Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2007-38. Ces deux Cœurs en disent assez…

27 novembre,
Fête de la manifestation de la Médaille Miraculeuse ;
Mémoire de Sainte Catherine Labouré (cf. > ici).

Chapelle de la Médaille miraculeuse - oraison des soeurs

Chapelle du « séminaire » des Filles de la Charité, au 140 de la rue du Bac, avant « le concile » :
on y voit les Sœurs (à droite) et les novices (à gauche) au moment de l’oraison du soir,
exactement comme cela se pratiquait en 1830

       Samedi 27 novembre 1830 : il est environ 17h30 et les « Filles de la Charité » sont réunies dans leur chapelle pour l’oraison du soir. Parmi elles, une novice : Sœur Catherine Labouré.

   Sœur Catherine a déjà un peu « inquiété » son confesseur.
Depuis quelques mois en effet, elle lui a parlé de visions dont elle serait favorisée : plusieurs visions du cœur de Monsieur Vincent en avril, vision de Notre-Seigneur Lui-même au mois de juin, vision de la Sainte Vierge au mois de juillet.
Tout cela est bien étrange et le bon prêtre n’est pas homme à s’enthousiasmer pour de prétendues apparitions : il se méfie de l’imagination des femmes, surtout lorsqu’elle sont ferventes !!!
Pourtant, Sœur Catherine est la moins imaginative de toutes les filles de Saint Vincent et on ne trouve en elle aucune tendance à l’exaltation mystique. Et – ce qui est le plus troublant – c’est qu’elle a annoncé à son confesseur des évènements politiques qui se sont effectivement réalisés au cours de cet été 1830.

   Ce 27 novembre donc, Sœur Catherine, recueillie dans cette chapelle sise au 140 de la rue du Bac, croit percevoir « le frou-frou d’une robe de soie », de la même manière qu’elle l’avait entendu dans la nuit du 18 au 19 juillet au moment de l’arrivée de la Sainte Vierge. Et effectivement, elle la revoit : Marie est resplendissante !

Vierge au globe d'origine - chapelle de La médaille miraculeuse

   Mais ce n’est pas cette fois une apparition toute d’intimité et de proximité, comme en juillet où la Très Sainte Vierge Marie s’était assise dans le fauteuil du prêtre, et où Catherine avait posé ses mains sur ses genoux…
Ce soir, l’apparition a quelque chose de plus solennel : la Sainte Vierge n’est pas au niveau du sol, elle se tient en hauteur, un peu en avant du sanctuaire, du côté de l’épître. Elle est debout, ses pieds sont posés sur un globe terrestre autour duquel s’agite un serpent de couleur verdâtre, avec des taches jaunes. Le pied de Marie est posé sur la tête de la bête, qu’elle tient ainsi en respect. Dans ses mains, à la hauteur de la poitrine, Notre-Dame tient un autre globe – plus petit – surmonté d’une croix d’or : elle le tient dans une attitude d’offrande et d’intercession suppliante. Soeur Catherine entend la voix de Marie lui expliquer :
« Cette boule représente le monde entier, la France, et chaque personne en particulier ».

   Soudain, ce globe disparaît, les doigts de la Vierge se remplissent d’anneaux (Catherine peut en compter quinze) porteurs de pierres précieuses resplendissantes ; Marie abaisse les bras et les tient légèrement écartés du corps. L’éclat des pierreries descend en rayons lumineux vers le globe sur lequel elle est debout.
Elle dit : « Ceci est l’image des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent… »
Et comme Sœur Catherine s’étonne en silence de voir qu’il y a des rayons plus courts, qui semblent ne pas arriver jusqu’en bas, elle entend la voix lui expliquer encore : « Ce sont les grâces que l’on oublie de me demander… »

Médaille miraculeuse apparition du 27 novembre 1830

  Alors, autour de la Vierge, se dessine une sorte de tableau ovale à l’intérieur duquel Catherine voit apparaître en lettres d’or : « Ô MARIE, CONÇUE SANS PECHE, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS À VOUS ! »

   Sœur Catherine entend encore la voix de Marie qui lui demande : « Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle, les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces ».

La médaille miraculeuse

   Puis le tableau paraît se retourner afin de montrer ce que doit représenter le revers de la médaille : un grand M, monogramme de Marie, surmonté d’une croix. Au-dessous, sont représentés deux Cœurs : celui de Jésus, couronné d’épines, et celui de Marie, transpercé d’un glaive ; douze étoiles entourent ce tableau.
Lorsque Sœur Catherine demande intérieurement s’il faut aussi mettre une inscription de ce côté de la médaille, la voix de Notre-Dame lui répond : « L’ M et ces deux Cœurs en disent assez ! »

La Médaille Miraculeuse

   Pour nous, qui sommes réunis en ce Mesnil-Marie sous le patronage de Notre-Dame de Compassion, les symboles sont éloquents, explicites, et s’accordent parfaitement aux aspirations de la fondation :
- L’ M au pied de la Croix, c’est la présence de Notre-Dame dans l’oeuvre de notre rédemption, sa Compassion, sa co-rédemption.
- L’ M qui semble « porter » la Croix, c’est le rôle suréminent de Marie, appelée à donner au monde le Sauveur, mise à part pour former en elle le Corps de l’Agneau immaculé, c’est-à-dire pour façonner en quelque sorte la « matière du sacrifice » du Calvaire.
- Et les deux cœurs, côte-à-côte portant les symboles de la souffrance rédemptrice de Jésus et de la Compassion de Marie, montrent à quel point la dévotion au divin Cœur de Jésus – ainsi que nous le disions à l’occasion de la fête de Sainte Gertrude (cf. > 
ici) – à laquelle le Cœur de Marie est étroitement associé, est fondamentale pour « ces derniers temps » dans lesquels nous nous trouvons.

