Archive pour la catégorie 'Textes spirituels'

Consécration personnelle à Saint Michel :

Saint Michel - statue dans l'église Saint-Roch à Paris

[statue dans l'église Saint-Roch, à Paris]

       Très noble prince des hiérarchies angéliques, vaillant héraut du Dieu Très-Haut, champion de la Gloire divine, terreur des anges rebelles et délices des anges fidèles, daignez m’accepter parmi vos dévots.

   Je m’offre à vous, je me donne à vous, je me consacre à vous, plaçant sous votre toute-puissante protection ma personne, ma famille et mes biens.

   Pécheur, je sais que l’offrande de moi-même est fort peu de chose, mais je ne doute pas que vous voudrez faire grandir en mon cœur la ferveur et protéger celui qui a recours à vous.
Veuillez désormais m’assister dans toutes les difficultés de mon existence terrestre, et implorer de Dieu le pardon de mes fautes et la grâce de L’aimer, avec Jésus mon Rédempteur et Marie ma douce Mère, de toute ma volonté.
Que votre assistance me prépare à recevoir en Paradis la couronne de gloire.
Défendez mon âme contre tous ses ennemis, et lorsque viendra pour moi l’heure de quitter ce monde, venez alors, Prince très glorieux, me soutenir dans la lutte finale : que votre glaive étincelant repousse au loin, dans les abîmes de la mort et de l’enfer, l’ange prévaricateur dont vous avec vaincu l’absurde orgueil.

Ainsi soit-il.

Cette prière a été composée par Son Eminence le cardinal Pietro Maffi (1858-1931), archevêque de Pise.

Saint Michel - statue dans l'église Saint-Roch à Paris - détail

2023-118. De Saint Elzéar de Sabran et de sa virginale épouse la Bienheureuse Delphine.

27 septembre,
Fête de Saint Elzéar de Sabran, comte d’Arrian, confesseur ;
Mémoire des Saints Cosme et Damien, médecins anargyres, martyrs ;
Anniversaire de la naissance de Sa Majesté le Roi Louis XIII.

Blason de la famille de Sabran

Famille de Sabran : « de gueules au lion d’argent »

       La Maison de Sabran est une illustre famille de la noblesse, établie en Provence, descendant de Charles Martel, de Pépin le Bref, de Louis 1er le Pieux, et alliée à un très grand nombre de familles de la très haute noblesse européenne, ainsi qu’à des familles royales : la mère de Raymond-Béranger de Provence était une Sabran, et on se souvient que les quatre filles de Raymond-Béranger épousèrent toutes des rois. Marguerite de Provence, en particulier, épousa en 1234 Louis IX de France. Ainsi, un peu du sang des Sabran coule dans les veines de tous les descendants de Saint Louis.
Mais l’une des plus grandes gloires de cette famille, qui en compte pourtant beaucoup, dans l’armée, dans les prélatures, dans les charges honorifiques… etc., est d’avoir donné à la Sainte Eglise un très grand saint : Saint Elzéar de Sabran.

   Elzéar (qui est l’une des formes provençales du prénom Lazare, et qui signifie secours de Dieu) naquit en 1285 au château de Roubians, près de Cabrières-d’Aigues, dans le comté de Provence. Son père, Ermangaud de Sabran, possédait de nombreux titres, parmi lesquels celui de comte d’Arrian, dans le royaume de Naples.
Arrian, en italien Ariano Irpino, est un fief important de Campanie, et il manifeste combien Ermangaud de Sabran était proche des souverains capétiens régnant sur la Sicile.

   L’année de la naissance de d’Elzéar est aussi celle de la mort de Charles 1er d’Anjou, frère puiné de Saint Louis, comte de Provence, roi de Naples et de Sicile, et donc de l’accession au trône de Naples de Charles II d’Anjou (c’est lui qui avait fait réaliser les fouilles dans la vieille église de Saint-Maximin, fouilles qui avaient abouti, en 1279, à la redécouverte du tombeau de Sainte Marie-Magdeleine, à la suite de quoi il avait magnifiquement entrepris la reconstruction de cette église : l’actuelle basilique royale. Charles II est aussi le père de Saint Louis d’Anjou, franciscain et archevêque de Toulouse).

Saint Elzéar et la Bienheureuse Delphine - détail d'un tableau de l'église de Puimichel

Saint Elzéar de Sabran et la Bienheureuse Delphine de Signes, époux virginaux,
détail d’un tableau de l’église de Puimichel

   Elzéar (dont une tradition rapporte que, déjà pénétré de piété et d’esprit de pénitence dès sa naissance, il refusait de prendre le sein les vendredis), reçut une éducation soignée, en particulier, à l’abbaye Saint-Victor de Marseille, dont l’un de ses oncles, Guillaume de Sabran, était l’abbé. On rapporte qu’il portait sur la peau une ceinture garnie de pointes de fer mais qu’il fut trahi par un filet de sang qui transperça ses vêtements : l’abbé son oncle l’en reprit et lui enseigna à pratiquer la pénitence avec davantage de mesure.

   Charles II d’Anjou, qui avait remarqué la beauté de Delphine (ou Dauphine) de Signes, héritière de plusieurs fiefs, orpheline, élevée dans une abbaye dont l’une de ses parentes était l’abbesse, décida, en 1295, de la fiancer à Elzéar de Sabran : il n’avait que 10 ans, Delphine en avait 12 ! Le mariage fut célébré quatre ans plus tard, en 1299, au château de Puimichel, fief de la famille de Signes.
Delphine plaçait au-dessus de tout la virginité et elle convainquit Elzéar de rester l’un et l’autre vierges dans le mariage.
Vivant d’abord au château d’Ansouis, sous l’autorité du grand père d’Elzéar (son père était à ses charges à la cour de Naples) les jeunes époux souffraient des mondanités. Ils furent tentés de se retirer l’un et l’autre dans la vie religieuse, mais Elzéar, qui demandait à Dieu de l’éclairer, entendit une voix lui dire distinctement : « Ne changez rien à votre état actuel ».
En 1306, ils furent néanmoins autorisés à quitter Ansouis pour s’installer à Puimichel.

   Elzéar récitait tous les jours les heures canoniales, passait une partie de ses nuits en oraison, s’adonnait strictement aux jeûnes de l’Eglise et en rajoutait aux obligations imposées au commun des fidèles : ainsi jeûnait-il pendant tout l’Avent, et préparait-il toutes les grandes fêtes par trois jours de jeûne.
Il dit un jour à Delphine : « Je ne pense pas que l’on puisse imaginer une joie semblable à celle que je goûte à la table du Seigneur. La plus grande consolation sur la terre est de recevoir très fréquemment le Corps et le Sang de Jésus-Christ ».
La domesticité d’Elzéar et Delphine était soumise à des règles religieuses strictes : tout le personnel du château devait assister chaque jour à la Messe, avoir de bonnes mœurs, et recevoir les sacrements (confession et communion) chaque mois ; les jeux de hasard étaient rigoureusement prohibés ; les jurons, blasphèmes ou paroles indécentes étaient sévèrement punis.
Elzéar recevait quotidiennement à sa table douze pauvres, qui repartaient avec une aumône ; il visitait les malades et se mettait à leur service, voyant en eux des images du Christ souffrant.

Saint Elzéar en prière - détail de son tombeau détruit à la révolution

Saint Elzéar en prière
sculpture subsistante de son tombeau de marbre détruit à la révolution

   A la mort de son père, en 1308, Elzéar hérita de tous ses biens et titres, et dut se rendre à la cour de Naples et dans son comté d’Arrian, où il supporta avec patience et longanimité l’opposition locale pendant près de trois années. A la mort de Charles II d’Anjou (6 mai 1309), son fils et successeur, Robert 1er de Naples, dit le Sage, fit de lui son homme de confiance : Elzéar, avec Hugues IV des Baux, se vit ainsi confier la tête de l’armée napolitaine qui eut, en 1312, la mission d’arrêter l’empereur Henri VII de Luxembourg qui tentait de s’emparer de Rome ; à Elzéar fut confiée la régence du royaume de Naples lors des déplacements de Robert 1er le Sage dans son comté de Provence ou à la cour pontificale d’Avignon ; Robert 1er le chargea encore de l’éducation de son fils aîné, Charles de Calabre.

   Les préceptes de l’Evangile n’étaient pas seulement la règle de conduite personnelle d’Elzéar, mais dictaient évidemment son action politique. Lorsqu’un criminel était condamné à mort, et qu’il apprenait que les prêtres ne réussissaient point à le convertir, il lui arriva plusieurs fois d’aller les trouver lui-même et de les ramener à des sentiments de pénitence et de piété. La loi prévoyait la confiscation des biens des condamnés, mais Elzéar les fit souvent restituer à leurs veuves ou à leurs orphelins.

   En 1313, Elzéar et Delphine confirmèrent leur vie de continence parfaite en prononçant le vœu de chasteté, et ils entrèrent dans le tiers-ordre franciscain.

   Parmi les très nombreux miracles qu’Elzéar accomplit de son vivant, on retiendra celui qu’il fit en faveur de son filleul, Guillaume de Grimoard, futur pape Urbain V (cf. > ici). Selon la tradition, le petit Guillaume de Grimoard était né avec un visage difforme ; lors du baptême, à la prière d’Elzéar de Sabran – qui avait des liens de parenté avec les Grimoard et avait été choisi pour parrain – l’enfant retrouva des traits normaux. Cinquante-neuf ans plus tard, cet enfant devenu le pape Urbain V, canonisa Elzéar.

Saint Elzéar guérissant des lépreux - fragment de son tombeau détruit à la révolution

Saint Elzéar soignant (et guérissant) des lépreux
fragment des sculptures qui ornaient son tombeau détruit à la révolution

   En 1323, Elzéar est envoyé à Paris, ambassadeur du roi Robert de Naples, pour négocier le mariage de son élève, Charles de Calabre, avec Marie de Valois, petite-fille du roi Philippe le Hardi.
Au cours de ce séjour, Elzéar croisa dans la rue un prêtre portant le saint viatique. Bien sûr, tout le monde mit genou en terre… sauf le comte d’Arrian. Le fait fut rapporté à l’évêque, Etienne III de Bouret, qui convoqua Elzéar afin qu’il rendît compte de cette conduite scandaleuse. Elzéar lui répondit : « Faites venir le prêtre et je m’expliquerai devant lui ». Aux questions que lui posa Elzéar le curé finit par avouer : « J’avais refusé le saint viatique à un marchand, parce que je m’étais vu obligé de lui refuser l’absolution, pour la raison que le malade ne voulait pas restituer des biens mal acquis. Mais ses proches m’ayant menacé des plus grands maux, si je persistais dans mon refus, je lui ai porté en viatique une hostie non consacrée ». Le curé fut destitué.

   C’est à l’occasion de son ambassade à la cour de France qu’Elzéar écrivit ces lignes admirables à son épouse demeurée à la cour de Naples : « Vous désirez apprendre souvent de mes nouvelles ? Allez souvent visiter Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement. Entrez en esprit dans son Cœur sacré. Vous savez que c’est là ma demeure ordinaire ; vous êtes sûre de m’y trouver toujours ».

   Elzéar tomba malade à Paris : il obtint que la messe fût célébrée dans sa chambre, fit une confession générale et se confessa encore chaque jour… alors que ses confesseurs assurèrent par la suite qu’il ne pécha jamais mortellement. Chaque jour, il se faisait lire la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Il rendit son âme à Dieu le 27 septembre 1323, ayant reçu l’extrême-onction et la sainte communion en viatique. Il était âgé de 38 ans.

Saint François d'Assise avec Saint Louis et Saint Elzéar de Sabran - église d'Orange

Saint François d’Assise avec Saint Louis et Saint Elzéar de Sabran
(tableau de l’église Saint-Florent, à Orange)

   Son corps fut ramené en Provence et inhumé dans l’église des franciscains d’Apt. Plus tard il sera transféré dans la cathédrale de cette même ville. Quelques mois plus tard, Delphine le contempla dans une vision. Le pape Clément VI fit procéder en 1352 à la vérification des miracles attribués à Elzéar, et son filleul, le Bienheureux Urbain V, le canonisa en 1370.

   Sa veuve, Delphine de Signes, lui survécut pendant 37 ans : elle demeura encore à la cour de Naples, confidente de la reine Sancia, seconde épouse du roi Robert 1er, jusqu’en 1345, où elle revint en Provence, menant une vie pauvre et pénitente jusqu’à sa mort, le 26 novembre 1360. Ses liens avec les franciscains dits « spirituels », dont beaucoup furent suspects d’hérésie, ont entravé sa canonisation dans des formes régulières. Elle figure toutefois au martyrologe propre de l’Ordre séraphique et bénéficie localement d’un culte public, la plupart du temps en même temps que son virginal époux.

église d'Ansouis - autel et reliques de Saint Elzéar et de la Bienheureuse Delphine

Autel et bustes reliquaires de Saint Elzéar et de la Bienheureuse Delphine
dans l’église paroissiale d’Ansouis

2023-117. « Ce sont les grandes épreuves qui façonnent les grandes âmes et les rendent propres aux grandes choses que le Bon Maître veut faire par elles ».

26 septembre,
Fête de Sainte Thérèse Couderc (cf. > ici) ;
Mémoire des Saints Cyprien et Justine, martyrs.

       En ce mois marqué par les fêtes de l’Exaltation de la Sainte Croix et de Notre-Dame des Sept-Douleurs, la fête de Sainte Thérèse Couderc, cette sainte vivaroise particulièrement chère à notre dévotion, vient encore nous rappeler les grandes lois de la vie chrétienne et de la vie spirituelle, qui ne sont véritables que lorsqu’elles sont marquées du sceau de la croix du Christ Notre-Seigneur.
Cette page, extraite d’un ouvrage consacré à Sainte Thérèse Couderc, nous offre, à partir de citations des lettres de cette grande mystique méconnue, de splendides et fortes leçons.

Croix à Sablières, village natal de Sainte Thérèse Couderc

Grande croix de mission au centre du village de Sablières (Vivarais),
village natal de Sainte Thérèse Couderc

nika

« Ce sont les grandes épreuves qui façonnent les grandes âmes
et les rendent propres aux grandes choses
que le Bon Maître veut faire par elles ».

       « Très tôt, Mère Thérèse a su d’expérience que la volonté divine n’est pas nécessairement d’accord avec nos désirs spontanés, et elle en prend acte avec humour : « … Le Bon Dieu se plaît à nous contrarier en faisant surgir des obstacles pour nous empêcher de faire notre volonté ; je ne m’en plains pas cependant, car j’espère que je ferai la sienne toutes les fois que je renonce à la mienne de bon cœur… » (lettre du 27 décembre 1857 à son frère l’Abbé Jean Couderc). Elle a appris aussi que cette volonté nous atteint souvent sous la forme de la croix, « sceau » que Dieu met sur ses œuvres. Aucune épreuve ne peut ébranler sa conviction profonde : en tout et toujours, Dieu est bon, « et si nous ne pouvons souffrir avec joie, souffrons du moins avec une parfaite soumission à tous ses desseins qui ne sont que des desseins de miséricorde et d’amour, quelque rigoureux qu’ils nous paraissent » (lettre du 12 janvier 1867 à son neveu l’Abbé Adrien Rouvier).

   Elle sait encore reconnaître cette Bonté dans la croix : « La croix, ce pain des forts, n’est pas toujours de notre goût » (lettre du 27 mai 1867 à la Rde Mère de Larochenégly) mais elle est toujours « l’arbre de vie » (lettre du 20 décembre 1867 à la Rde Mère Dambuent). Mère Thérèse n’hésite pas à nous dire que la croix doit être « embrassée » comme toute autre volonté de Dieu, « puisqu’elle sanctifie tout ce qu’elle touche, depuis qu’elle a été sanctifiée elle-même par celui qui est la source de toute sainteté ; aimons-la, s’il est possible, car plus nous l’aimerons et plus elle nous sera profitable » (lettre du 29 mai 1862 à la Rde Mère Lysie Adam). « S’il est possible… » cette incise témoigne de la compréhension et compassion de Mère thérèse pour ceux qui souffrent : elle les aborde avec respect et ce n’est pas le stoïcisme qu’elle leur propose, mais l’union d’amour avec celui qui est la source de toute sainteté.

   Son adhésion à la croix, Thérèse Couderc l’exprime volontiers, surtout dans les vingt dernières années de sa vie, par le mot fiat qui doit évoquer pour elle tout à la fois le « oui » de Marie et celui du Christ à l’Agonie.

   Devant la croix, l’esprit de foi de Mère Thérèse semble être avant tout une confiance filiale, participation à la confiance du Fils Bien-Aimé qui embrasse le dessein du Père jusqu’à la mort de la croix pour le salut du monde [...].
Contemplant la croix, en portant sa propre part ou aidant les autres à la porter, le regard de Mère Thérèse s’oriente au-delà des souffrances immédiates, vers les fruits de vie et de gloire : la croix étant « l’arbre de vie, l’espoir que la foi nous donne d’y cueillir des fruits de vie ranime le courage pour l’accepter avec toutes ses rigueurs de la main de Notre-Seigneur qui a lui-même choisi celle qui devait le plus efficacement servir à notre sanctification » (lettre du 20 décembre 1867 à la Rde Mère Dambuent). Un peu plus tôt, dans une perspective nettement apostolique, elle avait écrit à Mère Lautier alors Maîtresse des Novices : « ce sont les grandes épreuves qui façonnent les grandes âmes et les rendent propres aux grandes choses que le Bon Maître veut faire par elles » (lettre du 23 octobre 1867).

