Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2025-98. Le résumé de la vie de Saint Jean Gualbert dans les leçons historiques du deuxième nocturne des matines de sa fête au bréviaire traditionnel.

12 juillet,
Fête de Saint Jean Gualbert, abbé et confesseur ;
Mémoire des Saints Nabor et Félix, martyrs ;
Mémoire de Saint Michel Maleïnos, abbé et confesseur ;
Anniversaire de la sauvage exécution du comte François de Saillans (cf. iciiciici et ici).

Neri di bicci - gloire de Saint Jean Gualbert 1455 - église de la Sainte Trinité - Florence

Neri di Bicci (1418-1492) : la gloire de Saint Jean Gualbert et des saints vallombrosains
[fresque dans l'église de la Sainte Trinité, à Florence - 1455].

Quatrième leçon : 

   Jean Gualbert, né à Florence de parents nobles, obéissait à son père en suivant la carrière militaire, lorsque Hugues, son unique frère, fut tué par un de ses parents.
Le Vendredi Saint, Jean, tout armé et escorté de soldats, rencontra le meurtrier, seul et sans armes, dans un lieu où ni l’un ni l’autre ne pouvaient s’éviter ; il lui fit grâce de la vie par respect pour la sainte croix, que l’homicide suppliant représentait en étendant les bras au moment où il allait subir la mort.
Après avoir traité son ennemi en frère, Jean entra pour prier dans l’église voisine de San-Miniato, et pendant qu’il adorait l’image du Christ en croix, il la vit incliner la tête vers lui. Troublé par ce fait surnaturel, il quitta malgré son père, la carrière des armes, coupa sa chevelure de ses propres mains et revêtit l’habit monastique. Il se distingua bientôt en piété et en vertus religieuses, au point de servir à beaucoup d’autres d’exemple et de règle de perfection ; aussi l’abbé du monastère étant mort, fut-il choisi à l’unanimité comme supérieur. Mais aimant mieux obéir que commander, et réservé par la volonté divine pour de plus grandes choses, le serviteur de Dieu alla trouver Romuald, qui vivait au désert de Camaldoli, et apprit de lui une prédiction venue du ciel relative à son institut : c’est alors qu’il fonda son ordre, sous la règle de Saint Benoît, dans la vallée de Vallombreuse.

Jean Gualbert prend l'habit monastique malgré la volonté de son père.

Jean Gualbert prend l’habit monastique malgré la volonté de son père
[école de Marco Palmezzano, 1er quart du XVIe siècle - musée du Louvre].

Cinquième leçon : 

   Dans la suite, sa renommée de sainteté lui amena beaucoup de disciples.
Il s’appliqua soigneusement et de concert avec ceux qui s’étaient associés à lui, à extirper les faux principes de l’hérésie et de la simonie ainsi qu’à propager la foi apostolique ; c’est pourquoi lui et les siens rencontrèrent des difficultés sans nombre. Pour le perdre, lui et ses disciples, ses adversaires envahirent soudain pendant la nuit le monastère de Saint-Salvien, incendièrent l’église, démolirent les bâtiments et blessèrent mortellement tous les moines, mais l’homme de Dieu rendit ceux-ci à la santé sur-le-champ, par un seul signe de croix.
Il arriva aussi qu’un de ses religieux, du nom de Pierre, passa miraculeusement sans en éprouver aucune atteinte, au milieu d’un feu très étendu et très ardent ; Jean obtint ainsi pour lui-même et pour ses frères la tranquillité tant souhaitée.
Il parvint en conséquence à bannir de l’Etrurie le fléau de la simonie et à ramener la foi à sa première intégrité dans toute l’Italie.

En présence de saint Jean Gualbert le bienheureux Petrus Igneus subit l'ordalie du feu contre l'archevêque de Florence

En présence de Saint Jean Gualbert , le bienheureux Petrus Igneus
triomphe de l’ordalie du feu contre l’archevêque de Florence
[école de Marco Palmezzano, 1er quart du XVIe siècle - musée du Louvre].

Sixième leçon : 

   Il jeta les premiers fondements de nombreux monastères, et affermit par de saintes lois ces mêmes fondations et d’autres, dont il avait restauré les édifices et la régulière observance.
Pour nourrir les pauvres, il vendit le mobilier sacré ; pour châtier les méchants, il trouva les éléments dociles ; pour réprimer les démons, la croix lui servit de glaive. Accablé par les abstinences, les veilles, les jeûnes, les prières, les mortifications de la chair et la vieillesse, Jean répétait souvent au cours de sa maladie ces paroles de David : « Mon âme a eu soif du Dieu fort et vivant : quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? »
Sur le point de mourir, il convoqua ses disciples, les exhorta à l’union fraternelle, et fit écrire sur un billet, avec lequel il voulut qu’on l’ensevelît, les paroles suivantes : « Moi, Jean, je crois et je professe la foi que les saints Apôtres ont prêchée et que les saints Pères ont confirmée en quatre conciles ». Enfin, après avoir été honoré pendant trois jours de la présence des Anges, il s’en alla vers le Seigneur, âgé de soixante-dix-huit ans, l’an du salut mil soixante-treize, le quatre des ides de juillet. C’était à Passignano, où il est honoré avec la plus grande vénération.
De nombreux miracles l’ayant illustré, Célestin III l’a mis au nombre des Saints.

Mort de Saint Jean Gualbert

Mort de Saint Jean Gualbert
[école de Marco Palmezzano, 1er quart du XVIe siècle - musée du Louvre].

2025-95. Saint Ostian, prêtre et ermite, patron principal de la Cité de Viviers.

5 juillet,
Dans le diocèse de Viviers (mais pas à Viviers même), la fête de Saint Ostian, ermite et confesseur ;
Mémoire de Saint Antoine-Marie Zaccaria, confesseur ;
Mémoire du 7ème jour dans l’octave des Saints Pierre et Paul ;
A Saint-Martial, mémoire du 6e jour dans l’octave de Saint Martial.

Saint Ostian de Viviers - blogue

       Saint Ostian, selon la graphie et la prononciation la plus usitée, est aussi parfois appelé Saint Ostien, voire Saint Hostien (c’est ainsi qu’en Velay, à environ quatre lieues à l’est du Puy, existe un village appelé Saint-Hostien).
En latin, on trouve, selon les époques, la graphie Ostianus ou Hostianus.

   Il vécut dans le dernier quart du Vème siècle et le premier quart du VIème siècle, sans qu’il nous soit possible d’apporter des dates plus précises ; il est donc contemporain de la conversion et du baptême de Clovis, l’événement fondateur de notre Royaume de France (496).

   Saint Ostian figure dans le Martyrologe romain de Baronius à la date du 30 juin, et c’est aussi la date à laquelle il est mentionné dans le Martyrologe d’Usuard au IXème siècle, et dans le Martyrologe de Viviers manuscrit du XIVème siècle : date anniversaire de sa mort ? ou bien celle de sa sépulture ? ou encore celle de la réouverture de son tombeau et du prélèvement de quelques reliques au IXème siècle ?
Toutefois, dans le calendrier liturgique traditionnel du diocèse de Viviers (le seul auquel nous nous référons), il n’est fêté à cette date que dans la seule ville de Viviers dont il est le saint patron principal – « Prœcipuus civitatis patronus » -, avant Saint Vincent (titulaire de la cathédrale et saint patron du diocèse), et avant Saint Laurent (titulaire de l’église paroissiale de Viviers).
Dans le reste du diocèse, en effet, en raison de la commémoraison de Saint Paul célébrée le 30 juin et, pour ce qui nous concerne, de la fête de Saint Martial, titulaire de notre église paroissiale et saint patron de la paroisse, ce même jour, sa fête est assignée au 5 juillet.

   Les leçons propres du Bréviaire du Puy enseignent que, « selon une vieille tradition »Saint Ostian, prêtre, « a prêché la Parole de Dieu dans le diocèse du Puy et dans le lieu désigné actuellement sous son nom, il y a rempli les fonctions sacrées avec un grand profit pour les habitants : vetus fert traditio ipsum in diœcesi Aniciensi verbum Dei prœdicasse atque eo in loco qui nunc ejus nomine insignitur, ingenti incolarum fructu, sacras functiones obiisse ».
On ne sait pas exactement s’il fut une sorte de curé de cette portion du Velay, ou bien s’il fut une espèce de missionnaire qui a déployé son zèle apostolique dans les deux provinces du Velay et du Vivarais, ainsi que le fera mille ans plus tard Saint Jean-François Régis (cf. > ici).

Chapelle Saint-Ostian à Viviers

Dans la campagne de Viviers, la chapelle Saint-Ostian (XIIème siècle – côté nord)
élevée au lieu où Saint Ostian vécut la vie érémitique et fut enseveli – état actuel

   En 1883, les Bollandistes ont publié les textes de deux anciens manuscrits découverts dans la bibliothèque royale de Bruxelles : l’un est une biographie de Saint Ostian qui remonte au Xème siècle, et l’autre le récit – établi par un témoin des faits – de la translation des reliques de Saint Andéol et de Saint Ostian sous le pontificat de l’évêque Bernoin de Viviers (851-874).
Ces récits n’évoquent pas l’activité missionnaire de Saint Ostian, mais ne s’attachent qu’à la seconde partie de sa vie : celle où il se retira dans un ermitage dans la campagne de Viviers.

   D’après ces vénérables documents, Saint Ostian était issu d’une noble famille burgonde, et proche parent du roi Saint Sigismond (vers 474 – 524). Lorsque le fils de ce dernier, Saint Venance (ou Venant – voir sa biographie > ici), fut appelé à l’évêché de Viviers, en l’an 517, répondant à une aspiration à une vie plus parfaite, dans la solitude, la contemplation et l’austérité, il lui demanda de s’établir dans la campagne de la cité épiscopale.
C’est ainsi qu’à environ trois milles au nord-ouest de Viviers (le mille romain équivaut à environ 1.478 mètres), dans un vallon bien exposé où coule une source, Saint Venance fit édifier une cellule et une petite chapelle pour son parent.

   La tradition vivaroise rapporte que Saint Ostian vécut là pendant une quinzaine d’années : « Le serviteur de Dieu y passa ses jours dans les veilles, les jeûnes et la prière, uniquement occupé de Dieu et le jour et la nuit, offrant le Saint Sacrifice de la Messe, se contentant pour sa nourriture d’un peu de pain et de quelques légumes assaisonnés au sel, ne mangeant de la viande que quand la maladie lui en faisait un devoir, n’usant jamais de vin… [note : sauf bien sûr ce qui était nécessaire pour la célération de la Messe], (…) couvert d’un rude cilice, couchant sur la terre nue… » (cité par l’Abbé Mollier dans la « Vie des Saints de l’Ardèche », tome 1, p. 64).

chapelle Saint-Ostian à Viviers - vue du chevet

Viviers : chapelle Saint-Ostian (XIIème siècle) vue du chevet.

   Dieu mit en évidence la sainteté de Son ermite en lui accordant le don des miracles pendant sa vie (on raconte par exemple que ses prières rendirent la vue à un aveugle, mirent fin à une épouvantable sécheresse, et qu’un prêtre qui assista à sa Messe fut émerveillé de voir qu’il était assisté par un ange à l’autel), ainsi qu’après sa mort, car son tombeau attira rapidement les pèlerins.

   On ne connaît pas exactement l’année de la mort de Saint Ostian : une seule certitude, elle eut lieu avant celle de Saint Venance (+ 5 août 544), puisque c’est lui qui procéda à la sépulture de son saint parent et ami, qui, d’après les textes, était arrivé à un âge avancé (sans toutefois que l’on nous dise quel était cet âge).

   Il fut inhumé au lieu où il avait vécu, à l’intérieur de la chapelle primitive, originellement placée sous le vocable de Saint Martin de Tours.
Elle fut reconstruite, plus grande, au IXème siècle par l’évêque Bernoin, que nous avons déjà cité, puis enfin l’édifice actuel fut bâti au XIIème siècle. A plusieurs endroits de ses murs on trouve, en réemploi, des fragments des édifices antérieurs.

   En 1868, des fouilles furent pratiquées dans la chapelle et permirent, derrière l’autel, la redécouverte du sarcophage de Saint Ostian, qui n’avait probablement pas bougé depuis l’évêque Bernoin, au IXème siècle.
Une partie des reliques fut alors placée dans une châsse, translatée à la cathédrale, mais quelques ossements furent laissés à l’intérieur du sarcophage. Le niveau du sanctuaire fut alors réhaussé de manière à pratiquer en-dessous une sorte de crypte, ou plutôt de confession, comme dans les basiliques romaines : le sarcophage y fut recouvert d’un autel de style paléochrétien permettant la célébration de la Sainte Messe directement au-dessus. On accède à cette confession par un escalier double, en fer à cheval.

Confession et sarcophage de Saint Ostian

Confession et sarcophage de Saint Ostian

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Oraison propre de Saint Ostian :

   Accordez-nous, nous Vous le demandons, Dieu tout-puissant et miséricordieux, que, de même que Votre serviteur fidèle Ostian a reçu une couronne [des mains] du juste juge, par son intercession, nous méritions nous aussi d’en recevoir une semblable. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

Sarcophage de Saint Ostian

Sarcophage de Saint Ostian (état actuel)

Acte de consécration au Cœur immaculé de Marie :

Premier samedi de chaque mois.

   Nous reproduisons ci-dessous l’un des textes de prière de consécration personnelle au Cœur immaculé de Marie proposé par l’excellent site ami fatima100.fr, auquel nous invitons tous nos amis à s’abonner, afin de recevoir chaque mois des textes de prière et de méditation pour mieux vivre la dévotion des premiers samedis du mois et approfondir de mois en mois les enseignements de Notre-Dame de Fatima.

Statue de Notre-Dame de Fatima avec Cœur apparent - détail

       Sainte Vierge Marie, ô toute immaculée !

   Vous êtes la Mère de Dieu Jésus-Christ notre Seigneur, et la Mère de l’Église, dont nous sommes les membres.
C’est pourquoi Vous êtes aussi ma Mère et ma Reine.

   C’est à ce titre que moi, N….. , je m’adresse à Vous au milieu des combats que je livre pour Vous, afin de me confier à Vous pour le triomphe et l’avènement du Règne de votre Fils et Seigneur.

   Me souvenant des paroles que Vous avez dites à Lourdes : « Je suis l’Immaculée Conception », et plus encore de la grande promesse que Vous avez faite à Fatima : « Mais à la fin mon Cœur Immaculé triomphera »,
Me souvenant surtout de votre part dans l’œuvre de l’Incarnation et de la Rédemption, qui fonde ces paroles, car c’est en Vous que le Verbe s’est incarné et ce n’est qu’en Vous associant à son Sacrifice qu’Il a voulu me racheter du péché, Vous en ayant rachetée Vous-même en Vous préservant de toutes ses traces,
Et sachant que je glorifie Dieu et que j’accomplis Sa volonté en me tournant ainsi vers Vous,
Je Vous en supplie, ô Mère et Reine de mon cœur, de ma vie et de mes travaux, regardez-moi, votre enfant qui suis aussi votre serviteur. Prenez-moi en pitié, moi qui ne veux au fond de moi-même que travailler à l’instauration dans nos cités du règne de Votre Fils, selon la prière que Lui-même nous a enseignée : « Que votre Règne arrive sur la terre comme au ciel ».

   Sachant que la toute puissance du Christ repose entre vos mains et que tout l’amour de son cœur passe par le Vôtre pour se donner à nous, c’est à Vous que je m’adresse et, sûr(e) d’être accueilli(e) par Vous, ô Mère, je me consacre à Vous, à votre Cœur Immaculé.

   Par cet acte, je me livre à vous, vous priant de me considérer comme vous appartenant entièrement et sans retour.
C’est donc à Vous qu’il appartient de me défendre, de me protéger, de me purifier et de me conduire à la victoire en me faisant remplir dans l’Eglise et dans le monde la mission que Dieu, dans sa providence, m’a confiée.
A Vous, par conséquent, sera aussi la gloire de ce triomphe, c’est-à-dire du service que j’aurai accompli. Par là se réalisera le dessein de Dieu : le Règne du Christ par le Règne de Marie, puisqu’en réalité c’est un seul et même Règne, où tout nous est donné par le Christ, y compris Marie, et où tout nous est donné par Marie, et d’abord le Christ.

   Que, donc, je Vous appartienne pour mieux appartenir à mon Seigneur, et que je comprenne toujours mieux que le Règne du Cœur du Christ ne peut être instauré que par le Règne de votre propre Cœur.

   C’est pourquoi, ô notre Mère et notre Reine, en scellant avec Vous l’alliance de cette consécration, je m’engage à Vous prier et à Vous faire prier toujours davantage, spécialement par le chapelet quotidien, et d’abord à travailler à Vous connaître et à Vous faire connaître davantage, selon mes propres possibilités. Mais dès maintenant je m’engage à mieux vivre avec Vous, en Vous, par Vous et pour Vous, ma vie chrétienne et mon travail pour l’avènement de votre Règne, par lequel et dans lequel s’instaurera celui de votre Fils, Notre-Seigneur.
Et que par là j’apporte ma contribution, telle que Dieu me la demande, à la paix dans le monde et au salut des hommes, à la gloire de vos deux Cœurs unis et de la Très Sainte Trinité, dès maintenant et pour l’éternité.

Ainsi soit-il.

Monogramme de Marie vitrail avec anges - blogue

2025-92. Récapitulatif de toutes nos publications relatives à Saint Louis de Gonzague :

21 juin,
Fête de Saint Louis de Gonzague, confesseur,
céleste protecteur de la jeunesse.

       Saint Louis de Gonzague est bien l’un des plus importants parmi les saints du Ciel, ainsi que Dieu l’a manifesté dans une vision qu’Il accorda à Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi (voir ci-dessous), aussi ne pouvons-nous qu’exhorter à avoir envers lui une très grande dévotion et à développer avec lui une profonde intimité spirituelle, car c’est la source de grands progrès dans la vertu et d’immenses grâces dans nos luttes et efforts pour répondre aux grâces de salut que nous présente Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Saint Louis de Gonzague - Atelier de Ludovico Mazzanti 18e s - musée du Louvre

Atelier de Ludovico Mazzanti (1686-1775) : Saint Louis de Gonzague en oraison
[œuvre récupérée par les musées nationaux à la fin de la seconde guerre mondiale
et déposée au musée municipal de Draguignan]

A – Eléments biographiques :

- Leçons hagiographiques du second nocturne de la fête de Saint Louis de Gonzague au Bréviaire romain traditionnel > ici

B – Glorification de Saint Louis de Gonzague et développement de son culte :

- Vision de Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi > ici
- Canivet (seconde moitié du XIXème siècle) édité par la Maison Bonamy [Poitiers] > ici
- Leçons au sujet de la vocation à l’occasion de la fête de Saint Louis de Gonzague > ici

C – Prières en l’honneur de Saint Louis de Gonzague :

- Litanies et prière à Saint Louis de Gonzague > ici
-

D – Prières composées par Saint Louis de Gonzague :

- « O Domina mea », prière de consécration à la Très Sainte Vierge > ici
- Prière à Saint Michel archange > ici

E – Varia :

- BD : « La garde des sens à l’école de Saint Louis de Gonzague » > ici

Trois lys blancs

2025-91. « C’était un ange dans un corps mortel ».

21 juin,
Fête de Saint Louis de Gonzague, confesseur,
céleste protecteur de la jeunesse.

       A l’occasion de la fête de Saint Louis de Gonzague, si cher à notre piété, permettez-nous de vous « offrir » la publication de ce magnifique canivet de la seconde partie du XIXème siècle édité chez Bonamy, à Poitiers : l’image, gravée en taille douce, est assortie, au verso, de quelques éléments pour la réflexion et la méditation, afin de stimuler notre recours à ce très grand saint en particulier dans toutes les attaques contre la vertu de chasteté – si nombreuses et violentes en notre société permissive – dont on ne peut triompher que par la grâce de Dieu, en recourrant à la mortification et à une très ardente prière…

St Louis de Gonzague canivet recto

St Louis de Gonzague canivet verso

Trois lys blancs

2025-89. Comment est née « l’Intronisation du Sacré-Cœur » dans les familles.

Premier vendredi du mois de juin.

Rd Père Matéo Crawley-Boevey

Le Révérend Père Matéo Crawley-Boevey (1875-1960), picpussien,
apôtre de l’intronisation du Sacré-Cœur dans les familles

       En 1907, le Révérend Père Matéo Crawley-Boevey (1875-1960) né au Pérou de parents anglais, et entré à l’âge de 15 ans dans la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie – dite de Picpus -, atteint d’une lésion au cœur et n’ayant plus que quelques mois à vivre, arrivait à Paray-le-Monial : à peine s’agenouilla-t-il dans la « chapelle des apparitions » qu’il ressentit une commotion profonde en tout son être : il était guéri ! Guérison complète et durable.

   Dans le même moment, son cœur recevait une autre blessure ; une blessure non pas mortelle, mais au contraire vivifiante, celle d’un amour profond du divin Cœur de Jésus.
Dès le soir de ce jour, au cours de l’Heure Sainte (cf. > ici), Notre-Seigneur lui confiait la mission de Lui conquérir le monde, famille par famille, en lui inspirant le « plan » de l’Intronisation du Sacré-Cœur.

   Le miraculé eut une sorte de vision très nette du crime abominable du monde moderne qui expulse le divin Rédempteur des familles et de la société humaine.
En même temps, il recevait non moins clairement le remède à cette apostasie généralisée : préparer et assurer le règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ en instituant un cérémonial d’intronisation de l’image du Sacré-Cœur à la place d’honneur dans les familles, et, par cette intronisation, contribuer à la reconnaissance de Sa royauté universelle. En plaçant l’image du Sacré-Cœur à la place d’honneur, en en faisant le cœur spirituel du foyer, en établissant Son règne de manière forte et vive dans les familles, celles-ci, cellules naturelles fondamentales de toutes les sociétés, se feront les organes de la conquête du monde à l’amour de Jésus-Christ dont Son divin Cœur est le symbole.  

   Pour assurer le succès de son entreprise, le Père Matéo s’en fut à Rome afin de demander au Souverain Pontife – qui était alors Saint Pie X – d’autoriser et de bénir son nouvel apostolat.

   Or, ayant entendu l’exposé de ce projet, Saint Pie X répondit :
- Non, mon fils, je ne vous le permets pas !
- Mais, Très Saint Père…
- Non, je ne vous le permets pas, reprit le saint pontife avec un sourire de douce malice.
Et ouvrant largement ses bras il ajouta en le serrant sur son cœur :
- Je vous le commande, entendez-vous ? Non seulement je le permets, mais je vous ordonne de donner votre vie à cette œuvre de salut social : c’est une œuvre admirable, consacrez-y toute votre vie !

Le Sacré-Cœur de Garcia Moreno

L’image ordinairement diffusée par le Père Matéo pour l’intronisation
était celle appelée « Sacré-Cœur de Garcia Moreno »
parce que c’était la reproduction du tableau de Raphaël Salas
devant lequel ce pieux président de l’Equateur consacra son pays au Sacré-Cœur

2025-88. Florilège de prières en l’honneur de Saint Joseph :

   On ne se recommande jamais assez à l’intercession de Saint Joseph ; on ne se lasse pas de recourir à lui  et de lui confier nos intentions… Voilà pourquoi, en sus de ce que nous avons déjà publié dans les pages de ce blogue (voir > ici), nous vous proposons un nouveau florilège de prières en son honneur :

Saint Joseph - détail d'une bannière

- Je vous salue, Joseph :

   Je vous salue, Joseph,
vous que la grâce divine a comblé,
le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux :
vous êtes béni entre tous les hommes
et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni.
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu,
priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail,
jusqu’à nos derniers jours,
et daignez nous secourir à l’heure de notre mort.

   Ainsi soit-il.

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- Prière du pape Saint Pie X pour demander l’aide de Saint Joseph dans nos combats :

   O Joseph, père virginal de Jésus, très pur époux de la Vierge Marie,
chaque jour priez pour nous Jésus Lui-même, le Fils de Dieu,
afin que, munis avec les armes de sa grâce,
luttant comme il convient dans la vie,
nous soyons couronnés par Lui dans la mort.

Jésus, Marie, Joseph, je vous confie mon cœur et mon âme.
Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi au dernier combat.
Jésus, Marie, Joseph, que mon âme parte en paix avec vous !

   Ainsi soit-il. 

On trouvera les prières de Saint François de Sales, du Bienheureux Pie IX et de Léon XIII > ici.

Monogramme Saint Joseph vignette

- Prières provenant de l’ Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, à Montréal (Québec) :

Pour solliciter une grâce :

   O bon saint Joseph, ô mon tendre père, fidèle gardien de Jésus, chaste époux de la Mère de Dieu, je vous supplie et vous conjure de présenter à Dieu le Père, son Fils crucifié pour les pécheurs.
Au nom trois fois saint de votre Fils Jésus, obtenez du Père éternel la faveur que nous sollicitons (la citer…).
Demandez-lui miséricorde pour vos enfants.
Au milieu de vos splendeurs éternelles souvenez-vous des tristesses de la terre, souvenez-vous de ceux qui souffrent, de ceux qui prient, de ceux qui pleurent.
Que par vos prières et celles de votre très Sainte Epouse, Jésus réponde à notre confiance et justifie notre espérance. 

   Ainsi soit-il.

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Pour les malades et ceux qui souffrent :

   O saint Joseph, vous êtes l’espérance des malades, et la toute-puissance de Jésus est entre vos mains : rien donc ne vous est impossible.
Ecoutez avec bienveillance notre prière pour les membres souffrants de votre Eglise. Nous vous prions d’adoucir les peines des personnes que nous vous recommandons spécialement. Obtenez-leur la grâce d’une entière soumission à la volonté divine. Mais aussi, montrez-leur votre bonté en leur accordant la patience et le retour à la santé, avec la grâce d’une vie sainte et entièrement agréable à Dieu.
Bon saint Joseph, ne permettez pas que nous ayons prié en vain ; mais par cette faveur que nous vous demandons, faites grandir notre confiance et notre reconnaissance envers vous comme envers notre Père.

   Ainsi soit-il.

Saint Joseph avec l'Enfant Jésus aux lys - blogue

2025-87. Litanies de Sainte Clotilde :

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Charles André van Loo (1705–1765) :
Sainte Clotilde en prière au pied du tombeau de saint Martin (1753)
[Musée des Beaux-Arts de Brest]

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez nous.
Jésus-Christ, exaucez nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu,  ayez pitié de nous

Sainte Marie,  priez pour nous.

Sainte Clotilde, humble, patiente et douce,  priez pour nous
Sainte Clotilde, inébranlable dans la foi,  priez pour nous
Sainte Clotilde, indéfectible dans l’espérance,  priez pour nous
Sainte Clotilde, ardente dans la charité,  priez pour nous
Sainte Clotilde, persévérante dans la prière,  priez pour nous
Sainte Clotilde, missionnaire inspirée auprès de votre époux,  priez pour nous
Sainte Clotilde, qui avez obtenu par votre prière et votre exemple la conversion du roi Clovis,  priez pour nous
Sainte Clotilde, recours dans les conversions,  priez pour nous
Sainte Clotilde, modèle des épouses,  priez pour nous
Sainte Clotilde, exemple des mères,  priez pour nous
Sainte Clotilde, refuge et consolatrice des veuves,  priez pour nous
Sainte Clotilde, qui avez béni le Seigneur dans toutes vos épreuves,  priez pour nous
Sainte Clotilde, dont le cœur de mère a été broyé, priez pour nous,  priez pour nous.
Sainte Clotilde, d’une force d’âme héroïque,  priez pour nous
Sainte Clotilde, toujours confiante dans la Vierge Marie,  priez pour nous
Sainte Clotilde, dévote de Saint Martin et de saint Germain,  priez pour nous
Sainte Clotilde, amie et collaboratrice de l’évêque saint Rémi,  priez pour nous
Sainte Clotilde, âme sœur de Sainte Geneviève,  priez pour nous
Sainte Clotilde, qui avez distribué vos biens à l’Eglise et aux pauvres,  priez pour nous
Sainte Clotilde, qui avez fondé des monastères,  priez pour nous
Sainte Clotilde, qui avez édifié des églises,  priez pour nous
Sainte Clotilde, qui avez été au berceau de la France chrétienne,  priez pour nous
Sainte Clotilde, mère de la foi dans notre patrie,  priez pour nous
Sainte Clotilde, Reine de France,  priez pour nous

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,  pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,  exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,  ayez pitié de nous.

V.7 : Par les mérites et les prières de la bienheureuse Clotilde,
R.7 : Soyez favorable, Seigneur, à votre peuple.

Prions :

   Abaissez Vos regards bienveillants, Seigneur, sur le peuple de France, et après lui avoir accordé, sur les fidèles instances de Sainte Clotilde, le don de la foi, inspirez-lui, par son intercession, un attachement sincère à la religion chrétienne. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

Lys de la Madone

2025-86. Le chemin exemplaire frayé par Sainte Clotilde, modèle des reines catholiques, pour la conversion des royaumes de l’Occident.

3 juin,
En France, fête de Sainte Clotilde, reine et veuve ;
Anniversaire de la mort de SM le Roi Louis XIX (cf. > ici).

   Nous reprenons ci-dessous un très beau texte du Rd. Père Jean-François Thomas s.j., qui a d’abord été publié en juillet 2019 chez nos amis de « Vexilla Galliae » (cf. > ici).

Sainte Clotilde lithographie vers 1860

Sainte Clotilde
(lithographie de Frick publiée par Sinnett, Paris, vers 1860)

Sainte Clotilde, première reine de France

       Alors que l’idéologie féministe a considérablement dégradé le statut de la femme dans notre société depuis quelques décennies, tout en prétendant lui accorder plus de liberté et d’influence, il est bon de se tourner vers les racines de notre pays, de notre défunt royaume qui renaîtra un jour.
Les images d’Epinal ne manquent pas sur notre passé, souvent forgées par les anticléricaux du XIXème siècle qui s’attachèrent à écrire une histoire compatible avec la république. Ce n’était d’ailleurs pas si mal, comparé à l’incurie de l’enseignement historique actuel dans les écoles. Chaque élève bon citoyen avait au moins entendu parler de Clovis et du vase de Soissons. De grandes illustrations, assez sulpiciennes mais très pédagogiques, recouvraient les murs des salles de classe selon les leçons en cours. Ainsi pouvait-on nourrir son imagination et plonger dans les pages les plus glorieuses ou les plus tragiques de l’histoire de notre patrie terrestre. En revanche, si le nom de Clovis était connu, celui de Clotilde demeurait dans l’ombre. Il aurait été téméraire, pour un instituteur laïc, de parler du rôle de cette reine dans la conversion de son mari païen, et donc dans la conversion des Francs, dans le baptême de ce qui fut le noyau du royaume de France.

   Pourtant, quelle figure étonnante, quelle force de caractère, quel courage apostolique, quel zèle pour le service de Dieu !
Elle se situe dans la lignée de toutes ces femmes qui, durant les premiers siècles, forgèrent un pan important du christianisme en étant à l’origine de la conversion de leurs époux et de leurs familles. Saint Paul avait écrit dans sa première épître aux Corinthiens : « La femme fidèle sera le salut de l’homme infidèle » (VII, 14). Femme fidèle à la foi catholique et homme infidèle parce que païen ou hérétique, telle fut la situation de nombreux couples de la première Eglise. Les épouses patriciennes romaines amenèrent les patriciens à la foi. Nombreuses furent celles qui versèrent leur sang, sans frémir, comme martyres. A l’époque de Clotilde, à la fin du Vème siècle, l’Eglise était en proie à une des pires hérésies qu’elle connut, à savoir l’arianisme qui s’était imposé presque partout. Quelques femmes qui devinrent reines participèrent activement à éradiquer cette erreur et à restaurer la foi catholique. Clotilde fut une des plus éminentes. Après avoir été les fers de lance de la conversion du monde romain, les femmes furent celles qui maintinrent l’orthodoxie en péril.

   La conversion de Clovis a déplacé le centre de gravité de l’histoire de l’Occident car les autres rois barbares vont suivre cet exemple, ceci grâce au chemin que Sainte Clotilde avait frayé patiemment.
Ce sera une arrière-petite-fille de cette dernière, Berthe, qui conduira son mari, le roi Ethelbert de Kent, à la conversion, ouvrant ainsi la voie à Saint Augustin de Cantorbéry et à ses moines évangélisateurs.
La fille de ces souverains anglo-saxons, Ethelberge, amena à la foi son époux, le roi Edwin de Northumbrie et fut félicitée par le pape Boniface IV.
Ce sera de même en Italie et en Espagne. La petite-fille de Clotilde, Clotsinde, épousa le roi Alboïn de Lombardie et le mena presque au baptême mais mourut prématurément. Plus tard, Théodelinde gagna l’affection des Lombards en épousant Authari, puis, à la mort de celui-ci, Agilulf qui menaçait Rome et qu’elle conduisit au Christ, fondant Monza, capitale des Lombards. Au même moment, Théodosie, femme du roi wisigoth arien Léovigild, éleva ses enfants dans la foi catholique, Herménégilde et Récarède. Le premier de ses fils mourut d’ailleurs martyr sous les coups des Ariens, soutenu par sa femme Ingonde, une autre arrière-petite-fille de sainte Clotilde. Son frère cadet monta sur le trône et embrassa le catholicisme, ce qui fit de l’Espagne une nation catholique.

   Extraordinaire épopée de ces deux siècles, souvent regardés avec mépris car mal connus, alors qu’ils furent un temps de foi intense au sein de périls multiples, de basculement de l’empire romain morcelé, d’hérésies chrétiennes qui manquèrent remporter la palme.
A la fin du VIème siècle, l’Occident était catholique, ceci grâce, essentiellement, à quelques femmes fidèles, petite troupe à la tête de laquelle marche Clotilde des Francs.
Plus tard, au IXème siècle, le reste de l’Europe connaîtra une lumière identique, notamment avec Ludmilla en Bohême qui, au milieu d’un peuple païen et d’une famille hostile, réussit à éduquer chrétiennement celui qui deviendrait Saint Wenceslas. Tous deux mourront martyrs, tués par les membres de leur propre famille, et leur sang nourrit la foi de leur royaume, jusqu’à ce jour, malgré toutes les vicissitudes de l’histoire.
La Pologne suivit ensuite l’exemple de la Bohême. Dubrawa se convertit en 965 et entraîna son mari Miecislas dans la même foi.
Demeuraient les Russes, derniers Barbares. Olga, la veuve du fameux Igor, reçut le baptême à Constantinople que son mari avait menacé. Son fils Sviatoslav demeura païen, malgré les adjurations de sa mère, mais son petit-fils Vladimir arbora enfin la Croix sur ses étendards et plongea son peuple dans les eaux du baptême.

   De l’Occident à l’Orient, tout le continent européen est redevable aux reines, plus qu’aux rois, d’avoir accueilli le Christ comme Souverain Roi. Clotilde, fille des Burgondes, renversa l’arianisme et le paganisme en acceptant la main de Clovis attiré par sa beauté et sa réputation de sagesse. Cette simple princesse est à l’origine du monde tel qu’il fut ensuite, intangible, jusqu’à la révolution, et tel qu’il demeure, en bien des aspects, jusqu’à aujourd’hui.
Souvenons-nous du cri d’angoisse de Clovis sur le champ de bataille de Tolbiac en 496, alors qu’il était sur le point d’être écrasé par les germaniques Alamans, rivaux de la nation franque. Il avait toléré et respecté la foi catholique de Clotilde, accepté même le baptême de ses enfants, mais, jusque-là, il n’avait pu faire le pas de la foi. Et soudain, au seuil de la défaite, il s’écrie : « Jésus Christ, toi qui es, selon Clotilde, le Fils du Dieu vivant, secours-moi dans ma détresse, et, si tu me donnes la victoire, je croirai en toi et je me ferai baptiser ».
Clovis fait appel au Dieu de Clotilde ! Immense preuve d’amour et de confiance qui se solde alors par un renversement de situation et par la déroute des Alamans et la mort de leur chef. Le triomphe de Clovis est aussi celui de Clotilde, et, par-dessus tout, du Dieu de Clotilde, le vrai Dieu de la Révélation, Père, Fils et Saint-Esprit.
Lorsque le 25 décembre 496 Clovis reçoit le baptême à Reims, des mains de Saint Remi, en compagnie de trois mille de ses plus fidèles soldats, Clotilde est présente dans le cortège baptismal selon les historiens, car son œuvre d’amour et de patience allait être couronnée.

   Comme pour tous nos rois et nos reines, les révolutionnaires ne respectèrent pas la dépouille mortelle de leur première souveraine, de celle qui avait permis à la France d’être et de devenir un phare pour les nations. Morte à Tours, en odeur de sainteté, le corps de Clotilde avait été ramené en grande solennité à Paris. Après la disparition de Clovis, la reine avait dû faire face à des luttes fratricides parmi les siens, ses petits-enfants étant assassinés par leurs oncles. Elle passa ses dernières années dans la douleur, près du tombeau de saint Martin, priant pour ses fils dénaturés. Elle avait été l’amie et la confidente de sainte Geneviève, enterrée par privilège royal dans la crypte de la dynastie à l’église des Douze Apôtres du mont Lutèce. Là reposait déjà Clovis et les princes de sa maison. Les Parisiens commençaient à appeler ce mont et cette église : Sainte-Geneviève. Là va reposer Clothilde, auprès de son époux et de la sainte ermite de Nanterre. Elle va s’effacer au profit de Geneviève. Clovis et les siens deviennent, dans la mort, les hôtes de la sainte parisienne. Clotilde, la fille de rois, la reine, reposa aux côtés de la sainte qui était fille du peuple. Voilà une égalité qui ne pouvait pas plaire aux sans-culottes : ils violèrent les tombes de Clovis et de sa famille, réduisirent en cendres les corps.
Heureusement, au IXe siècle, lors des invasions normandes, le corps de sainte Clothilde avait été transporté à Vivières afin de le protéger. A la fin des troubles, il fallut le rendre à Paris, mais les chanoines de Vivières purent conserver sa tête et un bras qui échappèrent miraculeusement à la fureur révolutionnaire. Depuis, ce petit village est le lieu d’un pèlerinage annuel qui continue d’honorer la première reine de France qui fut une sainte et qui est la mère de tous les Français baptisés dans la foi catholique, la mère de tous les Français même s’ils ne sont pas catholiques.
La révolution, malgré toutes ses profanations et son vandalisme n’a pas pu réduire à néant ce geste immortel qui demeure le fondement de notre pays si affaibli depuis plus de deux siècles. Sainte Clotilde continue d’intercéder. Elle n’oublie pas son royaume et les Francs infidèles que nous sommes.

P. Jean-François Thomas, s. j.

Châsse du Chef de Sainte Clotilde

Vivières : châsse du Chef de Sainte Clotilde

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