Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2015-38. De la vénérable Marie-Clotilde de France, reine de Sardaigne.

7 mars,
Fête de Saint Thomas d’Aquin, docteur de l’Eglise ;
« Dies natalis » de la Vénérable Marie-Clotilde de France.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Au Mesnil-Marie, toujours vigilants aux dates et aux anniversaires, nous sommes particulièrement unis, par le coeur et par la prière, aux cérémonies qui se célèbrent à Naples dans l’église Santa Catarina a Chiaia, tous les 7 mars, et qui ont été précédées par un triduum solennel.

   Peut-être allez-vous m’interroger : « Qu’y a-t-il dans cette église Santa Catarina a Chiaia qui vous paraisse si important pour qu’à quelque 1300 km de là vous teniez à vous y unir d’une manière très spéciale ? »

   C’est que dans cette église, dans une chapelle latérale située du côté de l’épître, se trouve, entourée d’une grande vénération, la tombe d’une Fille de France – petite-fille de Sa Majesté le Roi Louis XV, sœur de Leurs Majestés les Rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, épouse de Sa Majesté le Roi Charles-Emmanuel IV de Sardaigne – la vénérable Marie-Clotilde de France, dont on espère la béatification.
Les cérémonies de ce jour et le triduum qui les précèdent sont justement célébrés pour demander à Dieu la glorification de Sa servante.

Naples - église Santa Catarina a Chiaia - tombe de la Vénérable Marie-Clotilde de France

Naples, église Santa Catarina a Chiaia : tombe de la vénérable Marie-Clotilde de France.

   Marie Adélaïde Clotilde Xavière de France, dite Madame Clotilde, est née au palais de Versailles, le 23 septembre 1759.
Elle est la onzième des treize enfants (dont huit morts-nés, morts dans leur premier âge ou pendant l’enfance) issus du second mariage de Louis Ferdinand (1729-1765), Dauphin de France, avec Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767).

   Selon l’usage, ondoyée à la naissance, elle est officiellement baptisée deux ans plus tard, le 19 octobre 1761, c’est-à-dire le lendemain du baptême des futurs Louis XVI et Louis XVIII, et le même jour que le futur Charles X.
Elle a pour parrain son frère : Louis-Auguste, duc de Berry, futur Louis XVI ; et pour marraine sa tante, Madame Louise, future Mère Thérèse de Saint-Augustin, carmélite à Saint-Denis (cf. > Princesse et carmélite).

   Madame Clotilde était très liée à sa sœur – Élisabeth Philippine Marie Hélène de France, dite Madame Élisabeth – , née quatre ans et demi après elle.
Comme toute la fratrie, Madame Clotilde fut placée sous l’autorité de Marie-Louise de Rohan, gouvernante des Enfants de France, communément appelée Madame de Marsan. Mais alors que l’éducation de Madame Elisabeth, jugée « rebelle », fut laissée à une sous-gouvernante – Madame de Mackau – , Madame Clotilde, docile et studieuse, fut totalement prise en charge par Madame de Marsan qui entendait lui donner une éducation complète, telle qu’aux garçons, chose assez inouïe à l’époque.

   Marie-Clotilde était âgée de 6 ans à la mort de son père et de sept ans et demi à la mort de sa mère.

   D’un physique assez ingrat, Madame Clotilde souffrit des méchancetés de la cour qui l’avait surnommée « Gros Madame », en raison de son embonpoint.
On disait d’elle qu’elle était passive, apathique, insensible…

Madame Clotilde à l'âge de 12 ou 13 ans - attribué à François-Hubert Drouais (musée de Versailles)

Madame Clotilde à l’âge de 12 ou 13 ans
portrait attribué à François-Hubert Drouais
(musée national des châteaux de Versailles et Trianon)

   Le 6 septembre 1775, à Chambéry, ancienne capitale des ducs souverains de Savoie, Marie-Clotilde de France, à peine âgée de seize ans, épouse Charles-Emmanuel de Savoie, fils aîné de Sa Majesté le Roi Victor-Amédée III de Sardaigne, duc de Savoie et prince souverain de Piémont.

   Les liens entre les Bourbons et la Maison de Savoie sont alors très forts : tout d’abord, la mère de Charles-Emmanuel est elle-même une arrière-petite-fille de Louis XIV, puisque fille de Philippe V d’Espagne ; ensuite, deux des sœurs de Charles-Emmanuel ont déjà épousé deux des frères de Marie-Clotilde : Marie-Josèphe-Louise de Savoie, Louis-Stanislas-Xavier de France, comte de Provence, en 1771 ; et Marie-Thérèse de Savoie, Charles-Philippe de France, comte d’Artois, en 1773.
Enfin, Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, dite la Princesse de Lamballe, veuve de Louis-Alexandre de Bourbon, sera – on s’en souvient – l’indéfectible amie de Sa Majesté la Reine Marie-Antoinette, jusqu’à la fin tragique que l’on sait.

   Si le mariage de Madame Clotilde avec le prince héritier de Piémont-Sardaigne a été dicté par la politique, il n’en deviendra pas moins un authentique « mariage d’amour » : Charles-Emmanuel, né le 24 mai 1751, a huit ans et demi de plus que sa jeune épouse ; il va aimer tendrement et choyer Marie-Clotilde, qui va pleinement s’épanouir et perdra son embonpoint.
Animés par une piété sincère et profonde, Charles-Emmanuel et Marie-Clotilde fondent leur union sur la foi chrétienne : c’est elle qui leur donne la force de porter avec abandon et sérénité l’épreuve de la stérilité, et qui les porte à une grande maturité spirituelle, au point que, en 1794, ils embrasseront tous les deux la règle du tiers-ordre de Saint Dominique.

   Depuis Turin, Marie-Clotilde et Charles-Emmanuel observent avec une grande inquiétude l’évolution politique du Royaume de France : évolution qui se transforme en révolution.
Dès l’été 1789, ils accueillent à Turin le comte d’Artois et sa famille, qui sont parmi les premiers à prendre le chemin de l’exil. Dans les premiers mois de 1791, ce sont Mesdames Victoire et Adélaïde, seules survivantes des filles de Louis XV, qui font escale à la cour de Savoie avant de s’aller établir à Rome.

   Les procès iniques et l’assassinat des Souverains français plongeront la cour de Savoie dans une douloureuse stupeur.

armes Reine Clotilde de Sardaigne

Armes de Marie-Clotilde de France, reine de Sardaigne.

   Les terroristes parisiens avaient déclaré la guerre à tous les souverains d’Europe et ils déchaînèrent particulièrement la fureur de leurs troupes barbares sur  la Savoie, le comté de Nice et le Piémont.
Après quatre années de guerre soutenues avec vaillance, les troupes du roi Victor-Amédée III furent finalement défaites par le Buonaparte : à la suite de l’armistice de Cherasco, signé le 28 avril 1796, le royaume de Piémont-Sardaigne, contraint de se retirer de la première coalition, dut céder à la France la Savoie, le comté de Nice ainsi que quelques places fortes, et laisser les troupes françaises circuler librement en Piémont.
Cinq mois plus tard (16 octobre 1796), Victor-Amédée III s’éteignait, laissant la couronne à Charles-Emmanuel.

   Charles-Emmanuel IV, roi de Piémont-Sardaigne, s’efforça dans un premier temps d’adoucir le traitement du Piémont, en temporisant avec la république ; mais en 1798 le Directoire ordonna l’occupation militaire du Piémont, et la famille de Savoie dut fuir : d’abord à Parme, puis à Florence, ensuite en Sardaigne…
Enfin, en 1799, toujours en fuite devant la révolution mais ne cessant cependant jamais leurs tentatives pour soulager leurs peuples et chasser l’envahisseur, le roi Charles-Emmanuel IV et la reine Clotilde s’établirent à Naples.
Ils fréquentaient assidument l’église Sainte Catherine (Santa Catarina a Chiaia), l’église des tertiaires. Leur vie de prière et de charité était remarquable, car ils consacraient beaucoup de temps aux nécessiteux.

   Ils se rendirent à Rome pour les cérémonies de la Semaine Sainte de 1801, occasion de rencontrer le pape Pie VII (ce dernier avait été élu à Venise à la mi-mars 1800 et n’avait pu entrer à Rome que le 3 juillet de la même année), mais ils durent quitter précipitamment la Ville Sainte et rentrer à Naples, ayant été avertis juste à temps des ordres donnés par le Consulat pour les faire enlever.

   La reine Marie-Clotilde succomba à la fièvre typhoïde, le 7 mars 1802, à Naples. Elle n’avait pas atteint son quarante-troisième anniversaire.
La souveraine fut inhumée dans l’église Santa Catarina a Chiaia et aussitôt sa tombe devint le centre d’un intense mouvement de ferveur populaire…

Jean-Pierre Franque tombe de la reine Marie-Clotilde acquis par Louis XVIII en 1818 -musée des Ursulines à Macon

La tombe de la reine Marie-Clotilde
(tableau de Jean-Pierre Franque, acquis en 1818 par Louis XVIII pour la collection royale,
aujourd’hui au « Musée des Ursulines » à Macon)

   Dès que ses sujets apprirent la mort de leur reine, ils commencèrent à l’invoquer comme « l’ange gardien du Piémont ».
Six ans plus tard, seulement, le pape Pie VII la déclara « vénérable » (10 avril 1808) et autorisa les démarches en vue de sa béatification.

