Archive pour la catégorie 'Commentaires d’actualité & humeurs'

2025-13. L’expérience du refus.

18 janvier,
Fête de la Chaire de Saint Pierre à Rome ;
Mémoire de Saint Paul apôtre ;
Mémoire de Sainte Prisque, vierge et martyre ;
Anniversaire du rappel à Dieu de Monsieur l’abbé Raymond Dulac (cf. > ici).

Missel traditionnel - vignette blogue

       A l’occasion de l’anniversaire de la pieuse mort de Monsieur l’abbé Raymond Dulac (+ 18 janvier 1987), il y a un certain intérêt à se replonger dans la lecture de certains de ses textes, qui, comme ceux d’autres personnages éminents de la lutte pour l’intégrité et l’intégralité de notre foi catholique dans les années qui ont immédiatement suivi le concile vaticandeux, nous permettent de retremper notre propre détermination et nous affermir dans les convictions qui motivent notre combat, toujours actuel, pour la liturgie catholique traditionnelle.

   Lorsque j’ai recopié les lignes qui suivent, et que je livre à votre propre réflexion en ce jour, j’ai eu le tord de ne pas en noter, dans mes carnets personnels, la provenance ni l’année exacte : peut-être l’un de mes lecteurs connaît-il la référence exacte et voudra-t-il bien me la communiquer ?

   Dans ce texte, Monsieur l’abbé Dulac exposait le cas – véritable cas de conscience – des prêtres et des fidèles aimant profondément la Sainte Eglise catholique, qui, par respect des autorités légitimes, ont longtemps plié l’échine et attendu, afin de ne pas pécher contre l’obéissance due aux chefs religieux, mais qui, à un moment, sans cesser d’être profondément respectueux des fonctions hiérarchiques, doivent s’opposer aux déviations graves des personnes qui les occupent…

Le refus - citation abbé Dulac

L’expérience du refus :

       « Comment selon la mesure de nos faibles forces et de nos pauvres moyens, pouvons nous faire face à l’épouvantable « auto démolition » de l’Eglise, dénoncée par Paul VI, le 7 décembre 1968 ?
Non seulement la Cité de Dieu apparaît désormais comme investie de tous cotés, mais il n’est pas de semaine qui ne nous apporte l’annonce d’un nouvel éboulement du rempart. Il faudrait courir sans cesse d’une brèche à l’autre.

   Comme nous voudrions pouvoir faire lire à nos évêques les appels que nous recevons de lecteurs ! Ils nous demandent, avec un accent quelquefois bouleversant : « Que faut-il penser ? – Que dois-je faire ? ».

   (…) Il s’agit, dans ces appels angoissés, du sacerdoce, de sa fonction véritable, de ses obligations (soumises, on le sait, à la plus folle, à la plus lâche, à la plus hypocrite des « consultations populaires »). Il s’agit de la perturbation de l’apostolat catholique, dissimulée sous le masque de la suppression des paroisses et des curés ou sous l’appellation fallacieuse de « la mission ». Il s’agit du réformisme liturgique…

   Comment répondre à tout, et par où commencer ?
Eh bien ! Nous allons commencer par la Messe. La foi catholique tout entière gravite autour de l’idée qu’on s’en fait. Et, d’abord, le Sacerdoce.

   L’opinion de la populace baptisée « Peuple de Dieu », ne changera rien à cette donnée divine fondamentale : La Messe est un vrai Sacrifice : c’est-à-dire une oblation réelle et actuelle, par un homme consacré, le Prêtre, d’une Victime rendue réellement présente sur l’autel, par la transsubstantiation du pain et du vin.
Toutes les atténuations qu’on apportera à ce dogme, en pensée, en paroles ou en rites, ruineront, à la base, non seulement le caractère du sacerdoce, mais aussi tout le catholicisme.

   (…) Nous prions nos lecteurs de faire une réflexion personnelle sur ce sujet : qu’ils rapportent à ce dogme de la Messe-sacrifice tous les autres dogmes de leur foi ; ils verront qu’ils sont, un par un, ébranlés par la moindre fissure faite au premier.

   Le système protestant tout entier s’est construit à partir de la négation de la « Messe romaniste», comme disaient ses premiers sectateurs. Leur idée, pourtant fondamentale, de « la justification par la seule Foi » est, en effet, suspendue elle-même à une autre, préalable : que l’œuvre de notre rédemption n’est point exercée, perpétuée, renouvelée, à la Messe, par l’Action personnelle du prêtre.
D’un mot : le Protestantisme, autant que peuvent être réduites à l’unité ses formes innombrables, est une religion (?) laïque. Et, si nous voulons être objectifs, au risque de paraître cruels, nous devons ajouter : cette religion laïque a été, à l’origine, une religion de défroqués, conçue à la mesure de leur désertion, pour se donner à eux-mêmes et au monde une justification honorable de leur apostasie.
Ils changeaient la Messe, pour n’être point forcés d’avouer qu’ils avaient changé eux-mêmes.

   Pénétrés de cette conviction, il est temps, désormais, de dire clairement, sur le réformisme liturgique, ce qu’on pouvait, depuis quatre ans (note : ces lignes ont été écrites à la fin de l’année 1969 ou au tout début de 1970, après la publication du nouvel « Ordo Missae »), hésiter à dire, soit parce que, suivant la parabole évangélique, l’erreur-ivraie n’avait pas encore atteint ce point de croissance qui permet infailliblement de la reconnaître, soit parce qu’il fallait laisser au magistère hiérarchique le temps d’exercer sa fonction.

   Nous avons donc attendu.
Des milliers de prêtres, des centaines de milliers de fidèles ont attendu.
Ils ont demandé, mendié le bon pain de la certitude. Nous ne dirons pas qu’on leur a donné, à la place, une pierre. On leur a donné du vent.
Car des paroles contredites sans cesse par des actes ne sont pas autre chose qu’un flatus vocis (note : expression latine désignant des paroles vides de sens, insignifiantes), comme disaient les nominalistes médiévaux.

   Quand tous les recours à l’autorité légitime se sont avérés inutiles et vains, il ne reste plus qu’un moyen au fidèle de se manifester : un moyen extrême, grave, déplorable. Le refus.

   Puisque la règle de M. Annibale Bugnini (note : Annibale Bugnini (1912-1982), lazariste, protégé du Cardinal Bea, fut déjà à la manœuvre sous le pontificat de Pie XII pour opérer la réforme de la liturgie romaine traditionnelle et déploya un zèle dévastateur à cette tâche après le concile vaticandeux ; selon Yves Chiron, il est l’ « un des personnages les plus controversés de l’histoire de l’Église contemporaine », et, malgré les démentis du Saint-Siège, des soupçons d’appartenance à la maçonnerie sont attachés à sa personne) et de ses carthaginois est de faire des « expériences », pourquoi ne pas leur offrir une expérience qu’ils n’ont jamais faite jusqu’ici : celle de la Résistance des Dociles ?

   Ces messieurs veillaient soigneusement à se couvrir uniquement sur leur gauche, persuadés que les « fidèles de la Tradition » n’oseraient jamais résister à une révolution, dès lors qu’elle était légalisée par « l’autorité ». Et puis, qui donc oserait s’exposer aux épithètes d’intégriste, d’immobiliste ? Qui donc oserait refuser de paraître « jeune » ?
Nous pensons ici au mot terrible du Cardinal Ottaviani à l’endroit des novateurs de son ordre : « Ils ont peur de paraître vieux ».

   Nous n’avions, quant à nous, jamais été impressionnés par ces épouvantails-à-moineaux. Mais notre dévotion à l’Eglise de Rome nous tenait silencieux.
Eh bien ! La même dévotion nous ordonne aujourd’hui de parler.
Il est tard ; mais pas trop tard pour ceux qui veulent se placer au-dessus du temps… »

Abbé Raymond Dulac (1903-1987)

Missel romain traditionnel

2025-4. L’Epiphanie 2025 au Mesnil-Marie.

Mardi 7 janvier 2025,
2ème jour dans l’octave de l’Epiphanie ;
1er mardi du mois dédié à prier Saint Michel pour la France (cf. > ici) ;
Fête de la Nativité de NSJC pour tous les chrétiens qui suivent le calendrier julien.

Tolbiac conduisant l'étoile

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Conformément à la liturgie véritablement traditionnelle, c’est-à-dire exempte des abatardissements et édulcorations réformistes du XXème siècle, nous célébrons la très grande, très magnifique et très chère à nos cœurs fête de l’Epiphanie – fête majeure qui, en soi, est plus importante même que celle de Noël -, pendant huit jours : c’est l’octave de l’Epiphanie où chaque jour nous est donné de contempler extatiquement la sublimité de ce mystère unique accompli en trois événements pourtant distincts.

   Je ne résiste pas à vous montrer une photo que j’ai prise du gros Bréviaire romano-augustinien utilisé de manière habituelle par mon papa-moine (imprimé à Venise en 1717).

Epiphanie 2025 blogue bréviaire augustinien traditionnel

   Dimanche après-midi, après les premières vêpres de l’Epiphanie, j’ai aidé Frère Maximilien-Marie à disposer les personnages des trois Saints Rois Mages dans la Crèche, à la chapelle.

   Pendant les 12 jours qui courent de Noël à l’Epiphanie, notre Crèche (vénitienne elle aussi !) reste très humble et d’allure modeste, puisque elle est réduite à la seule Sainte Famille.

   L’avènement de l’Epiphanie produit une efflorescence de gloire qui la porte à sa plénitude, état dans lequel nous prierons désormais devant elle jusqu’au quarantième jour après la Nativité, à la Purification de Notre-Dame (2 février).

Epiphanie 2025 blogue 3

   Avec les aménagements et améliorations accomplis dans notre oratoire au printemps dernier, il nous a paru judicieux, cette année, d’installer la Crèche dans la petite « chapelle latérale » dédiée à Notre-Dame, juste sous la statue de Saint Joseph que votre générosité nous a permis d’acquérir l’été dernier (cf. > ici).

   La nouveauté de cette année, c’est que, grâce à la vente des cartes de vœux (et à une réduction conséquente consentie par notre fournisseur italien), nous avons pu ajouter un dromadaire aux personnages de la Crèche.

Epiphanie 2025 blogue 8

   Aux pieds de l’Enfant-Dieu, nous avons disposé le coffret contenant l’or, l’encens et la myrrhe bénits (cf. > ici).
Dans un coffret plus petit, à côté, se trouvent les craies bénites (ibid.) destinées à marquer les maisons afin d’attirer sur elles la protection des Saints Rois Gaspard, Melchior et Balthasar.

   L’ « image » de couleur verte que vous voyez placée dans le couvercle du coffret est une relique de contact qui nous a été offerte et envoyée depuis la cathédrale de Cologne : elle a touché aux crânes des trois Saints Rois qui se trouvent (avec le reste de leurs précieuses dépouilles) dans la splendide châsse qui vous a été présentée dans ce blogue (cf. > ici).

Epiphanie 2025 blogue 4

   Bien sûr, en ce 6 janvier, nous avons procédé au marquage rituel de tous nos linteaux de portes avec la craie bénite :

Epiphanie 2025 blogue 6

   Et nous avons également fait brûler de l’encens bénit, pour que sa suave odeur éloigne de notre ermitage les pestilentielles influences des esprits des ténèbres.

   Puisse l’intercession des Saints Rois Mages nous protéger toujours de toutes les formes du mal : du diable et de ses suppôts ; des personnes malveillantes ; du clergé moderniste avec ses poisons doctrinaux et sa spiritualité frelatée ; des dangers conséquents aux épisodes cévenols et aux tempêtes… etc.

Epiphanie 2025 blogue 5

   Laissez-moi aussi vous montrer maintenant une « vue générale » de notre oratoire, où il fait si bon prier et méditer dans le silence.
Vous remarquerez en particulier le nouvel antépendium qui a été disposé sur le devant de l’autel, réalisé par les doigts habiles de l’une de nos amies à partir d’une dentelle mécanique chinée il y a quelques mois par Frère Maximilien-Marie : cet antépendium représente la Nativité avec d’un côté un berger et son troupeau, et de l’autre l’adoration des Mages.

Epiphanie 2025 blogue 1

antependium

   Enfin, nous n’omettons pas, en cette fête de l’Epiphanie, que l’on appelle encore « Jour des Rois » dans la tradition française, de prier spécialement pour notre Souverain légitime, Celui qui est de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX.

   Nos Rois ont toujours eu une vénération particulière pour le mystère de l’Epiphanie, voyant dans les Saints Rois Mages les modèles et les protecteurs des Rois chrétiens.
Cela tombe sous le sens.

Epiphanie 2025 blogue 7

   Bien ! Après tous mes bavardages félins, je vous renouvelle les vœux chat-leureux que je vous avais déjà adressés ici, et vais de ce pas me régaler du produit de ma chasse…

pattes de chat Tolbiac.

Epiphanie 2025 blogue 2

2024-290. Voici que vient à nous la Nuit Sainte…

Lettre mensuelle aux membres et amis de la

Confrérie Royale

- 25 décembre 2024 -

L'Enfant Jésus rêvant au Royaume des Lys - blogue

« Dum médium siléntium tenérent ómnia,
et nox in suo cursu médium iter háberet,
omnípotens Sermo tuus, Dómine,
de cælis a regálibus sédibus venit »
(Sap. XVIII, 14-15).

   Alors qu’un silence paisible régnait sur toutes choses et que la nuit était au milieu de sa course,
Votre Parole toute-puissante vint du Ciel, du trône royal…

        Voici que vient à nous la Nuit Sainte au cœur de laquelle paraît à nos yeux le Verbe incarné, le Fils de Dieu devenu Fils de l’homme, notre divin Sauveur, Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, unique Rédempteur, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, manifesté dans la faiblesse de la chair, manifesté dans la faiblesse de la toute petite enfance, manifesté dans l’humilité d’une condition dépourvue de toute espèce d’apparence glorieuse et triomphante, manifesté dans la vulnérabilité et le dénuement…

   Le bois de la Crèche préfigure le bois de la Croix ; le rocher dans lequel est taillé la grotte étable préfigure le rocher du Golgotha, le tombeau creusé dans le roc et la pierre sacrée des autels catholiques ; les langes dans lequel est emmailloté l’Enfant-Dieu préfigurent le linceul et les linges funéraires ; les troupeaux que gardent les bergers préfigurent l’Agneau véritable dont le Sacrifice nous vaudra le Salut… etc.

   On ne se lasse pas, depuis 2024 ans, de le dire, de le redire, de le décliner en de multiples commentaires, pour le mieux contempler et célébrer, car c’est un mystère inépuisable.

  Voici que vient à nous la Nuit Sainte au cours de laquelle, dans le sillage du premier Noël, Clovis 1er le victorieux a incliné la tête devant le Christ-Roi afin d’être régénéré dans l’eau et le Sang jaillis du Cœur ouvert par la lance : cela aussi, depuis 1528 ans, on ne se lasse pas de le dire, de le redire, de le décliner en de multiples commentaires, pour le mieux contempler et célébrer, car cela aussi c’est un mystère inépuisable.

   Et voici que ce Royaume des Lys, né dans ces fonts baptismaux de Reims où Clovis le Grand fut régénéré, où Clovis le Grand reçut la vie divine de la grâce et l’inhabitation de la Trinité Sainte, où Clovis le grand fut intégré au Corps mystique de Jésus-Christ, où Clovis le Grand scella l’alliance de ses peuples avec la Sagesse éternelle et fonda le Corps mystique de la France, ce Royaume des Lys a été coupé de l’accès à la Source vive et vivifiante du fait des entreprises scélérates et criminelles ourdies par les esclaves du prince des ténèbres.
Voici que ce Royaume des Lys est livré à la dévastation et à la ruine, et qu’il dégringole d’abîme en abîme.

   Voici que le Royaume des Lys est livré aux mains des pécheurs impénitents qui le veulent immoler sur un bois d’infamie, qui le veulent exposer à la risée des peuples, qui le veulent ensevelir, après l’avoir lié dans des linges funéraires impossibles à défaire, et rouler sur lui une lourde pierre scellée… de la même manière qu’ils le firent pour l’Agneau de Dieu.

   Mais aux nuits de Gethsémani et du Calvaire, succède immanquablement, dans l’économie divine, la lumineuse nuit de Pâques : « tandis qu’un silence paisible règne sur toutes choses et que la nuit en est au milieu de sa course »…

   Et aux ténèbres de la gnose des officines sataniques qui se parent du titre usurpé de « lumières », aux ténèbres des révolutions, aux ténèbres des apostasies et des reniements, aux ténèbres des républiques et des empires maçonniques, aux ténèbres des lois impies qui œuvrent à séparer la vie des peuples de la vie divine, aux ténèbres du modernisme, succèdera immanquablement la nuit lumineuse des conversions et de la résurrection spirituelle : « tandis qu’un silence paisible régnera sur toutes choses et que la nuit en sera au milieu de sa course, le tout-puissant Verbe divin viendra du trône royal… », et au Royaume des Lys, on criera à nouveau joyeusement : « Noël ! Noël !», parce qu’on saura à nouveau que la seule vraie et durable allégresse découle du Salut accompli par le Verbe incarné et dans l’obéissance à Ses desseins éternels, sur les individus et sur les peuples.

   Alors sur la paille de son berceau de fortune, le Saint Enfant Jésus, dont le regard fixait au loin la suite des siècles, sourit en caressant de sa petite main les pétales d’un lys blanc épanoui dont un angelot lui apportait d’odorantes brassées.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

angelot aux lys - blogue

2024-289. « Lux fulgebit super nos ».

Vierge à l'Enfant et au chat - blogue

       L’introït de la Messe de l’Aurore de la Nativité renvoie à une célèbre prophétie d’Isaïe (IX, 2) sur l’avènement des jours du Rédempteur : « Lux fulgebit super nos : la lumière resplendira sur nous ».

   Au moment où nous allons entrer dans ces célébrations de la Naissance de notre divin Sauveur, et parce que, justement, dans la Sainte Eglise comme dans la société civile, les ténèbres semblent indéfiniment s’épaissir et menacent de s’étendre encore, au nom de mon papa-moine comme en mon nom propre, je viens par ces quelques mots vous souhaiter de très belles fêtes de Noël, dans la ferveur de l’esprit et la sérénité de l’âme.

   Que cette lumière annoncée par le prophète resplendisse sur vous ! Que Jésus, Lumière de Lumière (Lumen de Lumine), resplendisse en vous ! Que le Christ-Lumière rayonne également à travers vous : afin que votre foi, votre espérance et votre charité vous rendent témoins de la divine clarté et vous donnent d’éclairer les ténèbres de ce monde ! 

Bonnes, belles, heureuses, ferventes et saintes fêtes de Noël !

pattes de chat Tolbiac

Chat étoile déco Noël.gif

2024-287. La Conférence des évêques de France s’est vu décerner le prix d’indignité civile de la « Carpette anglaise » !

22 décembre 2024.

       L’Académie de la Carpette anglaise est une académie parodique décernant chaque année depuis 1999 un prix d’ « indignité civique » à un membre des élites françaises qui, selon son jury, s’est distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française. 

   Ce « prix d’indignité » attribué cette année 2024 (ex-aequo) à la Conférence des évêques de France n’est pas usurpé, mais on peut dire, tout au contraire, qu’il est plutôt bien mérité parce que le motif de son attribution n’est qu’une partie émergée d’un iceberg de jargon ecclésiastique dans lequel pullulent les emprunts à la langue anglaise (ou ces expressions d’origine anglaise qui ont cours dans le monde des affaires et de la communication, et que ceux qui veulent donner l’impression qu’ils sont « connectés à leur époque » se croient tenus d’utiliser) :

Prix de la Carpette anglaise 2024

(photo : saisie d’écran sur la page Facebook de « Défense de la Langue Française »)

2024-286. N’acceptons plus de parler de « fêtes de fin d’année ». Réagissons !

17 décembre,
Au diocèse de Viviers, fête de Saint Lazare le ressuscité, hôte de NSJC, premier évêque de Marseille et martyr ;
Mémoire de Sainte Begge d’Andenne, veuve, trisaïeule de Saint Charlemagne (cf. > ici) ;
« O Sapientia ! »

Tolbiac prépare Noël

Bien chers Amis,

       Sans doute ne suis-je pas le premier (ni le dernier) à le dire, mais il me semble que c’est un point sur lequel ceux qui se veulent opposer à la décadence de notre civilisation et à la perte des références chrétiennes doivent accomplir un effort particulier.
Certes cela demande de « ramer à contrecourant » évidemment. Certes, cela requiert de se distinguer et demande un peu de courage pour se démarquer du mouvement d’ensemble. Certes encore cela peut sembler un point de détail en face d’une espèce d’écroulement général : mais ne sont-ce point les détails ajoutés les uns aux autres qui réalisent un ensemble ?
Un bon pull, bien chaud, est constitué d’une multitude de mailles, qui ne sont chacune qu’un détail. Mais la ruine d’un pull ne commence jamais que par la rupture d’une maille, par la destruction d’un détail : il suffit de couper une maille, une seule, puis de tirer sur le fil et tout sera détricoté en bien moins de temps qu’il n’en aura fallu pour confectionner le pull !

   Ainsi en est-il d’une civilisation. Ainsi en est-il de la civilisation chrétienne.

   Et ne parlons pas de civilisation « judéo-chrétienne », s’il vous plaît !
Le judaïsme véritable a cessé avec l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; le Nouveau Testament a mis fin à l’Ancien, et, selon la prédiction de Notre-Seigneur, il n’est rien resté de l’ancien Israël et de son culte qui n’étaient que la préparation et la figure de l’Alliance Nouvelle et Eternelle, et avaient vocation à disparaître : « Et antiquum documentum novo cedat ritui : que les rites de l’ancienne alliance cèdent la place à ceux de la nouvelle »
Tout ceux qui était bien disposés dans le peuple jadis élu sont passés à l’Eglise, et tous ceux qui refusaient de reconnaître le Messie sont impitoyablement tombés sous le glaive romain, ou, quand ils y ont échappé, n’ont contribué qu’à constituer l’antichristianisme et à édifier dans l’ombre la contre civilisation chrétienne.
Mais je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet ici et aujourd’hui. J’en reviens à mon propos initial…

   Le « point de détail » sur lequel je veux donc attirer votre attention, c’est que Noël est la fête de la Nativité de notre divin Rédempteur, Fils de Dieu incarné. Pas autre chose. Rien d’autre !

   Les ennemis de la civilisation chrétienne haïssent cette référence. C’est normal après tout : nous savons bien pour qui ils travaillent !
Lucifer et ses anges déchus sont fous de rage en face du mystère de l’Incarnation. Et ils inspirent à ceux qui sont sous leur influence la haine de ce qu’est cette fête dans toute sa vérité.
Ils s’ingénient donc à souiller par toutes les manières en leur pouvoir, à dénaturer la fête de Noël, à la profaner, à la polluer avec des éléments corrosifs, à l’occulter derrière tout l’attirail de leurs séductions fondées sur les convoitises et les concupiscences terrestres.

   Noël et le Jour de l’An ne sont pas les « fêtes de fin d’année » : Noël est une naissance, pas une fin ; et le 1er janvier est le jour octave (le huitième jour est le signe de la plénitude et de l’accomplissement) de la Nativité, jour où a été donné au Nouveau-Né de la Crèche le nom de Jésus, nom qui signifie « Dieu Sauve ».
Après la manifestation de l’Incarnation dans la sainte nuit de la Nativité, le Jour de l’An manifeste au monde que cette Incarnation est ordonnée au salut des hommes et qu’elle annonce le mystère de la Rédemption.

