Litanies de Saint Pie X :

3 septembre,
Fête de Saint Pie X, pape et confesseur ;
7ème jour dans l’octave de Saint Augustin.

Saint Pie X

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père Céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.
Saint Joseph, Patron de l’Église universelle, priez pour nous.

Saint Pie X, modèle pour les prêtres, priez pour nous.
Saint Pie X, évêque sage, priez pour nous.
Saint Pie X, humble cardinal-patriarche, priez pour nous.
Saint Pie X, Pape de paix, priez pour nous.
Saint Pie X, modèle de zèle pour les enseignants, priez pour nous.
Saint Pie X, consacré aux pauvres, priez pour nous.
Saint Pie X, consolateur des malades, priez pour nous.
Saint Pie X, amant de la pauvreté, priez pour nous.
Saint Pie X, humble de cœur, priez pour nous.
Saint Pie X, plein de bonté, priez pour nous.
Saint Pie X, fidèle au devoir, priez pour nous.
Saint Pie X, héroïque dans la pratique des vertus, priez pour nous.
Saint Pie X, rempli de l’esprit de sacrifice de soi, priez pour nous.
Saint Pie X, soumis à la volonté de Dieu, priez pour nous.
Saint Pie X, confiant en la Providence Divine, priez pour nous.
Saint Pie X, qui désiriez restaurer toutes choses dans le Christ, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez amené des petits enfants à la table du Seigneur, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez conseillé à tous la communion fréquente et quotidienne, priez pour nous.
Saint Pie X, qui nous avez demandé de connaître et d’aimer la sainte liturgie, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez cherché partout la diffusion de la doctrine chrétienne, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez réformé la musique de l’Église, priez pour nous.
Saint Pie X, qui vous êtes opposé avec courage et fermeté au modernisme, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez combattu les ennemis de l’Église, priez pour nous.
Saint Pie X, qui nous avez enseigné la valeur de l’action Catholique, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez consacré les fidèles à l’apostolat des laïcs, priez pour nous.
Saint Pie X, qui teniez à être connu comme un pasteur des pauvres âmes, priez pour nous.
Saint Pie X, qui répondez aux prières de ceux qui crient vers vous, priez pour nous.
Saint Pie X, que le Seigneur a gratifié du don de prophétie, priez pour nous.
Saint Pie X, qui avez fait de nombreux miracles, priez pour nous.
Saint Pie X, qui lisiez dans les cœurs, priez pour nous.
Très Saint Père, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

V./: Priez pour nous, Saint Pie X,
R./: Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Prions :

   Dieu Tout-puissant, pour défendre la Foi catholique et fonder toutes choses dans le Christ, Vous avez comblé le Pape Saint Pie X de sagesse divine et de courage apostolique. Permettez, Seigneur que, dociles à ses instructions et à ses exemples, nous obtenions l’éternelle récompense. Par Jésus, le Christ, Notre-Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

armoiries Saint Pie X

On trouvera aussi dans ce blogue :
- L’évocation de la mort de Saint Pie X et de son élévation sur les autels > ici
- Des prières à Saint Pie X composées par Pie XII > ici
- Le discours de Pie XII pour la canonisation de Saint Pie X > ici
- L’allocution de Saint Pie X « Gravissimum » au sujet de la loi de séparation en France > ici
- Un fameux discours de Saint Pie X en décembre 1908 au sujet de la France > ici
- Prophétie et prière de Saint Pie X pour la France > ici

2024-186. Des Bienheureux Martyrs de septembre 1792.

2 septembre,
Fête des Bienheureux Jean-Marie du Lau d’Allemans, archevêque, François-Joseph de La Rochefoucauld-Bayers et Pierre-Louis de la Rochefoucauld-Bayers, évêques, et de leurs compagnons, martyrs de septembre 1792 ;
Mémoire de Saint Etienne de Hongrie, roi et confesseur ;
6ème jour dans l’octave de Saint Augustin.

       Nous reproduisons ci-dessous le texte de la lettre mensuelle à l’adresse des membres et sympathisants de la Confrérie Royale qui leur avait été envoyée le 25 septembre 2017 et qui traite des Bienheureux Martyrs de septembre 1792.

Pillage d'une église pendant la révolution

Pillage d’une église pendant la grande révolution

       Chaque année, le mois de septembre nous fait commémorer en France l’un des plus tragiques épisodes de notre histoire, l’une des taches indélébiles que la révolution dite française imprima sur le sol de notre pays et dans la mémoire historique de notre peuple. Il s’agit des massacres de septembre 1792.

   Les atrocités de la révolution ne manquent pas au tableau de cette période charnière de notre histoire. Le « livre noir » de la révolution a commencé à être écrit par les historiens de l’école traditionnelle et contre-révolutionnaire – catholique et royaliste – mais aussi, à partir des années 1960, à la suite d’un mouvement impulsé par les historiens anglo-saxons, par une école qu’on pourrait positivement qualifier de « révisionniste », autour de François Furet et Mona Ozouf notamment.

   Une historiographie catholique aurait toutefois besoin de reprendre en charge les dossiers brûlants de la persécution anticatholique engagée au fil de la dernière décennie du XVIIIe siècle. Cette persécution – l’une des premières de l’histoire occidentale, après celles des premiers siècles et celle engagée par les protestants au XVIe siècle – a pris plusieurs visages successifs.
Les artisans de la révolution, fanatisés par la franc-maçonnerie et désireux d’abattre définitivement l’union sacrée du Sceptre et de l’Autel, ont d’abord voulu séduire l’Eglise de France, avant de la contraindre à se soumettre au diktat de la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790), en imposant des sanctions graves aux contrevenants (prison, exil, bannissement, etc.). Puis, après l’abolition de la monarchie, en septembre 1792, la révolution a pris sa tournure profondément anticatholique : il fallait imposer dans les esprits et dans les cœurs l’idéal révolutionnaire en détruisant les restes de la « superstition », c’est-à-dire du catholicisme. C’est alors qu’à partir de 1793, les églises furent transformées en temples de la Raison, les objets sacrés fondus, les ornements dispersés après avoir été profanés dans des mascarades, le calendrier chrétien a été remplacé par le calendrier révolutionnaire, les villes au nom chrétien ont été débaptisées, les prêtres ont été contraints à défroquer et à se marier, ou à affronter le « couperet égalitaire » de la guillotine.
Nous connaissons aussi la suite, et notamment la révolte salutaire de la Vendée et de tant d’autres provinces françaises restées fidèles à Dieu et au Roi, qui ont refusé, selon le noble et saint réflexe du « sensus fidei », de cautionner ce mouvement de haine imposé par une poignée d’hommes grisés par un pouvoir quasi-illimité, qui imposèrent la peur et l’angoisse dans la majorité de la population française.

guillotine et palmes - martyrs de la révolution

Le contexte historique des Massacres de Septembre

   Les événements de septembre 1792 se situent à cheval entre ces deux périodes de persécution larvée et de persécution violente.
Si la révolution avait répandu, depuis juillet 1789, des bains de sang, les premiers massacres de masse ont été perpétrés à cette période où les tenants de la révolution, après avoir mis fin au règne de Louis XVI, se sont retrouvés confrontés à la menace austro-prussienne sur les frontières du nord-est. L’armée révolutionnaire, renforcée par les contingents arrivés des provinces, pouvait craindre d’être écrasée par les puissantes forces des monarchies d’Europe centrale qui, par leur probable victoire, risquaient de mettre un terme définitif à « l’épopée » révolutionnaire, en restaurant du même coup Louis XVI sur le trône. En outre, le manifeste de Brunswick, composé par le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick-Lunebourg, publié le 1er août 1792, et qui menaçait Paris d’une « exécution militaire et une subversion totale » en cas d’agression de la famille royale, avait chauffé les esprits des Parisiens et conduit à la prise des Tuileries et à l’enfermement du roi et des siens (10 août).

   Au début du mois de septembre, Paris était dans un état d’ébullition sans précédent. La menace étrangère et les révoltes de certaines provinces suscitèrent la pression de la « Commune insurrectionnelle », sorte de pouvoir municipal alternatif imposé par les sans-culottes au lendemain de la journée du 10 août, face à la Convention.
La Commune avait abusé de la situation et s’était octroyé des pouvoirs extrêmes. Le 17 août, elle créa un tribunal pour juger les responsables de la tuerie des Tuileries – évidemment, seuls les royalistes étaient visés.
Devant la lenteur des procédures, les « patriotes » s’inquiétèrent et ordonnèrent des visites domiciliaires afin d’arrêter les « suspects ». Qui étaient ces suspects ? Tous ceux qui étaient accusés de comploter contre les « patriotes », bref ceux qui ne rentraient pas dans le « moule » idéologique imposé par la Commune insurrectionnelle. Bien entendu, les aristocrates et les ecclésiastiques étaient les premiers visés, et, en peu de jours, à la fin du mois d’août, les prisons de la capitale – le Grand Châtelet, Bicêtre, l’Abbaye et la Force notamment, auxquelles ont peut ajouter la Conciergerie -, les couvents ou monastères – celui des Carmes, à Vaugirard -, et même certains hospices ou hôpitaux – la Salpêtrière –, furent vite remplis.

massacres de septembre 1792 à Paris

   Mais cela ne suffisait pas. La panique était à son comble. Maintenir en vie ces « suspects » était une menace pour les « patriotes » et leurs familles. Le 30 août, les Girondins, craignant la tournure dangereuse imposée par les sans-culottes, réclamèrent la dissolution de la Commune insurrectionnelle. Cette démarche exacerba l’inquiétude des « patriotes », qui décidèrent de passer eux-mêmes à l’acte en exterminant les foules d’innocents étiquetés « Ennemis de la Nation ».
Jean-Paul Marat, le grand orateur des sans-culottes, répandit, dans la chaire de mensonge du club des Cordeliers, des appels au meurtre, relayés dans sa populaire feuille de chou, L’Ami du peuple. Il écrivait, dans le numéro du 19 août : « Debout ! Debout ! Et que le sang des traîtres commence à couler ! »
Une circulaire du Comité de surveillance, imprimée le 3 septembre par les presses de L’Ami du peuple, justifia cette réaction brutale par un prétendu « affreux complot tramé par la cour pour égorger tous les patriotes de l’empire français ». La circulaire encourageait les provinces à suivre l’exemple de la capitale en employant ce « moyen si nécessaire au salut public » :

   « La commune de Paris se hâte d’informer ses frères de tous les départements qu’une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons a été mise à mort par le peuple ; actes de justice qui lui ont paru indispensables, pour retenir par la terreur les légions de traîtres cachés dans ses murs, au moment où il allait marcher à l’ennemi ; et sans doute la nation entière, après la longue suite de trahisons qui l’ont conduite sur les bords de l’abîme, s’empressera d’adopter ce moyen si nécessaire de salut public, et tous les Français s’écrieront comme les Parisiens : Nous marchons à l’ennemi ; mais nous ne laisserons pas derrière nous ces brigands, pour égorger nos enfants et nos femmes. »

   Nous ne commenterons pas un tel passage qui montre au fond toute la perversité employée par les ténors et les inspirateurs de la Révolution dans leur opération de manipulation des esprits. Le premier totalitarisme de l’histoire était à l’œuvre.

Massacres de septembre 1792

Les martyrs de septembre

   A Paris, les massacres furent perpétrés du 2 au 4 septembre.
En province, quelques épisodes sont recensés, mais il faudrait effectuer de nouvelles vérifications historiques à partir de l’été 1789.
Les massacres parisiens restent toutefois la principale illustration de cet épisode sanguinaire. Sans entrer dans le détail de l’épouvante qui s’abattit sur la capitale, de jour comme de nuit, notons que le bilan humain des massacres de septembre s’étendrait entre 1200 et 1400 victimes – selon les recensements les plus équilibrés donnés par François Bluche et François Furet. Nous ne rentrerons pas dans la polémique des chiffres, qui peuvent atteindre de grandes variations selon les écoles historiographiques (ainsi, l’abbé Augustin Barruel donnait le chiffre certainement exagéré de 13.000 morts).

   La plupart des victimes furent des laïcs, en particulier membres de la noblesse, hommes et femmes. Nous avons tous en mémoire notamment l’atroce assassinat de Marie-Thérèse de Savoie-Carignan (1749-1792), princesse de Lamballe, ancienne surintendante de la Maison de la Reine et grande amie de Marie-Antoinette, dépecée et décapitée par une bande de sauvages en furie, et dont la tête fut présentée devant les fenêtres de la Reine, au Temple.

mort de la Princesse de Lamballe - Léon-Maxime Faivre

Léon-Maxime Faivre (1846-1941) : la mort de la Princesse de Lamballe (1908)
[musée de la révolution française, Vizilles]

   Une place considérable fut « accordée » aux prêtres, séminaristes et religieux. Ils étaient au moins 223, soit entre 16 et 18% de l’ensemble des victimes. Ils étaient « ennemis de la Nation », non pas parce qu’ils étaient avec les Suisses des Tuileries le 10 août, non pas parce qu’ils prêchaient publiquement en faveur de la France et de la Prusse, non pas parce qu’ils manifestaient ouvertement leur haine de la révolution. Ils étaient « ennemis » et « contre-révolutionnaires » tout simplement parce qu’ils avaient donné leur vie à Dieu, à ce Dieu rejeté par la révolution.
Le Dieu des catholiques est le Dieu de l’ordre social, de la hiérarchie terrestre et céleste, du pacte national fondé dans les eaux baptismales de Reims.
Le Dieu des révolutionnaires est le Dieu des philosophes, le grand architecte de l’univers, celui qui inspire les évolutions du processus historique, celui qui a voulu et désiré la révolution comme tournant inéluctable de l’histoire humaine.
Bref, deux « dieux » qui ne pouvaient pas cohabiter. La suite de la révolution, avec sa campagne virulente de déchristianisation et de régénération des esprits, prouva qu’il fallait abattre Dieu pour imposer le nouveau « dieu », ou plutôt la « déesse » Raison, puis les autres avatars introduits sous le Directoire – tel le culte « théophilanthropique ».

   En fin de compte, en massacrant les clercs et les religieux restés fidèles à Rome – ils étaient assermentés ou réfractaires parce qu’ils avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé – et à l’ordre ancien de la France, caractérisé par le lien indissoluble entre le Sceptre et l’Autel, les « septembriseurs », comme on les appellera, s’attaquaient tout bonnement aux racines de la France.
Tout ce qui rappelait ces racines, tout ce qui restait profondément attaché à ces racines – sans pour autant constituer des menaces humainement réelles à l’égard du nouvel ordre révolutionnaire – devait être absolument extirpé.
L’histoire de la Vendée illustrera bientôt, avec une encore plus abominable virulence idéologique, le désir du gouvernement révolutionnaire d’exterminer ceux qui étaient arbitrairement désignés comme « ennemis de la Nation ». L’accusation qui tue : nous sommes devant le premier génocide de l’histoire, comme a osé l’affirmé, depuis tant d’années, Reynald Seycher, et plus récemment le diplomate Jacques Villemain, dans son ouvrage Vendée 1793-1794.

massacres de septembre

   Bref, l’assassinat des prêtres et des religieux perpétré en septembre 1792 – comme plus tard les autres exécutions et massacres de masse bien connus, comme l’affaire des Carmélites de Compiègne (17 juillet 1794) et les Noyades de Nantes (de novembre 1793 à février 1794) – constitue un vrai acte de persécution anticatholique.
Mortes incontestablement pour leur foi, ces victimes sont de véritables martyrs.

   L’Eglise a rapidement reconnu leur témoignage. En 1906, Saint Pie X béatifia les seize Carmélites de Compiègne. En 1920, Benoît XV béatifia les quatre Filles de la Charité d’Arras et les onze Ursulines de Valenciennes, condamnées en 1794 pour avoir « enseigné la religion catholique, apostolique et romaine ». En 1925, 32 religieuses d’Orange, guillotinées en 1794, étaient béatifiées par Pie XI. L’année suivante, 191 victimes des massacres de septembre ont été en même temps élevées sur les autels, aux côtés du prêtre angevin Noël Pinot.
Plus tard, d’autres béatifications suivront, comme, en 1984, celle des 99 martyrs d’Angers et d’Avrillé, fusillés et noyés entre janvier et février 1794, ou les 64 prêtres réfractaires morts en déportation à Rochefort, béatifiés en 1995.
En octobre 2016, le Frère des Ecoles chrétiennes Salomon Leclercq, a été inscrit au catalogue des saints.
Et tant d’autres victimes, clercs et laïcs, restent sur la liste d’attente !

l'escalier du couvent des Carmes

L’escalier du couvent des Carmes où de très nombreux prêtres furent massacrés

   Parmi les martyrs de septembre 1792, trois évêques étaient au tableau d’honneur : Jean-Marie du Lau d’Allemans, 53 ans, archevêque d’Arles, et les frères François-Joseph de La Rochefoucauld-Bayers, 56 ans, évêque de Beauvais, et Pierre-Louis de La Rochefoucauld-Bayers, 47 ans, évêque de Saintes.
Un autre évêque, Jean-Arnaud de Castellane, 59 ans, évêque de Mende, tué à Versailles le 9 septembre, n’a pas encore été béatifié. Nous n’entrerons pas dans les détails biographiques de ces grands témoins de la foi, ni dans ceux de cette foule de prêtres et religieux qui les ont accompagnés au supplice lors de ces tragiques journées de septembre. L’acte même de leur offrande et la raison profonde de leur assassinat (la haine de la foi proclamée par les septembriseurs) suffit à justifier leur titre de martyrs, comme l’écrivait Mgr de Teil, vice-postulateur de la cause des martyrs de septembre, au début du XXe siècle :

   « En effet, tandis que des scélérats s’acharnaient sur les ministres de Dieu et répandaient partout la terreur, ils leur donnèrent par les outrages, les tourments et les supplices, le moyen de confesser solennellement leur foi et de l’attester par l’effusion de leur sang. Et voici que la tempête apaisée, les flots soumis, la barque de Pierre sort plus forte que jamais d’une mer qui aurait dû l’engloutir, et que ces nombreuses victimes, objets de tant de mépris et de tant de colère, apparaissent portant les palmes du martyre. »
(Henri Welschinger, Les martyrs de septembre, Paris, Gabalda, 1919, p. 147)

St Joseph des Carmes (Paris) reliques des bienheureux martyrs de septembre 1792

Quelques uns des ossements des ecclésiastiques massacrés au Carmes
conservés dans les cryptes de l’église Saint-Joseph des Carmes, rue de Vaugirard à Paris

La dévotion aux martyrs de septembre

   Quelle leçon les martyrs de septembre doivent-ils nous donner, plus de 200 ans après leur mort ?
Pour le Français fidèle à son Dieu et à son Roi, le témoignage des martyrs de septembre est le témoignage de la fidélité au pacte sacré de Reims, qui unit définitivement le pouvoir royal et la foi catholique, lors du baptême de Clovis à la fin du Ve siècle.
Malgré les crises et les bousculements de l’histoire de la monarchie française, ce pacte est resté incontesté jusqu’en 1789.

