2013-53. L’Evangéliste ne dit pas que le côté du Sauveur a été blessé, mais qu’il a été ouvert.

du cent-vingtième traité
de
notre glorieux Père Saint Augustin

sur
l’Evangile de Saint Jean

à propos du côté ouvert de Notre-Seigneur Jésus-Christ
(Johan. XIX, 31-37) 

2013-53. L'Evangéliste ne dit pas que le côté du Sauveur a été blessé, mais qu'il a été ouvert. dans Chronique de Lully creation-deve-mosaique-palerme

La création d’Eve – mosaïque de Palerme

* * *

Résumé :
Saint Augustin commente les versets de l’Evangile selon Saint Jean racontant de quelle manière le côté du Sauveur a été transpercé : il attire notre attention sur le verbe précis choisi par l’Evangéliste, et montre – à partir de là – que l’arche de Noé et le récit de la création d’Eve étaient des prophéties en acte annonçant ce qui s’est passé à la mort du Sauveur ainsi que les fruits spirituels de cette mort.  Notre foi se trouve confortée par l’accomplissement des Ecritures en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

sacre-coeur-gif arche de Noé dans De liturgia

   § 1. Tout ce que le Sauveur prévoyait comme devant avoir lieu avant Sa mort, ayant été accompli, Il rendit l’esprit au moment choisi par Lui. L’Evangéliste nous raconte ce qui arriva ensuite ; voici son récit : « Les Juifs, parce que c’était la veille du sabbat, afin que les corps ne demeurassent point sur la croix le jour du sabbat (car le sabbat était un jour très-solennel), prièrent Pilate de faire rompre les jambes aux criminels et de les enlever ». D’enlever non pas les jambes, mais les criminels, à qui l’on brisait les jambes pour les faire mourir et les détacher de la croix : on agissait ainsi, afin de ne point prolonger le supplice des crucifiés, et de ne point attrister par le spectacle de leurs tourments un grand jour de fête.

   § 2. « Les soldats vinrent donc et rompirent les jambes de ceux qu’on avait crucifiés avec Lui ; et, s’approchant de Jésus, quand ils virent qu’Il était déjà mort, ils ne Lui rompirent pas les jambes, mais un des soldats Lui ouvrit le côté d’un coup de lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau ».
L’Evangéliste se sert d’une expression choisie à dessein : il ne dit pas qu’on a frappé ou blessé le côté du Sauveur, ou qu’on a fait quelque autre chose semblable ; mais : « on l’a ouvert ».
Effectivement, la porte de la, vie devait s’ouvrir à l’endroit où ont pris naissance les Sacrements de l’Eglise ; sans lesquels il est impossible d’arriver à la vie, qui est la seule véritable. Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés ; cette eau est un salutaire liquide, car elle nous sert de bain et de breuvage.
Dieu annonçait d’avance cet événement (Gen. VI, 16), en donnant à Noé l’ordre d’ouvrir, au flanc de l’arche, une porte par laquelle devaient entrer les animaux destinés à ne point périr sous les eaux du déluge ; ces animaux préfiguraient l’Eglise.
Voilà encore pourquoi la première femme a été tirée du côté d’Adam, pendant qu’il dormait (Gen. II, 22) ; voilà pourquoi elle a reçu le nom de vie et de mère des vivants (note : c’est la signification du nom d’Eve ; cf. Gen. III, 20). Même avant l’incalculable mal de sa prévarication, elle a été ainsi l’annonce d’un bien infini. Le second Adam, Jésus-Christ, ayant baissé la tête, S’est endormi sur la croix, pour qu’une épouse Lui fût donnée, et, pendant Son sommeil, cette épouse est sortie de Son côté.
O mort, qui fait revivre les morts ! Y a-t-il rien de plus pur que ce sang ? Quoi de meilleur pour guérir nos plaies ?

   § 3. « Et celui qui l’a vu a rendu témoignage, et son témoignage est véritable, et il sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez ».
Jean ne dit pas : Afin que vous aussi, vous sachiez ; mais : « afin que vous croyiez » ; car celui qui a vu, sait, et celui qui n’a pas vu, doit croire à son témoignage. Le propre de la foi est plutôt de croire que de voir. Qu’est-ce, en effet, que croire une chose, sinon y conformer sa foi ?
« Car cela a été fait pour accomplir ces paroles de l’Ecriture : Vous ne briserez aucun de ses os. L’Ecriture dit encore : Ils verront quel est Celui qu’ils ont percé ». Il tire des Ecritures deux témoignages à l’appui des différents faits dont il raconte l’accomplissement. Il avait dit : « Et s’étant approchés de Jésus, ils virent qu’Il était déjà mort, et ils ne Lui rompirent point les jambes ». A ce passage se rapporte le témoignage suivant : « Vous ne briserez aucun de ses os » . Voilà l’ordre donné à tous ceux qui, sous l’ancienne loi, devaient célébrer la Pâque par l’immolation de l’agneau ; cette immolation était l’ombre antécédente de la Passion du Sauveur. C’est pourquoi « Jésus-Christ, notre Agneau pascal, a été immolé » (1
 Cor. V, 7). Le prophète Isaïe avait dit d’avance à Son sujet : « Il a été conduit à la mort comme une brebis » (Isaïe LIII, 7). De même encore l’Evangéliste avait ajouté : « Mais l’un des soldats ouvrit Son côté d’un coup de lance ». A cela se rapporte l’autre témoignage : « Ils verront quel est Celui qu’ils ont percé ». Voilà la promesse de la venue du Christ avec le même corps que celui avec lequel il a été crucifié. (…)

mont-st-odile-crucifixion-dapres-herrade-de-landsberg-hortus-deliciarum Coeur de Jésus dans Lectures & relectures

Monastère du Mont-Sainte-Odile (Alsace) – peinture murale de la Crucifixion
reproduisant une miniature du « Hortus deliciarum » de l’abbesse Herrade de Landsberg (XIIe siècle) 

2012-76. « Ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi… »

Mardi 6 novembre 2012.

Mon très cher Lully,

En corollaire de ce que je t’ai écrit hier (cf. > ici), je voudrais aujourd’hui te montrer une photographie : elle a été prise dans l’après-midi de ce 5 novembre 2012, et elle représente l’autel de la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus, dans l’église Saint-Martin de Vals-les-Bains où j’ai été baptisé.

Cette chapelle du Sacré-Cœur est également la chapelle où se trouvent les fonts baptismaux : c’est donc aux pieds du Sacré-Cœur que j’ai reçu le don précieux de la régénération et la vie de la grâce.
Pour moi, qui suis tout dévoué au mystère de ce Sacré-Cœur, qui me dépense pour faire connaître les demandes qu’Il a adressées à toute l’Eglise par l’intermédiaire de Sainte Marguerite-Marie (cf. > ici) et qui souhaite ardemment susciter des réponses toujours plus généreuses à Ses appels, ce m’est un vrai bonheur spirituel de penser que j’ai été fait enfant de Dieu le Père, en étant incorporé au Christ, Son Fils incarné, par la puissance du Saint-Esprit, devant l’autel du Sacré-Cœur, surmonté d’un vitrail représentant l’apparition à Sainte Marguerite-Marie.

Je trouve tout particulièrement éloquent le lien qui est établi par la disposition de ces lieux : l’eau sainte du Baptême est celle qui a jailli, avec le Sang rédempteur, du Cœur de Notre-Seigneur ouvert par la lance du centurion (cf. Johan. XIX, 34) ; cela est en pleine et parfaite conformité avec les commentaires des Pères de l’Eglise.

Mais Je te laisse voir cette photographie…

2012-76.

N’es-tu pas, comme moi, cher Lully, frappé par l’impression d’abandon et par la saleté de cet autel ?

Si cela m’eût été possible, je me fusse précipité pour ôter ces horribles toiles d’araignées chargées de poussière noire, mais cette chapelle est fermée par une grille qu’il m’était impossible de franchir (et qui ne doit pas souvent être ouverte : il est probable que les baptêmes soient célébrés dans le sanctuaire au dessus d’un grand saladier ou d’une bassine à confiture!).
Tu remarqueras aussi que, contrairement aux règles du respect dû aux autels, celui-ci – comme d’ailleurs la plupart des autres dans cette église – n’est recouvert ni d’une nappe ni d’un tapis protecteur mais de ce qui, de loin, m’a semblé être une espèce de « placoplâtre » !!!

Je n’ai pu m’empêcher de penser aussitôt aux plaintes de Notre-Seigneur Jésus-Christ retranscrites par Sainte Marguerite-Marie :

- « Voilà l’état où me réduit mon peuple choisi que j’avais destiné pour apaiser ma justice et il me persécute secrètement… » (in « Mémoire composé par ordre de la Mère de Saumaise » § 36).

- « (…) Il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur amour, et jusqu’à quel excès il l’avait porté, d’aimer les hommes, dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissances. « Ce qui m’est beaucoup plus sensible, me dit-il, que tout ce que j’ai souffert en ma passion ; d’autant que s’ils me rendaient quelque retour d’amour j’estimerais peu tout ce que j’ai fait pour eux, et voudrais, s’ils se pouvait, en faire encore davantage ; mais ils n’ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements à leur faire du bien… »  (in « Autobiographie » § 56).

- «  Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi… » (in « Autobiographie » § 92).

J’ai aussi repensé à la phrase du Saint Curé d’Ars : « Le sacerdoce, c’est l’amour du Cœur de Jésus », ainsi qu’à la dixième des promesses du Sacré-Cœur : « Je donnerai aux prêtres (sous entendu : qui pratiqueront cette dévotion envers le divin Cœur de Jésus) le talent de toucher les cœurs les plus endurcis » (cf. > ici).
A contrario, cela laisse entendre qu’un prêtre qui n’a pas de dévotion envers le Sacré-Cœur, qui n’a pas un fervent amour du Cœur de Jésus, sera un bien piètre apôtre et n’aura guère de talent pour toucher les cœurs…
Si l’état de cette chapelle et de cet autel est représentatif de la ferveur et de la dévotion du clergé local, on ne doit pas s’étonner de constater que ses lieux de culte se vident et que les fidèles soient de moins en moins nombreux !

Je conclurai ces quelques réflexions par cette citation de Maurice Barrès : « Devant ces églises, ça et là, à demi-désertes, à demi-écroulées, je me surprends à méditer la grande vérité, le mot décisif : les églises de France ont besoin de saints ! » (in « La grande pitié des églises de France »).

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

sacrec15 abandon dans Commentaires d'actualité & humeurs

Bande dessinée
« Je veux que tu me serves d’instrument pour attirer des coeurs à mon amour » > ici

2012-70. In hoc signo vinces !

28 octobre,
Fête des Saints Apôtres Simon & Jude (cf. > ici) ;
Anniversaire de la victoire de Constantin au Pont Milvius (cf. > ici).

2012-70. In hoc signo vinces ! dans Chronique de Lully labarum-4

ἐν τούτῳ νίκα

         Les heureuses dispositions du calendrier font que, chaque année, le dernier dimanche d’octobre, jour établi pour la fête du Christ Roi (cf. > ici) se trouve de ce fait très proche (il arrive même parfois que ces deux dates coïncident) de l’anniversaire de la victoire de Constantin sur Maxence au Pont Milvius, le 28 octobre de l’an 312.

   Flavius Valerius Aurelius Constantinus, que nous appelons communément Constantin, est le fils de Constance, surnommé Chlore (c’est-à-dire « au teint pâle »), et d’Hélène, future sainte.
Né en 272, il a été proclamé trente-quatrième empereur de Rome, à York, par les troupes de son père à la mort de ce dernier, le 25 juillet 306.

   L’empire est alors dans une période de troubles en raison des divisions et querelles sans fin engendrées par le délitement de la tétrarchie.
Constantin reconquiert la péninsule italienne contre son rival Maxence : l’engagement décisif a lieu sur la via Flaminia, à une dizaine de kilomètre au nord-est de Rome, au lieu dit des Saxa Rubra (les roches rouges) en avant d’un pont de pierre qui enjambe le Tibre, le Pont Milvius.

L’armée de Maxence est défaite, et Maxence lui-même meurt noyé dans le Tibre.

   Constantin, fils d’une chrétienne, inclinait déjà vers le monothéisme depuis plusieurs mois. Il assurera avoir eu une vision, en plein midi, suivie d’un songe nocturne : la vision lui montrait une croix lumineuse au dessus du soleil avec l’inscription « ἐν τούτῳ νίκα – in hoc signo vinces » (par ce signe tu vaincras) et le songe lui enjoignait de mettre le signe divin sur les boucliers de ses soldats et sur les enseignes de son armée. 
Lactance, apologiste chrétien et rhéteur, écrit : « Il fit marquer la lettre X traversée d’un trait recourbé à son sommet, c’est à dire le monogramme du Christ ». C’est la superposition des deux lettres grecques X (chi) et P (rhô) : les deux premières lettres du mot Christos, écrit en grec.

chi-rho 28 octobre 312 dans Commentaires d'actualité & humeurs

       Si les historiens modernes, lobotomisés par le rationalisme et l’esprit des prétendues lumières, remettent en doute la vision et le songe de Constantin, ils le font en opposition avec une tradition unanime et continue de l’Orient comme de l’Occident.
L’apposition du Xhi-Rho sur les insignes impériaux est de toute façon absolument certaine et la victoire sur Maxence ne peut être mise en doute, pas plus qu’on ne peut remettre en question la conséquence directe de cette victoire : la pleine liberté de culte donnée aux chrétiens qui avaient jusque là été les cibles des persécutions du pouvoir impérial.
Quelques mois plus tard, en effet, sera promulgué l’Edit de Milan (avril-juin 313), qui permettra à l’Eglise de sortir des catacombes et qui sonnera le glas du paganisme à l’agonie.

   Oui, ce 28 octobre 312 est l’une des grandes dates de notre histoire, l’une de ces dates qui a changé le cours de l’histoire.
En 2012 et 2013, le dix-septième centenaire de la victoire du Pont Milvius et de l’Edit de Milan eût dû être marqué par des réjouissances publiques et solennelles, des Etats eux-mêmes, et à combien plus forte raison dans la Sainte Eglise !
Mais nous ne sommes plus dans des Etats chrétiens, et à l’intérieur de l’Eglise romaine elle-même voilà déjà plusieurs décennies que des voix influentes – lorsqu’elles ne sont pas carrément encouragées par les hiérarques soucieux de plaire au monde et à ses modes antichrétiennes – appellent à se démarquer de l’héritage constantinien, alors que nous eussions été en droit d’espérer que l’année 2013 - comme cela avait été le cas en 1913 – vît la promulgation conjointe, par les Eglises de Rome et de Constantinople, d’un jubilé constantinien.

constantin-dans-la-bataille-du-pont-milvius-raphael Annum sacrum dans De liturgia

Raphaël : Constantin dans la bataille du Pont Milvius
(détail de la grande fresque représentant la bataille dans les « Stanze Vaticane »)

   Vous trouverez, ci-après (> ici) le texte même d’Eusèbe de Césarée relatant ces évènements, dont Eusèbe affirme qu’il tient le récit de la bouche même de Constantin.
J’ai choisi de le publier intégralement parce que justement la plupart des historiens l’évoquent sans même le citer, du fait qu’ils ne lui accordent que peu de crédibilité, pour des raisons essentiellement idéologiques.

   Pour l’heure, rapprochant cet anniversaire avec la célébration proche de la fête du Christ Roi, je ne peux omettre de citer le Pape Léon XIII qui écrivait en 1899, dans l’encyclique « Annum sacrum », par laquelle il prescrivit pour toute l’Eglise la récitation de l’acte de consécration du genre humain au Sacré-Cœur, dont le texte doit désormais être repris en cette fête du Christ Roi (cf. > ici) :

   « A l’époque où l’Eglise, toute proche encore de ses origines, était accablée sous le joug des Césars, un jeune empereur aperçut dans le ciel une croix qui annonçait et qui préparait une magnifique et prochaine victoire. Aujourd’hui, voici qu’un autre emblème béni et divin s’offre à nos yeux. C’est le Cœur très sacré de Jésus, sur lequel se dresse la Croix et qui brille d’un magnifique éclat au milieu des flammes. En lui nous devons placer toutes nos espérances ; nous devons lui demander et attendre de lui le salut des hommes. »

   Aussi, malgré la tristesse des temps dans lesquels nous vivons, nos cœurs sont-ils soulevés par une joyeuse espérance en nous souvenant des paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même à Sainte Marguerite-Marie : « Ne crains rien, Je règnerai malgré Mes ennemis et tous ceux qui voudront s’y opposer. [...] Il règnera ce divin Cœur, malgré ceux qui voudront s’y opposer. Satan demeurera confus avec tous ses adhérents » !

Lully.                 

nika Christ-Roi dans Lectures & relectures

2012-67. Le Sacré-Cœur de Jésus, deux mille ans de miséricorde.

Au Refuge Notre-Dame de Compassion, nous sommes particulièrement attachés au culte du Sacré-Cœur de Jésus et nous ne cessons d’encourager à en approfondir l’esprit, et à vivre en vérité cette dévotion.
Voilà pourquoi nous ne pouvons que recommander instamment et engager nos amis à se procurer (et bien sûr à lire et à méditer) l’excellent ouvrage, résultat de travaux aussi pieux que savants, intitulé :

Le Sacré-Cœur de Jésus,

Deux mille ans de miséricorde

* * * * * * * *

Cet ouvrage est une véritable somme : il représente des heures et des heures d’un patient travail, inspiré par l’amour et la reconnaissance envers le divin Cœur de notre Rédempteur.

2012-67. Le Sacré-Cœur de Jésus, deux mille ans de miséricorde. dans Chronique de Lully jean-claude-prieto-de-acha-le-sacre-coeur-de-jesus

Je ne peux faire mieux que de citer un extrait de l’introduction de ce livre remarquable :

« A l’occasion de recherches entreprises pour mieux comprendre l’origine et le développement de la dévotion rendue au Sacré-Cœur, nous avons été frappé par l’immense travail théologique et historique accompli sur ce sujet depuis bientôt deux siècles par de nombreux religieux (essentiellement Jésuites) et ecclésiastiques – le premier théologien à s’être penché sur cette question étant reconnu pour être le Père Jean Perrone S.J. (1794-1846), dans son ouvrage « De Verbo incarnato ».

Mais il manquait, nous a-t-il semblé, une vue d’ensemble, qui aurait permis de mieux situer la formidable percée de cette dévotion dans l’histoire de notre pays – qui en a été le berceau – et dans l’histoire de l’Eglise – qui en est aujourd’hui son plus fidèle soutien. Une frise chronologique en quelque sorte, comparable à celles que l’on peut dérouler de nos jours grâce aux encyclopédies informatisées, et sur laquelle le lecteur aurait eu la possibilité de consulter en parallèle non seulement l’ensemble des événements essentiels qui ont forgé le ciment de ce culte, mais également les étapes les plus marquantes de l’histoire de la France et de l’Eglise.

C’est cette lacune que nous avons souhaité combler.

En nous attaquant à cette entreprise, nous nous sommes rapidement heurté à deux difficultés :

La première concerne essentiellement le premier millénaire, mais aussi la première moitié du second. Les dates des événements relatifs à l’histoire de la chrétienté en France et dans le monde pour cette période sont peu ou pas connues, et prêtent souvent à discussion. Seuls peuvent être mis en valeur les hommes et les femmes eux-mêmes qui ont œuvré pour répandre la Bonne Nouvelle, sans qu’il soit toujours possible de situer avec précision les moments clés de leur vie.

La deuxième difficulté concerne la deuxième moitié de ce deuxième millénaire. A l’opposé du premier, il y a là abondance de faits, d’événements datés avec précision, et cette abondance aurait pu nuire à la clarté de l’ensemble. Il a fallu choisir, opérer un tri. Hormis les dates clés concernant la dévotion au Sacré-Cœur pour lesquelles nous avons visé l’exhaustivité, nous avons donc placé ici les repères qui nous semblaient être les plus importants ou les plus caractéristiques de l’histoire politique et religieuse de la France, espérant en cela offrir une vision la plus globale possible de l’enracinement et de l’expansion de cette dévotion.

Compte tenu de ce qui précède, nous avons opté pour une division de cet ouvrage en deux parties principales :

- La première couvre le premier millénaire, et la première moitié du second, les auteurs qui se sont tournés vers le Cœur de Jésus étant regroupés, autant que faire se peut, par famille religieuse, accompagnés de courts extraits de leurs œuvres. Il était impossible ici de les citer tous, mais les noms que nous avons retenus donneront un aperçu assez large du regard porté vers le divin Cœur au cours de ces premiers siècles. Nous avons prolongé cette première partie jusqu’à nos jours, sous la forme d’un résumé qui prépare à la lecture du chapitre suivant.

- La seconde partie commence à l’an mille, et se présente sous la forme d’une chronologie qui permet de situer tous les événements et textes essentiels relatifs à la dévotion, et ceci jusqu’en ce début de XXIe siècle. Pour ne pas faire doublon avec la première partie, seuls les auteurs les plus importants ou les plus connus ont été mentionnés ici concernant la période 1000-1700. Par ailleurs, les évènements qui auraient alourdi inutilement cette chronologie ont été placés en plusieurs « Annexes », selon le thème abordé : l’histoire de la Compagnie de Jésus, de Port-Royal, les événements relatifs à la Révolution française, etc. »

coeurdejsuscopie Jean-Claude Prieto de Acha dans Lectures & relectures

« Le Sacré-Cœur de Jésus, deux mille ans de miséricorde »
par Jean-Claude Prieto de Acha

Format 21 x 29,7 – 460 pages – 45 € (+ port)
Editions Téqui, le Roc saint-Michel – 53150 Saint-Céneré.

Pour commander en ligne > ici

2012-66. « Je veux que tu me serves d’instrument pour attirer des coeurs à Mon Amour ».

17 octobre,
Fête de Sainte Marguerite-Marie.

   Dès les commencements de ce modeste blogue, j’avais eu l’occasion d’évoquer la figure de Sainte Marguerite-Marie et de dire quelques mots sur l’importance qu’a pour nous cette très grande mystique ainsi que le Message dont elle dut se faire l’ambassadrice pour toute la Sainte Eglise (cf. > ici).

   Dans l’une de ces petites B.D. sans prétention qu’avait jadis réalisée Frère Maximilien-Marie, il avait résumé ce Message en quelques dessins et phrases brèves.
Je la publie aujourd’hui parce que – en sus d’être au jour de la fête de Sainte Marguerite-Marie - elle me paraît, en outre, particulièrement adaptée aux nécessités de l’Eglise et du monde qui ont tant besoin de découvrir toujours plus profondément l’unique Rédempteur : Notre-Seigneur Jésus-Christ, « qui a tant aimé les hommes, qu’Il n’a rien épargné jusqu’à S’épuiser et Se consumer pour leur témoigner Son amour … »

   Car il est urgent de faire mieux connaître et mieux aimer le divin Coeur de Jésus pour mieux répondre à Ses appels à l’Amour : ce n’est pas quelque chose de nouveau, c’est l’essence même de la Révélation transmise par la Tradition qu’il est urgent d’annoncer à nouveau ; c’est un renouveau de ferveur missionnaire qu’il faut insuffler dans l’Eglise, c’est un renouveau de zèle pour le salut et la sanctification des âmes qu’il est nécessaire et urgent de ressusciter, parce que « la charité du monde s’est refroidie »

Lully.                       

2012-66.

je-veux-que-tu-me-serves-dinstrument-page-2 17 octobre dans Chronique de Lully

sacrec15 amour divin dans De liturgia

Voir aussi :
- Promesses du Sacré-Coeur en faveur de ceux qui pratiqueront cette dévotion > ici
- Salutations au Sacré-Coeur composées par Sainte Marguerite-Marie > ici

Salutations au Sacré-Coeur de Jésus

composées par Sainte Marguerite-Marie

in « Vie et oeuvres », édition du monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, 1920
( tome II, p.779) 

Salutations au Sacré-Coeur de Jésus dans De liturgia apparition-Ste-Marguerite-Marie-Alacoque-Copie

Je Vous salue, Coeur de mon Jésus,
sauvez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Créateur,
perfectionnez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Sauveur,
délivrez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Juge,
pardonnez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Père,
gouvernez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Maître,
enseignez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Pasteur,
gardez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Jésus Enfant,
attirez-moi!

Je Vous salue, Coeur de Jésus mourant en Croix,
payez pour moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Frère,
demeurez avec moi!

Je Vous salue, Coeur charitable,
opérez en moi!

Je Vous salue, Coeur miséricordieux,
répondez pour moi!

Je Vous salue, Coeur très humble,
reposez en moi!

Je Vous salue, Coeur très patient,
supportez-moi!

Je Vous salue, Coeur très fidèle,
payez pour moi!

Je Vous salue, Coeur pacifique,
calmez-moi!

Je Vous salue, Coeur de Jésus, consolation des affligés,
consolez-moi!

Je Vous salue, Coeur tout aimant, fournaise ardente,
consumez-moi!

Je vous salue, Coeur de Jésus, modèle de perfection,
éclairez-moi!

Je Vous salue, Coeur divin, origine de tout bonheur,
fortifiez-moi!

coeurdejsuscopie prière dans Prier avec nous

Autres prières au Sacré-Coeur publiées dans ce blogue :
- le texte de la « neuvaine de confiance » > www.
- la prière composée par Sainte Madeleine-Sophie Barat > www.
- la prière de confiance en Dieu de Saint Claude de La Colombière > www
- l’acte d’offrande de Saint Claude de la Colombière > www
- le Souvenez-Vous au Sacré-Coeur > www.
- une prière au Coeur eucharistique de Notre-Seigneur > www
- une prière d’union aux dispositions du Coeur de Jésus en forme de litanies > www.
- un texte de consécration au Sacré-Coeur > www.

et le texte des Promesses du Sacré-Coeur > www.

Publié dans:De liturgia, Prier avec nous |on 1 juin, 2012 |3 Commentaires »

2011-83. Le Christ veut régner par la vertu de Son Sacré-Cœur.

Sermon de Monsieur l’Abbé Henri V.

à l’occasion de la Fête du Christ Roi

- dimanche 30 octobre 2011 -

       Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   je livre aujourd’hui à votre lecture et à votre méditation le texte de la prédication faite par Monsieur l’Abbé V. – desservant de notre quasi paroisse selon le rite latin traditionnel -  à l’occasion de la Fête du Christ Roi de cette année 2011.
Les illustrations qui accompagnent cette publication présentent la chasuble du Christ Roi que nous conservons en notre Mesnil-Marie, très beau travail de broderie et de ferveur réalisé par des religieuses.

Chasuble du Christ Roi (Mesnil-Marie)

       Cette Fête du Christ Roi – fixée à la fin de l’année liturgique – conclut et récapitule la célébration des mystères de Jésus-Christ et de notre salut.
Après les mystères de Noël et de l’Epiphanie, le mystère pascal de la Passion et de la Résurrection, après la gloire de l’Ascension, l’Eglise, instruite par l’Esprit-Saint, nous montre le Christ Roi : Roi du Ciel et de la terre, siégeant à la droite du Père et régnant ici-bas par la Croix victorieuse, source de justice et de paix.

   Toute l’histoire de l’humanité apparaît comme un jour, le jour du Seigneur, autour de la venue du Christ, Soleil de lumière, de vie et d’amour.
Alors que le monde était plongé dans les ténèbres de la mort et attendait son Salut, Il est venu, Lui, le Verbe éternel et le Fils unique du Père, dissiper la nuit obscure du péché et de l’ignorance, et apporter aux hommes le don de l’héritage de la Patrie céleste.
Et si, avec le temps, le monde vieillit au point que la nuit semble tomber et envahir l’Eglise elle-même, l’espérance assure que le soleil couchant annonce à l’horizon un jour nouveau, celui du retour glorieux du Christ à la fin des temps, lorsqu’Il viendra juger les vivants et les morts, et introduire le peuple des élus dans l’éternité bienheureuse !

   Au rythme des célébrations et des Messes, la sainte liturgie rassemble l’Eglise et fait avancer ses membres pas à pas, au-delà du cycle sacré de chaque année, vers le Royaume des Cieux, à la suite du Christ Roi.

ange brodé sur le devant de la chasuble

       Le Christ est donc Roi ?

   Assurément !
Par nature, il est le Verbe par qui tout a été fait ; par conquête, Il est le Sauveur du genre humain attirant tout à Lui du haut de la Croix.
Le Christ est Roi à double titre : en tant que Créateur et en tant que Rédempteur, ayant restauré la création et relevé l’humanité jusqu’à la dignité la plus haute.

   Sans Sa grâce, en dehors de Lui, la nature, l’univers et, bien sûr, toute l’humanité se condamneraient à s’autodétruire.
Tout Lui appartient, même le temporel, le profane et la sphère privée.
Rien ne peut échapper à l’influence de Sa grâce.
C’est une Royauté universelle.

   Le Christ est le Roi des nations parce qu’il n’y a de salut – mais aussi de justice, de paix, de prospérité, de liberté et de fraternité entre les hommes – que dans la mesure où les nations reconnaissent Ses droits en tant qu’Auteur de la nature et Rédempteur du genre humain.
Il est le Roi des rois en ce sens que les gouvernements doivent se soumettre à Sa Royauté universelle, à laquelle ils participent et de laquelle ils reçoivent leur pouvoir et leur légitimité : César doit rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu !

détail de l'ange brodé dans le dos

   Cependant, si la Royauté du Christ est universelle, elle n’est pas immédiatement et directement temporelle : c’est une Royauté spirituelle et surnaturelle qui inonde le monde de la grâce de la foi, de l’espérance et de la charité, grâce descendue du Ciel qui oriente tout le domaine temporel vers l’éternité de son destin.

   Le Christ respecte l’ordre naturel dont Il est l’Auteur : Il rend à César ce qui appartient à César.
Mais tout – le politique, le social, l’économie, le domestique, la technique et l’art -, tout est au service du bien et du salut des hommes que Jésus est venu apporter au monde.
Royauté universelle : tout est par Lui mais aussi pour Lui !

   Certes – hélas ! – l’histoire de l’humanité, dominée toujours par la victoire du Christ, est cependant marquée par l’infidélité, l’apostasie voire la révolte : lorsque le Peuple de Dieu proteste qu’il n’a pas d’autre roi que César, lorsque une république révolutionnaire proclame des droits de l’homme sans Dieu, lorsque l’on déclare que la loi civile de l’Etat arbitraire est au-dessus de la loi divine, mais aussi lorsque des hommes d’Eglise laissent entendre que l’on peut se sauver sans le Christ, et lorsque, depuis Rome et Assise, on prétend que la paix peut se répandre dans le monde sans proférer la moindre allusion à Jésus-Christ, Prince de la Paix !

   Ils L’ont découronné !
Ou pire, ils L’ont couronné d’épines !

Détail de la chasuble du Christ Roi : couronne

   En conséquence, ce n’est pas seulement l’heure de la grande apostasie, mais c’est aussi fatalement l’heure de la révolte et du refus le plus funeste : le monde ne veut ni du Christ, ni du Salut que Celui-ci propose avec tant d’amour et de miséricorde. Jésus crucifié !

   Mais – et c’est le sens de l’histoire – le Christ règne par la Croix ; Il construit Ses victoires et relève l’humanité pécheresse à partir des péchés et des prétentions des hommes.

   Dieu ne peut permettre non seulement que les élus eux-mêmes se perdent, mais que les hommes puissent perdre en eux toute étincelle d’espoir et de vie.

   Le monde d’aujourd’hui court à sa perte, les gens ont peur de l’avenir, ils ne savent plus à quoi se raccrocher, ils désespèrent.
On n’a jamais autant parlé de liberté, de paix, de démocratie… et voyons quel constat s’impose de plus en plus à tous !

   Le Christ a pitié de cette foule.
S’Il veut régner, c’est par la vertu de Son Sacré-Cœur !

motif central

   Le Christ Roi n’est ni un dictateur ni un démagogue, profitant de la faiblesse des hommes et flattant leurs passions.
Le Christ ne recherche pas Sa propre gloire.
Sa Royauté n’est pas domination : c’est une Royauté d’Amour!
Ce qu’Il veut, c’est le bonheur des hommes.
Il a conquis Son Royaume en portant sur Lui les péchés du monde, et Il connaît le pécheur par la tendresse de Son Cœur.

   Qui a le mieux chanté la victoire du Christ Roi, sinon la sainte Vierge, proclamant les grandeurs et la puissance de son Fils ?
« Fecit potentiam in brachio Suo, dispersit superbos mente cordis sui. Deposuit potentes de sede : Il a déployé la force de Son bras, Il a dispersé les hommes orgueilleux ; Il a renversé les puissants de leurs trônes ! »

   C’est à la Messe que l’Eglise célèbre par excellence la Royauté du Christ, et nous la communique : en nous et autour de nous, dans nos familles et nos communautés.
Il y a les chants du Gloria et du Credo, les lectures – Epître et Evangile qui proclament la Parole du Roi -, et bien sûr le renouvellement du Sacrifice : « Il est digne, l’Agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance, la divinité, la sagesse, la force et l’honneur ; à Lui la gloire et l’empire pour les siècles des siècles ! » (
introït de cette fête) ; puis le chant solennel du Pater – « Que Votre Règne arrive ! » car il appartiendra à Jésus de remettre Son Royaume entre les mains de Son Père, principe de toute autorité et de tout don – ; enfin, à la Communion, le Corps du Christ fait partager à Ses fidèles Ses prérogatives royales : avec le Christ, les chrétiens unis au Christ participent à Ses mystères pour faire des élus un peuple de rois et de saints : ce que nous contemplerons à la Toussaint.

détail du motif central, le Sacré-Coeur

On peut lire – ou relire – aussi sur ce blogue :
- « De la Royauté du Christ à la gloire de Ses élus » > ici.
- L’Acte de consécration au Sacré-Coeur qui doit être publiquement récité à l’occasion de cette fête > ici.

2011-38. Vivons pour le Bon Dieu (Chanoine Antoine Crozier).

Vivons pour le Bon Dieu - chanoine A.Crozier

       Ce 10 avril marque l’anniversaire du rappel à Dieu du chanoine Antoine Crozier, prêtre lyonnais d’une très haute spiritualité, qui avait reçu la grâce insigne des sacrés stigmates (le 1er janvier 1901 au cours de la Sainte Messe qu’il célébrait à l’autel du Saint-Sacrement dans la Primatiale Saint-Jean de Lyon) et qui était lié avec le Bienheureux Charles de Foucauld par les liens d’une profonde amitié.

   A cette occasion, je suis heureux de vous livrer ici le texte intégral d’un petit opuscule que le chanoine Crozier avait fait publier en 1910 (il y eut même deux éditions dans le cours de cette même année).
A ma connaissance,  ce tout petit livret dont je vous ai reproduit la couverture ci-dessus, n’a pas été réédité depuis la mort de ce saint prêtre, survenue le 10 avril 1916. Pourtant, il y a là un admirable résumé sur la manière d’atteindre à la perfection chrétienne, en un exposé aussi simple et lumineux que fondamental et riche…

   Aussi, même si ce texte dépasse en longueur ce qui est habituel pour un article de blogue, j’espère qu’il sera profitable à tous les lecteurs de bonne volonté qui accepteront de le lire posément, avec l’intelligence de leur coeur, et qui s’efforceront d’en mettre les leçons en pratique, de toute la ferveur de leur âme.

Frère Maximilien-Marie.

Chanoine Antoine Crozier (1850-1916)

Le chanoine Antoine Crozier (1850-1916)

Vivons pour le Bon Dieu.

       Sommes-nous de bons chrétiens ?

   Afin de nous en rendre compte, demandons-nous quelle est la place occupée par Dieu dans notre vie de chaque jour.
Pour un trop grand nombre de soi-disant chrétiens, cette place est bien petite. On donne à Dieu cinq minutes de prière matin et soir, le temps de la Messe, des Vêpres et du Salut le dimanche.
En dehors de cela, il n’y a rien ou pas grand’chose pour Dieu. On travaille, on mange, on dort, on souffre, ou bien on jouit, on s’amuse, on satisfait son intérêt, son ambition, ses passions, on s’occupe de sa famille, de ses affaires, de tout, en un mot, excepté de Dieu. On vit pour soi, pour le monde, pour le démon, pour rien du tout ; on ne vit pas pour Dieu.

   Combien de vies sont ainsi gaspillées et méritent la condamnation portée par le Maître : « En vérité, en vérité, je vous le dis, ils ont déjà reçu leur récompense! »

   Et pourtant, pourquoi sommes-nous sur la terre sinon pour aller à Dieu, pour gagner le Ciel ?
Si Dieu nous a créés et nous conserve l’existence, c’est bien uniquement afin que nous procurions sa gloire, sur la terre d’abord, puis dans le Ciel pendant l’éternité.

   Que devons-nous faire pour rendre gloire à Dieu ?

   Remplir, tout simplement, nos devoirs d’état ; nous acquitter, comme il convient, de nos occupations ordinaires.
Nous devons donc travailler, manger, dormir, souffrir, nous reposer, nous distraire, nous occuper de nos affaires, de notre famille, de nos intérêts. Tout cela nous devons le faire et le bien faire, mais pas uniquement pour nous ou pour les créatures ; nous devons le faire principalement pour Dieu, en vue de Dieu, et ainsi nous rendons gloire à Dieu.

   Avec quoi devons-nous acheter le Ciel ?

   Par toutes nos actions, par toutes nos souffrances, par tous les détails de notre vie.
A l’exemple de l’ouvrier qui, pour gagner sa journée, doit travailler un nombre d’heures déterminé au service de celui qui l’emploie, il convient que nous vivions pour Dieu, non seulement de temps en temps et à des moments fixes, mais partout et toujours.

   La devise d’un vrai chrétien, c’est donc : TOUT POUR LE BON DIEU !

* * * * * * *

I. Quels moyens employer ?

   Un seul : vouloir fermement vivre pour Dieu et agir en conséquence.

1. – Avant tout, nous devons éviter ce qui déplait à Dieu, ce que sa loi défend, le péché et les occasions du péché, observer tous ses commandements, remplir tous nos devoirs  envers Lui, envers le prochain et envers nous-mêmes puis nous appliquer à bien faire toutes choses afin de les rendre bonnes et dignes d’être agréées par Lui.

2. – Ces actes bons sont comme des wagons placés sur des rails et que l’on peut diriger au nord ou au midi, en avant ou en arrière. A nous de savoir, par une intention nettement déterminée, les diriger, les aiguiller vers Dieu et non pas vers le démon, le monde ou nous-mêmes.

3. – Cette intention, il importe beaucoup de l’exprimer, de l’affirmer au moins de temps en temps. Nous le faisons en offrant à Dieu nos actes, nos souffrances, notre vie de chaque jour.
Bien que placés sur des rails, les wagons sont incapables de se mouvoir par eux-mêmes, il faut les attacher les uns aux autres à la suite de la locomotive qui les entraînera, plus ou moins vite, plus ou moins loin, suivant qu’elle sera plus ou moins forte et qu’elle aura des provisions plus ou moins grandes d’eau et de charbon.
De même l’offrande de la journée faite le matin accrochera au passage tous les actes dont cette journée sera remplie et les entrainera vers Dieu.
Plus cette offrande sera intense, plus son action sera efficace sur notre conduite et sur la réalité de notre donation.
Il est donc indispensable de bien offrir à Dieu dès le matin la journée qui commence. Cette offrande sera l’acte principal de la prière du matin
.

4. – Pour que cette offrande donne réellement à Dieu chacun de nos actes, il n’est pas nécessaire de la renouveler à chaque instant et de redire sans cesse à Dieu que tout est pour Lui. Cela n’est guère possible à l’homme au milieu des soucis et des préoccupations de la vie ; Dieu ne nous le demande pas.
Quand nous voulons aller à un endroit déterminé, nous ne renouvelons pas sans cesse la volonté d’y aller ; nous continuons simplement à marcher dans la direction voulue. Une fois lancé, le train peut encore pendant un certain temps, grâce à la vitesse acquise, continuer sa route. Nous n’avons pas besoin de faire autrement, pour aller à Dieu, qui est le terme unique et nécessaire du voyage de la vie.

5. – Néanmoins, après avoir parcouru une certaine distance, la locomotive a besoin de faire usage de la vapeur pour prendre un nouvel élan.
Pour nous aussi, il est utile que, de temps en temps dans la journée et sans arrêter notre travail, nous renouvelions rapidement notre offrande par un cri du coeur, afin d’être bien sûrs d’agir toujours pour Dieu.

6. – Au bout de quelques heures, la locomotive est obligée de s’arrêter dans une gare afin d’y reprendre de l’eau et du charbon et de pouvoir ainsi parcourir une nouvelle étape.
Combien il serait bon que nous puissions faire de même et, dans le milieu du jour, par exemple, trouver un instant afin d’y renouveler bien généreusement et à notre aise notre offrande du matin!
Ainsi tout serait très certainement fait et souffert pour le Bon Dieu. Nous pourrions acquérir sans cesse des mérites incalculables et devenir très rapidement et très simplement des millionnaires du  Ciel.
Extérieurement dans notre vie, rien ne serait changé, sinon que nos devoirs seraient remplis avec plus de soins, nos actes faits avec plus d’application.
Intérieurement tout serait changé et pour Celui qui sonde les reins et les coeurs, grâce à l’intention de notre offrande, tout aurait un prix nouveau et une valeur incomparable.
Prenons donc la douce habitude d’offrir souvent nos actions à Dieu
et nous serons sûrs de vivre vraiment pour Lui !

