2014-108. « Donnez-moi ce que Vous m’ordonnez ; ordonnez-moi ce qu’il Vous plaît. »
- Vœux pour le début de la nouvelle année liturgique -
Samedi 29 novembre 2014 (*)
Très chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
« Nous ne cessons de prier pour vous et de demander à Dieu que vous soyez remplis de la connaissance de Sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle ; afin que vous marchiez d’une manière digne de Dieu, Lui plaisant en toutes choses, fructifiant en toutes sortes de bonnes oeuvres, et croissant dans la science de Dieu ; corroborés de toute force par la puissance de Sa gloire, de toute patience et de joie » (Col. I, 9b-11).
Ces versets que nous avons entendus au tout début de l’épître lue au vingt-quatrième et dernier dimanche de l’année liturgique m’ont parus particulièrement adaptés pour introduire ces vœux que, du plus profond du cœur, je tiens à vous adresser pour commencer la nouvelle année liturgique.
Je me suis permis de mettre en caractères gras certaines expressions du texte de Saint Paul sur lesquelles je vais insister ci-dessous.
- « Remplis de la connaissance de Sa volonté » :
Il en est tant et tant, aujourd’hui, qui attachent davantage d’importance à leur volonté propre, à leurs aises, à leur confort, aux « bonnes relations » humaines, au conformisme social, …etc. plutôt qu’à la sainte volonté de Dieu.
La connaissance de Sa volonté n’est ni difficile, ni impossible à obtenir : elle se trouve exprimée dans les commandements de Dieu, dans les commandements de l’Eglise, dans les préceptes du Saint Evangile, dans l’observation des vertus chrétiennes, toutes choses qui nous sont enseignées par le catéchisme catholique (je dis bien le catéchisme catholique, je ne parle pas des « parcours catéchétiques » en vogue dans beaucoup de diocèses, et dans lesquels la foi catholique est tellement diluée et édulcorée qu’on a de la peine à l’y retrouver !).
Ainsi, celui qui prétend ne pas connaître la sainte volonté de Dieu n’a en réalité aucune excuse.
Quant à la connaissance du dessein particulier que Dieu a sur chacun – ce qui constitue la vocation propre d’une personne – , c’est à chacun, à l’aide de conseillers spirituels prudents, avisés, expérimentés et pleins de sagesse, d’arriver à la connaître, avec la double certitude 1) que Dieu n’exige jamais de nous des choses impossibles (difficiles, certes – dans quelque état de vie que ce soit – mais jamais impossibles), 2) et que la plus excellente des « vocations personnelles » est rarement celle qui est le plus conforme aux aspirations de notre volonté propre – fussent-elles les plus belles, les plus nobles et et les plus généreuses – , mais bien celle qui nous unit le plus à la Croix de Notre-Seigneur, celle qui nous permet le plus de sacrifier cette volonté propre à la volonté divine.
- C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, et par elle seule, que nous pouvons être remplis de « sagesse et d’intelligence spirituelle ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous pouvons marcher « d’une manière digne de Dieu ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous pouvons « Lui plaire en toutes choses« .
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous pouvons « fructifier en toutes sortes de bonnes oeuvres ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que nous irons « croissant dans la science de Dieu ».
C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que la puissance de la divine gloire pourra vraiment et efficacement nous remplir de force et de joie, dans la patience (et il ne faut pas oublier que la patience est, en définitive, la vertu de ceux qui savent pâtir, la vertu de ceux qui sont unis à la Passion).
- C’est par la connaissance et par la mise en pratique de la sainte et béatifiante volonté de Dieu, que, en un mot, l’homme marche dans les voies de la sainteté, puisque « la volonté de Dieu, c’est votre sanctification », nous assure encore le Saint-Esprit par la plume de Saint Paul (1 Thess. IV, 3).
- A la veille de la nouvelle année liturgique, qui est le cycle de la grâce de Dieu au cœur de nos cycles terrestres, je vous souhaite donc, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, de renouveler votre ferveur et votre zèle, afin de vous sanctifier à la suite de Notre-Seigneur Jésus-Christ – contemplé dans Ses mystères – , à la suite de notre très douce Dame Marie – Vierge de toute compassion – , et à la suite de tous ces saints dont nous aimons à célébrer les fêtes tout au long des jours…
Couronne de l’Avent 2014 au Mesnil-Marie (détail)
« Sainteté ! Croix ! Sacrifice ! Patience qui évoque le fait de pâtir !… Comme vous y allez ! Vous n’êtes pas franchement drôle, frère Maximilien-Marie ! Vos vœux nous font un peu peur. Vous n’êtes pas réaliste… et tout ce que vous risquez, c’est finalement de porter les âmes au découragement », ne manqueront pas de penser certains (sans forcément me l’oser dire).
Mais puis-je parler un autre langage et délivrer un autre message que Celui de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
Au monde contemporain qui voudrait réduire l’Evangile à un enseignement de fraternité et de tolérance universelles, sans contours bien définis, sans discernement du bien et du mal ni du vrai et du faux, il importe de rappeler avec vigueur et clarté la « verticalité » essentielle de l’authentique christianisme… et la réalité des fins dernières.
Cette radicalité n’est cependant pas inhumaine : ce Dieu qui exige de nous que, pour marcher dans les voies de la sainteté qu’Il nous commande, nous renoncions à notre propre volonté, que nous embrassions généreusement une vie de sacrifices, que nous allions jusqu’à la Croix, et que nous ayons pour principale et suprême ambition en cette vie de ne rien négliger pour parvenir au Ciel, S’est incarné, Se faisant aussi la Voie - la Voie ouverte, la Voie à portée de nos pas – : Il n’est pas seulement la Vérité lointaine et la Vie inaccessible par nos propres forces ; Il Se fait pour nous le moyen de les atteindre.
Et ce Dieu qui sera notre juste Juge, est aussi Celui qui a versé jusqu’à la dernière goutte de Son Sang pour nous racheter, pour nous arracher à l’enfer : ce n’est pas rien que de devoir un jour comparaître devant un Juge qui nous a aimés jusqu’à une telle extrémité !
Ce pourquoi, chacun de nous, en toute vérité, peut tous les jours de cette vie d’ici-bas, et quelles que soient ses difficultés, ses faiblesses, ses fautes et ses péchés (à partir du moment où il prend la ferme résolution de ne pas s’y complaire mais de travailler à s’en affranchir), répéter avec Saint Augustin : « Donnez-moi ce que Vous m’ordonnez ; ordonnez-moi ce que Vous voulez ! » (Confessions, livre X, chapitre 37).
- Oui ! ô mon Dieu, Dieu d’infinie miséricorde, justement parce que je ne suis pas encore totalement rempli de la connaissance de Votre volonté, donnez-moi d’abord ce que Vous m’ordonnez et Vous pourrez ainsi m’ordonner ensuite tout ce que Vous voulez !
- Parce que j’ai un infini besoin de recevoir la sagesse et l’intelligence spirituelle, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Parce que sans Votre sainte grâce, je serai incapable de marcher d’une manière digne de Vous, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Parce que les liens de mes péchés ont besoin que Vous les rompiez afin que je Vous plaise en toutes choses, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Parce que sans Vous ma vie sera stérile et que je ne fructifierai jamais en toutes sortes de bonnes oeuvres, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
Parce que sans les dons de Votre Saint-Esprit, il m’est impossible de parvenir à la science de Dieu, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
- Pour que ce soient Votre propre force qui soit ma force, Votre propre joie qui devienne ma joie, et Votre propre patience qui se fasse ma patience, donnez-moi ce que Vous m’ordonnez et ordonnez-moi ce que Vous voulez !
Car ce n’est pas seulement de bouche – ainsi que nous l’allons faire en ce premier dimanche de l’Avent – , mais par toute ma vie et par chacun des mouvements de mon cœur que je Vous implore et Vous supplie dans une joyeuse confiance et ferme espérance : « Alleluia ! Ostende nobis, Domine, misericordiam tuam et salutare tuum da nobis : Montrez-nous, ô Seigneur, Votre miséricorde et donnez-nous Votre salut ! »
Bonne, fervente et, surtout, sainte nouvelle année liturgique !
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.
(*) C’est le 29 novembre que commence la neuvaine préparatoire à la fête de la conception immaculée de Notre-Dame célébrée le 8 décembre, voir > ici.
Alléluia du premier dimanche de l’Avent
(faire un clic droit sur l’image ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :
Voir aussi :
- « Tendus vers Son avènement » – B.D. pour introduire l’Avent > ici
- Réflexions félines et citations – fin novembre 2013 > ici
- Conseils de St François de Sales pour le début de l’année liturgique > ici
- La couronne de l’Avent > ici