   Plusieurs fois retardé – principalement en raison des agitations politiques des XIXe et XXe siècles (et aussi du fait des infiltrations révolutionnaires dans l’Eglise, qui entravent considérablement l’élévation des souverains aux honneurs des autels quand ils ont été des adversaires de l’esprit révolutionnaire) – , le décret proclamant l’héroïcité des vertus de la vénérable Marie-Clotilde de France a été signé par le pape Jean-Paul II le 11 février 1982.

   Il est curieux de constater que les Français connaissent finalement moins bien que les Piémontais et les Napolitains cette Fille de France, d’une grande sainteté : il n’existe pas de biographie récente en langue française, et il faut déployer des trésors de patience et de persévérance pour mettre la main sur les ouvrages anciens [voir note en fin de texte].

   Après la mort de son épouse, le roi Charles-Emmanuel IV abdiqua en faveur de son frère puiné, Victor-Emmanuel 1er. En 1807, à la mort du cardinal-duc d’York, dernier des Stuart, il fut néanmoins reconnu par les Jacobites comme l’héritier de la succession légitime aux trônes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, sous le nom de Charles IV.

   Mais Charles-Emmanuel avait bel et bien dit adieu au monde et, après le rétablissement de la Compagnie de Jésus (1814), il entra le 11 février 1815 au noviciat des jésuites, à Rome, âgé de 64 ans. Il fut admis à la profession des vœux simples, et mourut saintement le 6 octobre 1819.
Il a été inhumé, revêtu de la soutane noire, dans l’église de Saint-André au Quirinal, où sa tombe n’est signalée que par une croix de Savoie – blanche sur fond rouge – gravée dans le marbre, avec cette seule mention : Charles-Emmanuel de Savoie, fils de la Sainte Église Catholique Apostolique et Romaine.
Sans doute mériterait-il lui aussi qu’on s’intéresse à sa cause et que l’on  instruise un procès en béatification…

Note :
Depuis la rédaction de cette courte notice, en 2015, une biographie en français due à l’historienne Dominique Sabourdin-Perrin, a été publiée aux éditions Salvator en juin 2020, voir > ici.

La Vénérable Marie-Clotilde de France en habit de tertiaire

Prière pour demander des grâces
par l’intercession de la vénérable Clotilde de France, reine de Sardaigne
(traduite par nos soins)

   O Dieu, qui, dans votre infinie bonté, donnez la gloire aux âmes qui ont observé votre sainte loi jusqu’au sacrifice, en se conformant à votre Fils bien-aimé crucifié, accueillez l’humble prière que j’élève vers Vous avec foi.
Vous qui êtes admirable dans vos saints et qui les placez comme des lampes allumées sur le chemin enténébré de l’homme, accordez-moi la grâce dont j’ai tant besoin, par les mérites de la vénérable Marie-Clotilde.
Ses vertus, sa vie profondément chrétienne, sa force héroïque dans les souffrances, sa totale conformité à votre volonté dans les événements pénibles qui ont endolori sa brève existence, ont reçu leur juste récompense dans votre Royaume éternel ; qu’elles soient également glorifiées dans votre Eglise en recevant les honneurs des autels.
Accordez-moi, avec l’aide de votre grâce, d’imiter ses vertus, maintenant que Vous l’avez placée près de nous comme modèle, et daignez me rendre digne de sa céleste protection.

Ainsi soit-il !

Trois « Gloria Patri » en l’honneur de la Très Sainte Trinité.

(avec approbation ecclésiastique)

Les personnes qui reçoivent des grâces par l’intercession de la vénérable Marie-Clotilde de France sont priées de le faire connaître au Recteur de l’église Santa Catarina a Chiaia – via S. Catarina a Chiaia, 76 – 80121 Napoli (Italie).

2015-37. Où le Maître-Chat, à l’occasion de la fête du Saint-Suaire de Notre-Seigneur, rappelle les liens qui unissent Saint François de Sales à cette précieuse relique.

Vendredi de la deuxième semaine de carême ;
Fête du Saint Suaire de NSJC.

Ensevelissement du Christ et développement du Saint Suaire - fresque des frères della Rovere

L’ensevelissement du Christ & anges montrant le Saint Suaire
fresque des frères G.B. et G.M. della Rovere

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Le vendredi de la deuxième semaine de carême, dans le propre des anciens calendriers d’un grand nombre de diocèses et de congrégations religieuses, est marqué comme le jour propre de la fête du Saint Suaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aussi voudrais-je profiter de cette occasion pour vous parler – ou rappeler pour certains qui le savent déjà – qu’il existe des liens particuliers entre cette exceptionnelle relique et Saint François de Sales, si important dans la spiritualité vécue au Mesnil-Marie.

A – L’ostension du Saint Suaire à Annecy le 21 juillet 1566 :

   Au printemps de l’an de grâce 1566, à Saint-Maur des Fossés, Jacques de Savoie, duc de Genevois et de Nemours (qui inspira à Madame de Lafayette le personnage de Monsieur de Nemours dans « la Princesse de Clèves »), avait épousé Anne d’Este, veuve de François 1er de Lorraine, deuxième duc de Guise.
Le mercredi 17 juillet suivant, Annecy – « la bonne ville de Nessy » comme l’on disait alors – , pavoisait et faisait fête pour l’arrivée de ses suzerains : fanfares, sonneries de cloches, foule joyeuse et chatoyante, oriflammes à la croix de Savoie flottant au vent, guirlandes de verdure, draperies et tapisseries tendues aux façades… Le somptueux cortège des nouveaux époux et de leur suite – dans laquelle on voyait les cardinaux de Lorraine et de Guise, parents de l’époux défunt d’Anne d’Este – , entrant dans la cité, se dirigea immédiatement vers l’église Notre-Dame de Liesse (l’actuelle église Notre-Dame de Liesse d’Annecy a été reconstruite au milieu du XIXe siècle : l’édifice précédent avait été gravement endommagé par les révolutionnaires, seul le clocher – mutilé – subsiste de la collégiale qui vit ces festivités de 1566) : « C’est qu’en ce jour-là, la collégiale d’Annecy possédait un trésor inestimable. Pour satisfaire à la dévotion d’Anne d’Este, Son Altesse Sérénissime Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, de qui, depuis un an, Jacques de Nemours tenait son apanage – le comté de Genevois, les baronnies de Faucigny et de Beaufort – avait permis que fût apporté de Chambéry à Notre-Dame de Liesse le suaire dans lequel, suivant une pieuse tradition, fut enveloppé le corps de Notre-Seigneur. Le cortège passerait donc par l’église avant de monter au château. Et bien des gens poussés par leur dévotion avaient fait le voyage principalement pour vénérer la précieuse relique » (Mgr. Francis Trochu, in « Saint François de Sales », tome 1, pp.20-21).
« Le grand reliquaire où se trouve enfermé le linceul de Notre-Seigneur était placé, à l’entrée du sanctuaire, sur le jubé de la collégiale. Notre-Dame d’Annecy possédait alors un choeur assez vaste pour recevoir les souverains et leur suite. Le temps pressant un peu, ce matin-là on vénéra rapidement, sans la voir, la très insigne relique ; l’ostension solennelle en serait faite le dimanche suivant » (ibid. p.22).

Ostension du Saint Suaire à la fin du XVIe siècle

Gravure de la fin du XVIe siècle montrant une ostension du Saint Suaire par un grand nombre d’évêques.

   Dans le cortège de la noblesse savoisienne qui accompagnait Jacques de Savoie-Nemours et Anne d’Este, se trouvaient François de Boisy, seigneur de Sales, châtelain de Thorens, gentilhomme d’une quarantaine d’années, et sa toute jeune épouse (une quinzaine d’années environ) née Françoise de Sionnaz.

   Redonnons la parole à Monseigneur Trochu :
« Le dimanche 21 juillet, l’affluence dans Annecy dépassa toute prévision (…). Aussitôt après leur messe, les cardinaux de Lorraine et de Guise, aidés par les évêques présents, déplièrent le linge sacré, le montrèrent à la foule, puis le laissèrent pendre de toute sa longueur le long du jubé. Ainsi pourrait-on contempler à loisir la double effigie laissée dans le suaire par le corps du Sauveur flagellé et crucifié.
« M. et Mme de Boisy, s’étant rendus de bonne heure à l’église collégiale, avaient pu trouver place dans la balustrade de la chapelle de Notre-Dame de Grâce, contre un pilier. Comme beaucoup d’âmes ferventes, la petite châtelaine était venue principalement pour vénérer ce très saint et précieux linge. A sa vue, elle fut saisie d’une émotion indicible.
« Elle se prosterna aux côtés de son pieux mari, lui-même agenouillé. Les sentiments secrets de leurs deux coeurs, ils se les étaient communiqués l’un à l’autre : ils désiraient une postérité, mais qui demeurât inviolablement catholique : à neuf lieues seulement de leur demeure sévissait l’hérésie protestante ; ce Calvin, dont la poigne rude et froide avait fait de Genève la citadelle de la Réforme était en terre depuis deux années seulement, et il semblait se survivre, car l’audace de Genève n’en était guère diminuée : le village de Thorens ne serait-il pas englobé bientôt dans sa conquête ? Contre cette menace le seigneur de Boisy, les doigts crispés, implorait le secours céleste.
« Mais la jeune épouse, tout en contemplant avec une compassion mouillée de larmes les traits sanglants du Sauveur, allait plus loin dans sa prière : avec une instante ferveur, elle demandait à Dieu de lui donner un fils, et que ce fils, particulièrement béni, se consacrât au service des autels. Nouvelle Anne, elle offrait d’avance au Seigneur ce nouveau Samuel » (ibid. pp.22-23).

plaque commémorative ND de Liesse Annecy

Sur la façade de l’actuelle église Notre-Dame de Liesse d’Annecy, une inscription lapidaire rappelle la prière de Madame de Boisy le 21 juillet 1566,
ainsi qu’un autre événement de la vie de Saint François de Sales : l’intervention d’une colombe qui reposa sur lui au cours d’une cérémonie pontificale.

   Au cours du carême suivant, Madame de Boisy connut qu’elle allait être mère, et treize mois jour pour jour après le voeu qu’elle avait intérieurement prononcé devant le Saint Suaire, dans la soirée du jeudi 21 août 1567, elle mit au monde, prématurément, un petit garçon « de bonne complexion » mais si « délicat et tendre » que l’on craignit d’abord pour sa vie.
Huit jours plus tard, le 28 août 1567 – jour de la fête de Saint Augustin, ce qui constituait une joie particulière pour le saint – , l’enfant fut baptisé dans l’église Saint-Maurice de Thorens et reçut les prénoms de François-Bonaventure ; sur les registres de catholicité toutefois, il ne fut pas nommé de Boisy, comme son père, mais de Sales, ainsi que ses ancêtres.

   On sait de quelle manière, par la suite, la prière de Madame de Boisy fut magnifiquement exaucée, et quelle lumière fut et demeure, pour toute la Sainte Eglise, l’enfant dont la naissance fut demandée lors de cette ostension annécienne du 21 juillet 1566.

Armoiries de Saint François de Sales

Armoiries de Saint François de Sales.
Saint François de Sales a conservé dans son blason épiscopal les armes de sa famille qui sont :
« d’azur à deux fasces d’or vuidées de gueules, au croissant montant d’or en chef, et deux étoiles de même, l’une au milieu et l’autre en pointe ».
La devise de la famille de Sales est « Ny plus ny moins », le saint en adoptera une traduction latine : « non excidet ».

B – L’ostension du Saint-Suaire à Turin, le 4 mai 1613 :

   En septembre 1578, le Saint Suaire quitta définitivement la sainte chapelle de Chambéry, pour être déposé à Turin, ville dont les ducs souverains de Savoie avaient fait leur capitale depuis 1562 : n’oublions pas que la relique appartenait à la Maison de Savoie (jusqu’en 1983, date où le roi Humbert II en a fait don au Saint-Siège).

   Quelque quarante-sept ans après l’ostension annécienne, Saint François de Sales, âgé de 45 ans et demi, prince-évêque de Genève depuis dix ans et demi, de retour d’une série de pèlerinages en Italie, vint à Turin à l’occasion de la fête du Saint Suaire du 4 mai 1613 : en effet, de 1578 et jusqu’en 1720, les ostensions ont été annuelles à la date des 4 et 5 mai.
Ces présentations à la foule, massée à l’extérieur sur une place, se faisaient depuis un balcon ou une tribune d’apparat construite pour l’occasion.

   Je laisse encore une fois la parole à Monseigneur Trochu :
« De nombreux évêques s’étaient réunis à Turin pour cette « fête solennelle du très saint Suaire » ; une foule innombrable venue de tout le Piémont, avait envahi la cathédrale Saint-Jean-Baptiste et ses parvis. Arrivé dans la capitale probablement l’avant-veille, Mgr de Sales fut grandement étonné quand on lui vint apprendre que Son Altesse le désignait pour prendre la parole à la cérémonie, puis pour exposer la relique aux regards de la foule.
« Aux premiers jours de mai, comme l’a noté Charles-Auguste (note : Charles-Auguste de Sales, neveu et biographe du saint, prince-évêque de Genève de 1645 à 1660) « les chaleurs sont déjà extrêmes en ces quartiers-là ». Monseigneur de Genève, que son discours avait fait transpirer grandement, gravit l’escalier monumental qui accède au reliquaire ; ensuite avec le prince-cardinal Maurice de Savoie et quelques évêques, il se mit à déplier la longue pièce de lin où se voient les empreintes du corps crucifié. « Or, il arriva qu’en penchant la tête, quelques gouttes, tant de son front que de ses larmes » (récit de Charles-Auguste de Sales) roulèrent par hasard « dedans le saint Suaire même ».
« Ma très chère Mère, écrira-t-il un an plus tard jour pour jour à sainte Jeanne de Chantal, le prince-cardinal crut se fâcher de quoi ma sueur dégouttait sur le saint Suaire de mon Sauveur ; mais il me vint au coeur de lui dire que Notre-Seigneur n’était pas si délicat, et qu’Il n’avait point répandu de sueur ni de sang que pour les mêler avec les nôtres, afin de leur donner le prix de la vie éternelle »
(Mgr Francis Trochu, in « Saint François de Sales », tome 2, p.573).

Antonio Tempesta, Ostension du 4 mai 1613 à Turin - Bibliothèque royale de Turin

L’ostension du Saint Suaire du 4 mai 1613, à Turin, à laquelle prit part Saint François de Sales
(gravure d’Antonio Tempesta – bibliothèque royale de Turin)

C – Hymne liturgique en l’honneur du Saint Suaire :

   Voici, pour terminer ce rappel historique et hagiographique, l’hymne liturgique en l’honneur du Saint Suaire qui se trouve dans le bréviaire de Frère Maximilien-Marie, pour ce vendredi de la deuxième semaine de carême.
Je vous en donne tout d’abord une traduction :
(1) Célébrons tous la gloire du Linceul sacré : honorons par des hymnes joyeux et par de pieux hommages les témoignages irréfragables de notre salut (2) que rappelle ce Linceul, que l’on doit vénérer à jamais, orné qu’il est par des empreintes glorieuses, en caractères de sang, reçues lorsque il recueillit, enveloppé, le Corps de Jésus descendu de la croix. (3) Il rappelle les douleurs cruelles que le Christ, Rédempteur du genre humain, prenant en pitié la chute d’Adam, a souffertes en détruisant la mort. (4) Cette image montre le côté ouvert par le fer, les paumes et les pieds percés de clous, les membres lacérés par les fouets, et la couronne d’épines enfoncée sur la tête. (5) Qui pourrait pieusement considérer l’œil sec et sans avoir le coeur brisé ces représentations vives et sensibles d’un mort ignominieuse ? (6) O Christ, puisque nos péchés seuls ont été la cause de tant de souffrances, notre vie Vous est due : et, cette vie même, nous Vous l’avons donnée. (7) Qu’à Vous soient la gloire et la puissance, ô Fils qui rachetez le monde par votre Sang, et qui régnez avec le Père Très Haut et l’Esprit Saint. Ainsi soit-il !

   Et voici maintenant l’hymne latine :

Gloriam sacrae celebremus omnes
Sindonis : laetis recolamus hymnis,
Et piis votis monumenta nostrae
Certa salutis,

Quae refert semper veneranda Sindon,
Sanguine impressis decorata signis,
Dum cruce ex alta tullit involutum
Corpus Iesu.

 Reddit haes caevos animo dolores,
Quos tulit, casum miseratus Adae,
Christus humani generis Redemptor,
Morte perempta.

Saucium ferro latus, atque palmas
Et pedes clavis, lacerata flagris
Membra, et infixam capiti coronam
Monstrat imago.

Quis pius siccis oculis, et absque
Intimi cordis gemitu notata
Vivaque indignae simulacra mortis
Cernere possit ?

Nostra cum solum tibi, Christe, culpa
Causa tantorum fuerit malorum,
Nostra debetur tibi vita : vitam
Dedimus ipsam.

Sit tibi, Fili, decus atque virtus,
Qui tuo mundum redimis cruore,
Quique cum summo Genitore, et almo
Flamine regnas.
Amen.

Sainte Trinité avec le Saint Suaire

2015-32. Reportage infernal (4ème & dernière partie).

Dimanche de la Quinquagésime.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Eh bien voilà ! Le Carême est maintenant plus que proche…

   Les trois premières parties de notre « Reportage infernal » (voir > ici et suivants), nous avaient permis de révéler les efforts que l’enfer déploie avant le Carême pour en ruiner les effets.
Ce dernier chapitre de notre enquête va vous montrer ce que les démons tentent pour le neutraliser pendant son cours.

   A bon entendeur, salut !
Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour déjouer les ruses diaboliques : à vous de jouer, si j’ose dire, car il s’agit ici de toute autre chose qu’un jeu.

Lully.

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BD - Reportage infernal 4ème partie

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Toutes les bandes dessinées publiées dans ce blogue sont accessibles ici > BD

2015-29. De la dévotion à la Sainte Face de Notre-Seigneur.

Mardi dans la Quinquagésime,
Fête de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

La gravure de la Sainte Face diffusée après le miracle et vénérée par Monsieur Dupont

L’image de la Sainte Face de Notre-Seigneur diffusée à la suite du miracle du 6 janvier 1849
et telle qu’elle est exposée dans l’« Oratoire de la Sainte Face », à Tours

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Le mardi dans la Quinquagésime est le jour particulier qui, à la veille de l’entrée dans le grand et saint Carême, a été assigné pour la célébration de la fête liturgique de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Ce n’est pas une fête inscrite au calendrier universel, mais une fête propre à certains diocèses, paroisses ou congrégations religieuses, et c’est aussi – bien évidemment – la fête patronale de l’Archiconfrérie de la Sainte Face.

   L’origine de cette archiconfrérie est liée à Monsieur Léon Papin-Dupont, surnommé « le saint homme de Tours » (1797-1876) : ce pieux laïc a marqué profondément le catholicisme du XIXe siècle et pas seulement à Tours, où il vécut, car il eut, en effet, un rayonnement qui dépassa les frontières de la France.
On lui doit en particulier l’initiative des fouilles qui permirent la redécouverte du tombeau de Saint Martin, perdu en raison de la destruction – lors de la grande révolution – de l’antique basilique qui lui servait d’écrin.
Il fut un chrétien très actif dans les oeuvres de charité et pour le renouveau spirituel catholique du milieu du XIXe siècle. Notons aussi que c’est à lui que fut envoyée la bannière du Sacré-Cœur brodée en 1870 par les Visitandines de Paray-le-Monial, bannière afin qu’il la remît au colonel-baron Athanase de Charette de La Contrie, qui rentrait de Rome avec les Zouaves Pontificaux (cf. > ici et ici), cette bannière qui serait bientôt après élevée au milieu de la terrible et célèbre bataille de Loigny.

   Monsieur Léon Papin-Dupont avait accueilli avec ferveur les révélations particulières transmises par Sœur Marie de Saint-Pierre (1816-1848), carmélite de Tours, concernant la dévotion réparatrice à la Sainte Face de Notre-Seigneur.

Monsieur Léon Papin-Dupont

Monsieur Léon Papin-Dupont, « le saint homme de Tours ».

   A la suite du miracle de l’apparition de la Sainte Face sur le voile dit de Véronique, à Rome le 6 janvier 1849 (voir ce que j’en ai publié > ici), Monsieur Dupont avait obtenu un fac-similé de cette relique qu’il exposa dans son salon transformé en oratoire.
Dès lors, cet « oratoire de la Sainte Face » devint un lieu de très grandes grâces, un foyer d’intense dévotion et le centre spirituel à partir duquel rayonna le culte de la Sainte Face.

   En 1884, Son Excellence Monseigneur l’Archevêque de Tours érigea canoniquement dans cet oratoire une confrérie, qui, dès l’année suivante, fut élevée au rang d’archiconfrérie par Sa Sainteté le pape Léon XIII (1er octobre 1885).
Tous les membres de la famille Martin d’Alençon (puis de Lisieux) étaient membres de l’Archiconfrérie de la Sainte Face, et l’on sait à quel point le culte de la Sainte Face tient une place de tout premier ordre dans la vie religieuse de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face

Oratoire de la Sainte Face à Tours dans son état originel

L’Oratoire de la Sainte Face, dans la maison de Monsieur Dupont, à Tours :
ci-dessus dans son état originel,
et ci-dessous dans l’état consécutif au passage de la tourmente post-concilaire
(seuls ont survécu le tableau de la Sainte Face et le lutrin de Monsieur Dupont)

Oratoire de la Sainte Face état après V2

   Après ce bref rappel historique, je vais me contenter de recopier ci dessous quelques textes, extraits des anciens manuels et livrets de dévotion de l’Archiconfrérie de la Sainte Face (Frère Maximilien-Marie en est membre depuis plus de vingt ans) : ils font ressortir combien – malheureusement ! – cette dévotion garde toute sa brûlante et douloureuse actualité, spécialement pour ce qui touche au blasphème et au respect du dimanche…

   A tous, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, je souhaite une très sainte et fervente entrée en Carême.

Lully.

Ostension de la Véronique - basilique Saint-Pierre du Vatican

Basilique Saint-Pierre au Vatican : Ostension de « la Véronique » pendant le Carême.

- Notions sur la dévotion à la Sainte Face -
(tirées d’un livret publié avec imprimatur en 1959)

       La dévotion à la Sainte Face a pour but principal de rendre à la Face adorable de Jésus-Christ défigurée dans la Passion, des hommages de respect et d’amour ; de réparer les blasphèmes et la violation du dimanche qui l’outragent de nouveau ; enfin, d’obtenir de Dieu la conversion des blasphémateurs et des profanateurs du saint jour.

   Cette touchante dévotion, que Notre-Seigneur semble avoir instituée Lui-même le jour de Sa mort, en imprimant miraculeusement Ses traits ensanglantés sur le voile de Véronique, a toujours été connue et pratiquée dans l’Eglise. Le saint voile, conservé précieusement à Rome dans la basilique Vaticane, y est entouré d’honneurs et de marques de confiance. Plusieurs fois l’an, on l’expose à la vénération des fidèles. Les Souverains Pontifes ont accordé de nombreuses indulgences à ceux qui visitent pieusement cette relique insigne.

   Plusieurs saints et saintes se sont distingués par leur piété envers la divine Face et en ont retiré toutes sortes de fruits de grâces pour le salut ; nous citerons parmi les personnes mortes en odeur de sainteté, la Soeur Marie de Saint-Pierre, carmélite de Tours, la Mère Marie-Thérèse, fondatrice de la congrégation de l’Adoration Réparatrice, enfin le vénéré M. Dupont, l’infatigable propagateur du culte de la Sainte Face. Cette dévotion a pris en ces derniers temps un développement considérable. C’est un souffle de l’Esprit-Saint qui semble passer sur tout l’univers catholique, c’est un remède providentiel offert au monde pour combattre les ravages de l’impiété et se prémunir contre les fléaux de la divine justice.

   Les magnifiques et consolantes promesses de Notre-Seigneur, confirmées par une heureuse expérience, montrent combien la dévotion à la Sainte Face est agréable à Dieu et utile à tous les chrétiens. Que de succès dans les affaires, que de lumières surnaturelles, que de conversions inespérées, que de grâces de choix obtenues par ce moyen ! En particulier, que de guérisons merveilleuses opérées par la vertu de l’huile qui brûle constamment à Tours devant la vénérable image.

   Il est à remarquer que Notre-Seigneur, en aucune partie de Son Corps adorable, n’a souffert autant de mauvais traitements, d’outrages et d’ignominies qu’en Son aimable Visage. Aucune circonstance de la Passion n’a été aussi clairement annoncée par les Prophètes, ni aussi minutieusement rapportée par les Evangélistes. Tous ces détails n’ont pas été consignés dans l’Ecriture sans un dessein particulier de Dieu. Ils nous exhortent éloquemment à donner, entre les différents mystères de la douloureuse Passion du Rédempteur, une place à part aux humiliations et aux douleurs de Sa Très Sainte Face.

   Chrétiens, qui avez à coeur la gloire de Dieu et le salut du prochain, avec une confiance absolue, priez devant l’image de la Face sanglante et humiliée de votre Sauveur. En réparation de toutes les impiétés du monde, offrez au Père adorable cette Face avec Ses tristesses, Ses larmes, Ses meurtrissures, Ses plaies, Son sang, Ses ignominies. Par là, vous apaiserez la colère de Dieu, vous obtiendrez la conversion de vos frères égarés, vous contribuerez puissamment au triomphe de l’Eglise et au salut de la patrie, et vous participerez aux magnifiques récompenses que promet Notre-Seigneur.

A. Dürer - la Ste Face portée par deux anges - Louvre

Albrecht Dürer : la Sainte Face portée par deux anges (1513 – musée du Louvre)

Promesses faites par Notre-Seigneur Jésus-Christ
en faveur de tous ceux qui honoreront Sa Sainte Face :
(promesses données à Sainte Gertrude, Sainte Mechtilde et Soeur Marie de Saint-Pierre)

1 –  « Ils recevront en eux, par l’impression de Mon humanité, un vif éclat de Ma divinité, et ils en seront éclairés au fond de l’âme, de sorte que, par la ressemblance de Mon Visage, ils brilleront plus que beaucoup d’autres dans la vie éternelle » (Sainte Gertrude, « Insinuations » livre I, chap. VII).

2 – Sainte Mechtilde demandant à Notre-Seigneur que ceux qui célèbrent la mémoire de Sa douce Face ne soient jamais privés de Son aimable compagnie, Il répondit : « Pas un d’eux ne doit être séparé de Moi » (Sainte Mechtilde, « de la grâce spirituelle » livre I, chap. XIII).

3 – « Notre-Seigneur, dit la Sœur Marie de Saint-Pierre, m’a promis d’imprimer dans les âmes de ceux qui honoreront Sa Très Sainte Face, les traits de Sa divine ressemblance » (21 janvier 1847). « L’image de cette face adorable est comme le cachet de la divinité qui a la vertu de réimprimer, dans les âmes qui s’appliquent à Elle, l’image de Dieu » (6 novembre 1845).

4 – « Vous obtiendrez par la dévotion à l’image de Ma Sainte Face le salut de beaucoup de pécheurs. Par cette offrande, rien ne vous sera refusé. Si vous saviez combien la vue de Ma Face est agréable à Mon Père ! » (22 novembre 1846).

5 – « Tous ceux qui s’appliqueront à honorer Ma Sainte Face en esprit de réparation feront en cela l’office de la pieuse Véronique » (27 octobre 1847).

6 – « Selon le soin que vous aurez de réparer Mon portrait défiguré par les blasphémateurs, de même J’aurai soin du vôtre qui a été défiguré par le péché ; J’y imprimerai Mon image et Je le rendrai aussi beau qu’il était au sortir des fonts du baptême » ( 3 novembre 1845).

7 – « Notre-Seigneur m’a promis, dit encore la Sœur Saint-Pierre, pour tous ceux qui défendraient Sa cause en cette oeuvre de réparation, par paroles, par prières ou par écrits, qu’Il défendrait leur cause devant Son Père ; à leur mort, Il essuiera la face de leur âme, en effaçant les taches du péché, et leur rendra leur beauté primitive » (12 mars 1846).

Oratoire du Mesnil-Marie exposition de  la Sainte Face

Exposition dans l’oratoire du Mesnil-Marie d’un fac-similé (avec son certificat d’authenticité)
de « la Véronique » de la basilique Vaticane
telle qu’elle apparut lors du miracle du 6 janvier 1849.

Voir aussi :
Cantique à la Sainte Face composé par Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face > ici

2015-28. Reportage infernal (3ème partie).

Dimanche de la Sexagésime.

le semeur - sexagésime

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Sans trop tarder, puisque, au dimanche de la Sexagésime, nous sommes très exactement à dix jours de l’entrée en Carême, voici la troisième partie de notre « Reportage infernal ».

   Vous l’allez voir, les démons sont capables d’exploiter la Sainte Ecriture elle-même, ainsi que les maximes des saints, au service de leurs manigances, afin de semer la confusion et pousser les hommes vers le mal.
Dit comme cela, cela peut paraître surprenant ; mais, en définitive, il n’y a pas à s’en étonner, puisque chaque année, à la lecture de l’Evangile du premier dimanche de Carême, il nous est rappelé que Satan s’est servi de cette « formule » pour mettre Notre-Seigneur à l’épreuve lors de la Sainte Quarantaine. Les disciples pourraient-ils donc se trouver à l’abri des stratagèmes dont le tentateur a voulu se servir contre leur Maître ?

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BD - Reportage infernal - 3e partie

à suivre > ici.

   Nous nous trouvons ici en face d’une tactique diabolique particulièrement perverse : en effet, le démon n’utilise pas toujours de « bons gros » mensonges, et n’a pas uniquement recours à des tentations portant sur de mauvaises choses pour amener les hommes au péché.
N’oublions jamais que l’un de ses noms est : « le Malin » ! Même déchu, il a conservé l’intelligence de sa nature angélique, c’est-à-dire une intelligence d’une indiscutable supériorité et d’une remarquable subtilité en comparaison de l’intelligence humaine.
La « tentation sous couvert de bien » est donc une réalité bien connue de tous les maîtres de la vie spirituelle : pour faire tomber une âme dans ses rets – souvent une âme religieuse qui cherche sincèrement à progresser – , le démon va jouer sur ses aspirations à la perfection, lui faire miroiter un bien spirituel supérieur (voire une vertu) et, au nom de ce bien spirituel, l’égarer tout doucement en dehors des voies de la prudence, de la tempérance, de l’obéissance… etc.

   C’est ainsi que Satan est capable de se servir avec habileté des Saintes Ecritures elles-mêmes – qu’il connaît très bien – , ou encore des plus sublimes citations des saints, pour incliner – presque insensiblement – une âme vers l’erreur.
C’est ainsi encore que Satan est capable d’envelopper une presque imperceptible insinuation maléfique dans 99 % de vérités claironnées avec force !

   Voilà pourquoi il importe aujourd’hui, après avoir dévoilé les principes généraux de son action, que nous nous attardions sur les habiles suggestions dont il se sert ici pour ce qui touche au Carême, et que nous prenions du temps pour en démonter la pernicieuse argumentation.
Notons aussi au passage que les modernistes, qui ruinent l’Eglise de l’intérieur, utilisent le même type de raisonnement ou d’arguments…

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   Il est bien vrai que Notre-Seigneur a fustigé le comportement de certains pharisiens (pas tous en effet) qui se montraient rigoureux et impeccables pour accomplir les prescriptions de la loi, mais ce n’est pas parce qu’ils observaient parfaitement la loi que Notre-Seigneur les a critiqués.
Il dit même : « Les scribes et les pharisiens siègent dans la chaire de Moïse ; ainsi, tout ce qu’ils vous disent, observez-le et mettez-le en pratique… » (Matth. XXIII, 2-3 a).
Là où ils encourrent les reproches de Notre-Seigneur, c’est en raison des dispostions intérieures avec lesquelles ils accomplissent ces prescriptions qui ne sont pas accordées à la démarche religieuse dont elles sont normalement l’expression :
« Ils disent et ne font pas » (Matth. XXIII, 3 c) ; « Ils font toutes leurs oeuvres pour être vus des hommes » (Matth. XXIII, 5 a) ; ils tirent orgueil et vanité de leur pratique religieuse scrupuleuse ; ils prennent prétexte de la rigueur avec laquelle ils sont fidèles aux préceptes pour juger et mépriser les autres… etc.

   En réalité, ce qui convient, c’est accomplir les préceptes divins et d’être fidèles aux observances religieuses dans un esprit d’humilité et de charité.

   Insistons encore : Jésus n’enseigne pas à faire fi des préceptes religieux sous prétexte que certains de ceux qui les accomplissent sont des hypocrites ; Jésus ne dit pas qu’il faut s’affranchir des observances rituelles qui nous sont enseignées par ceux qui ont autorité pour le faire en Son Nom ; Jésus n’apprend pas à Ses disciples à mépriser les pratiques de la loi ecclésiastique.
Notre-Seigneur, bien au contraire, exige que nous en soyons des observateurs attentifs, en y apportant toutes les dispositions intérieures de l’authentique vertu, en ne se recherchant pas soi-même mais avec d’humbles sentiments, et en faisant de notre zèle à les pratiquer des moyens de mieux entrer dans ces dispositions de miséricorde et de charité dont Son Coeur est l’exemple !

   Bien sûr, comme l’écrit Saint Paul, « la lettre tue mais l’esprit vivifie » (2 Cor. III, 6).
Toutefois cela ne signifie pas que l’esprit et la lettre soient deux réalités absolument inconciliables, qui ne pourraient pas co-exister harmonieusement dans un même acte.
C’est bien là justement que réside toute la ruse diabolique : suggérer que si l’on pratique « la lettre », c’est alors nécessairement aux dépens de « l’esprit » ; amener à penser que « l’esprit » n’est vivifiant qu’en dehors de l’observance de « la lettre » et en opposition radicale avec elle ; 
persuader que ceux qui pratiquent avec zèle et rigueur les observances religieuses sont obligatoirement des pharisiens hypocrites ; amener à croire que ceux qui ne les pratiquent pas et vont jusqu’à la négligence ou au mépris des lois ecclésiastiques sont forcément des personnes animées par « l’esprit qui vivifie » ; convaincre que la charité et la miséricorde sont nécessairement absentes de l’observation des règles et des préceptes imposées par l’Eglise … etc.

   Toute la perversité de l’action diabolique est là, et son levier s’appuie – bien évidemment – sur les faiblesses de la nature humaine : blessée par le péché originel et fragilisée par toutes les conséquences des péchés personnels de chacun, elle répugne à obéir aux préceptes divins, rechigne devant ce qui lui coûte, est prête à tout pour échapper à l’effort spirituel, et cherche toujours à justifier sa paresse, son manque de ferveur et son peu de générosité, par de beaux – et même par de pieux – arguments !
Or, comme Notre-Seigneur, Saint Paul n’appelle pas à mépriser la pratique « à la lettre » des préceptes religieux et des observances ecclésiastiques, mais veut encourager les fidèles à pratiquer en même temps et « la lettre » et « l’esprit ».

    »Aime et fais ce que tu veux : dilige et quod vis fac ! ».
La célèbre citation de notre glorieux Père Saint Augustin est très souvent mal comprise, et récupérée pour justifier le laxisme ou la « morale de situation ».
Or, Saint Augustin ne parle pas ici de n’importe quelle affection ou inclination terrestre pour n’importe quel objet ; Saint Augustin ne veut absolument pas signifier que, du moment qu’on prétendrait aimer on serait affranchi de toute règle ou de l’obéissance à tout précepte.
L’amour dont parle le Docteur d’Hippone est l’amour envers Dieu : il ne s’agit pas d’un sentiment, mais d’un acte de la volonté – une volonté ferme et résolue – inspiré par la foi surnaturelle.

   Or, comment prouve-t-on à Dieu qu’on L’aime ? En accomplissant ce qu’Il nous prescrit, à travers les Saintes Ecritures et l’enseignement que l’Eglise dispense en Son Nom : « Car l’amour de Dieu, c’est que nous gardions Ses commandements ; et Ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean V, 3).
C’est comme cela que celui qui aime Dieu fait bien en vérité tout ce qu’il veut : non pas parce qu’il accomplit sa volonté propre, mais parce que l’amour a pour effet de conformer la volonté de celui qui aime à la volonté de Dieu qu’il aime, parce que la volonté de l’homme qui aime Dieu en vérité devient une avec la sainte volonté de Dieu, parce que l’homme qui aime vraiment Dieu ne peut pas vouloir autre chose que ce que Dieu veut et prescrit !

   Vous voici armés maintenant, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, pour résister à ces sophismes diaboliques, et, je l’espère de tout coeur, à une semaine du grand et saint Carême, pleins de zèle et de ferveur pour répondre aux appels à la pénitence généreuse et à l’expiation volontaire que Notre-Seigneur et Sa Sainte Eglise nous lancent, auxquels aussi Notre-Dame de Lourdes a fait écho en nous disant : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! »

Lully.

Petit catéchisme sur le Carême et la pénitence > ici
Les observances originelles du carême > ici

Ronces

2015-22. Où, à l’occasion de la fête de Saint Polycarpe, le Maître-Chat évoque les liens du diocèse de Viviers avec cet illustre martyr, grâce à Saint Andéol.

26 janvier,
fête de Saint Polycarpe, évêque et martyr.

Martyre de Saint Polycarpe

Le martyre de Saint Polycarpe (fresque byzantine)

« (…) Abandonnons la vanité des foules et les enseignements mensongers
pour revenir à la parole qui nous a été transmise dès le commencement (…) »
- épître de Saint Polycarpe de Smyrne aux Philippiens, § 7 -

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       En ce 26 janvier, la fête de Saint Polycarpe me fournit l’occasion de vous parler un peu du diocèse de Viviers, sur le territoire duquel est implanté notre Mesnil-Marie.

   Saint Polycarpe, évêque de Smyrne, né vers l’an 70 de notre ère, avait connu l’apôtre et évangéliste Saint Jean : l’opinion commune est même que c’est à son intention que fut dictée à Saint Jean, dans les révélations qu’il reçut, la lettre à « l’ange de l’Eglise de Smyrne » (cf. Apoc. II, 8-11).
C’est toujours avec un grand profit spirituel que l’on relit le seul texte de Saint Polycarpe qui nous soit parvenu – son épître aux Philippiens (par exemple > ici) – ou encore le récit de son martyre, écrit par un contemporain (cf. > ici).

   Nous le vénérons à un titre particulier parce que c’est lui qui missionna dans les Gaules non seulement les premiers pasteurs de l’Eglise de Lyon – les saints Pothin et Irénée -, mais également celui que de très antiques traditions nous disent avoir été le premier évangélisateur du territoire qui deviendra le Vivarais : Saint Andéol.
Ainsi, par Saint Andéol et Saint Polycarpe, l’Eglise diocésaine de Viviers peut-elle être, en quelque manière, directement rattachée à l’apôtre et évangéliste Saint Jean, le « disciple que Jésus aimait » (Joan. XIII, 23), qui reposa sur la poitrine de Notre-Seigneur à la dernière Cène, qui l’accompagna jusqu’à la Croix et contempla le Sacré-Cœur transpercé, puis qui « prit chez lui » (Joan. XIX, 27) la Très Sainte Vierge Marie.

   Saint Andéol n’était pas prêtre, mais seulement sous-diacre. Il évangélisa la vallée du Rhône et les provinces méridionales de la Gaule romaine pendant une quarantaine d’années.
C’est au moment du passage de l’empereur Septime-Sévère, alors en route vers la Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), qu’il fut pris et martyrisé, le 1er mai 208.
La ville de Bergoïata, où il fut supplicié et mis à mort, deviendra par la suite Bourg-Saint-Andéol.

Statue de Saint Andéol façade de l'église de Bourg-Saint-Andéol

Statue de Saint Andéol sur la façade XVIIe siècle de l’église de Bourg-Saint-Andéol :
le saint est représenté avec la tunique du sous-diacre et avec le glaive de son martyre enfoncé dans le crâne.

   La Bienheureuse Tullia qui avait recueilli son corps, le cacha dans un sarcophage antique, dont l’un des côtés fut re-sculpté par la suite, en accord avec le précieux dépôt qu’il renfermait.
Ce sarcophage se trouve toujours dans l’actuelle église du Bourg-Saint-Andéol.

   Il ne contient malheureusement plus les reliques du saint martyr : si elles avaient heureusement échappé aux destructions et profanations des huguenots, elles furent malheureusement livrées aux flammes par la fureur révolutionnaire… Mais le sarcophage, considéré comme étant lui-même une relique, fut pendant très longtemps mis à l’honneur sous le maître-autel.
Lorsque ce dernier fut détruit à son tour, lors de la révolution liturgique post-concilaire, le sarcophage qui avait été tellement vénéré par des générations de fidèles, fut relégué dans une chapelle latérale, n’étant plus désormais présenté que comme une curiosité archéologique.

Maître-autel avec le sarcophage de Saint Andéol (église de Bourg-Saint-Andéol autrefois)

Le sarcophage de Saint Andéol placé à l’honneur sous la table du maître-autel de l’église de Bourg-Saint-Andéol
(avant les « aménagements » post-concilaires). 

   C’est au milieu du IXème siècle, que le tombeau de Saint Andéol, enfoui dans une crypte, qui avait été elle-même ensevelie lors des invasions et des bouleversements du haut Moyen-Age, fut redécouvert par Bernoin, évêque de Viviers.
Bernoin, après avoir prié et jeûné pour demander à Dieu la grâce de retrouver les précieuses reliques de Saint Andéol, vit en songe Saint Polycarpe lui-même, et c’est selon les indications données par ce dernier qu’il retrouva l’emplacement de la crypte antique renfermant le sarcophage du martyr.

   L’évêque Bernoin et ses successeurs promurent le culte de Saint Andéol dont ils firent un élément d’unification de leur diocèse et – il faut bien le dire aussi – , en un temps où le diocèse de Viviers, quoique théoriquement dépendant du Saint Empire Romain Germanique (jusqu’en 1308), devenait un comté ecclésiastique quasi indépendant, ce fut un moyen de renforcer le prestige et le pouvoir temporel des comtes-évêques de Viviers.

   Aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, les comtes-évêques résidèrent d’ailleurs principalement au Bourg-Saint-Andéol (dans un extraordinaire palais épiscopal qui fait aujourd’hui l’objet d’une remarquable restauration), tout près du tombeau de Saint Andéol, plutôt qu’en leur cité épiscopale.

Sarcophage de Saint Andéol

Le sarcophage de Saint Andéol, dans l’église du Bourg-Saint-Andéol (face paléochrétienne)

   Notre diocèse de Viviers, si peu reluisant de nos jours, possède, vous en avez ici une fois de plus un petit aperçu, mes chers Amis, une histoire fort riche, puisque ses origines antiques le rattachent directement aux temps apostoliques.
Nous en sommes particulièrement – et très légitimement – fiers.

   Néanmoins, et j’avais déjà eu l’occasion de l’évoquer en 2011 dans les pages de ce blogue en publiant une étude parue dans « Paix liturgique », c’est un diocèse actuellement sinistré : profondément et tragiquement sinistré par le modernisme (cf. > ici).
Les années passant, les choses ne se sont pas améliorées : les prêtres continuent de mourir et ne sont pas remplacés (il n’y aura sans doute pas d’ordination de prêtre diocésain avant de nombreuses années), les églises continuent à se vider, le nombre des baptêmes poursuit son déclin, la foi catholique n’est plus vraiment enseignée et la plupart des fidèles professe une vague croyance aux contours imprécis, les gens meurent sans les derniers sacrements, la célébration de la messe pour les funérailles tend à diminuer… etc.

   La situation d’aujourd’hui n’est finalement guère plus brillante qu’au début du XVIIe siècle lorsque Monseigneur Louis François de la Baume de Suze – coadjuteur en 1618, puis comte-évêque en titre de 1621 à 1690 – prit la charge d’un diocèse matériellement et spirituellement exsangue (on dit qu’il y avait alors moins de vingt curés en exercice et que plus de 75% des églises étaient en ruines) : mais il était animé d’un zèle ardent pour la rechristianisation du Vivarais, et il sut faire appel à des forces saines et vives pour cet immense labeur, spécialement à Saint Jean-François Régis (cf. > ici). C’est d’ailleurs dans son palais épiscopal de Bourg-Saint-Andéol que Monseigneur de la Baume de Suze accueillit le Père Régis et lui confia le diocèse de Viviers comme terre de mission où il fallait quasi tout reprendre à zéro…

Statue de Saint Andéol sur la façade de l'église de Bourg-Saint-Andéol - détail

Statue de Saint Andéol sur la façade de l’église de Bourg-Saint-Andéol – détail.

   Dans deux précédents articles, j’ai eu l’occasion de vous parler de l’évêque qui a ruiné en profondeur ce diocèse de Viviers pendant plus de 27 ans (cf. dans la biographie de Monsieur l’Abbé Bryan Houghton > ici, et dans une chronique d’août 2011 où je rapportais une anecdote tristement véridique « significative des étranges égarements d’esprit auxquels conduit le modernisme » dont ce mitré fut le protagoniste > ici). Ceux qui lui ont succédé depuis 1992 n’ont guère contribué à relever le niveau spirituel et le dynamisme de notre très antique diocèse riche de tant de saints aux âges passés.

   Depuis longtemps déjà, Frère Maximilien-Marie prie et supplie pour demander à Dieu un évêque selon Son Cœur : un évêque qui soit un véritable docteur de la foi catholique la plus authentique ; un évêque qui soit un pasteur à l’image du Bon Pasteur, avec une inlassable sollicitude pour le salut des âmes à lui confiées ; un évêque qui soit un véritable père, pas tant par la manière dont il se fera appeler que par les délicatesses de la charité avec laquelle il entourera les fidèles ; un évêque qui soit un digne successeur des saints Apôtres par son zèle inlassable et par sa force d’âme ; un évêque dont la ferveur spirituelle soit exemplaire et communicative ; un évêque qui soit moins un administrateur qu’un missionnaire ; un évêque dont l’ardeur ne se laisse pas entraver par la pesanteur des cadavres accumulés par quelque cinquante années de modernisme mortifère.

   Nous prions donc et supplions Saint Polycarpe et Saint Andéol - avec Saint Vincent, céleste protecteur de notre cathédrale (cf. > ici) – qui se dépensèrent sans compter et ne craignirent pas de verser leur sang pour la vérité de l’Evangile, afin qu’ils intercèdent puissamment pour ce diocèse de Viviers et lui obtiennent la grâce d’une véritable résurrection : selon les termes de la citation que j’ai mise en exergue de cette humble chronique, en abandonnant les enseignements mensongers et en revenant à la parole qui lui a été transmise dès le commencement…

patte de chat Lully.

palmes

2015-20. Vivre le carême 2015 avec le Refuge Notre-Dame de Compassion.

- du 18 février au 12 avril 2015 -

Crucifix chapelle Rome

Samedi 24 janvier 2015.

Dans huit jours commencera le temps de la Septuagésime (cf. > www), ce qui signifie aussi que, en ce samedi 24 janvier, nous sommes à exactement trois semaines et demi du mercredi des cendres.

Chaque année, j’insiste sur le fait que le Carême est l’un des temps les plus importants de notre vie chrétienne et que – malheureusement ! – beaucoup trop de fidèles ne le préparent pas, puis le vivent de manière routinière, superficielle, ou trop purement formelle, et donc sans réel profit spirituel.

Voilà pourquoi aussi, chaque année, le Refuge Notre-Dame de Compassion propose, pendant ce temps de pénitence, de conversion intérieure, et d’union à la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, un parcours spirituel pour le vivre chaque jour en union avec nous.
Cette espèce de « retraite à domicile », qui exige de chacun un moment quotidien de lecture et de prière – pour intérioriser ce qui aura été suggéré par cette lecture – , commence bien sûr le mercredi des cendres (cette année, le 18 février) et durera jusqu’au dimanche de Quasimodo 12 avril (au lieu d’arrêter « brusquement » le dimanche de Pâques, il nous semble plus conforme à l’esprit de la liturgie de continuer pendant tout l’octave de Pâques).

De quelle manière ?
- soit, pour ceux qui sont présents sur le réseau Facebook, en rejoignant « l’évènement » intitulé Carème 2015 en union avec le Refuge Notre-Dame de Compassion (cliquer ici > www), sur le mur duquel ils trouveront chaque matin, à partir du mercredi des cendres, un texte de méditation et d’approfondissement destiné à soutenir leur marche intérieure vers Pâques ;
- soit en s’inscrivant – grâce au formulaire de contact qui est ici > www – pour recevoir directement dans sa boite aux lettres électronique personnelle tous les jours ces textes de méditation et de réflexion.

C’est bien évidemment gratuit : la seule chose qu’il en coûte à chacun c’est l’effort de volonté et de discipline pour se donner les moyens de lire, réfléchir, méditer et prier un peu plus qu’à l’accoutumée, et ce pendant sept semaines et demi

Pour se préparer dès à présent au Carême :
- Avec le sourire : la BD « Session de santé et bien être » > www
- Petit catéchisme sur le Carême et la pénitence > www
- Pour approfondir, rappel de la discipline originelle du Carême > www

nika

Publié dans:Annonces & Nouvelles, De liturgia |on 24 janvier, 2015 |Pas de commentaires »

Neuvaine aux Saints Rois Mages.

- du  28  décembre au  5  janvier -

Enfant Jésus Etoile

       Pour ceux qui désirent préparer la fête de l’Epiphanie par une neuvaine, il convient de la commencer le 28 décembre, de sorte qu’elle s’achèvera le 5 janvier, pour les premières vêpres de l’Epiphanie.

   Bien sûr, l’objet principal de la fête de l’Epiphanie est Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, manifesté (c’est le sens du mot grec « Epiphanie ») de manière éclatante comme Rédempteur de l’humanité.
Malgré les prodiges dont elle fut entourée, en effet, Sa naissance est restée relativement discrète. La venue des Rois d’Orient va la révéler à Jérusalem, à la cour d’Hérode et dans les cercles sacerdotaux.
En outre, l’Epiphanie n’est pas uniquement la célébration de la venue des Rois Mages : la liturgie « fusionne » en une unique célébration la manifestation du Christ aux païens (les Mages), la manifestation du Christ à Israël lors du baptême par Jean, ainsi que la manifestation du Christ à Ses propres disciples à Cana.

   Néanmoins, si ce sont bien trois miracles que nous célébrons en ce jour (cf. antienne à Magnificat des Vêpres de l’Epiphanie), l’arrivée des Mages occupe une place de choix dans la liturgie, aussi bien que dans la culture populaire.
Il faut bien dire que ces personnages sont fascinants : pas seulement d’une manière « folklorique » et superficielle, mais dans toute la profondeur de la plus authentique spiritualité.

   De très nombreux saints ont nourri une grande dévotion envers les Saints Rois Mages ; des confréries existèrent jadis en leur honneur ; et l’on sait que la ville de Cologne a construit pour conserver leurs reliques une cathédrale remarquable, où les saints corps sont déposés dans une châsse qui constitue la plus exceptionnelle de toutes les pièces d’orfévrerie produites par le Moyen-Age et vers laquelle convergent toujours de nombreux et fervents pèlerins.
Pour ne citer qu’elle, la Bienheureuse Marie du divin Coeur (Droste zu Vischering), mystique de tout premier ordre, a pu témoigner qu’elle a obtenu par leur intercession des grâces signalées.

   Il n’est donc ni incongru ni déraisonnable de préparer son âme à la fête de l’Epiphanie par une neuvaine aux Saints Rois Mages.
Au Mesnil-Marie, nous y pensons chaque année. Mais parce qu’il existe peu de textes de prières satisfaisants en l’honneur des Saints Rois Mages - auxquels nous conservons les noms que leur a attribués une tradition pluriséculaire (même s’il n’est pas rigoureusement certain que ce furent leurs prénoms « historiques », car, en définitive, cela est sans aucune importance) – , j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie d’en composer une, et c’est cette dernière que je vous propose ci-dessous.

Lully.

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Leonaert Bramer 1638-40 la quête des mages musée de la New-York Historical Society

Leonaert Bramer – Le voyage des Mages (oeuvre de 1638-40,  conservée à la New-York Historical Society) :
on remarquera que l’artiste a bien représenté – conformément à la Tradition – que l’ « astre » qui a conduit les Mages n’était pas une étoile ou une comète, mais en réalité une lumière miraculeuse portée par un ange
(cf. lien en bas de cette page).

Prière pour demander des grâces
par l’intercession
des Saints Rois Mages Gaspard, Melchior et Balthazar :

   Saints Mages d’Orient qui, bien que n’appartenant pas par la naissance au peuple de la Promesse, aviez connaissance des anciennes prophéties annonçant l’Astre qui se lèverait en Jacob, vous dont les âmes brûlaient de saints désirs dans l’espérance de voir se lever cette étoile miraculeuse, nous vous en prions, quelque épaisses que soient les ténèbres du monde qui nous entoure et quelque ardues que soient les difficultés que nous rencontrons, obtenez-nous de ne jamais céder aux tentations du découragement mais de tenir toujours une indéfectible confiance et une invincible espérance, pour avancer sans faiblir à la lumière des promesses de Dieu…

Pater noster… ; Ave, Maria… ; Gloria Patri…
Saint Gaspard, Saint Melchior et Saint Balthazar,
priez pour nous !

   Saints Rois d’Orient, qui avez obéi sans hésitation et sans retard à l’invitation de l’Astre miraculeux, qui avez obéi sans hésitation et sans retard aux oracles des Saintes Ecritures lorsqu’ils vous furent révélés, puis qui avez obéi sans hésitation et sans retard aux ordres divins que l’ange vous manifestait en songe, quand bien même tous les arguments de la raison humaine vous pouvaient crier que cela était insensé, nous vous en prions, quelque virulentes que puissent être les oppositions qui s’élèvent de toutes parts contre la foi chrétienne divinement révélée, obtenez-nous de demeurer toujours fermes et forts dans cette foi, et de marcher sans défaillance dans les voies de la fidélité, inébranlables jusqu’au martyre si Dieu nous fait la très grande grâce de nous y appeler.

Pater noster… ; Ave, Maria… ; Gloria Patri…
Saint Gaspard, Saint Melchior et Saint Balthazar,
priez pour nous !

   Très Saints Rois Mages, qui, en dépit de toutes les apparences contraires, avez reconnu le puissant Roi des rois dans ce Nouveau-né vulnérable et pauvre que vous présentait Sa Mère, avez adoré votre Dieu dans les abaissements inouïs de Son Incarnation, et avez confessé qu’Il serait l’unique Rédempteur et l’universel Sauveur par les souffrances de Sa Passion, nous vous en prions, malgré nos propres faiblesses et nos péchés, obtenez-nous à nous aussi ce très ardent amour qui a embrasé vos cœurs lorsque vous vous êtes prosternés devant l’Enfant Jésus, de sorte que, ouvrant nous aussi les trésors de nos cœurs, nous Lui offrions à tout moment et en toutes occasions l’or d’une authentique charité, l’encens d’une prière continue et la myrrhe d’une généreuse pénitence.

Pater noster… ; Ave, Maria… ; Gloria Patri…
Saint Gaspard, Saint Melchior et Saint Balthazar,
priez pour nous !

On peut ensuite confier à l’intercession des Saints Rois Mages, en silence, des intentions plus particulières (grâces personnelles, malades, personnes en souffrance, personnes éloignées de Dieu, pécheurs endurcis, mourants, défunts de nos famille… etc.)

(prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur)

Leonaert Bramer 1628-30 l'adoration des Mages - musée de Détroit

Leonaert Bramer – l’adoration des Mages (oeuvre de 1628-30, conservée à Détroit)

Et à propos de l’Etoile miraculeuse qui a conduit les Mages  voir > ici

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2014-117. « Ainsi Saint Etienne suivit-il Celui qu’il aimait. »

26 décembre,
fête de Saint Etienne, protomartyr.

       Notre glorieux Père Saint Augustin a prononcé plusieurs sermons à l’occasion de la fête de Saint Etienne, le premier de la longue cohorte des martyrs.
Au lendemain même du jour de la Nativité, la fête de Saint Etienne vient en effet rappeler aux chrétiens qui auraient tendance à l’oublier, que le Seigneur qui ravit leurs coeurs par les charmes apparents de l’enfance, a été et demeure jusqu’à la fin des temps un signe de contradiction : la paix chantée par les anges dans le ciel de Bethléem n’est ni l’absence de combats, ni la suppression des difficultés et des contradictions, ni la promesse d’une vie paisible et facile…
Les Juifs enragés qui mirent à mort Saint Etienne ont, de nos jours, de nombreux successeurs dans leur haine du Christ et de Ses disciples.

A la suite de Saint Etienne, chacun de nous est appelé au témoignage – au martyre du corps ou du coeur – , chacun de nous est appelé à imiter le Christ Sauveur en passant par la Croix pour entrer dans la gloire.

Annibale Carraci - le martyre de Saint Etienne

Annibale Carraci – le martyre de Saint Etienne

« Ainsi Saint Etienne suivit-il Celui qu’il aimait. »

§ 1. Saint Etienne est le premier des martyrs : il resplendit d’un éclat particulier.

   Vénérons tous saint Etienne, frères bien-aimés, puisque aujourd’hui nous allumons des flambeaux en son honneur, et qu’en mémoire de lui nous nous réunissons ici dans les sentiments de la plus vive allégresse.
Depuis le crucifiement de Jésus, il n’y avait encore eu aucun martyr ; personne n’avait encore suivi le Christ jusqu’à la mort. Le monde possédait encore les Apôtres ; c’était encore le temps où Saul, pareil à un loup, sévissait contre les chrétiens, et déjà le Sauveur déposait sur le front d’Etienne la couronne de la gloire.
Jusqu’à ce moment, dans les champs et les prés du siècle ne s’était point épanouie la fleur des confesseurs ; le sang du Christ, répandu en terre, n’avait pas enfanté de martyrs. Saint Etienne fut donc le premier germe sorti de cette semence ; ce fut la première fleur qui se montra aussitôt après que la Judée eut fait couler le sang du Rédempteur.
Ivre encore du crime qu’elle venait de commettre, les mains teintes de sang, la bouche encore pleine des cris de mort qu’elle avait, dans sa rage, proférés au tribunal de Pilate, la synagogue ne supporta pas qu’Etienne fût un témoin du Christ ; elle ne voulut voir en lui qu’une sorte de satellite gagé d’un crucifié mis au tombeau ; aussi fit-elle pleuvoir sur lui une grêle de pierres, et ainsi Saint Etienne suivit-il Celui qu’il aimait.

§ 2. Dans ses supplices, Etienne était fortifié par la contemplation du Ciel.

   Pendant que les lapidateurs le tenaient sous leurs mains et lui infligeaient le plus cruel supplice, le ciel s’ouvrit devant lui, et il vit le Fils de l’homme assis à la droite de Dieu. La récompense s’étalait aux regards du soldat ; le céleste athlète apercevait le prix que Dieu lui avait préparé ; la couronne (*) réservée au martyr apparaissait à ses yeux ; à cette vue, et tout disposé à mourir, Etienne expose aux coups de ses ennemis furieux un coeur brûlant d’amour pour Dieu, car la palme du triomphe est là, devant lui, dans le ciel ; il touche au port du salut !
Nous ne saurions en douter, mes frères, il contemplait le ciel des yeux de son corps ; la présence du Christ, assis sur un trône, à la droite du Père, le comblait de joie ; en face de pareils témoins, la lutte pour lui ne pouvait être timide, elle fut celle d’un héros. Si, d’un côté, les Juifs accablaient de pierres le martyr, d’autre part, le Christ lui envoyait, du haut du ciel, des couronnes (*) sur lesquelles son sang avait empreint une teinte d’un blanc rosé.

§ 3. L’impiété des Juifs, aveuglés par la haine du Christ et endurcis dans leur rejet de la lumière, ne peut triompher de la foi chrétienne.

   A quoi te sert, ô impie synagogue, cet acte de cruauté ?
Tu jettes des pierres à Etienne, et tu travailles encore davantage à l’honorer ; tu lui ôtes la vie, et tu contribues encore plus à l’exalter ; tu le persécutes sur la terre, et, sans le savoir, par tes mauvais traitements, tu l’envoies plus vite au ciel.
Déjà l’âme du martyr, arrivée à ses lèvres, va s’envoler au ciel ; elle y tient déjà par toutes ses puissances ; aussi est-elle devenue insensible à tes coups, et ne prendra-t-elle plus souci de ta force, car elle partage déjà la joie des anges, et comme il se trouve déjà dans les rangs de l’armée des archanges, le confesseur du Christ ne saurait plus redouter les souffrances de ce monde.
Le Père lui adresse la parole, le Fils le console, le Saint-Esprit ranime ses sens affaiblis ; le ciel, avec ses mystérieuses beautés, lui sourit et le rassasie d’avance, comme un de ses habitants, de ses divines richesses ; ainsi devient insensible pour notre martyr le supplice de la lapidation. Pour toi, impie Judée, tu parfais ton crime, tu accomplis jusqu’au bout ton homicide ; à peine as-tu fini de faire mourir le Christ, que déjà son serviteur tombe sous tes coups, comme si, en ajoutant un meurtre à un autre, tu pouvais effacer la souillure du premier. « Voilà », s’écrie Etienne, « voilà que je vois les cieux a ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Act. VII, 55).
Le vois-tu, cruelle Judée ?
Le Christ dans le sang duquel tu as trempé tes mains est vivant dans le ciel. Tu frémis de rage, je le sais bien ; tu ne veux pas entendre dire que Jésus, que tu croyais mort, vit toujours. Car si tu lapides aujourd’hui Etienne, c’est afin qu’il ne continue pas de rendre témoignage de la vie du Christ.
Mais à quoi bon te raidir et vouloir t’opposer à de si nombreuses légions de martyrs ? Parviendras-tu jamais à leur imposer silence ?
Evidemment, non ! « Après cela, je vis », dit Jean, « une grande multitude que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, qui se tenaient debout en la présence de Dieu, revêtus de robes blanches, avec des palmes en leurs mains » (
Apoc. VII, 9). Ils portent des palmes dans leurs mains, et de ta bouche s’échappe le feu qui consume ton coeur ; ils tressaillent de joie au sein de la gloire, et tu martyrises ta conscience ; ils règnent avec le Christ que tu as fait mourir, et sur toi demeure éternellement la souillure du sacrilège que tu as commis !

§ 4. Saint Etienne n’a pas seulement imité Notre-Seigneur en étant mis à mort mais aussi en priant pour ceux qui le mettaient à mort : c’est pourquoi il resplendit d’un tel éclat et nous devons l’imiter à notre tour.

   Enfin, mes frères, écoutez notre pieux martyr ; écoutez cet homme qui s’était rassasié à une table sacrée et divine, et dont l’âme, en présence des cieux ouverts devant lui, pénétrait déjà les secrets consolants de ce divin séjour. Au moment où les Juifs, emportés jusqu’à la cruauté par leur impiété habituelle, brisaient le corps du martyr sous une grêle de pierres, celui-ci, s’étant mis à genoux, adorait le Seigneur-Roi et disait : « O Dieu, ne leur imputez pas ce péché ! » (Act. VII, 59).
Le patient prie, et son bourreau est inaccessible au sentiment du repentir ; le martyr prie pour les péchés d’autrui, et le juif ne rougit point du sien propre ; Etienne ne veut pas qu’on leur impose ce qu’ils font, et ses ennemis ne s’arrêtent qu’après lui avoir donné le coup de la mort.
Quelle rage ! Quelle fureur inouïe ! Travailler avec d’autant plus d’ardeur à le tuer, qu’ils le voyaient prier pour eux ! Ce spectacle n’aurait-il pas dû plutôt amollir leurs cœurs ?
Notre martyr a donc retracé en lui-même les caractères de la mort de son Maître. Attaché à la croix, sur le point de rendre le dernier soupir, Jésus priait son Père de pardonner aux Juifs leur déicide ; engagé comme le Christ dans les tortueux sentiers du trépas, Etienne a imité son Sauveur, a offert à Dieu le sacrifice de sa vie ; c’est pourquoi il a suivi jusqu’au ciel le Seigneur tout-puissant. Aussi, mes frères, devons-nous nous recommander à ses saintes prières, afin qu’à son exemple nous méritions de parvenir à la vie éternelle.

(*) Saint Augustin fait ici un jeu de mot, puisque le nom grec d’Etienne, Stéphanos, signifie « couronné ».

Annibale Carraci  - détail du martyre de Saint Etienne

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