Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2014-19. L’exemple des Martyrs d’Avrillé.

Allocution
de
Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou,
de jure Sa Majesté le Roi Louis XX,
prononcée au
Champ des Martyrs d’Avrillé,
le 25 septembre 2006 :

Armes de France gif

Monsieur le Duc,
Mesdames et Messieurs les descendants des victimes,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

   A quelques kilomètres de Baugé où nous avons, mon épouse, la Princesse Marie-Marguerite, et moi-même, vénéré la Sainte Croix d’Anjou, nous voici maintenant sur la terre sacrée du Champ des Martyrs d’Avrillé.
Vénération d’une sainte relique ce matin et, maintenant, souvenir de morts tragiques de la révolution. Une nouvelle fois nous voici plongés au coeur des destinées de notre cher pays, de notre chère France.

   Fille ainée de l’Eglise, puisant au plus profond des valeurs chrétiennes, la France a su montrer par le passé combien elle était fervente et prête à accomplir de grands sacrifices. Mais cet exemple d’hier doit être un ferment pour demain.

   Les martyrs d’Avrillé sont morts pour leur foi.
La foi au quotidien qui animait tous les 
Français d’alors, du Roi au plus humble d’entre eux. Cette foi leur faisait honorer les saints et les reliques. Elle leur donnait, surtout, chaque jour, la force de savoir vivre en chrétiens, animés des sentiments de charité, de justice et de paix.
Leur 
salut passait par les actes de la vie quotidienne qui se trouvaient ainsi tout à la fois sanctifiés et ordonnés.

   Les martyrs que nous honorons aujourd’hui, ont montré que cette vie ordinaire pouvait aller jusqu’au sacrifice, et cet exemple doit être un modèle pour notre génération.
La vertu et les 
qualités de dévouement au bien commun ne sont pas des valeurs du passé mais des valeurs toujours actuelles.
Notre société souvent égoïste ne peut-elle pas retrouver le sens des valeurs et du don ?
Tel est 
le message, qu’en ce lieu si imprégné de grandeur, je veux adresser notamment aux jeunes.

   Le Pape Jean Paul II le rappelait il y a juste dix ans : France, qu’as tu fait de ton histoire ? de ton baptême ?
C’est aux jeunes d’aujourd’hui, de ma génération et de celle de la Princesse 
Marie-Marguerite de répondre et de construire une société plus juste.

   Demain nous serons à Domrémy, patrie de Jeanne d’Arc, et nous retrouverons la même interrogation. Sainte Jeanne d’Arc et les Martyrs d’Avrillé rappellent aux générations à venir que les vertus de l’héroïsme et de la défense des valeurs sont confiées à tous.
Voilà une belle 
leçon d’histoire à méditer au quotidien. Elle nous apprend que les destinées de notre Pays sont en chacun de nous, et que nous sommes tous responsables de l’avenir.

   A ma place, et désormais avec la Princesse Marie-Marguerite à mes côtés, je reste fidèle aux devoirs légués par mes aïeux, les Rois de France, et depuis un siècle par les ducs d’Anjou qui se sont succédé comme chefs de la Maison de Bourbon. Nous assumerons cet héritage qui est toujours celui du progrès pour demain.
Nous savons que nous pouvons compter sur vous tous, attachés aux valeurs de toujours. Elles ont vu le sacrifice de vos ancêtres. Elles nous permettront, demain, ensemble, de renouer avec la longue et glorieuse destinée de la France.

Martyrs d'Avrillé

Les 99 Bienheureux Martyrs d’Angers et d’Avrillé > ici
Courte biographie du Bx Guillaume Repin > ici

2014-18. Courte biographie du Bienheureux Guillaume Repin.

1er février,
Fête du Bienheureux Guillaume Repin et de ses 98 compagnons martyrs.

Bx Guillaume Repin & socii image béatification

Le Bienheureux Guillaume Repin et ses compagnons martyrs
(image distribuée à Rome en 1984 à l’occasion de leur béatification)

       Guillaume Repin est le doyen d’âge des quatre-vingt-dix-neuf martyrs d’Angers et d’Avrillé béatifiés le 19 février 1984 et fêtés le 1er février.

   Né à Thouarcé (actuel département du Maine-et-Loire), le 26 août 1709, Guillaume Repin entra à l’âge de dix-neuf ans au séminaire d’Angers et fut ordonné prêtre pour ce diocèse.
De 1734 à 1749, il exerça son ministère sacerdotal à la paroisse de Saint-Julien d’Angers, puis fut nommé curé de Martigné-Briand, enfin il fut élévé au canonicat.
Pendant les longues années de son ministère, il fut un pasteur plein de ferveur et de zèle, très aimé de ses paroissiens

   Lorsque, le 10 février 1791, en application de la constitution civile du clergé, le maire de Martigné-Briand vint lui réclamer les clefs de l’église et lui demander la prestation de serment, le vieux chanoine Repin (il était dans sa quatre-vingt-deuxième année) refusa : il dut donc quitter sa paroisse et partit se réfugier à Angers.
Arrêté une première fois le 17 juin 1792, il fut emprisonné au séminaire, avec un très grand nombre de prêtres, comme lui réfractaires. Etant le plus âgé, c’est lui qui, le plus souvent, célébrait la Sainte Messe pour ses confrères.

   Le 14 août 1792, le serment dit « de liberté-égalité » fut rendu obligatoire pour les fonctionnaires puis, le 2 septembre suivant, cette obligation fut étendue à tous les citoyens. C’était le début de la grande Terreur.
Le chanoine Repin refusa évidemment ce second serment : il fut interné avec d’autres prêtres âgés dans une ancienne école des Frères de la Doctrine Chrétienne, surnommée la Rossignolerie.

   La colère des paysans du Bas-Poitou et de l’Anjou (ce que l’on appelera plus tard la Vendée militaire) éclate à la mi-mars 1793 et bientôt se forme la « Grande Armée Catholique et Royale ».
Le 17 juin 1793, les Vendéens s’emparent d’Angers. Le chanoine Repin, libéré, mais affaibli par l’âge et par deux années de captivité, ne peut suivre les Blancs ; néanmoins il s’efforce de se cacher des Bleus : ce sont six mois de vie errante et de cachettes au milieu des troubles que l’on sait.
Il fut pris, la veille de Noël, 24 décembre 1793, à Mauges, et conduit en prison à Chalonnes. Ensuite il fut déféré devant le comité révolutionnaire d’Angers où il subit des interrogatoires. Le 1er janvier 1794, la commission militaire le condamné à être guillotiné.

   La sentence fut exécutée, le 2 janvier 1794, sur la place Saint-Maurille, rebaptisée « du ralliement » depuis 1791. Avec lui, furent guillotinés l’abbé Laurent Batard, curé de la paroisse Notre-Dame de Chalonnes, et deux autres victimes.

   Ce sont environ cent-soixante-dix-sept condamnés qui furent guillotinés sur cette place pendant la Terreur, tandis que, ainsi que nous avons eu l’occasion de le dire, à Avrillé notamment, quelque deux mille victimes étaient fusillées.

Le Bx Guillaume Repin célébrant la Messe la nuit dans les bois

Le Bienheureux Guillaume Repin célébrant la Sainte Messe de nuit dans les bois.

Liste complète des 99 Martyrs d’Angers et d’Avrillé > ici
Discours de Mgr. le duc d’Anjou au Champ des Martyrs d’Avrillé > ici

2014-17. Le 1er février nous fêtons le Bienheureux Guillaume Repin et ses 98 compagnons martyrs.

1er février,
Fête du Bx Guillaume Repin et de ses 98 compagnons, martyrs à Angers et Avrillé ;
Mémoire de Saint Ignace d’Antioche, évêque et martyr (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Sigisbert III, roi des Francs et confesseur (cf. > ici).

Place du ralliement Angers

Angers : l’ancienne place Saint-Maurille, nommée place du ralliement depuis 1791,
sur laquelle la guillotine était dressée en 1793-1794

       Angers, 1793-1794 :
Les prisons sont pleines. D’ailleurs ce qui tient lieu de prisons, ce sont les couvents, les églises, et même – pendant un temps – la cathédrale Saint-Maurice. Les prisonniers y sont entassés. On trouve là de nombreux villageois originaires de la Vendée militaire, des prêtres réfractaires, des religieuses, quelques personnes de la bonne société.
En ce temps, il suffit de fort peu de chose pour être réputé suspect… et tout suspect est promptement emprisonné.
Malgré la guillotine, les prisons ne désemplissent pas. Une commission militaire tient lieu de tribunal : elle envoie à la mort des centaines et des centaines de « fanatiques » et d’ « aristocrates ».
La guillotine est installée sur la place que l’on appelle depuis 1791 « place du ralliement ».
Mais l’exécution au moyen de la guillotine est jugée trop lente et trop onéreuse, on ne la gardera que pour des exemples choisis : les prêtres, quelques nobles, quelques catholiques particulièrement actifs…
Pour tous les autres, envoyés à la mort par centaines, il faut quelque chose de plus expéditif ; on opte pour la fusillade.
Le fermier du Claux, à Avrillé, farouche patriote, met un champ à la disposition de la commission militaire : ce champ est idéalement situé, il n’est ni trop loin, ni trop près d’Angers. Des fosses y sont creusées. On fusillera les groupes devant elles, les victimes y tomberont directement (si nécessaire on les achèvera à la baïonnette), on jettera de la chaux sur les corps, puis on refermera : ce sera bien plus rapide !

