Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2012-45. Du sanctuaire de Notre-Dame de Pradelles et de sa statue miraculeuse.

22 août, 
L’octave de l’Assomption de Notre-Dame (cf. > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       En ce beau jour octave de l’Assomption, j’ai résolu de vous faire découvrir un beau et ancien pèlerinage en l’honneur de notre Mère céleste : le sanctuaire de Notre-Dame de Pradelles, qui a commémoré en 2012, le cinquième centenaire de la découverte de la statue miraculeuse autour de laquelle s’est développé le pèlerinage.

   Dans l’après-midi du 15 août 2012, Frère Maximilien-Marie était allé prendre part à la procession traditionnelle, qui s’était déroulée dans les ruelles de la cité médiévale, c’est à cette occasion qu’il avait réalisé les clichés qui illustrent cet article.

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Vue générale du village de Pradelles

   La petite ville de Pradelles, classée parmi les « plus beaux villages de France », bâtie à quelque 1145m d’altitude sur une éminence d’où elle domine la haute vallée de l’Allier, est aujourd’hui située dans le département de la Haute-Loire, aux confins du Vivarais, du Velay et du Gévaudan.
Historiquement, la cité appartient au Vivarais : Pradelles était le siège d’une officialité de l’ancien diocèse de Viviers qui s’étendait sur 27 paroisses alentour.
La cité a donné naissance, le 7 juin 1738, au Bienheureux Jean-Antoine-Hyacinthe Bouchareinc de Chaumeils, prêtre, vicaire général du diocèse de Viviers, martyrisé aux Carmes (Paris) le 2 septembre 1792 (cf. > ici).

2012-45. Du sanctuaire de Notre-Dame de Pradelles et de sa statue miraculeuse. dans Chronique de Lully PRADELLES-43-Copie

Trois demi-vols d’argent sur champ d’azur (blason de Pradelles)

   En l’an 1512, est située la découverte de la statue de la Vierge.
Fortuitement, alors qu’il voulait relever un mur écroulé et qu’il creusait pour lui préparer de solides fondations, un hospitalier de la communauté de l’hôpital (cet hôpital était sis à l’extérieur des murailles de la ville et faisait fonction de maladrerie pour les pestiférés et les lépreux) découvrit un coffre enterré.
Dans ce coffre se trouvait une statue de la Vierge à l’Enfant…

   D’où venait cette statue ? Comment s’était-elle trouvée là? Pour quelles raisons avait-elle été ainsi enterrée ? Nul ne peut le dire.
Les historiens n’ont pas d’autres documents que celui du récit de sa découverte, mis par écrit quelque 160 ans après l’évènement.

découverte statue (2)

Vitrail représentant la découverte de la statue de N.D. de Pradelles 

découverte plaque (2)

Plaque apposée à l’emplacement de la découverte de la statue.

   La statue fut installée dans la petite chapelle de l’hôpital et la dévotion envers elle fut d’abord assez modeste et discrète.
Mais dans la deuxième moitié de ce XVIème siècle, marqué par les terribles guerres civiles dites de religion, quelques faits prodigieux attirèrent l’attention sur la statue et entraînèrent le développement  de son culte :

- En 1562, une première intervention fut jugée miraculeuse : une bande de pillards huguenots fut mise en déroute par une lueur aveuglante.

- En 1577, une épidémie de peste (qui aurait fait quelque 1200 victimes dans la contrée) fut éradiquée par le recours à Notre-Dame.

- En 1586, la peste encore s’abattit sur la région. Des étudiants en médecine appelés pour combattre l’épidémie ne trouvèrent rien de mieux que de nettoyer la ville par le feu : Pradelles fut livrée aux flammes!
Un seul quartier fut inexplicablement épargné, celui de la basse ville, autour du sanctuaire de la Madone. On vit là un signe manifeste de la protection de Marie.

- Deux ans plus tard, en mars 1588, Pradelles fut menacée par les troupes d’un chef huguenot réputé pour sa cruauté et ses exactions, Jacques de Chambaud (+ 1600).
A l’aube du 10 mars 1588, les redoutables soldats de Chambaud réussirent à faire sauter l’une des portes de la cité et ils criaient déjà « ville prise! », lorsqu’une femme, Jeanne La Verde dite la Verdette, leur répondit en patois : « pancaro ! » (pas encore) en faisant tomber une énorme pierre du haut des remparts.
Cette pierre tomba sur le casque de Chambaud et, si elle ne le tua pas, elle le blessa néanmoins : les huguenots paniqués s’enfuirent et la ville fut sauvée.
Les Pradelains attribuèrent ce sauvetage, outre au courage de l’héroïne, à la protection de Notre-Dame.
A partir de ce jour, furent fondées une sainte messe d’action de grâces et une procession au jour anniversaire de cette délivrance : j’ignore si elles sont toujours célébrées en ce temps, mais j’ai vu, dans mes lectures, qu’elles l’étaient encore au début des « années 70  » du XXème siècle.

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Porte de la Verdette où Jacques de Chambaud fut mis en déroute par le courage de Jeanne La Verde

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Plaque et bas-relief commémoratifs du haut-fait de Jeanne La Verde, dite la Verdette

   En 1610, les dominicains fondèrent une communauté à Pradelles et reçurent la charge de la chapelle de Notre-Dame : celle-ci étant petite et vétuste, il fut décidé qu’on la reconstruirait.
La première pierre fut posée le 8 mai 1613 et sans doute fut elle ouverte au culte au cours de l’année 1614.

   Tout au long des XVIIème et XVIIIème siècles on a recueilli de nombreux témoignages de grâces extraordinaires, physiques et spirituelles, reçues par l’intercession de Notre-Dame de Pradelles.

   L’un des miracles les plus certains obtenus grâce à l’intercession de Notre-Dame de Pradelles fut la guérison de la Bienheureuse Marie Rivier (1768-1838), qui fondera la congrégation des Soeurs de la Présentation de Marie en pleine tourmente révolutionnaire.
La petite Marie, née en 1768 à Montpezat, avait été, à l’âge d’un an et demi, victime d’une chute qui l’avait laissée infirme mais dont elle avait été miraculeusement guérie.
En 1777, dans sa neuvième année, elle se retrouva à nouveau gravement handicapée à la suite d’une seconde chute, et elle ne pouvait plus se déplacer sans deux lourdes béquilles.
La mère de la future bienheureuse résolut de faire sur la jambe de la jeune infirme des onctions avec de l’huile prélevée dans la lampe qui brûlait jour et nuit devant la statue de Notre-Dame de Pradelles : ces onctions quotidiennes étaient bien sûr accompagnées de ferventes prières. Elles furent pratiquées pendant une quinzaine de jours…
Le 15 août, sur les injonctions de l’un de ses oncles, Marie se leva sans ses béquilles et put marcher jusqu’à l’église.
La Bienheureuse Marie Rivier gardera toute sa vie une très grande confiance en l’intercession de Notre-Dame de Pradelles et, en plus d’une circonstance difficile, elle viendra à pied pour la supplier et lui recommander ses intentions.

IMG_0978-236x300 15 août 2012 dans De liturgia

La Bienheureuse Marie Rivier, fondatrice des Sœurs de la Présentation de Marie,
miraculée de Notre-Dame de Pradelles. 

   Les horreurs sacrilèges de la grande révolution n’épargnèrent pas Pradelles.
Le 27 juin 1793, les terroristes révolutionnaires voulurent faire un grand bûcher avec les « hochets du fanatisme et de la superstition ». Entendez par là les objets du culte et de la dévotion catholiques.
Ils arrachèrent la statue miraculeuse de la Madone à son autel et la jetèrent dans le brasier qu’ils avaient allumé sur la place.
Mais avant qu’elle n’ait pu être entièrement consumée, un homme plein de foi et de courage l’arracha aux flammes et s’enfuit en courant.
Sur l’un des murs du sanctuaire, un tableau (malheureusement très abîmé) perpétue le souvenir de ce sauvetage héroïque.

statue sauvée 27 juin 1793

27 juin 1793 : la statue miraculeuse de Notre-Dame de Pradelles est sauvée des flammes par un fidèle héroïque

   La statue de Notre-Dame de Pradelles, quoique gravement endommagée, était sauvée. Elle fut pieusement conservée dans la clandestinité jusqu’en 1802.
Grossièrement restaurée, elle fut d’abord placée dans l’église paroissiale, puis – dès qu’elle put être rendue au culte – dans sa chapelle de la basse ville… où elle se trouve toujours.

statue ND de Pradelle avant restauration - Copie

   Sur le cliché ci-dessus, vous pouvez voir la statue de Notre-Dame de Pradelles telle qu’elle avait été rendue au culte après une réparation maladroite effectuée pendant le temps de la révolution où elle avait été gardée dans la clandestinité : cela avait consisté en fait à scier les parties brûlées par le bûcher de 1793 et à les remplacer par des pièces de pin plus ou moins bien ajustées aux parties préservées.

   En 2001-2002 une restauration complète et sérieuse, rendue indispensable en raison de la grande vétusté de la vénérable statue a été menée à bien.
Voici la même Madone que ci-dessus, maintenant restaurée mais qu’il n’est plus permis de manipuler car elle reste très fragile :

Statue restaurée

   En outre il en a été réalisé une copie qui restitue les parties manquantes. C’est celle qui est habituellement exposée sur l’autel de la chapelle.
Cette restitution permet de comprendre que la statue originelle avait toutes les caractéristiques de ces antiques Vierges en majesté (certains historiens parlent même de « Vierge Noire » mais cette appellation qui suscite des engouements irraisonnés n’est en rien fondée par des preuves documentaires) que l’on trouve en si grand nombre en Auvergne et dans les provinces avoisinantes : Rouergue, Gévaudan, Vivarais, Velay, Forez, Lyonnais et Bourgogne…
Voici la photo qui a été prise par Frère Maximilien-Marie le 15 août 2012 :

Statue recomposée 15 août 2012

   Il existe une autre copie, un peu plus ancienne et beaucoup moins précise.
En réalité, sur cette copie, seules les têtes de la Vierge et de l’Enfant sont véritablement sculptées ; le corps de la statue est seulement ébauché parce que, en fait, elle a été réalisée pour ne paraître que recouverte de riches robes et parures.
C’est celle que l’on aperçoit ci-dessous, à droite dans le sanctuaire de la chapelle, prête à être portée dans la procession du 15 août :

Le sanctuaire 15 août 2012 avant la procession

   La statue miraculeuse de Notre-Dame de Pradelles a été solennellement couronnée le 18 juillet 1869 au nom de Sa Sainteté le Pape Pie IX au cours de cérémonies somptueuses.

   Tout au long du XIXème siècle, et encore dans la première partie du XXème siècle, le sanctuaire fut très vivant et on compte de nombreuses grâces de protection, de guérison, de cessation d’épidémies… etc., sans compter les grâces spirituelles.
En revanche, la seconde moitié du XXème siècle avec ses mutations sociales et ses errements ecclésiastiques (et bien que cette contrée garde une piété traditionnelle assez solidement enracinée) a, ici aussi, entraîné une certaine désaffection religieuse dont le sanctuaire a grandement pâti tant spirituellement que matériellement.

   La chapelle de Notre-Dame de Pradelles nécessite de gros travaux de restauration. Une grosse partie a déjà pu être menée à bien grâce à la diligence et aux efforts conjoints d’une association, de l’évêché et des pouvoirs publics, mais il y a encore beaucoup à faire.
Souhaitons que cette rénovation s’accompagne d’un profond renouveau spirituel et d’une restauration du grand élan de ferveur et de piété qui a parcouru les XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles.

Lully

Pradelles procession du 15 août 2012

Pradelles : la procession du 15 août 2012 dans les ruelles médiévales

Prière traditionnelle à Notre-Dame de Pradelles :

       Je vous salue, Reine de la Montagne, aimable et puissante Protectrice, Notre-Dame de Pradelles.

   O Marie, Vierge pleine de bonté, de charmes et de douceur, vous avez partout droit à mes hommages, mais il m’est doux de vous les offrir dans ce Sanctuaire, aux pieds de cette image auguste et vénérée, de cette statue couronnée que vous avez rendue célèbre par tant de prodiges.

   Ici, vous avez répandu vos grâces sur la région, sur la ville, sur une multitude de pèlerins qui, depuis plusieurs siècles, viennent invoquer votre secours. Vous avez béni les pécheurs, consolé les affligés. Soyez notre Mère à tous.

   En récompense de toutes vos bontés, recevez l’offrande de mon pauvre coeur ; gardez-le et ne me le rendez plus. Si le monde ou les passions me le réclament, je répondrai : Mon coeur n’est plus à moi, mon coeur est à Marie !

   Lorsque viendra l’heure du dernier combat, soyez à mes côtés ; venez, ô tendre Mère, recueillir le dernier soupir de votre enfant.

Ainsi soit-il ! 

Statue de Notre-Dame de Pradelles avec une robe d'apparat - photo ancienne

Photo ancienne de Notre-Dame de Pradelles avec sa robe d’apparat

2012-44. Simples réflexions à propos du 10 août.

Vendredi 10 août 2012.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

     La date du 10 août est particulièrement riche en célébrations et commémorations.
Sans prétendre, ni même vouloir, tout épuiser, je m’autorise à vous rejoindre pour partager avec vous quelques réflexions qui me sont venues aujourd’hui à partir de mes lectures et des échanges que j’ai eus avec mon papa-moine.

A – De la fête de Saint Laurent et de la cohérence des fidèles.

   Au calendrier liturgique, nous fêtons aujourd’hui Saint Laurent, proto-diacre et martyr.
C’est même l’un des plus célèbres martyrs de Rome : il est d’ailleurs devenu l’un des célestes protecteurs de la Ville Eternelle, et la basilique qui a été élevée sur son tombeau est au nombre des « sept basiliques » auxquelles les pèlerins se rendent traditionnellement.

Le martyre de Saint Laurent, Pierre de Cortone - 1626

Le martyre de Saint Laurent (Pierre de Cortone – 1626)

   Je ne peux résister à la tentation de vous recopier quelques phrases d’un sermon que notre glorieux Père Saint Augustin a consacré à Saint Laurent :

   « C’est aujourd’hui, à Rome, un grand jour de fête, que célèbre une grande affluence de peuple. Unissons-nous à ce peuple : absents de corps, soyons néanmoins par l’esprit avec nos frères, en un même corps, et sous un même chef. La mémoire de ses mérites ne se borne point, pour notre martyr, à la terre où est le sépulcre de son corps. Partout on lui doit un saint respect. La chair n’occupe qu’un seul endroit, mais l’âme victorieuse est avec Celui qui est partout.
(…) L’Eglise, a établi ces anniversaires des glorieux martyrs, afin d’amener par la foi à les imiter, ceux qui ne les ont point vus souffrir, de les stimuler par ces solennités (…). A chaque solennité d’un martyr, préparons notre coeur à le fêter, de manière à n’être jamais sans l’imiter.
C’était un homme, et nous sommes des hommes. Celui qui l’a créé nous a créés aussi ; et nous sommes rachetés au même prix qu’il a été racheté. Nul homme chrétien dès lors ne saurait dire : Pourquoi moi? Encore moins, doit-il dire : Pour moi non. Mais bien : Pourquoi pas moi ? (…)
Dès lors, mes frères bien-aimés, puisque jamais nous ne sommes sans persécution, comme nous l’avons dit, et que le diable, ou nous tend des embûches, ou nous fait violence, nous devons être toujours prêts, ayant le coeur fixé en Dieu, et autant qu’il nous est possible, au milieu de ces embarras, de ces tribulations, de ces épreuves, demander la force au Seigneur, puisque de nous-mêmes nous sommes si faibles, nous ne pouvons rien (…) » (Saint Augustin, homélie pour la fête de Saint Laurent)

   En un temps où, très spécialement en France, l’anti-christianisme se fait de plus en plus agressif, la célébration des fêtes des martyrs ne doit-elle pas nous stimuler et nous encourager ?
L’Apôtre Saint Paul ne s’adressait pas qu’aux chrétiens de Rome du premier siècle lorsqu’il leur écrivait : « Nolite conformare huic saeculo : ne vous conformez pas à ce monde, mais réformez-vous par le renouvellement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez combien la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite » (Rom. XII, 2).

   Aujourd’hui, par tous les moyens, de multiples et incessantes pressions sont faites pour que les chrétiens en prennent à leur aise avec la loi divine – qui n’est rien d’autre que la pratique cohérente du véritable amour – , réinterprètent les commandements de Dieu et de Son Eglise, renoncent aux exigences de la sainteté et se calquent sur des modes comportementales qui ne sont rien d’autre que l’immoralité institutionnalisée…

   J’ai alors repensé à ce qu’écrivait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face :
« …si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… » (manuscrit B).
Et je me suis demandé : parmi tous ceux qui se déclarent chrétiens, aujourd’hui, en France, combien sont prêts à répandre leur sang pour défendre la loi morale, comme le fit Saint Jean-Baptiste ? combien sont prêts à payer de leur vie leur attachement à Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, comme le fit Saint Etienne ? combien sont prêts à défendre toutes les Vérités révélées par Dieu et transmises infailliblement par Son Eglise, quoi qu’il puisse leur en coûter, comme le fit Saint Laurent ? combien sont prêts à se laisser torturer et mettre en pièces plutôt que d’abandonner un seul point du dogme, comme l’a fait la « foule immense que nul ne pouvait dénombrer » des fidèles mis à mort par les païens, par les hérétiques, par les mahométans, par les huguenots, par les révolutionnaires, par les marxistes et par les socialistes, par les athées et par les satanistes ?
La charité, capable d’aller jusqu’au bout du plus extrême don de soi, et la cohérence la plus rigoureuse de son comportement avec ce que l’on professe des lèvres ne font-elles pas cruellement défaut même dans les rangs des fidèles ? L’Amour, l’Amour vrai dont parlait Sainte Thérèse, n’est-il pas éteint ? L’Amour est-il encore aimé, vraiment aimé, aimé avec cette cohérence qui embrasse chaque détail de la vie ?

  J’ai lu dans « la Croix » – pardonnez-moi de citer un mauvais journal (« Lire ‘la Croix’, quelle croix ! » s’était un jour écrié le génial André Frossard) – le compte-rendu d’un sondage publié hier par « la Vie » (nul n’ignore que cet hebdomadaire n’est plus catholique depuis belle lurette), selon lequel seulement 56% des « catholiques pratiquants » croiraient en une vie après la mort, et seulement deux tiers d’entre eux adhèreraient aux dogmes les plus essentiels du christianisme (dont – excusez du peu – la création du monde par Dieu et la résurrection de N.S.J.C. !).
Sans doute conviendrait-il de définir ce qu’est pour « la Vie » un « catholique pratiquant » : à mon avis ce ne doit pas être quelqu’un qui va à la Messe tous les dimanches et fêtes d’obligation, qui prie quotidiennement, qui observe les commandements de Dieu et de l’Eglise, qui se confesse régulièrement, qui est attentif aux jours de pénitence et de jeûne, qui obéit au Pape… mais, bref, passons là-dessus pour en venir à cette conclusion : comment voulez-vous que ces prétendus catholiques soient capables de résister en face de la plus simple contradiction, des vexations de l’anti-christianisme militant, voire de la persécution – qu’elle soit psychologique ou physique – ?

   Sans doute voyons-nous ici les résultats de plus de cinquante ans de catéchèse et de prédication indigentes, rendues stériles par le modernisme et le relativisme des pasteurs eux-mêmes.
Une fois de plus, je n’hésite pas à l’écrire : il vaudrait certainement bien mieux que ces pseudo-catholiques, fussent-ils prêtres ou même évêques, quittent carrément l’Eglise et – si ça leur chante – fondent leurs petites sectes modernichonnes (et de toute façon sans avenir) plutôt que de continuer à affaiblir et polluer la véritable Eglise du Christ !

Triumphal Arch Mosaic

Rome, basilique de Saint-Laurent-hors-les-murs, mosaïque de l’arc triomphal :
Le Christ en gloire entouré des saints Apôtres Pierre et Paul, des saints diacres martyrs Laurent et Etienne, et de Saint Hippolyte .

B – Lacrymosa dies illa : 10 août 1792.

     Mais la joie spirituelle de la fête de l’un des plus glorieux martyrs de la Sainte Eglise est chaque année assombrie par l’anniversaire de la prise du palais des Tuileries, le 10 août 1792.
Cette date marque la chute de la royauté française. Et même si elle n’en est pas vraiment le début (voir par exemple ce que j’ai publié > ici), elle va entraîner un déchaînement de violences inouïes, être suivie par une quantité incroyables d’actes de vandalisme et de barbarie, une débauche de sacrilèges et de profanations, un invraisemblable déferlement de haine et de cruauté que personne n’eût pu imaginer dans un Royaume qui passait pour le plus chrétien d’Europe et le plus raffiné dans sa civilisation !

   J’avais publié l’année dernière le témoignage de Pauline de Tourzel sur la prise des Tuileries (cf. > ici).
Avec Frère Maximilien-Marie, nous avons lu ce matin la relation qui en a été faite par le colonel de Pfyffer d’Altischoffen (voir > ici).

Nous avons pleuré d’émotion et d’indignation à ce récit qui montre le courage et la fidélité sans faille des Gardes Suisses et des derniers défenseurs de la famille royale, mais aussi la bassesse et la félonie de ceux qui prétendaient agir pour la liberté, l’égalité et la fraternité, et qui ne furent en réalité que les instruments de la régression de la France.

10 août 1792 - les corps des Suisses outragés et brûlés

Après la prise du palais, les corps des Suisses sont défenestrés, dénudés, mutilés, brûlés…

   Frère Maximilien-Marie m’a dit (et j’adhère moi-même totalement à ses paroles) :
« Plus que jamais, plus fort que jamais, plus profondément et plus résolument que jamais, je déteste, je hais et j’exècre la révolution !
C’est en raison de l’amour que j’ai pour Dieu et pour Ses saintes lois, en raison de l’amour que je porte à la France telle que Dieu la veut, que je me suis voué et consacré à combattre la révolution : avec la grâce de Dieu, je la combattrai jusqu’à mon dernier souffle sur cette terre, et je la combattrai encore au-delà de ma mort… »

   A ceux qui s’étonneraient de lire que le verbe haïr est dans la bouche d’un religieux, il convient de préciser que si justement un moine est fait pour aimer – aimer selon Dieu s’entend -, cet amour exige nécessairement de repousser avec la dernière énergie tout ce qui est contraire à l’amour divin, de lutter contre tout ce qui s’oppose à cet amour, et de haïr tout ce qui tend à la destruction du règne d’amour du Coeur de Jésus.
Or la révolution n’est rien d’autre qu’une entreprise satanique, une manifestation de l’antéchrist, une tentative de faire échec aux desseins du Sacré-Coeur.

2012-44. Simples réflexions à propos du 10 août. dans Chronique de Lully fragement-drapeau-gardes-suisses-ramassé-aux-Tuileries-par-Cléry-Carnavalet-300x225

Lys d’un drapeau des Gardes Suisses qui fut ramassé par Cléry aux Tuileries
(Paris – musée Carnavalet) 

C - In memoriam : 10 août 1982.

     D’une manière très personnelle, ce 10 août marque cette année le trentième anniversaire du rappel à Dieu de la grand’mère paternelle de Frère Maximilien-Marie.
C’est par elle que notre Frère a des racines dans ce pays des Boutières où notre Mesnil-Marie est implanté.

   Frère Maximilien-Marie m’a raconté que sa grand’mère avait demandé que le vieux cantique populaire « J’irai la voir un jour » fût chanté à ses funérailles.
En ce temps là, Monsieur l’archiprêtre de Saint-Martin de Valamas était l’un de ces bons prêtres qui avait gardé la foi, qui aimait Notre-Dame, dont le coeur cherchait à se modeler sur Celui du Bon Pasteur : il ne s’était, bien évidemment, pas opposé aux dernières volontés de la défunte, qui avait également précisé qu’elle voulait que l’on chantât la Messe des morts, c’est-à-dire les pièces grégoriennes de la liturgie des défunts.

   Trente ans après, la paroisse de Saint-Martin de Valamas a été supprimée (dissoute dans une « paroisse » qui couvre le territoire de deux cantons) et il n’y a évidemment plus d’archiprêtre ; le prieuré – magnifique presbytère du XVIe siècle – est inoccupé ; la plupart des fidèles meurt sans le secours des sacrements ; aux messes d’enterrement – quand il y a encore une messe – on n’offre pas des suffrages pour les défunts (et on ne parle pas du purgatoire bien sûr) , mais on vient faire un geste de solidarité envers une famille en deuil ; enfin il est interdit aux prêtres d’accompagner la dépouille du défunt au cimetière, d’y bénir la tombe et d’y diriger les ultimes recommandations de l’âme !!!

   Frère Maximilien-Marie a prévu d’être inhumé, normalement, dans la concession familiale où sa place est prête, au cimetière de Saint-Martin de Valamas.
Mais il est bien évidemment hors de question d’avoir à ses funérailles autre chose qu’une Sainte Messe de Requiem selon le rite latin traditionnel, et qui soit en outre célébrée par un prêtre vraiment catholique officiant habituellement avec cette liturgie.
Avec de telles exigences, notre Frère n’est pas certain qu’ « on » lui ouvre les portes de l’église de Saint-Martin de Valamas… du moins dans l’état actuel des choses.

   Mais ce n’est pas irréversible car – grâces en soient à Dieu! – Frère Maximilien-Marie se porte plutôt bien et, sauf accident, il bénéficie d’une espérance de vie plus importante que les opposants à la liturgie traditionnelle que seulement quelques années séparent de la retraite : nous le savons bien, une partie de la crise moderniste sera résolue de manière biologique !

   N’allez pas croire que mes pensées de ce soir sont morbides : finalement, la mort n’est un drame que pour ceux qui sont en dehors de la grâce de Notre-Seigneur et qui n’ont point d’espérance.
A quelques jours de la fête de l’Assomption, nous regardons plus que jamais avec ferveur vers le Ciel et vers l’Eternité qui nous est promise, et notre coeur chante avec une tendresse émue : 

J’irai la voir un jour, au Ciel dans ma Patrie :
Oui, j’irai voir Marie, ma joie et mon amour ;
Au Ciel, au Ciel, au Ciel, j’irai la voir un jour ! 

patteschats 10 août dans Commentaires d'actualité & humeursLully.                

Hugo van der Goes - dormition de Notre-Dame

Hugo van der Goes : la dormition de la Vierge

Pour aider le Refuge Notre-Dame de Compassion > ici

2012-41. De la très belle histoire de la chapelle Notre-Dame de la Délivrance, au hameau de Chapias, en Vivarais.

9 juillet,
Dans l’Ordre de Saint Augustin, fête des Prodiges de la Bienheureuse Vierge Marie (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Jean Lenaerts d’Oosterwijk, chanoine régulier et de ses 18 compagnons, martyrs de Gorcum ;
Au couvent de Picpus, à Paris, la fête de Notre-Dame de Paix (cf. ici).

Monogramme Marie 2

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Chaque 14 juillet, avec le Cercle Légitimiste du Vivarais, Frère Maximilien-Marie tient à organiser une « journée de mémoire », résolument et pleinement contrerévolutionnaire, d’autant que cette date correspond chez nous à l’anniversaire du massacre d’une dizaine d’ecclésiastiques, le 14 juillet 1792, à la suite de la terreur instituée par les patriotes dans le sud du Vivarais et le nord de l’Uzège, après l’échec du soulèvement dirigé par le comte de Saillans (cf. > ici).

   En guise de préparation de cette horrible journée du 14 juillet, qui symbolise en quelque sorte à elle seule toutes les horreurs politiques et spirituelles de la révolution, et à l’occasion de laquelle il convient donc de redoubler de ferveur réparatrice (cf. > ici), je voudrais vous emmener, à travers un modeste article, en pèlerinage jusqu’à une humble et touchante chapelle placée sous le vocable de Notre-Dame de la Délivrance, et édifiée en action de grâces pour la protection dont la Très Sainte Mère de Dieu a entouré deux prêtres réfractaires pendant la persécution révolutionnaire.
La dite chapelle est sise au hameau de Chapias, sur le territoire de la commune de Labeaume (07120 – site de la commune > ici). Le 14 juillet 2012, les membres du Cercle Légitimiste du Vivarais s’y sont rendus en pèlerinage…

Le hameau de Chapias

Le hameau de Chapias dans la garrigue

   Au centre du hameau de Chapias, on arrive sur une petite place ombragée qui sert de parvis à une chapelle de dimensions respectables.
En face de la porte d’entrée, au centre de la placette, a été érigée une croix de mission.
La chapelle, comme toutes les maisons du hameau, est construite avec les pierres calcaires dont la garrigue environnante n’est pas avare. Au dessus de la porte d’entrée, sur le linteau, est gravée la date de 1814.
Au XIXème siècle, et jusqu’au milieu du XXème siècle, ce hameau, qui était assez peuplé et à une distance assez importante du chef-lieu, fut même érigé en paroisse indépendante, avec un curé résident : un presbytère est attenant à l’église.

Chapelle de Chapias

La chapelle de Chapias.

   Gravissant les trois marches du perron, nous pouvons entrer dans la chapelle.

   Aussitôt, nous pouvons constater avec plaisir que les fureurs iconoclastes qui, sous le fallacieux prétexte de l’aggiornamento - dans les années consécutives au second concile du Vatican – , ont dépouillé nos églises pour en faire des copies de sinistres temples huguenots, n’ont eu ici qu’une action limitée.
A Chapias, on peut seulement déplorer la disparition de la table de communion au niveau des degrés qui marquent la séparation entre le sanctuaire et la nef et l’ajout, tout à fait inutile, d’une espèce de meuble sans goût ni grâce – il a l’élégance d’une verrue! – pour servir, plus encore que d’autel face au peuple, d’impitoyable témoin à charge contre le mauvais goût et le manque de solide formation liturgique d’une part importante du clergé.
Cela mis à part, on ne peut que se réjouir de voir que toutes les statues, les stations du chemin de Croix, les ex-votos, les tableaux des saints, les autels de marbre recouverts de nappes et parés de chandeliers sont tous en place, comme attendant la véritable restauration d’un authentique culte catholique…
Dans la lumière doucement tamisée par les vitraux, la sérénité du lieu vous imprègne.

Intérieur de la chapelle de Chapias

Intérieur de la chapelle de Chapias. 

   Frère Maximilien-Marie a été particulièrement sensible au fait que notre glorieux Père Saint Augustin est représenté par l’un des vitraux du sanctuaire, et aussi que, en outre, il s’y trouve un beau tableau représentant Saint François de Sales :

 vitrail de St Augustin Chapias

Tableau de Saint François de Sales Chapias

Mais surtout, dès le moment où le visiteur entre, son œil est attiré par le grand tableau qui est accroché au fond du sanctuaire, bien au centre :

Vœu des abbés Sévenier - tableau

Le vœu des abbés Sévenier

   Examinons ce tableau plus en détail :
Aux pieds d’une Vierge assise, tenant en sa main droite un sceptre fleurdelisé, portant sur ses genoux un Enfant Jésus qui bénit de la main droite tandis que de la gauche il s’enveloppe dans le manteau protecteur de sa mère, deux ecclésiastiques sont à genoux.
Celui de gauche, comme en témoigne sa chevelure blanche, est plus âgé. Leur attitude à tous deux et leurs regards montrent qu’ils prient, qu’ils se recommandent avec ferveur (il y a même une nuance d’inquiétude sur leurs visages) à l’intercession de Notre-Dame.
Le geste de bénédiction de l’Enfant Jésus, la tête tendrement inclinée de la Madone et le sourire qu’on lit sur ses lèvres laissent entendre que la requête des deux prêtres est agréée, que leur prière est exaucée.
Sur la droite du tableau, en haut de la montée d’escalier, ont été figurés des soldats (ou des gardes nationaux) les armes à la main, effectuant une perquisition. 

   Ces deux prêtres sont les deux abbés Sévenier
Le plus âgé – né en 1733 – était en 1789 curé-prieur de la petite ville de Valgorge, dans les Cévennes vivaroises.  Le plus jeune – il était né en 1760 – était le neveu et le vicaire du premier.
L’un comme l’autre refusèrent le serment schismatique à la constitution civile du clergé et devinrent donc des réfractaires, c’est-à-dire de dangereux hors-la-loi aux yeux des révolutionnaires : s’ils ne faisaient pas le choix de l’exil volontaire, ils étaient passibles de la déportation ou de la mort.
Dans un premier temps, ils se cachèrent chez certains de leurs paroissiens, et continuèrent à exercer leur ministère clandestinement. Mais le danger grandissant auquel ils exposaient ceux-là même qui les protégeaient les détermina à quitter le territoire de leur paroisse et à se retirer dans leur famille, au hameau de Chapias.

   La famille Sévenier possédait une propriété relativement importante et devait faire appel à de la main d’oeuvre extérieure.
Les deux abbés – en habits civils – pouvaient donc se faire passer pour des domestiques, mais il fallut rapidement multiplier les mesures de discrétion pour que des employés à la langue trop bien pendue (et ce d’autant plus que des récompenses étaient promises aux délateurs) ne divulgassent point des informations susceptibles de mettre les deux prêtres et leur famille en danger.

Maison des abbés Sévenier - aujourd'hui

Chapias : la « maison Sévenier » où les abbés se cachaient dans leur famille :
ci-dessus, dans son état actuel ;
ci-dessous, sur une photographie de la première moitié du XXème siècle.

Maison des abbés Sévenier - état ancien

   Un jour, la garde nationale pénétra à l’improviste dans la maison alors que Madame Sévenier était auprès du feu avec son neveu, le plus jeune des prêtres ; elle eut alors la promptitude d’esprit de lui tendre un sac en lui disant sur le ton avec lequel on s’adresse à un domestique : « Prends ton goûter et va garder le troupeau ! » Les soldats laissèrent partir le « berger » ne se doutant pas de son identité et leur perquisition s’avéra, bien évidemment, infructueuse.
Une autre fois, les soldats vinrent en pleine nuit : à peine eurent-ils commencé de tambouriner à la porte que Madame Sévenier fit entrer les abbés dans une cache aménagée derrière une armoire, puis elle vida un seau d’eau sur le sol et alla se coucher dans le lit précédemment occupé par les prêtres. Pendant ce temps, Monsieur Sévenier, à la porte, avait un peu retardé l’entrée des révolutionnaires : ils fouillèrent la maison sans rien trouver, car – à cause du sol mouillé – ils ne mirent pas les genoux à terre pour se pencher et regarder sous l’armoire, se contentant d’y faire passer la baïonnette d’un fusil : cette fois encore la famille Sévenier avait eu chaud !

   Les alentours de Chapias sont hérissés de rochers calcaires aux formes bizarres et la garrigue est un enchevêtrement d’arbustes méditerranéens, de haies épineuses, de sentiers tortueux, de petits clos entourés de murailles de pierres sèches, au milieu desquels il est bien malaisé à quelqu’un qui n’en est pas familier de ne pas se perdre.
En raison de la surveillance toujours plus suspicieuse et des perquisitions, il fut donc convenu que les deux abbés se réfugieraient pendant la journée à l’intérieur de l’un de ces gros rochers, situé à quelque 400 mètres de la maison : en effet, la Providence a fait que ce rocher est creux!
Depuis lors cette cachette naturelle est restée dans la mémoire collective comme « le rocher des curés » et sur le cliché ci-dessous vous apercevez sur l’avant (à hauteur de visage d’homme, car ce rocher mesure près de 4m de hauteur) une ouverture allongée par laquelle on pouvait faire passer de la nourriture aux deux réfractaires.

Chapias - le rocher des curés extérieur

Le « rocher des curés »

   Sur le cliché suivant, c’est le filleul de Frère Maximilien-Marie (il était alors âgé de 10 ans) qui est assis, à l’arrière du rocher, à l’endroit où se situe, à ras de terre, le passage étroit à travers lequel il faut ramper pour entrer dans la  cachette.

Chapias - entrée de la cache du rocher

L’entrée de la cache :
ci-dessus, lorsqu’on se trouve à l’extérieur ;
et ci-dessous lorsqu’on doit ramper pour y pénétrer (on aperçoit les chevilles du garçonnet déjà à l’intérieur).

Chapias - l'entrée du rocher

   Si un enfant de dix ans peut s’y faufiler sans problème, notre Frère – qui n’a ni la même souplesse ni la même circonférence (!!!) – a eu un peu plus de mal pour s’y faufiler et, lui qui n’aime pas les espaces étroits et confinés, n’a pas eu l’envie de demeurer très longtemps dans ce rocher, qui fut cependant sanctifié par les longues heures de prière et de véritable pénitence des deux abbés Sévenier.
Voici un cliché pris lorsqu’on est accroupi à l’intérieur de la cachette et qui montre la seule chose que l’on peut voir en levant la tête : le ciel à travers les branches…

Chapias - dans le rocher des curés

   Lorsque Frère Maximilien-Marie m’a montré cette photo, j’ai pensé que lorsqu’on est en butte à un monde hostile, nous n’avons plus qu’à lever les yeux et à crier vers le Ciel…
C’est ce que firent nos bons abbés : redoublant de confiance et de ferveur, ils se mirent sous la protection très spéciale de la Très Sainte Vierge et firent le vœu de lui bâtir une chapelle, s’ils sortaient saufs de la persécution révolutionnaire.
Cette scène, outre le tableau sus-cité, est sculptée en bas-relief sur le maître-autel de la chapelle :

Vœu des abbés Sévenier - bas relief de marbre sur le devant de l'autel

Le vœu des abbés Sévenier, bas-relief du maître-autel de la chapelle.

   Le 28 septembre 1798, le plus âgé des abbés, alors qu’il se dégourdissait un peu les jambes en dehors de la cache, se trouva nez à nez avec un révolutionnaire qui le fit prisonnier : emmené d’abord à Joyeuse, il fut transféré à Privas le 2 octobre, puis enfin à Orange où il devait comparaître devant le tribunal révolutionnaire.
Mais Notre-Dame de la Délivrance veillait : la révolution s’épuisait et le procès traîna en longueur… Des négociations eurent lieu et le vieil abbé fut libéré en échange de 1400 livres !
Il revint à Chapias.
Peu à peu les prêtres réfractaires pouvaient sortir de la clandestinité et reprendre leur ministère sans rien craindre : sitôt le concordat signé, les deux abbés Sévenier reprirent leurs postes à Valgorge. 

   Ils n’oublièrent pas leur promesse et, dès que ce fut possible, ils s’acquittèrent de la construction de la chapelle qu’ils avaient promise à la Madone.
Elle fut achevée en 1814, année du décès du plus âgé des deux prêtres.
Elle fut agrandie à deux reprises par la suite, et le plus jeune des abbés Sévenier en fut officiellement nommé chapelain, fonction qu’il exerça jusqu’à sa mort, en 1841.
Il fut inhumé aux pieds de Notre-Dame de la Délivrance.

tombe abbé Sévenier junior - Chapias

Tombe du plus jeune des abbés Sévenier dans la chapelle.

   Dès que la chapelle fut ouverte au culte, un véritable pèlerinage se développa : les fidèles des paroisses alentours vinrent de plus en plus nombreux se confier à la Très Sainte Vierge Marie, solliciter son intercession dans leurs nécessités spirituelles et temporelles, et la remercier lorsqu’ils étaient exaucés.
Cela rendit nécessaire la présence à temps plein d’un prêtre pour accueillir les pèlerins, diriger les exercices de dévotions, célébrer la Sainte Messe et administrer le sacrement de pénitence… 
De là, dans un premier temps, la nomination de l’abbé Pierre Sévenier comme chapelain, puis, dans la seconde partie du XIXème siècle, l’érection du hameau en paroisse, comme je l’ai signalé plus haut.

   En 1884, à quelques centaines de mètres du hameau, sur une petite éminence de ce plateau calcaire (à 252 m. d’altitude, pour être précis), fut construite une tour crénelée de 12 mètres de haut, au sommet de laquelle fut placée une statue de pierre représentant la Vierge, couronnée, portant le Saint Enfant Jésus sur son bras gauche.
En ces temps de grande foi populaire, la tour devint le but vers lequel se rendaient les processions qui se faisaient à l’extérieur à l’occasion de toutes les grandes fêtes mariales.

La tour de la Vierge à Chapias

Chapias : la tour de la Vierge à l’extérieur du hameau.

   Frère Maximilien-Marie et ses amis s’y sont bien évidemment rendus et en ont fait l’ascension (du sommet on découvre, à 360°, un somptueux panorama) ; son filleul a même compté les marches : il y en a 53, comme le nombre des « Ave, Maria » d’un chapelet.
Au dessus de la porte d’entrée, le linteau porte gravé le monogramme de Marie, accompagné de cette inscription : 12 octobre 1884 – Notre-Dame du Très Saint Rosaire, priez pour nous.

   Voilà donc, chers Amis, la présentation et l’histoire du sanctuaire de Notre-Dame de la Délivrance, au hameau de Chapias, en notre bas Vivarais, et j’espère qu’elles vous ont touchés autant que j’en fus ému lorsque notre Frère m’en a fait le récit.

   Je ne veux pas terminer ma publication de ce jour sans vous avoir invités à prier Notre-Dame de la Délivrance avec beaucoup de confiance et d’amour, en contemplant la statue qui la représente dans le transept droit de la chapelle.

Lully.

ND de la Délivrance

Statue de N.D. de la Délivrance dans la chapelle de Chapias

2012-41. De la très belle histoire de la chapelle Notre-Dame de la Délivrance, au hameau de Chapias, en Vivarais. dans Chronique de Lully fleurdelys2

O très Sainte Vierge Marie,
dont Jésus a fait notre Mère dans l’ordre de la grâce,
convaincu qu’une Mère est
 capable de tout
pour délivrer son enfant du mal et du danger,
je me présente devant Vous :

Notre-Dame de la Délivrance,
délivrez, si cela est possible, mon corps de toute atteinte de la maladie ;
 délivrez-moi surtout des atteintes de ce mal suprême qu’est le péché ;
délivrez-moi de tout ce qui m’est un obstacle
pour vivre pleinement en enfant de Dieu !

 Délivrez aussi, je Vous en supplie,
mon esprit de toute forme d’erreur, de mensonge et de mauvais jugement ;
délivrez enfin mon coeur de toute affection désordonnée,
de toute forme d’égoïsme, de jalousie, de rancune,
d’amertume et d’orgueil !

De même que Vous avez autrefois protégé ces bons prêtres
qui se confièrent à Vous au temps de la persécution,
daignez aujourd’hui tendre une oreille favorable
aux supplications que je fais monter vers Vous ;
daignez regarder favorablement les intentions dont mon coeur est rempli (…)
et Vous faire mon Ambassadrice devant le trône de la Très Sainte Trinité !

Ainsi soit-il.

(prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)

ND de la Délivrance - détail

fleurdelys2 abbés Sévenier dans De liturgia

Salutations au Sacré-Coeur de Jésus

composées par Sainte Marguerite-Marie

in « Vie et oeuvres », édition du monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, 1920
( tome II, p.779) 

Salutations au Sacré-Coeur de Jésus dans De liturgia apparition-Ste-Marguerite-Marie-Alacoque-Copie

Je Vous salue, Coeur de mon Jésus,
sauvez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Créateur,
perfectionnez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Sauveur,
délivrez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Juge,
pardonnez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Père,
gouvernez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Maître,
enseignez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Pasteur,
gardez-moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Jésus Enfant,
attirez-moi!

Je Vous salue, Coeur de Jésus mourant en Croix,
payez pour moi!

Je Vous salue, Coeur de mon Frère,
demeurez avec moi!

Je Vous salue, Coeur charitable,
opérez en moi!

Je Vous salue, Coeur miséricordieux,
répondez pour moi!

Je Vous salue, Coeur très humble,
reposez en moi!

Je Vous salue, Coeur très patient,
supportez-moi!

Je Vous salue, Coeur très fidèle,
payez pour moi!

Je Vous salue, Coeur pacifique,
calmez-moi!

Je Vous salue, Coeur de Jésus, consolation des affligés,
consolez-moi!

Je Vous salue, Coeur tout aimant, fournaise ardente,
consumez-moi!

Je vous salue, Coeur de Jésus, modèle de perfection,
éclairez-moi!

Je Vous salue, Coeur divin, origine de tout bonheur,
fortifiez-moi!

coeurdejsuscopie prière dans Prier avec nous

Autres prières au Sacré-Coeur publiées dans ce blogue :
- le texte de la « neuvaine de confiance » > www.
- la prière composée par Sainte Madeleine-Sophie Barat > www.
- la prière de confiance en Dieu de Saint Claude de La Colombière > www
- l’acte d’offrande de Saint Claude de la Colombière > www
- le Souvenez-Vous au Sacré-Coeur > www.
- une prière au Coeur eucharistique de Notre-Seigneur > www
- une prière d’union aux dispositions du Coeur de Jésus en forme de litanies > www.
- un texte de consécration au Sacré-Coeur > www.

et le texte des Promesses du Sacré-Coeur > www.

Publié dans:De liturgia, Prier avec nous |on 1 juin, 2012 |3 Commentaires »

2012-37. Principaux évènements et activités prévus pour le mois de juin 2012.

2012-37. Principaux évènements et activités prévus pour le mois de juin 2012. dans Annonces & Nouvelles DSC00210-2-Copie-239x300

Pour nous rejoindre (pour ceux qui nous sont géographiquement les plus proches) ou vous associer par l’intention (pour ceux qui sont loin) aux principaux évènements qui vont jalonner ce mois en notre Mesnil-Marie :

1) Les dimanches et jours de fêtes : participation à la Messe paroissiale (paroisse de rite latin traditionnel), à 10h30, en l’église de Ceyssac (43000).

2) Le chapelet récité dans l’oratoire du Mesnil-Marie devant la statue de Notre-Dame de Compassion est l’occasion de recommander au Coeur douloureux et immaculé de Marie les intentions qui nous sont confiées.

3) Les intentions recommandées par notre Saint-Père le Pape pour ce mois de juin 2012 sont les suivantes :
- intention générale : « Pour que les croyants sachent reconnaître dans l’Eucharistie la présence vivante du Ressuscité, qui les accompagne dans la vie quotidienne ».
- intention missionnaire : « Pour que les chrétiens d’Europe redécouvrent leur identité et participent avec plus d’élan à l’annonce de l’Evangile ».

4) Le mois de juin est le « mois du Sacré-Coeur de Jésus ». Pour prier le divin Coeur de Jésus, vous trouverez dans les pages de ce blogue :
- le texte de la « neuvaine de confiance » > www.
- la prière composée par Sainte Madeleine-Sophie Barat > www.
- la prière de confiance en Dieu de Saint Claude de La Colombière > www
- l’acte d’offrande de Saint Claude de la Colombière > www
- le Souvenez-Vous au Sacré-Coeur > www.
- une prière au Coeur eucharistique de Notre-Seigneur > www
- une prière d’union aux dispositions du Coeur de Jésus en forme de litanies > www.
- un texte de consécration au Sacré-Coeur > www.

coeurdejsuscopie activités dans Chronique de Lully

Calendrier prévisionnel du Mesnil-Marie pour ce mois de juin :

- Vendredi 1er juin (premier vendredi du mois) : Vendredi des Quatre-temps d’été (jeûne) ; au Mesnil-Marie, journée de silence et de solitude.

- Samedi 2 juin (premier samedi du mois) : Samedi des Quatre-Temps d’été (jeûne).
Frère Maximilien-Marie, qui est membre du bureau de l’association « la Ronde des Sucs » (cf. > www), est présent tout le jour au point de départ et d’arrivée des marcheurs qui participent aux randonnées organisées ce jours dans le cadre du « Printemps de la randonnée » autour du village de Borée.

