Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2014-86. De la Sainte Epine du Puy-en-Velay.

26 août,
dans le diocèse du Puy, la fête de la Susception de la Sainte Epine.

Ziziphus spina-christi - branche

Branche de « ziziphus spina Christi » :
ce sont de telles branches épineuses qui furent utilisées par les soldats de Pilate
pour la couronne de dérision qu’ils tressèrent à l’intention de Notre-Seigneur.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   Au lendemain de la fête de Saint Louis, le 26 août donc, le calendrier liturgique propre du diocèse du Puy-en-Velay (diocèse voisin dans lequel Frère Maximilien-Marie doit se rendre pour assister à la Sainte Messe selon le rite latin traditionnel) indique la célébration d’une « fête de la Susception de la Sainte Epine » : le mot « susception » est directement calqué sur le mot latin « susceptio » qui désigne l’action de recevoir.

   En effet, au mois d’août 1239, Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis IX de France, âgé de 25 ans, accueillait la prestigieuse relique de la Sainte Couronne d’Epines de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
J’ai bien l’intention de vous reparler de cette insigne relique de la Passion, mais pour l’heure je ne vais vous entretenir que de ce qui touche à la Sainte Epine de la cathédrale du Puy.

Vitrail de Saint Louis avec la Sainte Couronne d'épines

   Sans m’étendre donc sur les circonstances de son acquisition, c’est le 10 août 1239, que Saint Louis, accompagné de la cour, vint à Villeneuve-l’Archevêque pour y rencontrer les deux dominicains revenant de Venise et rapportant avec eux – dans une caissette d’argent scellée aux armes du Doge et du Basileus – la Sainte Couronne d’Epines.
Devant la foule agenouillée, la prestigieuse relique fut extraite de la caissette et déposée dans le reliquaire commandé par le Roi aux meilleurs orfèvres parisiens.

   Le lendemain, 11 août 1239, le Roi Louis et son frère Charles d’Anjou, pieds nus et en chemise, transportèrent eux-mêmes ce reliquaire au cours de la grandiose procession qui franchit les cinq à six lieues séparant Villeneuve-l’Archevêque de la cathédrale de Sens où la Sainte Couronne demeura presque une semaine.
De Sens, elle fut acheminée en bateau jusqu’à Paris, où elle arriva le 18 août : après sa présentation aux fidèles de la capitale, elle fut ensuite déposée de manière provisoire dans la chapelle palatine Saint-Nicolas, en attendant que soit édifiée la Sainte Chapelle.

Saint Louis portant le reliquaire de la  sainte Couronne d'Epines

Saint Louis et son frère Charles d’Anjou
transportant le reliquaire de la Sainte Couronne d’Epines, le 11 août 1239.

   Parmi les prélats qui accompagnaient le Roi à Villeneuve-l’Archevêque et à Sens ces 10 et 11 août 1239, se trouvait Bernard de Montaigu (+ 1248), évêque du Puy.

   On connaît la fervente dévotion que nourrissait Saint Louis pour Notre-Dame du Puy.
L’amour du saint Roi pour ce sanctuaire et l’amitié qui le liait à Bernard de Montaigu inspirèrent donc au Souverain de détacher de la Sainte Couronne (qui outre l’anneau de joncs tressés que l’on peut voir aujourd’hui à Notre-Dame de Paris, conservait alors encore quelques branches épineuses), une épine d’environ deux centimètres pour en faire présent à l’antique sanctuaire vellave.

   Ce don et l’authenticité de la relique furent attestés par certificat manuscrit du Roi, rédigé en latin, et dont voici la traduction :

   « Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France, au doyen et au chapitre du Puy, salut et affection. Par la teneur des présentes, Nous vous signifions que le jour même où Nous avons reçu de Constantinople la Sainte Couronne d’Epines, qui fut mise sur la tête vénérable de Notre-Seigneur Jésus-Christ, au temps de Sa Passion, Nous avons détaché une épine de cette Couronne et l’avons octroyée à notre cher fidèle B., votre évêque, comme un gage d’estime pour votre église, où le culte de la Bienheureuse Vierge Marie est en si grand honneur. Fait à Sens, au mois d’août, l’an du Seigneur 1239. »

Sainte Epine donnée par Saint Louis à Bernard de Montaigu avec le certificat manuscrit du Roi

La Sainte Epine donnée par Saint Louis à Bernard de Montaigu, évêque du Puy,
et le certificat manuscrit du Roi.

   Cette Sainte Epine fut donc conservée et vénérée à la cathédrale du Puy jusqu’à la grande révolution.

   Lorsque les impies profanèrent et pillèrent le sanctuaire, un certain abbé Borie, parvint à leur soustraire la précieuse relique avec son certificat.
L’abbé Borie se cacha ensuite dans le Forez ; puis, lorsque la persécution et les troubles prirent fin, il légua la Sainte Epine à l’église Notre-Dame, du quartier de Chavanelle, à Saint-Etienne, où elle demeura plus d’un siècle.

   La cathédrale du Puy, elle, a réussi, au cours du XIXe siècle, à obtenir un autre relique de la Sainte Couronne d’Epines - de la taille d’une écharde – , fragment présenté dans un reliquaire que l’on pouvait il y a très peu de temps encore voir exposé au « trésor ».

   Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un somptueux reliquaire fut réalisé par la maison Armand-Calliat, de Lyon, pour renfermer la Sainte Epine venue du Puy et son royal certificat.
Ce reliquaire a été classé Monument Historique en 1977.
Il est conçu comme une monstrance présentant le manuscrit de Saint Louis, au-dessus duquel, dans une élégante mandorle, est exposée l’ampoule de cristal de roche dans laquelle est enfermée la Sainte Epine.

   Je ne dispose – malheureusement ! – pas d’un très bon cliché de ce reliquaire…

Reliquaire de la Sainte Epine - église Sainte-Marie à Saint-Etienne

Le reliquaire Armand-Calliat (classé MH)
de la Sainte Epine donnée par Saint Louis à la cathédrale du Puy.

   Après des années passées dans l’ombre en l’église Notre-Dame de Chavanelle, et après restauration, ce reliquaire a été déposé au cours de l’année 2012 – si mes renseignements sont exacts – dans l’église Sainte-Marie, toujours à Saint-Etienne (7, rue Elise Gervais).

   Cette église Sainte-Marie (inscrite aux Monuments Historiques en 1994) est ainsi dénommée parce qu’elle est édifiée à l’emplacement du monastère de la Visitation-Sainte-Marie, fermé à la révolution.
La chapelle des Visitandines, devenue église paroissiale au début du XIXe siècle, a subi divers agrandissements, avant d’être totalement réédifiée dans la seconde moitié du XIXe siècle dans un style dit néo-byzantin (l’architecte Etienne Boisson s’étant inspiré de la basilique Saint-Marc de Venise).
C’est au centre de la « chapelle du Magnificat » de cette église Sainte-Marie, que la relique de la Sainte Epine offerte par Saint Louis à la cathédrale du Puy est désormais exposée, protégée par une vitrine haute sécurité.

   On notera au passage que c’est dans cette même chapelle que se trouve une fameuse « descente de Croix » peinte par Théodore Chassériau en 1856 (classée MH en 1933), qui représente, dans une curieuse théâtralisation romantique, la Mère des Douleurs retirant la Couronne d’Epines de la tête de son divin Fils.

Descente de Croix de T. Chassériau - église Sainte-Marie à Saint-Etienne

Descente de Croix par Théodrore Chassériau (1856)
Saint-Etienne, église Sainte-Marie.

2014-85. De la bienheureuse mort du Roi Saint Louis.

25 août,
fête de Saint Louis IX, Roi de France.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   De manière habituelle, la fête de ce jour est célébrée avec une ferveur toute particulière en notre Mesnil-Marie, vous vous en doutez bien. J’insiste pour rappeler que ce que nous célébrons le 25 août, ce n’est pas l’anniversaire de la naissance terrestre, mais c’est le dies natalis : le jour de la naissance au Ciel, le jour de la naissance à la gloire éternelle, du Roi qui est depuis lors le protecteur et le modèle de nos Rois – le protecteur et le modèle de l’actuel descendant et héritier de tous nos Rois, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon.

   Et en ce jour, plutôt qu’un brillant panégyrique, j’ai résolu de vous faire le récit tout simple de la mort de Saint Louis.
Cette mort de Saint Louis nous est connue de manière assez précise par les narrations et chroniques laissées les témoins oculaires ; ces précieux témoignages sur les derniers instants du souverain sont sans fioritures ni sentimentalisme, et ils sont aussi pleins de riches enseignements pour nous.

Lully.     

St Louis recevant le saint viatique - Charles Meynier

Saint Louis recevant le saint viatique
Charles Meynier – 1817 – chapelle du Grand Trianon

       L’armée de la neuvième croisade avait débarqué le 18 juillet 1270 sur les côtes qui sont actuellement celles de la Tunisie : une dizaine de jours plus tard elle commença à être décimée par l’épidémie.
On a parlé de peste, mais il faut bien comprendre que, à cette époque, le mot peste désignait d’une manière générale toute forme de maladie contagieuse et mortelle et non pas - comme beaucoup le comprennent aujourd’hui - la seule maladie causée par le bacille yersinia pestis.

   Comme son fils Jean-Tristan, qui en mourut dès le 3 août, et comme un certain nombre de ses conseillers, le Roi Louis fut atteint par la dysenterie : les témoins parlent d’un « flux de ventre » accompagné de fièvre. Il dut s’aliter, s’affaiblissant de plus en plus.
Il souhaitait continuer à réciter les heures canoniales, spécialement les matines, mais dut assez rapidement y renoncer.

   L’un de ses biographes raconte qu’il ne se troubla et ne s’effraya nullement : « Il adora la conduite de Dieu sur lui, il Le remercia de ces adversités, qu’il regardait comme des instruments de sa prédestination, et il s’abandonna entre Ses mains pour toutes les dispositions de Sa Providence. Dans le plus fort de sa maladie, il répétait souvent cette prière : Faites-nous la grâce, Seigneur, de mépriser tellement les prospérités de ce monde, que nous n’en redoutions point les adversités. »
En face de son lit, il avait fait installer une grande croix, afin d’être de l’avoir toujours présente à son regard, et pour que cette vue le réconforte et l’encourage.

   On lui donna les derniers sacrements. Pendant les prières de l’extrême-onction, pleinement conscient, il s’associait et répondait aux prières, mais il était si faible que l’on pouvait à peine percevoir ses paroles.
Ensuite, pour l’arrivée du prêtre portant le saint viatique, il voulut sortir de son lit et se prosterner devant la Sainte Hostie, mais il n’en eut pas la force. Il dut se résoudre à demeurer sur son lit, agenouillé en étant soutenu par ses proches, pour recevoir la sainte communion.
Après cela, il resta quatre jours sans voix, mais sans cependant perdre connaissance : il reconnaissait les gens qui s’approchaient de lui et leur manifestait son amitié.

   Le 24 août, la fin s’annonce. Louis se confesse une dernière fois au dominicain Geoffroy de Beaulieu, son confesseur habituel, et reçoit encore la sainte communion.
A sa demande, il a été couché sur un lit de cendres. Ceux qui l’entourent récitent les prières des agonisants.
On entend le roi prononcer à voix basse : « Jérusalem ! Jérusalem !» Etait-ce le nom de la cité terrestre – lieu saint de la Passion et de la Résurrection de Notre-Seigneur – qu’il avait voulu délivrer du joug des infidèles qu’il invoquait, ou bien entrevoyait-il déjà la Cité Céleste dans laquelle son âme pure allait être introduite ?

   Il somnole toute la nuit, ne sort de sa torpeur que vers midi, ce lundi 25 août, mais c’est pour entrer en agonie.
Geoffroy de Beaulieu reste à son chevet, et c’est lui qui nous rapporte les dernières paroles du saint Roi, paroles qui reprennent celles de Notre-Seigneur Jésus-Christ : « Pater, in manus tuas commendo spiritum meum : Père, entre vos mains je remets mon esprit. »
Puis il ajoute cet extrait du verset 8 du psaume V : « Introibo in domum tuam, adorabo ad templum sanctum tuum : J’entrerai dans votre demeure, j’adorerai dans votre saint temple. »
On est à la neuvième heure du jour (environ 15 h selon notre manière actuelle de compter) lorsqu’il rend son dernier souffle ; c’est l’heure à laquelle Notre-Seigneur a Lui aussi rendu l’esprit. Tous les contemporains en ont été spécialement impressionnés.

   Jean de Joinville, qui n’était pas présent puisque ne participant pas à la croisade, rapporte les propos que lui ont tenus des témoins oculaires de la mort du roi :
« Bien qu’il fût assiégé corporellement par les angoisses de nombreuses souffrances, en esprit il s’élevait cependant dans l’espérance de la récompense désirée. La nuit précédente, on l’avait entendu dire, en français : « Nous irons à Jérusalem. » (…) Il dit aussi : « Seigneur, c’est assez : j’ai combattu jusqu’ici, j’ai travaillé jusqu’à présent à votre service de toutes mes forces, j’ai servi tant que j’ai pu votre peuple et votre royaume, que vous m’avez confié ; maintenant, je vous prie, je vous supplie : soyez, Seigneur, sanctificateur de leurs âmes et gardien de leurs corps. Je les remets à votre pitié. (…) Et il mit ses mains sur sa poitrine, et en regardant vers le ciel rendit à notre Créateur son esprit en cette heure même que le fils de Dieu mourut pour le salut du monde en la Croix. »

   Après sa mort, Thibaud, son gendre, écrivit au cardinal Eudes de Châteauroux, qui avait été légat du pape lors de la huitième croisade : « Nous pouvons témoigner que jamais, en toute notre vie, nous n’avons vu fin si sainte ni si dévote, chez un homme du siècle ni chez un homme de religion. »

Reliquaire de Saint Louis au Mesnil-Marie

Reliquaire de Saint Louis au Mesnil-Marie

Voir aussi :
– Prières et litanies en l’honneur de Saint Louis > ici
– Enseignements de Saint Louis à son fils le prince Philippe > ici

2014-83. Le Coeur de Marie, rempli d’amour pour Dieu et de charité pour nous.

Extraits du « Cœur admirable de la Mère de Dieu »
et quelques autres écrits
de Saint Jean Eudes

vitrail du Coeur de Marie

Entre les fêtes de la Vierge Marie, celle de son Cœur est comme le cœur et la reine des autres, parce que le cœur est le siège de l’amour et de la charité. Quel est le sujet de cette solennité ? C’est le Cœur de la Fille unique et bien-aimée du Père Eternel ; c’est le Cœur de la Mère de Dieu ; c’est le Cœur de l’Epouse du Saint-Esprit ; c’est le Cœur de la Mère très bonne de tous les fidèles. C’est un Cœur tout embrasé d’amour envers Dieu, tout enflammé de charité pour nous.

Il est tout amour pour Dieu, car il n’a jamais rien aimé que Dieu seul, et ce que Dieu voulait qu’il aimât en Lui et pour Lui. Il est tout amour parce que la bienheureuse Vierge a toujours aimé Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces. Il est tout amour parce que, non seulement elle a toujours voulu tout ce que Dieu voulait, et n’a jamais rien voulu de ce qu’Il ne voulait pas, mais encore parce qu’elle a toujours mis toute sa joie en la très aimable volonté de Dieu.

Il est tout amour pour nous. Elle nous aime du même amour dont elle aime Dieu, car c’est Dieu qu’elle regarde et aime en nous. Et elle nous aime du même amour dont elle aime l’Homme-Dieu, qui est son Fils Jésus, car elle sait qu’Il est notre chef et que nous sommes Ses membres, et par conséquent que nous ne sommes qu’un avec Lui, comme les membres ne sont qu’un avec leur chef. C’est pourquoi elle nous regarde et nous aime en quelque sorte comme son Fils et comme ses propres enfants, qui portent cette glorieuse qualité pour deux raisons. En premier lieu, parce qu’étant Mère du chef, elle est par conséquent Mère des membres. En second lieu, parce que notre Sauveur, en la Croix, nous a donnés à Sa Mère en qualité d’enfants. Il nous l’a donnée, non seulement en qualité de Reine et de Souveraine, mais en la qualité la plus avantageuse pour nous qui puisse s’imaginer, c’est-à-dire en qualité de Mère, en disant à chacun de nous ce qu’Il dit à Son disciple bien-aimé : « Voilà votre Mère ». Et Il nous donne à elle, non pas seulement en qualité de serviteurs ou d’esclaves, ce qui serait un grand honneur pour nous, mais en qualité d’enfants : « Voilà votre fils », lui dit-Il, parlant de chacun de nous, en la personne de saint Jean, comme s’Il lui disait : « Voilà tous Mes membres que Je vous donne pour être vos enfants ; Je les mets en Ma place, afin que vous les regardiez comme Moi-même, et que vous les aimiez du même amour dont vous M’aimez ; aimez-les aussi comme Je les aime ».

O Mère de Jésus, vous nous regardez et nous aimez comme vos enfants, et comme les frères de votre Fils Jésus, et du même cœur, et vous nous aimez et aimerez éternellement du même amour de Mère dont vous L’aimez !

C’est pourquoi, dans toutes vos affaires, nécessités, perplexités et afflictions, ayez recours à ce Cœur de notre très charitable Mère. C’est un Cœur qui veille toujours sur nous et sur les plus petites choses qui nous touchent. C’est un Cœur si plein de bonté, de douceur, de miséricorde et de libéralité, que jamais aucun de ceux qui l’ont invoqué avec humilité et confiance, ne s’en est retourné sans consolation. C’est un Cœur très généreux, très fort et très puissant pour combattre nos ennemis, pour repousser et anéantir tout ce qui nous est contraire, pour obtenir de Dieu tout ce qu’il Lui demande, et pour nous combler de toutes sortes de biens.

Coeur de Marie Refuge de l'âme fidèle - détail

Litanies du Saint Cœur de Marie > ici.
B.D. sur le Cœur de Marie > ici.

« De ce trône de gloire où vous êtes assise, ne dédaignez pas d’abaisser encore sur nous vos regards… »

Prière à la Très Sainte Vierge
pour
la fête de sa glorieuse Assomption :

14 août, vigile de l’Assomption,
et fête de Saint Maximilien-Marie Kolbe, prêtre martyr.

       Vous trouverez ci-dessous, chers Amis, le texte d’une très belle prière que l’un de nos amis vient de porter à ma connaissance et qui m’a véritablement ravi : elle est extraite du « Diurnal ou Office Complet – latin et français – pour les laïques, à l’usage du diocèse de Bayeux, imprimé par ordre de Mgr. Ch.-Fr. Duperrier, évêque de Bayeux », publié en 1825.
Cette prière fait suite aux prières prescrites pour la procession du renouvellement du Voeu de Louis XIII (sensiblement les mêmes que ce qui a été publié > ici), et elle me semble toujours pertinente et conforme aux nécessités actuelles de notre pays

Ingres : le voeu de Louis XIII

Ingres : le Vœu de Louis XIII

       O Marie, ô la plus pure, la plus sainte et la plus auguste de toutes les créatures ! de ce trône de gloire où vous êtes assise, ne dédaignez pas d’abaisser encore sur nous vos regards. Du milieu des concerts de louange que forment en votre honneur les esprits célestes dont vous êtes la Reine, souvenez-vous encore de ces pauvres exilés dont vous êtes la Mère.

   Après nous être réjouis avec toute l’Eglise de votre triomphe, nous venons avec toute la France nous prosterner à vos pieds, nous consacrer à vous de nouveau, et vous conjurer de renouveler aussi l’adoption que vous avez faite de chacun de nous. Il nous semble en ce moment entendre notre divin Sauveur nous adresser cette consolante parole : « Enfants, voilà votre Mère! »
O mon Dieu ! nous la recevons avec action de grâces cette Mère si bonne, si tendre, si compatissante et si digne d’être aimée. Nous lui jurons un amour vraiment filial.
Mais vous aussi, Vierge Sainte, entendez votre Fils qui vous dit : « Femme, voilà vos enfants ! »
O Marie ! recevez-nous pour votre famille, aimez-nous, protégez-nous, comblez-nous de bienfaits.

   Hélas ! nous ne méritons plus, nous n’avons jamais mérité votre protection. Mais quelque ingrats, quelque criminels que nous ayons été et que nous soyons encore, pouvez-vous oublier que vous êtes Mère, que vous nous avez enfantés dans la douleur, que vous avez sacrifié pour nous ce que vous aviez de plus cher, Jésus-Christ votre Fils bien-aimé ?
Faites donc éclater encore en faveur de ce Royaume les miracles de grâce et de miséricorde dont la piété de nos pères fut récompensée par votre intercession.
Obtenez-nous de les mériter comme eux, en marchant sur leurs traces dans la simplicité de la foi, dans l’attachement inviolable à l’Eglise, dans la soumission parfaite aux Pasteurs légitimes, dans l’éloignement absolu de toute nouveauté de doctrine, dans l’horreur du péché, dans l’union des coeurs, dans la paix et les saintes douceurs de la charité.
Ramenez à Dieu ceux qui l’ont oublié, convertissez à la Religion ceux qui la combattent, fortifiez dans les voies droites ceux qui sont demeurés fidèles.
Rendez-nous une nation sainte et un peuple choisi. Donnez au Roi la sagesse, aux dépositaires de son autorité l’intelligence et la justice, au peuple l’obéissance aux lois et l’amour pour son Prince, afin que la France soit toujours le Royaume Très Chrétien, et l’heureux apanage du Fils Aîné de l’Eglise.

   Misérable pécheur, je n’oserais pas vous adresser ma prière : mais je m’unis à tant d’âmes ferventes qui redoublent aujourd’hui de dévotion pour vous, et qui se consacrent à votre Saint Coeur avec un zèle tout nouveau.
O Mère de miséricorde ! ô Refuge des pécheurs ! ne rejetez pas mon offrande. Je veux aussi désormais être tout à vous. Je vous consacre aujourd’hui ma vie et tout ce qui est en moi. Je vous consacre mes parents et mes amis. Je vous consacre mes biens, mon industrie, mes travaux. 
Je ne vous demande qu’une chose : c’est que vous me preniez sous votre protection ; alors je ne craindrai rien, ni du côté de mes péchés, parce que vous m’obtiendrez le remède aux maux qu’ils m’ont causé ; ni du côté des démons, puisque vous êtes plus puissante que tout l’enfer ; ni du côté de mon Juge, parce qu’une seule de vos prières suffit pour l’apaiser.

Ainsi soit-il !

Armes de France

Autres prières ou textes accordés à la fête du 15 août :
1 – Textes traditionnels
pour la procession du renouvellement du Vœu de Louis XIII > ici

2 – Lettre apostolique du Pape Pie XI
proclamant N.D. de l’Assomption patronne principale de la France > ici

3 – Célèbre prière de l’abbé H. Perreyve :
« Vierge Sainte, au milieu de vos jours glorieux… » > ici

4 – Prière à N.D. de l’Assomption composée par le vénérable Pie XII > ici
5 – Paraphrase du Salve Regina composée par Saint Bonaventure > ici

2014-80. « La pauvreté s’arrête au pied de l’autel ».

9 août,
Fête de Saint Jean-Marie Vianney.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Vous savez tous, je pense, que Saint Jean-Marie Vianney, dont nous célébrons aujourd’hui la fête, et qui vivait lui-même dans une très grande austérité et pauvreté, veillait toujours à ce que les objets et ornements destinés au culte divin soient les plus beaux et les plus riches possibles.
Saint François d’Assise lui-même, modèle de pauvreté s’il en est, aurait eu cette sentence qui ne laisse pas de place à l’ambigüité : « La pauvreté s’arrête au pied de l’autel ».

   Cela me hérisse donc le poil lorsque des ecclésiastiques s’imaginant être des disciples de Saint François, par ce qui pourrait bien n’être qu’une forme très subtile de l’orgueil voilé sous les oripeaux d’une tapageuse humilité, après avoir dépouillé le sanctuaire, s’exhibent dans des ornements sacerdotaux que l’on croirait taillés dans des tissus bon marché, sans tenue et sans art…

   Notre Frère Maximilien-Marie, qui, lorsqu’il se rend à quelque activité extérieure au Mesnil-Marie, emporte toujours un petit appareil photo afin de me faire un compte-rendu par l’image, m’a rapporté hier cette photographie d’un très bel autel en bois doré qu’il a pu admirer dans l’église d’un village du Velay.

Autel XVIIe siècle

   Il fut un temps où, jusque dans des campagnes reculées et relativement pauvres, les fidèles s’efforçaient d’avoir dans leurs églises de splendides autels, pour magnifier et exalter le Saint-Sacrifice, et dont le tabernacle, orné et bien mis en valeur, proclamait la gloire du Très Saint-Sacrement
… et puis est venu le temps où, dans le meilleur des cas, ces splendides autels ont été relégués dans quelque chapelle latérale.

   C’est ce qui s’est justement passé dans cette église-ci ; mais je pourrais vous citer un certain nombre – un  trop grand nombre ! – de lieux où les anciens autels ont été découpés, démembrés, dépecés, mutilés, démolis, voire vendus, afin de laisser place à des « tables » ou à des « cubes » (c’est « furieusement tendance », les cubes !), plus ou moins « design », plus ou moins en accord avec le style de l’église, plus ou moins ornés : oeuvres – selon les cas, et surtout selon les finances de la paroisse – tantôt d’un artisan local, tantôt d’un « artiste contemporain » plus ou moins autoproclamé.

   Ce que je constate aussi, c’est que, bien souvent, pour « faire pauvre », ces ecclésiastiques n’hésitent pas à payer des sommes d’autant plus élevées que le résultat sera plus dépouillé et plus… moche.
Ne soyons pas dupes : dans l’Eglise, l’apparence de pauvreté a un prix ; un prix que les vrais pauvres seraient bien incapables de payer, eux pour lesquels, aux siècles de foi, l’apparente richesse des églises était une fierté légitime, une consolation et une joie !

   Quant aux tabernacles, « on » a – semble-t-il – tout fait pour leur ôter ce qui exprimait la gloire et le triomphe de la Sainte Eucharistie, et tout ce qui proclamait la foi catholique dans la Présence Réelle du Fils de Dieu notre Roi, pour les réduire à des espèces de « boites », les plus discrètes possibles.
Un peu comme si ce clergé-là était démangé par un zèle ardent à humilier et à faire oublier son Dieu !

   Comme je parlais de toutes ces choses avec Frère Maximilien-Marie, il a poussé un grand soupir avant de s’épancher :

« Tu vois, mon Lully, les choses en sont au point où lorsque je visite une église, j’en viens à angoisser à l’avance au sujet de ce que je vais y trouver.
J’en ai vraiment marre de constater le délaissement et la saleté dans lesquels beaucoup d’entre elles sont laissées.
J’en ai vraiment marre, au moment où j’en franchis le seuil, d’être agressé par cette multiplication d’affiches toutes plus laides et toutes plus stupides les unes que les autres.
J’en ai vraiment marre de constater partout le saccage quasi irréparable qui a été perpétré dans les années qui ont suivi le concile vaticandeux : saccage artistique et patrimonial, à la mesure du saccage spirituel et doctrinal par lequel on a malmené les fidèles.
J’en ai vraiment marre de constater que la bêtise, l’inculture, et l’outrecuidante fatuité d’un clergé inodore, incolore et sans saveur, sont peut-être ce qui donne la plus exacte idée de l’infini !

Et l’on voudrait que j’aime ce que l’on a fallacieusement et pompeusement nommé « réforme liturgique » ? »

Que pouvais-je ajouter à cela ?

Lully.

pattes de chat - frise

Voir aussi :
– La B.D. consacrée au thème de l’autel > ici
– l’autel contemporain de la cathédrale de Viviers > ici
- le texte de Mgr. A. Schneider sur l’autel et le tabernacle > ici

2014-75. De la difficile parabole de l’intendant d’iniquité.

8ème dimanche après la Pentecôte :
la parabole de l’intendant d’iniquité

   La péricope évangélique que nous entendons au huitième dimanche après la Pentecôte, parabole souvent appelée « de l’intendant malhonnête » ou de plus en plus – chez les commentateurs modernes - « de l’intendant avisé », ou encore de « de l’intendant habile », dans la tradition est appelée de manière bien plus carrée « de l’intendant d’iniquité », puisque c’est l’expression même de Notre-Seigneur Jésus-Christ : « Et laudavit Dominus villicum iniquitatis : et le maître loua l’intendant d’iniquité » (Luc XVI, 8). Nous garderons donc les termes mêmes du Saint Evangile et conserverons l’expression de « parabole de l’intendant d’iniquité », en nous étonnant de la singulière édulcoration produite par les appellations modernes…
Il est vrai que cette parabole est probablement la plus embarrassante de toutes celles qu’ont à commenter les prédicateurs.

   Elle ne se trouve que dans l’Evangile selon Saint Luc (Luc XVI, 1-9) et, dès les premiers temps de l’Eglise, elle n’a pas manqué de susciter de nombreuses questions, de soulever des difficultés, de provoquer des réactions d’incompréhension, voire d’indignation.
Il est tellement simple d’exhorter les fidèles à imiter la compassion du Bon Samaritain ou la prudence des Vierges Sages, tandis qu’ici on est toujours un peu mal à l’aise : le protagoniste de la parabole n’agit pas seulement contre la plus élémentaire honnêteté, mais – et c’est bien là ce qui met le comble à notre embarras – son attitude est louée par le maître-même qu’il a floué, et semble en outre nous être proposée en exemple par Notre-Seigneur Jésus-Christ !

   Parmi les Pères de l’Eglise, il en est un certain nombre qui – pourtant habitués à décortiquer les mots de l’Evangile par le menu -, lorsqu’ils ont commenté verset après verset cette parabole, ont carrément sauté à pieds joints par dessus les versets les plus « gênants » de ce passage évangélique.
Ceux qui s’y sont hasardés, souvent à la demande pressante de correspondants ou d’amis, ne cachent pas leur gêne, et s’emberlificotent parfois dans leurs interprétations.
Saint Cyrille d’Alexandrie écrit même :
« Il ne faut pas scruter avec attention et scrupule toutes les parties de la parabole, pour éviter que le discours ne se prolonge au-delà de la mesure (…). Toutes les parties de la parabole ne se prêtent donc pas à une explication détaillée, mais on doit retenir celles qui peuvent servir d’exemple pour donner un enseignement nécessaire grâce auquel on pourra exposer ce qui sera utile aux auditeurs » (Comm. sur Luc PG 72, 810 C). Tandis que notre glorieux Père Saint Augustin, dans le texte que nous publions ci-dessous, commence par mettre en garde son lecteur : « Dans l’économe que son maître a mis hors d’emploi, et qu’il loue d’avoir pourvu à son avenir, nous ne devons pas prendre tout comme une règle de conduite à suivre. Car nous ne devons pas dérober à notre maître, pour employer en aumônes le fruit de nos larcins… »

L’interprétation générale qui a prévalu dans la prédication, en escamotant un peu le côté « scandaleux » de l’exemple proposé par Notre-Seigneur, consiste finalement à exhorter les fidèles à se servir de l’argent corrupteur (« Mammon d’iniquité ») pour accomplir des bonnes oeuvres méritoires pour l’éternité, et à déplorer que les honnêtes gens soient moins zélées pour les biens éternels que les gens malhonnêtes ne le sont pour s’assurer une prospérité terrestre. 
C’est ainsi que, dans les « Questions sur les Evangiles »,  notre glorieux Père Saint Augustin s’en tire (voir ci-dessous)… et la plupart des prédicateurs à sa suite.

Pour ceux qui voudraient aller plus loin toutefois, je vous invite à étudier avec attention un texte publié par Monsieur Pierre Monat, de l’université de Besançon, publié dans la « Revue des Etudes Augustiniennes » (38 [1992] ), intitulée « l’exégèse de la Parabole de « l’intendant infidèle » du IIe au XIIe siècle » : ce sont trente-cinq pages fort savantes qui montrent non seulement la complexité du problème à laquelle les Pères de l’Eglise se sont trouvés affrontés, mais aussi qu’il existe chez certains d’entre eux des interprétations différentes et fort judicieuses de cette embarrassante parabole…
A consulter ou à télécharger ici > L’exégèse de la parabole de l’intendant infidèle – P.Monat.

Lully.

l'intendant d'iniquité 8ème dim ap Pentecôte

« Combien dois-tu à mon maître ?
- Cent barils d’huile…
- Prends ton billet, assieds-toi là et, vite, écris cinquante… »

* * *

Se faire des amis avec des richesses d’iniquité :

Court commentaire de la parabole de l’intendant d’iniquité (Luc, XVI,1-9)
par
notre glorieux Père Saint Augustin

(in « Questions sur les Evangiles » – livre 2 [Evangile selon Saint Luc] ; question 35).

« Dans l’économe que son Maître a mis hors d’emploi, et qu’il loue d’avoir pourvu à son avenir, nous ne devons pas prendre tout comme une règle de conduite à suivre. Car nous ne devons pas dérober à notre maître, pour employer en aumônes le fruit de nos larcins, et les amis par qui nous voulons être reçus dans les tabernacles éternels, ne doivent pas s’entendre de ceux qui sont redevables à l’égard du Seigneur notre Dieu : ce sont les justes et les saints qui sont figurés ici, et qui introduiront au céleste séjour ceux qui les auront secourus de leurs biens terrestres, dans le besoin ; et c’est d’eux qu’il est dit, que si quelqu’un donne seulement à boire un verre d’eau froide à l’un d’entre eux, à cause de sa qualité de disciple, il ne perdra point sa récompense (Matth. X, 42).

Ces sortes de similitudes tirent aussi toute leur force des contraires, et nous donnent à entendre que si l’économe infidèle a pu recevoir un tel éloge de son Maître, à combien plus forte raison les hommes qui accomplissent les mêmes oeuvres, en se conformant au commandement divin, seront-ils plus agréables au Seigneur. C’est ainsi qu’en parlant du juge inique importuné par une veuve, notre Sauveur élève la pensée jusqu’au Souverain Juge, dont la justice ne peut cependant sous aucun rapport être assimilée à celle de ce juge d’iniquité (Luc XVIII, 2-8).

Quant aux cent barils d’huile, pour lesquels l’économe fait souscrire cinquante au débiteur, et aux cent mesures de froment réduites à quatre-vingt, je pense que cela n’a d’autre but que d’exprimer ce qui doit être fait en faveur de l’Eglise par chacun de nous à l’exemple de ce que faisaient les Juifs à l’égard des Lévites, afin que notre justice surpasse celle des Scribes et des Pharisiens (Matth. V, 20) : c’est-à-dire que les Juifs donnant la dîme de leurs biens, nous devons donner la moitié des nôtres, comme fit Zachée, qui donna la moitié, non de ses revenus, mais de ses biens (Luc XIX, 8), ou que, du moins, nous devons doubler la dîme, afin de surpasser par cette double offrande celle des Juifs.
Cet argent, dont la possession n’est que temporaire, Notre-Seigneur l’appelle Mammon d’iniquité, parce que Mammon signifie richesse, et que ces mêmes richesses, appartiennent à des hommes d’iniquité qui mettent en elles l’espérance et la plénitude de leur bonheur : pour les justes, quand il les possèdent, c’est, il est vrai, une ressource ; mais leur trésor, ils n’en ont point d’autre que les richesses célestes et spirituelles, à l’aide desquelles, ils pourvoient spirituellement à leurs besoins, écartent la misère et l’indigence et s’assurent une immense félicité. »

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Prière pour demander des grâces par l’intercession de Saint Léopold de Castelnuovo :

30 juillet,
fête de Saint Léopold de Castelnuovo.

Dans ma chronique du 30 juillet 2013, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, je vous ai déjà parlé de Saint Léopold de Castelnuovo (né Bogdan Mandic) et de la vénération que nous avons au Mesnil-Marie pour cet admirable fils de Saint François d’Assise (cf. > ici), que je ne puis que vous exhorter à vénérer vous aussi, à aimer et à invoquer avec ferveur.

Voici donc une prière pour demander à Dieu des grâces par son intercession :

Saint Léopold confessant

O Dieu Tout Puissant, qui avez enrichi Saint Léopold de l’abondance de vos grâces, accordez-nous, par son intercession, de vivre dans l’abandon confiant à Votre sainte volonté, dans la ferme espérance en Vos promesses, et dans l’attention amoureuse à Votre présence.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit…

O Dieu, qui manifestez Votre toute puissance, surtout dans la miséricorde et le pardon, et qui avez voulu que Saint Léopold fut Votre témoin fidèle très spécialement dans le ministère du sacrement de pénitence, accordez-nous, par ses mérites, d’avoir un grand amour pour ce sacrement et d’y recourir avec les dispositions du coeur qui permettront à la grandeur de Votre amour de se déployer pleinement en nous.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit…

O Dieu notre Père, qui, en Votre Fils mort et ressuscité, avez sanctifié notre douleur, et qui avez voulu que Saint Léopold fut pour les âmes affligées une paternelle présence de consolation, par son intercession, nous Vous le demandons humblement, répandez dans nos coeurs la force dont nous avons besoin pour tenir bon dans les épreuves, et la générosité pour les offrir en union avec Jésus pour la rédemption et la sanctification de nos frères.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit…

O Dieu, Unité dans la Trinité, Source et modèle de l’unité que Vous désirez pour tous ceux qui croient en Vous et qui invoquent Votre Saint Nom, par l’intercession de Saint Léopold, qui a tant prié et offert « pour qu’ils soient un et que le monde croie en Celui que Vous avez envoyé », remplissez-nous de Votre Esprit d’unité et de paix, afin que nous sachions prier et nous sacrifier pour la parfaite unité de tous ceux qui croient en Vous.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit…

O Dieu, qui avez voulu que la Bienheureuse Vierge Marie, la Mère très sainte de Votre Verbe Incarné, devienne aussi la Mère de l’Eglise, et qui avez réjoui la vie de Saint Léopold d’une si tendre dévotion envers cette Vierge admirable, par son intercession et ses mérites, accordez-nous à nous aussi la grâce d’un amour filial envers elle et d’une indéfectible confiance en sa toute puissante bonté maternelle.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit…

O Dieu, notre Roi de gloire et notre Père infiniment aimant, nous confions à Votre Coeur tous nos espoirs et tous nos besoins, toutes nos intentions et toutes celles pour lesquelles nous devons Vous supplier (…) ; à la prière de Saint Léopold, daignez répondre favorablement à nos demandes, si elles sont conformes à vos insondables et très sages desseins, et gardez-nous fidèles, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il !

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit…

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie en s’inspirant d’une prière en langue italienne)

Relique de St Léopold

Publié dans:De liturgia, Nos amis les Saints, Prier avec nous |on 29 juillet, 2014 |Commentaires fermés

2014-66. Des fêtes de précepte dans l’Eglise universelle et en France.

       Savez-vous, chers Amis, quelles sont les fêtes liturgiques qui, selon le code de droit canonique actuellement en vigueur, sont – pour toute l’Eglise catholique – des fêtes de précepte (dites aussi fêtes d’obligation), c’est-à-dire des fêtes auxquelles les fidèles sont tenus, par une obligation grave (c’est-à-dire sous peine de péché), de participer à la Messe et de s’abstenir de travaux serviles comme pour les dimanches ?

   Beaucoup d’entre vous  me diront sans doute : Noël, l’Ascension, l’Assomption et la Toussaint.
Ce sont en effet les quatre fêtes dont la célébration n’est pas fixée à un dimanche et qui sont actuellement chômées en France.
Néanmoins, si cette réponse est juste, elle est loin d’être complète car, depuis 1802, le nombre des fêtes de précepte en France est inférieur à celui qui est normalement en vigueur dans toute l’Eglise, et ma question était : « Quelles sont les fêtes liturgiques qui, selon le code de droit canonique actuellement en vigueur, sont – pour toute l’Eglise catholique – des fêtes de précepte ? »

   Jugez-en par vous-mêmes :
Selon le canon 1246, § 1 « Le dimanche où, de par la tradition apostolique, est célébré le mystère pascal doit être observé dans l’Eglise tout entière comme le principal jour de fête de précepte. Et de même doivent être observés les jours de la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de l’Epiphanie,  de l’Ascension et du Très Saint Corps et Sang du Christ, le jour de Sainte Marie Mère de Dieu, de son Immaculée Conception et de son Assomption, de saint Joseph, des saints Apôtres Pierre et Paul et enfin de tous les Saints. »

   Dans le code de droit canonique de 1917, précédemment en vigueur, sous le numéro 1247 § 1, la liste des fêtes de précepte pour l’Eglise universelle était rigoureusement la même, si ce n’est que « le jour de Sainte Marie Mère de Dieu », c’est-à-dire le 1er janvier où dans le calendrier liturgique issu de la réforme de 1969 a été placée cette célébration en l’honneur de la Maternité divine de Notre-Dame, y était appelé « fête de la Circoncision de Notre-Seigneur » conformément au calendrier liturgique antérieur.

Les fêtes de précepte qui doivent être sanctifiées par l’assistance à la Messe et l’abstention de tout travail servile sont donc au nombre de dix pour l’Eglise universelle, et – avec seulement la différence de dénomination pour celle du 1er janvier – elles correspondent aux mêmes dates dans les calendriers liturgiques de l’une ou l’autre formes du rite romain :

1  - le 25 décembre : Noël.
2  - le 1er janvier : Circoncision ou Sainte Marie Mère de Dieu.
3  - le 6 janvier : Epiphanie.
4  - le 19 mars : Saint Joseph.
5  - le jeudi de l’Ascension (quarante jours après le dimanche de Pâques).
6  - le jeudi de la Fête du Saint-Sacrement (Fête-Dieu), soit le jeudi qui suit le dimanche de la Très Sainte Trinité.
7  - le 29 juin : fête des Saints Pierre et Paul.
8  - le 15 août : Assomption de Notre-Dame.
9  - le 1er novembre : Toussaint.
10 – le 8 décembre : Immaculée Conception.

   Ajoutons à cela qu’il existe des fêtes de précepte locales, particulières aux diocèses, aux Congrégations et aux paroisses, qui sont :

- la fête du saint Patron du diocèse,
- celle(s) du ou des saint(s) Patron(s) de la paroisse,
- l’anniversaire de la dédicace de la cathédrale et de
- la fête de dédicace de l’église paroissiale (si elle est consacrée),
- dans les Congrégations, la fête du ou des saint(s) Fondateur (s) et des saints patrons de la Congrégation et du monastère ou couvent où l’on se trouve…

   Le second paragraphe du canon 1246 du code de droit canonique actuellement en vigueur précise néanmoins :
« Cependant, la conférence des Evêques peut, avec l’approbation préalable du Saint-Siège, supprimer certaines fêtes de précepte ou les reporter au dimanche. »

   De fait, avec cet accord préalable du Saint-Siège, les conférences épiscopales – poussées par des nécessités que nous pouvons qualifier de politiques, puisque c’est souvent sous la contrainte de gouvernements de plus en plus laïcistes qui ne veulent plus accorder que ces jours de fêtes religieuses soient chômés – ont supprimé ou reporté au dimanche certaines fêtes de précepte.

   En France, à la suite du concordat signé entre le Saint-Siège et le premier consul Bonaparte en 1801, le cardinal Jean-Baptiste Caprara, légat a latere du pape Pie VII auprès du gouvernement français pour la négociation du dit concordat, promulgua, le 9 avril 1802, un « Indult pour la réduction des fêtes » qui – compte-tenu de la diminution des fêtes religieuses chômées imposée par la république (par exemple avant la révolution, la plupart des fêtes « de première classe », comme l’Annonciation, mais aussi la Saint Louis et la Saint Etienne, les Jeudi et Vendredi Saints, ainsi que toutes les fêtes des Apôtres étaient obligatoirement chômées) – règle cette question pratique des fêtes de précepte. 
Ce « décret Caprara », ainsi qu’il est couramment appelé, est toujours en vigueur actuellement. Nous lisons en effet dans le Bulletin Officiel de la Conférence des Evêques de France n°30, en date du 28 janvier 1986 : « La conférence des évêques maintient le statu quo pour les fêtes d’obligation en France, en vigueur depuis le décret du cardinal Caprara en 1802 ».

   Donc, en attendant le jour où un régime plus respectueux des fêtes de l’Eglise permettra qu’elles soient à nouveau chômées, il faut célébrer le dimanche des « solennités reportées » pour les fêtes de l’Epiphanie, de la Fête-Dieu, des saints Apôtres Pierre et Paul, des saints Patrons du diocèse et de la paroisse, et de la dédicace.

   Pour ce qui est du 1er janvier, bien qu’il soit férié en France, je suis toujours étonné que les évêques et les prêtres ne rappellent cependant plus, aujourd’hui, qu’il s’agit d’une fête de précepte.
Quant au 19 mars et au 8 décembre, il n’y a guère que dans les communautés religieuses traditionnelles qu’on y applique la règle des fêtes de précepte ; ailleurs ce ne sont que des fêtes de dévotion plus ou moins marquées…

   Voici le texte de cet « Indult pour la réduction des fêtes » que je recopie intégralement ci-dessous, parce que j’ai eu moi-même du mal à le trouver en entier et que j’ai pensé qu’il serait peut-être utile ou agréable à certains d’entre vous de le connaître :

       « Nous, Jean-Baptiste Caprara, Cardinal-Prêtre de la sainte Eglise Romaine, du titre de Saint-Onuphre, Archevêque, Evêque d’Iesi, Légat a latere de notre très-saint Père le Pape Pie VII, et du S.Siège Apostolique, auprès du premier Consul de la République française.

   Le devoir du Siège Apostolique qui a été chargé par Notre-Seigneur Jésus-Christ du soin de toutes les Eglises, est de modérer l’observance de la discipline ecclésiastique avec tant de douceur et de sagesse, qu’elle puisse convenir aux différentes circonstances des temps et des lieux. Notre très-saint Père le Pape Pie VII, par la divine Providence, souverain Pontife, avait devant les yeux ce devoir, lorsqu’il a mis au nombre des soins qui l’occupent à l’égard de l’Eglise de France, celui de réfléchir sur ce qu’il devait statuer touchant la célébration des fêtes dans ce nouvel ordre des choses. Sa Sainteté savait parfaitement que dans la vaste étendue des pays qu’embrasse le territoire de la République française, on n’avait pas suivi partout les mêmes coutumes ; mais que dans les divers diocèses, des jours de fêtes différents avaient été observés. Sa Sainteté observait de plus que les peuples soumis au Gouvernement de la même République, avaient le plus grand besoin, après tant d’événements et tant de guerres, de réparer les pertes qu’ils avaient faites pour le commerce et pour les autres choses nécessaires à la vie, ce qui devenait difficile par l’interdiction du travail aux jours de fêtes, si le nombre de ces jours n’était diminué. Enfin elle voyait, et ce n’était point sans une grande douleur, elle voyait que, dans ce pays, les fêtes jusqu’à ce jour n’avaient pas été observées partout avec la même piété ; d’où il résultait en plusieurs lieux un grave scandale pour les âmes pieuses et fidèles.

   Après avoir examiné et pesé mûrement toutes ces choses, il a paru qu’il serait avantageux pour le bien de la Religion et de l’Etat, de fixer un certain nombre de jours de fêtes, le plus petit possible, qui seraient gardées dans tout le territoire de la République, de manière que tous ceux qui sont régis par les mêmes lois fussent également soumis partout à la même discipline ; que la réduction de ces jours vint au secours d’un grand nombre de personnes, et que l’observation des fêtes conservées en devint plus facile.
En conséquence, et en même temps pour se rendre aux désirs et aux demandes du premier Consul de la République à cet égard, Sa Sainteté nous a enjoint, en notre qualité de son Légat a latere, de déclarer, en vertu de la plénitude de la puissance apostolique, que le nombre des jours de fêtes, autres que les dimanches, sera réduit aux jours marqués dans le tableau que nous mettons au bas de cet Indult, de manière qu’à l’avenir, tous les habitants de la même République soient censés exempts, et que réellement ils soient entièrement déliés, non seulement de l’obligation d’entendre la Messe, et de s’abstenir des oeuvres servils aux autres jours de fêtes, mais encore de l’obligation du jeûne aux veilles de ces mêmes jours. Elle a voulu cependant que dans aucune église rien ne fut innové dans l’ordre et le rit des offices et des cérémonies qu’on avait coutume d’observer aux fêtes maintenant supprimées et aux veilles qui les précèdent, mais que tout soit entièrement fait comme on a eu coutume de faire jusqu’au moment présent, exceptant néanmoins la fête de l’Epiphanie de Notre-Seigneur, la Fête-Dieu, celle des Apôtres Saint Pierre et Saint Paul, et celle des Saints Patrons de chaque diocèse et de chaque paroisse, qui se célèbreront partout le dimanche le plus proche de chaque Fête.

   En l’honneur des saints Apôtres et des saints Martyrs, Sa Sainteté ordonne que dans la récitation, soit publique, soit privée des heures canoniales, tous ceux qui sont obligés à l’office divin, soient tenus de faire dans la solennité des Apôtres saint Pierre et saint Paul, mémoire de tous les saints Apôtres, et dans la fête de saint Etienne, premier martyr, mémoire de tous les saints Martyrs ; on fera aussi ces mémoires dans toutes les messes qui se célébreront ces jours-là.

   Sa Sainteté ordonne encore que l’anniversaire de la Dédicace de tous les temples, érigés sur le territoire de la République, soit célébré dans toutes les églises de France, le dimanche qui suivra immédiatement l’octave de la Toussaint.

   Quoiqu’il fut convenable de laisser subsister l’obligation d’entendre la messe aux jours des fêtes qui viennent d’être supprimées, néanmoins Sa Sainteté, afin de donner de plus en plus de témoignages de sa condescendance envers la Nation française, se contente d’exhorter ceux principalement qui ne sont point obligés de vivre du travail des mains, à ne pas négliger d’assister ces jours-là au saint sacrifice de la messe.
Enfin, Sa Sainteté attend de la religion et de la piété des Français, que plus le nombre des jours de fêtes et des jours de jeûnes sera diminué, plus ils observeront avec soin, zèle et ferveur, le petit nombre de ceux qui restent, rappelant sans cesse dans leur esprit, que celui-là est indigne du nom chrétien, qui ne garde pas comme il le doit les commandements de Jésus-Christ et de son Eglise ; car, comme l’enseigne l’Apôtre saint Jean : Quiconque dit qu’il connaît Dieu, et n’observe pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui.

   Les jours de fête qui seront célébrés en France, outre les dimanches, sont :
La Naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
L’Ascension.
L’Assomption de la Très Sainte Vierge.
La fête de tous les Saints.

Donné à Paris, en la maison de notre résidence, ce jourd’hui 9 avril 1802.

J.B. card. Caprara, Légat.
J.A. Sala, Secrétaire de la Légation Apostolique.

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2014-65. De quelques célébrations ou anniversaires liés à la date du 30 juin.

Lundi 30 juin 2014,
fête de Saint Martial.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Alors que dans le calendrier de l’Eglise universelle cette date du 30 juin est marquée par la commémoraison de Saint Paul (selon le missel traditionnel bien sûr), alors que l’Eglise diocésaine de Viviers célèbre en ce jour la fête de Saint Ostian - orthographié aussi Ostien ou Hostien – , un saint prêtre qui eut un apostolat missionnaire dans les campagnes des diocèses de Viviers et du Puy au VIe siècle et qui est le patron principal de la cité épiscopale de Viviers, pour nous ce jour est celui de la fête de Saint Martial, titulaire de notre église paroissiale depuis plus de mille ans et céleste protecteur du village sur le territoire duquel est sis notre Mesnil-Marie : c’est donc chez nous une fête double de première classe avec octave commune !

Cette fête liturgique se double d’un anniversaire.
En effet, l
a divine Providence – puisqu’il n’y a eu en cela aucun calcul humain – a disposé les choses de telle sorte que, il y a six ans (le 30 juin 2008), achevant nos déménagements, c‘est le jour de la fête de Saint Martial que le Refuge Notre-Dame de Compassion a été établi de manière stable en ce village de Saint-Martial (voir aussi > ici) : admirable clin-Dieu !

Vitrail de Saint Martial à la cathédrale Saint-Etienne de Sens

Saint Martial
(vitrail de la cathédrale Saint-Etienne de Sens)

Le culte de Saint Martial fut jadis extrêmement développé dans les Gaules et dans la France médiévale, au point que Jean XIX, pape de 1024 à 1032, avait élevé sa fête au même rang que celles des Apôtres.
L’Aquitaine et le Limousin vénèrent Saint Martial comme leur premier évangélisateur ; et, à Limoges même dont il fut le premier évêque, son tombeau devint un lieu de pèlerinage au-dessus duquel fut ensuite élevée une célèbre abbaye, qui constituait une étape sur l’un des chemins de Compostelle. Cette abbaye était également un foyer culturel et artistique de tout premier ordre.

La légende (il faut prendre ce mot dans son sens originel et non dans le sens de récit sans consistance historique) nous dit de Saint Martial qu’il est le petit enfant que Notre-Seigneur a donné en exemple aux Apôtres (cf. Matth. XVIII, 3) ainsi que le jeune garçon qui portait avec lui les cinq pains d’orge et les deux poissons que Jésus multiplia dans le désert (cf. Jean VI, 5-14).
Devenu adulte et ordonné prêtre puis évêque par Saint Pierre lui-même, il fut missionné par ce dernier pour évangéliser les Gaules, accomplissant de grands miracles – notamment une résurrection grâce au bâton que lui avait remis le Prince des Apôtres – et de nombreuses conversions : cette légende a été merveilleusement illustrée par les fresques commandées par le pape Clément VI (qui était limousin) à Matteo Giovanetti, en 1344-1345, pour la chapelle Saint-Martial du palais des Papes, en Avignon.
L’apostolicité de Saint Martial, âprement défendue par les moines de l’abbaye Saint-Martial de Limoges à partir du IXe siècle (et par laquelle s’explique en grande partie la popularité et le rayonnement de son culte), est contestée de nos jours, même si elle a été encore affirmée de manière péremptoire par la Sacrée Congrégation des Rites en 1845 (pour lire l’intégralité de la notice biographique de Saint Martial extraite des Petits Bollandistes, aller > ici).

Les fouilles archéologiques réalisées dans la seconde moitié du XXe siècle à l’emplacement de l’abbaye de Saint-Martial ont permis d’en retrouver la crypte ainsi que le sarcophage qui avait contenu le corps du saint évêque.

Nous sommes très heureux et fiers d’avoir pour céleste protecteur du territoire sur lequel est implanté notre Mesnil-Marie l’un des premiers évangélisateurs de ce qui deviendra la France, et un saint dont le culte fut à la source d’un intense mouvement culturel et artistique.

Inscription lapidaire du tombeau de St Martial au musée des beaux arts de Limoges

« Martialis Apotolus Christi : Martial Apôtre du Christ »
Inscription lapidaire du tombeau de Saint Martial,
exposée au Musée des Beaux-Arts de Limoges.

En ce même jour, nous commémorons la pieuse mémoire d’un saint prêtre natif de cette paroisse de Saint-Martial, qui fut un confesseur de la foi pendant la grande révolution à laquelle il survécut, et qui rendit son âme à Dieu le 30 juin 1837 : voici le texte complet de la notice nécrologique que nous avons découverte à son sujet dans « l’Ami de la Religion et du Roi » (année 1837 – cf. > ici) et dont nous conservons la savoureuse graphie originelle :

« M. François Régis Venard aumônier des religieuses de Sainte Claire à Lyon est mort le 30 juin à l’âge de 87 ans. Né en 1750 à Saint Martial, diocèse de Viviers, il étoit aumônier à l’Hôtel-Dieu de Lyon au commencement de la révolution. Il rendit des services pendant le siège en 1793 et, après la prise de la ville, il erra dans les campagnes du Beaujolois prenant toute sorte de déguisemens et portant ainsi les secours de son ministère. Il échappa à tous les périls par son adresse et surtout par la protection de la providence et il en racontoit des traits touchans. Après le concordat il occupa successivement deux cures dans l’arrondissement où il avoit été caché. On le redemanda ensuite à l’Hôtel-Dieu, et il n’en est sorti que pour diriger les religieuses de Sainte Claire. C’étoit un prêtre estimable, doux, pieux, modeste qui méritoit d’avoir des amis par la franchise de son caractère et la sûreté de son commerce. »

Nous tenons beaucoup à maintenir la mémoire de ces courageux ecclésiastiques, martyrs ou confesseurs de la foi, dont nous retrouvons les traces ou les mentions lors de nos études et recherches historiques en lien avec ce petit pays où nous vivons, et qui sont malheureusement tombés dans l’oubli des générations actuelles.
Nous sommes convaincus que même s’ils ne font pas l’objet d’enquêtes canoniques et de cérémonies de béatification, ils sont néanmoins grands et glorieux aux yeux du Souverain Seigneur (peut-être même plus grands et glorieux que certains « saints » récemment élevés sur les autels !) et que – au jour du grand jugement et pour l’éternité – ayant été éprouvés comme l’or au milieu de la fournaise, et reçus comme une hostie d’holocauste, ils brilleront comme des étincelles dans un lieu planté de roseaux (cf. Sag. III, 5-7). 

L’exemple et l’intercession des saints, l’exemple et l’intercession des héros chrétiens demeurent pour nous, dès maintenant et pour les grandes épreuves à venir, une lumière et une force dans cette crise terrible qui désole et ravage la Sainte Eglise, envahie par l’esprit du monde, gangrenée par les idées de la révolution, et pervertie par le venin du modernisme… jusqu’à son autorité suprême.

pattes de chatLully.

Publié dans:De liturgia, Memento, Nos amis les Saints |on 30 juin, 2014 |1 Commentaire »
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