   Ce n’est pas de manière irréfléchie que l’Eglise a finalement imposé le 1er janvier comme début de l’année civile nouvelle à la Chrétienté. Nos années civiles elles-mêmes sont le signe que le temps humain est relatif au mystère de l’Incarnation, que la manière de les compter se fait selon le cycle de l’Incarnation (d’où l’acharnement des révolutionnaires, suppôts de Satan, à vouloir imposer un nouveau calendrier).
Ainsi, ne commençons-nous pas l’année à Noël, mais à son jour octave : jour où fut donné le Saint Nom de Jésus, nom qui révèle qui est en réalité le frêle Enfant de la Crèche ; jour qui révèle au monde qu’il n’y a pas d’autre Sauveur, qu’Il est l’unique Rédempteur et que l’Ancien Testament est achevé parce que, en Lui, commence l’Alliance Nouvelle et Eternelle.
Ce ne peuvent être des « fêtes de fin d’année » : ce sont les fêtes du commencement du Salut, les fêtes du renouveau et du renouvellement. Renouvellement des temps et des cœurs, par l’Incarnation du Verbe éternel et par la Rédemption en Son Sang, le Précieux Sang rédempteur versé pour la première fois au huitième jour après Sa naissance.

   Voilà les raisons profondes qui font qu’un chrétien ne peut admettre d’entrer dans tout le système mental de corruption, de souillure et d’occultation de la réalité de la Venue du Verbe Incarné dans ce monde.
Voilà pourquoi un chrétien ne peut accepter de parler de « fêtes de fin d’année » mais doit impérativement, en ces temps de confusion et d’apostasie, maintenir fermement des formules telles que « Joyeux Noël » et les utiliser sans hésitation ni respect humain lorsqu’on lui souhaite de « Bonnes fêtes » !

   Je vous en prie, chers Amis, affirmez votre foi et votre conviction chrétienne en face de ceux qui dissolvent dans un flou généraliste de prétendues « fêtes de fin d’année » la réalité de ces jours qui s’approchent.
N’hésitez pas à « y aller franco » ! Et à ceux qui vous souhaitent de
 « Bonnes fêtes ! » voire de « Belles fêtes de fin d’année ! » : répondez avec assurance – et avec un bon sourire – par des formules de « Joyeux Noël ! » ou carrément de « Belles fêtes de la Nativité ! », voire de « Joyeuses célébrations de la Naissance du Christ ! », et par des souhaits tels que : « Que Jésus vous comble de grâces par les fêtes de Sa naissance ! ».. etc. 

   Il ne peut ni ne doit y avoir aucune limite à votre zèle chrétien pour manifester que vous apportez, chacun, et dans toutes les circonstances de la vie quotidienne – fussent-elles aussi banales que ces souhaits amicaux -, votre contribution à la lutte contre la désacralisation (la profanation) de Noël.

   Il y va de votre cohérence, et donc de votre crédibilité…

pattes de chatTolbiac.

Tolbiac en route pour la Nativité - blogue

2024-285. L’histoire de la cathédrale est extrêmement liée à l’histoire de tous ces Rois qui firent la France.

15 décembre 2024.

       L’hebdomadaire « Valeurs Actuelle » a mis en ligne ce dimanche 15 décembre 2024 un éditorial de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, rédigé au soir du vendredi 13 décembre où notre Roi légitime a participé à la cérémonie du retour des saintes reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris. En voici le texte :

Notre-Dame de Paris et lys - vitrail Fr.Mx.M.

Armes de France gif

       Il y a cinq ans, le monde avait retenu son souffle et pleuré avec nous alors que l’incendie ravageait l’édifice. Aujourd’hui, il nous voit célébrer la résurrection de ce monument qui avait été si meurtri par les flammes. Nous retrouvons enfin avec émotion la mère des cathédrales, celle qui a connu toutes nos gloires et toutes nos défaites, celle qui a vu le peuple français s’unir ou se déchirer, celle enfin qui veille sur notre chère capitale depuis tant de siècles. Notre-Dame est plus que la cathédrale de Paris, elle est la cathédrale de la France.

   Le chantier hors norme que nous avons suivi avec attention depuis quatre ans ne peut qu’apporter l’espérance dont nous avons tous besoin. La cathédrale a magnifiquement éveillé la générosité, la compétence et la tendresse de tant de Français. Et le moment est venu de rendre hommage à ces généreux donateurs, du plus modeste au plus fortuné, qui ont permis à la cathédrale de panser aussi rapidement ses plaies. Mais il faut également saluer tous ceux qui ont participé de manière concrète au chantier, tant les historiens et les archéologues que tous les corps de métier qui ont dévoilé un génie et un talent à la hauteur de ce prestigieux monument, dans la lignée de tous les bâtisseurs et les restaurateurs qui les ont précédés. La France est si fière de compter des gens comme eux parmi ses enfants. Et nous avons une pensée émue pour le général Georgelin, qui a consacré les derniers mois de sa vie à cette restauration, et dont il n’a pas pu voir la fin.

   Tout comme les bâtisseurs des cathédrales, l’œuvre qu’ils ont tous accomplie les dépasse. Elle les dépasse car la cathédrale leur survivra très longtemps. Elle les dépasse car la raison d’être de cet édifice touche à la transcendance et au sacré. Tout y est orienté pour nous rappeler que l’homme n’est pas que de la matière. Autre chose nous habite. Un beau message pour nous qui avons tant de mal à sortir de ce consumérisme maladif.

   Enfin, je suis également fier d’être présent, en ce 13 décembre, au retour de la Sainte Couronne du Christ dans la cathédrale. Presque huit siècles déjà nous séparent du moment où mon ancêtre le Roi Saint Louis la racheta pour la rapporter en France afin que toute la chrétienté latine puisse la vénérer. Si la Sainte-Chapelle fut initialement conçue pour l’abriter, ce fut la cathédrale de Paris qui en hérita après la Révolution. De cette façon, en tant qu’aîné des descendants de ce saint roi, il me tient à cœur d’assister à ce moment historique qui voit Notre-Dame de Paris recouvrer sa relique la plus précieuse. L’histoire de la cathédrale est ainsi extrêmement liée à l’histoire de tous ces rois qui firent la France.

Louis de Bourbon,
duc d’Anjou.

Armes de France gif

Source >>> ici

Louis XIV assistant à la Sainte Messe à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1687 - Vernassal

Guy-Louis Vernansal l’Ancien (1648-1729) :
Louis XIV entendant une Messe d’action de grâces
célébrée à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1687

après le retour de Sa Majesté à la santé
[dessin sur papier peint à l'huile - Musée métropolitain d'art de New-York]

2024-272. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac donne un aperçu de la joie spirituelle qui introduit à la fête du bon Saint Nicolas.

5 décembre au soir,
A l’heure où l’on est impatient de l’arrivée de Saint Nicolas…

Tolbiac avec Saint Nicolas - blogue

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

      En notre Mesnil-Marie, toute la journée du 5 décembre est remplie d’une atmosphère vraiment particulière, comme vibrante d’une joie palpable difficile à décrire : mon papa-moine - qui habituellement se fait un malin plaisir de dire, avec les accents d’une revendicative ténacité, qu’il est un vieillard (c’est, dans sa bouche, une insistante et fière affirmation depuis qu’il a soufflé sa cinquantième bougie, en s’appuyant sur la manière classique de nommer les périodes de la vie humaine, et en se gaussant de l’un des multiples travers de notre époque : le « jeunisme », obsession de rester jeune et de ne pas vieillir) -, semble non pas « retomber en enfance », expression française paradoxale puisqu’elle désigne une forme de sénilité, mais saisi d’une allégresse émerveillée qui s’exprime par des chants – voire de petits pas de danse -,  d’innocentes facéties aussi, et une exultation tout à la fois immensément contemplative et tourbillonnante.
C’est un peu comme si la sublime et transcendante musique de Vivaldi habitait le silence habituel de notre ermitage !

   Bref ! Nous attendons la visite de Saint Nicolas, le grand Saint Nicolas !
Nous ne l’attendons pas d’une manière matérielle et folklorique, comme cela peut se voir dans les royaumes du nord de l’Europe, où un personnage le représentant arrive en bateau, ou bien chevauchant sur un beau cheval blanc, ou encore trônant sur un splendide char illuminé… etc. : mais sa cavalcade, son débarquement, sa parade sont pour nous bien plus réels, parce qu’ils sont spirituels ; non pas avec un figurant costumé distribuant des spéculoos ou des mannalas, mais avec le véritable saint du ciel qui, invisiblement, nous apporte des grâces dont Dieu a voulu qu’il fût le spécial dispensateur : grâces exquises et succulentes qui font les délices de l’âme.

Saint Nicolas intercesseur - blogue

   Le céleste protecteur des enfants sages, des clergeons, des écoliers et des étudiants, dépose dans nos âmes de précieuses grâces de stimulation à l’étude, surtout celle des sciences sacrées : qu’il nous octroie généreusement un goût toujours plus aiguisé pour la divine sagesse !
Vous savez tous, j’espère, que le mot latin « sapientia », qui se traduit en français par « sagesse », est formé sur le verbe « sapio, -is, -ere », dont le sens premier est « avoir du goût », « sentir par le sens du goût », et par conséquence, dans un sens anagogique, « avoir de l’intelligence, du jugement, du discernement », « comprendre de manière avisée », « bien connaître », « savoir »

   Le saint patron des marins, des bateliers et des nautoniers, nous enrichit d’inestimables grâces pour nous aider à conduire prudemment notre barque, à nous bien diriger sur les flots de cette vie en évitant les récifs et les courants dangereux, à affronter les tempêtes et à nous préserver du naufrage, à parvenir heureusement au port du salut éternel…

   Oh oui, mes très chers Amis, comme je vous souhaite, à vous aussi, d’avoir une profonde et toute surnaturelle ferveur pour notre grand et cher Saint Nicolas, et comme je voudrais, qu’au jour de sa fête, vos âmes et vos cœurs soient comblés de la joie spirituelle de sa visite et de la surabondance des grâces qu’il puise dans le sein de Dieu, pour les dispenser sans parcimonie aucune à ceux qui ont su entrer dans les voies de l’enfance spirituelle !

pattes de chat Tolbiac.

Saint Nicolas saint protecteur des marins - blogue

2024-270. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac fait état des progrès de sa dévotion trinitaire…

Mardi 3 décembre 2024,
Fête de Saint François-Xavier, (cf. > ici).

