Archive pour la catégorie 'Commentaires d’actualité & humeurs'

2023-66. Bon signe, bon signe !

Comme les autres mois, nous pensons utile aux lecteurs de ce blogue de leur reproduire ci-dessous la lettre mensuelle de la Confrérie Royale.

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale

- 25 mai 2023 -

Blason de la Confrérie Royale

« Bon signe ! Bon signe ! »

« (…) Affermissant les âmes des disciples,
les exhortant à persévérer dans la foi,
et disant que c’est par beaucoup de tribulations
qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu.»
(Actes des Apôtres, XIV, 21)

Messieurs les Chanoines,
Mes Révérends Pères et Frères,
Messieurs les Abbés,
Chers Membres et Amis de la Confrérie Royale,

       Ce huitième pèlerinage annuel dans la cité sainte du Puy-en-Velay, à l’occasion du dernier « pont » de l’Ascension, a réuni un groupe fervent de pèlerins, pas très nombreux, mais fort édifiants. Nous devons rendre grâces à Dieu pour l’heureux déroulement de ce pèlerinage, et nous ne doutons pas qu’il aura des retombées de grâces, pour les personnes présentes, pour ceux qui, étant empêchés de venir, nous avaient recommandé leurs intentions, pour toute la Confrérie Royale, et – bien sûr – pour notre Souverain légitime, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, ainsi que pour la France, même si, pour l’heure – hélas ! – nous assistons plutôt au déchaînement des forces du mal et aux efforts décuplés des ennemis, toujours à l’œuvre, du Trône et de l’Autel.

    Sans vouloir majorer en quelque manière ce qui ne mérite pas de l’être, je dois toutefois signaler à tous nos membres que notre pèlerinage a suscité quelques remous de surface localement : des vaguelettes sur la mare aux canards.
Un article, publié sur Internet par un organe local d’information la veille même de notre arrivée, intitulé « Les fous du Roi reviennent au Puy-en-Velay », signalait notre pèlerinage, avec une évidente mauvaise intention : celle de lui nuire en lui suscitant des oppositions. Nous avons d’ailleurs découvert à cette occasion (nous l’avions ignoré jusqu’alors) que ce même site nous avait déjà signalés en juin 2022, et que la Licra (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) avait alors tenté d’intimider – avec un certain succès – le directeur d’un établissement dans lequel nous étions logés lors de précédents pèlerinages, mais où toutefois nous n’avions plus sollicité d’hébergement en 2022. Dans la foulée du sus évoqué site Internet, le vendredi matin, un organe de la presse papier publiait à son tour un petit article, un peu moins hostile, à notre pèlerinage.
Je préfère ne pas épiloguer sur l’action de ces trublions, qui ne nous ont jamais contactés et se contentent de critiquer en se fondant sur les seules bases de leur ignorance et de leurs idéologies, mais je suis disposé à communiquer aux membres et amis de la Confrérie qui écriront pour les demander, les liens vers ces articles, s’ils désirent en faire la lecture.
L’un des effets visibles de ces publications a été de constater qu’en quelques endroits de la ville du Puy, des autocollants, aussi laids qu’agressifs, avaient été apposés pour s’opposer à notre présence.
Il n’y a, en définitive, en tout cela rien qui doive nous étonner ou nous effrayer : « Si le monde vous hait, sachez qu’il M’a eu en haine avant vous. Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes point du monde, et que Je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que Je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… » (Jean, XV, 18-20a).

   En revanche, il peut être spirituellement intéressant, voire fructueux, de tirer quelques réflexions et d’approfondir certains points de ces récents événements. C’est à cela que je vous invite ci-dessous :

   1) Si, sur cette terre, et particulièrement en notre Occident déchristianisé et apostat, il se trouve beaucoup d’hommes (jusque dans les rangs des catholiques) qui doutent de la puissance et de l’efficacité de la prière, Satan, lui, y croit fermement.
Il est donc parfaitement dans sa logique de s’agiter pour empêcher la prière. L’ennemi de notre salut déploiera de nombreuses industries pour nous détourner de la prière individuelle, lorsque nous décidons de prendre un temps d’oraison ou de réciter le saint rosaire, par exemple, en suscitant, juste à ce moment-là, de prétendues urgences visant à nous faire différer ou annuler ce temps de prière. Il en est de même pour nos modestes pèlerinages de la Confrérie Royale : l’ennemi de l’ordre social chrétien et du salut de la France, multiplie les oppositions et contrariétés afin de les empêcher.
C’est finalement un bon signe ; le signe qu’ils contrarient ses plans de haine et de perdition. Lorsque nous comprenons bien cela, une seule conclusion s’impose : tenir bon et continuer ! 

   2) Ce même constat doit être établi au sujet du lieu de ce pèlerinage annuel qui commence au jour de l’Ascension.
Nous avons déjà exposé à de nombreuses reprises les motifs qui ont présidé au choix de la ville sainte du Puy-en-Velay : premier lieu d’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu sur le sol de ce qui deviendra la France, promesses faites par elles, place de ce pèlerinage dans l’histoire du Royaume de France et dans celle de la spiritualité (notamment par le moyen des saints qui sont venus en ce lieu et des grâces qu’ils y ont reçues… etc.).
Il y a de nombreux lieux de pèlerinages et sanctuaires sur le sol de France, qui retiennent l’attention des Légitimistes en général et de la Confrérie Royale en particulier : nous ne les dédaignons absolument pas et – cela aussi a toujours été dit à l’attention de ceux qui veulent bien l’entendre – les prêtres et religieux de la Confrérie Royale sont tout disposés à y organiser des pèlerinages, en collaboration avec les Légitimistes de ces provinces.
Toutefois, nous n’abandonnerons pas le pèlerinage du Puy, quelles que soient les oppositions qu’il suscite. Pour ce qui concerne le choix de ce lieu aussi, l’adversité et les contrariétés sont un bon signe ! Ce n’est pas parce que les ennemis de la Tradition catholique et monarchique du Royaume veulent occuper tout le terrain, que nous sommes décidés à le leur céder.

   3) Ce qui provoque les cris horrifiés et les virulentes critiques de ceux qui voudraient empêcher notre pèlerinage, c’est ce qui constitue l’essence même de notre Confrérie Royale : prier pour le Roi légitime et pour une authentique restauration de la monarchie capétienne traditionnelle. Le trône de Saint Louis et la foi de Saint Louis !
Cela déchaîne les sarcasmes et l’antagonisme de tous ceux qui haïssent la doctrine traditionnelle de l’Eglise, la morale traditionnelle de l’Eglise, la liturgie traditionnelle de l’Eglise ? Bon signe ! Bon signe !
Il serait au contraire de très mauvais augure d’être soutenus, loués et encouragés, par tous les thuriféraires d’une prétendue modernité qui a renié la Révélation chrétienne et la morale chrétienne, et qui applaudit et défend toutes les déviances politiques et sociétales, spirituelles et morales…

   Qu’ajouter en conclusion ?
Simplement qu’il est plus que jamais important que chacun des membres de la Confrérie Royale se renouvelle dans la ferveur et le zèle, que – combattant toute forme de routine et de découragement – chacun prenne de plus généreuses résolutions pratiques et concrètes pour faire connaître la Confrérie Royale et y attirer de nouveaux membres, et que, dès à présent, chacun fasse tout son possible pour prendre part à ses activités (en particulier le pèlerinage au Puy-en-Velay en 2024) !

   Je vous remercie de bien vouloir recevoir ces réflexions et cet appel en vos cœurs devant Dieu et en présence de notre très douce Mère céleste, et vous demande de bien vouloir prier pour moi qui de par ma charge priorale doit à l’exemple des saints apôtres « affermir les âmes des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu » (cf. Act. XIV, 21).

Votre très humble et dévoué serviteur,
in Corde Jesu & Mariae.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

Le Puy en Velay ville sanctuaire

Le Puy-en-Velay, ville sanctuaire

2023-57. Où, à propos de la fête du Bienheureux Simon de Todi, on évoque les fautes contre le huitième commandement si fréquentes chez les fidèles et dans le clergé lui-même.

20 avril,
Dans l’Ordre de Saint Augustin, fête du Bienheureux Simon de Todi ;
Anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Alphonse II de France (cf. > ici, et > ici).

