Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2007-49. Préparation spirituelle au mystère de Noël : Contemplons Jésus dans le sein de Marie.

Daniel Hallé La vierge enceinte, tableau de l'église de Saint-Pierre-lès-Nemours.

La Vierge enceinte entourée d’anges adorateurs :
tableau de Daniel Hallé (1614-1675) dans l’église de Saint-Pierre-lez-Nemours.

       « Le Verbe, venant au monde, a trouvé, dans le sein de la bienheureuse Vierge, un séjour de sainteté, semblable, autant qu’il pouvait l’être par l’opération du Saint-Esprit, à celui de son Père. Là il vit dans un état de plus parfaite sainteté que dans tout autre mystère de sa vie mortelle. Tandis que, sur la terre, il vivra au milieu des créatures maudites à cause du péché, au milieu des pécheurs, dont les vices lui causeront des peines intolérables ; dans Marie, qui est, après Dieu, ce qu’il y a de plus saint, il est comme dans un monde de sainteté. Cette demeure tient le milieu entre son séjour dans la gloire, dans la sainteté du ciel, et le séjour qu’il fera sur la terre, couverte des horreurs abominables du péché. Sa demeure au sein de Marie tempère cette immense opposition, il y vit séparé de tout usage des créatures, ou plutôt il n’use d’aucune d’elles que par Marie. Par elle, il use de la lumière ; par elle, il use des aliments : en un mot, tout se convertit en Marie pour Jésus : Elle lui est toutes choses : elle est sa lumière, sa force, sa nourriture, sa demeure, son temple. Là il bénit et loue la Majesté divine ; là il sanctifie sa Mère et la remercie de lui aider à servir Dieu, et de lui être un moyen de le glorifier. Aussi y demeure-t-il tout le temps qu’il peut y faire sa résidence sans en perdre un seul moment ; et, pour en partir, attend-il jusqu’au dernier instant marqué par son Père.

   Quoique saint et la sainteté même, Jésus se trouvait chargé de nos péchés qu’il venait expier par sa pénitence et par sa mort ; il était donc innocent et criminel tout ensemble : innocent en sa propre personne, criminel dans la personne du genre humain. Comme portant sur lui la figure du péché et l’image de notre chair criminelle, il devait être traité comme s’il eût été criminel et véritablement revêtu de la chair du péché. C’est pourquoi la Très Sainte Vierge, sa Mère, aurait dû endurer à Bethléem les douleurs que souffrent les mères à la naissance de leurs enfants, ou plutôt elle devait en éprouver plus que n’en ressentent toutes les mères des hommes ensemble, puisque son Fils portait sur lui les péchés de tous. Mais parce qu’à Bethléem il allait naître comme innocent, ayant été conçu par l’opération du Saint-Esprit, il allait naître comme saint, selon la parole de l’Ange : il ne convenait pas qu’il fît souffrir à sa Mère aucune douleur. Le Fils de Dieu n’avait, en effet, que la ressemblance du péché, et si sa Mère eût souffert pour sa naissance, il eût paru être pécheur comme nous. Pour cette raison donc, elle le met au monde sans douleur ; et Dieu remet à l’heure de la mort de Jésus-Christ la peine que Marie aurait dû souffrir à sa naissance. Ainsi Bethléem est pour elle un paradis de délices, parce qu’elle y est mère de celui qui est saint essentiellement. Elle l’avait conçu la nuit du 25 mars, dans la ferveur de la prière ; elle le met au monde le 25 décembre, dans un transport de la gloire de Dieu. L’ayant conçu par la pensée, comme dans l’éternité le Père éternel le conçoit, comme lui elle ne souffre point de déchet en sa pureté en l’engendrant. Elle l’avait conçu, et elle l’enfante, comme le verre conçoit et renvoie hors de lui les rayons du soleil, qui, au lieu de le rompre et de le ternir, l’éclairent, l’embellissent et le rendent semblable à cet astre. »

Jean-Jacques Olier, fondateur des prêtres de Saint-Sulpice,
in « Vie intérieure de la Très Sainte Vierge » (Chap. VII « Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ », §1)
.

* * * * * * *

O Jesu vivens in Maria

Veni et vive in famulis tuis,

In spiritu sanctitatis tuae,

In plenitudine virtutis tuae,

In perfectione viarum tuarum,

In veritate virtutum tuarum,

In communione mysteriorum tuorum;

Dominare omni adversae potestati,

In Spiritu tuo ad gloriam Patris.

Amen.

Traduction : Ô Jésus, vivant en Marie, venez et vivez en Vos serviteurs : dans l’esprit de Votre sainteté, dans la plénitude de Votre force, dans la perfection de Vos voies, dans la vérité de Vos vertus, dans la communion de Vos mystères ; dominez sur toute puissance ennemie, en Votre Esprit à la gloire du Père. Ainsi soit-il.

(Prière de l’Ecole Française)

4ème de l'avent

2007-47. « Ero cras ! »

16 décembre.

Titres de NS dans les grandes antiennes O

       J’étais un peu intrigué par l’insistance de Frère Maximilien-Marie à vouloir intégrer dans la neuvaine préparatoire à la fête de Noël (cf.> ici), les grandes antiennes qu’on chante à Magnificat tous ces jours-ci, et je lui en ai demandé la raison.

   Bien sûr, il s’est empressé de m’expliquer la chose : j’ai ainsi appris que ces sept antiennes qui se chantent au Magnificat du 17 au 23 décembre sont une sorte d’introduction solennelle à la grande fête de Noël.
Leur caractère tout à fait exceptionnel mérite que tous les fidèles qui veulent se préparer au grand mystère qui sera célébré le 25 décembre, et pas seulement les prêtres ou les religieux qui récitent les heures canoniales, puissent en profiter.

   Ces antiennes commencent toutes par l’interjection « O » et on les appelle grandes en raison de leur solennité et des sublimes mystères qu’elles expriment. Ces invocations datent, pour le moins, du VIème siècle, et primitivement, il y en avait douze que l’on les chantait au Benedictus des Laudes. Au IXème siècle, on commença de les chanter au Magnificat des Vêpres.
Dans certaines églises, elles étaient répétées après chaque verset. On les chante debout, et l’habitude veut même qu’on sonne les cloches à la volée à ce moment-là. Aux vêpres des fêtes dont la liturgie prime sur celle du temps de l’Avent, elles sont chantées après l’oraison du jour, comme mémoire du temps de l’Avent.

   Le célèbre restaurateur de la vie bénédictine en France, Dom Guéranger, disait que ces antiennes «contiennent toute la moelle de la liturgie de l’Avent».
Elles sont toutes bâties de la même manière et on y retrouve deux parties faciles à distinguer.
La première est tirée de la sainte Écriture, non pas toujours textuellement, mais en des termes qui en font bien reconnaître l’origine : O Sagesse (Ecclésiastique, XXIV & Sag., VIII) ; O Adonaï et Chef de la maison d’Israël (cf. Exode III, 14; VI, 3 & Deut. XXXII, 12) ; O Rejeton de Jessé (Isaïe XI, 1) ; O Clef de la maison de David (Isaïe, XXII, 22) ; O Orient (Luc, I, 78) ; O Roi des nations (cf.
Ps.CI, 23); O Emmanuel (Isaïe VII, 14).
Dans la seconde partie, on répète, comme dans une litanie, le même appel : « Veni : venez », suivi d’une invocation qui varie avec chaque strophe et produit une sorte de développement du titre donné au Messie en début de phrase. La mélodie sur laquelle elles sont chantées possède en outre un caractère d’ardente supplication.

   Ce que trop peu de personnes savent, c’est que ces antiennes sont aussi une réponse du Christ Sauveur aux appels qui lui sont faits. Mais pour pouvoir connaître cette réponse, il faut avoir chanté les sept antiennes, et reprendre la lettre initiale du titre donné au Messie par chacune d’entre elles.
Nous n’avons alors plus qu’à lire, en commençant par la dernière strophe, en remontant, et nous pouvons former ces mots : «
Ero cras : demain je serai (sous entendu : parmi vous) ». La réponse nous est donnée le 23 décembre à la fin des vêpres sous la forme d’un acrostiche.

   On remarquera par ailleurs que ce « jeu » littéraire n’empêche pas un certain ordre logique, une véritable progression, dans la suite de ces pièces remarquables : la naissance éternelle du Verbe est d’abord proclamée, puis ses rapports spéciaux avec le peuple élu, et enfin ses droits sur toutes les nations. Je ne résiste donc pas au plaisir de vous les retranscrire à nouveau, pour que vous puissiez, comme moi vous en émerveiller en les méditant…

Lully.            

 * * *

Texte des grandes antiennes  » O  » :


17 déc

O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ.

2007-47.

O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d’un pôle à l’autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseigner le chemin de la prudence.

18 déc

O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento.

_clear Avent dans De liturgia

O Adonaï, guide du peuple d’Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver.

19 déc

O Radix Iesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare.

_clear derniers jours de l'Avent dans Lectures & relectures

O Fils de la race de Jessé, signe dresse devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus !

20 déc

O Clavis David, et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.

_clear Ero cras dans Prier avec nous

O Clef de la cité de David, sceptre du royaume d’Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort.

21 déc

O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.

_clear grandes antiennes O

O Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort.

22 déc

O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.

_clear

O Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l’homme que vous avez façonné d’argile.

23 déc

O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.

_clear

O Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu !

Guirlande de Noël

Neuvaine préparatoire à la fête de la Nativité.

Du 16 au 24 décembre,

la Sainte Eglise nous encourage à préparer la fête de la Naissance

de Notre-Seigneur Jésus-Christ

par une neuvaine,

à laquelle est attachée de précieuses indulgences.

* * * * * * *

Nous invitons tous les amis du Mesnil-Marie à s’associer à nous durant ces jours de fervente préparation à Noël avec le formulaire qui est proposé ci-dessous.

Il est recommandé de faire autant que possible cette neuvaine à la tombée du jour – heure de la célébration des Vêpres – en raison de l’intégration dans le texte de ces prières des « Grandes Antiennes » du Magnificat, propres à chaque jour (dans les monastères où elles sont chantées solennellement on sonne les cloches à la volée pendant ce chant).

Cloches

I. On commence par réciter ou chanter le « Rorate coeli desuper« :

Ref. : Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.

1. Ne irascaris Domine, ne ultra memineris iniquitatis :
ecce civitas Sancti facta est deserta :
Sion deserta facta est :
Jerusalem desolata est :
domus sanctificationis tuae et gloriae tuae,
ubi laudaverunt te patres nostri.

2. Peccavimus, et facti sumus tamquam immundus nos,
et cecidimus quasi folium universi :
et iniquitates nostrae quasi ventus abstulerunt nos :
abscondisti faciem tuam a nobis,
et allisisti nos in manu iniquitatis nostrae.

3. Vide Domine afflictionem populi tui,
et mitte quem missurus es :
emitte Agnum dominatorem terrae,
de petra deserti ad montem filiae Sion :
ut auferat ipse jugum captivitatis nostrae.

4. Consolamini, consolamini, popule meus :
cito veniet salus tua :
quare moerore consumeris,
quia innovavit te dolor?
Salvabo te, noli timere,
ego enim sum Dominus Deus tuus,
Sanctus Israel, redemptor tuus.

Traduction:

R. : Cieux, répandez de là-haut, votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.

1. Ne vous mettez pas en colère, Seigneur, et ne vous souvenez plus de notre iniquité, voici qu’elle est abandonnée la Cité du Saint des Saints, Sion a été désertée, Jérusalem est dans la désolation, le temple de votre sanctification et de votre gloire, là où nos pères célébraient vos louanges.

2. Nous avons péché, et nous sommes devenus comme l’impur, et nous tous sommes tombés comme la feuille, et nos iniquités nous ont balayés comme le vent; vous nous avez caché votre face et vous nous avez abandonnés au pouvoir de notre iniquité.

3. Voyez, Seigneur, l’affliction de votre peuple, et envoyez celui que vous devez envoyer: envoyez l’Agneau dominateur de la terre, depuis la pierre du désert jusqu’au mont de la fille de Sion, afin que lui-même éloigne de nous le joug de notre captivité.

4. Console-toi, console-toi, mon peuple! Bientôt viendra ton salut: pourquoi serais-tu consumé de chagrin, si la douleur t’a renouvelé? Je te sauverai, ne crains pas car c’est moi qui suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

II. On peut lire ici quelques versets du livre du Prophète Isaïe, suivis d’une dizaine de chapelet (ou le chapelet en entier si on le souhaite).

III. On achève la dizaine avec la prière suivante:

       Ô Jésus très miséricordieux, Fils bien-aimé du Père qui nous avez tant aimés et qui êtes venu dans le monde pour nous sauver, en ces jours où nous préparons la célébration de Votre naissance dans l’humilité de la crèche, écoutez nos humbles prières et ouvrez-nous largement le trésor de Vos grâces :

- Nous Vous supplions pour notre monde malade : les égarements de l’orgueil et du désir de domination, de la jouissance égoïste et du matérialisme compromettent dangereusement son équilibre et son avenir… Roi d’humilité et de paix, touchez les cœurs de ceux qui ne Vous connaissent pas, et inspirez à ceux qui nous gouvernent les mesures sages au service du bien commun et du respect véritable de l’homme créé à votre image !

- Nous Vous prions pour tous ceux qui souffrent et qui sont affligés : les malades – du corps et de l’âme – , les personnes isolées ou abandonnées, les âmes aux prises avec le découragement ou tentés de désespoir… Roi de douceur et de guérison, daignez les visiter Vous-même et les consoler, et suscitez des âmes de compassion qui leur viendront en aide !

- Nous Vous présentons nos familles et nos communautés, nos amis et nos bienfaiteurs : voyez nos besoins (ici on peut les énumérer), soyez touchés par nos nécessités… Roi de grâce et de bénédiction, renouvelez en nos âmes les prodiges de Votre Incarnation et venez nous remplir de Vos propres vertus pour que nous correspondions toujours davantage à Votre sainte volonté !

   Ô Très Sainte Vierge Marie et vous aussi, glorieux Saint Joseph, assistez-nous en ces jours et obtenez-nous, avec les grâces que nous demandons avec ferveur, d’accueillir dignement l’Enfant-Dieu avec des dispositions de cœur qui Lui soient agréables.

Ainsi soit-il !

IV. On récite ou on chante chaque jour l’une des antiennes suivantes et le Magnificat (pour découvrir le sens de ces antiennes voir > ici) :

Le 16 décembre :
Ecce veniet Rex, Dominus terræ, et ipse auferet jugum captivitatis nostræ. ( Voici que vient le Roi, Seigneur de la terre, et lui-même enlèvera le joug de notre captivité)

Le 17 décembre :
O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodiisti, attingens a fine usque ad finem fortiter, suaviterque disponens omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ. ( Ô Sagesse sortie de la bouche du Très-Haut, vous déployant d’un bout du monde à l’autre et disposant toutes choses avec force et douceur: venez nous enseigner la voie de la prudence.)

Le 18 décembre :
O Adonai et Dux domus Israël, qui Moysi in igne flammæ rubri apparuisti, et ei in Sina legem dedisti: veni ad redimendum nos in brachio extento. ( Ô Adonaï et chef de la maison d’Israël, qui apparûtes à Moïse dans la flamme du buisson embrasé et lui donnâtes la Loi sur le Sinaï: venez nous racheter par la puissance de votre bras!)

Le 19 décembre :
O radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur: veni ad liberandum nos, jam noli tardare. ( Ô Rejeton de Jessé qui êtes dressé comme un signe pour les peuples, devant qui les rois garderont le silence et que les nations invoqueront: venez nous délivrer, ne tardez plus désormais!)

Le 20 décembre :
O clavis David, et sceptrum domus Israël; qui aperis et nemo claudit, claudis et nemo aperit: veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis. ( Ô Clef de David et sceptre de la maison d’Israël, vous ouvrez et nul ne ferme, vous fermez et nul n’ouvre: venez et tirez de sa prison celui qui est assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort!)

Le 21 décembre  :
O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol justitiæ: veni et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis. ( Ô Soleil levant, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice: venez et illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort!)

Le 22 décembre :
O Rex gentium, et desideratus earum: lapisque angularis, qui facis utraque unum: veni, et salva hominem, quem de limo formasti. ( Ô Roi des nations et objet de leur désir, Pierre angulaire qui des deux peuples en faites un seul: venez et sauvez l’homme que vous avez formé du limon!)

Le 23 décembre :
O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum: veni ad salvandum nos, Domine Deus noster. ( O Emmanuel, notre Roi et notre législateur, attente des nations et leur Sauveur: venez nous sauver, Seigneur notre Dieu!)

Le 24 décembre :
Cum ortus fuerit sol de cælo, videbitis Regem regum procedentem a Patre, tamquam sponsum de thalamo suo. ( Lorsque le soleil montera dans le ciel, vous verrez le Roi des rois qui procède du Père, semblable à l’époux sortant de la chambre nuptiale!)

Magnificat anima mea Dominum, Mon âme exalte le Seigneur
et exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo. Et mon esprit a exulté en Dieu mon sauveur.
Quia respexit humilitatem ancillae suae. Parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante.
Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes. Voici que toutes les générations me diront bienheureuse.
Quia fecit mihi magna qui potens est. Le Puissant fit pour moi de grandes choses,
Et sanctum nomen ejus. Et son nom est saint.
Et misericordia ejus a progenie in progenies timentibus eum. Sa miséricorde s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.
Fecit potentiam in brachio suo. Déployant la force de son bras,
Dispersit superbos mente cordis sui. Il a dispersé les superbes en la pensée de leur coeur.
Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles. Il a déposé des puissants de leur trône. Il a élevé les humbles.
Esurientes implevit bonis, et divites dimisit inanes. Il a comblé de biens les affamés et renvoyé des riches les mains vides.
Suscepit Israël puerum suum, recordatus misericordiae suae. Il a relevé Israël, son serviteur, il s’est souvenu de sa miséricorde,
Sicut locutus est ad patres nostros, Abraham et semini ejus in saecula. ainsi qu’il l’avait dit à nos pères, à Abraham et à sa descendance pour les siècles.
Gloria Patri et Filio, et Spiritui Sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in saecula saeculorum, Amen. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant, et toujours, pour les siècles de siècles, Ainsi soit-il.

V./: Benedicamus Domino!
R./: Deo Gratias!

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia, Prier avec nous |on 14 décembre, 2007 |Commentaires fermés

2007-46. Pro felici ac prospero statu Galliae.

13 décembre,
Fête de Sainte Lucie de Syracuse ;
Mémoire de Sainte Odile de Hohenbourg ;
6e jour dans l’octave de l’Immaculée Conception.

       Chaque année, le 13 décembre, en la fête de sainte Lucie, le Cardinal Vicaire (c’est-à-dire celui qui administre le diocèse de Rome au nom du Pape, véritable évêque de Rome), ou un prélat désigné par lui, célèbre dans l’archibasilique du Latran – « Mère et tête de toutes les Eglises » – une Messe à l’intention du bonheur et de la prospérité de la France : Pro felici ac prospero statu Galliae.
L’origine de cette messe remonte à l’année 1604, sous le règne de Henri IV le Grand, et c’est justement au jour anniversaire de sa naissance (13 décembre 1553) qu’elle est célébrée.

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Les difficiles commencements du règne d’Henri IV :

   On sait que le Roi Henri III, dernier souverain de la branche capétienne des Valois, périt assassiné sous le couteau du dominicain Jacques Clément et qu’il n’avait pas de descendance.
La première des lois fondamentales du Royaume (ainsi nomme-t-on les lois qui règlent la succession au trône, voir > ici), qui est la loi de « primogéniture mâle« , désignait comme Roi l’aîné de la branche collatérale la plus proche, c’est-à-dire Henri de Navarre, descendant en ligne directe de mâle en mâle, du dernier fils de Saint Louis.
Toutefois Henri de Navarre était de confession calviniste, et la quatrième de ces mêmes lois fondamentales est la « règle de catholicité » qui n’admet au trône que des princes de confession catholique.
Il y avait donc là un épineux problème successoral, puisque pour être dynaste il faut que le Prince remplisse toutes les conditions exigées par les lois fondamentales.

   La France était alors profondément divisée entre catholiques et protestants, et d’ailleurs tout le XVIe siècle avait été ensanglanté par des luttes acharnées entre les tenants des deux confessions. Ce problème successoral ranima la lutte.
Henri de Navarre comprit qu’il ne pourrait régner qu’en revenant dans le giron de l’Eglise Catholique (il s’agit bien d’un retour puisqu’il avait été baptisé catholique) : bien qu’elle fut motivée par des raisons politiques, il serait toutefois faux de penser que sa conversion fut seulement opportuniste, qu’elle était feinte ou qu’elle manquait de loyauté.
L’abjuration du Roi fut acceptée par le Clergé français, ce qui permit son sacre à Chartres, le 27 février 1594. Toutefois il fallut attendre encore l’année suivante pour qu’elle soit véritablement acceptée par le Saint-Siège (avec la levée de l’excommunication).

   Le Roi rétablit ensuite la paix dans le Royaume par le célèbre édit de tolérance de 1598 (appelé « Edit de Nantes »).
Cette pacification devait s’accompagner aussi d’une œuvre de reconstruction effective, longue et patiente : il fallait rétablir des droits légitimes qui avaient été spoliés, restaurer des établissements ruinés… remettre de l’ordre partout.

Henri IV le Grand

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L’abbaye de Clairac et le chapitre du Latran :

   Or il se trouvait que le chapitre de la cathédrale de Rome – l’archibasilique du Très-Saint-Sauveur au Latran – en vertu d’une donation faite en 1482 par le Roi Louis XI, avait des droits sur une puissante abbaye d’Aquitaine : Clairac.

   Fondée en 767 par Pépin le Bref, en bordure du Lot, l’abbaye bénédictine de Clairac connut des développements et une prospérité enviée.
Au XIIIème siècle, elle était occupée par quelque 150 religieux ; l’abbé était également à la tête de 5 prieurés et de 50 paroisses.
Si neuf moines seulement occupaient les lieux, après les vicissitudes de la guerre de Cent Ans, l’abbaye avait ensuite rapidement repris son essor et reconquis sa prospérité.

   Pour la petite histoire, il me faut signaler au passage que les fameux « pruneaux d’Agen » ont été inventés par les moines de Clairac à partir de plants ramenés du Moyen Orient, et aussi qu’en 1556, soit cinq ans avant Jean Nicot, le moine André Thevet avait rapporté d’un voyage au Brésil des graines de tabac qu’il avait semées dans les jardins de l’abbaye !

   Mais Clairac fut également le creuset des idées de la réforme et devint une citadelle du protestantisme : dès 1530 l’Abbé Roussel accueillit des prédicants et, en 1534, ce fut Calvin lui-même qui fut invité à prêcher.
Théophile de Viau naquit à Clairac…

   Pendant toute la période des troubles religieux le chapitre de la cathédrale de Rome fut donc privé de ses revenus.

   En 1604, Henri IV rétablit le chapitre de la cathédrale du Latran dans ses droits, et s’employa pour que les bénéfices qui lui étaient dus fussent désormais versés.
En contrepartie il était stipulé que l’insigne Chapitre de l’archibasilique-cathédrale de Rome devrait faire célébrer chaque année, et à perpétuité, une Sainte Messe au jour de l’anniversaire du roi (cf. > ici) – le 13 décembre donc – , pour demander à Dieu la prospérité de la France.
Cette clause se trouve encore rigoureusement observée de nos jours.

   A la vérité, on ne connaît pas d’exemple d’une Messe célébrée de manière aussi solennelle dans la capitale de la Chrétienté en faveur d’autres nations. D’autant que cette fonction liturgique présente cet autre aspect insolite : elle est célébrée « pour le bonheur et la prospérité » d’une nation actuellement dominée par une république qui se considère avec beaucoup d’orgueil et d’arrogance comme “laïque”, et qui s’est acharnée à couper violemment tous les liens qui l’unissaient à la Papauté!
Mais la situation actuelle ne rend-elle pas encore plus nécessaires ces prières solennelles pour la France ?

   Pendant presque deux siècles donc, les énormes revenus de l’abbaye de Clairac assurèrent la subsistance du chapitre de la cathédrale du Pape (Louis XV les augmenta même en 1729, ce qui lui valut l’érection d’un monument de reconnaissance sculpté par A. Corsini à l’entrée de la chapelle Sainte Anne, dans cette même basilique du Latran).
La grande révolution supprima l’abbaye, spolia ses immenses propriétés et mit fin au versement des bénéfices.
Louis XVIII et Charles X relevèrent la tradition rompue en s’acquittant du versement d’une rente fixe au vénérable chapitre.
Si Louis-Philippe ne s’en préoccupa guère (qui s’en étonnera ?), Napoléon III la rétablit à son tour…
Quoique la rente fut supprimée à nouveau en 1871, le chapitre du Latran a, lui, conservé fidèlement la tradition de la Messe du 13 décembre.

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Le Roi de France, proto-chanoine d’honneur…
le président de la république aussi :

   Il y a une autre contrepartie à cette dotation du chapitre du Latran assurée par les libéralités des Rois de France.
Pour les remercier de cette générosité, et pour illustrer en même temps le lien particulier qui existe entre l’Eglise Romaine (dont, redisons-le, la basilique du Latran est la cathédrale) et la France*, le Roi de France – Fils aîné de la Sainte Eglise Romaine – fut créé premier (et unique) chanoine d’honneur du Latran de façon statutaire et héréditaire.

   Sous l’Ancien Régime, on accordait parfois ce titre de chanoines, à titre héréditaire, à des laïcs : c’était un privilège honorifique attribué à de hauts personnages en échange de protections spéciales.
Le Roi de France était ainsi, depuis des siècles, chanoine de Saint-Martin de Tours ; depuis Louis XI, chanoine de la cathédrale d’Embrun ;  depuis François Ier, chanoine de la cathédrale de Saint-Jean de Maurienne… etc., et donc, depuis Henri IV, proto-chanoine de l’archibasilique du Latran.

   Lorsqu’il rétablit la rente annuelle versée par la France au chapitre du Latran, Napoléon III revendiqua le titre de chanoine honoraire et il lui fut confirmé, ainsi que les privilèges inhérents, par un bref pontifical.

   Les usages de la république font que le chef de l’Etat est considéré comme l’héritier des privilèges religieux accordés aux chefs d’État des régimes antérieurs (Charles de Gaulle y tenait beaucoup).
C’est donc « par héritage » (usurpé) de Henri IV [et de Napoléon III], que le président de la république française** se retrouve officiellement aujourd’hui chanoine honoraire de la basilique du Latran.
Le Général de Gaulle prit possession de sa stalle, Messieurs Chirac et Sarkozy aussi…

Voir aussi l’article au sujet de la statue du Roi Henri IV érigée à la basilique du Latran > ici

2007-46. Pro felici ac prospero statu Galliae. dans Chronique de Lully tiarepie9

* On notera aussi justement qu’un autre roi de France, Charles V, avait fait restaurer la basilique au XIVe siècle et fait construire le ciborium monumental qui surmonte l’autel et abrite les reliquaires des têtes des Saints Apôtres Pierre et Paul, raison pour laquelle les lys de France sont représentés au sommet de l’arc triomphal

** qui est par ailleurs co-prince d’Andorre, dans les Pyrénées.

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia, Memento, Vexilla Regis |on 13 décembre, 2007 |9 Commentaires »

2007-45. Des miracles de Notre-Dame de Guadalupe.

12 décembre,
fête de Notre-Dame de Guadalupe.

       Décidément, le mois de décembre est rempli de fêtes en l’honneur de la Très Sainte Vierge !
Mais je ne m’en plains pas du tout… Bien au contraire, je m’en émerveille et j’en rends à Dieu de ferventes actions de grâces.

   En ce 12 décembre donc, nous honorons Notre-Dame de Guadalupe, céleste protectrice du Mexique et de toute l’Amérique latine.
J’ai bien sûr demandé à Frère Maximilien-Marie de me donner des explications sur ce vocable de la Vierge Marie, et il m’a raconté l’histoire de cette apparition et du prodige qui la continue aujourd’hui encore…

* * * * * * *

   Le samedi neuf décembre 1531, un pieux Indien prénommé Juan Diego se rendait depuis son village jusqu’à Mexico afin d’y assister à la Sainte Messe.
Comme il passait au pied du Mont Tepeyac (la plus haute des collines qui entourent la ville), il entendit tout à coup une musique céleste qui l’attira vers le sommet. Il en fit l’ascension et là, dans une lumière resplendissante, il aperçut une Dame incomparablement belle, souriante et radieuse de bonté qui lui demanda :
«Juan, mon fils bien-aimé, où vas-tu?
— Madame, je vais à Mexico entendre la messe en l’honneur de la Vierge.
Ta dévotion m’est agréable, reprit l’Inconnue ; je suis cette Vierge, Mère de Dieu. Je désire que l’on me bâtisse ici un temple magnifique d’où je répandrai mes faveurs et où je ferai voir ma compassion envers tous ceux qui m’invoqueront avec confiance. Va trouver l’évêque de Mexico pour l’instruire de ma volonté ».

   Juan Diego se hâta de transmettre le message, mais le prélat le tint pour un illuminé et le congédia.
Diego retourna sur le Tepeyac, y retrouva la Très Sainte Vierge qui lui enjoignit de retourner auprès de l’évêque. Ce dernier le reçut un peu mieux mais exigea un témoignage certain de la volonté du ciel.

   Le dimanche dix décembre, Juan Diego revit la Vierge qui promit le signe demandé pour le lendemain.
Toutefois l’Indien ne put se rendre sur le Tepeyac le lundi onze décembre, car il dut rester tout le jour au chevet de son oncle gravement malade.

   Le mardi douze décembre, pressé de trouver un prêtre à Mexico pour administrer les derniers sacrements au moribond, Diego avait résolu de passer rapidement devant la colline, mais au détour de la route, il se trouva subitement en présence de l’Apparition qui lui dit :
«Ton oncle est guéri! Mais va en haut de la colline et tu y cueilleras des roses que tu donneras à l’évêque de Mexico.»

   Ce n’était pas la saison des fleurs et on n’avait jamais vu la roche nue du Tepeyac produire des roses, mais l’humble paysan obéit sans hésiter : il gravit la colline et il trouva effectivement un merveilleux parterre de roses fraîches au sommet. Il en cueillit une brassée, les cacha dans son manteau – plus exactement un poncho léger tissé à base de fibres de cactus – , puis se rendit à l’évêché.

   Lorsque Juan Diego fut introduit, il déploya son manteau pour présenter les roses à l’évêque.
Mais ce sont en réalité deux miracles et pas seulement un seul qui stupéfièrent tous ceux qui se trouvaient là : il y avait non seulement la brassée de roses – des roses de Castille fraîches et odorantes, qui disparurent lorsqu’on voulut les saisir – , mais il y avait aussi, miraculeusement imprimée sur le manteau de Juan Diego, l’image de l’Apparition elle-même!
Tous les témoins du prodige tombèrent à genoux, sans pouvoir faire autre chose qu’admirer et rendre grâce.
Se relevant, l’évêque ôta le poncho des épaules du pieux Mexicain et l’exposa dans sa chapelle en attendant d’élever un sanctuaire qui puisse renfermer cette image miraculeuse.

   Le jour suivant, treize décembre, il se rendit sur la colline de l’Apparition suivi d’un grand concours de peuple, voulant voir l’endroit exact où la Très Sainte Vierge S’était montrée à Juan Diego.
Comme ce dernier ne semblait pas pouvoir le déterminer avec précision, la Vierge Marie le tira d’embarras par un nouveau miracle : une source jaillit soudain, désignant le lieu précis de l’Apparition. Depuis, cette source n’a cessé de couler et d’opérer des guérisons miraculeuses.

   La Reine du Ciel Se montra une cinquième fois à Son humble serviteur et lui révéla le titre sous lequel Elle désirait être invoquée : «On m’appellera : Notre-Dame de Guadalupe».
Ce nom venu d’Espagne, mais d’origine arabe, signifie : Fleuve de Lumière.

   Conformément à la demande de la Mère de Dieu, on éleva une basilique sur la colline du Tepeyac et la sainte image de Marie imprimée sur le manteau du voyant y fut dès lors exposée et vénérée, tandis que d’innombrables et éclatants miracles témoignèrent de l’inépuisable bonté de Notre-Dame de Guadalupe, dont la fête fut fixée à l’anniversaire du miracle.

Notrre-Dame de Guadalupe

   Toutefois les choses ne s’arrêtent pas là et on peut dire que cet humble poncho de Juan Diego entraîne une véritable « cascade de miracles ».
Jugez-en vous-mêmes :

1) Le premier miracle du manteau de la Vierge Marie a été réalisé par la Mère de Dieu le 12 décembre 1531, comme nous venons de le raconter ci-dessus.

2) Dès le 26 décembre 1531, il y eut une procession au Mont Tepeyac et de nombreux indiens chichimèques y participèrent : ils jouaient avec leurs arcs et leurs flèches en dansant selon leur coutume. Malheureusement une flèche tirée au hasard transperça la gorge d’un indien qui accompagnait le manteau. Il mourut sur le champ. Mais lorsqu’on retira la flèche, on vit aussitôt se former une cicatrice et l’indien ressuscita. A partir de ce moment là, les indiens se convertirent au catholicisme en très grand nombre (environ neuf millions).

3) En 1751, deux scientifiques, Michel Cabrera et Joseph Ibarra, examinèrent très soigneusement ce poncho et ils certifièrent que l’image ne portait aucune marque de pinceau.

4) En 1791, de l’acide muriatique tombé sur le côté droit supérieur avec une proportion de 50 % d’acide nitrique et 50 % d’acide chlorhydrique, fit un trou de 10 cm de diamètre. Trente jours après le tissu était reformé sans que personne ne soit intervenu pour réparer l’accident. Aujourd’hui encore, il reste une marque de la tache et c’est seulement au moyen d’un instrument de précision qu’on peut observer la trace de la brûlure.

5) Au cours du XVIIIe siècle, on fit une copie de l’image sainte très semblable à l’originale sur un même tissu de maguey (fibres végétales de cactus) : malgré toutes les précautions prises, la copie fut réduite en poussière au bout d’une quinzaine d’années, tandis que l’original, qui n’a fait l’objet d’aucune mesures conservatoires particulières, est demeuré absolument incorrompu, alors qu’il a déjà près de 500 ans, ce qui est un phénomène inexplicable. Le poncho mesure 1.71 de haut sur 1.05 de large.

6) Le 14 novembre 1921, l’anarchiste Lucien Perez, déposa au pied du poncho miraculeux un bouquet de fleurs dans lequel il avait mis une charge de dynamite : tout ce qui était alentour fut détruit, tandis que le manteau et la vitre qui le recouvrait demeuraient intacts.

7) En 1929, le photographe Alfonso Marcué Gonzalez découvrit qu’on apercevait une figure humaine dans l’œil droit de la Vierge.

8 ) En 1936, l’évêque de Mexico fit analyser trois fibres du manteau (ce qui sera à l’origine des prix Nobel de chimie pour les années 1938 et 1949). Le Dr. Richard Khun, d’origine juive, établit que la peinture de l’image n’avait aucune origine végétale, minérale ni même animale, ni aucun élément des 111 pigments connus dans le monde. Khun en déduisit que l’image ne peut être d’origine humaine.

9) En 1956, l’ophtalmologue Torruela Bueno découvrit qu’en approchant l’œil de la Vierge pour réaliser un fond d’œil, comme on le fait pour un être vivant, la pupille se ferme et que lorsqu’on retire la lumière, la pupille se dilate de nouveau, absolument comme cela se produit avec un œil humain. En juillet 1956, le Dr. Lavoignet, après huit mois d’intense travail, découvre le phénomène optique de la triple image de Purkinge-Samson, qui correspond à ce que perçoit l’œil humain, c’est-à-dire les trois réfractions de l’objet vu.

10) En février 1979, le Dr. José Aste Tonsmann, chef du Centre Scientifique d’IBM à Mexico, découvre à son tour, grâce à de puissants ordinateurs, des phénomènes inexplicables : dans les pupilles des yeux de la Vierge Marie, qui ont un diamètre de 8 mm, sous forme digitalisée, on peut voir douze personnages qui regardent l’image de la Vierge de Guadalupe. Mais ce n’est pas tout : en agrandissant la pupille de l’un des personnages de la scène, c’est-à-dire de l’évêque Juan de Zumárraga (en faisant donc un agrandissement qui atteint quelque 2500 fois la pupille de la Vierge), on aperçoit aussi Juan Diego montrant le poncho portant l’image de la Vierge! Ainsi, en un quart de micron qui est la π partie de millionième de millimètre, le Professeur Aste Tonsmann put voir une scène extraordinaire, découverte qui lui ôta le sommeil pendant plusieurs nuits.

11) Le 7 mai 1979, les scientifiques Jody Brand Smith, professeur d’esthétique et de philosophie, et Philipp Serna Callahan, biophysicien de l’Université de Floride et spécialiste en peinture, tous deux membres de la NASA, établirent scientifiquement qu’il n’y a pas de peinture pour produire l’image du manteau. Ils attestent également que ce n’est pas une photographie qui aurait imprimé le tissu. Ils découvrirent en outre que ce poncho conserve, sans qu’on puisse fournir aucune explication, la température du corps humain, c’est-à-dire autour de 36,6°/ 37°.

12) Le 22 décembre 1981, le R.P. Mario Rojas, découvrit à son tour, à l’Observatoire « Laplace » de Mexico, que les étoiles qui sont figurées sur le manteau de la Vierge correspondent exactement à la carte du ciel telle qu’elle était au solstice d’hiver du 12 décembre 1531, à 10h26 sur le territoire de Mexico, c’est-à-dire à l’heure précise où Juan Diego déploya son poncho devant l’évêque. Les astronomes ont vérifié le fait.

13) Deux anges avaient été peints (sans doute au XVIIIème siècle) de chaque côté de la Vierge, en dehors des rayons, mais trente jours après ils avaient disparus. Aujourd’hui, grâce à des outils très spécialisés et sophistiqués, on peut retrouver la trace de ces peintures et aussi celle d’une couronne peinte sur le chef de la Vierge. Mais l’image miraculeuse elle-même ne s’estompe pas malgré les siècles.

14) Une peinture avait aussi été appliquée sur l’ange de la partie inférieure, sur l’or des rayons et l’argent du cordon, ainsi que sur le serpent au-dessous des pieds de la Vierge. Cette peinture est en train de disparaître et les couleurs originales du 12 décembre 1531 reparaissent dans une fraîcheur intouchée.

15) Si l’on s’approche à moins de 10 cm de la toile on ne voit que les fibres du manteau sans aucune couleur. Les scientifiques de la NASA ont découvert en outre qu’en passant un rayon laser sur la toile, mais de façon latérale, ce rayon passe sans toucher la peinture ni la toile ce qui montre qu’en réalité l’image est « suspendue en l’air » à trois dixième de millimètres au-dessus du tissu.

16) Un gynécologue, posant son stéthoscope sur la ceinture de la Sainte Vierge (car l’image de Marie est celle d’une femme enceinte), entendit le bruit de battements de cœur et put établir qu’ils s’élevaient à 115-120 pulsations à la minute, ce qui correspond aux battements cardiaques d’un foetus dans le sein de sa mère.

17) Enfin, le 24 avril 2007, à la fin d’une messe offerte pour les enfants avortés (alors que le conseil municipal de Mexico venait de légaliser l’avortement), tandis que beaucoup de fidèles priaient devant le manteau miraculeux, on a vu l’image de la Vierge rayonner d’une lumière intense qui émanait de son ventre. Des photos furent prises ; avec des examens précis, il est possible d’apprécier la position de la lumière : elle provient réellement du ventre de l’image de la Sainte Vierge et ce n’est ni un reflet, ni un artéfact. L’ingénieur Luis Girault, qui a étudié l’image ainsi réalisée, a confirmé l’authenticité du négatif et a pu préciser qu’il n’avait été ni modifié ni altéré, par superposition d’un autre image par exemple. Il a découvert que ce rayonnement lumineux ne provient d’aucun reflet, mais sort littéralement de l’intérieur de l’image de la Vierge. La lumière produite est très blanche, pure, intense, différente des lueurs photographiques habituelles produites par les flashes. Cette lumière est entourée d’un halo et paraît flotter à l’intérieur de l’abdomen de la Vierge. Ce halo possède la forme et les mesures d’un embryon. En effet si on examine plus précisément encore cette image, on distingue à l’intérieur du halo certaines zones d’ombre qui ont les caractéristiques d’un embryon humain dans le sein maternel. Ce dernier phénomène n’a pas encore fait l’objet d’une déclaration de l’autorité ecclésiastique, et nous le rapportons parce qu’il a connu déjà un grand retentissement et que des photos ont circulé sur Internet, mais nous ne voulons pas anticiper le jugement de l’Eglise à son sujet.

Quoi qu’il en soit, la formation et la conservation de l’image de Notre-Dame de Guadalupe restent totalement inexplicables aujourd’hui scientifiquement.

Lully.

2007-44. De la translation de la Sainte Maison de Lorette.

10 décembre,
Fête de la translation de la Sainte Maison de Notre-Dame à Lorette.

Notre-Dame de Lorette

Notre-Dame de Lorette
statue en bois de cèdre vénérée à l’intérieur de la « Santa Casa »

       Ce matin au moment de son oraison, Frère Maximilien-Marie m’a dit : « Aujourd’hui, Lully, nous partons en Italie ! »
Je l’ai regardé avec des grands yeux étonnés parce que je ne l’avais pas vu préparer des valises et qu’il n’avait pas non plus sorti mon panier de voyage…
Voyant mon incompréhension, il a ajouté en souriant : « Nous y allons par le coeur et par la prière, pour faire un petit pèlerinage spirituel dans la Sainte Maison de Lorette. »

   Moi, cela me convenait bien de « voyager » sans sortir du Mesnil-Marie car vous savez que nous, les chats, nous détestons changer d’habitudes et de cadre de vie.
J’étais néanmoins intrigué et j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie qui était cette « Lorette » et pourquoi sa maison était particulièrement sainte, ce qui a eu pour effet de le faire rire et m’a tout de même valu quelques explications fort intéressantes que je vous retranscris ici :
« Lorette – en italien Loreto - est une petite ville de la Marche d’Ancône, située sur une éminence proche de la côte adriatique, en Italie. On dit que ce nom est dérivé de « laureus » qui signifie en latin : laurier, parce que – jusqu’au XIIIème siècle – cette colline était recouverte par un petit bois de lauriers. Cette ville s’est développée en raison et autour d’un sanctuaire qui renferme la Sainte Maison de Nazareth, cette maison dans laquelle la Vierge Marie a reçu la visite de l’Archange Gabriel, cette maison dans laquelle donc s’est accompli le mystère de l’Incarnation du Verbe de Dieu, cette maison dans laquelle la Sainte Famille a vécu au retour de l’exil en Egypte. »

   Je me demandais bien pourquoi la Sainte Maison de Nazareth n’était pas à Nazareth, comment il se faisait qu’elle se trouvât maintenant en Italie (parce que je sais bien moi que Nazareth se trouve en Palestine !), et qui avait osé la démonter pour la transporter et la reconstruire à cet endroit : j’ai en effet lu que les Américains avaient démonté des monuments anciens qu’ils avaient achetés en Europe, pour les transporter et les reconstruire outre-Atlantique.

   Mais Frère Maximilien-Marie qui a deviné mes pensées s’est empressé d’ajouter :
« Non, non! Tu te trompes… La Sainte Maison n’a pas été démontée et reconstruite par des moyens humains : elle a été miraculeusement transportée dans les airs par les Anges, et elle est arrivée à Lorette le 10 décembre 1294, alors qu’elle avait quitté Nazareth depuis environ trois années! C’est la raison pour laquelle nous célébrons aujourd’hui la fête de la Translation de la Sainte Maison de la Vierge Marie, Notre-Dame de Lorette ».

2007-44. De la translation de la Sainte Maison de Lorette. dans Chronique de Lully saturninogatti

la Translation de la Santa Casa (tableau de Saturnino Gatti)

   Cette histoire de « maison volante » m’intriguait décidément de plus en plus, alors Frère Maximilien-Marie m’a tout raconté en détail :
- la disposition de la maison de Marie, à Nazareth, qui n’avait que trois côtés construits puisqu’elle était adossée à la colline et que l’arrière de la maison était en fait constitué par une grotte creusée dans le roc ;
- la transformation de cette humble maison en sanctuaire par les Apôtres ;
- l’édification d’une basilique autour d’elle par Sainte Hélène ;
- la destruction de cette basilique – mais pas de la maison elle-même – par les musulmans et sa reconstruction par les croisés ;
- les nouvelles destructions occasionnées par de nouveaux envahisseurs encore plus terribles et « l’envol » de la Sainte Maison en 1291, tandis que la petite grotte restait à Nazareth ;
- les diverses étapes qu’elle fit en Dalmatie avant de se poser à Loreto, le 10 décembre 1294 ;
- puis les apparitions de la Madone pour attester de l’identité de cette construction ;
- et enfin, à de nombreuses reprises, les affirmations sans équivoque des Pontifes Romains en faveur de cette tradition (sans toutefois que ce soit un article de foi).

   Au XVème siècle, sous la direction de Bramante, la Sainte Maison fut enchâssée dans un somptueux écrin de marbre blanc sculpté, mais cet « écrin de marbre » n’est pas collé aux murs de pierre de l’édifice lui-même : il y a entre les deux une espèce de galerie étroite qui permet toujours  la circulation et les investigations des scientifiques.

   Justement, Frère Maximilien-Marie m’a ensuite fait l’exposé des « preuves tangibles » qui attestent de la vérité de ce miracle (parce que les historiens modernes en contestent pour la plupart la réalité, et que – même lorsqu’ils admettent qu’il s’agit bien des pierres de la maison de Marie à Nazareth -,  ils ne croient pas à son transport miraculeux par les Anges mais voudraient qu’une famille noble du nom de « de Angelis » soit responsable d’un démontage et d’un transport par bateau… La crédulité populaire aurait ensuite transformé cet évènement en miracle en raison d’une méprise facile liée au nom des auteurs du transfert !).
Mais non ! Il faut bien savoir que :

1) les dimensions de la maison et les pierres dont elle est construite sont tout à fait identiques à celles des fondations demeurées à Nazareth ;
2) le mortier qui lie les pierres entre elles est bien celui de Nazareth, et d’ailleurs on ne trouve ni ses composants ni la même manière de le préparer dans cette région d’Italie : or si la maison avait été démontée et reconstruite au XIIIème siècle, le mortier ne serait pas celui d’origine, identique à celui qu’on retrouve dans les fondations de Nazareth ;
3) les fresques que Saint Louis fit exécuter dans la Sainte Maison de Nazareth en 1251, lors de son pèlerinage dans la Sainte Maison de l’Incarnation, se retrouvent à Lorette : il est certes techniquement possible de détacher une fresque d’un mur pour la transférer sur un autre support, mais c’est une technique qui demande l’intervention d’une équipe de spécialistes d’une compétence très particulière et présente des risques certains ;
4) le « démontage » de la maison, au lieu de se faire pierre par pierre, aurait certes pu s’opérer par pans de murs entiers, mais en ce cas on retrouverait bien évidemment des traces d’assemblage avec un mortier différent : alors qu’en réalité on ne trouve pas de traces de reconstruction ;
5) la Sainte Maison de Lorette n’a pas de fondations : elle est simplement posée sur un terrain qui présente des inégalités, ce qui fait qu’à certains endroits la base des murs ne touche pas le sol ! On voit mal des hommes procédant à un « remontage » sans prendre un minimum de précautions humaines pour assurer la stabilité de l’édifice…

   Tous ces éléments ont été soigneusement étudiés au cours des siècles, et encore récemment, de manière rigoureusement scientifique, et corroborent la tradition.

basilique 10 décembre dans De liturgia

santacasa Loreto dans De Maria numquam satis

La Basilique et l’intérieur de la Sainte Maison.

   Cette tradition est confirmée, pour les croyants, par l’expérience des Saints et des mystiques : ainsi, par exemple, Saint Nicolas de Tolentino (Tolentino se trouve à quelques kilomètres de Lorette) a été le « témoin » de l’arrivée de la Sainte Maison à Lorette dans une vision.
Dans les siècles suivants ont vit parmi les pèlerins de la Sainte Maison de Lorette de nombreux Saints qui y reçurent des grâces signalées : Sainte Catherine de Sienne, Saint François de Paule, Saint Ignace de Loyola et Saint François Xavier, Saint François de Borgia, Saint Louis de Gonzague, Saint Charles Borromée, Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Saint Benoît-Joseph Labre, le Bienheureux Pie IX et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus pour ne citer que les plus célèbres.

   J’étais donc émerveillé par ce récit et – tout en regardant les photographies que me montrait mon papa-moine – je me suis « transporté en esprit » dans cette Sainte Maison pour y présenter à Notre-Seigneur et à Sa très Sainte Mère mes actions de grâces et mes louanges…

Lully.

Et savez-vous qu’il existe en Vendée un exact fac-similé de la Sainte Maison de Lorette ?
Voir ici > La Flocellière : le fac-similé de la Sante Casa.

Prier Notre-Dame avec Saint François de Sales.

Saint François de Sales aux pieds de la Très Sainte Vierge

       Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que je suis votre fils ; et que vous êtes puissante et que je suis un pauvre homme, vil et faible.

   Je vous supplie, très douce Mère, que vous me gouverniez dans toutes mes voies et actions.

   Ne dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez !
Car votre bien-aimé Fils vous a donné tout pouvoir, tant au ciel comme en terre.

   Ne dites pas que vous ne devez ;
car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et particulièrement la mienne.

   Si vous ne pouviez, je vous excuserais disant : il est vrai qu’elle est ma Mère et qu’elle me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d’avoir et de pouvoir.

   Si vous n’étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant : elle est bien assez riche pour m’assister ; mais, hélas ! n’étant pas ma Mère, elle ne m’aime pas.

   Puis donc, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère, et que vous êtes puissante, comment vous excuserais-je si vous ne me soulagez et ne me prêtez votre secours et assistance ?

   Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d’acquiescer à toutes mes demandes.
   Pour l’honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et à mes péchés.
   Délivrez mon âme et mon corps de tout mal et me donnez toutes vertus, surtout l’humilité.

   Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.

Ainsi soit-il.

2007-41. Nous avons commencé notre marche vers la crèche.

Mercredi 5 décembre 2007.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   Vous vous demandez peut-être comment il se fait que je ne vous ai rien écrit depuis six jours… La raison en est très simple : notre Frère était absent du Mesnil-Marie depuis vendredi matin, où il était parti bien avant l’aurore, et vous savez qu’en son absence je ne peux pas me servir tout seul de l’ordinateur.

   Où était-il donc pendant cinq jours ?
Il a fait un temps de coupure, une sorte de retraite, pour commencer la nouvelle année liturgique et prendre des forces spirituelles afin de se mieux préparer à Noël et, en effet, je vois que cela lui a fait le plus grand bien.

   J’aurais bien aimé en profiter moi aussi, mais il lui était impossible de m’emmener avec lui (alors qu’il en avait cependant très envie). Pendant son absence, nos voisins se sont très bien occupés de moi et je tiens à les remercier publiquement ici.

   L’Avent a donc commencé : à l’occasion de ce début d’année liturgique – finalement plus importante que l’année civile, puisque c’est elle qui nous permet de nous renouveler spirituellement et de croître dans la vie de la grâce – je vous présente donc des voeux fervents de « Bonne et sainte année!« , vous souhaitant d’abondantes bénédictions du Ciel pour vous et pour tous les vôtres.

Enfant Jésus en habit de velours bleu

   Comme vous pouvez le constater avec la photo ci-dessus, la statue du Saint-Enfant Jésus de Prague qui est dans notre oratoire a changé de tenue : le voici dans sa sobre robe de velours bleu sombre, bordée de duvet imitant l’hermine… Devant elle brille la première bougie de la couronne de l’Avent que nous avons allumée samedi dernier à la tombée de la nuit.

   Dès à présent, il va falloir penser à préparer la crèche : elle doit être la plus belle possible. Frère Maximilien-Marie, qui a des origines en Provence, est un peu marri de n’avoir pas trouvé de « blé de Sainte Barbe » à semer hier, mardi 4 décembre… mais il est bien vrai que nous sommes loin de la Provence!!!

   Cette préparation de Noël, cette marche spirituelle vers la crèche où l’Enfant-Dieu va venir à notre rencontre, se fera aussi avec la lecture quotidienne du livre du Prophète Isaïe et l’étude de l’encyclique « Spe salvi«  de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI.

   Bon, je vous laisse, il faut que j’aille aider le Frère et aussi lui faire de gros « ron-ron » affectueux. A très bientôt.

Lully.

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia |on 5 décembre, 2007 |Pas de commentaires »

2007-39. De la couronne de l’Avent

Dans la semaine qui précède le premier dimanche de l’Avent.

       Dans très peu de temps désormais, nous allons entrer dans le temps de l’Avent ; voilà pourquoi Frère Maximilien-Marie m’a demandé de l’accompagner au grenier pour aller chercher ce qu’il faut pour préparer la couronne de l’Avent.
Pendant qu’il déballait les cartons où tout est soigneusement emballé et rangé, il m’a parlé de cette période préparatoire à l’avènement du Rédempteur, qui va commencer samedi à la tombée du jour, par les premières vêpres du premier dimanche de l’Avent, et il m’a expliqué le sens de cette couronne.
J’ai ouvert tout grand mes oreilles, de manière à pouvoir vous répéter l’essentiel de ses explications.

   La coutume de la couronne de l’Avent est née il y a très longtemps, dans les pays rhénans… au XVIème siècle, si je me souviens bien.
Mais entendons-nous bien : la couronne de l’Avent n’est nullement un objet liturgique et il n’existe pas de « rubriques » qui la prescrivent à l’église ou pour les offices liturgiques ; elle appartient à ces traditions « paraliturgiques » des familles chrétiennes, qui, en particulier à l’occasion de la prière du soir qui rassemble la maisonnée, peuvent matérialiser les temps de l’année chrétienne et les mettre en relief dans la pièce principale de leurs maisons, ou dans l’oratoire domestique, au moyen de symboles expressifs qui marquent spécialement les enfants et les stimulent.

couronne de l'Avent

   La forme circulaire de la couronne représente le cycle de la liturgie, dont les fêtes nous reviennent chaque année ; le cercle est aussi un très ancien symbole pour représenter l’éternité.
Pour les fidèles, cela symbolise également le fait que Jésus – qui est déjà venu dans le monde – reviendra, et que l’Avent n’est donc pas seulement la préparation de la joyeuse célébration d’un anniversaire (un événement appartenant au passé), mais également l’attente du retour glorieux du Christ, vers lequel leurs cœurs sont tendus.
Le cercle, qui n’a ni commencement ni fin, représente encore les efforts continuels, sans cesse renouvelés, jamais interrompus, que les chrétiens doivent accomplir pour être toujours prêts pour cet avènement, ainsi que nous l’enseignent nombre de paraboles par lesquelles les Saints Evangiles nous tiennent en éveil et décuplent notre nécessaire vigilance.

   La couleur verte de la couronne, celle du sapin ou du pin, représente, elle aussi, l’éternité puisque ces conifères ne perdent pas leur feuillage quand vient l’hiver, et symbolisent par là l’idée de permanence, la durée, la non-mortalité, au moment où tous les autres arbres, dépouillés de leurs feuilles, ressemblent à des arbres morts..

   Le vert est également couleur d’espérance : à l’image de ces arbres qui, restant verts, ne semblent pas entrer comme les autres dans le « sommeil hivernal », nous ne devons jamais cesser de veiller et de prier, nous devons toujours être revêtus de la grâce, ne pas être dépouillés de vertus.

   Sur la couronne, on dispose quatre bougies pour représenter les quatre dimanches préparatoires à Noël, qui marquent quatre étapes spirituelles.
Certains, justement à cause de cette représentation des dimanches, choisissent la couleur de ces bougies en fonction de la couleur liturgique de ces quatre dimanches de l’Avent : ils disposent donc sur leur couronne trois bougies de couleur violette et une de couleur rose.
Chaque dimanche on en allume une de plus. Ainsi, plus la fête de la Nativité approche et plus il y a de lumière : c’est très représentatif des thèmes de la liturgie pendant l’Avent et au moment de la naissance de notre Sauveur : cela nous rappelle que Jésus est la Lumière du monde, « Lux mundi », et que Son avènement dissipe les ténèbres de nos cœurs.

   On peut ajouter bien sûr quelques autres éléments décoratifs à la couronne, mais l’essentiel est là.
Allez ! je ne vais pas vous distraire davantage, il faut que je vous laisse préparer votre couronne de l’Avent.

Lully.                                

Couronne de l'Avent

Voir aussi :
- Lully dirige la préparation de la couronne de l’Avent > ici
- la spiritualité de l’Avent > ici
- la B.D. « Tendus vers Son Avènement » > ici

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