   Tant que notre volonté ne s’est pas fondue avec celle de Dieu, pour n’en faire plus qu’une l’accomplissement de celle de Dieu demandera souvent le renoncement à la nôtre. Mère Thérèse le sait bien et elle met aussi sur ce renoncement l’accent de son amour : « de bon cœur » (lettre du 27 décembre 1857 à son frère l’Abbé Jean Couderc) et celui de sa foi : « que ma volonté ne se fasse pas, mais la vôtre, ô mon Dieu ! » (expression qui revient en de très nombreuses lettres) ».

Mère Paule de Lassus Saint-Geniès, religieuse du Cénacle
in « Thérèse Couderc 1805-1885 la femme – la sainte », 1985, pp. 75-77

Voir aussi :
- « Se livrer » > ici

Sainte Thérèse Couderc au lapin

Sainte Thérèse Couderc (1805-1885)
photographie dite « au lapin », qui est particulièrement populaire

2023-116. « Le déguisement du démon en serpent se continue par ses transformations en hérétique, en schismatique, en faux savant, faux littérateur, faux artiste, faux sociologue, en moderniste, et combien d’autres ! »

25 septembre,
Fête de Saint Prince (ou Principe) de Soissons, évêque et confesseur,
frère aîné de Saint Remi de Reims.

       Chers Amis, vous trouverez ci-dessous le texte de la lettre mensuelle de la Confrérie Royale, dont le contenu sera médité et approfondi aussi avec grand profit par tous les lecteurs de ce blogue, par tous les catholiques qui ont le sens des enjeux des combats présents, par tous les authentiques fidèles qui ont conscience de la crise de l’Eglise et de la société civile…

frise lys

Lettre mensuelle aux membres et amis de la
Confrérie Royale

- 25 septembre 2023 -

frise lys

Triduum en l’honneur de Saint Michel
avant sa fête liturgique

Bien chers membres et amis,

   Nous sommes à quelques jours de la fête de Saint Michel archange (29 septembre) et, en guise de lettre mensuelle, voici un texte qui figure dans les Actes du pontificat de Saint Pie X et réalise une sorte de commentaire de la prière que son prédécesseur, le pape Léon XIII, avait promulguée pour être récitée à la fin de toutes les Messes basses :

Sancte Michael Archangele, defende nos in proelio ;
contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium.
Imperet illi Deus, supplices deprecamur :
tuque, Princeps militiae caelestis,
satanam aliosque spiritus malignos,
qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo,
divina virtute in infernum detrude.
Amen.

Saint Michel Archange,
défendez-nous dans le combat ;
soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon.
Que Dieu lui commande, nous vous en supplions :
et vous, Prince de la Milice Céleste,
repoussez en enfer, par la force divine,
Satan et les autres esprits mauvais
qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes.
Ainsi soit-il.

   Ce texte donc est signé du cardinal Pietro Respighi (1843-1913), qui était à l’époque où il le publia par mandat du pape Saint Pie X, camerlingue du Sacré Collège (nota : poste supprimé en 1995 par Jean Paul II, qu’il ne faut pas confondre avec celui de camerlingue de la Sainte Eglise romaine), et il constitue une forme de méditation développant cette courte prière à Saint Michel, pour en montrer toute la nécessité et la pressante actualité.

   Ce qui était vrai en 1907, est, d’une certaine manière, encore plus nécessaire et actuel en 2023 ! C’est la raison pour laquelle il vous est adressé aujourd’hui…
Et puisque le pape Saint Pie X demandait aux fidèles de son diocèse de Rome d’accomplir un triduum – les 26, 27 et 28 septembre – pour préparer avec davantage de ferveur la fête de Saint Michel, reprenons aujourd’hui cette recommandation et, même si nous faisons déjà une neuvaine à Saint Michel, ne manquons pas d’intensifier encore notre prière en ces trois jours, afin de demander à Saint Michel sa protection sur le Royaume de France qui fut spécialement placé sous sa protection par Saint Charlemagne déjà, puis au cours des siècles par nombre de nos pieux Souverains et Princes.

   Que le Prince des armées célestes, victorieux contre le démon et ses anges rebelles, nous soit en aide et protection : qu’il protège très spécialement Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX et sa famille, qu’il protège le Royaume des Lys et en chasse les esprits maléfiques qui y sont répandus, et qu’il nous aide à être chaque jour, par la prière et le sacrifice, des membres fidèles de notre Confrérie, milice spirituelle au service du Roi légitime. Ainsi soit-il.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

 Vitrail de Saint Michel au bouclier de lys

Invito sacro

promulgué au nom de Saint Pie X
par le cardinal Respighi

le 17 septembre 1907

       L’invocation « Saint Michel Archange » que des millions de fidèles récitent chaque jour après la célébration du très saint Sacrifice retentit plus vive et plus ardente en ces jours qui nous préparent à la fête du glorieux prince de la milice céleste.

   Defende nos in praelio. Défendez-nous, ô saint archange, dans la lutte ici-bas. Notre passage en ce monde a été défini par ces paroles mémorables de Job : « La vie de l’homme sur terre est un combat » (Job VII, 1). C’est à ce combat que nous exhorte saint Paul en ces termes : « Mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de Sa vertu. Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister à toutes les embûches du démon ; car nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les princes et les puissances, contre les gouverneurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l’air… Soyez fermes, ceignez vos reins de la vérité et revêtez la cuirasse de la justice ; que vos pieds soient chaussés et prêts à marcher dans la voie de l’Evangile, sur le chemin de la charité et de la paix. Et surtout prenez le bouclier de la foi, pour que vous puissiez éteindre sur lui les traits enflammés du malin esprit » (Eph. VI, 10-16).

   C’est donc une guerre, non pas contre les hommes de ce monde, mais contre les perfidies et les embûches des esprits infernaux, ennemis obstinés et puissants, qui se servent de ce monde lui-même et des hommes, comme d’instruments pour nous faire la guerre.

   Contre nequitias et insidias diaboli esto praesidium. Les perfidies du démon, c’est la mort, puisque la mort est entrée dans le monde par l’envie du démon (Sag. II, 24) ; ce sont les persécutions qu’il inflige aux personnes et aux nations catholiques, puisque ceux-là l’imitent qui lui appartiennent.

   Les embûches du démon, ce sont toutes les machinations capables de tromper, si c’est possible, les élus eux-mêmes (Matth. XXIV, 24).

   Le déguisement du démon en serpent se continue par ses transformations en hérétique, en schismatique, en faux savant, faux littérateur, faux artiste, faux sociologue, en moderniste, et combien d’autres !

   Les embûches du démon, ce sont les tentations pour lesquelles il se sert des circonstances extérieures, des passions internes, de nos sens, de l’imagination ; ce sont les opérations divinatoires ou prédictions de l’avenir, les pratiques merveilleuses par lesquelles ce trompeur, père du mensonge, séduit tant d’esprits. Ces perfidies et ces embûches croîtront en puissance à l’arrivée de l’antéchrist, « arrivée qui se produira par l’opération de Satan, avec toutes sortes de miracles et de signes, et des prodiges menteurs, ainsi qu’avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité, afin d’être sauvés » (2 Thess. II, 9-10).

   Imperet illi Deus. Quand l’archange saint Michel lutta contre le démon à l’occasion de la sépulture de Moïse, il lança à l’esprit mauvais ces paroles : « Que le Seigneur te dompte ! » (Jude 9). Dans les tristes jours où nous vivons, répétons avec une confiance tranquille et ferme ces paroles de saint Michel contre Satan et les esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perdition des âmes : « Que le Seigneur te dompte ! »

   Mais observons l’avertissement de l’Apôtre : « Ne donnez point place au démon » (Eph. IV, 27). Détestons de toute la force de notre âme cette figure horrible, cette fumée et ce feu d’agitation, de désordre et de rébellion, dont s’entoure le roi de tous les fils de l’orgueil (Job IV, 1, 25).

   Contre le prince de l’orgueil, suivons le doux archange. Dans son triomphe, lui, au contraire, s’enveloppe de l’humilité, de la beauté et de l’amabilité de Jésus-Christ.

   Honorons, acclamons, invoquons saint Michel, et, sous son patronage, avec l’aide de Dieu, durant toute notre vie et à l’heure de la mort, nous repousserons Satan vaincu dans les abîmes. Eternellement reconnaissants à Dieu nous répéterons avec Judith : Custodivit me angelus ejus. L’ange du Seigneur a combattu et triomphé pour nous !

 Par la volonté du saint-père on célèbrera dans les journées du 26, 27 et 28 septembre le triduum de saint Michel dans toutes les églises paroissiales de Rome.

Miniature Ordre Saint Michel - Louis XI

2023-115. « Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.»

17ème dimanche après la Pentecôte,
(Textes de la Sainte Ecriture lus ce dimanche : Eph.IV, 1-6 & Matth. XXII, 34-46)

       Le dix-septième dimanche après la Pentecôte peut, en vérité, être appelé « dimanche du double précepte de la charité », en raison de l’enseignement donné par Notre-Seigneur dans la première partie de la péricope évangélique que, depuis des siècles, la Sainte Eglise notre Mère offre en ce jour à notre méditation.

   Insistons sur le fait que notre divin Rédempteur, en proclamant l’indispensable et nécessaire corrélation entre l’amour de Dieu et celui du prochain, met en évidence que l’on doit conserver un équilibre absolu entre les deux aspects de la charité : on ne peut prétendre aimer Dieu, lorsqu’on n’a pas l’amour du prochain (cf. 1 Jean IV, 20) ; mais on ne peut pas davantage prétendre aimer son prochain, et en particulier les nécessiteux, aux dépens de l’amour de Dieu, et donc en particulier aux dépens de toutes les exigences de la foi surnaturelle divinement révélée. Une « charité » qui ne s’occupe que du bien être matériel du prochain n’en est pas une : elle n’est qu’une forme de bienfaisance naturaliste, qui ne répond pas aux exigences de la charité divine.
La philanthropie n’est en définitive qu’une version laïcisée, rabaissée au vulgaire profane – profanée -, du précepte divin. Cela devient dramatique lorsque des chefs spirituels, des ecclésiastiques, se font les propagandistes de ce dévoiement : ils entraînent après eux la société, tant spirituelle que civile, dans cette « nef des fous » qui s’en ira inexorablement au naufrage…

   Voilà pourquoi il n’est pas inutile de relire le fameux paragraphe, prophétique en un sens, dans lequel Chesterton dénonce « les vieilles vertus chrétiennes virant à la folie ». A la place du nom Monsieur Blatchford, aujourd’hui bien oublié, il ne sera pas difficile de substituer celui de tel ou tel hiérarque de la Sainte Eglise…
Et je renvoie aussi aux très pertinents commentaires qu’en avait fait le journaliste espagnol Juan-Manuel de Prada que nous avions publié > ici.

Jérôme Bosch - la nef des fous - Louvre

Jérôme Bosch (vers 1450 – 1516) : « la nef des fous » (vers 1500) [musée du Louvre]

frise

« Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.»

       « [...] Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des « humanitaires » ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère. M. Blatchford (note 1), par exemple, s’en prend au christianisme parce qu’une vertu chrétienne le rend fou : la vertu purement mystique et presque irrationnelle de la charité. Il croit en cette idée singulière qu’il sera plus facile de pardonner les péchés en disant qu’il n’y a pas de péchés à pardonner. M. Blatchford n’est pas seulement un chrétien de la première heure, il est le seul parmi les premiers chrétiens qui aurait vraiment dû être dévoré par les lions. Car, en ce qui le concerne, l’accusation païenne est pour le moins exacte : sa pitié signifierait tout simplement l’anarchie. C’est parce qu’il est trop humain qu’il est réellement l’ennemi de la race humaine. A l’extrême opposé, nous pourrions prendre l’âpre réaliste, qui a délibérément tué en lui-même tout le plaisir humain que les hommes tirent d’histoires heureuses ou de la guérison du cœur. Torquemada (note 2) tortura des gens physiquement au nom de la vérité morale. Zola tortura des gens moralement au nom de la vérité physique. Mais du moins y avait-il, à l’époque de Torquemada, un système qui pouvait, jusqu’à un certain point, faire que la justice et la paix se rencontrent. De nos jours, elles ne se saluent même pas… »

Gilbert Keith Chesterton,
in « Orthodoxie », chap.3 « le suicide de la pensée ».

       Notes :
1 - Robert Peel Glanville Blatchford (1851 – 1943) était un militant socialiste, journaliste et auteur britannique, connu pour son athéisme, avec lequel Chesterton eut un long différend à propos du christianisme, ce qui donna lieu à un recueil d’articles : « The Blatchford Controversies » (1904).
2 – Inquisiteur général pour l’Espagne, Tomas de Torquemada (1420 – 1498) organisa le Saint Office. Il s’acharna si impitoyablement contre les hérétiques et contre les juifs qu’il est passé à la postérité comme le symbole même du fanatisme.

Jérome Bosch - la nef des fous détail

« La nef des fous », détail

Litanies de Sainte Thècle :

23 septembre,
Fête de Sainte Thècle, vierge, égale aux Apôtres et protomartyre ;
Mémoire de Saint Lin de Volterra, pape et martyr ;
Mémoire de Saint Pie de Pietrelcina, confesseur.

   Nous avons publié précédemment (> ici) plusieurs prières en l’honneur de la très grande martyre Sainte Thècle, vierge, vénérée par les chrétiens d’Orient comme « égale aux Apôtres », voici maintenant ci-dessous des litanies en son honneur, adaptées d’un ancien formulaire découvert dans un livre de dévotion pour jeunes filles.

Sainte Thècle - image de dévotion Italie

Litanies de Sainte Thècle
(pour la récitation privée)

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus- Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, priez pour nous.
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
Reine des Vierges, priez pour nous.

Sainte Thècle, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui êtes restée pure au milieu des païens, priez pour nous.
Sainte Thècle, convertie par le Saint Apôtre Paul, qui êtes devenue sa première disciple, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui vous êtes laissée ardemment façonner par la Parole de Dieu, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui vous êtes fidèlement mise au service de l’Apôtre des Gentils, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui l’avez visité et nourri en prison, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui, pour l’amour du Christ, avez quitté votre fiancé terrestre, priez pour nous.
Sainte Thècle, dont la mère païenne a voulu, de multiples façons, vous détourner du Christ, priez pour nous.
Sainte Thècle, dont les parents vous ont battue pour votre attachement à la foi chrétienne, priez pour nous.
Sainte Thècle, dont les proches vous ont dénoncée auprès des impies, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été condamnée au bûcher, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui, par le signe de la Croix, avez provoqué la pluie qui éteignit le feu, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été jetée en pâture aux fauves, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été miraculeusement protégée par une lionne, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été préservée de la morsure des serpents, priez pour nous.

Sainte Thècle, qui, par la force de Dieu, avez été préservée de toute les tortures, priez pour nous.
Sainte Thècle, première martyre parmi les femmes, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui, par vos paroles et vos exemples, avez gagné au Christ Sauveur des âmes innombrables, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez servi Dieu fidèlement jusqu’à un âge très avancé, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été visitée par votre Epoux céleste pendant votre prière, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été merveilleusement préservée des embûches de vos ennemis, priez pour nous.
Sainte Thècle qui, en toutes tribulations, êtes devenue pour nous un refuge très sûr, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui êtes le secours des veuves et des orphelins, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui venez en aide aux pécheurs repentis, priez pour nous.

Sainte Thècle, qui intercédez pour nous devant le Trône de Dieu, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui avez été louée et magnifiée par les saints, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui nous êtes donnée en exemple par les plus grands Docteurs, priez pour nous.

Sainte Thècle, dont l’intercession obtient des miracles, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui obtenez à tous ceux qui vous invoquent consolation et protection, priez pour nous.
Sainte Thècle, modèle et protectrice des vierges, priez pour nous.
Sainte Thècle, dont les exemples encouragent ceux qui souffrent pour le nom du Christ, priez pour nous.
Sainte Thècle, dont la prière accompagne les agonisants, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui viendrez à notre aide dans les derniers combats, priez pour nous.
Sainte Thècle, qui nous présenterez à Jésus et Marie à notre dernier soupir, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

V. Priez pour nous, Sainte Thècle, vierge et première des martyres,
R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

       Prions :

   O Dieu, notre secours et notre force, qui avez merveilleusement tiré de l’obscurité du paganisme la sainte vierge et martyre Thècle, qui l’avez choisie comme épouse pour Votre Fils, qui l’avez rendue invincible dans les épreuves, et l’avez revêtue de grâces particulières pour la consolation de Vos fidèles, veuillez nous accorder, par ses mérites et son intercession, d’être illuminés et réconfortés par la grâce, pour que nous parvenions à une vraie et profonde conversion, de sorte qu’après cette vie mortelle nous partagions, en sa compagnie, Votre béatitude éternelle dans le Ciel.
Nous Vous le demandons par Jésus-Christ, Votre Fils et Notre-Seigneur, qui vit et règne avec Vous, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles et les siècles.

Ainsi soit-il !

Statuette de Sainte Thècle - détail

Prières en l’honneur de Sainte Thècle, vierge et protomartyre.

23 septembre,
Fête de Sainte Thècle, égale aux Apôtres, vierge et protomartyre ;
Mémoire de Saint Lin de Volterra, pape et martyr ;
Mémoire de Saint Pie de Pietrelcina, confesseur.

palmes

       Martyrologe romain pour le 23 septembre :
« A Iconium, en Lycaonie, Sainte Thècle, vierge et martyre, qui ayant été convertie à la foi par l’Apôtre Saint Paul, surmonta le feu et les bêtes auxquels on l’avait exposée pour la confession de Jésus-Christ, sous l’empereur Néron ; après avoir été victorieuse en plusieurs combats, pour l’instruction des fidèles, elle vint à Séleucie, où elle reposa en paix. Les Saints Pères lui ont décerné les plus grands éloges. » 

   Il serait fastidieux de faire une liste exhaustive de tous les Pères et Docteurs de l’Eglise qui ont fait les éloges de Sainte Thècle et qui ont recommandé aux fidèles de se confier en son intercession. Honorée, depuis la plus haute antiquité, du titre de protomartyre, parce qu’elle fut la première femme à subir des supplices pour le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en particulier ceux des flammes et de l’exposition aux fauves, sans toutefois en mourir, elle est aussi vénérée, par les chrétiens d’Orient, comme égale aux Apôtres, en raison du zèle avec lequel elle seconda Saint Paul et se dépensa avec une générosité sans pareille pour la diffusion de la vraie foi.

   Malheureusement, comme pour un certain nombre d’autres parmi les plus illustres saints des premiers siècles, le rationalisme et le modernisme ont combattu le culte de Sainte Thècle, semant le doute sur les faits les plus fameux de son histoire.
C’est en raison même de ces attaques modernichones contre le culte de Sainte Thècle, que nous publions ci-dessous quelques prières en son honneur, afin de rendre plus facile le recours à sa puissante intercession, qui s’est manifestée de manière éclatante et de très nombreuses fois dans l’histoire de la Sainte Eglise.

Statuette de Sainte Thècle

A – Prière pour demander la grâce d’être forts dans la foi à l’exemple de Sainte Thècle :

   Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, donnez-nous, dans l’adversité, la force que Vous avez accordée à Sainte Thècle, de sorte que, au milieu de l’incrédulité de ce monde qui s’éloigne de Vous, nous puissions être des témoins de la foi véritable, révélée par Jésus-Christ, Votre Fils et Notre-Seigneur. Ainsi soit-il !

B – Prière pour demander à Dieu par l’intercession de Sainte Thècle la victoire sur les tentations et le péché :

   O Dieu, qui avez délivré Sainte Thècle, Votre vierge et martyre, de trois cruels tourments : le bûcher, les fauves et les serpents, je Vous prie pour que, dans Votre miséricordieuse bonté, et par l’intercession de cette vierge invincible, Vous daignez me préserver des atteintes du feu des passions, des morsures de la concupiscence et de toutes les tentations du serpent infernal, afin que, fidèle aux grâces de mon baptême, avec le secours de Votre grâce et soutenu par l’assistance de Sainte Thècle, je parvienne au Ciel pour y recevoir la récompense promise aux élus, par la puissance de la Croix de Jésus-Christ Votre Fils, qui vit et règne avec Vous et le Saint-Esprit pour les siècles sans fin. Ainsi soit-il !

C – Prière à Sainte Thècle pour demander son aide contre les embûches du démon :

   Je vous vénère, ô Sainte Thècle, première martyre de la foi chrétienne, qui, par la force que Dieu dispense, avez été des attraits du monde, des tentations, et des tourments que vous a infligés la malice des hommes.
Glorieuse et invincible martyre, venez aujourd’hui à mon aide : défendez-moi contre les attaques du démon qui veut me perdre, contre les séductions du monde qui me détourneraient de l’observance de la sainte loi de Dieu, contre les pièges insidieux de ma propre nature blessée par le péché toujours trop encline à trahir et à se décourager.
Puissante Sainte Thècle, soyez mon avocate lorsque je viens à faiblir, et obtenez-moi la grâce du repentir et du relèvement : intercédez pour m’obtenir les miséricordes du Seigneur, dès maintenant et à ma dernière heure, pour m’introduire un jour dans la vie éternelle. Ainsi soit-il !

D – Prière pour implorer l’assistance de Sainte Thècle à l’heure de notre mort :

   O très compatissante Sainte Thècle, vous dont la Sainte Eglise depuis la plus haute antiquité, et selon l’exemple même des Pères et des Docteurs, rappelle l’heureuse délivrance de trois horribles supplices pour demander à Dieu l’heureuse délivrance de ceux qui sont à l’agonie, je m’adresse aujourd’hui à vous afin de vous inviter à l’heure de ma mort et pour solliciter votre assistance particulière dans le moment ultime qui pourra décider de mon éternité.
Sainte Thècle, victorieuse en tant de combats, venez alors pour me soutenir dans les derniers assauts que les démons livreront à mon âme et m’affermir dans la foi, l’espérance et la charité, quelque terrible que soit la lutte, quelque douloureuse que soit l’agonie !
Je vous supplie, ô Sainte Thècle, qui avez été ici-bas si zélée pour gagner des âmes à Jésus-Christ, agissez encore pour que la mienne ne soit pas à jamais perdue, et pour qu’avec votre aide miséricordieuse, sans faiblir, je triomphe en la bataille finale et sois admis à partager avec vous le bonheur éternel du Ciel. Ainsi soit-il.

Litanies de Sainte Thècle > ici

Sainte Thècle

2023-114. Où, au jour octave des Sept-Douleurs de Notre-Dame, le Prince Tolbiac dresse un bref compte-rendu de l’été 2023.

22 septembre 2023,
Au Mesnil-Marie : l’octave des Sept-Douleurs de Notre-Dame (double majeur) ;
Mémoire de Saint Maurice et de ses compagnons, légionnaires et martyrs ;
Mémoire du Vendredi des Quatre-Temps d’automne.

Tableau de la Vierge des Sept-Douleurs

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       En ce jour octave des la fête des Sept-Douleurs de la Très Sainte Mère de Dieu, et pour nous attacher toujours davantage à approfondir leur incommensurable mystère, je voudrais commencer par vous proposer l’audition d’une version du célèbre Stabat Mater de Pergolèse que mon papa-moine m’a donnée à écouter pendant cette octave (car l’éducation musicale est elle aussi importante dans la formation d’un chat novice augustinien : n’oubliez pas que notre Bienheureux Père Saint Augustin a rédigé un traité sur la musique), et que nous avons l’un et l’autre fort appréciée.

   Après les deux versions que mon vénéré prédécesseur, feu le Maître-Chat Lully, en avait publiées > ici, en voici une troisième qui émane du très illustre et presque millénaire chœur d’enfants de l’abbaye de Saint Florian (cf. > ici et > ici) : la virtuosité vocale de Christian Ziemski, soprano soliste des petits chanteurs de Saint-Florian, et d’Aloïs Mühlbacher, jeune et remarquable contreténor, nous a véritablement transportés ; une virtuosité qu’ils savent pleinement mettre au service du texte de la sublime séquence de cette Messe de la Compassion de Notre-Dame :

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   Mais avec cette octave de Notre-Dame des Douleurs, nous disons au revoir à l’été : la fête de Saint Matthieu, hier, conformément au dicton populaire, a bien semblé en être les adieux !

   Les couleurs de la végétation ont commencé à changer, les jours raccourcissent considérablement, les températures baissent : voici l’automne !
Je profite donc de notre entrée dans une nouvelle saison pour vous dresser un rapide compte-rendu de celle qui vient de s’achever : ce ne sera pas très long puisque, en réalité, l’état de santé de Frère Maximilien-Marie l’a contraint à limiter à l’extrême ses activités ou participations à des manifestations extérieures. De ce fait, je n’ai en définitive à vous énumérer que des cérémonies : le 1er juillet, pour la fête du Très Précieux Sang, l’un de nos amis prêtres est venu fêter ici son trentième anniversaire d’ordination sacerdotale ; le 11 août, il y a eu la fête de notre chère Sainte Philomène ; le 25 août, la fête de Saint Louis ; et enfin, ce 15 septembre, celle des Sept-Douleurs de Notre-Dame, fête patronale de notre Mesnil-Marie (cf. > ici).
L’unique « sortie » à laquelle notre Frère a participé, a été le 14 juillet, à La Louvesc : la traditionnelle journée contre-révolutionnaire organisée par le Cercle Légitimiste du Vivarais mettant cette année l’accent sur le rôle de Saint Jean-François Régis (cf. > ici), comme préparation spirituelle des populations vellaves et vivaroises à la résistance à l’impiété révolutionnaire.

   Je me contenterai maintenant d’illustrer ce bref compte-rendu de quelques photographies qui m’ont paru particulièrement belles, prises lors des cérémonies dans notre chapelle.

Chasuble rouge avec Agneau de Dieu - 1er juillet 2023

Chasuble rouge à l’Agneau de Dieu

Per intercessionem beati Michaelis archangeli - 15 septembre 2023

Per intercessionem beati Michaelis archangeli, stantis a dextris altaris incensi…
incensum istud dignetur Dominus benedicere…

Epiclèse - 1er juillet 2023

Hanc igitur oblationem servitutis nostrae…

Per ipsum et cum ipso et in ipso - 1er juillet 2023

Per ipsum, et cum ipso et in ipso…

Pendant les purifications - 15 septembre 2023

Pendant que le prêtre se trouve du côté de l’épître lors de la purification du calice

Motif central du dos de la chasuble de Notre-Dame de Compassion

Motif central au dos de la chasuble réalisée spécialement pour les deux fêtes de
Notre-Dame de Compassion 

    Voilà donc, mes bien chers Amis, ma modeste chronique de ce jour : qu’elle vous soit surtout le témoignage de notre profonde et amicale union dans la prière et dans l’offrande, afin que cet automne qui commence soit une saison de croissance spirituelle et de plus grande ferveur, en répondant avec toujours plus de générosité aux appels des divins Cœurs de Jésus et Marie…

Tolbiac.

Tolbiac septembre 2023

 

2023-113. Les premiers samedis du mois au Mesnil-Marie :

     « Vois, ma fille, mon Cœur entouré des épines que les hommes m’enfoncent à chaque instant, par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui,

- pendant cinq mois, le premier samedi,
- se confesseront,
- recevront la sainte Communion,
- réciteront un chapelet
- et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant sur les quinze mystères du Rosaire
- en esprit de réparation,

je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme.»

Paroles de la Bienheureuse Vierge Marie à Sœur Lucie, le 10 décembre 1925.

Statue de Notre-Dame de Fatima avec Cœur apparent - détail

Il est désormais possible de répondre aux demandes de Notre-Dame
au Mesnil-Marie même,

grâce à la venue mensuelle de l’un de nos amis prêtres (*)

(*) sauf si les conditions climatiques rendent les routes dangereuses

- A 14 h 30 : enseignement pour approfondir le message de Notre-Dame de Fatima.
- A 15 h 15 : récitation du chapelet et méditation conformément à la demande de Notre-Dame.
- A 16 h 30 : Sainte Messe.
- De 14 h 30 à 16 h 30 : possibilité de se confesser.

Coeur douloureux et immaculé de Marie

Note importante :   

   En outre, pour ceux qui désirent apporter une aide concrète au Refuge Notre-Dame de Compassion, ces mêmes premiers samedis du mois, à partir de 9 h du matin : travaux et services…
Il y en a pour tous les âges et pour toutes les forces, pour toutes les capacités et tous les talents (couture ou bricolages divers, entretien à l’intérieur ou à l’extérieur, travaux de terrassement ou jardinage, préparatifs des chantiers futurs… etc.). Ces quelques heures de bénévolat s’achèveront  par le repas partagé.

Merci de bien vouloir nous signaler votre présence et vos domaines particuliers de compétence.

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