       Dimanche soir, sur la page Facebook du Mesnil-Marie, j’ai fait part aux amis et sympathisants qui nous font l’honneur de nous intéresser à notre ermitage et aux nouvelles, spirituelles et matérielles, qui rythment sa vie quotidienne, d’une anecdote qui a eu l’heur de plaire à un grand nombre de nos lecteurs ; mon papa-moine m’a demandé de la retranscrire aussi dans les pages de ce blogue. La voici donc… 

Tolbiac

Dimanche soir 1er décembre.

       « Aujourd’hui, mon papa-moine est allé à la Messe, bien sûr. Comme c’est l’hiver (il faisait très froid ce matin), et qu’en plus c’est un jour de chasse (mon papa m’a expliqué qu’un grand nombre de chasseurs n’aiment pas les chats et qu’ils leur tirent dessus… c’est du moins souvent ainsi en ces contrées), il ne me laisse pas sortir le dimanche matin.

   Il est rentré plus tard qu’à l’accoutumée, parce que, en revenant, il s’est arrêté au marché de Noël organisé par l’école de notre village ; donc, pour me remercier d’avoir été très sage et patient pendant son absence, il m’a donné trois friandises pour chats, dont je raffole.

   Pourquoi trois ?
Il me dit toujours en me les donnant : « Allez ! En voici trois, en l’honneur de la Sainte Trinité ».
C’est très augustinien comme principe, et comme façon de faire : notre Bienheureux Père Saint Augustin, en effet, accorde une grande importance aux symbolismes numériques, et il s’attachait à découvrir dans la nature et dans les événements mêmes les signatures du Dieu-Trinité.
Bon, moi, de ce fait, j’ai une grande dévotion pour la Très Sainte Trinité !

Tolbiac priant

   Je suis ensuite sorti pour inspecter mes terres. L’après-midi des dimanches, il n’y a plus grand chose à craindre des chasseurs : ils sont allés déjeuner… et se désaltérer, avec de généreuses rasades. Mon papa-moine dit en riant : « Même s’ils tiraient, dans l’état où ils sont, ils rateraient leur cible ! »
Je me suis donc adonné à mes activités félines en toute quiétude et liberté. Puis quand la température a commencé à fraîchir, je suis rentré.

   A mon retour, mon papa-moine, dans son bureau, participait à une réunion en visio-conférence. Je ne l’ai pas dérangé, et me suis aussitôt dirigé vers la cuisine.
Or j’ai tout de suite remarqué qu’il avait laissé sur le plan de travail le bocal dans lequel se trouvent MES friandises, en oubliant d’en refermer le couvercle.
Je n’ai pas manqué d’y voir un signe de la divine Providence me suggérant d’amplifier encore ma dévotion à la Sainte Trinité !

   Mais cet impudent bocal n’était pas plein à ras bord, et je ne pouvais pas en atteindre les succulentes croquettes-bonbons même en faisant tout mon possible pour y enfoncer au maximum mon pieux museau.
J’ai bien compris que c’était là une ruse du démon cherchant à m’empêcher d’honorer davantage la Sainte Trinité, et, en digne chat monastique, il n’était pas question que je me laissasse décourager par cet obstacle diabolique.

Tolbiac devant son bocal à friandises

   Avec ma patte, j’ai donc poussé petit à petit le bocal vers le rebord du plan de travail, jusqu’à ce qu’il choie : « Boum ! Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit ! »
Le bocal était à terre ; il n’était pas cassé – n’était-ce point là un miracle témoignant de la bénédiction de Dieu sur mon entreprise ? -, et les croquettes-friandises, répandues à terre, se trouvaient maintenant bien à portée de dents.
Devant une marque si évidente de la prédilection divine, il importait que je rendisse gloire à la Très Sainte Trinité sans aucun délai : « Slurp ! Schcroumpf ! Miam ! Craquez sous la dent, ô croquettes bénies !… »

   Malheureusement, mon papa-moine avait entendu le bruit inhabituel qu’avait fait le pot en cheyant au sol ; aussi, abandonnant son devoir d’état qui était d’être à sa visio-conférence (ce n’est jamais bon moralement de se soustraire à son devoir d’état), il a rappliqué dare-dare, le sourcil en accent circonflexe.

   Il a pu constater mon dévot exploit, et, au lieu de se réjouir des progrès de ma piété, se mettant à quatre pattes, il s’est empressé de vouloir ramasser les fameuses croquettes-friandises qui me stimulent à la vénération trinitaire.
De mon côté, je me dépêchais d’en engloutir le plus possible, nonobstant son impie volonté de me les retirer !

   Je me suis demandé un instant s’il n’était pas adepte de quelque hérésie niant la foi trinitaire : le modalisme, l’adoptianisme, l’arianisme…
Pourtant, il récite bien le Symbole de Saint Athanase à prime tous les dimanches !!!

Patte de chat Tolbiac.

Tolbiac mange les croquettes répandues au sol

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