Bienheureux Simon de Todi

Représentation récente du Bienheureux Simon de Todi

       L’extraordinaire fécondité spirituelle du grand Saint Augustin, se vérifie tout particulièrement par les innombrables fruits de sainteté qui se sont développés dans les familles religieuses vivant sous la Règle qu’il a laissée, magnifique héritage de l’expérience spirituelle vécue par le célèbre converti – et par ses proches – dès avant son baptême, le 24 avril 387 (cf. ce que nous en avons écrit > ici).
En France, l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, dont les couvents étaient assez nombreux sous l’Ancien Régime, ne s’est jamais véritablement remis de la grande révolution, si bien que (hélas !), la grande majorité des catholiques français de cette première moitié du XXIème siècle, même dans les milieux fervents et instruits, ne sait pas grand chose de cet Ordre, qui subsiste pourtant heureusement en bien d’autres pays, ni des grands saints qu’il a donné à la Sainte Eglise.

   Le Bienheureux Simon de Todi est l’une de ces magnifiques figures de sainteté, dont le jour de la fête nous fournit l’occasion de faire une brève présentation.
Simon Rinalducci est né à Todi (province de Pérouse, en Ombrie), aux alentours de 1260. On ne sait pratiquement rien de son enfance et de son adolescence.
Vers 1280 il entra dans l’Ordre des Ermites de Saint Augustins, chez lesquels il fit ses études et fut ordonné prêtre : dès lors il est connu comme un théologien brillant et un excellent prédicateur. Il exerce la fonction de lecteur (terme par lequel on désigne alors, dans certains ordres religieux, celui qui donne les leçons de théologie) dans plusieurs couvents, puis il est désigné comme prieur de monastère, et enfin nommé prieur provincial d’Ombrie, ce qui l’amène donc à visiter les monastères de l’Ordre et à prendre les décisions pour que la discipline et la ferveur y soient non seulement observées, mais qu’elles y croissent en intensité et profondeur.

   Or nous savons bien que, même dans les milieux religieux – où l’on est supposé rechercher avec ardeur la perfection morale, tendre loyalement  à la sainteté et vivre plus qu’ailleurs dans la charité fraternelle -, le démon s’efforce d’introduire des éléments de dissension et de trouble.
Les responsabilités confiées au Frère Simon de Todi dans le gouvernement de l’Ordre, et les exigences de son gouvernement suscitèrent fatalement des jalousies et des mécontentements chez certains religieux moins fervents…
C’est ainsi qu’à l’occasion du chapitre général de Rimini, en 1318, plusieurs religieux calomnièrent le Père Simon, qui n’avait pu venir à ce chapitre : les supérieurs reçurent ces accusations (dont la teneur n’a pas été conservée par l’histoire) comme des faits avérés, sans chercher à les vérifier ni à les approfondir : ces accusations eurent évidemment des conséquences, tant pour la réputation que pour l’apostolat du Bienheureux qui fut relevé de ses fonctions et éloigné d’Ombrie, mais refusa toujours de se justifier, comme l’y exhortaient certains bons religieux qui savaient que tout cela n’était que le produit de la jalousie et de la méchanceté. Il ne se plaignit pas non plus, acceptant l’épreuve avec sérénité et esprit surnaturel, disant que Notre-Seigneur avait souffert bien davantage et de bien plus cruelle manière.

   Il fut alors envoyé à Bologne, où il exerça avec brio son ministère de prédication, convertissant et ramenant dans le bercail de la Sainte Eglise un très grand nombre de brebis égarées.
Il s’y montra aussi un exemple d’humilité et d’obéissance, malgré l’évidente injustice qui le frappait. Sa patience et son abnégation touchèrent au plus profond un très grand nombre d’âmes, et Dieu lui accorda des faveurs surnaturelles signalées, parmi lesquelles le don d’accomplir plusieurs miracles.
Les évêques se réjouissaient des heureux fruits de la prédication du 
Père Simon de Todi dans leurs diocèses, ce qui accrut le rayonnement de l’Ordre et favorisa des fondations de monastères.

   Le Bienheureux Simon de Todi rendit son âme à Dieu à Bologne le 20 avril 1322, dans le couvent Saint Jacques le Majeur où sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage et de miracles : selon le témoignage du Bienheureux Jourdain de Saxe, il avait prophétisé le jour de sa mort.
Durant les trois années qui suivirent son trépas, trois notaires différents recensèrent cent-trente-six miracles obtenus sur sa tombe.
Son culte fut confirmé le 19 mars 1833 par le pape Grégoire XVI, et la basilique Saint Jacques le Majeur de Bologne, encore aujourd’hui desservie par les Augustins, conserve toujours ses restes vénérés.

Basilique Saint Jacques le Majeur à Bologne - intérieur

Bologne : intérieur de la basilique Saint Jacques le Majeur

       Malheureusement, et on ne peut pas y penser sans une très grande peine, le huitième commandement de Dieu, qui interdit le mensonge, les atteintes à la réputation et à l’honneur d’autrui (par la médisance, la diffamation, la calomnie, les jugements téméraires, les propos insidieux et les ragots), le faux témoignage et le parjure, est l’un de ceux qui est le plus malmené et sur lequel les fidèles semblent le moins sensibilisé de nos jours : à l’intérieur même du clergé – de la même façon que cela s’est passé jadis pour le Bienheureux Simon de Todi, ainsi que cela a été raconté ci-dessus – on peut fréquemment constater des fautes multiples contre ce commandement de Dieu, soit par frivolité soit par jalousie et méchanceté.
Il n’est même pas rare que des supérieurs ecclésiastiques, voire des organes de communication officiels de diocèses, donnent ce mauvais exemple et se fassent les colporteurs de telles graves injustices.
Il semble donc important de rappeler (la répétition n’est-elle pas la mère de la pédagogie ?) en ce jour l’enseignement pérenne de l’église sur le huitième commandement et les fautes que l’on commet contre lui. A cette fin, nous recopions ci-dessous le passage du Catéchisme de Saint Pie X qui le concerne :

Extrait du catéchisme de Saint Pie X : Le huitième commandement.

   Question : Que nous défend le huitième commandement : « Tu ne diras pas de faux témoignage » ?
Réponse : Le huitième commandement : Tu ne diras pas de faux témoignage, nous défend de déposer faussement en justice. Il nous défend encore la diffamation ou médisance, la calomnie, la flatterie, le jugement et le soupçon téméraires et toute sorte de mensonge.

   Q. : Qu’est-ce que la diffamation ou médisance ?
R. : La diffamation ou médisance est un péché qui consiste à manifester sans un juste motif les péchés et les défauts d’autrui.

   Q. : Qu’est-ce que la calomnie ?
R. : La calomnie est un péché qui consiste à attribuer méchamment au prochain des fautes et des défauts qu’il n’a pas.

   Q. : Qu’est-ce que la flatterie ?
R. : La flatterie est un péché qui consiste à tromper quelqu’un en disant faussement du bien de lui ou d’un autre, dans le but d’en retirer quelque avantage.

   Q. : Qu’est-ce que le jugement ou soupçon téméraire ?
R. : Le jugement ou le soupçon téméraire est un péché qui consiste à mal juger ou à soupçonner de mal le prochain sans un juste motif.

   Q. : Qu’est-ce que le mensonge ?
R. : Le mensonge est un péché qui consiste à affirmer comme vrai ou comme faux, par des paroles ou par des actes, ce qu’on ne croit pas tel.

   Q. : De combien d’espèces est le mensonge ?
R. : Le mensonge est de trois espèces : le mensonge joyeux, le mensonge officieux et le mensonge pernicieux.

   Q. : Qu’est-ce que le mensonge joyeux ?
R. : Le mensonge joyeux est celui dans lequel on ment par pure plaisanterie et sans faire tort à personne.

   Q. : Qu’est-ce que le mensonge officieux ?
R. : Le mensonge officieux est l’affirmation d’une chose fausse pour sa propre utilité ou celle d’un autre, mais sans qu’il y ait de préjudice pour personne.

   Q. : Qu’est-ce que le mensonge pernicieux ?
R. : Le mensonge pernicieux est l’affirmation d’une chose fausse qui fait tort au prochain.

   Q. : Est-il permis de mentir ?
R. : Il n’est jamais permis de mentir ni par plaisanterie, ni pour son propre avantage ni pour celui d’autrui, car c’est une chose mauvaise par elle-même.

   Q. : Quel péché est le mensonge ?
R. : Quand le mensonge est joyeux ou officieux, c’est un péché véniel ; mais s’il est pernicieux, c’est un péché mortel si le préjudice causé est grave.

   Q. : Est-il toujours nécessaire de dire tout ce qu’on pense ?
R. : Non, cela n’est pas toujours nécessaire, surtout quand celui qui vous interroge n’a pas le droit de savoir ce qu’il demande.

   Q. : Pour celui qui a péché contre le huitième commandement suffit-il qu’il s’en confesse ?
R. : Pour celui qui a péché contre le huitième commandement, il ne suffit pas qu’il s’en confesse ; il est obligé de rétracter ce qu’il a dit de calomnieux contre le prochain, et de réparer du mieux qu’il le peut les dommages qu’il lui a causés.

   Q. : Que nous ordonne le huitième commandement ?
R. : Le huitième commandement nous ordonne de dire quand il le faut la vérité, et d’interpréter en bien, autant que nous le pouvons, les actions de notre prochain.

   Puisse donc le Bienheureux Simon de Todi, fêté ce 20 avril, ancrer profondément ces divines vérités en nos âmes, nous assister pour que nous évitions comme la peste de tomber nous-mêmes en semblables fautes, et nous venir en aide pour supporter avec patience, à son exemple, les atteintes à notre réputation et à notre honneur que nous font subir les diffamateurs, médisants et calomniateurs qui ne manquent jamais de se manifester dès lors que l’on chatouille un peu leur autosuffisante médiocrité.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.       

Albrecht Dürer - la calomnie

La calomnie (gravure d’Albrecht Dürer)

2023-54. « La fête de Pâques, porteuse d’un message d’espoir contenu au cœur de la religion catholique, et qui délivre une espérance universelle, promise à tous les peuples en général et à chaque homme en particulier. »

Saint Jour de Pâques de l’an de grâce 2023.

Trois lys blancs

       Dans une tribune libre, publiée dans l’hebdomadaire « Marianne » paru à la date du Vendredi Saint 7 avril 2023 (source > ici), Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, analyse les différentes crises, diplomatique et sociale, qui touchent l’Hexagone. Pour Sa Majesté, la France a besoin d’un renouveau social et moral. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir que, depuis plusieurs mois déjà, des revues, qui – dans leurs principes fondateurs et leurs orientations politiques – ne sont pas, loin s’en faut, des organes de presse monarchistes, donnent la parole à notre Souverain légitime, lui donnant ainsi une audience nationale qui dépasse largement celui des publications légitimistes. Dans la joie et la lumière du Seigneur Ressuscité, méditons et approfondissons les paroles sages et fortes de Sa Majesté.

Monseigneur le Prince Louis de Bourbon duc d'Anjou

Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou,
de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX

   Le printemps s’ouvre sur la fête de Pâques, porteuse d’un message d’espoir contenu au cœur de la religion catholique, et qui délivre une espérance universelle, promise à tous les peuples en général et à chaque homme en particulier. Elle nous pousse à croire qu’après chaque crépuscule, après chaque nuit, si longue et pénible soit-elle, une aube revient, plus éclatante à chaque fois. Croyant ou non, n’avons-nous tous pas besoin d’un tel message, d’un tel espoir dans des temps qui peuvent nous apparaître bien difficiles ?

   Néanmoins, l’espérance ne naît pas de nulle part. Il faut des forces vives, des actions authentiques et de véritables réalisations pour la susciter et lui donner sa force. Ainsi, notre chère France peut retrouver la force qu’elle semble avoir perdue seulement si des hommes et des femmes sont résolus à agir et à adopter des comportements moraux authentiques mus par la recherche du bien commun et de la justice. La crise sociale et les revers diplomatiques que la France essuie manifestent les difficultés du pouvoir à y parvenir. N’est-il pas temps de renouer avec un système capable de les guider sur cette voie ô combien nécessaire ?

Surmonter la crise

   Héritier d’une tradition millénaire, je sais au plus profond de moi qu’il n’y a pas de crise, pas de situation politique que la France n’ait su surmonter. Et une fois encore, je suis convaincu qu’existent des solutions pour bâtir l’avenir de notre pays dès lors qu’il n’est pas guidé par l’idéologie, mais abordé en termes de réalités, celles des hommes et du sol, et dans cette recherche du bien commun.

   Sur le plan international, alors que la guerre s’étend des portes de l’Europe à de multiples territoires, il devient chaque jour plus nécessaire que la France s’impose à nouveau en puissance médiatrice, capable de faire revenir une paix à laquelle nous aspirons tous. Cette paix à construire ne doit pas être seulement une cessation des opérations militaires, mais également une véritable entreprise de justice et de vérité, fondée sur les leçons du passé ainsi que sur la volonté profonde de bâtir un avenir pacifique. Plus que tout autre continent, l’Europe sait à quel point des paix qui s’écartent de ces principes ne sont que des cendres sous lesquelles couvent des braises ardentes promptes à se rallumer.

   Or, il est du devoir de notre pays d’être cette puissance diplomatique influente, capable d’apporter la paix là où les évènements l’imposent. Cela est aussi essentiel à la France qu’aux autres nations du monde. Sur le plan social, le dialogue basé sur un réel désir d’écoute et de compréhension, semble plus que jamais être la solution la plus constructive face aux démonstrations d’autoritarisme qui développent des rancœurs et cristallisent les antagonismes. Et il ne me semble pas vain de répéter que les gouvernants ne doivent jamais perdre de vue le bien de leurs peuples. Ces derniers ne sont ni à ignorer, ni à brusquer mais à écouter et à comprendre. Aucune pression, si puissante soit-elle, ne doit surseoir à ce principe. Et pourtant, cette fameuse réforme des retraites apparaît comme étant plus motivée par des logiques comptables que par un réel souci du bien commun.

Besoin d’une politique sociale

   Une fois de plus, la monarchie se révèle être, en creux, d’une modernité criante face aux problèmes actuels. De fait, le roi n’est l’homme d’aucun parti, d’aucun lobby, notamment financier, puisqu’il ne doit son trône à personne si ce n’est à sa naissance et à la providence. Cette autorité conférée qui échappe aux trafics des hommes, est la garantie d’une politique complètement indépendante, tournée vers le seul bien des peuples et du pays. Grâce à ce principe, la monarchie a toujours tenté d’apporter les remèdes aux maux sociaux qui rongeaient notre pays à différentes époques, du Livre des Métiers de Saint Louis aux préoccupations sociales de Charles X pour la classe ouvrière en formation. Et même en exil, les aînés de la maison de Bourbon ont eu soin d’être attentifs à la question sociale en France. Mon ancêtre, le Comte de Chambord (1820-1883) avait, ainsi, plus que bien des hommes politiques de son temps, senti la nécessité de protéger le peuple français des dangers de la société matérialiste et libérale qui se mettait en place.

   En 2018, j’avais déjà soutenu la profonde détresse du peuple français exprimée dans le mouvement social d’alors devant lequel le pouvoir est demeuré aveugle, cherchant des règlements uniquement matériels alors que les Français attendaient également de la considération. Aujourd’hui, je réitère ma profonde solidarité avec ceux qui souffrent, qui se sentent abandonnés et négligés. La violence à l’œuvre est évidemment à condamner, mais n’est-elle pas la manifestation profonde d’un dysfonctionnement majeur des institutions démocratiques qui auraient dû permettre de canaliser une violence symbolique sans laisser libre place aux voyous qui ne sont là que pour semer le chaos ?

   La France a, par le passé, séduit bien des fois les autres pays en matière de politique sociale. Durant la deuxième moitié du XXe siècle, elle était d’ailleurs devenue une référence, tant son système social démontrait son efficacité en matière de soins, de prévoyance et d’assistance. J’ose même dire que la politique sociale française fait désormais partie des emblèmes et des fiertés de notre pays et qu’elle est constitutive de son identité contemporaine. Il ne faut donc pas laisser dépérir cet héritage. À nouveau, les Français ont besoin d’une politique sociale pour le XXIe siècle, basée sur le long terme et sur les réalités de notre époque, et non de mesures vexatoires et expéditives. Tout est une question de volonté partagée.

Puiser dans l’histoire

   Les troubles autour de la réforme des retraites ne sont sûrement qu’un prétexte à une protestation d’une portée plus générale de nos compatriotes qui souffrent de vivre dans un système qui n’est plus adapté aux conditions économiques et sociales du siècle qui s’ouvre. Il est un devoir impérieux d’assurer à tous les Français qui travaillent les conditions nécessaires d’une subsistance digne qui prend en compte les nouvelles réalités qui s’écrivent tant en termes de mondialisation des échanges que d’innovations technologiques qui en sont encore à leurs balbutiements, et que de transformation dans le rapport au travail. Il s’agit seulement ici d’une œuvre de justice qu’un État doit à son peuple.

   Il est temps que la France retrouve, en puisant dans le meilleur des racines de son histoire, la volonté d’agir pour construire un avenir qui lui soit à la fois plus favorable au plan social comme à l’échelle internationale. C’est à ces conditions que la France contribuera à nouveau à façonner les destinées du monde. Que la fête de Pâques soit l’occasion de redonner l’espérance que je désire ardemment voir animer le cœur de chaque Français.

Louis

grandes armes de France

2023-53. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac vous rapporte comment, au Mesnil-Marie, on est entré avec une grande ferveur dans la Semaine Sainte.

Lundi Saint 3 avril 2023 au soir.

Tolbiac sous les bancs de l'oratoire

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Vous vous en souvenez, je pense, je ne suis qu’un tout jeune chat et je ne suis arrivé au Mesnil-Marie que le 16 mai 2022 (cf. > ici) : c’est donc pour la première fois de ma vie de chat monastique que j’assiste aux cérémonies de la Semaine Sainte.
Mon papa-moine, pendant tout le Carême, m’a expliqué beaucoup de choses sur le péché et sur le grand mystère du salut, sur l’Incarnation du Verbe de Dieu qui a été accomplie en vue de la Rédemption par la Croix, Croix sur laquelle le Fils éternel devenu le « Fils de l’homme » a offert Sa vie en sacrifice… Bref ! toutes ces choses extraordinaires qui intéressent aussi les chats (puisque nous faisons partie de cette création qui attend avec ardeur la manifestation des enfants de Dieu et qui gémit dans l’attente de son affranchissement de la servitude dans laquelle l’a plongée le péché de l’homme – cf. Rom. VIII, 19-23) et que les catholiques apprennent normalement au catéchisme.

   Je parle évidemment d’un vrai catéchisme catholique, dont l’enseignement fondé sur la divine Révélation et sur la Tradition reçue des Apôtres, est nécessairement pérenne – comme le sont par exemple le « Catéchisme du concile de Trente » ou le « Catéchisme de Saint Pie X » - et non de ces ersatz de catéchismes, édulcorés et dénaturés, que l’on a malheureusement vu se répandre abondamment dans les diocèses et les paroisses depuis quelque soixante ans ; de pseudo catéchismes qui n’ont fait que diffuser des notions confuses et, en définitive, n’ont contribué qu’à occulter la Vérité intangible.
L’enseignement de la Vérité révélée confiée par Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même à la Sainte Eglise catholique, en effet, ne peut être sujet à des variations et des changement au gré des
 modes humaines et en dépendance des délires d’ecclésiastiques transformés en girouettes oscillant au gré des vents intellectuels qui n’ont rien de commun avec le « souffle de l’Esprit-Saint », n’en déplaise à un certain cardinal, placé par l’actuel occupant du trône pontifical à la tête du « Dicastère pour le culte divin » - qui fut jadis la « Sacrée Congrégation des Rites » -, lequel cardinal a tenu il y a peu à ce sujet des propos formellement hérétiques !

Oratoire du Mesnil-Marie dimanche des Rameaux 2023

   Mais j’arrête là ma « charge » contre ces faux prophètes de la prétendue modernité et j’en reviens à mon propos initial : j’assiste donc pour la première fois aux cérémonies de la Semaine Sainte.

   Depuis le samedi de la quatrième semaine de Carême, auquel est donné le nom de « Sitientes » (qui est le premier mot de l’introït de la Sainte Messe de ce jour), notre oratoire, que le violet de l’autel et l’absence d’ornementation rendait déjà un peu austère, a pris un aspect encore plus grave lorsque les crucifix, statues et tableaux ont été recouverts des voiles violets prescrits par les rubriques.

   Et voici que la veille de ce dimanche des Rameaux, nous avons vu arriver en notre petit hameau les autres membres du Chapitre de Saint Remi (dont je vous rappelle que Frère Maximilien-Marie est chanoine, nonobstant les propos diffamatoires répandus à ce sujet) ainsi qu’un tout petit nombre de membres de l’Ordre de Saint Remi, qui sont venus vivre, dans le calme et la quasi solitude de notre ermitage, cette semaine la plus importante de l’année liturgique.

Croix de la procession des Rameaux

   J’ai donc pu assister aux préparatifs minutieux de la sacristie, et j’ai vu pour la première fois une procession des Rameaux.

   Bien que le temps fût plutôt à la pluie ce dimanche matin 2 avril, les faibles averses intermittentes n’ont pas empêché le bon déroulement de cette procession : modeste par la taille, mais grande par la ferveur.

   J’étais émerveillé par la sévère beauté de la chape violette, faite d’un beau velours de soie, brodé de fils d’or…

chape violette

   … et j’ai bien aimé aussi la chasuble, avec ses fleurs de lys, évocatrices de la royauté du Christ, Fils de David et Roi légitime de la sainte cité de Jérusalem : cette royauté qui ne procède pas de ce monde mais doit s’exercer sur lui, ainsi que l’enseignera Notre-Seigneur à Pilate ; cette royauté que chante l’hymne des vêpres de ce temps de la Passion, qui proclame que « Dieu a régné par le bois : regnavit a ligno Deus » !

chasuble violette fleurdelysée

   Je vous avoue que j’étais très intrigué et attiré par les rameaux bénits.
Lorsque, jeudi dernier, Frère Maximilien-Marie est revenu du sud du Vivarais avec une grande corbeille contenant des branches d’olivier, de laurier et de petites palmes, je n’y avais pas accordé beaucoup d’importance. Certes, comme tous les chats, j’aime bien l’odeur de l’olivier, mais maintenant qu’ils sont bénits, tous ces rameaux me semblent particulièrement intéressants et attrayants : je suis même monté sur l’armoire des reliques, en essayant de me dissimuler derrière la statue de Saint Augustin voilée, pour m’approcher au plus près de la croix de procession – voilée bien sûr – à laquelle est assujettie une petite palme.
J’ai même réussi à l’attraper et je voulais l’emporter (et aussi savoir quel goût elle avait, parce qu’il me semble que les objets bénits sont toujours meilleurs), mais mon papa-moine me l’a reprise en me faisant les gros yeux, et l’a replacée sur la croix de procession…

Tolbiac et la palme bénite de la croix de procession

   Toutefois mes facéties ne nuisent pas à l’ambiance de régularité, de recueillement et de ferveur qui règne en notre Mesnil-Marie : en témoigne cette autre photographie, ci-dessous, prise pendant l’adoration du Très Saint Sacrement, après les vêpres.

   Cela me donne vraiment envie d’être un bon chat-noine moi aussi.
Croyez-vous qu’un jour, en considération de mes efforts et de mon zèle pour le service divin, je serai jugé digne d’avoir une jolie mozette et une belle barrette galonnée de doré ?

Salut du Très Saint Sacrement - dimanche des Rameaux

   Il se fait tard ; je vais donc achever ma petite chronique de ce beau dimanche des Rameaux qui nous a fait entrer dans la Semaine Sainte.
Comme les offices vont être très longs et nos journées très remplies, je ne suis pas certain que j’aurais encore du temps pour vous écrire avant l’octave de Pâques…

   Néanmoins, il y a une chose que je veux vous redire et sur laquelle je veux insister, chers amis bipèdes qui avez l’immense grâce d’avoir été dotés d’une âme créée à l’image et ressemblance de Dieu, et appelée à la vie surnaturelle : profitez vraiment de cette Semaine Sainte pour intensifier votre connaissance des souffrances du Verbe de Dieu incarné, pour communier à Sa Passion rédemptrice, pour Lui tenir compagnie dans les affres de Son agonie à Gethsémani et sur la Croix, pour placer vos pas dans les Siens sur la Voie douloureuse, pour veiller auprès de Lui quand tant d’hommes pensent qu’il est ennuyeux et déplaisant de demeurer auprès de Lui, et – surtout ! – pour L’aimer toujours mieux et davantage, Lui qui vous a tant aimés et qui ne reçoit en retour qu’indifférences, mépris, tiédeur, offenses, outrages, blasphèmes et sacrilèges…

Bonne et très fervente Semaine Sainte !

Tolbiac

Tolbiac veillant le Christ au tombeau

2023-52. La Semaine Sainte selon les rites traditionnels antérieurs aux réformes de 1950-1955.

Philippe de Champaigne : Sainte Face

Philippe de Champaigne (1602-1674) : Sainte Face

Bien chers Amis,

       Ceux qui nous connaissent bien le savent déjà (mais il n’est pas toujours inutile de le rappeler) et ceux qui nous suivent depuis peu l’ont probablement déjà compris, nous portons – à la suite de très grands liturgistes et spécialistes de la crise doctrinale qui ravage la Sainte Eglise, et pour des raisons graves fondées dans la sainte et vénérable Tradition – un regard très critique sur la liturgie prétendument « restaurée » de la Semaine Sainte.
Cette réforme accomplie en deux étapes (1950, puis 1955) sous le pontificat de Pie XII, et parfois à l’encontre de certains des principes énoncés par ce Vénérable Pontife dans son encyclique sur la liturgie « Mediator Dei » publiée le 20 novembre 1947, a véritablement cassé un ordonnancement et une discipline d’environ quinze siècles qui avaient une admirable cohésion parce qu’ils étaient le fruit d’un développement organique.
Ici aussi s’applique la pertinence des remarques de feu le cardinal Domenico Bartolucci qui, dans un entretien que nous avions publié en 2009 (voir > ici), insistait pour dénoncer une prétendue « réforme » accomplie par des idéologues, « hommes arides » (sic), qui n’étaient pas de véritables théologiens catholiques. Relire de temps en temps cet entretien vigoureux est toujours une source de force…

   Je vous renvoie, bien sûr, au petit ouvrage de Monsieur l’abbé Olivier Rioult dont nous avons déjà parlé (cf. > ici) : « La Semaine Sainte réformée sous Pie XII – Bref examen critique », qui est des plus accessibles même pour des fidèles qui n’ont pas une science liturgique et théologique poussée, et  aux doctes publications du Maître Henri Adam de Villiers sur son site « Liturgia » (voir à partir > d’ici).

   Je me répète, j’insiste, et je le ferai encore : la liturgie de la Semaine Sainte telle qu’elle se trouve dans le missel de 1962 (dit de Jean XXIII) utilisé dans la majorité des chapelles et églises où est célébrée la Sainte Messe latine dite traditionnelle, est un cheval de Troie. On y trouve, déjà mis en application, tous les artificieux principes de la réforme qui sera imposée après le concile vaticandeux, et avec les mêmes méthodes.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que, à quelques détails près, dans le missel dit de Paul VI, les rites de la Semaine Sainte sont pratiquement les mêmes que dans le missel de 1962 : point n’était besoin au tristement fameux Monseigneur Bugnini d’intervenir à nouveau sur des rites qu’il avait déjà largement contribué à détruire ou à dénaturer !

   Il vous en souvient peut-être, pour la Semaine Sainte 2018, le Saint-Siège avait autorisé – à certaines conditions (en particulier celle – regrettable – de garder les cérémonies du Jeudi Saint, Vendredi Saint et Samedi Saint le soir, et non à leurs horaires matinaux traditionnels) – de reprendre les rites antérieurs à cette réforme opérée sous Pie XII. Feu le Maître-Chat, qui était du voyage, avait publié dans les pages de ce blogue une série d’articles sur les cérémonies que nous avions vécues cette année-là dans la petite communauté bénédictine qui se trouvait à cette époque à La Garde-Freinet, sur la Côte d’Azur.
Pour des raisons pratiques, vous retrouverez ci-dessous les liens vers ces articles, si vous souhaitez les lire, les relire ou les approfondir.

- La bénédiction des Rameaux, la procession et la Messe solennelle de la Passion > ici
- Les Saintes Messes solennelles des lundi, mardi et mercredi saints > ici
- Les offices des Ténèbres > ici
- La Sainte Messe « in Cœna Domini » le Jeudi Saint > ici
- La cérémonie du « Mandatum » > ici
- L’adoration de la Croix et la Messe des Présanctifiés du Vendredi Saint > ici
- La Vigile Pascale, le Samedi Saint > ici
- L’exhumation de l’Alléluia au matin de Pâques > ici
- La Messe solennelle du Saint Jour de Pâques > ici

   Nota bene :
On trouvera en outre, dans ce blogue, les très sagaces et impertinentes réflexions du Maître-Chat Lully au sujet de la « réforme » du rite du lavement des pieds décidée en 2016 par l’actuel occupant du Trône pontifical pour le missel dit « ordinaire » > ici.

Orazio Gentileschi - Portement de Croix 1553

Orazio Gentileschi (1563-1639) : Portement de Croix

2023-27. « Voici que nous montons à Jérusalem ».

25 février 2023

Lettre mensuelle
aux membres et amis de la
Confrérie Royale

frise fleurs de lys

Rappel :

       Les membres de la Confrérie Royale s’engagent à sanctifier d’une manière particulière le 25 de chaque mois de la manière suivante, en sus des 3 angélus quotidiens qu’ils offrent habituellement en y ajoutant l’oraison pour le Roi extraite du Missel romain : chaque 25 du mois donc, ils redoublent de prières, et offrent avec encore davantage de ferveur qu’à l’accoutumée les exercices de leur devoir d’état ainsi que les peines et les joies de ce jour ; ils travaillent plus méticuleusement à leur sanctification ; et, lorsque cela leur est possible, ils assistent à la Sainte Messe et offrent la sainte communion à l’intention du Roi ; ou bien encore, ils accomplissent quelque petit pèlerinage ou acte de dévotion supplémentaire, offerts à l’intention de Sa Majesté et du Royaume des Lys.
La lettre mensuelle, envoyée à tous les membres ainsi qu’aux amis qui ont manifesté le désir de la recevoir, à l’occasion de ce 25 de chaque mois, est écrite par les prêtres, religieux ou clercs membres de la Confrérie Royale. Le but de cette lettre est de raviver la ferveur et la détermination des membres, en leur proposant des réflexions et des approfondissements, qui sont toujours nécessaires.

entête confrérie royale carême

« Voici que nous montons à Jérusalem » (Matth. XX, 18)

Samedi 25 février,
En la fête de sainte Isabelle de France, sœur de saint Louis IX.

       Au Temps de la Septuagésime, qui précède durant trois semaines la sainte Quarantaine appelée Carême, dom Prosper Guéranger rappelait l’état d’esprit dans lequel nous devions entrer : « Le Chrétien, s’il veut entrer dans l’esprit de l’Église, doit faire trêve à cette fausse sécurité, à ce contentement de soi qui s’établissent trop souvent au fond des âmes molles et tièdes, et n’y produisent que la stérilité. Heureux encore lorsque ces dispositions n’amènent pas insensiblement l’extinction du véritable sens chrétien ! Celui qui se croit dispensé de cette vigilance continuelle tant recommandée par le Sauveur, est déjà sous la main de l’ennemi ; celui qui ne sent le besoin d’aucun combat, d’aucune lutte pour se maintenir et pour cheminer dans le bien, à moins d’avoir été honoré d’un privilège aussi rare que dangereux, doit craindre de ne pas être dans la voie de ce royaume de Dieu qui ne s’enlève que de vive force ; celui qui oublie les péchés que la miséricorde de Dieu lui a pardonnés, doit redouter d’être le jouet d’une illusion périlleuse. Rendons gloire à Dieu, dans ces jours que nous allons consacrer à la courageuse contemplation de nos misères, et venons puiser, dans la connaissance de nous-mêmes, des motifs nouveaux d’espérer en Celui Que nos faiblesses et nos fautes n’ont point empêché de S’abaisser juqu’à nous, pour nous relever jusqu’à Lui » (Septuagésime, chap. III).

   Cette consigne de l’Année liturgique, il n’est pas trop tard pour la mettre en pratique, je vous rassure, d’autant que le Carême proprement dit, c’est-à-dire liturgique (c’est le jeûne quadragésimal qui commence le Mercredi des Cendres), commence ce samedi midi avec les Vêpres anticipées avant le déjeuner. C’est à saint Charlemagne que l’on doit cette mesure disciplinaire, désireux que les domestiques et familiers de sa Cour n’aient pas à attendre la nuit qu’ait pris fin le propre déjeuner de la Cour, en fin de journée.

   Notre prieur a déjà beaucoup écrit et relayé de sermons de Pères de l’Église sur ce si important temps du Carême, et particulièrement sa « pratique » (thème cher également à dom Guéranger) : sachons en profiter et les méditer sérieusement, afin de mettre en œuvre, comme nos aïeux, une véritable pénitence, et non pas un sucre en moins dans le café… « Voici le temps favorable, voici les jours de salut ! » (II Cor. VI, 2) va s’écrier la Liturgie. Ne perdons pas ces grâces que nous prépare le Seigneur.

   Seuls les Orientaux sont encore fidèles à un vrai Carême. L’Occident l’a complètement soit oublié, soit défiguré, même dans « nos milieux » : il semble que ce que beaucoup (même ecclésiastiques) considèrent comme des « pratiques d’un autre temps », se soient réfugié dans les seuls monastères, hormi quelques exceptions de clercs et de laïques mortifiés « dans le monde » selon l’esprit de l’Église.

   Membres de la Confrérie Royale, désireux de – et résolus à – utiliser tous les trésors liturgiques pour faire avancer notre cause, à savoir la deuxième demande du Pater noster, faisons donc jeûner nos corps et prier nos âmes comme jadis les Ninivites. Et Dieu sait que notre pauvre société est dans un état bien plus grave que cette cité syrienne ; pour cela, soyons bien plus désireux d’un résultat miséricordieux que ce pauvre Jonas. Abandonner viande et productions animales, comme nous le rappellent plusieurs fois chaque jour les oraisons liturgiques, pour nous concentrer sur l’Unique Nécessaire (Dieu, est-il besoin de le rappeler ?). Ne les faisons donc pas mentir, ces prières, notamment nous, MM. du Clergé, qui les récitons tant de fois machinalement ; et n’imitons pas le clergé vétérotestamentaire qui proclamait un Messie qu’il fut non seulement incapable de reconnaître à Son Heure, mais qu’il fit ignominieusement périr !

   Comme le disaient les anciens auteurs : le Royaume est un corps (dont le roi est la tête), et l’Église, depuis au moins saint Gélase Ier, voit dans ce corps la partie proprement étatique et temporelle, laïque aussi, de la société (tandis qu’en l’âme se mire l’autorité spirituelle). Un corps mystique à l’image de celui que constitue l’Église. Le corps mystique du Royaume doit pratiquer le jeûne, la prière et l’aumône pour son propre salut. Il est en effet « des démons qu’on ne peut chasser que par le jeûne et la prière » (Matth. XVII, 21) : utilisons donc les bons moyens pour les meilleurs effets, puisque la France est désormais bien plus infestée et possédée que Marie-Madeleine avec ses sept démons.

   « Que Votre règne arrive […] sur la terre comme au Ciel ! » : le règne du Christ vrai roi de France et de son lieutenant « commendataire », pour gloser les paroles de sainte Jeanne d’Arc, selon notre devise tirée des leçons de Matines de son office liturgique : « Ad pristinum regnum restituendum », qui ne dit pas autre chose. Un tel cadeau, une si grande grâce ne méritent-ils pas des efforts redoublés ?

   Rien n’est à négliger, pour « un royaume éternel et universel, royaume de vérité et de vie, royaume de sainteté et de grâce, royaume de justice, d’amour et de paix » (préface du Christ Roi), et précisons : de vraie justice, de véritable amour et de véridique paix. Qui ne peuvent tous trois ne se trouver qu’en la Personne adorable du Seigneur Jésus, et qu’un seul régime (quel mot affreux !) a été capable de confesser sur (et dans) ce sol de France. Osons alors le mot : faisons régime pour un meilleur régime !

   « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Joann. XV, 3). Concentrons-nous, après avoir contemplé notre misère (personnelle comme sociale, historique comme contemporaine), sur Ce Fils d’un Dieu venu tout réparer et « faire toutes choses nouvelles » (Isaïe XLIII, 19 ; Apocalypse XXI, 5). Nouvelles et anciennes en même temps, car re-formées sur le plan de Dieu malheureusement rejeté.

Voici la définition même de la Restauration.
Et notre France en a grand besoin.

+ Abbé Louis de Saint-Taurin

P.S. : Ce 28 février, n’oublions pas dans nos prières M. Pierre Bodin †, ancien président de l’U.C.L.F. et qui était non seulement membre d’honneur mais membre plénier de la Confrérie. Cela fera deux mois que Dieu l’a rappelé à Lui.

armoiries confrérie royale

2023-25. «Vaincre ou mourir», comme une lueur d’espérance.

Mardi de la Sexagésime 14 février 2023,
Commémoraison solennelle de la Passion de NSJC (double majeur) ;
Mémoire de Saint Valentin, prêtre et martyr ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, mémoire de la Bse Christine de Spolète, vierge ;
Anniversaire de la mort du duc de Berry (cf. > ici).

   Ce Lundi 13 février, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, a publié dans « Causeur » une tribune libre dans laquelle, profitant de la publicité que la polémique a donnée au film « Vaincre ou mourir » évoquant l’épopée du Chevalier François-Athanase de Charrette de La Contrie, célèbre héros des « guerres de Vendée », il a élevé le débat en remettant en perspective plusieurs leçons politiques importantes.
Ce mardi 14 février, Sa Majesté a ensuite diffusé ce même message sur les réseaux sociaux :

Vaincre ou mourir affiche du film

lys.gif

«Vaincre ou mourir», comme une lueur d’espérance :

       Dans une période où les sujets graves abondent, ne faut-il pas voir comme un heureux signe qu’un film – un simple film – fasse l’actualité ?  Je veux parler de Vaincre ou mourir.

   Il est rare qu’un film suscite un tel débat. Tel est pourtant le cas de celui réalisé et produit par Le Puy du Fou. Mais, à mon sens, voilà qui n’est pas le fruit du hasard ou de la chance. Ce film arrive au bon moment et est le signe de quelque chose qui le dépasse infiniment. Vaincre ou mourir est un triple symbole.

   Symbole d’une France fière de son histoire qui de siècle en siècle a été écrite par des héros qui sont autant de modèles.  Héros que l’on admire car ils ont su tout donner animés par l’honneur, la fidélité, le respect de la parole donnée, le courage physique et mental. Charrette comme les autres combattants de la cause vendéenne était de ceux-là. A peine mort, il est entré dans la légende et deux cent trente ans après les évènements il est toujours un exemple. Il est de la race des héros dont on aime faire des films que l’on revoie, de ceux que l’on retrouve dans la Cité de l’Histoire créée il y a peu à La Défense. Ce film est la réponse à toutes les tentatives de gommer notre histoire de France. La France au contraire la revendique, d’où le succès du film alors même qu’il est en dehors des grands circuits habituels et « dérange » une partie des critiques. L’enthousiasme du public en dit plus que les critiques idéologiques.

   Ce film est aussi le symbole d’une province qui depuis le génocide ordonné pour l’exterminer a toujours souhaité marquer son identité. Être fier d’être vendéen. En être fier car cette fierté a été payée par plus de 400 000 morts. A l’heure où certains voudraient voir disparaitre les identités nationales, la Vendée revendique aussi une identité locale. Ce film rappelle qu’il y a des différences notables d’une région à l’autre. Les Vendéens sont uniques et ont payé cette identité de leur sang versé. L’épopée commencée en 1793 est celle de tout un peuple qui a réagi. Cette volonté très forte anime toujours la Vendée qui demeure en France une des régions les plus dynamiques, au taux de chômage inférieur à la moyenne nationale, à la croissance économique supérieure. Ce film a donc trouvé dans les bocages de l’ouest le terreau qui lui fallait et il en incarne le dynamisme. Mémoire et futur y sont intimement liés.

   J’en viens à mon troisième point. Ce film me parait être aussi à l’image d’une nouvelle génération qui se lève et qui reprend son destin en mains. Exactement comme il y a 40 ans il fallait redécouvrir une forme de la culture populaire (ce qui fut réalisé par la création, le succès et la croissance du Puy du Fou), il convient désormais de réinvestir tous les pans de la société. Régulièrement remontent vers moi les initiatives de jeunes entrepreneurs qui s’engagent dans les domaines économiques, culturels, de la santé, de l’éducation, demain politiques. Toujours avec succès car ils sont animés du souci du bien commun. Ce film est à cette aune. Il marque un renouveau. Qui aurait pu penser qu’un secteur aussi encadré que celui de la création cinématographique pouvait être bousculé par des initiatives individuelles animées par une intense volonté de faire bien et mieux ? Cette victoire de la volonté est à féliciter.

   Vaincre ou mourir apparaît bel et bien comme le film d’une espérance retrouvée d’une nouvelle France qui compte gagner et reprendre sa place, dans tous les domaines, dans la vie sociale et dans le concert des nations.

Armes de France & Navarre

2023-2. Vœux de Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac aux amis du Refuge Notre-Dame de Compassion.

5 janvier 2023,
Vigile de l’Epiphanie ;
Mémoire de Saint Télesphore, pape et martyr ;
Mémoire de Saint Siméon le stylite, ermite et confesseur ;
Anniversaire de la naissance de Jacques Cathelineau (cf. > ici).

Tolbiac - illustrations vœux 5 janvier 2023

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   Après la publication des vœux de Leurs Majestés comme première publication de l’année (cf. > ici), c’est à moi que Frère Maximilien-Marie a confié le soin de vous présenter les vœux du Mesnil-Marie : « Tu es le successeur du Maître-Chat Lully, m’a-t-il dit ; il est donc juste que ce soit toi qui te mettes à l’œuvre pour cet exercice important des premiers jours de l’année civile. C’est une tradition qui compte beaucoup chez les humains et tu as bien compris que, désormais, beaucoup d’humains te regardent car tu es devenu un authentique représentant de notre modeste Refuge Notre-Dame de Compassion… »
C’était sans appel, je n’avais plus qu’à m’exécuter : j’ai donc invoqué le Saint-Esprit, ainsi que Frère Maximilien-Marie m’a appris à le faire, et j’ai noté mes idées sur un petit carnet avant de finaliser leur rédaction.
Et puis, comme nous, les chats, nous faisons, depuis fort longtemps, partie des thèmes de prédilection pour l’illustration des cartes de vœux du Nouvel An, je me suis aussi inspiré de ce que les chats des âges passés ont permis d’exprimer sur les cartes anciennes…

1) Pour une vraie « Bonne Année » : laissez le Saint-Esprit gonfler votre voile !

Voeux 2023 1

   Si vous êtes baptisé, si vous êtes en état de grâce, le Saint-Esprit réside en vous d’une manière particulière : soyez à son écoute !
Faites silence pour entendre la voix de ce Maître intérieur, et obéissez à Ses inspirations avec l’absolue certitude qu’Il désire uniquement votre salut et votre sanctification.
Si vous n’êtes pas très sûr de bien comprendre ce qu’Il susurre à l’intérieur de votre âme, recourrez aux conseils et au discernement d’un guide spirituel auquel vous savez pouvoir faire pleinement confiance, puis avancez, le cœur serein et pleinement dilaté, en chantant intérieurement :

Esprit Saint,
âme de mon âme, je vous adore,
éclairez-moi, guidez-moi,
fortifiez-moi, consolez-moi,
dites-moi ce que je dois faire,
donnez-moi vos ordres.
Je vous promets de me soumettre à tout ce que vous désirez de moi,
et d’accepter tout ce que vous permettrez qui m’arrive,
faites-moi seulement connaître votre volonté.

(Prière du Cardinal Mercier).

2) Pour une vraie « Bonne Année » : vivez en harmonie !

Voeux 2023 2

   Vous le savez, nous les chats, nous sommes très particulièrement sensibles à l’harmonie des formes, des volumes, des espaces, des ambiances et de nos environnements : sur ce point-là, au moins, imitez-nous ; soyez des chats !
Comment ? En étant cohérents, absolument cohérents : que votre vie extérieure manifeste votre foi, votre espérance et votre charité.
Ce que vous affirmez de vos convictions intellectuelles et spirituelles, que votre comportement en témoigne bien davantage que vos paroles. Foin des fausses notes et des accords dissonants ou imparfaits : vivez en harmonie ! Soyez harmonie !  

3) Pour une « Bonne Année » : ne vous laissez pas paralyser par les épines !

Voeux 2023 3

   En cette période de Noël, vous les humains, vous aimez décorer vos maisons et vos crèches avec du houx. Si vous avez apporté un sapin dans votre maison, vous savez aussi que ses feuilles sont en réalité des épines, et certaines peuvent piquer, de la même manière que les pointes acérées des feuilles de houx… Malgré cela, vous en faites des ornements et vous vous réjouissez auprès d’eux. Que ce que vous faites avec ces végétaux piquants soit pour vous une parabole : la vie ici-bas vous fait, et fera encore, rencontrer bien des épines ; certaines épreuves vous sembleront bien lourdes ; certaines blessures vous paraîtront bien profondes et impossible à cicatriser… N’envenimez pas votre douleur avec le poison du repli sur vous-même et de l’amertume.
Dépassez la piqûre, dépassez la blessure, transcendez la douleur ! Avec Jésus, pour Lequel vous décorez vos maisons à Noël, transformez les épines et les feuilles piquantes de la vie en ornements surnaturels et salvateurs, par l’offrande généreuse et par l’amour, fixant vos regards sur le bois de la Croix qu’annonçait le bois de la Crèche…

4) Pour une « Bonne Année » : composez chaque jour un bouquet !

Voeux 2023 4

   Votre Père céleste très aimant, vous donne et vous comble chaque jour : vous ne pourrez jamais lui rendre l’équivalent, ni même le dixième, ni même le centième de tout ce qu’Il fait pour vous…
Notre très douce Dame Marie vous protège, veille maternellement sur vous, intercède pour vous et, parfois, répare vos bêtises avant que le Bon Dieu n’ait le temps de froncer le sourcil : vous ne pourrez jamais lui rendre l’équivalent de tout ce dont vous lui êtes redevable…
Mais comme un petit enfant aimant, malgré ses maladresses et ses chutes, vous pouvez chaque soir leur offrir un petit bouquet dont les humbles fleurettes leur diront merci : ne passez pas un soir sans revenir vers Dieu notre Père et vers Notre-Dame avec quelques humbles fleurs cueillies et réunies au fil du jour… Petites fleurs de vos efforts, petites fleurs de vos sacrifices, petites fleurs de vos actes de vertu, petites fleurs assemblées en bouquet que vous posez sans rien dire entre leurs mains, en leur donnant un humble et tendre baiser.

5) Pour une « Bonne Année » : pardonnez et vengez-vous par la bonté !

Voeux 2023 5

   Je sais très bien que ce n’est pas facile, car moi-même je suis plutôt un bagarreur, et lorsque l’un de mes congénères m’agresse, je riposte spontanément avec mes griffes et mes jeunes crocs acérés…
Et pourtant, le Saint Evangile nous enseigne avec insistance, par de nombreuses répétitions dans les Ecritures Sacrées, qu’il nous faut pardonner, pardonner encore, pardonner sans limite, pardonner toujours, pardonner sans se lasser ! C’est d’ailleurs LA condition pour que nous puissions nous-mêmes être pardonnés par Dieu, auquel nous demandons plusieurs fois par jour « remettez-nous nos dettes selon la mesure avec laquelle nous-mêmes nous remettons à nos débiteurs » (Pater noster).
C’est une source de très grande sérénité intérieure et de joie profonde que de savoir non seulement pardonner, mais aussi « se venger » à la manière des saints : non pas se venger en rendant le mal pour le mal, œil pour œil et dent pour dent, mais se venger en rendant le bien pour le mal, un bienfait pour un crasse, un sourire pour une grimace, une amabilité pour une vacherie, un mot gentil pour une insulte… etc.
C’est ainsi que le Bon Dieu Lui-même Se venge des pécheurs : à leurs outrages et abominations, Il a répondu par le don de Son Fils bien-aimé , un don total jusqu’à la Croix.

Alors, oui, de tout cœur, chers Amis : Sainte Année !
C’est bien ainsi que, tous, malgré les épreuves qui viennent,
- épreuves qui peuvent être bien graves et bien terribles en 2023 -
malgré la méchanceté des hommes et la dureté des événements
nous vivrons, envers et contre tout, une bonne et heureuse année !

Patte de chatTolbiac

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2022-125. « Hora est jam nos de somno surgere : il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement !»

Vendredi 25 novembre 2022
Fête de Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre.

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale

pour le 25 novembre 2022

armoiries confrérie royale

Rappel :

   Les membres de la Confrérie Royale s’engagent à sanctifier d’une manière particulière le 25 de chaque mois en redoublant de prières, en offrant avec encore davantage de ferveur qu’à l’accoutumée les exercices de leur devoir d’état ainsi que les peines et les joies de ce jour, en travaillant plus méticuleusement à leur sanctification, lorsque cela est possible en assistant à la Sainte Messe et en offrant la sainte communion à l’intention du Roi, ou encore en accomplissant quelque petit pèlerinage ou acte de dévotion supplémentaire, offerts à l’intention de Sa Majesté et du Royaume des Lys.
La lettre mensuelle, envoyée à tous les membres ainsi qu’aux amis qui ont manifesté le désir de la recevoir, à l’occasion de ce 25 de chaque mois, est écrite par les prêtres, religieux ou clercs membres de la Confrérie Royale. Son but est de raviver la ferveur et la détermination des membres, en leur proposant des réflexions et approfondissements toujours nécessaires.

Guirlande de sapin - gif

Hora est jam nos de somno surgere

Chers Membres et Amis de la Confrérie Royale, 

       « Hora est jam nos de somno surgere : il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement » (Rom. XIII, 11).

   Cette admonestation de l’Apôtre va encore une fois frapper nos oreilles dans la Messe du premier dimanche de l’Avent (missel traditionnel). Il importe avant tout que, résonnant à nos oreilles, elle ne s’y arrête pas, mais qu’au-delà du tympan qu’elle frappe, elle atteigne aussi nos intelligences, descende dans nos cœurs et prenne une nouvelle vie en nos âmes !

   « Il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement ».
Mais le problème, bien souvent, avec les personnes assoupies, c’est qu’elles ne savent pas qu’elles dorment, puisque le propre de l’endormissement est de nous priver de vigilance, de nous soustraire à la conscience du réel, de nous faire perdre le contact avec la réalité.
Mais, bien sûr, Saint Paul ne parle pas ici de sommeil physiologique : il nous renvoie à notre état intérieur et aux dispositions de notre vie spirituelle ; il lance une exhortation qui doit, aux oreilles de notre âme, se présenter comme une question : « Toi, qui m’écoute ou qui me lis, es-tu véritablement éveillé ? es-tu véritablement en état de veille ? es-tu véritablement vigilant ? »

   Ainsi, cette exhortation de l’Apôtre nous rejoint-elle à la manière de la parole d’un médecin qui s’inquiète de notre état de santé. La recommandation est salutaire, parce qu’elle nous pousse à un examen de conscience : n’est-il pas, en effet, nécessaire que je me secoue et que je prenne garde à ne pas me laisser gagner par la torpeur ? C’est si facile… Après tout, il suffit pour cela de laisser la routine gagner un peu de terrain chaque jour, de manière quasi imperceptible, presque insensible. Il suffit d’être un peu moins vigilant, un tout petit peu moins attentif à maintenir la barre haute, juste un tantinet moins fervent et généreux, et de prêter l’oreille aux voix subreptices de mes tendances égoïstes et de ma paresse spirituelle.
Oui, « il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement » !

   Alors que les ténèbres s’étendent sur le monde. A l’heure où les ténèbres étendent leur règne dans les âmes et obscurcissent les consciences, il est plus que jamais nécessaire et salutaire de maintenir à leur degré maximal notre vigilance et notre pugnacité.
C’est un devoir.
Un devoir qui nous incombe à nous, membres de la Confrérie Royale, avec une acuité, une pertinence, une gravité et une stridence bien plus grandes qu’à tant d’autres catholiques et tant d’autres royalistes, qui n’ont pas prononcé au pied de l’autel leur engagement de prière et d’offrande, à l’intention de notre Roi et de notre Royaume aimés.
Tous les jours – oui, tous les jours ! -, nous devons être assidus à prier, offrir, être généreux et agir avec zèle.
Si notre ferveur a fléchi, l’entrée dans le saint temps de l’Avent est une opportunité pour nous ressaisir : « il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement » !

   Nous nous replongerons donc, avec une énergie renouvelée, dans la lecture et la méditation des textes de la Sainte Ecriture qui nous annoncent la consolation et le salut, et nous supplierons avec les accents inspirés du Prophète : « Rorate, cœli desuper ! »
C’est l’une des conditions pour être transportés par la joyeuse espérance qui anime ce temps béni, dans l’attente de la fête de la Nativité du Sauveur : une nouvelle Nativité qui doit advenir dans notre vie selon la grâce.

Noël n’est pas en effet, à la manière dont on commémore les grandes dates de l’histoire ou les armistices, la célébration d’une naissance qui appartient au passé : c’est véritablement à une réactualisation du mystère de la venue du Fils de Dieu que nous prépare et nous convie la liturgie, qui rend présents et actuels les mystères qu’elle célèbre.
Redisons-le encore et encore : il ne s’agit pas d’une « reconstitution », mais d’une réalisation invisible – mystique – opérée par une grâce réelle, donnée aux âmes et, à travers elles, à toute la création (cf. Rom. VIII, 19-22).
Et donc à notre France aussi ; ce benoît Royaume des Lys qui est né dans les eaux régénératrices des fonts baptismaux de Reims lorsque son premier Roi y reçut le saint baptême dans la nuit sainte de la Nativité.

   C’est ainsi que ce mois qui commence aujourd’hui, depuis ce 25 novembre jusqu’au 25 décembre, est tout entier baigné d’une lumière comparable à celle de l’aube : ce n’est pas encore la pleine lumière, mais une clarté qui nous assure que la nuit prendra fin et que le soleil resplendira à nouveau…
Fermons les yeux de nos âmes aux lumières factices et artificielles qu’allume la société matérialiste et hédoniste en travestissant la fête de la discrète naissance du Fils de Dieu dans le dénuement en une débauche de satisfactions sensuelles et temporelles : : « il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement » !
Ouvrons-les aux lueurs frémissantes de l’aube spirituelle du Soleil de Justice qui veut nous apporter la force et la victoire dans Ses rayons.

Bon, fervent et saint Avent, bien chers Amis !
Bon et énergique réveil de toutes vos puissances spirituelles !
Bon renouveau de générosité, de zèle, d’espérance et de foi !
Et bonne et continue croissance en charité !
Car « il est l’heure désormais de sortir de notre assoupissement » !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

réveil matinal

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Quelques avis et nouvelles importants concernant la Confrérie Royale et l’UCLF :

1 - Changement de Prieur à la tête de la Confrérie Royale :

     Le Révérend Père Jean-François Thomas d’une part en raison de sa santé fragile, éprouvée à plusieurs reprises ces derniers mois, et d’autre part en raison de la somme de travail à laquelle il doit faire face chaque jour, qui ne lui permet pas d’assurer le Priorat de la Confrérie comme il le souhaiterait, s’est démis de sa charge en faveur de Frère Maximilien-Marie, qui devient Prieur pour un second mandat.
Nous sommes pleins d’une profonde gratitude envers le Révérend Père Thomas pour les années durant lesquelles il a porté la responsabilité de la Confrérie Royale, et nous l’assurons de notre prière reconnaissante.

2 - Changement de Président à la tête de l’Union des Cercles Légitimistes de France :

   Empêché par sa santé, Monsieur Pierre Bodin, membre de la Confrérie Royale, a dû laisser la présidence de l’UCLF : nous prions pour lui. Monsieur Hugues Saclier de la Bâtie, fils du fondateur de l’UCLF, a été désigné pour lui succéder. La Confrérie Royale l’assure de sa profonde union, dans le combat spirituel que nous menons pour Dieu et pour le Roi, et de sa prière pour sa délicate mission.

3 - Retenez dès à présent les dates du pèlerinage annuel au Puy-en-Velay en 2023 :

   Il aura lieu de la fin de l’après-midi du jeudi de l’Ascension 18 mai au samedi 20 mai en début d’après-midi. Il est souhaitable que les membres de la Confrérie Royale fassent le maximum pour y prendre part, ainsi que pour organiser et coordonner la venue des pèlerins depuis leurs provinces respectives.
Il importe que ces dates soient inscrites sans retard dans vos agendas et, dès maintenant, il faut que tous les membres de la Confrérie aient le souci d’inviter de nouveaux pèlerins, et se fassent audacieux pour devenir nos correspondants et relais de la promotion et organisation de ce pèlerinage, dans tout le Royaume.
Le thème et le programme du pèlerinage seront communiqués dans les premiers mois de 2023.

4 – Formation :

   Les membres de la Confrérie Royale doivent avoir un grand souci de se former et d’approfondir leur formation dans la saine doctrine légitimiste. Nous les encourageons donc à saisir les offres de formation offertes par l’Union des Cercles Légitimistes de France (UCLF). En 2023, en sus de l’Université Saint Louis, qui a déjà reçu à deux reprises les chaleureux encouragements de Sa Majesté et qui se déroulera comme à l’accoutumée en Bretagne du 31 juillet au 5 août, aura lieu un Camp-chouan de formation légitimiste, en Dauphiné, du 23 au 28 juillet. L’une comme l’autre sont ouverts à tous, sans limite d’âge, et sont des opportunités aussi profitables que riches de conséquences.
Des dates à noter donc dès à présent dans vos agendas 2023 !

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