2024-165. De Saint Simplicien de Milan, qui joua un rôle des plus importants dans l’itinéraire spirituel de Saint Ambroise et de Saint Augustin.
13 août,
Fête de Sainte Radegonde, Reine et moniale (cf. > ici & > ici) ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, mémoire de Saint Simplicien, évêque et confesseur ;
Mémoire des Saints Cassien et Hippolyte, martyrs ;
Mémoire de Saint Jean Berchmans, confesseur ;
Mémoire du Bienheureux Marc d’Aviano, confesseur ;
Honteux anniversaire de l’emprisonnement du Roi et de sa famille au Temple (13 août 1792).
Martyrologe propre de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, à la date du 13 août :
« A Milan, la naissance au ciel de Saint Simplicien, évêque et confesseur, qui exhorta notre Père Saint Augustin à la vie monastique et qui, élevé à l’école de l’Eglise romaine, prit part aux combats de Saint Ambroise contre les hérétiques et lui succéda dans la suite. Il s’endormit en paix, célèbre par sa sainteté et sa doctrine ».
Châsse de Saint Simplicien, dans l’église éponyme à Milan.
Saint Simplicien a parfois été qualifié de « maître de saints », et quels saints !
L’un est Ambroise, élu évêque de Milan alors qu’il n’était encore que catéchumène ; catéchumène dont le prêtre Simplicien (en latin Simplicianus) fut chargé de compléter l’éducation religieuse ; ainsi Ambroise fut-il amené par lui au saint baptême à la fin de novembre 374, puis reçut-il la consécration épiscopale le 7 décembre.
L’autre est Augustin d’Hippone, le professeur de rhétorique africain éloigné du christianisme, un temps disciple des manichéens, venu chercher une carrière glorieuse en Italie, dont l’itinéraire spirituel aboutit, à Milan, à cette merveilleuse conversion qu’il a racontée dans ses célèbres « Confessions », où il écrit aussi que le Seigneur Lui-même l’a dirigé vers le prêtre milanais :
« (…) Votre secrète inspiration me fit trouver bon d’aller vers Simplicianus, qui me semblait un de Vos fidèles serviteurs ; en lui résidaient les lumières de Votre grâce. J’avais appris que dès sa jeunesse il avait vécu dans la piété la plus fervente. Il était vieux alors, et ces long jours, passés dans l’étude de Vos voies, me garantissaient sa savante expérience ; et je ne fus pas trompé. Je voulais, en le consultant sur les perplexités de mon âme, savoir de lui le traitement propre à la guérir, à la remettre dans Votre chemin…
J’allai donc vers Simplicianus, père selon la grâce de l’évêque Ambroise, qui l’aimait véritablement comme un père. Je le fis entrer dans le dédale de mes erreurs. Et lorsque je lui racontai que j’avais lu quelques ouvrages platoniciens, traduits en latin par Victorinus, rhéteur à Rome, qui, m’avait-on dit, était mort chrétien, il me félicita de n’être point tombé sur ces autres philosophes pleins de mensonges et de déceptions, professeurs de science charnelle (Coloss. II, 8), tandis que la doctrine platonicienne nous suggère de toutes les manières Dieu et Son Verbe. Puis, pour m’exhorter à l’humilité du Christ , cachée aux sages et révélée aux petits (Matth. XI, 25), il réunit tous ses souvenirs sur ce même Victorinus, qu’il avait intimement connu pendant son séjour à Rome (…) » (Confessions, Livre VIII, chap. 1er).
Catéchiste exceptionnel, Saint Simplicien, était chrétien depuis sa jeunesse : né à Rome vers l’an 320, après des années d’études classiques et de voyages, il avait été ordonné prêtre et s’était rendu célèbre en convertissant au christianisme l’un des intellectuels romains les plus illustres de l’époque : Caius Marius Victorinus, ainsi que l’évoque Saint Augustin dans la citation publiée ci-dessus (mais en allant au livre VIII des Confessions on trouve encore d’autres détails au sujet de cette conversion de Victorinus).
On retrouve donc Saint Simplicien à Milan à l’époque où Ambroise y réside encore comme gouverneur civil de presque toute la haute Italie, et, après l’avoir assisté dans sa préparation au baptême, ainsi que nous l’avons dit, il y resta pour toujours, comme un conseiller apprécié, qui marqua aussi par son prestige l’environnement culturel de la ville.
Il entretint une correspondance avec Augustin, après son retour en Afrique : le docteur de la grâce sollicitait ses avis et conseils pour certains de ses écrits.
Lorsque Saint Ambroise mourut, le 4 avril 397, il désigna Simplicien, désormais âgé de quatre-vingts ans, comme son successeur : « Il est vieux, mais bon », aurait dit-il déclaré.
L’épiscopat de Saint Simplicien dura environ quatre ans.
On sait qu’il se battit pour que Milan restât la capitale de l’Empire d’Occident, lorsque le romain Stilicon voulut ramener le centre du pouvoir à Rome. Il correspondit avec le pape Anastase 1er, avec plusieurs évêques d’Afrique et de Gaule ; mais aucun de ses écrits ne nous est parvenu.
On ne connaît pas la date précise de sa mort en l’an 401.
Comme nous l’avons mentionnée en commençant, les Augustins célèbrent sa mémoire le 13 août, alors que le diocèse de Milan le fête le 14.
Saint Simplicien (bas-relief de l’église Saint Simplicien de Milan)