« Ces deux Cœurs en disent assez ! »

   Le symbole de ces deux Cœurs unis contient le symbole – et comme le résumé – de tout ce que nous devons croire et faire désormais pour mieux répondre aux appels du Ciel.

2007-38. Ces deux Cœurs en disent assez... dans Chronique de Lully 2saintscoeurscopie.vignette

2007-37. Le 24 novembre, nous fêtons Saint Jean de la Croix.

24 novembre,
fête de Saint Jean de la Croix, confesseur, docteur de l’Eglise ;
anniversaire de l’Edit de Thessalonique (cf. > ici).

Blason du Carmel

       Carme espagnol, Docteur de l’Église, figure essentielle de la réforme du Carmel, maître de la théologie dite négative, Saint Jean de la Croix enseigne une voie de dépouillement pour parvenir à l’union d’amour mystique avec Dieu.

   Pour Jean, l’âme qui aime doit « travailler à se dépouiller et dénuer pour Dieu de tout ce qui n’est point Dieu« .
Souvent appelé le « Docteur des Nuits », ses écrits (qui ont pour titres : « La montée du Carmel », « La nuit obscure », « La vive flamme d’amour » & « Les cantiques spirituels ») ont profondément marqué la mystique chrétienne par leur intensité et par la sureté de leur doctrine : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus – à une époque où les ouvrages de Saint Jean de la Croix étaient peu lus dans les Carmels (!!!) – y puisa de grandes lumières et forces spirituelles.
La radicalité de son enseignement et la rigueur de sa vie ont fait dire au philosophe Gustave Thibon qu’il fut le «plus extrémiste de tous les saints».
De fait, la réputation qui a été faite aux enseignements de Saint Jean de la Croix inspire parfois une certaine crainte, parce qu’on les a présentés comme une espèce d’ascétisme « effrayant », sans faire ressortir combien toute cette doctrine était fondée sur l’amour, et sur la recherche d’un amour toujours plus grand, plus beau, plus fort, plus pur, qui mérite qu’on fasse pour lui d’authentiques renoncements.
D’un autre côté, il n’est pas rare non plus de trouver de faux maîtres spirituels ou mystiques qui prétendent se couvrir de son autorité ou se référer à sa doctrine spirituelle!

St Jean de la Croix

   Jean de Yépès est né en 1542, en vieille Castille, dans une famille noble mais pauvre, qui vivait du tissage. En 1545, la famille de Jean fut éprouvée par des deuils cruels: le père et l’un des garçons furent emportés soudainement. Ce fut alors le début d’une période de véritable misère pour Jean, sa mère et son autre frère. En 1551, ils s’installèrent à Médina del Campo, où ils avaient pu trouver un peu de travail. C’est à cette époque que les dons de Jean se manifestèrent : curiosité intellectuelle, amour du beau, piété, dévouement exceptionnel pour autrui.
En 1563, à l’âge de vingt ans, il prit l’habit chez les Carmes sous le nom de Frère Jean de Saint-Matthias.
Quatre ans plus tard, à Médina, il rencontra Thérèse d’Avila qui venait d’y fonder un Carmel de femmes selon l’ancienne observance. Elle convainquit Jean – qui était maintenant prêtre – de se joindre à elle dans sa réforme de l’Ordre. Il prit alors le nom de Jean de la Croix et devint un élément essentiel de la Réforme thérésienne, développant un lien privilégié avec Mère Thérèse de Jésus. Celle-ci, impressionnée par son sérieux et son zèle ascétique, l’appelait avec humour son «petit Sénèque».
En décembre 1577, le Père Jean de la Croix fut enlevé par des Carmes adversaires résolus de la réforme : ils l’enfermèrent pendant plusieurs mois dans un réduit du couvent de Tolède, le soumettant à toutes sortes de brimades et humiliations.
Toutefois, le 17 août 1578, Jean – aidé par la Sainte Vierge – parvint à s’évader. Durant cette captivité il avait reçu de grandes grâces d’union à Dieu et composé ses grands poèmes qui expriment cette expérience mystique de tout premier ordre.
En 1582, après la mort de Sainte Thérèse, il devint prieur du couvent de Grenade. Il rédigea alors ses traités « didactiques  » qui se présentent comme une sorte de commentaire des oeuvres poétiques. En 1589, il fut élu prieur du couvent de Ségovie. Il mourut le 14 décembre 1591, à l’âge de quarante-neuf ans.

   Béatifié en 1675, canonisé en 1726 et proclamé Docteur de l’Église par le pape Pie XI en 1926, il fut en outre déclaré par Pie XII patron des poètes espagnols le 21 mars 1952, et par Jean-Paul II patron des poètes de langue espagnole le 8 mars 1993.

   Voici justement l’un de ses poèmes, très connu, mais dont la lecture est toujours très émouvante :

Je la connais la source qui coule et se répand,
Quoique ce soit de nuit !

Cette fontaine éternelle est cachée,
Mais comme je sais bien où elle est,
Quoique ce soit de nuit !

Dans cette nuit obscure de cette vie
Comme je connais bien, par la foi, la fontaine,
Quoique ce soit de nuit !

Son origine, je l’ignore; elle n’en a pas
Mais je sais que tout être tire d’elle son origine,
Quoique ce soit de nuit !

Je sais qu’il ne peut y avoir chose plus belle,
Que la terre et les cieux vont s’y abreuver,
Quoique ce soit de nuit !

Je sais bien que c’est un abîme sans fond
Et que personne ne peut y passer à gué,
Quoique ce soit de nuit !

Sa clarté n’est jamais obscurcie
Et je sais que toute lumière vient d’elle,
Quoique ce soit de nuit !

Je sais que ses eaux coulent si abondantes
Qu’elles arrosent enfers, cieux et peuples,
Quoique ce soit de nuit !

Le ruisseau qui sort de cette source
Est, je le sais, aussi vaste et puissant qu’elle,
Quoique ce soit de nuit !

