Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2007-35. « Personne n’en est jamais revenu pour nous en attester l’existence… »

Mardi 20 novembre 2007.

Frère Maximilien-Marie m’a raconté comment, dernièrement encore, il a dû « remettre les pendules à l’heure » auprès d’une personne – se prétendant chrétienne – qui se moquait de la croyance en l’enfer : elle affirmait que c’était complètement « ringard », qu’au XXIème siècle on ne pouvait pas reprendre tels quels les mythes du Moyen-Age qui procédaient d’une pédagogie dépassée, basée sur la crainte, qu’enfin nous étions affranchis de ces fariboles par la connaissance du Dieu-Amour, qu’il était grand temps de dépasser une conception de Dieu vétéro-testamentaire, et que d’ailleurs personne n’était jamais revenu de l’enfer pour nous en prouver l’existence… etc.

Je lui ai donc demandé ce qu’il fallait répondre à cela. Il m’a alors dit qu’un prêtre qu’il avait connu se contentait de répondre par l’histoire suivante :

Poissons

« Il y avait une fois deux jeunes poissons qui se promenaient ensemble.
Soudain, l’un d’eux s’écria : « Hé, dis donc, regarde un peu ce joli petit ver tout dodu… Nous allons nous faire un petit goûter bien sympa! »

- Non, non! répondit son compagnon. Ce joli petit ver appétissant est accroché à un hameçon ; l’hameçon est attaché à un fil invisible ; le fil invisible est retenu par une canne à pêche ; et au bout de la canne à pêche il y a un homme ! Si tu avales le petit ver, tu seras pris à l’hameçon et l’homme, tirant la canne à pêche, te sortira de l’eau et tu finiras dans une poêle à frire…

- Ha ha ha ! ricana le premier. Cette histoire de la poêle à frire, ma grand’mère me la racontait déjà quand j’étais petit pour me faire peur et m’empêcher ainsi de faire des bétises ! Mais ta poêle à frire n’est qu’une sorte de mythe moralisateur pour nous apprendre à rester dans le bon chemin, rien de plus… D’ailleurs aucun des poissons qui se sont affranchis de cette vieille histoire n’est jamais revenu pour nous en attester l’existence de ta fameuse poêle à frire ! Tu peux bien en rester à ces racontars de grand’mère, mais en ce cas tu ne seras jamais vraiment un poisson adulte, tu resteras dans un esprit de crainte puérile n’osant pas faire les expériences qui te permettent de juger par toi même…

Il alla donc croquer le petit ver dodu, fut tiré hors de l’eau, et finit lui aussi dans cette poêle à frire, dont il ne revint pas plus que les autres pour en attester l’existence à ses frères poissons. »

* * * * * * *

Dieu est amour, nous n’en doutons pas un seul instant.
C’est bien justement parce qu’Il nous aime qu’Il veut nous arracher au pouvoir de Satan et au péril de la damnation. Mais l’amour ne s’impose pas : Dieu nous a créés libres et, ce faisant, Il respecte notre liberté jusqu’à nous laisser le choix de refuser son amour en toute responsabilité et conscience.

Dieu ne ment pas : Il ne peut ni se tromper ni nous tromper.
Or la Révélation, contenue dans les Saintes Ecritures inspirées, nous enseigne de manière catégorique la réalité de l’enfer. Et si le Fils de Dieu S’est incarné, dans le but de souffrir la Passion ; s’Il est mort sur la Croix dans des tourments inouïs, c’est justement pour nous racheter par Son Sang précieux…
Etait-il besoin de toute cette souffrance et de ce sacrifice, sans cesse réactualisé et offert sur l’autel de la Sainte Messe, si tous les hommes étaient automatiquement sauvés ?

Les Saints Evangiles parlent en de nombreux endroits du « feu éternel préparé pour le démon et ses anges », de la « géhenne de feu », des « ténèbres extérieures, là où sont les cris et les grincements de dents » …etc.
Le Christ, en nous avertissant ainsi, ne nous prend pas pour des enfants, des éternels mineurs, des personnes incapables de choisir : bien au contraire, Il travaille à former notre jugement et à nous donner les éléments pour décider en toute liberté et responsabilité.

En ces dernières semaines de l’année liturgique, les textes que la Sainte Eglise soumet à notre méditation sont axés sur les fins dernières, non pour nous maintenir dans une crainte servile et paralysante, mais pour nous encourager à être pleinement adultes dans nos choix de vie, nos orientations, nos décisions quotidiennes, au regard de l’éternité…

Et Jésus lui-même a répondu à l’argument de ceux qui prétendent que personne n’est jamais revenu de l’enfer : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent… S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourrait bien revenir de chez les morts qu’ils ne le croiraient point » (Luc XVI, 29-31).

Lully.

2007-33. Lorsque la charité du monde alangui ira se refroidissant…

16 novembre,
Fête de Sainte Gertrude d’Helfta, dite la Grande.

           C’est aujourd’hui la fête de Sainte Gertrude d’Helfta.
Bien que le prénom Gertrude ne soit pas très courant en France, Frère Maximilien-Marie m’a expliqué que c’est une très grande sainte ; d’ailleurs on l’appelle Sainte Gertrude la Grande !
Comme je lui demandai pour quelle raison elle était ainsi surnommée, il m’a expliqué que c’était pour la distinguer de plusieurs autres saintes (au moins cinq) qui ont porté le même prénom – dont une qui fut sa contemporaine et vécut dans le même monastère qu’elle – et aussi parce que les révélations dont elle fut gratifiée par Notre-Seigneur Jésus-Christ la mettent à une place éminente dans l’histoire de la sainteté et de la spiritualité.

