Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2020-56. De la solennité de Saint Joseph, patron de l’Eglise universelle, jadis fête du Patronage de Saint Joseph, célébrée au mercredi de la deuxième semaine après l’Octave de Pâques.

Mercredi de la 2ème semaine après l’Octave de Pâques,
Solennité de Saint Joseph patron de l’Eglise universelle.

Trois lys blancs

       Dans les pages de ce blogue (voir > ici), nous avons publié un article traitant de la grande dévotion de Sainte Thérèse de Jésus, réformatrice du Carmel, envers Saint Joseph.
Le Carmel thérésien eut assez vite une fête du Patronage de Saint Joseph dans son calendrier particulier, pour célébrer la protection et la dévotion spéciales du Carmel, héritée de sa sainte réformatrice, et remercier le Patriarche du Nouveau Testament pour toutes ses attentions et prévenances envers l’Ordre.

   Le 10 septembre 1847, par un décret nommé « Inclytus Patriarcha Ioseph », le Bienheureux Pie IX étendit à toute l’Eglise latine cette fête du Patronage de saint Joseph, qu’il fixa au troisième dimanche après Pâques sous le rite double de deuxième classe.
Puis, le 8 décembre 1870, par un décret « Urbi et orbi » intitulé « Quemadmodum Deus », dont nous donnons ci-dessous la traduction, ce même Bienheureux Pie IX déclara officiellement Saint Joseph patron de l’Eglise universelle, et il statua alors que la fête du 19 mars serait désormais célébrée sous le rite double de première classe (mais sans octave, en raison du carême).

   En 1911, Saint Pie X changea l’intitulé de cette Fête du Patronage de Saint Joseph qu’il renomma Solennité de Saint Joseph, patron de l’Eglise universelle, en même temps qu’il la dotait d’une octave commune (le jour de l’octave étant célébré sous le rite double majeur).
Toutefois, en 1913, dans la volonté de « libérer » les dimanches dont la célébration était trop régulièrement empêchée par celle des fêtes de saints, Saint Pie X déplaça cette solennité au mercredi précédant le troisième dimanche après Pâques, puisque selon la dévotion traditionnelle le mercredi est le jour spécialement dédié à Saint Joseph.

   En 1955, les réformes entreprises sous le pontificat du Vénérable Pie XII, supprimèrent cette Solennité de Saint Joseph patron de l’Eglise universelle, au profit d’une nouvelle fête, dite de « Saint Joseph ouvrier », fixée au 1er mai dans l’espoir de christianiser la « fête du travail » célébrée ce jour-là par les syndicats d’inspiration marxiste.
Cette tentative se solda, n’hésitons pas à le dire, par un lamentable échec, au point que moins de quinze ans plus tard le calendrier de la réforme liturgique post-conciliaire rétrograda de manière significative cette fête du 1er mai en « mémoire facultative » (sic) !!!

   En revanche, pour les vétérocalendaires - qui conservent un calendrier liturgique propre et les rubriques  antérieurs à toutes les réformes intervenues depuis 1950 (dont nous sommes) -, la Solennité de Saint Joseph patron de l’Eglise universelle, avec son octave, demeurent.

Eglise St Joseph à Angers - Pie IX proclame Saint Joseph patron de l'Eglise universelle

Eglise Saint-Joseph, à Angers :
Pie IX proclame Saint Joseph patron de l’Eglise universelle
(l’Eglise étant représentée sous la figure d’un navire dont le saint Pontife tient le gouvernail)

Armoiries de Pie IX

 Décret « Urbi et orbi » Quemadmodum Deus

Pie IX, Pape pour perpétuelle mémoire

       De même que Dieu établit le Patriarche Joseph, fils de Jacob, gouverneur de toute l’Egypte, pour assurer au peuple le froment nécessaire à la vie, ainsi, lorsque furent accomplis les temps où l’Eternel allait envoyer sur la terre Son Fils unique, pour racheter le monde, Il choisit un autre Joseph dont le premier était la figure ; Il l’établit seigneur et prince de Sa maison et de Ses biens ; Il commit à sa garde Ses plus riches trésors.
En effet, Joseph épousa l’Immaculée Vierge Marie, de laquelle, par la vertu du Saint-Esprit, est né Jésus-Christ, qui voulut aux yeux de tous passer pour le fils de Joseph et daigna lui être soumis. Celui que tant de prophètes et de rois avaient souhaité de voir, non seulement Joseph Le vit, mais il conversa avec Lui, il Le pressa dans les bras d’une paternelle tendresse, il Le couvrit de baisers ; avec un soin jaloux et une sollicitude sans égale, il nourrit Celui que les fidèles devaient manger comme le Pain de l’éternelle vie.

   En raison de cette dignité sublime, à laquelle Dieu éleva Son très fidèle serviteur, toujours l’Eglise a exalté et honoré Saint Joseph d’un culte exceptionnel, quoique inférieur à celui qu’elle rend à la Mère de Dieu ; toujours, dans les heures critiques, elle a imploré son assistance.
Or, dans les temps si tristes que nous traversons, quand l’Eglise elle-même, poursuivie de tous côtés par ses ennemis, est accablée de si grandes calamités que les impies se persuadent déjà qu’il est enfin venu le temps où les portes de l’enfer prévaudront contre elle (cf. note ci-dessous), les vénérables Pasteurs de l’Univers catholique, en leur nom et au nom des fidèles confiés à leur sollicitude, ont humblement prié le Souverain Pontife qu’il daignât déclarer Saint Joseph Patron de l’Eglise universelle.

   Ces prières ayant été renouvelées plus vives et plus instantes durant le saint concile du Vatican, Notre Saint-Père Pie IX, profondément ému par l’état si lamentable des choses présentes et voulant se mettre, lui et tous les fidèles, sous le très puissant patronage du saint patriarche Joseph, a daigné se rendre aux vœux de tant de vénérables Pontifes.

   C’est pourquoi il déclare solennellement Saint Joseph Patron de l’Eglise catholique.

   Sa Sainteté ordonne en même temps que la fête du saint, fixée au 19 mars, soit désormais célébrée sous le rite double de première classe, sans octave toutefois, à cause du saint Carême.

   Elle a voulu en outre que la présente déclaration fût faite par décret de la Sacrée Congrégation des Rites, en ce jour consacré à la Vierge Immaculée, Mère de Dieu, épouse du très chaste Joseph, et que ce décret ait force de loi, nonobstant toute opposition ou disposition contraire.

S. Congrégation des Rites, Rome,
le 8 décembre 1870

Note : Ce décret du 8 décembre 1870 fait évidemment allusion aux persécutions contre le Saint Siège et le Souverain Pontife menée par la secte maçonnique qui, depuis le milieu du XIXe siècle, a voulu abattre l’Eglise catholique romaine en spoliant les Etats de l’Eglise, garantie de son indépendance depuis Pépin le Bref. Le 20 septembre précédent (cf. > ici), au terme de dix années de combats, et d’invasions progressives du Patrimoine de Saint-Pierre, la ville de Rome a été envahie par les soldats piémontais et le Bienheureux Pie IX s’est, de fait, retrouvé prisonnier dans l’enceinte du Vatican.

Pie IX place l'Eglise sous le patronage de Saint Joseph - église de Saint-Ouën-des-Toits

Le Bienheureux Pie IX plaçant l’Eglise universelle sous le patronage de Saint Joseph
(église de Saint-Ouën des Toits – Bas Maine, diocèse de Laval)

On trouvera dans les pages de ce blogue :
- La BD « Ite ad Joseph » > ici
- Le cantique « Saint Joseph, ô pur modèle » > ici
- Les salutations à Saint Joseph composées par Saint Jean Eudes > ici
- D’autres prières à Saint Joseph, dont la prière spéciale publiée par Léon XIII marquant son patronage sur l’Eglise universelle > ici

Trois lys blancs

2020-55. De Saint Pierre Canisius, théologien du concile de Trente, modèle des catéchistes, second apôtre de l’Allemagne, & Docteur de l’Eglise.

27 avril,
Fête de Saint Pierre Canisius, confesseur et docteur de l’Eglise.

       Voici la catéchèse de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI consacrée à Saint Pierre Canisius, délivrée lors de l’audience pontificale générale du mercredi 9 février 2011.

St Pierre Canisius catéchisant

Saint Pierre Canisius catéchisant

Chers frères et sœurs,

      Je voudrais vous parler aujourd’hui de saint Pierre Kanis, Canisius, forme latinisée de son nom de famille, une figure très importante du XVIe siècle catholique.
Il était né le 8 mai 1521 à Nimègue, en Hollande. Son père était bourgmestre de la ville. Alors qu’il était étudiant à l’université de Cologne, il fréquenta les moines chartreux de Sainte-Barbara, un centre dynamique de vie catholique, ainsi que d’autres hommes pieux qui cultivaient la spiritualité dite devotio moderna. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543 à Mayence (Rhénanie-Palatinat), après avoir suivi un cours d’exercices spirituels sous la direction du bienheureux Pierre Favre, Petrus Faber, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Ordonné prêtre en juin 1546 à Cologne, dès l’année suivante, comme théologien de l’évêque d’Augsburg, le cardinal Otto Truchsess von Waldburg, il participa au Concile de Trente, où il collabora avec deux confrères, Diego Laínez et Alfonso Salmerón.

   En 1548, saint Ignace lui fit terminer sa formation spirituelle à Rome et l’envoya ensuite au Collège de Messine pour accomplir d’humbles travaux domestiques.
Ayant obtenu à Bologne un doctorat en théologie le 4 octobre 1549, il fut destiné par saint Ignace à l’apostolat en Allemagne. Le 2 septembre de cette même année, 1549, il rendit visite au Pape Paul III à Castel Gandolfo, puis se rendit dans la basilique Saint-Pierre pour prier. Là, il implora l’aide des grands saints apôtres Pierre et Paul, afin qu’ils accordent une efficacité permanente à la Bénédiction Apostolique pour son grand destin, pour sa nouvelle mission. Dans son journal, il note certaines phrases de cette prière. Il dit : « J’ai alors ressenti qu’un grand réconfort et que la présence de la grâce m’étaient accordés au moyen de ces intercesseurs [Pierre et Paul]. Ils confirmaient ma mission en Allemagne et semblaient me transmettre, comme apôtre de l’Allemagne, le soutien de leur bienveillance. Tu sais, Seigneur, de combien de façons et combien de fois en ce même jour Tu m’as confié l’Allemagne pour laquelle, par la suite, je continuerais à être sollicité, pour laquelle je désirerais vivre et mourir ».

   Nous devons tenir compte du fait que nous nous trouvons à l’époque de la Réforme luthérienne, au moment où la foi catholique dans les pays de langue germanique, face à l’attraction de la Réforme, semblait s’éteindre.
Le devoir de Pierre Canisius, chargé de revitaliser, de renouveler la foi catholique dans les pays germaniques, était presque impossible. Il n’était possible que par la force de la prière. Il n’était possible qu’à partir du centre, c’est-à-dire d’une profonde amitié personnelle avec Jésus Christ ; une amitié avec le Christ dans Son Corps, l’Eglise, qui doit être nourrie dans l’Eucharistie, Sa Présence Réelle.

   En suivant la mission reçue par Ignace et par le Pape Paul III, Pierre Canisius partit pour l’Allemagne et se rendit avant tout dans le duché de Bavière, qui pendant de nombreuses années, fut le lieu de son ministère. En tant que doyen, recteur et vice-chancelier de l’université d’Ingolstadt, il s’occupa de la vie académique de l’Institut et de la réforme religieuse et morale du peuple. A Vienne, où, pendant une brève période, il fut administrateur du diocèse, il accomplit son ministère pastoral dans les hôpitaux et dans les prisons, tant en ville que dans les campagnes, et prépara la publication de son Catéchisme. En 1556, il fonda le Collège de Prague et, jusqu’en 1569, il fut le premier supérieur de la province jésuite de l’Allemagne supérieure.

   Dans le cadre de cette charge, il établit dans les pays germaniques un réseau étroit de communautés de son Ordre, en particulier de collèges, qui devinrent des points de départ pour la réforme catholique, pour le renouveau de la foi catholique. A cette époque, il participa également au colloque de Worms avec les dirigeants protestants, parmi lesquels Philip Mélanchthon (1557) ; il exerça la fonction de nonce pontifical en Pologne (1558) ; il participa aux deux Diètes d’Augsbourg (1559 et 1565) ; il accompagna le cardinal Stanislas Hozjusz, légat du Pape Pie IV auprès de l’empereur Ferdinand (1560) ; il intervint à la session finale du Concile de Trente, où il parla de la question de la Communion sous les deux espèces et de l’index des livres interdits (1562).

   En 1580, il se retira à Fribourg en Suisse, en se consacrant totalement à la prédication et à la composition de ses œuvres, et c’est là qu’il mourut le 21 décembre 1597.
Béatifié par le bienheureux Pie IX en 1864, il fut proclamé en 1897 le deuxième Apôtre de l’Allemagne par le Pape Léon XIII, et canonisé et proclamé Docteur de l’Eglise par le Pape Pie XI en 1925.

   Saint Pierre Canisius passa une bonne partie de sa vie au contact des personnes les plus importantes socialement de son époque et exerça une influence particulière par ses écrits.
Il fut l’éditeur des œuvres complètes de saint Cyrille d’Alexandrie et de saint Léon le Grand, des Lettres de saint Jérôme et des Oraisons de saint Nicolas de Flüe. Il publia des livres de dévotion en plusieurs langues, les biographies de plusieurs saints suisses et de nombreux textes d’homilétique.
Mais ses écrits les plus répandus furent les trois Catéchismes composés entre 1555 et 1558. Le premier Catéchisme était destiné aux étudiants en mesure de comprendre des notions élémentaires de théologie ; le deuxième aux jeunes du peuple pour une première instruction religieuse ; le troisième aux jeunes ayant une formation scolaire de niveau secondaire et supérieur. La doctrine catholique était exposée sous forme de questions et réponses, brièvement, dans des termes bibliques, avec une grande clarté et sans accents polémiques. Rien que de son vivant, on dénombrait déjà 200 éditions de ce Catéchisme ! Et des centaines d’éditions se sont succédé jusqu’au XXe siècle. Ainsi en Allemagne, les personnes de la génération de mon père appelaient encore le Catéchisme simplement le Canisius : il est réellement le catéchiste à travers les siècles, il a formé la foi de personnes pendant des siècles.

   C’est bien une caractéristique de saint Pierre Canisius : savoir composer harmonieusement la fidélité aux principes dogmatiques avec le respect dû à chaque personne. Saint Canisius a fait la distinction entre l’apostasie consciente, coupable, de la foi, et la perte de la foi non coupable, du fait des circonstances. Et il a déclaré, à l’égard de Rome, que la plupart des Allemands passés au protestantisme étaient sans faute. A un moment historique de fortes oppositions confessionnelles, il évitait — c’est quelque chose d’extraordinaire — l’âpreté et la rhétorique de la colère — quelque chose de rare comme je l’ai dit en ces temps de débats entre chrétiens, — et il visait uniquement à la présentation des racines spirituelles et à la revitalisation de la foi dans l’Eglise. C’est à cela que servit la connaissance vaste et profonde qu’il avait des Ecritures Saintes et des Pères de l’Eglise : cette même connaissance sur laquelle s’appuya sa relation personnelle avec Dieu et l’austère spiritualité qui lui venait de la devotio moderna et de la mystique rhénane.

   La spiritualité de saint Canisius se caractérise par une profonde amitié personnelle avec Jésus. Il écrit, par exemple, le 4 septembre 1549 dans son journal, parlant avec le Seigneur : «Toi, à la fin, comme si Tu m’ouvrais le Cœur du Très Saint Corps, qu’il me semblait voir devant moi, Tu m’as commandé de boire à cette Source, en m’invitant pour ainsi dire à puiser les eaux de mon salut à Tes sources, ô mon Sauveur». Puis il voit que le Sauveur lui donne un vêtement en trois parties qui s’appellent paix, amour et persévérance. Et avec ce vêtement composé de paix, d’amour et de persévérance, Canisius a mené son œuvre de renouveau du catholicisme. Son amitié avec Jésus — qui est au centre de sa personnalité — nourrie par l’amour de la Bible, par l’amour du Sacrement, par l’amour des Pères, cette amitié était clairement unie avec la conscience d’être dans l’Eglise un continuateur de la mission des Apôtres. Et cela nous rappelle que chaque évangélisateur authentique est toujours un instrument uni — et cela même le rend fécond — avec Jésus et avec Son Eglise.

   Saint Pierre Canisius s’était formé à l’amitié avec Jésus dans le milieu spirituel de la Chartreuse de Cologne, dans laquelle il était en contact étroit avec deux mystiques chartreux : Johann Lansperger, latinisé en Lanspergius, et Nicolas van Hesche, latinisé en Eschius. Il approfondit par la suite l’expérience de cette amitié, familiaritas stupenda nimis, avec la contemplation des mystères de la vie de Jésus, qui occupent une grande partie des Exercices spirituels de saint Ignace. Son intense dévotion au Cœur du Seigneur, qui atteint son sommet dans la consécration au ministère apostolique dans la Basilique vaticane, trouve ici son fondement.

   Dans la spiritualité christocentrique de saint Pierre Canisius s’enracine une conviction profonde : il n’y a pas d’âme soucieuse de sa propre perfection qui ne pratique chaque jour la prière, l’oraison mentale, moyen ordinaire qui permet au disciple de Jésus de vivre dans l’intimité du Maître divin. C’est pourquoi, dans les écrits destinés à l’éducation spirituelle du peuple, notre saint insiste sur l’importance de la liturgie avec ses commentaires des Evangiles, des fêtes, du rite de la Messe et des autres sacrements, mais, dans le même temps, il a soin de montrer aux fidèles la nécessité et la beauté de la prière personnelle qui accompagne et imprègne la participation au culte public de l’Eglise.

   Il s’agit d’une exhortation et d’une méthode qui conservent leur valeur intacte [...] : la vie chrétienne ne croît pas si elle n’est pas nourrie par la participation à la liturgie, de manière particulière à la Messe dominicale, et par la prière personnelle quotidienne, par le contact personnel avec Dieu. Parmi les mille activités et les multiples stimulations qui nous entourent, il est nécessaire de trouver chaque jour des moments de recueillement devant le Seigneur pour l’écouter et parler avec Lui.

   Dans le même temps, l’exemple que saint Pierre Canisius nous a laissé, non seulement dans ses œuvres, mais surtout à travers sa vie, est toujours actuel et d’une valeur permanente. Il enseigne avec clarté que le ministère apostolique n’est incisif et ne produit des fruits de salut dans les cœurs que si le prédicateur est un témoin personnel de Jésus et sait être un instrument à sa disposition, étroitement uni à Lui par la foi dans Son Evangile et dans Son Eglise, par une vie moralement cohérente et par une prière incessante comme l’amour. Et cela vaut pour chaque chrétien qui veut vivre avec engagement et fidélité son adhésion au Christ [...].

Armoiries de Benoît XVI

2020-53. De l’interdit jeté sur le Royaume de France.

Mercredi 22 avril 2020.

Tiare et clefs

Qu’est ce que la peine canonique appelée « interdit » ?

Parmi les sanctions pénales dont la Sainte Eglise peut user, en vertu de son droit propre,
- soit afin de permettre une conversion et une guérison spirituelle,
- soit pour favoriser l’expiation d’une faute grave et la réparer,
se trouve la peine que l’on nomme en français « interdit » (en latin : interdictum).

Cette sentence ecclésiastique, différente de l’excommunication, prive d’un certain nombre de biens spirituels et, en particulier, elle interdit la célébration publique du culte et des sacrements,
- a) dans un lieu donné : une ville, une province ou un pays tout entier : il s’agit alors d’un « interdit local » ou « interdit territorial » ;
- b) pour une personne ou un groupe de personnes : tel clerc ou tel laïc, ou tel groupe de fidèles (une paroisse, une communauté religieuse) : en ce cas il s’agit d’un « interdit personnel ».

Les expressions qui sont liées à cette sanction sont : « être frappé d’interdit », « jeter l’interdit sur une ville (ou un royaume) », « lancer l’interdit », « lever l’interdit »…

L’interdit peut être fulminé par le Pontife romain ou par un évêque (dans le cadre de sa juridiction particulière).
Relativement fréquent au Moyen-Age, la pratique en a été fermement maintenue par le concile de Trente et par le code de droit canonique de 1917, tandis que le code de 1983 (canon 1332) semble ignorer l’interdit local et ne plus mentionner que brièvement l’interdit personnel en renvoyant aux mêmes défenses que celles qui sont faites aux excommuniés (canon 1331).

Jusqu’à la réception de l’absolution et à la sentence de levée de l’interdit, il a pour effet la privation des biens spirituels : défense de participer à la Sainte Messe, de recevoir tous les sacrements et sacramentaux, d’assister et à toutes les cérémonies du culte public, et privation de la sépulture en terre bénite. 

Vasari-1573- Excommunication de Frédéric II par Grégoire IX

Giorgio Vasari : Grégoire IX jetant l’interdit sur Frédéric II de Hohenstaufen (fresque de 1573)

Conséquences d’un interdit local :

Normalement, l’interdit territorial suspend donc toute la vie religieuse d’une localité, d’une région, voire d’un royaume.
Aux âges de foi, cet arrêt du culte public et cette impossibilité de recevoir les sacrements et sacramentaux était perçue comme une véritable catastrophe, non seulement pour les individus mais pour toute la société : et c’en est une en vérité, puisque, du fait de l’interdit, une portion entière du « peuple de Dieu » se trouve coupée des sources de la grâce et, en quelque manière, soumise à une malédiction, à une réprobation divine !

Dans un lieu frappé d’interdit, les enfants ne peuvent plus être baptisés à l’église,  et donc – s’ils meurent sans baptême – ils sont privés de la vision divine – ; les mourants ne peuvent recevoir l’extrême-onction et, s’ils meurent en état de péché grave et sans un repentir personnel suffisant, ils risquent fort de tomber en enfer ; la confirmation ne peut être donnée, les mariages ne peuvent être célébrés et les ordinations sont différées…
La menace de l’interdit devenait de fait un moyen de pression très puissant que l’Église catholique brandissait pour obliger une autorité laïque à lui obéir ou à s’amender : un prince ou un roi chrétien dont le territoire est frappé d’interdit risque fort de voir ses peuples se révolter contre son autorité, en effet.

Tant que durait l’interdit, les églises étaient fermées (il arrivait que leur portail principal fut obstrué par des branchages), les cimetières étaient eux aussi fermés et les cérémonies de sépulture n’y pouvaient avoir lieu : même les réunions où s’assemblaient les paroissiens pour décider des affaires du village étaient empêchées puisque, la plupart du temps, elles se tenaient soit dans les cimetières, soit sous le préau de l’église, soit encore dans l’église elle-même.
Les cloches ne sonnaient plus (on allait parfois jusqu’à retirer leurs battants ou à les descendre du clocher) ce qui signifie non seulement que leur « voix » consacrée – qui a valeur d’exorcisme « contre les esprits de malice répandus dans les airs » (Eph. VI, 12) -, ne sanctifiait plus le rythme des journées, mais qu’on n’avait plus le moyen d’informer des décès de la communauté (glas) ou d’alerter la population en cas de danger (tocsin). 

À partir du règne du pape Martin V (1417-1431), la discipline théorique de l’interdit fut un peu assouplie : il fut autorisé de donner les derniers sacrements aux mourants, de marquer les grandes fêtes religieuses, et même de célébrer la Sainte Messe dans l’église, mais sans solennité et les portes étant closes.

excommunication de Robert II

« L’excommunication de Robert II »,
ici représentée par Jean-Paul Laurens en 1875
est en réalité est un fait légendaire

L’interdit jeté sur la France au mois de mars 2020 :

Le royaume de France fut parfois frappé d’interdit.
Certaines notices historiques (et de nombreuses illustrations) prétendent que ce fut le cas sous Robert II, dit le Pieux, dont ils assurent aussi qu’il fut excommunié : en réalité son excommunication ne fut jamais promulguée et la vie religieuse du Royaume de France ne fut pas affectée par les conséquences du désaccord du souverain avec le pape Grégoire V.
Cependant ce fut bien le cas 
en 1141, dans un conflit qui opposa Louis VII le Jeune au pape Innocent II, et en 1200 sous le règne de Philippe II Auguste alors en opposition avec le pape Innocent III.
E
n 1303, dans sa querelle avec Philippe IV, le sinistre Boniface VIII le menaça d’excommunication et de jeter l’interdit sur son royaume, mais cela resta à l’état de menaces.

En revanche, et bien que le code de droit canonique aujourd’hui en vigueur ne parle plus de l’interdit local, la situation actuelle, en France (et dans beaucoup d’autres contrées), s’apparente réellement à celle d’un pays sur lequel aurait été jeté l’interdit.
En effet, devançant et exagérant les mesures restrictives édictées par le gouvernement, les évêques de France dans une grande majorité ont pris des dispositions qui reviennent à l’interdiction pure et simple du culte public.

Si les prêtres restent autorisés à célébrer la Sainte Messe, ce ne peut être qu’en privé (et donc souvent à huis-clos), sans sonnerie de cloches l’annonçant, et sans que les fidèles soient autorisés à y assister.
Les églises restent théoriquement ouvertes, mais on n’y célèbre aucun sacrement : pas de baptême solennel (je connais néanmoins des cas d’ondoiements accomplis à la naissance, mais les autres cérémonies du baptême devront être célébrées après le confinement), plus de cérémonies de confirmation, plus de mariages religieux, plus d’ordinations…
Je pourrais citer des noms d’évêques qui, déployant plus de zèle à persécuter les bons pasteurs qu’à combattre l’hérésie et les désordres de leurs diocèses, se sont déchaînés contre des prêtres qui – bien qu’ils respectassent les fameux « gestes barrière » dont on nous rebat les oreilles – continuaient à confesser, et donnaient la Sainte Communion aux fidèles qui la leur demandaient.
L’écrasante majorité des mourants passe de vie à trépas sans le secours des derniers sacrements (d’ailleurs beaucoup de prêtres de l’ « Eglise conciliaire », si on me permet cette expression, ne pensent même pas qu’ils puissent proposer la confession, la communion et l’extrême-onction à ceux qui vont mourir et dont ils ont charge d’âme, parce qu’ils n’imaginent pas le « sacrement des malades » autrement qu’en cérémonies collectives célébrées à l’église avec des gens plutôt en bonne santé : cherchez l’erreur !), et les funérailles – même en présence d’un prêtre – sont célébrées sans messe, à la va-vite, souvent directement dans les cimetières (lesquels ont été désacralisés par la loi anticatholique du 14 novembre 1881).

Oui, la situation de notre France, en ces jours-ci, est bien comparable à celle d’un royaume sur lequel on aurait jeté l’interdit : et cela non pas pour contraindre un pouvoir impie à se soumettre aux lois divines, mais par pure complaisance envers l’impiété du dit pouvoir, et par couardise !
Sans doute, la plupart du temps, les tristes sires mitrés ne savent-ils que trop que s’ils font preuve d’un peu trop de zèle religieux et de résistance à la république maçonnique, ils risquent de voir ressortir de derrière les fagots et jeter en pâture à l’opinion publique quelques bonnes vieilles sordides histoires de mœurs ou encore l’une de ces innombrables magouilles financières dont les diocèses sont devenus les nids : de là le profil bas adopté par bien des évêques, qui choisissent de filer doux plutôt que d’être persécutés pour la justice !

En attendant, depuis ce très triste troisième dimanche de carême 15 mars 2020, moi qui, dans mon ermitage (ma « Principauté monastique »), demeure un privilégié car je n’y souffre pas de « pénurie spirituelle », je vois croître la détresse et la souffrance des âmes fidèles, des âmes pieuses, des âmes ferventes, qui, malgré leurs efforts pour maintenir, avec toutes les possibilités offertes par les progrès des moyens modernes de communication – certes appréciables mais qui ne peuvent néanmoins remplacer l’assistance à la Messe et la réception des sacrements -, ainsi que la tristesse et la douleur des bons prêtres qui ont charge d’âmes et se trouvent brimés par ceux-là même qui, s’ils étaient vraiment catholiques, devraient les soutenir et les défendre, dans leur zèle sacerdotal…

De la prolongation de l’interdit sur ce Royaume, délivrez-nous, Seigneur !
De la couardise des chefs religieux, délivrez-nous, Seigneur !
De la malignité d’un pouvoir imbécile, délivrez-nous, Seigneur !
De l’apostasie pratique de l’Occident, délivrez-nous, Seigneur !

Parce Domine parce populo tuo

2020-52. « Je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre ».

21 avril,
Fête de Saint Anselme de Canterbury, évêque, confesseur et docteur de l’Eglise.

Saint Anselme détail d'un vitrail de la cathédrale de Chester

Saint Anselme : détail d’un vitrail de la cathédrale de Chester

frise

Présentation de la vie et de l’œuvre de Saint Anselme
par
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

Audience générale du mercredi 23 septembre 2009

Chers frères et sœurs,

   A Rome, sur la colline de l’Aventin, se trouve l’abbaye bénédictine de Saint-Anselme. En tant que siège d’un institut d’études supérieures et de l’abbé primat des Bénédictins confédérés, c’est un lieu qui unit la prière, l’étude et le gouvernement, qui sont précisément les trois activités qui caractérisent la vie du saint auquel elle est dédiée :  Anselme d’Aoste, dont nous célébrons cette année (2009) le neuvième centenaire de la mort. Les multiples initiatives, promues spécialement par le diocèse d’Aoste pour cette heureuse occasion, ont souligné l’intérêt que continue de susciter ce penseur médiéval. Il est connu également comme Anselme du Bec et Anselme de Canterbury en raison des villes auxquelles il est lié.
Qui est ce personnage auquel trois localités, éloignées entre elles et situées dans trois nations différentes – Italie, France, Angleterre – se sentent particulièrement liées ?
Moine à la vie spirituelle intense, excellent éducateur de jeunes, théologien possédant une extraordinaire capacité spéculative, sage homme de gouvernement et défenseur intransigeant de la libertas Ecclesiae, de la liberté de l’Eglise, Anselme est l’une des personnalités éminentes du Moyen-âge, qui sut harmoniser toutes ces qualités grâce à une profonde expérience mystique, qui en guida toujours la pensée et l’action.

   Saint Anselme naquit en 1033 (ou au début de 1034), à Aoste, premier-né d’une famille noble. Son père était un homme rude, dédié aux plaisirs de la vie et dépensant tous ses biens; sa mère, en revanche, était une femme d’une conduite exemplaire et d’une profonde religiosité (cf. Eadmero, Vita s. Anselmi, PL 159, col. 49). Ce fut elle qui prit soin de la formation humaine et religieuse initiale de son fils, qu’elle confia ensuite aux bénédictins d’un prieuré d’Aoste.
Anselme qui, enfant – comme l’écrit son biographe -, imaginait la demeure du bon Dieu entre les cimes élevées et enneigées des Alpes, rêva une nuit d’être invité dans cette demeure splendide par Dieu Lui-même, qui S’entretint longuement et aimablement avec lui, et à la fin, lui offrit à manger « un morceau de pain très blanc » (ibid., col. 51). Ce rêve suscita en lui la conviction d’être appelé à accomplir une haute mission.
A l’âge de quinze ans, il demanda à être admis dans l’ordre bénédictin, mais son père s’opposa de toute son autorité et ne céda pas même lorsque son fils gravement malade, se sentant proche de la mort, implora l’habit religieux comme suprême réconfort.
Après la guérison et la disparition prématurée de sa mère, Anselme traversa une période de débauche morale :  il négligea ses études et, emporté par les passions terrestres, devint sourd à l’appel de Dieu. Il quitta le foyer familial et commença à errer à travers la France à la recherche de nouvelles expériences. Après trois ans, arrivé en Normandie, il se rendit à l’abbaye bénédictine du Bec, attiré par la renommée de Lanfranc de Pavie, prieur du monastère. Ce fut pour lui une rencontre providentielle et décisive pour le reste de sa vie. Sous la direction de Lanfranc, Anselme reprit en effet avec vigueur ses études, et, en peu de temps, devint non seulement l’élève préféré, mais également le confident du maître. Sa vocation monastique se raviva et, après un examen attentif, à l’âge de 27 ans, il entra dans l’Ordre monastique et fut ordonné prêtre. L’ascèse et l’étude lui ouvrirent de nouveaux horizons, lui faisant retrouver, à un degré bien plus élevé, la proximité avec Dieu qu’il avait eue enfant.

   Lorsqu’en 1063, Lanfranc devint abbé de Caen, Anselme, après seulement trois ans de vie monastique, fut nommé prieur du monastère du Bec et maître de l’école claustrale, révélant des dons de brillant éducateur. Il n’aimait pas les méthodes autoritaires ; il comparait les jeunes à de petites plantes qui se développent mieux si elles ne sont pas enfermées dans des serres et il leur accordait une « saine » liberté.
Il était très exigeant avec lui-même et avec les autres dans l’observance monastique, mais plutôt que d’imposer la discipline il s’efforçait de la faire suivre par la persuasion.
A la mort de l’abbé Herluin, fondateur de l’abbaye du Bec, Anselme fut élu à l’unanimité à sa succession :  c’était en février 1079. Entre temps, de nombreux moines avaient été appelés à Canterbury pour apporter aux frères d’outre-Manche le renouveau en cours sur le continent. Leur œuvre fut bien acceptée, au point que Lanfranc de Pavie, abbé de Caen, devint le nouvel archevêque de Canterbury et il demanda à Anselme de passer un certain temps avec lui pour instruire les moines et l’aider dans la situation difficile où se trouvait sa communauté ecclésiale après l’invasion des Normands. Le séjour d’Anselme se révéla très fructueux ; il gagna la sympathie et l’estime générale, si bien qu’à la mort de Lanfranc, il fut choisi pour lui succéder sur le siège archiépiscopal de Canterbury. Il reçut la consécration épiscopale solennelle en décembre 1093.

   Anselme s’engagea immédiatement dans une lutte énergique pour la liberté de l’Eglise, soutenant avec courage l’indépendance du pouvoir spirituel par rapport au pouvoir temporel. Il défendit l’Eglise des ingérences indues des autorités politiques, en particulier des rois Guillaume le Rouge et Henri I, trouvant encouragement et appui chez le Pontife Romain, auquel Anselme démontra toujours une adhésion courageuse et cordiale. Cette fidélité lui coûta également, en 1103, l’amertume de l’exil de son siège de Canterbury. Et c’est seulement en 1106, lorsque le roi Henri I renonça à la prétention de conférer les investitures ecclésiastiques, ainsi qu’au prélèvement des taxes et à la confiscation des biens de l’Eglise, qu’Anselme put revenir en Angleterre, accueilli dans la joie par le clergé et par le peuple.
Ainsi s’était heureusement conclue la longue lutte qu’il avait menée avec les armes de la persévérance, de la fierté et de la bonté.
Ce saint archevêque qui suscitait une telle admiration autour de lui, où qu’il se rende, consacra les dernières années de sa vie en particulier à la formation morale du clergé et à la recherche intellectuelle sur des sujets théologiques. Il mourut le 21 avril 1109, accompagné par les paroles de l’Evangile proclamé lors de la Messe de ce jour :  « Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec Moi dans Mes épreuves ; et Moi Je dispose pour vous du Royaume comme Mon Père en a disposé pour Moi :  vous mangerez à Ma table en Mon Royaume » (Luc XXII, 28-30). Le songe de ce mystérieux banquet, qu’il avait fait enfant tout au début de son chemin spirituel, trouvait ainsi sa réalisation. Jésus, qui l’avait invité à s’asseoir à Sa table, accueillit saint Anselme, à sa mort, dans le royaume éternel du Père.

    »Dieu, je t’en prie, je veux te connaître, je veux t’aimer et pouvoir profiter de toi. Et si, en cette vie, je ne suis pas pleinement capable de cela, que je puisse au moins progresser chaque jour jusqu’à parvenir à la plénitude » (Proslogion, chap. 14).
Cette prière permet de comprendre l’âme mystique de ce grand saint de l’époque médiévale, fondateur de la théologie scolastique, à qui la tradition chrétienne a donné le titre de « Docteur Magnifique », car il cultiva un intense désir d’approfondir les Mystères divins, tout en étant cependant pleinement conscient que le chemin de recherche de Dieu n’est jamais terminé, tout au moins sur cette terre. La clarté et la rigueur logique de sa pensée ont toujours eu comme fin d’« élever l’esprit à la contemplation de Dieu » (ibid., Proemium). Il affirme clairement que celui qui entend faire de la théologie ne peut pas compter seulement sur son intelligence, mais qu’il doit cultiver dans le même temps une profonde expérience de foi.
L’activité du théologien, selon saint Anselme, se développe ainsi en trois stades :  la foi, don gratuit de Dieu qu’il faut accueillir avec humilité ; l’expérience, qui consiste à incarner la parole de Dieu dans sa propre existence quotidienne ; et ensuite la véritable connaissance, qui n’est jamais le fruit de raisonnements aseptisés, mais bien d’une intuition contemplative.
A ce propos, restent plus que jamais utiles également aujourd’hui, pour une saine recherche théologique et pour quiconque désire approfondir la vérité de la foi, ses paroles célèbres :  « Je ne tente pas, Seigneur, de pénétrer Ta profondeur, car je ne peux pas, même de loin, comparer avec elle mon intellect ; mais je désire comprendre, au moins jusqu’à un certain point, Ta vérité, que mon cœur croit et aime. Je ne cherche pas, en effet, à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre«  (ibid., 1).

Triptyque de la vie de Saint Anselme - abbaye du Bec

Triptyque contemporain représentant Saint Anselme et les grandes étapes de sa vie
(abbaye du Bec-Hellouin)

frise

On trouvera dans les pages de ce blogue les textes de plusieurs prières attribuées à Saint Anselme :

- Louange à la très sainte et toute glorieuse Croix de Notre-Seigneur > ici
- Prière de reconnaissance au Christ, Père des miséricordes > ici
- Prière à la Mère de Dieu au jour de sa Purification > ici

2020-51. « Il nous faut entrer dans les propriétés de ce cierge, dont la signification est si glorieuse ».

Sermon sur le Cierge pascal
attribué à
notre Bienheureux Père Saint Augustin

   Ce sermon figure dans les suppléments aux œuvres complètes de notre Glorieux Père Saint Augustin et son attribution ne fait pas l’unanimité : il est cependant bien dans la manière et dans l’esprit du grand Docteur de la grâce, et les explications qu’il donne, sur la symbolique du Cierge pascal, sont des leçons dont nous pouvons tirer un grand profit spirituel. 

Cierge Pascal - Mesnil-Marie Pâques 2020

§1 – Le prédicateur demande l’attention de ses auditeurs.

   Pour glorifier le Seigneur Dieu tout-puissant, créateur des choses visibles et des choses invisibles, j’éprouve le besoin d’être soutenu par vos prières, en sorte que je devrai bien moins à mes mérites, qu’au secours miséricordieux du Seigneur même, d’exposer, comme je l’ai entrepris, la louange et la splendide bonté du Créateur.
Soyez donc attentifs, mes frères bien-aimés, afin qu’après avoir secoué de vos cœurs toutes ces pensées charnelles semblables aux ténèbres de la nuit, et allumé dans le secret de vos consciences le flambeau du Christ, vous puissiez recueillir non-seulement de l’oreille, mais aussi du cœur, tout ce qu’il plaira au Seigneur de vous présenter par mon ministère.

§2 – Le cierge est l’image du Juste, et le Cierge pascal, qui rappelle la colonne de nuée et de flamme qui guidait les Hébreux dans le désert, est un symbole du Christ.

   Le cierge est une lumière pour la nuit, et l’homme juste une lumière pour ce monde ténébreux. « Vous êtes la lumière du monde », a dit le Seigneur à ceux que Lui-même justifie.
Car on voit dans le cierge trois substances : la cire, la mèche, et la flamme. De même l’homme juste nous offre aussi trois substances : la chair, l’âme, la sagesse. La flamme éclaire, la mèche brûle, la cire se dissout. Les leçons de la sagesse occupent l’âme et 
triomphent de la résistance de la chair. La flamme brûle, la mèche se consume, la cire se répand goutte à goutte ; la sagesse enseigne, l’âme se repent, la chair verse des larmes. La flamme brûle en haut, la mèche se consume à l’intérieur, la cire coule à l’extérieur. C’est d’en haut qu’on prêche la sagesse, invisiblement que l’âme embrasse la pénitence, visiblement que la chair en accomplit les œuvres.
Le jour, on vante la beauté d’un cierge ; la nuit, on en recherche la clarté. C’est ainsi qu’il est pour nous l’image de cette colonne qui marchait devant le peuple d’Israël, dans le désert, et l’empêchait de s’égarer. Une colonne de nuée leur apparaissait, en effet, pendant le jour, et une colonne de feu pendant la nuit (Exod. XIII, 31, et Nombres, XIV, 14). Or le jour est la figure de la sécurité en cette vie, comme la nuit est la figure des tribulations. Tel est le jour dont le Prophète a dit dans ses cantiques : « C’est le jour que le Seigneur à signalé sa miséricorde, et la nuit qu’il l’a chantée » (Ps. XLI, 9).
Ce n’est point en venant dans cette vie charnelle que le Seigneur Jésus-Christ a manifesté Sa gloire ; mais cette chair Lui a servi de voile pour nous apparaître, comme au désert la colonne de nuée. Mais, quand viendra la fin des siècles, qui mettra fin à toutes nos joies visibles, alors, sans aucun voile mortel, le Seigneur Lui-même nous apparaîtra dans Sa gloire et dans Sa splendeur, comme la colonne de feu. C’est le propre d’une colonne de feu de brûler et de briller. Brûler, c’est sa puissance ; briller, c’est sa gloire. Brûler, c’est juger ; briller, c’est éclairer. Brûler, c’est la peine des impies ; briller, c’est le bonheur des justes.

Joseph-Anton Feuchtmayer - Eglise de Birnau Angelot tête-miel

Joseph-Anton Feuchtmayer : angelot tête-miel (église de Birnau, en Bade-Wurtemberg)

§3 - Sens mystique de l’abeille et de la cire.

   Mais il nous faut entrer dans les propriétés de ce cierge, dont la signification est si glorieuse. Notre main le porte, nos yeux le voient, notre cœur le contemple, et notre bouche le célèbre.
La cire est l’oeuvre de l’abeille, dont l’Ecriture nous parle ainsi : « Va vers l’abeille, ô paresseux, et vois comme elle travaille ». Combien son oeuvre est sainte, puisque les rois et les sujets s’emparent de ses travaux pour entretenir leur santé. Aux yeux de tous, elle a de la grâce et de la beauté, et toute faible qu’elle soit, elle ne s’élève qu’avec sagesse.
Que nous 
apprenez-Vous, ô Christ ? Que devons-nous considérer dans l’abeille ? C’est un animal petit et pourvu d’ailes, parce que c’est l’humilité qui s’élève. Elle vole au moyen de deux ailes brillantes. Or, quoi de plus éclatant que la charité ? Et la charité renferme deux préceptes, d’aimer Dieu et d’aimer le prochain, qui sont comme deux ailes pour nous élever au ciel. La douceur est l’oeuvre de l’abeille, et la vérité est dans la bouche du juste ; car le Seigneur nous dit bien haut : « Je suis la voie, la vérité et la vie » (Jean, XIV, 6). Et le Prophète nous dit à son tour : « Goûtez, et voyez combien le Seigneur est doux » (Ps. XXXIII, 9).
Les abeilles aiment leur reine, comme les justes aiment leur Christ. Les abeilles forment des rayons de miel, et les justes des églises. C’est sur les fleurs que celles-ci vont recueillir leur butin, de même que tous les justes s’enrichissent des beautés des Saintes Ecritures, qui font connaître et honorer Dieu, et sont pour eux des prairies émaillées. Les abeilles engendrent sans souillure, de même que les justes engendrent les chrétiens par la chaste prédication de l’Evangile. C’est à ses fils, en effet, que s’adressait Paul, quand il disait : « Eussiez-vous dix mille maîtres en Jésus-Christ, que vous n’avez pas néanmoins plusieurs pères ; car c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Evangile » (1 Cor. IV, 15). On distingue, dans le rayon, la cire, le miel, et le couvin. De même, dans l’Eglise, nous avons l’Ecriture, l’intelligence et l’audition. Et comme la cire renferme le miel, ainsi l’Ecriture garde l’intelligence, et de même encore que le couvin a son nid dans la cire, ainsi l’auditeur met son affection dans l’Ecriture ; de même encore que les cellules de rayons contiennent déjà du couvin, sans contenir encore du miel, de même les mystères des Ecritures, avant d’arriver à l’intelligence, exigent d’abord la foi des enfants. Comme la jeune abeille, après avoir pris son essor, remplit de miel ces alvéoles de cire où elle fut nourrie, ainsi les jeunes fidèles, après avoir grandi par la foi et commencé à se diriger par les ailes de la charité, rendent plus solides ces remparts des Saintes Ecritures, dont le respect les a sauvegardés, et qu’à leur tour ils environnent d’un respect plus saint. Qu’on presse des rayons, il en découle du miel que l’on recueille en des vases ; ainsi la P
assion du Seigneur a pressuré les livres de la loi et des Prophètes, et il en a découlé cette connaissance qu’ont recueillie des cœurs spirituels. De même encore, quand on a exprimé le miel, la cire, qui n’a plus de douceur, est plus apte à recevoir l’impression des signes ; de même les gouverneurs du peuple juif n’ont retenu de la Loi et des Prophètes que le sabbat, la circoncision, les néoménies, les azymes, et autres cérémonies semblables, simples vestiges des figures antiques, mais sans aucune douceur de la Loi, comme une cire sans miel.

Samson et le lion - Pierre-Paul Rubens

Pierre-Paul Rubens : Samson et le lion

§4 -  Samson mettant en pièces un lionceau est une figure du Christ en laquelle se continue la symbolique de la cire et de l’abeille.

   Mais il est plus visible encore qu’un rayon, la cire, le miel et le couvin, sont la figure des Sacrements de l’Eglise et des bonnes oeuvres qui la rendent féconde.
Aussi, l’Ecriture, au livre des Juges, me suggère-t-elle de vous parler de ce rayon de miel qui fut trouvé dans la gueule d’un lion mort.
Quand Samson, le plus fort des hommes, allait chercher une épouse, il rencontra, sur sa route, un lion, qu’il saisit et tua, comme il eût fait d’un chevreau, et la force d’un si puissant animal s’évanouit sous sa main (Juges, XIV). Il continua sa route, épousa une femme, et s’en revint. Comme il revenait, il se détourna pour voir le cadavre du lion, et trouva que des abeilles avaient bâti dans sa gueule un rayon de miel. Il y a là un grand mystère ; qu’il nous suffise, vu le temps qui nous presse, de vous exposer brièvement cette figure. Ecoutez donc, 
mes frères, autant que vous le pourrez.
Que signifient, et Samson, et le lion, et le rayon de miel ? C’est ce que je vous expliquerai autant que le Seigneur voudra m’inspirer.
Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans tout l’éclat de Sa beauté, dans la grandeur de Sa puissance, est venu Se choisir pour épouse l’Eglise tirée des nations comme une fille étrangère. C’est à cette Eglise que l’Apôtre adressait ces paroles : « Je vous ai fiancée à cet Epoux unique, à Jésus-Christ, pour vous présenter à Lui comme une vierge pure » (2 Cor. XI, 2). Ce lionceau, c’est le monde ; tous ces hommes épris du siècle, c’est la race de Satan, c’est la foule des impies, qui, dans sa fureur, s’est portée au-devant du Seigneur, pour Lui barrer le passage et empêcher le salut des fidèles par la prédication de l’Evangile. Le peuple des Gentils frémissait de rage, en effet, dans la personne de ses rois, des puissants de ce monde, et dans sa fureur qu’attisait le diable, son père, il se rua contre l’Evangile de Dieu comme un lionceau, et rugit jusqu’à ce qu’il tomba sous la main de l’homme puissant. Mais la persévérance des martyrs dans la foi, brisa cette fureur des païens et les assauts impétueux des persécuteurs. Car ce fut par ces membres, véritablement forts, que le Seigneur vainquit le monde ; et maintenant que nous voyons sa fureur orgueilleuse éteinte par toute la terre, qui ne voit avec joie le lionceau étendu par terre ?

Flamme du Cierge Pascal

2020-48. Simples réflexions sur le mystère de la Croix resplendissant de la Lumière de Pâques.

Jeudi de Pâques 16 avril 2020 ;
La fête de Saint Benoît-Joseph est empêchée liturgiquement, mais nous pensons néanmoins à lui (cf. > ici et > ici) ;
93ème anniversaire de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI (cf. > ici).

Croix de pierre à Saint-Martial

L’une des antiques croix de pierre de la paroisse de Saint-Martial, en bordure de chemin

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Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

En ces jours radieux de l’octave de Pâques, contrairement à un certain nombre de chrétiens qui ne voient les choses que d’une manière très superficielle, nous devons nous attacher à contempler avec encore plus de ferveur, plus de reconnaissance et plus d’amour, la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Cette Croix qui fut voilée pendant le temps de la Passion, cette Croix qui a été solennellement dévoilée le Vendredi Saint pour que nous l’adorassions avec transport, cette Croix que désormais nous fleurissons et contemplons resplendissante de la gloire du divin Rédempteur ressuscité : « Crucem Tuam adoramus, Domine, et sanctam Resurrectionem Tuam laudamus et glorificamus : ecce enim propter lignum venit gaudium in universo mundo : Nous adorons Votre Croix, ô Seigneur, et nous louons et glorifions Votre sainte Résurrection, car, par le bois de la Croix, la joie est venue dans le monde entier ! » (liturgie du Vendredi Saint).

Ainsi la Croix est-elle explicitement désignée comme la source bénie de notre joie spirituelle.
Pâques n’évacue pas la Croix, mais la désigne avec une insistance renouvelée à nos regards et à notre contemplation dans toute sa puissance salvatrice, pour que la vénérions avec une ardeur surmultipliée, et nous attachions davantage à elle. 

Sur cette terre, le mystère de la souffrance est-il sans doute celui qui éloigne le plus de Dieu les âmes
La souffrance ne nous répugne pas seulement, elle suscite en nous des sentiments spontanés de révolte et de fuite : la Croix ne cessera jamais d’être un scandale et une folie, pour reprendre les expressions de Saint Paul (cf. 1 Cor. I, 22-25).

Mais le mystère de la souffrance est en même temps celui qui peut le plus rapprocher de Dieu et unir à Lui les âmes !
Malgré toutes les répugnances instinctives et l’horreur naturelle qu’elle provoque, il y a en elle quelque chose d’encore plus fort qui captive les âmes généreuses et bien disposées, et qui leur fait compter pour rien les répulsions de la sensibilité pour les faire adhérer à la Croix, « force de Dieu et sagesse de Dieu » (cf. 1 Cor. I, 24), par Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, en Notre-Seigneur Jésus-Christ : « Per Ipsum, et cum Ipso et in Ipso » !

Aujourd’hui, seul le mystère de la Croix, illuminé par notre foi en la Résurrection, peut éclairer et faire rayonner l’épreuve que traversent avec douleur nombre d’âmes d’authentiques fidèles de la Sainte Eglise de Dieu, en ces jours où ils sont contraints de jeûner des offices si réconfortants de la divine liturgie, où ils sont sevrés de la réception des sacrements, où – malgré la joie de Pâques – ils se sentent si tristement orphelins, parce qu’ils ressentent douloureusement la trahison des hiérarques qui, au lieu de donner au monde et à l’Eglise le témoignage d’une foi capable d’opérer les miracles promis par Notre-Seigneur Jésus-Christ, fuient tels de vils mercenaires à l’approche du danger et se claquemurent dans des obéissances de commis médiocres en distillant de mielleuses paroles soporifiques à ceux qui devraient au contraire être galvanisés et transportés par leurs exemples d’authentiques pasteurs dévorés par le zèle du Cœur du Bon Pasteur !

Dieu met Son Eglise à l’épreuve.
Et à travers l’épreuve présente, Dieu opère un tri. Un tri implacable !

Car l’épreuve, comme la Croix du Vendredi Saint, révèle ce qu’il y a dans le fond des cœurs.

L’épreuve révèle qui sont les couards, qui sont les traîtres, qui sont les pusillanimes, qui sont les lâches, qui sont les complices – actifs ou passifs – de l’iniquité, qui sont les vendus, qui sont les inconsistants qui suivent le mouvement imposé par ceux qui détiennent le pouvoir ou qui crient le plus fort, qui sont les ronds-de-cuir sans envergure, qui sont les fonctionnaires zélés désireux de ne pas déplaire à « César »…
Et l’épreuve aussi révèle qui sont les courageux, les authentiques disciples, les magnanimes, les vrais fidèles, les forts, les incorruptibles dans la foi et la charité, ceux qui mettent l’amour du Christ Sauveur au-dessus de leurs intérêts propres et de leur petit confort, ceux qui mettent leurs pas dans les pas sanglants de Jésus portant Sa Croix, ceux qui sont de nouveaux Simon de Cyrène, de nouvelles Véronique, de nouveaux Jean, de nouvelles Marie-Magdeleine, entourant la Très Sainte Mère de Dieu au pied de la Croix…
Oui, Dieu opère un tri !

A travers l’épreuve, Dieu fait grandir dans la foi, l’espérance et la charité Ses véritables fidèles, et – dans l’aridité du désert liturgique et sacramentel, où ils continuent à avancer à la suite de notre divin Rédempteur, colonne de nuée pendant le jour et colonne de feu pendant la nuit -, Il les conduit, en dehors de toute consolation sensible, jusqu’à la Sainte Montagne où Il Se révélera plus intimement à leurs âmes et Se les unira plus étroitement.
A travers l’épreuve de la maladie, et peut-être in extremis au seuil de la mort, nous devons espérer que Dieu ramènera à Lui, comme de nouveaux Dismas, les âmes de quelques larrons touchés par la grâce. Et nous prions pour cela.
Mais à travers l’épreuve aussi, ceux qui se cramponnent aux forces de mort spirituelle consommeront leurs forfaits, iront jusqu’au bout de leur iniquité et recevront le salaire de leurs trahisons

Ici, je ne peux m’empêcher de penser au contraste à la fois magnifique et terrifiant présenté d’une part par ces nombreux prêtres qui sont en quelque sorte « tombés au champ d’honneur » du combat pour le salut des âmes, victimes de leur zèle à visiter les malades et à leur apporter le secours des sacrements du salut ; et d’autre part par la veulerie de ces évêques, confinés dans leur confortable servilité, qui ne semblent avoir de zèle que pour blâmer et menacer les prêtres qui continuent à confesser, à donner la Sainte Communion, et à vouloir  nourrir, soigner et consoler les âmes commises à leur sollicitude pastorale…

Dieu est témoin, et Dieu est juste Juge !

O Croix resplendissante de Pâques !
O Croix bénie qui crucifie aujourd’hui l’âme des vrais fidèles et des authentiques pasteurs !
O Croix qui sera la condamnation des tièdes et des lâches !
O Croix, notre unique espérance, source de notre joie surnaturelle et de notre consolation, nous vous adorons et nous vous bénissons, malgré les ténèbres qui s’appesantissent sur notre terre désolée, parce que vous avez porté le Fils de Dieu béni et avez été imprégnée de Son Sang Précieux, et que, malgré notre faiblesse, vous nous attirez vers vous, unique signe du Salut !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Crucifix chapelle Rome

2020-45. Lettre du Prieur de la Confrérie Royale à l’occasion des fêtes pascales 2020 & Neuvaine pour notre Roi.

Voici la lettre adressée aux membres et sympathisants de la Confrérie Royale par Frère Maximilien-Marie à l’occasion des fêtes pascales :

Blason de la Confrérie Royale

Lettre du Prieur de la Confrérie Royale
à l’occasion des fêtes pascales
de
l’an de grâce 2020

Résurrection vitrail de Kempe  St Andrew, West Wratting, Cambridgeshire

Mardi de Pâques 14 avril 2020.

Chers membres et amis de la Confrérie Royale,

En tout premier lieu,  ces quelques lignes vous rejoindront pour vous souhaiter à chacun de belles, bonnes et ferventes fêtes pascales, malgré les difficultés (voire l’impossibilité) dans lesquelles se trouvent la plupart d’entre vous pour assister à la Sainte Messe et pour recevoir les sacrements.
Je prie ardemment Notre-Seigneur vainqueur de toutes les forces de mort et de toutes les puissances du mal, et Sa Très Sainte Mère, Notre-Dame de Compassion et de Consolation, de vous accorder toutes les grâces et bénédictions « supplétives » pour croître en profondeur spirituelle et ne pas céder aux insidieuses tentations du découragement qui peuvent s’immiscer dans ces confinements qu’il vous faut subir…       

J’espère, chers membres de notre chère petite – mais valeureuse – Confrérie Royale, que vous êtes tous en bonne santé, ainsi que vos proches : si, par malheur, il arrivait que l’un ou l’autre d’entre vous fût atteint par cette épidémie, n’hésitez surtout pas à nous le signaler afin que nous prions encore davantage pour vous !
N’hésitez pas non plus, en messagerie privée, à nous faire part de vos nouvelles : même si les réponses ne sont pas toujours rapides (faute d’un secrétariat [poste qui occuperait presque une personne à plein temps !]), il est toujours important pour votre Prieur et les fondateurs de la Confrérie de savoir comment vous allez et de maintenir un lien concret de nature quasi familiale à l’intérieur de notre Confrérie.

Je ne m’étendrai pas ici en commentaires sur l’actualité, tant dans la société que dans l’Eglise : il y aurait beaucoup à dire, certes, mais je ne suis pas certain que ce soit maintenant le moment pour le faire.

En revanche, j’insiste pour que chacun lise, RELISE et approfondisse les divers messages de notre Roi légitime, les reprenne, les médite et s’en nourrisse spirituellement.
Monseigneur le Prince Louis de Bourbonde jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, a une parole juste, forte, éclairante et stimulante qui nécessite, spécialement de notre part, la plus grande attention

N’hésitez pas à faire célébrer des Saintes Messes par les prêtres de la Confrérie (en raison du confinement et de l’interdiction pratique de la célébration des offices publics certains commencent à manquer d’honoraires de Messes et à sentir cruellement l’absence des quêtes qui leur permettent de subsister !) : Saintes Messes à l’intention de vos familles, à l’intention de vos défunts – ou des défunts morts sans les secours de la religion et pour lesquels personne ne prie -, à l’intention des malades, à l’intention des pauvres pécheurs à l’agonie, pour implorer de Dieu la cessation de l’épidémie ; et aussi Saintes Messes pour la France, pour la personne auguste de notre Roi légitime – n’oublions pas qu’il va fêter dans quelques jours son 46ème anniversaire -, pour la protection de notre belle Famille Royale… etc. … etc.

Je vous exhorte à profiter des temps « libres » que peuvent vous laisser la suppression de certaines activités pour intensifier votre vie de prière : redoublons de prières aux saints protecteurs de la France, aux saints thaumaturges dont la puissance dans les temps d’épidémie a été si souvent vérifiée par le passé, aux saints qui peuvent nous préserver de toutes les pestes du corps et plus encore de l’âme, à Messire Saint Michel, et bien sûr à notre très douce Dame et Reine Marie !   

Plus que jamais soyons ardents à sanctifier nos journées rythmées par la récitation de la prière pour le Roi à la suite du « Regina cœli » (qui remplace l’Angélus pendant le temps pascal), à marquer et à offrir avec toujours plus de zèle et de générosité la journée du 25 de chaque mois
Et en préparation de l’anniversaire de la naissance de notre bien-aimé Souverain, qui est aussi l’anniversaire de la naissance de son ancêtre Saint Louis pour lequel il nourrit une grande vénération, je vous invite à faire une neuvaine à son intention, du vendredi 17 au samedi 25 avril : pour cette neuvaine, je publie ci-dessous comme proposition de prière, une fameuse prière du Révérend Père Louis Bourdaloue, composée originellement pour Louis XIV, dont Louis XX est aujourd’hui l’aîné des descendants.      

Les circonstances actuelles, en particulier le prolongement du « confinement » jusqu’à la date du 11 mai (au moins… car nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles rallonges  ou du moins de limitations imposées aux déplacements et rassemblements, aussi pieux qu’en soient les motifs !), nous contraignent à modifier les prévisions et annonces précédemment faites concernant le 5ème pèlerinage annuel au Puy-en-Velay, prévu du 21 au 23 mai.
Attention ! Je ne parle pas d’annulation pure et simple : à cette date-là, le pèlerinage aura bien lieu, mais d’une manière différente et vous recevrez dans quelques jours les modalités auxquelles vous pourrez TOUS y prendre part… sans bouger de chez vous !

En outre, nous sommes en train d’étudier la possibilité d’un rassemblement au Puy vers la fin de l’été (peut-être à l’occasion de la solennité de Saint Louis, c’est-à-dire le dimanche 30 août : tout ceci reste à organiser et à préciser).     

Enfin, je vous demande de diffuser largement ce message autour de vous, d’être vraiment des membres actifs de la Confrérie Royale, et « d’enrôler » un maximum d’âmes de bonne volonté pour cette neuvaine à l’intention de notre Roi légitime vénéré, afin d’obtenir du Ciel le maximum de grâces pour sa personne et pour l’assister dans la mission qui lui a été dévolue par la naissance.

Avec l’assurance de ma prière dévouée et de mes sentiments les plus religieusement chouans.  

Vive Dieu ! Vive le Roi !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.
Armoiries Frère Maximilien Marie

 

 

 

 

Neuvaine à Saint Louis, à l’intention de Sa Majesté le Roi

du 17 au 25 avril 2020

« Regardez-nous du haut du Ciel, ô Saint Monarque !
Et dans cette félicité éternelle que vous possédez, soyez sensibles à nos misères : tout indignes que nous sommes de votre secours, ne nous le refusez pas. Regardez d’un œil favorable ce Royaume que vous avez si sagement gouverné, et si tendrement aimé. Si, par la corruption des vices qui s’y sont introduits depuis votre règne, la face vous en paraît défigurée, que cela même soit un motif pour vous intéresser, comme son roi, à le renouveler : si vous y voyez des scandales, aidez-nous à les retrancher.
Étendez surtout votre protection sur notre auguste Monarque. C’est votre fils, c’est le Chef de votre Maison, c’est l’imitation de vos vertus, c’est la vive image de vos héroïques et royales qualités : car il est comme vous le zèle de Dieu, il est comme vous le protecteur de la vraie religion, le restaurateur des autels, l’exterminateur de l’hérésie.
Obtenez-lui les grâces et les lumières dont il a besoin pour achever les grands desseins que Dieu lui inspire ; que cet esprit de sainteté qui vous a dirigé dans toutes vos voies vienne reposer sur lui ; qu’il nous anime nous-mêmes, et qu’il nous conduise tous à l’éternité bienheureuse.
Ainsi soit-il ! »
           

Saint Louis, priez pour nous !
Sainte Jeanne d’Arc, priez pour nous !
Saints et Saintes de France, priez pour nous !

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2020-44. « Voici le jour que le Seigneur a fait ; réjouissons-nous et tressaillons d’allégresse !»

       Dans ce sermon qui, dans l’édition de ses « œuvres complètes » est classé comme le « premier sermon pour la fête de Pâques », notre Bienheureux Père Saint Augustin propose un développement de ce « Haec dies quam fecit Dominus… » que nous entonnons le jour de la Résurrection et que nous répétons à satiété pendant tout l’octave de Pâques.

Vitrail du Christ ressuscité - détail

Voici le jour que le Seigneur a fait ;
réjouissons-nous
et tressaillons d’allégresse !

§1 - La fête de Pâques nous provoque à la joie, parce que tout y est nouveau.

   Une lumière éclatante brille pour nous aujourd’hui, parce que le bon Larron est entré dans le ciel sur les pas du Roi des rois. La foule des morts s’est levée, et la conscience des vivants a triomphé.
Contemplez l’Eglise, voyez la multitude des élus, les légions des anges, l’armée des fidèles entourant le précieux autel du Seigneur. La foule est dans la joie, parce que le Seigneur des anges est ressuscité. Les morts sont sortis des enfers et sont redevenus vivants, les hommes sont sortis purifiés de la source d’eau vive et entièrement renouvelés ; Dieu, dans Sa bonté, a pris soin de ressusciter les morts et de renouveler en nous le vieil homme, selon cette parole de l’Ecriture : « L’ancien a disparu, tout est devenu nouveau » (2 Cor. V, 17). Voilà pourquoi nous nous écrions tous : « Voici le jour que le Seigneur a fait ; réjouissons-nous et tressaillons d’allégresse » (Ps. CXVII, 24).
Comment les morts se sont-ils réjouis en sortant de leur tombeau ? Comment ceux qui ont repris naissance ont-ils tressailli d’allégresse en sortant de la source sacrée ? Ceux-là ont chanté le cantique nouveau sur la vie nouvelle, et ceux-ci ont 
chanté l’Alleluia en recevant la grâce précieuse. Disons tous : C’est le jour de la lumière, le jour du pain, afin que nous ne soyons plus soumis ni à la faim ni aux ténèbres ; rassasions-nous, au contraire, du pain de la grâce, et non pas de l’obscurité des nations barbares, car aujourd’hui l’armée des Anges se réjouit avec nous. Que personne ne désire plus le pain matériel, car aujourd’hui est ressuscité « le Pain vivant qui est descendu du ciel » (Jean, VI, 51). Aujourd’hui les chaînes des enfers sont rompues, que les chaînes de tous les péchés se rompent également.

§2. La grâce de Jésus-Christ mourant, ressuscitant, montant au ciel.

   Que notre mère la sainte Eglise surabonde de joie dans la personne de tous ses enfants. Venez , Seigneur , et dites-nous : « La paix soit avec vous , n’ayez aucune crainte » (Luc, IV, 36), et nous jouirons d’une grande sécurité, car en célébrant la loi nous posséderons en toutes choses la lumière éternelle et nous dirons : « Si je marche au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, parce que vous êtes avec moi, Seigneur » (Ps. XXII, 4).
Soyez donc avec nous, Seigneur, afin que nous n’ayons plus à craindre les 
ombres de la mort et que nous nous réjouissions éternellement en Notre-Seigneur Jésus-Christ souffrant, ressuscitant et montant au ciel. Par Lui puissions-nous nous élever et nous convertir au Seigneur. Le Seigneur est né, et le monde a repris naissance ; Il a souffert, et l’homme a été sauvé ; Il est ressuscité, et l’enfer a gémi ; Il est monté au ciel, et le trône paternel a tressailli de joie. Pendant que le Sauveur souffrait, les morts ressuscitaient et les vivants se réjouissaient ; lorsqu’Il ressuscita, les captifs sentaient leurs chaînes disparaître, et les anges ne pouvaient contenir leur joie ; quand Il monta au ciel, les esprits célestes furent enivrés de bonheur, et les Apôtres furent attristés ; « mais leur tristesse se changea en joie » (Jean, XVI, 20), et dissipa les ténèbres qui les retenaient dans l’erreur. C’est ainsi que pour nous, après la nuit de labeur, rayonne la joie de la lumière à la splendeur du Dieu Sauveur, selon cette parole : « Vous avez changé ma tristesse en joie » (Ps. XXIX, 12).

§3. Jour de joie et de reconnaissance.

   La mort de Jésus-Christ déchirait le voile du temple, brisait les cœurs les plus durs, couvrait la nature d’épaisses ténèbres et inondait nos visages de clartés spirituelles, afin « de nous faire contempler la gloire du Seigneur à visage découvert » (2 Cor. III, 18). Un voile mystique enveloppait la loi ancienne ; ce voile a été déchiré : « la nuit a précédé, le jour s’est approché » (Rom. XIII, 12). Car voici « le jour que le Seigneur a fait, qu’il soit pour nous un sujet de joie et d’allégresse » (Ps. CXVII, 24).
Tous les jours sont l’oeuvre de Dieu, mais celui-ci a été marqué de Son sang. Les morts ressuscités se sont réjouis, combien plus la joie de ce jour doit-elle nous faire tressaillir. Ces morts parcouraient la cité sainte ; pour nous, nous irons à la sainte Eglise ; ils se réunissaient au banquet des saints, pour nous, nous participerons à la table des mystères de Dieu. Que l’armée des anges s’associe à notre joie et à 
notre banquet, offrons nos présents, élevons nos cœurs et modulons sur nos cithares ce chant d’allégresse : « Je monterai à l’autel de Dieu, au Dieu qui réjouit ma jeunesse » (Ps. XLII, 4). Nos iniquités sont pardonnées, nos chaînes sont rompues ; car c’est Dieu Lui-même qui réjouit notre âme ; disons donc de nouveau : « Voici le jour que le Seigneur a fait, réjouissons-nous et tressaillons d’allégresse ».

§4. Voici le Jour que le Seigneur a fait, réjouissons-nous donc !

   Que personne ne s’attriste s’il se sent pressé par de vives exhortations de perdre la vie plutôt que sa dignité. Quelle que soit, d’ailleurs, la simplicité de son vêtement, qu’il lui suffise de briller par les qualités de l’esprit et du cœur ; car il possédera de cette manière la plus belle gloire, celle de trouver sa joie, non pas dans un vêtement, mais dans la sainteté de ce grand jour. En effet, on ne nous dit pas : Tressaillons dans notre vêtement ; mais : « Réjouissons-nous en ce jour ». Ce jour ne connaît pas les ténèbres, parce que Lui-même le premier a dissipé les ténèbres ; il ne connaît pas l’obscurité, puisqu’Il a chassé toute obscurité ; il ne connaît pas la calomnie et la suggestion du mal, parce que sur la croix Il a détruit nos titres au châtiment. Par Son innocence le Rédempteur nous a mérité l’élection divine, le calomniateur s’est enfui, le père du mensonge a perdu sa cause.
Jour d’indulgence, jour de rémission, jour de délivrance ! La joie fait tressaillir les vivants, et les morts éprouvent un soulagement ineffable. Ce jour joyeux, large, libre et éclatant, est comme mille années en présence de Dieu (cf. Ps. LXXXIX, 4) ; car « c’est vraiment le jour que Dieu a fait ». Celui qui, toute sa vie, persévérera dans l’amour de Dieu, méritera de se réjouir éternellement dans ce jour, dans lequel les saints feront entendre des chants d’allégresse , seront inondés de toutes les splendeurs, partageront les joies du Sauveur et diront et répéteront en chœur : « Voici le jour que le Seigneur a fait, réjouissons-nous et tressaillons d’allégresse » .

Haec dies

2020-43. « L’actuelle situation dramatique doit ouvrir sur une période de sursaut qui soignera après les corps, les âmes et l’esprit public. »

A minuit, en cette nuit du Samedi Saint au Dimanche de Pâques, alors que de nombreuses pieuses âmes veillent et prient en célébrant, dans le confinement la Sainte Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, a publié sur les réseaux sociaux le message suivant à l’adresse des Français :

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Chers compatriotes,
Chers Français

Rappelons-nous : Pâques 2019 et la France pétrifiée par l’incendie qui venait de ravager la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Pâques 2020, une épreuve d’une toute autre nature dans un domaine où l’on ne l’attendait pas, atteint la France qui, avec l’Italie et l’Espagne, se partage le record des décès en Europe. Tous les continents sont frappés.
Une mondialisation du risque !

Hier c’était l’âme du pays qui était touchée, et aujourd’hui ce sont les hommes et les femmes ; les enfants et les vieillards. Selon les mots forts prononcés par le Saint-Père dans son homélie du 27 mars, « nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse ». Devant le danger saurons-nous réagir et à l’ombre de cette cruelle épreuve, refonder nos actions sur plus de bon sens et redonner du sens à nos vies ?

Réagir, au-delà de la compassion que l’on a vis-à-vis des milliers de victimes et de leurs familles affrontant la mort souvent en grande solitude et sans secours spirituel; au-delà de l’admiration vis-à-vis des soignants aux moyens parfois si dérisoires et de tous ceux qui se dévouent souvent en prenant des risques pour que le pays continue à vivre ; au-delà des encouragements adressés à ceux qui, confinés, doivent assumer une vie familiale bouleversée et exercer leurs activités dans des conditions précaires ; au-delà de l’angoisse face aux situations désespérées que nombre d’artisans, de commerçants, d’entrepreneurs auront à affronter après le brusque arrêt de la vie économique.

Les Français courageux et fidèles à l’image de l’idée qu’ils ont de leur pays –celui du baptême de Clovis, celui de la justice de Saint-Louis, celui des quinze siècles de gloire et d’honneur-, doivent faire front animés d’une énergie à toute épreuve. Ils doivent résister pour sauver leur pays, retrouver l’esprit de Bouvines. Si l’oriflamme de saint Denis n’est plus élevée pour précéder les combattants, son esprit doit être là. Vivant.

L’actuelle situation dramatique doit ouvrir sur une période de sursaut qui soignera après les corps, les âmes et l’esprit public. En effet, au-delà de la crise sanitaire n’est-ce pas toute notre société qui est malade depuis des années et qui a besoin de se retrouver à travers un grand dessein partagé par tous et des valeurs essentielles.

En France, déjà, plus de vingt-cinq évêques ont placé leur diocèse sous la protection divine par l’intercession du Sacré-Cœur, de la Vierge Marie, de Saint-Joseph ou encore de saints locaux ayant déjà été invoqués lors d‘épidémies plus anciennes. Je me plais à songer au poids qu’aurait une consécration solennelle de la France effectuée par l’ensemble de son épiscopat à laquelle s’associerait le maximum de fidèles. Pâques, la fête de la résurrection, pourrait en être l’occasion. En tant que successeur légitime des rois de France qui ont toujours compris leur fonction dans sa double dimension terrestre et divine, ce serait de mon devoir de m’y associer et je le ferais en mon âme et conscience.

Demandons, en cette fête de la Résurrection, le secours de Saint Louis, de Sainte Geneviève et de Sainte Jeanne d’Arc et leur protection sur la France.

Louis de Bourbon
Duc d’Anjou.
Pâques 2020.

grandes armes de France

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