   La commission militaire interroge sommairement les prisonniers. Il n’y a presque jamais d’acquittement. Le lendemain, les condamnés sont conduits, attachés deux par deux, en longue file sur la route de la Meignanne, jusqu’au champ, lieu de leur exécution.
Neuf fusillades ont lieu depuis le mois de janvier jusqu’au mois d’avril 1794. Selon une liste établie par l’abbé Gruget, ce sont quelque deux mille personnes qui furent fusillées à Avrillé.

Fusillade Avrillé

Fusillade au bord des fosses dans lesquelles les corps sont ensevelis à la hâte.

   Dès 1795, les Angevins viennent se recueillir dans ce champ : une croix de bois y est érigée. En 1816, les propriétaires font don du champ à la paroisse d’Avrillé, et comme les pèlerins affluent de plus en plus nombreux, en 1848 on commence la construction d’une chapelle : achevée en 1852, dédiée à Saint Louis, elle sera agrandie dans les dernières années du XIXe siècle.

   De 1863 à 1867, des fouilles sont réalisés et permettent de retrouver dix des douze fosses contenant les corps : ces dix fosses sont signalées par des croix ; les deux fosses qui n’ont pas été mises à jour se trouvent sous la chapelle

   En 1905, Son Excellence Monseigneur Joseph Rumeau, évêque d’Angers, introduit la cause d’un certain nombre de victimes, toutes celles dont les documents subsistants permettent d’affirmer qu’elles ont été clairement et indubitablement mises à mort en haine de la foi et de l’Eglise catholiques, indépendamment de toute cause politique.

Mgr Rumeau au Champ des Martyrs 30 août 1914

Pèlerinage au Champ des Martyrs d’Avrillé pour la solennité de Saint Louis (le 30 août 1914) :
S.Exc. Mgr. J. Rumeau bénit la foule des pèlerins après l’avoir haranguée depuis la porte de la chapelle.

   Le décret proclamant le martyre de quatre-vingt-dix neuf de ces victimes est rendu en 1983 et leur béatification est célébrée le 19 février 1984 : ces bienheureux martyrs sont au total douze prêtrestrois religieusesquatre hommes et quatre-vingt femmes ou jeunes filles.
Leur fête liturgique est fixée au 1er février - anniversaire de l’exécution de quarante-sept d’entre eux – et dans l’impossibilité de les nommer tous on parle du Bienheureux Guillaume Repin (qui était le plus âgé de tous les prêtres martyrisés) et de ses quatre-vingt-dix huit compagnons

   L’abbé Noël Pinot, curé réfractaire du Louroux-Béconnais, guillotiné le 21 février 1794 revêtu par dérision de ses ornements sacerdotaux, avait déjà été béatifié par le Pape Pie XI le 31 octobre 1926, et fait l’objet d’une fête particulière (cf. > ici et ici).

   Nous publions ci-après un résumé biographique pour le Bienheureux Guillaume Repin (cf.> ici).
Voici la liste des quatre-vingt-dix-neuf martyrs que nous célébrons en ce jour (par ordre chronologique d’exécution) :

Guillotiné à Angers, le 30 octobre 1793 :

1 – Abbé JEAN-MICHEL LANGEVIN, prêtre du diocèse d’Angers : 62 ans (né le 28 septembre 1731 à Ingrandes – Maine-et-Loire).

Guillotinés à Angers, le 1er janvier 1794 :

2 – Abbé RENÉ LEGO, prêtre du diocèse d’Angers : 29 ans (né le 5 octobre 1764 à La Flèche, Sarthe).
3 – Abbé JEAN LEGO, prêtre du diocèse d’Angers : 27 ans (né le 13 mai 1766 La Flèche, Sarthe).

Guillotinés à Angers, le 2 janvier 1794 :

4 – Chanoine GUILLAUME REPIN, prêtre du diocèse d’Angers : 85 ans (né le 26 août 1709 à Thouarcé, Maine-et-Loire).
5 – Abbé LAURENT BATARD, prêtre du diocèse d’Angers : 50 ans (né le 4 février 1744 à Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).

Guillotinés à Angers, le 5 janvier 1794 :

6 – Abbé JACQUES LEDOYEN, prêtre du diocèse d’Angers : 34 ans (né le 3 avril 1760 à Rochefort-sur-Loire, Maine-et-Loire).
7 – Abbé FRANÇOIS PELTIER, prêtre du diocèse d’Angers : 66 ans (né le 26 avril 1728 à Savennières, Maine-et-Loire).
8 – Abbé PIERRE TESSIER, prêtre du diocèse d’Angers : 28 ans (né le 11 mai 1766 à La Trinité-d’Angers, Maine-et-Loire).

Avrillé champ des martyrs début XXe siècle

Avrillé : le Champ des Martyrs avec le grand calvaire au fond de l’enclos au début du XXe siècle.

Fusillé à Avrillé, le 12 janvier 1794 :

9 – ANTOINE FOURNIER, laïc : 58 ans (né le 26 janvier 1736 à La Poitevinière, Maine-et-Loire).

Fusillés à Avrillé, le 18 janvier 1794 :

10 – VICTOIRE GUSTEAU, laïque : environ 49 ans (née vers 1745 à Châtillon-sur-Sèvre, Deux-Sèvres).
11 – CHARLOTTE LUCAS, laïque : 42 ans (née le 1er avril 1752 à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
12 – MONIQUE PICHERY, laïque : 32 ans (née le 4 avril 1762 Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
13 – FÉLICITÉ PRICET, laïque : environ 49 ans (née vers 1745 à Châtillon-sur-Sèvre, Maine-et-Loire).

Guillotinée à Angers, le 26 janvier 1794 :

14 – MARIE DE LA DIVE, veuve DU VERDIER DE LA SORINIÈRE, laïque : 71 ans (née le 18 mai 1723 à Saint-Crespin-sur-Moine, Maine-et-Loire).

Guillotinée à Angers, le 27 janvier 1794 :

15 – Mère ROSALIE DU VERDIER DE LA SORINIÈRE, moniale Bénédictine de Notre-Dame du Calvaire : 49 ans (née le 12 août 1745 à Saint-Pierre de Chemillé, Maine-et-Loire). 

Angers Bénédictines du Calvaire

Angers : vue aérienne du Monastère des Bénédictines du Calvaire,
dont la Bienheureuse Rosalie du Verdier de la Sorinière était religieuse.
Pendant la terreur le monastère était transformé en prison.

Fusillées à Avrillé, le 1er février 1974  :

16 – Soeur MARIE-ANNE VAILLOT, Fille de la Charité de Saint Vincent de Paul : 58 ans (née le 13 mai 1736 à Fontainebleau).
17 – Soeur ODILE BAUMGARTEN, Fille de la Charité de Saint Vincent de Paul : 44 ans (née le 15 novembre 1750 à Gondrexange, Moselle).
18 – GABRIELLE ANDROUIN, laïque : 39 ans (née le 6 septembre 1755 à Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire).
19 – PERRINE ANDROUIN, laïque : 34 ans (née le 31 août 1760 à Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire).
20 – SUZANNE ANDROUIN, laïque : 37 ans (née le 16 mars 1757 à Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire).
21 – VICTOIRE BAUDUCEAU épouse RÉVÉLIÈRE, laïque : 49 ans (née le 20 septembre 1745 à Thouars, Deux-Sèvres).
22 – FRANÇOISE BELLANGER, laïque : 59 ans (née le 24 juin 1735 à La Trinité-d’Angers, Maine-et-Loire).
23 – PERRINE BESSON, laïque : environ 52 ans (née vers 1742 à Essarts, Vendée).
24 – MADELEINE BLOND, laïque : environ 31 ans (née vers 1763 à Angers, Maine-et-Loire).
25 – FRANÇOISE BONNEAU, laïque : environ 31 ans (née vers 1763 à Saint-Léger-en-Anjou, Maine-et-Loire).
26 – JEANNE BOURIGAULT, laïque : 37 ans (née le 24 octobre 1757 à Chaudefonds, Maine-et-Loire).
27 – RENÉE CAILLEAU épouse GIRAULT, laïque : 42 ans (née le 6 juillet 1752 à Saint-Aubin-de-Luigné, Maine-et-Loire).
28 – MARIE CASSIN épouse MOREAU, laïque : 44 ans (née le 21 janvier 1750 à Chanteloup, Maine-et-Loire).
29 – SIMONE CHAUVIGNÉ veuve CHARBONNEAU, laïque : 66 ans (née le 12 mars 1728 à Chaudefonds, Maine-et-Loire).
30- MARIE-JEANNE CHAUVIGNÉ épouse RORTEAU, laïque : 39 ans (née le 21 février 1755 à La Jumellière, Maine-et-Loire).
31 – CATHERINE COTTANCEAU, laïque : environ 61 ans (née vers 1733 à Bressuire, Deux-Sèvres).
32 – CHARLOTTE DAVY, laïque : 34 ans (née le 19 octobre 1760 à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
33 – LOUISE DÉAN DE LUIGNÉ, laïque : 37 ans (née le 17 novembre 1757 à Argeton-Notre-Dame, Mayenne).
34 – ANNE-FRANÇOISE DE VILLENEUVE, laïque : 53 ans (née le 11 septembre 1741 à Seiches-sur-le-Loir, Maine-et-Loire).
35 – MARIE FAUSSEUSE épouse BANCHEREAU, laïque : environ 54 ans (née vers 1740 à Boësse, Deux-Sèvres).
36 – JEANNE FOUCHARD épouse CHALONNEAU, laïque : 47 ans (née le 10 septembre 1747 à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
37 – MARIE GALLARD épouse QUESSON, laïque : environ 55 ans (née vers 1739 à Saint-Laurent-de-la-Plaine, Maine-et-Loire).
38 – MARIE GASNIER épouse MERCIER, laïque : 38 ans (née le 8 novembre 1756 à Ménil, Mayenne).
39 – MARIE GRILLARD, laïque : 41 ans (née le 5 octobre 1753 à Saint-Pierre de Cholet, Maine-et-Loire).
40 – RENÉE GRILLARD, laïque : 28 ans (née le 10 février 1766 à Saint-Pierre de Cholet, Maine-et-Loire).
41 – PERRINE GRILLE, laïque : 52 ans (née le 6 février 1742 à Rochefort-sur-Loire, Maine-et-Loire).
42 – JEANNE GRUGET veuve DOLY, laïque : environ 49 ans (née vers 1745 à Châtillon-sur-Sèvre, Deux-Sèvres). 
43 – ANNE HAMARD, laïque : environ 52 ans (née vers 1742 à Saint-Clément, Maine-et-Loire).
44 - PERRINE LEDOYEN, laïque : 30 ans (née le 16 septembre 1764 à Saint-Aubin-de Luigné, Maine-et-Loire).
45 – MARIE LENÉE épouse LEPAGE DE VARANCÉ, laïque : 65 ans (née le 14 juillet 1729 à Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire).
46 – MARIE LEROY épouse BREVET, laïque : environ 39 ans (née vers 1755 – lieu inconnu).
47 – MARIE LEROY, laïque : 23 ans (née le 19 mai 1771 à Montilliers, Maine-et-Loire).
48 – RENÉE MARTIN épouse MARTIN, laïque : environ 42 ans (née vers 1752 – lieu inconnu).
49 – FRANÇOISE MICHAU, laïque : environ 29 ans (née vers 1765 – lieu inconnu).
50 – JACQUINE MONNIER, laïque : 68 ans (née le 16 janvier 1726 à Saint-Melaine, Maine-et-Loire).
51 – FRANÇOISE PAGIS épouse RAILLEAU, laïque : 62 ans (née le 14 octobre 1732 à Gouis, Maine-et-Loire).
52 – MADELEINE PERROTIN veuve ROUSSEAU, laïque : 50 ans (née le 30 mars 1744 à Saint-Germain-des-Prés, Maine-et-Loire).
53 – PERRINE-CHARLOTTE PHELIPPEAUX épouse SAILLAND D’EPINATZ, laïque : 54 ans (née le 13 mai 1740 à Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire).
54 – MARIE ANNE PICHERY épouse DELAHAYE, laïque : 40 ans (née le 30 juillet 1754 à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
55 – ROSE QUENION, laïque : 30 ans (née le 20 janvier 1764 à Mozé-sur-Louet, Maine-et-Loire).
56 – LOUISE OLYMPE RALLIER DE LA TERTINIÈRE veuve DÉAN DE LUIGNÉ, laïque : 62 ans (née le 24 avril 1732 à Château-Gontier, Mayenne).
57 – MARGUERITE RIVIÈRE épouse HUAU, laïque : 38 ans (née le 20 août 1756 à La Ferrière-de-Flée, Maine-et-Loire).
58 – MARIE ROUAULT épouse BOUJU, laïque : 50 ans (née le 26 octobre 1744 à Vezins, Maine-et-Loire).
59 – PERRINE SAILLAND D’EPINATZ, laïque : 26 ans (née le 24 mars 1768 à Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire).
60 – JEANNE SAILLAND D’EPINATZ, laïque : 25 ans (née le 3 juillet 1769 à Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire).
61 – MADELEINE SAILLAND D’EPINATZ, laïque : 24 ans (née le 9 août 1770 à Saint-Nicolas de Saumur, Maine-et-Loire).
62 – RENÉE VALIN, laïque : 34 ans (née le 8 mars 1760 à Chaudefonds, Maine-et-Loire).

Avrillé champ des martyrs chapelle St Louis

Chapelle Saint-Louis au Champ des Martyrs d’Avrillé – début XXe siècle.

Fusillés à Avrillé, le 10 février 1794 :

63 – LOUISE BESSAY DE LA VOUTE, laïque : 73 ans (née le 22 août 1721 à Saint-Mars-des-Prés, Vendée).
64 – CATHERINE DU VERDIER DE LA SORINIÈRE,  laïque : 36 ans (née le 29 juin 1758 à Saint-Pierre de Chemillé, Maine-et-Loire).
65 – MARIE-LOUISE DU VERDIER DE LA SORINIÈRE, laïque : 29 ans (née le 27 juin 1765 à Saint-Pierre de Chemillé, Maine-et-Loire).
66 – PIERRE FRÉMOND, laïc : 40 ans (né le 16 septembre 1754 à Chaudefonds, Maine-et-Loire).
67 – MARIE-ANNE HACHER DU BOIS, laïque : 29 ans (née le 3 avril 1765 à Jallais, Maine-et-Loire).
68 – LOUISE POIRIER épouse BARRÉ, laïque : 40 ans (née le 22 février 1754 au Longeron, Maine-et-Loire).

Guillotiné à Angers, le 22 mars 1794 : 

69 – Abbé FRANÇOIS CHARTIER, prêtre du diocèse d’Angers : 42 ans (né le 6 juin 1752 à Marigné, Maine-et-Loire).

Guillotinée à Angers, le 28 mars 1794 :

70 – RENÉE MARIE FEILLATREAU épouse DUMONT, laïque : 43 ans (née le 8 février 1751 à Angers, Maine-et-Loire).

Avrillé chapelle St Louis intérieur vers 1940

Avrillé : chapelle Saint-Louis du Champ des Martyrs (intérieur vers 1940)

Fusillés à Avrillé, le 16 avril 1794 :

71 – PIERRE DELÉPINE, laïc : 62 ans (né le 24 mai 1732 à Marigné, Maine-et-Loire).
72 – JEAN MÉNARD, laïc marié : 58 ans (né le 16 novembre 1736 à Andigné, Maine-et-Loire).
73 – RENÉE BOURGEAIS veuve JURET, laïque : 43 ans (née le 12 novembre 1751 à Montjean, Maine-et-Loire).
74 – PERRINE BOURIGAULT, laïque : 51 ans (née le 7 août 1743 à Montjean, Maine-et-Loire).
75 – MADELEINE CADY épouse DESVIGNES, laïque : 38 ans (née le 7 avril 1756 à Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
76 – MARIE FORESTIER, laïque : 26 ans (née le 16 janvier 1768 à Montjean, Maine-et-Loire).
77 – MARIE GINGUENEAU veuve COIFFARD, laïque : environ 55 ans (née vers 1739 – lieu inconnu).
78 – JEANNE GOURDON veuve MOREAU, laïque : 61 ans (née le 8 octobre 1733 à Sainte-Christine, Maine-et-Loire).
79 – MARIE LARDEUX, laïque : environ 46 ans (née vers 1748 – lieu inconnu).
80 – PERRINE LAURENT, laïque : 48 ans (née le 2 septembre 1746 à Louvaines, Maine-et-Loire).
81 – JEANNE LEDUC épouse PAQUIER, laïque : 40 ans (née le 10 février 1754 à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire).
82 – ANNE MAUGRAIN, laïque : 34 ans (née le 12 avril 1760 à Rochefort-sur-Loire, Maine-et-Loire).
83 – FRANÇOISE MICHENEAU veuve GILLOT, laïque : 57 ans (née le 19 mai 1737 à Chanteloup-les-Bois, Maine-et-Loire).
84 – JEANNE ONILLON veuve ONILLON, laïque : 41 ans (née le 19 avril 1753 à Montjean, Maine-et-Loire).
85 – MARIE PIOU épouse SUPIOT, laïque : 39 ans (née le 19 mai 1755 à Montrevault, Maine-et-Loire).
86 – PERRINE POTTIER épouse TURPAULT, laïque : 44 ans (née le 26 avril 1750 à Cléré-sur-Layon, Maine-et-Loire).
87 – MARIE GENEVIEVE POULAIN DE LA FORESTRIE, laïque : 53 ans (née le 3 janvier 1741 au Lion-d’Angers, Maine-et-Loire).
88 – MARTHE POULAIN DE LA FORESTRIE, laïque : 51 ans (née le 2 octobre 1743 au Lion-d’Angers, Maine-et-Loire).
89 – RENÉE RIGAULT épouse PAPIN, laïque : 44 ans (née le 14 mai 1750 à Saint-Florent-le-Vieil, Maine-et-Loire).
90 – MARGUERITE ROBIN, laïque mariée : 69 ans (née le 22 décembre 1725 à Montjean, Maine-et-Loire).
91 – MARIE RECHARD, laïque : 31 ans (née le 29 avril 1763 à Montjean, Maine-et-Loire).
92 – MARIE ROGER veuve CHARTIER, laïque : 67 ans (née le 14 janvier 1727 à Montjean, Maine-et-Loire).
93 – MADELEINE SALLÉ épouse HAVARD, laïque : environ 43 ans (née vers 1751 – lieu inconnu).
94 – RENÉE SECHET veuve DAVY, laïque : 41 ans (née le 28 décembre 1753 à Montjean, Maine-et-Loire).
95 – FRANÇOISE SUHARD veuve MÉNARD, laïque : 63 ans (née le 5 février 1731 à Saint-Gemmes-d’Andigné, Maine-et-Loire).
96 – JEANNE THOMAS veuve DELAUNAY, laïque : environ 64 ans (née vers 1730 – lieu inconnu).

Avrillé champ des martyrs calvaire et fosses

Avrillé : le Champ des Martyrs, état actuel.
Calvaire du fond de l’enclos – les croix sur les côtés indiquent les lieux des fosses.

Guillotiné à Angers, le 18 avril 1794 :

97 – Abbé JOSEPH MOREAU, prêtre du diocèse d’Angers : 31 ans (né le 21 octobre 1763 à Saint-Laurent-de-la-Plaine, Maine-et-Loire).

Guillotiné à Angers, le 24 août 1794 :

98 – Abbé ANDRÉ FARDEAU, prêtre du diocèse d’Angers : 33 ans (né le 19 novembre 1761 à Soucelles, Maine-et-Loire).

Guillotiné à Angers, le 14 octobre 1794 :

99 – Abbé JACQUES LAIGNEAU DE LANGELLERIE, prêtre du diocèse d’Angers : 47 ans (né le 17 Avril 1747 à La Flèche, Sarthe).

   A la fin de cette impressionnante liste de martyrs, je veux ajouter ci-dessous le cantique « Je mets ma confiance » : les paroles en sont attribuées à Saint Louis-Marie Grignon de Montfort. Sur le chemin du martyre, c’était l’un des cantiques qui été le plus souvent chanté par ceux qui allaient donner leur vie par fidélité à Notre-Seigneur et à Son Eglise :

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Une autre version de ce cantique peut également être entendue > ici

Courte biographie du Bienheureux Guillaume Repin > ici.
Discours prononcé par Mgr. le duc d’Anjou, au Champ des Martyrs d’Avrillé > ici.

2014-14. Du Bienheureux Charlemagne dans quelques représentations sacrées.

28 janvier,
Fête de Saint Charlemagne.

       Ainsi que je vous l’ai annoncé dans ma précédente publication (cf. > ici), je souhaite vous donner un aperçu iconographique du Bienheureux Charlemagne.
Je ne veux pas, et de toute façon je ne peux pas, reproduire ici des tableaux de type historique ou destinés à un usage profane, mais je voudrais vous présenter quelques œuvres qui appartiennent spécifiquement au patrimoine religieux, voire liturgique.

   Je dois avant tout préciser, car beaucoup l’ignorent aujourd’hui (où l’on se permet de placer dans les églises de prétendues œuvres d’art qui non seulement ne sont pas belles et ne portent pas à la piété, mais qui en outre ne correspondent pas aux règles traditionnelles de l’art religieux, conforme à la rectitude de la foi), que, jusqu’à une date relativement récente, les représentations admises dans les édifices religieux étaient soumises à des règles très strictes et que, par exemple, jamais il n’eût été admis d’y faire figurer un personnage avec un nimbe (auréole) si son culte public n’avait pas été officiellement autorisé.

Commençons notre aperçu iconographique à Rome :

   Dans le narthex de la basilique de Saint-Pierre au Vatican, faisant face à une autre statue équestre – celle de l’Empereur Constantin 1er le Grand, due au ciseau du Bernin – se trouve une statue équestre du Bienheureux Charlemagne, qui fut ici couronné Empereur d’Occident à la Noël de l’an 800.
Cette œuvre a été réalisée en 1725-1735 par Agostino Cornacchini :

Basilique St Pierre Charlemagne par Cornacchini

   Sur la façade de la principale église française de Rome, Saint-Louis des Français, le Bienheureux Charlemagne est représenté en parallèle avec Saint Louis.
Voici un gros plan de détail de cette statue particulièrement belle, où, comme pour la précédente, le Bienheureux Charlemagne est en costume d’Empereur antique :

église Saint Louis des Français - façade - Rome

   Une troisième représentation romaine : celle qui se trouve dans le cloître de l’église de la Trinité-des-Monts.  
On sait que cette église et le couvent auquel elle est rattachée furent voulus par le Roi Charles VIII et qu’ils eurent toujours un lien privilégié avec  les Rois de France.
De fait, on trouve dans le cloître les portraits peints de tous les souverains français légitimes, depuis Pharamond jusqu’à Charles X.

On remarquera que le visage du Bienheureux Charlemagne est auréolé :

Rome cloître de la Trinité des Monts

   Venons maintenant à Paris.
Tout le monde connaît – on ne peut pas la manquer – la monumentale (et fantaisiste) statue de bronze du Bienheureux Charlemagne, accompagné de ses preux, Olivier et Roland, qui a été installée sur le parvis de Notre-Dame de Paris – après une histoire mouvementée qu’il serait trop long de raconter ici – dans les toutes dernières années du XIXe siècle…

Statue du parvis de Notre-Dame gravure

   … toutefois, bien peu savent qu’à l’intérieur même de la Cathédrale, une chapelle et un autel du déambulatoire sont dédiés au Bienheureux Charlemagne et à quelques autres saints de souche royale.
Le saint Empereur y est représenté dans une peinture murale ; là aussi, il est nimbé :

Cathédrale ND de Paris - chapelle du déambulatoire

   On trouve aussi une représentation du Bienheureux Charlemagne sur un bas relief de la cathédrale Saint-Louis de Versailles.
L’Empereur, siégeant casqué, foule d’un pied la dépouille de l’hérésie et se trouve encadré par les figures allégoriques de la vertu théologale de foi (portant la croix et le calice eucharistique) et de la vertu cardinale de force (tenant la palme de la victoire) :

Cathédrale de versailles - bas relief

   On trouve également une sculpture du Bienheureux Charlemagne, à la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes.
Comme à la façade de Saint-Louis des Français à Rome, il y est mis en parallèle avec Saint Louis :

Cathédrale de Nantes St Charlemagne & St Louis

   Sur la façade de la double église Saint-Louis des Invalides (Paris), on retrouve encore la statue du Bienheureux Charlemagne :

Façade église St-Louis - du dôme - aux Invalides

   Mais ce qui en surprendra plus d’un sans doute, c’est que le Bienheureux Charlemagne est aussi représenté dans… la chapelle du palais de l’Elysée !

   Cette chapelle avait été créée sous le second empire.
Sous l’actuelle république, des Messes y furent célébrées au temps du général de Gaulle, mais il n’y en a pas eu depuis. Elle fut toutefois gardée en l’état, entretenue – voire restaurée – par Messieurs Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac… Sous le président Sarkozy elle fut utilisée pour y entreposer des cadeaux de Noël, puis aménagée en salon d’attente où, paraît-il, un grand portrait de ce président avait été mis à la place de l’autel : excusez du peu !

Je ne pense pas que l’actuel occupant de l’Elysée ait rendu le lieu à sa destination cultuelle…
Il n’empêche, le lieu a gardé ses peintures d’origine, dues à un certain Sébastien Cornu (1804-1870), bien oublié aujourd’hui, mais dont on trouve d’autres œuvres à Saint-Germain l’Auxerrois et à saint Roch.
Faisant toujours le parallèle avec Saint Louis, le Bienheureux Charlemagne figure donc en bonne place dans le décor de cette chapelle :

Chapelle de l'Elysée - oeuvre de Sébastien Cornu

   Pour terminer, je veux faire place à la magnifique représentation du Bienheureux Charlemagne qui figure au sommet du sceptre de Charles V (1364), couronnant une fleur de Lys au naturel.
Ce sceptre, dit de Charlemagne, se voit aujourd’hui au musée du Louvre : c’est l’un des rares objets liturgiques du sacre de nos Rois qui soit parvenu jusqu’à nous :

Sceptre dit de Charlemagne

   Conservé dans le trésor de l’abbaye de Saint-Denys, il en sortait pour être apporté à Reims chaque fois qu’un Roi était sacré. Il ne fut pas détruit en 1793, ce qui est quasi miraculeux…
Sur le nœud qui soutient le Lys sont représentées des apparitions de l’apôtre Saint Jacques au Bienheureux Charlemagne.

   Que le Bienheureux Charlemagne continue d’intercéder pour la France et nous tienne en sa sainte garde. Ainsi soit-il !

Lully.

Armoiries de Charlemagne

2014-13. De Saint Charlemagne, Roi des Francs et Empereur d’Occident.

28 janvier,
Fête de Saint Charlemagne.

Fête du Bx Charlemagne

Cathédrale d’Aix-la-Chapelle : fête de Saint Charlemagne – encensement du reliquaire du Chef de l’Empereur.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Au Mesnil-Marie, nous n’en faisons pas un mystère – et nous en sommes même très fiers ! – , chaque 28 janvier, nous célébrons la fête liturgique de Saint Charlemagne, Roi des Francs et Empereur d’Occident.
Le 28 janvier de l’an de grâce 2014, nous avons marqué cette fête avec d’autant plus de ferveur que c’était le jour exact du douzième centenaire de la mort du grand Souverain.

   Malgré l’épouvantable ignorance qui désole nos temps (car les jeunes générations, en particulier, ne savent pas toujours le situer chronologiquement ni même citer quelques grands événements de son règne), la haute figure du grand Roi Franc domine l’histoire de l’Occident chrétien et rayonne encore aujourd’hui sur l’Europe, puisque certains n’hésitent pas à dire qu’il en est l’un des pères : Pater Europae.

   Bien sûr, de modernes historiens – qui voudraient nous faire croire qu’ils sont bien plus au courant de la vie de Charlemagne que ceux qui ont vécu à ses côtés et qui lui ont rendu témoignage ! – , des ecclésiastiques retors et complexés – dont le prurit œcuménique et le souci du dialogue inter-religieux supportent mal l’idée que l’on puisse vouloir étendre le Règne du Christ – , et quelques autres inquisiteurs de la bien-pensance démocratique auxquels la seule idée d’un Royaume chrétien déclenche des éruptions de furoncles, ont mené de véritables campagnes de dénigrement pour salir sa mémoire. 
Et les voilà (eux qui ne sont pourtant habituellement pas très regardants sur le respect de la morale imposée par l’Eglise et se feraient volontiers les chantres de la libération des mœurs) qui, avec des airs de rosière offusquée, décrètent de manière dogmatique (eux, les ennemis du dogme) que l’Empereur aurait été polygame !
Et les voilà (eux, les thuriféraires de la révolution qui voudraient minimiser les épouvantables massacres qu’elle généra, en France et jusqu’au bout de l’Europe) qui dépeignent les guerres contre les Saxons ou contre les mahométans dans de noires couleurs qui, en réalité, n’appartiennent qu’aux seules démocraties populaires du XXe siècle !

Châsse de St Charlemagne

Châsse renfermant la plus grande partie du corps de Saint Charlemagne
(cathédrale d’Aix-la-Chapelle)

   D’autres plus savants que moi, ont su faire justice de ces accusations : je me contenterai de vous renvoyer, par exemple, à la notice que lui a consacré Dom Guéranger dans sa célèbre « Année liturgique » (ici > 28 janvier, le Bienheureux Charlemagne).

   Pour moi, j’ai sorti mes griffes et j’ai poussé un miaulement de (sainte) colère, l’autre jour, en lisant, sur les pages d’un site Internet que je ne nommerai pas (sur lequel sévit un « professeur de religion » à la théologie douteuse), que Charlemagne aurait été « décanonisé » (sic) par l’Eglise Romaine !

   Ceux qui, tétanisés par les critiques modernes, se dandinent d’un pied sur l’autre en parlant à demi-mots gênés de la canonisation de Charlemagne, s’empressent généralement d’ajouter, comme pour s’excuser eux-mêmes et pour disculper l’Eglise, que cette canonisation aurait été prononcée par l’antipape Pascal III…
Ce qui est faux !

   Si Frédéric Barberousse fut bien le promoteur de la cause de canonisation de Charlemagne, si Frédéric Barberousse soutenait effectivement l’antipape Pascal III, et si Frédéric Barberousse voyait dans cette canonisation un geste d’une grande portée politique en sa faveur, il n’en demeure pas moins que la canonisation de Charlemagne fut accomplie d’une manière tout à fait conforme au droit de l’époque, par des pasteurs légitimes.
En effet, jusqu’à ce moment-là, les canonisations n’étaient pas réservées au Saint-Siège et n’étaient pas accomplies selon les procédures que nous connaissons aujourd’hui (lesquelles ont été définitivement fixées au XVIIIe siècle par le pape Benoît XIV, et ont été ensuite simplifiées à la fin du XXe siècle).

   Au XIIe siècle donc encore, comme pendant tous les premiers siècles de la Chrétienté, ce que nous appelons aujourd’hui une « canonisation » consistait en une cérémonie solennelle que l’on appelait souvent « élévation (ou exaltation) des reliques », puisque il y était procédé, par l’évêque du lieu (ou le métropolitain), en reconnaissance de la sainteté d’un personnage et des miracles accomplis sur sa tombe, au placement de ses restes mortels dans une châsse que l’on disposait sur un autel.
Dès lors, ces reliques seraient publiquement honorées et le saint auquel elles avaient appartenu ferait l’objet d’un culte officiel, ce qui était confirmé par la proclamation de la date à laquelle on célébrerait dorénavant sa fête.
A cette époque, il n’y avait pas non plus de distinction entre « bienheureux » et « saint ».

   L’élévation des reliques de Charlemagne eut lieu le 29 décembre 1165, et fut accomplie de manière régulière (cf. > ici) par l’archevêque Renaud de Dassel, de Cologne, et par l’évêque Alexandre II, de Liège, qui, redisons-le, étaient des évêques légitimes de la Sainte Eglise Catholique Romaine, et qui jouissaient de la pleine autorité pour le faire.
Il est vrai qu’ils reçurent pour cela l’aval d’un décret de l’antipape Pascal III ; mais quand bien même Pascal III eut-il été un pape légitime, son décret n’aurait rien ajouté à la régularité de l’acte accompli.

Reliquaire du bras

Reliquaire du bras du Bienheureux Charlemagne
(cathédrale d’Aix-la-Chapelle)

   Comme l’a très bien fait observer Dom Guéranger dans la notice qu’il a consacrée au Bienheureux Charlemagne (cf. supra), les contestations ne se firent jour que sous l’influence et en conséquence du poison que l’hérésie protestante distilla dans la Chrétienté…
Et le culte séculaire que l’on rendait publiquement à Saint Charlemagne dans de très nombreux diocèses de France et d’Allemagne, s’estompa, perdit en popularité, passa au second plan et, au fur et à mesure des réformes liturgiques de l’époque moderne (un peu selon la technique dite « du voleur chinois »), ne subsista pratiquement plus qu’à Aix-la-Chapelle et dans quelques diocèses voisins.

Mais de « décanonisation », point !

   Bien au contraire, au XVIIIe siècle, le pape Benoît XIV (celui-là même qui fixa les règles des béatifications et des canonisations telles qu’elles ont été observées jusqu’au XXe siècle) - grand canoniste et aussi « spécialiste » du culte des saints - , auquel on soumit le cas de Charlemagne, car certains le jugeaient litigieux en raison du soutien apporté par l’antipape Pascal III à sa canonisation, trancha de manière non équivoque : là où ce culte était établi, on ne pouvait ni le blâmer ni l’éradiquer ; et il fut statué très officiellement que l’on pouvait l’honorer et l’invoquer comme « Bienheureux Charlemagne ».
Fin de la contestation.

   Pour terminer, je vous propose d’écouter le « Planctus de obitu Karoli : lamentation sur la mort de Charles », texte remarquable comprenant vingt distiques qui alternent avec un refrain, composé très probablement par un moine de l’abbaye de Bobbio en 814-815, c’est à dire au moment où la nouvelle du trépas du Souverain se répandit à travers l’empire.

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   Dès que je le pourrai, je ferai suivre cet article par un autre qui sera uniquement dédié à des représentations - que j’aime particulièrement – de notre cher Saint Charlemagne.

   Pour l’heure, prions-le avec ferveur d’intercéder pour l’Europe, pour la France, et spécialement pour l’héritier légitime du Royaume de France.
Déjà, au XVe siècle, c’était le rôle particulier qui lui était assigné dans le Ciel, puisque Sainte Jeanne d’Arc put dire à Charles VII : « Sire, je vous dis que Dieu a pitié de vous, de votre royaume et de votre peuple, car Saint Louis et Saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant prière pour vous ».

Lully.

Armoiries de Charlemagne

Du Bienheureux Charlemagne dans quelques représentations sacrées > ici
La séquence « Urbs aquensis » et l’anniversaire de la canonisation de Saint Charlemagne > ici

2014-10. Des Bienheureux Martyrs de Laval.

- 21 janvier 1794 -

Les Bienheureux Prêtres martyrs de Laval

            Au mois d’octobre 1792, quatorze prêtres qui refusaient de prêter serment à la constitution civile du clergé furent emprisonnés à Laval, dans le couvent de Patience ; ils n’étaient autorisés à recevoir que deux heures de visite par mois, et seulement de leurs frères ou sœurs ; ces visites se passaient obligatoirement en présence du concierge. Leur nourriture ne se composait pratiquement que de ce que leur faisaient apporter leurs anciens paroissiens, fidèles à leurs pasteurs légitimes. La plupart de ces prêtres étaient âgés ; quelques uns étaient même malades ou infirmes. 

   C’étaient l’Abbé Jean-Baptiste Turpin du Cormier, 64 ans, curé de la paroisse de la Sainte- Trinité à Laval, qui fut comme l’âme et le catalyseur des énergies spirituelles du petit groupe, le Révérend Père Jean-Baptiste Triquerie, 57 ans, moine cordelier, les Abbés Jean-Marie Gallot, 46 ans, aumônier des Bénédictines, Joseph-Marie Pellé, 74 ans, aumônier des Clarisses, René-Louis Ambroise, 74 ans, Julien-François Morin de la Gérardière, 64 ans, prêtre à Saint-Vénérand, François Duchesne, 58 ans, chapelain du chapitre Saint-Michel, Jacques André, 50 ans, curé de Rouessé-Vassé, André Dulion, 66 ans, curé de Saint-Fort, Louis Gastineau, 66 ans, chapelain de Port-brillet, François Migoret-Lambarière, 65 ans, curé de Rennes-en-Grenouilles, Julien Moulé, 77 ans, curé de Saulges, Augustin-Emmanuel Philippot, 78 ans, curé de Bazouges-des-Alleux, et Pierre Thomas, 75 ans , aumônier de l’hôpital des Augustines à Château-Gontier.

   Le 13 décembre 1793, la guillotine arriva à Laval. Elle fut installée, sur la « place du blé » (actuelle place de La Trémoille), à proximité du tribunal révolutionnaire : ainsi les condamnés n’auraient-ils pas à faire un long trajet et, en outre, pour les révolutionnaires cela réduisait les risques de voir ceux qui marchaient au supplice libérés par la foule, majoritairement hostile à la révolution.
A partir du 9 janvier 1794, tous les cultes sont interdits en France : l’église de la Sainte-Trinité de Laval est transformée en étable et magasin de fourrage pour l’armée…

plaque-apposée-place-de-la-trémoille-en-1989-en-souvenir-des-14-prêtres-martyrs

Plaque commémorative des exécutions de la Terreur à Laval posée en 1989 Place de La Trémoille
par l’Association du Souvenir de la Chouannerie Mayennaise

  Le 21 janvier 1794, à 8h30, formant un cortège émouvant (cinq d’entre eux ont plus de 70 ans, dix marchent péniblement et quatre sont dans une charrette), les quatorze prêtres furent amenés à comparaître devant la commission révolutionnaire, établie le 22 décembre précédent, normalement pour un mois…
En réalité elle sera active jusqu’au 1er avril 1794 et, au total, elle enverra à la guillotine 359 hommes et 102 femmes. Après chaque verdict de condamnation, le président concluait par cette formule : « La commission ordonne que les condamnés soient livrés sur le champ au vengeur du peuple… »
 

   L’accusateur public était un prêtre apostat, du nom de Volcler. Ce triste individu avait diffusé dans le département de la Mayenne une circulaire qui commençait ainsi : « Citoyens, ils sont passés ces temps de modération et d’insouciance où vous laissâtes les ennemis de la patrie tranquillement vaquer sur le sol de la liberté. L’instant de la justice nationale est à l’ordre du jour pour faire tomber la hache sur la tête du traître et du parjure… »  

   A ses anciens confrères dans le sacerdoce, Volcler demanda de prêter le serment constitutionnel qu’ils avaient déjà refusé, et que, bien évidemment, ils refusèrent encore. L’Abbé Philippot, âgé de 78 ans, répondit noblement : « Aidé de la grâce de Dieu, je ne salirai pas ma vieillesse ».
Ce nouveau refus était suffisant pour qu’ils fussent déclarés coupables : ordre fut donc donné pour qu’ils soient immédiatement conduits à l’échafaud. Après avoir prononcé la sentence, Volcler avait menacé les assistants : « Le premier qui bronche ou qui pleure marchera après eux ! »

   Leurs gardiens les empêchèrent de chanter ensemble le « Salve Regina » sur le chemin de l’échafaud. En revanche, une phrase est demeurée célèbre, celle de l’Abbé Pellé qui, après avoir assisté héroïquement au supplice de ses premiers confrères déclara avant d’être décapité : « Nous vous avons appris à vivre, apprenez de nous à mourir ! ».
L’Abbé Turpin du Cormier, désigné comme responsable, fut exécuté le dernier à la demande de Volcler.

   Après ces quatrorze prêtres furent également suppliciés ce même jour cinq Vendéens, condamnés comme ennemis de la république.

   Les quatre juges, parmi lesquels se trouvaient deux prêtres renégats, assistèrent à l’exécution depuis la fenêtre d’un immeuble voisin, et fêtèrent leur « triomphe patriotique » en buvant un verre de vin à chaque tête qui tombait. Ils encourageaient la foule à crier avec eux : « Vive la république, à bas la tête des calotins ! ».

bas-relief-des-quatorze-prêtres-martyrs-de-laval

Bas-relief représentant le martyre des quatorze prêtres
(église de la Sainte-Trinité de Laval, devenue cathédrale au XIXe siècle)

   Au cours de cette année 1794 furent aussi suppliciées cinq autres martyrs, qui ont été béatifiés en même temps que ces quatorze prêtres, le 19 juin 1955, par le Vénérable Pie XII. Ce sont :
Françoise Mézière, pieuse femme qui s’était donnée tout entière à l’instruction des enfants et aux soins des malades. Guillotinée à Laval le 5 février (voir > ici).
– Le 13 mars, Sœur Françoise Tréhet, guillotinée à Ernée, et le 20 mars Sœur Jeanne Véron, âgée de 29 ans, guillotinée à Ernée : c’étaient deux Sœurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron. A noter que la sœur de Sœur Jeanne Véron, prénommée Anne, a elle aussi été guillotinée, à Laval, le 25 avril 1794 à l’âge de 41 ans, mais n’a pas été béatifiée.
– Le 25 juin, Sœur Marie Lhuilier, sœur converse des Augustines de la Miséricorde. Toute dévouée aux malades.
– Et le 17 octobre : l’Abbé Jacques Burin, prêtre, curé de St-Martin de Connée. Il avait été arrêté une première fois en raison de son refus du serment schismatique, et condamné à s’exiler. Entré dans la clandestinité, il continua son ministère mais fut trahi en octobre 1794 par deux femmes qui l’avaient fait appeler pour se confesser : c’était en réalité un traquenard et il fut tué d’un coup de fusil.

basilique-notre-dame-d-avesnières-dalle-recouvrant-les-corps-des-martyrs-depuis-leur-béatification-en-1955

Pierre recouvrant la tombe des quatorze prêtres martyrs de Laval
dans le chœur de la basilique Notre-Dame d’Avesnières.

2014-5. La nouvelle arche.

16 janvier,
Fête du Cœur immaculé de Marie Refuge des pécheurs (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Marcel 1er, pape et martyr.

Coeur de Marie Refuge de l'âme fidèle

       Nous avons déjà vu (cf. > ici) de quelle manière la Providence avait lié les supplications qui se faisaient pour la France à la basilique de Notre-Dame des Victoires au moment de l’apparition de la Vierge Marie dans le ciel du tout petit village du bas Maine.

   Le Cœur douloureux et immaculé de Marie, nous n’en doutons pas, sera toujours le refuge et le secours de ceux qui l’invoqueront avec ferveur et confiance.
Dans le déluge d’iniquités qui submerge le monde, il sera l’arche protectrice qui recueillera les vrais fidèles et les préservera des flots montants de la subversion diabolique.
Aimons à redire souvent cette belle invocation, si répandue jadis :

Doux Cœur de Marie, soyez mon refuge !

frise

La nouvelle arche 1

La nouvelle arche 2

Coeur de Marie Refuge de l'âme fidèle - détail

Fervente invocation pour demander à  Marie de trouver refuge en son Cœur :

   O Marie, Mère immaculée de Jésus et notre Mère, ravis par la splendeur de votre céleste beauté, et pressés par les angoisses de ce temps, nous nous jetons dans vos bras, certains de trouver dans votre Cœur très aimant le repos de nos ferventes aspirations et le refuge assuré dans les tempêtes qui de toutes parts nous assaillent !

(Vénérable Pie XII)

frise

Et aussi,
Prière au Cœur immaculé de Marie refuge des pécheurs > ici

2014-3. De Saint Hilaire et de l’exemple très actuel qu’il donne aux fidèles.

14 janvier,
Fête de Saint Hilaire de Poitiers, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise (cf. > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Il y eut une malheureuse période, dans l’histoire de la Sainte Eglise notre mère, où la très grande majorité des pasteurs de cette Eglise avait perdu la foi authentique.
Ces prêtres, ces évêques – et par suite les fidèles – croyaient qu’ils étaient catholiques, alors qu’en réalité ils adhéraient à de graves erreurs doctrinales, si bien que leur pseudo foi était erronée, contraire à la divine Révélation, opposée à la Sainte Tradition reçue des Apôtres…
Cette corruption de la foi authentique, cette déviation de la religion divinement instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, fut l’hérésie arienne.

   Conséquence des erreurs du prêtre Arius, cette hérésie enseignait que Jésus-Christ n’est pas véritablement Dieu égal au Père, parce que le « Logos » (le Verbe) n’est pas éternel mais qu’il a été créé (avant le reste de la création) et qu’il a été adopté par Dieu.

   Arius fut excommunié et sa doctrine condamnée (concile de Nicée, en 325)… mais elle s’était déjà répandue, et elle se répandit cependant encore, séduisant de plus en plus de fidèles, semant le trouble et la division dans la chrétienté pour près de trois siècles, engendrant de nouvelles hérésies, en Orient comme en Occident.
A la suite du concile de Nicée, les conciles de Constantinople (381), d’Ephèse (431), et de Chalcédoine (451), préciseront les termes de la foi authentique : ils n’inventeront rien, ils expliqueront à travers des définitions de plus en plus « pointues », ce qu’est la foi véritable, la foi exacte telle qu’elle a été révélée par Dieu, et telle qu’elle a été transmise à la véritable Eglise par les Saints Apôtres qui la tenaient de Jésus-Christ.

St Hilaire par Viguier

Saint Hilaire terrassant l’hérésie arienne figurée par un dragon
(peinture de Viguier – 1866 – dans l’église Saint-Hilaire de Payré 86700)

   Le 14 janvier, nous fêtons Saint Hilaire de Poitiers (+ 367) qui fut suscité et inspiré par Dieu, comme quelques autres saints évêques (tel Saint Athanase d’Alexandrie en particulier), pour rétablir l’ordre dans l’Eglise, pour réaffirmer la saine théologie, pour défendre la Vérité révélée, pour assurer le triomphe de la sainte Tradition contre l’hérésie arienne, alors qu’à Rome même le pouvoir impérial arien imposait un antipape arien – Félix II – , après avoir exilé le pape Libère.

   Défenseur de la foi – Defensor fidei – , Saint Hilaire se dépensa sans compter, quoi qu’il puisse lui en coûter, pour la protection, la sauvegarde, le maintien, la défense et la propagation de la vraie foi : la foi dans la Très Sainte Trinité, la foi dans le mystère de l’Incarnation du Verbe co-éternel et consubstantiel au Père, la foi en Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme.
C’est pour cela qu’il écrivit son ouvrage dogmatique principal, le traité sur la Trinité – De Trinitate – ; c’est pour cela que, en imitateur du Bon Pasteur, soucieux du salut du peuple qui lui avait été confié (et parce que le salut passe par une foi droite), il lutta avec intrépidité et sans compromission ; c’est pour cela qu’il ne relâcha jamais sa vigilance ; c’est pour cela qu’il lutta jusqu’à son dernier souffle.
Jamais il ne faiblit devant les menaces ou les séductions du pouvoir politique qui cherchait à imposer l’hérésie arienne à tout l’empire : l’empereur Constance II, en effet, avait résolu de réaliser l’unité politique de l’empire sur la base d’une unité religieuse…

   De nos jours, les erreurs philosophiques et théologiques sont à nouveau légion.
De nos jours, l’affirmation de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ est combattue.
De nos jours, la foi authentique dans la Sainte Trinité est édulcorée.
De nos jours, le fait qu’il n’y ait qu’un seul vrai Dieu, qui S’est pleinement fait connaître dans Son Verbe Incarné, est remis en question.
De nos jours, la seule et unique foi véritable, celle de la Révélation chrétienne, à laquelle tous les hommes de toutes les nations sont appelés pour avoir part au salut, est relativisée…

   Et ces erreurs, ces hérésies, sont acceptées – plus ou moins consciemment – , quand elles ne sont pas ouvertement professées, non seulement par ceux qui n’ont pas (ou plus) la foi chrétienne, mais aussi par un grand nombre de personnes qui sont persuadées d’être chrétiennes, voire par des prêtres et des évêques !

   De même qu’autrefois on niait la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, parce qu’on n’acceptait pas la foi entière dans le mystère de la Sainte Trinité, ainsi aujourd’hui on nie – plus ou moins explicitement – que la Très Sainte Trinité soit le seul et unique Dieu pour tous les hommes de tous les peuples ; et ainsi en est-il qui voudraient bâtir une espèce d’unité planétaire sur la base d’une sorte de consensus minimaliste, prétendant qu’à partir du moment où l’on croit en une divinité, nous aurions « tous le même Dieu », et qu’il ne faudrait pas, en conséquence, vouloir « imposer » telle conception particulière de ce « Dieu »…
C’est ainsi que, une fois de plus, la Sainte Eglise se trouve affaiblie par des hérésies et par des interprétations erronées de la foi, que la Sainte Eglise est exposée aux divisions les plus graves, que la Sainte Eglise est soumise aux pressions les plus destructrices.

   Mais de tels propos, dans la bouche de quelqu’un qui se dit chrétien, ne sont rien moins qu’une espèce d’apostasie, ne sont rien moins qu’une négation des vérités qui nous ont été révélées par Dieu, transmises par les Apôtres et par la sainte Tradition, ne sont rien moins qu’un naufrage des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, lors même que l’on prétend faire preuve de « charité » en acceptant toutes les formes croyances…

Lully.

Mystère de la Sainte Trinité

2014-2. « C’est ainsi que le ciel s’ouvrira pour vous… »

Sermon de notre glorieux Père Saint Augustin
pour l’octave de l’Épiphanie,
sur le Baptême de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Ce 13 janvier,  jour octave de l’Epiphanie, la sainte Eglise dans sa liturgie nous fait célébrer la commémoraison du Baptême de Notre-Seigneur : c’est donc une excellente raison pour lire et méditer ce sermon de notre glorieux Père Saint Augustin dans lequel le saint évêque d’Hippone met en lumière plusieurs points mystérieux auxquels on ne s’attache pas assez en nos temps…

Van Loo 1761

Van Loo : le Baptême de Notre-Seigneur (1761)

§1. Le Christ a reçu le baptême de pénitence pour nous amener à la pénitence :

Que Dieu Se soit fait voir parmi nous, que Notre-Seigneur Jésus-Christ ait été, en même temps, Dieu et homme, et qu’en Lui aient manifestement paru les prérogatives de l’un et de l’autre, c’est un fait annoncé en bien des manières par les Prophètes, et affirmé par le saint Evangile d’aujourd’hui : de là nous devons conclure que, si Dieu a daigné Se faire homme, c’était afin que l’homme, perdu par son péché, pût devenir Dieu.
Après avoir accompli le mystère de l’Incarnation et pris sur Lui les faiblesses de notre humaine mortalité, l’Homme-Dieu nous a appris la manière d’effacer nos fautes ; car Il est venu demander à Jean-Baptiste le baptême de la pénitence, afin de nous procurer le salut par son propre baptême.
Imitez donc et recevez le sacrement justificateur qu’a établi le Fils de Dieu. Il a fait pénitence, et, pourtant, aucune raison ne L’obligeait à la pénitence.
Pleurez, vous, car vous avez tout motif de verser des larmes de douleur. Il a effacé les péchés de la chair ; c’est à vous de les déplorer. Il a purifié dans l’eau matérielle ce qui était sans taches ; pour vous, dont la conscience est souillée, purifiez-la dans le torrent de vos larmes.

Van Loo 1761 détail 4

§2. Humilité du Baptiste :

En voyant Dieu s’approcher du baptême de pénitence pour le recevoir, le vénérable Prophète fut saisi de stupeur ; le trouble et l’épouvante se répandirent dans tout son être en la présence du Rédempteur : « Seigneur », s’écria-t-il, « soyez-moi propice ! Ces eaux où se purifient les corps sont la piscine réservée aux pécheurs. Je baptise les serviteurs, mais je ne dois point baptiser le Maître. Je le sais, Vous venez de la source des eaux célestes ; pourquoi donc entacher les choses divines au contact des choses de la terre ? En Vous se trouvent des sources toutes pures, dont les eaux abondantes rafraîchissent les terres desséchées et communiquent la fécondité à celles qui sont stériles. O saint, si, seulement, Vous m’ordonniez de m’approcher de ces eaux salutaires ! si, seulement, Vous daigniez en verser sur moi de Vos propres mains ! Purifié de mes souillures charnelles, je pourrais marcher dans le sentier du ciel, j’ignorerais les faiblesses coupables de la chair !».

Van Loo 1761 détail 1

§3. Quelle était cette justice que le Sauveur devait accomplir en recevant le baptême de pénitence ?

Néanmoins le Sauveur persiste dans Son dessein ; puis, voilant pour un instant sa divinité, Il dit à Jean : « Fais maintenant ce que Je dis, car il nous faut accomplir toute justice » (Matth. III, 15).
Voyez, quelle céleste réponse ! Le Christ ne nie pas qu’Il soit Dieu, mais parce qu’Il est devenu homme, Il veut accomplir tout ce qu’exigent les prescriptions de la loi. Car c’est justice qu’Il reçoive ce qu’Il doit donner, et qu’Il imprime le sceau de la perfection à ce qu’Il doit léguer à l’Eglise.
Alors Jean Le laissa : il ne se sépara point de Lui, mais il L’abandonna à Sa propre volonté, pour Lui laisser faire ce qu’Il désirait. Il voyait dès lors, en effet, que le baptême du Sauveur sanctifierait les eaux, et que ce bain serait, non plus celui de la pénitence, mais celui de la grâce.

Van Loo 1761 détail 2

§ 4. Les cieux s’ouvrent et l’Esprit-Saint apparaît : comment cela est-il possible ?

« Aussitôt qu’Il fut baptisé, Jésus sortit de l’eau, et les cieux s’ouvrirent » (Matth. III, 16) : emblème de la promptitude avec laquelle devait s’opérer l’oeuvre de notre régénération, et de la facilité avec laquelle le vieil homme se changerait en homme nouveau.
Jésus est baptisé, et tous les secrets mystères de l’homme se dévoilent. Les cieux s’ouvrent en présence de Jean, non pour rendre profanes les mystères célestes, mais pour rendre accessible 
à l’homme l’entrée du paradis, fermée par nos fautes. Les cieux s’ouvrent, sans qu’il y ait scission dans les éléments, sans qu’on aperçoive la moindre déchirure, la plus petite anfractuosité dans les airs, ou que Dieu ait besoin d’en soutenir les parois…
Cependant l’œil spirituel peut apercevoir ce que l’œil charnel ne saurait découvrir. Rempli de l’Esprit-Saint, Ezéchiel assure que les cieux se sont ouverts devant lui, et qu’il y a lu la mystérieuse signification des quatre animaux. De même en a-t-il été de saint Etienne, au moment où il a rendu un si beau témoignage à Jésus-Christ. Plein de l’Esprit-Saint, et portant ses regards vers le ciel, il a vu la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu, et il a dit : « Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Act. VII, 38).
Il a donc vu les cieux ouverts, celui qui prophétisait en l’Esprit ; il a vu les cieux ouverts, celui qui confessait si ouvertement le Christ : « Et j’ai vu », dit le Précurseur, « l’Esprit de Dieu descendant du ciel comme une colombe et venant sur Lui » (Matth. III, 16), c’est-à-dire sur Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Rien d’étonnant à ce que Jean ait vu venir le Saint-Esprit, puisque, avant de naître, il a tressailli dans le sein d’Elisabeth, en présence de la mère du Sauveur, et que, dans le désert, il a ainsi annoncé le Christ : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits Ses sentiers » (Matth. III, 3).
Mais, dira peut-être quelqu’un, comment a-t-on pu voir l’Esprit de Dieu, puisqu’Il est invisible, incompréhensible et répandu dans tous les éléments, un Esprit qui est évidemment Dieu ? Le Sauveur ne dit-il pas dans l’Evangile que « Dieu est esprit » (Jean, II, 24) ?
Ce qui voit l’Esprit de Dieu, c’est le coeur pur, c’est toute intelligence dont l’Esprit-Saint daigne S’approcher. Par la toute-puissance de Sa divinité, et selon Son bon plaisir, Il pénètre dans ce coeur, dans cette intelligence, Il S’y rend visible. « L’Esprit de Dieu souffle où Il veut » (Jean III, 8) : Il gouverne toutes choses, sans être gouverné par aucune ; le monde entier reçoit la vie de cette âme éternelle, qui donne la connaissance du ciel et la refuse, qui a développé l’étendue des mers, qui couvre toute la terre et qui, pénétrant dans le vaste corps du monde, communique libéralement la vie à toutes les semences. 
Car telle est la nature de la Divinité, que, partout où tu remarques le mouvement et la vie, tu dois y voir l’action de l’Esprit de Dieu.

Van Loo 1761 détail 3

§5.  Au baptême de Notre-Seigneur, la Sainte Trinité tout entière est manifestée :

Dans le baptême du Sauveur se manifestent, d’une part, le dessein secret et difficile à saisir du Saint-Esprit, et, d’autre part, le mystère tout entier de la Trinité. L’Esprit de Dieu connaissait le Verbe, et Il L’avait vu Se revêtir de notre humanité.
Pour montrer aux hommes que Sa puissance est égale à celle du Fils de Dieu, Il prend donc la forme d’une colombe, bien qu’Il soit d’une nature subtile et simple, que la sainteté Lui appartienne en propre, et qu’Il Se trouve à l’abri de toute investigation.
Et, pour que la Trinité apparaisse dans son entier, le Père, que personne n’a jamais vu, si ce n’est le Fils unique (Jean I, 18), Se fait entendre et fait connaître, par Son propre témoignage, le Christ que l’Esprit-Saint désigne déjà. Voici ses paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances » (Matth. III, 17).
Admirable mystère de la puissance divine ! Que les voies de l’Esprit de Dieu sont impénétrables ! Il S’est revêtu des dehors d’un oiseau inoffensif, puis Il est descendu du haut des cieux sur Jésus-Christ, immédiatement après Son baptême ; ainsi nous a-t-Il montré que l’infusion du Saint-Esprit se fait dans l’âme au moment du baptême ; ainsi encore a-t-Il réfuté d’avance l’erreur méchante qui consisterait à dire que les paroles de Dieu le Père s’adressaient à Jean, et non à Dieu le Fils.

Van Loo 1761 détail 5

§6. Saint Augustin stigmatise l’incrédulité et exhorte à recevoir le saint baptême :

Ici, mes frères, il convient de tourner toute notre indignation contre les impies, et d’en finir avec la mauvaise foi des Juifs, qui ne croient point à la venue du Messie, quand le Ciel lui-même Lui rend témoignage, qui refusent de reconnaître comme Dieu celui que le Père déclare être Son Fils.
Aussi, mes très chers frères, réunissons-nous dans un même sentiment de foi, et soyons tous assez fermes pour confesser Dieu le Père, et Son Fils Jésus, et le Saint-Esprit, et reconnaître, en même temps, qu’Ils ne forment à Eux Trois qu’une seule et même substance.
Quant à vous, frères bien-aimés, à qui nous procurons le bonheur d’entendre les leçons de l’Apôtre, hâtez-vous de recevoir aussi le baptême : que rien, en lui, ne vous paraisse abject ; que rien, en lui, ne vous semble méprisable.
Le 
Sauveur du monde a daigné entrer dans cette piscine ; hâtez-vous donc, « du temps qu’il fait jour, dans la crainte d’être surpris par les ténèbres » (Matth. XII, 35). Si nombreuses que soient les blessures faites à vos coeurs par le péché, si hideuses que soient les taches imprimées à votre âme par vos fautes, nous les cicatriserons, nous les ferons disparaître avec l’eau vive du baptême : votre conscience y sera purifiée de toutes vos anciennes iniquités, une lumière toute spirituelle y sera répandue en vous ; c’est ainsi que, par mon ministère, s’accomplira parfaitement en votre personne le grand mystère de ce jour ; c’est ainsi que le ciel s’ouvrira pour vous, et que je vous ferai voir le Christ, Notre-Seigneur, à qui l’honneur, la puissance et la gloire appartiennent pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Van Loo 1761 détail 6

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