   Ces quelques mots me donnèrent envie d’en savoir davantage, et je priais donc Frère Maximilien-Marie de me raconter la vie de cette Sainte Gertrude :

   Oh, me répondit-il, on ne sait finalement pas beaucoup de choses sur sa vie elle-même. Née probablement en 1256, dans une famille noble, elle fut confiée dès l’âge de cinq ans aux moniales de l’abbaye cistercienne d’Helfta – près d’Eisleben, en Saxe – qui était alors dirigée par l’abbesse Sainte Gertrude de Hackeborn (une puissante famille apparentée aux Hohenstaufen). La sœur de Sainte Gertrude de Hackeborn est aussi une sainte : Sainte Mechtilde [ou Mathilde], qui sera la maîtresse des novices et l’amie de Sainte Gertrude d’Helfta… Tu ne t’embrouilles pas trop dans toutes ces Gertrude, mon petit Lully ?

   Il est vrai que ce n’était pas très facile à suivre toutes ces généalogies de saintes moniales, d’autant plus que – je l’avoue – mon attention avait été un peu distraite par un petit mouvement de fierté en pensant que, moi, j’étais entré au couvent encore plus jeune que Sainte Gertrude : je n’avais qu’un mois et demi !…
Bref, j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie de continuer la suite de l’histoire.

Ste Gertrude

   Donc, la petite Gertrude – qui deviendra la Grande Sainte Gertrude – a passé toute sa vie, depuis l’âge de cinq ans, dans ce monastère dont elle n’est jamais sortie, jusqu’à sa mort qui survint le 17 novembre de l’année 1302: elle avait donc environ 46 ans.
Sa vie avait été tout ordonnée à l’étude et à la contemplation. Elle acquit une science tout à fait hors du commun et fut favorisée de visions qu’elle consigna par écrit en cinq volumes. On peut dire à juste titre qu’elle fut l’une des plus grandes mystiques du XIIIème siècle…
Les biographes ne peuvent guère dire davantage. Le plus important est ce qu’elle a rapporté dans ses ouvrages, dans lesquels la dévotion au Cœur de Jésus – telle que Notre-Seigneur viendra en demander l’établissement officiel dans l’Eglise quatre siècles plus tard – se trouve en quelque sorte annoncée et préparée. Ecoute bien

   Sainte Gertrude, le jour de la fête de Saint Jean l’Evangéliste (27 décembre), reçut dans sa prière la visite de ce « disciple que Jésus aimait », et il l’entraîna dans une expérience mystique peu commune : il lui fit partager ce qu’il avait vécu et éprouvé le soir de la Sainte Cène quand il reposa sur la poitrine de Notre-Seigneur.
Gertrude rapporte elle-même qu’il lui fut donné de goûter d’ineffables délices en percevant les pulsations du Sacré-Cœur. Elle demanda à Saint Jean s’il avait ressenti cela au soir du Jeudi Saint, et l’Apôtre lui répondit que oui.
Alors elle se permit de lui faire une sorte de reproche 
:
« Pourquoi donc avez-vous gardé un tel silence sur ce mystère, et n’en avez-vous pas écrit un seul mot pour notre profit spirituel ? »
Et Saint Jean de répondre : « Ma mission fut d’écrire, pour l’Eglise naissante, au sujet du Verbe incréé de Dieu le Père, une seule parole: une parole qui suffirait jusqu’à la fin du monde pour nourrir l’intelligence humaine, bien qu’elle ne puisse jamais être parfaitement entendu de quiconque… Mais de dire la suavité de ces battements a été mis en réserve pour les derniers temps, afin que lorsque la charité du monde alangui ira se refroidissant, il éprouve un renouveau de ferveur à la révélation de semblables merveilles… »

Ste Gertrude d'Helfta - vision de Saint Jean - église Assomption Bonnay  diocèse d'Autun

Sainte Gertrude : vision de Saint Jean l’Evangéliste
(détail d’un vitrail de l’église N.D. de l’Assomption, à Bonnay – diocèse d’Autun, Châlons et Mâcon)

   Moi, je sais bien ce que c’est que d’être tenu tout contre le cœur plein d’amour de quelqu’un qu’on aime passionnément parce que je demande souvent à Frère Maximilien-Marie de me prendre dans ses bras où j’aime à me blottir en ronronnant voluptueusement… Alors je n’ai pas de difficulté à imaginer ce que ce doit être auprès du Cœur de Jésus qui est la source de tout amour, un amour brûlant et infini, dont les litanies nous disent qu’il est comparable à une fournaise ardente !

   Mais Frère Maximilien-Marie a continué son récit :

   Ainsi donc, à la fin du XIIIème siècle, Sainte Gertrude a reçu l’annonce que la révélation du Cœur de Jésus était réservée pour les derniers temps comme un remède au refroidissement de la charité dans le monde.
C’est ce qui s’est passé, en effet : au XVIIème siècle, Sainte Marguerite-Marie (cf. > ici), au Monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, a reçu de Jésus la mission de transmettre au Roy de France et à toute l’Eglise Ses demandes concernant l’établissement du culte de Son Sacré-Cœur. Il disait que par cette dévotion il tentait « un dernier effort » pour retirer les hommes du chemin de la perdition. S’il est intervenu à la fin du XVIIème siècle, ainsi qu’il l’avait fait savoir à sainte Gertrude, c’est bien parce que nous sommes entrés dans une phase déterminante de l’histoire du monde et de l’Eglise, une période particulièrement importante « en ces temps qui sont les derniers »(Heb. I,2), qui sont tellement perturbés par un assaut plus intense des forces d’opposition à l’œuvre divine.
Vois-tu, l’esprit qui tend à dominer le monde depuis la fin du Moyen-Age – cet esprit qui a paru triompher dans les périodes troubles et violentes, marquées par de nouvelles persécutions comme on n’imaginait plus qu’il puisse y en avoir depuis la conversion de l’Empire romain – est fondamentalement destructeur pour les valeurs spirituelles. Seul l’amour véritable, puisé à la Fontaine de grâce et de charité qu’est le Cœur de notre divin Sauveur, permet de résister et de s’opposer aux flots corrupteurs et destructeurs par lesquels l’enfer déchaîné voudrait engloutir l’humanité.
Aujourd’hui, donc, nous demanderons à Sainte Gertrude d’Helfta de nous aider à être attentifs aux suaves pulsations du Sacré-Cœur de Jésus, de nous apprendre à recevoir de Lui une plus grande charité, et d’être ainsi de bons et fidèles chevaliers au service du Règne de Dieu dans les cœurs !

2007-33. Lorsque la charité du monde alangui ira se refroidissant... dans Chronique de Lully patteschatsLully.                        

Voir aussi la B.D. et la prière tirée des œuvres de Sainte Gertrude publiés > ici 

sacrec15 16 novembre dans De liturgia

N.B. : Il ne faut pas confondre Sainte Gertrude d’Helfta – appelée aussi « la Grande » – avec une autre sainte qui porte le même prénom
et qui est la céleste protectrice des chats : Sainte Gertrude de Nivelles - voir > ici
.

Neuvaine à « Marie qui défait les noeuds » du 12 au 20 novembre, pour préparer la fête de la Présentation de Marie au Temple.

Nous vous proposons une neuvaine de prière du 12 au 20 novembre, pour préparer la fête de la Présentation de la Sainte-Vierge au Temple (21 novembre).

Comme il y a de nombreuses intentions douloureuses dans celles qui nous sont confiées (maladies graves, soucis de famille et de travail, décès récents, projets apostoliques ou éducatifs qui rencontrent des obstacles… etc.), nous vous proposons d’adresser cette neuvaine à « Marie qui défait les noeuds », en utilisant la prière suivante :

Prions aux intentions des uns et des autres, prions pour demander la triomphe de la charité en nous, prions aussi aux grandes intentions de l’Eglise et pour notre Pape, prions enfin pour que l’oeuvre du « Refuge Notre-Dame de Compassion » se développe selon la Sainte Volonté de Dieu.

Maria Knotenlöserin

Neuvaine à Marie qui défait les nœuds.

* * * * * * *

 » Très Sainte Vierge Marie, Mère du bel Amour,

Mère qui n’avez jamais abandonné un enfant qui crie au secours,

Mère dont les mains travaillent sans cesse pour vos enfants bien aimés,

car elles sont poussées par l’Amour divin et l’infinie Miséricorde qui déborde de votre cœur, tournez votre regard plein de compassion vers nous.

Voyez le paquet de « nœuds » qui étouffent nos vies…

Vous connaissez nos épreuves et nos difficultés.

Vous savez combien ces nœuds nous paralysent.

Marie, Mère que Dieu a chargée de défaire les « nœuds » de la vie de vos enfants,

nous déposons le ruban de nos intentions dans vos mains.
Personne, pas même le Malin, ne peut le soustraire à votre aide miséricordieuse.
Dans vos mains, il n’y a pas un seul nœud qui ne puisse être défait.

Mère toute puissante, par votre grâce et par votre pouvoir d’intercession auprès de votre Fils Jésus, notre Rédempteur, recevez aujourd’hui ces « nœuds »……

(les nommer, si possible)

Pour la gloire de Dieu, nous vous demandons de les défaire,

et de les défaire pour toujours.

Nous avons confiance en Vous.

Vous êtes la grande Consolatrice que Dieu nous a donnée,

vous êtes la forteresse pour nos forces fragiles, la richesse pour nos misères, la délivrance pour tout ce qui nous entrave dans notre marche ici-bas…
Accueillez nos appels.

Gardez-nous, guidez-nous, protégez-nous.

Marie, Vous qui défaites les nœuds, priez pour nous! « 

Prière à la Vierge de Compassion en faveur des âmes du Purgatoire.

Le suffrage pour les âmes du Purgatoire

Antoine Guerra, dit « le jeune », retable de l’église Saint-André de Cattlar (1709) :
La Très Sainte Vierge Marie et Saint André intercédant pour les âmes du Purgatoire.

       O très glorieuse Vierge Marie, ayez pitié de ces âmes qui sont actuellement retenues loin de Dieu et loin de Vous, dans le lieu des dernières expiations et de la purification.
Mère compatissante et toute miséricordieuse, intercédez pour leur prompte délivrance et abrégez le temps douloureux où elles doivent encore satisfaire à la justice.

   En présentant Vous-même au Père des miséricordes le Précieux Sang de Son Fils – qui est aussi le vôtre -, et les mérites infinis de Sa Passion, faites que, déliées des ultimes conséquences de leurs fautes, elles puissent bientôt être introduites dans la Patrie céleste vers laquelle elles tendent avec tant d’espérance et d’amour!

   Prenez surtout en pitié, Reine de douce bonté, les âmes les plus délaissées, celles dont personne ne se soucie, pour lesquelles nulle famille ne prie, pour qui nul ami n’intercède : soyez touchée par leurs soupirs et hâtez le moment de leur délivrance.

   O très Sainte Vierge Marie, nous confions à votre coeur douloureux et immaculé, nos frères et sœurs du Purgatoire qui aspirent au moment si ardemment désiré de leur complète purification, et nous Vous demandons de leur ouvrir Vous-même les portes du Ciel pour les introduire dans le lieu du repos et de la paix où nous espérons les rejoindre un jour auprès de Vous.

Notre-Dame de Compassion, priez pour les âmes du Purgatoire!

Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

- Le « musée du Purgatoire » à Rome > ici
- Les indulgences applicables aux défunts > ici
- la prose « Languentibus » > ici

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia, De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 9 novembre, 2007 |Commentaires fermés

2007-29. Déclarations du secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

Monseigneur Albert Malcolm Ranjith Patabendige, secrétaire de la « Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements » (c’est-à-dire l’organe de gouvernement du Saint-Siège concernant la liturgie) a accordé un entretien au site italien d’information religieuse « Petrus » (http://www.papanews.it/default.asp#a) qui l’a publié ce lundi 5 novembre. Nous en avons assuré une traduction :

Question: Excellence, quel accueil a reçu le motu proprio de Benoît XVI qui a libéralisé la Sainte Messe selon le rite tridentin? Quelques uns, dans le sein même de l’Eglise, ont un peu « tordu le nez »… (note du traducteur: expression italienne que nous reportons littéralement en français en raison de l’image éloquente).

Réponse: « Il y a eu des réactions positives et, inutile de le nier, des critiques et des prises de positions contraires, même de la part de théologiens, liturgistes, prêtres, évêques et aussi des cardinaux. Franchement, je ne comprends pas ces formes d’éloignement et – pourquoi pas? – de rébellion contre le Pape. J’invite tout le monde, mais par dessus tout les pasteurs, à obéir au Pape, qui est le successeur de Pierre. Les évêques, en particulier, ont juré fidélité au Pontife: qu’ils soient cohérents et fidèles à leur engagement. »

Question: A votre avis, à quoi sont dues ces manifestations contraires au motu proprio?

Réponse: « Vous savez qu’il y a eu, de la part de quelques diocèses, aussi des documents d’interprétation qui visent inexplicablement à limiter le motu proprio du Pape. Derrière ces actions se cachent d’une part
Des préjugés de type idéologique et d’autre part l’orgueil, un des péchés les plus graves. Je répète: j’invite tout le monde à obéir au Pape. Si le Saint Père a retenu de devoir publier le motu proprio, il a eu ses raisons que pour ma part je partage pleinement. »

Question: La libéralisation du rite tridentin décidée par Benoît XVI est perçue comme le juste remède à tant d’abus liturgiques tristement enregistrés après le concile Vatican II avec le « novus ordo »…

Réponse: « Faites attention, je ne veux pas critiquer le « novus ordo ». Cependant je me prends à rire quand j’entends dire, même par des amis, que dans une paroisse un prêtre est saint en raison de l’homélie ou de la manière dont il parle. La Sainte Messe est un sacrifice, un don, un mystère, indépendamment du prêtre qui la célèbre. Il est important, voire fondamental, que le prêtre se mette de côté: le protagoniste de la Messe, c’est le Christ. Je ne comprends pas, donc, les célébrations eucharistiques transformées en spectacle avec des ballets, des chants ou des applaudissements, comme malheureusement cela arrive souvent avec le « novus ordo ».

Question: Monseigneur Patabendige, votre Congrégation a plusieurs fois dénoncé ces abus liturgiques…

Réponse: « C’est vrai. Il existe tellement de documents que cependant ils sont de façon déplaisante restés lettre morte, oubliés dans des rayons poussiéreux ou, pis encore, à la corbeille à papiers. »

Question: Un autre point: de nombreuses fois on assiste à des homélies très longues…

Réponse: « Ceci aussi est un abus. Je suis opposé aux ballets et aux applaudissements dans le cours des Messes, qui ne sont pas un cirque ni un stade. En ce qui concerne les homélies, elles doivent regarder exclusivement l’aspect catéchétique, comme l’a souligné le Pape, en évitant la sociologie et les bavardages inutiles. Comme exemple, souvent les prêtres la font porter sur la politique parce qu’ils n’ont pas bien préparé l’homélie, qui au contraire doit être étudiée scrupuleusement. Une homélie excessivement longue est synonyme de peu de préparation: le temps juste pour une prédication doit être de 10 minutes, au maximum 15. Nous devons bien nous rendre compte que le moment culminant de la célébration est le mystère eucharistique, je ne le dis pas diminuer la liturgie de la Parole mais pour clarifier de quelle manière une liturgie correcte est mise en œuvre. »

Question: Revenant au motu proprio, quelques uns critiquent l’emploi du latin durant la Messe…

Réponse: « Le rite tridentin fait partie de la tradition de l’Eglise. Le Pape a convenablement expliqué les raisons de sa mesure, un acte de liberté et de justice envers les traditionalistes. Pour ce qui est du latin, je voudrais souligner qu’il n’a jamais été aboli, et qu’en plus il garantit l’universalité de l’Eglise. Mais je le répète: j’invite les prêtres, les évêques, les cardinaux à l’obéissance, laissant de côté tout type d’orgueil et de préjugés. »

Publié dans:De liturgia |on 5 novembre, 2007 |Pas de commentaires »

2007-28. Des Saintes Reliques.

frise fleurs de lys

Le 5 novembre.

       Dans un certain nombre de calendriers propres, l’un des premiers jours « libres » (c’est-à-dire sans célébration particulière) après la fête de tous les Saints – la plupart du temps le 5 ou plus rarement le 6 novembre -, est un jour consacré à honorer les Saintes Reliques conservées dans l’église ou dans l’oratoire.

   Vous pensez bien que Frère Maximilien-Marie n’a pas manqué la chose aujourd’hui, puisque je vous ai déjà signalé sa vénération pour elles.

   Notre Frère m’a expliqué que, dès les premiers temps de l’Eglise, dans les catacombes, on avait pris l’habitude de célébrer les Saints Mystères sur la tombe des martyrs, particulièrement au jour anniversaire de leur glorieux trépas.
La foi de l’Eglise manifestait ainsi que le sacrifice des martyrs était uni à celui de leur divin Rédempteur et que si « aux yeux des insensés ils ont paru mourir, et leur départ de ce monde a semblé un malheur… ils sont dans la paix. Alors même que, devant les hommes, ils ont subi des châtiments, leur espérance était pleine d’immortalité… Car Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de Lui : il les a éprouvés comme l’or dans la fournaise et les a agréés comme un parfait holocauste » 
(Sap. III, 2-5).

   Dès les premiers temps aussi, les fidèles conservaient avec ferveur les objets qui avaient trait aux supplices des martyrs (on voit ainsi dans le récit du martyre de Sainte Cécile, par exemple, que les gens de sa maison imbibent des toiles avec le sang que la Sainte est en train de répandre).

   Après la pacification qui suivit l’édit de Milan (en 313), le culte se développa et on éleva de grandes églises sur les tombes des Apôtres Pierre et Paul, et sur celles d’autres saints particulièrement vénérés comme Saint Sébastien, Sainte Agnès… etc.
Sainte Hélène, mère de Saint Constantin 1er le Grand, fit rechercher en Terre Sainte les lieux et les objets qui étaient liés à la vie et à la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Les basiliques qu’on éleva à cette époque furent donc comme de grands reliquaires dans lesquels étaient conservés les tombeaux des Saints ou des objets particulièrement précieux pour la foi chrétienne (la Sainte Croix et les objets de la Passion, le Saint Sépulcre, la grotte de la Nativité… etc.).

   Dès ce moment-là aussi on procéda à des « translations » de corps ou d’objets saints : lorsque le lieu de la sépulture ne se prêtait pas à la construction du lieu de culte envisagé, ou quand (en raison de la longueur et des difficultés des voyages) on préféra dédoubler les lieux de vénération et que l’on commença pour cela à partager les reliques.

   Un peu plus tard, au moment des invasions barbares ou normandes, les craintes liées aux destructions et aux pillages furent également l’occasion de translations des reliques, donnant parfois lieu à des processions solennelles, à des miracles retentissants aussi, et à une extension de la dévotion envers le saint dont on avait transporté le corps.

   La célébration des Saints Mystères sur la tombe même des martyrs est aussi à l’origine de l’usage de la translation des reliques pour les cérémonies de consécration des églises et des autels : il devint même obligatoire d’insérer des reliques des saints dans la table de pierre consacrée, au creux d’une petite cavité (appelée tombeau) que l’évêque consécrateur scelle solennellement.

   Le développement des fruits de sainteté dans l’Eglise et l’accroissement du nombre des Saints entrainèrent aussi bien sûr le développement du culte des reliques.

On a distingué les reliques par « classes » :

a) sont considérées comme reliques de « première classe » les corps des saints ou les fragments importants de ces corps (crâne – on parle du chef – , ossements entiers) ;
b) les reliques de « deuxième classe » sont les fragments d’os, les parcelles des cendres funéraires, les cheveux, ou encore les objets qui ont appartenu aux saints – comme leurs vêtements – ou enfin les instruments mêmes de leur martyre ;
c) les reliques de « troisième classe » sont des objets qu’on a mis en contact avec le corps du saint, son tombeau ou sa châsse, ou encore le liquide parfumé (souvent appelé myrrhe) qui coule parfois de leur dépouille mortelle.

   La vénération des saintes reliques appartient au culte de « dulie » - ce n’est pas un culte d’adoration mais de vénération, l’adoration n’étant due qu’à Dieu seul – , mais c’est en outre un culte que l’on dit « relatif », parce que, à travers la relique, il s’adresse en réalité à la personne du Saint, et non à l’objet lui-même.

   La vérification de l’authenticité des reliques est indispensable avant de les proposer à la vénération des fidèles : cette authentification est confiée aux cardinaux, aux évêques, à certains prêtres spécialement autorisés (supérieurs majeurs des religieux ou vicaires généraux dans certains cas).
Cette authenticité est certifiée par un document écrit – qu’on nomme  un « authentique« - et par les sceaux qui ferment le reliquaire.
Il est admis que l’on peut continuer à proposer des reliques à la vénération des fidèles lorsque ce certificat d’authenticité a été détruit ou perdu, à la condition que les sceaux du reliquaire soient intacts.

Reliquaire

Reliquaire de la sacristie du Mesnil-Marie dans lequel se trouvent plusieurs petites reliques de deuxième classe appartenant à plusieurs saints de l’Ordre Capucin

   Nous possédons au Mesnil-Marie un certain nombre de reliquaires : la plupart se présentent comme des médaillons, quelques autres ont la forme de monstrances destinées à être posées sur les gradins de l’autel les jours des grandes fêtes.

   Beaucoup de ces reliquaires que nous possédons ici ont été sauvés de la destruction ou de la profanation : la crise doctrinale, spirituelle et liturgique qui a suivi le second concile du Vatican – une espèce de vent de folie ! – a poussé des prêtres ou des communautés religieuses à se débarrasser de ce qu’ils se sont mis à considérer comme des vieilleries ou des superstitions d’un autre âge. C’est ainsi qu’on a retrouvé des reliquaires aux puces, dans des brocantes, voire dans des tas de détritus ou des poubelles !!!
D’autres fois encore ce sont des congrégations qui, ne se renouvelant plus, ont dû fermer certaines de leurs maisons et ont « liquidé » le contenu des sacristies…
Enfin Frère Maximilien-Marie, à la suite de récentes béatifications ou lors de ses pèlerinages à Rome, a pu obtenir dans certains couvents ou auprès de certains prélats des reliquaires de saints 
récents avec leurs certificats d’authenticité.

   C’est donc ainsi que nous conservons au Mesnil-Marie des reliques de la Sainte Croix, du Voile de la Très Sainte Vierge Marie, de Saint François de Sales, de Sainte Jeanne de Chantal et de Sainte Marguerite-Marie, de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de Sainte Thérèse d’Avila et de Saint Jean de la Croix, des Visitandines Martyres de Madrid – tuées par les « rouges » en 1936 – et de la Bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny, du Bienheureux Charles de Foucauld et de la Bienheureuse Anne-Marie Taïgi, de Saint Gabriel dell’Addolorata et de Saint Paul de la Croix, de Sainte Gemma Galgani et de Sainte Maria Goretti, des Saints Apôtres Pierre et Paul, du Bienheureux Pie IX et de Saint Benoît, de Saint François d’Assise et de Saint Dominique, de Saint Pie X et de Saint Maximilien-Marie Kolbe … etc …etc.

   Toutes ces reliques constituent comme une « présence » de tous ces Saints dans notre Mesnil-Marie, et c’est un vrai bonheur de redire aujourd’hui la collecte de la messe propre en leur honneur :

Augmentez en nous, Seigneur, la foi en la résurrection, ô Vous qui opérez des merveilles par les reliques de vos Saints : et rendez-nous participants de la gloire immortelle dont nous vénérons le gage dans leurs cendres : nous Vous le demandons par Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il !

frise fleurs de lys

2007-26. De la commémoraison des trépassés.

2 novembre

       Le 2 novembre est le jour de la commémoraison solennelle des fidèles défunts : il ne s’agit pas d’un jour de fête – comme l’était hier la fête de tous les Saints – mais d’une commémoraison, empreinte d’une sobre gravité.
Au Mesnil-Marie, nous ajoutons le jeûne et l’abstinence aux prières particulièrement instantes de ce jour pour le soulagement et la délivrance des âmes du Purgatoire.

   La Sainte Eglise, en effet, dans une prière suppliante et encore plus ardente qu’à l’accoutumée (car c’est chaque jour qu’elle fait monter vers le Ciel ses prières pour les âmes du Purgatoire), implore le Dieu trois fois saint pour qu’il accorde une prompte délivrance à ses enfants que les conséquences de leurs fautes retiennent encore captifs dans le Purgatoire.

   Frère Maximilien-Marie m’a raconté qu’à Rome, dans un local attenant à la sacristie de l’église du Sacré-Cœur du Suffrage, il y a le musée du Purgatoire (voir > ici). Ce terme est un peu grandiloquent puisque, en fait de musée, il s’agit d’une grande vitrine présentant une collection d’objets qui gardent les traces d’apparitions de défunts.
En effet, Dieu a parfois permis que des personnes mortes apparaissent pour demander des prières qui leur permettraient d’achever leur temps de purification ; et pour attester que leurs apparitions étaient bien réelles et non le produit de l’imagination ou de l’illusion, ces défunts ont laissé des preuves tangibles : brûlures sur des meubles, du linge, des livres, comme si ces objets avaient été touchés par des mains de feu…

   La constitution de ce petit musée du Purgatoire a été expressément encouragée par le Saint Pape Pie X, pour que les fidèles soient confortés dans la Foi catholique.

   Malheureusement, la réforme issue du second concile du Vatican a porté atteinte à la Foi, au point que les textes de la liturgie du 2 novembre dans le Missel de Paul VI ne présentent plus à Dieu des prières pour la délivrance des âmes du Purgatoire, mais demandent seulement de faire « grandir notre foi » (celle des vivants) dans le Christ ressuscité « pour que soit plus vive aussi notre espérance en la résurrection de nos frères défunts » !!!
Ces citations sont extraites de l’oraison de la messe et du bréviaire réformés, et donnent justement le sentiment que ce sont des conceptions protestantes qui ont prévalu ici, à l’encontre de la Foi catholique traditionnelle !

   D’ailleurs, cette négation factuelle des purifications nécessaires – parfois longues – avant l’admission dans le Royaume céleste se retrouve dans nombre de célébrations des funérailles.
La plupart du temps, les gens ne viennent plus aux enterrements que pour « rendre hommage » au défunt ; les pseudo-liturgies d’obsèques ne sont plus d’insistantes prières pour le repos de l’âme du disparu, mais une sorte d’apothéose où les éléments sentimentaux prédominent sur la prière et sur la Foi.
Facilement, on entend dire que le défunt est déjà « ressuscité »  ou bien qu’il a déjà été accueilli par Dieu à bras ouverts, ou encore qu’il est directement « entré dans la maison du Père »… etc.
On fait de ces funérailles des espèces de canonisations au rabais qui ne sont rien moins que mensongères 
!

Messe/Purgatoire

   Bref ! Tout cela pour vous dire que, dans notre Mesnil-Marie, nous croyons à la réalité du Purgatoire et que notre prière de ce jour n’est pas un « hommage » aux défunts (ceux qui sont morts en état de grâce et qui se trouvent au Purgatoire, pas ceux qui sont morts en dehors de l’état de grâce pour lesquels on ne peut malheureusement plus rien), mais un « suffrage » pour que leurs âmes soient purifiées des conséquences de leurs fautes et soient rapidement introduites dans la béatitude du Paradis !

Lully.

2007-24. De la Royauté du Christ à la gloire de Ses élus.

Dernier dimanche du mois d’octobre,
Fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ Roi universel.

       Le dernier dimanche du mois d’octobre, la liturgie – dans son calendrier traditionnel auquel nous tenons d’une manière très spéciale – nous donne de fêter le Christ, Roi de l’univers.

   Il y avait une volonté explicite du Pape Pie XI dans le choix spécial de ce dimanche-là (et pas un autre), lorsqu’il institua cette fête, puisqu’il écrivait dans l’encyclique « Quas primas » du 11 décembre 1925 :

   «Plus que tout autre, le dernier dimanche d’octobre Nous a paru désigné pour cette solennité : il clôt à peu près le cycle de l’année liturgique ; de la sorte, les mystères de la vie de Jésus-Christ commémorés au cours de l’année trouveront dans la solennité du Christ-Roi comme leur achèvement et leur couronnement et, avant de célébrer la gloire de tous les Saints, la liturgie proclamera et exaltera la gloire de Celui qui triomphe en tous les Saints et tous les élus ».

2007-24. De la Royauté du Christ à la gloire de Ses élus. dans Chronique de Lully christroi02

   La réforme liturgique issue du second concile du Vatican a opéré un double déplacement de cette fête :

a) un déplacement de date : du dernier dimanche d’octobre au dernier dimanche de l’année liturgique,

et

b) un déplacement de sens : de la proclamation d’une royauté qui doit être universelle dès ici-bas – par une obéissance de tous les hommes et de toutes les sociétés à la loi d’amour et de sainteté du Christ, non seulement dans le domaine privé des consciences mais aussi dans le domaine public -, à une dimension uniquement eschatologique, c’est-à-dire une royauté qui ne s’exercera plus que dans le Royaume éternel, après le jugement dernier.

   Ce changement de perspective correspondait à un abandon pur et simple de la doctrine de la Royauté Sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

   Cette mutation du sens donné à cette fête allait de pair, sous le règne de Paul VI, avec une véritable rupture dans la pratique multiséculaire du Saint-Siège cherchant à favoriser la reconnaissance, la garantie et l’institutionalisation, dans la sphère politique et sociale, des devoirs et des droits humains en pleine conformité avec la Loi divine.

   On le sait bien, et Pie XII l’avait rappelé à plusieurs reprises de manière magistrale, la forme prise par la société temporelle, dans ses structures politiques et sociales, est véritablement déterminante pour le salut ou la perte de nombreuses âmes.
L’enjeu du salut éternel des âmes fait à l’Eglise une obligation d’intervenir
dans l’ordre temporel (sans confusion des pouvoirs toutefois), et de favoriser les structures sociétales qui sont le plus idoines à l’épanouissement de la sainteté. L’Eglise obéit en cela à la parole de Saint Paul : « Oportet illum regnare : il faut qu’Il règne ! »

   En plaçant la fête du Christ-Roi au dimanche précédant immédiatement la Toussaint, Pie XI rappelait que la Royauté Sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ s’épanouit logiquement en fruits de sanctification et prépare heureusement les âmes à la gloire céleste.
Tandis que la proclamation d’une royauté seulement eschatologique, à la fin des temps, allant de pair avec l’abandon des « revendications » traditionnelles de l’Eglise dans ses relations avec les états (par une sorte de « rousseauisme spirituel »), ne pouvait qu’entraîner une accélération du laïcisme, de l’indifférentisme, du relativisme… etc., ne pouvait que favoriser le développement de la propagation de doctrines contraires ou même foncièrement opposées à la Vérité révélée, ne pouvait être que très dangereux et dommageable pour les âmes, davantage exposées à l’erreur et aux multiples tentations du monde.

   On a bien vu que le virage consécutif à la fameuse « ouverture au monde » en laquelle on a prétendu résumer « l’esprit du concile », loin de favoriser le développement de la vie chrétienne a tout au contraire produit un déficit considérable pour ce qui est de la pratique religieuse, de la vie spirituelle des fidèles, de leur formation intellectuelle, de l’efficience des mouvements d’apostolat, du recrutement des vocations… etc.

   « Toute âme qui s’élève élève le monde » !
Et pour qu’une âme s’élève, il faut autant que possible favoriser des conditions propices à une élévation morale, intellectuelle, psychologique et spirituelle. Il faut que les cadres temporels eux-mêmes soient favorables à cette élévation.

   N’importe quel jardinier intelligent sait qu’on ne peut permettre à une plante de croître et de s’épanouir dans un terrain inapproprié et dans des conditions d’ensoleillement et d’irrigation inadaptées à sa nature.
Ce qu’un jardinier pratique obligatoirement et comme par instinct, sous peine d’accumuler les échecs, pourquoi les conducteurs spirituels du « Peuple de Dieu » l’ont-ils oublié et nié dans les faits ? Pourquoi se sont-ils comportés comme des jardiniers qui auraient détruit leurs serres et leurs systèmes d’arrosage en disant : « Ces structures sont d’un autre âge, il faut que les plantes soient responsables d’elles-mêmes et sachent mettre à profit les conditions, même défavorables, dans lesquelles elles se trouvent, afin de parvenir à leur état adulte libérées des structures étrangères à leur nature… »

   Celui que se lamente parce que « les fumées de Satan se sont introduites dans le sanctuaire » alors qu’il a lui-même contribué à ouvrir les fissures par lesquelles ces fumées se sont infiltrées manifeste – pour le moins – un singulier déficit de lucidité et de responsabilité !

   En fêtant, ensuite, tous les Saints, c’est-à-dire tous ceux qui sont parvenus à la gloire céleste – et souvent à travers des combats héroïques contre l’esprit du monde – nous n’omettrons pas de leur demander la grâce de nous donner à nous qui peinons, « gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes », la force et le courage de travailler énergiquement au rétablissement du règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, générateur de sainteté.
Et pour que le règne du Christ s’épanouisse dans la société, il faut travailler à ce que l’idée même triomphe des erreurs du temps dans l’intelligence et dans le coeur de nos contemporains, clercs et laïcs !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

couronneroifrance Christ-Roi dans Commentaires d'actualité & humeurs

Acte de consécration du genre humain au Sacré-Coeur du Christ-Roi prescrit pour cette fête (et assorti du don d’une indulgence plénière) > ici.

2007-23. De Notre-Dame des Victoires.

Quatrième samedi d’octobre,
Fête de Notre-Dame des Victoires.

Basilique Notre-Dame des Victoires à Paris - sanctuaire et chœur

Le maître-autel et le sanctuaire de la basilique de Notre-Dame des Victoires, à Paris

       Dans un certain nombre d’anciens missels, le « propre de France » désigne le 4ème samedi du mois d’octobre comme jour propre de la fête de Notre-Dame des Victoires.
Vous pensez bien que Frère Maximilien-Marie n’a pas manqué d’y penser dans sa prière, ce matin. Et comme je lui demandais quelques explications, il me les a volontiers données… vous n’en douterez pas !

   J’ai donc ainsi appris une nouvelle page de l’histoire de France, et une nouvelle page de l’histoire des interventions de Notre-Dame en faveur du Royaume de France.

   En 1629, le Roy Louis XIII fut sollicité par les pauvres moines Augustins déchaussés, à court d’argent pour construire la chapelle du couvent qu’ils venaient de fonder à Paris (dans ce qui est devenu depuis le deuxième arrondissement). Les religieux – qu’on surnommait « les petits Pères » depuis qu’Henry IV avait donné ce sobriquet aux premiers religieux de cet ordre arrivés à Paris, en raison de leur petite taille – reçurent effectivement du Souverain les subsides nécessaires aux travaux, à la condition que la nouvelle église soit placée sous le vocable de « Notre-Dame des Victoires ».

Pourquoi une telle dénomination ?

   Tout simplement parce que le Roy Louis XIII, aidé du célèbre Cardinal de Richelieu, venait de préserver l’unité et la paix du Royaume en réduisant la puissance militaire du parti huguenot – qui mettait en péril la sécurité de l’Etat par ses alliances et incessantes conspirations avec l’Angleterre – , et parce que Sa Majesté, ainsi d’ailleurs que tous les catholiques, attribuaient le succès des armées royales (en particulier dans la reddition de La Rochelle, qui eut lieu le 4ème samedi d’octobre en 1628) aux prières adressées avec ferveur à la Reine du Ciel.

Louis XIII présente à Marie les plans de N.D. des Victoires

Carl Van Loo : tableau central du sanctuaire
représentant la dédicace de l’église des Augustins
à Notre-Dame des Victoires

   Sur ce tableau de Carl Van Loo, exécuté plus tard pour garder le souvenir de cette fondation royale (tableau qui se trouve aujourd’hui encore au dessus du maître-autel de la Basilique de Notre-Dame des Victoires), on voit en effet le Roy à genoux présentant à Marie le plan de l’église, dont il posera lui-même la première pierre le 9 décembre 1629. A gauche du Roy est figuré le Cardinal de Richelieu, et à sa droite un des échevins de La Rochelle lui présentant les clefs de la ville, que l’on aperçoit dans le lointain. Derrière le Souverain sont plusieurs officiers et grands du Royaume, tandis que devant lui est étendu un soldat mort, avec le drapeau blanc fleurdelysé…

   Mais le personnage principal, c’est la Très Sainte Vierge Marie, assise, portée sur un nuage : tous les regards convergent vers elle, et même le défunt n’est pas étendu face contre terre mais tourné vers elle. C’est tout le monde des vivants et des morts qui est tourné vers Marie, qui a placé sa confiance en Marie.
Vêtue d’une robe au ton rouge passé et d’un manteau bleu, tandis qu’elle entoure de son bras gauche l’Enfant Jésus debout, de sa main droite elle présente à Louis XIII la palme de la victoire.

   Frère Maximilien-Marie m’a ensuite raconté l’histoire du Frère Fiacre de Sainte-Marguerite, qui a vécu dans ce couvent de Notre-Dame des Victoires et qui, quelques années plus tard, eut l’apparition de la Vierge Marie lui montrant l’enfant royal qu’elle voulait donner à la France : la Très Sainte Vierge venait indiquer les moyens spirituels par lesquels on obtiendrait la naissance de l’héritier du trône, tellement espéré par tout le Royaume.
Cet enfant royal naquit effectivement neuf mois jour pour jour après la fin des neuvaines demandées par Notre-Dame, il fut baptisé Louis-Dieudonné et il deviendrait un jour Louis XIV.

   J’aime beaucoup quand mon papa m’explique ainsi ces évènements de l’histoire de France, en me montrant les « dessous » spirituels de cette histoire. Malheureusement, je comprends bien, à la manière un peu empreinte de tristesse dont Frère Maximilien-Marie me parle de ces choses, que ce passé est révolu, puisque une révolution impie a, depuis plus de deux siècles et jusqu’à présent, coupé la France de ses racines et de son histoire catholique.

   Le rappel de ces pages glorieuses ne peut en aucune façon justifier une certaine forme d’orgueil dans le coeur des vrais Français, parce que la France est maintenant dans une profonde et triste décadence, en conséquence d’une terrible apostasie. Le souvenir doit au contraire nourrir leur gratitude pour les dons – absolument gratuits – de Dieu mais encore plus maintenant alimenter l’humilité et le repentir d’y avoir été infidèles.
Je sais que malgré les innombrables motifs de découragement, le coeur de mon papa garde confiance dans la puissance du Coeur de Jésus et de Marie, et qu’il espère surnaturellement dans un renouveau, qui ne sera pas une « reconstitution » du passé, mais une vraie renaissance spirituelle – avec évidemment des conséquences sociales et temporelles – qui découlera de la conversion authentique des coeurs à l’esprit de l’Evangile.

   Alors de tout mon coeur, je me suis uni à Frère Maximilien-Marie pour réciter la collecte propre de la Messe de Notre-Dame des Victoires :

    O Dieu très clément, qui accordez tous les biens à Vos fidèles par la Mère de Votre Fils unique, Notre-Seigneur Jésus-Christ, accordez-nous, grâce à ses mérites et ses prières, de vivre dans la fidélité, pour qu’après avoir triomphé des pièges de tous nos ennemis, nous puissions dans la joie parvenir victorieux jusqu’à Vous.
Nous vous le demandons par Jésus-Christ, votre Fils, Notre-Seigneur, qui vit et règne avec vous dans l’unité du Saint-Esprit pour les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.

2007-23. De Notre-Dame des Victoires. dans Chronique de Lully patteschatsLully.

 Augustins déchaussés dans De liturgia

Messe propre de Notre-Dame des Victoires > ici
Litanies de Notre-Dame des Victoires > ici

1...138139140141142

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi