Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2014-14. Du Bienheureux Charlemagne dans quelques représentations sacrées.

28 janvier,
Fête de Saint Charlemagne.

       Ainsi que je vous l’ai annoncé dans ma précédente publication (cf. > ici), je souhaite vous donner un aperçu iconographique du Bienheureux Charlemagne.
Je ne veux pas, et de toute façon je ne peux pas, reproduire ici des tableaux de type historique ou destinés à un usage profane, mais je voudrais vous présenter quelques œuvres qui appartiennent spécifiquement au patrimoine religieux, voire liturgique.

   Je dois avant tout préciser, car beaucoup l’ignorent aujourd’hui (où l’on se permet de placer dans les églises de prétendues œuvres d’art qui non seulement ne sont pas belles et ne portent pas à la piété, mais qui en outre ne correspondent pas aux règles traditionnelles de l’art religieux, conforme à la rectitude de la foi), que, jusqu’à une date relativement récente, les représentations admises dans les édifices religieux étaient soumises à des règles très strictes et que, par exemple, jamais il n’eût été admis d’y faire figurer un personnage avec un nimbe (auréole) si son culte public n’avait pas été officiellement autorisé.

Commençons notre aperçu iconographique à Rome :

   Dans le narthex de la basilique de Saint-Pierre au Vatican, faisant face à une autre statue équestre – celle de l’Empereur Constantin 1er le Grand, due au ciseau du Bernin – se trouve une statue équestre du Bienheureux Charlemagne, qui fut ici couronné Empereur d’Occident à la Noël de l’an 800.
Cette œuvre a été réalisée en 1725-1735 par Agostino Cornacchini :

Basilique St Pierre Charlemagne par Cornacchini

   Sur la façade de la principale église française de Rome, Saint-Louis des Français, le Bienheureux Charlemagne est représenté en parallèle avec Saint Louis.
Voici un gros plan de détail de cette statue particulièrement belle, où, comme pour la précédente, le Bienheureux Charlemagne est en costume d’Empereur antique :

église Saint Louis des Français - façade - Rome

   Une troisième représentation romaine : celle qui se trouve dans le cloître de l’église de la Trinité-des-Monts.  
On sait que cette église et le couvent auquel elle est rattachée furent voulus par le Roi Charles VIII et qu’ils eurent toujours un lien privilégié avec  les Rois de France.
De fait, on trouve dans le cloître les portraits peints de tous les souverains français légitimes, depuis Pharamond jusqu’à Charles X.

On remarquera que le visage du Bienheureux Charlemagne est auréolé :

Rome cloître de la Trinité des Monts

   Venons maintenant à Paris.
Tout le monde connaît – on ne peut pas la manquer – la monumentale (et fantaisiste) statue de bronze du Bienheureux Charlemagne, accompagné de ses preux, Olivier et Roland, qui a été installée sur le parvis de Notre-Dame de Paris – après une histoire mouvementée qu’il serait trop long de raconter ici – dans les toutes dernières années du XIXe siècle…

Statue du parvis de Notre-Dame gravure

   … toutefois, bien peu savent qu’à l’intérieur même de la Cathédrale, une chapelle et un autel du déambulatoire sont dédiés au Bienheureux Charlemagne et à quelques autres saints de souche royale.
Le saint Empereur y est représenté dans une peinture murale ; là aussi, il est nimbé :

Cathédrale ND de Paris - chapelle du déambulatoire

   On trouve aussi une représentation du Bienheureux Charlemagne sur un bas relief de la cathédrale Saint-Louis de Versailles.
L’Empereur, siégeant casqué, foule d’un pied la dépouille de l’hérésie et se trouve encadré par les figures allégoriques de la vertu théologale de foi (portant la croix et le calice eucharistique) et de la vertu cardinale de force (tenant la palme de la victoire) :

Cathédrale de versailles - bas relief

   On trouve également une sculpture du Bienheureux Charlemagne, à la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes.
Comme à la façade de Saint-Louis des Français à Rome, il y est mis en parallèle avec Saint Louis :

Cathédrale de Nantes St Charlemagne & St Louis

   Sur la façade de la double église Saint-Louis des Invalides (Paris), on retrouve encore la statue du Bienheureux Charlemagne :

Façade église St-Louis - du dôme - aux Invalides

   Mais ce qui en surprendra plus d’un sans doute, c’est que le Bienheureux Charlemagne est aussi représenté dans… la chapelle du palais de l’Elysée !

   Cette chapelle avait été créée sous le second empire.
Sous l’actuelle république, des Messes y furent célébrées au temps du général de Gaulle, mais il n’y en a pas eu depuis. Elle fut toutefois gardée en l’état, entretenue – voire restaurée – par Messieurs Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac… Sous le président Sarkozy elle fut utilisée pour y entreposer des cadeaux de Noël, puis aménagée en salon d’attente où, paraît-il, un grand portrait de ce président avait été mis à la place de l’autel : excusez du peu !

Je ne pense pas que l’actuel occupant de l’Elysée ait rendu le lieu à sa destination cultuelle…
Il n’empêche, le lieu a gardé ses peintures d’origine, dues à un certain Sébastien Cornu (1804-1870), bien oublié aujourd’hui, mais dont on trouve d’autres œuvres à Saint-Germain l’Auxerrois et à saint Roch.
Faisant toujours le parallèle avec Saint Louis, le Bienheureux Charlemagne figure donc en bonne place dans le décor de cette chapelle :

Chapelle de l'Elysée - oeuvre de Sébastien Cornu

   Pour terminer, je veux faire place à la magnifique représentation du Bienheureux Charlemagne qui figure au sommet du sceptre de Charles V (1364), couronnant une fleur de Lys au naturel.
Ce sceptre, dit de Charlemagne, se voit aujourd’hui au musée du Louvre : c’est l’un des rares objets liturgiques du sacre de nos Rois qui soit parvenu jusqu’à nous :

Sceptre dit de Charlemagne

   Conservé dans le trésor de l’abbaye de Saint-Denys, il en sortait pour être apporté à Reims chaque fois qu’un Roi était sacré. Il ne fut pas détruit en 1793, ce qui est quasi miraculeux…
Sur le nœud qui soutient le Lys sont représentées des apparitions de l’apôtre Saint Jacques au Bienheureux Charlemagne.

   Que le Bienheureux Charlemagne continue d’intercéder pour la France et nous tienne en sa sainte garde. Ainsi soit-il !

Lully.

Armoiries de Charlemagne

2014-13. De Saint Charlemagne, Roi des Francs et Empereur d’Occident.

28 janvier,
Fête de Saint Charlemagne.

Fête du Bx Charlemagne

Cathédrale d’Aix-la-Chapelle : fête de Saint Charlemagne – encensement du reliquaire du Chef de l’Empereur.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Au Mesnil-Marie, nous n’en faisons pas un mystère – et nous en sommes même très fiers ! – , chaque 28 janvier, nous célébrons la fête liturgique de Saint Charlemagne, Roi des Francs et Empereur d’Occident.
Le 28 janvier de l’an de grâce 2014, nous avons marqué cette fête avec d’autant plus de ferveur que c’était le jour exact du douzième centenaire de la mort du grand Souverain.

   Malgré l’épouvantable ignorance qui désole nos temps (car les jeunes générations, en particulier, ne savent pas toujours le situer chronologiquement ni même citer quelques grands événements de son règne), la haute figure du grand Roi Franc domine l’histoire de l’Occident chrétien et rayonne encore aujourd’hui sur l’Europe, puisque certains n’hésitent pas à dire qu’il en est l’un des pères : Pater Europae.

   Bien sûr, de modernes historiens – qui voudraient nous faire croire qu’ils sont bien plus au courant de la vie de Charlemagne que ceux qui ont vécu à ses côtés et qui lui ont rendu témoignage ! – , des ecclésiastiques retors et complexés – dont le prurit œcuménique et le souci du dialogue inter-religieux supportent mal l’idée que l’on puisse vouloir étendre le Règne du Christ – , et quelques autres inquisiteurs de la bien-pensance démocratique auxquels la seule idée d’un Royaume chrétien déclenche des éruptions de furoncles, ont mené de véritables campagnes de dénigrement pour salir sa mémoire. 
Et les voilà (eux qui ne sont pourtant habituellement pas très regardants sur le respect de la morale imposée par l’Eglise et se feraient volontiers les chantres de la libération des mœurs) qui, avec des airs de rosière offusquée, décrètent de manière dogmatique (eux, les ennemis du dogme) que l’Empereur aurait été polygame !
Et les voilà (eux, les thuriféraires de la révolution qui voudraient minimiser les épouvantables massacres qu’elle généra, en France et jusqu’au bout de l’Europe) qui dépeignent les guerres contre les Saxons ou contre les mahométans dans de noires couleurs qui, en réalité, n’appartiennent qu’aux seules démocraties populaires du XXe siècle !

Châsse de St Charlemagne

Châsse renfermant la plus grande partie du corps de Saint Charlemagne
(cathédrale d’Aix-la-Chapelle)

   D’autres plus savants que moi, ont su faire justice de ces accusations : je me contenterai de vous renvoyer, par exemple, à la notice que lui a consacré Dom Guéranger dans sa célèbre « Année liturgique » (ici > 28 janvier, le Bienheureux Charlemagne).

   Pour moi, j’ai sorti mes griffes et j’ai poussé un miaulement de (sainte) colère, l’autre jour, en lisant, sur les pages d’un site Internet que je ne nommerai pas (sur lequel sévit un « professeur de religion » à la théologie douteuse), que Charlemagne aurait été « décanonisé » (sic) par l’Eglise Romaine !

   Ceux qui, tétanisés par les critiques modernes, se dandinent d’un pied sur l’autre en parlant à demi-mots gênés de la canonisation de Charlemagne, s’empressent généralement d’ajouter, comme pour s’excuser eux-mêmes et pour disculper l’Eglise, que cette canonisation aurait été prononcée par l’antipape Pascal III…
Ce qui est faux !

   Si Frédéric Barberousse fut bien le promoteur de la cause de canonisation de Charlemagne, si Frédéric Barberousse soutenait effectivement l’antipape Pascal III, et si Frédéric Barberousse voyait dans cette canonisation un geste d’une grande portée politique en sa faveur, il n’en demeure pas moins que la canonisation de Charlemagne fut accomplie d’une manière tout à fait conforme au droit de l’époque, par des pasteurs légitimes.
En effet, jusqu’à ce moment-là, les canonisations n’étaient pas réservées au Saint-Siège et n’étaient pas accomplies selon les procédures que nous connaissons aujourd’hui (lesquelles ont été définitivement fixées au XVIIIe siècle par le pape Benoît XIV, et ont été ensuite simplifiées à la fin du XXe siècle).

   Au XIIe siècle donc encore, comme pendant tous les premiers siècles de la Chrétienté, ce que nous appelons aujourd’hui une « canonisation » consistait en une cérémonie solennelle que l’on appelait souvent « élévation (ou exaltation) des reliques », puisque il y était procédé, par l’évêque du lieu (ou le métropolitain), en reconnaissance de la sainteté d’un personnage et des miracles accomplis sur sa tombe, au placement de ses restes mortels dans une châsse que l’on disposait sur un autel.
Dès lors, ces reliques seraient publiquement honorées et le saint auquel elles avaient appartenu ferait l’objet d’un culte officiel, ce qui était confirmé par la proclamation de la date à laquelle on célébrerait dorénavant sa fête.
A cette époque, il n’y avait pas non plus de distinction entre « bienheureux » et « saint ».

   L’élévation des reliques de Charlemagne eut lieu le 29 décembre 1165, et fut accomplie de manière régulière (cf. > ici) par l’archevêque Renaud de Dassel, de Cologne, et par l’évêque Alexandre II, de Liège, qui, redisons-le, étaient des évêques légitimes de la Sainte Eglise Catholique Romaine, et qui jouissaient de la pleine autorité pour le faire.
Il est vrai qu’ils reçurent pour cela l’aval d’un décret de l’antipape Pascal III ; mais quand bien même Pascal III eut-il été un pape légitime, son décret n’aurait rien ajouté à la régularité de l’acte accompli.

Reliquaire du bras

Reliquaire du bras du Bienheureux Charlemagne
(cathédrale d’Aix-la-Chapelle)

   Comme l’a très bien fait observer Dom Guéranger dans la notice qu’il a consacrée au Bienheureux Charlemagne (cf. supra), les contestations ne se firent jour que sous l’influence et en conséquence du poison que l’hérésie protestante distilla dans la Chrétienté…
Et le culte séculaire que l’on rendait publiquement à Saint Charlemagne dans de très nombreux diocèses de France et d’Allemagne, s’estompa, perdit en popularité, passa au second plan et, au fur et à mesure des réformes liturgiques de l’époque moderne (un peu selon la technique dite « du voleur chinois »), ne subsista pratiquement plus qu’à Aix-la-Chapelle et dans quelques diocèses voisins.

Mais de « décanonisation », point !

   Bien au contraire, au XVIIIe siècle, le pape Benoît XIV (celui-là même qui fixa les règles des béatifications et des canonisations telles qu’elles ont été observées jusqu’au XXe siècle) - grand canoniste et aussi « spécialiste » du culte des saints - , auquel on soumit le cas de Charlemagne, car certains le jugeaient litigieux en raison du soutien apporté par l’antipape Pascal III à sa canonisation, trancha de manière non équivoque : là où ce culte était établi, on ne pouvait ni le blâmer ni l’éradiquer ; et il fut statué très officiellement que l’on pouvait l’honorer et l’invoquer comme « Bienheureux Charlemagne ».
Fin de la contestation.

   Pour terminer, je vous propose d’écouter le « Planctus de obitu Karoli : lamentation sur la mort de Charles », texte remarquable comprenant vingt distiques qui alternent avec un refrain, composé très probablement par un moine de l’abbaye de Bobbio en 814-815, c’est à dire au moment où la nouvelle du trépas du Souverain se répandit à travers l’empire.

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   Dès que je le pourrai, je ferai suivre cet article par un autre qui sera uniquement dédié à des représentations - que j’aime particulièrement – de notre cher Saint Charlemagne.

   Pour l’heure, prions-le avec ferveur d’intercéder pour l’Europe, pour la France, et spécialement pour l’héritier légitime du Royaume de France.
Déjà, au XVe siècle, c’était le rôle particulier qui lui était assigné dans le Ciel, puisque Sainte Jeanne d’Arc put dire à Charles VII : « Sire, je vous dis que Dieu a pitié de vous, de votre royaume et de votre peuple, car Saint Louis et Saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant prière pour vous ».

Lully.

Armoiries de Charlemagne

Du Bienheureux Charlemagne dans quelques représentations sacrées > ici
La séquence « Urbs aquensis » et l’anniversaire de la canonisation de Saint Charlemagne > ici

2014-10. Des Bienheureux Martyrs de Laval.

- 21 janvier 1794 -

Les Bienheureux Prêtres martyrs de Laval

            Au mois d’octobre 1792, quatorze prêtres qui refusaient de prêter serment à la constitution civile du clergé furent emprisonnés à Laval, dans le couvent de Patience ; ils n’étaient autorisés à recevoir que deux heures de visite par mois, et seulement de leurs frères ou sœurs ; ces visites se passaient obligatoirement en présence du concierge. Leur nourriture ne se composait pratiquement que de ce que leur faisaient apporter leurs anciens paroissiens, fidèles à leurs pasteurs légitimes. La plupart de ces prêtres étaient âgés ; quelques uns étaient même malades ou infirmes. 

   C’étaient l’Abbé Jean-Baptiste Turpin du Cormier, 64 ans, curé de la paroisse de la Sainte- Trinité à Laval, qui fut comme l’âme et le catalyseur des énergies spirituelles du petit groupe, le Révérend Père Jean-Baptiste Triquerie, 57 ans, moine cordelier, les Abbés Jean-Marie Gallot, 46 ans, aumônier des Bénédictines, Joseph-Marie Pellé, 74 ans, aumônier des Clarisses, René-Louis Ambroise, 74 ans, Julien-François Morin de la Gérardière, 64 ans, prêtre à Saint-Vénérand, François Duchesne, 58 ans, chapelain du chapitre Saint-Michel, Jacques André, 50 ans, curé de Rouessé-Vassé, André Dulion, 66 ans, curé de Saint-Fort, Louis Gastineau, 66 ans, chapelain de Port-brillet, François Migoret-Lambarière, 65 ans, curé de Rennes-en-Grenouilles, Julien Moulé, 77 ans, curé de Saulges, Augustin-Emmanuel Philippot, 78 ans, curé de Bazouges-des-Alleux, et Pierre Thomas, 75 ans , aumônier de l’hôpital des Augustines à Château-Gontier.

   Le 13 décembre 1793, la guillotine arriva à Laval. Elle fut installée, sur la « place du blé » (actuelle place de La Trémoille), à proximité du tribunal révolutionnaire : ainsi les condamnés n’auraient-ils pas à faire un long trajet et, en outre, pour les révolutionnaires cela réduisait les risques de voir ceux qui marchaient au supplice libérés par la foule, majoritairement hostile à la révolution.
A partir du 9 janvier 1794, tous les cultes sont interdits en France : l’église de la Sainte-Trinité de Laval est transformée en étable et magasin de fourrage pour l’armée…

plaque-apposée-place-de-la-trémoille-en-1989-en-souvenir-des-14-prêtres-martyrs

Plaque commémorative des exécutions de la Terreur à Laval posée en 1989 Place de La Trémoille
par l’Association du Souvenir de la Chouannerie Mayennaise

  Le 21 janvier 1794, à 8h30, formant un cortège émouvant (cinq d’entre eux ont plus de 70 ans, dix marchent péniblement et quatre sont dans une charrette), les quatorze prêtres furent amenés à comparaître devant la commission révolutionnaire, établie le 22 décembre précédent, normalement pour un mois…
En réalité elle sera active jusqu’au 1er avril 1794 et, au total, elle enverra à la guillotine 359 hommes et 102 femmes. Après chaque verdict de condamnation, le président concluait par cette formule : « La commission ordonne que les condamnés soient livrés sur le champ au vengeur du peuple… »
 

   L’accusateur public était un prêtre apostat, du nom de Volcler. Ce triste individu avait diffusé dans le département de la Mayenne une circulaire qui commençait ainsi : « Citoyens, ils sont passés ces temps de modération et d’insouciance où vous laissâtes les ennemis de la patrie tranquillement vaquer sur le sol de la liberté. L’instant de la justice nationale est à l’ordre du jour pour faire tomber la hache sur la tête du traître et du parjure… »  

   A ses anciens confrères dans le sacerdoce, Volcler demanda de prêter le serment constitutionnel qu’ils avaient déjà refusé, et que, bien évidemment, ils refusèrent encore. L’Abbé Philippot, âgé de 78 ans, répondit noblement : « Aidé de la grâce de Dieu, je ne salirai pas ma vieillesse ».
Ce nouveau refus était suffisant pour qu’ils fussent déclarés coupables : ordre fut donc donné pour qu’ils soient immédiatement conduits à l’échafaud. Après avoir prononcé la sentence, Volcler avait menacé les assistants : « Le premier qui bronche ou qui pleure marchera après eux ! »

   Leurs gardiens les empêchèrent de chanter ensemble le « Salve Regina » sur le chemin de l’échafaud. En revanche, une phrase est demeurée célèbre, celle de l’Abbé Pellé qui, après avoir assisté héroïquement au supplice de ses premiers confrères déclara avant d’être décapité : « Nous vous avons appris à vivre, apprenez de nous à mourir ! ».
L’Abbé Turpin du Cormier, désigné comme responsable, fut exécuté le dernier à la demande de Volcler.

   Après ces quatrorze prêtres furent également suppliciés ce même jour cinq Vendéens, condamnés comme ennemis de la république.

   Les quatre juges, parmi lesquels se trouvaient deux prêtres renégats, assistèrent à l’exécution depuis la fenêtre d’un immeuble voisin, et fêtèrent leur « triomphe patriotique » en buvant un verre de vin à chaque tête qui tombait. Ils encourageaient la foule à crier avec eux : « Vive la république, à bas la tête des calotins ! ».

bas-relief-des-quatorze-prêtres-martyrs-de-laval

Bas-relief représentant le martyre des quatorze prêtres
(église de la Sainte-Trinité de Laval, devenue cathédrale au XIXe siècle)

   Au cours de cette année 1794 furent aussi suppliciées cinq autres martyrs, qui ont été béatifiés en même temps que ces quatorze prêtres, le 19 juin 1955, par le Vénérable Pie XII. Ce sont :
Françoise Mézière, pieuse femme qui s’était donnée tout entière à l’instruction des enfants et aux soins des malades. Guillotinée à Laval le 5 février (voir > ici).
– Le 13 mars, Sœur Françoise Tréhet, guillotinée à Ernée, et le 20 mars Sœur Jeanne Véron, âgée de 29 ans, guillotinée à Ernée : c’étaient deux Sœurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron. A noter que la sœur de Sœur Jeanne Véron, prénommée Anne, a elle aussi été guillotinée, à Laval, le 25 avril 1794 à l’âge de 41 ans, mais n’a pas été béatifiée.
– Le 25 juin, Sœur Marie Lhuilier, sœur converse des Augustines de la Miséricorde. Toute dévouée aux malades.
– Et le 17 octobre : l’Abbé Jacques Burin, prêtre, curé de St-Martin de Connée. Il avait été arrêté une première fois en raison de son refus du serment schismatique, et condamné à s’exiler. Entré dans la clandestinité, il continua son ministère mais fut trahi en octobre 1794 par deux femmes qui l’avaient fait appeler pour se confesser : c’était en réalité un traquenard et il fut tué d’un coup de fusil.

basilique-notre-dame-d-avesnières-dalle-recouvrant-les-corps-des-martyrs-depuis-leur-béatification-en-1955

Pierre recouvrant la tombe des quatorze prêtres martyrs de Laval
dans le chœur de la basilique Notre-Dame d’Avesnières.

2014-5. La nouvelle arche.

16 janvier,
Fête du Cœur immaculé de Marie Refuge des pécheurs (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Marcel 1er, pape et martyr.

Coeur de Marie Refuge de l'âme fidèle

       Nous avons déjà vu (cf. > ici) de quelle manière la Providence avait lié les supplications qui se faisaient pour la France à la basilique de Notre-Dame des Victoires au moment de l’apparition de la Vierge Marie dans le ciel du tout petit village du bas Maine.

   Le Cœur douloureux et immaculé de Marie, nous n’en doutons pas, sera toujours le refuge et le secours de ceux qui l’invoqueront avec ferveur et confiance.
Dans le déluge d’iniquités qui submerge le monde, il sera l’arche protectrice qui recueillera les vrais fidèles et les préservera des flots montants de la subversion diabolique.
Aimons à redire souvent cette belle invocation, si répandue jadis :

Doux Cœur de Marie, soyez mon refuge !

frise

La nouvelle arche 1

La nouvelle arche 2

Coeur de Marie Refuge de l'âme fidèle - détail

Fervente invocation pour demander à  Marie de trouver refuge en son Cœur :

   O Marie, Mère immaculée de Jésus et notre Mère, ravis par la splendeur de votre céleste beauté, et pressés par les angoisses de ce temps, nous nous jetons dans vos bras, certains de trouver dans votre Cœur très aimant le repos de nos ferventes aspirations et le refuge assuré dans les tempêtes qui de toutes parts nous assaillent !

(Vénérable Pie XII)

frise

Et aussi,
Prière au Cœur immaculé de Marie refuge des pécheurs > ici

2014-3. De Saint Hilaire et de l’exemple très actuel qu’il donne aux fidèles.

14 janvier,
Fête de Saint Hilaire de Poitiers, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise (cf. > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Il y eut une malheureuse période, dans l’histoire de la Sainte Eglise notre mère, où la très grande majorité des pasteurs de cette Eglise avait perdu la foi authentique.
Ces prêtres, ces évêques – et par suite les fidèles – croyaient qu’ils étaient catholiques, alors qu’en réalité ils adhéraient à de graves erreurs doctrinales, si bien que leur pseudo foi était erronée, contraire à la divine Révélation, opposée à la Sainte Tradition reçue des Apôtres…
Cette corruption de la foi authentique, cette déviation de la religion divinement instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, fut l’hérésie arienne.

   Conséquence des erreurs du prêtre Arius, cette hérésie enseignait que Jésus-Christ n’est pas véritablement Dieu égal au Père, parce que le « Logos » (le Verbe) n’est pas éternel mais qu’il a été créé (avant le reste de la création) et qu’il a été adopté par Dieu.

   Arius fut excommunié et sa doctrine condamnée (concile de Nicée, en 325)… mais elle s’était déjà répandue, et elle se répandit cependant encore, séduisant de plus en plus de fidèles, semant le trouble et la division dans la chrétienté pour près de trois siècles, engendrant de nouvelles hérésies, en Orient comme en Occident.
A la suite du concile de Nicée, les conciles de Constantinople (381), d’Ephèse (431), et de Chalcédoine (451), préciseront les termes de la foi authentique : ils n’inventeront rien, ils expliqueront à travers des définitions de plus en plus « pointues », ce qu’est la foi véritable, la foi exacte telle qu’elle a été révélée par Dieu, et telle qu’elle a été transmise à la véritable Eglise par les Saints Apôtres qui la tenaient de Jésus-Christ.

St Hilaire par Viguier

Saint Hilaire terrassant l’hérésie arienne figurée par un dragon
(peinture de Viguier – 1866 – dans l’église Saint-Hilaire de Payré 86700)

   Le 14 janvier, nous fêtons Saint Hilaire de Poitiers (+ 367) qui fut suscité et inspiré par Dieu, comme quelques autres saints évêques (tel Saint Athanase d’Alexandrie en particulier), pour rétablir l’ordre dans l’Eglise, pour réaffirmer la saine théologie, pour défendre la Vérité révélée, pour assurer le triomphe de la sainte Tradition contre l’hérésie arienne, alors qu’à Rome même le pouvoir impérial arien imposait un antipape arien – Félix II – , après avoir exilé le pape Libère.

   Défenseur de la foi – Defensor fidei – , Saint Hilaire se dépensa sans compter, quoi qu’il puisse lui en coûter, pour la protection, la sauvegarde, le maintien, la défense et la propagation de la vraie foi : la foi dans la Très Sainte Trinité, la foi dans le mystère de l’Incarnation du Verbe co-éternel et consubstantiel au Père, la foi en Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme.
C’est pour cela qu’il écrivit son ouvrage dogmatique principal, le traité sur la Trinité – De Trinitate – ; c’est pour cela que, en imitateur du Bon Pasteur, soucieux du salut du peuple qui lui avait été confié (et parce que le salut passe par une foi droite), il lutta avec intrépidité et sans compromission ; c’est pour cela qu’il ne relâcha jamais sa vigilance ; c’est pour cela qu’il lutta jusqu’à son dernier souffle.
Jamais il ne faiblit devant les menaces ou les séductions du pouvoir politique qui cherchait à imposer l’hérésie arienne à tout l’empire : l’empereur Constance II, en effet, avait résolu de réaliser l’unité politique de l’empire sur la base d’une unité religieuse…

   De nos jours, les erreurs philosophiques et théologiques sont à nouveau légion.
De nos jours, l’affirmation de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ est combattue.
De nos jours, la foi authentique dans la Sainte Trinité est édulcorée.
De nos jours, le fait qu’il n’y ait qu’un seul vrai Dieu, qui S’est pleinement fait connaître dans Son Verbe Incarné, est remis en question.
De nos jours, la seule et unique foi véritable, celle de la Révélation chrétienne, à laquelle tous les hommes de toutes les nations sont appelés pour avoir part au salut, est relativisée…

   Et ces erreurs, ces hérésies, sont acceptées – plus ou moins consciemment – , quand elles ne sont pas ouvertement professées, non seulement par ceux qui n’ont pas (ou plus) la foi chrétienne, mais aussi par un grand nombre de personnes qui sont persuadées d’être chrétiennes, voire par des prêtres et des évêques !

   De même qu’autrefois on niait la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, parce qu’on n’acceptait pas la foi entière dans le mystère de la Sainte Trinité, ainsi aujourd’hui on nie – plus ou moins explicitement – que la Très Sainte Trinité soit le seul et unique Dieu pour tous les hommes de tous les peuples ; et ainsi en est-il qui voudraient bâtir une espèce d’unité planétaire sur la base d’une sorte de consensus minimaliste, prétendant qu’à partir du moment où l’on croit en une divinité, nous aurions « tous le même Dieu », et qu’il ne faudrait pas, en conséquence, vouloir « imposer » telle conception particulière de ce « Dieu »…
C’est ainsi que, une fois de plus, la Sainte Eglise se trouve affaiblie par des hérésies et par des interprétations erronées de la foi, que la Sainte Eglise est exposée aux divisions les plus graves, que la Sainte Eglise est soumise aux pressions les plus destructrices.

   Mais de tels propos, dans la bouche de quelqu’un qui se dit chrétien, ne sont rien moins qu’une espèce d’apostasie, ne sont rien moins qu’une négation des vérités qui nous ont été révélées par Dieu, transmises par les Apôtres et par la sainte Tradition, ne sont rien moins qu’un naufrage des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, lors même que l’on prétend faire preuve de « charité » en acceptant toutes les formes croyances…

Lully.

Mystère de la Sainte Trinité

2014-2. « C’est ainsi que le ciel s’ouvrira pour vous… »

Sermon de notre glorieux Père Saint Augustin
pour l’octave de l’Épiphanie,
sur le Baptême de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Ce 13 janvier,  jour octave de l’Epiphanie, la sainte Eglise dans sa liturgie nous fait célébrer la commémoraison du Baptême de Notre-Seigneur : c’est donc une excellente raison pour lire et méditer ce sermon de notre glorieux Père Saint Augustin dans lequel le saint évêque d’Hippone met en lumière plusieurs points mystérieux auxquels on ne s’attache pas assez en nos temps…

Van Loo 1761

Van Loo : le Baptême de Notre-Seigneur (1761)

§1. Le Christ a reçu le baptême de pénitence pour nous amener à la pénitence :

Que Dieu Se soit fait voir parmi nous, que Notre-Seigneur Jésus-Christ ait été, en même temps, Dieu et homme, et qu’en Lui aient manifestement paru les prérogatives de l’un et de l’autre, c’est un fait annoncé en bien des manières par les Prophètes, et affirmé par le saint Evangile d’aujourd’hui : de là nous devons conclure que, si Dieu a daigné Se faire homme, c’était afin que l’homme, perdu par son péché, pût devenir Dieu.
Après avoir accompli le mystère de l’Incarnation et pris sur Lui les faiblesses de notre humaine mortalité, l’Homme-Dieu nous a appris la manière d’effacer nos fautes ; car Il est venu demander à Jean-Baptiste le baptême de la pénitence, afin de nous procurer le salut par son propre baptême.
Imitez donc et recevez le sacrement justificateur qu’a établi le Fils de Dieu. Il a fait pénitence, et, pourtant, aucune raison ne L’obligeait à la pénitence.
Pleurez, vous, car vous avez tout motif de verser des larmes de douleur. Il a effacé les péchés de la chair ; c’est à vous de les déplorer. Il a purifié dans l’eau matérielle ce qui était sans taches ; pour vous, dont la conscience est souillée, purifiez-la dans le torrent de vos larmes.

Van Loo 1761 détail 4

§2. Humilité du Baptiste :

En voyant Dieu s’approcher du baptême de pénitence pour le recevoir, le vénérable Prophète fut saisi de stupeur ; le trouble et l’épouvante se répandirent dans tout son être en la présence du Rédempteur : « Seigneur », s’écria-t-il, « soyez-moi propice ! Ces eaux où se purifient les corps sont la piscine réservée aux pécheurs. Je baptise les serviteurs, mais je ne dois point baptiser le Maître. Je le sais, Vous venez de la source des eaux célestes ; pourquoi donc entacher les choses divines au contact des choses de la terre ? En Vous se trouvent des sources toutes pures, dont les eaux abondantes rafraîchissent les terres desséchées et communiquent la fécondité à celles qui sont stériles. O saint, si, seulement, Vous m’ordonniez de m’approcher de ces eaux salutaires ! si, seulement, Vous daigniez en verser sur moi de Vos propres mains ! Purifié de mes souillures charnelles, je pourrais marcher dans le sentier du ciel, j’ignorerais les faiblesses coupables de la chair !».

Van Loo 1761 détail 1

§3. Quelle était cette justice que le Sauveur devait accomplir en recevant le baptême de pénitence ?

Néanmoins le Sauveur persiste dans Son dessein ; puis, voilant pour un instant sa divinité, Il dit à Jean : « Fais maintenant ce que Je dis, car il nous faut accomplir toute justice » (Matth. III, 15).
Voyez, quelle céleste réponse ! Le Christ ne nie pas qu’Il soit Dieu, mais parce qu’Il est devenu homme, Il veut accomplir tout ce qu’exigent les prescriptions de la loi. Car c’est justice qu’Il reçoive ce qu’Il doit donner, et qu’Il imprime le sceau de la perfection à ce qu’Il doit léguer à l’Eglise.
Alors Jean Le laissa : il ne se sépara point de Lui, mais il L’abandonna à Sa propre volonté, pour Lui laisser faire ce qu’Il désirait. Il voyait dès lors, en effet, que le baptême du Sauveur sanctifierait les eaux, et que ce bain serait, non plus celui de la pénitence, mais celui de la grâce.

Van Loo 1761 détail 2

§ 4. Les cieux s’ouvrent et l’Esprit-Saint apparaît : comment cela est-il possible ?

« Aussitôt qu’Il fut baptisé, Jésus sortit de l’eau, et les cieux s’ouvrirent » (Matth. III, 16) : emblème de la promptitude avec laquelle devait s’opérer l’oeuvre de notre régénération, et de la facilité avec laquelle le vieil homme se changerait en homme nouveau.
Jésus est baptisé, et tous les secrets mystères de l’homme se dévoilent. Les cieux s’ouvrent en présence de Jean, non pour rendre profanes les mystères célestes, mais pour rendre accessible 
à l’homme l’entrée du paradis, fermée par nos fautes. Les cieux s’ouvrent, sans qu’il y ait scission dans les éléments, sans qu’on aperçoive la moindre déchirure, la plus petite anfractuosité dans les airs, ou que Dieu ait besoin d’en soutenir les parois…
Cependant l’œil spirituel peut apercevoir ce que l’œil charnel ne saurait découvrir. Rempli de l’Esprit-Saint, Ezéchiel assure que les cieux se sont ouverts devant lui, et qu’il y a lu la mystérieuse signification des quatre animaux. De même en a-t-il été de saint Etienne, au moment où il a rendu un si beau témoignage à Jésus-Christ. Plein de l’Esprit-Saint, et portant ses regards vers le ciel, il a vu la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu, et il a dit : « Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Act. VII, 38).
Il a donc vu les cieux ouverts, celui qui prophétisait en l’Esprit ; il a vu les cieux ouverts, celui qui confessait si ouvertement le Christ : « Et j’ai vu », dit le Précurseur, « l’Esprit de Dieu descendant du ciel comme une colombe et venant sur Lui » (Matth. III, 16), c’est-à-dire sur Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Rien d’étonnant à ce que Jean ait vu venir le Saint-Esprit, puisque, avant de naître, il a tressailli dans le sein d’Elisabeth, en présence de la mère du Sauveur, et que, dans le désert, il a ainsi annoncé le Christ : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits Ses sentiers » (Matth. III, 3).
Mais, dira peut-être quelqu’un, comment a-t-on pu voir l’Esprit de Dieu, puisqu’Il est invisible, incompréhensible et répandu dans tous les éléments, un Esprit qui est évidemment Dieu ? Le Sauveur ne dit-il pas dans l’Evangile que « Dieu est esprit » (Jean, II, 24) ?
Ce qui voit l’Esprit de Dieu, c’est le coeur pur, c’est toute intelligence dont l’Esprit-Saint daigne S’approcher. Par la toute-puissance de Sa divinité, et selon Son bon plaisir, Il pénètre dans ce coeur, dans cette intelligence, Il S’y rend visible. « L’Esprit de Dieu souffle où Il veut » (Jean III, 8) : Il gouverne toutes choses, sans être gouverné par aucune ; le monde entier reçoit la vie de cette âme éternelle, qui donne la connaissance du ciel et la refuse, qui a développé l’étendue des mers, qui couvre toute la terre et qui, pénétrant dans le vaste corps du monde, communique libéralement la vie à toutes les semences. 
Car telle est la nature de la Divinité, que, partout où tu remarques le mouvement et la vie, tu dois y voir l’action de l’Esprit de Dieu.

Van Loo 1761 détail 3

§5.  Au baptême de Notre-Seigneur, la Sainte Trinité tout entière est manifestée :

Dans le baptême du Sauveur se manifestent, d’une part, le dessein secret et difficile à saisir du Saint-Esprit, et, d’autre part, le mystère tout entier de la Trinité. L’Esprit de Dieu connaissait le Verbe, et Il L’avait vu Se revêtir de notre humanité.
Pour montrer aux hommes que Sa puissance est égale à celle du Fils de Dieu, Il prend donc la forme d’une colombe, bien qu’Il soit d’une nature subtile et simple, que la sainteté Lui appartienne en propre, et qu’Il Se trouve à l’abri de toute investigation.
Et, pour que la Trinité apparaisse dans son entier, le Père, que personne n’a jamais vu, si ce n’est le Fils unique (Jean I, 18), Se fait entendre et fait connaître, par Son propre témoignage, le Christ que l’Esprit-Saint désigne déjà. Voici ses paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances » (Matth. III, 17).
Admirable mystère de la puissance divine ! Que les voies de l’Esprit de Dieu sont impénétrables ! Il S’est revêtu des dehors d’un oiseau inoffensif, puis Il est descendu du haut des cieux sur Jésus-Christ, immédiatement après Son baptême ; ainsi nous a-t-Il montré que l’infusion du Saint-Esprit se fait dans l’âme au moment du baptême ; ainsi encore a-t-Il réfuté d’avance l’erreur méchante qui consisterait à dire que les paroles de Dieu le Père s’adressaient à Jean, et non à Dieu le Fils.

Van Loo 1761 détail 5

§6. Saint Augustin stigmatise l’incrédulité et exhorte à recevoir le saint baptême :

Ici, mes frères, il convient de tourner toute notre indignation contre les impies, et d’en finir avec la mauvaise foi des Juifs, qui ne croient point à la venue du Messie, quand le Ciel lui-même Lui rend témoignage, qui refusent de reconnaître comme Dieu celui que le Père déclare être Son Fils.
Aussi, mes très chers frères, réunissons-nous dans un même sentiment de foi, et soyons tous assez fermes pour confesser Dieu le Père, et Son Fils Jésus, et le Saint-Esprit, et reconnaître, en même temps, qu’Ils ne forment à Eux Trois qu’une seule et même substance.
Quant à vous, frères bien-aimés, à qui nous procurons le bonheur d’entendre les leçons de l’Apôtre, hâtez-vous de recevoir aussi le baptême : que rien, en lui, ne vous paraisse abject ; que rien, en lui, ne vous semble méprisable.
Le 
Sauveur du monde a daigné entrer dans cette piscine ; hâtez-vous donc, « du temps qu’il fait jour, dans la crainte d’être surpris par les ténèbres » (Matth. XII, 35). Si nombreuses que soient les blessures faites à vos coeurs par le péché, si hideuses que soient les taches imprimées à votre âme par vos fautes, nous les cicatriserons, nous les ferons disparaître avec l’eau vive du baptême : votre conscience y sera purifiée de toutes vos anciennes iniquités, une lumière toute spirituelle y sera répandue en vous ; c’est ainsi que, par mon ministère, s’accomplira parfaitement en votre personne le grand mystère de ce jour ; c’est ainsi que le ciel s’ouvrira pour vous, et que je vous ferai voir le Christ, Notre-Seigneur, à qui l’honneur, la puissance et la gloire appartiennent pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Van Loo 1761 détail 6

2013-92. « La lutte pour lui ne pouvait être timide, elle fut celle d’un héros ! »

Sermon de notre glorieux Père Saint Augustin
pour la fête du protomartyr
Saint Etienne.

Icône martyre St Etienne

1 § – Saint Augustin chante la gloire de Saint Etienne, protomartyr (premier des martyrs), qui, dans les tortures fut consolé par la vue du Ciel.

   Vénérons tous saint Etienne, frères bien-aimés, puisque aujourd’hui nous allumons des flambeaux en son honneur, et qu’en mémoire de lui nous nous réunissons ici dans les sentiments de la plus vive allégresse.
Depuis le crucifiement de Jésus, il n’y avait encore eu aucun martyr ; personne n’avait encore suivi le Christ jusqu’à la mort. Le monde possédait encore les Apôtres ; c’était encore le temps où Saul, pareil à un loup, sévissait contre les chrétiens, et déjà le Sauveur déposait sur le front d’Etienne la couronne de la gloire. Jusqu’à ce moment, dans les champs et les prés du siècle ne s’était point épanouie la fleur des confesseurs ; le sang du Christ, répandu en terre, n’avait pas enfanté de martyrs.
Saint Etienne fut donc le premier germe sorti de cette semence ; ce fut la première fleur qui se montra aussitôt après que la Judée eut fait couler le sang du Rédempteur.
Ivre encore du crime qu’elle venait de commettre, les mains teintes de sang, la bouche encore pleine des cris de mort qu’elle avait, dans sa rage, proférés au tribunal de Pilate, la synagogue ne supporta pas qu’Etienne fût un témoin du Christ ; elle ne voulut voir en lui qu’une sorte de satellite gagé d’un crucifié mis au tombeau ; aussi fit-elle pleuvoir sur lui une grêle de pierres, et ainsi saint Etienne suivit-il celui qu’il aimait. Pendant que les lapidateurs le tenaient sous leurs mains et lui infligeaient le plus cruel supplice, le ciel s’ouvrit devant lui, et il vit le Fils de l’homme assis à la droite de Dieu.
La récompense s’étalait aux regards du soldat ; le céleste athlète apercevait le prix que Dieu lui avait préparé ; la couronne réservée au martyr apparaissait à ses yeux ; à cette vue, et tout disposé à mourir, Etienne expose aux coups de ses ennemis furieux un coeur brûlant d’amour pour Dieu, car la palme du triomphe est là, devant lui, dans le ciel ; il touche au port du salut !
Nous ne saurions en douter, mes frères, il contemplait le ciel des yeux de son corps ; la présence du Christ, assis sur un trône, à la droite du Père, le comblait de joie ; en face de pareils témoins, la lutte pour lui ne pouvait être timide, elle fut celle d’un héros. Si, d’un côté, les Juifs accablaient de pierres le martyr, d’autre part, le Christ lui envoyait, du haut du ciel, des couronnes sur lesquelles son sang avait empreint une teinte d’un blanc rosé.

2 § –  Saint Augustin apostrophe la synagogue et stigmatise sa cruauté, conséquence logique de son endurcissement et de son refus du Messie. C’est le même aveuglement impie qui a conduit les Juifs à faire condamner le Christ et qui les conduit maintenant à martyriser ses disciples.

   A quoi te sert, ô impie synagogue, cet acte de cruauté ? Tu jettes des pierres à Etienne, et tu travailles encore davantage à l’honorer ; tu lui ôtes la vie, et tu contribues encore plus à l’exalter ; tu le persécutes sur la terre, et, sans le savoir, par tes mauvais traitements, tu l’envoies plus vite au ciel. Déjà l’âme du martyr, arrivée à ses lèvres, va s’envoler au ciel ; elle y tient déjà par toutes ses puissances ; aussi est-elle devenue insensible à tes coups, et ne prendra-t-elle plus souci de ta force, car elle partage déjà la joie des anges, et comme il se trouve déjà dans les rangs de l’armée des archanges, le confesseur du Christ ne saurait plus redouter les souffrances de ce monde.
Le Père lui adresse la parole, le Fils le console, le Saint-Esprit ranime ses sens affaiblis ; le ciel, avec ses mystérieuses beautés, lui sourit et le rassasie d’avance, comme un de ses habitants, de ses divines richesses ; ainsi devient insensible pour notre martyr le supplice de la lapidation.
Pour toi, impie Judée, tu parfais ton crime, tu accomplis jusqu’au bout ton homicide ; à peine as-tu fini de faire mourir le Christ, que déjà son serviteur tombe sous tes coups, comme si, en ajoutant un meurtre à un autre, tu pouvais effacer la souillure du premier.
« Voilà, s’écrie Etienne, voilà que je vois les cieux a ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Act. VII, 55).

Le vois-tu, cruelle Judée ? Le Christ dans le sang duquel tu as trempé tes mains est vivant dans le ciel. Tu frémis de rage, je le sais bien ; tu ne veux pas entendre dire que Jésus, que tu croyais mort, vit toujours. Car si tu lapides aujourd’hui Etienne, c’est afin qu’il ne continue pas de rendre témoignage de la vie du Christ. Mais à quoi bon te raidir et vouloir t’opposer à de si nombreuses légions de martyrs ? Parviendras-tu jamais à leur imposer silence ? Evidemment, non : « Après cela, je vis, dit Jean, une grande multitude que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, qui se tenaient debout en la présence « de Dieu, revêtus de robes blanches, avec des palmes en leurs mains » (Apoc. VII, 9). Ils portent des palmes dans leurs mains, et de ta bouche s’échappe le feu qui consume ton coeur ; ils tressaillent de joie au sein de la gloire, et tu martyrises ta conscience ; ils règnent avec le Christ que tu as fait mourir, et sur toi demeure éternellement la souillure du sacrilège que tu as commis !

3 § – Saint Etienne, en mourant, a été une parfaite imitation du Sauveur mourant. Les fidèles doivent se confier à son intercession pour parvenir au salut.

   Enfin, mes frères, écoutez notre pieux martyr ; écoutez cet homme qui s’était rassasié à une table sacrée et divine, et dont l’âme, en présence des cieux ouverts devant lui, pénétrait déjà les secrets consolants de ce divin séjour.
Au moment où les Juifs, emportés jusqu’à la cruauté par leur impiété habituelle, brisaient le corps du martyr sous une grêle de pierres, celui-ci, s’étant mis à genoux, adorait le Seigneur-Roi et disait : « O Dieu, ne leur imputez pas ce péché ! » (Act. VII, 59).
Le patient prie, et son bourreau est inaccessible au sentiment du repentir ; le martyr prie pour les péchés d’autrui, et le Juif ne rougit point du sien propre ; Etienne ne veut pas qu’on leur impose ce qu’ils font, et ses ennemis ne s’arrêtent qu’après lui avoir donné le coup de la mort.
Quelle rage ! Quelle fureur inouïe ! Travailler avec d’autant plus d’ardeur à le tuer, qu’ils le voyaient prier pour eux ! Ce spectacle n’aurait-il pas dû plutôt amollir leurs coeurs ?
Notre martyr a donc retracé en lui-même les caractères de la mort de son Maître. Attaché à la croix, sur le point de rendre le dernier soupir, Jésus priait son Père de pardonner aux Juifs leur déicide ; engagé comme le Christ dans les tortueux sentiers du trépas, Etienne a imité son Sauveur, a offert à Dieu le sacrifice de sa vie ; c’est pourquoi il a suivi jusqu’au ciel le Seigneur tout-puissant. Aussi, mes frères, devons-nous nous recommander à ses saintes prières, afin qu’à son exemple nous méritions de parvenir à la vie éternelle.

nika

2013-91. Voeux pour la fête de la Nativité de Notre-Seigneur.

Mardi 24 décembre 2013,
Vigile de la Nativité de Notre-Seigneur.

Guirlande de Noël

22 décembre 2013 au Mesnil-Marie

Le Mesnil-Marie à la tombée de la nuit avec la Crèche lumineuse sur la terrasse Saint Constantin
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand format)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Nous voici parvenus au terme du temps de l’Avent : la nuit prochaine – à minuit – , par la célébration de la Messe de la Nativité de Notre-Seigneur, nous commencerons les fêtes de Noël.
Puissent ces fêtes être pour vous remplies de grâces et de bénédictions du Ciel : que Jésus-Christ, notre divin Sauveur vous comble de forces et de consolations, vous-mêmes et tous les vôtres…

   Mes vœux personnels n’ont pas besoin de se répandre en longs discours : je veux par dessus tout vous assurer de ma prière, amicale et fervente, à toutes vos intentions.
Toutes vos intentions, vos personnes, vos joies et vos peines, vos bonheurs et vos épreuves, sont dans mon coeur et dans mon âme, et je les porte tous et chacun auprès de la Crèche… 

Bon et Saint Noël !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.          

Etoiles

Et voici une petite vidéo pour vous permettre de découvrir notre Crèche 2013 au Mesnil-Marie : faire un clic droit sur le rectangle ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet » >>>

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Etoiles

Pour prier devant la Crèche :
- Prière avant la Nuit Sainte > ici
- Prières simples à l’Enfant Jésus > ici

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2013-90. Si Eglise et Eucharistie constituent un binôme inséparable, il faut en dire autant de Marie et de l’Eucharistie.

Lundi 9 décembre 2013,
Deuxième jour dans l’octave de l’Immaculée Conception ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, fête de Saint Pierre Fourier.

frise avec lys naturel

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Hier, 8 décembre, après la Sainte Messe de la fête de la conception immaculée de Notre-Dame, notre Frère a rapporté au Mesnil-Marie le texte du sermon de Monsieur l’abbé Henri V., notre chapelain, et, ainsi qu’il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises de le faire dans les pages de ce blogue, je veux aujourd’hui encore vous communiquer le texte de ce sermon, afin que, vous aussi, vous puissiez le méditer : il m’a en effet semblé particulièrement remarquable.

Bonne lecture et, surtout, bonne méditation.

Lully.

Ingres la Vierge à l'Hostie musée du Louvre

Jean-Dominique Ingres : la Vierge à l’Hostie (musée du Louvre)

Si Eglise et Eucharistie constituent un binôme inséparable,
il faut en dire autant de Marie et de l’Eucharistie :

   Avec la prière, bien sûr, il apparaît qu’en nos temps qui sont les derniers, Dieu nous propose deux moyens pour demeurer en Son amour, fidèles à la Foi de l’Eglise de Jésus-Christ : à savoir, la Sainte Messe, ainsi que la dévotion ou plutôt le recours au Cœur immaculé de Marie, comme nous l’a indiqué Notre-Dame elle-même à Fatima.

   Aussi, en cette fête de l’Immaculée Conception, je voudrais vous entretenir de Marie et l’Eucharistie, ou plus précisément, vous faire contempler, à la lumière de l’enseignement des Papes contemporains, Marie comme la « Femme eucharistique ».

   A première vue, l’Evangile reste silencieux à ce sujet. Dans le récit de l’Institution, au soir du Jeudi Saint, on ne parle pas de Marie. On sait, en revanche, qu’elle était présente parmi les Apôtres rassemblés après l’Ascension dans l’attente de la Pentecôte. Nul doute ainsi qu’elle assistait aux Célébrations Eucharistiques de la primitive Eglise, assidue à « la Fraction du Pain ».

   Mais en allant au-delà de sa participation aux Messes célébrées par les disciples du Seigneur, il convient d’entrevoir le rapport entre Marie et l’Eucharistie à partir de son attitude intérieure et de sa place particulière au fondement de l’Eglise.

   Si l’Eucharistie est un mystère de Foi, Marie nous sert de soutien et de guide pour croire. Lorsque nous refaisons le geste du Christ, en obéissance à Son commandement : « Faites cela en mémoire de Moi », nous entendons en même temps l’invitation de la Sainte Vierge à Lui obéir fidèlement : « Faites tout ce qu’Il vous dira ».
Avec la sollicitude maternelle dont elle témoigne aux Noces de Cana, Marie nous dit : « Mon Fils, Lui qui fut capable de changer l’eau en vin, est capable également de changer le pain en Son Corps et le vin en Son Sang, par les Paroles et la Puissance qu’Il a données à Ses prêtres agissant en Son Nom ».

   En fait, la Sainte Vierge a exercé sa Foi eucharistique avant même l’institution de l’Eucharistie, par le fait qu’elle a offert son sein virginal pour l’Incarnation du Verbe de Dieu.
Tandis que l’Eucharistie renvoie à la Passion et à la Résurrection, elle se situe avant tout en continuité de l’Incarnation.
A l’Annonciation, la Sainte Vierge a conçu le Fils de Dieu dans la réalité du Corps et du Sang du Christ, anticipant en elle ce qui se réalise sacramentellement en tout fidèle qui reçoit, sous les espèces du pain et du vin, ce même Corps et ce même Sang du Seigneur.

   Il existe donc une analogie profonde entre le « Fiat » par lequel Marie répond aux paroles du Seigneur et l’ « Amen » que l’Eglise prononce à la fin du canon de la Messe, ainsi que la démarche de Foi que chaque fidèle accomplit au moment de la Communion.
A Marie, il fut demandé de croire que Celui qu’elle concevait par l’opération du Saint-Esprit était le Fils de Dieu. A nous, il nous est demandé de croire qu’à la Messe, ce même Jésus, Fils de Dieu et Fils de Marie, Se rend présent dans la totalité de Son Etre, sous les espèces du pain et du vin.

   Aussi, lorsque, au moment de la Visitation, la Sainte Vierge porte en son sein le Verbe fait chair, Marie devient en quelque sorte un tabernacle – le premier tabernacle de l’histoire -, dans lequel le Fils de Dieu, encore invisible aux yeux des hommes, Se présente à l’adoration d’Elisabeth, et par lequel le divin Sauveur sanctifie Jean-Baptiste le Précurseur.
Pensons que nous-mêmes, pauvres pécheurs certes, nous accédons à cette même dignité lorsque nous recevons le Seigneur à la Sainte Communion.

   Allons plus loin.
Durant toute sa vie aux côtés de son divin Fils, et bien sûr au Calvaire, Marie a fait sienne la réalité sacrificielle de l’Eucharistie, sacrement de la Croix.
Quand la Sainte Vierge porta l’Enfant Jésus au temple de Jérusalem pour Le présenter au Seigneur, Marie entendit le vieillard Siméon lui annoncer que cet Enfant serait un signe de division et qu’un glaive devait transpercer son cœur de mère. Le drame de son Fils crucifié était dès lors annoncé à l’avance.
Se préparant ainsi jour après jour à l’offrande de la Croix, Marie vit une sorte de Messe anticipée, une communion spirituelle de désir et d’oblation, dont l’accomplissement se réalisera par l’union avec son Fils au moment de la Passion, et qui s’exprimera ensuite, dans le temps après Pâques, par sa participation aux Célébrations Eucharistiques des Apôtres.

   N’est-ce pas dans son union au Christ, au pied de la Croix, que Marie est devenue la Mère de l’Eglise et notre propre Mère ? « Voici ta mère ».
Et n’est-ce donc pas à la Messe que la Sainte Vierge remplit cette mission de maternelle assistance tandis que nous offrons avec elle le Sacrifice du Seigneur, et que nous recevons le Corps et le Sang de son propre Fils ?

   Si Eglise et Eucharistie constituent un binôme inséparable, il faut en dire autant de Marie et de l’Eucharistie.
Et ce qui ressort du mystère de l’Eglise vivant de l’Eucharistie et de Marie, c’est l’action de grâces, dans l’espérance, telle que l’a célébrée la Sainte Vierge dans le Magnificat, annonçant la merveille de l’Histoire du Salut, tout orientée vers la gloire du Seigneur à la fin de ce monde. Amen !

frise avec lys naturel

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