Archive pour la catégorie 'Chronique de Lully'

Prière pour demander à Dieu de saints prêtres par l’intercession de Saint Charles de Jésus.

9 juin,
Anniversaire de l’ordination sacerdotale de Saint Charles de Jésus (cf. > ici)

Bienheureux Charles de Foucauld

Prière pour demander à Dieu
de saints prêtres,
par l’intercession de Saint Charles de Jésus

       O Jésus, qui nous avez donné dans la personne de Saint Charles de Jésus un modèle éminent de sainteté sacerdotale, nous Vous supplions humblement d’accorder à Votre Eglise des prêtres zélés et fervents, des prêtres chastes et purs, des prêtres généreux et fidèles, des prêtres épris de perfection évangélique, qui entraîneront nos âmes dans les chemins de la sainteté que Vous voulez pour chacun de nous !

   Seigneur, qui avez fait de Saint Charles de Jésus un prêtre selon Votre Cœur, à sa prière, embrasez aujourd’hui le cœur de tous Vos prêtres des flammes de Votre ardente charité : qu’elles en chassent toute affection désordonnée et toute attache à l’esprit du monde, toute espèce de vanité et de carriérisme, pour n’y plus laisser vivre et croître dans toute sa pureté que Votre Amour miséricordieux !

   Prêtre éternel et souverain, qui, par le sacrement de l’Ordre, avez rendu les prêtres de Votre Eglise participant au mystère incommensurable de Votre médiation de grâce et qui renouvelez par leurs mains l’offrande de Votre Sacrifice du Calvaire, nous Vous en supplions : à la prière et par les mérites de Saint Charles de Jésus, accordez-nous de nombreuses et authentiques vocations sacerdotales qui glorifieront le Saint-Sacrifice de la Messe et établiront par lui Votre Règne dans tous les cœurs.

Ainsi soit-il.

(prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)

Chasuble et aube de la première messe du Bienheureux Charles de Foucauld

Chasuble de la première Messe de Saint Charles de Jésus

2023-68. Coquelicots et bouquet spirituel.

Jeudi 8 juin 2023 au soir,
Fête du Très Saint Sacrement ;
Anniversaire de la mort de SM le Roi Louis XVII (cf. > ici et > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Me voici à nouveau auprès de vous, ce soir, par l’intermédiaire de ce modeste blogue dans l’unique dessein de vous apporter une simple diversion aux nouvelles affligeantes de l’actualité de l’Eglise et du monde, qui sont l’occasion de tant d’inquiétudes, de tant de souffrances, de tant de tristesses…

   Bien sûr, ni mon papa-moine ni moi-même ne nous cachons la réalité et surtout la gravité d’une situation qui empire de jour en jour ; bien sûr, nous ne sommes pas insensibles aux misères et aux douleurs de tant de cœurs ; bien sûr encore, nous portons devant Dieu, nous déposons dans le Cœur douloureux et immaculé de Notre-Dame de Compassion, et remettons à l’intercession de notre chère Sainte Philomène, dans le silence et la solitude bénis de notre thébaïde, les intentions de « ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie » (cf. > ici). Et il y en a tant qui nous sont recommandées !

   Mais sans éluder tout cela, parce que nous avons conscience d’être en quelque sorte privilégiés en vivant dans notre hameau reculé et préservé, je souhaite simplement vous apporter en plus un peu d’émerveillement et, s’il est possible, un peu de consolation.

   Saviez-vous que l’un des symboles du coquelicot est la consolation ?
Ah ! Les coquelicots !
Voilà quelques semaines déjà qu’ils ont commencé leur flamboyante floraison tout autour de notre Mesnil-Marie : les voir, chaque jour, déployer leurs pétales, est un enchantement, une joie, une élévation de l’âme par la beauté, un motif d’action de grâces et de louange, un tremplin pour la contemplation.

   J’ai demandé à Frère Maximilien-Marie d’en faire des photographies, et j’en ai sélectionné quelques unes pour vous les offrir ce soir, en les émaillant de quelques belles citations qui nourrissent mes réflexions en ce moment.

1 - Le Mesnil-Marie aux coquelicots - blogue

« L’âme n’est pas faite pour le bruit, mais pour le recueillement ;
et la vie doit être une préparation du Ciel,
non seulement par les œuvres méritoires,
mais par la paix et le recueillement en Dieu… »

Saint Charles de Jésus, lettre du 16 janvier 1912

Sacré-Coeur Foucauld

2 - coquelicots du Mesnil-Marie

« L’amour de Dieu, de sa nature, est silencieux, contemplatif ;
il écoute, il reçoit.
En un mot, c’est Marie aux pieds de Jésus,
c’est l’enfant sur le cœur de sa mère, c’est l’ange devant Dieu.
Cet amour de son essence est contemplatif. »

Saint Pierre-Julien Eymard

Sacré-Coeur Foucauld

3 - coquelicots du Mesnil-Marie

« La foi est un rayon du Ciel
qui nous fait voir Dieu en toutes choses,
et toutes choses en Dieu. »

Saint François de Sales

Sacré-Coeur Foucauld

4 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Nous ne pouvons pas toujours offrir à Dieu de grandes choses,
mais nous pouvons à tout instant Lui en offrir de petites, avec un grand amour. »

Sainte Jeanne-Françoise de Chantal

Sacré-Coeur Foucauld

5 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Rien ne suscite davantage l’amour chez celui qui est aimé,
que de comprendre combien celui qui l’aime désire fortement son amour. »

Saint Jean Chrysostome

Sacré-Coeur Foucauld

6 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Dieu veille à tout, bien mieux que nous ne saurions le faire ;
Il sait à quoi chacun est propre.
Lorsqu’on a déjà donné à Dieu toute sa volonté,
à quoi sert de se gouverner soi-même ? »

Sainte Thérèse de Jésus

Sacré-Coeur Foucauld

7 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Dieu aime mieux l’humilité dans les choses mal faites,
que l’orgueil dans celles qui sont bien faites. »

Notre Bienheureux Père Saint Augustin

Sacré-Coeur Foucauld

8 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Il faudrait être dans un perpétuel chagrin
s’il fallait se chagriner de toutes les fautes qu’on fait ;
on doit se contenter de s’en humilier devant Dieu
et d’accepter les mortifications qu’elles vous causent. »

Saint Claude de La Colombière

Sacré-Coeur Foucauld

9 - coquelicots du Mesnil-Marie

« Celui-là est tout-puissant qui se défie de lui-même
pour se confier intérieurement à Moi. »

Paroles de N.S.J.C. à Sainte Marguerite-Marie

Sacré-Coeur Foucauld

       Voilà, mes chers Amis : j’espère que ces fleurs de coquelicots jointes à ce bouquet spirituel de citations de quelques grands saints dont Frère Maximilien-Marie m’apprend à savourer les écrits avec encore plus d’avidité que les meilleures croquettes, apporteront quelque force et consolation à vos âmes pour avancer avec persévérance, patience et confiance dans les voies montantes de la perfection chrétienne…

Tolbiac

Chat gif en marche

2023-67. Découverte d’une œuvre : « l’Apothéose de Louis XVII », par William Hamilton.

8 juin,
Fête de la Bienheureuse Marie du divin Cœur, vierge ;
Fête de Saint Médard de Noyon, évêque et confesseur ;
Anniversaire de la mort de SMTC le Roi Louis XVII (cf. > ici).

frise lys deuil

     Le peintre britannique William Hamilton (1751-1801), portraitiste, mais surtout connu pour avoir illustré des scènes bibliques et historiques, est l’auteur d’une toile émouvante intitulée « l’Apothéose de Louis XVII ».

   L’œuvre, peinte entre 1795 et 1799, de dimensions médiocres (99 cm x 72 cm), se trouve de nos jours dans une collection privée après avoir été acquise en 2019 lors d’une vente chez Christie’s. Ce tableau témoigne de l’intérêt qu’éprouvaient les artistes britanniques pour les événements de la grande révolution, dite française : ils étaient bouleversés de voir le royaume qui avait été le phare de la civilisation européenne sombrer dans la barbarie la plus noire, en même temps qu’ils étaient émus et édifiés par la dignité de tous ces Français qui, fuyant d’horribles persécutions, étaient venus trouver refuge en Angleterre, et dont les malheurs rendaient plus concrets les événements de France.

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII

William Hamilton (1751-1801) : « L’apothéose de Louis XVII ».

   L’objet du tableau est clairement désigné par son titre : « L’Apothéose de Louis XVII ».
Si dans l’antiquité païenne le mot apothéose désignait la déification d’un mortel, qui prenait place au milieu des dieux de l’Olympe et leur était équiparé, dans l’iconographie chrétienne il s’agit de montrer un personnage recevant la récompense d’une vie exemplaire, de ses vertus, de ses labeurs apostoliques ou de son martyre : il est alors accueilli dans la gloire céleste. Il s’agit donc presque d’une forme de « béatification par la représentation artistique » si le personnage n’est pas encore déclaré « bienheureux » par la Sainte Eglise ; mais il existe, bien sûr, des tableaux ou des groupes sculptés représentant l’apothéose d’un saint dont le culte est déjà autorisé.

   La partie centrale de la toile est donc occupée par la représentation du jeune Roi Louis XVII, en vêtement blanc, debout, dans une attitude ascendante, dynamique : la tête et les yeux levés vers le ciel où il monte, il est soutenu par un ange, tout de blanc vêtu lui aussi, penché tendrement vers lui. Cet ange, l’entoure de son bras droit dans un geste protecteur, tandis que, de son bras gauche étendu il lui montre la fin de son exil terrestre et lui fait entrevoir les consolations éternelles.

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - scène centrale

   Nous pouvons nous attarder à contempler la beauté des visages de Louis XVII et de l’ange. Chez ce dernier, l’expression est toute de consolation et de compassion, pénétrée d’un immense respect ; tandis que ce que l’on perçoit sur le visage du petit Roi ce sont encore les traits d’une extrême souffrance morale et d’une détresse qui, quoique pleines d’espérance, ont encore du mal à réaliser que les jours de la torture morale et de la déréliction sont achevés : il y a dans son regard et sur ses lèvres l’amorce d’un sourire en apercevant les êtres chers qui s’apprêtent à l’accueillir dans les cieux…

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - détail 1 (2)

   Ces êtres chers, ce sont son père, sa mère, son frère aîné et sa tante : Leurs Majestés le Roi Louis XVI, au centre, et la Reine Marie-Antoinette, à droite, contre laquelle est appuyé le Dauphin Louis-Joseph, mort de la tuberculose le 4 juin 1789 ; à notre gauche, c’est Madame Elisabeth, enveloppée du voile des vierges, et sur la tête de laquelle un ange s’apprête à poser la couronne des martyrs.

