naturelle à un degré surnaturel ; il retire le souverain du domaine profane pour le revêtir d’une sacralité quasi sacramentelle (certains théologiens médiévaux ont tendance à considérer que le Sacre serait un huitième sacrement : la Sainte Eglise  néanmoins ne les suivra pas jusque-là mais rangera le Sacre dans la catégorie des plus élevés parmi les sacramentaux) ; par les onctions saintes, il élève celui qui est déjà roi par la force de la coutume, à un état particulier de consécration qui l’établit à une degré intermédiaire entre l’état laïc et l’état clérical, fait de lui un médiateur entre Dieu et le peuple sur lequel il a été établi roi, et lui confére des grâces spirituelles très spéciales pour l’accomplissement de sa mission royale (y compris pour ce qui concerne la gestion temporelle de l’Eglise dans son royaume).
Attenter au Roi sacré devient dès lors, au sens propre et plénier, un sacrilège.

   Dans une société profondément religieuse, profondément spirituelle, profondément catholique, le Sacre, en vertu de l’infaillibilité de l’Eglise, scelle la légitimité indubitable du souverain et assure aux yeux de ses peuples la pleine authenticité de sa charge.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Cathédrale de Reims - spectacle son et lumière Regalia

La façade occidentale de la cathédrale de Reims
lors de l’une des scènes du spectacle son et lumière intitulé « Regalia »

2025-100. Leçons du deuxième nocturne des matines au Bréviaire romain traditionnel pour la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel.

16 juillet,
Fête de ND du Mont-Carmel

       Voici la traduction en français du texte des trois leçons historiques au second nocturne des matines du Bréviaire traditionnel pour la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel :

Notre-Dame du Mont-Carmel collégiale Saint-Merri Paris

Vitrail de Notre-Dame du Mont-Carmel
[collégiale Saint-Merri, à Paris]

       Le saint jour de la Pentecôte, les Apôtres, divinement inspirés, parlaient en diverses langues et faisaient beaucoup de prodiges par l’invocation du très auguste nom de Jésus.
Or, on rapporte qu’en ce même jour, nombre d’hommes, qui avaient marché sur les traces des saints prophètes Elie et Elisée, et que Jean-Baptiste, par sa prédication, avait préparés à l’avènement du Christ, ayant reconnu et constaté la vérité des choses, embrassèrent la foi de l’Evangile.
Ayant eu le bonheur de jouir des entretiens et de l’intimité de la Bienheureuse Vierge Marie, ils commencèrent à la vénérer et à l’aimer tout particulièrement. Les premiers d’entre les chrétiens, ils construisirent un sanctuaire à la Vierge très pure sur le Mont Carmel, à l’endroit même où Elie avait jadis vu s’élever une nuée, figure de la Vierge.

Blason du Carmel

   Ils se réunissaient donc plusieurs fois le jour dans le nouvel oratoire, et honoraient par de pieuses pratiques, des prières et des louanges, la Très Sainte Vierge, en qualité d’insigne protectrice de leur Ordre. Aussi, commença-t-on dès lors à les appeler partout : les Frères de la Bienheureuse Marie du Mont-Carmel.
Non contents de ratifier cette dénomination, les Souverains Pontifes accordèrent des indulgences spéciales à ceux qui désigneraient sous ce titre l’Ordre en général et les Frères en particulier. Avec l’honneur de son nom et sa tutélaire bienveillance, la Sainte Vierge leur octroya généreusement la marque distinctive d’un scapulaire sacré. Elle le donna au Bienheureux Simon, religieux anglais, pour distinguer cet Ordre saint de tous les autres, et le préserver des malheurs à venir.
Mais, parce que cet Ordre n’était pas répandu en Europe, on multiplia les instances auprès d’Honorius III, afin qu’il le supprimât. C’est alors que la très bonne et compatissante Vierge Marie apparut pendant la nuit à ce pape et lui signifia d’accorder sa bienveillance à l’Institut et à ses membres.

Blason du Carmel

   Ce n’est pas seulement en ce monde que la Sainte Vierge a voulu combler de prérogatives un Ordre qui lui est si cher. Une pieuse croyance admet volontiers que, dans l’autre monde aussi (car sa puissance et sa miséricorde étendent en tous lieux leur influence), elle soulage, par un effet de son amour vraiment maternel, ceux de ses enfants qui subissent l’expiation du Purgatoire, et les introduit le plus tôt possible dans la patrie céleste, grâce à son intervention, lorsque, enrôlés dans la confrérie du scapulaire, ils ont pratiqué de légères abstinences, récité les quelques prières prescrites et gardé la chasteté, eu égard à leur état de vie.
Ainsi comblé de tant et de si grandes faveurs, cet Ordre institua une solennelle commémoraison de la Bienheureuse Vierge Marie, à célébrer perpétuellement chaque année en l’honneur de cette Vierge glorieuse.

Le privilège sabbatin

Image de dévotion populaire illustrant le privilège sabbatin

2025-99. « La Justice et la Clémence », un tableau de Louis Lagrenée porteur d’un grande leçon morale et politique.

Cinquième dimanche après la Pentecôte.

       En complément de la méditation proposée pour le cinquième dimanche après la Pentecôte (cf. > ici), je vous propose en sus de porter votre attention sur un tableau qui est intitulé « La Justice et la Clémence » que l’on doit au pinceau de Louis Lagrenée, dit « Lagrenée l’aîné » (1725-1805), élève de Carl Van Loo et représentant éminent de la peinture française du XVIIIème siècle.

   Les leçons de la péricope évangélique chantée lors de la Sainte Messe de ce dimanche (Matth. V 20-24) sont en quelque manière illustrées par l’allégorie présentée ici.

allégorie de la justice et de la clémence Louis-Jean-François Lagrenée - blogue

Louis-Jean-François Lagrenée (1725-1805) : allégorie de la Justice et de la Clémence (1765)
[œuvre qui fut commandée pour être un dessus de porte
pour la galerie du château de Choisy, avec un pendant intitulé "La Bonté et la Générosité":
les deux toiles se trouvent aujourd'hui au château de Fontainebleau]

       Le style de Louis Lagrenée dans ce tableau allégorique « la Justice et la Clémence » combine l’élégance du rococo avec la gravité du néoclassicisme : les deux vertus y sont représentées par deux figures féminines, peintes avec une très grande délicatesse, et la composition, qui donne le sentiment d’assister à une scène somme toute naturelle et spontanée, n’en n’est pas moins très étudiée et impressionnante.

   A gauche, la Justice, assise à terre, est vue de profil ; la position de sa jambe gauche laisse penser que le sol n’est pas plat, et qu’elle est donc légèrement en hauteur par rapport à la figure allégorique de la Clémence, qui se trouve légèrement en contrebas et qui, inclinée en avant, s’appuie sur elle.

   La Justice et la Clémence portent toutes deux une robe blanche : ce sont des vertus. La couleur blanche sied aux vertus comme symbole de leur pureté. Toutes les vertus sont pures.
La Justice toutefois semble moins « pudique » que la Clémence, puisque sa poitrine est à moitié découverte. Un peu comme si elle allait allaiter.
Ce détail n’est pas anodin : la Justice est nourricière ; elle alimente du lait de ses principes purs la société des hommes, car, si la société n’est pas nourrie par la Justice, n’est pas alimentée par ses sains préceptes, elle tombe malade, va vers la mort et se décomposera inéluctablement.
La femme qui dégage son sein pour nourrir son enfant n’est en rien impudique ; elle est généreuse ; elle est glorifiée par ce don de sa propre substance ; son sein découvert manifeste la gloire de sa fécondité.
La robe blanche de la Clémence, elle, ne dévoile rien de son intimité parce qu’il est dans sa nature de ne se manifester qu’avec discrétion et pudeur.

   La justice est enveloppée d’un manteau rouge, ou plutôt de couleur pourpre. On peut y voir un double symbolisme : la pourpre royale, parce que la Justice est souveraine, mais aussi la couleur du sang, parce que la justice a le devoir de faire couler le sang parfois.
Le manteau de la Clémence, lui, évoque la couleur de l’or parce qu’elle est royale sous un autre aspect : parce qu’elle procède de la Charité, la plus précieuse des vertus. L’étoffe bleue qui apparaît aussi dans sa vêture, évoque la couleur du ciel : la Clémence porte en elle-même quelque chose qui n’est plus de la terre mais qui dépasse les conceptions uniquement terrrestres pour amener ici-bas un rayon du ciel. 

   Regardez aussi les chevelures de ces deux vertus.
Celle de la Justice est déliée, laissée dans une apparence naturelle, presque indomptée, seulement retenue – mais sans véritable contrainte – par une sorte de bandeau de la même étoffe que son manteau, comme pour indiquer que rien ne doit s’opposer à la diffusion et au rayonnement de la justice, si ce n’est une forme de modération royale.
Les cheveux de la Clémence, au contraire, sont soigneusement, et même artistiquement tressés, réhaussés d’une parure de perles : ne peut-on y voir le signe que, si l’exercice de la Justice doit être sans entrave et naturel, celui de la Clémence, en revanche, doit être très étudié et proportionné, sagement agencé et présenté.
La Justice ne se dompte pas, tandis qu’il y a dans la Clémence un exercice en lequel une savante discipline contient et maîtrise la nature.

   Les attributs de la Justice sont représentés dans le prolongement de son bras droit étendu : la balance pour estimer avec exactitude et peser avec précision les faits et les gestes, et le glaive du châtiment.
La Clémence, de son côté, arbore une branche d’olivier, symbole de paix, mais aussi d’onction et de douceur, puisque de son fruit on extrait l’huile.

   La Clémence, qui est en quelque manière aux pieds de la Justice, semble s’élancer vers elle dans une forme de suplication, tandis que la Justice, de son bras gauche, entoure l’épaule de la Clémence et la rapproche d’elle avec humanité. Comment ne pas penser aux paroles du psaume LXXXIV : « La miséricorde et la vérité se sont rencontrées : la justice et la paix se sont donné un baiser » (verset 11).
Les regards des deux vertus sont profondément plongés l’un dans l’autre, de manière quasi amoureuse, et on y lit un échange qui dépasse toute parole.
La justice, si elle tient toujours son glaive, le fait sans aucune raideur, et derrière la Clémence un petit enfant, couché sur le dos, maîtrise un lion rugissant qu’il assujetit avec un simple ruban de la même étoffe couleur de ciel qui se trouve dans la vêture de la Clémence. 

   Ce tableau de Louis Lagrenée, sous son apparence un peu précieuse, presque maniérée, est donc riche d’une très haute signification morale ; et lorsqu’on se souvient qu’il a été réalisé pour une demeure royale, on peut même dire qu’il porte une profonde signification politique, celle de rappeler au Souverain, jusque dans l’ornementation de ses palais, que la Justice et la Clémence – étroitement liées – sont deux vertus importantes de la monarchie française, de la monarchie capétienne traditionnelle.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Grandes armes de France

2025-98. Le résumé de la vie de Saint Jean Gualbert dans les leçons historiques du deuxième nocturne des matines de sa fête au bréviaire traditionnel.

12 juillet,
Fête de Saint Jean Gualbert, abbé et confesseur ;
Mémoire des Saints Nabor et Félix, martyrs ;
Mémoire de Saint Michel Maleïnos, abbé et confesseur ;
Anniversaire de la sauvage exécution du comte François de Saillans (cf. iciiciici et ici).

Neri di bicci - gloire de Saint Jean Gualbert 1455 - église de la Sainte Trinité - Florence

Neri di Bicci (1418-1492) : la gloire de Saint Jean Gualbert et des saints vallombrosains
[fresque dans l'église de la Sainte Trinité, à Florence - 1455].

Quatrième leçon : 

   Jean Gualbert, né à Florence de parents nobles, obéissait à son père en suivant la carrière militaire, lorsque Hugues, son unique frère, fut tué par un de ses parents.
Le Vendredi Saint, Jean, tout armé et escorté de soldats, rencontra le meurtrier, seul et sans armes, dans un lieu où ni l’un ni l’autre ne pouvaient s’éviter ; il lui fit grâce de la vie par respect pour la sainte croix, que l’homicide suppliant représentait en étendant les bras au moment où il allait subir la mort.
Après avoir traité son ennemi en frère, Jean entra pour prier dans l’église voisine de San-Miniato, et pendant qu’il adorait l’image du Christ en croix, il la vit incliner la tête vers lui. Troublé par ce fait surnaturel, il quitta malgré son père, la carrière des armes, coupa sa chevelure de ses propres mains et revêtit l’habit monastique. Il se distingua bientôt en piété et en vertus religieuses, au point de servir à beaucoup d’autres d’exemple et de règle de perfection ; aussi l’abbé du monastère étant mort, fut-il choisi à l’unanimité comme supérieur. Mais aimant mieux obéir que commander, et réservé par la volonté divine pour de plus grandes choses, le serviteur de Dieu alla trouver Romuald, qui vivait au désert de Camaldoli, et apprit de lui une prédiction venue du ciel relative à son institut : c’est alors qu’il fonda son ordre, sous la règle de Saint Benoît, dans la vallée de Vallombreuse.

Jean Gualbert prend l'habit monastique malgré la volonté de son père.

Jean Gualbert prend l’habit monastique malgré la volonté de son père
[école de Marco Palmezzano, 1er quart du XVIe siècle - musée du Louvre].

Cinquième leçon : 

   Dans la suite, sa renommée de sainteté lui amena beaucoup de disciples.
Il s’appliqua soigneusement et de concert avec ceux qui s’étaient associés à lui, à extirper les faux principes de l’hérésie et de la simonie ainsi qu’à propager la foi apostolique ; c’est pourquoi lui et les siens rencontrèrent des difficultés sans nombre. Pour le perdre, lui et ses disciples, ses adversaires envahirent soudain pendant la nuit le monastère de Saint-Salvien, incendièrent l’église, démolirent les bâtiments et blessèrent mortellement tous les moines, mais l’homme de Dieu rendit ceux-ci à la santé sur-le-champ, par un seul signe de croix.
Il arriva aussi qu’un de ses religieux, du nom de Pierre, passa miraculeusement sans en éprouver aucune atteinte, au milieu d’un feu très étendu et très ardent ; Jean obtint ainsi pour lui-même et pour ses frères la tranquillité tant souhaitée.
Il parvint en conséquence à bannir de l’Etrurie le fléau de la simonie et à ramener la foi à sa première intégrité dans toute l’Italie.

En présence de saint Jean Gualbert le bienheureux Petrus Igneus subit l'ordalie du feu contre l'archevêque de Florence

En présence de Saint Jean Gualbert , le bienheureux Petrus Igneus
triomphe de l’ordalie du feu contre l’archevêque de Florence
[école de Marco Palmezzano, 1er quart du XVIe siècle - musée du Louvre].

Sixième leçon : 

   Il jeta les premiers fondements de nombreux monastères, et affermit par de saintes lois ces mêmes fondations et d’autres, dont il avait restauré les édifices et la régulière observance.
Pour nourrir les pauvres, il vendit le mobilier sacré ; pour châtier les méchants, il trouva les éléments dociles ; pour réprimer les démons, la croix lui servit de glaive. Accablé par les abstinences, les veilles, les jeûnes, les prières, les mortifications de la chair et la vieillesse, Jean répétait souvent au cours de sa maladie ces paroles de David : « Mon âme a eu soif du Dieu fort et vivant : quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? »
Sur le point de mourir, il convoqua ses disciples, les exhorta à l’union fraternelle, et fit écrire sur un billet, avec lequel il voulut qu’on l’ensevelît, les paroles suivantes : « Moi, Jean, je crois et je professe la foi que les saints Apôtres ont prêchée et que les saints Pères ont confirmée en quatre conciles ». Enfin, après avoir été honoré pendant trois jours de la présence des Anges, il s’en alla vers le Seigneur, âgé de soixante-dix-huit ans, l’an du salut mil soixante-treize, le quatre des ides de juillet. C’était à Passignano, où il est honoré avec la plus grande vénération.
De nombreux miracles l’ayant illustré, Célestin III l’a mis au nombre des Saints.

Mort de Saint Jean Gualbert

Mort de Saint Jean Gualbert
[école de Marco Palmezzano, 1er quart du XVIe siècle - musée du Louvre].

2025-96. Les imperfections de la Création peuvent-elles servir d’argument contre la bonté ou même contre l’existence de Dieu ?

11 juillet,
Chez les Ermites de Saint Augustin, la fête de Sainte Véronique Giuliani, vierge (cf. > ici) ;
Mémoire de Sainte Hélène (née Olga) de Kiev, « égale aux Apôtres » ;
Mémoire de Saint Pie 1er, pape et martyr ;
Au diocèse du Puy, la dédicace de la cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation (11 juillet 225 – cf. ici).

Tolbiac - lecture - canotier

        Les après-midi d’été sont toujours favorables à la lecture et à la réflexion, et, en notre Mesnil-Marie, je ne suis jamais à court de bons ouvrages à lire ni de textes enrichissants à méditer.
De ce nombre, évidemment, sont les livres de Gustave Thibon, si cher à mon papa-moine, qui « irradient » – si je puis me permettre cette métaphore – tant de subtile et charmante sagesse…

   Je voulais justement livrer à votre réflexion une citation du « paysan philosophe » qui m’a beaucoup plu. C’est une réponse, non dépourvue d’humour, à ceux qui opposent à la bonté de Dieu, voire même à son existence, le pseudo argument – émis d’un point de vue humain entâché de beaucoup de subjectivisme (en même temps que très superficiel) – des imperfections de la création. La sempiternelle rengaine « si Dieu existait, il ne pourrait pas laisser faire ceci ou cela », en quelque sorte…

   Voici donc cette percutante citation de Gustave Thibon !

   « Pourquoi Dieu a-t-il créé les punaises et les moustiques ? » m’a demandé cet imbécile. – Mais pourquoi t’a-t-il créé toi même ? Si les imperfections – ou les mystères – de la Création sont une preuve contre Dieu, ta propre existence réfute la Providence au moins autant que celle des punaises ou des moustiques.

Gustave Thibon, in « Notre regard qui manque à la lumière » p. 27

   Je n’ai rien à rajouter, si ce n’est que je vous souhaite néanmoins de ne pas être trop importunés par les moustiques pendant ces nuits d’été !

Tolbiac.

moustique

2025-95. Saint Ostian, prêtre et ermite, patron principal de la Cité de Viviers.

5 juillet,
Dans le diocèse de Viviers (mais pas à Viviers même), la fête de Saint Ostian, ermite et confesseur ;
Mémoire de Saint Antoine-Marie Zaccaria, confesseur ;
Mémoire du 7ème jour dans l’octave des Saints Pierre et Paul ;
A Saint-Martial, mémoire du 6e jour dans l’octave de Saint Martial.

Saint Ostian de Viviers - blogue

       Saint Ostian, selon la graphie et la prononciation la plus usitée, est aussi parfois appelé Saint Ostien, voire Saint Hostien (c’est ainsi qu’en Velay, à environ quatre lieues à l’est du Puy, existe un village appelé Saint-Hostien).
En latin, on trouve, selon les époques, la graphie Ostianus ou Hostianus.

   Il vécut dans le dernier quart du Vème siècle et le premier quart du VIème siècle, sans qu’il nous soit possible d’apporter des dates plus précises ; il est donc contemporain de la conversion et du baptême de Clovis, l’événement fondateur de notre Royaume de France (496).

   Saint Ostian figure dans le Martyrologe romain de Baronius à la date du 30 juin, et c’est aussi la date à laquelle il est mentionné dans le Martyrologe d’Usuard au IXème siècle, et dans le Martyrologe de Viviers manuscrit du XIVème siècle : date anniversaire de sa mort ? ou bien celle de sa sépulture ? ou encore celle de la réouverture de son tombeau et du prélèvement de quelques reliques au IXème siècle ?
Toutefois, dans le calendrier liturgique traditionnel du diocèse de Viviers (le seul auquel nous nous référons), il n’est fêté à cette date que dans la seule ville de Viviers dont il est le saint patron principal – « Prœcipuus civitatis patronus » -, avant Saint Vincent (titulaire de la cathédrale et saint patron du diocèse), et avant Saint Laurent (titulaire de l’église paroissiale de Viviers).
Dans le reste du diocèse, en effet, en raison de la commémoraison de Saint Paul célébrée le 30 juin et, pour ce qui nous concerne, de la fête de Saint Martial, titulaire de notre église paroissiale et saint patron de la paroisse, ce même jour, sa fête est assignée au 5 juillet.

   Les leçons propres du Bréviaire du Puy enseignent que, « selon une vieille tradition »Saint Ostian, prêtre, « a prêché la Parole de Dieu dans le diocèse du Puy et dans le lieu désigné actuellement sous son nom, il y a rempli les fonctions sacrées avec un grand profit pour les habitants : vetus fert traditio ipsum in diœcesi Aniciensi verbum Dei prœdicasse atque eo in loco qui nunc ejus nomine insignitur, ingenti incolarum fructu, sacras functiones obiisse ».
On ne sait pas exactement s’il fut une sorte de curé de cette portion du Velay, ou bien s’il fut une espèce de missionnaire qui a déployé son zèle apostolique dans les deux provinces du Velay et du Vivarais, ainsi que le fera mille ans plus tard Saint Jean-François Régis (cf. > ici).

Chapelle Saint-Ostian à Viviers

Dans la campagne de Viviers, la chapelle Saint-Ostian (XIIème siècle – côté nord)
élevée au lieu où Saint Ostian vécut la vie érémitique et fut enseveli – état actuel

   En 1883, les Bollandistes ont publié les textes de deux anciens manuscrits découverts dans la bibliothèque royale de Bruxelles : l’un est une biographie de Saint Ostian qui remonte au Xème siècle, et l’autre le récit – établi par un témoin des faits – de la translation des reliques de Saint Andéol et de Saint Ostian sous le pontificat de l’évêque Bernoin de Viviers (851-874).
Ces récits n’évoquent pas l’activité missionnaire de Saint Ostian, mais ne s’attachent qu’à la seconde partie de sa vie : celle où il se retira dans un ermitage dans la campagne de Viviers.

   D’après ces vénérables documents, Saint Ostian était issu d’une noble famille burgonde, et proche parent du roi Saint Sigismond (vers 474 – 524). Lorsque le fils de ce dernier, Saint Venance (ou Venant – voir sa biographie > ici), fut appelé à l’évêché de Viviers, en l’an 517, répondant à une aspiration à une vie plus parfaite, dans la solitude, la contemplation et l’austérité, il lui demanda de s’établir dans la campagne de la cité épiscopale.
C’est ainsi qu’à environ trois milles au nord-ouest de Viviers (le mille romain équivaut à environ 1.478 mètres), dans un vallon bien exposé où coule une source, Saint Venance fit édifier une cellule et une petite chapelle pour son parent.

   La tradition vivaroise rapporte que Saint Ostian vécut là pendant une quinzaine d’années : « Le serviteur de Dieu y passa ses jours dans les veilles, les jeûnes et la prière, uniquement occupé de Dieu et le jour et la nuit, offrant le Saint Sacrifice de la Messe, se contentant pour sa nourriture d’un peu de pain et de quelques légumes assaisonnés au sel, ne mangeant de la viande que quand la maladie lui en faisait un devoir, n’usant jamais de vin… [note : sauf bien sûr ce qui était nécessaire pour la célération de la Messe], (…) couvert d’un rude cilice, couchant sur la terre nue… » (cité par l’Abbé Mollier dans la « Vie des Saints de l’Ardèche », tome 1, p. 64).

chapelle Saint-Ostian à Viviers - vue du chevet

Viviers : chapelle Saint-Ostian (XIIème siècle) vue du chevet.

   Dieu mit en évidence la sainteté de Son ermite en lui accordant le don des miracles pendant sa vie (on raconte par exemple que ses prières rendirent la vue à un aveugle, mirent fin à une épouvantable sécheresse, et qu’un prêtre qui assista à sa Messe fut émerveillé de voir qu’il était assisté par un ange à l’autel), ainsi qu’après sa mort, car son tombeau attira rapidement les pèlerins.

   On ne connaît pas exactement l’année de la mort de Saint Ostian : une seule certitude, elle eut lieu avant celle de Saint Venance (+ 5 août 544), puisque c’est lui qui procéda à la sépulture de son saint parent et ami, qui, d’après les textes, était arrivé à un âge avancé (sans toutefois que l’on nous dise quel était cet âge).

   Il fut inhumé au lieu où il avait vécu, à l’intérieur de la chapelle primitive, originellement placée sous le vocable de Saint Martin de Tours.
Elle fut reconstruite, plus grande, au IXème siècle par l’évêque Bernoin, que nous avons déjà cité, puis enfin l’édifice actuel fut bâti au XIIème siècle. A plusieurs endroits de ses murs on trouve, en réemploi, des fragments des édifices antérieurs.

   En 1868, des fouilles furent pratiquées dans la chapelle et permirent, derrière l’autel, la redécouverte du sarcophage de Saint Ostian, qui n’avait probablement pas bougé depuis l’évêque Bernoin, au IXème siècle.
Une partie des reliques fut alors placée dans une châsse, translatée à la cathédrale, mais quelques ossements furent laissés à l’intérieur du sarcophage. Le niveau du sanctuaire fut alors réhaussé de manière à pratiquer en-dessous une sorte de crypte, ou plutôt de confession, comme dans les basiliques romaines : le sarcophage y fut recouvert d’un autel de style paléochrétien permettant la célébration de la Sainte Messe directement au-dessus. On accède à cette confession par un escalier double, en fer à cheval.

Confession et sarcophage de Saint Ostian

Confession et sarcophage de Saint Ostian

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Oraison propre de Saint Ostian :

   Accordez-nous, nous Vous le demandons, Dieu tout-puissant et miséricordieux, que, de même que Votre serviteur fidèle Ostian a reçu une couronne [des mains] du juste juge, par son intercession, nous méritions nous aussi d’en recevoir une semblable. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

Sarcophage de Saint Ostian

Sarcophage de Saint Ostian (état actuel)

2025-93. Comme des brebis au milieu des loups, tirant exemple à la fois du serpent et de la colombe.

25 juin,
Fête de Saint Prosper d’Aquitaine, confesseur et docteur de l’Eglise (cf. ici) ;
Mémoire de Saint Guillaume de Monte-Vergine, abbé et confesseur ;
Mémoire du 2ème jour dans l’octave de Saint Jean-Baptiste ;
9ème jour du Jeûne des Apôtres (cf. ici) ;
Anniversaire de la mort de d’Artagnan (cf. > ici) ;
Anniversaire de l’exécution de Georges Cadoudal (cf. ici).

       Voici un court sermon de Saint Augustin (il porte le numéro LXIV dans l’édition des œuvres complètes, au recueil des « sermons détachés » commentant des passages de l’un ou l’autre testament), qui doit nous faire réfléchir et nous inspirer quant à la manière dont nous devons nous conduire ici-bas : ceci est valable au premier chef dans nos dispositions spirituelles, mais évidemment aussi dans l’ordre temporel puisque ce sont nos dispositions spirituelles qui doivent inspirer notre conduite dans les affaires séculières.

   Saint Augustin commente ici le verset 16 du chapitre X de l’Evangile selon Saint Matthieu : « Voici donc que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes ».
Il y a une espèce de saisissant contraste entre les deux phrases de cet unique verset. Nous ne doutons pas que les lecteurs de cette page y puiseront d’utiles leçons à mettre en pratique…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Comme des brebis au milieu des loups - fr.Mx.M.

La colombe et le serpent

(Saint Augustin : sermon LXIV sur des passages détachés de l’Evangile selon Saint Matthieu)

       Vous avez entendu, mes frères, pendant la lecture du saint Evangile, comment Jésus-Christ Notre-Seigneur a su par Sa doctrine encourager Ses martyrs : « Voici que Je vous envoie, dit-Il, comme des brebis au milieu des loups » (Matth. X, 16).

   Considérez bien cette conduite, mes frères.
Si un loup se présente au milieu d’un grand troupeau de brebis, ces brebis fussent-elles au nombre de plusieurs milliers, seul il jettera l’effroi parmi elles ; et si toutes ne deviennent pas sa proie, toutes sont néanmoins glacées de terreur.
Pour quel motif donc, dans quel dessein et en vertu de quel pouvoir ose-t-on, non pas recevoir un loup au milieu des brebis, mais envoyer les brebis au milieu des loups ? « Je vous envoie, dit le Sauveur, comme des brebis au milieu des loups » ; non pas près des loups, mais « au milieu des loups » !
Ces loups étaient nombreux et les brebis en petit nombre ; mais après avoir égorgé ces brebis, les loups se sont changés et sont devenus brebis eux-mêmes.

le serpent et la colombe - intercalaire

   Ecoutons donc les avis que nous donne Celui qui en promettant des couronnes impose le combat, et qui en attendant l’issue de la lutte soutient les combattants.
Quelle espèce de combat ordonne-t-Il ? « Soyez, dit-Il, prudents comme des colombes » (Matth. X, 46).
Comprendre et pratiquer cette recommandation, c’est mourir en paix, car c’est ne pas mourir. Nul en effet ne doit mourir en paix que celui qui voit dans la mort la fin de la mort même et le couronnement de la vie.

le serpent et la colombe - intercalaire

   Aussi, mes très-chers, dois-je vous expliquer encore, après même l’avoir fait bien souvent, ce qu’on entend par être simples comme des colombes et prudents comme des serpents.
Si la simplicité de la colombe nous est recommandée, pourquoi y ajouter la finesse du serpent ?
Ce qui me plaît dans la colombe, c’est qu’elle n’a point de fiel ; ce que je redoute dans le serpent, c’est son venin.
Tout cependant n’est pas redoutable dans le serpent ; s’il y a sujet de le haïr, il y a aussi 
sujet de l’imiter. Une fois accablé de vieillesse, et abattu sous le poids des ans, il se tire à travers les fentes de sa caverne, laissant ainsi sa vieille peau, afin de s’élancer tout rajeuni.

   Imite-le, chrétien, toi qui entends le Christ S’écrier : « Entrez par la porte étroite » (Matth. VII, 13). L’apôtre Paul ne dit-il pas aussi : « Dépouillez vous du vieil homme avec ses actes, et revêtez l’homme nouveau » (Coloss. III, 9 et 10 & Ephes. IV, 22 et 24) ?
II y a donc à imiter dans le serpent. Ne mourons pas de vieillesse, mourons pour la vérité. C’est mourir de vieillesse que de mourir pour quelque avantage temporel ; et se dépouiller de toutes ces vieilleries, c’est imiter la prudence du serpent.

   Imite-le aussi en préservant ta tête.
Qu’est-ce à dire, en préservant ta tête ?
En conservant en toi le Christ.
Quelqu’un de vous n’a-t-il jamais remarqué en voulant tuer une couleuvre que pour préserver sa tête elle expose tout son corps aux coups de l’ennemi ? Ce qu’elle veut conserver principalement c’est la source de sa vie. Le Christ n’est-il pas notre vie ? N’a-t-il pas dit : « Je suis la voie, la vérité et la vie » (Jean XIV, 6) ? L’Apôtre n’a-t-il pas dit aussi : « Le Christ est la tête de l’homme » (1 Cor. XI, 53) ?
Conserver en soi le Christ, c’est donc se conserver la tête.

le serpent et la colombe - intercalaire

   Qu’est-il besoin maintenant de parler Longuement de la simplicité des colombes ?
Il fallait se garder du venin des serpents, l’imitation présentait là des dangers, quelque chose était à craindre ; mais il n’y a aucun danger à imiter la colombe.
Vois comme les colombes aiment à vivre en société ; partout elles volent ensemble, ensemble elles mangent ; elles ne veulent pas rester seules, elles aiment la vie commune, et sont fidèles à l’amitié ; leurs murmures sont des gémissements d’amour et leurs petits, le fruit de tendres baisers. S’il leur arrive, comme nous l’avons souvent remarqué, des rixes à propos de leurs nids, ne sont-ce pas comme des disputes 
pacifiques ? Se séparent-elles à la suite de ces difficultés ? Elles continuent à voler et à manger ensemble, leurs débats sont vraiment pacifiques.

   Voici comment les imiter : « Si quelqu’un, dit l’Apôtre, ne se soumet pas à ce que nous ordonnons par cette lettre, notez-le et n’ayez point de commerce avec lui ». Voilà bien une dissension ; mais c’est une dissension de colombes et non de loups, car l’Apôtre ajoute aussitôt : « Ne le considérez pas comme un ennemi, mais reprenez-le comme un frère » (2 Thess. III, 14-15).

   La colombe est affectueuse, même en disputant et le loup haineux, même en flattant.

   Ornés ainsi de la simplicité des colombes et de la prudence des serpents, célébrez la fête des martyrs avec une sobriété toute spirituelle et non en vous plongeant dans l’ivresse. Chantez les louanges de Dieu, car nous avons pour Seigneur et pour Dieu le Dieu même des martyrs ; c’est Lui aussi qui nous couronne : si nous avons bien combattu, nous serons couronnés par les mêmes mains qui ont déposé la couronne sur le front des vainqueurs, que nous aspirons à imiter.

le loup l'agneau le serpent et la colombe - Fr.Mx.M.

2025-92. Récapitulatif de toutes nos publications relatives à Saint Louis de Gonzague :

21 juin,
Fête de Saint Louis de Gonzague, confesseur,
céleste protecteur de la jeunesse.

       Saint Louis de Gonzague est bien l’un des plus importants parmi les saints du Ciel, ainsi que Dieu l’a manifesté dans une vision qu’Il accorda à Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi (voir ci-dessous), aussi ne pouvons-nous qu’exhorter à avoir envers lui une très grande dévotion et à développer avec lui une profonde intimité spirituelle, car c’est la source de grands progrès dans la vertu et d’immenses grâces dans nos luttes et efforts pour répondre aux grâces de salut que nous présente Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Saint Louis de Gonzague - Atelier de Ludovico Mazzanti 18e s - musée du Louvre

Atelier de Ludovico Mazzanti (1686-1775) : Saint Louis de Gonzague en oraison
[œuvre récupérée par les musées nationaux à la fin de la seconde guerre mondiale
et déposée au musée municipal de Draguignan]

A – Eléments biographiques :

- Leçons hagiographiques du second nocturne de la fête de Saint Louis de Gonzague au Bréviaire romain traditionnel > ici

B – Glorification de Saint Louis de Gonzague et développement de son culte :

- Vision de Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi > ici
- Canivet (seconde moitié du XIXème siècle) édité par la Maison Bonamy [Poitiers] > ici
- Leçons au sujet de la vocation à l’occasion de la fête de Saint Louis de Gonzague > ici

C – Prières en l’honneur de Saint Louis de Gonzague :

- Litanies et prière à Saint Louis de Gonzague > ici
-

D – Prières composées par Saint Louis de Gonzague :

- « O Domina mea », prière de consécration à la Très Sainte Vierge > ici
- Prière à Saint Michel archange > ici

E – Varia :

- BD : « La garde des sens à l’école de Saint Louis de Gonzague » > ici

Trois lys blancs

2025-91. « C’était un ange dans un corps mortel ».

21 juin,
Fête de Saint Louis de Gonzague, confesseur,
céleste protecteur de la jeunesse.

       A l’occasion de la fête de Saint Louis de Gonzague, si cher à notre piété, permettez-nous de vous « offrir » la publication de ce magnifique canivet de la seconde partie du XIXème siècle édité chez Bonamy, à Poitiers : l’image, gravée en taille douce, est assortie, au verso, de quelques éléments pour la réflexion et la méditation, afin de stimuler notre recours à ce très grand saint en particulier dans toutes les attaques contre la vertu de chasteté – si nombreuses et violentes en notre société permissive – dont on ne peut triompher que par la grâce de Dieu, en recourrant à la mortification et à une très ardente prière…

St Louis de Gonzague canivet recto

St Louis de Gonzague canivet verso

Trois lys blancs

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