Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2014-108. « Donnez-moi ce que Vous m’ordonnez ; ordonnez-moi ce qu’il Vous plaît. »

- Vœux pour le début de la nouvelle année liturgique -
Samedi 29 novembre 2014 (*)

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Très chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

« Nous ne cessons de prier pour vous et de demander à Dieu que vous soyez remplis de la connaissance de Sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle ; afin que vous marchiez d’une manière digne de Dieu, Lui plaisant en toutes choses, fructifiant en toutes sortes de bonnes oeuvres, et croissant dans la science de Dieu ; corroborés de toute force par la puissance de Sa gloire, de toute patience et de joie » (Col. I, 9b-11).

Ces versets que nous avons entendus au tout début de l’épître lue au vingt-quatrième et dernier dimanche de l’année liturgique m’ont parus particulièrement adaptés pour introduire ces vœux que, du plus profond du cœur, je tiens à vous adresser pour commencer la nouvelle année liturgique.
Je me suis permis de mettre en caractères gras certaines expressions du texte de Saint Paul sur lesquelles je vais insister ci-dessous.

 - « Remplis de la connaissance de Sa volonté » :
Il en est tant et tant, aujourd’hui, qui attachent davantage d’importance à leur volonté propre, à leurs aises, à leur confort, aux « bonnes relations » humaines, au conformisme social, …etc. plutôt qu’à la sainte volonté de Dieu.
La connaissance de Sa volonté n’est ni difficile, ni impossible à obtenir : elle se trouve exprimée dans les commandements de Dieu, dans les commandements de l’Eglise, dans les préceptes du Saint Evangile, dans l’observation des vertus chrétiennes, toutes choses qui nous sont enseignées par le catéchisme catholique (je dis bien le catéchisme catholique, je ne parle pas des « parcours catéchétiques » en vogue dans beaucoup de diocèses, et dans lesquels la foi catholique est tellement diluée et édulcorée qu’on a de la peine à l’y retrouver !).
Ainsi, celui qui prétend ne pas connaître la sainte volonté de Dieu n’a en réalité aucune excuse.
Quant à la connaissance du dessein particulier que Dieu a sur chacun – ce qui constitue la vocation propre d’une personne – , c’est à chacun, à l’aide de conseillers spirituels prudents, avisés, expérimentés et pleins de sagesse, d’arriver à la connaître, avec la double certitude 1) que Dieu n’exige jamais de nous des choses impossibles (difficiles, certes – dans quelque état de vie que ce soit – mais jamais impossibles), 2) et que la plus excellente des « vocations personnelles » est rarement celle qui est le plus conforme aux aspirations de notre volonté propre – fussent-elles les plus belles, les plus nobles et et les plus généreuses – , mais bien celle qui nous unit le plus à la Croix de Notre-Seigneur, celle qui nous permet le plus de sacrifier cette volonté propre à la volonté divine.

- C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, et par elle seule, que nous pouvons être remplis de « sagesse et d’intelligence spirituelle ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous pouvons marcher « d’une manière digne de Dieu ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous pouvons « Lui plaire en toutes choses« .
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous pouvons « fructifier en toutes sortes de bonnes oeuvres ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous irons « croissant dans la science de Dieu ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que la puissance de la divine gloire pourra vraiment et efficacement nous remplir de force et de joie, dans la patience (et il ne faut pas oublier que la patience est, en définitive, la vertu de ceux qui savent pâtir, la vertu de ceux qui sont unis à la Passion).

- C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que, en un mot, l’homme marche dans les voies de la sainteté, puisque « la volonté de Dieu, c’est votre sanctification », nous assure encore le Saint-Esprit par la plume de Saint Paul (1 Thess. IV, 3).

- A la veille de la nouvelle année liturgique, qui est le cycle de la grâce de Dieu au cœur de nos cycles terrestres, je vous souhaite donc, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, de renouveler votre ferveur et votre zèle, afin de vous sanctifier à la suite de Notre-Seigneur Jésus-Christ – contemplé dans Ses mystères – , à la suite de notre très douce Dame Marie – Vierge de toute compassion – , et à la suite de tous ces saints dont nous aimons à célébrer les fêtes tout au long des jours…

Couronne de l'Avent 2014 détails

Couronne de l’Avent 2014 au Mesnil-Marie (détail)

« Sainteté ! Croix ! Sacrifice ! Patience qui évoque le fait de pâtir !… Comme vous y allez ! Vous n’êtes pas franchement drôle, frère Maximilien-Marie ! Vos vœux nous font un peu peur. Vous n’êtes pas réaliste… et tout ce que vous risquez, c’est finalement de porter les âmes au découragement », ne manqueront pas de penser certains (sans forcément me l’oser dire).
Mais puis-je parler un autre langage et délivrer un autre message que Celui de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
Au monde contemporain qui voudrait réduire l’Evangile à un enseignement de fraternité et de tolérance universelles, sans contours bien définis, sans discernement du bien et du mal ni du vrai et du faux, il importe de rappeler avec vigueur et clarté la « verticalité » essentielle de l’authentique christianisme… et la réalité des fins dernières.

Cette radicalité n’est cependant pas inhumaine : ce Dieu qui exige de nous que, pour marcher dans les voies de la sainteté qu’Il nous commande, nous renoncions à notre propre volonté, que nous embrassions généreusement une vie de sacrifices, que nous allions jusqu’à la Croix, et que nous ayons pour principale et suprême ambition en cette vie de ne rien négliger pour parvenir au Ciel, S’est incarné, Se faisant aussi la Voie - la Voie ouverte, la Voie à portée de nos pas – : Il n’est pas seulement la Vérité lointaine et la Vie inaccessible par nos propres forces ; Il Se fait pour nous le moyen de les atteindre.
Et ce Dieu qui sera notre juste Juge, est aussi Celui qui a versé jusqu’à la dernière goutte de Son Sang pour nous racheter, pour nous arracher à l’enfer : ce n’est pas rien que de devoir un jour comparaître devant un Juge qui nous a aimés jusqu’à une telle extrémité !

Ce pourquoi, chacun de nous, en toute vérité, peut tous les jours de cette vie d’ici-bas, et quelles que soient ses difficultés, ses faiblesses, ses fautes et ses péchés (à partir du moment où il prend la ferme résolution de ne pas s’y complaire mais de travailler à s’en affranchir), répéter avec Saint Augustin : « Donnez-moi ce que Vous m’ordonnez ; ordonnez-moi ce que Vous voulez ! » (Confessions, livre X, chapitre 37).

- Oui ! ô mon Dieu, Dieu d’infinie miséricorde, justement parce que je ne suis pas encore totalement rempli de la connaissance de Votre volonté, donnez-moi d’abord ce que Vous m’ordonnez et Vous pourrez ainsi m’ordonner ensuite tout ce que Vous voulez !
- Parce que j’ai un infini besoin de recevoir la sagesse et l’intelligence spirituelle, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Parce que sans Votre sainte grâce, je serai incapable de marcher d’une manière digne de Vous, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Parce que les liens de mes péchés ont besoin que Vous les rompiez afin que je Vous plaise en toutes choses, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Parce que sans Vous ma vie sera stérile et que je ne fructifierai jamais en toutes sortes de bonnes oeuvres, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
Parce que sans les dons de Votre Saint-Esprit, il m’est impossible de parvenir à la science de Dieu, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Pour que ce soient Votre propre force qui soit ma force, Votre propre joie qui devienne ma joie, et Votre propre patience qui se fasse ma patience, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !

Car ce n’est pas seulement de bouche – ainsi que nous l’allons faire en ce premier dimanche de l’Avent – , mais par toute ma vie et par chacun des mouvements de mon cœur que je Vous implore et Vous supplie dans une joyeuse confiance et ferme espérance : « Alleluia ! Ostende nobis, Domine, misericordiam tuam et salutare tuum da nobis : Montrez-nous, ô Seigneur, Votre miséricorde et donnez-nous Votre salut ! »

Bonne, fervente et, surtout, sainte nouvelle année liturgique !

                                                      Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

(*) C’est le 29 novembre que commence la neuvaine préparatoire à la fête de la conception immaculée de Notre-Dame célébrée le 8 décembre, voir > ici.


Alléluia du premier dimanche de l’Avent
(faire un clic droit sur l’image ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

Image de prévisualisation YouTube

Voir aussi :
- « Tendus vers Son avènement »  – B.D. pour introduire l’Avent > ici
- Réflexions félines et citations – fin novembre 2013 > ici
- Conseils de St François de Sales pour le début de l’année liturgique > ici
- La couronne de l’Avent > ici

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2014-107. Libérer le vol de l’âme…

24 novembre,
Fête de Saint Jean de la Croix.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       La fête que nous célébrons aujourd’hui, celle de Saint Jean de la Croix – le « docteur mystique » -, entre parfaitement dans la thématique générale de la dernière semaine de l’année liturgique : Saint Jean de la Croix, en effet, presque à chaque page, nous ramène à l’essentiel, nous ramène au sens de notre vie sur la terre qui est d’accomplir la sainte volonté de Dieu, de L’aimer et de Le servir de notre mieux ici-bas, afin de sauver notre âme.

   Tandis que notre société contemporaine cherche avant tout la réussite et le confort terrestres, et ne voit dans la religion qu’une chose facultative, presque superflue, qui ne doit surtout pas gêner ce qu’un point de vue strictement « horizontal » considère comme le bonheur et les bonnes relations entre les hommes, la « verticalité » radicale de Saint Jean de la Croix paraît excessive et met mal à l’aise jusqu’à certains catholiques.

   Pourtant Saint Jean de la Croix ne se lit, ne se comprend, ne s’assimile et ne se met en pratique que dans et par l’amour.
Saint Jean de la Croix n’est pas un stoïcien ; Saint Jean de la Croix n’est pas le théoricien de performances ascétiques recherchées pour elles-mêmes ; Saint Jean de la Croix n’est qu’un amant passionnément épris de Celui qui est l’Amour, et il est un entraîneur dans les voies de la connaissance et de la pratique de l’amour de l’Amour !
Un amour total, un amour sans concession, un amour ennemi des compromissions et des faux-semblants, un amour qui débusque impitoyablement les égoïsmes secrets cachés sous les apparences de vertu, un amour qui décape les vernis craquelés des caricatures d’amour pour libérer pleinement le vol amoureux de l’âme vers son Dieu-Amour !

   Nous nous croyons si facilement libres alors que nous sommes ligotés par une multitude de liens ténus auxquels nous ne prenons pas garde ou que nous considérons avec trop de légèreté comme des choses sans importance, vénielles…

                                                    Lully.

Libérer le vol de l'âme - détail 1

Libérer le vol de l'âme - BD 1

Libérer le vol de l'âme - BD 2

Sur Saint Jean de la Croix voir aussi :
- Notice biographique et poème « C’est de nuit » > ici
- Présentation de sa vie et de son œuvre par Benoît XVI > ici
- Texte de Gustave Thibon sur Saint Jean de la Croix > ici

Libérer le vol de l'âme - détail 2

& Toutes les B.D. publiées sur ce blogue > ici.

2014-106. La fin des temps, la tribulation, le retour du Christ, le Jugement dernier et la vie du monde à venir.

Dimanche soir 23 novembre 2014,
XXIVe et dernier dimanche après la Pentecôte.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Nous avons médité, et tout au long de cette semaine – la dernière de l’année liturgique – nous allons continuer à méditer sur les magnifiques textes de la Messe de ce dimanche, dernier dimanche après la Pentecôte, dimanche de l’annonce de la fin des temps.
Frère Maximilien-Marie m’a rapporté le texte du sermon qu’a prononcé, à la Messe de ce dimanche, Monsieur l’Abbé Henri V., et j’ai l’autorisation de le publier sur mon blogue : je vous le livre donc à mon tour, afin qu’il vous aide à méditer sur les profonds et terrifiants mystères associés à la fin de ce monde, mais plus encore pour qu’il vous fortifie dans la foi, nourrisse votre espérance, stimule votre charité et votre zèle, au milieu des temps troublés que nous vivons…

Lully.

Chapelle Scrovegni à Padoue fresque du Jugement dernier Giotto di Bondone 1306

Giotto di Bondone : fresque du Jugement dernier
Padoue, chapelle Scrovegni – 1306

Sermon de Monsieur l’Abbé Henri V.,
pour le
dimanche de l’annonce de la fin des temps
(24ème et dernier après la Pentecôte),

23 novembre 2014

       « Le monde et le temps prendront fin un jour.

   Le Seigneur a donné des signes qui annonceront cette fin. Parmi eux, des événements terribles, des calamités, mais surtout l’épreuve finale du combat entre l’Eglise et les forces du mal antéchrist.

   Sans doute que l’Eglise sera éclipsée et subira une persécution morale autant que physique à l’image de la Passion de Jésus-Christ. Car, cependant, le propos de l’Evangile n’est pas de nous troubler ou de nous effrayer, mais au contraire de nous consoler et de nous faire redoubler d’espérance : votre délivrance sera alors proche parce que le Christ reviendra victorieux dans la gloire.

   Chers Amis, tout, autour de nous, a de quoi nous faire penser que nous sommes dans ces temps qui sont les derniers.
Au sujet de l’Eglise, voici ce qu’écrivait le Pape Benoît XVI : « Peut-être devons nous dire adieu à l’idée d’une Eglise rassemblant tous les peuples. Il est possible que nous soyons au seuil d’une nouvelle ère, constituée tout autrement de l’histoire de l’Eglise, où le christianisme existera plutôt sous le signe du grain de sénevé, en petits groupes apparemment sans importance, mais qui vivent intensément pour lutter contre le mal. Elle sera davantage l’Eglise de minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants, où des gens convaincus et croyants agiront selon leur Foi. »

   Lorsque nous verrons l’abomination de la désolation : que celui qui peut comprendre comprenne…

   Voici les événements qui marqueront la fin de ce monde : d‘abord le retour glorieux du Seigneur terrassant les forces impies et infernales. Nul n’en connaît ni l’heure ni le jour. Il se fera alors que le monde ne s’y attendra pas, mais il sera espéré et attendu par les fidèles.

   Aura lieu alors la résurrection de tous les morts, qui précédera le Jugement dernier. Ce sera l’heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de la voix du Fils de l’Homme ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation. Le Jugement dernier révélera jusque dans tous ses secrets ce que chacun aura accompli durant sa vie. Il mettra en lumière la fidélité des justes et la malice des infidèles, mais aussi l’oeuvre de la grâce et de la miséricorde de Dieu.

   Ce Jugement dernier sera général : le Christ y prononcera sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’oeuvre de la création et de toute l’économie du salut, nous comprendrons les chemins admirables par lesquels sa Providence aura conduit toutes choses vers leur fin.
Le Jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort.

   Alors, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. L’Eglise sera consommée dans la gloire céleste, les justes régneront avec le Christ dans la béatitude éternelle.
Tout l’univers lui-même, intimement lié au sort du genre humain sera transformé par la Puissance du Christ en lequel il trouvera sa perfection. Cette rénovation mystérieuse qui transformera le monde à la suite du triomphe de l’Eglise établira « les cieux nouveaux et la terre nouvelle ». Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de « ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres ».

   Dans cet univers nouveau, la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes : « Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleurs, de cris et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé ».

   L’Eglise réalisera l’unité du genre humain voulue par Dieu dès la création. Les élus unis au Christ formeront la Communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu, l’épouse de l’Agneau. Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, les fautes et les souillures. La vision béatifique dans laquelle la Très Sainte Trinité s’ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion. Amen. »

Giotto di Bondone - Christ du Jugement, fresque de Padoue 1306

Autres textes de ce blogue en rapport avec ce thème :
- Méditation pour le soir du dernier dimanche après la Pentecôte > ici
- Cantique du Jugement dernier > ici
- Du temps où surviendra la fin du monde et des signes qui la précèderont > ici
- Au sujet du nombre des élus (St Augustin – extraits d’un sermon) > ici
- Réalité de l’existence de l’enfer > ici

2014-105. « L’extase de Sainte Cécile » peinte par Raphaël.

22 novembre,
Fête de Sainte Cécile, vierge et martyre ;
Mémoire de Saint Calmin, duc d’Aquitaine et ermite, confesseur.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Au Mesnil-Marie, je vous l’ai déjà écrit, nous aimons particulièrement Sainte Cécile, célèbre vierge martyre romaine, et j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter une hymne latine du XVe siècle que nous chantons volontiers en son honneur (cf. > O felix Caecilia).
En ce jour, où je souhaite une bonne fête patronale à tous nos amis musiciens et chanteurs, je vous propose aussi de prendre un moment pour contempler une célèbre toile de Raphaël (Raffaello Sanzio, 1483-1520) connue sous le nom de « l’extase de Sainte Cécile », mais parfois aussi comme « Sainte Cécile entourée de Saints ».

Raphaël l'extase de Sainte Cécile 1514-15 - Bologne

Raphaël : « l’extase de Sainte Cécile » 1514-1515 – Bologne

   A l’origine, cette oeuvre – importante déjà par ses dimensions : 2,38 m de hauteur pour 1,50 m de largueur – est une commande pour une chapelle latérale de l’église San Giovanni in Monte, à Bologne.
En 1793, le tableau fut volé par les troupes de la révolution française et emporté à Paris ; restitué en 1815, il se trouve depuis lors à la Pinacothèque nationale de Bologne.

   Dans cette oeuvre, Raphaël n’a pas voulu représenter quelque épisode de la vie ou du martyre de Sainte Cécile ; cette dernière n’est même pas figurée avec les attributs conventionnels de la virginité et du martyre – le lys et la palme – , comme elle l’est en d’autres fameuses compositions. L’artiste l’a simplement identifiée au moyen de l’orgue qu’elle tient en mains et des divers instruments qui sont déposés à ses pieds.

   Celui qui regarde ce tableau d’une manière trop rapide ou superficielle n’y verra sans doute que la représentation du patronage de Sainte Cécile sur les musiciens, les luthiers et autres fabricants d’instruments de musique.
Mais un examen plus approfondi nous conduira bien plus avant dans le message que l’artiste a voulu délivrer au travers de cette oeuvre, et c’est à cela que je vous convie aujourd’hui.

   Pour ce qui concerne les caractères techniques de la composition, on remarquera tout d’abord qu’il n’y a pas à proprement parler de perspective, puisqu’il n’y a pas de ligne de fuite. L’impression de profondeur est donnée par trois plans picturaux bien distincts, et par la taille donnée aux objets ou personnages qui les constituent.

   La partie centrale, celle qui occupe le plus de place, est un groupe de cinq personnages : cinq saints.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile - deuxième plan

Partie centrale du tableau : le groupe des saints.

   - Au centre, se trouve Sainte Cécile. Elle est la seule à être représentée complètement de face.
Debout dans un vêtement élégant et richement brodé, légèrement déhanchée, la jeune femme relève délicatement la tête en même temps qu’elle l’incline un peu sur son épaule gauche. Ses yeux sont fixés au ciel dans une contemplation muette ; c’est sans doute de là que vient le nom donné au tableau : « l’extase de Sainte Cécile ».
Cécile en effet ne chante pas, ses lèvres sont fermées. Elle ne joue pas non plus de son instrument ; on remarque, tout au contraire, que ses mains retiennent à peine le petit orgue positif tenu à l’envers, dont les tuyaux commencent à se déboiter du sommier et semblent devoir rejoindre les divers instruments qui jonchent le sol.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile détail l'orgue perdant ses tuyaux

   L’inclinaison de la tête de la Sainte, son déhanchement – accentué par le mouvement de ses bras – et la position de son pied droit donnent une impression de gracilité presque fragile, mais il y a dans l’expression de son visage quelque chose qui, sans altérer sa profonde douceur, rayonne d’une solide détermination et d’un ferme détachement des choses terrestres…

Raphaël l'extase de Sainte Cécile détail visage de Sainte Cécile

   Les quatre saints qui l’entourent sont :
- sur la gauche du tableau, d’abord Saint Paul, vêtu d’une tunique verte et enveloppé d’un manteau rouge, et Saint Jean, apôtre et évangéliste. On les identifie aisément à leurs attributs.
Saint Paul est accompagné d’une épée qui, dans l’iconographie traditionnelle, représente bien davantage le glaive de la Parole de Dieu (c’est lui-même qui, dans l’épître aux Hébreux, fait cette comparaison avec un glaive à double tranchant – cf. Heb. IV, 12) que l’épée par laquelle il fut martyrisé.
Saint Jean, quant à lui, peut être identifié grâce à l’aigle qui apparaît entre les plis du manteau de Saint Paul et la tunique de Sainte Cécile. Remarquez aussi le livre sur lequel est posé la serre de cet aigle : d’aucuns diront qu’il s’agit de l’Evangile écrit par Saint Jean, mais peut-être – comme on peut observer que ce livre possède un fermoir – l’artiste a-t-il voulu évoquer aussi le livre scellé à l’ouverture duquel Saint Jean a assisté dans les visions de l’Apocalypse, puis le livre qu’il lui a été ordonné de dévorer (cf. Apoc. V et X).

Raphaël l'extase de Sainte Cécile détail l'épée de Saint Paul et l'aigle de Saint Jean

   - Du côté droit du tableau sont représentés Sainte Marie-Magdeleine et Saint Augustin :
Saint Augustin est revêtu d’une chape brodée et tient fermement sa crosse épiscopale dans la main droite.
Sainte Marie-Magdeleine, en vêtements clairs qui contrastent avec les teintes soutenues des vêtements de Saint Paul qui lui fait face, porte un petit vase évocateur de celui qui contenait le parfum de très grand prix qu’elle a répandu sur les pieds de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Béthanie, quelques jours avant la Passion.

On remarque que Sainte Marie-Magdeleine est la seule dont le regard soit tourné vers nous, un regard qui semble nous scruter avec une insistance particulière.
Saint Paul, les paupières à demi abaissées, semble absorbé par une vision intérieure, tandis que, en arrière de Sainte Cécile dont nous avons déjà évoqué les yeux levés au ciel, Saint Jean et Saint Augustin échangent un regard d’une remarquable intensité.

   Les têtes des cinq saints sont alignées sur une même ligne horizontale (on appelle ce principe pictural « isocéphalité »), ce qui semble indiquer qu’il ne sont pas inférieurs en sainteté les uns par rapport aux autres. C’est l’alignement de ces cinq visages, avec leurs expressions propres, qui donne en réalité la ligne d’horizon du tableau, bien plus que les quelques détails paysagers qui apparaissent tout au fond.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile deuxième plan détail - les têtes des Saints

   La verticalité de la composition est assurée par l’épée de Saint Paul d’un côté, et par la crosse de Saint Augustin, prolongée par l’ombre de la robe de Sainte Marie-Magdeleine de l’autre.
Enfin une espèce de croix de Saint André, un X dont les deux branches ne sont pas exactement égales ni symétriques, structure encore le groupe des cinq personnages : une première diagonale puissante, véritable ligne de force, part de l’œil de Saint Paul, court le long de son avant-bras, continue sur l’avant-bras de Sainte Cécile et les tuyaux de l’orgue, pour descendre en dessous de la jambe de Sainte Marie-Magdeleine ; la seconde diagonale descend du bras de Sainte Marie-Magdeleine et passe par le bord du sommier de l’orgue pour aboutir à l’œil acéré de l’aigle. Avec la ligne verticale de la crosse de Saint Augustin, ces deux diagonales circonscrivent exactement l’orgue dans un triangle rectangle presque parfait.
Je ne suis pas très habile pour tracer des traits droits sur une image, mais j’ai néanmoins tenté de faire figurer ces axes de la composition sur le cliché ci-dessous.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile lignes de composition

   Je vous parlais de trois plans picturaux, et j’ai commencé, en vous détaillant les personnages, par vous parler en fait du deuxième plan : il est vrai que c’est celui auquel s’attachent spontanément et naturellement nos regards.
Mais cela ne doit néanmoins pas nous faire oublier les deux autres plans : le premier plan consiste, au bas de la composition, en un amoncellement d’instruments de musique, et le troisième plan, tout en haut, figure un chœur céleste.

   Considérons donc maintenant le premier plan (que certains spécialistes pensent ne pas être de la main de Raphaël lui-même : l’artiste en aurait laissé la réalisation à l’un de ses collaborateurs, spécialiste des natures mortes : Giovanni da Udine). Il représente, avons-nous dit, un amoncellement d’instruments : une viole, plusieurs tambourins, une paire de cymbales, des flutes et un triangle.
Ces instruments sont disposés sans ordre apparent, certains sont entremêlés. Il se dégage d’eux un sentiment d’abandon. Ils sont muets, et certains donnent même l’impression d’être abîmés.
Comme je l’ai expliqué plus haut, l’orgue que Sainte Cécile tient encore dans ses mains ne sonne plus et ses tuyaux qui se détachent vont bientôt rejoindre les instruments qui gisent sur le sol… 

Raphaël l'extase de Sainte Cécile - premier plan

   Tout à l’opposé, dans le haut du tableau, en troisième plan, apparaît un chœur céleste.
Les cieux sont ouverts et, assis sur les nuées, six anges chantent en suivant les indications notées dans deux livres ouverts : ce troisième plan, qu’un oeil superficiel considérerait facilement comme un pur détail, constitue en réalité la clef d’interprétation de tout le tableau.

   Comme la grande majorité des artistes du quatrocento, en effet, Raphaël était pétri par une culture humaniste et chrétienne dont la plupart de nos contemporains n’ont pas la moindre idée, et qui est sous-jacente à ses compositions : l’artiste ne se contentait donc pas de peindre de « jolies choses », purement décoratives, mais il transmettait dans sa peinture un message symbolique et spirituel nourri par la connaissance des auteurs antiques (spécialement les platoniciens et néo-platoniciens), des Saintes Ecritures et des Pères de l’Eglise.

   Au premier plan, nous l’avons vu, les instruments terrestres gisent muets.
Au deuxième plan, les saints n’ouvrent pas la bouche : l’orgue s’échappe des mains de Sainte Cécile ; mais en revanche on peut dire que leurs yeux parlent.
Au troisième plan, les anges chantent.
Et ces anges sont six.
Saint Augustin, spécialement expert à décrypter les mystères contenus dans les nombres, a expliqué que le six est un chiffre parfait, puisqu’il est le seul à être égal à la somme des chiffres par lequel il peut être divisé (6 = 1 + 2 + 3). Le six exprime donc la perfection secrète contenue dans les oeuvres de Dieu.
Les six anges qui chantent symbolisent donc la louange parfaite que la créature peut rendre à son Créateur.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile - troisième plan

   Au premier plan, l’amoncellement des instrument dont personne ne joue symbolise la musica instrumentalis - la musique instrumentale - , qui n’est faite, quelle que soit la perfection des harmonies qu’ont élaborées les compositeurs, que de vibrations physiques, de sons qui n’ont pas de sens si l’esprit de l’homme ne vient lui en donner.
Au deuxième plan, figurée par les Saints, est la musica spiritualis - la musique spirituelle – qui est justement celle dans laquelle le génie de l’homme a insufflé la capacité d’élever l’âme à un certain degré de contemplation : ainsi sont les psaumes, les hymnes et les cantiques spirituels dont Saint Paul dit qu’ils sont utiles à la sanctification de chacun et à la cohésion de toute l’Eglise (Eph. V, 19).
Enfin au troisième plan, qui est le plan supérieur, se situe la musica caelestis – la musique céleste – , la sublime harmonie et jubilation parfaite qui jaillit du partage éternel de la vision divine et de la communion absolue à la vie intime de Dieu.

   Les Saints qui sont ici représentés n’ont certainement pas été choisis par hasard, ni simplement parce que les commanditaires du tableau auraient eu une dévotion particulière à leur endroit. Il y a une cohésion profonde dans le choix de ces cinq habitants des cieux, une cohésion profonde avec le fait que ce tableau s’articule autour du personnage de Sainte Cécile, céleste protectrice des musiciens.

    »Cantantibus organis, Caecilia Domino decantabat dicens : Fiat cor meum immaculatum, ut non confundar ». Tandis que les instruments chantaient, Cécile, elle, chantait sans relâche (dans son coeur) pour le Seigneur en disant : que mon coeur soit sans tache, afin que je ne sois pas confondue.
La première et très célèbre antienne de l’office de Sainte Cécile, illustre bien le passage de la musica instrumentalis à la musica spiritualis : de la musique instrumentale à la musique spirituelle, des sons joués par les instruments matériels au chant spirituel, qui est prière et qui transforme toute la vie de l’homme en louange divine par la pratique des vertus pour parvenir ensuite à la contemplation céleste, à l’ineffable musica caelestis.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile - yeux de Sainte Cécile

   Saint Paul, ainsi qu’il en témoigne dans la seconde épître aux Corinthiens (2 Cor. XII 2-4), fut élevé jusqu’au troisième ciel et, dans son ravissement, y entendit des harmonies célestes intraduisibles dans la langue des hommes.
Saint Jean, comme il l’a décrit dans l’Apocalypse, a vu la liturgie qui se célèbre autour du trône de Dieu, et il a retranscrit les hymnes que chantent les anges et les saints.
Sainte Marie-Magdeleine, selon la tradition, dans la solitude de la Sainte Beaume, sept fois par jour, était emportée aux cieux par les anges pour y chanter avec eux la louange divine.
Saint Augustin enfin, notre glorieux Père Saint Augustin, dont les résistances à la grâce cédèrent et furent emportées comme lorsque des flots tempétueux rompent un barrage, au moment où, dans le jardin de Milan, il entendit une voix enfantine chanter  « Tolle ! Lege ! Prends ! Lis ! », a rédigé un traité sur la musiqueDe Musica - dans lequel, après avoir exposé les règles de la métrique et de la rythmique, analysant les mouvements du cœur et de l’esprit humain, les mouvements des corps et de l’univers, il remonte d’harmonie en harmonie, comme par une échelle mystique, jusqu’à l’Harmonie éternelle et immuable, Dieu, Principe et Ordonnateur de l’harmonie universelle.

Raphaël l'extase de Sainte Cécile détail visage de Saint Augustin

   Que cette divine harmonie habite dans vos coeurs et préside à vos vies, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, et que, grâce à la glorieuse intercession de Sainte Cécile, nous menions une sainte vie ici-bas pour être finalement trouvés dignes de nous retrouver tous dans les cieux et d’y chanter ensemble les divines et éternelles louanges !

Lully.

Chat pianiste

2014-104. « Elle venait, avec un amour non pareil, se donner, dédier et consacrer à Dieu sans réserve. »

Extraits du premier sermon
de
Saint François de Sales
pour
la fête de la Présentation de Notre-Dame.

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       Selon la grande tradition spirituelle de l’Ecole Française, la fête de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie au Temple – le 21 novembre - , est une fête importante en notre Mesnil-Marie.
Nous sommes, bien évidemment, très fermement opposés aux théories modernes – ou plus exactement modernistes – qui nient la réalité historique de cet évènement.

   Dans les pages de ce blogue, j’ai déjà publié la traduction de l’hymne liturgique particulier à cette fête que l’on trouve dans l’ancien propre de l’archidiocèse de Paris (cf. > ici), un extrait de la méditation de Monsieur Olier pour cette fête (cf. > ici), ainsi que des extraits du texte de Saint Alphonse de Ligori consacré à ce mystère dans « les Gloires de Marie » (cf. > ici).

   Voici aujourd’hui  des extraits d’un sermon de Saint François de Sales (dans notre édition des « Oeuvres de Saint François de Sales », il y a deux sermons pour cette fête, les extraits que nous publions ci-dessous appartiennent au premier).
Ce sermon fut prononcé pour les religieuses de la Visitation pour lesquelles, ainsi que dans un certain nombre de congrégations religieuses et de familles spirituelles, cette fête donne l’occasion d’une cérémonie particulière du renouvellement des saints voeux.

Lully.    

Colin de Vermont cathédrale St-Louis Versailles

La Présentation de la Très Sainte Vierge au Temple
tableau de la cathédrale Saint-Louis de Versailles par Hyacinthe Collin de Vermont (1693-1761)

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       « (…) Cette Sainte Vierge donc n’étant encore âgée que de trois ans, fut apportée une partie du chemin de Nazareth en Jérusalem pour être offerte à Dieu en Son Temple, et l’autre partie elle y vint avec ses petits pieds. O Dieu ! que j’eusse bien désiré de me pouvoir représenter la consolation et suavité de ce voyage.
Ceux qui allaient au Temple de Jérusalem pour y présenter des offrandes à la divine Majesté chantaient le long du chemin le psaume : « Beati immaculati in via, qui ambulant in lege Domini ; bienheureux sont ceux qui marchent sans macule et sans tache de péché en la voie des commandements de Dieu. » O combien gracieusement et avec quelle mélodie est-ce que l’entonna notre glorieuse Reine et Maîtresse ? de quoi les anges furent tellement ravis et étonnés, que troupes à troupes ils venaient pour écouter cette divine harmonie, et les cieux ouverts ils se penchaient sur les balustres de la Jérusalem céleste, pour considérer cette Sainte Vierge, laquelle étant parvenue au Temple.
O mes chères âmes, combien allègrement pensez-vous qu’elle monta les quinze degrés de l’autel ; car elle venait, avec un amour non pareil, se donner, dédier et consacrer à Dieu sans réserve ; et semble que si elle eût osé elle eût dit à ces bonnes dames qui élevaient les filles que l’on dédiait à Dieu dans le Temple : Me voici entre vos mains comme une boule de cire, faites de moi tout ce qu’il vous plaira, je ne ferai nulle résistance à votre volonté.
Aussi était-elle si soumise qu’elle se laissait tourner à toute main, sans jamais témoigner aucune inclination à chose quelconque, se rendant si condescendante qu’elle ravissait tous ceux qui la voyaient, commençant dès-lors à imiter son divin Fils, lequel devait être si soumis à la volonté d’un chacun, que nonobstant qu’il fût en Son pouvoir de résister à tous, Il ne le voulut pourtant jamais faire : et si bien au commencement de Sa Passion il montra Sa toute-puissance, lorsque comme un lion de la tribu de Juda Il se prit à rugir cette parole : « Ego sum, c’est Moi », quand les Juifs Le cherchant pour Le faire mourir, Il leur demanda : « Quem quaeritis ? Qui cherchez-vous ? » Ils Lui dirent : Jésus de Nazareth. C’est Moi, leur dit-il, et par cette parole Il les renversa tous par terre. Mais soudain les ayant fait relever, Il cacha Sa toute-puissance sous le manteau d’une sainte mansuétude et débonnaireté, si bien que dès-lors ils Le prirent et Le conduisirent à la mort, sans que jamais ils vissent en Lui aucune résistance, leur permettant non seulement de Le tondre et dépouiller comme un doux agnelet, mais encore de Lui ôter jusqu’à Sa propre vie, pour accomplir la volonté de Son Père éternel.
Donc la Sainte Vierge, prévoyant cela, se soumit en toute chose, sans réserve quelconque, à tout ce qu’on voulait d’elle, se donnant et abandonnant totalement à la merci de la divine volonté ; mais avec tant de perfection, que jamais nulle créature ne se donna ni s’abandonna si absolument et si parfaitement à la divine Majesté, comme elle fit non seulement en sa sainte conception, mais encore en sa présentation, qui est pour vous autres, mes chères soeurs, une très grande solennité, puisqu’en icelle vous vous venez derechef offrir et consacrer à Dieu par le renouvellement et confirmation de vos voeux.
Or la coutume de faire ce renouvellement s’est toujours pratiquée, et dès le commencement de l’Eglise les anciens chrétiens la pratiquaient au jour anniversaire de leur baptême, qui était le jour qu’ils s’étaient dédiés à Dieu (…). Certes, il est très à propos que les religieux et religieuses les imitent, et fassent tous les ans une fête particulière, au jour de leur dédicace et de leur entrée en la religion : mais d’autant qu’ils ne doivent rien avoir de particulier, vous avez très à propos, mes chères soeurs, choisi le jour de la présentation de Notre-Dame, pour faire ce renouvellement toutes ensemble, et vous offrir derechef à la divine Majesté, sous la protection de cette Sainte Vierge, afin de l’accompagner en son offrande : en quoi se vérifie ce qui a été prédit par le saint prophète David, que plusieurs vierges seraient, à son imitation, amenées après elle au Temple de Dieu pour Lui être offertes et consacrées pour servantes perpétuelles, « Adducentur Regi virgines post eam et proximae ejus afferentur tibi, in laetitia, et exultatione adducentur in Templum Regis » : or il est dit encore qu’elles seront amenées, et viendront avec joie et exultation. C’est donc un jour de joie et de consolation pour vos âmes, que le jour de votre renouvellement et commémoration de votre dédicace à la divine bonté. (…) »

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Extrait du coutumier et directoire
pour les Soeurs Religieuses de la Visitation Sainte Marie :

Coutumier de la Visitation - 21 novembre 001

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2014-100. « Il n’y a de vie véritable que la vie bienheureuse. »

 Sermon
de
notre glorieux Père Saint Augustin
sur
les deux vies :

Rogier van der Weyden triptyque jugement Beaune détail

Ange introduisant des âmes en Paradis
- Rogier van der Weyden : triptyque du jugement dernier – détail (1446-52), Hôtel-Dieu de Beaune -

       En ces jours de Toussaint, qui nous font contempler le Ciel et la gloire des élus, puis prier pour les âmes des défunts qui attendent l’achèvement de leur purification pour accéder au bonheur éternel, voici un court sermon de notre glorieux Père Saint Augustin qui nous exhorte à désirer et à tendre vers la Vie éternelle, mille fois préférable à la vie d’ici-bas.

§1 – Introduction : Saint Augustin se propose de nous inspirer l’amour de la vie éternelle qui est la seule vie véritable ainsi que cela ressort des paroles de Notre-Seigneur.

   Le Seigneur disait à un jeune homme : « Si tu veux parvenir à la vie, observe les commandements » (Matth. XIX, 17). Il ne disait pas : Si tu veux parvenir à l’éternelle vie, mais : « Si tu veux parvenir à la vie » ; c’est qu’Il n’entend par vie que celle qui dure éternellement.
Commençons donc par en inspirer l’amour. 

§2 – Bien que cette vie terrestre nous soit l’occasion de bien des difficultés et des souffrances, quoi que nous en disions, nous lui sommes attachés.

   Quelle que soit la vie présente, on s’y attache, et malgré ses chagrins et ses misères, on craint, on tremble d’arriver au terme de cette chétive vie.
Puisqu’on aime ainsi une vie pleine de tristesses et périssable, ne doit-on pas comprendre, ne doit-on pas considérer combien la vie immortelle est digne de notre amour ?

   Remarquez attentivement, mes frères, combien il faut s’attacher à une vie où jamais l’on ne cesse de vivre.
Tu aimes cette vie où tu as tant à travailler, tant à courir, à te hâter, à te fatiguer. Comment nombrer tous les besoins que nous y éprouvons ? Il y faut semer, labourer, défricher, voyager sur mer, moudre, cuire, tisser et mourir après tout cela. Combien d’afflictions dans cette misérable vie que tu aimes !

   Et tu crois vivre toujours et ne mourir jamais ? On voit tomber les temples, la pierre et le marbre, tout scellés qu’ils sont avec le fer et le plomb ; et l’homme s’attend à ne pas mourir ?

   Apprenez donc, mes frères, à rechercher la vie éternelle où vous n’aurez à endurer aucune de ces misères, où vous régnerez éternellement avec Dieu.
« Celui qui veut la vie, dit le prophète, aime à voir des jours heureux » (Ps. XXXIII, 13). Quand en effet les jours sont malheureux, on désire moins la vie que la mort. Au milieu des afflictions et des angoisses, des conflits et des maladies qui les éprouvent, n’entendons-nous pas, ne voyons-nous pas les hommes répéter sans cesse : O Dieu, envoyez-moi la mort, hâtez la fin de mes jours ? Quelque temps après on se sent menacé : on court, on ramène les médecins, on leur fait des promesses d’argent et de cadeaux. Me voici, dit alors la mort, c’est moi que tu viens de demander à Dieu ; pourquoi me chasser maintenant ?
Ah ! tu es dupe de toi-même et attaché à cette misérable vie.

§3 – Saint Augustin fait ressortir combien il est insensé d’être attaché à nos jours terrestres et combien les hommes semblent manquer de réflexion lorsqu’ils célèbrent leurs anniversaires, puisqu’en fait ce qu’ils célèbrent c’est moins le début de leur vie que le rapprochement d’avec leur mort.

   C’est du temps que nous parcourons que l’Apôtre a dit : « Rachetez le temps car les jours sont mauvais » (Ephés. V, 10). Et ils ne seraient pas mauvais, ces jours que nous traversons au milieu de la corruption de notre chair, sous le poids accablant d’un corps qui se dissout, parmi tant de tentations et de difficultés, quand on ne rencontre que de faux, plaisirs, que des joies inquiètes, les tourments de la crainte, des passions qui demandent et des chagrins qui dessèchent ?
Ah ! que ces jours sont mauvais! Et personne ne veut en voir la fin ? et l’on prie Dieu avec ardeur pour obtenir une vie longue ?
Eh ! qu’est-ce qu’une longue vie, sinon un long tourment ? Qu’est-ce qu’une longue vie, sinon une longue succession de jours mauvais ? Lorsque les enfants grandissent, ils croient que leurs jours se multiplient, et ils ignorent qu’ils diminuent. Le calcul de ces enfants les égare, puisqu’avec l’âge le nombre des jours s’amoindrit plutôt que d’augmenter. Supposons, par exemple, un homme âgé de quatre-vingts ans : n’est-il pas vrai que chaque moment de sa vie est pris sur ce qu’il lui en reste ? Et des insensés se réjouissent à mesure qu’ils célèbrent les retours de leur naissance ou de celle de leurs enfants ! Quelle vue de l’avenir ! Quand le vin baisse dans ton outre, tu t’attristes, et tu chantes quand s’écoule le nombre de tes jours ? Oui, nos jours sont mauvais, ils le sont d’autant plus qu’on les aime davantage. Les caresses du monde sont si perfides, que personne ne voudrait voir la fin de cette vie d’afflictions. 

§4 – La vraie vie est la vie bienheureuse et éternelle qu’il nous faut désirer et mériter.

   Mais la vraie vie, la vie bienheureuse est celle qui nous attend lorsque nous ressusciterons pour régner avec le Christ. Les impies ressusciteront aussi, mais pour aller au feu. Il n’y a donc de vie véritable que la vie bienheureuse.
Or, la vie ne saurait être heureuse si elle n’est éternelle en même temps que les jours ou plutôt que le jour y est heureux ; car il n’y a point là plusieurs jours, mais un seul. Si nous disons plusieurs, c’est par suite d’une habitude contractée dans cette vie. Ce jour unique ne connaît ni soir ni matin ; il n’est pas suivi d’un lendemain, parce qu’il n’avait pas d’hier. C’est ce jour ou ces jours, c’est cette vie et cette vie véritable qui nous est promise. Récompense, elle suppose le mérite.
Ah ! si nous aimons cette récompense, ne nous lassons pas de travailler, et durant l’éternité nous règnerons avec le Christ.

Rogier van der Weyden triptyque jugement Beaune détail - l'ange

2014-97. « Mettez-vous en colère et ne péchez pas ».

Dix-neuvième dimanche après la Pentecôte.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   Je voudrais vous inviter à réfléchir sur ce que, dans l’épître du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte, l’Eglise nous donne à entendre, à méditer et à approfondir en nous proposant cet extrait de ce que Saint Paul écrivait aux Ephésiens : Eph. IV, 23-28.

   Dans ce passage, en effet, il y a une chose qui m’a particulièrement frappé : au verset 26, Saint Paul cite le psaume IV (verset 5 a). En latin nous lisons : « Irascimini et nolite peccare », ce qui se traduit littéralement par : « Mettez vous en colère et ne péchez pas »

   Je ne comprends donc absolument pas pourquoi, le lectionnaire français (celui-là même dont je relevais les infidélités il y a quelques semaines > ici), traduit cette citation par : « Etes-vous en colère, ne péchez pas ».
Cette manière de traduire amoindrit considérablement la vigueur et la portée du texte sacré, revenant à lui faire dire quelque chose comme : « si par malheur il vous arrivait d’éprouver un mouvement de colère, hâtez-vous de vous calmer sans quoi vous tomberiez immanquablement dans le péché ».

   Mais à n’importe quel élève de classe de latin qui traduirait « Irascimini » – c’est-à-dire la deuxième personne du pluriel du présent de l’impératif du verbe « irascor » (se mettre en colère) – par : « Etes-vous en colère », un professeur mettrait – se devrait de mettre – une mauvaise note. 
Alors pourquoi faudrait-il accepter passivement cette mauvaise traduction du lectionnaire français ?

   Un impératif est un impératif !
Et l’impératif présent de « se mettre en colère », à la deuxième personne du pluriel, ne peut pas être autre chose que « Mettez-vous en colère ! », n’en déplaise à ceux qui souhaiteraient corriger ce que le Saint-Esprit, de manière infaillible, a inspiré au psalmiste d’écrire, à Saint Paul de mettre en valeur, et à la Sainte Eglise de nous rappeler à l’occasion du dix-neuvième dimanche après la Pentecôte.

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Mettez-vous en colère ?

   La colère a néanmoins fort mauvaise réputation : ne figure-t-elle pas au nombre des sept péchés capitaux ? ne constitue-t-elle pas une passion coupable, dévastatrice et répréhensible ?
Comment donc un texte inspiré pourrait-il donner l’ordre de se mettre en colère ?
Dieu peut-il vraiment, par un verbe à l’impératif, donner aux hommes la consigne de se mettre en colère ?

   Les bonnes âmes moralisatrices se hâtent donc d’atténuer le texte et, en le traduisant, de l’interpréter pour le rendre conforme à leurs conceptions des pieuses bienséances.
C’est comme si ces traducteurs disaient : « Cher Bon Dieu, il est évident que Vous ne pouvez pas avoir voulu dire ce que disent ces mots. Fort heureusement, nous sommes là pour corriger Vos expressions maladroites et inadéquates, et pour Vous montrer ce qu’il eût été davantage convenable d’inspirer au psalmiste pour qu’il l’écrivît… »

   Mais « qui a connu la pensée du Seigneur ? ou qui a été son conseiller ? » (Rom. XI, 34).

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   Les Saintes Ecritures, en de très nombreux passages, nous montrent, nous donnent en exemple, de saintes colères : colère de Jacob, colère de Moïse, colère de Job, colère d’Elie, colère de Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, et – par dessus-tout – la magnifique et puissante colère de Dieu !

   Si Dieu Lui-même Se met en colère, et si Dieu Lui-même a voulu que cela soit écrit afin que nous en soyons informés, c’est bien parce qu’il s’agit là de tout autre chose qu’un banal anthropomorphisme, c’est bien qu’il ne s’agit point là d’une passion désordonnée et coupable, c’est bien parce qu’il existe des colères qui ne sont pas des péchés !

   Si Dieu Lui-même a voulu que, dans le texte des psaumes qu’Il a inspiré, soit écrit textuellement « Mettez-vous en colère », c’est bien parce qu’on peut se mettre en colère sans circonvenir à Sa loi d’amour et de sainteté, c’est bien parce que nous pouvons nous aussi – comme Lui, et comme Ses saints – nous mettre en colère sans pécher ; et c’est d’ailleurs ce qu’affirme notre citation de départ : « Irascimini et nolite peccare : mettez-vous en colère et ne péchez pas » !

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Oui, il y a de bonnes colères !
Oui, il y a des colères qui sont salutaires !
Oui, il y a des colères qui sont divinement inspirées !
Oui, il y a des colères qui ne procèdent pas des mauvaises passions humaines !
Oui, il y a des colères qui sont parfaitement compatibles avec les plus hautes vertus et qui ne sont nullement en opposition avec la douceur, avec la mansuétude, avec la magnanimité, avec la longanimité, avec la patience, avec l’indulgence, avec la miséricorde, avec la sollicitude aimante pour le prochain, avec la plus exquise charité surnaturelle !
Oui, il y a de saintes colères : « Irascimini et nolite peccare : mettez-vous en colère, et ne péchez pas » !

Les saintes colères procèdent du courage de la vérité et des exigences d’un amour véritable, fort, et sans concession avec les compromissions humaines.
Les saintes colères sont tout le contraire de cette fausse conception de la charité que l’on habille aujourd’hui des noms très consensuels de « tolérance » et de « respect » (mais n’a en fait rien à voir avec la véritable tolérance et le véritable respect), au nom de laquelle on fabrique des chrétiens-bisounours qui se sentent coupables s’ils éprouvent le plus petit mouvement d’indignation lorsque leur foi est attaquée et lorsque la sainte loi de Dieu est bafouée, des prêtres sans force morale qui ne prêchent que le « vivre ensemble » des francs-maçons, des évêques émasculés qui baissent leur froc au moindre froncement de sourcil du gouvernement impie et persécuteur…
Les saintes colères ne sont pas inspirées par l’amour-propre, par l’orgueil et par toutes les autres faiblesses humaines, mais elles sont le fruit de cet « amour de Dieu jusqu’au mépris de soi » - pour reprendre la justement célèbre expression de notre glorieux Père Saint Augustin – sur lequel peut s’édifier de manière solide la Cité de Dieu.

Lully.

Concile, vous avez dit concile

2014-96. « Arrête ! Le Coeur de Jésus est là ! »

17 octobre,
fête de Sainte Marguerite-Marie.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Vous savez tous en quelle vénération nous tenons Sainte Marguerite-Marie (cf. > ici), en notre Mesnil-Marie.
Après l’avoir fêtée aujourd’hui, après en avoir profité pour relire quelques textes la concernant et concernant la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus à laquelle Notre-Seigneur Lui-même l’a éduquée pour qu’elle la transmette à toute l’Eglise, j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie une petite bande dessinée que je puisse vous adresser. 
Voilà qui est fait : il ne me reste plus qu’à vous saluer et à vous souhaiter de vivre toujours plus intensément de cette dévotion au Coeur adorable de Notre-Seigneur, qui est si féconde en grâces et en fruits de sanctification.

Lully.

Scapulaire Sacré-Coeur

Le Coeur de Jésus est là - BD

Scapulaire Sacré-Coeur

Voir aussi :
- « Je veux que tu me serves d’instrument… » - BD > ici
- Les Promesses du Sacré-Coeur > ici
- Salutations au Sacré-Coeur composées par Ste Marguerite-Marie > ici

A mon Ange Gardien

Poème à l’Ange gardien
composé par

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face.

   La fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face - le 3 octobre – suit, dans le calendrier traditionnel, celle des Saints Anges Gardiens (2 octobre). Profitons-en donc pour lire (ou relire) ce poème composé par la carmélite de Lisieux et surtout pour prier notre bon ange avec les mêmes paroles que la sainte.
Ce poème (qui comme tous les poèmes de Sainte Thérèse a été composé pour être chanté sur une mélodie d’emprumpt) date de février 1897 : il ne reste alors à Sœur Thérèse qu’à peine huit mois de vie ; elle sait qu’elle est malade et qu’elle sera bientôt emportée par cette tuberculose qui l’épuise ; Thérèse est également plongée dans d’épaisses ténèbres spirituelles… tout ceci est en filigrane derrière ces vers qui donneraient pourtant au lecteur superficiel l’impression de couler d’une âme remplie de consolations et inondée des rayons d’une foi facile.

Peinture murale de l'oratoire carmel de Lisieux

Oratoire du Saint-Sacrement à l’intérieur de la clôture du Carmel de Lisieux :
les anges entourant le tabernacle.
Peinture murale de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face
(retouchée par la suite par Soeur Geneviève de la Sainte Face)

A mon Ange gardien.

Air : Par les chants les plus magnifiques.

Glorieux gardien de mon âme,
Toi qui brilles dans le beau ciel
Comme une douce et pure flamme.
Près du trône de l’Eternel ;
Tu viens pour moi sur cette terre,
Et m’éclairant de ta splendeur,
Bel Ange, tu deviens mon frère,
Mon ami, mon consolateur ! 

Connaissant ma grande faiblesse,
Tu me diriges par la main
Et je te vois, avec tendresse,
Oter la pierre du chemin.
Toujours ta douce voix m’invite
A ne regarder que les cieux ;
Plus tu me vois humble et petite,
Et plus ton front est radieux.

O toi qui traverses l’espace
Plus promptement que les éclairs,
Vole bien souvent à ma place
Auprès de ceux qui me sont chers ;
De ton aile sèche leurs larmes,
Chante combien Jésus est bon !
Chante que souffrir a des charmes,
Et tout bas murmure mon nom.

Je veux, pendant ma courte vie,
Sauver mes frères les pécheurs
O bel Ange de la patrie,
Donne-moi tes saintes ardeurs.
Je n’ai rien que mes sacrifices,
Et mon austère pauvreté ;
Unis à tes pures délices,
Offre-les à la Trinité. 

A toi, le royaume et la gloire,
Les richesses du Roi des rois.
A moi, le Pain du saint ciboire,
A moi, le trésor de la Croix.
Avec la Croix, avec l’Hostie,
Avec ton céleste secours,
J’attends en paix, de l’autre vie,
Le bonheur qui dure toujours !

angelot peint par Ste Thérèse de l'Enfant Jésus

Invocations aux neuf chœurs des Anges composées par Frère Maximilien-Marie > ici

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