   La révolution porte bien son nom : il fallait opérer un changement radical, un bouleversement fondamental, une tabula rasa dans l’histoire de la France, en rompant définitivement ce lien sacré. La suite des épisodes révolutionnaires s’inscrit dans ce dessein pervers d’en finir avec la royauté de droit divin, d’enlever à Dieu la suprême majesté sur la France.
Les massacres de septembre illustrent, au moment même où la royauté a été suspendue (10 août) et peu avant la proclamation de la république et l’abolition de la monarchie (21 septembre), ce désir d’en finir avec l’ordre représentatif de ce pacte divin, autrement dit le clergé.
En voulant ôter la vie de personnes consacrées, dans ces circonstances horribles qui montrent que la barbarie a vite remplacé le peuple « le plus éclairé » d’Europe, les révolutionnaires n’avaient pas peur de commettre de véritables sacrilèges, comme ils le démontreront plus tard, avec encore plus de virulence. La haine de Dieu était leur motif incontestable. Ils ne pouvaient pas agir de manière inconsciente à cet égard.

   Tout cela nous prouve, une fois encore, le caractère proprement démoniaque de la révolution française, en dépit des « gentilles » – quoique perverses – intuitions de 1789…

image souvenir de la béatification des martyrs de septembre 1792

Image souvenir (1926) de la béatification
des 191 Bienheureux Martyrs de septembre 1792

   Sans entrer dans le débat sur l’idéologie révolutionnaire et ses ambiguïtés, ni sur les responsabilités authentiques des uns et des autres au fil de cette sanglante « épopée », un catholique fidèle à son pays et à son histoire ne peut accepter, comme voudraient l’imposer les fanatiques des « valeurs de la république », de cautionner la révolution.
Il doit en revanche continuer à faire parler le témoignage de l’histoire. Comment cela ? En s’instruisant lui-même sur les événements de la révolution, en commémorant chaque année les tragiques épisodes pour « faire mémoire », c’est-à-dire pour imprégner son âme et son cœur du combat éternel de Dieu contre Satan, de la vérité contre le mensonge, du bien contre le mal, en prenant exemple sur les martyrs de cette époque. Car demain, nous aurons peut-être aussi à témoigner dans les épreuves et dans le sang.

   Puissions-nous, en implorant la protection des Bienheureux Martyrs de septembre, rester fidèle aux engagements sacrés de notre baptême, qui sont inséparables, pour nous Français, des engagements sacrés du baptême de la France, du pacte sacré qui a été scellé entre le Trône et l’Autel.

   Profitons donc spécialement de ce 2 septembre pour contempler une de ces grandes figures de la foi et recommandons-nous à son intercession auprès du Christ, Roi de l’Univers et Maître de l’histoire.

Bienheureux Pierre-Louis de La Rochefoucauld - Saint-Eutrope Saintes

Bienheureux Pierre-Louis de La Rochefoucauld
(vitrail de la basilique Saint-Eutrope, à Saintes)

Mathias Balticensis                         

2024-185. « Jésus, notre vie » : méditation pour le quinzième dimanche après la Pentecôte.

15ème dimanche après la Pentecôte.
Lectures : Epître Gal. V 25-26, VI 1-10 ; Evangile Luc VII 11-16.

Divin Cœur de Jésus - vignette - blogue

Jésus, notre vie.

Présence de Dieu :

« O Jésus, vie de mon âme, faites-moi ressusciter chaque jour à une nouvelle vie de charité et de ferveur ! »

Méditation :

   1 – Jésus est notre vie : cette pensée, si souvent répétée par la liturgie et si chère à notre cœur, domine toute la Messe de ce jour. Tout ce qu’il y a de bon en nous est fruit de la grâce du Christ : par elle nous demeurons fermes dans le bien (collecte), nous vivons selon l’Esprit (épître), nous ressuscitons du péché (Evangile). Jésus alimente en nous Sa vie (communion) en nous nourrissant de Sa Chair.
Sans Lui, nous serions dans la mort, nous ne pourrions jamais vivre cette magnifique vie de l’Esprit que Saint Paul nous décrit dans l’épître. Glanons-en quelques pensées : « Ne cherchons pas de vains succès ; pas de provocations entre nous… Se croire quelques chose alors qu’on n’est rien, c’est se faire illusion ».
L’humilité est indiquée ici comme le fondement de la concorde fraternelle : l’orgueilleux est un foyer de discordes car, se préférant aux autres, il sera souvent provocateur, envieux, altier et plein de mépris pour ceux qu’il croit inférieurs à lui-même.
« Si quelqu’un est pris en faute, vous qu’anime l’Esprit, redressez-le dans un esprit de douceur ». Quiconque veut escalader les cimes doit prendre garde de ne pas critiquer celui dont la voie est moins élevée, de ne pas se scandaliser à cause des faiblesses d’autrui, et, si le devoir lui impose d’avertir quelqu’un, il doit le faire en toute douceur et bonté. Cette douceur est encore un fruit de l’humilité parce que, en corrigeant les autres, il faut toujours veiller sur soi : « tu peux, toi aussi, être tenté ».
« Ne nous lassons pas de faire le bien, en son temps viendra la récolte, si nous ne nous relâchons pas ». Les difficultés de la vie spirituelle ne doivent pas nous décourager, même lorsque nous ne parvenons pas à les vaincre. Dieu ne nous demande pas de réussir, mais de renouveler constamment nos efforts, même si les résultats ne sont pas apparents ; « en son temps », c’est-à-dire quand Dieu voudra et de la manière qu’il Lui plaira, nous récolterons les fruits, à condition cependant « de ne pas nous relâcher ».

Sacristie de la cathédrale Saint-Louis Versailles - résurrection du fils de la veuve de Naïm - Jean Jouvenet (1708)

Jean Jouvenet : résurrection du fils de la veuve de Naïm (1708)
[sacristie de la cathédrale Saint-Louis, Versailles]

   2 – La pensée : « Jésus, notre vie », resplendit plus clairement dans l’Evangile.
Le Maître rencontre le cortège funèbre d’un jeune homme, dont la mère sanglotait à côté du cercueil. « Le Seigneur fut touché de pitié et lui dit : Ne pleure point. Puis Il S’approcha, toucha le cercueil et dit : Jeune homme, Je te l’ordonne, lève-toi ! Et Jésus le rendit à sa mère ».
Jésus est le Sauveur qui a pitié de nos misères et use de Sa toute-puissance divine pour les soulager. Aujourd’hui nous Le voyons opérer un miracle pour consoler une veuve en lui rendant, plein de vie, son fils déjà mort. C’est un trait de la délicatesse de Son amour pour nous ; mais combien d’autres ont jailli de Son Cœur, moins visibles, peut-être, mais non moins chargés d’amour et de vie !
« L’Evangile nous parle de trois morts, ressuscités visiblement – commente Saint Augustin – mais Il a ressuscité des milliers de morts invisibles ». En écrivant ces mots, le Saint devait se souvenir, avec une reconnaissance ineffable, du miracle immensément plus grand que Jésus avait accompli en le faisant ressusciter de la mort du péché.
Saint Augustin, et tant d’autres saints avec lui, sont des ressuscités. Si les saints, qui ont vécu dans l’innocence, répandent un grand charme, ceux qui sont ressuscités du péché nous encouragent plus puissamment dans la lutte. S’il nous est très ardu de vaincre l’orgueil, la sensualité et toutes les autres passions, ce ne fut pas plus aisé pour eux. Eux aussi, ont connu nos tentations, nos luttes, nos chutes ; et s’ils sont ressuscités, pourquoi ne le pourrions-nous pas ?
Il ne s’agit pas toujours, grâce à Dieu, de ressusciter du péché grave ; mais il y a toujours lieu de ressusciter de nos petites infidélités journalières ; si elles ne sont pas réparées, la ferveur de la vie spirituelle s’en trouve peu à peu affaiblie. En ce sens, nous avons besoin de ressusciter chaque jour, mieux, chaque heure ; et cependant, la force nous en manque si souvent. Mais si nous implorons Jésus notre vie, Il nous touchera de Sa grâce, comme jadis Il toucha de la main le cercueil du jeune homme de Naïm ; Il répandra en nous une vigueur nouvelle et nous remettra, pleins de courage, sur le chemin de la perfection.
La résurrection du jeune homme fut obtenue par les larmes de sa mère. Puissent la componction, l’humilité, la confiance, ces larmes de notre cœur, implorer chaque jour notre résurrection.

prière du pécheur pardonné reconnaissant - blogue

Colloque :