Le ruisseau qui procède de ces deux
N’est précédé ni par l’un ni par l’autre,
Quoique ce soit de nuit !

Je sais bien que les trois, dans une seule eau vive,
Résident, et que l’une dérive de l’autre,
Quoique ce soit de nuit !

Cette fontaine éternelle est cachée
Dans ce pain vivant pour nous donner vie,
Quoique ce soit de nuit !

Elle est là appelant toutes les créatures
Et elles vont s’y abreuver dans les ténèbres,
Parce qu’il fait nuit.

Cette source vive, vers laquelle je soupire,
Je la vois dans ce pain de vie,
Quoique ce soit de nuit !

Voir aussi :
- La catéchèse de Benoît XVI > ici
- la B.D. « Libérer le vol de l’âme » > ici
- Et le texte de Gustave Thibon > ici

Saint Jean de la Croix

2007-36. De la Présentation de Marie au Temple.

21 novembre.

       La fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple est un jour particulièrement cher à ceux qui se consacrent à Dieu, en particulier dans « l’Ecole Française » de spiritualité : dans le sillage de Saint François de Sales, du Cardinal de Bérulle, de Monsieur Olier, de Saint Jean Eudes, de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort et du Vénérable Père Libermann (pour ne citer que quelques un des plus grands noms) beaucoup de sociétés ecclésiastiques ou de congrégations placent en ce jours le renouvellement des voeux de religion ou des promesses cléricales.

   Toute la Tradition, en Orient comme en Occident, honore en effet en ce jour – plus qu’un événement extérieur qui pourrait paraître seulement anecdotique – le don plénier que la Vierge très pure fit d’Elle-même, en entrant dans cet espèce de « pensionnat » dans lequel des « jeunes filles de bonnes familles », particulièrement choisies, étaient admises pour – en sus de l’éducation soignée qui leur y était dispensée – œuvrer à l’ornementation du Temple, travailler à la confection et à l’entretien des ornements sacrés, participer plus assidûment aux cérémonies du culte divin.

   Les Saints et les mystiques de tous les temps, depuis les premiers siècles, ont développé de magnifiques considérations sur les dispositions intérieures de Notre-Dame en cette circonstance.

   Cette fête d’une richesse spirituelle extraordinaire a aussi été illustrée par de nombreux artistes qui ont tenté de traduire dans leurs oeuvres la résolution ferme, la détermination courageuse et la maturité d’âme de cette toute petite fille qui est la véritable Arche d’Alliance.

   Je veux retranscrire pour vous ci-dessous la traduction de l’hymne particulier qu’on trouve au propre de l’archidiocèse de Paris et dont Frère Maximilien-Marie a fait la base de sa méditation ce matin.
Nous restons bien évidemment unis par la ferveur et la joie spirituelle en cette belle fête, présentant au cœur très pur de Marie toutes les intentions que nous portons en nos propres cœurs, si souvent chargés de soucis et d’inquiétudes diverses…

Lully.                                       

Nota bene :
vous trouverez aussi dans ce blogue d’autres textes concernant cette fête :
1) la méditation de Jean-Jacques Olier pour la fête de la Présentation de la Vierge > ici.
2) un extrait des « Gloires de Marie » de Saint Alphonse de Liguori, dédié à ce mystère > ici.
3) un extrait d’un sermon de Saint François de Sales > ici.

Présentation de Marie (Le Titien-détail)

Comme elle est belle, la fille du Roi
s’avançant vers le seuil du Temple qu’elle a hâte d’atteindre !
Elle prélude ainsi à l’offrande qu’elle fera bientôt
d’une victime plus parfaite.

Des bras de sa mère, enfant,
d’un pas sûr elle vole vers le Cœur de Dieu.
Vierge qui sera l’autel de Dieu,
elle s’offre aux autels comme victime.

Elle consacre son jeune corps à Dieu qu’elle choisit comme Epoux,
Elle lui dédie l’intime de son cœur de vierge ;
Elle qui est réservée au Verbe, comme mère,
Elle consacre au Verbe ses entrailles.

Pendant que vous vous vouez à Dieu, Vous et tout ce que Vous avez,
ô Vierge qui tenez pour rien les biens de la terre,
avec quels intérêts Dieu qui est l’hôte de votre cœur
Vous rémunère-t-il !

Pourquoi de mauvais plaisirs nous enchaînent-ils ?
Pourquoi n’avons nous pas encore l’énergie pour briser nos liens ?
La Vierge Prêtre nous montre le chemin :
Elle se hâte vers Dieu, suivons-la !

Maintenant donc votre race choisie se consacre à Vous,
Vous demeurez donc notre part d’héritage,
ô Dieu, qui, né de la Vierge,
souvent par nous renaissez.

Gloire suprême soit au Père,
Gloire suprême soit au Fils,
Gloire égale à Vous, ô Saint-Esprit !
Si de votre amour vous enflammez nos cœurs,
d’un cœur pur nous offrirons le saint sacrifice !

Ainsi soit-il !

2007-35. « Personne n’en est jamais revenu pour nous en attester l’existence… »

Mardi 20 novembre 2007.

Frère Maximilien-Marie m’a raconté comment, dernièrement encore, il a dû « remettre les pendules à l’heure » auprès d’une personne – se prétendant chrétienne – qui se moquait de la croyance en l’enfer : elle affirmait que c’était complètement « ringard », qu’au XXIème siècle on ne pouvait pas reprendre tels quels les mythes du Moyen-Age qui procédaient d’une pédagogie dépassée, basée sur la crainte, qu’enfin nous étions affranchis de ces fariboles par la connaissance du Dieu-Amour, qu’il était grand temps de dépasser une conception de Dieu vétéro-testamentaire, et que d’ailleurs personne n’était jamais revenu de l’enfer pour nous en prouver l’existence… etc.

Je lui ai donc demandé ce qu’il fallait répondre à cela. Il m’a alors dit qu’un prêtre qu’il avait connu se contentait de répondre par l’histoire suivante :

Poissons

« Il y avait une fois deux jeunes poissons qui se promenaient ensemble.
Soudain, l’un d’eux s’écria : « Hé, dis donc, regarde un peu ce joli petit ver tout dodu… Nous allons nous faire un petit goûter bien sympa! »

- Non, non! répondit son compagnon. Ce joli petit ver appétissant est accroché à un hameçon ; l’hameçon est attaché à un fil invisible ; le fil invisible est retenu par une canne à pêche ; et au bout de la canne à pêche il y a un homme ! Si tu avales le petit ver, tu seras pris à l’hameçon et l’homme, tirant la canne à pêche, te sortira de l’eau et tu finiras dans une poêle à frire…

- Ha ha ha ! ricana le premier. Cette histoire de la poêle à frire, ma grand’mère me la racontait déjà quand j’étais petit pour me faire peur et m’empêcher ainsi de faire des bétises ! Mais ta poêle à frire n’est qu’une sorte de mythe moralisateur pour nous apprendre à rester dans le bon chemin, rien de plus… D’ailleurs aucun des poissons qui se sont affranchis de cette vieille histoire n’est jamais revenu pour nous en attester l’existence de ta fameuse poêle à frire ! Tu peux bien en rester à ces racontars de grand’mère, mais en ce cas tu ne seras jamais vraiment un poisson adulte, tu resteras dans un esprit de crainte puérile n’osant pas faire les expériences qui te permettent de juger par toi même…

Il alla donc croquer le petit ver dodu, fut tiré hors de l’eau, et finit lui aussi dans cette poêle à frire, dont il ne revint pas plus que les autres pour en attester l’existence à ses frères poissons. »

* * * * * * *

Dieu est amour, nous n’en doutons pas un seul instant.
C’est bien justement parce qu’Il nous aime qu’Il veut nous arracher au pouvoir de Satan et au péril de la damnation. Mais l’amour ne s’impose pas : Dieu nous a créés libres et, ce faisant, Il respecte notre liberté jusqu’à nous laisser le choix de refuser son amour en toute responsabilité et conscience.

Dieu ne ment pas : Il ne peut ni se tromper ni nous tromper.
Or la Révélation, contenue dans les Saintes Ecritures inspirées, nous enseigne de manière catégorique la réalité de l’enfer. Et si le Fils de Dieu S’est incarné, dans le but de souffrir la Passion ; s’Il est mort sur la Croix dans des tourments inouïs, c’est justement pour nous racheter par Son Sang précieux…
Etait-il besoin de toute cette souffrance et de ce sacrifice, sans cesse réactualisé et offert sur l’autel de la Sainte Messe, si tous les hommes étaient automatiquement sauvés ?

Les Saints Evangiles parlent en de nombreux endroits du « feu éternel préparé pour le démon et ses anges », de la « géhenne de feu », des « ténèbres extérieures, là où sont les cris et les grincements de dents » …etc.
Le Christ, en nous avertissant ainsi, ne nous prend pas pour des enfants, des éternels mineurs, des personnes incapables de choisir : bien au contraire, Il travaille à former notre jugement et à nous donner les éléments pour décider en toute liberté et responsabilité.

En ces dernières semaines de l’année liturgique, les textes que la Sainte Eglise soumet à notre méditation sont axés sur les fins dernières, non pour nous maintenir dans une crainte servile et paralysante, mais pour nous encourager à être pleinement adultes dans nos choix de vie, nos orientations, nos décisions quotidiennes, au regard de l’éternité…

Et Jésus lui-même a répondu à l’argument de ceux qui prétendent que personne n’est jamais revenu de l’enfer : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent… S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourrait bien revenir de chez les morts qu’ils ne le croiraient point » (Luc XVI, 29-31).

Lully.

2007-33. Lorsque la charité du monde alangui ira se refroidissant…

16 novembre,
Fête de Sainte Gertrude d’Helfta, dite la Grande.

       C’est aujourd’hui la fête de Sainte Gertrude d’Helfta. Bien que le prénom Gertrude prête parfois à sourire en France (il y a même des amis du Mesnil-Marie dont l’automobile est ainsi nommée !), Frère Maximilien-Marie m’a expliqué que c’est une très grande sainte ; d’ailleurs on l’appelle Sainte Gertrude la Grande !
Comme je lui demandai pour quelle raison elle était ainsi surnommée, il m’a expliqué que c’était pour la distinguer de plusieurs autres saintes (au moins cinq) qui ont porté le même prénom – dont une qui fut sa contemporaine et vécut dans le même monastère qu’elle – et aussi parce que les révélations dont elle fut gratifiée par Notre-Seigneur Jésus-Christ la mettent à une place éminente dans l’histoire de la sainteté et de la spiritualité.

   Ces quelques mots me donnèrent envie d’en savoir davantage, et je priais donc Frère Maximilien-Marie de me raconter la vie de cette Sainte Gertrude :
Oh, me répondit-il, on ne sait finalement pas beaucoup de choses sur sa vie elle-même. Née probablement en 1256, dans une famille noble, elle fut confiée dès l’âge de cinq ans aux moniales de l’abbaye cistercienne d’Helfta – près d’Eisleben, en Saxe – qui était alors dirigée par l’abbesse Sainte Gertrude de Hackeborn (une puissante famille apparentée aux Hohenstoffen). La sœur de Sainte Gertrude de Hackeborn est aussi une sainte : Sainte Mechtilde [ou Mathilde], qui sera la maîtresse des novices et l’amie de Sainte Gertrude d’Helfta… Tu ne t’embrouilles pas trop dans toutes ces Gertrude, mon petit Lully ?