   Les yeux de Louis XVII et de la Reine Marie-Antoinette se rencontrent : l’enfant qui a été arraché à sa mère, et contre laquelle, abruti par l’alcool ainsi que par les sévices physiques et psychologiques, on l’a contraint à porter d’ignobles faux témoignages, lui est rendu, dans toute sa pureté de jeune martyr.
Derrière la Reine, se tient debout la figure allégorique de la force, casquée et cuirassée, qui pose sa main sur le dossier du siège de la souveraine, pour bien manifester jusqu’à quel degré d’héroïsme l’a vécu cette épouse et cette mère martyre. On remarque aussi le bras droit de la Reine, posé sur celui de son royal époux, en un geste à la fois de tendresse, de confiance, de support et d’union.
Enfin, notons combien l’attitude de Louis XVI s’apparente à celle d’un prêtre à l’autel avant l’ « Hanc igitur » – le moment où il va étendre les mains sur l’hostie et sur le calice pour commencer la consécration (dans la gestuelle strictement codifiée par les rubriques de la liturgie traditionnelle, et non dans la « nouvelle messe » évidemment) -, comme pour signifier à quel point le Roi sacré, par son sacrifice consenti et offert, a été identifié au Christ prêtre et roi s’offrant en sacrifice pour le salut de Son peuple.

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - détail 2

   Dans le bas du tableau, dans un univers de ténèbres et de sang – évoqué par le rouge crépusculaire du ciel – est représentée la ville de Paris (on reconnaît la Seine et ses ponts ainsi que les tours de la cathédrale Notre-Dame), soumise à l’empire du mal : la révolution est personnifiée par une espèce de dragon répugnant, qui dresse la tête et ouvre encore sa gueule terrible, comme pour essayer d’atteindre encore le jeune Roi, qui, ayant quitté cette terre, lui est arraché pour entrer dans la lumière éternelle, et dont l’immonde martyre par lequel elle l’a humilié et fait mourir à petit feu, est devenu, comme la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’instrument de sa sainteté et de sa victoire éternelle !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - détail 3

frise lys deuil

 

2023-66. Bon signe, bon signe !

Comme les autres mois, nous pensons utile aux lecteurs de ce blogue de leur reproduire ci-dessous la lettre mensuelle de la Confrérie Royale.

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale

- 25 mai 2023 -

Blason de la Confrérie Royale

« Bon signe ! Bon signe ! »

« (…) Affermissant les âmes des disciples,
les exhortant à persévérer dans la foi,
et disant que c’est par beaucoup de tribulations
qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu.»
(Actes des Apôtres, XIV, 21)

Messieurs les Chanoines,
Mes Révérends Pères et Frères,
Messieurs les Abbés,
Chers Membres et Amis de la Confrérie Royale,

       Ce huitième pèlerinage annuel dans la cité sainte du Puy-en-Velay, à l’occasion du dernier « pont » de l’Ascension, a réuni un groupe fervent de pèlerins, pas très nombreux, mais fort édifiants. Nous devons rendre grâces à Dieu pour l’heureux déroulement de ce pèlerinage, et nous ne doutons pas qu’il aura des retombées de grâces, pour les personnes présentes, pour ceux qui, étant empêchés de venir, nous avaient recommandé leurs intentions, pour toute la Confrérie Royale, et – bien sûr – pour notre Souverain légitime, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, ainsi que pour la France, même si, pour l’heure – hélas ! – nous assistons plutôt au déchaînement des forces du mal et aux efforts décuplés des ennemis, toujours à l’œuvre, du Trône et de l’Autel.

    Sans vouloir majorer en quelque manière ce qui ne mérite pas de l’être, je dois toutefois signaler à tous nos membres que notre pèlerinage a suscité quelques remous de surface localement : des vaguelettes sur la mare aux canards.
Un article, publié sur Internet par un organe local d’information la veille même de notre arrivée, intitulé « Les fous du Roi reviennent au Puy-en-Velay », signalait notre pèlerinage, avec une évidente mauvaise intention : celle de lui nuire en lui suscitant des oppositions. Nous avons d’ailleurs découvert à cette occasion (nous l’avions ignoré jusqu’alors) que ce même site nous avait déjà signalés en juin 2022, et que la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) avait alors tenté d’intimider – avec un certain succès – le directeur d’un établissement dans lequel nous étions logés lors de précédents pèlerinages, mais où toutefois nous n’avions plus sollicité d’hébergement en 2022. Dans la foulée du sus évoqué site Internet, le vendredi matin, un organe de la presse papier publiait à son tour un petit article, un peu moins hostile, à notre pèlerinage.
Je préfère ne pas épiloguer sur l’action de ces trublions, qui ne nous ont jamais contactés et se contentent de critiquer en se fondant sur les seules bases de leur ignorance et de leurs idéologies, mais je suis disposé à communiquer aux membres et amis de la Confrérie qui écriront pour les demander, les liens vers ces articles, s’ils désirent en faire la lecture.
L’un des effets visibles de ces publications a été de constater qu’en quelques endroits de la ville du Puy, des autocollants, aussi laids qu’agressifs, avaient été apposés pour s’opposer à notre présence.
Il n’y a, en définitive, en tout cela rien qui doive nous étonner ou nous effrayer : « Si le monde vous hait, sachez qu’il M’a eu en haine avant vous. Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes point du monde, et que Je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que Je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… » (Jean, XV, 18-20a).

   En revanche, il peut être spirituellement intéressant, voire fructueux, de tirer quelques réflexions et d’approfondir certains points de ces récents événements. C’est à cela que je vous invite ci-dessous :

   1) Si, sur cette terre, et particulièrement en notre Occident déchristianisé et apostat, il se trouve beaucoup d’hommes (jusque dans les rangs des catholiques) qui doutent de la puissance et de l’efficacité de la prière, Satan, lui, y croit fermement.
Il est donc parfaitement dans sa logique de s’agiter pour empêcher la prière. L’ennemi de notre salut déploiera de nombreuses industries pour nous détourner de la prière individuelle, lorsque nous décidons de prendre un temps d’oraison ou de réciter le saint rosaire, par exemple, en suscitant, juste à ce moment-là, de prétendues urgences visant à nous faire différer ou annuler ce temps de prière. Il en est de même pour nos modestes pèlerinages de la Confrérie Royale : l’ennemi de l’ordre social chrétien et du salut de la France, multiplie les oppositions et contrariétés afin de les empêcher.
C’est finalement un bon signe ; le signe qu’ils contrarient ses plans de haine et de perdition. Lorsque nous comprenons bien cela, une seule conclusion s’impose : tenir bon et continuer ! 

   2) Ce même constat doit être établi au sujet du lieu de ce pèlerinage annuel qui commence au jour de l’Ascension.
Nous avons déjà exposé à de nombreuses reprises les motifs qui ont présidé au choix de la ville sainte du Puy-en-Velay : premier lieu d’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu sur le sol de ce qui deviendra la France, promesses faites par elles, place de ce pèlerinage dans l’histoire du Royaume de France et dans celle de la spiritualité (notamment par le moyen des saints qui sont venus en ce lieu et des grâces qu’ils y ont reçues… etc.).
Il y a de nombreux lieux de pèlerinages et sanctuaires sur le sol de France, qui retiennent l’attention des Légitimistes en général et de la Confrérie Royale en particulier : nous ne les dédaignons absolument pas et – cela aussi a toujours été dit à l’attention de ceux qui veulent bien l’entendre – les prêtres et religieux de la Confrérie Royale sont tout disposés à y organiser des pèlerinages, en collaboration avec les Légitimistes de ces provinces.
Toutefois, nous n’abandonnerons pas le pèlerinage du Puy, quelles que soient les oppositions qu’il suscite. Pour ce qui concerne le choix de ce lieu aussi, l’adversité et les contrariétés sont un bon signe ! Ce n’est pas parce que les ennemis de la Tradition catholique et monarchique du Royaume veulent occuper tout le terrain, que nous sommes décidés à le leur céder.

   3) Ce qui provoque les cris horrifiés et les virulentes critiques de ceux qui voudraient empêcher notre pèlerinage, c’est ce qui constitue l’essence même de notre Confrérie Royale : prier pour le Roi légitime et pour une authentique restauration de la monarchie capétienne traditionnelle. Le trône de Saint Louis et la foi de Saint Louis !
Cela déchaîne les sarcasmes et l’antagonisme de tous ceux qui haïssent la doctrine traditionnelle de l’Eglise, la morale traditionnelle de l’Eglise, la liturgie traditionnelle de l’Eglise ? Bon signe ! Bon signe !
Il serait au contraire de très mauvais augure d’être soutenus, loués et encouragés, par tous les thuriféraires d’une prétendue modernité qui a renié la Révélation chrétienne et la morale chrétienne, et qui applaudit et défend toutes les déviances politiques et sociétales, spirituelles et morales…

   Qu’ajouter en conclusion ?
Simplement qu’il est plus que jamais important que chacun des membres de la Confrérie Royale se renouvelle dans la ferveur et le zèle, que – combattant toute forme de routine et de découragement – chacun prenne de plus généreuses résolutions pratiques et concrètes pour faire connaître la Confrérie Royale et y attirer de nouveaux membres, et que, dès à présent, chacun fasse tout son possible pour prendre part à ses activités (en particulier le pèlerinage au Puy-en-Velay en 2024) !

   Je vous remercie de bien vouloir recevoir ces réflexions et cet appel en vos cœurs devant Dieu et en présence de notre très douce Mère céleste, et vous demande de bien vouloir prier pour moi qui de par ma charge priorale doit à l’exemple des saints apôtres « affermir les âmes des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (cf. Act. XIV, 21).

Votre très humble et dévoué serviteur,
in Corde Jesu & Mariae.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

Le Puy en Velay ville sanctuaire

Le Puy-en-Velay, ville sanctuaire

Prières à Notre-Dame Auxiliatrice :

24 mai,
Fête de Marie Auxiliatrice (cf. > ici et > ici) ;
Anniversaire du début des massacres des religieux otages de la Commune (cf. > ici).

Tableau de Marie Auxiliatrice - Turin

Célèbre tableau de Marie Auxiliatrice
dans la basilique du même nom édifiée par Saint Jean Bosco à Turin

Prière de Saint Jean Bosco à Marie Auxiliatrice :

       O Marie, Vierge puissante, vous êtes la grande et illustre protectrice de l’Église ; vous êtes l’aide merveilleuse des chrétiens ; vous êtes terrible comme une armée en ligne de bataille.
Vous qui seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier, protégez-nous dans notre détresse, dans notre lutte et dans notre défense difficile contre l’ennemi ; et, à l’heure de notre mort, accueillez nos âmes au Paradis.

Ainsi soit-il.

Monogramme Marie 2

Autre prière à Notre-Dame Auxiliatrice :

       Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame Auxiliatrice, nous nous présentons aujourd’hui devant vous pour demander votre puissante intercession.

Nous vous demandons de nous protéger de tout mal et de nous défendre des attaques du malin.
Nous vous demandons de nous donner le courage et la force de défendre notre foi en Jésus-Christ, même face à la persécution et à l’adversité.
Nous vous demandons de nous guider dans notre vie quotidienne et de nous aider à toujours vivre selon la volonté de Dieu.
Nous vous demandons de prier pour nous et d’intercéder pour nous auprès de votre Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ.

   O Marie, Notre-Dame Auxiliatrice, nous nous confions à vos soins affectueux.
Nous vous demandons de nous aider à être de fidèles disciples de votre Fils et de nous conduire à la vie éternelle avec Lui dans les cieux.

Ainsi soit-il.

 Marie Auxiliatrice - statue

Statue de Notre-Dame Auxiliatrice

2023-65. Où à l’occasion de l’anniversaire du trépas de Monseigneur le Maître-Chat Lully, Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac lui rend hommage à travers une œuvre d’art monastique d’exception.

Mardi soir 23 mai 2023,
Au quatrième anniversaire du trépas du Maître-Chat Lully (cf. > ici, > ici et > ici) ;
Et au sixième centenaire de la sainte mort de Sa Sainteté le Pape Benoît XIII (+ 23 mai 1423).

Tolbiac le 23 mai 2023

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Il y a un an, je ne le pouvais pas, parce que j’étais bien trop petit, mais en ce 23 mai 2023, puisque j’ai commencé à rédiger des chroniques pour ce blogue qui demeure quoi qu’il en coûte le sien, il me revient de marquer l’anniversaire du trépas de mon très noble et très regretté prédécesseur au Mesnil-Marie, feu le Maître-Chat Lully (+ 23 mai 2019).
Je lui rendrai hommage en vous présentant une œuvre d’art, une pure merveille sortie des mains de l’homme, et l’une des plus originales que l’on puisse trouver dans une abbaye.

   Il s’agit d’un lutrin. Un lutrin monumental.
« Mais, me direz-vous, il n’y a rien d’original à ce que l’on trouve un lutrin, même de taille imposante, dans une abbaye ! »
Cela est certes vrai. Et il n’y a rien non plus de très exceptionnel à ce que ce lutrin, réalisé en 1520 par le Frère Raphaël de Brescia (Fra’ Raffaele da Brescia) soit un véritable chef d’œuvre de marqueterie. Son originalité se trouve dans ce qui est représenté sur son pied…

   Allez ! suivez moi : je vous emmène en Toscane, à quelques kilomètres au sud de Sienne, dans l’abbaye nullius de Monte Oliveto Maggiore, lieu de la fondation de cette congrégation bénédictine de Sainte Marie du Mont des Oliviers (Congregatio Sanctæ Mariæ Montis Oliveti), dont les membres sont appelés, en français, Olivétains.
En France, il y a trois monastères bénédictins qui appartiennent à cette congrégation dont les moines sont vêtus de blanc : Notre-Dame du Bec, en Normandie, Notre-Dame de la Sainte Espérance, au Mesnil-Saint-Loup en Champagne, et Notre-Dame de Maylis, en Gascogne.

   L’abbaye de Monte Oliveto Maggiore renferme de très nombreuses œuvres d’art, mais à mes yeux ce lutrin les dépasse toutes. Il se trouvait naguère au milieu du chœur, mais a été déplacé au centre de la sacristie.

abbaye de Monte Oliveto Maggiore - sacristie lutrin de 1520

Je vous l’avais dit : il est monumental ! Mais prêtez attention à son pied…

abbaye de Monte Oliveto Maggiore - pied du lutrin

Que représente-t-il ?

   « Un admirable chat tigré, de profil, sous une arcade. Il est assis sur son séant, la queue rabattue vers ses pattes de devant. Sa tête est de trois quarts tournée vers nous. Il a des yeux immenses, la pupille noire et ronde, le regard concentré. Derrière lui, la marqueterie laisse deviner un paysage de collines arborées.
On reste saisi devant l’expressivité de l’animal, sa grâce méditative, sa puissance, l’élégance de sa forme, la beauté de sa fourrure, le tout rendu avec des incrustations de bois de textures et de teintes d’une subtilité dans exemple (…).
Me touchent ici deux choses.
D’abord de voir un chat trôner dans une église, à la place d’honneur, dans le chœur, tout près de l’autel consacré, pour accueillir les moines avant l’office. Décidément, la Renaissance avait du bon, qui osait trancher ainsi avec l’image plus douteuse, sinon satanique, du chat qu’avaient véhiculée trop volontiers les anciens temps médiévaux.
Mais surtout de constater que ce chat est représenté sur un lutrin. Ce n’est pas un objet indifférent, un lutrin. C’est un pupitre sur lequel on pose les livres sacrés ou les livres de chant, pour les messes et les célébrations. C’est donc un objet directement relié au savoir. Qui supporte en quelque sorte la parole sacrée, le texte imprimé, la connaissance. Eh bien, qu’un chat, précisément, soit présent sur cet objet, ce relais entre l’homme et le livre, voilà qui me met au comble du bonheur.
Fra Raffaele da Brescia devait être un moine et un homme de grand talent, certes, mais aussi de grande culture et de grande intuition, pour avoir compris cela. Pour avoir associé ou rapproché ainsi physiquement l’image d’un chat à la présence d’un livre, sachant cette complicité du moine, du savant, de l’érudit, de l’écrivain ou du compositeur de musique, seul face à son œuvre à écrire, avec le chat si recueilli lui aussi dans son silence, dans sa connaissance magique sinon spirituelle du monde… »
(Frédéric Vitoux, de l’Académie Française, in « Dictionnaire amoureux des chats » pp.323-325 – Ed. Plon – Fayard 2008). 

   Je vous laisse méditer ces belles paroles de Monsieur Vitoux, mes bien chers Amis, parce qu’elles sont d’une vérité et d’une lucidité puissantes. Le monde et la Sainte Eglise se porteraient tellement mieux si les bipèdes qui les dirigent étaient à l’écoute des chats qui, tel que le fut le Maître-Chat Lully, dans les pas duquel je veux marcher, possédait cette connaissance spirituelle évoquée au terme de la longue citation que je vous ai livrée ce soir…

pattes de chat Tolbiac

abbaye de Monte Oliveto Maggiore - chat du lutrin

2023-64. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac évoque sa vie au Mesnil-Marie à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée.

Mardi soir 16 mai 2023,
Mardi des Rogations ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, fête de Saint Possidius de Calame ;
Mémoire du Bienheureux Vladimir Ghika, prêtre et martyr (cf. > ici) ;
Premier anniversaire de l’arrivée de Tolbiac au Mesnil-Marie (cf. > ici, > ici et > ici).

12 - 16 mai 2023

Ma « photo officielle » pour ce 16 mai 2023

Bien chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   Il y a très exactement une année, puisque c’était le 16 mai 2022, que je suis arrivé au Mesnil-Marie. Dans l’en-tête de ma publication de ce jour, vous pourrez cliquer sur les liens (contenu dans le mot “ici”) au moyen desquels vous accéderez aux trois textes où Frère Maximilien-Marie vous a raconté mon arrivée et mes premières semaines dans notre “Principauté monastique”.
Aujourd’hui, il m’a dit : « Tolbiac, il te revient tout naturellement de rédiger cet article ! » Me voici donc au clavier ce soir.
Avec lui, pour marquer ces douze mois de présence, j’ai choisi douze photos qu’il a prises depuis le mois de février dernier. Elles m’ont semblé assez représentatives de ma vie de chat monastique, et j’espère qu’elles vous plairont.

* * * * * * *

   Ce mois de février 2023 a été particulièrement ensoleillé et certains après-midi étaient même très doux. La photo suivante a été prise le dimanche 12 février : le ciel était sans nuage, d’un bleu splendide, le soleil inondait notre hameau d’un éclat tout particulier : avec mon papa-moine nous avons fait une longue promenade et il a pris un très grand nombre de photographies.

   Comme tous les félins, j’aime beaucoup me rouler dans la terre ou le sable. Or, à cet endroit-là de notre balade, il y avait du sable qui avait été bien lavé par les petites pluies de la fin janvier et que les rayons du soleil de ce jour avaient chauffé : Ah, quelles délices !
Mais je n’ai pas compris pourquoi Frère Maximilien-Marie n’a pas apprécié que j’eusse voulu lui faire partager cette volupté : lorsque nous sommes rentrés, en effet, dans ma grande bienveillance j’étais allé me vautrer sous sa couette, et, lorsqu’il se mit au lit, il fut plutôt contrarié d’y trouver des grains de sable. Au lieu de s’y étriller en ronronnant, il a retiré son drap et l’a secoué à la fenêtre au lieu de me remercier.
Ah ! Que ces bipèdes ont parfois de bien surprenantes réactions ! Et quelle ingratitude à travers elles !

1 - 12 février 2023

   Le cliché qui suit date aussi de la mi-février 2023 ; il vous permettra de comprendre de quelle manière, nous, les chats, nous apprenons : nous choisissons soigneusement le livre que nous voulons étudier (ici il s’agissait d’un grand missel d’autel propre aux Ermites de Saint Augustin avec une couverture en cuir toute douce), nous nous couchons dessus et… nous faisons mine de dormir.
A partir de ce moment, grâce à une exceptionnelle concentration, nous assimilons très aisément tout le contenu du livre, comme par imprégnation.
C’est ainsi que j’ai appris non seulement l’ordinaire de la Sainte Messe, mais également le temporal et le sanctoral, et que je suis devenu imbattable dans la connaissance des rubriques.
Si nous faisons semblant de dormir, c’est en raison de la compatissante charité dont nous savons faire preuve pour ces pauvres humains qui peinent tellement pour apprendre : nous ne voulons pas les humilier en faisant ostentation de ces dons intellectuels dont la divine Providence a été davantage généreuse pour nous que pour eux. Mais nous ne dormons pas : nous étudions. Preuve en est que s’ils ont l’indélicatesse de faire quelque bruit incongru, troublant notre concentration, un simple regard, décoché au travers de nos paupières mi-closes, suffit pour leur faire comprendre qu’ils doivent observer le plus grand silence.

2 - 12 février 2023

   Le 17 février, qui était un vendredi, je suis rentré un peu avant midi dans un piètre état : j’avais plusieurs blessures qui saignaient.
Mon papa-moine a désinfecté mes blessures qui lui semblaient seulement superficielles. Il m’a aussi fait prendre très régulièrement, plusieurs fois par jour, des solutions homéopathiques contre la douleur et les traumatismes.
Mais à compter de ce jour, je n’ai plus voulu sortir, manifestant des signes de souffrance en certaines positions…

   Madame la Doctoresse des chats était alors en vacances. Elle ne m’a examiné qu’après son retour, une dizaine de jours plus tard. Elle a constaté que les blessures apparentes étaient bien cicatrisées, mais elle a aussi diagnostiqué qu’il y avait un traumatisme de la colonne vertébrale, encore douloureux, et qu’il faudrait consulter un ostéopathe ou trouver un rebouteux pour animaux. Elle a été péremptoire : je mettais vraisemblablement battu, mais surtout j’avais fait une chute importante.
Toutefois pour qu’un ostéopathe ou un rebouteux puisse travailler sur ma colonne, il faudrait attendre que l’inflammation soit apaisée.

   Le 17 mars, les conditions étant enfin propices, j’ai eu une jeune ostéopathe animalière, très douce et très compétente, qui est venu me soigner à domicile. Elle m’a fait des soins pendant presque une heure : j’avais trois vertèbres lombaires bloquées. Dès la fin de la séance, je me sentais beaucoup mieux et, quelques heures plus tard, je montrais déjà davantage d’agilité et d’aisance dans mes mouvements.
A compter de ce jour, j’ai recommencé à courir et à sauter, avec un bonheur manifeste.

   Un matin, après tierce, Frère Maximilien-Marie en a eu une confirmation, époustouflante pour lui : un oiseau (comment était-il entré ?) s’est mis à voleter dans l’oratoire. J’ai voulu le prendre en chasse… et j’ai bondi comme l’éclair sur les arbalétriers, courant tête en bas en plantant mes griffes dans les poutres et les entraits. Aussi ai-je été très mécontent lorsque mon bipède m’a trahi et a ouvert tout grand portes et fenêtres pour que le volatile m’échappât !

3 - 28 février 2023

   La photographie ci-dessus a été prise dans le bureau un soir où, pour mieux observer mon papa-moine, je m’étais installé sur l’imprimante, juste en face de lui. Je le regardais fixement, et au moment où il a saisi son appareil photographique pour me tirer le portrait, je me suis mis à bailler. Le résultat nous a beaucoup amusés, parce qu’on a l’impression que j’ai les moustaches tout ébouriffées !

   Pendant le Carême et le temps de la Passion, Frère Maximilien-Marie m’a beaucoup parlé des souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ. J’ai passé de longs moments en contemplation et en oraison de quiétude près du gisant de notre divin Rédempteur exposé à l’oratoire :

4 - 9 mars 2023

   A partir de la fin mars, j’ai peu à peu recommencé à sortir, mais sans jamais m’éloigner de Frère Maximilien-Marie ; et s’il rentrait dans la maison, je rentrais aussitôt dans ses pas.
Le printemps s’installait doucement (même si les températures restaient très fraîches la nuit et le matin), et pendant que mon bipède de compagnie commençait les travaux de nettoyage des entourages de la maison et de jardinage, avant la Semaine Sainte, je m’installais dans un endroit abrité, m’adonnant avec un zèle très appliqué à ma charge d’inspecteur des travaux finis.

5 - 28 mars 2023

   Allez ! Je ne résiste pas à la tentation de vous montrer aussi cette photo-ci, prise le vendredi de la Passion, c’est-à-dire le jour même de la fête de Notre-Dame de Compassion. Frère Maximilien-Marie s’est permis de pasticher le Stabat Mater, en la commentant ainsi : Stabat Tolbiac juxta crucem

   Cette croix était placée devant la “pierre du tombeau” où, depuis le samedi veille de la Septuagésime, était déposé l’Alléluia.
Au matin du dimanche de Pâques, après Prime, le Chapitre est allé exhumer l’Alléluia : la pierre du sépulcre a été roulée sur le côté et l’Alléluia a été rapporté en procession à l’oratoire au chant de la cantilène pascale “O filli et filiae”.

6 - 29 mars 2023

   Au temps pascal, plusieurs de nos amis nous ont comblé de jolis cadeaux : des friandises pour humains, mais aussi pour félins comme en témoigne le cliché ci-dessous. La collection de lapins de Frère Maximilien-Marie s’est encore accrue de quelques jolis spécimens. Merci à nos généreux bienfaiteurs !

8 - 18 avril 2023

   Ce n’est que depuis la semaine pascale que j’ai le goût de sorties plus longues et seul.
Ce qui m’amuse beaucoup aussi, ce sont les parties de cligne-musette avec mon papa-moine. Lorsque je veux jouer avec lui, surtout s’il me semble qu’il travaille dans son bureau depuis trop longtemps, je vais me poster entre son clavier et l’écran, ou bien me poser – m’imposer – dans ses bras. D’autres fois, je lui dérobe ses crayons ou vais déranger ses piles de livres, quand je ne me couche pas carrément sur l’ouvrage ouvert qu’il est en train de consulter…
Comme je l’ai plutôt bien éduqué, il comprend et m’accorde quelques minutes de jeu. Il court pour aller se cacher, et je le trouve toujours. Lui, en revanche, n’y parvient pas tout le temps ; mais il est vrai que je suis beaucoup plus petit et que je peux me glisser derrière tel meuble ou dans tel recoin, où il ne peut se faufiler pour me découvrir !

7 - 6 avril 2023

   Je reste très assidu à la fréquentation de l’oratoire.
J’y accompagne mon moine de compagnie quand il y est seul pour méditer, lire la Sainte Ecriture, faire oraison ou réciter les heures canoniales. En revanche je ne suis pas autorisé à m’y rendre lorsque des fidèles viennent assister à des offices, au prétexte que je risque de les distraire.

   Lorsque Frère Maximilien-Marie a pris la photographie suivante et me l’a montrée, il m’a taquiné en me disant : « Aurais-tu été gratifié d’une vision ou d’une apparition, là, au pied de l’autel ? »
Pour toute réponse, je me suis contenté de cligner les yeux.
Les humains peuvent-ils vraiment comprendre que nous autres, les chats, nous percevons des choses qu’ils ne peuvent soupçonner ?

9 - 3 mai 2023

   Et voilà, nous arrivons au mois de mai.
Ces jours-ci sont ceux des Rogations : en préparation, Frère Maximilien-Marie s’est activé avec la débroussailleuse, afin que la procession puisse se dérouler convenablement.
Je lui avais toutefois bien recommandé de ne couper ni les pensées ni les coquelicots, mais uniquement l’herbe et les plantes invasives !

   A l’ombre de l’un des vases Médicis dans lesquels il a planté des pieds de lavande, je savoure la beauté et la quiétude de notre “Principauté monastique”, pleine de chants d’oiseaux sous lesquels murmure en continu le ruisseau.
Je n’ai pas honte de le dire : je suis un chat heureux !

10 - 11 mai 2023

   Ici s’achève l’évocation de ma vie au Mesnil-Marie, commencée il y a exactement une année, chers Amis.
A la fin de cette lecture, peut-être éprouverez-vous comme une espèce de sentiment de jalousie, et vous direz-vous que j’ai une existence très enviable. Peut-être même fredonnerez-vous intérieurement : « Tout le monde, tout le monde, tout le monde veut devenir un cat… Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! »

   Mais il n’y a qu’une conclusion à mettre en évidence : la divine Providence m’a placé ici, sans considération de mes mérites ou de mes qualités ; elle l’a voulu en pure gratuité ; je lui suis donc profondément reconnaissant, et ma reconnaissance ne peut finalement mieux s’exprimer qu’en vivant pleinement, au jour le jour, dans l’abandon et la confiance, ce qu’elle a voulu pour moi au lieu où elle l’a voulu.
Puisse-t-il en être de même pour chacun de vous : cette disposition fondamentale de simple acceptation et de confiance est la source d’une très grande sérénité intérieure, et de bonheur spirituel.
C’est la grâce que je vous souhaite et demande pour vous à Dieu, puisque tous, hommes et chats, nous avons le même Créateur, le même Dieu.

pattes de chatTolbiac

11 - 15 mai 2023

2023-63 : Le 8 mai nous célébrons la fête de Marie Médiatrice de toutes grâces : « Personne ne la vaut pour unir les hommes à Jésus ».

8 mai,
Fête de Marie Médiatrice de toutes grâces ;
Mémoire de l’apparition de Saint Michel archange au Mont Gargan ;
Anniversaire de la délivrance d’Orléans par Sainte Jeanne d’Arc (cf. > ici).

       Le 12 janvier 1921, le Saint Siège accorda à la Belgique, ainsi qu’à tous les diocèses et Congrégations religieuses qui en feraient la demande la fête de Marie Médiatrice de toutes grâces à la date du 31 mai.
Cependant, en 1954, l’institution de la fête de Marie Reine à cette même date (cf. > ici) par le Pape Pie XII, entraîna pour les diocèses qui célébraient justement ce jour-là la fête de Marie Médiatrice un changement de calendrier.

Dans ce diocèse de Viviers où nous sommes établis, et dans d’autres diocèses aussi, la fête de Marie Médiatrice de toutes grâces fut alors fixée au 8 mai.
La réforme du calendrier et des rubriques voulue par Jean XXIII – second du nom -, en 1960, l’a maintenue à cette date dans cette partie du Missel où l’on trouve les fêtes  « pro aliquibus locis », c’est-à-dire propres à certains lieux.

   La doctrine de la médiation de la Très Sainte Vierge Marie appartient à l’enseignement traditionnel de l’Eglise depuis la plus haute antiquité, mais, bien sûr, sa compréhension et son explicitation se sont développées avec les siècles.
A l’occasion de cette fête, nous vous invitons à lire ou relire l’encyclique de Saint Pie X, datée du 2 février 1904. Certes, cette encyclique ne traite que de manière indirecte de cette médiation universelle de Notre-Dame, puisque son objet premier était l’indiction d’un jubilé pour célébrer le cinquantième anniversaire de la proclamation du dogme de la Conception immaculée de la Très Sainte Vierge, néanmoins dans le cours de ce texte, se trouvent des formulations non équivoques de cette croyance traditionnelle, dont on espère qu’un jour elle sera élevée au rang de dogme.

Colmars-les-Alpes - Marie Médiatrice de toutes grâces

Tableau représentant la médiation universelle de la Très Sainte Vierge Marie
dans l’église de Colmars-les-Alpes (diocèse de Digne)

Monogramme Marie 2

Lettre encyclique « ad diem illum »
du 2 février 1904

A nos vénérables frères les patriarches, primats, archevêques, évêques
et autres ordinaires en paix et en communion avec le siège apostolique
Pie X, pape,
salut et bénédiction apostolique

Le cinquantième anniversaire de la définition de l’Immaculée Conception

   Le cours du temps nous ramènera dans peu de mois à ce jour d’incomparable allégresse où, entouré d’une magnifique couronne de cardinaux et d’évêques – il y a de cela cinquante ans -, Notre prédécesseur Pie IX, pontife de sainte mémoire, déclara et proclama de révélation divine, par l’autorité du magistère apostolique, que Marie a été, dès le premier instant de sa conception, totalement exempte de la tache originelle. Proclamation dont nul n’ignore qu’elle fut accueillie par tous les fidèles de l’univers d’un tel cœur, avec de tels transports de joie et d’enthousiasme, qu’il n’y eut jamais, de mémoire d’homme, manifestation de piété soit à l’égard de l’auguste Mère de Dieu, soit envers le Vicaire de Jésus-Christ, ni si grandiose, ni si unanime.

   Aujourd’hui, vénérables frères, bien qu’à la distance d’un demi-siècle, ne pouvons-nous espérer que le souvenir ravivé de la Vierge Immaculée provoque en nos âmes comme un écho de ces saintes allégresses et renouvelle les spectacles magnifiques de foi et d’amour envers l’auguste Mère de Dieu, qui se contemplèrent en ce passé déjà lointain ? Ce qui Nous le fait désirer ardemment, c’est un sentiment, que Nous avons toujours nourri en Notre cœur, de piété envers la bienheureuse Vierge aussi bien que de gratitude profonde pour ses bienfaits. Ce qui, d’ailleurs, Nous en donne l’assurance, c’est le zèle des catholiques, perpétuellement en éveil et qui va au-devant de tout nouvel honneur, de tout nouveau témoignage d’amour à rendre à la sublime Vierge. Cependant, Nous ne voulons pas dissimuler qu’une chose avive grandement en Nous ce désir : c’est qu’il Nous semble, à en croire un secret pressentiment de votre âme, que Nous pouvons nous promettre pour un avenir peu éloigné l’accomplissement des hautes espérances, et assurément non téméraires, que fit concevoir à notre prédécesseur Pie IX et à tout l’épiscopat catholique la définition solennelle du dogme de l’Immaculée Conception de Marie.

Bienfaits de la définition de 1854

   Ces espérances, à la vérité, il en est peu qui ne se lamentent de ne les avoir point vues jusqu’ici se réaliser, et qui n’empruntent à Jérémie cette parole : Nous avons attendu la paix, et ce bien n’est pas venu : le temps de la guérison, et voici la terreur (Jer. VIII, 15). Mais ne faut-il pas taxer de peu de foi des hommes qui négligent ainsi de pénétrer ou de considérer sous leur vrai jour les œuvres de Dieu ? Qui pourrait compter, en effet, qui pourrait supputer les trésors secrets de grâces que, durant tout ce temps, Dieu a versés dans son Église à la prière de la Vierge ? Et, laissant même cela, que dire de ce concile du Vatican, si admirable d’opportunité ? et de la définition de l’infaillibilité pontificale, formule si bien à point à l’encontre des erreurs qui allaient sitôt surgir ? et de cet élan de piété, enfin, chose nouvelle et véritablement inouïe, qui fait affluer, depuis longtemps déjà, aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ, pour le vénérer face à face, les fidèles de toute langue et de tout climat ? Et n’est-ce pas un admirable effet de la divine Providence que nos deux prédécesseurs, Pie IX et Léon XIII, aient pu, en des temps si troublés, gouverner saintement l’Église, dans des conditions de durée qui n’avaient été accordées à aucun autre pontificat ? A quoi il faut ajouter que Pie IX n’avait pas plus tôt déclaré de croyance catholique la conception sans tache de Marie que, dans la ville de Lourdes, s’inauguraient de merveilleuses manifestations de la Vierge, et ce fut, on le sait, l’origine de ces temples élevés en l’honneur de l’Immaculée Mère de Dieu, ouvrages de haute magnificence et d’immense travail, où des prodiges quotidiens, dus à son intercession, fournissent de splendides arguments pour confondre l’incrédulité moderne. – Tant et de si insignes bienfaits accordés par Dieu sur les pieuses sollicitations de Marie, durant les cinquante années qui vont finir, ne doivent-ils pas nous faire espérer le salut pour un temps plus prochain que nous ne l’avions cru ? Aussi bien est-ce comme une loi de la Providence divine, l’expérience nous l’apprend, que des dernières extrémités du mal à la délivrance il n’y a jamais bien loin. Son temps est près de venir, et ses jours ne sont pas loin. Car le Seigneur prendra Jacob en pitié, et en Israël encore il aura son élu (Is. XIV, 1). C’est donc avec une entière confiance que nous pouvons attendre nous-mêmes de nous écrier sous peu : Le Seigneur a brisé la verge des impies. La terre est dans la paix et le silence ; elle s’est réjouie et elle a exulté (Is. XIV, 5 et 7).

   Mais, si le cinquantième anniversaire de l’acte pontifical par lequel fut déclarée sans souillure la conception de Marie, doit provoquer au sein du peuple chrétien d’enthousiastes élans, la raison en est surtout dans une nécessité qu’ont exposée Nos précédentes Lettres encycliques, Nous voulons dire de tout restaurer en Jésus-Christ. Car, qui ne tient pour établi qu’il n’est route ni plus sûre ni plus facile que Marie par où les hommes puissent arriver jusqu’à Jésus-Christ, et obtenir, moyennant Jésus-Christ, cette parfaite adoption des fils, qui fait saint et sans tache sous le regard de Dieu ?

Marie, fondement de notre foi

   Certes, s’il a été dit avec vérité à la Vierge : Bienheureuse qui avez cru, car les choses s’accompliront qui vous ont été dites par le Seigneur (Luc I, 45), savoir qu’elle concevrait et enfanterait le Fils de Dieu ; si, conséquemment, elle a accueilli dans son sein celui qui par nature est Vérité, de façon que, engendré dans un nouvel ordre et par une nouvelle naissance …, invisible en lui-même, il se rendît visible dans notre chair (S. Léon le Grand, Serm. 2 de Nativ. Domini, c. II) ; du moment que le Fils de Dieu est l’auteur et le consommateur de notre foi (Hébr. XII, 2), il est de toute nécessité que Marie soit dite participante des divins mystères et en quelque sorte leur gardienne, et que sur elle aussi, comme sur le plus noble fondement après Jésus-Christ, repose la foi de tous les siècles.

   Comment en serait-il autrement ? Dieu n’eût-il pu, par une autre voie que Marie, nous octroyer le réparateur de l’humanité et le fondateur de la foi ? Mais, puisqu’il a plu à l’éternelle Providence que l’Homme-Dieu nous fût donné par la Vierge, et puisque celle-ci, l’ayant eu de la féconde vertu du divin Esprit, l’a porté en réalité dans son sein, que reste-t-il si ce n’est que nous recevions Jésus des mains de Marie ?

   Aussi, voyons-nous que dans les Saintes Écritures, partout où est prophétisée la grâce qui doit nous advenir (1 Pierre I, 10), partout aussi, ou peu s’en faut, le Sauveur des hommes y apparaît en compagnie de sa sainte Mère. Il sortira, l’Agneau dominateur de la terre, mais de la pierre du désert ; elle montera, la fleur, mais de la tige de Jessé. A voir, dans l’avenir, Marie écraser la tête du serpent, Adam contient les larmes que la malédiction arrachait à son cœur. Marie occupe la pensée de Noé dans les flancs de l’arche libératrice ; d’Abraham, empêché d’immoler son fils ; de Jacob, contemplant l’échelle où montent et d’où descendent les anges ; de Moïse, en admiration devant le buisson qui brûle sans se consumer ; de David, chantant et sautant en conduisant l’arche divine ; d’Elie, apercevant la petite nuée qui monte de la mer. Et, sans nous étendre davantage, nous trouvons en Marie, après Jésus, la fin de la loi, la vérité des images et des oracles.

Elle nous fait connaître Jésus.

   Qu’il appartienne à la Vierge, surtout à elle, de conduire à la connaissance de Jésus, c’est de quoi l’on ne peut douter, si l’on considère, entre autres choses, que, seule au monde, elle a eu avec lui, dans une communauté de toit et dans une familiarité intime de trente années, ces relations étroites qui sont de mise entre une mère et son fils. Les admirables mystères de la naissance et de l’enfance de Jésus, ceux notamment qui se rapportent à son incarnation, principe et fondement de notre foi, à qui ont-ils été plus amplement dévoilés qu’à sa Mère ? Elle conservait et repassait dans son cœur (Luc II, 19) ce qu’elle avait vu de ses actes à Bethléem, ce qu’elle en avait vu à Jérusalem dans le temple ; mais initiée encore à ses conseils et aux desseins secrets de sa volonté, elle a vécu, doit-on dire, la vie même de son Fils. Non, personne au monde comme elle n’a connu à fond Jésus ; personne n’est meilleur maître et meilleur guide pour faire connaître Jésus.

   Il suit de là, et Nous l’avons déjà insinué, que personne ne la vaut, non plus, pour unir les hommes à Jésus. Si, en effet, selon la doctrine du divin Maître, la vie éternelle consiste à vous connaître, vous qui êtes le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ (Jean XVII, 3) : comme nous parvenons par Marie à la connaissance de Jésus-Christ, par elle aussi, il nous est plus facile d’acquérir la vie dont il est le principe et la source.

Elle est la Mère des membres du Christ.

   Et maintenant, pour peu que nous considérions combien de motifs et combien pressants invitent cette Mère très sainte à nous donner largement de l’abondance de ces trésors, quels surcroîts n’y puisera pas notre espérance !

   Marie n’est-elle pas la Mère de Dieu ? Elle est donc aussi notre Mère.

   Car un principe à poser, c’est que Jésus, Verbe fait chair, est en même temps le Sauveur du genre humain. Or, en temps que Dieu-Homme, il a un corps comme les autres hommes ; en tant que Rédempteur de notre race, un corps spirituel, ou, comme on dit, mystique, qui n’est autre que la société des chrétiens liés à lui par la foi. Nombreux comme nous sommes, nous faisons un seul corps en Jésus-Christ (Rom. XII, 5). Or, la Vierge n’a pas seulement conçu le Fils de Dieu afin que, recevant d’elle la nature humaine, il devint homme ; mais afin qu’il devînt encore, moyennant cette nature reçue d’elle, le Sauveur des hommes. Ce qui explique la parole des anges aux bergers : Un Sauveur vous est né, qui est le Christ, le Seigneur (Luc II, 11).

   Aussi, dans le chaste sein de la Vierge, où Jésus a pris une chair mortelle, là même il s’est adjoint un corps spirituel formé de tous ceux qui devaient croire en lui : et l’on peut dire que, tenant Jésus dans son sein, Marie y portait encore tous ceux dont la vie du Sauveur renfermait la vie.

   Nous tous donc, qui, unis au Christ, sommes, comme parle l’Apôtre, les membres de son corps issus de sa chair et de ses os (Ephes. V, 30), nous devons nous dire originaires du sein de la Vierge, d’où nous sortîmes un jour à l’instar d’un corps attaché à sa tête.

   C’est pour cela que nous sommes appelés, en un sens spirituel, à la vérité, et tout mystique, les fils de Marie, et qu’elle est, de son côté, notre Mère à tous. Mère selon l’esprit, Mère véritable néanmoins des membres de Jésus-Christ, que nous sommes nous-mêmes (S. Aug., Lib. de S. Virginitate, c. VI). Si donc la bienheureuse Vierge est tout à la fois Mère de Dieu et des hommes, qui peut douter qu’elle ne s’emploie de toutes ses forces, auprès de son Fils, tête du corps de l’Église (Coloss. I, 18), afin qu’il répande sur nous qui sommes ses membres les dons de sa grâce, celui notamment de la connaître et de vivre par lui (1 Jean IV, 9) ?

   Mais il n’est pas seulement à la louange de la Vierge qu’elle a fourni la matière de sa chair au Fils unique de Dieu, devant naître avec des membres humains (S. Bède le Vénérable., l. IV, in Luc. XI), et qu’elle a ainsi préparé une victime pour le salut des hommes ; sa mission fut encore de la garder, cette victime, de la nourrir et de la présenter au jour voulu, à l’autel.

   Aussi, entre Marie et Jésus, perpétuelle société de vie et de souffrance, qui fait qu’on peut leur appliquer à égal titre cette parole du Prophète : Ma vie s’est consumée dans la douleur et mes années dans les gémissements (Ps. XXX, 11). Et quand vint pour Jésus l’heure suprême, on vit la Vierge debout auprès de la croix, saisie sans doute par l’horreur du spectacle, heureuse pourtant de ce que son Fils s’immolait pour le salut du genre humain, et, d’ailleurs, participant tellement à ses douleurs que de prendre sur elle les tourments qu’il endurait lui eût paru, si la chose eût été possible, infiniment préférable (S. Bonav., I Sent., d. 48, ad Litt., dub. 4).

   La conséquence de cette communauté de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus, c’est que Marie mérita très légitimement de devenir la réparatrice de l’humanité déchue (Eadmer, De Excellentia Virg. Mariæ, c. IX), et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis par sa mort et par son sang.

   Certes, l’on ne peut dire que la dispensation de ces trésors ne soit un droit propre et particulier de Jésus-Christ, car ils sont le fruit exclusif de sa mort, et lui-même est, de par sa nature, le médiateur de Dieu et des hommes.

   Toutefois, en raison de cette société de douleurs et d’angoisses, déjà mentionnée, entre la Mère et le Fils a été donné à cette auguste Vierge d’être auprès de son Fils unique la très puissante médiatrice et avocate du monde entier (Pie IX, in Bull. Ineffabilis).

   La source est donc Jésus Christ : de la plénitude de qui nous avons tout reçu (Jean I, 16) ; par qui tout le corps, lié et rendu compact moyennant les jointures de communication, prend les accroissements propres au corps et s’édifie dans la charité (Ephes. IV, 16). Mais Marie, comme le remarque justement saint Bernard, est l’aqueduc (Serm. de temp.in Nativ. B. V.,  » De Aquæductu « , n. 4) ; ou, si l’on veut, cette partie médiane qui a pour propre de rattacher le corps à la tête et de transmettre au corps les influences et efficacités de la tête, Nous voulons dire le cou. Oui, dit saint Bernardin de Sienne, elle est le cou de notre chef, moyennant lequel celui-ci communique à son corps mystique tous les dons spirituels (S. Bernardin de Sienne, Quadrag. de Evangelio æterno, Serm. X, a. III, c.3). Il s’en faut donc grandement, on le voit, que Nous attribuions à la Mère de Dieu une vertu productrice de la grâce, vertu qui est de Dieu seul. Néanmoins, parce que Marie l’emporte sur tous en sainteté et en union avec Jésus-Christ et qu’elle a été associée par Jésus-Christ à l’œuvre de la rédemption, elle nous mérite de congruo, comme disent les théologiens, ce que Jésus-Christ nous a mérité de condigno, et elle est le ministre suprême de la dispensation des grâcesLui, Jésus, siège à la droite de la majesté divine dans la sublimité des cieux (Hebr. I, 3). Elle, Marie, se tient à la droite de son Fils ; refuge si assuré et secours si fidèle contre tous les dangers, que l’on n’a rien à craindre, à désespérer de rien sous sa conduite, sous ses auspices, sous son patronage, sous sa protection (Pie IX, in Bull. Ineffabilis).

   Ces principes posés, et pour revenir à notre dessein, qui ne reconnaîtra que c’est à juste titre que Nous avons affirmé de Marie que, compagne assidue de Jésus, de la maison de Nazareth au plateau du Calvaire, initiée plus que toute autre aux secrets de son cœur, dispensatrice, comme de droit maternel, des trésors de ses mérites, elle est, pour toutes ces causes, d’un secours très certain et très efficace pour arriver à la connaissance et à l’amour de Jésus-Christ ? Ces hommes, hélas ! nous en fournissent dans leur conduite une preuve trop péremptoire qui, séduits par les artifices du démon ou trompés par de fausses doctrines, croient pouvoir se passer du secours de la Vierge. Infortunés, qui négligent Marie sous prétexte d’honneur à rendre à Jésus-Christ ! Comme si l’on pouvait trouver l’Enfant autrement qu’avec la Mère !

La vraie dévotion : la conversion du cœur

   S’il en est ainsi, Vénérables Frères, c’est à ce but que doivent surtout viser toutes les solennités qui se préparent partout en l’honneur de la Sainte et Immaculée Conception de Marie. Nul hommage, en effet, ne lui est plus agréable, nul ne lui est plus doux, que si nous connaissons et aimons véritablement Jésus-Christ. Que les foules emplissent donc les temples, qu’il se célèbre des fêtes pompeuses, qu’il y ait des réjouissances publiques : ce sont choses éminemment propres à raviver la foi. Mais nous n’aurons là, s’il ne s’y ajoute les sentiments du cœur, que pure forme, que simples apparences de piété. A ce spectacle, la Vierge, empruntant les paroles de Jésus-Christ, nous adressera ce juste reproche : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi (Matth. XV, 8).

   Car enfin, pour être de bon aloi, le culte de la Mère de Dieu doit jaillir du cœur ; les actes du corps n’ont ici utilité ni valeur s’ils sont isolés des actes de l’âme. Or, ceux-ci ne peuvent se rapporter qu’à un seul objet, qui est que nous observions pleinement ce que le divin Fils de Marie commande. Car, si l’amour véritable est celui-là seul qui a la vertu d’unir les volontés, il est de toute nécessité que nous ayons cette même volonté avec Marie de servir Jésus Notre-Seigneur. La recommandation que fit cette Vierge très prudente aux serviteurs des noces de Cana, elle nous l’adresse à nous-mêmes : Faites tout ce qu’il vous dira (Jean II, 5). Or, voici la parole de Jésus-Christ : Si vous voulez entrer dans la vie, observez les commandements (Matth. XIX, 17).

   Que chacun se persuade donc bien de cette vérité que, si sa piété à l’égard de la bienheureuse Vierge ne le retient pas de pécher ou ne lui inspire pas la volonté d’amender une vie coupable, c’est là une piété fallacieuse et mensongère, dépourvue qu’elle est de son effet propre et de son fruit naturel.

La sainteté divine exigeait l’Immaculée Conception

   Que si quelqu’un désire à ces choses une confirmation, il est facile de la trouver dans le dogme même de la Conception Immaculée de Marie. Car, pour omettre la tradition, source de vérité aussi bien que la Sainte Écriture, comment cette persuasion de l’Immaculée Conception de la Vierge a-t-elle paru de tout temps si conforme au sens catholique, qu’on a pu la tenir comme incorporée et comme innée à l’âme des fidèles ? Nous avons en horreur de dire de cette femme – c’est la réponse de Denys le Chartreux – que, devant écraser un jour la tête du serpent, elle ait jamais été écrasée par lui, et que, mère de Dieu, elle ait jamais été fille du démon (III Sent., d. II, q. 1). Non, l’intelligence chrétienne ne pouvait se faire à cette idée que la chair du Christ, sainte, sans tache et innocente, eût pris origine au sein de Marie, d’une chair ayant jamais, ne fût-ce que pour un rapide instant, contracté quelque souillure. Et pourquoi cela, si ce n’est qu’une opposition infinie sépare Dieu du péché ? C’est là, sans contredit, l’origine de cette conviction commune à tous les chrétiens, que Jésus-Christ avant même que, revêtu de la nature humaine, il nous lavât de nos péchés dans son sang (cf. Apoc. VII, 14), dut accorder à Marie cette grâce et ce privilège spécial d’être préservée et exempte, dès le premier instant de sa conception, de toute contagion de la tache originelle.

   Si donc Dieu a en telle horreur le péché que d’avoir voulu affranchir la future Mère de son Fils non seulement de ces taches qui se contractent volontairement, mais, par une faveur spéciale et en prévision des mérites de Jésus-Christ, de cette autre encore dont une sorte de funeste héritage nous transmet à nous tous, les enfants d’Adam, la triste marque, qui peut douter que ce ne soit un devoir pour quiconque prétend à gagner par ses hommages le cœur de Marie, de corriger ce qu’il peut y avoir en lui d’habitudes vicieuses et dépravées, et de dompter les passions qui l’incitent au mal ?

La dévotion mène à l’imitation des vertus de Marie

   Quiconque veut, en outre, – et qui ne doit le vouloir ? – que sa dévotion envers la Vierge soit digne d’elle et parfaite, doit aller plus loin, et tendre, par tous les efforts, à l’imitation de ses exemples. C’est une loi divine, en effet, que ceux-là seuls obtiennent l’éternelle béatitude qui se trouvent avoir reproduit en eux, par une fidèle imitation, la forme de la patience et de la sainteté de Jésus-Christ : car ceux qu’il a connus dans sa prescience, il les a prédestinés pour être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné entre plusieurs frères (Rom. VIII, 29). Mais telle est généralement notre infirmité, que la sublimité de cet exemplaire aisément nous décourage. Aussi a-ce été, de la part de Dieu, une attention toute providentielle, que de nous en proposer un autre aussi rapproché de Jésus-Christ qu’il est permis à l’humaine nature, et néanmoins merveilleusement accommodé à notre faiblesse. C’est la Mère de Dieu, et nul autre. Telle fut Marie, dit à ce sujet saint Ambroise, que sa vie, à elle seule, est pour tous un enseignement. D’où il conclut avec beaucoup de justesse : Ayez donc sous vos yeux, dépeintes comme dans une image, la virginité et la vie de la bienheureuse Vierge, laquelle réfléchit, ainsi qu’un miroir, l’éclat de la pureté et la forme même de la vertu (De Virginib., l. II, c. II).

   Or, s’il convient à des fils de ne laisser aucune des vertus de cette Mère très sainte sans l’imiter, toutefois désirons-Nous que les fidèles s’appliquent de préférence aux principales et qui sont comme les nerfs et les jointures de la vie chrétienne, Nous voulons dire la foi, l’espérance et la charité à l’égard de Dieu et du prochain. Vertus dont la vie de Marie porte, dans toutes ses phases, la rayonnante empreinte, mais qui atteignirent à leur plus haut degré de splendeur dans le temps qu’elle assista son Fils mourant. – Jésus est cloué à la croix, et on lui reproche, en le maudissant, de s’être fait le Fils de Dieu (Jean XIX, 7). Marie, elle, avec une indéfectible constance, reconnaît et adore en lui la divinité. Elle l’ensevelit après sa mort, mais sans douter un seul instant de sa résurrection. Quant à la charité dont elle brille pour Dieu, cette vertu va jusqu’à la rendre participante des tourments de Jésus-Christ et l’associée de sa Passion ; avec lui, d’ailleurs, et comme arrachée au sentiment de sa propre douleur, elle implore pardon pour les bourreaux, malgré ce cri de leur haine : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants (Matth. XXVII, 25).

L’Immaculée Conception, rempart de la foi

   Mais, afin que l’on ne croie pas que Nous ayons perdu de vue Notre sujet, qui est le mystère de l’Immaculée Conception, que de secours efficaces n’y trouve-t-on pas, et dans leur propre source, pour conserver ces mêmes vertus et les pratiquer comme il convient !

   D’où partent, en réalité, les ennemis de la religion pour semer tant et de si graves erreurs, dont la foi d’un si grand nombre se trouve ébranlée ? Ils commencent par nier la chute primitive de l’homme et sa déchéance. Pures fables, donc, que la tache originelle et tous les maux qui en ont été la suite : les sources de l’humanité viciées, viciant à leur tour toute la race humaine ; conséquemment, le mal introduit parmi les hommes, et entraînant la nécessité d’un rédempteur. Tout cela rejeté, il est aisé de comprendre qu’il ne reste plus de place ni au Christ, ni à l’Église, ni à la grâce, ni à quoi que ce soit qui passe la nature. C’est l’édifice de la foi renversé de fond en comble. – Or, que les peuples croient et qu’ils professent que la Vierge Marie a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure : dès lors, il est nécessaire qu’ils admettent, et la faute originelle, et la réhabilitation de l’humanité par Jésus-Christ, et l’Évangile et l’Église, et enfin la loi de la souffrance : en vertu de quoi tout ce qu’il y a de rationalisme et de matérialisme au monde est arraché par la racine et détruit, et il reste cette gloire à la sagesse chrétienne d’avoir conservé et défendu la vérité.

   De plus, c’est une perversité commune aux ennemis de la foi, surtout à notre époque, de répudier, et de proclamer qu’il les faut répudier, tout respect et toute obéissance à l’égard de l’autorité de l’Église, voire même de tout pouvoir humain, dans la pensée qu’il leur sera plus facile ensuite de venir à bout de la foi. C’est ici l’origine de l’anarchisme, doctrine la plus nuisible et la plus pernicieuse qui soit à toute espèce d’ordre, naturel et surnaturel.

   Or, une telle peste, également fatale à la société et au nom chrétien, trouve sa ruine dans le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, par l’obligation qu’il impose de reconnaître à l’Église un pouvoir, devant lequel non seulement la volonté ait à plier, mais encore l’esprit. Car c’est par l’effet d’une soumission de ce genre que le peuple chrétien adresse cette louange à la Vierge : Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous (Alléluia de la messe de l’Immaculée Conception).

   Et par là se trouve justifié une fois de plus ce que l’Église affirme d’elle, que, seule, elle a exterminé les hérésies dans le monde entier.

   Que si la foi, comme dit l’Apôtre, n’est pas autre chose que le fondement des choses à espérer (Hebr. XI, 1), on conviendra aisément que par le fait que l’Immaculée Conception de Marie confirme notre foi, par là aussi elle ravive en nous l’espérance. D’autant plus que si la Vierge a été affranchie de la tache originelle, c’est parce qu’elle devait être la Mère du Christ : or, elle fut Mère du Christ afin que nos âmes pussent revivre à l’espérance des biens éternels.

   Et maintenant, pour omettre ici la charité à l’égard de Dieu, qui ne trouverait dans la contemplation de la Vierge immaculée un stimulant à garder religieusement le précepte de Jésus-Christ, celui qu’il a déclaré sien par excellence, savoir que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés ?

Marie veille sur l’Eglise

   Un grand signe – c’est en ces termes que l’apôtre saint Jean décrit une vision divine – un grand signe est apparu dans le ciel : une femme, revêtue du soleil, ayant sous ses pieds la lune, et, autour de sa tête, une couronne de douze étoiles (Apoc. XII, 1). Or, nul n’ignore que cette femme signifie la Vierge Marie, qui, sans atteinte pour son intégrité, engendra notre Chef. Et l’Apôtre de poursuivre : Ayant un fruit en son sein, l’enfantement lui arrachait de grands cris et lui causait de cruelles douleurs (Apoc. XII, 2). Saint Jean vit donc la très sainte Mère de Dieu au sein de l’éternelle béatitude et toutefois en travail d’un mystérieux enfantement. Quel enfantement ? Le nôtre assurément, à nous qui, retenus encore dans cet exil, avons besoin d’être engendrés au parfait amour de Dieu et à l’éternelle félicité. Quant aux douleurs de l’enfantement, elles marquent l’ardeur et l’amour avec lesquels Marie veille sur nous du haut du ciel, et travaille, par d’infatigables prières, à porter à sa plénitude le nombre des élus.

   C’est notre désir que tous les fidèles s’appliquent à acquérir cette vertu de charité, et profitent surtout pour cela des fêtes extraordinaires qui vont se célébrer en l’honneur de la Conception immaculée de Marie.

   Avec quelle rage, avec quelle frénésie n’attaque-t-on pas aujourd’hui Jésus-Christ et la religion qu’il a fondée ! Quel danger donc pour un grand nombre, danger actuel et pressant, de se laisser entraîner aux envahissements de l’erreur et de perdre la foi ! C’est pourquoi que celui qui pense être debout prenne garde de tomber (1 Cor. X, 12). Mais que tous aussi adressent à Dieu, avec l’appui de la Vierge, d’humbles et instantes prières, afin qu’il ramène au chemin de la vérité ceux qui ont eu le malheur de s’en écarter. Car Nous savons d’expérience que la prière qui jaillit de la charité et qui s’appuie sur l’intercession de Marie n’a jamais été vaine.

   Assurément, il n’y a pas à attendre que les attaques contre l’Église cessent jamais : car il est nécessaire que des hérésies se produisent, afin que les âmes de foi éprouvée soient manifestées parmi vous (1 Cor. XI, 19). Mais la Vierge ne laissera pas, de son côté, de nous soutenir dans nos épreuves, si dures soient-elles, et de poursuivre la lutte qu’elle a engagée dès sa conception, en sorte que quotidiennement nous pourrons répéter cette parole : Aujourd’hui a été brisée par elle la tête de l’antique serpent (Off. Imm. Conc. Aux II Vêpres à Magnif.).

Indiction du jubilé

   Et afin que les trésors des grâces célestes, plus largement ouverts que d’ordinaire, nous aident à joindre l’imitation de la Bienheureuse Vierge aux hommages que nous lui rendrons, plus solennels, durant toute cette année ; et afin que nous arrivions plus facilement ainsi à tout restaurer en Jésus-Christ, conformément à l’exemple de Nos prédécesseurs au début de leur pontificat, nous avons résolu d’accorder à tout l’univers une indulgence extraordinaire, sous forme de jubilé.

   C’est pourquoi, Nous appuyant sur la miséricorde du Dieu tout-puissant et sur l’autorité des bienheureux apôtres, Pierre et Paul ; au nom de ce pouvoir de lier et de délier qui Nous a été confié, malgré notre indignité : à tous et à chacun des fidèles de l’un et de l’autre sexe, résidant dans cette ville de Rome, ou s’y trouvant de passage, qui auront visité trois fois les quatre basiliques patriarcales, à partir du Ier dimanche de la Quadragésime, 21 février, jusqu’au 2 juin inclusivement, jour où se célèbre la solennité du Très Saint-Sacrement, et qui, pendant un certain temps, auront pieusement prié pour la liberté et l’exaltation de l’Église catholique et du Siège apostolique, pour l’extirpation des hérésies et la conversion des pécheurs, pour la concorde de tous les princes chrétiens, pour la paix et l’unité de tout le peuple fidèle, et selon nos intentions ; qui auront, durant la période indiquée, et hors des jours non compris dans l’indult quadragésimal, jeûné une fois, ne faisant usage que d’aliments maigres ; qui, ayant confessé leurs péchés, auront reçu le sacrement de l’Eucharistie ; de même, à tous les autres, de tout pays, résidant hors de Rome, qui, durant la période susdite, ou dans le cours de trois mois, à déterminer exactement par l’Ordinaire, et même non continus, s’il le juge bon pour la commodité des fidèles, et en tout cas avant le 8 décembre, auront visité trois fois l’église cathédrale, ou, à son défaut l’église paroissiale, ou, à son défaut encore, la principale église du lieu, et qui auront dévotement accompli les autres œuvres ci-dessus indiquées, Nous concédons et accordons l’indulgence plénière de tous leurs péchés ; permettant aussi que cette indulgence, gagnable une seule fois, puisse être appliquée, par manière de suffrage, aux âmes qui ont quitté cette vie en grâce avec Dieu.

   Nous accordons en outre que les voyageurs de terre et de mer, en accomplissant, dès leur retour à leur domicile, les œuvres marquées plus haut, puissent gagner la même indulgence.

   Aux confesseurs approuvés de fait par leurs propres Ordinaires, Nous donnons la faculté de commuer en d’autres œuvres de piété celles prescrites par Nous, et ce, en faveur des Réguliers de l’un et de l’autre sexe et de toutes les autres personnes, quelles qu’elles soient, qui ne pourraient accomplir ces dernières, avec faculté aussi de dispenser de la communion ceux des enfants qui n’auraient pas encore été admis à la recevoir.

   De plus, à tous et à chacun des fidèles, tant laïques qu’ecclésiastiques, soit réguliers, soit séculiers, de quelque Ordre ou Institut que ce soit, y inclus ceux qui demandent une mention spéciale, Nous accordons la permission de se choisir, pour l’effet dont il s’agit, un prêtre quelconque, tant régulier que séculier, entre les prêtres effectivement approuvés (et de cette faculté pourront user encore les religieuses, les novices et autres personnes habitant les monastères cloîtrés, pourvu que le confesseur, dans ce cas, soit approuvé pour les religieuses), lequel prêtre, les personnes susdites se présentant à lui, pendant la période marquée, et lui faisant leur confession avec l’intention de gagner l’indulgence du jubilé et d’accomplir les autres œuvres qui y sont requises, pourra, pour cette fois seulement et uniquement au for de la conscience, les absoudre de toute excommunication, suspense et autres sentences et censures ecclésiastiques, portées et infligées pour quelque cause que ce soit, par la loi ou par le juge, même dans les cas réservés d’une manière spéciale, qu’ils le soient à n’importe qui, fût-ce au Souverain Pontife et au Siège apostolique, ainsi que de tous les péchés ou délits réservés aux Ordinaires et à Nous-même et au Siège apostolique, non toutefois sans avoir enjoint au préalable une pénitence salutaire et tout ce que le droit prescrit qu’il soit enjoint, et s’il s’agit d’hérésie, sans l’abjuration et la rétractation des erreurs exigée par le droit ; de commuer, en outre, toute espèce de vœux, même émis sous serment et réserves au Siège apostolique (exception faite de ceux de chasteté, d’entrée en religion, ou emportant une obligation acceptée par un tiers), de commuer ces vœux, disons-Nous, en d’autres œuvres pieuses et salutaires, et s’il s’agit de pénitents constitués dans les ordres, et même réguliers, de les dispenser de toute irrégularité contraire à l’exercice de l’ordre ou à l’avancement à quelque ordre supérieur, mais contractée seulement pour violation de censure.

   Nous n’entendons pas, d’ailleurs, par les présentes, dispenser des autres irrégularités, quelles qu’elles soient et contractées de quelque façon que ce soit, ou par délit ou par défaut, soit publique, soit occulte, ou par chose infamante, ou par quelque autre incapacité ou inhabilité ; comme Nous ne voulons pas non plus déroger à la Constitution promulguée par Benoît XIV, d’heureuse mémoire, laquelle débute par ces mots : Sacramentum pœnitentiæ, avec les déclarations y annexées ; ni enfin que les présentes puissent ou doivent être d’aucune espèce d’utilité à ceux que Nous-même et le Siège apostolique, ou quelque prélat ou juge ecclésiastique aurait nommément excommuniés, suspendus, interdits ou déclarés sous le coup d’autres sentences ou censures, ou qui auraient été publiquement dénoncés, à moins qu’ils n’aient donné satisfaction, durant la période susdite, et qu’ils ne se soient accordés, s’il y avait lieu, avec les parties.

   A quoi il Nous plaît d’ajouter que Nous voulons et accordons que, même durant tout ce temps du jubilé, chacun garde intégralement le privilège de gagner, sans en excepter les plénières, toutes les indulgences accordées par Nous ou par nos prédécesseurs.

« L’arc-en-ciel »

   Nous mettons fin à ces lettres, vénérables frères, en exprimant à nouveau la grande espérance que Nous avons au cœur, qui est que, moyennant les grâces extraordinaires de ce jubilé, accordé par Nous sous les auspices de la Vierge Immaculée, beaucoup qui se sont misérablement séparés de Jésus-Christ reviendront à lui, et que refleurira, dans le peuple chrétien, l’amour des vertus et l’ardeur de la piété. Il y a cinquante ans, quand Pie IX, Notre prédécesseur, déclara que la Conception Immaculée de la bienheureuse Mère de Jésus-Christ devait être tenue de foi catholique, on vit, Nous l’avons rappelé, une abondance incroyable de grâces se répandre sur la terre, et un accroissement d’espérance en la Vierge amener partout un progrès considérable dans l’antique religion des peuples. Qu’est-ce donc qui Nous empêche d’attendre quelque chose de mieux encore pour l’avenir ? Certes, Nous traversons une époque funeste, et Nous avons le droit de pousser cette plainte du Prophète : Il n’est plus de vérité, il n’est plus de miséricorde, il n’est plus de science sur la terre. La malédiction et le mensonge et l’homicide et le vol et l’adultère débordent partout (Os. IV, 1-2). Cependant, du milieu de ce qu’on peut appeler un déluge de maux, l’œil contemple, semblable à un arc-en-ciel, la Vierge très clémente, arbitre de paix entre Dieu et les hommes. Je placerai un arc dans la nue et il sera un signe d’alliance entre moi et la terre (Gen. IX, 13). Que la tempête se déchaîne donc, et qu’une nuit épaisse enveloppe le ciel : nul ne doit trembler. La vue de Marie apaisera Dieu et il pardonnera. L’arc-en-ciel sera dans la nue, et à le voir je me souviendrai du pacte éternel (Gen. IX, 16). Et il n’y aura plus de déluge pour engloutir toute chair (Ib., 15). Nul doute que si Nous Nous confions, comme il convient, en Marie, surtout dans le temps que nous célébrerons avec une plus ardente piété son Immaculée Conception, nul doute, disons-Nous, que Nous ne sentions qu’elle est toujours cette Vierge très puissante qui, de son pied virginal, a brisé la tête du serpent (Off. Imm. Conc. B. V. M.).

   Comme gage de ces grâces, vénérables Frères, Nous vous accordons dans le Seigneur, avec toute l’effusion de votre cœur, à vous et à vos peuples, la bénédiction apostolique.

Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 2 février 1904, de notre Pontificat la première année

Pie X, Pape

armoiries Saint Pie X

2023-62. Méditation pour le quatrième dimanche après Pâques : la promesse du Saint-Esprit.

4ème dimanche après Pâques,
Epître : Jac. I, 17-21 ; Evangile : Jean XVI, 5-14.

Ange au Saint-Esprit

La grande promesse

Présence de Dieu :

« O Jésus, disposez mon cœur à accueillir l’Esprit Saint que Vous avez promis et mérité pour moi ! »

Méditation :

   1 – Depuis dimanche dernier, l’Eglise nous prépare à l’Ascension du Seigneur. Aujourd’hui, reprenant le sujet, elle fait un pas de plus, c’est-à-dire qu’elle nous parle de la venue du Saint-Esprit et se sert encore, à cette fin, d’un passage du discours de Jésus après la dernière Cène. C’est toujours le Seigneur qui parle aux Apôtres et continue à disposer leurs âmes à Son départ. Tristes et pensifs, ils L’écoutent, sans avoir le courage de L’interroger. Et le Seigneur, comme un bon père, rompt ce pénible silence : « Je vais à Celui qui M’a envoyé, et aucun de vous ne Me demande : Où allez-Vous ? », et Il S’empresse de les consoler : « Il est utile pour vous que Je m’en aille, car si Je ne M’en vais pas, le Paraclet ne viendra point à vous ; mais si Je m’en vais, Je vous L’enverrai ».
En effet, la mort de Jésus pouvait seule nous mériter ce grand don et ce n’était qu’après Son Ascension au ciel que l’Esprit Saint, l’Envoyé du Père et du Fils, pouvait descendre effectivement sur l’Eglise.
Les Apôtres étaient sur le point de perdre la présence sensible, physique, du Maître adoré. Il ne les laissera cependant pas orphelins et continuera à les assister invisiblement par Son Esprit qui poursuivra Son œuvre après d’eux. Jésus a travaillé d’une manière visible au milieu d’eux ; le Saint-Esprit le fera, au contraire, de façon secrète et cachée, mais non moins efficace et réelle. Bien plus – Jésus Lui-même le dit – l’action du divin Paraclet complètera la sienne. « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les entendre à présent. Quand l’Esprit de vérité sera venu, Il vous enseignera toute la vérité. Il… la recueillera de Mon sacrifice, et Il vous l’annoncera ». Le cœur des Apôtres, encore émoussé par le péché, ne peut en effet comprendre les vérités plus profondes ; il faut qu’en mourant sur la Croix, Jésus détruise le péché – le grand obstacle à l’action du Saint-Esprit – et puis, une fois monté au ciel, nous envoie le divin Paraclet, qu’Il nous a mérité par Sa Passion.
La mission du Saint-Esprit à nos âmes est le fruit principal de la Passion de Jésus.

Colombe du Saint-Esprit et anges

   2 – Nous pouvons tirer certaines applications pratiques de l’Evangile du jour. Avant tout, nous devons nous disposer avec ardeur à la Pentecôte, afin que la descente de l’Esprit Saint se renouvelle en nous dans toute sa plénitude. Et puisque le péché est précisément l’obstacle à l’effusion du Saint-Esprit, notre préparation devra consister dans une pureté de conscience toute particulière. Le péché doit être détruit en nous, non seulement dans ses manifestations actuelles, fussent-elles légères, mais également dans ses racines plus profondes et cachées.
Nous devons être convaincus, en outre, qu’une certaine action de l’Esprit Saint ne s’interrompt jamais dans l’âme en état de grâce, et cela d’autant plus que l’âme cherche à correspondre avec fidélité aux motions divines. Il n’est pas du tout nécessaire que cette action soit sensible et consolante. Dans l’aridité et l’abattement, le Saint-Esprit travaille aussi dans l’âme fidèle : c’est une action toute secrète et cachée, mais réelle et efficace, qui vise principalement à la purifier et disposer à l’union avec Dieu. Si l’âme en est convaincue, elle gardera confiance, même à travers les difficultés et, si elle ne comprend ni ne voit son chemin, elle se confiera au Saint-Esprit qui sait et voit bien où Il veut la conduire.
Enfin, l’Evangile d’aujourd’hui nous invite à implorer l’action de l’Esprit Saint sur l’Eglise et le monde entier. Sur l’Eglise, afin qu’Il la gouverne et la dirige dans l’accomplissement de sa mission ; sur le monde, afin qu’Il le convainque de la vérité qu’il rejette. « Et quand Il sera venu – a dit Jésus - Il convaincra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement », c’est-à-dire Il lui fera voir qu’il est esclave du péché pour n’avoir pas cru dans le Christ ; Il lui fera comprendre comment la justice et la sainteté se trouvent uniquement dans le Rédempteur, et Il lui montrera que le démon, le « prince de ce monde », est désormais vaincu et condamné.

Les sept dons du Saint-Esprit

Colloque :

   « Ah ! Verbe éternel, dites-moi, je Vous prie, quelle est la cause qui empêche le Saint-Esprit d’accomplir dans l’âme Son œuvre tout entière ? Vous me dites que le premier empêchement est la malice ; un autre, la volonté personnelle de ceux qui veulent Vous servir, mais à leur façon. Nous voulons bien Votre Esprit, mais à la manière qui nous plaît, et par là même, nous nous rendons incapables de Le recevoir. D’autres fois, cet empêchement est la tiédeur : il nous semble que nous Vous servons, alors que nous ne nous rendons pas compte que nous ne servons que nous-mêmes. Mais Vous, ô Seigneur, voulez être servi dans amour-propre, avec sincérité et humilité. Mais hélas ! Verbe très aimant, je voudrais savoir ce qu’il me faut faire contre ces empêchements, car à quoi me servirait-il de les avoir compris, si je n’en connaissais le remède ? Voici, le remède à la malice est l’intention droite et simple ; le remède à la volonté personnelle est de ne vouloir que ce que Vous voulez. Le remède à la tiédeur est l’ardeur de la charité qui, semblable au feu, descend dans les cœurs et brûle toute tiédeur » (Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi).

   « Venez, ô Esprit-Saint, sanctifiez-moi ! Venez, ô Esprit de vérité, remplissez-moi ! Votre divine sagesse m’établira dans la vérité. Je me sens assoiffée de vérité et voudrais qu’elle règne dans mon esprit, mes paroles, mes affections, mes actions, évitant tout ce qui lui est opposé, non seulement le mensonge, mais aussi la dissimulation, les duplicités, les manques de sincérité avec moi-même.
Venez, ô Esprit de paix, donnez-moi Votre paix ! Cette paix profonde qui dilate l’âme, la rend apte à Vos opérations, qui calme et domine tout le sensible et même la partie supérieure de l’âme.
Venez, ô Esprit de charité, embrasez-moi et faites que je sois tellement enflammée de Votre amour que je puisse le répandre sur les âmes que je voudrais toutes porter vers Vous ! Oh ! transformez-moi en amour ; ainsi seulement je pourrai répondre pleinement à Votre appel et être utile à l’Eglise » (Sœur Carmela du Saint-Esprit).

Colombe du Saint-Esprit vitrail

12345...174

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi