Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2013- 35. «Alléluia n’appartient ni aux hérétiques, ni aux schismatiques, ni à aucun des adversaires de l’unité de l’Eglise…»

Sermon de notre Bienheureux Père Saint Augustin
sur
l’Alléluia

   Nous voici arrivé au beau temps de Pâques, et nous reprenons avec ferveur le chant de l’Alléluia, auquel nous avions dit adieu aux premières vêpres du dimanche de la Septuagésime (cf > ici).
Je vous propose justement de méditer sur le sens de ce petit mot, avec un sermon que notre glorieux Père Saint Augustin lui a entièrement consacré.

Lully.    

2013- 35. «Alléluia n'appartient ni aux hérétiques, ni aux schismatiques, ni à aucun des adversaires de l'unité de l'Eglise...» dans Chronique de Lully alleluia-pascal-1

§ 1. Significations du mot hébreu « Alléluia » :

   Le mot hébreu qui retentit sans cesse dans l’Eglise, c’est-à-dire l’Alléluia, nous invite mes bien-aimés, à louer Dieu et à confesser la vraie foi.
Dans notre langue, ce mot hébreu, Alléluia, signifie : « Chantez les louanges de Celui qui est » ; ou bien : « O Dieu, bénissez-nous tous ensemble comme ne faisant qu’un », ou plutôt : « Louez le Seigneur ».
Autant de choses nécessaires à notre salut et à notre foi.

alleluia-pascal-2 Alléluia dans De liturgia

§ 2. Les motifs de notre louange à Dieu :

   Nous devons chanter les louanges de celui qui est, ou parce que nous avons nous-mêmes chanté, ou parce que nos ancêtres ont longtemps chanté les louanges de ceux qui ne sont pas, c’est-à-dire des dieux des nations et des idoles.
Mais puisque nous sommes venus à la foi et à la connaissance du vrai Dieu, nous avons commencé à louer Celui qui est, ou, en d’autres termes, le Dieu tout-puissant, qui a créé le ciel et la terre, qui nous a tirés nous-mêmes du néant ; et qui a parlé à Moïse en ces termes : «Tu diras aux enfants d’Israël : Celui qui est m’a envoyé vers vous» (Exod. III, 14). C’est le Dieu qui a toujours été, qui n’a jamais eu de commencement, qui demeure éternellement et n’aura jamais de fin.
A Lui appartient, de droit et en toute justice, l’expression de nos hommages ; car ce que nous sommes, notre vie même, est l’effet, non pas de notre volonté ou de notre puissance, mais de Sa bonté toute miséricordieuse.
Ce Dieu infini et bienfaisant, qui a été et qui est toujours, doit donc recevoir de nous des louanges dignes de Lui et proportionnées à Sa grandeur : oui, nous devons Le proclamer éternel, tout-puissant, immense, auteur du monde, sauveur de l’univers ; oui, nous devons le dire hautement : Il a tant aimé les hommes, qu’Il est allé jusqu’à livrer Son Fils pour leur salut ; car nous lisons ces paroles dans l’Evangile : «Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné Son Fils unique, afin que ceux qui croient en Lui ne périssent pas, mais qu’ils aient la vie éternelle » (Jean, III, 16).

alleluia-pascal-2 louange à Dieu dans Lectures & relectures

§ 3. L’Alléluia appartient en propre à ceux qui sont dans l’unité de la Foi, et non aux hérétiques et schismatiques :

   Alléluia signifie donc : « Chantez à Celui qui est » ; il signifie encore : « Louez le Seigneur », ou bien : « O Dieu, bénissez-nous tous ensemble, comme ne faisant qu’un ».
Pour peu que nous y soyons attentifs, il nous est facile de remarquer combien ce sens est d’accord avec notre foi et notre salut. Nous prions, quand nous disons : « Alléluia, que le Seigneur nous bénisse tous ensemble comme ne faisant qu’un ».
Si, tous ensemble, nous ne faisons qu’un par la foi, la paix, la concorde, l’unanimité de sentiments, nous pouvons louer le Seigneur d’une manière digne de Lui ; nous méritons qu’Il nous bénisse tous ensemble. Car voici ce qui est écrit : « Qu’il est bon, qu’il est doux, pour des frères, d’habiter ensemble» (Ps. CXXXIII, 1). Et encore : « C’est Lui qui fait habiter plusieurs dans une seule maison » (Ps. LXVII, 7).
Le Seigneur nous comble donc de Ses bénédictions, si, tous ensemble, nous ne faisons qu’un, c’est-à-dire si nous demeurons dans l’unité de foi, dans la concorde et la paix, dans les affectueux sentiments de la charité, selon le conseil et les avertissements de l’Apôtre : «Je vous en conjure», dit-il, «ayez tous une même manière de voir : ne souffrez point de divisions parmi vous, mais soyez tous parfaitement unis ensemble dans le même esprit et les mêmes sentiments» (1 Cor. I, 10).
Si l’on rencontre parmi nous de la discorde, des déchirements, des dissensions, nous ne sommes pas dignes des bénédictions d’en haut ; et nous ne pouvons louer Dieu d’une manière digne de Lui, tant que nous persévérons en d’aussi mauvais sentiments. Alors pouvons-nous répondre avec confiance, dans la langue de nos pères : « Alléluia », c’est-à-dire, « ô Dieu, bénissez-nous tous ensemble comme ne faisant qu’un » ? Pouvons-nous mériter d’être bénis de Dieu tous ensemble et chanter dignement Ses louanges ?
Evidemment non !
Le droit de répondre : Alléluia, n’appartient donc ni aux hérétiques, ni aux schismatiques, ni à aucun des adversaires de l’unité de l’Eglise, parce qu’ils ne se trouvent pas tous ensemble, comme  ne faisant qu’un dans le sein de l’Eglise. Notre-Seigneur lui-même le déclare dans l’Evangile ; voici Ses paroles : «Celui qui n’est pas avec Moi est contre Moi ; et celui qui n’amasse pas avec Moi dissipe» (Luc, XI, 23).
Le propre du Christ est de former un seul tout ; celui du diable est de diviser et de disperser. Celui qui aime l’unité de l’Eglise suit le Christ, et celui qui se complaît dans la division marche sur les traces du diable, parce que le diable est l’auteur de la division ; c’est pourquoi Salomon a dit : «Il y a temps pour diviser et temps pour unir» (Eccle. III, 5).
Depuis longtemps le diable nous a divisés ; mais, plus tard, viendra le temps où le Christ nous réunira de nouveau. Aussi devons-nous éviter et fuir la discorde, puisque nous savons que le diable en est l’auteur, comme nous devons nous attacher à la paix et à l’unité de l’Eglise ; c’est ainsi que nous pourrons répondre dignement et avec justice, Alléluia, c’est-à-dire : « Louez le Seigneur » ; ou bien : « O Dieu, bénissez-nous tous comme ne faisant qu’un ».

alleluia-pascal-2 Saint Augustin

§ 4. C’est dans l’unité de la Sainte Eglise qu’est la louange parfaite et que la bénédiction divine est donnée ; exhortation à l’unité dans la foi :

   Voyez quelle grâce ce sens nous signale ! Chacun de nous répond en son particulier : Alléluia ; par là nous sollicitons une bénédiction commune à tous, afin que chacun de nous ait sa part dans la bénédiction accordée à l’ensemble. Nous formons tous, en effet, un seul corps, le corps de l’Eglise ; c’est pourquoi nous devons tous n’avoir qu’une voix et qu’une âme : C’est-à-dire, nous devons tous nous unir dans la même foi, la même espérance, la même charité pour louer Dieu ; voilà aussi pourquoi Dieu daigne recevoir les hommages des justes et refuse ceux des impies et des pécheurs : Il accepte ceux des catholiques et repousse ceux des hérétiques : Il se montre sensible à ceux des fidèles, et insensible à ceux des infidèles.
Agissons donc, conduisons-nous de manière à être dignes de louer Dieu et de voir s’appliquer à nous cette parole du Prophète : «Enfants, louez le Seigneur : louez Son saint Nom» (Ps. CXII, 1). Nous nous rendrons réellement à cette invitation, si nous obéissons avec fidélité, et en toutes choses, à la volonté de Dieu et à Ses préceptes, moyennant la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient la gloire et l’honneur pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Traduction et division du texte de MM. les abbés Bardot et Aubert ;
sous-titres de Frère Maximilien-Marie.

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Jan van Eyck – retable de l’Agneau Mystique (Gand) détail :
Anges chanteurs au lutrin

2013-34. Le dernier Jeudi Saint de la Monarchie Très Chrétienne.

2013-34. Le dernier Jeudi Saint de la Monarchie Très Chrétienne. dans Chronique de Lully ami-de-la-religion-et-du-roi-1830

       J’ai sous les yeux les pages 259 et 260 du soixante-troisième volume (année 1830) du journal ecclésiastique intitulé « L’Ami de la Religion et du Roi » où l’on trouve, à la rubrique « nouvelles ecclésiastiques », le compte-rendu de la dernière Semaine Sainte de la Monarchie Très Chrétienne : moins de quatre mois plus tard en effet, le trône de Charles X – dernier de nos Rois à avoir reçu les saintes onctions du Sacre – serait, hélas! renversé.

   Je ne résiste pas à la tentation de vous en livrer ci-dessous les extraits, qui montrent de quelle manière les Rois Très Chrétiens accomplissaient leurs devoirs religieux, et en particulier comment ils accomplissaient eux-mêmes le Jeudi Saint le rite para-liturgique du lavement des pieds, appelé aussi « Mandatum ».
En effet, le Roi de France était, du fait de son Sacre, établi dans une catégorie à part où il était équiparé à un évêque pour certaines fonctions : « l’évêque du dehors », selon l’expression consacrée.

   On notera aussi que le souci des pauvres et l’attention à leurs besoins ne sont pas une préoccupation récente de la Sainte Eglise et de ses fidèles ; et on remarquera en même temps que la pratique de la charité et de l’aumône ne requièrent pas non plus cette espèce de dépouillement ostentatoire tels que certains le pratiquent aujourd’hui et qui constitue finalement davantage une insulte pour les pauvres qu’il ne les honore…

nouvelles-ecclesiastiques-semaine-sainte-1830-1 1830 dans De liturgia

nouvelles-ecclesiastiques-semaine-sainte-1830-2 Charles X dans Memento

Nota bene – Précisions au sujet du Jeudi Saint des Rois de France :

   En raison de quelques questions qui m’ont été posées, je me dois d’apporter ici quelques précisions en complément parce que, de nos jours, beaucoup sont dans l’ignorance de ce que sous-entendent les textes que j’ai publiés :

   1) Le « Mandatum » (c’est-à-dire la cérémonie du lavement des pieds) était un rite traditionnel auquel se sont soumis pratiquement tous les Rois de France (sauf par exemple Louis XVIII qui ne possédait pas les conditions physiques pour l’accomplir mais sous son règne la cérémonie avait cependant bien lieu et c’était son frère, futur Charles X, qui lavait les pieds des pauvres au nom du Roi : on en trouve le compte-rendu dans d’autres numéros de l’ « Ami de la Religion et du Roi » que j’ai pu lire).
Pour une plus ample connaissance sur la pratique de nos Rois, voir l’article publié > ici.

   2) D’un point de vue liturgique, le « Mandatum » n’a été intégré dans la Messe du Jeudi Saint qu’avec la réforme des rites de la Semaine Sainte promulguée par Pie XII en 1955. Jusqu’alors il constituait un rite liturgique à part, accompli en dehors de la Messe, par les évêques, par les curés de paroisses, par les supérieurs de communautés religieuses… etc., dans la journée du Jeudi Saint.

   3) Dans l’article sus-cité, nous voyons Sa Majesté le Roi Charles X, le Dauphin (futur Louis XIX) et les deux princesses (c’est-à-dire Madame la Dauphine – Marie-Thérèse, fille de Louis XVI – , et Madame la Duchesse de Berry) aller « faire leurs Pâques » à Saint-Germain l’Auxerrois : ceci appelle deux explications. Tout d’abord, il est bon de rappeler que la famille royale assistait quotidiennement à la Sainte Messe dans la chapelle du château des Tuileries ; mais, d’autre part, selon les règles canoniques alors en vigueur, chacun était tenu d’accomplir le précepte de la Communion Pascale dans sa paroisse.
Le palais des Tuileries se trouvant sur le territoire de la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois, c’est la raison pour laquelle la famille royale devait se rendre dans cette église pour satisfaire au devoir pascal, et ne pas se contenter d’assister aux offices de la Semaine Sainte dans la chapelle du château. En même temps le Souverain et ses proches donnaient par là un bel exemple d’observation des commandements de l’Eglise.

   4) L’article que j’ai publié mentionne aussi qu’après la Sainte Messe au cours de laquelle elle a communié, la famille royale a assisté à une seconde Messe, dite Messe d’action de grâces.
Il faut bien comprendre que la communion fréquente n’est qu’une pratique extrêmement récente : jusqu’aux permissions données par Saint Pie X, les fidèles et les religieux eux-mêmes, ne pouvaient pas communier tous les jours, même s’ils assistaient quotidiennement à la Sainte Messe. Les jours où la Sainte Communion était permise, on avait coutume d’assister – aussitôt après la Messe au cours de laquelle on avait communié – à une autre Messe, la Messe d’action de grâces,  qui – comme son nom l’indique – était offerte à Dieu en remerciement du bienfait incommensurable du sacrement que l’on venait de recevoir. Cette manière de faire peut paraître curieuse à beaucoup de nos contemporains, mais du moins avait-elle le grand mérite de ne pas banaliser la Sainte Communion – comme c’est trop souvent le cas de nos jours – et d’en mettre en valeur toute l’extraordinaire grandeur.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

saint-louis-lavant-les-pieds-des-pauvres Jeudi Saint dans Vexilla Regis

Saint Louis lavant les pieds des pauvres (manuscrit du XVe siècle)

2013-33. « Alors que le monde fuit la souffrance, nous pouvons l’étreindre. »

Mercredi Saint au soir.

A la veille d’entrer dans le Triduum Sacré, je livre à votre méditation quelques lignes de l’abbé Bryan Houghton (voir sa biographie > ici).
Ce texte a été écrit (en anglais) en 1969 : à cette époque, l’abbé Houghton était encore pour quelques mois curé de Bury St Edmunds (sa démission sera à la fin du mois de novembre de cette année-là, lors de l’entrée en vigueur du nouvel Ordo Missae), et un journal de Norwich – l’Eastern Daily Press – lui demandait un article mensuel intitulé « Point de vue catholique romain ».
Ces réflexions sur la souffrance et la Croix semblent toutes simples, mais contiennent une grande profondeur et une très juste hauteur de vue, dans le style qui était propre à l’abbé Houghton.

Vivez un saint et fervent Triduum !

P. de Champaigne - Crucifixion

Le Dieu Crucifié

Le seul vrai problème que pose la création telle qu’elle est, c’est celui de la souffrance.
Je me souviens d’un jour où j’ai baptisé une petite fille qui respira deux heures et mourut : elle était le premier-né d’une mère qui avait déjà eu quatre fausses couches. Que d’espoirs disparaissaient avec elle!
Quelques heures plus tard, j’administrais l’extrême-onction à un homme de moins de cinquante ans, qui laissait une famille nombreuse avec deux jeunes enfants. Il avait passé en agonie les trois derniers mois de sa vie.
Le seul cas où l’euthanasie soulagerait vraiment la souffrance serait celui où l’on anéantirait l’espèce humaine, car la souffrance est le lot commun de l’humanité. Toute religion, toute philosophie qui ne prend pas la souffrance en compte est évidemment inadéquate.
Si les hommes doivent tous souffrir à des degrés divers, il ne fait aucun doute que leur noblesse de caractère dépend presque exclusivement de la noblesse avec laquelle ils portent leurs souffrances. On a raison de mépriser ceux qui se plaignent des plus petites insatisfactions. On a raison de vénérer les martyrs.
Les causes de la souffrance sont claires. Il y a l’insatisfaction, mais qui est parfaitement satisfait? Et il y a l’imperfection, mais qui ou quoi peut être dit parfait? Dieu seul ne souffre pas, car Lui seul est toute perfection et toute puissance.
De là, ce caractère vraiment absurde de toutes les religions autres que le christianisme : les créatures y sont plus nobles que leur Créateur. Dans toutes ces religions, Dieu se tourne éternellement les pouces dans une béatitude inaccessible, tandis que les pauvres humains doivent souffrir noblement. Leur Dieu sarcastique s’y moque de larves héroïques. Une telle absurdité est impossible. De telles religions ne peuvent être que fausses.
La chose que tout le monde sait du christianisme, c’est qu’on y adore un Dieu crucifié. Rien de moins! Et c’est son vrai titre à être la vraie religion. Non seulement Dieu n’attend pas de nous que nous subissions ce qu’Il n’a pas l’intention de subir, mais Il n’a permis la souffrance que dans la perspective, prévue de toute éternité, de Sa propre souffrance. Il ne pouvait pas souffrir comme Dieu. C’est pourquoi Il s’est fait homme.
Lorsque nous tournerons nos regards vers la Croix pendant la Semaine Sainte, souvenons-nous qu’elle est la justification de notre religion. La souffrance, pierre d’achoppement de ce monde, ne peut être évacuée de nos vies. Elle peut être éclairée – seulement éclairée – par un Dieu souffrant. Nous pouvons prier aussi pour demander la grâce de porter noblement nos propres souffrances. Nous pouvons même prier, mais cela, c’est la sainteté, pour demander de souffrir. Alors que le monde fuit la souffrance, nous pouvons l’étreindre. Embrassez-vous quelquefois un Crucifix? Non? Eh bien, faites-le!
Les chrétiens de toutes confessions ont en commun la foi au Dieu crucifié. Hélas, bien des choses les divisent! Mais au centre de la Croix, nous nous rencontrons tous.

Bryan Houghton, in « Prêtre rejeté » 
(édition revue et augmentée 2005 – pp. 275-276)
Editions Dominique Martin Morin – Poitiers (France)

2013-33.

2013-31. Le Sang du Christ accorde, pour les siècles des siècles, le pardon à ceux qui se repentent.

Sermon de notre glorieux Père Saint Augustin
sur
la Passion du Sauveur et les deux larrons

* * *

2013-31. Le Sang du Christ accorde, pour les siècles des siècles, le pardon à ceux qui se repentent. dans Chronique de Lully titien-le-christ-et-le-bon-larron

Titien : le Christ et le bon larron

§ 1. Jésus, qui ne S’est pas défendu Lui-même, S’est suscité un avocat en la personne du larron repentant. Que s’est-il donc passé dans le cœur de ce brigand pour qu’il se convertisse sur la croix ?

   Le Seigneur Jésus était attaché à la croix, les Juifs blasphémaient, les princes ricanaient, et bien que le sang des victimes tombées sous ses coups ne fût pas encore desséché, le larron lui rendait hommage ; d’autres secouaient la tête en disant : « Si tu es le Fils de Dieu, sauve-toi toi-même ! » (Matth. XXVII, 10).
Jésus ne répondait pas, et, tout en gardant le silence, Il punissait les méchants. Pour la honte des Juifs, le Sauveur ouvre la bouche à un homme qui doit plaider Sa cause ; cet homme n’est autre qu’un larron, crucifié comme Lui ; car deux larrons avaient été crucifiés avec Lui, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche. Au milieu d’eux se trouvait le Sauveur. C’était comme une balance parfaitement équilibrée, dont un plateau élevait le larron fidèle, dont l’autre abaissait le larron incrédule qui l’insultait à Sa gauche. Celui de droite s’humilie profondément : il se reconnaît coupable au tribunal de sa conscience, il devient, sur la croix, son propre juge, et sa confession fait de lui un docteur. Voici sa première parole, elle s’adresse à l’autre brigand : « Ni toi, non plus, tu ne crains pas ? » (
Luc, XXI,  I, 3).
Hé quoi, larron! tout à l’heure tu volais, et maintenant tu reconnais Dieu ; tout à l’heure tu étais un assassin, et maintenant tu crois au Christ ?
Dis-nous donc, oui, dis-nous ce que tu as fait de mal ; dis-nous ce que tu as vu faire de bien au Sauveur ?
Nous, nous avons tué des vivants, et, Lui, Il a rendu la vie aux morts ; nous, nous avons dérobé le bien d’autrui, et, Lui, Il a donné tous Ses trésors à l’univers ; et Il S’est fait pauvre pour me rendre riche.

Il discute avec l’autre larron : Jusqu’ici, dit-il, nous avons marché ensemble pour commettre le crime. Offre ta croix, on t’indiquera le chemin à suivre, si tu veux vivre avec moi. Après avoir été mon collègue dans la voie du crime, accompagne-moi jusqu’au séjour de la vie ; car cette croix, c’est l’arbre de vie. David a dit en l’un de ses psaumes : « Dieu connaît les sentiers du juste, et la voie de l’impie conduit à la mort » (Ps. I, 6).

titien-le-christ-et-le-bon-larron-detail-3 bon larron dans De liturgia

§ 2. La prière du larron manifeste qu’il a été illuminé par la foi. La réponse du Christ va bien au-delà de ce que le larron a demandé dans sa prière.

   Après sa confession, il se tourne vers Jésus : « Seigneur, Lui dit-il, souvenez-Vous de moi, lorsque Vous serez arrivé en Votre Royaume ! » (Ps. XXIII, 42).
Je ne savais comment dire au larron : Pour que le Christ se souvienne de toi, quel bien as-tu fait ? A quelles bonnes oeuvres as-tu employé ton temps ? Tu n’as fait que du mal aux autres, tu as versé le sang de ton prochain, et tu oses dire « Souvenez-vous de moi ! »
Larron, tu es devenu le compagnon de ton Maître, réponds donc : J’ai reconnu mon Maître, au milieu des ignominies de mon supplice ; aussi ai-je le droit d’attendre de Lui une récompense. Qu’Il soit cloué à une croix, peu m’importe ! je n’en crois pas moins que Sa demeure, que le trône de Sa justice est dans le Ciel.
« Seigneur, dit-il, souvenez-Vous de moi, lorsque Vous serez arrivé en Votre Royaume !»
Le Christ n’avait ouvert la bouche ni en présence de Pilate, ni devant les princes des prêtres : de Ses lèvres si pures n’était tombé aucun mot de réponse à l’adresse de Ses ennemis, parce que leurs questions n’étaient pas dictées par la droiture.
Et voilà qu’Il parle au larron sans Se faire attendre, parce que celui-ci Le prie avec simplicité : « En vérité, en vérité, Je te le dis : aujourd’hui même tu seras avec Moi dans le paradis » (
Luc, XXIII, 13).
Hé quoi, larron ? tu as demandé une faveur pour l’avenir, et tu l’as obtenue pour le jour même ! Tu dis : « Lorsque Vous arriverez en Votre Royaume », et, pas plus tard qu’aujourd’hui, Il te donne une place au paradis !

titien-le-christ-et-le-bon-larron-detail-1 conversion dans Lectures & relectures

§ 3. De quelle manière le larron a reçu la grâce du saint baptême.

   Mais comment expliquer ceci ? Le Christ promet la vie au larron, et le larron n’a pas encore reçu la grâce ? Le Seigneur dit en son saint Evangile : « Quiconque ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit-Saint ne peut entrer dans le Royaume des cieux » (Jean, III, 5). Et le temps ne permet pas de baptiser le larron.
Dans sa miséricorde, le Rédempteur imagine à cela un remède.
Un soldat s’approche ; d’un coup de lance, il ouvre le côté du Christ, et de cette plaie « s’échappent du sang et de l’eau » (
Jean XIX, 31) qui rejaillissent sur les membres du larron.
L’apôtre Paul a dit ceci : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de l’aspersion de ce Sang qui parle plus haut que celui d’Abel » (
Hébr. XII, 22-24). Pourquoi le Sang du Christ parle-t-il plus haut que celui d’Abel ? Parce que le sang d’Abel accuse un parricide, tandis que celui du Christ innocente l’homicide et accorde, pour les siècles des siècles, le pardon à ceux qui se repentent. Ainsi soit-il !

titien-le-christ-et-le-bon-larron-detail pardon dans Nos amis les Saints

2013-29. O Crux ave, Spes unica, hoc Passionis tempore!

Nous Vous saluons, ô Croix, notre unique espérance,
en ce temps de la Passion!

Samedi 16 mars 2013,
après les premières vêpres du premier dimanche de la Passion.

2013-29. O Crux ave, Spes unica, hoc Passionis tempore! dans Chronique de Lully croix-voilee-temps-de-la-passion

«Voici revenir les saintes solennités du Christ Sauveur,
et ses pieux ministres célèbrent les jeûnes que leur voeu leur impose.»
Ausone (Idylles – 1, Vers sur la Pâque)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Nous avons voilé croix et statues, nous avons entonné l’hymne « Vexilla Regis prodeunt » : nous voici entrés dans le Saint Temps de la Passion par lequel nous allons avancer jusqu’au Triduum Sacré.

« Fulget Crucis mysterium! le mystère de la Croix resplendit ».
C’est  d’une Croix particulière que je veux vous entretenir ce soir, à travers une très belle histoire (il y en a tout de même quelques unes dans ce triste monde), une histoire véridique qui concerne notre Mesnil-Marie.

Vers le 15 février, en surveillant comme il le fait régulièrement, un site de vente sur Internet, Frère Maximilien-Marie a repéré des éléments d’un ornement liturgique noir (pour les Messes de Requiem) qui pourraient heureusement s’assortir à une très belle chasuble noire qui nous a été donnée mais dont l’étole, le manipule, le voile de calice et la bourse sont manquants.
Il a donc pris contact avec le vendeur qui, après avoir eu un échange sympathique avec Frère Maximilien-Marie et apprenant que ce serait rendu au culte, en a témoigné de la joie et a voulu se montrer accommodant…
Je dois vous dire au passage que notre Frère, en fonction des dons qui nous sont faits, lorsque c’est possible, met de l’argent de côté pour le rachat et l’entretien d’objets ou ornements destinés au culte (cela est inscrit dans les statuts de l’association Refuge Notre-Dame de Compassion).

Frère Maximilien-Marie lui a donc adressé le règlement convenu, mais, avant même que nous n’eussions reçu le paquet contenant ces pièces d’ornement, il a été à nouveau contacté par ce brocanteur qui lui proposait un Crucifix en bois polychrome, sur pied, mesurant soixante-dix centimètres de hauteur, en lui expliquant qu’il provenait de l’oratoire d’une gentilhommière provençale du XVIIIème siècle qui avait été récemment vendue : les nouveaux propriétaires ne voulaient pas le garder (!!!) et, selon toute vraisemblance, ce Crucifix se trouvait dans cet oratoire depuis l’origine.
Le brocanteur proposait donc à Frère Maximilien-Marie de le lui revendre pour deux-cent cinquante euros : cela représente certes une somme assez importante, mais pour un Crucifix de cette qualité et de cette époque, il s’agissait vraiment d’une proposition de faveur!

Frère Maximilien-Marie s’est fait envoyer des photos par courrier électronique, puis il a répondu au brocanteur que ce Crucifix nous intéressait vraiment, et que nous aimerions bien l’acquérir, mais que nous n’avions pas à disposition la somme nécessaire à cet achat ; puis il a ajouté : «Mais je vais voir si la Providence veut que nous puissions vous l’acheter. Voici donc ce que je vais faire : je vais lancer un appel sur un « célèbre réseau social » en expliquant que si les amis du Refuge Notre-Dame de Compassion veulent nous aider à l’acquérir, il « suffit » que vingt-cinq personnes nous donnent chacune dix euros ou bien cinquante personnes chacune cinq euros… Si j’ai les dons ou promesses de don à la fin de la journée, je vous le prendrais».

Ainsi fut-il fait…. Et avant même la fin de l’après-midi, la somme était obtenue!!!

Quelques jours plus tard, nous reçûmes donc au Mesnil-Marie ce beau Crucifix ancien que Frère Maximilien-Marie a délicatement nettoyé (avec des cotons-tiges, profitant des belles après-midi ensoleillées que nous avions alors il travaillait dehors à la lumière naturelle), puis placé dans notre oratoire.
Le voici après nettoyage :

lully-avec-le-crucifix achat dans De liturgia

Frère Maximilien-Marie et moi-même, nous sommes très reconnaissants à tous nos amis et bienfaiteurs pour leur générosité, ainsi que pour leur célérité à répondre à cet appel : nous avons déjà eu l’occasion de leur dire merci, sur le réseau social en question, mais je tiens aussi à le dire ici encore une fois.

Toutefois, il est encore une chose que je dois ajouter : une chose qui ajoute à la beauté de cette histoire, et qui constitue un autre motif de reconnaissance envers tous ceux qui nous ont fait parvenir leur obole pour que ce Crucifix soit à nouveau honoré.
A travers leur geste de générosité, en effet, ils ont aussi accompli, sans s’en douter, un acte que je n’hésite pas à qualifier d’apostolique.
En effet, lorsque Frère Maximilien-Marie a écrit ce jour-là au brocanteur qu’il allait pouvoir disposer de la somme, il a reçu très rapidement après cette réponse :
«(…) Je suis ravi qu’il vous revienne et profondément ému de voir que vous avez autour de vous des gens sensibles et généreux. Cela réconforte des gens comme moi, qui ne croyons plus en l’humanité. J’ai quitté la région parisienne et ses multiples amusements en quête de réponses à beaucoup de questions… encore sans réponses.
Et voici qu’au hasard d’une vente sur Internet je « rencontre » un moine dont le rayonnement paisible de confiance et la foi me bouleversent au-delà de ce que je peux exprimer et de ce que je peux m’expliquer… Puissiez-vous convertir le plus d’âmes possibles. Je vous envie…»

Voilà, je tenais à partager ceci avec vous ; et je vous demande de vous unir à nous par la prière pour que la grâce se fraye un chemin dans cette âme, afin qu’en lui apportant la réponse à toutes ses questions elle lui communique la Lumière et la Paix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Cette Lumière et cette Paix qui découlent de la surabondante Rédemption accomplie par notre divin Sauveur sur la Croix.

saint-crucifix-detail bienfaiteurs

A travers cette acquisition, ne peut-on aussi voir une espèce de parabole symbolique? Ce Crucifix ancien, rendu à la dévotion pour laquelle il avait été sculpté ne nous parle-t-il pas d’espérance? Ceci ne nous conforte-t-il pas dans ce que notre cher Gustave Thibon avait si magnifiquement exprimé dans l’un des aphorismes de « L’Echelle de Jacob » : « Ce qui est éternel n’a pas besoin d’être rajeuni : il suffit de le ramener à son intégrité primitive. Le véritable aggiornamento consiste à souffler sur la poussière d’hier et non à la remplacer par la poussière d’aujourd’hui que balayera le vent de demain » ?

Bon, fervent et saint temps de la Passion à tous! 

Lully.

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Pour aider et soutenir le Refuge Notre-Dame de Compassion > www

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia |on 16 mars, 2013 |6 Commentaires »

2013-28. Quelles seront les dispositions du prochain Pape à l’égard de la Sainte Messe latine traditionnelle?

Mercredi 13 mars 2013.

2013-28. Quelles seront les dispositions du prochain Pape à l'égard de la Sainte Messe latine traditionnelle? dans Commentaires d'actualité & humeurs cheminee-chapelle-sixtine

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Tandis que les regards de toute la Chrétienté – et les objectifs des journalistes – sont rivés sur ce bout de tuyau de poêle qui dépasse de la toiture de la Chapelle Sixtine, dans l’attente de cette fumée blanche qui annoncera à la Ville et au monde l’avènement d’un nouveau Pontife Romain, beaucoup de questions taraudent les coeurs des fidèles, beaucoup d’interrogations concernant l’avenir de l’Eglise fusent dans tous les sens…

L’un de nos jeunes amis me faisait remarquer ce matin, non sans raison, que le prochain Pape serait peut-être (mais nous sommes bien dans un pur « peut-être ») un prêtre qui n’a jamais célébré la Sainte Messe Latine traditionnelle, et la remarque de cet ami était sous-tendue d’inquiétude…

Voici le développement de la réponse que lui a adressée Frère Maximilien-Marie :

« Au point où nous en sommes, nous ne pouvons que nous jeter dans une prière instante au Saint-Esprit et dans l’abandon à la Divine Providence…

La célébration – ou pas – selon le rite antiquior n’est pas absolument déterminante à mes yeux.
Je m’explique :

- Nous avons eu plusieurs milliers d’évêques qui ont célébré pendant des années la Sainte Messe traditionnelle : ils avaient été ordonnés prêtres puis consacrés évêques dans le rite traditionnel, et cela ne les a pas empêchés de déclencher des catastrophes à partir de l’année 1962 et pendant plusieurs décennies…

- Nous avons eu un Pape, qui n’a jamais célébré QUE la Messe traditionnelle, un Pape dont le nom reste attaché au missel dans lequel sont célébrées aujourd’hui toutes les Messes traditionnelles, et dont le nom – malgré une béatification qui me paraît pour le moins hasardeuse – reste aussi lié à nombre de choses au moins surprenantes sinon franchement scandaleuses…
Un Pape qui,  malgré les apparences « conservatrices » de son pontificat et des documents tels que la Constitution Apostolique Veterum Sapientia (cf. > www), a déclenché – volontairement ou par pure inconscience? – un véritable séisme dans l’Eglise…

- Après quoi nous eûmes deux Papes, l’un italien et l’autre polonais, qui avaient bien connu la Messe traditionnelle, avaient été éduqués en elle et par elle, ordonnés pour elle, et qui n’ont manifesté pour elle aucun amour ; qui n’ont témoigné d’aucune vraie sollicitude pour les prêtres et les fidèles qui lui restaient attachés, bien au contraire…

- Nous avons eu ensuite un Pontife qui passait pour un théologien progressiste au temps où, jeune prêtre, il assista aux travaux du concile, mais qui a sincèrement aimé le rite antiquior lorsqu’il l’a redécouvert, et qui a fait davantage pour que justice soit rendue à cet ancien rite, que d’autres qui passaient pour plus conservateurs que lui …

- Et puis nous avons aujourd’hui des tas de personnes qui, comme beaucoup de nos jeunes amis – mais pas comme moi qui suis un dinosaure! – , n’ont jamais connu la Messe traditionnelle dans le temps où elle était LA MESSE de toute l’Eglise, célébrée dans toutes les paroisses de rite latin sur toute la surface du globe, et qui la découvrent, en deviennent « accros », ne peuvent plus vivre leur vie chrétienne et sacramentelle que par elle… etc., alors qu’ils n’avaient pas été éduqués en elle et par elle, alors qu’ils avaient subi en guise de « formation » les désastreuses « catéchèses » et misérables « célébrations » des dernières décennies du XXe siècle.

- Nous devons aussi penser que, selon toute vraisemblance, le prochain Pape n’aura pas participé au concile V2 (V2 = comme les engins destructeurs que le troisième Reich envoyait sur les îles britanniques), et qu’il aura peut-être une approche différente de tous les pontifes que nous avons eus depuis 1963.
Ce recul peut donc déterminer une nouvelle manière d’appréhender « le concile » qui pourrait être salutaire (… ou pas).

- Ainsi devons-nous également espérer que, même si jusqu’à présent il n’a pas manifesté d’intérêt particulier pour la liturgie traditionnelle, le futur Souverain Pontife s’ouvre à tout ce qu’elle représente au service de la Foi et de la vitalité catholique, et oeuvre en sa faveur… et nous devons prier instamment pour cela.

- Nous sommes dans l’incertitude sur tous ces points et sur tant d’autres!!!
Ce qu’il nous faut obtenir, ce que nous devons obtenir par nos prières et nos sacrifices, par une ardente invocation du Saint Esprit, à laquelle nous devons associer nos JEUNES, c’est un Pape rempli de vraie foi, un Pape qui soit avant toute autre chose un homme de prière et d’enracinement en Dieu… en ayant la certitude que la toute puissante grâce de Dieu peut faire le reste!

- Pensez vous que Dieu avait abandonné Son Eglise quand la puissante famille des Tusculani faisait placer sur le trône de Saint Pierre un adolescent sans vocation et dépravé? Quand un Alexandre VI fut élu au Souverain Pontificat, probablement après avoir acheté le vote de ses pairs?
Sans doute eût-il été à bien des égards davantage souhaitable que fussent élus des hommes intègres dans leurs moeurs et remplis des lumières de la divine Sagesse… Mais le pontificat d’Alexandre VI – qui réjouit tant les détracteurs de l’Eglise Catholique et alimente toujours les fantasmes des esprits avides de scandales –  a-t-il été plus dommageable à la Sainte Eglise que celui du sinistre Paul VI, aux moeurs réputées intègres mais dont la conscience et l’action furent si souvent dévoyées par l’esprit de la démocratie chrétienne et empoisonnées par ses complexes vis à vis de tout acte d’autorité (sauf quand il s’agissait de s’opposer à Monseigneur Lefèbvre et à la célébration de l’ancienne Messe)?

Il n’y a qu’une seule chose à dire : PRIONS!
Et à la prière ajoutons JEUNES et SACRIFICES… »

Aussi vous renvoie-je encore une fois à la supplication pour le conclave adressée à Marie, Mère de l’Eglise, publiée ici il y a quelques jours > www.

Lully.

tiarepie9 conclave dans De liturgia

2013-26. Ite ad Ioseph!

Allez à Joseph!
(Genèse XLI, 55)

2013-26. Ite ad Ioseph! dans Bandes dessinées saintjoseph05copie

« Ite ad Joseph : Allez à Joseph! », disait Pharaon à ceux de ses sujets qui commençaient à sentir les attaques de la famine et de la misère (Gen. XLI, 55).
« Allez à Joseph! » Ces mêmes paroles de l’Ancien Testament, la tradition spirituelle de la Sainte Eglise les reprend pour désigner à notre attention celui qui est le Patriarche du Nouveau Testament : Saint Joseph, époux virginal de la Très Sainte Mère de Dieu et père adoptif du Verbe Incarné.

« Allez à Joseph! », vous que la faim des biens spirituels tenaille, car il tient en main les clefs d’abondantes réserves de nourriture pour vos âmes!
« Allez à Joseph! », vous qui éprouvez la sécheresse, et parfois même du dégoût, pour la prière, car il est un maître d’oraison et de contemplation, lui qui a vécu silencieux et recueilli dans l’intimité de Jésus et de Marie!
« Allez à Joseph! », vous qui ressentez dans votre corps la rébellion de la chair et l’aiguillon de la concupiscence, car celui qui fut le très chaste gardien de la virginité de Notre-Dame et le protecteur de l’Agneau sans tache, vous obtiendra des forces pour lutter contre les passions honteuses!
« Allez à Joseph! », vous qui êtes écartelés entre votre attrait pour Dieu et les sollicitations du monde, car il a le pouvoir d’affermir vos bonnes résolutions et de dissiper les illusions des biens qui passent!
« Allez à Joseph! », vous qui êtes aux prises avec les insistantes suggestions de l’orgueil, de l’égoïsme, de l’avoir, de la jalousie, de la vanité, du mensonge… etc., car il est la terreur des démons et il vous aidera à repousser la tentation!
« Allez à Joseph! », vous que le découragement assaille, vous faisant soupirer « à quoi bon? », car il fortifiera votre âme pour le combat, lui communiquant courage, persévérance et patience!
« Allez à Joseph! », vous que les soucis matériels rongent et plongent parfois dans l’angoisse, car il fut celui auquel le Dieu Très-Haut confia la mission de subvenir au logement et à la nourriture quotidienne de ceux qui Lui étaient les plus chers ici-bas!
« Allez à Joseph! », vous qui êtes accablés par la maladie ou qui peinez sous le poids des ans, il saura bien vous apporter quelque consolation ou soulagement, lui qui vécut ses dernières années, ses derniers instants, soutenu par Jésus et Marie!

En tous vos besoins, dans tous les orages : « Allez  à Joseph! Recourrez à Joseph! Et tout ce qu’il vous dira, faites-le! » (Gen. XLI, 55).
Vous trouverez toujours en lui un intercesseur puissant, un protecteur attentionné, un dispensateur généreux des grâces qui lui furent confiées : « Constituit eum dominum domus suae, et principem omnis possessionis suae : le Roi du Ciel l’a établit maître de sa maison et prince sur tous ses biens! » (Ps. CIV, 21).
Par dessus tout, « Allez à Joseph! » pour trouver en lui un modèle entraînant de l’amour fort, solide, tout à la fois tendre et spirituel, dans lequel s’accomplit la plénitude de la loi, dans lequel est portée à sa perfection la substance même du christianisme!

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur.

logoac01 Allez à Joseph dans De liturgia

allez-a-joseph-1 mois de mars dans Nos amis les Saints

allez-a-joseph-2 Saint Joseph

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Prières et dévotion à Saint Joseph dans les pages de ce blogue :
-  Prières pour le mois de mars > ici
- « Nous recourrons à vous dans notre tribulation, ô Bienheureux Joseph » > ici
- Neuvaine du 10 au 18 mars pour préparer la fête de Saint Joseph > ici
- Saint Joseph et le Carême (B.D.) > ici
- Salutations à Saint Joseph (de St Jean Eudes) > ici

2013-24. « Le Seigneur m’appelle à «monter sur la montagne», à me dédier encore plus à la prière et à la méditation. »

Deuxième dimanche de Carême 24 février 2013

Dernier angélus public de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI
(traduction par nos soins)

2013-24.

Chers Frères et Soeurs,

(Ovation et applaudissements) Merci à tous pour votre affection!

Aujourd’hui, deuxième dimanche de Carême, nous avons un Évangile particulièrement beau, celui de la Transfiguration du Seigneur. L’évangéliste Luc met spécialement en relief le fait que Jésus fut transfiguré alors qu’Il priait : Il a une expérience profonde de la relation avec le Père au cours d’une sorte de retraite spirituelle que Jésus vit sur ​​une haute montagne en compagnie de Pierre, Jacques et Jean, les trois disciples qui sont toujours présents dans les moments de la manifestation divine du Maître (Luc V, 10 ; VIII, 51 ; IX, 28). Le Seigneur qui, peu de temps auparavant, avait prédit Sa mort et Sa résurrection (IX, 22), offre à Ses disciples une anticipation de Sa gloire.  Et dans la Transfiguration aussi, comme au Baptême, résonne la voix du Père céleste : « Celui-ci est Mon Fils, l’Élu, écoutez-Le! » (IX, 35).  La présence ensuite de Moïse et d’Elie, qui représentent la Loi et les Prophètes de l’Antique Alliance, est ô combien significative : toute l’histoire de l’Alliance est orientée vers Lui, le Christ, qui accomplit un nouvel «exode» (IX, 31), non vers la Terre Promise comme au temps de Moïse, mais vers le Ciel. L’intervention de Pierre : « Maître, il est bon pour nous d’être ici » (IX, 33) représente la tentative impossible d’arrêter cette expérience mystique. Saint Augustin dit : «[Pierre] (…) sur la montagne (…) avait le Christ comme nourriture de l’âme. Pourquoi aurait-il dû descendre pour revenir aux fatigues et aux douleurs, alors que là-haut il était rempli de sentiments de saint amour envers Dieu et qui lui avaient inspiré en conséquence une sainte conduite? »(Sermon 78, 3 - PL 38, 491).

En méditant sur ​​cet extrait de l’Evangile, nous pouvons tirer un enseignement très important. Par dessus tout, le primat de la prière, sans laquelle tout l’engagement de l’apostolat et de la charité se réduit à de l’activisme. Pendant le Carême, nous apprenons à donner le juste temps à la prière, personnelle et communautaire, ce qui donne du souffle à notre vie spirituelle. En outre, la prière n’est pas un isolement du monde et de ses contradictions, comme l’eût voulu faire Pierre sur le Thabor, mais l’oraison ramène au chemin, à l’action. « L’existence chrétienne – je l’ai écrit dans mon message pour ce Carême (cf. > www) – consiste en une montée continue du mont de la rencontre avec Dieu, pour ensuite redescendre porter l’amour et la force qui en découlent, afin de servir nos frères et sœurs avec le même amour de Dieu » (n. 3).

Chers frères et sœurs, cette Parole de Dieu je la sens particulièrement adressées à moi, en ce moment de ma vie.
(Applaudissements et ovation) 
Je vous remercie!
Le Seigneur m’appelle à «monter sur la montagne», à me dédier encore plus à la prière et à la méditation. Mais cela ne signifie pas abandonner l’Eglise, en effet, si Dieu me demande cela c’est justement pour que je puisse continuer à la servir avec le même dévouement et le même amour avec lequel j’ai cherché à le faire jusqu’à présent, mais sur un mode plus adapté à mon âge et à mes forces. Invoquons l’intercession de la Vierge Marie, elle qui toujours nous aide tous à suivre le Seigneur Jésus dans la prière et dans la charité mise en oeuvre.

60pxemblemofthepapacysesvg Benoît XVI dans Lectures & relectures

Après la récitation de l’Angélus, le Saint Père a dit ces quelques mots en Français :
« Je vous salue affectueusement, chers amis de langue française! 
En ce dimanche, je vous invite à poursuivre avec courage et détermination votre chemin de carême qui est un temps spirituel de conversion et de retour au Seigneur. Je vous remercie de tout cœur pour votre prière et pour l’affection que vous me manifestez en ces jours! Que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles et vos communautésBon Carême à tous! »

la-transfiguration dernier angélus public dans Prier avec nous

2013-23. A falso concilii spiritu, libera nos, Domine!

Vendredi des Quatre-Temps de printemps 22 février 2013,
Fête de la Chaire de Saint-Pierre à Antioche.

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Basilique Saint-Pierre au Vatican : reliquaire de la Chaire de Saint Pierre
(Gian-Lorenzo Bernini – cliquer sur la photo pour la voir en grand)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

« L’institution de la solennité de ce jour a reçu de nos ancêtres le nom de Chaire, parce qu’il est de tradition que Pierre, prince des Apôtres, fut mis à pareil jour, en possession de son siège épiscopal. Les fidèles célèbrent donc à juste titre l’origine de ce siège, dont l’Apôtre fut investi pour leur salut par ces paroles du Seigneur : Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église »,  nous dit Saint Augustin dans l’homélie qui a été retenue pour le deuxième nocturne des matines de ce jour (4ème leçon de matines).
Dans les circonstances particulières actuelles de notre Eglise Catholique Romaine, nous prions avec encore plus de ferveur pour la Papauté, pour celui qui va en déposer la charge, et pour celui qui sera appelé à la reprendre…

Bien sûr – comme cela se produit à chaque fois – , l’élection d’un nouveau Pape alimente de véritables fantasmes : il y a par exemple ceux qui scrutent fébrilement de prétendues prophéties ; il y a aussi les « catastrophistes » qui vaticinent sur la fin des temps ; et il y a des progressistes dégénérés qui revendiquent, uniquement pour sa couleur de peau,  un « pape noir », ce qui  - en ont-ils conscience? – est une forme de pur racisme…

Pour ce qui me concerne, je me suis fait la réflexion suivante : selon toute vraisemblance, le prochain Souverain Pontife – contrairement à ses quatre prédécesseurs – sera un homme qui n’aura pas participé aux travaux du second concile du Vatican.
Par le fait même, il aura forcément un autre regard sur celui-ci, un autre recul par rapport à cet évènement : ceci pourrait être véritablement « libérateur », pourrait augurer d’une manière vraiment différente d’en recueillir l’héritage, pourrait permettre d’en liquider le prétendu héritage, pourrait entraîner un nécessaire affranchissement de ce soi-disant « esprit du concile » qui a empoisonné cinquante ans de la vie de l’Eglise : « A falso concilii spiritu, libera nos, Domine! » : du faux esprit du concile, délivrez-nous, Seigneur!

Le nom que choisira le nouveau Pape sera, d’une certaine manière, révélateur de la tendance que l’élu voudra imprimer à son pontificat, et nous en laissera présager quelque chose dès l’annonce du cardinal protodiacre à la loggia de la Basilique Vaticane…

A ce sujet, et dans une tonalité plus légère, je me suis penché sur la liste des Pontifes Romains (vous savez que je suis un chat prisant particulièrement l’histoire de l’Eglise) pour regarder – par pur jeu intellectuel – les noms et les numéros qui sont « disponibles », dans le cas où le nouveau Pape choisirait de reprendre le prénom de l’un de ses prédécesseurs.
Je ne fais point de pronostics, il s’agit d’une simple curiosité féline, et de toute façon rien n’exclut que le nouvel élu choisisse un nom n’ayant pas été porté par un précédent pontife.

Ainsi…

Le prénom qui a été le plus porté par les Papes a été celui de Jean (c’est d’ailleurs Jean II qui en 533 fut le premier à changer de nom : il se prénommait Mercurius et ne voulut point porter sur le trône de Saint-Pierre le nom d’un dieu païen). Si le nouveau Pape choisissait de reprendre ce prénom, il serait Jean XXIV.

Les noms qui furent ensuite les plus fréquemment utilisés furent, à égalité, Benoît et Grégoire : nous pourrions donc avoir Benoît XVII ou Grégoire XVII.
Vient ensuite le prénom Clément, auquel cas nous aurions Clément XV.
Puis, à nouveau à égalité, Léon et Innocent, qui pourraient nous amener alors Léon XIV ou Innocent XIV.
En septième position vient le prénom Pie, qui nous vaudrait Pie XIII.
A égalité au huitième rang sont Etienne et Boniface, qui feraient Etienne X ou Boniface X.
Au neuvième rang, Alexandre et Urbain : ce seraient Alexandre IX ou Urbain IX.
En suite de quoi pourraient venir Paul VII et Adrien VII.
Puis, en onzième place les prénoms Sixte, Martin, Célestin et Nicolas, qui feraient Nicolas VI, Célestin VI, Martin VI ou Sixte VI (Sixtus sextus ne serait pas très facile à porter!).
En douzième position nous avons Eugène, Honorius, Anastase et Serge, qui seraient tous accompagnés du chiffre V.
Qui porteraient le numéro IV, viennent ensuite les prénoms Jules, Calixte, Lucius, Victor et Sylvestre.
Après quoi nous pourrions avoir
 Jean-Paul III, Marcel III, Gélase III, Pascal III, Damase III, Agapet III, Marin III, Théodore III, Adéodat III ou Pélage III.
Enfin, pour les prénoms qui n’ont été portés qu’une seule fois sur le trône de Saint Pierre vient une liste – la plus longue – de prénoms qui nous donneraient
Landon II, Romain II, Formose II, Valentin II, Zacharie II, Constantin II, Sisinnius II, Conon II, Agathon II, Vitalien II, Séverin II, Sabinien II, Vigile II, Silvère II, Hormisdas II, Symmaque II, Simplice II, Hilaire II, Zozime II, Sirice II, Libère II, Marc II, Miltiade II, Eusèbe II, Marcellin II, Caius II, Eutychien II, Denys II, Corneille II, Fabien II, Antère II, Pontien II, Zéphyrin II, Anicet II, Télesphore II, Hygin II, Evariste II, Anaclet II, Lin II…

Quant au prénom  Pierre, on sait que jusqu’à présent aucun des pontifes qui se sont succédés n’a voulu le reprendre, puisqu’il leur semblait qu’il eût été inconvenant que d’autre que l’Apôtre et premier de tous les Papes portât ce nom donné par Jésus Lui-même au chef du Collège Apostolique.

patteschats Chaire de saint Pierre dans De liturgiaLully.

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