   Il est vrai que ce n’était pas très facile à suivre toutes ces généalogies de saintes moniales, d’autant plus que – je l’avoue – mon attention avait été un peu distraite par un petit mouvement de fierté en pensant que, moi, j’étais entré au couvent encore plus jeune que Sainte Gertrude : je n’avais qu’un mois et demi !…
Bref, j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie de continuer la suite de l’histoire.

Ste Gertrude

   Donc, la petite Gertrude – qui deviendra la Grande Sainte Gertrude – a passé toute sa vie, depuis l’âge de cinq ans, dans ce monastère dont elle n’est jamais sortie, jusqu’à sa mort qui survint le 17 novembre de l’année 1302: elle avait donc environ 46 ans.
Sa vie avait été tout ordonnée à l’étude et à la contemplation. Elle acquit une science tout à fait hors du commun et fut favorisée de visions qu’elle consigna par écrit en cinq volumes. On peut dire à juste titre qu’elle fut l’une des plus grandes mystiques du XIIIème siècle…
Les biographes ne peuvent guère dire davantage. Le plus important est ce qu’elle a rapporté dans ses ouvrages, dans lesquels la dévotion au Cœur de Jésus – telle que Notre-Seigneur viendra en demander l’établissement officiel dans l’Eglise quatre siècles plus tard – se trouve en quelque sorte annoncée et préparée. Ecoute bien

   Sainte Gertrude, le jour de la fête de Saint Jean l’Evangéliste (27 décembre), reçut dans sa prière la visite de ce « disciple que Jésus aimait », et il l’entraîna dans une expérience mystique peu commune : il lui fit partager ce qu’il avait vécu et éprouvé le soir de la Sainte Cène quand il reposa sur la poitrine de Notre-Seigneur.
Gertrude rapporte elle-même qu’il lui fut donné de goûter d’ineffables délices en percevant les pulsations du Sacré-Cœur. Elle demanda à Saint Jean s’il avait ressenti cela au soir du Jeudi Saint, et l’Apôtre lui répondit que oui.
Alors elle se permit de lui faire une sorte de reproche 
: « Pourquoi donc avez-vous gardé un tel silence sur ce mystère, et n’en avez-vous pas écrit un seul mot pour notre profit spirituel ? »
Et Saint Jean de répondre : « Ma mission fut d’écrire, pour l’Eglise naissante, au sujet du Verbe incréé de Dieu le Père, une seule parole: une parole qui suffirait jusqu’à la fin du monde pour nourrir l’intelligence humaine, bien qu’elle ne puisse jamais être parfaitement entendu de quiconque… Mais de dire la suavité de ces battements a été mis en réserve pour les derniers temps, afin que lorsque la charité du monde alangui ira se refroidissant, il éprouve un renouveau de ferveur à la révélation de semblables merveilles… »

Ste Gertrude d'Helfta - vision de Saint Jean - église Assomption Bonnay  diocèse d'Autun

Sainte Gertrude : vision de Saint Jean l’Evangéliste
(détail d’un vitrail de l’église N.D. de l’Assomption, à Bonnay – diocèse d’Autun, Châlons et Mâcon)

   Moi, je sais bien ce que c’est que d’être tenu tout contre le cœur plein d’amour de quelqu’un qu’on aime passionnément parce que je demande souvent à Frère Maximilien-Marie de me prendre dans ses bras où j’aime à me blottir en ronronnant voluptueusement… Alors je n’ai pas de difficulté à imaginer ce que ce doit être auprès du Cœur de Jésus qui est la source de tout amour, un amour brûlant et infini, dont les litanies nous disent qu’il est comparable à une fournaise ardente !
Mais Frère Maximilien-Marie a continué son récit :

   Ainsi donc, à la fin du XIIIème siècle, Sainte Gertrude a reçu l’annonce que la révélation du Cœur de Jésus était réservée pour les derniers temps comme un remède au refroidissement de la charité dans le monde.
C’est ce qui s’est passé, en effet : au XVIIème siècle, Sainte Marguerite-Marie (cf. > ici), au Monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, a reçu de Jésus la mission de transmettre au Roy de France et à toute l’Eglise Ses demandes concernant l’établissement du culte de Son Sacré-Cœur. Il disait que par cette dévotion il tentait « un dernier effort » pour retirer les hommes du chemin de la perdition. S’il est intervenu à la fin du XVIIème siècle, ainsi qu’il l’avait fait savoir à sainte Gertrude, c’est bien parce que nous sommes entrés dans une phase déterminante de l’histoire du monde et de l’Eglise, une période particulièrement importante « en ces temps qui sont les derniers »(Heb. I,2), qui sont tellement perturbés par un assaut plus intense des forces d’opposition à l’oeuvre divine.
Vois-tu, l’esprit qui tend à dominer le monde depuis la fin du Moyen-Age – cet esprit qui a paru triompher dans les périodes troubles et violentes, marquées par de nouvelles persécutions comme on n’imaginait plus qu’il puisse y en avoir depuis la conversion de l’Empire romain – est fondamentalement destructeur pour les valeurs spirituelles. Seul l’amour véritable, puisé à la Fontaine de grâce et de charité qu’est le Cœur de notre divin Sauveur, permet de résister et de s’opposer aux flots corrupteurs et destructeurs par lesquels l’enfer déchaîné voudrait engloutir l’humanité.
Aujourd’hui, donc, nous demanderons à Sainte Gertrude d’Helfta de nous aider à être attentifs aux suaves pulsations du Sacré-Cœur de Jésus, de nous apprendre à recevoir de Lui une plus grande charité, et d’être ainsi de bons et fidèles chevaliers au service du Règne de Dieu dans les cœurs !

2007-33. Lorsque la charité du monde alangui ira se refroidissant... dans Chronique de Lully patteschatsLully.                        

Voir aussi la B.D. et la prière tirée des œuvres de Sainte Gertrude publiés > ici 

sacrec15 16 novembre dans De liturgia

N.B. : Il ne faut pas confondre Sainte Gertrude d’Helfta – appelée aussi « la Grande » – avec une autre sainte qui porte le même prénom et qui est la céleste protectrice des chats : Sainte Gertrude de Nivelles > ici.

Neuvaine à « Marie qui défait les noeuds » du 12 au 20 novembre, pour préparer la fête de la Présentation de Marie au Temple.

Nous vous proposons une neuvaine de prière du 12 au 20 novembre, pour préparer la fête de la Présentation de la Sainte-Vierge au Temple (21 novembre).

Comme il y a de nombreuses intentions douloureuses dans celles qui nous sont confiées (maladies graves, soucis de famille et de travail, décès récents, projets apostoliques ou éducatifs qui rencontrent des obstacles… etc.), nous vous proposons d’adresser cette neuvaine à « Marie qui défait les noeuds », en utilisant la prière suivante :

Prions aux intentions des uns et des autres, prions pour demander la triomphe de la charité en nous, prions aussi aux grandes intentions de l’Eglise et pour notre Pape, prions enfin pour que l’oeuvre du « Refuge Notre-Dame de Compassion » se développe selon la Sainte Volonté de Dieu.

Maria Knotenlöserin

Neuvaine à Marie qui défait les nœuds.

* * * * * * *

 » Très Sainte Vierge Marie, Mère du bel Amour,

Mère qui n’avez jamais abandonné un enfant qui crie au secours,

Mère dont les mains travaillent sans cesse pour vos enfants bien aimés,

car elles sont poussées par l’Amour divin et l’infinie Miséricorde qui déborde de votre cœur, tournez votre regard plein de compassion vers nous.

Voyez le paquet de « nœuds » qui étouffent nos vies…

Vous connaissez nos épreuves et nos difficultés.

Vous savez combien ces nœuds nous paralysent.

Marie, Mère que Dieu a chargée de défaire les « nœuds » de la vie de vos enfants,

nous déposons le ruban de nos intentions dans vos mains.
Personne, pas même le Malin, ne peut le soustraire à votre aide miséricordieuse.
Dans vos mains, il n’y a pas un seul nœud qui ne puisse être défait.

Mère toute puissante, par votre grâce et par votre pouvoir d’intercession auprès de votre Fils Jésus, notre Rédempteur, recevez aujourd’hui ces « nœuds »……

(les nommer, si possible)

Pour la gloire de Dieu, nous vous demandons de les défaire,

et de les défaire pour toujours.

Nous avons confiance en Vous.

Vous êtes la grande Consolatrice que Dieu nous a donnée,

vous êtes la forteresse pour nos forces fragiles, la richesse pour nos misères, la délivrance pour tout ce qui nous entrave dans notre marche ici-bas…
Accueillez nos appels.

Gardez-nous, guidez-nous, protégez-nous.

Marie, Vous qui défaites les nœuds, priez pour nous! « 

Prière à la Vierge de Compassion en faveur des âmes du Purgatoire.

Le suffrage pour les âmes du Purgatoire

Antoine Guerra, dit « le jeune », retable de l’église Saint-André de Cattlar (1709) :
La Très Sainte Vierge Marie et Saint André intercédant pour les âmes du Purgatoire.

       O très glorieuse Vierge Marie, ayez pitié de ces âmes qui sont actuellement retenues loin de Dieu et loin de Vous, dans le lieu des dernières expiations et de la purification.
Mère compatissante et toute miséricordieuse, intercédez pour leur prompte délivrance et abrégez le temps douloureux où elles doivent encore satisfaire à la justice.

   En présentant Vous-même au Père des miséricordes le Précieux Sang de Son Fils – qui est aussi le vôtre -, et les mérites infinis de Sa Passion, faites que, déliées des ultimes conséquences de leurs fautes, elles puissent bientôt être introduites dans la Patrie céleste vers laquelle elles tendent avec tant d’espérance et d’amour!

   Prenez surtout en pitié, Reine de douce bonté, les âmes les plus délaissées, celles dont personne ne se soucie, pour lesquelles nulle famille ne prie, pour qui nul ami n’intercède : soyez touchée par leurs soupirs et hâtez le moment de leur délivrance.

   O très Sainte Vierge Marie, nous confions à votre coeur douloureux et immaculé, nos frères et sœurs du Purgatoire qui aspirent au moment si ardemment désiré de leur complète purification, et nous Vous demandons de leur ouvrir Vous-même les portes du Ciel pour les introduire dans le lieu du repos et de la paix où nous espérons les rejoindre un jour auprès de Vous.

Notre-Dame de Compassion, priez pour les âmes du Purgatoire!

Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

- Le « musée du Purgatoire » à Rome > ici
- Les indulgences applicables aux défunts > ici
- la prose « Languentibus » > ici

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia, De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 9 novembre, 2007 |Commentaires fermés

2007-29. Déclarations du secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

Monseigneur Albert Malcolm Ranjith Patabendige, secrétaire de la « Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements » (c’est-à-dire l’organe de gouvernement du Saint-Siège concernant la liturgie) a accordé un entretien au site italien d’information religieuse « Petrus » (http://www.papanews.it/default.asp#a) qui l’a publié ce lundi 5 novembre. Nous en avons assuré une traduction :

Question: Excellence, quel accueil a reçu le motu proprio de Benoît XVI qui a libéralisé la Sainte Messe selon le rite tridentin? Quelques uns, dans le sein même de l’Eglise, ont un peu « tordu le nez »… (note du traducteur: expression italienne que nous reportons littéralement en français en raison de l’image éloquente).

Réponse: « Il y a eu des réactions positives et, inutile de le nier, des critiques et des prises de positions contraires, même de la part de théologiens, liturgistes, prêtres, évêques et aussi des cardinaux. Franchement, je ne comprends pas ces formes d’éloignement et – pourquoi pas? – de rébellion contre le Pape. J’invite tout le monde, mais par dessus tout les pasteurs, à obéir au Pape, qui est le successeur de Pierre. Les évêques, en particulier, ont juré fidélité au Pontife: qu’ils soient cohérents et fidèles à leur engagement. »

Question: A votre avis, à quoi sont dues ces manifestations contraires au motu proprio?

Réponse: « Vous savez qu’il y a eu, de la part de quelques diocèses, aussi des documents d’interprétation qui visent inexplicablement à limiter le motu proprio du Pape. Derrière ces actions se cachent d’une part
Des préjugés de type idéologique et d’autre part l’orgueil, un des péchés les plus graves. Je répète: j’invite tout le monde à obéir au Pape. Si le Saint Père a retenu de devoir publier le motu proprio, il a eu ses raisons que pour ma part je partage pleinement. »

Question: La libéralisation du rite tridentin décidée par Benoît XVI est perçue comme le juste remède à tant d’abus liturgiques tristement enregistrés après le concile Vatican II avec le « novus ordo »…

Réponse: « Faites attention, je ne veux pas critiquer le « novus ordo ». Cependant je me prends à rire quand j’entends dire, même par des amis, que dans une paroisse un prêtre est saint en raison de l’homélie ou de la manière dont il parle. La Sainte Messe est un sacrifice, un don, un mystère, indépendamment du prêtre qui la célèbre. Il est important, voire fondamental, que le prêtre se mette de côté: le protagoniste de la Messe, c’est le Christ. Je ne comprends pas, donc, les célébrations eucharistiques transformées en spectacle avec des ballets, des chants ou des applaudissements, comme malheureusement cela arrive souvent avec le « novus ordo ».

Question: Monseigneur Patabendige, votre Congrégation a plusieurs fois dénoncé ces abus liturgiques…

Réponse: « C’est vrai. Il existe tellement de documents que cependant ils sont de façon déplaisante restés lettre morte, oubliés dans des rayons poussiéreux ou, pis encore, à la corbeille à papiers. »

Question: Un autre point: de nombreuses fois on assiste à des homélies très longues…

Réponse: « Ceci aussi est un abus. Je suis opposé aux ballets et aux applaudissements dans le cours des Messes, qui ne sont pas un cirque ni un stade. En ce qui concerne les homélies, elles doivent regarder exclusivement l’aspect catéchétique, comme l’a souligné le Pape, en évitant la sociologie et les bavardages inutiles. Comme exemple, souvent les prêtres la font porter sur la politique parce qu’ils n’ont pas bien préparé l’homélie, qui au contraire doit être étudiée scrupuleusement. Une homélie excessivement longue est synonyme de peu de préparation: le temps juste pour une prédication doit être de 10 minutes, au maximum 15. Nous devons bien nous rendre compte que le moment culminant de la célébration est le mystère eucharistique, je ne le dis pas diminuer la liturgie de la Parole mais pour clarifier de quelle manière une liturgie correcte est mise en œuvre. »

Question: Revenant au motu proprio, quelques uns critiquent l’emploi du latin durant la Messe…

Réponse: « Le rite tridentin fait partie de la tradition de l’Eglise. Le Pape a convenablement expliqué les raisons de sa mesure, un acte de liberté et de justice envers les traditionalistes. Pour ce qui est du latin, je voudrais souligner qu’il n’a jamais été aboli, et qu’en plus il garantit l’universalité de l’Eglise. Mais je le répète: j’invite les prêtres, les évêques, les cardinaux à l’obéissance, laissant de côté tout type d’orgueil et de préjugés. »

Publié dans:De liturgia |on 5 novembre, 2007 |Pas de commentaires »

2007-28. Des Saintes Reliques.

frise fleurs de lys

Le 5 novembre.

       Dans un certain nombre de calendriers propres, l’un des premiers jours « libres » (c’est-à-dire sans célébration particulière) après la fête de tous les Saints – la plupart du temps le 5 ou plus rarement le 6 novembre -, est un jour consacré à honorer les Saintes Reliques conservées dans l’église ou dans l’oratoire.

   Vous pensez bien que Frère Maximilien-Marie n’a pas manqué la chose aujourd’hui, puisque je vous ai déjà signalé sa vénération pour elles.

   Notre Frère m’a expliqué que, dès les premiers temps de l’Eglise, dans les catacombes, on avait pris l’habitude de célébrer les Saints Mystères sur la tombe des martyrs, particulièrement au jour anniversaire de leur glorieux trépas.
La foi de l’Eglise manifestait ainsi que le sacrifice des martyrs était uni à celui de leur divin Rédempteur et que si « aux yeux des insensés ils ont paru mourir, et leur départ de ce monde a semblé un malheur… ils sont dans la paix. Alors même que, devant les hommes, ils ont subi des châtiments, leur espérance était pleine d’immortalité… Car Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de Lui : il les a éprouvés comme l’or dans la fournaise et les a agréés comme un parfait holocauste » 
(Sap. III, 2-5).

   Dès les premiers temps aussi, les fidèles conservaient avec ferveur les objets qui avaient trait aux supplices des martyrs (on voit ainsi dans le récit du martyre de Sainte Cécile, par exemple, que les gens de sa maison imbibent des toiles avec le sang que la Sainte est en train de répandre).

   Après la pacification qui suivit l’édit de Milan (en 313), le culte se développa et on éleva de grandes églises sur les tombes des Apôtres Pierre et Paul, et sur celles d’autres saints particulièrement vénérés comme Saint Sébastien, Sainte Agnès… etc.
Sainte Hélène, mère de Saint Constantin 1er le Grand, fit rechercher en Terre Sainte les lieux et les objets qui étaient liés à la vie et à la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Les basiliques qu’on éleva à cette époque furent donc comme de grands reliquaires dans lesquels étaient conservés les tombeaux des Saints ou des objets particulièrement précieux pour la foi chrétienne (la Sainte Croix et les objets de la Passion, le Saint Sépulcre, la grotte de la Nativité… etc.).

   Dès ce moment-là aussi on procéda à des « translations » de corps ou d’objets saints : lorsque le lieu de la sépulture ne se prêtait pas à la construction du lieu de culte envisagé, ou quand (en raison de la longueur et des difficultés des voyages) on préféra dédoubler les lieux de vénération et que l’on commença pour cela à partager les reliques.

   Un peu plus tard, au moment des invasions barbares ou normandes, les craintes liées aux destructions et aux pillages furent également l’occasion de translations des reliques, donnant parfois lieu à des processions solennelles, à des miracles retentissants aussi, et à une extension de la dévotion envers le saint dont on avait transporté le corps.

   La célébration des Saints Mystères sur la tombe même des martyrs est aussi à l’origine de l’usage de la translation des reliques pour les cérémonies de consécration des églises et des autels : il devint même obligatoire d’insérer des reliques des saints dans la table de pierre consacrée, au creux d’une petite cavité (appelée tombeau) que l’évêque consécrateur scelle solennellement.

   Le développement des fruits de sainteté dans l’Eglise et l’accroissement du nombre des Saints entrainèrent aussi bien sûr le développement du culte des reliques.

On a distingué les reliques par « classes » :

a) sont considérées comme reliques de « première classe » les corps des saints ou les fragments importants de ces corps (crâne – on parle du chef – , ossements entiers) ;
b) les reliques de « deuxième classe » sont les fragments d’os, les parcelles des cendres funéraires, les cheveux, ou encore les objets qui ont appartenu aux saints – comme leurs vêtements – ou enfin les instruments mêmes de leur martyre ;
c) les reliques de « troisième classe » sont des objets qu’on a mis en contact avec le corps du saint, son tombeau ou sa châsse, ou encore le liquide parfumé (souvent appelé myrrhe) qui coule parfois de leur dépouille mortelle.

   La vénération des saintes reliques appartient au culte de « dulie » - ce n’est pas un culte d’adoration mais de vénération, l’adoration n’étant due qu’à Dieu seul – , mais c’est en outre un culte que l’on dit « relatif », parce que, à travers la relique, il s’adresse en réalité à la personne du Saint, et non à l’objet lui-même.

   La vérification de l’authenticité des reliques est indispensable avant de les proposer à la vénération des fidèles : cette authentification est confiée aux cardinaux, aux évêques, à certains prêtres spécialement autorisés (supérieurs majeurs des religieux ou vicaires généraux dans certains cas).
Cette authenticité est certifiée par un document écrit – qu’on nomme  un « authentique« - et par les sceaux qui ferment le reliquaire.
Il est admis que l’on peut continuer à proposer des reliques à la vénération des fidèles lorsque ce certificat d’authenticité a été détruit ou perdu, à la condition que les sceaux du reliquaire soient intacts.

Reliquaire

Reliquaire de la sacristie du Mesnil-Marie dans lequel se trouvent plusieurs petites reliques de deuxième classe appartenant à plusieurs saints de l’Ordre Capucin

   Nous possédons au Mesnil-Marie un certain nombre de reliquaires : la plupart se présentent comme des médaillons, quelques autres ont la forme de monstrances destinées à être posées sur les gradins de l’autel les jours des grandes fêtes.

   Beaucoup de ces reliquaires que nous possédons ici ont été sauvés de la destruction ou de la profanation : la crise doctrinale, spirituelle et liturgique qui a suivi le second concile du Vatican – une espèce de vent de folie ! – a poussé des prêtres ou des communautés religieuses à se débarrasser de ce qu’ils se sont mis à considérer comme des vieilleries ou des superstitions d’un autre âge. C’est ainsi qu’on a retrouvé des reliquaires aux puces, dans des brocantes, voire dans des tas de détritus ou des poubelles !!!
D’autres fois encore ce sont des congrégations qui, ne se renouvelant plus, ont dû fermer certaines de leurs maisons et ont « liquidé » le contenu des sacristies…
Enfin Frère Maximilien-Marie, à la suite de récentes béatifications ou lors de ses pèlerinages à Rome, a pu obtenir dans certains couvents ou auprès de certains prélats des reliquaires de saints 
récents avec leurs certificats d’authenticité.

   C’est donc ainsi que nous conservons au Mesnil-Marie des reliques de la Sainte Croix, du Voile de la Très Sainte Vierge Marie, de Saint François de Sales, de Sainte Jeanne de Chantal et de Sainte Marguerite-Marie, de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de Sainte Thérèse d’Avila et de Saint Jean de la Croix, des Visitandines Martyres de Madrid – tuées par les « rouges » en 1936 – et de la Bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny, du Bienheureux Charles de Foucauld et de la Bienheureuse Anne-Marie Taïgi, de Saint Gabriel dell’Addolorata et de Saint Paul de la Croix, de Sainte Gemma Galgani et de Sainte Maria Goretti, des Saints Apôtres Pierre et Paul, du Bienheureux Pie IX et de Saint Benoît, de Saint François d’Assise et de Saint Dominique, de Saint Pie X et de Saint Maximilien-Marie Kolbe … etc …etc.

   Toutes ces reliques constituent comme une « présence » de tous ces Saints dans notre Mesnil-Marie, et c’est un vrai bonheur de redire aujourd’hui la collecte de la messe propre en leur honneur :

Augmentez en nous, Seigneur, la foi en la résurrection, ô Vous qui opérez des merveilles par les reliques de vos Saints : et rendez-nous participants de la gloire immortelle dont nous vénérons le gage dans leurs cendres : nous Vous le demandons par Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il !

frise fleurs de lys

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