Archive pour la catégorie 'Lectures & relectures'

2023-119. Du Sacre de nos Rois.

1er octobre,
Fête de Saint Remi de Reims, évêque et confesseur, apôtre des Francs.

       A jamais, l’évocation du nom de Saint Remi (vers 437 – 13 janvier 533) suscite spontanément celle du baptême de Clovis et de la conversion du peuple Franc à la foi catholique, la foi de Nicée, la foi trinitaire.
Et nous savons aussi que c’est dans ce baptême de Clovis, traditionnellement associé à la date du saint jour de Noël de l’an 496, que prend son origine la tradition du Sacre des Rois Francs, des Rois de France. Voilà pourquoi, en cette fête du glorieux et à jamais béni Saint Remi de Reims, nous donnons (ou redonnons) à votre lecture et méditation, ce beau texte du Rd Père Jean-François Thomas s.j., écrit en octobre 2018, et qui avait été adressé aux membres de la Confrérie Royale en guise de lettre mensuelle.

Baptême de Clovis par Saint Remi - église Saint-Vaast Béthune

Saint Remi recevant miraculeusement, lors du baptême de Clovis, la Sainte Ampoule
dont le Saint Chrême servit ensuite au Sacre de nos Rois
[vitrail de l'église Saint-Vaast, à Béthune]

Du Sacre de nos Rois :

       Dans le régime républicain que la France subit depuis des décennies, chaque investiture de nouveau président, – passant de façon si fugace -, se veut une maigre et pâle copie des cérémonies royales d’antan. Mais comme tout est horizontal, glorification de l’idéologie maçonne et laïcarde, tout est sans goût, se réduisant à un événement médiatique permettant au chef de distribuer sourires, embrassades, poignées de mains et « selfies ». Nous sommes bien loin du roi touchant et guérissant les écrouelles après avoir reçu l’onction du sacre, véritable sacrement. La monarchie française n’est pas une royauté d’opérette, un système constitutionnel, un décor de carton-pâte. Sa fondation n’est pas un simple accord de légitimité entre le souverain et ses peuples. Elle est ancrée dans la Révélation chrétienne, puisque le roi ne peut l’être que s’il est revêtu de la grâce divine, une grâce extraordinaire et particulière, reçue au moment du sacre. Seule la monarchie anglaise a essayé de singer, dans ses rites, le couronnement français, sans réaliser qu’il lui manquait, depuis son schisme, la dimension sacramentelle qui est la seule à donner son sens à la pompe et au faste. Les insignes du sacre ne seraient que colifichets sans cette dimension transcendante uniquement présente dans le rituel français.

   Tout d’abord, notre roi, étant dépositaire d’un véritable ministère, -celui d’aimer tous ses sujets, de pratiquer la justice et la miséricorde, de veiller à l’intégrité du royaume et à son rayonnement, à sa prospérité-, doit se préparer au couronnement par une veillée de prière dans la cathédrale de Reims, ceci comme pour la pratique chevaleresque de l’adoubement. Il va devenir le chevalier du Christ en terre et doit ainsi être habité par la grâce nécessaire à cette nouvelle nature. Il se confesse durant cette nuit d’adoration et de silence, ne recevant l’absolution qu’au dernier moment, juste avant la sainte communion du lendemain, ceci afin qu’il soit en parfait état de grâce. Prenant un court repos au palais du Tau voisin, résidence de l’archevêque, il y est réveillé par les évêques de Laon et de Beauvais, portant les reliques. Il les attend dans l’attitude d’un gisant, les yeux ouverts, comme l’effigie des monarques sur les tombeaux de Saint-Denis revêtus des insignes royaux avec des vêtements dont les plis tombant droit semblent indiquer que les morts sont vivants et debout. Ce symbole est essentiel car il signifie que le roi possède deux corps : le corps moral, qui ne meurt jamais car la chaîne royale est ininterrompue, et le corps naturel, mortel, qui prenait la place de son prédécesseur, là aussi sans rupture. La légitimité est continuité dans la stabilité. Aucun événement, même le plus tragique, ne peut faire que le roi soit mort à jamais : lorsqu’il meurt, aussitôt il vit.

   L’abbé de Saint-Denis veille sur les insignes royaux dont il est le dépositaire, tandis que l’abbé de Saint-Remi veille sur la Sainte Ampoule contenant le saint chrême pour l’onction, ceci depuis Clovis. Cette huile sainte est l’élément central du sacre qui est sacrement. Tous les autres objets pourraient venir à manquer mais celui-ci est nécessaire. Grâce à Dieu, en 1793, lorsque la Convention ordonna sa destruction en place Nationale (ci-devant Royale) sur le piédestal d’où avait jeté à bas la statue de Louis XV, le curé jureur de Saint-Remi, devenu église paroissiale, retira de la précieuse fiole une grande quantité d’huile sainte, ce qui permit à Charles X d’être consacré comme ses prédécesseurs. Une nouvelle fois, en 1906, lorsque l’archevêque Mgr Luçon, fut expulsé du palais du Tau, il sauva dans un simple flacon le contenu du reliquaire dont l’état anticlérical exigeait la remise. Ce saint flacon est toujours conservé à l’archevêché, attendant le prochain sacre…

   Le rite du couronnement commence par le serment du roi, dialogue entre le monarque et l’archevêque de Reims, par lequel est scellé l’engagement royal à défendre l’Église et ses privilèges canoniques dans toutes les provinces du royaume. L’Ordo de Charles V, traduit par Patrick Demouy dans son magnifique ouvrage Le Sacre du Roi (éd La Nuée bleue, 2016), rapporte les mots exacts de ce pacte qui respecte les deux ordres, royal et religieux, tout en instituant un lien indéracinable entre eux. Les différents ordos conservés contiennent des variantes selon les époques et selon les souverains. Il fut d’usage aussi de préciser que les hérétiques devaient être chassés du royaume. Le coeur en est toujours les tria precepta, à savoir paix, justice et miséricorde.

   Ensuite a lieu le rite de passage, chevaleresque, où le roi est dépouillé de tous ses vêtements, à l’exception d’une tunique et d’une chemise dont les ouvertures permettraient les onctions. Il reçoit l’épée et les éperons, ceci dans un véritable ballet qui souligne l’axe vertical du pouvoir royal s’inscrivant dans la généalogie des rois de l’Ancien Testament et dans une dimension cosmique. Ces insignes ont échappé à la fureur révolutionnaire. Ils reposent aujourd’hui au Louvre. L’épée Joyeuse, dite « de Charlemagne », attend ainsi des jours meilleurs.

   L’onction, septuble, revêt alors le roi de sa charge de pasteur, intermédiaire entre Dieu et son peuple. L’archevêque de Reims mélange le Saint Chrême du Jeudi saint précédent avec une parcelle, « grosse comme un pois », du baume desséché de la Sainte Ampoule. Le souverain reçoit cette huile sainte sur la tête, comme pour les consécrations épiscopales, sur la poitrine, entre les épaules, sur chaque épaule et à la jointure des bras, ceci afin que tout son être soit inondé, jusqu’au coeur, comme David sur lequel la corne d’huile fut renversée par Samuel.

   Le chambellan revêt le monarque oint avec la tunique, la dalmatique et le manteau, tous trois fleurdelisés : le roi est pontife et sa charge est quasi sacerdotale, même s’il n’est pas prêtre pour l’autel. Il est habité par un caractère, semblable à celui de l’ordination ; Recouvert par les fleurs de lys, il devient le chevalier par excellence de la Très Sainte Vierge qui protège son royaume de façon privilégiée. Il devient lui-même un lys, comme le Christ l’est pour l’Église selon la belle image du Cantique des cantiques. Ces vêtements fleurdelisés ne sont pas ceux du monde mais ceux des cieux. Ils préfigurent la Jérusalem nouvelle où chaque élu est un lys à la ressemblance du Maître. La couleur bleue est celle de l’azur mais aussi celle réservée au grand prêtre dans l’Ancien Testament. Il prend aussi les gants épiscopaux et reçoit l’anneau, symbole de l’union mystique entre lui et son peuple. L’archevêque lui remet aussi le sceptre et la verge de justice. La marque de la puissance monarchique est le sceptre, image de la droiture et de la vertu. En l’acceptant, le roi s’engage à mener une vie irréprochable, à lutter contre le mal et à défendre la justice. Ce sceptre est le canal entre le ciel et la terre car, pour le couronnement royal français, il n’est pas court mais aussi long qu’une crosse d’évêque, jouant d’ailleurs un rôle identique, celui du bâton de berger guidant le troupeau et du messager transmettant ce qu’il reçoit de l’autorité divine. Quant à la verge de justice, elle est le symbole de la vertu et de l’équité. Elle est la clef de David et sa dimension, 59 cm, est exactement une coudée biblique. Là aussi l’Ancien Testament est constamment présent comme héritage, montrant la continuité de l’élection divine de l’ancienne Alliance dans le lieutenant choisi par le Christ pour le royaume de France. Seul le roi de France a conservé ces deux sceptres alors que les autres souverains ont remplacé la main de justice par un globe, à la suite de l’empereur germanique. Notre roi est vraiment le successeur de David et de Salomon, le fils du Nouveau David et du Nouveau Salomon. Il réalise ce que chante David dans le psaume XXII : « Près de moi ton bâton, ta houlette, sont là qui me consolent. » Le roi de France doit être consolateur pour son peuple.

   Vient alors le couronnement proprement dit. La couronne symbolise la clarté de l’âme et le passage à la lumière éternelle. Elle est l’héritière de la coiffe du grand prêtre et de la mitre épiscopale. Les pierreries qui l’ornent sont au nombre de douze, quatre émeraudes pour la foi, quatre pour l’espérance et quatre rubis pour la charité. Elle fut détruite par les ligueurs et les acres suivants utilisèrent la couronne de la reine, en tous points semblables, jusqu’à ce que cette dernière fût fondue par la révolution. Le roi ne garde pas longtemps cette couronne officielle, très lourde. Il ceint une deuxième couronne, plus légère, sa couronne personnelle. La galerie d’Apollon, au Louvre, conserve la couronne personnelle de Louis XV (mais avec de fausses pierres), et la couronne officielle de Napoléon I, ornée de camées, utilisée également pour le sacre de Charles X. Le roi ainsi couronné d’or et de pierres précieuses devient celui qui, par la pratique des vertus qui brillent, doit mener ses sujets vers le Royaume céleste.

   Enfin le roi est intronisé, revêtu de tous ses insignes, ployant sous leur poids (surtout lorsque le souverain est encore un enfant) sur un trône placé en haut du jubé de la cathédrale, devenant alors visible des assistants qui se trouvent dans la nef. Il vole ainsi sur la montagne sainte. Le Te Deum éclate pour exalter celui qui devient le médiateur entre Dieu et son peuple, entre le Ciel et la terre. La grand messe pontificale clôt cette admirable cérémonie, avec le calice dit de Saint Remi qui échappa par miracle à la fureur révolutionnaire.

   Tout s’achève par le festin au palais du Tau, également très ritualisé, et le lendemain par la guérison des écrouelles lorsque le roi imposera les mains sur les malades.

   Cette courte et incomplète description ne veut pas être un hymne à la nostalgie mais une préparation intérieure pour comprendre, au-delà de l’anecdotique, que le sacre est de l’ordre de la transcendance et qu’il perpétue l’Alliance entre Dieu et les hommes initiée dans l’Ancien Testament. Aucun détail n’est superficiel dans un tel rite. Comme pour la messe pontificale papale traditionnelle, il serait (il sera) très malaisé de le rétablir dans sa pureté et son unité d’origine, car bien des fonctions de cette liturgie doivent être occupées par des personnages dont la lignée est morte. Ce fut d’ailleurs un problème majeur du sacre de Charles X qui composa avec les idées nouvelles, ce qui explique sans doute l’échec de cette restauration incomplète.

   Le prochain roi qui sera couronné à Reims devra retourner aux ordos les plus anciens afin de s’assurer de la pleine validité de son sacre qui ne dépend pas de cérémonies humaines mais d’une investiture reçue d’en haut. En attendant, notre devoir est de prier et d’offrir des sacrifices afin que cette résurrection soit possible pour le bien de notre pauvre royaume défiguré.

P. Jean-François Thomas s.j.
(le 3 octobre 2018)

La Sainte Ampoule du Sacre de Charles X et son aiguillette

La Sainte Ampoule du Sacre de Charles X (Reims, palais du Tau)

2023-115. « Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.»

17ème dimanche après la Pentecôte,
(Textes de la Sainte Ecriture lus ce dimanche : Eph.IV, 1-6 & Matth. XXII, 34-46)

       Le dix-septième dimanche après la Pentecôte peut, en vérité, être appelé « dimanche du double précepte de la charité », en raison de l’enseignement donné par Notre-Seigneur dans la première partie de la péricope évangélique que, depuis des siècles, la Sainte Eglise notre Mère offre en ce jour à notre méditation.

   Insistons sur le fait que notre divin Rédempteur, en proclamant l’indispensable et nécessaire corrélation entre l’amour de Dieu et celui du prochain, met en évidence que l’on doit conserver un équilibre absolu entre les deux aspects de la charité : on ne peut prétendre aimer Dieu, lorsqu’on n’a pas l’amour du prochain (cf. 1 Jean IV, 20) ; mais on ne peut pas davantage prétendre aimer son prochain, et en particulier les nécessiteux, aux dépens de l’amour de Dieu, et donc en particulier aux dépens de toutes les exigences de la foi surnaturelle divinement révélée. Une « charité » qui ne s’occupe que du bien être matériel du prochain n’en est pas une : elle n’est qu’une forme de bienfaisance naturaliste, qui ne répond pas aux exigences de la charité divine.
La philanthropie n’est en définitive qu’une version laïcisée, rabaissée au vulgaire profane – profanée -, du précepte divin. Cela devient dramatique lorsque des chefs spirituels, des ecclésiastiques, se font les propagandistes de ce dévoiement : ils entraînent après eux la société, tant spirituelle que civile, dans cette « nef des fous » qui s’en ira inexorablement au naufrage…

   Voilà pourquoi il n’est pas inutile de relire le fameux paragraphe, prophétique en un sens, dans lequel Chesterton dénonce « les vieilles vertus chrétiennes virant à la folie ». A la place du nom Monsieur Blatchford, aujourd’hui bien oublié, il ne sera pas difficile de substituer celui de tel ou tel hiérarque de la Sainte Eglise…
Et je renvoie aussi aux très pertinents commentaires qu’en avait fait le journaliste espagnol Juan-Manuel de Prada que nous avions publié > ici.

Jérôme Bosch - la nef des fous - Louvre

Jérôme Bosch (vers 1450 – 1516) : « la nef des fous » (vers 1500) [musée du Louvre]

frise

« Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.»

       « [...] Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des « humanitaires » ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère. M. Blatchford (note 1), par exemple, s’en prend au christianisme parce qu’une vertu chrétienne le rend fou : la vertu purement mystique et presque irrationnelle de la charité. Il croit en cette idée singulière qu’il sera plus facile de pardonner les péchés en disant qu’il n’y a pas de péchés à pardonner. M. Blatchford n’est pas seulement un chrétien de la première heure, il est le seul parmi les premiers chrétiens qui aurait vraiment dû être dévoré par les lions. Car, en ce qui le concerne, l’accusation païenne est pour le moins exacte : sa pitié signifierait tout simplement l’anarchie. C’est parce qu’il est trop humain qu’il est réellement l’ennemi de la race humaine. A l’extrême opposé, nous pourrions prendre l’âpre réaliste, qui a délibérément tué en lui-même tout le plaisir humain que les hommes tirent d’histoires heureuses ou de la guérison du cœur. Torquemada (note 2) tortura des gens physiquement au nom de la vérité morale. Zola tortura des gens moralement au nom de la vérité physique. Mais du moins y avait-il, à l’époque de Torquemada, un système qui pouvait, jusqu’à un certain point, faire que la justice et la paix se rencontrent. De nos jours, elles ne se saluent même pas… »

Gilbert Keith Chesterton,
in « Orthodoxie », chap.3 « le suicide de la pensée ».

       Notes :
1 - Robert Peel Glanville Blatchford (1851 – 1943) était un militant socialiste, journaliste et auteur britannique, connu pour son athéisme, avec lequel Chesterton eut un long différend à propos du christianisme, ce qui donna lieu à un recueil d’articles : « The Blatchford Controversies » (1904).
2 – Inquisiteur général pour l’Espagne, Tomas de Torquemada (1420 – 1498) organisa le Saint Office. Il s’acharna si impitoyablement contre les hérétiques et contre les juifs qu’il est passé à la postérité comme le symbole même du fanatisme.

Jérome Bosch - la nef des fous détail

« La nef des fous », détail

2023-111. Nous avons lu et nous avons aimé : « Louis XVIII » de Philip Mansel.

16 septembre,
Fête des Saints Corneille et Cyprien, pontifes & martyrs ;
Mémoire des Saints Euphémie, Lucie et Géminien, martyrs ;
Mémoire du deuxième jour dans l’octave de Notre-Dame des Douleurs ;
Anniversaire de la mort de SMTC le Roi Louis XVIII.

       Sa Majesté le Roi Louis XVIII rendit le dernier soupir le 16 septembre 1824 en son palais des Tuileries, à Paris.
Ce souverain n’est pas toujours bien connu ni bien compris, même dans les milieux monarchistes et légitimistes : entre l’image d’un « roi voltairien » que se sont plu à lui donner certains historiens, et une espèce de « légende noire » sur sa personne que certains prétendus « dévots » continuent à colporter sur la base de pseudo apparitions (cf. ce que nous avons déjà publié à ce sujet > ici), le Roi Louis XVIII ne fait pas vraiment l’objet d’une grande popularité de nos jours, lors même que, pendant la Restauration, il fut le centre d’une immense dévotion populaire rarement égalée difficilement imaginable aujourd’hui.

   En outre, la très simpliste habitude qu’ont beaucoup de « fixer » les personnages historiques dans un unique moment de leur vie, ou de les circonscrire à tel ou tel événement précis, a pour fâcheuse conséquence logique de placer un écran opaque devant la vérité historique.
En ce qui concerne Sa Majesté le Roi Louis XVIII, c’est spécialement vrai : le comte de Provence n’est pas le même en 1774 ou en 1790, il est encore différent en 1795 lorsque la mort tragique de son neveu fait de lui le Roi Louis XVIII, et sa personnalité morale évolue encore pendant le temps de son long exil, lors de son retour à Paris en 1814, pendant les Cent-Jours, puis pendant le reste de son règne.
Ce n’est pas la première fois (ni la dernière) dans l’histoire qu’un Prince dont le comportement ne fut pas d’abord édifiant ou exemplaire, se révèle ensuite un très grand souverain. Qu’on songe à Louis XII, pour n’en citer qu’un autre.
Pour ce qui me concerne, je crois aux grâces d’état, et très spécialement à celles qui sont attachées par la divine Providence à la fonction royale en France.

   C’est pourquoi nous recommandons instamment cet excellent ouvrage de l’historien anglais Philip Mansel, que nous avions déjà cité > ici, et qui fait, jusqu’à présent, figure d’ouvrage de référence, pour mieux comprendre et apprécier, malgré ses erreurs, un grand Souverain à l’intelligence politique peu commune, qui sut tenir un équilibre délicat entre une rigoureuse fidélité aux principes et l’adaptation aux circonstances qui lui étaient imposées par les malheurs des temps.

Louis XVIII - Philip Mansel

Quatrième de couverture :

   La biographie de référence du dernier roi de France mort sur le trône.

   Louis XVIII est un roi mal connu et jamais jugé à sa juste valeur. Philip Mansel en propose un portrait original et documenté à partir de nombreuses sources inédites.
Il montre ainsi le rôle politique du frère de Louis XVI durant les années 1787-1789 où il se fait à la fois l’avocat des  » idées nouvelles  » et le soutien d’une monarchie forte. Il retrace ensuite les années d’exil à partir de 1791 et l’espèce de contre-gouvernement organisé à Coblence qui conspire contre la République, soutient les Vendéens et, une fois installé à Vérone, s’efforce d’organiser un réseau diplomatique, une vie de cour, et de préparer la Restauration. L’auteur dénoue aussi l’écheveau des deux retours de 1814-1815 avec son lot d’erreurs, mais également la rédaction de la Charte et une tentative délicate de réconciliation entre la nation et la monarchie. Car Louis XVIII se veut l’initiateur d’une royauté qui emprunte à l’Angleterre ses meilleurs acquis. Ses hésitations, ses échecs, son soutien à son favori Decazes donnent la mesure d’un régime certes fragile mais, à bien des égards, engagé sur la voie de la modernité.

   Philip Mansel est l’auteur chez Perrin du Prince de Ligne (2002) et Paris, capitale de l’Europe (2003).

2023-110. Récapitulatif des textes et des prières en l’honneur des Douleurs et de la Compassion de la Très Sainte Mère de Dieu.

       Voici le « catalogue » de textes publiés sur ce blogue concernant la dévotion à la Mère des Douleurs, Notre-Dame de Compassion : on y trouvera de véritables trésors pour nourrir et faire croître sa vie spirituelle, et pour alimenter les exercices de piété à l’occasion des deux fêtes liturgiques par lesquelles la tradition catholique honore les douleurs de la Très Sainte Mère de Dieu.

Canivet de Notre-Dame des Sept-Douleurs

A – Prières en l’honneur de la Vierge des Douleurs et de Compassion :

- « Ave Maria » à la Vierge de Compassion > ici
– Le chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame > ici
– Confiante supplication à Notre-Dame de Compassion > ici
– Prières de Saint Alphonse de Liguori pour honorer les Sept Douleurs de Notre-Dame > ici
– Litanies de Noter-Dame des Douleurs (du pape Pie VII) > ici
– Prière à la Vierge de Compassion en faveur des âmes du Purgatoire > ici
– Neuvaine à Notre-Dame des Douleurs > ici
– Chemin de Croix avec la Mère des Douleurs > ici
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B – Stabat Mater :

- De Jean-Baptiste Pergolèse > ici et aussi > ici
– De Zoltan Kodaly > ici
– De Marc-Antoine Charpentier > ici
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C – Textes spirituels pour approfondir la Compassion de la Mère de Dieu :

- Marie au Calvaire (Vénérable Jean-Jacques Olier de Verneuil) > ici, > ici, et > ici
– Homélie du pape Benoît XVI sur la Compassion de Marie (Lourdes – 2008) > ici
– « Mater Dolorosa » (Rd.P. Augustin-Marie Lépicier) > ici
– Extrait de « L’Imitation de la Sainte Vierge » : l’amour de la Croix > ici
– Extrait d’un sermon de Saint François de Sales sur la Compassion de Marie > ici
– Extrait d’un ouvrage de l’abbé Henry Baudrand sur la dévotion aux Douleurs de Notre-Dame > ici
– Méditation de Sainte Marie-Eugénie de Jésus > ici

D – Pèlerinages en l’honneur de la Vierge des Douleurs :

- Pèlerinage à Notre-Dame de l’Etoile à Montusclat > ici
– Pèlerinage à l’ermitage de la Vierge de Pitié, à Ucel > ici
– Notre-Dame des Ardilliers à Saumur > à paraître
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E – Histoire du culte de Notre-Dame des Douleurs :

- Les sept saints fondateurs des Servites et le scapulaire de Notre-Dame des Douleurs > ici
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F – Au Refuge Notre-Dame de Compassion :

- La grande statue de Notre-Dame de Compassion au Mesnil-Marie > ici
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2023-102. Gustave Thibon, l’enraciné.

2 septembre 2023,
120ème anniversaire de la naissance de Gustave Thibon.

       Il m’est impossible de ne pas marquer le cent-vingtième anniversaire de la naissance de Gustave Thibon, à Saint-Marcel d’Ardèche le 2 septembre 1903. Ce m’est un devoir de reconnaissance, en même temps qu’une nouvelle occasion de témoigner de tout ce que j’ai reçu de lui, ou pour être plus exact : reçu de Dieu par son entremise. 

   Mais puisque nous parlons de naissance, parlons aussi de racines.
Gustave Thibon était un être enraciné, et lui-même a maintes fois témoigné de l’importance fondamentale de l’enracinement de l’homme, que ce soit dans ses écrits ou dans ses prises de parole.
Pour célébrer cet anniversaire, citons seulement quelques très belles lignes de Christian Chabanis dans un chapitre intitulé « Les racines humaines », de l’ouvrage consacré à Thibon qu’il avait publié en 1967. 

Christian Chabanis - Gustave Thibon 1967 Beauchesne

        « Si la destinée de Gustave Thibon s’enracine dans le métaphysique et défie par là toutes les autres explications que l’on peut en donner, elle s’enracine aussi, par une grâce infiniment précieuse en un siècle où disparaissent les racines humaines, où l’homme tend à ne relever ni de la grâce ni de la nature mais de quelque organisme administratif, elle s’enracine dans une terre. Non pas une terre quelconque : la campagne des dimanches et des jours de fête, la vague campagne, mais une terre qui est sa terre et qu’il n’a pas choisie, qu’il a seulement acceptée sans réserve. Qu’il a acceptée avec ses lois qui sont celles de l’homme incarné. Il n’est pas question de découvrir ici quelque rêverie de promeneur solitaire, mais l’accord profond avec une réalité qu’il porte en lui autant qu’elle le porte et qui ne cesse de nourrir sa vie comme sa réflexion.

   Il y a cet homme tourné vers l’infini et dont la patrie n’est qu’en haut. Mais l’homme d’ici-bas, si l’on peut dire, est l’homme d’une terre qu’un savoureux accent méridional désigne aussitôt. Jacques Madaule a dit de Thibon qu’il parlait, qu’il écrivait comme un paysan laboure, et c’est vrai. Il appuie de toute sa force sur le soc qui ouvre un sillon, il s’appuie de toute sa force sur le sol. Le monde présent autour de lui, en lui, dès qu’il regarde le monde, c’est une race, une langue, un héritage qu’il traite avec amour. Son univers n’est pas infirme, sinon de cette infirmité radicale de la caverne qui attend la lumière. Et cette incarnation lui donne le sens le plus vrai de la situation humaine, de ses possibilités et de ses limites. Comment ne pas oublier de quel pas marche l’homme dans un monde soumis à la vitesse, et que notre vie est faite pour aller de ce pas ? « Les grandes pensées viennent en marchant », disait Gœthe ; en courant les pensées folles. Or nous courons. Mais celui, comme Thibon, qui marche chaque jour, n’oublie guère le pas de l’homme et de sa vie. Si nous insistons sur les racines terrestres de Thibon, c’est qu’elles seules permettent de comprendre, sinon d’expliciter, cette jonction spontanée qui étonnait Gabriel Marcel « entre l’expérience immédiate, celle des travaux journaliers, et la spéculation la plus haute, la vie mystique elle-même ».

Christian Chabanis,
in « Gustave Thibon », éd. Beauchesne 1967 – chap. 2 pp. 17-18

Chapelle saint sulpice campagne de Saint Marcel d'Ardèche

La chapelle Saint-Sulpice, au milieu des vignes, à Saint-Marcel d’Ardèche

2023-101. Nous avons lu et nous avons aimé : « Les derniers jours de Louis XIV », d’Alexandre Maral.

1er septembre,
Octave de Saint Louis ;
Mémoire de Saint Gilles, abbé et confesseur ;
Mémoire des Douze Frères martyrs ;
Anniversaire de la mort de SMTC le Roi Louis XIV (cf. > ici, > ici et encore > ici) ;

Anniversaire de la promulgation du serment antimoderniste (cf. > ici).

frise lys deuil

       Faut-il présenter Alexandre Maral ? Tous ceux qui s’intéressent à l’Ancien Régime, au règne du Grand Roi et à Versailles, ont, ce me semble, un impérieux devoir de lire Alexandre Maral dont la déjà impressionnante bibliographie est la source d’un véritable émerveillement, tant par la forme que par le contenu toujours rigoureux et précis en lequel se trouvent de très nombreuses richesses, tellement il s’y trouve de juste érudition.
L’ouvrage que nous recommandons très vivement en ce jour anniversaire de la mort de Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XIV, s’intitule « Les derniers jours de Louis XIV » et a été publié en 2014 en préparation du troisième centenaire de ce trépas.
Que tous les admirateurs du Roi-Soleil qui n’auraient pas encore eu l’occasion de le lire s’empressent de le faire. Nous-mêmes, au Mesnil-Marie, l’avons lu plusieurs fois et y avons à chaque fois trouvé de nouvelles richesses et des motifs de véritable édification.

Alexandre Maral - les derniers jours de Louis XIV

Quatrième de couverture :

   1715-2015 : depuis trois siècles, la mort de Louis XIV n’a cessé de fasciner et d’émouvoir. Avant de quitter ce monde, le Roi-Soleil a organisé lui-même la mise en scène de son dernier crépuscule : une mort chrétienne, parfaitement maîtrisée et conçue comme le spectacle par excellence de l’absolutisme –  » Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours « .
La mort du roi est venue interrompre le règlement d’importantes affaires, notamment en politique extérieure et dans le domaine de la religion. Pour mieux comprendre ces enjeux, le récit commence au 1er janvier 1715 et suit le roi dans ses dernières préoccupations.
Rédigé sur les lieux mêmes qui ont été témoins de la mort de Louis XIV, le récit d’Alexandre Maral est fondé sur l’analyse des sources les plus fiables, notamment Dangeau et les frères Anthoine. Seul cet examen attentif permet de reconstituer au plus près le déroulement des événements : derniers divertissements du roi, progression de la maladie, impuissance des médecins, intrigues de cour, souverain abandon de Louis XIV à la Providence. Un récit original et puissant.

frise lys deuil

2023-96. « Le message d’espoir que je souhaite partager avec tous les Français en cette fête de Saint Louis… »

Vendredi 25 août 2023,
fête de Saint Louis de France, Roi et confesseur.

       Ainsi que Sa Majesté Elle-même le souligne, c’est un fait désormais établi que notre Roi légitime, en ce jour qui est celui de la fête liturgique de son ancêtre, adresse un message à ses peuples : celui qui a été diffusé aujourd’hui en début de matinée, grâce aux réseaux sociaux, revêt une importance particulière tant par la taille que par l’analyse, très lucide et limpide de l’actuelle situation politique de la France, que par l’exhortation à ne pas perdre l’espérance, en mettant en exergue les éléments positifs qui suscitent et motivent l’espérance d’un authentique relèvement.

   Méditons et approfondissons les belles paroles de Sa Majesté, et sachons La soutenir dans Sa délicate et périlleuse mission de « Fils de Saint Louis » et légitime successeur du modèle de tous les rois chrétiens.

Saint Louis IX - vitrail

       Depuis plusieurs années, j’ai pris l’habitude de m’exprimer, au titre de la tradition royale que je représente, en ce jour symbolique du 25 août, qui est celui de la fête de saint Louis, mon aïeul Louis IX, Roi de France.

   Cette date, en fin de pause estivale, correspond aussi à la reprise avec le souhait partagé d’entrevoir le profil des prochains mois.

   La tâche de gouverner étant liée essentiellement à celle de prévoir, Louis IX nous rappelle sans cesse l’exemple même d’un souverain attentif, proche de son peuple, modèle universel des gouvernants placés au service de ceux qu’ils ont le lourd devoir d’administrer. Le Roi sage et juste, saint et humain tout à la fois.

   Pour cette année 2023, les turbulences du premier semestre avec son cortège de violences semblent s’être un peu éloignées.

   La France a besoin de ce répit et le moment semble propice pour reprendre des forces et retrouver une sérénité dont elle semble avoir grand besoin.

   Parvenue à la fin d’un cycle politique commencé dans les années 1960-70, la France a progressivement vu sa souveraineté amoindrie, son rôle diplomatique diminué, ses industries sacrifiées au jeu d’une mondialisation mal comprise, son système éducatif malmené, ses services publics bradés au point de disparaître plus ou moins dans nombre de territoires.

   Ainsi, l’amoindrissement de sa souveraineté -cet élément essentiel qui a été le cœur de l’action des rois de France, des premiers jusqu’à Charles X- a fait que la voix de la France est de moins en moins audible dans le concert des nations. Un exemple nous est donné depuis deux ans sur le théâtre européen, où, dans un contexte compliqué, deux pays s’affrontent dans une guerre fratricide, sans que la France ait su trouver le moyen de délivrer le message « sage et juste » qui aurait pu être donné par elle dans une saine appréciation de tous les aspects du conflit, notamment face aux autres enjeux qui existent dans le monde.

   Quant aux évènements de ces dernières semaines survenus en Afrique ils amènent également à déplorer la faiblesse diplomatique de la France, et son absence de grand dessein. Sa voix pourrait être entendue en regard de sa connaissance séculaire de ce continent et de la situation créée par le maintien d’une immigration de masse, fruit d’une pauvreté endémique. Vis-à-vis de cette dernière, rien de porteur d’avenir n’est proposé pour lui trouver un remède et, par conséquent, la situation d’ensemble du phénomène migratoire empire. Or, c’est bien à l’échelle internationale que des solutions doivent être apportées en permettant à tous les peuples de trouver sur place les moyens de leur développement. Tout est possible quand il y a une volonté ; si nous évoquons les aspects alimentaires, pensons aux nations qui, comme la Chine et l’Inde, ont su maîtriser progressivement leurs destins en partant de situations d’une extrême pauvreté. La France, forte de son expérience doit pouvoir œuvrer pour apporter sa contribution à la recherche de solutions adaptées pour les pays concernés.

  Quant à la crise sociale elle perdure. Née il y a cinq ans, avec les Gilets Jaunes, dans les provinces, celles de la France profonde et lucide, abandonnées -les territoires périphériques de la république- elle n’a connu qu’un déni de la part des autorités qui se sont contentées d’une répression féroce et de quelques aumônes. Mais rien de profond. Les Français attendaient des mesures structurelles et la prise en compte de leurs réels besoins en matière de commerces et de services publics de proximité, de possibilités de se déplacer. Rien n’a été résolu tant les gouvernants semblent continuer à ignorer les difficultés de la vie quotidienne de la majorité des Français, alors que de nouvelles normes sont constamment imposées, venant incessamment compliquer cette vie quotidienne. Il est donc à craindre que la crise sociale, loin de s’amoindrir, continue et que, très particulièrement, les zones délaissées des secteurs urbains continuent de faire l’objet de pillages et de violences. Ne devons-nous pas avoir conscience, de ce point de vue, du mauvais cadrage de politiques ayant conduit parfois à aggraver, plutôt qu’atténuer, les difficultés soulevées, notamment en renforçant les communautarismes, contribuant à attiser en certains territoires une « haine de la France » dont les conséquences semblent lourdes.

   Mais notre devoir à tous est de ne pas désespérer. Même attaquée au plus profond d’elle-même, même incomprise, voire trahie parfois par certains de ses enfants ingrats et ignorants, la France a toujours su manifester dans l’histoire une formidable capacité de réaction.

   Or les signes d’une reprise sont nombreux à apparaître çà et là. Et, comme avec Jeanne d’Arc, l’héroïne de 19 ans, c’est assurément de sa jeunesse que notre pays verra poindre son renouveau.

   De plus en plus, et cela dans tous les domaines d’activité, de jeunes initiatives émergent. Dans le domaine de l’instruction, le développement de nouveaux établissements d’enseignement libres, incluant la création d’établissements de troisième cycle, survient en vue d’atténuer les carences par trop manifestes d’un système public, non dépourvu de qualités, mais n’en pouvant plus de réformes permanentes et de la perte toujours affichée de sa mission de transmission des savoirs.

   Dans le domaine de la famille, les jeunes et les jeunes couples sont également en pointe dans les combats pour la vie. Ils recréent des familles nombreuses et sont les premiers à se proposer pour lutter contre l’abandon des personnes âgées. De nouvelles structures sociales (maisons de retraites, lieux de soins palliatifs) apparaissent à leur initiative, structures dans lesquelles la personne humaine est mise au centre, et non pas les impératifs de gestion, de finance et de profits. Ce sont également des jeunes qui, non seulement entreprennent, mais surtout innovent en explorant les secteurs nouveaux nées des technologies et en pratiquant des modes de gestion novateurs. Sans omettre qu’ils sont désormais nombreux à ne pas hésiter de se tourner vers les carrières du service armé, avec les obligations de dévouement et de sacrifice que ces carrières sous-tendent. Enfin déjà certains se dirigent vers l’administration publique et les structures politiques avec, là aussi, une volonté affichée de se mettre au service du bien commun, en tirant un trait sur des décennies d’individualisme exacerbé et d’influences d’idéologies néfastes. Ainsi, ils préparent les réformes institutionnelles qui s’imposeront peu à peu pour préparer l’avenir de la France.

   Il va de soi que j’encourage toutes ces initiatives, admiratif des efforts qu’elles expriment. Elles sont porteuses d’avenir.

   Voilà le message d’espoir que je souhaite, en particulier, partager avec tous les Français en cette fête de saint Louis et en cette rentrée 2023.

Louis,
duc d’Anjou.

grandes armes de France

2023-92. « Allez donc et faites de même ! »

Douzième dimanche après la Pentecôte :
la parabole du bon samaritain (cf. Luc X, 23-37),
dont on trouvera aussi le commentaire par Saint Augustin > ici.

Une actualisation de la parabole du
bon samaritain…

Chartres-vitrail du bon samaritain détail 1

Cathédrale de Chartres, vitrail du bon samaritain (détail) :
de gauche à droite : le voyageur sort de la ville, il est rattrapé par les brigands,
ceux-ci le dépouillent et le rouent de coups

       En ce temps-là, voilà qu’un docteur de la loi se leva pour mettre Jésus à l’épreuve, en disant : « Maître, que me faut-il faire pour posséder la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Qu’y a-t-il d’écrit dans la loi ? Comment lisez-vous ? »
Il répondit : « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces et de tout votre esprit ; et votre prochain comme vous-même. »
Jésus lui dit : « Vous avez bien répondu ; faites cela, et vous vivrez ».

   Mais lui, voulant faire paraître qu’il était juste, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Or Jésus, prenant la parole, dit :

   « Mon Epouse, la Sainte Eglise Catholique – celle qui est composée de véritables fidèles sincèrement attachés à la plénitude de la doctrine qui se trouve consignée en particulier dans les textes du saint concile de Trente et dans le catéchisme de Saint Pie X – se trouvait, bien malgré elle, sur la route descendante qui conduit des âges de Chrétienté à la société post-révolutionnaire, et elle tomba entre les mains de  brigands qui, en l’enserrant dans les rets d’un concile équivoque et ambigu, la dépouillèrent de ce qui était la plus parfaite expression de sa foi : la Sainte Messe traditionnelle !

   Et ces larrons, conduits par le modernisme théologique et liturgique, qui vont de pair, s’en allèrent après l’avoir couverte de coups, des coups d’une impitoyable cruauté : les coups de la dénaturation du catéchisme et de l’enseignement dans les séminaires, les coups de l’instauration d’une liturgie semi protestante, les coups de la désacralisation des rites, les coups de la dévastation des édifices du culte, les coups des traductions fallacieuses de la Sainte Ecriture, les coups d’une exégèse rationaliste, les coups de l’invasion de pseudo théologies hétérodoxes, les coups du faux œcuménisme, les coups du rejet des antiques dévotions, les coups de la sécularisation des maisons religieuses, les coups du rejet de la morale traditionnelle… etc.
C’est ainsi que ces voleurs la laissèrent à demi-morte.

   A demi-morte seulement, car il y avait en elle des membres et des organes qui se cramponnaient à toutes les forces vives qu’elle avait reçues de sa Tradition multiséculaire, et qui refusaient de se laisser emporter par les courants mortifères.

   Or il arriva que des prêtres, des évêques, des cardinaux et même des papes descendirent, les uns à la suite des autres, par le même chemin, et que, la voyant en si piètre état, certains passèrent outre sans un regard ni un mot de compassion, en marmonnant misérablement que c’était la marche irréversible des temps ; d’autres, complices tacites des brigands qui avaient porté les coups, ajoutèrent à ceux-ci leurs rejets, leurs moqueries, leurs accusations calomnieuses – dont la plus accablante, selon eux, était celle d’ « intégrisme » -, leurs suspens a divinis, leurs excommunications, et leurs motu proprio systématisant la trahison et l’extermination de la Tradition…

   En toute honnêteté, il faut néanmoins signaler que, parmi ces prêtres, évêques, cardinaux ou papes, il y en eut bien quelques uns – un très petit nombre à la vérité -, qui furent touchés de compassion, et qui, se démarquant de la dureté inouïe de la majorité de leurs semblables qui étaient devenus les complices plus ou moins actifs des brigands, tentèrent de lui tendre une main hésitante pour la relever. Mais aucun ne se comporta pleinement comme le bon samaritain, aucun ne travailla à l’entière guérison de ses blessures, aucun ne mit en œuvre tout ce qu’il eût été convenable de faire pour faciliter et accélérer son complet rétablissement… »

Chartres-vitrail du bon samaritain détail 2

Cathédrale de Chartres, vitrail du bon samaritain (détail) :
le prêtre et le lévite sans compassion pour le voyageur blessé

   Et Notre-Seigneur ajouta :

   « Qui donc prendra la résolution d’être un authentique bon samaritain pour venir en aide à Mon Epouse pantelante, et mettra en œuvre tous les véritables moyens qui sont nécessaire à sa guérison tandis qu’elle a été grièvement blessée lorsqu’elle est tombée entre les mains des brigands ?
Lequel contribuera efficacement à son entier retour à la vie et à la plénitude de son rétablissement, et se montrera donc son prochain ?
Sera-ce celui qui continuera à se revendiquer de tous les moyens dont ont usé les larrons pour la blesser et la mettre en cet état, en prétextant que les moyens étaient bons mais qu’ils ont été mal utilisés ?
Ou sera-ce celui qui lèvera une armée et qui, usant d’autorité et de force, purgera la contrée tout entière des brigands qui l’infestent, exterminant ou extirpant sans état d’âme la dénaturation du catéchisme et de l’enseignement dans les séminaires (ceux qui subsistent encore), la liturgie semi protestante, la désacralisation, l’art profane dans les édifices du culte, les traductions fallacieuses de la Sainte Ecriture, l’exégèse rationaliste, la pseudo théologie hétérodoxe, le faux œcuménisme, la sécularisation des clercs et des religieux, et tout ce qui porte atteinte à la piété et à la morale traditionnelle… ? »

   Le docteur répondit : « Certainement, ce sera celui qui exercera une véritable miséricorde divine envers elle, et qui, en pratiquant les vertus de foi et de force, combattra efficacement le modernisme, pour lui rendre le plein et libre exercice de sa liturgie multiséculaire, véritable et totale expression de sa foi ! »

   « Allez donc, dit Jésus, et désormais faites de même : en ces temps d’apparent triomphe du brigandage moderniste, vous serez les véritables bienfaisants prochains de Mon Eglise, ses bons samaritains, et vous posséderez la vie éternelle en vous attachant indéfectiblement à la sainte Tradition multiséculaire, et en vous enrôlant dans l’armée de ceux qui combattent sans relâche le modernisme mortifère ! »

pattes de chatTolbiac

Chartres-vitrail du bon samaritain détail 3

Cathédrale de Chartres, vitrail du bon samaritain (détail) :
Allez donc, et faites de même !

2023-89. Dixième anniversaire du rappel à Dieu de Monsieur l’Abbé Christian-Philippe Chanut.

17 août 2023,
Dans l’Ordre de Saint-Augustin, fête de Sainte Claire de Montefalco ;
Commémoraison de Saint Carloman ;
Commémoraison de Saint Hyacinthe ;
Commémoraison de Sainte Jeanne Delanoüe ;
Commémoraison du 3ème jour dans l’octave de l’Assomption ;
Anniversaire du rappel à Dieu de M. l’Abbé Christian-Philippe Chanut (cf. ici).

memento mortuaire abbé Chanut

       Ce 17 août 2023 marque le dixième anniversaire du rappel à Dieu de notre regretté et cher ami, Monsieur l’Abbé Christian-Philippe Chanut : dix ans déjà !
Il y aurait sans nul doute beaucoup de choses à rappeler à l’occasion de cet anniversaire, mais nous nous contenterons, de vous donner ci-dessous les liens vers quelques enregistrements vidéos actuellement disponibles sur le site internet « You Tube » qui permettent de le revoir et de l’entendre : pour chacune d’entre elles, il vous suffira de faire un clic droit sur l’image/lien que nous publions, puis de cliquer sur « ouvrir dans un nouvel onglet ».

1) Film (d’assez mauvaise qualité, mais ô combien émouvant !), de la Messe de Requiem célébrée par Monsieur le Grand Aumônier de France le 9 février 1989 à la basilique nécropole royale de Saint-Denis à la pieuse mémoire de Sa Majesté le Roi Alphonse II, dix jours après le drame qui l’a ravi à son peuple (l’homélie commence à 18 mn et 25 s) :

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2) Une homélie prononcée à Ars le 11 septembre 2011 à l’occasion du pèlerinage de rentrée du district de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) :

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3) Une homélie prononcée quelques mois avant sa mort, à Bordeaux, au cours du carême 2013 :

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4) L’enregistrement d’une émission radiophonique de Philippe Maxence rendant hommage à Monsieur l’Abbé Chanut :

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frise lys deuil

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