Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2011-49. De Saint Louis de Gonzague et de la garde des sens.

2011-49. De Saint Louis de Gonzague et de la garde des sens. dans Bandes dessinées stanze59copie

St Louis de Gonzague
retable de l’autel dans la chambre qu’il occupa au « Collège Romain »

       Le 21 juin, l’Eglise célèbre la fête de Saint Louis de Gonzague, céleste protecteur de la jeunesse chrétienne.

   Je n’ai pas pour dessein aujourd’hui de vous raconter ici la vie de cet admirable modèle de ferveur, de vertu, d’amour de Dieu et du prochain, mais je voudrais seulement et brièvement vous soumettre quelques réflexions que je me suis faites alors que je méditais, couché à l’ombre d’un arbuste, tandis que le soleil dardait d’implacables rayons.

   Frère Maximilien-Marie m’a raconté que lorsqu’il était au collège et au lycée, il avait entendu certains de ses professeurs, qui étaient des religieux, et aussi des prêtres, se moquer de la manière dont Saint Louis de Gonzague s’était appliqué à préserver la pureté de son âme en s’appliquant au contrôle de ses sens : c’était l’ « après soixante-huit », et les « chers frères » s’imaginaient peut-être que toute l’ascèse enseignée par les Saintes Ecritures elles-mêmes et par vingt siècles de tradition spirituelle n’avait plus lieu d’être… Tout était permis!

   Je ne m’étendrai pas sur tous les naufrages spirituels, sur tous les échecs, sur toutes les expériences douloureuses dont les adolescents de ce temps ont été les victimes, parce que les prétendus « éducateurs chrétiens » de ces années folles avaient trahi les grands principes de la prudence et de la sagesse, hérités de la pédagogie des saints des âges précédents.

   L’expression « garde des sens » – qui désigne l’exercice ascétique par lequel une personne contrôle ses sens afin de ne pas être à leur remorque, afin de ne pas laisser son esprit devenir l’esclave des sensations, des sentiments et des impressions – semble avoir disparu du langage chrétien. Si vous tapez dans un moteur de recherche sur internet les expressions « garde des sens » ou « contrôle de ses sens », les résultats que vous obtiendrez sont éloquents : on a l’impression qu’il n’y a plus que les « pratiques spirituelles » de l’Extrême-Orient qui en parlent! Peut-être est-ce là une des raisons qui font que beaucoup d’occidentaux en quête de renouveau spirituel et de purification vont les chercher dans le bouddhisme tibétain, dans l’hindouisme ou dans certaines sectes qui promettent un affranchissement de la tyrannie des passions?

   Je n’en dirai pas davantage : je vous laisse réfléchir à cela par le moyen d’une petite bande dessinée de notre Frère Maximilien-Marie dont j’ai fait ci-dessous la copie à votre intention.

Lully.

lys.giflys.giflys.gif

alcoledestlouisdegonzague1 21 juin dans Chronique de Lully

alcoledestlouisdegonzague2 garde des sens dans Commentaires d'actualité & humeurs

lys.giflys.giflys.gif

Prière pour se confier à la protection particulière de Saint Louis de Gonzague :

   O très glorieux et très aimable Saint Louis de Gonzague, je m’adresse à vous avec grande confiance et je vous choisis pour mon modèle et spécial protecteur !

Tournez vers moi vos regards pleins de bonté et, par vos prières, obtenez-moi, s’il vous plait, les bonnes inspirations pour me conduire en cette vie : éclairez mon cœur et rendez-le fort contre toutes les tentations de l’orgueil, de l’égoïsme et de la sensualité ; enseignez-moi à déjouer les pièges de l’ennemi et à marcher dans les voies de la fidélité ; intercédez sans cesse en ma faveur auprès de Jésus et de Marie, afin qu’après avoir imité vos vertus sur cette terre, je parvienne avec vous dans le Royaume céleste.

Ainsi soit-il.

(prière composée par Frère Maximilien-Marie)

Voir aussi  :
- la vision de Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi > ici
- la prière de consécration à la Sainte Vierge « O Domina mea »,
attribuée à Saint Louis de Gonzague > ici

lys.giflys.giflys.gif

Autres bandes dessinées de Frère Maximilien-Marie publiées dans ce blogue : « Saint Joseph et le placage » (> ici); “Une lettre pour toi” (> ici); “La préférée de Dieu” (> ici); “Concurrence” (> ici); “J’enrage!” (> ici); “Pas meilleur que les autres” (> ici); “Grindsel le séraphin se pose quelques bonnes questions” (> ici); “Comment se forment les perles” ( > ici), et « Au jour le jour » (> ici).

2011-48. Le Symbole de Saint Athanase (Quicumque).

Le « Symbole de Saint Athanase » – appelé aussi « Quicumque » (qui est le premier mot latin de cette profession de foi trinitaire) est récité au bréviaire romain traditionnel à la suite du troisième psaume de l’office de Prime, la plupart des dimanches de l’année (mais – hélas ! – seulement le jour de la fête de la Très Sainte Trinité dans le bréviaire de 1962 et plus du tout dans les éditions postérieures du bréviaire !!!).

Le nom de Saint Athanase qui lui est donné ne veut pas dire que c’est le célèbre patriarche d’Alexandrie qui en a rédigé le texte, mais signifie que ce résumé de la foi trinitaire exprime la foi de Saint Athanase, champion de l’orthodoxie – c’est-à-dire de la foi droite – à l’époque de l’hérésie arienne. 

Linz - Sommet de la colonne de la Sainte Trinité

«Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique : s’il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l’éternité.

Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance : autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais une est la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, égale la gloire, coéternelle la majesté.

Comme est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit : incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint-Esprit ; infini est le Père, infini le Fils, infini le Saint-Esprit ; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit ; et cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel ; tout comme ils ne sont pas trois incréés, ni trois infinis, mais un incréé et un infini. De même, tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit ; et cependant ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur ; et cependant ils ne sont pas trois Seigneurs, mais un Seigneur ; car, de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chacune des personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de dire qu’il y a trois Dieux ou trois Seigneurs.

Le Père n’a été fait par personne et il n’est ni créé ni engendré ; le Fils n’est issu que du Père, il n’est ni fait, ni créé, mais engendré ; le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n’est ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Il n’y a donc qu’un Père, non pas trois Pères ; un Fils, non pas trois Fils ; un Saint-Esprit, non pas trois Saint-Esprit. Et dans cette Trinité il n’est rien qui ne soit avant ou après, rien qui ne soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien qu’en tout, comme on l’a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l’Unité dans la Trinité, et la Trinité dans l’Unité. Qui donc veut être sauvé, qu’il croie cela de la Trinité.

Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est donc la foi droite que de croire et de confesser que notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme. Il est Dieu, de la substance du Père, engendré avant les siècles, et il est homme, de la substance de sa mère, né dans le temps ; Dieu parfait, homme parfait composé d’une âme raisonnable et de chair humaine, égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l’humanité. Bien qu’il soit Dieu et homme, il n’y a pas cependant deux Christ, mais un Christ ; un, non parce que la divinité a été transformée en la chair, mais parce que l’humanité a été assumée en Dieu ; un absolument, non par un mélange de substance, mais par l’unité de la personne. Car, de même que l’âme raisonnable et le corps font un homme, de même Dieu et l’homme font un Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts. A sa venue, tous les hommes ressusciteront avec leurs corps et rendront compte de leurs propres actes : ceux qui ont bien agi iront dans la vie éternelle, ceux qui ont mal agi, au feu éternel.

Telle est la foi catholique : si quelqu’un n’y croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé. »

Mystère de la Sainte Trinité

Prière de Sainte Thérèse Couderc à la Sainte Trinité > ici, « O mon Dieu, Trinité que j’adore » de Sainte Elisabeth de la Trinité > ici, et prière de Saint Augustin > ici.

2011-47. De Saint Jean-François Régis, « apôtre du Vivarais et du Velay ».

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Dans notre petite province, la date du 16 juin est importante sur le plan spirituel, car c’est le jour de la fête de celui qui est invoqué comme « apôtre du Vivarais et du Velay » : Saint Jean-François Régis.

Estampe du XVIIe s. représentant Saint Régis (musée de Rennes)

Portrait de Saint Régis sur une estampe du XVIIe siècle
conservée au musée de Rennes.

Aperçu de la biographie de Saint Jean-François Régis :

   Languedocien, né à Fontcouverte (à égale distance de Narbonne et de Carcassonne) le 31 janvier 1597, dans une famille de petite noblesse, Jean-François de Régis, qui a manifesté très jeune une grande maturité spirituelle, entre au noviciat de la Compagnie de Jésus à l’âge de 19 ans.

   Après deux années de noviciat et les premiers voeux, les constitutions de Saint Ignace prévoient que le nouveau religieux sera exercé à l’enseignement : le jeune Régis est donc professeur de grammaire pendant trois ans, avant d’être envoyé étudier la philosophie pendant trois autres années à l’université de Tournon sur Rhône.
C’est le premier contact de Jean-François Régis avec le haut-Vivarais, terriblement meurtri au sortir des « guerres de religion » : il emploie le temps que ses études laissent libre à catéchiser les enfants des villages des environs et à leur apprendre à aimer Notre-Seigneur.

   Vinrent deux autres années de professorat – au collège du Puy-en-Velay – , puis les études de théologie à Toulouse.
Le Père Régis célébra sa première Messe le dimanche de la Sainte Trinité, 26 mai 1630 (note : on ne connaît pas de manière exacte la date de son ordination sacerdotale. Fut-il ordonné au samedi des Quatre-Temps d’été 25 mai 1630, ou bien – selon un usage assez courant à cette époque-là et conformément à l’exemple de Saint Ignace lui-même qui avait attendu un an et demi pour se préparer à célébrer sa première messe – avait-il été ordonné bien avant ? La date de sa première Messe, elle, est certaine parce qu’il l’annonça lui-même à sa mère dans une lettre).
Il est dans sa trente-quatrième année et il lui reste dix ans à vivre.

   Rempli de zèle missionnaire et enthousiasmé au récit des labeurs apostoliques et du martyre des Jésuites qui évangélisent le Nord de l’Amérique, le Père Régis eût désiré qu’on l’envoyât au Canada, mais ses supérieurs le désignèrent pour répondre à la demande de Monseigneur Louis-François de La Baume de Suze, évêque de Viviers, qui entreprenait la reconstruction spirituelle de son diocèse après les ravages causés par l’hérésie protestante. « Votre Canada, c’est le Vivarais ! », lui déclara le prélat en lui montrant son diocèse du haut d’un promontoire. Et il est bien vrai que Saint Jean-François Régis se trouvera parfois dans des conditions tout aussi extrêmes que celle du grand Nord canadien, au cours des rudes et longs hivers vivarois !

Mgr de la Baume de Suze envoie Saint Régis en mission en Vivarais

« Votre Canada, c’est le Vivarais ! » :
Mgr de La Baume de Suze confie à St Régis l’évangélisation du Vivarais
(scène du diorama de Georges Serraz – La Louvesc).

   Désormais, le Père Régis, que les habitants du Vivarais et du Velay n’appelleront bientôt plus que « le bon père » ou « le saint père », passera le plus clair de son temps dans ces missions de l’intérieur qui refont le tissu chrétien de la France.

   A partir de 1636, il est rattaché au collège du Puy-en-Velay. La vie du Père Régis s’articule autour de deux pôles :

a) pendant la belle saison (au cours de laquelle le peuple des campagnes est très pris par les travaux des champs) un apostolat essentiellement urbain : assistance aux malades et aux mourants, visite des prisonniers, création et animation d’oeuvres de miséricorde (soupe et vestiaire populaires, refuge pour les jeunes filles afin de les arracher à la prostitution et en faveur desquelles il encourage l’artisanat de la dentelle qui leur assure un gagne-pain…), catéchismes dans les églises de la ville, longues heures au confessionnal…

b) pendant la mauvaise saison (qui peut durer six, voire huit, mois dans les villages situés en altitude), pendant laquelle les travaux des champs sont impossibles, les missions dans les paroisses de montagne.

Saint Régis prêchant en plein air dans un paysage hivernal

Saint Jean-François Régis, debout sur une congère, sollicité par les foules avides de l’entendre,
prêche en plein air, dans les montagnes du Vivarais
(scène du diaporama de Georges Serraz – La Louvesc).

   Il parcourt les plateaux vellaves et les escarpements vivarois à pied, par tous les temps : avec son visage riant, ses manières simples et franches, sa constante disponibilité, sa capacité à parler, prêcher et entendre les confessions en occitan, sa ferveur joyeuse et conquérante, et par dessus tout le rayonnement d’une charité inépuisable, le Père Régis multiplie les conversions et enracine fortement et durablement le peuple des montagnes dans la foi catholique.