   « O Seigneur mon Dieu, j’étais arrivé aux portes de la mort, mais Vous Vous êtes placé entre elles et moi, afin de m’empêcher d’y passer. Souvent aussi, ô mon Sauveur, Vous m’avez retiré de la mort corporelle, lorsque j’étais affligé de maladies graves ou exposé à de nombreux dangers. Vous saviez, ô Seigneur, que si la mort m’avait surpris alors, mon âme aurait été précipitée en enfer et j’aurais été damné pour toujours. Votre miséricorde et Votre grâce m’ont devancé, me sauvant de la mort du corps et de l’âme. Tout cela, et bien d’autres choses encore, Vous l’avez fait pour moi, Seigneur mon Dieu !
Maintenant donc, ô Lumière de mon âme, mon Dieu, Vie qui me donnez la vie, je Vous rends grâces, autant que le peut ma fragilité, moi, pauvre et méprisable, impropre à recevoir Vos bienfaits.
Auparavant, j’étais parmi les pécheurs que Vous avez sauvés. Pour citer aux autres un exemple de Votre très douce miséricorde, je confesserai Vos grands bienfaits. Vous m’avez sauvé du plus profond de l’enfer une fois, deux fois, trois, cent et mille fois. Pour moi, je tendais toujours à l’enfer, et toujours Vous m’en avez retiré, alors que, si Vous l’aviez voulu, Vous auriez pu me damner mille fois, en toute justice.
Mais Vous ne l’avez pas voulu, parce que Vous aimez les âmes. Vous voilez les péchés des hommes, afin qu’ils fassent pénitence, ô Seigneur très miséricordieux en toutes Vos voies.
Votre lumière m’a fait voir et connaître tout cela, Seigneur mon Dieu, et mon âme défaille en considérant la grandeur de Votre miséricorde. Toute ma vie, qui périssait dans ma misère, est ressuscitée dans Votre miséricorde ; j’étais mort tout entier, et Vous m’avez ressuscité.
Que tout ce qui est en moi soit donc à Vous, car je m’offre à Vous sans réserve ! »
(Saint Augustin).

Rd. Père Gabriel de Sainte-Marie-Madeleine ocd
in « Intimité divine »

Divin Cœur de Jésus - vignette - blogue

2024-184. Messe propre de la fête de Notre-Dame de Consolation.

Le samedi dans l’octave de Saint Augustin,
Fête de Notre-Dame de Consolation et de la Ceinture (double de 1ère classe – cf. > ici).

Pietro Gagliardi - 1845 - Madonne de la Ceinture église Sainte-Marie du Val-vert corneto-Tarquinia

Pietro Gagliardi (1809-1890) : Madone de la Consolation et de la Ceinture (1845)
[église Sainte-Marie du Val vert (Santa Maria di Valverde), à Corneto-Tarquinia]

ceinture gif

Sabbato infra oct. S. P. N. Augustini

Festa Beatae Mariae Virginis de Consolatione
societ. Cinctur. Patr.

Duplex 1 classis

Fête de Notre-Dame de Consolation
Patronne de la Confrérie de ceux qui portent sa Ceinture

Introitus (Ps. XLIV) :

   Astitit Regina a dextris tuis in vestitu deaurato : circumdata varietate.
Ps. : Eructavit cor meum verbum bonum : dico ego opera mea Regi. Gloria Patri.

   La Reine s’est tenue debout à Votre droite dans un vêtement d’or : couverte de vêtements variés.
Ps. Mon cœur a produit une bonne parole : c’est moi qui adresse mes ouvrages au Roi. Gloire au Père.

Oratio :

   Domine Iesu Christe, Pater misericordiarum et Deus totius consolationis, concede propitius : ut sicut lumbos praecincti, purissimam genitricem tuam Mariam sub Consolationis titulo gaudentes veneramur in terris ; ita perenni ejusdem consortio perfrui mereamur in cœlis. Qui vivis et regnas…

   Seigneur Jésus-Christ, Père des miséricordes et Dieu de toute consolation, faites dans Votre bonté, que comme en portant sa ceinture nous vénérons avec joie sur la terre, Marie, Votre Mère très pure, sous le titre de Notre-Dame de Consolation, ainsi nous méritions de jouir de sa perpétuelle société dans les cieux ; ô Vous qui vivez et régnez…

Lectio Isaiae prophetae (Is. XI).

   Hæc dicit Dóminus Deus : Egrediátur virga de radíce Iesse, et flos de radíce eius ascéndet. Et requiéscet super eum spíritus Dómini : spíritus sapiéntiæ et intelléctus, spíritus consílii et fortitúdinis, spíritus sciéntiæ et pietátis ; et replébit eum spíritus timóris Dómini. Non secundum visiónem oculórum iudicábit : neque secúndum audítum áurium árguet : sed iudicábit in iustítia páuperes, et árguet in æquitáte pro mansuétis terræ : et percútiet terram virga oris sui, et spíritu labiórum suórum interfíciet ímpium. Et erit iustítia cíngulum lumbórum eius : et fides cinctórium renum eius.

   Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Un rameau sortira du tronc de Jessé, et de ses racines croîtra un rejeton. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur ; Il mettra ses délices dans la crainte du Seigneur. Il ne jugera point sur ce qui paraîtra à ses yeux, et il ne prononcera point sur ce qui frappera ses oreilles. Il jugera les petits avec justice, et prononcera selon le droit pour les humbles de la terre. Il frappera la terre de la verge de sa bouche, et par le souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. La justice ceindra ses flancs, et la fidélité sera la ceinture de ses reins.

Graduale (Ps. XLIV).

   Unxit te Deus, Deus tuus oleo laetitiae, prae consortibus tuis.
V.: Myrrha, et gutta, et casia a vestimentis tuis.

   Dieu, votre Dieu vous a oint d’une huile d’allégresse, plus excellement que ceux qui partagent votre sort.
V. : La myrrhe, l’aloès et la cannelle s’exhalent de vos vêtements.

Alleluja, alleluja.
V. (Cant. II) : Sonet vox tua in auribus meis : vox enim tua dulcis, et facies tua decora. Alleluja.

Alléluia, alléluia. Que votre voix retentisse à mes oreilles : votre voix est douce en effet, et votre face gracieuse. Alléluia.

+ Sequentia Sancti Evangelii secundum Lucam (Luc. I).

   In illo témpore : Exsúrgens María ábiit in montána cum festinatióne in civitátem Iuda : et intrávit in domum Zacharíæ et salutávit Elísabeth. Et factum est, ut audivit salutatiónem Maríæ Elísabeth, exsultávit infans in útero eius : et repléta est Spíritu Sancto Elísabeth, et exclamávit voce magna et dixit : Benedícta tu inter mulíeres, et benedíctus fructus ventris tui. Et unde hoc mihi, ut véniat Mater Dómini mei ad me ? Ecce enim, ut facta est vox salutatiónis tuæ in áuribus meis, exsultávit in gáudio infans in útero meo. Et beáta, quæ credidísti, quóniam perficiéntur ea, quæ dicta sunt tibi a Dómino. Et ait María : Magníficat ánima mea Dóminum : et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo.

   En ces jours-là : Marie partit et s’en alla en hâte vers la montagne, en une ville de Juda. Et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint-Esprit. Et elle s’écria à haute voix, disant : « Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Et d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car votre voix, lorsque vous m’avez saluée, n’a pas plus tôt frappé mes oreilles, que l’enfant a tressailli de joie dans mon sein. Heureuse celle qui a cru ! Car elles seront accomplies les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur ! » Et Marie dit : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur ».

Credo.

Offertorium :

   Recordare, Virgo Mater, in conspectu Dei, ut loquaris pro nobis bona, et ut avertat indignationem suam a nobis.

   O Vierge Mère, souvenez-vous en face de Dieu de parler en bien en notre faveur, de sorte qu’Il détourne de nous Son indignation.

Secreta :

   Suscipe, Domine, munus quod tibi offerimus, memoriam recolentes purissimae Viriginis Mariae, quae consolatur nos in omni tribulatione nostra : et praesta, ut mens nostra superno lumine Sancti Spiritus irradiata, terrena despiciat, et ad cœlestia semper aspiret. Per Dominum… in unitate ejusdem…

   Recevez, Seigneur, le don que nous Vous offrons, rappelant la mémoire de la très pure Vierge Marie, qui nous console en toutes nos tribulations : et faites que notre esprit irradié par la lumière céleste du Saint-Esprit, méprise les choses de la terre et aspire toujours aux choses célestes. Par Jésus-Christ… dans l’unité de ce même Saint-Esprit…

Praefatio B. V. Mariae : « Et te in festivitate ».

Communio (Jerem. II).

   Numquid obliviscetur Virgo ornamenti sui, aut sponsa fasciae pectoralis suae ?

   Une vierge oubliera-t-elle ses ornements, ou une épouse son pectoral ?

Postcommunio.

   Fons vitae, Domine Jesu, reple mentem nostram torrente voluptatis tuae : ut beatissimae semper Virginis Mariae Consolationis matris praesidio, terrena calcantes, cœlestibus semper recreari valeamus. Qui vivis…

   Seigneur Jésus, Source de vie, remplissez notre esprit du torrent de Votre volupté : afin que, sous la protection de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de la Consolation, foulant aux pieds les choses terrestres, nous puissions toujours nous réjouir des choses célestes. O Vous qui vivez…

Madone de la Ceinture

2024-183. « En me rapprochant du dernier jour, plus est vive, plus est profonde et saisissante la pensée du compte que je dois rendre, pour vous, au Seigneur notre Dieu !»

28 août,
Fête de Saint Augustin d’Hippone, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise.

Pinturicchio - 1499 - Gonfalon de Saint Augustin - blogue

Bernardino di Betto, dit Pinturicchio (vers 1452-1513) : Gonfalon de Saint Augustin (1499)
[Galerie nationale de l'Ombrie, Pérouse]

frise

Premier sermon de notre

Bienheureux Père Saint Augustin

pour le jour anniversaire de son sacre

(sermon CCCXXXIX)

La charge pastorale

   En s’adressant à ses fidèles au jour anniversaire de son sacre, Saint Augustin exprime à quel point ce jour l’oblige à réfléchir au poids de la charge pastorale qui pèse sur lui, et il leur demande d’alléger ce fardeau : fardeau terrible qui l’oblige, sous peine de mort éternelle, à les avertir des dangers qui les menacent.
« Ayez soin de vivre saintement pour ne pas vous perdre vous-mêmes », leur dit-il ; ajoutant qu’il ne sert de rien de rechercher en tout ce qui est bon sans s’appliquer à rendre bonne sa vie…

§ 1. La lourde charge du pasteur responsable devant Dieu du salut de ceux qui ont été confiés à son ministère :

   Ce jour me presse, mes frères, de réfléchir avec une attention plus grande au fardeau dont je suis chargé. Quoique je doive m’en occuper et le jour et la nuit, je ne sais comment il se fait qu’en cet anniversaire je sois tout pénétré de cette pensée, sans pouvoir même dissimuler combien elle me travaille.
Et même, plus croissent ou plutôt décroissent pour moi les années en me rapprochant du dernier jour, plus est vive, plus est profonde et saisissante la pensée du compte que je dois rendre, pour vous, au Seigneur notre Dieu.
Telle est, en effet, la différence qui existe entre chacun de vous et nous : vous n’avez presque à rendre compte que de vous seuls, tandis que nous devons, nous, rendre compte et de nous et de vous. Aussi notre fardeau est-il plus lourd.
Il est vrai que, bien porté, il nous prépare une gloire plus grande ; mais s’il est porté d’une manière infidèle, il plonge dans les plus affreux supplices.

   Aujourd’hui donc, qu’ai-je surtout à faire ? Je dois vous intéresser au danger que je cours, afin que vous deveniez ma joie. Mon danger, c’est d’être attentif aux éloges que vous me donnez, sans rien dire de la manière dont vous vivez.

   Ah ! Celui qui me voit parler, qui me voit même penser, sait que je suis moins charmé des louanges populaires, qu’inquiet et tourmenté de la manière dont vivent ceux qui m’applaudissent : je ne veux pas, j’abhorre, je déteste les louanges que me donnent ceux dont la conduite est mauvaise ! C’est peut moi une douleur et non pas un plaisir.
Dirai-je que je ne veux pas non plus des louanges de ceux qui mènent une vie vertueuse ? Ce serait mentir. Dirai-je que j’en veux ? J’aurais peur de convoiter plutôt ce qui est vain que ce qui est solide. Que dire alors ? Que sans les vouloir absolument, je ne les repousse pas absolument non plus. Je n’en veux pas absolument, pour éviter le péril où exposent les louanges humaines, et je ne les repousse pas absolument, pour ne faire pas des ingrats de ceux que j’évangélise.

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§ 2. Malheur au pasteur qui n’avertit pas ses ouailles lorsqu’elles sont sur le chemin de la perdition !

   Quant à la charge qui pèse sur moi, elle est exprimée par ces paroles que vous venez d’entendre du prophète Ezéchiel. C’est peu, en effet, que ce jour en lui-même nous invite à réfléchir à notre fardeau ; il nous a été fait, de plus, une lecture qui nous porte à penser avec grande crainte au devoir dont nous sommes chargé, car nous succombons, si Celui qui nous a imposé ce devoir n’en porte le poids avec nous.

   Voici donc ce que vous venez d’entendre : « Lorsque J’aurai amené l’épée sur une terre, et que cette terre se sera donné une sentinelle pour voir arriver l’épée, en avertir et l’annoncer, si la sentinelle, à l’approche de l’épée, se tait et que, le glaive frappe et mette à mort le pécheur, ce pécheur, sans doute, mourra à cause de son iniquité, mais Je rechercherai son sang dans les mains de la sentinelle ; si, au contraire, la sentinelle a vu accourir le glaive, qu’elle ait sonné de la trompette, qu’elle ait averti, et que le pécheur averti ne se soit pas tenu sur ses gardes, ce pécheur, sans doute encore, mourra à cause de son iniquité, mais la sentinelle a sauvé sa vie. Toi donc, fils de l’homme, Je t’ai établi en sentinelle pour les enfants d’Israël ».

   Ici le Seigneur fait connaître ce qu’il entend par la sentinelle, ce qu’il entend par le glaive, ce qu’il entend par la mort : il n’a point voulu que l’obscurité du texte fût un prétexte pour notre négligence.
« Je t’ai établi en sentinelle. Si je dis au pécheur : Tu mourras de mort, et que tu gardes le silence, et qu’il soit frappé de mort, sa mort, sans doute, sera juste et méritée, néanmoins Je rechercherai son sang dans tes mains. Mais si Je dis au pécheur : tu seras frappé de mort, et qu’il ne se tienne pas sur ses gardes, son iniquité, sans doute, sera cause de sa mort, mais tu auras sauvé ton âme » (Ezéch. XXXIII, 2-9).

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§ 3. L’évêque est dispensateur de la Parole du salut : Saint Augustin supplie ses fidèles à être attentif à ce qu’il leur enseigne – car ce ne sont pas des idées personnelles mais ce que Notre-Seigneur lui ordonne d’enseigner -, et à le mettre en pratique.

   Relevez donc, mes frères, relevez mon fardeau et portez-le avec moi. Vivez bien.
Nous voici tout près de la Nativité du Seigneur ; nous avons à nourrir ceux qui partagent notre pauvreté : étendons jusqu’à eux notre humanité.
Considérez mes paroles comme des mets que je vous présente ; je ne puis vous nourrir tous d’un pain matériel et visible ; je vous donne à manger ce qu’on me donne à moi-même.

   Je suis le serviteur, et non le Père de famille. Je vous présente de ce qui me fait vivre ; je puise dans les trésors du Seigneur, dans les celliers de ce Père de famille qui pour nous S’est fait pauvre, quand Il était riche, afin de nous enrichir par Sa pauvreté (2 Cor. VIII, 9).
Si je vous servais du pain, le pain une fois rompu, vous en emporteriez un morceau, et tant que j’en aie, chacun de vous n’en recevrait que bien peu. Mais ce que je dis maintenant arrive tout entier à tous et à chacun. Vous partagez-vous entre vous les syllabes de mes paroles ? Avez-vous emporté chaque mot de mon discours à mesure qu’il s’est poursuivi ?
Chacun de vous l’a entendu tout entier. Mais aussi c’est à chacun de voir comment il l’a entendu, car je suis, moi, le distributeur et non l’exacteur.

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§ 4. C’est l’enseignement du Saint Evangile, et il est redoutable : le pasteur qui a reçu une charge divine doit lui faire porter du fruit de salut dans l’âme de ses fidèles ; et les fidèles par leur docilité à ses enseignements ou par leur résistance, sont aussi responsables du jugement qui sanctionnera leur pasteur. 

   Si je ne distribuais pas, si je conservais l’argent, l’Evangile me glacerait d’effroi. Je pourrais dire : Qu’ai-je besoin d’ennuyer les hommes, de crier aux pécheurs : Gardez-vous d’agir injustement, agissez de telle manière, cessez d’agir de telle autre ? Qu’ai-je besoin d’être à charge au monde ? J’ai appris comment je dois vivre, je veux tenir compte de ce qui m’a été ordonné, prescrit, enseigné, ai-je besoin de rendre compte d’autrui ?
Mais l’Evangile me glace d’effroi, et nul au monde ne me ferait sortir de mon oisiveté et de ma tranquillité. Est-il rien de meilleur, de plus doux, que de puiser sans bruit extérieur dans les trésors divins ? Voilà ce qui est bon, ce qui est agréable. Mais prêcher, reprendre, corriger, édifier, s’inquiéter pour chacun, quelle charge, quel poids, quel travail ! Qui ne le fuirait ?

   Encore une fois l’Evangile m’épouvante. Un serviteur y paraît, qui dit à son maître : « Je savais que vous êtes un homme fâcheux, que vous moissonnez où vous n’avez pas semé ; j’ai conservé mon argent, je n’ai pas voulu le dépenser, prenez ce qui est à vous ». S’il y manque quelque chose, montrez-le ; s’il n’y manque rien, ne me faites pas de peine.
« Méchant serviteur », reprit le Maître, « c’est d’après ta propre bouche que je te condamnerai ». — Comment cela ? — Dès que tu m’accuses d’avarice, pourquoi as-tu négligé de me faire des profits ? — J’ai craint de perdre en donnant. — Voilà ce que tu dis. N’est-ce pas ainsi qu’on s’écrie souvent : Pourquoi tant corriger ? Ce que tu lui dis devient inutile, il ne t’écoute pas ? — Je n’ai pas voulu donner mon argent dans la crainte de le perdre, dit le serviteur. — « Je l’eusse, en arrivant, repris avec usure » (Luc, XIX, 21-23), ajoute le Maître, car je t’avais constitué distributeur, et non exacteur ; tu devais t’exercer à donner et me laisser le soin de réclamer ensuite.

   Que chacun donc craigne un pareil reproche et songe à la manière dont il reçoit. Si je tremble en donnant, celui qui reçoit doit-il être tranquille ?

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§ 5. Tu ne veux pas de mauvaises choses pour ta vie d’ici-bas, alors pourquoi désires-tu des choses mauvaises pour ta vie spirituelle ? Il y va de ton bonheur éternel.

   Que celui qui était mauvais hier soit bon aujourd’hui. Voilà ce que je vous donne.
Oui, que celui qui était mauvais hier soit bon aujourd’hui. Tel hier était mauvais, il n’est pas mort. S’il était mort, mort en mauvais état, il serait allé d’où l’on ne revient pas. Hier il était mauvais et il vit encore : ah ! qu’il profite de sa vie et ne vive plus mal. Pourquoi vouloir au jour mauvais d’hier ajouter un jour mauvais aujourd’hui ? Tu désires une 
longue vie, et tu ne veux pas qu’elle soit bonne ? En fait même de repas, qui veut d’un mauvais et long dîner ?
Tel est l’aveuglement prodigieux de l’esprit, telle est la surdité de l’homme intérieur, qu’à l’exception de soi-même, on ne veut rien que de bon. Tu voudrais posséder une villa. Je soutiens que tu ne désires pas qu’elle soit mauvaise. Tu désires une épouse ? Tu n’en veux qu’une bonne ; tu ne veux non plus qu’une bonne maison.
Pourquoi poursuivre cette énumération ? Tu ne veux pas d’une mauvaise chaussure, et tu veux d’une vie mauvaise ? Une chaussure mauvaise te fera-t-elle plus de mal qu’une mauvaise vie ? Quand une chaussure mauvaise et trop serrée te gêne, tu t’assois, tu l’ôtes, tu la jettes ou bien tu y remédies, ou bien encore tu en changes, pour ne pas te fouler les doigts du pied ; voilà comment tu te chausses.
Et pourtant ta vie reste mauvaise et te fait perdre ton âme !

   Je vois clairement ce qui t’égare. Une chaussure nuisible produit la douleur, une vie nuisible, le plaisir ; l’une fait souffrir, l’autre fait jouir. Mais ce qui cause un plaisir temporel, produira plus tard une douleur bien plus sensible ; au lieu que ce qui cause pour un temps une douleur salutaire, remplira ensuite d’un plaisir infini, d’une joie délicieuse et abondante, car il est écrit : « Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans la joie » (Ps. CXXV, 5), et encore : « Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés » (Matth. V, 5).

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§ 6. Conclusion (dont les experts de l’œuvre de Saint Augustin pensent qu’elle est un ajout postérieur) :

   Plus attentifs donc à ces vérités, songeons à ces autres paroles de l’Ecriture relatives à la débauche et à la volupté : « Un moment elle flatte le palais, on la sent ensuite plus amère  que le fiel » (Prov. V, 3-4). De plus, comme notre vie dans ce monde ressemble à un chemin, mieux vaut pour nous aller du travail au repos que du repos au travail ; mieux vaut aussi nous fatiguer quelque temps sur la route, afin de pouvoir parvenir ensuite heureusement aux éternelles joies de la patrie, avec la gloire de Jésus-Christ Notre-Seigneur, Lequel vit et règne avec le Père, …etc.

On trouvera le second sermon de Saint Augustin sur la charge pastorale > ici.

Pinturicchio - 1499 - Gonfalon de Saint Augustin - détail

2024-182. De Saint Césaire, archevêque d’Arles, fervent disciple de Saint Augustin, que l’on fête le 27 août.

27 août,
Fête de Saint Césaire d’Arles, évêque et confesseur ;
Vigile de notre Bienheureux Père Saint Augustin ;
Mémoire du troisième jour dans l’octave de Saint Louis ;

Mémoire de Saint Joseph Calasanz, confesseur.

Saint Césaire d'Arles - blogue

Saint Césaire d’Arles (vers 470 – 27 août 542)

       Saint Césaire est né vers l’an 470 au sein d’une famille chrétienne nicéenne de la noblesse gallo-romaine, à Chalon-sur-Saône ou dans les environs, territoire alors occupé par les Burgondes.
Il montra dès son enfance un zèle ardent pour la piété et pour l’aumône, au point de se dépouiller de ses propres vêtements pour les donner aux nécessiteux, et dès l’âge de dix-huit ans, à l’insu de ses parents, il supplia l’évêque de Chalon, Saint Silvestre de l’admettre parmi les clercs de son Eglise : Silvestre, en considération de la haute vertu dont l’adolescent faisait déjà montre, lui donna la tonsure cléricale et l’engagea au service de l’Eglise.
Au bout de deux années (vers 490 donc), au cours desquelles il avait fait l’édification de tous, avide d’une plus grande perfection et de plus importantes austérités, désireux pour cela d’imiter le mode de vie angélique des Pères d’Orient (et ayant également conquis sa propre sœur, Césarie, à l’idéal monastique – cf. la biographie que nous en avons publié > ici), il partit pour le fameux monastère de Lérins, sans que sa mère, qui avait pourtant lancé des serviteurs à sa poursuite afin de l’en empêcher, ne pût arrêter son voyage.

   Reçu par l’abbé Saint Porchaire parmi les moines, il manifesta aussitôt, et de manière persévérante, un tel zèle pour les combats ascétiques ainsi que pour les veilles studieuses consacrées à l’étude des Saintes Ecritures et des écrits des saints Pères – principalement de Saint Augustin -, que ses jeûnes, macérations et veilles prolongées, compromirent sa santé ; Saint Porchaire dut donc l’envoyer se soigner en Arles.

actuelle abbaye de Lérins

Abbaye de Lérins (état actuel)

   La prestigieuse cité, qui avait été résidence impériale sous Saint Constantin 1er le Grand puis élevée au rang de préfecture du prétoire des Gaules, était alors soumise aux Wisigoths depuis 476 (elle passera sous domination ostrogothe en 508, puis franque en 536) : elle restait toutefois une métropole importante, où l’on s’efforçait de sauvegarder l’héritage de la culture classique.
Hébergé dans la demeure d’un noble citoyen, Firmin, et de son épouse Grégoria, on voulut lui faire suivre les cours d’un célèbre rhéteur réfugié d’Afrique, Julien Pomère. Cédant aux instances de ses hôtes, Césaire consentit alors à abandonner quelque peu l’étude de la Bible pour s’adonner à la lecture de Virgile. Mais, une nuit, la vision d’un redoutable serpent, qui lui dévorait le bras qui s’appuyait sur un livre, le persuada de renoncer à l’étude des lettres profanes.

   Remarqué par le vieil évêque de la ville, Saint Eon (Eonius), qui était d’ailleurs l’un de ses lointains cousins, ce dernier obtint de l’abbé Porchaire l’autorisation d’agréger le jeune moine à son clergé et de lui conférer le diaconat puis le sacerdoce (en 499).

   Désormais au service de l’Eglise d’Arles et de ses fidèles, Saint Césaire ne renonça néanmoins jamais au mode de vie ascétique et à la règle de prière qu’il avait reçus à Lérins. Il se distinguait entre tous les autres clercs par son humilité, sa mortification, son amour du culte divin et son détachement de toute affaire mondaine pour se tendre sans relâche vers la contemplation des biens à venir.
Saint Eon le nomma d’ailleurs bientôt supérieur d’un monastère situé un peu en dehors de la ville, sur une île du Rhône, et trois ans après, l’évêque Eone, se voyant malade, le désigna pour  successeur sur le siège métropolitain d’Arles, mais quand il apprit qu’il venait d’être élu évêque, effrayé, il alla se cacher dans un tombeau des Alyscamps. Mais il fut rapidement découvert et forcé de se soumettre à la décision du peuple, que le roi Alaric II venait de ratifier : il avait trente-trois ans (503).

Arles - les Alyscamps - état actuel

Arles : les Alyscamps (état actuel)

   Le nouvel évêque confia le soin des affaires temporelles à des diacres, afin de s’adonner tout entier à la tâche apostolique : Saint Césaire avait soin de dispenser la Parole de Dieu dans des sermons brefs, utilisant une langue facilement accessible et ayant recours à des images de la vie quotidienne, pour enseigner les exigences fondamentales de la vie chrétienne (deux cent trente-huit de ces homélies nous ont été conservées dans des manuscrits, certaines ayant parfois été attribuées à Saint Augustin). Il dénonçait les vices, décrivait avec enthousiasme la beauté de la vertu et des biens promis par Dieu à ceux qui Le suivraient. Il convertissait les uns par ses remontrances, et gagnait les autres à la vie spirituelle par sa douceur et le rayonnement de la grâce de Dieu qu’il montrait en sa propre personne. Tel un habile médecin, il appliquait à chacun de ses fidèles le remède qui lui convenait, et ne manquait pas d’exhorter sans relâche les membres du clergé, évêques compris, à se faire les modèles de conduite évangélique pour le troupeau que Dieu leur avait confié.
Pour empêcher que les fidèles ne bavardassent dans les églises, il fit obligation aux laïcs de chanter les psaumes, les antiennes et les hymnes avec les clercs.

   En ces temps d’invasions, les pauvres étaient nombreux et délaissés, aussi le nouvel évêque organisa-t-il les œuvres de bienfaisance aux frais de l’Eglise, et fit-il construire des hospices et des hôpitaux pour les malades.
Ces activités charitables lui attirèrent toutefois l’hostilité de certains membres du clergé, auxquels il avait reproché leur conduite relâchée. Par l’entremise de son secrétaire, Licuman, ils l’accusèrent auprès du roi Alaric d’être à la solde des Burgondes et de comploter pour leur livrer la cité. Exilé à Bordeaux, en 505, Saint Césaire y arrêta par sa prière un terrible incendie qui ravageait la ville, et il acquit ainsi une si grande renommée qu’Alaric dut reconnaître son innocence et lui permit de regagne son siège épiscopal.
Le saint fut accueilli triomphalement par les fidèles d’Arles et, en signe de la faveur divine qui l’assistait, dès qu’il entra en ville, une pluie bienfaisante vint mettre fin à une longue sécheresse.
Comme on s’apprêtait à lapider Licuman, son calomniateur, Saint Césaire intervint avec magnanimité pour le délivrer.

   Par la suite, ayant acquis la confiance d’Alaric, il obtint du roi la publication d’un code de loi qui garantissait à ses sujets gallo-romains les même droits qu’à ceux de race gothique.

Jose Leonardo (c1605-1656) Alaric II le Balthe

Jose Leonardo (1601-1653) : Alaric II le Balthe

   La compassion de l’homme de Dieu s’étendait sur tous, et en particulier envers les prisonniers et les victimes des invasions. Lors du terrible siège d’Arles par les Francs et les Burgondes coalisés, en 508, il se dépensa sans compter, et fut accusé de trahison et arrêté sous prétexte qu’il venait en aide aux prisonniers ennemis. Mais, à l’occasion d’une sortie, on découvrit la lettre qu’un de ses accusateurs avait écrite aux assiégeants, leur proposant de leur livrer la ville. La perfidie ayant été ainsi dévoilée, le saint fut libéré, et il reprit aussitôt ses activités charitables.

   Les Ostrogoths, qui avaient mis en fuite les assiégeants, occupèrent à leur tour la Provence et amassèrent un grand nombre de captifs francs et burgondes dans les églises d’Arles, sans leur procurer le moindre soin. Saint Césaire leur fit distribuer des vivres, et il se refusait à se nourrir alors que des hommes, fussent-ils barbares ou hérétiques, souffraient de la faim. Il dépouilla même son église, fit vendre les objets précieux, les ornements et « jusqu’aux vases sacrés du temple de Dieu, pour racheter le vrai temple ». Un jour, il rencontra un homme pauvre, qui lui demanda l’aumône pour racheter un captif. Comme l’évêque n’avait pas d’argent, il courut chercher des ornements solennels, et il les lui donna pour les vendre sans retard.

   De nouveau accusé de haute trahison par les Ostrogoths, en 513, Césaire fut convoqué à Ravenne par Théodoric 1er, devant lequel il se présenta le visage serein et rayonnant d’une telle majesté, que le roi, oubliant les accusations, le traita avec de grands égards et lui fit don d’un plat en argent d’une valeur considérable. Le saint le fit aussitôt vendre aux enchères pour racheter les prisonniers d’Orange et de la région de la Durance. Loin d’en être courroucé, Théodoric loua fort cet acte et, dès lors, les nobles et les gens puissants rivalisèrent pour faire connaissance avec l’homme de Dieu et lui prodiguer leurs offrandes.
Il accomplit plusieurs miracles à Ravenne, tels que la résurrection du fils unique d’une pauvre veuve et la délivrance d’un possédé.

   Se rendant alors à Rome, il y fut honoré comme un saint par le clergé, le sénat et le peuple, et le pape Symmaque, de ses propres mains, lui remit le sacré pallium, en signe d’une autorité de vicaire pontifical sur toutes les Eglises des Gaules ; le Pontife lui accorda aussi que désormais tous les diacres de son Eglise auraient le privilège de porter la dalmatique comme les diacres de l’Eglise de Rome.

Ceinture de Saint Césaire

Ceinture de Saint Césaire :
remarquable travail de cuir avec une boucle en ivoire finement sculptée
représentant les soldats postés devant le tombeau du Christ.
On pense qu’elle fut offerte à Saint Césaire par le Roi Théodoric 1er.

   Césaire revint à Arles plus glorieux que s’il avait triomphé à la guerre, et il répandit à profusion ses largesses pour délivrer les prisonniers et pour orner les églises.

   Outre son souci de manifester la miséricorde de Dieu partout où il se trouvait, soit par l’aumône soit par ses miracles, il portait un grand soin à la vie et à l’organisation de l’Eglise dans les nouvelles conditions où elle se trouvait désormais. En 506, il réunit un concile de tous les évêques soumis aux Wisigoths, pour rétablir la discipline ecclésiastique corrompue par le contact avec les occupants ariens.
Comme métropolitain, il présida des synodes locaux des évêques de Provence : à Arles (524), Carpentras (527), Orange (529), Vaison (529) et Marseille (533). Le concile d’Orange mit un terme à la controverse sur la grâce et le libre-arbitre, en sanctionnant la doctrine de saint Augustin, mais il condamna cependant les tenants extrémistes de la doctrines de la prédestination.

   Les fréquentes visites que le saint faisait dans les paroisses lui permirent de constater la grande nécessité de la prédication, jusque-là réservée aux évêques. C’est pourquoi, lors du concile de Vaison, il fit accorder aux prêtres le droit de prêcher et aux diacres celui de lire au peuple les homélies des saints Pères, et il prit également soin de l’enseignement et de la formation des clercs dans les écoles paroissiales. Lorsque son évêché fut réuni aux états francs (536), saint Césaire, trop âgé, ne put assister aux conciles d’Orléans (538 et 541), mais les évêques suffragants d’Arles y témoignèrent de son influence bienfaisante pour toute l’Eglise.

Reliquaire de Saint Césaire dans l'église Saint-Trophime en Arles

Reliquaire de Saint Césaire dans l’église Saint-Trophime en Arles

   De toutes les activités du saint évêque, c’est à la fondation du monastère de moniales Saint-Jean-Baptiste qu’allait pourtant sa prédilection. D’abord installé à l’extérieur de la ville, mais ruiné lors du siège des Francs et des Burgondes en 508, le monastère fut reconstruit (513), puis transféré à l’intérieur de la cité d’Arles. L’évêque désigna comme abbesse sa sœur Césarie, qu’il avait envoyée se former au monastère fondé par Saint Jean Cassien (cf. > ici) à Marseille, et il rédigea pour la communauté, qui devait atteindre près de deux cents religieuses à la fin de sa vie, une Règle, qui fut la première spécialement écrite pour des moniales et qui se répandit par la suite largement en Occident (cette Règle que la Reine Sainte Radegonde – cf. > ici – adopta pour son monastère de la Sainte-Croix à Poitiers). Il y prescrivait notamment à ses filles spirituelles de ne jamais sortir de l’enceinte du monastère, de manière à rester tout entières consacrées à Dieu, et à persévérer sans distractions, dans l’attente de l’Epoux, telles les vierges sages, « leurs lampes allumées et avec une conscience tranquille ».
Il adapta ensuite cette Règle à l’intention d’un monastère de moines qu’il avait également fondé.

 enluminure du Xe siècle - saint Césaire donnant sa Règle aux moniales

Saint Césaire donnant sa règle monastique (enluminure du Xème siècle)

   Après avoir ainsi œuvré pendant de longues années dans la Vigne du Seigneur, Saint Césaire reçut, deux ans avant qu’il n’advint, la révélation du jour de son trépas, et il vit la gloire qui lui était réservée en récompense de ses labeurs.

   Frappé d’une cruelle maladie, qui lui causait de très grandes douleurs, il rédigea son testament, léguant tous ses biens à son Eglise et au monastère des moniales.
Il demanda à ceux qui l’assistaient quand aurait lieu la fête de Saint Augustin, et on lui répondit que ce serait bientôt. Il déclara alors : « J’espère que mon décès ne sera pas éloigné de celui de ce grand docteur dont j’ai toujours chéri la doctrine et suivi les sentiments ».
Il se fit ensuite transporter sur une litière au monastère Saint-Jean, afin d’y exhorter les religieuses à persévérer avec ferveur dans leur vocation angélique et à garder fidèlement ses préceptes et leur donner une ultime bénédiction.
Puis il demanda qu’on le ramenât non pas dans ses appartements mais dans son église métropolitaine où, trois jours après, il rendit paisiblement son âme au Seigneur, en présence de son clergé, à l’heure de prime, le 27 août de l’an 542, à la veille de la fête de Saint Augustin, ainsi qu’il l’avait prédit.

reliquaire de la tunique de Saint Césaire

Reliquaire de la tunique de Saint Césaire en forme de diptyque (1429)
[musée d'art sacré de Pont-Saint-Esprit]

2024-181. Message royal à l’occasion de la fête de Saint Louis 2024.

25 août 2024,
Fête de Saint Louis IX, Roi de France et confesseur.

       Dans la soirée du dimanche 25 août 2024, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, a publié le message suivant à l’adresse des Français, message dans lequel Sa Majesté se livre à quelques commentaires concernant la situation plus que préoccupante de notre France, et rappelant où se trouvent les solutions à la crise présente…

Statue de Saint Louis sur la façade de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre

Chers Français,

       Quand je m’exprimai le 25 août dernier (cf. > ici), à l’occasion de la fête de la Saint-Louis, qui aurait pensé que les mois qui suivraient seraient à ce point tourmentés ?

