Soir du Saint Jour de Pâques, dimanche 8 avril 2012.

Bien chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Alléluia! Le Saint Jour de Pâques s’achève, mais les fêtes pascales ne font que commencer.
Alors au soir de cette solennité des solennités, je viens vous présenter – au nom de Frère Maximilien-Marie autant qu’en mon nom propre – des voeux très amicaux.
Que la Lumière surnaturelle et la grâce de la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ vous soient force et consolation, par un accroissement de foi, d’espérance et de charité ; et que cette paix spirituelle que Jésus a souhaitée à Ses disciples en leur apparaissant, vous soit aussi communiquée de manière durable et profonde : cette paix de l’âme que le monde ne peut donner, et qu’il ne peut non plus ôter quelles que soient les épreuves qu’il oppose à ceux qui ne lui appartiennent pas!
Et puis, au terme des très riches célébrations de ces Jours Saints, je veux aussi vous en faire un petit compte-rendu, à travers une sélection de photographies (je ne peux pas toutes les publier!) prises par notre Frère qui, depuis jeudi, a parcouru tous les jours 110 kilomètres (55km aller et 55km retour) pour aider aux préparations et participer aux cérémonies du Triduum Sacré de notre paroisse…
Ces cérémonies sont longues et parfois un peu compliquées, elles demandent un gros investissement personnel.
Dans notre petite paroisse traditionnelle, il faut en outre faire face à certains manques de moyens, matériels et humains, malgré la bonne volonté et la générosité dont tous font preuve : ainsi, dans le meilleur des cas, n’y a-t-il habituellement que deux jeunes hommes, en plus de Frère Maximilien-Marie, pour aider Monsieur l’Abbé à préparer les cérémonies, l’assister dans le sanctuaire et assurer autant que possible les chants…
Ce n’est vraiment pas de tout repos, et d’ailleurs notre Frère arrive épuisé au terme de la Semaine Sainte.
Jeudi-Saint 5 avril :
Le Triduum Sacré commence à la tombée du jour par la Messe de la Sainte Cène de Notre-Seigneur, au cours de laquelle le célébrant réitère le geste du Sauveur lavant les pieds de Ses apôtres.
La croix de l’autel est voilée de blanc (au dessus du ciborium) et le tabernacle est vide ; un reposoir a été préparé dans la chapelle de la Vierge : le Très Saint Sacrement y sera porté à l’issue de la Messe et adoré en silence, après le dépouillement du Maître-Autel…

Le Maître-Autel avant la Messe
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L’autel du reposoir
Au « Gloria in excelsis Deo », les cloches sonnent puis elles vont se taire jusqu’à la nuit pascale ; dans l’église les sonneries de la clochette sont remplacées par les claquements de la crécelle.
Au Mesnil-Marie aussi, la cloche de la porte d’entrée est condamnée au silence :

Vendredi-Saint 6 avril :
Avec Frère Maximilien-Marie, nous avons veillé jusqu’à une heure avancée de la nuit, en méditant sur la Sainte Agonie, l’arrestation de Notre-Seigneur et sa comparution nocturne devant les princes des prêtres et le sanhédrin.
Dans la matinée du Vendredi Saint nous sommes unis « en temps réél » à la suite des évènements de la Passion : jugement du sanhédrin au lever du jour, comparution devant Pilate puis devant Hérode et à nouveau devant Pilate, flagellation et outrages dans le prétoire, condamnation à mort, chemin de la croix jusqu’au moment de la crucifixion, vers midi.
En début d’après-midi, Frère Maximilien-Marie reprend la route : Monsieur l’Abbé lui avait demandé d’assurer la méditation du chemin de croix (il s’est servi du texte qu’il avait rédigé en 2004 et qui est publié ici > www), au milieu de l’après-midi. Comme je vous l’avais écrit dans ma précédente chronique (ici > www), notre petite église a retrouvé les stations de son chemin de croix qui, après avoir été entreposées une quarantaine d’années dans un garage, ont été remises en place il y a quelques jours et ont donc retrouvé ce Vendredi Saint leur usage normal.
Puis, bien sûr, il y a eu ensuite la célébration liturgique si particulière du Vendredi saint, qui comprend le chant de la Passion selon Saint Jean, les oraisons solennelles, l’adoration de la Croix et la « messe des présanctifiés ».
Au retour de Frère Maximilien-Marie, je l’ai accompagné pour dévoiler les croix dans notre oratoire.

Les 12ème et 13ème stations du chemin de croix rétabli dans notre église.
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Samedi Saint 7 avril :
La matinée du Samedi Saint a été particulièrement chargée. D’abord il a fallu préparer les oeufs de Pâques : je ne parle pas d’oeufs en chocolat, mais bien de vrais oeufs que l’on a fait cuire puis que l’on a décorés. Ils ont été bénits ensuite à l’offertoire de la Grand’Messe du Saint Jour de Pâques (le rituel contient une bénédiction spéciale pour eux).
Comme vous le voyez, et conformément à mes habitudes, je me suis assuré que tout était fait avec soin (cliquer sur les photos pour les agrandir)…


Puis il a fallu se mettre à la pâtisserie : car il existe aussi une bénédiction particulière des aliments (pain, gâteaux) pour les jours de très grandes fêtes.
Ce samedi matin, Frère Maximilien-Marie a confectionné des lamalas (cf. > www) mais aussi un gâteau en forme de cloche. Ils ont été bénits, eux, à l’issue de la Messe de la Vigile Pascale : la cloche, prestement découpée, a ensuite été allègrement dévorée par les fidèles à la sortie de l’église! Les lamalas, eux, sont revenus au Mesnil-Marie.

Pâtisseries de Pâques présentées à l’église pour être bénites.
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Mais le Samedi Saint, c’est par dessus tout la célébration de la Vigile Pascale.
Frère Maximilien-Marie est donc reparti pour être à l’église en fin d’après-midi : il fallait tout préparer pour la veillée et la Messe de la nuit pascale.
Voici deux clichés pris au cours de la cérémonie : 1) pendant le chant de l’Exultet

2) et au moment de la bénédiction de l’eau

Pour le retour, Frère Maximilien-Marie s’est trouvé pris dans une véritable tempête de neige pendant tout le temps de la traversée du Mézenc : le vent soufflait violemment, le brouillard était épais, les flocons tombaient en abondance et tournoyaient… Ce fut un trajet vraiment difficile pour lui et il était presque deux heures du matin quand il est arrivé au Mesnil-Marie.

Sur la route du retour après la Vigile Pascale.
Toutefois, Frère Maximilien-Marie m’a assuré que dans la descente des pentes du Mézenc il avait rencontré le lièvre de Pâques qui a couru pendant plusieurs dizaines de mètres dans le faisceau des phares de la voiture. Je suis bien obligé de croire que cela est vrai puisque notre Frère a rapporté quelques oeufs en chocolat : il en a croqué un après que nous eûmes dévoilé les statues et tableaux de l’oratoire. Il l’avait bien mérité!
(nota : moi, je ne mange pas de chocolat, cela m’est rigoureusement interdit par Madame la Doctoresse des chats).

Le Saint Jour de Pâques, dimanche 8 avril :
La neige tombée pendant la nuit, même si elle n’a pas formé une couche très épaisse, a néanmoins redonné aux sommets un aspect hivernal, et aux routes d’altitude une fâcheuse tendance à se prendre pour des patinoires… d’autant que bien évidemment les services de l’équipement ne sont pas passés pour les saler et les sabler.
Prévoyant qu’il devrait rouler à une allure prudentissime pour franchir le Mézenc, Frère Maximilien-Marie est parti de très bonne heure. Bien lui en a pris!
Voici tout d’abord l’état de la route dans les derniers kilomètres avant d’arriver au col de la Croix de Boutières (1505 m d’altitude) :

Et voici le paysage qui se découvrit à ses yeux quand il fut parvenu au sommet du col :

Enfin voici la très belle chaumière du hameau des Infruits sur les pentes vellaves du massif :

Malgré la grisaille et le froid qui enveloppaient le bassin du Puy en ce matin de Pâques, notre petite église – après l’austérité de ces derniers jours du temps de la Passion – semblait avoir retrouvé une nouvelle jeunesse : je vous ai expliqué, en effet (cf. > www) qu’au cours du mois de mars, Monsieur l’Abbé et les paroissiens ont travaillé à rétablir des choses qui avaient été saccagées selon les modes misérabilistes des années de l’ « après concile ».
Ainsi la Vierge Noire, copie de celle de la cathédrale, a-t-elle retrouvé sa place dans le ciborium qui avait été fait pour elle au dessus du Maître-Autel qui, du coup, retrouve son aspect originel.
Comme elle y avait été rétablie la veille du premier dimanche de la Passion, la statue avait été quasi aussitôt recouverte d’un voile violet ; aussi, est-ce seulement avec ce dimanche de Pâques que le changement a-t-il pu véritablement être apprécié :

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Le Cierge Pascal, bien mis en valeur dans le sanctuaire, a été peint par notre Frère. Cette année, outre la représentation du Sacré-Coeur du Christ-Roi, il y a fait figurer les armoiries de Sainte Jeanne d’Arc, puisque nous sommes dans l’année du sixième centenaire de sa naissance :

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La route du retour, ce dimanche en milieu de journée, avait presque entièrement retrouvé son aspect normal (mais il restait quelques passages verglacés où il fallait rouler très prudemment).
La Croix de Boutières, gardait les stigmates glacés de la tourmente de la nuit :

la Croix de Boutières le Jour de Pâques en milieu de journée
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Et soudain, dans la descente, les nuages se sont entrouverts et un timide rayon de soleil a éclairé les roches de Cuzet :

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Voilà, j’espère ne pas avoir été un trop mauvais rapporteur de tout ce que Frère Maximilien-Marie m’a raconté, et maintenant je vais exiger de lui qu’il se repose comme il faut au cours de cette semaine pascale…
Je vous renouvelle l’expression de nos voeux : que la lumière, la paix et la joie du Christ ressuscité soient toujours avec vous!
Lully.
Pour lire le message pascal de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI
à l’occasion de la Bénédiction solennelle Urbi et orbi, cliquer ici > www.