   Pour ces montagnards du Vivarais et du Velay – race plutôt trapue, râblée – , Jean-François Régis, qui mesure au moins 1,92 m, paraît presque un géant ; mais s’il est capable, à l’occasion, de faire preuve d’une étonnante force physique, c’est sa douceur qui impressionne et subjugue.

   Le Père Régis fait preuve d’une endurance quasi incroyable : très austère pour lui-même, ne dormant guère plus de trois heures par nuit (il emploie le temps où les autres dorment à de longues heures d’oraison et d’adoration du Saint-Sacrement), il ne lui vient même pas à l’esprit qu’il devrait se ménager un peu lorsque tant d’âmes sont assoiffées de Dieu et de la grâce !

   La veille de Noël 1640, il arrive à La Louvesc après avoir été égaré par une tempête de neige et passé la nuit dans une masure en ruines.
Malgré la fièvre qui le ronge déjà, il se met aussitôt au confessionnal, prêche, célèbre la Sainte Messe et… tombe d’épuisement dans l’église glaciale.
Transporté au presbytère et couché près de la cheminée, il confesse encore et encore pendant des heures.

   Le 31 décembre, un peu avant minuit, il se redresse dans un ultime effort et le frère qui le veille l’entend prononcer : « Ah! mon frère, je vois Notre-Seigneur et Notre-Dame qui m’ouvrent les portes du Paradis… » Après un dernier « in manus tuas », il rend son âme de feu à Dieu. Il était âgé de quarante-trois ans et onze mois.

Mort de Saint Jean-François Régis

« Ah! mon frère, je vois Notre-Seigneur et Notre-Dame qui m’ouvrent les portes du Paradis… »
Mort de Saint Jean-François Régis le 31 décembre 1640 un peu avant minuit
(scène du diorama de Georges Serraz – La Louvesc)

   La mission qu’il a ouverte sur la montagne, dans cette bourgade loin de tout, le 24 décembre 1640 ne sera jamais clôturée, mais elle se perpétue depuis lors : son tombeau, jalousement conservé par les montagnards, devient aussitôt un lieu de pèlerinage sur lequel les grâces physiques et spirituelles se multiplient.

   Canonisé le 16 juin 1737, c’est le jour anniversaire de cette glorification qui est désigné pour être désormais celui de sa fête liturgique (le 31 décembre ne s’y prêtant pas).

Importance du culte de Saint Jean-François Régis en Vivarais et en Velay :

   Dans tout le diocèse de Viviers et dans une partie importante de celui du Puy-en-Velay, le souvenir et le culte de Saint Jean-François Régis sont restés très vivants et très enracinés pendant plus de trois siècles : pratiquement pas une église où l’on ne trouve sa statue (il serait plus exact d’écrire « où l’on ne trouvait sa statue » car malheureusement un certain nombre d’églises a été dévasté par la fureur iconoclaste de la désastreuse période post-conciliaire), quand il ne s’agit pas aussi d’un vitrail ou d’un autel qui lui est dédié ; de nombreux villages et hameaux ont conservé le souvenir de son passage, des carrefours ou des places où il a prêché et qui sont encore signalés par une croix ou une statue, des maisons dans lesquelles il a mangé ou dormi, des fontaines ou des sources qu’il a bénies et dont on recueille toujours l’eau avec vénération… etc.

   La Louvesc reste un lieu de pèlerinage où, à la suite de nombreux saints (Saint Benoît-Joseph Labre, Saint Marcellin Champagnat, Saint Jean-Marie Vianney, Sainte Philippine Duchesne, Sainte Thérèse Couderc… etc.), les fidèles viennent implorer une grâce, remercier, puiser des forces spirituelles et grandir dans leur vie chrétienne.

   Mais il n’y a pas que La Louvesc ; il existe aussi de petits pèlerinages locaux – églises paroissiales ou chapelles marquées par le souvenir de Saint Régis – qui font, le 16 juin, l’objet d’une cérémonie annuelle, sans parler, au Puy-en-Velay, de l’église dite « du collège » (parce qu’elle fut la chapelle du collège des jésuites auquel Saint Régis était rattaché, cf. supra) où cette célébration revêt toujours une solennité particulière.

   Certes, à La Louvesc ou ailleurs, les pèlerins ne sont plus aussi nombreux qu’ils le furent dans les périodes de grande ferveur populaire : depuis une cinquantaine d’années la déchristianisation officielle de la société se fait malheureusement sentir, ajoutée à la sécularisation d’un clergé qui, sous prétexte « d’ouverture au monde » ou de « concile », s’est laissé entraîné par le naturalisme, les idéologies destructrices de la foi, du zèle et de la ferveur, et a souvent critiqué – voire combattu – les marques de la dévotion populaire…

Saint Jean-François Régis au Mesnil-Marie :

   En notre Mesnil-Marie, nous sommes très heureux d’avoir hérité d’une statue et de reliques de Saint Jean-François Régis, bien à l’honneur dans notre oratoire provisoire en ce 16 juin (cf. photo ci-dessous).

   Mais il y a plus encore : nous avons la certitude morale que Saint Régis est passé dans notre hameau, soit à l’occasion de sa mission au Cheylard et dans les alentours, en 1635, soit à l’occasion de celle à Fay-le-Froid (aujourd’hui Fay-sur-Lignon) et autour du Mézenc, en 1636.

   En effet, sans s’astreindre à établir un itinéraire détaillé et exhaustif de tous les lieux dans lesquels est passé le saint missionnaire, les contemporains ont écrit au sujet de ces missions dans notre contrée que le Père Régis n’avait pas laissé un hameau, fut-il très éloigné, ni n’avait pas laissé une ferme, aussi isolée qu’elle fut, sans aller y porter la sainte parole de Dieu.
A cette époque-là, notre hameau – où était tout de même établi un notaire royal ! – pouvait compter une dizaine de feux et sa population être de 30 à 50 âmes.
Saint Jean-François Régis
, dont le passage est dûment attesté à quelques kilomètres d’ici, est donc très certainement venu y prêcher : comme je l’ai écrit plus haut, si nous n’en avons pas la trace sur un document, nous en avons la certitude morale !

   Voilà pourquoi, en mémoire de ses missions dans les Boutières et autour du Mézenc, Frère Maximilien-Marie a résolu d’édifier, dès que cela sera possible, un oratoire dédié à Saint Jean-François Régis dans notre jardin de fleurs en bordure du chemin. En attendant et dès à présent, qu’il bénisse le Refuge Notre-Dame de Compassion et tous ses amis fidèles.

Lully.

Statue et reliquaire de Saint Jean-François Régis dans l'oratoire du Mesnil-Marie

Statue et reliques de Saint Jean-François Régis au Mesnil-Marie.

Articles connexes :
les « Litanies de Saint Jean-François Régis » > ici
et la chronique d’un pèlerinage à La Louvesc au cours de l’été 2008 > ici

Litanies de Saint Jean-François Régis

(pour la récitation privée – copiées sur un ancienne image souvenir du pèlerinage de La Louvesc, imprimée « cum permissu superiorum » chez Bonamy, éditeur pontifical à Poitiers)

Souvenir du pèlerinage de Saint Jean-François Régis à La Louvesc

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous. (bis)
Jésus-Christ, exaucez-nous. (bis)

Père Céleste qui, êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, conçue sans péché, priez pour nous.
Saint Régis, fervent adorateur de la Sainte Eucharistie, priez pour nous.
Saint Régis zélé serviteur de Marie, priez pour nous.
Saint Régis, très digne fils de Saint Ignace, priez pour nous.
Saint Régis, fidèle imitateur de Saint François-Xavier, priez pour nous.
Saint Régis, tout brûlant de l’amour de Dieu, priez pour nous.
Saint Régis, victime de la charité chrétienne, priez pour nous.
Saint Régis, modèle parfait de toutes les vertus, priez pour nous.
Saint Régis, fidèle observateur de la vie religieuse, priez pour nous.
Saint Régis, protecteur des innocents, priez pour nous.
Saint Régis, habile à ramener les pécheurs, priez pour nous.
Saint Régis, qui avez bravé mille dangers pour le salut des âmes, priez pour nous.
Saint Régis, apôtre infatigable du Vivarais et du Velay, priez pour nous.
Saint Régis, providence des malheureux, priez pour nous.
Saint Régis, ange tutélaire de notre patrie, priez pour nous.
Saint Régis, honneur et gloire de la Compagnie de Jésus, priez pour nous.
Saint Régis, très zélé propagateur de la gloire de Dieu, priez pour nous.
Saint Régis, illustre par un grand nombre de miracles, priez pour nous.
Saint Régis, puissant intercesseur auprès de Dieu, priez pour nous.
Saint Régis, notre modèle, priez pour nous.
Saint Régis, notre protecteur et notre père, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

V. Priez pour nous, Saint Jean-François Régis,
R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Oraison :

   O Dieu, qui avez rendu illustre le bienheureux Jean-François Régis, votre confesseur, par une charité merveilleuse et une invincible patience à soutenir beaucoup de travaux pour le salut des âmes, faites par votre grâce, qu’instruits par ses exemples et aidés de son intercession, nous obtenions les récompenses de la vie éternelle. Nous Vous le demandons par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

La Louvesc vue générale

La Louvesc (vue générale) avec les flèches de la basilique de Saint Régis.

2011-45. Où, à propos de Sainte Jeanne d’Arc et de sa protection sur la France, il est question de légitimité dynastique.

Deuxième dimanche du mois de mai :
en France, solennité de Sainte Jeanne d’Arc, vierge, patronne de la France en second.

Blason de Sainte Jeanne d'Arc

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Vous vous en doutez, la solennité et fête nationale de ce jour est particulièrement joyeuse et fervente en notre Mesnil-Marie : Sainte Jeanne d’Arc !

2011-45. Où, à propos de Sainte Jeanne d'Arc et de sa protection sur la France, il est question de légitimité dynastique. dans Chronique de Lully dsc08061copiecopie

   D’une manière habituelle, on entend dire qu’elle est « patronne secondaire de la France ».
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire (par exemple > ici) – mais je veux insister et j’insisterai encore plus d’une fois sur ce point -, le qualificatif « secondaire » est inapproprié pour rendre la réalité de ce que le Saint-Siège a voulu en plaçant la France sous la protection céleste particulière de Sainte Jeanne d’Arc, et il vaut mieux utiliser l’expression : patronne de la France en second.
En Français, en effet, le qualificatif « secondaire » peut revêtir une nuance dépréciative : est secondaire ce qui est de moindre importance, voire de moindre qualité.

   L’intention de l’Eglise en proclamant Sainte Jeanne d’Arc (comme aussi Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus) patronne de la France en second n’était évidemment pas de dire que c’était un patronage de seconde zone ou auquel il fallait attribuer une moindre importance : cela signifiait seulement que, en sus de la protection de Notre-Dame de l’Assomption et au vu des besoins spirituels de notre Patrie dans les temps modernes, l’Eglise voulait que la France soit encore plus et mieux protégée grâce à Sainte Jeanne d’Arc, que la France bénéficie d’une manière plus spéciale des prières et des mérites de Sainte Jeanne d’Arc, que la France se ressente davantage des bienfaits de l’intercession de Sainte Jeanne d’Arc…

   La manière dont la fête liturgique de Sainte Jeanne d’Arc est traitée dans le calendrier liturgique français issu de la réforme de 1969 est à proprement parler scandaleuse, puisqu’elle y est reléguée au rang de « mémoire facultative » le jour du 30 mai, et que la solennité reportée au deuxième dimanche de mai  (jour de la fête nationale civile) en est carrément absente, alors que ces deux fêtes eussent dû rester au rang le plus élevé des célébrations liturgiques, ainsi que nous le faisons toujours avec le calendrier traditionnel !

blasonjdarc 2ème dimanche de mai dans Commentaires d'actualité & humeurs

   Je voudrais aujourd’hui insister sur un titre dont on peut qualifier Sainte Jeanne d’Arc : elle est la sainte de la légitimité dynastique.

   A un moment de l’histoire où, du fait d’un certain nombre de scandales et de mensonges, l’héritier du Trône en était arrivé à douter lui-même de sa propre légitimité, Jeanne a été suscitée par Dieu afin de lui rendre confiance, pour lui assurer « de par le Roi du Ciel » qu’il était vrai fils de Roi et légitime héritier de la Couronne et, en conséquence logique, pour l’amener à recevoir son « digne sacre » à Reims.
Ce faisant, Jeanne a suscité le sursaut psychologique et spirituel qui a refait l’unité et la force de la France.

   C’est en rendant à la France son Roi légitime que la Pucelle a redonné confiance aux bons Français et a pu conduire les troupes à la victoire.
C’est en rendant à la France son Roi légitime que Jeanne a pu insuffler à toute la France un élan et une pugnacité qui ne se sont pas éteints avec les flammes du bûcher dans lequel elle a consommé son sacrifice.
C’est en rendant à la France son Roi légitime qu’elle a permis la victoire militaire sur l’envahisseur et, par conséquence, la conservation de la France dans le giron de l’Eglise Romaine : si, en effet, le Roi d’Angleterre était aussi devenu Roi de France, au siècle suivant la France aurait pu sombrer dans le schisme et les hérésies de l’anglicanisme.

   Voilà pourquoi l’oraison propre de la fête de Sainte Jeanne d’Arc n’hésite pas à affirmer : « Ô Dieu, qui avez merveilleusement suscité la Bienheureuse vierge Jeanne pour la défense de la foi et de la patrie… Deus, qui beatam Joannam virginem ad fidem ac patriam tuendam mirabiliter suscitasti! »
La vocation militaire de Jeanne était ordonnée à la conservation de la Foi catholique en France.

eglisestphilbert1440 deuxième dimanche de mai dans De liturgia

   Ainsi on peut dire qu’en envoyant Jeanne au secours de la France envahie et humilié, Dieu a également confirmé de manière éclatante la justesse et la pertinence des Lois Fondamentales du Royaume : ces Lois sont l’une des expressions des desseins de Dieu sur la France ; elles sont la garantie institutionnelle d’une fidélité aux volontés de la Providence sur ce pays!

   Dieu n’a pas voulu que Charles VII soit sacré à Reims, de préférence à son cousin anglais, par une espèce de divin caprice ; Il ne l’a pas voulu parce que Charles aurait été plus capable humainement de faire le bonheur de la France ou plus talentueux politiquement ; Il ne l’a même pas voulu parce que Charles VII aurait été plus vertueux ou plus pieux que son rival…
Non! Dans son omniscience éternelle, Dieu savait bien que Charles VII commettrait des fautes : des fautes graves parfois contre la morale chrétienne dans sa vie privée, et des fautes importantes aussi dans le gouvernement du Royaume et dans ses relations avec l’Eglise. Et cependant Il a tout de même voulu que ce soit lui – lui et pas un autre qui eût pu lui être supérieur en qualités humaines et spirituelles – qui soit reconnu comme Roi, parce qu’il était fils légitime de Charles VI et désigné comme Roi légitime par les Lois Fondamentales!

grandesarmesdefrancecopie fête de Sainte Jeanne d'Arc dans Nos amis les Saints

   Aujourd’hui, ces mêmes Lois Fondamentales désignent le Prince Louis-Alphonse de Bourbon, aîné des Capétiens, descendant direct de Saint Louis, d’Henri IV et de Louis XIV, comme héritier de la Couronne et du Trône de France.

   C’est par fidélité aux desseins de Dieu sur la France et par obéissance aux dispositions de la Providence – exprimées dans les Lois Fondamentales -, et non en raison d’un attachement sentimental, non par nostalgie ou pour quelque autre raison humaine, que nous sommes attachés à la légitimité dynastique.

   Nous ne sommes pas les supporters d’un « prétendant » : d’ailleurs le Prince Louis ne prétend à rien, n’a à prétendre à rien, puisque tout simplement il est.

   Nous ne sommes pas entrés en légitimité (et j’emploie cette expression avec le même sens d’engagement et de don de soi qui sous-tend l’expression : entrer dans les ordres) parce que nous trouverions au Prince des qualités ou des vertus supérieures…
Nous ne sommes pas des idéalistes et nous sommes ennemis de toute forme de culte de la personnalité ; nous savons que nul homme n’est parfait, mais que tous et chacun portent en eux un mélange de qualités et de défauts, de vertus et de péchés : le Prince n’échappe pas à la complexité de cette réalité humaine…

   Mais en revanche nous croyons en Dieu qui, par l’action de Ses saints, par les héros inspirés qu’Il a suscités, et surtout par l’obéissance à Ses lois et aux dispositions de Sa Providence peut changer le cours de l’histoire et redonner vie à un pays.

   Nous croyons particulièrement que le Sacre peut infuser dans un homme une véritable efficience divine et qu’Il peut – à travers cet homme malgré ses imperfections – communiquer à une société tout entière et à un Etat des grâces desquelles découlent le bonheur et la prospérité terrestres eux-mêmes.

   Puisse Sainte Jeanne d’Arc, intercéder puissamment pour notre France et lui permettre de revenir aux sources vives de la fidélité à sa vocation et de la légitimité voulue par Dieu!

Lully.

fleurdelys2 Sainte Jeanne d'Arc dans Vexilla Regis   fleurdelys2 solennité de Sainte Jeanne d'Arc   fleurdelys2

A Sainte Jeanne d’Arc : prière pour la France et cantique du Père Doncoeur.

Nous avons publié (cf. > ici) un extrait du très remarquable panégyrique de Jeanne d’Arc prononcé par Monseigneur Pie (il n’était alors que vicaire général du diocèse de Chartres) le 8 mai 1844. Nous vous proposons aujourd’hui une prière pour la France (qui peut servir de neuvaine) adressée à Dieu par l’intercession de celle qui est, après Notre-Dame de l’Assomption, patronne céleste de la France en second, ainsi qu’un chant à Sainte Jeanne d’Arc dont le Père Doncoeur – l’un des fondateurs du scoutisme catholique en France – rédigea les paroles sur l’air d’un ancien cantique béarnais.

A Sainte Jeanne d'Arc : prière pour la France et cantique du Père Doncoeur. dans De liturgia

Prière pour la France :

dont on peut faire une neuvaine préparatoire au jour de sa fête
du 21 au 29 mai de chaque année (fête liturgique)
ou bien durant les neuf jours qui précèdent le deuxième dimanche de mai (fête nationale)
et dans tous les moments où l’on veut prier plus instamment pour la France.

 * * *

Très saint et très haut Seigneur Jésus-Christ,
Roi des rois,
qui avez miraculeusement suscité Sainte Jeanne d’Arc
pour ramener à l’unité autour de son Prince légitime
le Royaume de France, divisé et humilié à la face des nations,
et pour lui conserver l’intégrité de la Foi :
du haut de votre trône céleste,
regardez encore aujourd’hui combien il y a grande pitié en ce pays, dont le reniement des promesses du baptême et l’apostasie officielle ont entraîné à nouveau la désunion et l’abaissement,
au point qu’il est devenu aujourd’hui un mauvais exemple pour la terre entière…

Par la puissante intercession de Sainte Jeanne d’Arc,
patronne de la France en second après votre très Sainte Mère,
nous Vous supplions, ô Jésus :
répandez sur ce pays qui proclamait jadis en préambule de ses lois
« Vive le Christ qui est Roi des Francs! »
de nouvelles et abondantes grâces de conversion et de Foi,
pour que les coeurs et les esprits reviennent à Vous!

Par la fervente intercession de Sainte Jeanne d’Arc,
qui fut attentive aux paroles et aux instructions du saint conseil par lequel Vous l’avez formée à sa mission,
nous Vous supplions, ô Jésus :
donnez à nos responsables religieux et civils
les très précieux dons de conseil et de sagesse
pour qu’ils conduisent le peuple de France
hors des sentiers de la perdition!

Par la glorieuse intercession de Sainte Jeanne d’Arc,
qui demeura indéfectiblement fidèle à sa vocation particulière quelque souffrance qu’il pût lui en coûter,
nous Vous supplions, ô Jésus :
suscitez aujourd’hui dans nos familles
de généreuses et solides vocations,
pour l’Eglise et pour la patrie,
dépouillées de toute ambition personnelle et de tout carriérisme,
de tout esprit de puissance et de lucre,
qui se dévoueront sans compter au bien spirituel et éternel de ce peuple dont Vous devez rester à jamais le Roi!

Par la continuelle intercession de Sainte Jeanne d’Arc,
qui jamais ne douta et resta toujours surnaturellement confiante dans l’adversité,
nous Vous supplions encore, ô Jésus :
délivrez-nous de toute désespérance,
mais rendez à Votre France son zèle et sa pugnacité,
sa ferveur et son enthousiasme,
pour combattre les démons de l’impiété et de la luxure,
de l’égoïsme et du mensonge
qui tiennent notre société en esclavage depuis près de deux siècles!

A la prière de Sainte Jeanne d’Arc,
donnez-nous, ô Jésus, le courage d’entrer dans les voies de la pénitence,
du recours confiant à Votre miséricorde,
de la réparation et du vrai renouveau!
Augmentez notre foi dans Votre Saint Évangile
et dans la doctrine traditionnelle de Votre Sainte Église,
qui, depuis deux mille ans, a uni les esprits, les cœurs, les familles et les nations!

A l’exemple de Sainte Jeanne d’Arc,
qui fit peindre sur son étendard Votre Saint Nom avec celui de Marie, Votre Mère,
et rendit son dernier soupir en criant une dernière fois Votre Nom béni,
donnez-nous, ô Jésus, un fervent esprit de prière et de constant recours à Votre sainte grâce,
pour que Votre Esprit Paraclet habite en nous, agisse en nous et oeuvre à travers nous!

Enfin, par les mérites du sacrifice de Sainte Jeanne d’Arc,
uni à Votre Saint Sacrifice du Calvaire, sans cesse renouvelé à l’autel de la Messe,
faites paraître, nous Vous en supplions,
ce monarque sacré que Vous nous avez promis par la bouche de tant de Vos saints,
afin qu’il renoue et revivifie l’alliance sainte conclue jadis dans les eaux baptismales de Reims
et rende à Votre peuple de France sa joie et son salut!

Ainsi soit-il!

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie – reproduction autorisée à condition d’en mentionner la source)

 Jeannne d'Arc dans Nos amis les Saints

cantique-ste-jeanne-darc-pere-doncoeur neuvaine dans Prier avec nous

* * * * * * *

Sur les routes où nous chantons, 
Fais-nous joyeux, ô fière Jeanne ! 
De ton rire insolent et frais 
Tu fis pâlir les soudards anglais. 
Tu aimas les joyeux garçons 
Purs et hardis à tenir campagne ; 
Sur les routes où nous chantons, 
Fais-nous joyeux, ô fière Jeanne ! 

Sur les routes où nous peinons, 
Fais-nous plus durs, ô rude Jeanne ! 
Au grand trot de tes noirs coursiers 
Tu entrainas princes et Routiers. 
Sous l’effort quand nos corps ploieront, 
Garde nos cœurs de ces pleurs de femmes. 
Sur les routes où nous peinons, 
Fais-nous plus durs, ô rude Jeanne ! 

Sur les routes où nous luttons 
Fais-nous vainqueurs, ô forte Jeanne ! 
Dans l’effroi des sanglants combats 
Tu bondissais devant tes soldats. 
Sur tes pas, quand nous nous battrons, 
Nous saurons bien forcer les victoires. 
Sur les routes où nous luttons 
Fais-nous vainqueurs, ô forte Jeanne ! 

Sur les routes où nous mourrons, 
Emporte-nous, ô sainte Jeanne ! 
De la cendre de ton brasier 
Tu t’envolas en plein ciel de mai. 
De nos corps qui défailleront 
D’un vif élan fais jaillir nos âmes. 
Sur les routes où nous mourrons, 
Emporte-nous, ô sainte Jeanne!

blasonjdarc Père Doncoeur dans Vexilla Regis

2011-41. Instruction « Universae Ecclesiae » de la Commission Pontificale Ecclesia Dei concernant l’application de la Lettre apostolique « Summorum Pontificum » en forme de motu proprio donnée par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

Sainte Messe traditionnelle

I. Introduction :

1. La Lettre apostolique Summorum Pontificum, donnée motu proprio par le Souverain Pontife Benoît XVI le 7 juillet 2007 et entrée en vigueur le 14 septembre 2007, a rendu plus accessible la richesse de la liturgie romaine à l’Église universelle.

2. Par ce Motu Proprio, le Souverain Pontife Benoît XVI a promulgué une loi universelle pour l’Église, avec l’intention de donner un nouveau cadre normatif à l’usage de la liturgie romaine en vigueur en 1962.

3. Après avoir rappelé la sollicitude des Souverains Pontifes pour la sainte liturgie et la révision des livres liturgiques, le Saint-Père reprend le principe traditionnel, reconnu depuis des temps immémoriaux et à maintenir nécessairement à l’avenir, selon lequel «chaque Église particulière doit être en accord avec l’Église universelle, non seulement sur la doctrine de la foi et sur les signes sacramentels, mais aussi sur les usages reçus universellement de la tradition  apostolique ininterrompue. On doit les observer non seulement pour éviter les erreurs, mais pour transmettre l’intégrité de la foi, car la règle de la prière de l’Église correspond à sa règle de foi (1)».

4. Le Souverain Pontife évoque en outre les Pontifes romains qui se sont particulièrement donnés à cette tâche, notamment saint Grégoire le Grand et saint Pie V. Le Pape souligne également que, parmi les livres liturgiques sacrés, le Missale Romanum a joué un rôle particulier dans l’histoire et qu’il a connu des mises à jour au cours des temps jusqu’au bienheureux Pape Jean XXIII. Puis, après la réforme liturgique qui suivit le Concile Vatican II, le Pape Paul VI approuva en 1970 pour l’Église de rite latin un nouveau Missel, qui fut ensuite traduit en différentes langues. Le Pape Jean Paul II en promulgua une troisième édition en l’an 2000.

5. Plusieurs fidèles, formés à l’esprit des formes liturgiques antérieures au Concile Vatican II, ont exprimé le vif désir de conserver la tradition ancienne. C’est pourquoi, avec l’indult spécial Quattuor abhinc annos publié en 1984 par la Sacrée Congrégation pour le Culte divin, le Pape Jean Paul II concéda sous certaines conditions la faculté de reprendre l’usage du Missel romain promulgué par le bienheureux Pape Jean XXIII. En outre, avec le Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988, le Pape Jean Paul II exhorta les Évêques à concéder généreusement cette faculté à tous les fidèles qui le demandaient.
C’est dans la même ligne que se situe le Pape Benoît XVI avec le Motu Proprio Summorum Pontificum, où sont indiqués, pour l’usus antiquior du rite romain, quelques critères essentiels qu’il est opportun de rappeler ici.

6. Les textes du Missel romain du Pape Paul VI et de la dernière édition de celui du Pape Jean XXIII sont deux formes de la liturgie romaine, respectivement appelées ordinaire et extraordinaire : il s’agit de deux mises en oeuvre juxtaposées de l’unique rite romain. L’une et l’autre forme expriment la même lex orandi de l’Église. En raison de son usage antique et vénérable, la forme extraordinaire doit être conservée avec l’honneur qui lui est dû.

7. Le Motu Proprio Summorum Pontificum s’accompagne d’une lettre du Saint-Père aux Évêques, publiée le même jour que lui (7 juillet 2007) et offrant de plus amples éclaircissements sur l’opportunité et la nécessité du Motu Proprio lui-même : il s’agissait effectivement de combler une lacune, en donnant un nouveau cadre normatif à l’usage de la liturgie romaine en vigueur en 1962.
Ce cadre s’imposait particulièrement du fait qu’au moment de l’introduction du nouveau missel, il n’avait pas semblé nécessaire de publier des dispositions destinées à régler l’usage de la liturgie en vigueur en 1962. En raison de l’augmentation du nombre de ceux qui demandent à pouvoir user de la forme extraordinaire, il est devenu nécessaire de donner quelques normes à ce sujet.
Le Pape Benoît XVI affirme notamment : «Il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste (2)».

8. Le Motu Proprio Summorum Pontificum constitue une expression remarquable du magistère du Pontife romain et de son munus propre – régler et ordonner la sainte liturgie de l’Église (3) – et il manifeste sa sollicitude de Vicaire du Christ et de Pasteur de l’Église universelle (4). Il se propose :
a) d’offrir à tous les fidèles la liturgie romaine dans l’usus antiquior, comme un trésor à conserver précieusement ;
b) de garantir et d’assurer réellement l’usage de la forme extraordinaire à tous ceux qui le demandent, étant bien entendu que l’usage de la liturgie latine en vigueur en 1962 est une faculté donnée pour le bien des fidèles et donc à interpréter en un sens favorable aux fidèles qui en sont les principaux destinataires ;
c) de favoriser la réconciliation au sein de l’Église.

II. Les missions de la Commission pontificale Ecclesia Dei :

9. Le Souverain Pontife a doté la Commission Pontificale Ecclesia Dei d’un pouvoir ordinaire vicaire dans son domaine de compétence, en particulier pour veiller sur l’observance et l’application des dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum (cf. art. 12).

10. § 1. La Commission pontificale exerce ce pouvoir, non seulement grâce aux facultés précédemment concédées par le Pape Jean Paul II et confirmées par le Pape Benoît XVI (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 11-12), mais aussi grâce au pouvoir d’exprimer une décision, en tant que Supérieur hiérarchique, au sujet des recours qui lui sont légitimement présentés contre un acte administratif de l’Ordinaire qui semblerait contraire au Motu Proprio.
§ 2. Les décrets par lesquels la Commission Pontificale exprime sa décision au sujet des recours pourront être attaqués ad normam iuris devant le Tribunal Suprême de la Signature Apostolique.

11. Après approbation de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, il revient à la Commission pontificale Ecclesia Dei de veiller à l’édition éventuelle des textes liturgiques relatifs à la forme extraordinaire du rite romain.

III. Normes spécifiques :

12. À la suite de l’enquête réalisée auprès des Évêques du monde entier et en vue de garantir une interprétation correcte et une juste application du Motu Proprio Summorum Pontificum, cette Commission Pontificale, en vertu de l’autorité qui lui a été attribuée et des facultés dont elle jouit, publie cette Instruction, conformément au canon 34 du Code de droit canonique.

- La compétence des Évêques diocésains :

13. D’après le Code de droit canonique (5), les Évêques diocésains doivent veiller à garantir le bien commun en matière liturgique et à faire en sorte que tout se déroule dignement, pacifiquement et sereinement dans leur diocèse, toujours en accord avec la mens du Pontife romain clairement exprimée par le Motu Proprio Summorum Pontificum (6). En cas de litige ou de doute fondé au sujet de la célébration dans la forme extraordinaire, la Commission Pontificale Ecclesia Dei jugera.

14. Il revient à l’Évêque diocésain de prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de la forme extraordinaire du rite romain, conformément au Motu Proprio Summorum Pontificum.

- Le coetus fidelium (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 §1) :

15. Un coetus fidelium pourra se dire stable (stabiliter existens), au sens où l’entend l’art. 5 §1 de Summorum Pontificum, s’il est constitué de personnes issues d’une paroisse donnée qui, même après la publication du Motu Proprio, se sont réunies à cause de leur vénération pour la liturgie célébrée dans l’usus antiquior et qui demandent sa célébration dans l’église paroissiale, un oratoire ou une chapelle ; ce coetus peut aussi se composer de personnes issues de paroisses ou de diocèses différents qui se retrouvent à cette fin dans une église paroissiale donnée, un oratoire ou une chapelle.

16. Si un prêtre se présente occasionnellement avec quelques personnes dans une église paroissiale ou un oratoire en souhaitant célébrer dans la forme extraordinaire, comme le prévoient les articles 2 et 4 du Motu Proprio Summorum Pontificum, le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l’église acceptera cette célébration, tout en tenant compte des exigences liées aux horaires des célébrations liturgiques de l’église elle-même.

17. § 1. Dans chaque cas, le curé, le recteur ou le prêtre responsable de l’église prendra sa décision avec prudence, en se laissant guider par son zèle pastoral et par un esprit d’accueil généreux.
§ 2. Dans le cas de groupes numériquement moins importants, on s’adressera à l’Ordinaire du lieu pour trouver une église où ces fidèles puissent venir assister à ces célébrations, de manière à faciliter leur participation et une célébration plus digne de la Sainte Messe.

18. Dans les sanctuaires et les lieux de pèlerinage, on offrira également la possibilité de célébrer selon la forme extraordinaire aux groupes de pèlerins qui le demanderaient (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 §3), s’il y a un prêtre idoine.

19. Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la Sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire, ou qui s’opposent au Pontife romain comme Pasteur suprême de l’Église universelle.

- Le sacerdos idoneus (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art. 5 §4):

20. Les conditions requises pour considérer un prêtre comme «idoine» à la célébration dans la forme extraordinaire s’énoncent comme suit :
a) tout prêtre qui n’est pas empêché par le droit canonique (7), doit être considéré comme idoine à la célébration de la Sainte Messe dans la forme extraordinaire ;
b) il doit avoir du latin une connaissance de base qui lui permette de prononcer correctement les mots et d’en comprendre le sens ;
c) la connaissance du déroulement du rite est présumée chez les prêtres qui se présentent spontanément pour célébrer dans la forme extraordinaire et qui l’ont déjà célébrée.

21. On demande aux Ordinaires d’offrir au clergé la possibilité d’acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires, où l’on devra pourvoir à la formation convenable des futurs prêtres par l’étude du latin (8), et, si les exigences pastorales le suggèrent, offrir la possibilité d’apprendre la forme extraordinaire du rite.

22. Dans les diocèses sans prêtre idoine, les Évêques diocésains peuvent demander la collaboration des prêtres des Instituts érigés par la Commission Pontificale Ecclesia Dei, soit pour célébrer, soit même pour enseigner à le faire.

23. La faculté de célébrer la Messe sine populo (ou avec la participation du seul ministre) dans la forme extraordinaire du rite romain est donnée par le Motu Proprio à tout prêtre séculier ou religieux (cf. Motu Proprio Summorum Pontificum, art.2). Pour ces célébrations, les prêtres n’ont donc besoin, selon le Motu Proprio Summorum Pontificum, d’aucun permis spécial de leur Ordinaire ou de leur supérieur.

- La discipline liturgique et ecclésiastique :

24. Les livres liturgiques de la forme extraordinaire seront utilisés tels qu’ils sont. Tous ceux qui désirent célébrer selon la forme extraordinaire du rite romain doivent connaître les rubriques prévues et les suivre fidèlement dans les célébrations.

25. De nouveaux saints et certaines des nouvelles préfaces pourront et devront être insérés dans le Missel de 1962 (9), selon les normes qui seront indiquées plus tard.

26. Comme le prévoit le Motu Proprio Summorum Pontificum à l’article 6, les lectures de la Sainte Messe du Missel de 1962 peuvent être proclamées soit seulement en latin, soit en latin puis dans la langue du pays, soit même, dans le cas des Messes lues, seulement dans la langue du pays.

27. En ce qui concerne les normes disciplinaires liées à la célébration, on appliquera la discipline ecclésiastique définie dans le Code de droit canonique de 1983.

28. De plus, en vertu de son caractère de loi spéciale, le Motu Proprio Summorum Pontificum déroge, dans son domaine propre, aux mesures législatives sur les rites sacrés prises depuis 1962 et incompatibles avec les rubriques des livres liturgiques en vigueur en 1962.

- La Confirmation et l’Ordre sacré :

29. La permission d’utiliser la formule ancienne pour le rite de la confirmation a été reprise par le Motu Proprio Summorum Pontificum (cf. art. 9 §2). Dans la forme extraordinaire, il n’est donc pas nécessaire d’utiliser la formule rénovée du Rituel de la confirmation promulgué par le Pape Paul VI.

30. Pour la tonsure, les ordres mineurs et le sous-diaconat, le Motu Proprio Summorum Pontificum n’introduit aucun changement dans la discipline du Code de droit canonique de 1983 ; par conséquent, dans les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, le profès de voeux perpétuels ou celui qui a été définitivement incorporé dans une société cléricale de vie apostolique est, par l’ordination diaconale, incardiné comme clerc dans l’Institut ou dans la Société, conformément au canon 266 § 2 du Code de droit canonique.

31. Seuls les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique qui dépendent de la Commission Pontificale Ecclesia Dei ainsi que ceux dans lesquels se maintient l’usage des livres liturgiques de la forme extraordinaire peuvent utiliser le Pontifical romain en vigueur en 1962 pour conférer les ordres mineurs et majeurs.

- Le Bréviaire romain :

32. Les clercs ont la faculté d’utiliser le Bréviaire romain en vigueur en 1962 dont il est question à l’article 9 §3 du Motu Proprio Summorum Pontificum. Celui-ci doit être récité intégralement et en latin.

- Le Triduum sacré :

33. S’il y a un prêtre idoine, le coetus fidelium qui adhère à la tradition liturgique précédente peut aussi célébrer le Triduum sacré dans la forme extraordinaire. Au cas où il n’y aurait pas d’église ou d’oratoire exclusivement prévu pour ces célébrations, le curé ou l’Ordinaire prendront les mesures les plus favorables au bien des âmes, en accord avec le prêtre, sans exclure la possibilité d’une répétition des célébrations du Triduum sacré dans la même église.

- Les rites des Ordres religieux :

34. Il est permis d’utiliser les livres liturgiques propres aux Ordres religieux et en vigueur en 1962.

- Pontifical romain et Rituel romain :

35. Conformément au n. 28 de cette Instruction et restant sauf ce qui est prescrit par le n. 31, l’usage du Pontifical romain et du Rituel romain, ainsi que celui du Cérémonial des Évêques en vigueur en 1962 sont permis.

Au cours de l’audience du 8 avril 2011 accordée au Cardinal Président de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction et en a ordonné la publication.
Donné à Rome, au siège de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le 30 avril 2011, en la mémoire de saint Pie V.

