Archive pour la catégorie 'Prier avec nous'

Prière pour demander à Dieu de saints prêtres par l’intercession de Saint Charles de Jésus.

9 juin,
Anniversaire de l’ordination sacerdotale de Saint Charles de Jésus (cf. > ici)

Bienheureux Charles de Foucauld

Prière pour demander à Dieu
de saints prêtres,
par l’intercession de Saint Charles de Jésus

       O Jésus, qui nous avez donné dans la personne de Saint Charles de Jésus un modèle éminent de sainteté sacerdotale, nous Vous supplions humblement d’accorder à Votre Eglise des prêtres zélés et fervents, des prêtres chastes et purs, des prêtres généreux et fidèles, des prêtres épris de perfection évangélique, qui entraîneront nos âmes dans les chemins de la sainteté que Vous voulez pour chacun de nous !

   Seigneur, qui avez fait de Saint Charles de Jésus un prêtre selon Votre Cœur, à sa prière, embrasez aujourd’hui le cœur de tous Vos prêtres des flammes de Votre ardente charité : qu’elles en chassent toute affection désordonnée et toute attache à l’esprit du monde, toute espèce de vanité et de carriérisme, pour n’y plus laisser vivre et croître dans toute sa pureté que Votre Amour miséricordieux !

   Prêtre éternel et souverain, qui, par le sacrement de l’Ordre, avez rendu les prêtres de Votre Eglise participant au mystère incommensurable de Votre médiation de grâce et qui renouvelez par leurs mains l’offrande de Votre Sacrifice du Calvaire, nous Vous en supplions : à la prière et par les mérites de Saint Charles de Jésus, accordez-nous de nombreuses et authentiques vocations sacerdotales qui glorifieront le Saint-Sacrifice de la Messe et établiront par lui Votre Règne dans tous les cœurs.

Ainsi soit-il.

(prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)

Chasuble et aube de la première messe du Bienheureux Charles de Foucauld

Chasuble de la première Messe de Saint Charles de Jésus

2023-68. Coquelicots et bouquet spirituel.

Jeudi 8 juin 2023 au soir,
Fête du Très Saint Sacrement ;
Anniversaire de la mort de SM le Roi Louis XVII (cf. > ici et > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Me voici à nouveau auprès de vous, ce soir, par l’intermédiaire de ce modeste blogue dans l’unique dessein de vous apporter une simple diversion aux nouvelles affligeantes de l’actualité de l’Eglise et du monde, qui sont l’occasion de tant d’inquiétudes, de tant de souffrances, de tant de tristesses…

   Bien sûr, ni mon papa-moine ni moi-même ne nous cachons la réalité et surtout la gravité d’une situation qui empire de jour en jour ; bien sûr, nous ne sommes pas insensibles aux misères et aux douleurs de tant de cœurs ; bien sûr encore, nous portons devant Dieu, nous déposons dans le Cœur douloureux et immaculé de Notre-Dame de Compassion, et remettons à l’intercession de notre chère Sainte Philomène, dans le silence et la solitude bénis de notre thébaïde, les intentions de « ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie » (cf. > ici). Et il y en a tant qui nous sont recommandées !

   Mais sans éluder tout cela, parce que nous avons conscience d’être en quelque sorte privilégiés en vivant dans notre hameau reculé et préservé, je souhaite simplement vous apporter en plus un peu d’émerveillement et, s’il est possible, un peu de consolation.

   Saviez-vous que l’un des symboles du coquelicot est la consolation ?
Ah ! Les coquelicots !
Voilà quelques semaines déjà qu’ils ont commencé leur flamboyante floraison tout autour de notre Mesnil-Marie : les voir, chaque jour, déployer leurs pétales, est un enchantement, une joie, une élévation de l’âme par la beauté, un motif d’action de grâces et de louange, un tremplin pour la contemplation.

   J’ai demandé à Frère Maximilien-Marie d’en faire des photographies, et j’en ai sélectionné quelques unes pour vous les offrir ce soir, en les émaillant de quelques belles citations qui nourrissent mes réflexions en ce moment.

1 - Le Mesnil-Marie aux coquelicots - blogue

« L’âme n’est pas faite pour le bruit, mais pour le recueillement ;
et la vie doit être une préparation du Ciel,
non seulement par les œuvres méritoires,
mais par la paix et le recueillement en Dieu… »

Saint Charles de Jésus, lettre du 16 janvier 1912

Sacré-Coeur Foucauld

2 - coquelicots du Mesnil-Marie

« L’amour de Dieu, de sa nature, est silencieux, contemplatif ;
il écoute, il reçoit.
En un mot, c’est Marie aux pieds de Jésus,
c’est l’enfant sur le cœur de sa mère, c’est l’ange devant Dieu.
Cet amour de son essence est contemplatif. »

Saint Pierre-Julien Eymard

Sacré-Coeur Foucauld

3 - coquelicots du Mesnil-Marie

« La foi est un rayon du Ciel
qui nous fait voir Dieu en toutes choses,
et toutes choses en Dieu. »

Saint François de Sales

Sacré-Coeur Foucauld

4 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Nous ne pouvons pas toujours offrir à Dieu de grandes choses,
mais nous pouvons à tout instant Lui en offrir de petites, avec un grand amour. »

Sainte Jeanne-Françoise de Chantal

Sacré-Coeur Foucauld

5 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Rien ne suscite davantage l’amour chez celui qui est aimé,
que de comprendre combien celui qui l’aime désire fortement son amour. »

Saint Jean Chrysostome

Sacré-Coeur Foucauld

6 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Dieu veille à tout, bien mieux que nous ne saurions le faire ;
Il sait à quoi chacun est propre.
Lorsqu’on a déjà donné à Dieu toute sa volonté,
à quoi sert de se gouverner soi-même ? »

Sainte Thérèse de Jésus

Sacré-Coeur Foucauld

7 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Dieu aime mieux l’humilité dans les choses mal faites,
que l’orgueil dans celles qui sont bien faites. »

Notre Bienheureux Père Saint Augustin

Sacré-Coeur Foucauld

8 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Il faudrait être dans un perpétuel chagrin
s’il fallait se chagriner de toutes les fautes qu’on fait ;
on doit se contenter de s’en humilier devant Dieu
et d’accepter les mortifications qu’elles vous causent. »

Saint Claude de La Colombière

Sacré-Coeur Foucauld

9 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Celui-là est tout-puissant qui se défie de lui-même
pour se confier intérieurement à Moi. »

Paroles de N.S.J.C. à Sainte Marguerite-Marie

Sacré-Coeur Foucauld

       Voilà, mes chers Amis : j’espère que ces fleurs de coquelicots jointes à ce bouquet spirituel de citations de quelques grands saints dont Frère Maximilien-Marie m’apprend à savourer les écrits avec encore plus d’avidité que les meilleures croquettes, apporteront quelque force et consolation à vos âmes pour avancer avec persévérance, patience et confiance dans les voies montantes de la perfection chrétienne…

Tolbiac

Chat gif en marche

2023-66. Bon signe, bon signe !

Comme les autres mois, nous pensons utile aux lecteurs de ce blogue de leur reproduire ci-dessous la lettre mensuelle de la Confrérie Royale.

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale

- 25 mai 2023 -

Blason de la Confrérie Royale

« Bon signe ! Bon signe ! »

« (…) Affermissant les âmes des disciples,
les exhortant à persévérer dans la foi,
et disant que c’est par beaucoup de tribulations
qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu.»
(Actes des Apôtres, XIV, 21)

Messieurs les Chanoines,
Mes Révérends Pères et Frères,
Messieurs les Abbés,
Chers Membres et Amis de la Confrérie Royale,

       Ce huitième pèlerinage annuel dans la cité sainte du Puy-en-Velay, à l’occasion du dernier « pont » de l’Ascension, a réuni un groupe fervent de pèlerins, pas très nombreux, mais fort édifiants. Nous devons rendre grâces à Dieu pour l’heureux déroulement de ce pèlerinage, et nous ne doutons pas qu’il aura des retombées de grâces, pour les personnes présentes, pour ceux qui, étant empêchés de venir, nous avaient recommandé leurs intentions, pour toute la Confrérie Royale, et – bien sûr – pour notre Souverain légitime, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, ainsi que pour la France, même si, pour l’heure – hélas ! – nous assistons plutôt au déchaînement des forces du mal et aux efforts décuplés des ennemis, toujours à l’œuvre, du Trône et de l’Autel.

    Sans vouloir majorer en quelque manière ce qui ne mérite pas de l’être, je dois toutefois signaler à tous nos membres que notre pèlerinage a suscité quelques remous de surface localement : des vaguelettes sur la mare aux canards.
Un article, publié sur Internet par un organe local d’information la veille même de notre arrivée, intitulé « Les fous du Roi reviennent au Puy-en-Velay », signalait notre pèlerinage, avec une évidente mauvaise intention : celle de lui nuire en lui suscitant des oppositions. Nous avons d’ailleurs découvert à cette occasion (nous l’avions ignoré jusqu’alors) que ce même site nous avait déjà signalés en juin 2022, et que la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) avait alors tenté d’intimider – avec un certain succès – le directeur d’un établissement dans lequel nous étions logés lors de précédents pèlerinages, mais où toutefois nous n’avions plus sollicité d’hébergement en 2022. Dans la foulée du sus évoqué site Internet, le vendredi matin, un organe de la presse papier publiait à son tour un petit article, un peu moins hostile, à notre pèlerinage.
Je préfère ne pas épiloguer sur l’action de ces trublions, qui ne nous ont jamais contactés et se contentent de critiquer en se fondant sur les seules bases de leur ignorance et de leurs idéologies, mais je suis disposé à communiquer aux membres et amis de la Confrérie qui écriront pour les demander, les liens vers ces articles, s’ils désirent en faire la lecture.
L’un des effets visibles de ces publications a été de constater qu’en quelques endroits de la ville du Puy, des autocollants, aussi laids qu’agressifs, avaient été apposés pour s’opposer à notre présence.
Il n’y a, en définitive, en tout cela rien qui doive nous étonner ou nous effrayer : « Si le monde vous hait, sachez qu’il M’a eu en haine avant vous. Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes point du monde, et que Je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que Je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… » (Jean, XV, 18-20a).

   En revanche, il peut être spirituellement intéressant, voire fructueux, de tirer quelques réflexions et d’approfondir certains points de ces récents événements. C’est à cela que je vous invite ci-dessous :

   1) Si, sur cette terre, et particulièrement en notre Occident déchristianisé et apostat, il se trouve beaucoup d’hommes (jusque dans les rangs des catholiques) qui doutent de la puissance et de l’efficacité de la prière, Satan, lui, y croit fermement.
Il est donc parfaitement dans sa logique de s’agiter pour empêcher la prière. L’ennemi de notre salut déploiera de nombreuses industries pour nous détourner de la prière individuelle, lorsque nous décidons de prendre un temps d’oraison ou de réciter le saint rosaire, par exemple, en suscitant, juste à ce moment-là, de prétendues urgences visant à nous faire différer ou annuler ce temps de prière. Il en est de même pour nos modestes pèlerinages de la Confrérie Royale : l’ennemi de l’ordre social chrétien et du salut de la France, multiplie les oppositions et contrariétés afin de les empêcher.
C’est finalement un bon signe ; le signe qu’ils contrarient ses plans de haine et de perdition. Lorsque nous comprenons bien cela, une seule conclusion s’impose : tenir bon et continuer ! 

   2) Ce même constat doit être établi au sujet du lieu de ce pèlerinage annuel qui commence au jour de l’Ascension.
Nous avons déjà exposé à de nombreuses reprises les motifs qui ont présidé au choix de la ville sainte du Puy-en-Velay : premier lieu d’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu sur le sol de ce qui deviendra la France, promesses faites par elles, place de ce pèlerinage dans l’histoire du Royaume de France et dans celle de la spiritualité (notamment par le moyen des saints qui sont venus en ce lieu et des grâces qu’ils y ont reçues… etc.).
Il y a de nombreux lieux de pèlerinages et sanctuaires sur le sol de France, qui retiennent l’attention des Légitimistes en général et de la Confrérie Royale en particulier : nous ne les dédaignons absolument pas et – cela aussi a toujours été dit à l’attention de ceux qui veulent bien l’entendre – les prêtres et religieux de la Confrérie Royale sont tout disposés à y organiser des pèlerinages, en collaboration avec les Légitimistes de ces provinces.
Toutefois, nous n’abandonnerons pas le pèlerinage du Puy, quelles que soient les oppositions qu’il suscite. Pour ce qui concerne le choix de ce lieu aussi, l’adversité et les contrariétés sont un bon signe ! Ce n’est pas parce que les ennemis de la Tradition catholique et monarchique du Royaume veulent occuper tout le terrain, que nous sommes décidés à le leur céder.

   3) Ce qui provoque les cris horrifiés et les virulentes critiques de ceux qui voudraient empêcher notre pèlerinage, c’est ce qui constitue l’essence même de notre Confrérie Royale : prier pour le Roi légitime et pour une authentique restauration de la monarchie capétienne traditionnelle. Le trône de Saint Louis et la foi de Saint Louis !
Cela déchaîne les sarcasmes et l’antagonisme de tous ceux qui haïssent la doctrine traditionnelle de l’Eglise, la morale traditionnelle de l’Eglise, la liturgie traditionnelle de l’Eglise ? Bon signe ! Bon signe !
Il serait au contraire de très mauvais augure d’être soutenus, loués et encouragés, par tous les thuriféraires d’une prétendue modernité qui a renié la Révélation chrétienne et la morale chrétienne, et qui applaudit et défend toutes les déviances politiques et sociétales, spirituelles et morales…

   Qu’ajouter en conclusion ?
Simplement qu’il est plus que jamais important que chacun des membres de la Confrérie Royale se renouvelle dans la ferveur et le zèle, que – combattant toute forme de routine et de découragement – chacun prenne de plus généreuses résolutions pratiques et concrètes pour faire connaître la Confrérie Royale et y attirer de nouveaux membres, et que, dès à présent, chacun fasse tout son possible pour prendre part à ses activités (en particulier le pèlerinage au Puy-en-Velay en 2024) !

   Je vous remercie de bien vouloir recevoir ces réflexions et cet appel en vos cœurs devant Dieu et en présence de notre très douce Mère céleste, et vous demande de bien vouloir prier pour moi qui de par ma charge priorale doit à l’exemple des saints apôtres « affermir les âmes des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (cf. Act. XIV, 21).

Votre très humble et dévoué serviteur,
in Corde Jesu & Mariae.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

Le Puy en Velay ville sanctuaire

Le Puy-en-Velay, ville sanctuaire

Prières à Notre-Dame Auxiliatrice :

24 mai,
Fête de Marie Auxiliatrice (cf. > ici et > ici) ;
Anniversaire du début des massacres des religieux otages de la Commune (cf. > ici).

Tableau de Marie Auxiliatrice - Turin

Célèbre tableau de Marie Auxiliatrice
dans la basilique du même nom édifiée par Saint Jean Bosco à Turin

Prière de Saint Jean Bosco à Marie Auxiliatrice :

       O Marie, Vierge puissante, vous êtes la grande et illustre protectrice de l’Église ; vous êtes l’aide merveilleuse des chrétiens ; vous êtes terrible comme une armée en ligne de bataille.
Vous qui seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier, protégez-nous dans notre détresse, dans notre lutte et dans notre défense difficile contre l’ennemi ; et, à l’heure de notre mort, accueillez nos âmes au Paradis.

Ainsi soit-il.

Monogramme Marie 2

Autre prière à Notre-Dame Auxiliatrice :

       Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame Auxiliatrice, nous nous présentons aujourd’hui devant vous pour demander votre puissante intercession.

Nous vous demandons de nous protéger de tout mal et de nous défendre des attaques du malin.
Nous vous demandons de nous donner le courage et la force de défendre notre foi en Jésus-Christ, même face à la persécution et à l’adversité.
Nous vous demandons de nous guider dans notre vie quotidienne et de nous aider à toujours vivre selon la volonté de Dieu.
Nous vous demandons de prier pour nous et d’intercéder pour nous auprès de votre Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ.

   O Marie, Notre-Dame Auxiliatrice, nous nous confions à vos soins affectueux.
Nous vous demandons de nous aider à être de fidèles disciples de votre Fils et de nous conduire à la vie éternelle avec Lui dans les cieux.

Ainsi soit-il.

 Marie Auxiliatrice - statue

Statue de Notre-Dame Auxiliatrice

2023-59. Gouverner et se gouverner : lettre aux membres et amis de la Confrérie Royale pour le 25 avril 2023.

25 avril 2023,
fête de Saint Marc, évangéliste et martyr ;
à Rome, les litanies majeures (mineures en France) ;
anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Louis XX.

Baptême du futur Louis XX

Baptême du futur Louis XX

En ce 25 avril,
nous souhaitons à Monseigneur le Prince Louis de Bourbon,

duc d’Anjou,
de jure Sa Majesté le Roi Louis XX
un très bon et heureux anniversaire,
et nous L’assurons de nos ferventes prières
pour Son Auguste Personne
et à toutes Ses intentions

Armes de France & Navarre

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale

Gouverner et se gouverner

       Gouverner est désiré avec concupiscence par ceux qui prétendent servir leur pays. En revanche, l’art du gouvernement est un art difficile et rares sont les artisans experts en cette matière. Saint Thomas d’Aquin, dans son étude sur La Royauté, précise ce qu’est gouverner : « […] Gouverner signifie conduire de manière appropriée ce qui est gouverné vers la fin qui lui est due. » (Livre II, chap. 3, art. 2) Une telle définition devrait ramener à des sentiments plus humbles ceux qui veulent détenir le pouvoir, car, la plupart du temps, le gouvernement ne poursuit pas un tel but mais plutôt la mise en place d’un programme bénéficiant à quelques-uns. Pour le Docteur angélique, la fondation d’une cité ou d’un royaume doit se conformer à la création du monde. De même, le gouvernement d’une cité ou d’un royaume devra se conformer au gouvernement divin. Toute personne ayant reçu une charge particulière doit aider les autres à atteindre leurs fins extrinsèques, autant qu’il en possède la capacité, comme lorsqu’un capitaine au long cours mène à bon port son navire. Ce dernier ne doit pas seulement conserver intact son vaisseau mais également le conduire jusqu’au port qui était prévu. Quelle est donc la fin ultime de la multitude des hommes ? Vivre selon la vertu. Reprenant ici une intuition aristotélicienne, l’Aquinate souligne que les hommes ne se rassemblent pas seulement pour vivre, comme le font aussi certaines espèces animales, pour se soutenir dans l’atteinte et l’exercice des vertus. Malgré tout, cela n’est pas le port final. Il faut s’élever encore : « La fin de la multitude associée n’est pas de vivre selon la vertu, mais de parvenir, grâce à une vie vertueuse, à la jouissance de Dieu. » (Livre II, chap. 3, art. 6) Un tel gouvernement échappe au roi temporel et repose en Dieu, le prince n’étant qu’un auxiliaire pour favoriser ceux qui ont mission de transmettre sur cette terre l’annonce de la gloire céleste, à savoir les prêtres. Dans une telle hiérarchie des fins à poursuivre, celles qui sont secondaires ne sont que des paliers pour atteindre la fin ultime. Les rois sont les serviteurs du roi qu’est le Christ et ils doivent se soumettre à son Vicaire sur terre, lui-même serviteur de Celui qui est la tête : « […] À celui en charge de la fin dernière doivent se soumettre ceux qui sont chargés des fins antécédentes ; et c’est par son commandement qu’ils sont dirigés. » (Livre II, chap. 3, art. 9)

   Nous sommes bien éloignés de cet idéal dans nos gouvernements contemporains, tant pour les biens intermédiaires et les fins extrinsèques que pour, bien entendu, le bien suprême et la fin ultime. Leonardo Castellani écrit très justement : « Dur et difficile de gouverner, mais incroyablement dangereux aussi. Non pas à cause du nombre incalculable de choses à faire, comme on le croit ordinairement, mais à cause du courage nécessaire à l’exécution des trois seules choses auxquelles le gouvernement est tenu, – d’après ce que j’ai lu chez Machiavel, qui le tirait lui-même de Tite-Live. Trois choses, pas une de plus, trois comme les personnes de la Sainte Trinité : faire la guerre, faire des routes et rendre justice. Et distribuer l’essence ? Laissons ça aux garagistes. Et quand les gouvernants sont corrompus ? Patience ! S’ils sont pris la main dans le sac, alors c’est là qu’il faut rendre la justice. » (Le Verbe dans le Sang, « Gouverner ») Un système républicain à la française tombe justement dans l’ornière du totalitarisme en ce qui concerne « les choses à faire ». L’État est anthropophage, dévorant ses propres enfants à force de les surveiller, de les manipuler et de les punir en toute occasion. Comme les apprentis sorciers en politique veulent prouver qu’ils sont capables de faire quelque chose, – ce qui est toujours regardé avec suspicion par les peuples-, ils décident de s’occuper de tout, surtout de ce qui ne les regarde pas comme la vie des familles, l’instruction, l’éducation, les arts, les fêtes, les loisirs et, bien évidemment, la religion. L’excellent Père Castellani souligne avec humour : « Le gouvernement enseigne et cultive à peu près comme le moustique ou la tique cultive l’organisme. » Souvent des voix s’élèvent pour défendre cette boulimie étatique, avançant l’argument que le monde actuel est très compliqué et qu’il nécessite des solutions et des actions qui ne le sont pas moins. En fait, plus un problème est complexe, plus les principes utilisés pour le résoudre devraient être simples. Gouverner est d’abord affaire de discrétion, de distance, de hauteur. Si la monarchie chrétienne française fut un modèle d’équilibre, – tenant compte qu’aucun système politique n’est infaillible et parfait -, ce fut grâce à quatre colonnes qui furent en même temps quatre protections contre les abus du pouvoir : les corporations, puissance financière ; l’université, centre du savoir ; la magistrature, gardienne des lois ; et l’Église, siège du pouvoir spirituel et du bien suprême. Le roi très chrétien devait gouverner en s’appuyant, bon gré mal gré, sur ces quatre piliers. Ce n’est plus le cas des élus républicains dont les assemblées, très réduites, sont au service d’un mythe : le progrès, et d’une puissance créée uniquement par l’homme : l’argent. La confrontation engendrée par un système niant Dieu conduit nécessairement à ce que Satan soit plus fort que le Créateur dans l’ordre matériel. Dieu est faible en politique et fort pour gouverner la création. Notre jésuite rebelle nous encourage en déduisant le point suivant : « Il y a une ruse de Dieu : caché dans sa manche, l’as de l’épée, carte de la Résurrection. Quand tout s’obscurcit, soyez sûr qu’alors viendra l’aube. Et souvenez-vous de la parabole du figuier. » Rappelons le contenu de cette parabole : « Apprenez la parabole prise du figuier. Quand ses rameaux sont encore tendres et ses feuilles naissantes, vous savez que l’été est proche. Ainsi vous-mêmes, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ est proche, à la porte. » (Matthieu, XXIV. 32-33)

   Notre confiance dans le gouvernement du monde par Dieu est une invitation à relativiser les choses humaines, tout ce qui dépend de l’homme, tous ces biens secondaires, toutes ces fins extérieures. L’important est dans l’art de se gouverner soi-même, c’est-à-dire de cultiver les vertus qui seront le tremplin pour atteindre le bien éternel au-dessus de nous. Tout le reste peut sombrer dans le chaos. Voilà pourquoi tant de générations de chrétiens fervents ont résisté aux persécutions et se sont dirigés sans faillir vers le martyre. La vie intérieure exige plus de talent et de résistance que tous les gouvernements de la terre. Encore faut-il reconnaître Notre Seigneur comme le Roi qui dirige et qui donne les lois et les règles pour parvenir jusqu’à lui. Elles sont simples : renoncer à soi-même, puis prendre sa croix pour Le suivre. Nous sommes sous le règne de la divine providence et celle-ci ne régente pas toutes choses mais nous éclaire pour accomplir le bien. Saint Jérôme précisait à juste titre : « Il est absurde d’étendre la majesté de Dieu au point où il saurait à chaque instant combien de moustiques naissent et combien meurent [...]. Nous ne devons pas devenir des vains adulateurs de Dieu au point de galvauder la providence en l’étendant jusqu’à ces questions. » (Commentaire sur Habacuc) En revanche Dieu agit en tout ce qui contribue au bien moral et spirituel de l’homme, sans négliger le reste de la création, comme Notre Seigneur le rappelle : « Deux passereaux ne se vendent-ils pas un as ? Cependant pas un d’eux ne peut tomber sur la terre sans votre Père. Les cheveux mêmes de votre tête sont comptés. » (Matthieu, X. 29-30) Saint Augustin, dans La Cité de Dieu, luttera contre une idée erronée du destin et défendra cette Providence qui régit tout dans le moindre détail si cela est ordonné au bien des créatures. Notre tâche pour nous gouverner nous-mêmes est donc grandement facilité. L’horizon est dégagé et nous pouvons nous reposer en confiance. Tout en appelant de nos vœux un régime politique conforme aux vertus chrétiennes, -et en travaillant chacun à notre petit niveau à son avènement-, ne soyons pas inquiets, angoissés à cause du chaos du monde, des crises de notre pays, des blessures de l’Église. Celui qui aime est aux commandes. Il est un valeureux capitaine qui nous mènera à jeter l’ancre dans une baie paradisiaque.

Père Jean-François Thomas s.j.
Lundi Saint 3 avril 2023

Christ-Roi - église Sainte-Marie à Ely  Cambridgeshire

Prière de reconnaissance au Christ Sauveur, Père des miséricordes, extraite des œuvres de Saint Anselme :

21 avril,
fête de Saint Anselme de Cantorbéry, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise (cf. > ici).

Saint Anselme de Cantorbery

Prière de reconnaissance au Christ Sauveur, Père des miséricordes,
extraite des œuvres de Saint Anselme :

       « En vérité, ô Seigneur Jésus, Vous êtes un Père, et de quel Pain délicieux ne nourrissez-Vous pas Vos enfants, afin de leur mieux témoigner la suavité de votre Amour ?
« Que tous les petits enfants viennent à moi » avez-Vous dit un jour. Ô douce Parole, qui résonne, délicieusement à mes oreilles, et que voilà un doux, un amoureux appel !
Vous ne méprisez personne, Vous ne rejetez personne.
J’ai péché ; mais voici que, comme un bon Père, Vous avez enduré mes injures, et c’est Vous qui me soutenez encore.
Si je me repens, Vous me pardonnez ; si je reviens, Vous me recevez ; si je me fais attendre, Vous m’attendez.
Suis-je errant ? Vous m’appelez ; si je résiste à cet appel, Vous m’appelez encore !
Suis-je endormi ? Vous me réveillez ; si je pleure, Vous me consolez ; si je rentre à la maison, Vous me tendez les bras !
Suis-je tombé,? Vous me relevez ; quand je frappe, Vous ouvrez ; quand je demande, Vous me donnez.

   Par combien de bienfaits ne m’avez-Vous pas enchainé, ô mon Jésus, ô mon Père !
Pour me faire monter au Ciel, Vous en êtes descendu ; pour me rendre la robe de l’innocence, Vous avez revêtu celle de la chair ; pour me rendre bon, pur et saint, Vous m’avez en personne donné des Commandements très-précis : plus que des commandements, des Exemples.
Pour me faire vivre heureux dans le Palais du Ciel au milieu de Vos saints, Vous êtes mort entre deux voleurs sur le gibet de la Croix.

   Enfin, pour que mon âme ne manquât jamais de la nourriture spirituelle, Vous m’avez laissé en héritage Votre Corps et Votre Sang Très Sacrés !
Ô Seigneur, ô Père qui Vous donnez tout entier à Vos fils, faites que je sois petit enfant pour être plus digne d’aller recevoir, à Votre table paternelle, le Pain des enfants. Et ayez pitié aussi de tous ces autres fils, de mes frères, pour lesquels je dois prier. Accordez-leur tout ce que je viens de demander pour moi…»

Ainsi soit-il.

   Autres prières de Saint Anselme publiées dans ce blogue :

- Louange à la Croix > ici
- Prière à la Vierge Marie dans le mystère de sa Purification > ici

Lumière entrant par un vitrail

2023-56. Récoltes pascales.

- Méditation pour le dimanche de Quasimodo -

Andrea del Verrochio - l'incrédulité de Saint Thomas

Andrea di Michele di Cione dit Le Verrocchio (1435 – 1488) :
l’incrédulité de Saint Thomas confondue

Présence de Dieu.

« O Jésus, je viens à Vous comme Thomas ; faites que je ne sois pas incrédule, mais fidèle ».

Méditation.

   1 – La liturgie de ce jour s’occupe, d’une façon toute particulière, des nouveaux baptisés qui, à l’expiration de la semaine pascale, déposaient les vêtements blancs reçus au fonts baptismaux. C’est réellement à eux qu’est adressée l’affectueuse recommandation de Saint Pierre que nous lisons dans l’introït de la Messe : « Comme des enfants nouvellement nés, désirez ardemment le lait spirituel très pur ».
Ces paroles nous révèlent la sollicitude maternelle de l’Église pour ses enfants qu’elle a régénérés dans le Christ et surtout pour les nouveaux-nés.
Mais nous sommes aussi l’objet de cette sollicitude ; bien que baptisés dès notre venue au monde, on peut dire qu’à chaque fête de Pâques, en ressuscitant dans le Christ, nous renaissons en Lui à une vie nouvelle. Il nous faut donc être nous aussi semblables à des « enfants nouveaux-nés », dans lesquels il n’y a ni malice, ni fausseté, ni orgueil, ni présomption, mais qui sont pleins de candeur et de simplicité, de confiance et d’amour.
C’est un magnifique rappel à cette enfance spirituelle que Jésus nous a proposée comme condition indispensable pour arriver au salut : « Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux » (Matth. XVIII, 3). Chaque flot de grâce, purifiant et guérissant notre âme du péché et de ses racines, nous fait renaître à une vie nouvelle dans le Christ, vie innocente et pure, qui aspire uniquement « au lait spirituel très pur » de la doctrine du Christ, de Son amour et de Sa grâce.
Mais aujourd’hui, l’Église veut orienter d’une façon toute particulière nos désirs vers la foi : une foi qui nous fasse adhérer à Jésus pour être instruit par Lui, nourris et guidés vers la vie éternelle. La parole du Maître que nous avons méditée la semaine dernière, revient, également ici, bien à propos : « Celui qui croit en Moi, de son sein couleront des fleuves d’eau vive… jaillissant en vie éternelle » (Jean VII, 38 ; IV, 14).
Approchons de Jésus avec cette foi simple et sincère des enfants, et Il nous donnera l’abondance de Sa grâce en gage de vie éternelle.

Andrea del Verrochio - incrédilité de Saint Thomas détail 1

   2 – L’Evangile de ce jour a une valeur toute particulière pour nous affermir dans la foi.
Le doute de Thomas nous confirme dans la foi car, ainsi que le dit Saint Grégoire, « son incrédulité nous a été plus utile que la foi des autres apôtres » ; s’il n’avait pas douté, aucun homme n’aurait « mis son doigt dans la plaie des clous, ni sa main dans celle du côté » de Notre-Seigneur.
Jésus a eu pitié de la foi chancelante de l’apôtre, et aussi de la nôtre, et Il S’est laissé non seulement voir, comme Il l’avait fait auparavant, mais encore palper, en permettant à Thomas, l’incrédule, ce qu’Il avait refusé à Marie-Madeleine, la très fidèle.
Cela nous fait comprendre la conduite de Dieu : alors qu’Il accorde les consolations sensibles et les signes plus ou moins palpables de Sa présence à des âmes encore hésitantes dans la foi, Il conduit souvent par des voies très obscures ceux qui se sont donnés à Lui irrévocablement et sur la foi desquels Il peut compter.
Dieu est Père ; Il ne refuse à aucune âme qui Le cherche d’un cœur sincère ce qu’il lui faut pour soutenir sa foi ; mais Il refuse souvent aux plus forts ce qu’Il accorde aux plus faibles.
Jésus, ne nous dit-Il pas : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » ? Bienheureux ceux qui, pour croire en Dieu, n’ont pas besoin de voir, de toucher, n’ont nul besoin de signes sensibles, mais sont capables d’affirmer sans réticence : « Scio cui credidi » (2 Tim. I, 12), je sais en qui j’ai mis ma confiance et je suis sûr de Lui.
Une foi semblable est plus méritoire pour nous puisque, se basant uniquement sur la parole de Dieu, elle est entièrement surnaturelle.
Elle est plus honorable pour Dieu puisqu’elle Lui fait plein crédit, sans exiger aucune preuve, et qu’elle persévère même au sein de l’obscurité et des événements les plus déconcertants, alors qu’il lui semble que le ciel est fermé et le Seigneur sourd à ses gémissements.
Une fois aussi forte est certainement le fruit de la grâce divine, mais nous devons nous préparer à la recevoir, soit en la demandant dans la prière, soit en nous exerçant dans la foi elle-même.

Andrea del Verrochio - incrédilité de Saint Thomas détail 2

Colloque :

   Mon Dieu, donnez-moi un cœur pur et simple, sans malice, sans hypocrisie.
« O Seigneur, accordez-moi la véritable pureté et la vraie simplicité, dans les regards, les paroles, le cœur, l’intention, les œuvres et dans toutes les manifestations tant intérieures qu’extérieures. Mais je voudrais savoir, Seigneur, ce qui empêche en moi le développement de ces vertus. Je te le dirai, ô mon âme, puisque je ne le puis faire comprendre à autrui. Sais-tu ce qui fait obstacle ? Le moindre regard qui ne soit pas dirigé vers Dieu, toutes les paroles qui ne sont pas prononcées pour Sa louange ou le réconfort du prochain. Et sais-tu comment tu expulses ces vertus de ton cœur ? Tu les bannis chaque fois que tu manques de cette pure intention d’honorer Dieu et d’aider ton prochain ; tu les chasses encore lorsque tu veux couvrir et excuser tes fautes, ne songeant pas que Dieu voit tout et qu’Il voit ton cœur. O Seigneur, donnez-moi cette véritable pureté et cette vraie simplicité, car Vous ne pouvez trouver Votre repos dans l’âme qui en est privée » (Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi).
O Seigneur, purifiez mon cœur et mes lèvres par le feu de votre charité, afin que je Vous aime et Vous cherche avec la pureté et la simplicité d’un enfant. Mais donnez-moi aussi la foi simple des petits, cette foi sans ombre, sans incertitude, sans raisonnement inutile ; une foi droite et pure qui trouve, dans Votre parole et Votre témoignage, sa satisfaction et son apaisement, sans rien vouloir d’autre.
« O Seigneur, que m’importe de sentir ou de ne pas sentir, d’être dans la nuit ou dans la lumière, de jouir ou de souffrir, lorsque je peux me recueillir sous la lumière créée en moi par Votre parole ! J’éprouve plutôt une sorte de honte à différencier ces choses et, s’il m’arrive d’être ému par elles, me méprisant profondément pour mon peu d’amour, je n’ai qu’à regarder en hâte mon Maître pour me faire délivrer par Lui… Vous m’enseignez à Vous exalter par-delà les douceurs et les consolations qui sont Vôtres, car je dois être résolu à tout dépasser pour m’unir à Vous » (cf. Saint Elisabeth de la Trinité).

Rd. Père Gabriel de Sainte-Marie-Madeleine, ocd.
In « Intimité divine »

Andrea del Verrochio - incrédilité de Saint Thomas détail 3

2023-52. La Semaine Sainte selon les rites traditionnels antérieurs aux réformes de 1950-1955.

Philippe de Champaigne : Sainte Face

Philippe de Champaigne (1602-1674) : Sainte Face

Bien chers Amis,

       Ceux qui nous connaissent bien le savent déjà (mais il n’est pas toujours inutile de le rappeler) et ceux qui nous suivent depuis peu l’ont probablement déjà compris, nous portons – à la suite de très grands liturgistes et spécialistes de la crise doctrinale qui ravage la Sainte Eglise, et pour des raisons graves fondées dans la sainte et vénérable Tradition – un regard très critique sur la liturgie prétendument « restaurée » de la Semaine Sainte.
Cette réforme accomplie en deux étapes (1950, puis 1955) sous le pontificat de Pie XII, et parfois à l’encontre de certains des principes énoncés par ce Vénérable Pontife dans son encyclique sur la liturgie « Mediator Dei » publiée le 20 novembre 1947, a véritablement cassé un ordonnancement et une discipline d’environ quinze siècles qui avaient une admirable cohésion parce qu’ils étaient le fruit d’un développement organique.
Ici aussi s’applique la pertinence des remarques de feu le cardinal Domenico Bartolucci qui, dans un entretien que nous avions publié en 2009 (voir > ici), insistait pour dénoncer une prétendue « réforme » accomplie par des idéologues, « hommes arides » (sic), qui n’étaient pas de véritables théologiens catholiques. Relire de temps en temps cet entretien vigoureux est toujours une source de force…

   Je vous renvoie, bien sûr, au petit ouvrage de Monsieur l’abbé Olivier Rioult dont nous avons déjà parlé (cf. > ici) : « La Semaine Sainte réformée sous Pie XII – Bref examen critique », qui est des plus accessibles même pour des fidèles qui n’ont pas une science liturgique et théologique poussée, et  aux doctes publications du Maître Henri Adam de Villiers sur son site « Liturgia » (voir à partir > d’ici).

   Je me répète, j’insiste, et je le ferai encore : la liturgie de la Semaine Sainte telle qu’elle se trouve dans le missel de 1962 (dit de Jean XXIII) utilisé dans la majorité des chapelles et églises où est célébrée la Sainte Messe latine dite traditionnelle, est un cheval de Troie. On y trouve, déjà mis en application, tous les artificieux principes de la réforme qui sera imposée après le concile vaticandeux, et avec les mêmes méthodes.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que, à quelques détails près, dans le missel dit de Paul VI, les rites de la Semaine Sainte sont pratiquement les mêmes que dans le missel de 1962 : point n’était besoin au tristement fameux Monseigneur Bugnini d’intervenir à nouveau sur des rites qu’il avait déjà largement contribué à détruire ou à dénaturer !

   Il vous en souvient peut-être, pour la Semaine Sainte 2018, le Saint-Siège avait autorisé – à certaines conditions (en particulier celle – regrettable – de garder les cérémonies du Jeudi Saint, Vendredi Saint et Samedi Saint le soir, et non à leurs horaires matinaux traditionnels) – de reprendre les rites antérieurs à cette réforme opérée sous Pie XII. Feu le Maître-Chat, qui était du voyage, avait publié dans les pages de ce blogue une série d’articles sur les cérémonies que nous avions vécues cette année-là dans la petite communauté bénédictine qui se trouvait à cette époque à La Garde-Freinet, sur la Côte d’Azur.
Pour des raisons pratiques, vous retrouverez ci-dessous les liens vers ces articles, si vous souhaitez les lire, les relire ou les approfondir.

- La bénédiction des Rameaux, la procession et la Messe solennelle de la Passion > ici
- Les Saintes Messes solennelles des lundi, mardi et mercredi saints > ici
- Les offices des Ténèbres > ici
- La Sainte Messe « in Cœna Domini » le Jeudi Saint > ici
- La cérémonie du « Mandatum » > ici
- L’adoration de la Croix et la Messe des Présanctifiés du Vendredi Saint > ici
- La Vigile Pascale, le Samedi Saint > ici
- L’exhumation de l’Alléluia au matin de Pâques > ici
- La Messe solennelle du Saint Jour de Pâques > ici

   Nota bene :
On trouvera en outre, dans ce blogue, les très sagaces et impertinentes réflexions du Maître-Chat Lully au sujet de la « réforme » du rite du lavement des pieds décidée en 2016 par l’actuel occupant du Trône pontifical pour le missel dit « ordinaire » > ici.

Orazio Gentileschi - Portement de Croix 1553

Orazio Gentileschi (1563-1639) : Portement de Croix

2023-50. Nous avons lu et médité, et nous avons aimé : « Chemin de Croix », du Révérend Père Jean-François Thomas s.j.

Temps de la Passion.

   Le petit livre que nous recommandons avec chaleur n’est pas récent, mais on peut dire qu’il est intemporel, pérenne : ce sont des méditations pour les 14 stations du Chemin de la Croix, rédigées par le Révérend Père Jean-François Thomas, de la Compagnie de Jésus, que nous n’avons plus à présenter;
Publié en 2017 par les éditions « Via Romana », ce tout petit livre (par sa taille) est toujours disponible en librairie : on le trouve donc très facilement ; on peut aussi le commander sur plusieurs sites de librairies catholiques en ligne.
En outre, au bas de cette page-ci, vous pouvez l’écouter en différé, lu par le Révérend Père Thomas lui-même, enregistré le Vendredi Saint en 2020.

Chemin de Croix - Rd Père Jean-François Thomas sj

- Présentation publiée dans « Correspondance Européenne » du 10 avril 2017 :

    »A l’approche du triduum pascal, le meilleur moyen d’entrer enfin pleinement dans le drame du Salut en s’unissant aux souffrances du Sauveur est bien sûr l’exercice du Chemin de Croix. Reste, et ce n’est pas facile tant les questions sociétales et politiques ont pris le pas, ces dernières années, sur le spirituel, à trouver celui qui touchera l’âme en y éveillant les sentiments de compassion et de contrition nécessaires.
Celui du Père Jean-François Thomas, de la Compagnie de Jésus, (Chemin de Croix, Via Romana, 2017, 76 pages, 7€), devrait répondre aux attentes les plus exigeantes. Très traditionnel dans sa forme et ses dévotions, il n’a rien toutefois de vieux jeu et sait prendre en compte les besoins spécifiques et les souffrances d’un « monde qui a perdu la tête ».
Aux fautes et péchés de tous les temps, cette via crucis ajoute avec délicatesse ceux de notre époque, les nôtres et ceux de nos contemporains, que nous n’avons pas su écarter du Mal. Le Père Thomas trouve les mots justes qui éclairent à la lumière de la Passion nos drames intimes et collectifs.
Avec des formules simples mais efficaces, il rappelle à chaque ligne qui est Celui qui monte ainsi au Golgotha sous les crachats, les coups, les ricanements d’une foule à laquelle nous nous mêlons trop souvent. Il faut un cœur de pierre pour rester insensible à ses puissantes méditations sur les chutes successives du Seigneur, le rôle de Simon de Cyrène, le dépouillement du Christ dont la nudité sainte répond à la nudité honteuse d’Adam, les clous enfoncés dans Ses mains sacrées et, surtout, la beauté mariale de ces quatorze stations qu’accompagne, forte et debout, la Mère des Douleurs. Voici un texte à lire, méditer, et reprendre, chaque vendredi et pas seulement pendant la Semaine Sainte, afin de garder présent à l’esprit de quel prix incroyable nous avons été rachetés [...]« .

Anne Bernet

- Entretien publié dans le quotidien « Présent » du samedi 11 mars 2017 :

   Le père Jean-François Thomas, jésuite, écrivain, vient de faire paraître un très utile petit livret de méditation sur le chemin de croix :

   — Pourquoi avoir écrit des méditations sur le chemin de croix ? N’en trouve-t-on pas déjà beaucoup ?
— En effet, mais cela ne serait pas une raison pour déposer la plume en se disant qu’il ne faut plus aborder un tel thème de contemplation. Depuis les origines du christianisme, les auteurs spirituels n’ont pas cessé de méditer sur les mêmes mystères. Plus un mystère de la foi est central, plus il sera sujet à méditations. Le croyant a toujours faim et soif de mieux comprendre avec son intelligence et d’entrer davantage en communion avec son âme, afin que sa foi soit ferme et fidèle. Certaines époques ont été riches en méditations du chemin de croix et de la Passion du Christ, notamment ce siècle d’or que fut le Grand Siècle français, le XVIIe siècle. Tous les ordres religieux y consacrèrent une part importante de leur apostolat, plantant la croix dans le cœur des fidèles et ramenant à la vraie foi beaucoup d’hérétiques protestants. Nous ne pouvons nous approcher de cette méditation qu’avec crainte et tremblement, car nous touchons là à la fois à l’aboutissement du mystère d’iniquité auquel nous a conduits le péché originel et à l’achèvement de l’œuvre de la Rédemption.

   — Trouvez-vous que cette dévotion s’accorde toujours à notre temps et convient aux catholiques pratiquants de 2017 ?
— Depuis le début des pèlerinages à Jérusalem sur les traces du Christ, ceci au IIe siècle, vers 160, avec Méliton de Sardes, la dévotion envers Jésus dans sa Passion n’a cessé de se développer. Peu à peu, elle prit sa forme actuelle, mais elle n’est pas apparue subitement ex nihilo. Elle a été intégrée dans la Tradition de l’Eglise et, depuis des siècles, les générations de croyants s’en nourrissent. Les aliments spirituels ne sont jamais périmés. L’expression de la foi ne dépend pas des modes mais de l’efficacité des instruments qui lui sont proposés. Cette dévotion est simple, elle s’adresse à tous nos sens puisque nous nous joignons à la foule qui accompagne le Sauveur vers le Golgotha. Le temps ne peut pas user un tel moyen d’être en communion avec Notre-Seigneur.

   — Quelle est l’origine de cette dévotion ?
— Elle provient de Terre sainte. Mettre ses pas dans ceux du Christ montant au Calvaire était un des moments les plus poignants de la démarche des pèlerins. L’impératrice Hélène avait été la première souveraine à se rendre à Jérusalem en 330, elle ne négligea point le chemin du Calvaire. Lorsqu’en 451 a lieu le concile de Chalcédoine, qui réaffirme la pleine humanité de Jésus en plus de sa divinité, le désir de vénérer la terre où le Christ avait vécu en tant qu’homme s’accrut encore davantage. Les Franciscains, au XIIIe siècle, mirent peu à peu en place le chemin de croix que nous connaissons dans les rues de Jérusalem, Via Dolorosa. Cette dévotion marqua profondément les fidèles et ils voulurent continuer à la mettre en pratique une fois le pèlerinage terminé, d’abord en Italie où les disciples de saint François d’Assise la mirent en place, puis dans toute la chrétienté. Clément XII, en 1731, ratifia le bien de cette dévotion, en autorisant que les stations du chemin de croix puissent également être installées dans des églises ne dépendant pas des Franciscains.

   — Ne fait-on pas mémoire, durant le chemin de croix, d’épisodes transmis par la Tradition mais non rapportés dans les Evangiles ?
— En effet, cinq stations proviennent de la tradition orale : les trois chutes de Jésus, la rencontre avec sa sainte Mère et l’épisode de sainte Véronique essuyant la sainte Face avec un linge. Je ne suis pas certain qu’un souci rigide de ne coller qu’aux épisodes relatés dans les saintes Ecritures soit un apport pour la foi. Les chutes de Jésus n’ont rien d’improbables, car il était chargé d’un poids très lourd et affaibli par les blessures de la flagellation. Il est facile de comprendre aussi que la Sainte Vierge, encore plus que ne l’auraient été toutes les mères du monde, était présente sur la Via Dolorosa puisqu’elle participait de façon mystérieuse à la Passion de son Fils. Quant à Véronique, il s’agit de la femme hémoroïsse, originaire de Panéas et guérie par le Christ dont elle toucha le manteau (évangile selon saint Matthieu, XX). Est-il donc si improbable de croire, à partir de témoignages aussi antiques, que cette femme miraculée ait suivi Jésus, dans une gratitude fidèle, jusqu’au Calvaire ?

   — Quelles sont les grâces spéciales attachées à la récitation du chemin de croix ?
— La plus insigne, souvent ignorée des fidèles, st une indulgence plénière, accordée selon les conditions habituelles : se détacher de tout péché véniel, se confesser, communier, prier aux intentions du souverain pontife. En ce qui concerne le chemin de croix, il faut aussi se déplacer (sauf pour les malades, bien sûr) entre les stations érigées avec une croix d’indulgence au-dessus de la représentation de l’épisode de la Passion. Don extraordinaire de l’Eglise que cette indulgence plénière, qui est donc reçue à chaque fois que le chemin de croix est accompli fidèlement ! A cela s’ajoutent des grâces particulières d’union profonde avec le Seigneur contemplé dans sa Passion : protection contre Satan et ses démons, promesse de la vie éternelle…

   — Nous sommes en carême ; la notion que cette dévotion est particulièrement propre à ce temps liturgique est-elle justifiée ?
— Il est normal que le carême nous invite à une méditation renouvelée de la Passion du Christ. D’où la saine et sainte habitude de faire le chemin de croix, seul ou en groupe, chaque vendredi de ce temps liturgique, et de façon plus solennelle, bien sûr, le vendredi saint, à l’heure où le Sauveur meurt sur la croix. Cependant l’Eglise nous encourage à continuer cette pratique tout au long de l’année, chaque vendredi, pour entrer dans l’intimité du Christ souffrant. Les pèlerinages sont aussi des occasions privilégiées pour suivre le chemin de croix.

   — On pense souvent à la récitation communautaire sous la direction d’un prêtre, mais votre petit volume ne s’adresse-t-il pas plutôt à la récitation privée ?
— Le chemin de croix s’adresse tout à la fois à la prière privée et à la prière publique de l’Eglise. L’essentiel est d’être fidèle à cette pratique, tantôt en assistant à un chemin de croix solennel dirigé par le clergé, tantôt en parcourant seul les stations dans le silence d’un sanctuaire. S’instaure alors le dialogue de l’âme pécheresse avec le Maître de la divine miséricorde offrant sa vie pour le rachat de nos péchés. Ce livret n’a pas d’autre ambition que d’aider ce dialogue intérieur du fidèle prêt à suivre le chemin de croix chaque vendredi de sa vie, car il est juste et bon de se remettre constamment en mémoire l’immense abnégation qui a conduit Notre-Seigneur sur le calvaire, par pur amour.

Propos recueillis par Anne Le Pape

- Dans le bulletin de l’ « Action Familiale et Scolaire » n°252, d’août 2017 :

   Voici une petite brochure pratique qui permet de suivre et donc de méditer les quatorze stations du chemin de croix. Chaque méditation, comme d’habitude, présente le tableau de la scène avec les réflexions que cela provoque en réfléchissant sur l’aspect physique, l’aspect symbolique, notre responsabilité à travers les différents acteurs (des membres fielleux du Sanhédrin à la conclusion que nous fait entrevoir le bon larron par la reconnaissance de ses fautes, aussitôt pardonné par Notre Seigneur). Nous trouvons la leçon à en tirer pour notre vie personnelle et nos résolutions, avec cet espoir que nous distille le Christ qui, tout en souffrant humainement, nous délivre un message divin. Avant de réciter les Pater ou Ave classiques, une prière particulière à chaque station est proposée. Ce petit livret est à recommander à tout chrétien qui cherche à méditer ce chemin de croix qui pourrait être suivi, même sans être devant les tableaux correspondants.

Important :

   Comme nous l’avons écrit supra, ce Chemin de Croix peut être « écouté » et médité en rediffusion sur la chaîne de la paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet, où c’est le Révérend Père Thomas lui-même qui le lit, le Vendredi Saint 10 avril 2020 >>>

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