7. – Offrons tout à Dieu, tout, même les actions les plus minimes et les plus insignifiantes. Saint Paul l’a dit : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. »
Ces actes sont, pour ainsi dire, les fils avec lesquels nous devons travailler à faire de notre vie une belle pièce d’étoffe que nous présenterons à Dieu au dernier jour.
Or plus un tissu est beau, plus les fils dont il se compose sont nombreux et fins.
Si nous nous contentions d’offrir à Dieu les actes principaux de nos journées, nous arriverions à tisser une étoffe formée de cordages plus ou moins gros et ressemblant plutôt à un filet ou à une serpillière qu’à un riche tissu.

8. – De quoi se compose une étoffe ? D’un certain nombre de fils entrelacés dont les uns forment ce qu’on nomme la chaîne et les autres la trame de l’étoffe.
Pour fabriquer le tissu, on tend avec soin sur un métier, et les uns à côté des autres les fils de la chaîne.
Pareillement en offrant à Dieu tous nos actes, en les faisant avec soin pour Lui, nous attachons, pour ainsi dire, sur ce métier merveilleux qui est notre âme, autant de fils qui nous serviront à tisser notre vie de la terre et notre vie du Ciel.

   Chaque péché véniel causera une lacune plus ou moins grande dans notre vie, un trou plus ou moins important dans le tissu, comme lorsque plusieurs fils sont cassés.
Chaque péché mortel est semblable à un ouragan qui arrache tous les fils du métier, les emporte au loin et détruit tout jusqu’à ce que un acte de contrition parfaite ou l’absolution du prêtre raccommodent et arrangent tout, remettent tout en place en nous permettant de reprendre le travail interrompu.

   Si Dieu m’appelait à Lui aujourd’hui, qu’aurais-je de bon à Lui présenter ? Que de lacunes dans ma vie, quel gaspillage des dons reçus de Lui! Oh! Je veux, comme dit Saint Paul, regagner avec acharnement le temps perdu et m’appliquer sans cesse à refaire ma vie telle que Dieu l’a voulue et préparée !
Oui, je veux tout Lui offrir afin de ne plus rien perdre, mais de bien faire vraiment 

TOUT POUR LE BON DIEU!

* * * * * * *

II. Pour quels motifs ?

1. – Si l’intention d’agir pour Dieu augmente le mérite de nos actions, nous pouvons l’augmenter encore par la valeur des motifs qui nous font agir pour Dieu.
La chaîne ne suffit pas pour former une étoffe, il faut encore la trame, c’est-à-dire ce fil unique et continu qui par le moyen de la navette passe et repasse des milliers de fois à travers les fils de la chaîne et les enlace, les unit, les maintient à leur place, en fait un tout ordonné et uniforme, et donne à l’étoffe ses nuances et ses qualités.

2. – De même si nous agissons pour Dieu, sans aucun motif (ce qui est bien difficile et nous ferait ressembler à un être inintelligent) chaque battement de notre coeur passerait à travers les actes de notre vie sans y rien mettre, aussi inutilement que la navette quand elle ne contient plus de fil.
Le fil unique dont devrait se composer la trame de notre vie, le motif qui seul pratiquement nous fait agir pour Dieu, c’est l’amour dont notre coeur est rempli pour Lui (note : le seul fait d’agir pour Dieu implique nécessairement au moins un commencement d’amour pour Dieu).

3. – Plus cet amour sera parfait et élevé, plus nos actes prendront de valeur aux yeux de Dieu.
Si par exemple j’évite un péché ou je m’acquitte d’un devoir par crainte de l’enfer, mon amour pour Dieu étant moins relevé, le fil de ma trame sera plus grossier et je ne tisserai pour ainsi dire qu’une étoffe de bure.
Si j’agis pour gagner le Ciel, ou pour remercier Dieu de ses dons, le motif de mon amour est plus noble, l’étoffe de qualité supérieure.
Si enfin j’agis en vue de faire plaisir à Dieu parce que je L’aime, Lui la Bonté, la Perfection infinies, mon amour sera plus parfait, plus pur, plus délicat, la trame de tous mes actes sera un véritable fil de soie riche et précieuse.
Ma vie commencera dès lors à être d’un grand prix aux yeux de Dieu.

   Donc désormais, comme il convient,

TOUT PAR AMOUR POUR LE BON DIEU !

* * * * * * *

4. – Pour augmenter mon mérite, qui m’empêche d’unir mes pauvres actes aux actions et aux souffrances de Jésus-Christ, et de leur donner ainsi une valeur incomparable?
J’en ai le droit puisque de par la volonté de Dieu, son Père, Jésus est mon Médiateur, mon Supplément, mon Tout chargé de compenser mon insuffisance et ma misère. Je puis donc envelopper ce simple fil de soie sorti de mon coeur du fil d’or infiniment précieux des mérites de Jésus-Christ et enrichir merveilleusement ma vie grâce à cette union bénie qu’Il me propose et qu’Il désire.
Par conséquent,

TOUT EN UNION AVEC LE SACRE-COEUR !

* * * * * * *

5. – Enfin, je rendrai mon offrande encore plus parfaite, en la faisant à toutes les intentions du Sacré-Cœur.
A mesure que les détails de ma vie sont transformés par l’amour et l’union à Jésus, le Bon Dieu les utilise pour le plus grand bien de tous et Il en inscrit les mérites au Livre de vie en vue de ma récompense éternelle. De même, le maître paye le travail de l’ouvrier et tire tout le parti possible de l’étoffe qui lui a été livrée.
Dieu me permet néanmoins de Lui offrir mes actions et mes souffrances à des intentions particulières, pour obtenir à des âmes qui me sont chères diverses faveurs spirituelles ou temporelles. Toutefois, Il n’exauce pas mes requêtes si elles sont en opposition avec sa sainte Volonté.
Au lieu de m’attarder à énumérer de grâces qui ne conviennent peut-être pas à ces âmes, il m’est bien plus facile de faire mon offrande simplement pour l’accomplissement de toutes les intentions du Sacré-Coeur sur chacune d’elles. Ainsi je suis certain de toujours demander ce qui est le meilleur ; ma prière, écho fidèle de celle du divin Maître, est sûrement exaucée.
Et pourquoi restreindre mon offrande seulement à quelques âmes? Ne puis-je pas laisser à Jésus le soin d’en disposer à son gré pour toutes les âmes qui en ont besoin?
Voilà comment j’agis en faisant et souffrant toutes choses, en général, à toutes les intentions du Sacré-Cœur.

Une telle manière de faire est grande, généreuse ; elle témoigne d’une confiance et d’un abandon absolus envers Dieu ; donc elle ne peut que Lui être très agréable.
De plus elle rend très parfaite mon union avec le Sacré-Cœur. En offrant tout à ses intentions, j’aide véritablement le divin Sauveur à réaliser tous ses desseins d’amour sur la France, l’Eglise et le monde, je travaille avec Lui à établir partout le règne de Dieu et je participe à toute l’oeuvre qu’Il est venu accomplir sur la terre.

Ainsi mon champ d’action est aussi vaste que l’univers, mon apostolat embrasse toutes les âmes, tous les coeurs, et ma vie prend véritablement toute sa valeur et toute sa fécondité.

Donc,

TOUT AUX INTENTIONS DU SACRE-COEUR !

* * * * * * *

Conclusion :

En conséquence, tous les matins et plus souvent même, si je le puis, je réciterai du fond du coeur l’offrande suivante qui contient tous les détails capables de rendre mon amour aussi parfait et ma vie aussi méritoire que possible :

Ô Jésus, Souverain Prêtre,
Par le Coeur immaculé de Marie et avec tous ceux qui Vous aiment,
Je Vous offre et Vous consacre toutes mes prières, toutes mes actions, toutes mes souffrances, ma vie et ma mort,
Par amour pour Vous,
En union avec votre Sacré-Cœur,
A toutes les intentions de votre Sacré-Cœur.

Dans la journée, il me sera plus aisé de dire et de redire souvent pour m’encourager à bien travailler et à bien souffrir :

Tout pour votre Amour, ô Coeur de Jésus!

   J’espère mener ainsi une vie vraiment chrétienne et toute surnaturelle, plaire à mon Maître et commencer dès ici-bas au milieu des luttes et des tristesses de cette terre, l’acte d’amour parfait qui sera dans le Ciel l’unique occupation de mon âme et de mon coeur pendant l’éternité.

Ainsi soit-il !

Sacré-Coeur gif

On trouvera aussi dans les pages de ce blogue
- une prière pour demander la glorification de l’abbé A. Crozier > ici
- un florilège de citations tirées de sa correspondance spirituelle > ici
- le « Chemin de Croix pour la France » du Chanoine Crozier > ici

2009-17. Qu’est-ce que l’ Heure Sainte?

La pratique de l’Heure Sainte a été enseignée à Sainte Marguerite-Marie, au XVIIème siècle, à Paray-le-Monial, par Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même en ces termes :

« Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai bien voulu sentir au jardin des Olives ; laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à supporter que la mort. Et pour m’accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon, l’amertume que je sentais à l’abandon de mes apôtres, qui m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec moi, et pendant cette heure tu feras ce que je t’enseignerai. »

Les caractères propres de l’Heure Sainte ont donc été parfaitement définis par Jésus Lui-même : il s’agit d’un exercice de dévotion dans lequel,

a) pendant une heure,
b) par l’oraison mentale et par des prières vocales,
c) on s’unit aux tristesses que Jésus ressentit lors de la Sainte Agonie,
d) on implore miséricorde pour les pauvres pécheurs,
e) on cherche à apaiser la justice divine,
f) et on console le Sauveur de l’ingratitude et de l’abandon des siens.

L’Heure Sainte ne doit donc pas être confondue avec l’adoration du Saint-Sacrement :  son objet propre c’est le mystère de Gethsémani, et pas directement la Sainte Eucharistie.
Même si on peut avoir du profit à la pratiquer à l’église, devant le tabernacle ou devant le Saint-Sacrement exposé, cela n’est pas du tout une condition obligatoire : Sainte Marguerite-Marie la faisait dans sa cellule, prosternée à terre devant son Crucifix, et non dans la chapelle du monastère ou dans un oratoire.

L’Heure Sainte se distingue aussi de l’adoration parce qu’elle est un temps de supplications et d’intercessions adressées au Père céleste pour obtenir la conversion et le salut des pécheurs ; et c’est aussi un temps consacré à des prières de réparation adressées à Notre-Seigneur Jésus-Christ pour le dédommager de la solitude amère dans laquelle l’ont laissé ceux qui eussent dû veiller une heure avec lui et s’étaient assoupis au lieu de l’entourer et de le soutenir par la ferveur de leur amour.

Notre-Seigneur demandait à Sainte Marguerite-Marie de la faire toutes les nuits du jeudi au vendredi de onze heures à minuit (mais il exigeait qu’elle ait pour cela la permission de sa supérieure).
Si l’on peut, sans dommage pour sa santé ou pour son devoir d’état, faire l’Heure Sainte de la même manière, c’est évidemment très bien. Cependant la Sainte Église, dans sa prudence et sa sagesse et pour permettre à davantage de fidèles de la pratiquer, a permis qu’on puisse la faire à un moment plus avancé de la soirée.

Les Papes ont encouragé sa pratique et ils ont élevé la « Confrérie de l’Heure Sainte » au rang d’archiconfrérie, qu’ils ont enrichie de précieuses indulgences : les membres de l’archiconfrérie peuvent ainsi obtenir une indulgence plénière chaque fois qu’ils font l’Heure Sainte (selon les conditions habituelles).
Les personnes qui veulent faire partie de « l’Archiconfrérie de l’Heure Sainte » doivent se faire connaître au Monastère de la Visitation de Paray-le-Monial. Les registres où sont inscrits les noms des associés sont conservés dans la cellule de Sainte Marguerite-Marie, convertie en oratoire.

Certaines personnes se sont demandées comment Notre-Seigneur pouvait être consolé dans son agonie par des prières de réparation et d’amour faites par des âmes vivant sur terre plusieurs siècles après l’évènement de Gethsémani. Le Pape Pie XI, dans son encyclique « Miserentissimus Redemptor«  (du 8 Mai 1928, on en trouvera le texte complet ici > www), consacrée au devoir de réparation que l’on doit au Coeur de Jésus, a expliqué :
« Ce sont les péchés et les crimes des hommes commis en n’importe quel temps qui ont causé la mort du Fils de Dieu ; ces mêmes fautes, maintenant encore, sont de nature à causer la mort du Christ, dans les mêmes douleurs et les mêmes afflictions, puisque chacune d’elles est censée renouveler à sa manière la Passion du Seigneur (…). Que si, à cause de nos péchés futurs, mais prévus, l’âme du Christ devint triste jusqu’à la mort, elle a sans nul doute, recueilli quelque consolation, par prévision aussi, de nos actes de réparation alors « qu’un ange venant du ciel lui apparut » (Luc XXII, 43), pour consoler son Cœur accablé de dégoût et d’angoisse. Ainsi donc, ce Cœur Sacré incessamment blessé par les péchés des ingrats, nous pouvons maintenant et même nous devons le consoler d’une manière mystérieuse mais cependant réelle ».

L'Agonie de Notre-Seigneur à Gethsémani

Pour terminer cette présentation, citons encore les paroles de Notre-Seigneur à Sa confidente de Paray-le-Monial au sujet de sa Sainte Agonie :

« C’est ici où j’ai plus souffert intérieurement qu’en tout le reste de ma Passion, me voyant dans un délaissement général du Ciel et de la terre, chargé de tous les péchés des hommes. J’ai paru devant la sainteté de Dieu qui, sans égard à mon innocence, m ‘a froissé en sa fureur, me faisant boire le calice qui contenait tout le fiel et l’amertume de sa juste indignation ; comme s’il eût oublié le nom de Père, pour me sacrifier à sa juste colère. Il n’y a point de créature qui puisse comprendre la grandeur des tourments que je souffris alors. C’est cette même douleur que l’âme criminelle ressent, lorsqu’elle paraît devant le tribunal de la Sainteté divine qui s’appesantit sur elle, la froisse et l’opprime et l’abîme en sa juste rigueur. »

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur.

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