William Cardinal Levada Président

Monseigneur Guido Pozzo secrétaire

60pxemblemofthepapacysesvg.png

Notes :

(1) – BENOÎT XVI, Motu proprio Summorum Pontificum, art. 1 : AAS 99 (2007), p. 777 ; La Documentation catholique 104 (2007), pp. 702-704 ; cf. Présentation générale du Missel romain, 3e éd., 2002, n. 397.

(2) – BENOÎT XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 798 ; La Documentation catholique 104 (2007), p. 707.

(3) – Cf. Code de droit canonique, c. 838, §1 et §2.

(4) – Cf. Code de droit canonique, c. 331.

(5) – Cf. Code de droit canonique, c. 223 §2 ; 838 §1 et §4.

(6) – Cf. BENOÎT XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 799 ; La Documentation catholique 104 (2007), p. 707.

(7) – Cf. Code de droit canonique, c. 900 §2.

(8) – Cf. Code de droit canonique, c. 249 ; CONC. OECUM. VAT. II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 36 ; Décr. Optatam totius, n. 13.

(9) -  Cf. BENOÎT XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 : AAS 99 (2007), p. 797 ; La Documentation catholique 104, p. 706

Publié dans:De liturgia, Lectures & relectures |on 13 mai, 2011 |Commentaires fermés

2011-40. Chronique pour les mois de mars et avril 2011 au Mesnil-Marie.

Mercredi 4 mai 2011.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Alléluia! Ils sont revenus les jours de l’allégresse pascale : j’espère que vous avez tous passé une fervente Semaine Sainte et que vous pouvez maintenant profiter pleinement de la splendeur et de la joie des solennité de Pâques, qui font si bien ressortir la grandeur de l’amour que Dieu a déployé pour nous par le Sacrifice de Son Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Hier, 3 mai, nous célébrions la fête de la découverte de la Sainte Croix (par l’impératrice Sainte Hélène) et, devant les reliques de la Passion que nous avons la très grande joie de conserver dans notre oratoire du Mesnil-Marie (photo ci-dessous), nous pouvions méditer et exulter : « Vraiment il est digne et juste, c’est notre devoir et notre salut de Vous rendre grâces toujours et en tout lieu, Seigneur, Père Saint, Dieu éternel et tout puissant, qui avez attaché le salut du genre humain au bois de la Croix, afin que de là où la mort était sortie de là aussi la vie surgisse, en sorte que le démon qui avait vaincu par l’arbre (du paradis) fût à son tour vaincu par l’arbre (de la Croix)… »

Pâques, en effet, ne nous fait pas oublier la Passion, mais lui donne la plénitude de son sens ; Pâques ne fait pas disparaître la Croix, mais la fait resplendir!

Il y a bien longtemps que je ne vous ai pas écrit, mais je puis vous assurer que ce n’est en rien de l’oubli : chacun de nos amis, et chacune des intentions – heureuses ou tristes -  qui nous sont recommandées sont chaque jour bien présents dans nos prières. En une période comme celle des fêtes pascales, nous demandons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame de Compassion, de vous bénir et de vous combler de Ses grâces, de vous remplir de Sa force et de Ses consolations, et tout particulièrement de transformer vos peines et vos soucis en motifs de joie, en sorte que vous puissiez chanter avec le psalmiste : « La droite du Seigneur a déployé sa puissance, la droite du Seigneur m’a relevé : je ne mourrai pas, mais je vivrai et je proclamerai les oeuvres du Seigneur, alléluia! » (offertoire de la fête du 3 mai).

Reliques de la Passion conservées au Mesnil-Marie

Reliquaire de la Sainte Croix,
fac-similés des saints clous de la Crucifixion (qui ont touché à l’original conservé à Rome),
médaillon contenant des parcelles des rochers de Gethsémani et du Calvaire
ainsi qu’un fragment du Saint Sépuclre. 

Après ces considérations d’ordre général, il me revient aussi de vous donner quelques nouvelles de notre Mesnil-Marie, d’autant que notre cher Frère est assez surchargé de travail, de sollicitations et de préoccupations : pouvez-vous imaginer que lorsqu’il a rallumé l’ordinateur au soir du Saint Jour de Pâques, il a trouvé pas moins de soixante-douze messages personnels qui étaient arrivés dans sa boite aux lettres pour cette seule journée!… Et il en est encore venu d’autres, bien évidemment, dans les jours qui ont suivi, qui s’ajoutaient à tous ceux qui étaient arrivés pendant la fin du carême et auxquels il n’avait pas encore pu donner de réponse!!!

Comme il lui est impossible de passer toutes ses journées rivé à son bureau (car il lui faut habituellement assurer tout seul les tâches de la vie ordinaire en maintenant un équilibre entre la vie spirituelle, l’étude et la lecture, les travaux de la maison et ceux de l’extérieur, sans parler des imprévus : par exemple les personnes qui viennent frapper à la porte du Mesnil-Marie et viennent recommander une intention, donner des nouvelles ou demander un conseil…), Frère Maximilien-Marie m’a donc chargé de vous remercier, tous et chacun, pour vos messages, et il m’a en outre soigneusement recommandé d’adresser un merci très spécial à ceux qui ont ajouté à leurs voeux l’envoi d’une offrande pour permettre au Refuge Notre-Dame de Compassion de vivre, de se développer et d’oeuvrer, puisque – je dois bien le répéter – nous ne dépendons en tout que des dons suscités par la Providence. C’est en effet sans aucune aide pécuniaire d’une congrégation religieuse ou d’un diocèse, ni sans aucune subvention de quelque organisme ou collectivité, que nous travaillons à la remise en état de notre Mesnil-Marie, que nous mangeons et assurons les dépenses de chaque jour et que nous essayons de développer au mieux le rayonnement de cette oeuvre…

Justement, après la construction du mur que j’avais relatée ici > www, je dois vous signaler quelque avancement dans les travaux de notre future Crypte Sainte Philomène : ils étaient à l’arrêt depuis le printemps de l’année dernière (cf. > www). Au cours de la première partie du carême, les maçons sont revenus et ils ont mené à bien la totalité du rejointoiement à la chaux de cette voûte, dans une belle teinte qui la met bien en valeur :

Travaux de rejointoiement de la Crypte Sainte Philomène

Est-il nécessaire de préciser que j’allais chaque soir faire une très rigoureuse inspection des travaux de la journée?

Lully inspecte les travaux

Après le départ des maçons, Dominique, notre ami l’électricien, a pu mettre en place l’isolation au sol et la résistance électrique qui permettront le chauffage de la Crypte et il a aussi encastré les réceptacles des lampes :

Crypte Sainte Philomène : isolation du sol et pose de la résistance électrique pour le chauffage

Mais depuis la fin du mois de mars les travaux sont à nouveau suspendus : il faudra maintenant que les maçons reviennent et coulent la dernière partie de la dalle. Lorsque celle-ci sera achevée, il faudra encore démolir l’escalier qui permet actuellement de descendre dans la Crypte – parce qu’il est inadapté et dangereux – et, à partir du niveau définitif du sol, réédifier un escalier approprié.  Ce n’est qu’ensuite qu’on pourra procéder aux aménagements et aux finitions. Vous le voyez, nous ne sommes pas encore au bout des travaux, et nous avons bien besoin de l’aide de Sainte Philomène… ainsi que de nouvelles générosités pour en venir à bout!

Pour le reste, Frère Maximilien-Marie a profité des beaux jours du mois de mars et du mois d’avril pour épierrer  et apprêter le terrain désormais soutenu par le mur édifié en bordure de route (cf. > www). Il y a ensuite planté des iris, des lupins, des lys, des hémérocalles, des pivoines, des ibiscus… etc. dont je vais régulièrement surveiller la croissance et empêcher la dévastation par les mulots et les rats taupiers. Avant la Semaine Sainte, notre Frère a aussi transporté quantité de brouettes de mauvaise terre, de vieilles racines et de cailloux qu’il avait dégagés en nettoyant les rochers aux alentours du Mesnil-Marie.

Et pour terminer ce tour d’horizon des travaux, il me faut ajouter que nous sommes un peu inquiets parce que le grand mur de soutènement que vous voyez ci-dessous sur la gauche, en continuité de la façade de la maison, montre des signes de fragilité au point que nous craignons son écroulement à l’endroit où une voûte y est pratiquée… De ce fait, mon papa-moine m’a fermement recommandé de ne pas aller me promener dans ces parages!

La façade du Mesnil-Marie au printemps caressée par le dernier rayon du soleil à son coucher

Façade du Mesnil-Marie caressée par les rayons du soleil couchant.

Pour revenir à des sujets spirituels, je dois dire que notre Frère s’est – bien entendu – pas mal investi pour les longues cérémonies de la Semaine Sainte célébrées dans sa « paroisse d’élection » (cf. > www) – paroisse de rite latin traditionnel en application du motu proprio « Summorum Pontificum cura«  bien sûr -, cérémonies pour lesquelles il avait à coeur d’emporter, lorsque la petite sacristie de la paroisse manquait du matériel nécessaire, les plus beaux des ornements que nous possédons ici.

Avant d’achever la chronique de ce jour, je ne résiste pas à la tentation de vous inviter à écouter, en conformité avec la liturgie, ce Regina coeli composé par le génial surintendant des musiques royales dont je porte le nom :

Image de prévisualisation YouTube

Et au sujet de la répétition de ces innombrables « alléluia!« , voici pour terminer quelques lignes de notre Bienheureux Père Saint Augustin que je laisse à votre méditation :

« Alleluia signifiant « Louez Dieu! », louons le Seigneur, mes frères, louons-le par notre conduite et par nos paroles, par nos sentiments et par nos discours, par notre langage et par notre vie. Dieu ne veut aucun désaccord dans celui qui répète ce chant. Commençons donc par mettre d’accord en nous la langue avec la vie, la conscience avec les lèvres ; oui, mettons d’accord nos moeurs avec nos paroles, dans la crainte que nos bonnes paroles ne rendent témoignage contre nos mauvaises moeurs. » (Saint Augustin – sermon 256 sur la louange divine).

pattes de chat Lully.

Pour aider à la vie
et au développement du Refuge Notre-Dame de Compassion > www

Chemin de Croix pour la France (Chanoine Antoine Crozier).

       Après avoir publié le texte de l’opuscule « Vivons pour le Bon Dieu » du Chanoine Antoine Crozier (cf > ici), un excellent ami – qu’il en soit très chaleureusement remercié! – m’a communiqué le texte du « Chemin de Croix pour la France » que ce saint prêtre avait également rédigé quelques années auparavant.
Dans les circonstances présentes de l’Eglise, du monde et de la France, il nous a paru important de mettre les méditations et les prières de ce Chemin de la Croix à la disposition du plus grand nombre d’âmes possible.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Chemin de Croix pour la France (chanoine Crozier)

Imprimatur : Lugduni, die 26 Maii 1904
A. Bonnardet , v. g.

Préface de l’auteur:

   A toutes les prières et à tous les sacrifices que font les âmes pieuses, en ces temps d’extrême détresse, pour hâter l’accomplissement des promesses du Divin Cœur sur la France, nous croyons qu’il sera très opportun et très utile d’ajouter l’exercice de Chemin de la Croix.
Nous leur proposons quelques pensées
pour les aider à faire ce Chemin de la Croix pour la France.
Par ce Chemin de la Croix, les amis
du Cœur de Jésus sentiront mieux tout ce que Notre-Seigneur a souffert pour racheter les nations que son Père Céleste Lui a données en héritage, pour sauver cette France qui lui est si précieuse et si chère.
En nous unissant aux douleurs et aux supplications de Jésus, Rédempteur de la France, nous apprendrons à mieux prier et à souffrir plus généreusement pour notre malheureuse patrie.
En appliquant aux âmes du Purgatoire les très nombreuses et très riches indulgences du Chemin de la Croix, nous ouvrirons les portes éternelles à une armée d’intercesseurs qui, dans le ciel même, ne cesseront pas de travailler avec nous à l’œuvre du Sacré-Cœur.

(Nota: avant d’être publié en fascicule le texte de ce Chemin de la Croix avait paru dans le Bulletin mensuel de la Garde d’Honneur - Bourg-en-Bresse – fin de 1903 et 1904).

coeurdejsuscopie.jpg

PRIERE PREPARATOIRE :

   O Jésus Sauveur ! C’est pour la France que je veux suivre avec Vous le chemin si long et si douloureux de votre Cal­vaire. Avec toute la contrition et tout l’amour de mon cœur, je viens vous offrir, au nom de la France et pour moi, pauvre pécheur, ma plus intime compassion pour tout ce que Vous avez souffert dans votre corps, dans votre âme, dans votre Cœur.
Au nom de la France et pour moi, je vous offre les réparations de ma foi et de ma piété pour tous les outrages que nous avons infligés à la Majesté de votre Père, à votre dignité et à votre sainteté de Fils de Dieu, à l’Esprit de vérité et d’amour, pour toutes les blessures faites à votre Cœur.
Agréez aussi les ardentes supplications que nous vous offrons, en union avec les supplications que, du fond de l’abîme de ses souffrances, votre Cœur broyé faisait monter vers le trône de votre Père pour l’humanité tout entière et particulièrement pour cette portion de l’humanité que vous avez tant aimée, pour la France, notre patrie!

Prières à faire à chaque station :

Au début de chaque station :
V. Nous vous adorons, ô Jésus, et nous vous bénissons,
R. Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte Croix !

Après chaque station :
Notre Père ; Je vous
salue, Marie ;  Gloire au Père.
V. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple,
R. Et ne soyez pas toujours irrité contre nous !
V. Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous.
R. Ayez pitié de nous !
V. Saints et saintes de France,
R. Intercédez pour nous !
V. Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix !

R. Ainsi soit-il !

coeurdejsuscopie.jpg

Première station : Jésus est condamné à mort.

   Cette première station représente le prétoire de Pilate où Notre-Seigneur Jésus-Christ reçut son inique condamnation à mort.
Je vous adore, ô Jésus, subissant à
travers les siècles, la scène perpétuellement renouvelée de votre condamnation à mort.
Plus que jamais, dans notre pays, ô
Jésus, vous ne cessez pas d’être trahi et vendu par ceux qui ont vécu avec vous et de vous, par les apostats qui en vous persécutant veulent lutter contre les remords de leur conscience, faire leur fortune, assouvir leur ambition.
Avec les Judas dont la race, loin de
s’épuiser, se multiplie de jour en jour, il y a encore les Pilates indifférents et sceptiques, mais assez vils et assez lâches pour livrer le Juste, en s’efforçant vainement de laver l’ineffaçable souillure de leurs mains et de leurs fronts.

On entend toujours les clameurs furieuses de la foule soulevée qui demande la mort de l’Innocent.
Derrière le tribunal officiel, j’entrevois le tribunal secret des pharisiens hypocrites, des impies, des sectaires, de Satan lui-même, qui, au fond de leurs ténèbres, ont décidé et préparé, ô Jésus, votre condamnation à mort dans cette France où ils ne veulent plus de vous.
Puisque, après votre résurrection triomphante, vous ne pouvez plus mourir, vos ennemis acharnés ne peuvent plus vous atteindre dans votre personne adorable ; mais ils veulent vous mettre à mort, vous anéantir dans les âmes, dans ces générations d’enfants, qui vous connaîtront, non pour croire en vous, pour vous adorer et vous aimer, mais pour blasphémer contre votre Nom d’amour.
Cette condamnation à mort de Celui qui est la vie éternelle des âmes, nous ne l’acceptons pas, ô Jésus ! Nous vous ferons vivre de plus en plus en nous-mêmes, par la piété, par la sainteté et l’amour ; nous vous défendrons par la .prière, par l’immolation, par l’apostolat ; nous vous ferons vivre et grandir dans ces enfants, dans ces faibles, dans ces malheureux qu’on veut arracher à votre Cœur embrasé d’amour pour tous les hommes et spécialement pour les petits, pour les pauvres, pour ceux qui vivent dans la souffrance et le travail.

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père… etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Deuxième station : Jésus est chargé de sa Croix.

   Cette seconde station nous représente Jésus recevant le fardeau de sa croix.
Les ennemis de Jésus-Christ triomphent par cette injuste condamnation que la peur, l’ambition et sans doute l’argent ont arrachée à la faiblesse de Pilate, et ils se hâtent d’en profiter en pressant l’exécution de l’Innocent.
La croix de Jésus est là, toute préparée et il faut que Jésus porte lui-même l’instrument de son supplice.
Sans pitié pour le lamentable état où l’ont réduit les fouets de la flagellation, le couronnement d’épines, les violences des soldats, toutes les horreurs du prétoire, Jésus est chargé de sa croix, croix accablante qui va peser horriblement sur ses épaules meurtries, sur tout son corps exténué.
Si brisé qu’il soit, le divin Jésus sourit à la croix qui lui est présentée et imposée. Cette croix a toujours été l’objet de ses plus ardents désirs : depuis longtemps, Jésus appelle «ce baptême de sang où Il veut se plonger» pour mourir, où Il veut nous plonger tous pour nous racheter. Il voit tout ce que sa mort donnera de gloire à son Père, de grâces et de vie à l’humanité ; Il pense à la France, à cette multitude d’âmes qui y seront sauvées et sanctifiées, à cette autre multitude d’âmes évangélisées et sauvées par l’apostolat de la France et aussitôt, de Lui-même, Il offre ses épaules pour recevoir la croix. Il la reçoit mieux encore dans son Cœur avide, insatiable de notre Rédemption. Nous disons et chantons avec l’Eglise : O crux, ave! O croix, je vous salue! Je vous salue de mes adorations et de mon amour ! Avec quel amour Jésus, en acceptant sa croix, ne dut-il pas dire et chanter dans son Cœur : O Crux, ave ! O croix que mon Père me donne pour accomplir par ma mort tous ses desseins sur le monde et sur la France, je vous salue, je vous embrasse et je vous aime !
O Jésus, apprenez-nous à recevoir, à embrasser, à aimer la croix que vous nous donnez ou que vous nous donnerez d’abord pour expier nos péchés personnels, puis pour vous aider à racheter et à délivrer la France !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père… etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois.

   En cette troisième station, nous voyons Jésus tombant pour la première fois sous le poids de sa croix.
Jésus a désiré, cherché et poursuivi sa croix : Il l’a embrassée et portée avec toutes les ardeurs de son Cœur, mais bientôt ses forces trahissent son courage et son amour, et dès les premiers pas, Il est accablé et Il succombe.
Cette chute nous l’expliquons très vite par l’extrême faiblesse de Jésus et par les effusions de son sang qui a coulé à grands flots depuis l’agonie du Jardin des Oliviers jusqu’à la flagellation et au couronnement d’épines.
Mais ce qui pèse le plus sur Jésus, ce qui le jette à terre, ce qui l’écrase, c’est l’excès incalculable des péchés qu’Il expie. Quoi de plus écrasant que le fardeau des iniquités de tous les hommes ?
N’êtes-vous pas, ô Jésus, «l’Agneau de Dieu, qui portez sur vous les péchés du monde entier ?» Vous portez tous les crimes de la
France, les crimes des longs siècles de son histoire, de ce passé où si souvent elle trahit et abandonne son Dieu, les crimes du présent, alors qu’elle est complice, par son indifférence et son laisser-faire, de toutes les destructions que ses fils les plus perfides et les plus coupables s’acharnent en son nom, à multiplier dans les âmes ; les crimes de l’avenir, d’un avenir très prochain, car quel mal ne feront pas les générations qui ont déjà grandi ou qui grandissent dans la haine de Dieu et de Jésus, et sont livrées sans frein aux passions les plus redoutables ?

L’abîme appelle l’abîme de toutes les corruptions et de toutes les abominations.
O Jésus ! Nous voulons nous substit
uer à ces soldats grossiers et cruels qui vous relèvent en aggravant vos souffrances ; nous voulons être toujours là, près de vous, pour partager votre fardeau et vos douleurs, pour porter avec vous les péchés du monde et les iniquités de la France !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père… etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Quatrième station : Jésus rencontre sa sainte Mère.

   Dans cette quatrième station, nous assistons à la rencontre de Jésus et de Marie sur le chemin du Calvaire. Qu’elle fut déchirante cette rapide entrevue de Jésus et de Marie, au milieu des insultes et des brutalités des bourreaux et de la foule !
Quels regards pleins de souffrances
furent échangés entre le Fils et la Mère et transpercèrent, jusqu’au fond le plus intime, ces deux cœurs si tendres, si parfaits, si unis l’un à l’autre !
A cet instant Jésus souffrait, avec ses
propres douleurs, toutes les douleurs maternelles de Marie, et Marie, au glaive si longtemps plongé et fixé dans son cœur de Mère, sentit s’ajouter les souffrances filiales si intenses, si profondes, et toute la Passion intérieure et extérieure de Jésus !
Le Cœur de Jésus et le Cœur de sa
Mère s’unirent alors plus intimement pour accepter, embrasser et aimer leur commune immolation et se livrèrent tout entiers à la volonté du Père céleste et à l’œuvre de la Rédemption des hommes.
Jésus et Marie s’offrirent ensemble pour les âmes de la France déjà tant aimée. Notre-Seigneur ne devait-il pas manifester à la Messagère de son Divin Cœur son amour et son dévouement pour la France, et promettre d’être son spécial Médiateur pour détourner d’elle les fléaux de la Justice divine et pour la purifier et la régénérer dans les flammes de son Sacré-Cœur ?
Et Marie, en ces derniers temps, sur la
montagne de la Salette ne s’est-elle pas montrée comme revêtue des instruments de la Passion de Jésus et pleurant sur les blasphèmes et les crimes de notre patrie ?
O Jésus, ô Marie, associés pour la
Rédemption de la France, nous offrons au Dieu de la Justice et de la Miséricorde tout ce que vous avez souffert pour nous, et nous nous unissons à vos douleurs et à vos supplications pour obtenir par vous notre délivrance et notre salut !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père… etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Cinquième station : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix.

   Cette cinquième station nous représente le lieu où Simon de Cyrène fut requis et arrêté par les soldats pour soulever la croix de Jésus.
Simon subit la nécessité et la cont
rainte quand, au retour de sa maison des champs et peut-être sans connaître encore Jésus, il dut l’aider à porter sa croix.
Rien ne nous dit, dans l’Evangile ni
dans la tradition, que Simon de Cyrène s’offrit de lui-même, par pitié et par dévouement, à soulager le pauvre condamné qui allait tomber encore sous l’instrument de son supplice ; mais nous sommes portés à croire que le contact de la croix de Jésus suffit à sauver et à sanctifier le Cyrénéen.
Dans la voie douloureuse que la
France prévaricatrice a ouverte à Jésus, nous qui le connaissons, nous qui croyons en Lui, comment refuserons-nous de recevoir et de prendre notre part de sa Croix, d’accepter les épreuves de toute vie humaine et chrétienne, de sentir et de partager de quelque manière la Passion de Celui qui a tout souffert pour nous mériter et nous donner l’admirable lumière de la Foi ?
Tout Français, parce qu’il croit en
Jésus, ami et Rédempteur de la France, doit se réjouir de souffrir quelque chose pour l’accomplissement de ses desseins sur nous.
Mais, si nous aimons Jésus de tout
notre cœur, nous irons de nous-mêmes vers notre Sauveur pour embrasser sa chère croix et la soulever tout entière.
O Jésus, appelez, multipliez parmi nous ces Cyrénéens pleins de bonne volonté, de générosité et d’amour, qui
ne cesseront pas de vous consoler et de vous soulager !
Nous voici, Seigneur Jésus pour porter
votre croix devenue notre croix, et pour vous faire oublier, par nos réparations et notre amour, les insultes de vos bourreaux, les ricanements de vos pires ennemis, les cris et les blasphèmes de la foule.
Vos Cyrénéens, en souffrant avec vous et pour vous, apprendront, en portant
votre croix, à vous aimer davantage et à être avec vous et avec Marie les Rédempteurs de la France.

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père… etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Sixième station : Une femme pieuse essuie la Face de Jésus-Christ.

   La sixième station nous fait voir Sainte Véronique essuyant d’un linge le visage de Notre-Seigneur quand Il portait sa croix.
Véronique obéit, non pas à une nécess
ité et à un ordre, mais au mouvement de son cœur ému de compassion pour le divin Supplicié qu’elle voit succombant à la fatigue et à la douleur, et couvert d’une sueur sanglante ; elle traverse la foule hostile, elle brave les ennemis de Jésus et les soldats, elle s’approche du Sauveur pour essuyer son visage.
Jésus a exalté l’amour qui a porté
Madeleine à répandre sur ses pieds sacrés un parfum d’un grand prix. Avec quel amour Il dut agréer et bénir l’amour de Véronique venue, à travers tant de difficultés et de périls, pour lui apporter un tel soulagement !
Il se hâte de lui donner une première
récompense en imprimant sa sainte Face sur le linge qui a été l’instrument de son acte d’héroïque charité.
Il l’imprime mieux encore au fond
du cœur de Véronique pour l’unir à sa Passion et l’élever sans cesse, par cette union, à la sainteté et au plus parfait amour.
Heureuses les âmes qui, dans la suite des siècles, ont reçu la grâce de Véronique, gardent et contemplent en elles la mystérieuse et vivante image de Jésus souffrant et humilié!
O Jésus! surtout en cette France
qui vous veut et vous fait tant de mal, suscitez, multipliez en grand nombre ces Véroniques généreuses qui préfèrent à toutes les joies et à tous les trésors de ce monde l’union à vos douleurs ! Ne cessez pas de les sanctifier pour qu’elles ne cessent jamais de vous donner un amour plus profond, plus délicieux, et de plus parfaites réparations !
A ces Véroniques de la France,
choisies et consolées par son Cœur reconnaissant, Jésus semble dire et redire : «Ma sainte Face ! Voilà ce qu’il faut que vous soyez vous-mêmes en votre âme et en toute votre vie ! Larmes, douleurs, affronts, soufflets, voilà votre lot, votre fortune! Réparatrices courageuses et dévouées, offrez souvent au Père céleste la Face de votre Sauveur telle qu’elle est hors de vous et en vous ; étendez sur la France ce voile d’amour, de douleur, d’ardente supplication !»
Il faut qu’à cette heure d’iniquités, Dieu, regardant la France, n’y voie plus que la Face de son Fils et l’amour de son Cœur, implorant la pitié et la miséricorde pour la France et le monde par ses yeux sanglants et noyés de larmes.
O
Dieu, notre Protecteur, regardez la Face de votre Christ ! (
Ps. LXXXIII, 10).

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père… etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Septième station : Jésus tombe pour la seconde fois.

   En cette septième station, nous assistons à la deuxième chute de Jésus.
Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter son horrible fardeau ; Véronique a essuyé le visage du Sauveur ; mais ce secours et ce soulagement n’ont pu retarder que de quelques pas une nouvelle chute de Jésus plus que jamais exténué, accablé.
Par cette deuxième chute et par les coups qui l’ont accompagnée, Jésus a voulu expier nos rechutes dans le péché… Notre vie, hélas! n’est-elle pas une perpétuelle rechute?
Jésus a voulu aussi nous mériter la grâce de nous relever toujours avec courage et confiance, certain que la conversion et le salut sont toujours possibles au pécheur, tant qu’il n’a pas rendu le dernier soupir, et que la miséricorde du bon Dieu surpasse infiniment toutes nos faiblesses et toutes nos iniquités. Jésus a voulu encore souffrir pour expier les infidélités multipliées du peuple qu’Il devait se choisir et se donner, les rechutes de la France. Quelle admirable et étrange histoire que la nôtre !
D’une part, Dieu qui aime la France, n’a pas cessé, à travers tant de siècles, de la poursuivre de sa prédilection visible et obstinée, et de la combler de ses bienfaits et de ses prodiges ; d’autre part, la France ingrate a secoué plusieurs fois le joug de son Divin Protecteur. Par ses révolutions successives, la France s’est livrée aux ennemis les plus implacables de Jésus-Christ et de son Eglise, car, au fond de toutes ses révolutions, qu’y a-t-il, sinon la lutte ouverte ou hypocrite de Satan contre Dieu pour ruiner et détruire la mission providentielle de notre pays en lui arrachant sa foi.
O Cœur de Jésus, qui vous êtes montré et donné à nous pour être notre Médiateur de rédemption et de prière entre votre Père et la France infidèle, oh ! ne vous lassez pas d’intercéder pour nous, et de nous ouvrir les trésors de vos miséricordes et de vos grâces !
Si trop souvent nous avons imité les Juifs dans leurs égarements et leurs révoltes, si maintenant encore nous nous faisons les complices et les serviteurs de leur haine contre vous, ne permettez pas que votre France tant aimée abandonne et renie son Dieu et son Sauveur, mais faites qu’elle défende et garde sa foi contre tous les assauts de l’enfer et devienne, dans tout l’univers, l’apôtre infatigable de votre vérité et de votre amour !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père … etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Huitième station : Jésus console les femmes de Jérusalem. 

   En cette huitième station, nous entendons les paroles que le très bon Jésus adresse aux femmes de Jérusalem qui le suivent.
Ces filles d’Israël peuvent connaître
Jésus par ses enseignements, par sa sainteté, peut-être par les bénédictions et les caresses qu’Il a données à leurs petits enfants, ou par les miracles qu’Il a faits pour eux : elles sont là pour le remercier encore et protester contre l’iniquité de sa condamnation et de son supplice.
Celles qui ne le connaissent pas sont émues, bouleversées par le spectacle de
telles douleurs dans une si profonde humiliation.
Toutes, par leurs larmes, proclament
l’innocence de Jésus et, en lui offrant l’hommage délicat de leur compassion, elles se font Réparatrices à la suite de Véronique.
Jésus agrée leur pitié ; Il recueille et bénit leurs larmes ; mais, oublieux de ses propres souffrances, Il veut préparer
ces généreuses consolatrices aux malheurs qui les menacent et Il leur demande de pleurer plutôt sur elles-mêmes et sur leur perfide patrie.
Peu de jours avant sa Passion, Jésus
a pleuré sur Jérusalem. Devant ces femmes en pleurs, sur la voie même de son Calvaire, Il souffre et pleure encore sur sa patrie, car Il revoit, dans le tableau vivant d’un très prochain avenir, la chute et la ruine épouvantables de ce peuple maudit qui, après avoir tué les prophètes, va mettre le comble à tous ses crimes en crucifiant son Messie, le Fils de Dieu fait homme.
Et nous-mêmes, en pleurant, sur les
douleurs de Jésus, sur tout ce qu’Il a souffert pour la France et pour chacun de nous, n’avons-nous pas à pleurer sur notre patrie, sur ses ingratitudes, sur ses crimes, sur ses attentats tant de fois renouvelés contre Dieu et son Christ Jésus ?
O France ! comme Jérusalem, tu n’as pas connu le temps de la visite divine, tu as méprisé la suprême tentative que le Cœur de Jésus a faite pour te rappeler en ta foi et ta mission ! Oh! n’endurcis pas ton cœur contre le Cœur de Jésus, et hâte-toi de répondre enfin aux instances si douces et si fortes de son amour !
Jerusalem, Jerusalem, couver­
tere ad Dominum Deum tuum : France, France, convertis-toi et reviens pour toujours au service de ton Dieu, à l’amour de ton Sauveur !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père … etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois.

   Nous voyons ici la troisième et dernière chute de Jésus.
Combien cette chute fut profonde et douloureuse et humiliante !
Jésus est sur le point d’atteindre ce sommet qu’Il a tant désiré, tant appelé dans son amour pour son Père et pour les âmes : les ardeurs de son Cœur précipitent ses pas. Et cependant, ses forces l’abandonnent, et Il tombe lourdement. Ses ennemis, plus violents que jamais, se jettent sur Lui et l’accablent de coups et d’outrages. A ce moment, Jésus foulé aux pieds réalise, d’une façon saisissante, la parole du prophète : «Je ne suis pas un homme, mais un ver de terre», un ver de terre qu’on piétine et qu’on écrase. En cet état de suprême humiliation, Jésus expie toutes les révoltes, toutes les folies, tous les crimes de l’orgueil humain, de cet orgueil qui a voulu, comme Satan lui-même, s’élever au-
dessus du Très-Haut, en donnant un trône, le trône de la divinité, à la Raison indépendante de la vérité éternelle.
Et la France ? Quelle place n’a-t-elle pas eue et ne tient-elle pas dans cette
lutte de l’orgueil insurgé contre Dieu, dans cet affranchissement, dans cette déification de la raison et de la prétendue science qui ne se sert des dons du génie et n’étudie les merveilles des œuvres de Dieu que pour l’insulter et le nier ?
L’Esprit saint nous apprend que «le
dédain est le comble de l’impiété». Loin de rendre gloire au Créateur et à l’Ordonnateur des mondes, à la Sagesse, à la Puissance, à la Bonté infinies, nos impies de la fausse science haussent les épaules, méprisent Dieu, son nom, sa religion sainte et, par l’athéisme officiel et obligatoire de l’enseignement, s’efforcent de donner ce mépris aux intelligences sans défense des enfants.
O Dieu très grand, pour expier ces
mépris de l’impiété, la guerre déclarée à votre Vérité, notre apostasie nationale, vous avez voulu les humiliations inexprimables de votre Fils, le Verbe Incarné !
Par ces humiliations de Jésus, ô Père très bon et très patient, pardonnez à la France, et éloignez de nous les châtiments encourus par notre orgueil et notre impiété !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père …etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Dixième station : Jésus est dépouillé de ses vêtements.

   Cette station nous représente le moment où Jésus fut dépouillé de ses vêtements.
Ce dépouillement de Jésus fut à la fois
un mystère de pauvreté, un mystère de douleur, un mystère de honte.
Mystère de pauvreté ! Jésus qui n’a eu, dans l’étable de Bethléem, que des haillons pour se défendre contre le froid, consent à mourir, dépouillé même de cette robe sans couture que sa douce Mère Lui a tissée.
Mystère de douleur! Cette robe, collée par le sang à la chair de Jésus en est arrachée violemment, et nous voyons s’ouvrir les plaies de son corps flagellé, et son sang couler à flots.
Mystère de honte ! Jésus, le Saint
des Saints venu en ce monde pour y apporter la virginité et la pureté, est exposé aux regards de la foule et de quelle foule !
Nous y reconnaissons ces hypocrites et ces corrompus qui ont pris la fuite, lorsque Jésus pardonnant à la femme coupable s’est relevé pour dire aux accusateurs : «Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre !» Il y a là une soldatesque effrontée,
sans pudeur et sans frein ; il y a cette multitude qu’on voit apparaître à l’heure des exécutions publiques pour regarder avec une curiosité malsaine, même pour couvrir de dérision les dernières souffrances des suppliciés ! Il y a les insulteurs payés par la synagogue…
Jésus but alors la lie du calice de
l’agonie, lie mille fois plus amère que le fiel et le vinaigre goûtés sur la croix.
Jésus, abreuvé de honte et d’outrages,
expie les horreurs des quatre mille ans qui l’ont précédé, les prévarications d’Israël, les orgies de la corruption grecque et romaine, les désordres et les crimes des dix-neuf siècles de christianisme, les désordres et les crimes de la France…
Tous les attentats contre la foi de
la France sont des attentats contre ses mœurs en brisant le joug salutaire qui les défend et les garde. A ces moissons de vierges, de prêtres, d’apôtres, à ces fortes et belles générations chrétiennes, on veut substituer le paganisme et livrer l’enfance, la jeunesse, la famille, aux vices qui tuent les corps et les âmes.
O Jésus, par votre Sainteté de Fils de Dieu, par la pureté de votre Mère, la Vierge des vierges, par les humiliations de votre dépouillement, nous vous en conjurons, arrachez au démon de l’impureté les pauvres enfants, la jeunesse, la famille, la France présente et future, délivrez-nous de cet horrible mal, libera nos a malo !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père … etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Onzième station : Jésus est attaché à la Croix.

   Cette station nous fait voir Jésus attaché à la croix sous les yeux de sa sainte Mère.
Jésus dépouillé de ses vêtements est prêt pour l’immolation qui va s’achever.
Le voilà étendu sur l’arbre de la croix.
Il n’a pas d’autre lit pour reposer sa
tête couronnée d’épines, son corps meurtri et tout en plaies vives.
En silence, Il se livre aux violences
de ses bourreaux ; Il présente ses mains et ses pieds aux clous qui vont briser ses veines, ses os, ses nerfs, et traverser ses membres pour les fixer à l’autel de son sacrifice.
Quelle souffrance, et pour Jésus ainsi
frappé et torturé, et pour Marie, sa Mère, qui assiste à ce spectacle et entend jusqu’au fond de son cœur tous les coups de marteau !
Jésus ne résiste pas, Jésus ne se
plaint pas, Jésus obéit et s’abandonne à tous les ordres, à toute la rage de ses bourreaux.
Ah ! Je reconnais bien l’Agneau mystérieux qu’Isaïe, le grand prophète, a entrevu et salué depuis plusieurs siècles, «cet agneau muet qui sera conduit à la boucherie». Celui que Jean-Baptiste, sur les bords du Jourdain, a montré et désigné à ses disciples en l’appelant «Agneau de Dieu» !
Oui, il est l’Agneau de Dieu, parce que ce nom exprime toute sa vocation et toutes ses vertus de Victime rédemptrice! Il est l’Agneau de Dieu par sa sainteté essentielle et parfaite ; Il est l’Agneau de Dieu par sa patience et sa douceur incomparables !
Jésus se laisse attacher pour le salut du monde entier ; Il se livre pour sauver ses nations choisies, pour Israël, pour la France, afin de leur crier du haut de la croix : «Je tiens mes bras toujours étendus vers mon peuple, pour attirer et embrasser ce peuple qui ne cesse pas de me contredire et de me persécuter».
Pour racheter la France, l’Agneau de Dieu a multiplié d’autres agneaux de Dieu, des Victimes élues et consacrées, immolées dans le silence, la patience, l’amour, l’abandon à tous les vouloirs divins, à toutes les rigueurs de l’éternelle justice, heureuses de souffrir et de mourir pour rendre la France à Jésus-Christ et Jésus-Christ à la France par l’ardeur et la perfection de leur sacrifice.
O Agneau de Dieu, sanctifiez de plus en plus les Victimes de votre Sacré-Cœur ; rendez-les toujours plus semblables à vous-même ; faites-les toujours plus douces et plus patientes, plus généreuses et plus saintes pour que, dans les souffrances et les infirmités de leur corps, dans leurs douleurs d’âme et de cœur, elles jettent vers Dieu un cri plus puissant qui appellera sur la France la miséricorde et le salut !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père … etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Douzième station : Jésus meurt sur la Croix.

   Elles furent longues les trois heures de Jésus sur sa croix, jusqu’au dernier soupir qui a consommé le salut de l’humanité !
Elles furent douloureuses pour Jésus par les horribles souffrances du crucifiement, par la continuelle effusion du sang s’échappant de toutes les plaies, par les angoisses de l’esprit, par l’oppression et les déchirements du cœur, par les ignominies dont on abreuva le pauvre supplicié, par tout ce que Jésus, même dans les ténèbres de la suprême agonie, voyait et entendait de l’avenir, et souffrait d’avance de la part des âmes ingrates et criminelles, de la part de la France, rebelle aux prédilections divines et à sa foi, jusqu’à se faire, à travers le monde, l’apôtre de l’erreur et du mal, et le champion de la guerre faite à Dieu et à l’Eglise !
O Jésus, pour nous rassurer contre cette Justice que nous osons provoquer, pour espérer toujours et quand même en votre inlassable Miséricorde et en l’amour que vous avez pour notre patrie, nous avons besoin de recueillir, pour les comprendre et les goûter davantage, quelques-unes de vos dernières paroles !
Du haut de votre croix, vous avez dit à Marie en lui montrant saint Jean : «Voilà votre Fils!» et vous avez dit à saint Jean : «Voilà votre Mère !» Par cette double donation, Marie est devenue la Mère de l’humanité, la Mère de cette France dont les premiers apôtres remontent jusqu’à saint Jean, apôtre et évangéliste de l’amour, ami du Cœur de Jésus et second Fils de Marie et ont reçu de lui, pour les donner à la France, la connaissance et l’amour de Jésus et de Marie.
O Jésus! vous avez prié pour vos bourreaux en disant : «Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font !» O Jésus infiniment bon et miséricordieux, vous êtes prêt à pardonner même à ceux qui savent ce qu’ils font! Dilatez tout grand votre Cœur, pour y recevoir vos persécuteurs, par sa plaie largement ouverte, et pour les convertir en étonnant l’univers par ce prodige qui sera le triomphe de votre amour !
Il y a aussi les ignorants qu’on aveugle
toujours davantage, les inconscients dont on abuse. Pardonnez, ô Jésus, à ces multitudes dont on se sert pour vous détrôner ; donnez-leur les vives lumières et la vaillante énergie de la foi qui sait se défendre et assurer la victoire de Dieu !
O Jésus! j’ai entendu votre
Sitio ! Ce Sitio exprime moins la soif dont souffre votre corps que les ardeurs dévorantes de votre Cœur avide, insatiable des âmes rachetées par votre sang.
O Jésus ! désaltérez-vous, en délivrant la France, en sauvant tous ces
pécheurs que l’indifférence, le doute, la négation enfoncent plus profondément dans leur iniquité, tous ces enfants qu’on ravit à votre amour!
O Jésus en croix ! on ne veut plus votre image, ni à l’école, ni dans les hôpitaux, ni dans les tribunaux. Mais nous vous garderons dans nos maisons et sur nos poitrines et nous vous élèverons dans nos cœurs un trône indestructible d’honneur et d’amour !
Regnavit a ligno Deus !
C’est par l
e bois de la croix que vous avez établi votre Règne sur la terre. Vous régnerez toujours par votre croix, surtout quand vous apparaîtrez avec une grande majesté pour juger les vivants et les morts. A ce moment redoutable, vous montrerez votre croix, et nulle puissance de ce monde ni de l’enfer n’osera ni ne pourra l’enlever de vos mains.

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père …etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Treizième station : Jésus est détaché de la Croix.

   En cette treizième station, nous voyons Jésus détaché de la croix et remis à sa Mère.
Il y a quelques instants, Notre-Seigneur Jésus était offert et immolé sur l’autel de la Croix ! La Victime immolée est maintenant déposée et offerte sur un autel vivant, sur les genoux et dans les bras de sa Mère.
Quelle inénarrable souffrance pour Marie ! Après avoir contemplé dans tous ses détails le long supplice de son Fils, après avoir goûté l’horrible amertume des dernières souffrances du Divin Rédempteur, elle reçoit et presse sur son Cœur maternel le corps pâle, sanglant, inanimé, de son Jésus Bien-Aimé !
En Jésus couvert de plaies, ô Marie, vous voyez, vous reconnaissez tant de pauvres pécheurs, devenus vos enfants, défigurés par leurs iniquités, morts à la vie de la grâce, et vous pleurez sur eux en pleurant sur votre Fils Jésus ! Vous voyez aussi et vous reconnaissez
en votre Jésus cette France que le choix divin avait rendue si grande et si forte, si belle et si glorieuse. Maintenant, elle perd à flots son sang chrétien, sa vie surnaturelle, même son honneur de nation, par les affreuses blessures béantes de l’impiété, de la persécution, du satanisme.
Pour sauver la France et lui garder ce qui lui reste de sang et de vie, quelles offrandes, quelles souffrances, quelles supplications faut-il donc donner au Dieu des justices et des miséricordes ?
O Père saint, contemplez sur les genoux et dans les bras de Marie, sa Mère, votre Fils unique, fait homme et mort pour nous ! Par cette Mère sacrifiée et sacrifi
catrice, par ses mains si pures, par son Cœur tant de fois brisé et broyé, recevez comme une réparation et une prière infiniment supérieures à nos crimes et à nos malheurs, la divine Victime de notre Rédemption nationale.
Père très bon, regardez la Face, le
Cœur et le Corps immolés de votre Fils ; agréez les louanges et les satisfactions qu’Il vous donne pour la France ; laissez-vous apaiser par sa Passion et sa Mort, et « accordez-nous le pardon qui nous délivrera. Tu veniam concede placatus !»
De Jésus Lui-même, de son Cœur
filial qui a tant souffert des souffrances de sa Mère, recevez Marie et tout l’ineffable martyre dont elle a vécu, depuis l’heure où le vieillard du Temple lui a montré le glaive qui devait transpercer son Cœur maternel !
O Dieu ! par la Mère des Douleurs,
nous vous offrons et nous vous livrons, pour la France, votre Fils Bien-Aimé, «l’Homme des Douleurs» et, par Lui, avec Lui, en Lui, nous vous offrons et nous vous livrons pour notre chère patrie, sa Mère et notre Mère, Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame de toutes douleurs !
O Cœur Sacré de Jésus ! O Cœur Imm
aculé de Marie ! en l’abîme de vos souffrances et par votre commune immolation, vous êtes toute notre espérance, notre caution et notre prière toute-puissante ! «Sauvez-nous! Hâtez-vous ; nous périssons !»

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père …etc.

coeurdejsuscopie.jpg

Quatorzième station : Jésus est mis au tombeau.

   Cette dernière station nous représente le tombeau de Jésus.
Sous les yeux de Marie, dont le Cœur reçut cette nouvelle blessure, les amis de Jésus emportent son Corps sacré, le couvrent de parfums, le déposent dans un sépulcre neuf et se retirent dans le silence de leur douleur en gardant la fidélité de leur foi et de leur amour.
Jésus s’est livré à la mort parce qu’Il l’a voulu, pour nous racheter et pour sanctifier notre mort. Il a voulu aussi, par l’humiliation de sa sépulture, sanctifier notre sépulture et préparer bien des résurrections.
Il a voulu d’abord préparer et faire plus éclatante sa propre résurrection.
Les Pharisiens, après avoir entendu le dernier soupir de Jésus, ne sont pas encore assurés de leur triomphe ; ils ont peur de ce Crucifié dont la mort a déchiré le voile du temple, obscurci le ciel, ébranlé la terre ; ils ont peur de sa résurrection qu’Il a plusieurs fois annoncée… Les sceaux de l’Etat sont bientôt apposés sur le sépulcre de Jésus, et les soldats
montent la garde nuit et jour.
Mais que peuvent les scellés, que
peuvent les armées pour empêcher l’Auteur de la Vie de briser les chaînes de la mort ? Au matin de Pâques, Jésus sort du tombeau, vivant et glorieux. Il apparaît à Magdeleine ; Il parle aux apôtres et aux disciples ; Thomas, le plus incrédule, met la main dans les plaies du Sauveur et se jette à ses pieds pour l’adorer comme son Seigneur et son Dieu ; une foule immense le verra monter au ciel.
Jésus est donc ressuscité, et cette
résurrection qui prouve la divinité de sa personne et de son œuvre n’a pas cessé de remplir les siècles.
Par sa Résurrection, Jésus a d’abord
préparé la résurrection de l’humanité pour le grand jour des justices : «Nous croyons à la résurrection des morts !»
Jésus a mérité et conquis notre résurr
ection!
Jésus ressuscite tous les jours dans les infidèles et les hérétiques par la lumière et la grâce de la vraie foi, dans les pécheurs qu’il convertit ; Il triomphe dans les cœurs qui reçoivent, par la sainteté et l’amour, une vie toujours plus abondante.
Jésus ressuscite dans son Eglise. «Nous semblons mourir, être déjà morts, et voici que nous sommes toujours vivants». L’Eglise subit l’éternelle persécution des Juifs, la Passion de son Maître bafoué et crucifié ; à certaines heures on croit qu’Elle va mourir et descendre au tombeau, mais le monde et l’enfer la voient bientôt plus vivante et plus forte. Sortie du tombeau du Divin Ressuscité, comme Jésus Lui-même, l’Eglise ne peut pas mourir. O Jésus mis au tombeau, vous préparez enfin la Résurrection de la France chrétienne !
Quand ses ennemis croient l’ensevelir, vous allez vous approcher de son cercueil, la toucher comme vous avez touché le fils de la veuve de Naïm et la rendre vivante à ses deux Mères : à Marie et à l’Eglise !
Comme la fille de Jaïre, elle semble dormir en attendant votre, appel qui lui
redonnera la vie, la jeunesse et la vigueur.
Comme Lazare, la France «sent
déjà mauvais», dans la corruption qui germe de son impiété, mais sa maladie et sa mort apparente ne doivent-elles pas glorifier le Fils de Dieu par le triomphe de sa Miséricorde et de son Amour ?
Du tombeau de tous ces tabernacles et de tous ces sanctuaires fermés, de
toutes les âmes d’enfants et de pécheurs sur qui on a cru imprimer les scellés définitifs de l’athéisme et de l’impiété, ne devez-vous pas ressusciter victorieux, plein de grâce, de vérité et de cette gloire qui vous appartient, ô Christ Fils du Dieu vivant ?
Pour la France et pour le monde
nous recueillons, à deux genoux, la parole que vous avez dite près du tombeau de Lazare : «Je suis la Résurrection et la Vie!»
Les âmes et les peuples qui croient
en vous et vous aiment, même après avoir connu les horreurs de la mort, se lèveront du tombeau et vivront avec Vous et de Vous.
En nous donnant votre Cœur adorable,
ô Jésus! vous nous avez ouvert, la source inépuisable, la Plénitude même de la Résurrection et de la Vie !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père …etc.

coeurdejsuscopie.jpg

V. Nous vous adorons, ô Jésus, et nous vous bénissons
R. Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte Croix.
V. Priez pour nous, Vierge de douleur,
R. Afin que nous ayions part aux promesses de Jésus-Christ.
V. Prions pour notre saint Père le Pape …
R. Que Dieu nous le conserve et le fasse vivre longtemps ; qu’Il le rende heureux sur cette terre et qu’Il ne l’abandonne pas à la malice de ses ennemis.
V. Prions pour les fidèles défunts,
R. Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière éternelle se lève sur eux.

Prions :

   Daignez, Seigneur, regarder d’un œil favorable votre famille, l’Eglise universelle, et particulièrement l’Eglise de France, pour lesquelles Notre-Seigneur a bien voulu être livré entre les mains des méchants et souffrir le supplice de la Croix!

Ainsi soit-il !

P. de Champaigne  - le Christ mort

Philippe de Champaigne : le Christ mort.

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia, Prier avec nous, Textes spirituels, Vexilla Regis |on 18 avril, 2011 |Commentaires fermés
1...111112113114115...131

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi