Prière du Vénérable Pie XII pour la réparation des blasphèmes et la conversion des blasphémateurs.

   En ces tristes jours où, dans nos pays de vieille Chrétienté, l’on voit malheureusement se multiplier les outrages publics contre le Vrai Dieu, les blasphèmes contre Son Fils unique incarné Notre-Seigneur Jésus-Christ, les péchés contre le Saint-Esprit, les sacrilèges perpétrés contre la Très Sainte Eucharistie, les profanations de Croix et de statues de Notre-Dame ou des Saints, les saccages et incendies d’édifices religieux, les calomnies contre la Sainte Eglise …etc. , reprenons avec ferveur cette prière composée par le Vénérable Pie XII, prière qu’il récita lui-même pour la première fois – en italien – sur les ondes de la radio vaticane, le 11 septembre 1954.
Le vénérable Pontife a ensuite appliqué une indulgence de 1000 jours à la récitation de cette prière.

Prière du Vénérable Pie XII pour la réparation des blasphèmes et la conversion des blasphémateurs. dans Chronique de Lully 1855686624.7-copie

blason-de-pie-xii-copie blasphème dans Intentions de priere

Prière pour la réparation des blasphèmes
et la conversion des blasphémateurs :

   O Très Auguste Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, qui, bien qu’infiniment heureuse de toute éternité en Vous-même et par Vous-même, daignez accepter avec bienveillance l’hommage qui, de la création tout entière, s’élève jusqu’à Votre trône sublime ; détournez, nous Vous en prions, Vos yeux et Vos oreilles de ces malheureux qui, soit aveuglés par la passion, soit poussés par des influences diaboliques, blasphèment abominablement Votre Nom, celui de la très pure Vierge Marie et ceux des Saints.

   Retenez, ô Seigneur, le bras de Votre justice qui pourrait réduite à néant ceux qui osent se rendre coupables de tant d’impiété.

   Accueillez l’hymne de gloire qui sans arrêt s’élève de toute la nature : depuis l’eau de la source qui coule, limpide et silencieuse, jusqu’aux astres qui, mus par l’Amour, resplendissent et décrivent une orbite immense là-haut, dans les cieux.

   Accueillez en réparation le chœur de louanges qui, tel l’encens devant les autels, monte de tant d’âmes saintes, qui marchent, sans jamais dévier, dans les sentiers de Votre Loi et s’efforcent d’apaiser, par des œuvres assidues de charité et de pénitence, Votre justice offensée ; écoutez le chant de tant d’âmes d’élite qui consacrent leur vie à célébrer Votre gloire, la louange ininterrompue que Vous offre l’Eglise, à toute heure et sous tous les cieux.

   Et faites qu’un jour, le cœur des blasphémateurs étant converti, toutes les langues et toutes les lèvres s’emploient à chanter ici-bas à l’unisson ce cantique qui résonne sans fin dans les chœurs des anges : « Saint ! Saint ! Saint est le Seigneur Dieu des armées ! Les cieux et la terre sont pleins de Votre gloire. »

 Ainsi soit-il !

ghirlandaio-anges Pie XII dans Nos amis les Saints

Prière de Pie XII pour la sanctification du clergé > ici.

2012-61. Sur la juste réception et interprétation du concile Vatican II.

Extrait du discours de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI
adressé à la Curie romaine le 22 décembre 2005 :

2012-61. Sur la juste réception et interprétation du concile Vatican II. dans Commentaires d'actualité & humeurs papa-benedetto-xvi

(Nous mettons en gras ou soulignons des passages ou expressions qui nous semblent particulièrement importants)

« (…) Quel a été le résultat du Concile? A-t-il été accueilli de la juste façon? Dans l’accueil du Concile, qu’est-ce qui a été positif, insuffisant ou erroné? Que reste-t-il encore à accomplir?
Personne ne peut nier que, dans de vastes parties de l’Eglise, la réception du Concile s’est déroulée de manière plutôt difficile, même sans vouloir appliquer à ce qui s’est passé en ces années la description que le grand Docteur de l’Eglise, saint Basile, fait de la situation de l’Eglise après le Concile de Nicée :  il la compare à une bataille navale dans l’obscurité de la tempête, disant entre autres :  « Le cri rauque de ceux qui, en raison de la discorde, se dressent les uns contre les autres, les bavardages incompréhensibles, le bruit confus des clameurs ininterrompues a désormais rempli presque toute l’Eglise en faussant, par excès ou par défaut, la juste doctrine de la foi… » (De Spiritu Sancto, XXX, 77; PG 32, 213 A; SCh 17bis, p. 524).
Nous ne voulons pas précisément appliquer cette description dramatique à la situation de l’après-Concile, mais quelque chose de ce qui s’est produit s’y reflète toutefois. La question suivante apparaît :  pourquoi l’accueil du Concile, dans de grandes parties de l’Eglise, s’est-il jusqu’à présent déroulé de manière aussi difficile? Eh bien, tout dépend de la juste interprétation du Concile ou – comme nous le dirions aujourd’hui – de sa juste herméneutique, de la juste clef de lecture et d’application.
Les problèmes de la réception sont nés du fait que deux herméneutiques contraires se sont trouvées confrontées et sont entrées en conflit.
L’une a causé de la confusion, l’autre, silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits. D’un côté, il existe une interprétation que je voudrais appeler « herméneutique de la discontinuité et de la rupture » ; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des mass media, et également d’une partie de la théologie moderne.
D’autre part, il y a l’« herméneutique de la réforme », du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné ; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche.

L’herméneutique de la discontinuité risque de finir par une rupture entre Eglise préconciliaire et Eglise post-conciliaire. Celle-ci affirme que les textes du Concile comme tels ne seraient pas encore la véritable expression de l’esprit du Concile. Ils seraient le résultat de compromis dans lesquels, pour atteindre l’unanimité, on a dû encore emporter avec soi et reconfirmer beaucoup de vieilles choses désormais inutiles. Ce n’est cependant pas dans ces compromis que se révélerait le véritable esprit du Concile, mais en revanche dans les élans vers la nouveauté qui apparaissent derrière les textes :  seuls ceux-ci représenteraient le véritable esprit du Concile, et c’est à partir d’eux et conformément à eux qu’il faudrait aller de l’avant. Précisément parce que les textes ne refléteraient que de manière imparfaite le véritable esprit du Concile et sa nouveauté, il serait nécessaire d’aller courageusement au-delà des textes, en laissant place à la nouveauté dans laquelle s’exprimerait l’intention la plus profonde, bien qu’encore indistincte, du Concile. En un mot :  il faudrait non pas suivre les textes du Concile, mais son esprit. De cette manière, évidemment, il est laissé une grande marge à la façon dont on peut alors définir cet esprit et on ouvre ainsi la porte à toutes les fantaisies.

Mais on se méprend sur la nature d’un Concile en tant que tel. Il est alors considéré comme une sorte de Constituante, qui élimine une vieille constitution et en crée une nouvelle. Mais la Constitution a besoin d’un promoteur, puis d’une confirmation de la part du promoteur, c’est-à-dire du peuple auquel la constitution doit servir.
Les Pères n’avaient pas un tel mandat et personne ne le leur avait jamais donné ; personne, du reste, ne pouvait le donner, car la constitution essentielle de l’Eglise vient du Seigneur et nous a été donnée afin que nous puissions parvenir à la vie éternelle et, en partant de cette perspective, nous sommes en mesure d’illuminer également la vie dans le temps et le temps lui-même. Les Evêques, à travers le Sacrement qu’ils ont reçu, sont les dépositaires du don du Seigneur. Ce sont 
« les administrateurs des mystères de Dieu » (1 Cor. IV, 1) ; comme tels ils doivent se présenter comme « fidèles et sages » (cf. Luc. XII, 41-48). Cela signifie qu’ils doivent administrer le don du Seigneur de manière juste, afin qu’il ne demeure pas dans un lieu caché, mais porte des fruits et que le Seigneur, à la fin, puisse dire à l’administrateur :  « En peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai » (cf. Matth. XXV, 14-30; Luc. XIX, 11-27). Dans ces paraboles évangéliques s’exprime le dynamisme de la fidélité, qui est importante dans le service rendu au Seigneur, et dans celles-ci apparaît également de manière évidente comment, dans un Concile, le dynamisme et la fidélité doivent devenir une seule chose.

A l’herméneutique de la discontinuité s’oppose l’herméneutique de la réforme comme l’ont présentée tout d’abord le Pape Jean XXIII, dans son discours d’ouverture du Concile le 11 octobre 1962, puis le Pape Paul VI, dans son discours de conclusion du 7 décembre 1965. Je ne citerai ici que les célèbres paroles de Jean XXIII, dans lesquelles cette herméneutique est exprimée sans équivoque, lorsqu’il dit que le Concile « veut transmettre la doctrine de façon pure et intègre, sans atténuation ni déformation » et il poursuit :  « Notre devoir ne consiste pas seulement à conserver ce trésor précieux, comme si nous nous préoccupions uniquement de l’antiquité, mais de nous consacrer avec une ferme volonté et sans peur à cette tâche, que notre époque exige… Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d’une façon qui corresponde aux exigences de notre temps. En effet, il faut faire une distinction entre le dépôt de la foi, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérée doctrine, et la façon dont  celles-ci sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même  portée » (S. Oec. Conc. Vat. II Constitutiones Decreta Declarationes, 1974, pp. 863-865).
Il est clair que cet engagement en vue d’exprimer de façon nouvelle une vérité déterminée exige une nouvelle réflexion sur celle-ci et un nouveau rapport vital avec elle ; il est également clair que la nouvelle parole ne peut mûrir que si elle naît d’une compréhension consciente de la vérité exprimée  et  que,  d’autre  part, la réflexion sur la foi exige également que l’on vive cette foi.
Dans ce sens, le programme proposé par le Pape Jean XXIII était extrêmement exigeant, comme l’est précisément la synthèse de fidélité et de dynamisme. Mais partout, cette interprétation a représenté l’orientation qui a guidé la réception du Concile, une nouvelle vie s’est développée et des fruits nouveaux ont mûri. Quarante ans après le Concile, nous pouvons révéler que l’aspect positif est plus grand et plus vivant que ce qu’il pouvait apparaître dans l’agitation des années qui ont suivi 1968. Aujourd’hui, nous voyons que la bonne semence, même si elle se développe lentement, croît toutefois et que croît également notre profonde gratitude pour l’oe
uvre accomplie par le Concile.

Paul VI, dans son discours lors de la clôture du Concile, a ensuite indiqué une autre motivation spécifique pour laquelle une herméneutique de la discontinuité pourrait sembler convaincante.
Dans le grand débat sur l’homme, qui caractérise le temps moderne, le Concile devait se consacrer en particulier au thème de l’anthropologie. Il devait s’interroger sur le rapport entre l’Eglise et sa foi, d’une part, et l’homme et le monde d’aujourd’hui, d’autre part (
ibid. pp. 1066, sq). La question devient encore plus claire, si, au lieu du terme générique de « monde d’aujourd’hui », nous en choisissons un autre plus précis : le Concile devait définir de façon nouvelle le rapport entre l’Eglise et l’époque moderne. Ce rapport avait déjà connu un début très problématique avec le procès fait à Galilée. Il s’était ensuite totalement rompu lorsque Kant définit la « religion dans les limites de la raison pure » et lorsque, dans la phase radicale de la Révolution française, se répandit une image de l’Etat et de l’homme qui ne voulait pratiquement plus accorder aucun espace à l’Eglise et à la foi. L’opposition de la foi de l’Eglise avec un libéralisme radical, ainsi qu’avec des sciences naturelles qui prétendaient embrasser à travers leurs connaissances toute la réalité jusque dans ses limites, dans l’intention bien déterminée de rendre superflue « l’hypothèse de Dieu », avait provoqué de la part de l’Eglise, au XIXième siècle, sous Pie IX, des condamnations sévères et radicales de cet esprit de l’époque moderne.
Apparemment, il n’existait donc plus aucun espace possible pour une entente positive et fructueuse, et les refus de la part de ceux qui se sentaient les représentants de l’époque moderne étaient également énergiques.
Entre temps, toutefois, l’époque moderne avait elle aussi connu des développements. On se rendait compte que la révolution américaine avait offert un modèle d’Etat moderne différent de celui théorisé par les tendances radicales apparues dans la seconde phase de la Révolution française. Les sciences naturelles commençaient, de façon toujours plus claire, à réfléchir sur leurs limites, imposées par leur méthode elle-même, qui, tout en réalisant des choses grandioses, n’était toutefois pas en mesure de comprendre la globalité de la réalité. Ainsi, les deux parties commençaient progressivement à s’ouvrir l’une à l’autre. Dans la période entre les deux guerres mondiales et plus encore après la Seconde Guerre mondiale, des hommes d’Etat catholiques avaient démontré qu’il peut exister un Etat moderne laïc, qui toutefois, n’est pas neutre en ce qui concerne les valeurs, mais qui vit en puisant aux grandes sources éthiques ouvertes par le christianisme. La doctrine sociale catholique, qui se développait peu à peu, était devenue un modèle important entre le libéralisme radical et la théorie marxiste de l’Etat. Les sciences naturelles, qui professaient sans réserve une méthode propre dans laquelle Dieu n’avait pas sa place, se rendaient compte toujours plus clairement que cette méthode ne comprenait pas la totalité de la réalité et ouvraient donc à nouveau les portes à Dieu, conscientes que la réalité est plus grande que la méthode naturaliste, et que ce qu’elle peut embrasser.
On peut dire que s’étaient formés trois cercles de questions qui, à présent, à l’heure du Concile Vatican II, attendaient une réponse.
Tout d’abord, il fallait définir de façon nouvelle la relation entre foi et sciences modernes ; cela concernait d’ailleurs, non seulement les sciences naturelles, mais également les sciences historiques, car, selon une certaine école, la méthode historique-critique réclamait le dernier mot sur l’interprétation de la Bible, et, prétendant l’exclusivité totale de sa propre compréhension des Ecritures Saintes, s’opposait sur des points importants à l’interprétation que la foi de l’Eglise avait élaborée.
En second lieu, il fallait définir de façon nouvelle le rapport entre Eglise et Etat moderne, qui accordait une place aux citoyens de diverses religions et idéologies, se comportant envers ces religions de façon impartiale et assumant simplement la responsabilité d’une coexistence ordonnée et tolérante entre les citoyens et de leur liberté d’exercer leur religion.
Cela était lié, en troisième lieu, de façon plus générale au problème de la tolérance religieuse – une question qui exigeait une nouvelle définition du rapport entre foi chrétienne et religions du monde. En particulier, face aux récents crimes du régime national socialiste, et plus généralement, dans le cadre d’un regard rétrospectif sur une longue histoire difficile, il fallait évaluer et définir de façon nouvelle le rapport entre l’Eglise et la foi d’Israël.

Il s’agit là de thèmes de grande portée – ce furent les thèmes de la seconde partie du Concile – sur lesquels il n’est pas possible de s’arrêter plus amplement dans ce contexte. Il est clair que dans tous ces secteurs, dont l’ensemble forme une unique question, pouvait ressortir une certaine forme de discontinuité et que, dans un certain sens, s’était effectivement manifestée une discontinuité dans laquelle, pourtant, une fois établies les diverses distinctions entre les situations historiques concrètes et leurs exigences, il apparaissait que la continuité des principes n’était pas abandonnée – un fait qui peut échapper facilement au premier abord.
C’est précisément dans cet ensemble de continuité et de discontinuité à divers niveaux que consiste la nature de la véritable réforme. Dans ce processus de nouveauté dans la continuité, nous devions apprendre à comprendre plus concrètement qu’auparavant que les décisions de l’Eglise en ce qui concerne les faits contingents – par exemple, certaines formes concrètes de libéralisme ou d’interprétation libérale de la Bible – devaient nécessairement être elles-mêmes contingentes, précisément parce qu’elles se référaient à une réalité déterminée et en soi changeante. Il fallait apprendre à reconnaître que, dans de telles décisions, seuls les principes expriment l’aspect durable, demeurant en arrière-plan et en motivant la décision de l’intérieur. En revanche les formes concrètes ne sont pas aussi permanentes, elles dépendent de la situation historique et peuvent donc être soumises à des changements. Ainsi, les décisions de fond peuvent demeurer valables, tandis que les formes de leur application dans des contextes nouveaux peuvent varier.
Ainsi, par exemple, si la liberté de religion est considérée comme une expression de l’incapacité de l’homme à trouver la vérité, et par conséquent, devient une exaltation du relativisme alors, de nécessité sociale et historique, celle-ci est élevée de façon impropre au niveau métaphysique et elle est ainsi privée de son véritable sens, avec pour conséquence de ne pas pouvoir être acceptée par celui qui croit que l’homme est capable de connaître la vérité de Dieu, et, sur la base de la dignité intérieure de la vérité, est lié à cette connaissance.
Il est, en revanche, totalement différent de considérer la liberté de religion comme  une  nécessité découlant de la coexistence humaine, et même comme une conséquence intrinsèque de la vérité qui ne peut être imposée de l’extérieur, mais qui doit être adoptée par l’homme uniquement à travers le processus de la conviction.
Le Concile Vatican II, reconnaissant et faisant sien à travers le Décret sur la liberté religieuse un principe essentiel de l’Etat moderne, a repris à nouveau le patrimoine plus profond de l’Eglise. Celle-ci peut être consciente de se trouver ainsi en pleine syntonie avec l’enseignement de Jésus lui-même (cf. 
Matth. XXII, 21), comme également avec l’Eglise des martyrs, avec les martyrs de tous les temps. L’Eglise antique, de façon naturelle, a prié pour les empereurs et pour les responsables politiques, en considérant cela comme son devoir (cf. 1 Tim. II, 2) ; mais, tandis qu’elle priait pour les empereurs, elle a en revanche refusé de les adorer, et, à travers cela, a rejeté clairement la religion d’Etat. Les martyrs de l’Eglise primitive sont morts pour leur foi dans le Dieu qui s’était révélé en Jésus Christ, et précisément ainsi, sont morts également pour la liberté de conscience et pour la liberté de professer sa foi, – une profession qui ne peut être imposée par aucun Etat, mais qui ne peut en revanche être adoptée que par la grâce de Dieu, dans la liberté de la conscience. Une Eglise missionnaire, qui sait qu’elle doit annoncer son message à tous les peuples, doit nécessairement s’engager au service  de  la  liberté  de la foi. Elle veut transmettre le don de la vérité qui existe pour tous, et assure dans le même temps aux peuples et à leurs gouvernements qu’elle ne veut pas détruire leur identité et leurs cultures, mais qu’elle leur apporte au contraire une réponse que, au fond d’eux, ils attendent, – une réponse avec laquelle la multiplicité des cultures ne se perd pas, mais avec laquelle croît au contraire l’unité entre les hommes, et ainsi, la paix entre les peuples également.

Le Concile Vatican II, avec la nouvelle définition de la relation entre la foi de l’Eglise et certains éléments essentiels de la pensée moderne, a revisité ou également corrigé certaines décisions historiques, mais dans cette apparente discontinuité, il a en revanche maintenu et approfondi sa nature intime et sa véritable identité. L’Eglise est, aussi bien avant qu’après le Concile, la même Eglise une, sainte, catholique et apostolique, en chemin à travers les temps ; elle poursuit « son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu », annonçant la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne (cf. constitution dogmatique « Lumen gentium », n. 8).

Ceux qui espéraient qu’à travers ce « oui » fondamental à l’époque moderne, toutes les tensions se seraient relâchées et que l’ »ouverture au monde » ainsi réalisée aurait tout transformé en une pure harmonie, avaient sous-estimé les tensions intérieures et les contradictions de l’époque moderne elle-même ; ils avaient sous-estimé la dangereuse fragilité de la nature humaine qui, dans toutes les périodes de l’histoire, et dans toute constellation historique, constitue une menace pour le chemin de l’homme. Ces dangers, avec les nouvelles possibilités et le nouveau pouvoir de l’homme  sur  la  matière  et sur lui-même, n’ont pas disparu, mais prennent en revanche de nouvelles dimensions : un regard sur l’histoire actuelle le démontre clairement. Mais à notre époque, l’Eglise demeure un « signe de contradiction » (Luc. II, 34) – ce n’est pas sans raison que le Pape Jean-Paul II, alors qu’il était encore Cardinal, avait donné ce titre aux Exercices spirituels prêchés en 1976 au Pape Paul VI et à la Curie romaine. Le Concile ne pouvait avoir l’intention d’abolir cette contradiction de l’Evangile à l’égard des dangers et des erreurs de l’homme. En revanche, son intention était certainement d’écarter les contradictions erronées ou superflues, pour présenter à notre monde l’exigence de l’Evangile dans toute sa grandeur et sa pureté. Le pas accompli par le Concile vers l’époque moderne, qui de façon assez imprécise a été présenté comme une « ouverture au monde », appartient en définitive au problème éternel du rapport entre foi et raison, qui se représente sous des formes toujours nouvelles. La situation que le Concile devait affronter est sans aucun doute comparable aux évènements des époques précédentes. Saint Pierre, dans sa première Lettre, avait exhorté les chrétiens à être toujours  prêts  à  rendre  raison (apologia) à quiconque leur demanderait le logos, la raison de leur foi (cf. III, 15). Cela signifiait que la foi biblique devait entrer en discussion et en relation avec la culture grecque et apprendre à reconnaître à travers l’interprétation la ligne de démarcation, mais également le contact  et l’affinité qui existait entre elles dans l’unique raison donnée par Dieu.
Lorsqu’au XIIIième siècle, par l’intermédiaire des philosophes juifs et arabes, la pensée aristotélicienne entra en contact avec le christianisme médiéval formé par la tradition platonicienne, et que la foi et la raison risquèrent d’entrer dans une opposition inconciliable, ce fut surtout saint Thomas d’Aquin qui joua le rôle de médiateur dans la nouvelle rencontre entre foi et philosophie aristotélicienne, plaçant ainsi la foi dans une relation positive avec la forme de raison dominante à son époque.
Le douloureux débat entre la raison moderne et la foi chrétienne qui, dans un premier temps, avait connu un début difficile avec le procès fait à Galilée, connut assurément de nombreuses phases, mais avec le Concile Vatican II, arriva le moment où une nouvelle réflexion était nécessaire. Dans les textes conciliaires, son contenu n’est certainement tracé que dans les grandes lignes, mais cela a déterminé la direction essentielle, de sorte que le dialogue entre religion et foi, aujourd’hui particulièrement important, a trouvé son orientation sur la base du Concile Vatican II. A présent, ce dialogue doit être développé avec une grande ouverture d’esprit, mais également avec la clarté dans le discernement des esprits qu’à juste titre, le monde attend de  nous  précisément en ce moment. Ainsi, aujourd’hui, nous pouvons tourner notre regard avec gratitude vers le Concile  Vatican II :  si nous le lisons et que nous l’accueillons guidés par une juste herméneutique, il peut être et devenir toujours plus une grande force pour le renouveau toujours nécessaire de l’Eglise. »

arms-Copie Benoît XVI dans Lectures & relectures

2012-60. A propos du cinquantième anniversaire du second concile du Vatican.

Contribution féline
à la célébration du cinquantième anniversaire
du second concile du Vatican (deuxième partie).

* * * * * * * 

Lundi 8 octobre 2012.

Jeudi prochain, 11 octobre, ce sera le jour exact du cinquantième anniversaire de l’ouverture des travaux du second concile du Vatican.
Je l’ai déjà évoqué, et j’y reviendrai encore…

2012-60. A propos du cinquantième anniversaire du second concile du Vatican. dans Commentaires d'actualité & humeurs procession-entree-concile-vaticanii

Ouverture du concile Vatican II : arrivée du Pape Jean XXIII dans la Basilique Vaticane
à l’issue de la procession des pères conciliaires.

Je tiens tout de suite à dire que je suis un chat réaliste : je n’ignore donc pas les faits ; je ne vis pas dans un univers idéalisé déconnecté du réel.
Le second concile du Vatican est une réalité de l’histoire de l’Eglise. On ne peut donc pas vivre, on ne peut donc pas être catholique, on ne peut donc pas se comporter aujourd’hui comme s’il n’avait pas existé ou en feignant de l’ignorer.

Toutefois, il me semble que, justement, toute personne sensée et réaliste, ne peut pas non plus raisonnablement considérer le dit concile comme une réalité « monolithique » :
– une chose est le contexte historique, mondial et ecclésiologique, dans lequel il se situe ;
– autre chose est la teneur des discours, débats et interventions qui ont eu lieu dans l’aula conciliaire ;
– autre chose encore sont les diverses réunions des groupes qui se tenaient à l’extérieur des séances du concile et qui tentaient d’élaborer des stratégies pour en influencer les travaux ;
– autre chose enfin sont les textes qui ont été votés et publiés comme étant les actes du concile.
Bien sûr, ces diverses réalités ne sont pas totalement séparées les unes des autres mais il faut néanmoins savoir établir les distinctions qui conviennent, autant qu’il convient de discerner les diverses interactions entre les unes et les autres.

Les historiens – avec le recul et avec toute l’objectivité scientifique nécessaires – doivent et devront encore longuement travailler pour écrire l’histoire de ce concile.
Les historiens – avec le recul et avec toute l’objectivité scientifique nécessaires – doivent et devront encore longuement travailler pour écrire l’histoire de ce qui s’est passé dans la périphérie, politique, sociale et ecclésiale de ce concile et qui a influé sur lui.
Les historiens – avec le recul et avec toute l’objectivité scientifique nécessaires – doivent et devront encore longuement travailler pour écrire l’histoire de ce que l’on a présenté comme venant « du concile », de ce que l’on a fait passer pour « le concile », de ce que l’on a réalisé « au nom du concile »… etc. et qui ne l’était pas.

Et puis, je crois qu’il faudra encore beaucoup, beaucoup de temps pour pouvoir – avec le recul et avec toute l’objectivité scientifique nécessaires – établir un bilan sérieux des conséquences de ce concile.

ouverture-vatican-ii authenticité dans Lectures & relectures

Cérémonie d’ouverture du second concile du Vatican.

Dois-je préciser que je ne suis pas manichéen? Ce serait bien un comble pour un chat disciple de Saint Augustin!
Tout n’est pas tout noir ou tout blanc.

Je n’approuve pas ceux qui condamnent en bloc « le concile » - souvent sans en avoir lu les textes mais en se fiant uniquement à ce que tel ou tel en dit ou en a dit, en fait ou en a fait – et qui en font le bouc émissaire de toutes les abominations.
Et, de la même manière, je désapprouve catégoriquement ceux qui portent aux nues « le concile » - souvent aussi sans en avoir vraiment lu les textes mais en se fiant seulement à ce que tel ou tel en dit ou en a dit, en fait ou en a fait – et qui en font l’unique et absolue référence du catholicisme.
Les commentaires de commentaires, les interpolations d’interpolations et les interprétations d’interprétations ne sont pas « le concile Vatican II ».

Ce qui compte, ce sont les textes officiels, les actes du concile. En outre ces textes sont divers et ne possèdent pas tous la même autorité.

Ainsi il y a quatre constitutions :
1) la constitution dogmatique sur la Révélation divine, « Dei Verbum » ;
2) la constitution dogmatique sur l’Eglise, « Lumen gentium », qui doit être lue et comprise uniquement à la lumière des précisions apportées par une « note explicative préliminaire » (nota praevia) que fit ajouter le Pape Paul VI pour prévenir toute mauvaise interprétation ;
3) la constitution sur la sainte liturgie (non dogmatique), « Sacrosanctum concilium » ;
4) et la constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps, « Gaudium et spes » (donc pas dogmatique non plus).

Ensuite trois déclarations :
1) la déclaration sur l’éducation chrétienne « Gravissimum educationis » ;
2) la déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes « Nostra aetate » ;
3) la déclaration sur la liberté religieuse « Dignitatis humanae ».

Puis viennent neuf décrets :
1) décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise « Ad gentes » ; 2) décret sur le ministère et la vie des prêtres « Presbyterorum ordinis » ; 3) décret sur l’apostolat des laïcs « Apostolicam actuositatem » ; 4) décret sur la formation des prêtres « Optatam totius Ecclesiae renovationem » ; 5) décret sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse « Perfectae caritatis » ; 6) décret sur la charge pastorale des évêques « Christus Dominus » ; 7) décret sur l’oecuménisme « Unitatis redintegratio » ; 8.) décret sur les Eglises catholiques orientales « Orientalium Ecclesiarum » ; et enfin 9) décret sur les moyens de communication sociale « Inter mirifica ».

Une constitution n’est pas un décret ; une déclaration ou un décret ne sont pas des constitutions ; une constitution qui n’est pas déclarée dogmatique n’a pas la même autorité qu’une constitution explicitement déclarée dogmatique et promulguée comme telle par le Souverain Pontife.
Il est donc tout à fait fallacieux de réduire le concile à seulement un ou deux documents de la liste précédente. Il est absolument abusif de faire de « Gaudium et spes » - par exemple - LE texte conciliaire par excellence et de lui attribuer une valeur dogmatique. Il est résolument subversif de faire tenir tout « l’esprit du concile » dans un simple décret circonstancié, tel que peut l’être « Dignitatis humanae »… etc.

N’est-il pas « amusant » (si j’ose dire) de constater que, en définitive, les « progressistes » et les « intégristes » s’accordent pour commettre les mêmes erreurs (même s’ils n’en tirent pas les mêmes conclusions)?

 

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Basilique Vaticane : reliquaire de la chaire de Saint Pierre (Le Bernin)

Il n’y a qu’une seule et véritable manière de lire et de recevoir les textes du second concile du Vatican : en harmonie avec toute la Sainte Tradition de l’Eglise, en continuité avec tout l’enseignement des Pères et des Docteurs de l’Eglise, dans la suite logique de tout le Magistère authentique tel qu’il s’est précédemment exprimé, et en refusant énergiquement – dans la foi – toute interprétation qui présenterait la moindre forme de rupture dans cette rigoureuse et absolue continuité.

Voilà pourquoi je vous invite très instamment à approfondir ce que notre Saint Père le Pape Benoît XVI a déjà dit à ce propos, lorsqu’il a commencé à poser de sages principes de lecture et d’interprétation que – sans nul doute – ses successeurs préciseront et affineront encore.
Pour l’heure, relisons, dans le discours qu’il a adressé aux membres de la Curie romaine le 22 décembre 2005, le long passage dans lequel il a développé ce thème de la réception du second concile du Vatican et que je publie ci-après (> www).

Lully.

2012-59. In memoriam : François-Dominique Cavey de La Motte.

- 5 octobre 1797 -

Anniversaire de la « liquidation »
du
comte François-Dominique Cavey de La Motte.

2012-59. In memoriam : François-Dominique Cavey de La Motte. dans Chronique de Lully lys5

   « (…) Il se revêtit de la cuirasse, comme un géant, et il se ceignit de ses armes guerrières dans les combats, et il protégeait le camp de son glaive. Et il devint semblable à un lion dans ses hauts faits, et il était comme le petit d’un lion rugissant à la chasse. Et il poursuivit les iniques, les cherchant de toutes parts ; ceux qui troublaient son peuple, il les livra aux flammes ; et ses ennemis furent repoussés par la crainte qu’il inspirait, et tous les ouvriers d’iniquité furent troublés, et le salut fut dirigé par sa main. (…) Sa mémoire sera à jamais en bénédiction. »

(1er livre des Machabées, III, 3b-6. 7c)      

lys5 Allier dans Lectures & relectures

   François-Dominique Cavey de La Motte est né le 15 septembre 1759, à Neauphe-sur-Dive, village sis à environ 7 lieues et demi au sud-ouest de Lisieux, dans l’actuel département de l’Orne.
La famille Cavey de La Motte avait été anoblie en 1700 et les ancêtres de François-Dominique avaient exercé des fonctions dans la magistrature et l’armée (son grand’père et son père avaient été faits chevaliers de Saint-Louis).

   François-Dominique fut militaire dans l’artillerie, au célèbre régiment de la Fère, de 1780 à 1791 : élève en août 1780, il est lieutenant en second en juillet de l’année suivante, puis lieutenant en premier en janvier 1785 et capitaine en août 1789.
Son parcours est exemplaire : les rapports d’inspection sont très élogieux sur sa conduite, sur ses moeurs et sur ses capacités.

   En août 1791, il rejoint l’armée de Condé. Il est aide de camp du marquis de Thibaudot, commandant en chef de l’artillerie des Princes. Il participe aux campagnes de 1792 dans le régiment de la Reine.
Mais à Lauterbourg, à la fin du mois de décembre 1792, il est blessé au bas-ventre. C’est après cela qu’il décide de rentrer en France et d’y mener le combat d’une autre manière.
Peut-être se trouve-t-il à Lyon au moment du soulèvement de la ville contre la Convention.

   A l’armée des Princes, il s’était lié d’amitié avec Pierre Charles Marie Duclos, marquis de Bésignan (1759 – 1806), habituellement considéré comme l’un des « fondateurs » des Compagnons de Jésus, improprement appelés « Compagnons de Jéhu ».
C’est Bésignan qui détermina le comte de La Motte à venir en Vivarais et en Velay pour y coordonner et y développer, sur le terrain, la lutte contre-révolutionnaire.
Peu de temps après, François-Dominique fut rejoint par son frère puîné, Pierre-Dominique Cavey de La Motte, dit le chevalier de La Motte (un certain nombre de révolutionnaires – et après eux d’historiens républicains – n’ont toujours pas compris qu’il y avait deux frères La Motte et ont cru que c’était le même personnage qui était appelé tantôt « comte » et tantôt « chevalier »).

prise et incendie de Jalès juillet 1792

La prise et l’incendie de la Commanderie de Jalès en juillet 1792

   François-Dominique de La Motte arrive donc « chez nous », après les terribles événements du mois de juillet 1792 qui ont vu l’échec de Monsieur de Saillans dans le sud du Vivarais et les massacres qui s’en sont suivis (cf. > ici).

   Le comte de La Motte et son frère vont être aussitôt en relations étroites avec les survivants des Camps de Jalès, au premier rang desquels il faut citer Dominique Allier, frère de l’abbé Claude Allier (prieur-curé de Chambonas qui avait été l’inspirateur et l’âme des Camps de Jalès, voir en détail > ici).
Ils seront aussi en étroite collaboration avec Joseph-Etienne de Surville (lequel n’était pas à Jalès – cf. > ici) et avec tous les nombreux chefs chouans qui mènent le combat en Gévaudan, Margeride, Vivarais, Velay, Brivadois, Forez, jusqu’en Limagne et dans les monts du Lyonnais.

Nous savons de manière certaine que « notre » Grand Chanéac (cf. > ici) était en contact avec les frères La Motte.

   Le comte de La Motte était relativement grand (pour l’époque et en comparaison avec les montagnards de ces contrées) puisqu’il est décrit comme ayant une taille de cinq pieds et cinq pouces, soit environ 1,75m.
Nous n’avons pas de portrait de lui mais, dans un avis de recherche lancé par les autorités révolutionnaires, on trouve précisé qu’il a « peu de cheveux, châtains, négligés et en partie flottants sur chaque côté du front » ; que le visage est plein, la peau fine, les yeux gris, « le front et le nez ordinaires, le menton rond, l’air riant ».
D’autres rapports reconnaissent ses qualités intellectuelles, son savoir-vivre aristocratique, l’aisance et la netteté avec lesquelles il s’exprime ; ils mentionnent en outre le grand respect que lui témoignent les royalistes et la déférence dont il est entouré.
Chef charismatique, il était en effet très aimé de ses chouans, qui l’appelaient Monsieur François ou parfois même familièrement « père François ».
Alors qu’il n’est âgé que de 36 ans en 1795, les révolutionnaires du Puy-de-Dôme lui donnent presque dix ans de plus !

   Il utilisait des noms de guerre : ainsi, lorsqu’il sera arrêté, il sera réputé s’appeler François Gendre, si bien que les révolutionnaires du Puy hésiteront longtemps avant d’avoir la conviction d’avoir pris le comte de La Motte.

   Il reste encore aujourd’hui de nombreuses hésitations ou zones d’ombre pour tout ce qui concerne son activité, faute de documents : on comprend bien qu’en une telle période – avec les nécessités de la clandestinité et d’une très grande mobilité - François-Dominique de La Motte, ses lieutenants et ses chouans ne remplissaient pas des pages de documents et ne tenaient pas des conférences de presse pour informer l’ennemi de leurs mouvements, de leurs projets et sur la manière dont fonctionnait leur réseau, qui était toutefois remarquablement bien organisé !!!

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Paysage du Meygal : zone volcanique accidentée du Velay, aux confins du Vivarais, terre de chouannerie.

   Avec Dominique Allier et le marquis de Surville, le comte de La Motte dirige la « Compagnie de la Ganse Blanche », ainsi nommée parce que les Compagnons arborent à leur chapeau un ruban blanc disposé en forme de croix de Saint-André.

   Après l’échec de la constitution d’une Armée Catholique et Royale du Midi en Vivarais (évènements de Jalès sus-évoqués), les contre-révolutionnaires n’avaient pas perdu l’espoir – en s’appuyant sur les fortes convictions des populations du Gévaudan, du Vivarais et du Velay, très largement hostiles à la révolution – de constituer une véritable armée qui s’emparerait du Puy, « ville sainte » à partir de laquelle pourrait être entreprise la reconquête militaire du Royaume.

   Le général-comte de La Motte parvint à rassembler, au cours des années 1795 et 1796, un camp d’environ trente mille hommes dans les environs du col du Pertuis, sur la paroisse de Saint-Hostien.
Les hommes venus de toutes les paroisses du Velay, et parfois de plus loin, y reçurent une formation et un entrainement militaires, furent organisés en bataillons et régiments.
Des prêtres réfractaires assuraient la Sainte Messe quotidiennement et entretenaient la flamme d’une véritable croisade.

   Ce Camp du Pertuis, établi en un point charnière de communication (sur la route qui relie Le Puy-en-Velay à Yssingeaux), en bordure du massif du Meygal - où il était aisé de se cacher -, fit trembler de peur les soldats et les autorités révolutionnaires (les 5 et 6 octobre 1795 en particulier un corps armé composé d’environ 400 hommes fut mis en déroute par les chouans).
Toutefois, à la fin de l’année 1796, La Motte décida la dispersion du camp : il semblait préférable de continuer l’action contre-révolutionnaire au moyen de petits groupes de chouans, plus mobiles, capables d’agir très rapidement et de se disperser tout aussi rapidement, pour  contrer les « crapauds bleus » et soutenir les prêtres réfractaires sur l’ensemble du territoire.

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Le village de Lanarce près duquel fut pris le comte de La Motte.

   Le 12 juin 1797, François-Dominique Cavey de La Motte fut arrêté avec son aide de camp, nommé Vialle (originaire de Langeac et âgé de 19 ans).
C’était à Lanarce (village sur le territoire duquel est sise la légendaire « auberge rouge » de Peyrebeille), et celui qui procéda à son arrestation était le juge de paix de Coucouron, Enjolras.
Cet Enjolras était un prêtre apostat. D’abord prêtre-professeur au collège d’Aubenas, il avait prêté le serment constitutionnel, puis avait fini par renier son sacerdoce ; devenu juge de paix, il était un révolutionnaire fanatique et n’avait de cesse de contrer les chouans et l’apostolat des prêtres réfractaires, ayant constitué pour cela un réseau d’espions et de traîtres.

   Envoyé à la prison du Puy, le général-comte de La Motte, nous l’avons vu, ne fut tout d’abord pas identifié de manière certaine par les révolutionnaires, puisqu’il prétendait se nommer François Gendre.

   Les efforts entrepris au cours de l’été 1797 par les autres chefs de la contre-révolution en vue de le délivrer finirent par convaincre les révolutionnaires qu’ils avaient bien affaire au comte de La Motte.
Mais cette même certitude les empêcha aussi de le transférer à Riom comme ils l’eussent dû faire normalement : La Motte avait en effet déjà été condamné à mort par contumace par le tribunal criminel du Puy-de-Dôme. Les prétendus « patriotes » savaient très bien qu’ils n’étaient pas maîtres des campagnes et des routes ; un convoi de transfert serait attaqué par un si grand nombre de chouans qu’ils ne pourraient les contenir et que Monsieur François serait nécessairement libéré par les siens! 

chapelle-de-la-visitation-17e-s.-tribunal-revolutionnaire-le-puy-300x225 comte de La Motte

Le Puy-en-Velay : ce bâtiment sis sur la place de la Plâtrière fut aux XVIIe et XVIIIe siècles
la chapelle du monastère de la Visitation.
La révolution vida le couvent et en fit la prison
tandis que le tribunal révolutionnaire siégeait dans la chapelle elle-même
(c’est là en particulier que furent jugés les célèbres Compagnons de Jésus). 

   La mort de La Motte reste entourée d’un certain mystère.
Les révolutionnaires feront tout d’abord courir le bruit que le général-comte aurait été assassiné par les siens (dans la prison – ancien monastère de la Visitation – qui jouxtait le tribunal révolutionnaire lequel siégeait dans la chapelle) afin de l’empêcher de révéler les secrets de la contre-révolution !!!
Puis les autorités républicaines se rabattront sur une prétendue attaque de la prison menée par les royalistes dans la nuit du 14 au 15 vendémiaire (soir du 5 octobre 1797) au cours de laquelle les gardiens, se voyant sur le point d’être égorgés, auraient pris le parti de tirer sur La Motte !!!

   Il est certain que les terroristes révolutionnaires – craignant une évasion du général-comte et dans leur peur panique d’une attaque conjointe des troupes d’Allier, Surville et La Motte cadet - avaient intimé aux sentinelles qui le gardaient l’ordre d’exécuter le prisonnier s’ils entendaient tirer des coups de feu à l’extérieur de la prison.
François-Dominique Cavey de La Motte fut effectivement tué dans sa prison par plusieurs coups de fusil ayant touché les organes vitaux, mais on ne peut en aucune manière prouver qu’il y avait eu ce soir-là une tentative des chouans pour investir la prison.

   Le procès-verbal établi après la mort de La Motte témoigne d’une grande confusion et ne permet pas d’établir avec certitude ce qui s’est réellement passé.
L’enterrement furtif de sa dépouille, le 6 octobre quand il fit nuit, ne fait que renforcer l’impression d’une « bavure » sur laquelle les républicains ont cherché à jeter un voile.

   Sur le registre de la prison, le concierge Giraud, qui était lui aussi un prêtre renégat, écrivit : « Le nommé général Lamothe a cessé de vivre ce jour d’hui 14 vendémiaire an IV de la République vers 9h du soir. Il a été enterré vingt-quatre heures après son décès. »

François-Dominique de La Motte, lorsqu’il fut exécuté, était âgé de 38 ans et vingt jours.

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   Pierre-Dominique Cavey de La Motte, frère puîné du général (il était né le 4 mai 1761), avait fait partie des gardes du corps du Roy avant d’émigrer en 1791. Peut-être avait-il été mêlé à l’évasion de la famille royale le 21 juin 1791.
Il était revenu en France un peu plus tard que son aîné, qu’il avait rejoint en Velay et Vivarais, et se dissimulait souvent sous le pseudonyme de Pougard.
Il fut arrêté à Lablachère, dans le sud du Vivarais, le 27 novembre 1797, à peine deux mois après la mort de son frère.
Emmené à Montpellier, il y fut condamné à mort par une commission militaire et fusillé en 1798.

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2012-58. Sans Dieu, l’homme finit par faire prévaloir son propre égoïsme sur la solidarité et sur l’amour, les choses matérielles sur les valeurs, l’avoir sur l’être.

 

Homélie prononcée par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI
au cours de la Messe célébrée le 4 octobre 2012
sur le parvis de la basilique de Lorette.

Jeudi 4 octobre 2012,
Fête de Saint François d’Assise.

2012-58. Sans Dieu, l’homme finit par faire prévaloir son propre égoïsme sur la solidarité et sur l’amour, les choses matérielles sur les valeurs, l’avoir sur l’être. dans De liturgia Lorette-4-oct-2012-a-300x171

Lorette, 4 octobre 2012 : le parvis de la basilique pour la Messe du Souverain Pontife
(saisie d’écran de la TV Vaticane – cliquer sur l’image pour la voir en grand) 

Ce matin, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI s’est rendu en pèlerinage à Lorette (Loreto), dans la Marche d’Ancône.
Après avoir été accueilli par les autorités religieuses et civiles sur le parvis de la basilique, le Souverain Pontife s’est recueilli dans la Sainte Maison de l’Incarnation du Verbe (cf. les explications que j’avais publiées ici en décembre 2007 > www), puis il a célébré la Sainte Messe devant une assistance recueillie.
Autant que j’ai pu en juger, le Pape à son arrivée montrait un visage marqué par la fatigue ; il semble avoir maigri. Pour entrer dans la Santa Casa, il s’appuyait sur une canne.
Après la Sainte Messe toutefois, il paraissait avoir davantage de forces et les traits de son visage donnaient l’impression d’être moins creusés.

Lorette-4-oct-2012-g 4 octobre 2012 dans De Maria numquam satis

Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI se recueillant après la sainte communion
Lorette, le 4 octobre 2012
(saisie d’écran de la TV Vaticane) 

Au cours de la Sainte Messe, le Souverain Pontife a prononcé l’homélie suivante :

Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l’épiscopat,
Chers frères et sœurs !

Le 4 octobre 1962, le bienheureux Jean XXIII est venu en pèlerinage dans ce sanctuaire pour confier à la Vierge Marie le concile oecuménique Vatican II, qui devait être inauguré une semaine plus tard. Lui qui nourrissait une dévotion filiale et profonde à la Vierge s’est tourné vers elle avec ces mots : «Aujourd’hui encore une fois, et au nom de tout l’épiscopat, à Vous, très douce mère, que l’on salue du titre de « Auxilium Episcoporum », Nous demandons pour Nous, évêque de Rome et pour tous les évêques du monde entier de Nous obtenir la grâce d’entrer dans la salle conciliaire de la basilique Saint-Pierre comme sont entrés les Apôtres et premiers disciples de Jésus dans le Cénacle : avec un seul cœur, un seul battement d’amour envers le Christ et les âmes, un seul but de vivre et de se sacrifier pour le salut des individus et des peuples. Ainsi, que par votre intercession maternelle, dans les années et les siècles à venir, on puisse dire que la grâce de Dieu a préparé, accompagné et couronné le vingtième Concile Œcuménique, en donnant à tous les fils de la Sainte Église une nouvelle ferveur, un nouvel élan de générosité et de fermes résolutions» (AAS 54 (1962), 727).

À cinquante ans de distance, après avoir été appelé par la divine Providence à succéder au siège de Pierre à ce Pape inoubliable, je suis venu ici moi aussi en pèlerin pour confier à la Mère de Dieu deux importantes initiatives ecclésiales : l’Année de la Foi, qui s’ouvrira dans une semaine, le 11 octobre, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II, et l’Assemblée ordinaire du Synode des Evêques que j’ai convoquée au mois d’octobre sur le thème «La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».

Chers amis ! À vous tous j’adresse mon plus cordial salut. Je remercie l’archevêque de Lorette, Mgr Giovanni Tonnuci, pour ses chaleureuses paroles d’accueil. Je salue les autres évêques présents, les prêtres, les pères Capucins, qui ont la charge pastorale du sanctuaire, et les religieuses. J’adresse une pensée respectueuse au maire, M. Paolo Nicoletti, que je remercie pour ses paroles courtoises, au représentant du gouvernement et aux autorités civiles et militaires présentes. Ma reconnaissance va aussi à tous ceux qui ont offert généreusement leur collaboration pour la réalisation de mon pèlerinage ici.

Comme je le rappelais dans la Lettre Apostolique de promulgation de l’ Année de la Foi, «j’entends inviter les confrères Évêques du monde entier à s’unir au Successeur de Pierre, en ce temps de grâce spirituelle que le Seigneur nous offre, pour faire mémoire du don précieux de la foi.»  (Porta Fidei, 8 voir > www). Et justement ici à Lorette, nous avons l’opportunité de nous mettre à l’école de Marie, de celle qui a été proclamée bienheureuse parce qu’elle a cru (Luc. I, 45).Ce sanctuaire, construit autour de sa maison terrestre, abrite la mémoire du moment où l’Ange du Seigneur est venu à Marie avec la grande annonce de l’Incarnation, et où elle a donné sa réponse. Cette humble habitation est un témoignage concret et tangible du plus grand évènement de notre histoire : l’Incarnation, le Verbe qui se fait chair, et Marie, la servante du Seigneur est la voie privilégiée par laquelle Dieu est venu habiter parmi nous (cf. Joan. I, 14). Marie a offert sa propre chair, s’est mise tout entière à disposition de la volonté de Dieu, devenant un «lieu» de sa présence, «lieu» dans lequel demeure le Fils de Dieu. Ici, nous pouvons rappeler la parole du Psaume par laquelle, d’après la Lettre aux Hébreux, le Christ a commencé sa vie terrestre en disant au Père : «Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m’as formé un corps… Alors j’ai dit : Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté» (X, 5.7). Marie prononce des paroles similaires devant l’Ange qui lui révèle le plan de Dieu sur elle : «Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole» (Luc. I, 38). La volonté de Marie coïncide avec la volonté du Fils dans l’unique projet d’amour du Père, et en elle, s’unissent le ciel et la terre, le Dieu créateur et sa créature. Dieu devient homme, et Marie se fait «maison vivante» du Seigneur, temple où habite le Très-Haut. Ici à Lorette, il y a cinquante ans, le Bienheureux Jean XXIII invitait à contempler ce mystère, à «réfléchir sur ce lien entre le ciel et la terre, qui est l’objectif de l’Incarnation et de la Rédemption», et il continuait en affirmant que le Concile avait pour but d’étendre toujours plus les bienfaits de l’Incarnation et la Rédemption du Christ à toutes les formes de la vie sociale (cf. AAS54, (1962), 724). C’est une invitation qui résonne encore aujourd’hui avec une force particulière. Dans la crise actuelle, qui ne concerne pas seulement l’économie, mais plusieurs secteurs de la société. L’Incarnation du Fils de Dieu nous dit combien l’homme est important pour Dieu et Dieu pour l’homme. Sans Dieu, l’homme finit par faire prévaloir son propre égoïsme sur la solidarité et sur l’amour, les choses matérielles sur les valeurs, l’avoir sur l’être. Il faut revenir à Dieu pour que l’homme redevienne homme. Avec Dieu, même dans les moments difficiles, de crise, apparaît un horizon d’espérance : l’Incarnation nous dit que nous ne sommes jamais seuls, que Dieu entre dans notre humanité et nous accompagne.

Mais la demeure du Fils de Dieu dans la «maison vivante», dans le temple qu’est Marie nous amène à une autre réflexion : là où habite Dieu, nous devons reconnaître que nous sommes tous «à la maison» : là où habite le Christ, ses frères et sœurs ne sont plus des étrangers. Marie, qui est la mère du Christ et aussi notre mère, nous ouvre la porte de sa maison, nous aide à entrer dans la volonté de son Fils. C’est la foi, ainsi, qui nous donne une maison en ce monde, qui nous unit en une seule famille et qui nous rend tous frères et sœurs. En contemplant Marie, nous devons nous demander si nous aussi nous voulons être ouverts au Seigneur, si nous voulons offrir notre vie pour qu’elle soit une demeure pour Lui ; ou si nous avons peur que la présence du Seigneur puisse être une limite à notre liberté, et si nous voulons nous réserver une part de notre vie qui n’appartienne qu’à nous-mêmes. Mais c’est précisément Dieu qui libère notre liberté, la libère du repli sur elle-même, de la soif du pouvoir, de la possession, de la domination, et la rend capable de s’ouvrir à la dimension qui lui donne tout son sens : celle du don de soi, de l’amour, qui se fait service et partage.

La foi nous fait habiter, demeurer, mais nous fait aussi marcher sur le chemin de la vie. À ce propos aussi, la Sainte Maison de Lorette nous donne un enseignement important. Comme nous le savons, elle était située sur une route. La chose pourrait apparaître plutôt étrange : de notre point de vue en effet, la maison et la route semblent s’exclure. En réalité, justement sur cet aspect particulier, un message singulier est gardé dans cette maison. Elle n’est pas une maison privée, elle n’appartient pas à une personne ou à une famille, mais elle est au contraire une habitation ouverte à tous, qui est, pourrait-on dire, sur notre chemin à tous. Ainsi, nous trouvons ici à Lorette, une maison qui nous fait demeurer, habiter et qui en même temps nous fait cheminer, nous rappelle que nous sommes tous pèlerins, que nous devons toujours être en chemin vers une autre maison, vers la maison définitive, celle de la Cité éternelle, la demeure de Dieu avec l’humanité rachetée. (cf. Apoc.XXI, 3).

Il y a encore un point important du récit évangélique de l’Annonciation que je voudrais souligner, un aspect qui ne finit pas de nous étonner : Dieu demande le «oui» de l’homme, il a crée un interlocuteur libre, il demande que sa créature Lui réponde en toute liberté. Saint Bernard de Clairvaux, dans un de ses sermons les plus célèbres, «représente» l’attente de la part de Dieu et de l’humanité du «oui» de Marie, en se tournant vers elle avec une supplique : « L’ange attend ta réponse, parce qu’il est déjà temps pour lui de retourner vers Dieu qui l’a envoyéDonne ta réponse, ô Vierge, hâte-toi, ô Souveraine, donne cette réponse que la terre, que les enfers, que les cieux aussi attendent. Autant il a convoité ta beauté, autant il désire à cette heure le «oui» de ta réponse, ce oui par lequel il a résolu de sauver le monde. Lève-toi, cours, ouvre ! Lève-toi par la foi, cours par la ferveur, ouvre-lui par ton consentement » (In laudibus Virginis Matris, Hom. IV, 8). Dieu demande la libre adhésion de Marie pour devenir homme. Certes, le «oui» de Marie est le fruit de la grâce divine. Mais la grâce n’élimine pas la liberté, au contraire elle la crée et la soutient. La foi n’enlève rien à la créature humaine, mais ne permet pas la pleine et définitive réalisation.

Chers frères et sœurs, en ce pèlerinage, qui parcourt à nouveau celui du Bienheureux Jean XXIII – et qui a lieu de manière providentielle, le jour de la fête de Saint François d’Assise, véritable «évangile vivant» –, je voudrais confier à la très Sainte Mère de Dieu toutes les difficultés que vit notre monde à la recherche de la sérénité et de la paix, les problèmes de tant de familles qui regardent l’avenir avec préoccupation, les désirs des jeunes qui s’ouvrent à la vie, les souffrances de ceux qui attendent des gestes et des choix de solidarité et d’amour. Je voudrais confier aussi à la Mère de Dieu ce temps spécial de grâce pour l’Église, qui s’ouvre devant nous. Toi, Mère du «oui», qui a écouté Jésus, parle-nous de Lui, raconte-nous ton chemin pour le suivre sur la voie de la foi, aide-nous à l’annoncer pour que tout homme puisse l’accueillir et devenir demeure de Dieu.
Amen !

Sans-titre-300x170 année de la foi dans Lectures & relectures

Benoît XVI saluant les fidèles à l’issue de la Messe
Lorette 4 octobre 2012
(saisie d’écran de Vatican TV – cliquer sur la photo pour la voir en grand)

arms-Copie Benoît XVI dans Nos amis les Saints

2012-57. Miscellanées : Vanité – amour – liberté…

Jeudi 4 octobre 2012,
Fête de Saint François d’Assise,
Mémoire de Saint Ammon de Nitrie, anachorète ;
Mémoire de Sainte Aure de Paris, vierge et abbesse.

Vanité - Philippe de Champaigne

Philippe de Champaigne : Vanité.

frise

Comédie humaine – réalisme humain :

- Pathétiques gesticulations des marionnettes politiques ; affligeant brassage de vent des « acteurs de l’information » (qui semblent convaincus d’être les oracles et les pythies de la société « moderne » : le trépied et la caverne de Delphes ont seulement été remplacés par le micro et les studios d’enregistrement ; vacuité sans nom des prétendues « valeurs citoyennes », fondées sur des sables mouvants ;  autosuffisance des clercs, qui jouent les importants derrière leur très mince vernis – craquelé – de science et de piété…
– L’amour et la fidélité ravalés au rang de « sentiments » (mouvants), donnant l’impression de n’être plus que les débris épars d’un vaisseau de haut-bord brisé par la tempête et surnageant au-dessus de l’abîme, mais auxquels des naufragés sans espoir tentent malgré tout de se cramponner…
– Incohérence schizoïde quasi généralisée entre ce que l’on prétend professer et les comportements concrets…

Tout cela ressemble tellement à ces danses macabres que l’on peignit jadis le long des cloîtres.

Que peut-on attendre des hommes de ce temps ?

Celui qui n’attend rien ne peut pas être déçu.
Il ne peut même, en définitive, qu’être agréablement surpris, et s’émerveiller, lorsqu’il découvre quelque pépite dans les flots du torrent de boue.

Et ces mots, entendus de la bouche de « mon cher Gustave » (*), lorsque j’avais à peine quinze ans ; ces mots qui m’ont marqué de manière indélébile et qui sont devenus l’armure de mon âme contre toute forme de désespoir :
« Autrefois je croyais en Dieu, maintenant je ne crois plus qu’en Dieu ! »

frise

2012-57. Miscellanées : Vanité - amour - liberté... dans Chronique de Lully Champaigne-jardin-des-oliviers

Philippe de Champaigne : Jardin des Oliviers.

La pierre de touche de l’amour, c’est le sacrifice.

   Ce n’est pas à l’intensité émotionnelle et sentimentale que se mesure l’amour, mais à la capacité que l’on a de se sacrifier, de sacrifier ses aises, de sacrifier ses goûts, de sacrifier jusqu’à sa propre vie pour la personne aimée.

Si tu veux savoir comment tu aimes, pose-toi cette question :
A quoi suis-je capable de renoncer pour la personne que je prétends aimer ?

Si tu es capable de sacrifier beaucoup, tu aimes beaucoup.
Si tu n’es pas capable de t’imposer quelque chose qui te coûte pour la personne que tu dis aimer, alors – en vérité – tu n’aimes pas !
C’est aussi simple que cela ! Cette méthode de « vérification » ne ment pas : elle est infaillible. 

Tout le reste : les émotions, les frissons, les élans irrésistibles, les violons du romantisme et les nuages roses de la sentimentalité… etc., tout cela est sujet de l’illusion.

frise

Champaigne-crucifiement amour dans Commentaires d'actualité & humeurs

Philippe de Champaigne : Crucifiement.

   Celui-là seul est vraiment libre qui est capable à tout moment de faire exactement le contraire de ce dont il a « envie » sans en éprouver les moindres trouble ni gêne.

frise

Champaigne-concert-des-anges comédie humaine dans Lectures & relectures

Philippe de Champaigne : concert des Anges.

   Il n’y a que l’infini qui puisse donner sa mesure à l’amour !

frise lys

(*) « mon cher Gustave » : voir > ici.

2012-56. Chronique du mois de septembre 2012 au Mesnil-Marie.

Lundi 1er octobre 2012,
Fête de Saint Remi, apôtre des Francs.

2012-56. Chronique du mois de septembre 2012 au Mesnil-Marie. dans Chronique de Lully DSC01135-3-Copie-300x225

Sur la route du pied du Mézenc un soir de fin septembre
(cliquer sur la photo pour la voir en grand)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Oui, l’automne est bien là! En notre haut pays, les nuits sont plus fraîches (en certains endroits proches de notre Mesnil-Marie il y a déjà eu des gelées blanches matinales) ; dans la journée le soleil est moins ardent et sa lumière a changé ; les pluies ont reparu et nous avons de fréquents brouillards ; dans le potager, potimarrons et potirons s’arrondissent, tandis que, aux versants des montagnes, les arbres ont commencé à se revêtir des teintes flamboyantes qui préludent à leur dépouillement…
Septembre 2012 appartient déjà à notre passé, mais avant d’en tourner définitivement la page, fidèle à mes habitudes, je viens vous résumer les principaux évènements qui l’ont marqué dans la vie du Mesnil-Marie.

A – Septembre, mois d’anniversaires et de grâces :

Chaque année, le mois de septembre ramène, dans l’ordre spirituel, des dates que nous célébrons avec ferveur : le 8 septembre, en la fête de la Nativité de Notre-Dame, Frère Maximilien-Marie, a célébré le trente-deuxième anniversaire de son entrée dans la vie religieuse, le 6 septembre le trente-et-unième anniversaire de son entrée au noviciat, le 4 septembre le vingt-neuvième anniversaire de sa première profession et le 24 septembre, en la fête de Notre-Dame de la Merci, le vingt-troisième anniversaire de ses voeux perpétuels (cf. > www).

Il est des grâces dont il faut sans cesse se souvenir, dont il faut vivre chaque jour plus intensément, mais l’anniversaire de ces grâces porte en lui une manière de renouvellement et d’accroissement de cette grâce elle-même.

Avec aussi la si chère fête de Notre-Dame des Sept-Douleurs, le 15 septembre, fête patronale du Refuge Notre-Dame de Compassion, préparée par une neuvaine à laquelle nombre de nos amis se sont associés ; avec – la veille – la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix (qui fut en outre solennisée le dimanche suivant, 16 septembre, dans notre paroisse puisque l’église dans laquelle se réunit la paroisse non-territoriale de rite latin traditionnel est placée sous le double vocable de la Sainte Croix et du Sacré-Coeur de Jésus) ; avec aussi de nombreuses fêtes de Notre-Dame et de saints qui nous sont spécialement chères (les Bienheureux Martyrs de Septembre 1792, Saint Pie X, le Saint Nom de Marie, Sainte Hildegarde, l’apparition de Notre-Dame de La Salette, Saint Pio de Pietrelcina et Sainte Thècle, Sainte Thérèse Couderc, Saint Michel et, hier, la solennité de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus) ; avec des anniversaires tels que celui du martyre de l’abbé Claude Allier, prieur-curé de Chambonas et inspirateur des Camps de Jalès (guillotiné à Mende le 5 septembre 1793), celui de la mort de Christophe de La Moricière (11 septembre 1865), celui de la bataille de Castelfidardo (18 septembre 1860) et celui – si triste – de la spoliation de Rome (20 septembre 1870), auxquels il faut encore ajouter les Quatre-Temps d’automne, vous pensez bien que nous avons vécu ici dans une espèce d’intensité spirituelle encore plus particulièrement fervente!

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La « roche pointue » l’une des « dents du diable », dans le massif du Mézenc,
spécialement propice aux activités d’escalade
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand) 

B – Un moine agrippé à… la dent du diable!!! 

Cette ambiance de ferveur n’empêche pas notre Frère de prendre quelques moments de saine détente et d’exercice, qui lui sont d’ailleurs recommandés pour sa santé.

S’il a participé, comme il avait eu l’occasion de le faire déjà à l’automne dernier, à une très riche et divertissante randonnée-écriture (cf. > www), l’une des expériences les plus marquantes de ce mois de septembre reste tout de même celle de l’après-midi du 8 septembre où il a été initié à l’escalade, grâce à ses amis de l’association Art’Borée Sens : c’était une chose que Frère Maximilien-Marie n’avait encore jamais eu l’occasion de faire et qui le tentait beaucoup.
Il avait auparavant bien pris soin de demander l’avis de son ostéopathe, qui lui avait donné son feu vert… et quelques conseils : si notre Frère doit spécialement ménager sa colonne, il doit aussi néanmoins la faire travailler.

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Dûment casqué, harnaché et encordé (comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessus), avec les explications du talentueux Nicolas – moniteur d’escalade – Frère Maximilien-Marie et quelque dix autres personnes ont tenté l’escalade de la « roche pointue », l’une des dents du diable, site remarquable du massif du Mézenc.

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Mais notre Frère, malgré toute la meilleure volonté du monde, n’est quand même pas allé très haut dans son ascension : le manque d’habitude et l’effort particulier qu’il fallait fournir au niveau de l’épaule droite – qu’il a très fragile – ne lui ont pas permis de se hisser jusqu’au sommet, loin s’en faut!
Toutefois, l’ostéopathe qui le soigne a été assez satisfait du test et, après avoir tout remis en place dans l’épaule et la colonne de notre Frère, il lui a dit en riant : « La semaine prochaine, tu devrais essayer le parapente et le saut à l’élastique… »
Mais cela, je sais bien que mon papa-moine ne le tentera pas!

Il n’en demeure pas moins que les images, qui ne manquent pas de pittoresque, d’un moine tour à tour agrippé et suspendu à l’une des dents du diable resteront dans les annales des situations humoristiques de l’histoire du Mesnil-Marie, qui n’en est déjà pas avare!

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C – Investissement culturel et patrimonial.

La présence de Frère Maximilien-Marie dans le milieu associatif, au service de la vie culturelle et de la richesse patrimoniale de nos hautes Boutières, est un fait dont je vous ai déjà entretenus à maintes reprises. 
Je ne reviendrai pas ici sur l’importance que revêtent ces domaines pour le Refuge Notre-Dame de Compassion.

Je vous ai déjà longuement dressé le bilan de toute la saison estivale pour ce qui concerne les promenades-conférences « Sur les pas du Grand Chanéac » (cf. > www), je mentionnerai aussi que notre Frère avait été invité à des conférences de qualité, organisées dans la dynamique des journées européennes du patrimoine, ce qui fut l’occasion de rencontres très intéressantes.

Je signalerai également le passage de notre Frère au salon du livre de Bourlatier, l’après-midi du premier dimanche de septembre, ou au forum des associations de Saint-Martin de Valamas, le vendredi 7, sa présence aux assemblées générales, conseils d’administration d’associations ou réunions de préparation d’activités, qu’elles soient maintenant passées (comme par exemple pour la Ronde des Sucs, dont la grande manifestation annuelle était ce dernier ouiquinde - 29 & 30 septembre – : malheureusement le mauvais temps a dissuadé de nombreux marcheurs d’y participer, ce qui est évidemment peu gratifiant pour les bénévoles qui ont donné beaucoup de temps aux préparatifs et en heures de présence…) ou encore à venir (comme le projet d’un stage de chant choral au prochain printemps)…

Ajoutons à cela que, pour nous aussi, la « rentrée scolaire » a eu lieu et que, avec mon papa-moine, nous avons des moments réguliers d’étude et de travail intellectuel.

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D – Quelques prévisions pour le mois d’octobre :

Nous n’avons pas encore allumé notre gros poêle, mais nous savons bien que ce n’est plus maintenant qu’une question de jours et qu’il va ensuite ronronner pendant environ six mois : Frère Maximilien-Marie va téléphoner aujourd’hui pour demander la livraison du dernier camion de bois…
D’ailleurs, j’en profite pour dire que toute participation aux frais de chauffage du Mesnil-Marie pendant la mauvaise saison est la bienvenue (voir en bas de page).

Je rappelle aussi à tous nos amis catholiques que nous sommes entrés dans le mois du Très Saint Rosaire, et que – plus que jamais – nous leur serons unis par la prière auprès du Coeur de compassion de notre Mère céleste.
Ce mois d’octobre aussi est riche en fêtes qui nous tiennent particulièrement à coeur : celle de Saint Remi aujourd’hui, celles des Saints Anges gardiens, de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de Saint François d’Assise qui vont lui succéder, puis de Saint Bruno, du Saint Rosaire, de saint Denys et – un peu après – de Sainte Thérèse d’Avila, de Sainte Marguerite-Marie, de la Bienheureuse Agnès de Langeac et de l’archange Saint Raphaël, pour arriver enfin à la fête du Christ-Roi!

Que Notre-Dame de Compassion et tous les saints vous assistent chaque jour, vous protègent de tout mal et vous gardent dans la bénédiction du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il!

Lully.                              

chapelet Mesnil-Marie

Prières pour le mois du Très Saint Rosaire > www.
Bande dessinée en rapport avec le Saint Rosaire > www.

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Pour aider le Refuge Notre-Dame de Compassion > www.

Publié dans : Chronique de Lully | le 1 octobre, 2012 |3 Commentaires »

Mardi 16 octobre 2012

Mardi 16 octobre 2012 dans Annonces & Nouvelles img-execution-marie-antoinette-big-Copie-Copie

Publié dans : Annonces & Nouvelles, Vexilla Regis | le 30 septembre, 2012 |Pas de Commentaires »

Saint Michel, céleste protecteur de la France, intercédez pour elle !

   En 1912 (le 19 mai pour être précis), année du cinquième centenaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc, tous les évêques de France s’unirent pour consacrer la France à Saint Michel.
La Sainte de la Légitimité dynastique fut formée à sa mission par les conseils du Prince des Anges et délivra Orléans au jour de l’une de ses fêtes, nous pouvons donc avec grand profit reprendre le texte de cette prière qui ne manque jamais d’actualité :

Saint Michel, céleste protecteur de la France, intercédez pour elle ! dans Chronique de Lully basilique_domremy_abside-1-252x300

Saint Michel : mosaïque de l’abside de la basilique nationale du Bois-Chenu à Donremy
(cliquer sur la photo pour la voir en grand) 

   Ô glorieux saint Michel, permettez que nous vous apportions l’hommage de notre reconnaissance, de notre vénération, de notre amour.

   Commis par l’Éternel à la garde du droit, vous avez rejeté dans les abîmes Satan et ses suppôts, inclinant votre épée devant le Dieu-fait-Homme et la Vierge qui devait enfanter et devenir la Reine des Anges.

   Le peuple élu vous vit à sa tête lorsqu’il errait dans le désert, et vous fûtes, dans son exil, son espoir et sa force.
Sur le berceau de l’Église, héritière de la Synagogue, tendrement vous avez veillé. Votre devise devint sa devise et depuis deux mille ans, rien de grand ne s’est opéré dans son sein en dehors de votre intervention féconde.

   Baptisée la première des nations, dans le Sang du Christ, la France vous aima la première. Aussi vous êtes-vous ingénié à faire d’elle, à votre image et à votre exemple, le bon sergent de Dieu. Des champs de Tolbiac aux sommets du Mont Tombe ; des sommets du Mont Tombe aux vallons de Donremy ; des siècles reculés au temps où languit notre vie, vous avez écrit les meilleures pages de notre histoire. Naguère encore dans l’éclat de la piété de votre XIIème centenaire, sur ce coin immaculé de terre française où la foi vous éleva votre temple, le plus merveilleux et le plus célèbre, qui donc n’a reconnu votre si douce intervention ?

   Ajoutez encore à vos bienfaits, ô bon et puissant Archange, prenez sous votre garde tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes, nos personnes et nos biens, nos familles et nos paroisses, nos évêques et nos prêtres.

   Cette consécration solennelle, nous la voulons nationale, et nous renouvelons, autant qu’il est en nous, le pacte séculaire qui lie la France au Prince des Anges.

   Nous vous saluons, nous vous bénissons, nous vous acclamons, mais de grâce, défendez-nous dans le combat !

   Les ténèbres du doute et de l’erreur nous envahissent de toutes parts : Archange de lumière, dissipez nos ténèbres ! Les volontés fléchissent et les courages chancellent : Archange victorieux, ranimez nos ardeurs et communiquez-nous la flamme qui fait les âmes justes et les peuples vaillants !

   Les cœurs s’attachent à la chair et au sang : ô Séraphin sublime, arrachez-nous à la fange et portez-nous à Dieu !

   Veillez tout spécialement sur nos foyers, où la foi et l’innocence subissent de si rudes assauts, et commandez à Satan d’y respecter la paix et la vertu.

   Ô saint Michel, gardez l’Église et son chef admirable ; sauvez notre patrie bien-aimée, protégez son clergé et ses fidèles, convertissez ses fils égarés.

   Que le Coeur Sacré de Jésus, que Marie Immaculée vous envoient vers nous, avec la bienheureuse Jeanne d’Arc ; et que le règne de Dieu s’établisse sur nous et sur le monde à jamais, pour qu’à jamais, ô grand Prévôt du Paradis, nous soyons associés à vos triomphes.

Ainsi soit-il !

* * * * * * *

jeanne_ecoutant_ses_voix-Copie-300x157 consécration de la France dans De liturgia

Sainte Jeanne d’Arc armée pour sa mission par Saint Michel, Sainte Marguerite et Sainte Catherine
Basilique du Bois-Chenu à Donremy
(cliquer sur la photo pour la voir en grand) 

Autres prières en l’honneur de Saint Michel publiées sur ce blogue :
- Litanies de Saint Michel et prière dans tous nos besoins > ici
- Prières pour demander l’assistance de Saint Michel et
prière à Saint Michel composée par Saint Louis de Gonzague > ici

Louis-XI-300x142 prière pour la France dans Intentions de priere

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