2012-6. Chronique du 31 janvier 2012 et simples réflexions sur « l’écoute, l’accueil et le respect »…

Mardi soir 31 janvier 2012.

2012-6. Chronique du 31 janvier 2012 et simples réflexions sur

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Nous voici au terme du mois de janvier. Cette année, à peu de jours près, cela correspond à la fin du temps après l’Epiphanie : après demain ce sera la Chandeleur – où nous laisserons l’antienne mariale « Alma Redemptoris Mater » pour entonner l’ « Ave, Regina caelorum » -, et samedi soir nous dirons au revoir à l’ Alléluia jusqu’à la nuit pascale, puisque nous commencerons le temps de la Septuagésime (vous pouvez relire la présentation de ce temps liturgique > ici).

Depuis ma dernière chronique (cf. > ici), il n’y a d’ailleurs pas très longtemps, notre Mesnil-Marie n’a pas connu une abondance d’évènements remarquables. En complément de ce que je vous écrivais le 14 janvier, je veux simplement vous faire deux comptes-rendus succincts :

1) La veillée « Culture & Patrimoine » du 17 janvier était consacrée à l’étude historique du passage de Saint Jean-François Régis dans nos Boutières.
Cette réunion a été tellement riche et vivante – en particulier pour la compréhension préalable du contexte historique à la venue du saint missionnaire (l’état général du diocèse de Viviers au début du XVIIe siècle, la violence particulière des guerres dites de religion dans ce pays, la présentation du grand évêque que fut Monseigneur Louis de La Baume de Suze…) – que le sujet prévu n’a pas été épuisé et qu’il faudra le continuer lors de la prochaine veillée.
Certains de nos habitués n’avaient pu être présents parce que cette date coïncidait en effet avec le passage du rallye Monte-Carlo dans nos villages, et nos amis dont le travail est lié à la restauration et à l’hébergement étaient donc bien occupés, mais nous avons été heureux de la présence de nouveaux amis et des échanges animés de cette veillée.

2) Les visites de la Crèche se terminent et je peux en dresser un petit bilan : comme l’an dernier, ce sont quelque cent-cinquante personnes qui sont venues la voir, la plupart du temps par petits groupes (de deux à huit personnes). Les échanges qui ont eu lieu à cette occasion ont été empreints de cordialité et pleins de qualité ; Frère Maximilien-Marie a dû répondre à de nombreuses questions et un grand nombre de personnes ont manifesté leur désir de revenir.
Sitôt la fête de la Purification passée, nous allons tout démonter et bien ranger, jusqu’au prochain mois de décembre : la Crèche que nous réaliserons alors sera différente (j’ai déjà quelques idées que je vais suggérer à Frère Maximilien-Marie).

coeurdejsuscopie crèche du Mesnil-Marie dans Chronique de Lully

Je vous ai déjà parlé de la cérémonie du 21 janvier (ici > ici) mais  je ne vous avais pas montré cette photo, prise justement le 21 janvier au matin :

Lully chat chouan

Vous le voyez, je suis un vrai chat-chouan !… Et ce rat-taupier, qui faisait un vilain travail de sape dans notre jardin pour détruire nos bulbes de lys, précisément en raison de cela, me semblait une parfaite représentation de la sinistre révolution : j’étais donc très fier de l’avoir occis et d’en rapporter la dépouille à mon papa-moine !

coeurdejsuscopie Mesnil-Marie

Mes lectures et mes études sur la révolution m’ont amené à certaines réflexions au sujet de quelques situations contemporaines dans les diocèses de France. D’ailleurs, un certain Cardinal Ratzinger – excusez du peu – avait lui-même fait la comparaison il y a quelques décennies.

Hé bien, justement, en pensant à la manière dont ceux qui criaient partout le slogan « Liberté ! » et qui avaient proclamé que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses… » (déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789), avaient massacré et martyrisé les populations qui étaient fidèles au catholicisme et à leur Souverain légitime, je me disais que nous avons aujourd’hui encore dans l’Eglise des évêques, des prêtres et des « laïcs engagés » qui ont le même type de comportement.

Ils se gargarisent avec des mots tels que  « vivre l’écoute, l’accueil, le respect », ne cessent de prêcher la tolérance et l’ouverture, prétendent « croire à l’inattendu de Dieu » à travers des « propositions » qui n’auraient pas été pensées dans leurs cercles, revendiquent d’être « très heureux de voir une petite équipe prendre des initiatives » et rappellent que « personne ne doit être oublié »… etc. ; mais ils se montrent implacablement négatifs dès qu’un peu plus qu’une « petite équipe » (car une centaine de fidèles ce n’est pas à proprement parler une petite équipe) prend « l’initiative » de demander la stricte application du motu proprio Summorum Pontificum dans leur paroisse, brandissent des oukases quand des consacrés qui n’appartiennent pas à leur « sensibilité » s’approchent trop près de leurs chasses gardées, ne « respectent » pas dans leur manière de célébrer les règles liturgiques énoncées par « le » concile même dont ils se réclament (à l’exclusion, semble-t-il, des vingt conciles généraux précédents), n’ « écoutent » pas la voix du Souverain Pontife, « oublient » la célébration des funérailles chrétiennes et ne sont pas dans leur église pour « accueillir » une famille en deuil parce qu’à ce moment-là ils participent à une manifestation politique sur la place de l’église…

Certes, ces clercs et ces laïcs ne vous envoient pas à la guillotine, ne vous expédient pas dans le fond de la Loire, ne vous brûlent pas vifs dans les fours à pain de vos hameaux, ne vous fusillent pas devant des fosses communes, ne vous entassent pas sur des pontons pour que vous y agonisiez dévorés par la vermine, ne vous déportent pas, ou ne tannent pas votre peau pour s’en faire des vêtements… ; mais ils sont experts en assassinats de la réputation et habiles en exclusions qui peuvent se transformer en véritables morts sociales!
Qui ne connaît pas l’effrayant pouvoir des suggestions rampantes énoncées avec des accents de feinte compassion, et la puissance de manipulation qui peut résider dans l’affirmation pateline de vérités tronquées?

Mais je ne veux pas développer davantage et j’en resterai là pour aujourd’hui…

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Pour terminer ma chronique de ce 31 janvier, je veux simplement vous offrir quelques clichés de notre Mesnil-Marie et de notre hameau, réalisés en ce jour de neige (car même si je n’aime pas la neige, je dois reconnaître qu’elle fait de belles choses dans le paysage)… A bientôt!

Le 31 janvier 2012 au Mesnil-Marie
Album : Le 31 janvier 2012 au Mesnil-Marie

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patteschats praxis révolutionnaire dans l'EgliseLully.

N’oubliez pas la neuvaine à l’intention des malades et de tous les souffrants, du 2 au 10 février pour préparer la fête de Notre-Dame de Lourdes (cf. > ici).

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2012-5. Pour préparer l’avenir, nous ne pouvons oublier que les Rois ont fait la France et que celle-ci se trouve en continuel déclin depuis la révolution…

Samedi 21 janvier 2012,
Deux-cent-dix-neuvième anniversaire du martyre de Sa Majesté le Roi Louis XVI.

La commémoration annuelle du martyre de Sa Majesté Louis XVI, Roi très chrétien, occupe une place très importante dans le calendrier de notre Mesnil-Marie… Mais est-il vraiment nécessaire de le préciser?
Frère Maximilien-Marie avait préparé avec soin tout ce qu’il lui était possible d’emporter de notre sacristie, afin que soit solennisée au mieux la Messe de requiem célébrée en notre chère paroisse (en effet la sacristie de l’église qui a été désignée pour la célébration de la Sainte Messe latine traditionnelle est fort pauvre : sans doute a-t-elle fait l’objet d’un nettoyage par le vide en règle au moment de la fureur prétendument « conciliaire »). Quand il a pris la route ce matin, pour franchir le massif du Mézenc, notre Frère partait avec une superbe chasuble noire en velours de soie damassé, une chape, un drap mortuaire galonné et brodé d’argent, des candélabres et même une couronne royale qui devait être posée sur le catafalque…
Il m’a rapporté quelques photos de la célébration (ce qui m’a donné l’occasion de regretter qu’il y eût si peu de fidèles présents) et aussi le texte de la prédication de Monsieur l’Abbé que je me fais un plaisir de retranscrire ci-dessous à votre intention : ce n’est pas un long texte, mais il mérite qu’on le médite…

Lully.

2012-5. Pour préparer l'avenir, nous ne pouvons oublier que les Rois ont fait la France et que celle-ci se trouve en continuel déclin depuis la révolution... dans Chronique de Lully DSC09630-Copie-300x226

Homélie de Monsieur l’Abbé Henri Vannier
prononcée au cours de la
Sainte Messe de requiem
célébrée en l’église de Ceyssac, le 21 janvier 2012,
à la mémoire de Sa Majesté le Roi très chrétien Louis XVI. 

Ô Christ, sauve la France!

Le Roi est mort, « mais à la France il faut un Roi »!

Révérend Frère, chers Amis,

L’année 2012 est l’année de toutes les incertitudes et, de ce fait, de toutes les espérances.
C’est l’aide de Dieu et la vertu du Christ que sommes invités à demander avec audace et ferveur, pour la France et les Français, ainsi que pour l’Europe chrétienne.
Cette année, marquée, en notre pays, par des élections républicaines malheureusement pleines de périls est illuminée cependant par le six-centième anniversaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc.

En célébrant aujourd’hui, samedi 21 janvier, une Messe solennelle de requiem pour le repos de l’âme du bon Roi Louis XVI – auquel nous associons tous les martyrs victimes de la funeste révolution dite française – nous implorons le secours du Ciel, confiants dans la divine Providence, priant Notre-Dame, Souveraine de notre Patrie, Saint Michel Archange et tous les Saints qui ont béni la France, d’intercéder pour nous auprès du Seigneur tout-puissant.

C’est dans nos solitudes et les abîmes d’une immense misère que nous crions vers le Ciel et supplions Dieu, offrant cette Messe annuelle avec un esprit non seulement de fidélité, d’hommage et de piété comme il se doit, mais inspirés surtout – peut-être aujourd’hui encore davantage qu’hier – par l’espoir et l’attente d’une délivrance venue d’En-Haut, qui inaugurera les temps bienheureux d’une « grande relève » et d’une vraie renaissance.

Il ne s’agit pas d’une simple commémoration ni d’un souvenir nostalgique du passé, même si nous gardons, enracinée au plus profond de nos coeurs, la Tradition reçue de nos pères et transmise avec la Foi de toute l’Eglise.
Car, pour préparer l’avenir, nous ne pouvons oublier les leçons de l’histoire, celles qui nous apprennent que « les Rois ont fait la France », et que celle-ci se trouve en continuel déclin depuis que la révolution, au nom des valeurs illusoires et ténébreuses de l’homme en révolte contre Dieu, a signé la mort du « Roi très chrétien » et enterré l’Ancien Régime.
Et, forts de la Liberté des hommes enfants de Dieu, liberté acquise par l’Etendard de la Croix, nous ne saurions négliger les exigences de notre Salut, celles rappelées par un Pape en nos années d’épreuves, interpellant notre pays tout entier : « Ô France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? »!

Tout ce que nous chantons chez nous avec ardeur et sagesse : « Si tu veux ta Délivrance… marche droit »,  c’est à dire : reviens au Christ, Roi pacifique, Roi des nations, Roi des rois!

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Autres textes à reprendre et à méditer à l’occasion du 21 janvier :
- Le récit des dernières heures de Sa Majesté le Roi Louis XVI > www.
- Le testament de Louis XVI > www.
- L’allocution du Pape Pie VI proclamant que Louis XVI est un martyr > www.
- Le voeu de Louis XVI au Sacré-Coeur > www.

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2012-4. Chronique du temps de Noël au Mesnil-Marie (décembre 2011 à mi janvier 2012)

Samedi 14 janvier 2012,
Fête de Saint Hilaire de Poitiers.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Hier 13 janvier, jour octave de l’Epiphanie, en célébrant la commémoration du Baptême de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous avons clôturé le cycle liturgique de Noël qui avait commencé avec le premier dimanche de l’Avent.
L’achèvement de ce cycle me semble tout à fait indiqué pour vous livrer un petit compte-rendu des évènements qui ont été les plus marquants, en notre Mesnil-Marie, au cours de ces sept semaines écoulées.

A – la fête de Saint Nicolas.

C’est maintenant une tradition bien établie dans notre hameau de nous retrouver entre voisins et amis à l’occasion de la fête de Saint Nicolas. En effet, il n’y a que des enfants sages ici : la preuve en est que le Père Fouettard ne paraît jamais en nos parages. Comme les années précédentes donc (cf. par exemple > www), ce fut une soirée joyeuse et… gourmande!

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B – le 8 décembre.

Bien sûr, le matin, Frère Maximilien-Marie a pris le volant pour se rendre à la Sainte Messe chantée en l’honneur de cette grande fête de Notre-Dame.
Dans la journée, je l’ai aidé à préparer tous les photophores qui nous serviraient le soir à illuminer notre Mesnil-Marie en l’honneur de Celle par qui les premières lueurs du Salut ont commencé à luire dans le monde : c’est une centaine de lumignons que nous avons placés sur nos fenêtres, et à l’intérieur aussi nous ne nous sommes éclairés qu’aux bougies : des amis venaient dîner avec nous ce soir-là. L’ambiance était féerique… Les photos vous en diront plus que tous les commentaires que je pourrais faire (cliquer sur les photos pour les voir en plus grand format).

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DSC09354-Copie-300x225 culture et patrimoine

C – les préparatifs de la crèche.

C’est à partir du 8 décembre que Frère Maximilien-Marie a commencé les préparatifs de notre crèche (celle-la même que je vous ai présentée à l’aide d’une mini vidéo l’avant-veille de Noël cf. ici > www). Beaucoup de nos visiteurs lui font cette remarque : « Vous devez mettre beaucoup de temps pour la réaliser! » Alors, voici quelques précisions.
Notre Frère ne réalise pas tout d’un seul coup, c’est évident. Je lui ai appris à travailler de manière méthodique, par petites étapes, alors que nous avons déjà bien réfléchi à tout : réflexion et méthode sont indispensables pour bien travailler et gagner du temps!
1) Environ trois semaines avant Noël, il commence par délimiter l’espace qu’occupera la crèche, en fixant et tendant le tissu bleu foncé qui représentera le ciel et en disposant les tables sur lesquelles elle sera installée ; cela ne demande pas plus d’une heure de temps, mais cela signifie aussi que nous avons déjà « visualisé » la disposition générale, la « scénographie ».
2) Peu à peu, au fur et à mesure des courses, il récupère à la sortie des magasins des cartons adéquats qui permettront de constituer les reliefs et il les mets tout de suite en place quand il arrive : comme tout a déjà été pensé, ce n’est l’affaire que de quelques minutes.
3)  Disposer et épingler le papier-rocher sur les cartons est un peu plus long, d’autant qu’il faut coupler cette opération avec l’installation de tout ce qui est électrique. Cela peut prendre une heure et demi et peut donc être réalisé sans problème un soir après le repas… (cliquer sur les photos pour les voir en plus grand format).

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DSC09406-Copie-300x225 fête de Saint Nicolas

DSC09408-Copie-300x225 illuminations 8 décembre

4) S’il y a quelques nouvelle « maison » à fabriquer pour le village de Bethléem, ou s’il faut apporter des retouches de peinture aux décors précédemment confectionnés, Frère Maximilien-Marie le fait aussi le soir, après dîner : cela sèche pendant la nuit.
5) C’est seulement les 21 et 22 décembre que nous avons mis en place les maisons, la végétation, la mousse, le sable, les cailloux et les personnages : il faut compter pour cela deux petites demi journées.

La longueur totale de notre crèche est de 4,5 mètres. Elle comporte au total 124 représentations d’animaux et 53 figures humaines.

D – la passerelle sur le ruisseau.

Le dimanche de Gaudete n’a pas seulement été un jour de joie liturgique et spirituelle, mais aussi celui d’une joyeuse surprise pour notre Frère.
Pour bien comprendre la chose il faut remonter plusieurs mois – et même plusieurs années – en arrière : en effet, le chemin qui permet d’arriver au Mesnil-Marie franchit un petit ruisseau dont le lit, longtemps avant notre arrivée, avait été en partie comblé, ne laissant de passage à l’eau qu’à travers des buses de ciment enterrées.
Ces buses, si elles étaient suffisantes pour laisser couler le débit ordinaire du ruisseau, ne l’étaient en revanche plus du tout au moment des épisodes cévenols, lorsque il devient soudain un impétueux torrent au débit impressionnant : il était alors fréquent que ces buses fussent bouchées par de menus branchages et des feuilles, et que le ruisseau furieux sortît de son lit, transformant le chemin lui-même en torrent ravageur…

Frère Maximilien-Marie s’était donc employé, au cours de l’automne 2009, à ôter ces buses et à redonner un lit normal au ruisseau. Pour en permettre la traversée, notre entrepreneur nous avait alors prêté une grande et large plaque métallique.
Cette plaque a fait office de passerelle pendant un an et demi environ, mais les maçons en ont eu besoin sur un chantier à la fin de l’hiver dernier : ils sont donc venus la chercher et l’ont remplacée par une grande et solide planche de 2,5 m de long sur 0,5 m de large.

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franchissement du ruisseau avant la passerelle (cliquer pour voir en plus grand format)

Frère Maximilien-Marie s’amusait beaucoup en regardant cette planche (par ailleurs très solide puisqu’il passait dessus avec de lourdes brouettes de bois ou de pierres) qui pouvait évoquer un pont levis : qu’il nous suffise de la relever et un certain nombre de personnes n’auraient pas pu arriver jusqu’au Mesnil-Marie!!!
Toutefois, et surtout depuis que les intempéries du début novembre avaient encore élargi le lit du ruisseau et l’avaient creusé de 40 à 50 centimètres juste au-dessous de la dite planche, plusieurs personnes nous avaient manifesté leur quasi frayeur d’avoir à traverser sur cette petite largeur qui ne présentait point de possibilité de se retenir en cas de glissade.
Dans la perspective des dizaines de personnes qui viendraient visiter notre crèche, il convenait de faire quelque chose.

Frère Maximilien-Marie avait demandé à notre ami Nicolas – qui a refait lui-même toute la charpente et les planchers de la maison qu’il restaure – de l’aider à réaliser une passerelle à partir des chevrons et planches dont nous disposons ici.
Nicolas était venu voir, avait pris des mesures, et avait dit à Frère Maximilien-Marie qu’il reviendrait quelques jours plus tard pour y travailler avec lui…

Ce que notre frère était à cent lieues d’imaginer, c’est que Nicolas lui préparait une belle surprise : en quelques jours, il avait découpé et apprêté chez lui tout le bois nécessaire, et il s’était entendu en douce avec notre voisin Bruno pour installer la passerelle pendant une absence de Frère Maximilien-Marie, en l’occurrence pendant qu’il serait à la Messe!
Moi, derrière l’une des fenêtres du Mesnil-Marie, j’ai tout vu faire et je peux vous assurer que nos amis ont fait du très beau travail : qu’ils en soient chaleureusement remerciés!

Quand Frère Maximilien-Marie est rentré de la Messe, il a été stupéfait de ce qu’il a trouvé et qui fait depuis l’admiration de tous nos visiteurs :

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(cliquer sur la photo pour la voir en grand format)

E – la deuxième veillée « Culture & Patrimoine ».

Le mardi soir 13 décembre, nous avons eu notre deuxième veillée « Culture & Patrimoine ».  Elle était tout orientée vers la fête de Noël puisque elle a permis de rappeler, à travers des légendes ou des anecdotes historiques, les grandes traditions qui entourent la fête de la Nativité du Sauveur : origines du sapin ou de la bûche, légende des guirlandes de l’arbre de Noël ou des animaux qui parlent la nuit de Noël, histoire de la première crèche vivante à l’initiative de Saint François d’Assise… etc. Ces récits alternaient avec des chants de Noël anciens.
En outre, l’écrivain Michel Riou, auteur de nombreux ouvrages – dont certains très beaux livres de présentation du patrimoine ardéchois (citons en particulier les splendides albums : « Ardèche, terre d’histoire », « Ardèche, terre de villages » & « Ardèche, terre de châteaux ») – nous avait fait l’honneur de sa présence et nous a réjouis avec deux contes de Noël nés sous sa plume féconde.
La prochaine veillée aura lieu dans quelques jours et sera consacrée à l’étude historique du passage de Saint Jean-François Régis dans nos hautes Boutières.

F – les fêtes de Noël.

Les fêtes de la Nativité se sont passées chez nous dans un très grand recueillement, comme je vous l’avais annoncé (cf. > www). Frère Maximilien-Marie s’est rendu aux Saintes Messes de la nuit (à minuit évidemment) et du jour de Noël dans notre paroisse de rite latin traditionnel, et y a secondé du mieux qu’il a pu Monsieur l’Abbé, pour les préparations de la liturgie et pour les chants.
Le reste du temps, comme tous nos voisins étaient ailleurs avec leurs familles, nous étions, lui et moi, tout seuls dans le hameau… ce qui ne manque pas de charme.

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vue partielle de notre crèche (cliquer sur la photo pour la voir en grand)

G – les visites de la crèche.

Depuis Noël, nous avons de fréquentes visites. Bien annoncée par les médias locaux (presse écrite et radio) et signalée dans les sites touristiques ou patrimoniaux sur Internet, notre crèche attire du monde.
Tous les dimanches après-midi de petits groupes se succèdent de manière quasi continue, et les gens se montrent très attentifs aux explications données par Frère Maximilien-Marie.
Il n’est pas rare non plus que des personnes téléphonent pour « prendre rendez-vous » afin de venir en semaine, quand notre frère est disponible : c’est alors l’occasion de contacts plus approfondis car, n’étant pas pressés par l’arrivée d’un autre groupe, cela permet de mieux faire connaissance et peut donner lieu à des échanges plus personnels dont les gens sont très demandeurs.

Quelques personnes arrivent même avec une galette et une bouteille de cidre : « Nous ne voulons pas seulement voir votre crèche, mais nous voulons en profiter pour passer un moment avec vous et pour vous poser des questions… »

Voilà donc, chers Amis du Mesnil-Marie, les faits les plus marquants du cycle de Noël qui vient de s’achever. J’espère que pour vous tous les fêtes de la Naissance et de l’Epiphanie du Sauveur ont été riches de grâces : vous savez que, de loin, nous pensons à vous et prions à vos intentions…
Un dernier mot à propos de cet hiver particulièrement bizarre que nous traversons : nous avons certes fréquemment des températures négatives le matin, mais jusqu’à présent ce sont juste quelques degrés en dessous de zéro (jusqu’à moins 7° ce matin-ci : c’était la première fois que cela descendait si bas) et c’est sans comparaison avec les hivers précédents où il arrivait que le thermomètre reste proche du moins 10° même en milieu de journée ; nous n’avons presque pas vu la neige (sauf de petites chutes matinales qui ont blanchi la campagne et parfois gêné la circulation, cf. > www), mais je ne m’en plains pas vraiment…

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Pour soutenir le Refuge Notre-Dame de Compassion > www.

Publié dans : Chronique de Lully, De liturgia | le 14 janvier, 2012 |5 Commentaires »

Recette du Mesnil-Marie : gâteau moelleux à l’orange d’inspiration orientale.

Je recherchais une recette de gâteau à l’orange dans lequel on ferait entrer la totalité du fruit et pas seulement le jus ou le zeste.
Au bout de patientes recherches, j’ai découvert une recette orientale que j’ai moi-même testée et à laquelle j’ai apporté quelques légères modifications…
Ce gâteau est succulent et on peut le conserver plusieurs jours car il garde longtemps son moelleux.
Alors, à vos fourneaux et… régalez-vous!

Recette du Mesnil-Marie : gâteau moelleux à l'orange d'inspiration orientale. dans Recettes du Mesnil-Marie patteschatsLully.

- Ingrédients (pour 8 à 10 personnes) :

2 oranges non traitées ; 70 grammes d’huile d’olive ; 300 grammes de farine ; 250 grammes de sucre ; 1 sachet de levure ; 1 demi-cuiller à café de sel ; 4 oeufs ; 1 cuiller à café de vanille liquide ; quelques gouttes d’essence d’amandes amères.

oranges gâteau dans Recettes du Mesnil-Marie

- Préparation :

1) Préchauffer le four à 180°. Huiler et fariner un moule (vous pouvez choisir un moule à cake, un moule à manqué… etc. Selon l’épaisseur de la pâte dans le moule il faudra ajuster le temps de cuisson. Nous, nous avions pris un moule à savarin).

2) Bien laver les oranges et en retirer les extrémités (pour ne pas garder la partie la plus épaisse autour de la tige et du pédoncule) ; les couper en quatre, en conservant l’écorce, et en retirer les pépins ; mixer les oranges dans un robot afin d’obtenir une espèce de purée de fruit qui doit rester un peu grumeleuse ; ajouter l’huile d’olive et bien mélanger.

3) Dans une jatte, mélanger la farine, le sucre, la levure et le sel.

4) Dans une autre jatte, battre les oeufs en omelette, puis y incorporer le mélange farine-sucre… y ajouter le mélange oranges-huile d’olive, puis la vanille et les quelques gouttes d’essence d’amandes amères.

5) Verser cette pâte dans le moule et laisser cuire 40 à 45 minutes (vérifier la cuisson à l’aide d’une pointe de couteau). Attendre que le gâteau soit refroidi pour le démouler.

6) Invitez vos amis pour le thé et la dégustation…

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Le gourmand s’impatiente

Publié dans : Recettes du Mesnil-Marie | le 7 janvier, 2012 |6 Commentaires »

2012-3. Du 6 janvier de l’an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d’actualité.

2012-3. Du 6 janvier de l'an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d'actualité. dans Chronique de Lully 12-bas-adoration-des-mages-tableau-14--200x300

Vitrail de l’adoration des Mages
(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand format)

Vendredi soir 6 janvier 2012,
fête de l’Epiphanie de Notre-Seigneur.

I. Comment nous avons célébré l’Epiphanie :

Au Mesnil-Marie, nous aimons très spécialement la fête de l’Epiphanie : les textes liturgiques sont d’une extraordinaire richesse et les traditions populaires, nombreuses, lui apportent en outre un écrin de véritable magnificence et de joie (rappel : j’avais publié l’an dernier la recette pour confectionner un gâteau des rois selon la tradition du sud de la France, ici > www).

Notre Frère Maximilien-Marie avait, bien évidemment, prévu de se rendre à la Sainte Messe dans sa paroisse de rite latin traditionnel, mais après avoir mis plus de vingt minutes pour atteindre le village de Borée, à quelque huit kilomètres de notre Mesnil-Marie, il a dû rebrousser chemin…
En effet, il est tombé un peu de neige ce matin : après la pluie de la nuit et le gel du petit matin, la route était une véritable patinoire. Les services de l’équipement étaient bien passés sur la route qui relie notre hameau au village de Borée – on pouvait donc y circuler à condition d’être très prudent – , mais ils n’avaient pas continué au-delà de ce village pour ouvrir la voie qui traverse le Mézenc.
Très contrarié, notre Frère a donc fait demi-tour mais avant de reprendre la descente en lacets il s’est arrêté pour prendre une photo :

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Le Mont Gerbier de Joncs et le Suc de Sara vus de Borée ce 6 janvier 2012
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand format)

Bien sûr, il assistera à la Messe de l’Epiphanie dimanche prochain, puisque c’en sera la solennité reportée, mais il eût bien aimé le faire en ce jour qui est le vrai jour de la fête pour l’Eglise universelle.
A défaut de pouvoir assister réellement à la Sainte Messe, nous avons suivi (j’écris « nous » car je me suis mis sur les genoux de Frère Maximilien-Marie) la chapelle papale de l’Epiphanie, grâce à la TV Vaticane qui diffuse sur Internet.

C’était la Messe selon la « forme ordinaire du rite romain », mais nous avons pu apprécier la manière dont elle était célébrée, véritablement somptueuse : la richesse des chasubles romaines classiques et des dalmatiques, brodées d’or ; la mitre précieuse du Souverain Pontife ; les parements et l’agencement de l’autel (puisque les antependia sont à nouveau utilisés, que la Croix est revenue au centre de l’autel et que le septième chandelier a repris du service) ; la proclamation de la date de Pâques et des fêtes mobiles qui en dépendent par le diacre après le chant de l’Evangile (Noveritis, fratres cf. > www) ; la splendeur d’un calice ancien constellé de pierreries ; l’emploi du canon romain ; la manière de distribuer la Sainte Communion ; le retour des trompettes d’argent et du chant romain traditionnel ; le notable relèvement du chant polyphonique du choeur de la Sixtine (qui était tombé si bas sous les précédents pontificats)… etc.
En pensant à l’indigence et au misérabilisme de la plupart des cérémonies célébrées en France par les évêques, on comprend tout de suite ce que demande le Souverain Pontife lorsqu’il a écrit aux évêques du monde entier – en accompagnement du motu proprio Summorum Pontificum – que les deux formes du rite romain « peuvent s’enrichir réciproquement » : si pour l’ancien missel il évoque seulement la possibilité d’ajouter quelques préfaces et de nouveaux saints au calendrier, il insiste pour que dans la célébration selon le nouveau missel la sacralité soit « manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent »

1288327_3_9a98_celebration-de-l-epiphanie-au-vatican-300x202 Benoît XVI dans De liturgia

Pendant que nous étions à prier en union avec la cérémonie célébrée par le Saint-Père, à l’extérieur du Mesnil-Marie la neige tombait… à certains moments avec force.
Après la récitation de l’Angélus et l’annonce du consistoire du 18 février prochain au cours duquel seront créés vingt-deux nouveaux cardinaux (il n’y en aura pas de français), alors que Frère Maximilien-Marie préparait le déjeuner, le soleil a soudain brillé un moment et fait fondre la neige : au moment où je vous écris on ne l’aperçoit plus que sur les sommets qui nous entourent.

II. Les anniversaires de ce jour glorieux.

Outre la fête de l’Epiphanie, la date du 6 janvier est riche de plusieurs anniversaires que nous ne voulons jamais oublier : ainsi, nous nous souvenons de l’apparition miraculeuse de la Sainte Face de Notre-Seigneur sur le voile de Sainte Véronique, dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le 6 janvier 1849 (j’en avais parlé en détail ici > www), nous faisons aussi mémoire de l’exécution de Maurice d’Elbée, le 6 janvier 1794, à Noirmoutiers (voir ici > www), et de la mort du général Hermann Kanzler (le 6 janvier 1888), qui exerça le commandement suprême sur l’armée pontificale et dont nous avons évoqué la figure en parlant de l’épopée des Zouaves Pontificaux (ici > www).
Mais cette année – bien entendu – nous célébrons aussi avec une profonde action de grâces le sixième centenaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc (6 janvier 1412).

J’ai déjà consacré plusieurs publications à Sainte Jeanne d’Arc dans les pages de ce blogue (un extrait du panégyrique prononcé par le futur cardinal Pie, ici > www ; une prière pour la France et le cantique composé par le Père Doncoeur, ici > www ; des réflexions sur le fait qu’elle est la sainte de la légitimité dynastique, ici > www).
A l’occasion de ce sixième centenaire, il y a déjà eu quelques parutions intéressantes sur lesquelles je ne veux pas surenchérir – du moins aujourd’hui – , et je me contenterai de faire ici quelques réflexions périphériques…

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III. « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d’évêques ».

Cette phrase n’est pas de moi, elle fut écrite par Soeur Jacqueline de Sainte-Euphémie, qui était née Jacqueline Pascal, soeur du célèbre Blaise (duquel nous commémorerons le trois-cent-cinquantième anniversaire de la mort le 19 août prochain).

J’ai pris connaissance de cette citation grâce à une allusion dans l’une des publications faites par nos amis de Riposte Catholique. J’y ai beaucoup repensé depuis.
J’y pensais en méditant sur le témoignage si fort de Jeanne d’Arc, suscitée par Dieu pour défendre la foi en même temps que la patrie (cf. oraison de la sainte), quand des évêques se faisaient les serviteurs complaisants de l’occupant.
J’y pensais en réfléchissant à toutes les récentes et nombreuses occasions que nos évêques ont manquées d’être les énergiques défenseurs de la foi quand l’honneur du divin Sauveur a été bafoué.
J’y pensais particulièrement en parcourant un florilège de messages de voeux rédigés par les évêques de France à l’occasion de la nouvelle année : la plupart sont d’une insipidité sans nom, la langue de buis s’y étale dans toute sa consensuelle médiocrité ; un grand nombre sont rédigés dans ce lourd jargon du modernisme ecclésiastique qui n’a pas grand chose de commun avec la fluide beauté de notre langue française ; beaucoup donnent l’impression de ne pas croire au surnaturel tant ils semblent bornés à des vues terrestres ; le salut et la sanctification des âmes n’y sont quasi jamais évoqués…

La palme d’or du surréalisme épiscopal pourrait sans conteste revenir à celui qui a adressé à ses diocésains un message dans lequel le mot « Dieu » n’apparaît jamais et où le très saint Nom de Jésus – et a fortiori celui de Marie non plus – n’est pas cité (cf. Riposte Catholique, ici > www)… Ce qui fait écrire avec raison à Maximilien Bernard : « Pas une touche de catholicité, aucun terme spirituel, aucune mention de Notre-Seigneur ni de sa Sainte Mère. Est-ce là le propos d’un évêque catholique ou celui d’un païen ? »
Moi, j’ai envie d’ajouter que, de nos jours, lorsque certains évêques en France parlent de Dieu, on n’a plus la certitude qu’ils parlent du vrai Dieu, Dieu de la Révélation chrétienne, Dieu Trinité – selon la foi divine précisée par les conciles de Nicée, Constantinople, Ephèse et Chalcédoine – tant ils semblent plutôt prêcher le « dieu » abstrait et droits-de-l-hommesque des loges maçonniques! (cf. la B.D. intitulée « Concurrence », ici > www).

En tout cas, je constate que si certains politiques refusent la « Légion d’honneur » (cf. > www), et justement au nom d’une certaine forme de l’honneur, les mitrés français ne semblent pas avoir de cas de conscience, eux (cf. > www), à être décorés par une république maçonnique qui refuse de reconnaître le fait historique de l’héritage chrétien dans notre culture, dont les lois bafouent de plus en plus la loi naturelle (notamment en ce qui touche au respect de la vie), dont certains ministres ont insulté le Souverain Pontife et qui attente de manière récurrente aux droits et à la liberté de l’Eglise et des fidèles.
Je n’ai pu m’empêcher de penser au Saint Curé d’Ars refusant la « Légion d’honneur » qui lui avait été attribuée à son insu…

A l’heure où le Saint-Siège publie un certain nombre d’indications concernant cette « année de la foi » voulue par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI (cf. > www), qui désire ardemment voir toute l’Eglise se replonger dans une meilleure connaissance du contenu spécifique de la Révélation chrétienne et se renouveler dans une ardeur missionnaire conquérante, il importe que tous les humbles fidèles montrent un zèle chrétien et un courage spirituel d’autant plus ardents qu’ils semblent faire défauts à ceux qui devraient les promouvoir.

Lully.

fleurdelys2 courage dans Nos amis les Saints   fleurdelys2 Epiphanie dans Vexilla Regis   fleurdelys2 Jeanne d'Arc

L’an dernier, Lully a publié le récit d’une merveilleuse visite reçue au soir de l’Epiphanie > www.

2012-2. La « statue-relique » de l’Enfant Jésus de Prague au Mesnil-Marie.

Fête du Très Saint Nom de Jésus.

       La fête du Saint Nom de Jésus (célébrée le dimanche qui arrive entre le 2 et le 5 janvier ou, à défaut, le 2 janvier) est le jour de fête principal en l’honneur de la statue miraculeuse de l’Enfant Jésus de Prague (et de ses reproductions), je vais donc en profiter pour répondre à ceux de nos amis qui m’ont demandé pourquoi la statue de l’Enfant Jésus de Prague conservée dans notre oratoire du Mesnil-Marie est appelée « statue relique ».

Statue relique de l'Enfant Jésus de Praque au Mesnil-Marie

La « statue-relique » du Saint Enfant Jésus de Prague au Mesnil-Marie

       Je ne veux pas revenir sur l’histoire de l’Enfant Jésus de Prague : elle a déjà été très bien écrite, et avec de nombreux détails, à plusieurs reprises (on en trouve un bon résumé ici par exemple > ici), mais je rappellerai combien son culte a porté de très abondants fruits de grâces dans toute la Chrétienté.

   En septembre 2009, lors de son voyage apostolique à Prague, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI s’est d’abord rendu à l’église Sainte-Marie de la Victoire, sanctuaire de l’Enfant Jésus miraculeux et a offert une précieuse couronne pour la statue.
A cette occasion le Souverain Pontife a déclaré : « La statue de l’Enfant-Jésus, reflet de la tendresse de son enfance, nous fait en outre percevoir la proximité de Dieu et de son amour. Nous comprenons combien nous sommes précieux à ses yeux, parce que, particulièrement grâce à Lui, nous sommes devenus à notre tour fils de Dieu. (…) Dans l’Enfant-Jésus de Prague, nous contemplons la beauté de l’enfance et la préférence que le Christ Jésus a toujours manifestée envers les plus petits, comme nous le lisons dans l’Évangile (cf. Marc X, 13-16). »

Robe en satin brodée de fils d'or et dentelles au point d'Alençon (Mesnil-Marie)

Robe en velours bordée de duvet et dentelle au point d'Alençon (Mesnil-Marie)

Autres robes de l’Enfant Jésus du Mesnil-Marie
(cliquer sur les photos pour les voir en grand)

   La statue que nous avons le bonheur de conserver en notre Mesnil-Marie a été offerte à Frère Maximilien-Marie par les moniales de la Visitation de Chartres, monastère où notre Frère a été affilié à l’Ordre de la Visitation (cf. > ici). 
Les Visitandines savaient qu’elles allaient devoir quitter Chartres et que, devant être regroupées avec une autre communauté, il ne leur serait pas possible de tout garder des pieux trésors de leur monastère. Cette statue avait été offerte à la Visitation de Chartres en juin 1893 et les archives du monastère conservent ce touchant récit de la réception de l’Enfant Jésus à la date du 11 juin 1893 :

    »A notre sortie de table, nous trouvons en Communauté un mystérieux reposoir : au centre de l’appartement, au milieu de fleurs, un voile nous dérobe la forme d’un objet que chacune devine être une pieuse statue. En effet, lorsque nous sommes toutes assemblées, notre Très Honorée Mère découvre à tous les yeux ravis la gracieuse figure du divin Enfant Jésus de Prague que nous saluons d’un joyeux cantique, bénissant au fond de nos coeurs le nom de notre généreuse Mère Jeanne Madeleine (d’Orléans) qui nous fait l’aimable présent.
Après vêpres, nous conduisons processionnellement notre divin Petit Roi au lieu de sa résidence, choisi par notre Mère : l’autel du chœur. »

   Mais je n’ai pas encore répondu à la question : pourquoi cette appellation de « statue-relique »?
Hé bien, parce que cette statue est un véritable fac-similé de l’originale et que, en outre, ramenée de Prague en 1893, elle avait été bénite sur l’autel même de l’Enfant Jésus et mise en contact avec la statue miraculeuse, comme en fait foi le certificat d’authenticité qui nous a été remis par nos chères Mères de la Visitation en même temps que la statue :

2012-2. La

Certificat d’authenticité de la statue de l’Enfant Jésus de Prague du Mesnil-Marie

   Cette statue porte en outre les stigmates des persécutions suscitées par la république à la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Lorsque les Visitandines furent expulsées, en application des lois anti-congréganistes, elles durent s’exiler en Belgique pendant plusieurs années. Elles avaient emportées avec elles la statue du Petit Roi d’Amour qui subit quelques chocs lors du voyage.
Vous connaissez donc maintenant la réponse, chers Amis, et, en joignant aujourd’hui mes vœux à ceux que vous présentait hier Frère Maximilien-Marie, je termine en vous encourageant à répéter souvent la traditionnelle invocation : « Saint Enfant Jésus, bénissez-nous! ».

Lully.

IHS-Copie Enfant Jésus de Prague dans De liturgia

Prière de notre Saint Père le Pape Benoît XVI
à l’Enfant Jésus de Prague

Seigneur Jésus,
nous Te voyons enfant et nous croyons que tu es le Fils de Dieu,
fait homme par l’œuvre du Saint Esprit dans le sein de la Vierge Marie.

Comme à Bethléem, 
nous aussi avec Marie, Joseph, les Anges et les bergers,
nous T’adorons et Te reconnaissons pour notre unique Sauveur.

Tu T’es fait pauvre pour nous rendre riches de ta pauvreté :
accorde-nous de ne jamais oublier les pauvres ni tous ceux qui souffrent.

Protège nos familles, bénis tous les enfants du monde
et fait qu’entre nous règne toujours l’amour que Tu nous as porté
et qui rend la vie plus heureuse.

Donne à tous, o Jésus, de reconnaître la vérité de Ta Naissance
afin que tous sachent
que tu es venu apporter à la famille humaine toute entière
la lumière, la joie et la paix.

Tu es Dieu, et Tu vis et règnes avec Dieu le Père,
dans l’unité du Saint Esprit,
pour tous les siècles des siècles. Amen.

IHS-Copie Mesnil-Marie dans Prier avec nous

On trouvera d’autres prières en l’honneur de l’Enfant Jésus > ici
L’article sur une nouvelle parure verte qui lui a été confectionnée > ici
L’article sur la restauration de la statue > ici

2012-1. Voeux pour l’an de grâce 2012.

2012-1. Voeux pour l'an de grâce 2012. dans Annonces & Nouvelles DSC09551-Copie-300x225

Les sucs des hautes Boutières et le Mont Gerbier de Joncs
vus depuis le village de Borée ce 1er janvier 2012 (cliquer pour voir en plus grand format).

Dimanche soir, 1er janvier 2012.

C’est au terme d’un dimanche bien chargé que je viens vers vous pour vous présenter mes traditionnels voeux du jour de l’an.
Tandis que « le soir étend sur la terre son grand manteau de velours » (cantique à Notre-Dame des Eclaireurs), je tiens à vous dire à quel point je pense à vous et combien ma prière et mes voeux appellent sur vous les bénédictions du Ciel.

Au cours des heures de recueillement de la soirée d’hier et de la nuit passée, dans notre oratoire du Mesnil-Marie où l’on éprouve si bien la douce et enveloppante protection de Notre-Dame de Compassion, j’ai présenté au Coeur très aimant de Jésus et Marie chacun de vous, chers Amis, « en détails » : c’est-à-dire que j’ai véritablement pensé à chacune de vos personnes, à vos vies et à vos situations présentes, à vos projets et à vos espérances, à vos préoccupations et à vos inquiétudes, à vos familles et à vos proches, à toutes ces intentions que vous m’avez confiées… vos malades et vos défunts, ces soucis nombreux qui vous font sentir leur poids.

Ma prière et mes voeux appellent sur vous les bénédictions du Ciel.
Point de voeux de « bonne année » à la va-vite, non! même pas en donnant à la formule un aspect un peu plus religieux en vous souhaitant laconiquement une « heureuse et sainte année ».
Vous savez que je ne suis pas de ceux qui majorent l’importance du passage à la nouvelle année : l’année civile n’a qu’une importance très relative, elle n’est qu’un « repère » pour mesurer l’écoulement du temps, et l’écoulement du temps doit surtout nous faire prendre conscience que ce temps ne nous est donné que pour préparer l’éternité.
Alors justement, la belle tradition de ces voeux du nouvel an n’a finalement d’intérêt et de force que si elle exprime en vérité la bénévolence du coeur à la lumière de l’éternité qui nous est promise!

Oh! combien je voudrais pouvoir écrire à chacun d’entre vous de manière très personnelle, prendre le temps d’une conversation coeur à coeur avec chacun de vous…
C’est malheureusement impossible, mais si je dois me résoudre ce soir à vous écrire d’une manière générale, recevez toutefois chacun de ces mots, chacune de ces phrases comme vous étant personnellement dédiés : ma prière et mes voeux appellent sur chacun d’entre vous les bénédictions du Ciel!

Et ma prière et mes voeux appellent aussi les bénédictions du Ciel sur ceux qui se sont éloignés, ceux dont diverses circonstances ou le jeu des évènements nous ont éloignés, ceux desquels par quelques incompréhensions nous avons été séparés, ceux aussi avec lesquels il y a moins « d’atomes crochus », ceux dont nous avons pu avoir à souffrir de quelque manière et ceux que j’ai pu – malheureusement! – peiner ou offenser moi-même parfois…

Ma prière et mes voeux appellent les bénédictions du Ciel sur cette terre en quête de paix et de légitime prospérité humaine ; ma prière et mes voeux appellent spécialement les bénédictions du Ciel sur ce Royaume terrestre – jadis « le plus beau Royaume qui fut jamais sous le ciel » – aujourd’hui pitoyablement livré aux mains de ceux qui lui font perdre son âme…

Ma prière et mes voeux appellent les bénédictions du Ciel sur la Sainte Eglise du Christ : « Mon Dieu, faites l’unité des esprits dans la vérité, et l’union des coeurs dans la charité! »

Ma prière et mes voeux de ce jour de l’an sont aux dimensions du monde, aux dimensions du Coeur de « Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et ne voudrait en perdre aucun »!

« Que le Dieu de la persévérance et de la consolation » (Rom. XV, 5) soit avec chacun de vous et qu’Il le soit tous les jours et à chaque instant de chaque jour de cet an nouveau pour vous donner Sa grâce et Sa force.
Ma prière et mes voeux appellent sur vous toutes les nécessaires et les plus douces des bénédictions du Ciel! 

Frère Maximilien-Marie.

coeurdejsus.vignette bénédictions divines dans Commentaires d'actualité & humeurs

2011-96. « Te hominem laudamus! » (Marie Noël)

31 décembre.

       Dernier jour de l’année civile.
Les bulletins d’information parlent de manière quasi exclusive de réveillon, de fête et de menus… « Panem et circenses »!

En notre Mesnil-Marie, nous terminons l’année dans le recueillement et éprouvons, plus encore qu’à l’accoutumée, un grand besoin de silence et de calme.
Chers Amis, Frère Maximilien-Marie ne vous présentera pas ses voeux avant que la nouvelle année ne soit commencée.
Ce soir, en notre oratoire, nous réciterons le « Miserere », afin de demander pardon et miséricorde pour toutes les fautes de l’année écoulée, et nous enchaînerons avec le « Te Deum », pour remercier Dieu de toutes les grâces qu’Il nous a accordées au long de ces 365 jours passés, nous souvenant que le temps ne nous est donné qu’en vue de préparer l’Eternité.

   Dernier jour de l’année civile.
Heure de bilans, personnels et sociétaux, pour ceux qui refusent de se laisser « étourdir par les néons des manèges » : nous savons bien que le monde danse sur une poudrière et nous pressentons que l’avenir peut se révéler plus difficile encore que ce que l’ « on » veut bien nous en dire…

Alors, en repensant à tout ce qui nous a été partagé de joies et de peines, de souffrances et d’espérances, tout au long de l’année 2011, je me suis souvenu d’un passage des  « Notes intimes » de Marie Noël (cette très grande âme qui fut si longtemps en proie à d’effrayantes ténèbres intérieures), que Frère Maximilien-Marie m’avait lu un jour. Je suis allé le rechercher et j’ai décidé de vous le recopier ici.

   Ce texte est daté du 31 décembre 1940, dans un contexte particulièrement douloureux.
Soixante et onze ans plus tard, dans un contexte bien différent mais qui n’est cependant pas moins chargé en souffrances et en angoissantes incertitudes, on peut y puiser encore de grands motifs de réflexion et d’élévation !

Lully.

Dunkerque 1940

Dunkerque après les bombardements en 1940

* * *

« Te hominem laudamus! »

       Le 31 décembre 1940.

   Le dernier jour de l’année, le Bon Dieu était dans le ciel et regardait en bas dans une église où les gens étaient en train de Lui chanter le Te Deum.

   L’église n’avait plus ni clocher ni cloches et le curé avait eu bien du mal à boucher les plus gros trous des murs et du toit pour que les fidèles ne fussent pas trop mouillés, les jours de pluie, en y récitant leurs prières.

   Il y avait là Léontine, dont les trois maisons avaient été brûlées et qui logeait maintenant dans un grenier froid.
Il y avait là Thérèse, à qui les Allemands n’avaient laissé ni meuble ni linge et qui était venue à l’office avec le manteau de sa voisine.
Il y avait François, de la ferme des Noues, dont tous les chevaux et les vaches avaient été emmenés par la troupe, si bien qu’il ne pouvait plus labourer ses terres et, à côté, dans le même banc, la pauvre Madeleine dont le mari avait été tué d’un coup de fusil à l’entrée du bourg.
Il y avait Germaine, la boiteuse, dont les trois fils étaient prisonniers…
Et Théodore, dont la femme et les deux petites filles avaient péries ensemble, ensevelies sous la grange…
Et Marguerite, qui avait perdu, en fuite, son petit garçon, et personne ne savait plus ce qu’il était devenu…
Et Vincent dont la vieille mère avait flambé dans la voiture…
Et Jean-Pierre dont un éclat d’obus avait crevé les deux yeux…
Et tous et toutes qui ne savaient plus où aller, ni quoi manger parce que les ennemis emportaient, des champs, des étables et des boutiques, de plus en plus, la nourriture.

   Ils étaient là, tous ensemble, nombreux, serrés dans l’église.
Quelques uns pleuraient.
Mais tous chantaient d’une voix appliquée et pieuse le Te Deum du dernier jour de décembre – « pour toutes les grâces et bienfaits reçus au cours de l’année » – comme leur vieux curé le leur avait dit.

   Le Bon Dieu, les écoutant, en fut dans l’admiration.
Et Il dit aux Anges :
« En vérité, en vérité, l’homme est une sainte créature. Voyez tous ces pauvres gens : ils M’avaient, il y a douze mois,  confié leur année pour qu’elle fît un bon voyage, et Je l’ai chargée pour eux de calamités et d’épouvantes. Ils avaient prié tous les jours pour être délivrés du mal, Je les ai livrés aux pires maux. Ils avaient imploré la paix, J’ai lâché sur eux la guerre. Ils M’avaient demandé le pain quotidien, Je leur ai préparé la faim dont plusieurs d’entre eux vont mourir. Ils avaient cru mettre en sûreté entre Mes mains leurs familles et leur patrie, J’ai broyé leur patrie et brisé leurs proches…
Certes, J’avais Mes raisons… Je ne peux pas ne pas laisser tomber sur un pays le poids de ses fautes. Je ne peux pas nettoyer le monde, quand il est sale, sans le retourner sens dessus dessous comme J’ai déjà fait du temps de Noé, quand il M’a fallu le laver à grande eau. Mais c’est Mon ouvrage de Dieu où nul que Moi ne voit clair. Ils ne savent pas, eux, les hommes, ce que Je fais, ni à quel bien Je travaille et, simplement, ils le souffrent.
Pourtant les voilà qui Me louent et remercient comme si J’avais gardé chacune de leurs pauvres petites existences selon leur pauvre prière. En vérité, leur foi est grande. Et ils M’aiment de grand amour.
Ô Mes enfants, Mes enfants!…
Les entendez-vous  qui chantent Sanctus! Sanctus! tant qu’ils peuvent?
Vous aussi, chantez au ciel, Anges, Prophètes et tous les Saints un cantique en l’honneur d’eux dont le malheur Me rend gloire. »

   Alors le Bon Dieu entonna : Te hominem laudamus et les Anges chantèrent et louèrent l’homme.

Marie Noël (Notes Intimes, 1959).

2011-96.

2011-95. De la béatification et de la canonisation de Saint François de Sales.

2011-95. De la béatification et de la canonisation de Saint François de Sales. dans Chronique de Lully sfrsales

       C’est à Lyon, le 28 décembre 1622, sur les huit heures du soir, que Saint François de Sales a rendu sa belle âme à Dieu (on peut en lire le récit > ici) : il était âgé de cinquante-cinq ans, quatre mois et sept jours, et il était depuis vingt ans et vingt jours évêque et prince de Genève.

   Après bien des péripéties (parce que les Lyonnais eussent désiré le garder dans leur ville), son corps fut ramené dans sa bonne ville d’Annecy, où ses funérailles solennelles furent célébrées le 29 janvier 1623.
A défaut de pouvoir être inhumé dans sa cathédrale de Genève, le saint évêque avait demandé à reposer près de ses chères filles, dans l’église de la Visitation d’Annecy (qui est aujourd’hui l’église Saint François de Sales).

   En vue d’ouvrir un procès en béatification, la Révérende Mère de Chantal s’employa dès lors à recueillir de la manière la plus complète possible les souvenirs et les témoignages, à faire rédiger une biographie précise et rigoureuse du prélat vénéré, à collecter le récit des grâces et des prodiges qui se produisaient à son tombeau et par son intercession.

Coeur de St François de Sales - Reliquaire

Reliquaire du coeur de Saint François de Sales

   Le procès s’ouvrit dès 1627 : la procédure fut longue, elle connut de nombreux retards notamment en raison de vices de procédures accumulés par les postulateurs de la cause (dans ses deux gros volumes consacrés à Saint François de Sales, Mgr Trochu en parle avec de nombreux détails), mais elle aboutit, le 2 juillet 1660 (fête de la Visitation), à la signature du décret proclamant l’héroïcité des vertus du serviteur de Dieu par le pape Alexandre VII.

   Ce Pontife était tout gagné à la cause de François de Sales car, alors qu’il n’était encore que le cardinal Fabio Chigi, nonce à Cologne, il avait lui-même été miraculeusement guéri au contact d’une croix d’argent bénite par le vénéré évêque de Genève.
Comme un décret de son prédécesseur Urbain VIII stipulait qu’on ne pouvait procéder à la béatification d’un serviteur de Dieu tant qu’il ne se serait pas écoulé un délai de cinquante années depuis sa mort, Alexandre VII signa également une dispense permettant de procéder à la béatification sans avoir à attendre encore une douzaine d’années.

   Le mercredi 28 décembre 1661, trente-neuf ans jour pour jour après la mort de François de Sales, Alexandre VII signa le bref de béatification.
La cérémonie solennelle se déroula dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le dimanche 8 janvier 1662.
Il fixa la date de la fête du saint au 29 janvier (puisqu’elle ne pouvait être célébrée au jour anniversaire de sa mort, déjà occupé par la fête des Saints Innocents), qui était le jour anniversaire de son ensevelissement à Annecy, comme nous l’avons vu plus haut.
Le dimanche 29 janvier 1622, une fonction très solennelle en l’honneur du Bienheureux François de Sales fut donc célébrée dans l’église de Saint-Louis des Français.

   Alexandre VII avait déclaré qu’il y avait dans le dossier de Monseigneur de Sales plus de miracles authentiques qu’il n’en fallait pour élever sur les autels une cinquantaine de bienheureux, et il eût désiré procéder à la canonisation avant la fin de cette même année 1662…
Las ! Un incident diplomatique survenu entre le Saint-Siège et la Cour de France en empêcha la réalisation (une bagarre entre arquebusiers corses de la garde pontificale et soldats de l’ambassade de France avait pris des proportions démesurées, et entraîné le renvoi du Nonce apostolique de Paris et le rappel de Rome de l’ambassadeur et des prélats français !).
C’est seulement le 19 avril 1665, les rapports entre Louis XIV et Rome étant apaisés, que le Pape Alexandre VII, entouré d’une cour de cardinaux et d’évêques, dans un cadre de lumières et de magnificence, déclara solennellement et d’une voix émue dans laquelle vibrait toute sa gratitude, qu’il inscrivait au catalogue des saints le Bienheureux François-Bonaventure de Sales, de son vivant évêque et prince de Genève, fondateur de l’Ordre de la Visitation Sainte-Marie. 

armoiriesstfrdes Alexandre VII dans De liturgia

On trouvera les Litanies de Saint François de Sales > ici.  

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