   A l’exception de la fierté que l’on tirerait des résultats de nos athlètes olympiques, quel regard positif tirer de l’année écoulée sur un pays toujours plus divisé ? Même dans les moments qui devraient rassembler les Français comme une certaine cérémonie d’ouverture, les dirigeants réussissent à briser cette aspiration par des ferments de haine.

   Que retenir sinon une situation politique toujours plus dégradée dans laquelle notre pays est enferré avec une quasi vacance des pouvoirs ? La France traverse une crise telle qu’elle n’en a peut-être jamais connue en temps de paix.
Il y a un an nous formulions l’espoir que, malgré les difficultés croissantes, des changements pourraient advenir. Hélas, outre l’accumulation de mauvaises décisions prises (subversions sur le plan du respect des valeurs et de l’ordre public, poursuite d’un déficit chronique et alimentation d’une dette abyssale, conséquences de flux migratoires incontrôlés…), il nous faut considérer aussi l’esprit sciemment perverti dans lequel beaucoup de ces décisions ont été prises. Idées partisanes, intérêts privés ou communautaristes et options conjoncturelles chassent les règles de bon sens, d’équité, de justice, le souci des populations les plus fragiles, la pleine mesure des questions sociales et sociétales (sécurité intérieure et extérieure, politique familiale, personnes âgées, Défense nationale,…).
Au lieu de porter haut de saines ambitions pour le pays, les élections récentes n’ont pas permis de renouveler certaines élites politiques, et les véritables enjeux français et européens face aux dangers qui nous menacent ont été occultés.

   Force est de reconnaître que l’organisation de notre société et des institutions ne répond plus aux besoins qu’expriment la majorité des Français, une véritable fracture s’aggravant ainsi chaque jour. Comme pour toutes les crises profondes que notre cher Pays a traversées, nous devons espérer que celle-ci ne soit que temporaire et qu’en particulier cesse le plus rapidement possible cette inversion des valeurs.

   Cela passera, souvent à rebours d’idées ambiantes, par la fin du déni et l’acceptation de la réalité, même si cette dernière impose des efforts, voire des sacrifices. Comme nos sportifs, les Français devront avoir une mentalité de gagnants. Il sera indispensable de réaffirmer le primat des valeurs familiales, seule garantie d’une évolution à nouveau positive de notre société vieillissante et rempart naturel contre les dangers des immigrations. Défendre la vie de la conception à la mort doit demeurer également un objectif premier, en redonnant toute sa place à la morale sociale, notamment au « Tu ne tueras pas ».
Assurer enfin, dans l’esprit de Saint Louis, par la garantie du droit, la sécurité et le respect des personnes et des biens.
A un niveau supérieur, l’avenir de notre pays nécessite de réaffirmer son engagement européen sur la base du strict respect des intérêts nationaux de tous les Etats, en s’appuyant sur le principe de subsidiarité, toujours énoncé mais si souvent détourné en pratique.

   Puisse notre pays, en retrouvant le sens de sa mission civilisatrice, se reprendre à l’intérieur pour être fort vis-à-vis de l’extérieur.
Puisse Saint Louis, modèle des gouvernants, nous aider à retrouver à nouveau l’Espérance en l’avenir de la France.

Louis de Bourbon,
duc d’Anjou.

Pierre-Narcisse Guérin - Saint Louis Justice sous le chêne - Angers

Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) : Saint Louis rendant la justice sous le chêne (1816)
[Musée des Beaux-Arts, Angers]

Prière de la Vénérable Thérèse de Saint-Augustin à Saint Louis son ancêtre et son saint patron.

Saint Louis IX - blogue

           O vous, dont une couronne immortelle fait la récompense dans les Cieux !
Vous, dont le dévouement le plus généreux au service du Roi des rois, vous donne des droits si mérités aux éloges que les fastes augustes de la Religion ont consacrés à la gloire des David, des Ezéchias, des Josias, des saints Rois ;
Vous, qui avez illustré, moins encore par vos faits éclatants que par vos hautes vertus, le Trône dont j’approche ; vous qui y fîtes régner, avec vous, le Dieu seul qui vous y avait élevé, et qui n’estimâtes rien de grand sur la terre, que ce qui vous conduisait à Son amour, à Son imitation, à Sa gloire ;
Grand Roi, grand homme, grand saint, obtenez-moi aujourd’hui, et pour tous les moments de ma vie, de participer aux grâces dont vous fûtes comblé, et, avec ces dons précieux, la correspondance que vous y eûtes vous-même.

   Destinée, par l’ordre de la Providence, à habiter un séjour semé de tant d’écueils, que j’apprenne, de vos exemples, à prévenir tous les dangers dont j’y suis menacée ; que j’y oppose sans cesse, comme vous, les armes de la prière, de la vigilance, de l’humilité, de la foi au Saint Sacrement ; que je paraisse aux pieds des Tabernacles, ou dans l’asile secret, qui est le dépositaire de mes hommages religieux, avec ces dispositions de recueillement et de ferveur, qui ne pénétraient votre âme, qu’à la suite de ces tendres entretiens avec le Dieu de mon cœur !

   Que je puisse édifier le monde, protéger la Religion, aider le prochain, sanctifier, en tout et partout, cette grandeur, dont vous avez fait l’instrument de ma sanctification !

Ainsi soit-il.

Révérende Mère Thérèse de Saint-Augustin (1737-1787)
in « Méditations Eucharistiques dédiées à Madame Adélaïde »
par Madame Louise de France pp. 223-224, chez Théodore Pitrat, 1810

Lys en vignette typographique - blogue

2024-180. Nos plus vifs remerciements pour l’aide à l’acquisition de la statue de Saint Joseph !

22 août 2024,
Octave de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie (cf. ici) ;
Mémoire des Saints Timothée, Hippolyte et Symphorien, martyrs.

Statue de Saint Joseph - oratoire du Mesnil-Marie

Très chers Amis et Bienfaiteurs,

   C’est très intentionnellement que j’ai attendu cette date du 22 août, jour octave de l’Assomption de Notre-Dame, pour remercier très chaleureusement ceux qui nous ont aidé de leurs généreuses offrandes pour l’acquisition de la statue de Saint Joseph dont nous vous avions parlé > ici.

   La statue est bien arrivée au Mesnil-Marie : c’était le vendredi 9 août, ce qui fait qu’elle a été dûment bénite par Monsieur l’Abbé dès le lendemain matin, c’est-à-dire le jour où nous fêtions notre chère Sainte Philomène.

   Il ne restait plus qu’à l’installer, sur le mur faisant face à l’autel de la Très Sainte Vierge Marie, au-dessus duquel trône une reproduction de la célèbre « Vierge Noire » du Puy.

autel de la Très Sainte Vierge - oratoire du Mesnil-Marie

   Cette installation n’a pas été sans quelques difficultés, parce que le mur en question – vieux mur en pierre du XVIIème siècle – n’est ni vraiment plat ni tout-à-fait droit : Frère Maximilien-Marie a dû déployer pas mal d’ingéniosité et faire preuve de patience pour que le support de la statue, réalisé en bois et dont le dossier, lui, est parfaitement droit, puisse se trouver bien centré et solidement fixé en tenant compte des inégalités de la muraille.
Bref ! Il a fini par arriver au résultat que vous pouvez constater vous-mêmes sur les photographies que je publie en illustration de ces quelques lignes. 

Statue de Saint Joseph - oratoire du Mesnil-Marie

   Comme je vous l’avais expliqué en vous présentant notre projet d’achat, cette statue nous avait particulièrement plu pour les raisons que je vous détaillais et que je me permets de citer à nouveau ici :

   1) Saint Joseph n’y est pas figuré comme un vieillard, 2) il tient un véritable bâton épanoui en fleurs de lys (en référence au miracle qui l’a fait désigner comme celui qui entre les descendants de David était choisi par Dieu pour époux de la Bienheureuse Vierge Marie), 3) le Saint Enfant Jésus qu’il porte sur son bras est clairement désigné comme le Messie Fils de David puisqu’Il tient dans Sa main le globe royal, 4) les visages sont doux et assez expressifs, et les couleurs ne sont pas agressives… 

   Nous ne sommes pas du tout déçus, et, encore une fois, je veux vous exprimer avec insistance notre immense gratitude !

Statue de Saint Joseph - oratoire du Mesnil-Marie

   Je dois même vous dire que la somme de vos généreuses oboles ayant dépassé le coût de la statue et de son transport depuis l’Italie, nous avons aussi pu acheter la suspension – qui, elle, a été commandée dans une boutique liturgique de Grèce – que Frère Maximilien-Marie a mise en place hier à côté de la statue : ainsi pourrons-nous en toute sécurité accompagner les intentions confiées à notre bon Saint Joseph, par l’allumage de veilleuses, conformément aux usages traditionnels attestés dès les premiers siècles de l’Eglise.

   D’ailleurs, dès que cette suspension a été installée, nous avons allumé une veilleuse à l’intention et aux intentions de tous nos bienfaiteurs, en chantant le cantique que nous aimons tant « Saint Joseph, ô pur modèle » composé sur une mélodie de Clérambault (voir > ici).

   Peut-être un jour trouverons-nous une couronne qui soit adaptée à cette statue ? Je sais que ce serait le désir de mon papa-moine…
En attendant, je vous redis encore une fois : « Merci ! Merci ! Merci ! », et je vous assure de nos prières à toutes vos intentions.

pattes de chatTolbiac.

veilleuse de Saint Joseph - oratoire du Mesnil-Marie

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