2012-67. Le Sacré-Cœur de Jésus, deux mille ans de miséricorde.

Au Refuge Notre-Dame de Compassion, nous sommes particulièrement attachés au culte du Sacré-Cœur de Jésus et nous ne cessons d’encourager à en approfondir l’esprit, et à vivre en vérité cette dévotion.
Voilà pourquoi nous ne pouvons que recommander instamment et engager nos amis à se procurer (et bien sûr à lire et à méditer) l’excellent ouvrage, résultat de travaux aussi pieux que savants, intitulé :

Le Sacré-Cœur de Jésus,

Deux mille ans de miséricorde

* * * * * * * *

Cet ouvrage est une véritable somme : il représente des heures et des heures d’un patient travail, inspiré par l’amour et la reconnaissance envers le divin Cœur de notre Rédempteur.

2012-67. Le Sacré-Cœur de Jésus, deux mille ans de miséricorde. dans Chronique de Lully jean-claude-prieto-de-acha-le-sacre-coeur-de-jesus

Je ne peux faire mieux que de citer un extrait de l’introduction de ce livre remarquable :

« A l’occasion de recherches entreprises pour mieux comprendre l’origine et le développement de la dévotion rendue au Sacré-Cœur, nous avons été frappé par l’immense travail théologique et historique accompli sur ce sujet depuis bientôt deux siècles par de nombreux religieux (essentiellement Jésuites) et ecclésiastiques – le premier théologien à s’être penché sur cette question étant reconnu pour être le Père Jean Perrone S.J. (1794-1846), dans son ouvrage « De Verbo incarnato ».

Mais il manquait, nous a-t-il semblé, une vue d’ensemble, qui aurait permis de mieux situer la formidable percée de cette dévotion dans l’histoire de notre pays – qui en a été le berceau – et dans l’histoire de l’Eglise – qui en est aujourd’hui son plus fidèle soutien. Une frise chronologique en quelque sorte, comparable à celles que l’on peut dérouler de nos jours grâce aux encyclopédies informatisées, et sur laquelle le lecteur aurait eu la possibilité de consulter en parallèle non seulement l’ensemble des événements essentiels qui ont forgé le ciment de ce culte, mais également les étapes les plus marquantes de l’histoire de la France et de l’Eglise.

C’est cette lacune que nous avons souhaité combler.

En nous attaquant à cette entreprise, nous nous sommes rapidement heurté à deux difficultés :

La première concerne essentiellement le premier millénaire, mais aussi la première moitié du second. Les dates des événements relatifs à l’histoire de la chrétienté en France et dans le monde pour cette période sont peu ou pas connues, et prêtent souvent à discussion. Seuls peuvent être mis en valeur les hommes et les femmes eux-mêmes qui ont œuvré pour répandre la Bonne Nouvelle, sans qu’il soit toujours possible de situer avec précision les moments clés de leur vie.

La deuxième difficulté concerne la deuxième moitié de ce deuxième millénaire. A l’opposé du premier, il y a là abondance de faits, d’événements datés avec précision, et cette abondance aurait pu nuire à la clarté de l’ensemble. Il a fallu choisir, opérer un tri. Hormis les dates clés concernant la dévotion au Sacré-Cœur pour lesquelles nous avons visé l’exhaustivité, nous avons donc placé ici les repères qui nous semblaient être les plus importants ou les plus caractéristiques de l’histoire politique et religieuse de la France, espérant en cela offrir une vision la plus globale possible de l’enracinement et de l’expansion de cette dévotion.

Compte tenu de ce qui précède, nous avons opté pour une division de cet ouvrage en deux parties principales :

- La première couvre le premier millénaire, et la première moitié du second, les auteurs qui se sont tournés vers le Cœur de Jésus étant regroupés, autant que faire se peut, par famille religieuse, accompagnés de courts extraits de leurs œuvres. Il était impossible ici de les citer tous, mais les noms que nous avons retenus donneront un aperçu assez large du regard porté vers le divin Cœur au cours de ces premiers siècles. Nous avons prolongé cette première partie jusqu’à nos jours, sous la forme d’un résumé qui prépare à la lecture du chapitre suivant.

- La seconde partie commence à l’an mille, et se présente sous la forme d’une chronologie qui permet de situer tous les événements et textes essentiels relatifs à la dévotion, et ceci jusqu’en ce début de XXIe siècle. Pour ne pas faire doublon avec la première partie, seuls les auteurs les plus importants ou les plus connus ont été mentionnés ici concernant la période 1000-1700. Par ailleurs, les évènements qui auraient alourdi inutilement cette chronologie ont été placés en plusieurs « Annexes », selon le thème abordé : l’histoire de la Compagnie de Jésus, de Port-Royal, les événements relatifs à la Révolution française, etc. »

coeurdejsuscopie Jean-Claude Prieto de Acha dans Lectures & relectures

« Le Sacré-Cœur de Jésus, deux mille ans de miséricorde »
par Jean-Claude Prieto de Acha

Format 21 x 29,7 – 460 pages – 45 € (+ port)
Editions Téqui, le Roc saint-Michel – 53150 Saint-Céneré.

Pour commander en ligne > ici

2012-66. « Je veux que tu me serves d’instrument pour attirer des coeurs à Mon Amour ».

17 octobre,
Fête de Sainte Marguerite-Marie.

   Dès les commencements de ce modeste blogue, j’avais eu l’occasion d’évoquer la figure de Sainte Marguerite-Marie et de dire quelques mots sur l’importance qu’a pour nous cette très grande mystique ainsi que le Message dont elle dut se faire l’ambassadrice pour toute la Sainte Eglise (cf. > ici).

   Dans l’une de ces petites B.D. sans prétention qu’avait jadis réalisée Frère Maximilien-Marie, il avait résumé ce Message en quelques dessins et phrases brèves.
Je la publie aujourd’hui parce que – en sus d’être au jour de la fête de Sainte Marguerite-Marie - elle me paraît, en outre, particulièrement adaptée aux nécessités de l’Eglise et du monde qui ont tant besoin de découvrir toujours plus profondément l’unique Rédempteur : Notre-Seigneur Jésus-Christ, « qui a tant aimé les hommes, qu’Il n’a rien épargné jusqu’à S’épuiser et Se consumer pour leur témoigner Son amour … »

   Car il est urgent de faire mieux connaître et mieux aimer le divin Coeur de Jésus pour mieux répondre à Ses appels à l’Amour : ce n’est pas quelque chose de nouveau, c’est l’essence même de la Révélation transmise par la Tradition qu’il est urgent d’annoncer à nouveau ; c’est un renouveau de ferveur missionnaire qu’il faut insuffler dans l’Eglise, c’est un renouveau de zèle pour le salut et la sanctification des âmes qu’il est nécessaire et urgent de ressusciter, parce que « la charité du monde s’est refroidie »

Lully.                       

2012-66.

je-veux-que-tu-me-serves-dinstrument-page-2 17 octobre dans Chronique de Lully

sacrec15 amour divin dans De liturgia

Voir aussi :
- Promesses du Sacré-Coeur en faveur de ceux qui pratiqueront cette dévotion > ici
- Salutations au Sacré-Coeur composées par Sainte Marguerite-Marie > ici

2012-65. Réflexions et citations sans ordre autour d’un anniversaire :

Contribution féline
à la célébration du cinquantième anniversaire
du second concile du Vatican (quatrième partie).

Lundi 15 octobre 2012,
Fête de Sainte Thérèse d’Avila.

2012-65. Réflexions et citations sans ordre autour d'un anniversaire : dans Commentaires d'actualité & humeurs pattes-de-chat-frise-300x81

De Jean XXIII :

- Qui fut en réalité celui pour lequel une espèce de moderne légende dorée veut à tout prix imposer l’image du « bon Pape Jean »?

- Et d’abord : jusqu’au pontificat du vénérable Pie XII, certains très sérieux ouvrages d’histoire de l’Eglise plaçaient Baldassare Cossa, élu au souverain pontificat par le concile de Pise sous le nom de Jean XXIII (1410 – 1415), dans la liste des vrais Papes.
L’élection d’Angelo Giuseppe Roncalli - qui reprit le même nom en 1958 – fit (définitivement?) basculer le pauvre cardinal Cossa dans la liste des antipapes, bien que quelques voix érudites eussent suggéré de prendre le numéro XXIV…
Je note au passage une curiosité : il n’y a pas de Jean XVI dans la liste officielle actuelle des Pontifes Romains.
Pas de Jean XVI, deux Jean XXIII : l’histoire de la papauté est pleine de choses étonnantes, décidément!

- Janus bifrons?
Le Pape Roncalli demeure quoi qu’on en dise une énigme.

Fut-il vraiment un Pontife bonhomme et simple? Ne s’est-il pas montré en plus d’une circonstance redoutablement habile et calculateur?
Etait-il un « homme d’audace et de modernité », comme certains se plaisent à le présenter, ou était-il un étonnant conservateur, comme pourraient le laisser penser son attachement aux antiques pompes liturgiques romaines et les prélats de curie qu’il plaça aux postes clefs du gouvernement de l’Eglise?
Plus je l’étudie, plus les fioretti et la dévotion populaire me semblent une façade en trompe l’oeil…
… plaquée sur la figure d’un singulier matois? ou sur celle d’un imprudent aux frontières de l’irresponsabilité?
Janus bifrons?

- Récit hagiographique officiel : une soudaine et irrépressible inspiration survenue le 25 janvier 1959 – et qui aurait surpris Jean XXIII lui-même – le poussant à convoquer le vingt-et-unième concile oecuménique.
Faux!

Des historiens ont produit les témoignages irréfragables de certains de ses collaborateurs attestant que le dit Pontife avait examiné la question avec eux plusieurs semaines auparavant.

pattes-de-chat-frise-300x81 anniversaire dans Lectures & relectures

De Paul VI :

- Homélie du 29 juin 1972 pour la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul :
« Si credeva che dopo il Concilio sarebbe venuta una giornata di sole per la storia della Chiesa. È venuta invece una giornata di nuvole, di tempesta, di buio, di ricerca, di incertezza. - On croyait qu’après le Concile serait venue une journée de soleil pour l’histoire de l’Eglise. C’est au contraire une journée de nuages, de tempête, d’obscurité, de recherche, d’incertitude, qui est venue. » (cf. > www).

pattes-de-chat-frise-300x81 Bugnini

Des faits !

- L’histoire de ce concile reste à écrire (cf. > www).

- Je me méfierai également des hagiographes et de ceux qui noircissent à outrance.

- Les faits! Les faits!

- Qu’on me donne avec la plus grande objectivité l’histoire des luttes d’ombre et de lumière, l’histoire des intérêts politiques et spirituels mêlés, l’histoire des conflits et des convergences qui sous-tend en réseaux entrecroisés le second concile du Vatican.
Qu’on ne taise pas « l’accord de Metz » (cf. > www) et qu’on ne passe pas non plus sous silence l’inespéré sursaut d’autorité du lundi 16 novembre 1964, véritable preuve d’une assistance de l’Esprit-Saint, par lequel Paul VI – à l’encontre peut-être de ses convictions personnelles (n’était-il pas, par éducation et par conviction un adepte des théories de la démocratie chrétienne?) – fit insérer la « nota praevia » à la constitution dogmatique Lumen gentium avant son adoption définitive par l’assemblée conciliaire!

- Et je me souviendrai qu’une chose est l’histoire, autre chose est le Magistère. 

pattes-de-chat-frise-300x81 célébrations

De Charles de Gaulle :

- Un de mes bons amis, me communique ce témoignage de Son Excellence Monseigneur Georges Gilson, archevêque émérite de Sens-Auxerre : l’anecdote se situe à la fin de l’été 1968 alors qu’il était le secrétaire particulier de Monseigneur François Marty, archevêque de Paris (il ne sera élevé à la pourpre romaine que l’année suivante).
Le général (de brigade à titre temporaire) Charles de Gaulle eut cette remarque à l’adresse de Son Excellence : «Le concile de Vatican II, l’événement le plus important de ce siècle, car on ne change pas la prière d’un milliard d’hommes sans toucher à l’équilibre de toute la planète» (cf. > www).
Comment ne pas y voir, en définitive, une singulière lucidité (celle qui fit défaut à nombre d’ecclésiastiques?)!
Cette réflexion en entraîne beaucoup d’autres et pourrait susciter de nombreux commentaires…

pattes-de-chat-frise-300x81 Charles de Gaulle

Du recul donné par l’histoire de l’Eglise :

- Je révise avec un certain plaisir l’histoire de la papauté aux IXe et Xe siècles.
Cela permet de relativiser pas mal de choses en voyant tous ces Papes (des Papes légitimes, faut-il le préciser?) qui s’emprisonnent mutuellement, s’étranglent entre eux, jugent les cadavres de leurs prédécesseurs et établissent à Rome ce que l’on a appelé avec raison la pornocratie (le palais pontifical du Latran étant transformé en théâtre d’orgies et les « filles » payées avec les vases sacrés) …etc.

- Comme le disait si joliment Saint François de Sales : « Partout où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ».

- Cela n’enlève rien au caractère divin de la Sainte Eglise.

- On raconte que, dans un de ses accès de colère, l’ignoble Buonaparte s’écria devant le cardinal Ercole Consalvi : « Votre Eglise, je la détruirai! » Et le porporato de répondre : « Vous n’y parviendrez pas : voilà dix-neuf siècles que nous autres hommes d’Eglise n’y sommes pas parvenus… »
Alors – aussi imparfait soit-il, aussi ambigu soit-il, aussi déformé soit-il dans son application, aussi récupéré soit-il par les ennemis de l’Eglise (à l’extérieur comme en son propre sein), et autant de dégâts qu’il ait fait et qu’il fasse en conséquence de cela – , un concile pourrait-il la détruire?

- Sans nul doute est-il préférable et souhaitable que les hommes d’Eglise soient des saints, mais, quand ils ne le sont pas (et loin s’en faut que tous le soient), j’en viens à préférer qu’ils se comportent mal dans leurs moeurs et ne perdent que leur propre âme, plutôt qu’ils laissent se propager l’erreur et l’hérésie qui égarent des multitudes d’âmes jusqu’à les faire tomber en enfer…

pattes-de-chat-frise-300x81 concile

Damnatio memoriae?

- Cette année 2012 est celle du centenaire de sa naissance (14 juin 1912), du quarantième anniversaire de sa consécration épiscopale (6 janvier 1972), du trentième anniversaire de sa mort (3 juillet 1982), et pourtant, en marge du cinquantenaire du concile Vatican II,  je n’ai entendu personne célébrer ni même rappeler sa mémoire, alors qu’il fut l’une des plus emblématiques figures de la réforme liturgique qui en est issue!!!

- Son nom? Annibale Bugnini

pattes-de-chat-frise-300x81 crise de l'Eglise
De quelques célébrations :

- Plusieurs diocèses ont voulu marquer l’anniversaire du concile par des rassemblements et des célébrations.

- Leur zèle tapageur pour « Vatican II » est-il pur?
Ferveur de véritables fils de l’Eglise ou espèce d’auto-justification?
En réalité, n’y aurait-il pas dans cette façon d’en marquer l’anniversaire une volonté plus ou moins consciente de masquer l’aveu de leurs désillusions, voire aussi une forme de protestation contre un pontificat jugé « rétrograde » et contre toute tentative de « restauration »?
Est-ce bien le concile qu’ils célèbrent, ou bien ce qu’ils en ont fait : les désobéissances et les déformations dont ils ont été les promoteurs sous le prétexte de sa mise en oeuvre? 
Est-ce le concile qu’ils célèbrent ou son détournement? 

- N’y a-t-il pas quelque cruelle ironie à voir une majorité de vieillards « célébrer le renouveau et le dynamisme de l’Eglise » quand leurs paroisses sont désertifiées, leurs séminaires vides, leurs anciennes congrégations mourantes, leur nombre de prêtres en chute libre, leurs effectifs d’enfants baptisés et catéchisés réduits comme peau de chagrin …etc.?
Inconscience ou aveuglement volontaire?

- Pourquoi cela m’évoque-t-il l’image d’un troupeau de dindes manifestant bruyamment pour protester contre toutes les suggestions de modification du menu traditionnel de Noël?

pattes-de-chat-frise-300x81 Jean XXIII

- Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Contrairement aux hommes.
Des hommes se sont hâtés de « réformer » ce que l’on croyait immuable. Ce qu’ils ont entrepris semble davantage faire écho à la parole que Notre-Seigneur adressait à Judas : « Ce que tu as à faire, fais-le vite! », plutôt qu’aux exigences de la vertu cardinale de prudence.

- Il n’a fallu que quelques secondes à Adam et Eve pour précipiter l’humanité dans le péché.
Dieu tout-puissant, Lui, a mis « plus de quatre mille ans » – selon l’expression du vieux cantique de Noël – pour réparer (et encore, pas en remettant les choses dans leur état originel) cette faute dont les conséquences perdureront pourtant encore jusqu’à la consommation des siècles.
Pourquoi Dieu a-t-il permis le péché?
Pourquoi Dieu a-t-il tellement tardé à vaincre le péché, puisque pendant ces millénaires les âmes, privées de Sa grâce, étaient encore plus exposées au danger de l’éternelle perdition?
Pourquoi la Rédemption opérée par Son Fils incarné a-t-elle dû se réaliser à travers la trahison et la damnation de l’un de Ses Apôtres dont la vocation n’était pas moindre en dignité que celle de Saint Pierre ou de Saint Jean?
Pourquoi Dieu a-t-il permis qu’un concile devienne « 1789 dans l’Eglise » et soit suivi d’une telle crise?
A vouloir tout comprendre et tout expliquer ne tente-t-on pas de juger l’infinie Sagesse de Dieu selon l’étroitesse de nos vues humaines?

- Il ne m’appartient pas de dire si le Pape a vraiment la foi et en quels degrés, mais il m’appartient de garder moi-même la foi et de me sanctifier dans la foi.

- Jésus a promis à Pierre que les portes de l’enfer ne prévaudraient point contre Son Eglise (cf. Matth. XVI, 18), mais Il ne lui a pas promis qu’elle serait exempte de combats douloureux comparables à des agonies, de blessures – et même de blessures graves – , ni même de mort apparente…

- Dieu sait bien que « la contre-révolution n’est pas une révolution contraire mais le contraire de la révolution » (Joseph de Maistre) ; la manière qu’Il a de réparer les bêtises des hommes participe de Son Etre éternel, de Sa Sagesse éternelle, de Sa Justice éternelle, de Sa Miséricorde éternelle…

- Je l’ai déjà écrit (cf. > www) : j’ai l’intime conviction que le présent Pontificat ne fait que poser les tout premiers jalons de lecture et d’interprétation authentiques du second concile du Vatican.
Il faudra encore du temps, beaucoup de temps : expectans expectavi… (Psalm. XXXIX, 2).

lully-signature mystère

2012-64. Dernière lettre de Sa Majesté la Reine Marie-Antoinette.

écrite à l’intention de sa belle-sœur,
Madame Elisabeth,

et souvent appelée « Testament de la Reine ».

2012-64. Dernière lettre de Sa Majesté la Reine Marie-Antoinette. dans Chronique de Lully s.m.la-reine-chapelle-expiatoire-paris-e1350279990666

Groupe sculpté représentant
S.M. la Reine Marie-Antoinette soutenue par la Religion
Paris –  Chapelle Expiatoire
Sur le socle est gravé le texte de cette dernière lettre, dite « testament de la Reine » 

lys-2 16 octobre dans Lectures & relectures

   J’avais déjà publié la photographie des dernières lignes écrites par Sa Majesté la Reine, sur la page de garde de son livre d’heures (cf. > ici), et j’avais alors rappelé de quelle manière cette infortunée Souveraine avait été assistée dans sa prison par la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich.
Voici aujourd’hui le texte complet de ce que l’on appelle improprement le « testament de la Reine », puisqu’il s’agit en réalité de sa dernière lettre, adressée à sa belle-soeur, Madame Elisabeth de France ; lettre qui ne sera bien évidemment jamais remise à sa destinataire.

lys-2 assassinat de la Reine dans Memento

le 16 Octobre 1793. 4h30 du matin.

   « C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois : je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère, comme lui, innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers moments.

Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien ; j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que  je n’existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre sœur. Vous qui avez, par votre amitié, tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse! J’ai appris, par le plaidoyer même du procès, que ma fille était séparée de vous. Hélas! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre ; je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra : recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins.

Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer : que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuelle en feront le bonheur. Que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a elle doit toujours aider son frère par des conseils que l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils, à son tour, rende à sa sœur tous les soins, les services que l’amitié peut inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu’ils prennent exemple de nous : combien, dans nos malheurs notre amitié nous a donné de consolation ; et dans le bonheur on jouit doublement, quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille? Que mon fils n’oublie jamais, les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : « qu’il ne cherche jamais à venger notre mort ».

J’ai à vous parler d’une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine ; pardonnez-lui, ma chère sœur ; pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas : un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore, mes dernières pensées ; J’aurais voulu les écrire dès le commencement du procès ; mais outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche en a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps.

Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée ; n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop, s’ils y entraient une fois, je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que, dans sa bonté, Il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu’Il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais, et à vous, ma sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurais pu vous causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs. J’avais des amis ; l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant ; qu’ils sachent, du moins, que, jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux. Adieu, ma bonne et tendre sœur ; puisse cette lettre vous arriver! Pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants : mon Dieu! qu’il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu, je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre ; mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger. »

Armes de Sa Majesté la Reine Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine

Voir aussi :
- « Du 16 octobre » > ici
- Oraison funèbre pour SM la Reine Marie-Antoinette > ici
- Premier texte du Rd Père Jean Charles-Roux sur la mort de la Reine > ici
- Requiem de Charles-Henri Plantade à la pieuse mémoire de la Reine Marie-Antoinette > ici
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Recette du Mesnil-Marie : le crumble salé de potiron.

A l’approche de la Toussaint…

   Nous sommes en pleine « saison des courges » !
Non, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : pour une fois, il n’y a dans ma réflexion aucune espèce de sous-entendu se rapportant à l’actualité politique ou religieuse, aux députés ou aux évêques… Je parle seulement et bien réellement de ces cucurbitacées – courges, potirons, citrouilles, potimarrons et autres pâtissons – qui non seulement mûrissent dans nos jardins, mais servent aussi d’éléments de décoration, dans les vitrines ou dans les villes, pour les festivités néopaïennes que l’on veut nous imposer !

   Justement, des bienfaiteurs avaient donné à Frère Maximilien-Marie, ces jours-ci, un beau quartier de potiron vert. Je lui ai suggéré la recette suivante, qu’il a réalisée aujourd’hui même : le crumble salé de potiron.
Pour vous donner l’eau à la bouche, je l’ai pris en photo alors qu’il était encore dans le four, dans les derniers moments de cuisson.

Recette du Mesnil-Marie : le crumble salé de potiron. dans Chronique de Lully crumble-sale-de-potiron

   Cette recette peut se conjuguer avec d’autres éminents représentants de la famille des cucurbitacées et en variant les ingrédients selon leurs caractéristiques propres (par exemple prendre des cerneaux de noix si l’on apprête une citrouille, ou des châtaignes préalablement cuites si l’on prend un potimarron… etc.).
Ici, je ne peux m’empêcher de penser en riant à certains de nos amis citadins qui, n’ayant pas de jardin et excédés par la propagande « allohouinesque » de leur mairie, qui avait orné de citrouilles les ronds-points de leur agglomération (aux frais du contribuable), sont allés faire leurs réserves de potirons et citrouilles sur l’un des dits ronds-points !!!

   Pour l’heure donc, voici la recette que nous avons mise en œuvre : le résultat est original et peut ne pas plaire à tout le monde. En ce qui nous concerne, il nous a régalés.

patteschats courge dans Recettes du Mesnil-MarieLully.

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Ingrédients :

Environ 1,5 kg de potiron ; 150 grammes de farine (nous avons utilisé une farine semi complète) ; 80 grammes de beurre demi-sel ; 50 grammes de pignons de pin ; une grosse poignée de parmesan râpé ; sel et poivre.

Préparation :

- Préparation du potiron : enlever les graines, l’éplucher, le couper en dés et le faire cuire environ 10 minutes dans une casserole où l’on a mis un fond d’eau salée. Il faut le faire cuire sans le transformer en purée : la chair doit rester ferme. Egoutter.

- Préparation de la pâte du crumble : dans un saladier, verser la farine, ajouter le beurre préalablement ramolli (mais pas à l’état liquide), saler et poivrer, ajouter les pignons de pin et le parmesan râpé, bien mélanger à la main (on doit obtenir une pâte émiettée).

Dans le plat à gratin, légèrement huilé et fariné dans le fond, déposer les dés de courge, émietter la pâte par-dessus. Faire cuire à 180° C pendant environ 30 minutes. Servez chaud.

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Publié dans : Chronique de Lully, Recettes du Mesnil-Marie | le 13 octobre, 2012 |4 Commentaires »

2012-63. Dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre Promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance…

Messe d’ouverture de l’Année de la Foi
à l’occasion du cinquantième anniversaire du second concile du Vatican. 

Jeudi 11 octobre 2012,

fête de la Maternité Divine de la Bienheureuse Vierge Marie.

2012-63. Dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre Promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance... dans Annonces & Nouvelles 11-oct.9-copie

La Chapelle Papale de ce jeudi 11 octobre 2012 pour l’ouverture de l’Année de la Foi
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Ce matin, avec Frère Maximilien-Marie, nous avons suivi avec un grand intérêt, grâce à la télévision vaticane, en direct depuis la Place Saint-Pierre, la diffusion sur internet de la Chapelle Papale qui marquait l’ouverture solennelle de l’année de la Foi.

Il faisait grand soleil à Rome.
Le Souverain Pontife, entouré des cardinaux, patriarches, archevêques et évêques participants au Synode consacré à la « nouvelle évangélisation », a célébré la Messe avec autant de solennité que le permet le nouvel ordo…

On notait la présence de Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, sur une estrade placée à la droite du trône pontifical.
A la fin de la cérémonie, le Patriarche a pris la parole : j’ai noté que son intervention était toute pénétrée d’une profonde amitié pour le Pape Benoît XVI. Le texte qu’il a lu en italien (et que j’ai bien compris lorsqu’il l’a prononcé) se trouve disponible ce soir sur le site du Patriarcat Oecuménique… en grec ou en anglais (> www).
Etait aussi présent – mais sur le côté et derrière les évêques catholiques – le Docteur Rowan Williams, très prochainement démissionnaire « archevêque » de Cantorbéry et président de la communion anglicane.

11-oct.18-copie année de la foi dans Lectures & relectures

Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Bartholomée 1er
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)

Ce que nous attendions avec impatience, c’était l’homélie du Souverain Pontife, bien sûr. 

Déjà, hier, à l’occasion de l’audience générale, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI avait eu quelques paroles fortes en disant : « Les documents du concile Vatican II, auxquels il faut revenir, en les dépouillant d’une foule de publications qui souvent, au lieu de les faire connaître, les ont cachés, sont, également pour notre époque, une boussole qui permet au navire de l’Église d’avancer en haute mer, au milieu des tempêtes ou des vagues calmes et tranquilles, pour naviguer en toute sûreté et arriver à bon port » (texte intégral de l’audience > www).
Bien sûr, « la Croix » (« Lire ‘la Croix’, quelle croix! ») n’a retenu qu’un seul mot : boussole, en omettant la première partie de la phrase… Et le dit quotidien continue d’accumuler ces publications dénoncées par le Pape, qui cachent les textes du concile, en faussent l’interprétation correcte ou la noient dans un fatras aussi superficiel qu’inconsistant.

Ce que nous avons vu, nous, à travers et au-delà des images retransmises sur l’écran de l’ordinateur, c’est un vieil homme (il est dans sa quatre-vingt-sixième année), fatigué certes (qui ne le serait pas à sa place?) mais non pas abattu, toujours ferme et fortà l’intelligence hors du commun et à la lucidité sans concession, qui – comme je l’avais écrit il y a deux jours (cf. > www) – veut faire « rebondir » l’Eglise, après ce demi-siècle de tempête et de crise.
Mû par une foi, une espérance et une charité absolument surnaturelles,  le Pape Benoît XVI, avec sa méthode de douce fermeté, s’efforce de maintenir fermement le gouvernail de la Barque de Pierre, et de ramener les fidèles à l’essentiel : l’adhésion au Christ Sauveur et – par là – la réception du Salut acquis par Son Sang.
Il sait très bien qu’il ne peut pas réécrire l’histoire de ces cinquante dernières années, qu’il ne peut pas faire comme s’il n’y avait rien eu ; alors il recueille tout ce qui demeure de bon, il se fonde sur tout ce qui reste de solide, il se dégage de tout ce qui est accessoire pour « affermir ses frères dans la foi » et pour rassembler le troupeau du Christ, afin de le conduire le plus paisiblement possible vers les bons pâturages qui le feront revivre, invitant brebis et agneaux à sortir des lieux qui ne sont que marécages, landes envahies de ronces et terrains de chasse des loups rapaces…

11-oct.15-copie Benoît XVI

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI écoutant l’adresse du Patriarche de Constantinople
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane) 

Témoins de ce que j’affirme ces quelques extraits de l’homélie qu’il a prononcée ce matin que je vous recopie ci-dessous (vous pouvez, si vous le désirez, bien évidemment, en lire et relire l’intégralité sur le site du Saint-Siège > www). On doit être convaincu que chaque mot a été soigneusement pensé et pesé dans ce texte qui n’allait pas manquer d’être aussitôt commenté et qui le sera encore.

Ainsi :

« A cinquante ans de l’ouverture du concile oecuménique Vatican II, c’est avec une joie profonde que nous inaugurons l’année de la Foi… » a commencé par dire le Saint-Père. C’était clairement affirmer que l’objet principal de cette célébration était bien l’année de la foi plus qu’une commémoration du concile. Il le dira d’ailleurs encore avec plus de force plus loin en ajoutant que les signes accomplis ce matin « (…) nous offrent l’opportunité de dépasser cette perspective (sous entendu celle de la commémoration) pour aller au-delà ».
Et le Pape de préciser ce qu’est cet « au-delà » de la commémoration : « la foi dans le Christ, la foi apostolique, animée par l’élan intérieur, qui pousse à annoncer le Christ à chaque homme et à tous les hommes… »

Le Souverain Pontife a ensuite cité le discours inaugural du concile prononcé par Jean XXIII : « Voici ce qui intéresse le Concile Œcuménique : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit défendu et enseigné de façon plus efficace. (…) Le but principal de ce Concile n’est donc pas la discussion de tel ou tel thème de doctrine … pour cela il n’est pas besoin d’un Concile … Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée de façon à répondre aux exigences de notre temps » (AAS 54 [1962], 790.791-792).
Notons aussitôt que c’est déjà ce même passage qu’avait choisi le nouvellement élu Pape Benoît XVI dans son fameux discours du 22 décembre 2005 (nous l’avions cité ici > www) lorsqu’il avait commencé à poser les fondements d’une lecture du concile dans une herméneutique de la continuité, pour rectifier l’herméneutique de la rupture qui avait été si souvent favorisée auparavant.
Bien plus, à l’adresse de tous ceux qui ont utilisé « LE » concile pour faire n’importe quoi, qui se sont gargarisés de l’expression « l’esprit du concile » pour justifier les plus aberrantes innovations, Benoît XVI n’a pas craint de dire, d’un ton tranquille et détaché : « … j’ai insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de revenir, pour ainsi dire, à la “lettre” du Concile – c’est-à-dire à ses textes – pour en découvrir aussi l’esprit authentique (…). La référence aux documents protège des excès d’une nostalgie anachronique et de courses en avant et permet d’en saisir la nouveauté dans la continuité. Le Concile n’a rien produit de nouveau en matière de foi et n’a pas voulu en ôter ce qui est antique. Il s’est plutôt préoccupé de faire en sorte que la même foi continue à être vécue dans l’aujourd’hui, continue à être une foi vivante dans un monde en mutation… »
Enterré, donc, le prétendu « esprit du concile »!

Le Pape ensuite n’a pas manqué de rappeler et de déplorer que « dans les années qui ont suivi, beaucoup ont accueilli sans discernement la mentalité dominante, mettant en discussion les fondements même du depositum fidei (trad. : le dépôt de la foi) qu’ils ne ressentaient malheureusement plus comme leurs dans toute leur vérité. »
Voilà pourquoi il insiste : « …aujourd’hui l’Église propose une nouvelle Année de la foi ainsi que la nouvelle évangélisation, ce n’est pas pour célébrer un anniversaire, mais parce que c’est une nécessité, plus encore qu’il y a 50 ans! Et la réponse à donner à cette nécessité est celle voulue par les Papes et par les Pères du Concile, contenue dans ses documents ».
La nouvelle évangélisation est désormais devenue une urgence parce que : « L
es dernières décennies ont connu une « désertification » spirituelle. Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du Concile, on pouvait déjà le percevoir à travers certaines pages tragiques de l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé. »
Pourtant Benoît XVI ne se perd pas en lamentations stériles, il nous remet en face de notre responsabilité, dans l’espérance et dans le zèle pour les âmes : « Mais c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous, les hommes et les femmes. Dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ; ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie, sont innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou négative. Et dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance. La foi vécue ouvre le cœur à la Grâce de Dieu qui libère du pessimisme. Aujourd’hui plus que jamais évangéliser signifie rendre témoignage d’une vie nouvelle, transformée par Dieu, et ainsi indiquer le chemin. »

11-oct.20-copie concile Vatican II

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI donnant la bénédiction pontificale à l’issue de la célébration
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)
 

N’est-ce pas là tout ce que je vous écrivais il y a deux jours, bien chers Amis? (cf. > www)
Alors, oui, sursum corda!
Avec notre bon et vénéré Pape, ancrés dans la véritable et sainte Tradition de l’Eglise, avançons résolument en témoins de la Vérité du Christ Sauveur, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Lully.


« Que la Vierge Marie brille toujours comme l’étoile sur le chemin de la nouvelle évangélisation. Qu’elle nous aide à mettre en pratique l’exhortation de l’Apôtre Paul : « Que la Parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse… Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père »
(Col. III,16-17). Amen! »

arms-Copie homélie

Publié dans : Annonces & Nouvelles, Lectures & relectures | le 11 octobre, 2012 |Pas de Commentaires »

2012-62. De « l’année de la Foi ».

Contribution féline
à la célébration du cinquantième anniversaire
du second concile du Vatican (troisième partie).

* * * * * * * 

Mardi 9 octobre 2012.

Tandis qu’un certain nombre de vieux progressistes modernichons commémorent le cinquantième anniversaire de l’ouverture du second concile du Vatican avec des nostalgies d’anciens combattants (vous savez, ces jeunes prêtres d’alors – aujourd’hui septua-voire-octo-génaires – qui, avec une euphorie de débiles se réjouissaient d’envoyer leur soutane aux orties, introduisaient guitares et batteries dans les églises, remettaient en question tous les dogmes et la discipline ecclésiastique, fricotaient avec le marxisme et… sont aujourd’hui assez amers en constatant que le dynamisme et la vitalité ne se trouvent pas du côté de leur idéologie finissante), il importe de bien comprendre que, si notre Saint-Père le Pape Benoît XVI ne peut pas faire autrement que de « célébrer » cet anniversaire, ce qui est encore plus essentiel pour lui, c’est d’en profiter pour rebondir.
En l’occurrence, rebondir consiste essentiellement à ramener le troupeau qui lui est confié vers la Foi authentique de l’Eglise, vers le dépôt sacré de la Révélation confié par Notre-Seigneur Jésus-Christ aux Apôtres et véhiculé par la Sainte Tradition.

Voilà pourquoi, le Souverain Pontife a voulu que ce 11 octobre 2012, plus encore que l’anniversaire d’un concile qui fut non pas la cause mais le prétexte déclencheur d’une crise de la Foi catholique telle qu’on n’aurait jamais pu l’imaginer, soit pour toute l’Eglise l’entrée dans une année de la Foi : année clairement et explicitement désignée pour revenir au catéchisme et à l’enseignement des Vérités fondamentales.

Point ne sert de se lamenter rétrospectivement d’une manière stérile sur les catastrophiques décennies postconcilaires (si nous les regardons – et nous devons les regarder avec lucidité – , c’est seulement pour en tirer les bonnes leçons et nous prémunir contre des dangers toujours renaissants), ce que notre Saint Père le Pape nous dit en définitive, n’est ce pas ceci :
« Soyez réalistes, regardez vers l’avenir!
Nous ne changerons pas le passé, alors avançons résolument.
Ensemble, relevons les ruines : ce n’est pas parce qu’elles sont importantes – immenses – que nous avons-le droit de nous laisser aller au découragement. Ce n’est pas parce que presque trois générations de fidèles ont été sacrifiées du fait d’une catéchèse déficiente, d’un enseignement de la foi totalement insuffisant, et d’une célébration de cette même foi véritablement indigne et indigente à travers des liturgies misérablement bidouillées, que nous devons nous résigner…
Allons! Courage!
Que ceux qui aiment véritablement Notre-Seigneur, que ceux qui aiment véritablement l’Eglise qu’Il a fondée, que ceux qui veulent vivre de la vie divine surnaturelle – qui est Foi, Espérance et Charité – se lèvent!
Qu’ils se regroupent et se serrent sous l’étendard de la Sainte Croix!
Qu’ils se mettent en marche, fortifiés par les exemples de Notre-Dame et des Saints qui veillent sur nous et prient pour nous!
Qu’ils se préparent avec détermination et courage pour relever les défis qui se présentent à nous aujourd’hui!
Qu’ils s’arment pour mener les importants combats de la Vérité contre l’erreur, de la Foi contre l’incrédulité et l’hérésie, du Christianisme contre les fausses doctrines…
La victoire et le salut sont promis à la Foi! »

2012-62. De

Rome, église du Gesù : la Foi terrassant l’hérésie et la haine, oeuvre de Pierre Le Gros (jeune)
(cliquer sur la photo pour la voir en grand) 

Oui, bonne, fervente et sainte entrée dans l’année de la Foi, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion

patteschats année de la foi dans Lectures & relecturesLully.

*** *** ***

Lire et relire les textes relatifs à l’année de la Foi :

1.) La lettre apostolique en forme de motu proprio « Porta Fidei » promulguant l’année de la Foi > www.

2.) La note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi donnant les indications pastorales pour l’année de la Foi > www.

3.) Le communiqué à propos de la sus-dite note > www.

4.) Le décret de la Pénitencerie Apostolique promulguant les indulgences particulières pour l’année de la Foi > www (traduction ici > www).

60pxemblemofthepapacysesvg Benoît XVI

Prière du Vénérable Pie XII pour la réparation des blasphèmes et la conversion des blasphémateurs.

   En ces tristes jours où, dans nos pays de vieille Chrétienté, l’on voit malheureusement se multiplier les outrages publics contre le Vrai Dieu, les blasphèmes contre Son Fils unique incarné Notre-Seigneur Jésus-Christ, les péchés contre le Saint-Esprit, les sacrilèges perpétrés contre la Très Sainte Eucharistie, les profanations de Croix et de statues de Notre-Dame ou des Saints, les saccages et incendies d’édifices religieux, les calomnies contre la Sainte Eglise …etc. , reprenons avec ferveur cette prière composée par le Vénérable Pie XII, prière qu’il récita lui-même pour la première fois – en italien – sur les ondes de la radio vaticane, le 11 septembre 1954.
Le vénérable Pontife a ensuite appliqué une indulgence de 1000 jours à la récitation de cette prière.

Prière du Vénérable Pie XII pour la réparation des blasphèmes et la conversion des blasphémateurs. dans Chronique de Lully 1855686624.7-copie

blason-de-pie-xii-copie blasphème dans Intentions de priere

Prière pour la réparation des blasphèmes
et la conversion des blasphémateurs :

   O Très Auguste Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, qui, bien qu’infiniment heureuse de toute éternité en Vous-même et par Vous-même, daignez accepter avec bienveillance l’hommage qui, de la création tout entière, s’élève jusqu’à Votre trône sublime ; détournez, nous Vous en prions, Vos yeux et Vos oreilles de ces malheureux qui, soit aveuglés par la passion, soit poussés par des influences diaboliques, blasphèment abominablement Votre Nom, celui de la très pure Vierge Marie et ceux des Saints.

   Retenez, ô Seigneur, le bras de Votre justice qui pourrait réduite à néant ceux qui osent se rendre coupables de tant d’impiété.

   Accueillez l’hymne de gloire qui sans arrêt s’élève de toute la nature : depuis l’eau de la source qui coule, limpide et silencieuse, jusqu’aux astres qui, mus par l’Amour, resplendissent et décrivent une orbite immense là-haut, dans les cieux.

   Accueillez en réparation le chœur de louanges qui, tel l’encens devant les autels, monte de tant d’âmes saintes, qui marchent, sans jamais dévier, dans les sentiers de Votre Loi et s’efforcent d’apaiser, par des œuvres assidues de charité et de pénitence, Votre justice offensée ; écoutez le chant de tant d’âmes d’élite qui consacrent leur vie à célébrer Votre gloire, la louange ininterrompue que Vous offre l’Eglise, à toute heure et sous tous les cieux.

   Et faites qu’un jour, le cœur des blasphémateurs étant converti, toutes les langues et toutes les lèvres s’emploient à chanter ici-bas à l’unisson ce cantique qui résonne sans fin dans les chœurs des anges : « Saint ! Saint ! Saint est le Seigneur Dieu des armées ! Les cieux et la terre sont pleins de Votre gloire. »

 Ainsi soit-il !

ghirlandaio-anges Pie XII dans Nos amis les Saints

Prière de Pie XII pour la sanctification du clergé > ici.

2012-61. Sur la juste réception et interprétation du concile Vatican II.

Extrait du discours de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI
adressé à la Curie romaine le 22 décembre 2005 :

2012-61. Sur la juste réception et interprétation du concile Vatican II. dans Commentaires d'actualité & humeurs papa-benedetto-xvi

(Nous mettons en gras ou soulignons des passages ou expressions qui nous semblent particulièrement importants)

« (…) Quel a été le résultat du Concile? A-t-il été accueilli de la juste façon? Dans l’accueil du Concile, qu’est-ce qui a été positif, insuffisant ou erroné? Que reste-t-il encore à accomplir?
Personne ne peut nier que, dans de vastes parties de l’Eglise, la réception du Concile s’est déroulée de manière plutôt difficile, même sans vouloir appliquer à ce qui s’est passé en ces années la description que le grand Docteur de l’Eglise, saint Basile, fait de la situation de l’Eglise après le Concile de Nicée :  il la compare à une bataille navale dans l’obscurité de la tempête, disant entre autres :  « Le cri rauque de ceux qui, en raison de la discorde, se dressent les uns contre les autres, les bavardages incompréhensibles, le bruit confus des clameurs ininterrompues a désormais rempli presque toute l’Eglise en faussant, par excès ou par défaut, la juste doctrine de la foi… » (De Spiritu Sancto, XXX, 77; PG 32, 213 A; SCh 17bis, p. 524).
Nous ne voulons pas précisément appliquer cette description dramatique à la situation de l’après-Concile, mais quelque chose de ce qui s’est produit s’y reflète toutefois. La question suivante apparaît :  pourquoi l’accueil du Concile, dans de grandes parties de l’Eglise, s’est-il jusqu’à présent déroulé de manière aussi difficile? Eh bien, tout dépend de la juste interprétation du Concile ou – comme nous le dirions aujourd’hui – de sa juste herméneutique, de la juste clef de lecture et d’application.
Les problèmes de la réception sont nés du fait que deux herméneutiques contraires se sont trouvées confrontées et sont entrées en conflit.
L’une a causé de la confusion, l’autre, silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits. D’un côté, il existe une interprétation que je voudrais appeler « herméneutique de la discontinuité et de la rupture » ; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des mass media, et également d’une partie de la théologie moderne.
D’autre part, il y a l’« herméneutique de la réforme », du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné ; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche.

L’herméneutique de la discontinuité risque de finir par une rupture entre Eglise préconciliaire et Eglise post-conciliaire. Celle-ci affirme que les textes du Concile comme tels ne seraient pas encore la véritable expression de l’esprit du Concile. Ils seraient le résultat de compromis dans lesquels, pour atteindre l’unanimité, on a dû encore emporter avec soi et reconfirmer beaucoup de vieilles choses désormais inutiles. Ce n’est cependant pas dans ces compromis que se révélerait le véritable esprit du Concile, mais en revanche dans les élans vers la nouveauté qui apparaissent derrière les textes :  seuls ceux-ci représenteraient le véritable esprit du Concile, et c’est à partir d’eux et conformément à eux qu’il faudrait aller de l’avant. Précisément parce que les textes ne refléteraient que de manière imparfaite le véritable esprit du Concile et sa nouveauté, il serait nécessaire d’aller courageusement au-delà des textes, en laissant place à la nouveauté dans laquelle s’exprimerait l’intention la plus profonde, bien qu’encore indistincte, du Concile. En un mot :  il faudrait non pas suivre les textes du Concile, mais son esprit. De cette manière, évidemment, il est laissé une grande marge à la façon dont on peut alors définir cet esprit et on ouvre ainsi la porte à toutes les fantaisies.

Mais on se méprend sur la nature d’un Concile en tant que tel. Il est alors considéré comme une sorte de Constituante, qui élimine une vieille constitution et en crée une nouvelle. Mais la Constitution a besoin d’un promoteur, puis d’une confirmation de la part du promoteur, c’est-à-dire du peuple auquel la constitution doit servir.
Les Pères n’avaient pas un tel mandat et personne ne le leur avait jamais donné ; personne, du reste, ne pouvait le donner, car la constitution essentielle de l’Eglise vient du Seigneur et nous a été donnée afin que nous puissions parvenir à la vie éternelle et, en partant de cette perspective, nous sommes en mesure d’illuminer également la vie dans le temps et le temps lui-même. Les Evêques, à travers le Sacrement qu’ils ont reçu, sont les dépositaires du don du Seigneur. Ce sont 
« les administrateurs des mystères de Dieu » (1 Cor. IV, 1) ; comme tels ils doivent se présenter comme « fidèles et sages » (cf. Luc. XII, 41-48). Cela signifie qu’ils doivent administrer le don du Seigneur de manière juste, afin qu’il ne demeure pas dans un lieu caché, mais porte des fruits et que le Seigneur, à la fin, puisse dire à l’administrateur :  « En peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai » (cf. Matth. XXV, 14-30; Luc. XIX, 11-27). Dans ces paraboles évangéliques s’exprime le dynamisme de la fidélité, qui est importante dans le service rendu au Seigneur, et dans celles-ci apparaît également de manière évidente comment, dans un Concile, le dynamisme et la fidélité doivent devenir une seule chose.

A l’herméneutique de la discontinuité s’oppose l’herméneutique de la réforme comme l’ont présentée tout d’abord le Pape Jean XXIII, dans son discours d’ouverture du Concile le 11 octobre 1962, puis le Pape Paul VI, dans son discours de conclusion du 7 décembre 1965. Je ne citerai ici que les célèbres paroles de Jean XXIII, dans lesquelles cette herméneutique est exprimée sans équivoque, lorsqu’il dit que le Concile « veut transmettre la doctrine de façon pure et intègre, sans atténuation ni déformation » et il poursuit :  « Notre devoir ne consiste pas seulement à conserver ce trésor précieux, comme si nous nous préoccupions uniquement de l’antiquité, mais de nous consacrer avec une ferme volonté et sans peur à cette tâche, que notre époque exige… Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d’une façon qui corresponde aux exigences de notre temps. En effet, il faut faire une distinction entre le dépôt de la foi, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérée doctrine, et la façon dont  celles-ci sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même  portée » (S. Oec. Conc. Vat. II Constitutiones Decreta Declarationes, 1974, pp. 863-865).
Il est clair que cet engagement en vue d’exprimer de façon nouvelle une vérité déterminée exige une nouvelle réflexion sur celle-ci et un nouveau rapport vital avec elle ; il est également clair que la nouvelle parole ne peut mûrir que si elle naît d’une compréhension consciente de la vérité exprimée  et  que,  d’autre  part, la réflexion sur la foi exige également que l’on vive cette foi.
Dans ce sens, le programme proposé par le Pape Jean XXIII était extrêmement exigeant, comme l’est précisément la synthèse de fidélité et de dynamisme. Mais partout, cette interprétation a représenté l’orientation qui a guidé la réception du Concile, une nouvelle vie s’est développée et des fruits nouveaux ont mûri. Quarante ans après le Concile, nous pouvons révéler que l’aspect positif est plus grand et plus vivant que ce qu’il pouvait apparaître dans l’agitation des années qui ont suivi 1968. Aujourd’hui, nous voyons que la bonne semence, même si elle se développe lentement, croît toutefois et que croît également notre profonde gratitude pour l’oe
uvre accomplie par le Concile.

Paul VI, dans son discours lors de la clôture du Concile, a ensuite indiqué une autre motivation spécifique pour laquelle une herméneutique de la discontinuité pourrait sembler convaincante.
Dans le grand débat sur l’homme, qui caractérise le temps moderne, le Concile devait se consacrer en particulier au thème de l’anthropologie. Il devait s’interroger sur le rapport entre l’Eglise et sa foi, d’une part, et l’homme et le monde d’aujourd’hui, d’autre part (
ibid. pp. 1066, sq). La question devient encore plus claire, si, au lieu du terme générique de « monde d’aujourd’hui », nous en choisissons un autre plus précis : le Concile devait définir de façon nouvelle le rapport entre l’Eglise et l’époque moderne. Ce rapport avait déjà connu un début très problématique avec le procès fait à Galilée. Il s’était ensuite totalement rompu lorsque Kant définit la « religion dans les limites de la raison pure » et lorsque, dans la phase radicale de la Révolution française, se répandit une image de l’Etat et de l’homme qui ne voulait pratiquement plus accorder aucun espace à l’Eglise et à la foi. L’opposition de la foi de l’Eglise avec un libéralisme radical, ainsi qu’avec des sciences naturelles qui prétendaient embrasser à travers leurs connaissances toute la réalité jusque dans ses limites, dans l’intention bien déterminée de rendre superflue « l’hypothèse de Dieu », avait provoqué de la part de l’Eglise, au XIXième siècle, sous Pie IX, des condamnations sévères et radicales de cet esprit de l’époque moderne.
Apparemment, il n’existait donc plus aucun espace possible pour une entente positive et fructueuse, et les refus de la part de ceux qui se sentaient les représentants de l’époque moderne étaient également énergiques.
Entre temps, toutefois, l’époque moderne avait elle aussi connu des développements. On se rendait compte que la révolution américaine avait offert un modèle d’Etat moderne différent de celui théorisé par les tendances radicales apparues dans la seconde phase de la Révolution française. Les sciences naturelles commençaient, de façon toujours plus claire, à réfléchir sur leurs limites, imposées par leur méthode elle-même, qui, tout en réalisant des choses grandioses, n’était toutefois pas en mesure de comprendre la globalité de la réalité. Ainsi, les deux parties commençaient progressivement à s’ouvrir l’une à l’autre. Dans la période entre les deux guerres mondiales et plus encore après la Seconde Guerre mondiale, des hommes d’Etat catholiques avaient démontré qu’il peut exister un Etat moderne laïc, qui toutefois, n’est pas neutre en ce qui concerne les valeurs, mais qui vit en puisant aux grandes sources éthiques ouvertes par le christianisme. La doctrine sociale catholique, qui se développait peu à peu, était devenue un modèle important entre le libéralisme radical et la théorie marxiste de l’Etat. Les sciences naturelles, qui professaient sans réserve une méthode propre dans laquelle Dieu n’avait pas sa place, se rendaient compte toujours plus clairement que cette méthode ne comprenait pas la totalité de la réalité et ouvraient donc à nouveau les portes à Dieu, conscientes que la réalité est plus grande que la méthode naturaliste, et que ce qu’elle peut embrasser.
On peut dire que s’étaient formés trois cercles de questions qui, à présent, à l’heure du Concile Vatican II, attendaient une réponse.
Tout d’abord, il fallait définir de façon nouvelle la relation entre foi et sciences modernes ; cela concernait d’ailleurs, non seulement les sciences naturelles, mais également les sciences historiques, car, selon une certaine école, la méthode historique-critique réclamait le dernier mot sur l’interprétation de la Bible, et, prétendant l’exclusivité totale de sa propre compréhension des Ecritures Saintes, s’opposait sur des points importants à l’interprétation que la foi de l’Eglise avait élaborée.
En second lieu, il fallait définir de façon nouvelle le rapport entre Eglise et Etat moderne, qui accordait une place aux citoyens de diverses religions et idéologies, se comportant envers ces religions de façon impartiale et assumant simplement la responsabilité d’une coexistence ordonnée et tolérante entre les citoyens et de leur liberté d’exercer leur religion.
Cela était lié, en troisième lieu, de façon plus générale au problème de la tolérance religieuse – une question qui exigeait une nouvelle définition du rapport entre foi chrétienne et religions du monde. En particulier, face aux récents crimes du régime national socialiste, et plus généralement, dans le cadre d’un regard rétrospectif sur une longue histoire difficile, il fallait évaluer et définir de façon nouvelle le rapport entre l’Eglise et la foi d’Israël.

Il s’agit là de thèmes de grande portée – ce furent les thèmes de la seconde partie du Concile – sur lesquels il n’est pas possible de s’arrêter plus amplement dans ce contexte. Il est clair que dans tous ces secteurs, dont l’ensemble forme une unique question, pouvait ressortir une certaine forme de discontinuité et que, dans un certain sens, s’était effectivement manifestée une discontinuité dans laquelle, pourtant, une fois établies les diverses distinctions entre les situations historiques concrètes et leurs exigences, il apparaissait que la continuité des principes n’était pas abandonnée – un fait qui peut échapper facilement au premier abord.
C’est précisément dans cet ensemble de continuité et de discontinuité à divers niveaux que consiste la nature de la véritable réforme. Dans ce processus de nouveauté dans la continuité, nous devions apprendre à comprendre plus concrètement qu’auparavant que les décisions de l’Eglise en ce qui concerne les faits contingents – par exemple, certaines formes concrètes de libéralisme ou d’interprétation libérale de la Bible – devaient nécessairement être elles-mêmes contingentes, précisément parce qu’elles se référaient à une réalité déterminée et en soi changeante. Il fallait apprendre à reconnaître que, dans de telles décisions, seuls les principes expriment l’aspect durable, demeurant en arrière-plan et en motivant la décision de l’intérieur. En revanche les formes concrètes ne sont pas aussi permanentes, elles dépendent de la situation historique et peuvent donc être soumises à des changements. Ainsi, les décisions de fond peuvent demeurer valables, tandis que les formes de leur application dans des contextes nouveaux peuvent varier.
Ainsi, par exemple, si la liberté de religion est considérée comme une expression de l’incapacité de l’homme à trouver la vérité, et par conséquent, devient une exaltation du relativisme alors, de nécessité sociale et historique, celle-ci est élevée de façon impropre au niveau métaphysique et elle est ainsi privée de son véritable sens, avec pour conséquence de ne pas pouvoir être acceptée par celui qui croit que l’homme est capable de connaître la vérité de Dieu, et, sur la base de la dignité intérieure de la vérité, est lié à cette connaissance.
Il est, en revanche, totalement différent de considérer la liberté de religion comme  une  nécessité découlant de la coexistence humaine, et même comme une conséquence intrinsèque de la vérité qui ne peut être imposée de l’extérieur, mais qui doit être adoptée par l’homme uniquement à travers le processus de la conviction.
Le Concile Vatican II, reconnaissant et faisant sien à travers le Décret sur la liberté religieuse un principe essentiel de l’Etat moderne, a repris à nouveau le patrimoine plus profond de l’Eglise. Celle-ci peut être consciente de se trouver ainsi en pleine syntonie avec l’enseignement de Jésus lui-même (cf. 
Matth. XXII, 21), comme également avec l’Eglise des martyrs, avec les martyrs de tous les temps. L’Eglise antique, de façon naturelle, a prié pour les empereurs et pour les responsables politiques, en considérant cela comme son devoir (cf. 1 Tim. II, 2) ; mais, tandis qu’elle priait pour les empereurs, elle a en revanche refusé de les adorer, et, à travers cela, a rejeté clairement la religion d’Etat. Les martyrs de l’Eglise primitive sont morts pour leur foi dans le Dieu qui s’était révélé en Jésus Christ, et précisément ainsi, sont morts également pour la liberté de conscience et pour la liberté de professer sa foi, – une profession qui ne peut être imposée par aucun Etat, mais qui ne peut en revanche être adoptée que par la grâce de Dieu, dans la liberté de la conscience. Une Eglise missionnaire, qui sait qu’elle doit annoncer son message à tous les peuples, doit nécessairement s’engager au service  de  la  liberté  de la foi. Elle veut transmettre le don de la vérité qui existe pour tous, et assure dans le même temps aux peuples et à leurs gouvernements qu’elle ne veut pas détruire leur identité et leurs cultures, mais qu’elle leur apporte au contraire une réponse que, au fond d’eux, ils attendent, – une réponse avec laquelle la multiplicité des cultures ne se perd pas, mais avec laquelle croît au contraire l’unité entre les hommes, et ainsi, la paix entre les peuples également.

Le Concile Vatican II, avec la nouvelle définition de la relation entre la foi de l’Eglise et certains éléments essentiels de la pensée moderne, a revisité ou également corrigé certaines décisions historiques, mais dans cette apparente discontinuité, il a en revanche maintenu et approfondi sa nature intime et sa véritable identité. L’Eglise est, aussi bien avant qu’après le Concile, la même Eglise une, sainte, catholique et apostolique, en chemin à travers les temps ; elle poursuit « son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu », annonçant la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne (cf. constitution dogmatique « Lumen gentium », n. 8).

Ceux qui espéraient qu’à travers ce « oui » fondamental à l’époque moderne, toutes les tensions se seraient relâchées et que l’ »ouverture au monde » ainsi réalisée aurait tout transformé en une pure harmonie, avaient sous-estimé les tensions intérieures et les contradictions de l’époque moderne elle-même ; ils avaient sous-estimé la dangereuse fragilité de la nature humaine qui, dans toutes les périodes de l’histoire, et dans toute constellation historique, constitue une menace pour le chemin de l’homme. Ces dangers, avec les nouvelles possibilités et le nouveau pouvoir de l’homme  sur  la  matière  et sur lui-même, n’ont pas disparu, mais prennent en revanche de nouvelles dimensions : un regard sur l’histoire actuelle le démontre clairement. Mais à notre époque, l’Eglise demeure un « signe de contradiction » (Luc. II, 34) – ce n’est pas sans raison que le Pape Jean-Paul II, alors qu’il était encore Cardinal, avait donné ce titre aux Exercices spirituels prêchés en 1976 au Pape Paul VI et à la Curie romaine. Le Concile ne pouvait avoir l’intention d’abolir cette contradiction de l’Evangile à l’égard des dangers et des erreurs de l’homme. En revanche, son intention était certainement d’écarter les contradictions erronées ou superflues, pour présenter à notre monde l’exigence de l’Evangile dans toute sa grandeur et sa pureté. Le pas accompli par le Concile vers l’époque moderne, qui de façon assez imprécise a été présenté comme une « ouverture au monde », appartient en définitive au problème éternel du rapport entre foi et raison, qui se représente sous des formes toujours nouvelles. La situation que le Concile devait affronter est sans aucun doute comparable aux évènements des époques précédentes. Saint Pierre, dans sa première Lettre, avait exhorté les chrétiens à être toujours  prêts  à  rendre  raison (apologia) à quiconque leur demanderait le logos, la raison de leur foi (cf. III, 15). Cela signifiait que la foi biblique devait entrer en discussion et en relation avec la culture grecque et apprendre à reconnaître à travers l’interprétation la ligne de démarcation, mais également le contact  et l’affinité qui existait entre elles dans l’unique raison donnée par Dieu.
Lorsqu’au XIIIième siècle, par l’intermédiaire des philosophes juifs et arabes, la pensée aristotélicienne entra en contact avec le christianisme médiéval formé par la tradition platonicienne, et que la foi et la raison risquèrent d’entrer dans une opposition inconciliable, ce fut surtout saint Thomas d’Aquin qui joua le rôle de médiateur dans la nouvelle rencontre entre foi et philosophie aristotélicienne, plaçant ainsi la foi dans une relation positive avec la forme de raison dominante à son époque.
Le douloureux débat entre la raison moderne et la foi chrétienne qui, dans un premier temps, avait connu un début difficile avec le procès fait à Galilée, connut assurément de nombreuses phases, mais avec le Concile Vatican II, arriva le moment où une nouvelle réflexion était nécessaire. Dans les textes conciliaires, son contenu n’est certainement tracé que dans les grandes lignes, mais cela a déterminé la direction essentielle, de sorte que le dialogue entre religion et foi, aujourd’hui particulièrement important, a trouvé son orientation sur la base du Concile Vatican II. A présent, ce dialogue doit être développé avec une grande ouverture d’esprit, mais également avec la clarté dans le discernement des esprits qu’à juste titre, le monde attend de  nous  précisément en ce moment. Ainsi, aujourd’hui, nous pouvons tourner notre regard avec gratitude vers le Concile  Vatican II :  si nous le lisons et que nous l’accueillons guidés par une juste herméneutique, il peut être et devenir toujours plus une grande force pour le renouveau toujours nécessaire de l’Eglise. »

arms-Copie Benoît XVI dans Lectures & relectures

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