- Dimanche 3 juin : Fête de la Très Sainte Trinité.

Nota bene : le mardi 5 juin la circulation sera quasi impossible dans les cantons du Cheylard et de Saint-Martin de Valamas en raison du passage du critérium du Dauphiné Libéré.

- Mercredi 6 juin : début de la neuvaine préparatoire à la fête du Sacré-Coeur de Jésus.

- Jeudi 7 juin : Fête du Très Saint-Sacrement.

- Vendredi 8 juin : 217ème anniversaire de la mort de Sa Majesté le Roi Louis XVII, enfant martyr, dans la prison du Temple à Paris.

- Samedi 9 juin :
Le matin, frère Maximilien-Marie sera à une réunion de préparation du festival « Montagne, ouvre-toi! » (cf. > www).
L’après-midi, aura lieu la première des promenades contées « Sur les pas du Grand Chanéac », voir ici > www.

- Dimanche 10 juin : Deuxième dimanche après la Pentecôte.
En France, on célèbre ce jour la solennité de la Fête-Dieu : à Ceyssac, nous ferons la procession du Très Saint-Sacrement après la Grand’Messe.

- Vendredi 15 juin : fête du Sacré-Coeur de Jésus (une des fêtes patronales de Frère Maximilien-Marie).

- Samedi 16 juin : fête de Saint Jean-François Régis, apôtre du Vivarais et du Velay (cf > www).
Nota bene : en raison de la course cycliste « l’Ardéchoise », la circulation sera quasi impossible sur les routes autour du Mesnil-Marie depuis le 15 juin en fin de matinée et pendant la journée du 16 juin : il ne sera donc pas possible de se rendre en pèlerinage à La Louvesc ou au Puy en Velay.

- Dimanche 17 juin : Troisième dimanche après la Pentecôte.
Solennité du Sacré-Coeur (le Sacré-Coeur de Jésus et la Sainte Croix sont les titulaires de notre église de Ceyssac). 
Nous commémorerons aussi l’anniversaire du martyre de Monsieur l’abbé Jean-Baptiste Abeillon, né à Coucouron, curé d’Arlempdes (paroisse du diocèse de Viviers avant la révolution): il avait refusé le serment schismatique et fut guillotiné au Puy le 17 juin 1794.

- Jeudi 21 juin : fête de Saint Louis de Gonzague.
A l’occasion de la fête de la musique, Frère Maximilien-Marie propose une audition de chant grégorien, au Mesnil-Marie, à 20h30 :
le second concile du Vatican a rappelé que le chant grégorien est le chant propre de l’Eglise latine et cependant on déplore sa disparition du répertoire des paroisses, cette soirée sera donc l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la spiritualité de ce chant plus que millénaire à travers des pièces simples couvrant toute l’année liturgique.

- Samedi 23 juin : vigile de Saint Jean-Baptiste.
Ce soir-là, dans notre hameau, nous allumerons le feu de la Saint Jean

- Dimanche 24 juin : Fête de la nativité de Saint Jean-Baptiste (mémoire du 4ème dimanche après la Pentecôte).

- La semaine du 24 au 30 juin sera marquée par les préparations du festival « Montagne, ouvre-toi! » (cf. > www) et par la présence de plusieurs choeurs des pays de volcans et de sources.

- Mercredi 27 juin : fête de Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Frère Maximilien-Marie servira de guide pour la visite de la cathédrale et de la vieille ville du Puy-en-Velay pour la chorale Mater divinae gratiae de Nicolosi (Sicile), qui donnera ce soir-là un concert dans l’église de Saint-Martin de Valamas.

- Vendredi 29 juin : fête des Saints Apôtres Pierre et Paul.

- Samedi 30 juin : fête de Saint Martial.
Festival « Montagne, ouvre-toi! » (cf. > www) et, le soir, concert des Cosaques de Kouban dans l’église Sainte-Marie de Borée.

coeurdejsuscopie calendrier juin 2012 dans De liturgia

2012-34. De la sainte mort de Sainte Monique, mère de notre glorieux Père Saint Augustin & Prière de ce dernier pour le repos de l’âme de sa mère.

4 mai,
Fête de Sainte Monique, veuve,
mère de notre glorieux Père Saint Augustin.

       En ce 4 mai, jour de sa fête, nous reproduisons ci-dessous le récit des derniers instants de Sainte Monique tel qu’il a été rédigé par son fils, notre glorieux Père Saint Augustin au livre IX des Confessions :

   « Seigneur, tu sais que ce jour-là, alors que j’étais avec ma mère, comme nous parlions ainsi et que ce monde pour nous au fil des paroles perdait tout intérêt avec tous ses plaisirs, ma mère dit alors :
- Mon fils, en ce qui me concerne, plus rien n’a de charme pour moi dans cette vie. Que pourrais-je faire encore ici-bas? Pourquoi y serais-je? Je ne sais pas ; je n’ai plus rien à espérer en ce siècle. Une seule chose me faisait désirer de rester assez longtemps dans cette vie : te voir chrétien catholique avant ma mort. Je suis plus que comblée dans ce que mon Dieu m’a accordé : tu es allé jusqu’à mépriser les félicités de la terre et je te vois son serviteur. Qu’est-ce que je fais ici? »
Que lui ai-je répondu? Je ne m’en souviens pas bien, d’autant que sur ces entrefaites, dans les cinq jours à peine ou ce ne fut guère plus, la fièvre la mit au lit.
Et pendant sa maladie, un jour, elle subit une défaillance et son esprit perdit un instant conscience de ce qui l’entourait. Nous accourûmes, mais elle eut vite repris ses sens ; elle nous vit, mon frère et moi, debout près d’elle, et nous dit avec l’air de quelqu’un qui cherche quelque chose :
– Où étais-je ?
Puis arrêtant ses regards sur nous que la tristesse consternait :
– Vous enterrerez ici votre mère, dit-elle.

   Moi, je me taisais et maîtrisais mes larmes ; mais mon frère lui dit quelque chose pour souhaiter, comme un sort plus heureux, qu’elle ne finît pas ses jours sur une terre étrangère, mais dans la patrie. Dès qu’elle entendit cela, son visage devint anxieux, et ses yeux lui lançaient des reproches parce qu’il avait de tels sentiments. Et puis, le regard fixé sur moi :
– Vois ce qu’il dit ! me fit-elle ;
et presque aussitôt, elle ajouta pour tous les deux :
– Enterrez ce corps n’importe où ! Ne vous troublez pour lui d’aucun souci ! Tout ce que je vous demande, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, où que vous soyez.
Elle expliqua sa pensée en s’exprimant comme elle pouvait, puis se tut ; la maladie qui s’aggravait la faisait souffrir.

   Mais moi, qui songeais à tes dons, ô Dieu invisible, à ce que tu sèmes dans le cœur de tes fidèles et d’où proviennent les moissons admirables, je me réjouissais et te rendais grâce, me rappelant ce que je savais, l’inquiétude si grande qui l’avait toujours agitée au sujet de la sépulture, qu’elle avait prévue et préparée pour elle près du corps de son mari. Oui, parce qu’ils avaient vécu en parfaite concorde, elle voulait encore, tant l’âme humaine a de peine à comprendre les choses divines, ajouter à ce bonheur et faire dire à son sujet par la postérité : il lui fut accordé, après un long voyage outre-mer, qu’une terre conjointe couvrît la terre des deux conjoints.

   Mais à quel moment cette vanité, par la plénitude de ta bonté, avait-elle cessé d’occuper son cœur ?
Je l’ignorais et j’étais dans la joie, tout surpris que ma mère me fut apparue ainsi. Déjà cependant, lors de notre entretien à la fenêtre, elle avait dit : « Que fais-je encore ici ? » et rien n’avait laissé voir qu’elle désirait mourir dans sa patrie. De plus, je l’appris plus tard, à peine étions-nous à Ostie que quelques-uns de mes amis, avec qui en toute confiance maternelle elle s’entretenait un jour sur le mépris de cette vie et le bienfait de la mort, en mon absence, furent stupéfaits d’une telle vertu dans une femme – c’est toi qui la lui avais donnée -, et lui demandèrent si elle ne redoutait pas de laisser son corps si loin de son pays.
– Rien n’est loin pour Dieu, répondit-elle, et il n’y a pas à craindre qu’il ne sache point où me retrouver à la fin du monde pour me ressusciter.
Ainsi donc, au neuvième jour de sa maladie, à la cinquante-sixième année de son âge, à la trente-troisième de mon âge, cette âme religieuse et pieuse se détacha du corps. Je lui fermais les yeux et dans mon cœur s’amassaient les flots d’une immense tristesse… »

la mort de Ste Monique - B. Gozzoli

Benozzo Gozzoli : mort de Sainte Monique

Prière de Saint Augustin pour le repos de l’âme de sa mère :

   O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m’avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

   O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j’aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

   Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d’intercéder pour nous.

   Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu’elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l’avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu’elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s’est passé depuis son baptême jusqu’à sa mort.
Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l’emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

   Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d’elle à l’autel du Seigneur.

   N’oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d’une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l’arracher à la protection de son Dieu ! Que l’ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle.

Ainsi soit-il !

S. Agostino Roma - Urna di S.Monica

Sarcophage contenant les restes de Sainte Monique dans la basilique Saint Augustin à Rome

2012-31. Principaux évènements prévus en mai 2012.

2012-31. Principaux évènements prévus en mai 2012. dans Annonces & Nouvelles DSC06653-Copie-300x225

Pour nous rejoindre (pour ceux qui nous sont géographiquement les plus proches) ou vous associer par l’intention (pour ceux qui sont loin) aux principaux évènements qui vont jalonner ce mois en notre Mesnil-Marie :

1) Les dimanches et jours de fêtes : participation à la Messe paroissiale (paroisse de rite latin traditionnel), à 10h30, en l’église de Ceyssac (43000).

2) Le chapelet récité dans l’oratoire du Mesnil-Marie devant la statue de Notre-Dame de Compassion est l’occasion de recommander au Coeur douloureux et immaculé de Marie les intentions qui nous sont confiées.

3) Mardi 8 mai : fête de Marie médiatrice de toutes grâces, pèlerinage en l’honneur de Notre-Dame (lieu à préciser, nous contacter > www)

3) Dimanche 13 mai : solennité de Sainte Jeanne d’Arc – fête nationale.

4) Mardi 15 mai : Veillée Culture & Patrimoine, au Mesnil-Marie = « les Contes de Nannette Lévesque », par notre amie Elodie Blanc, historienne et conteuse.

A préciser : l’un des trois jours des Rogations (14, 15 ou 16 mai), Sainte Messe dans l’oratoire du Mesnil-Marie et procession pour implorer la bénédiction et la protection de Dieu sur les travaux et activités des hommes.

5) Du vendredi 18 au samedi 26 mai : neuvaine au Saint-Esprit préparatoire à la fête de la Pentecôte, voir ici > www.

6) Dimanche de la Pentecôte 27 mai : Baptême et première communion de Jean-Baptiste (9 ans et demi, préparé par Frère Maximilien-Marie qui sera son parrain), recommandé aux prières de tous les amis du Refuge Notre-Dame de Compassion.

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Intentions recommandées par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI
pour le mois de mai 2012 :

Intention de prière générale : « Pour que soient prises des initiatives qui défendent et renforcent dans la société le rôle de la famille »

Intention missionnaire : « Pour que Marie, Reine du monde et Etoile de l’évangélisation, accompagne tous les missionnaires dans l’annonce de son Fils Jésus ».

2012-28. De Sainte Lydwine de Schiedam que l’on fête le 14 avril.

14 avril,
Fête de Sainte Lydwine de Schiedam, vierge.

       La vie de Sainte Lydwine, fêtée le 14 avril, nous conduit à nous approcher – non sans que la nature humaine ne s’en effraie – à l’un des mystères les plus bouleversants de notre vocation chrétienne : la communion aux souffrances du Seigneur Jésus-Christ. Celle-ci, chez certaines âmes d’élite, peut arriver au point qu’elles vont endurer de véritables « supplices » physiques et moraux qui paraissent cruels et épouvantables, mais au travers desquels se réalise la parole de Saint Paul : « Ce qui manque à la Passion du Christ, je l’achève en ma propre chair, pour Son Corps qui est l’Eglise » (Col. I, 24).

2012-28. De Sainte Lydwine de Schiedam que l'on fête le 14 avril. dans Chronique de Lully 100px-Ordem_Avis.svg_

   Lydwine est née le dimanche des Rameaux 18 mars 1380 à Schiedam – petite ville des Pays-Bas -, dans une famille qui était d’origine noble mais tombée dans la pauvreté. Elle était la cinquième, et l’unique fille, de neuf enfants : quatre garçons naquirent avant elle et quatre autres garçons après elle.

   Enfant pleine de charme, elle était aussi dès son plus jeune âge attirée par les choses de Dieu au point que vers l’âge de sept ans elle était déjà résolue de se consacrer entièrement au service du Christ.
A partir de son adolescence, sa beauté lui valut des admirateurs et, bien qu’encore très jeune, elle fit l’objet de demandes en mariage. Lydwine les repoussa énergiquement en disant à ses parents : « Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes. »
Dieu la prit au mot.

Dunselman chute de Lydwine

Chute de Lydwine sur la glace

   Elle avait une quinzaine d’années lorsqu’elle fit une chute – en faisant du patin sur un étang gelé – : elle eût une côte brisée.
On la transporta sur son lit et … elle ne le quitta plus jusqu’à sa mort, trente-huit ans plus tard !
Car, malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu’empirer : d’abord un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée ; perdant l’usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles.

   Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour. Mais peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi.

   Trois plaies profondes s’ouvrirent dans son pauvre corps, dont l’une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu’on en retirait jusqu’à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l’épaule, à laquelle s’ajouta bientôt le « mal des ardents » qui dévora ses chairs jusqu’aux os.
Ainsi Lydwine, couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n’avait plus que l’usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée de vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir.
À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l’ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu’à remplacer une maladie par une autre. 

   Malgré ces tourments qui semblent inhumains tellement ils font frémir, Lydwine intensifia son union à Dieu et vécut une intense union au Rédempteur. Elle avait compris que ce qui lui arrivait était une disposition particulière de la Providence dans laquelle elle entra totalement, offrant ses souffrances pour les âmes et pour l’Eglise.

   Car en fait, les maladies, les plaies et l’espèce de décomposition physique dans laquelle elle vivait sans mourir étaient en quelque sorte la transposition dans sa chair de la décadence dont la Sainte Eglise souffrait en Occident à cette terrible époque. Lydwine portait tout cela avec un esprit surnaturel, victime de substitution, pour obtenir à l’Eglise la grâce du renouveau spirituel et du retour à l’unité autour du Pape légitime (Lydwine est en effet contemporaine du grand schisme d’Occident qui vit la division de l’Eglise autour de deux puis de trois papes!!!). Elle reçut les sacrés stigmates de la Passion du Seigneur. Et à partir de 1414, jusqu’à sa mort, c’est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie.

Dunselman l'Enfant Jésus apparait à Lydwine dans la Sainte Hostie

Sainte Lydwine a une apparition de l’Enfant Jésus dans la Sainte Eucharistie

   Jusqu’à la fin, ses maux s’aggravèrent ; mais ses plaies, ses vomissements n’exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu’elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d’elle consolation.
On doit aussi ajouter d’incroyables grâces mystiques : bilocation, lecture dans les âmes, réception des sacrés stigmates et participation régulière à la Passion de Jésus, visions du Christ et de la Vierge, compagnie familière de son Ange Gardien qui l’emmena – alors que son corps restait sur son lit de souffrance – visiter les lieux saints et lui fit rencontrer de pieux personnages contemporains qui vivaient à des milliers de kilomètres de là… etc.

Dunselman vie mystique de Lydwine

Quelques unes des grâces mystiques de Sainte Lydwine

   Ce fut le mardi de Pâques de l’an 1433 – à l’âge de 53 ans – que Lydwine acheva la montée de son Calvaire : sa passion avait duré un peu plus de trente-sept ans.
Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et la beauté de sa jeunesse ; il exhalait un parfum plus suave que jamais.
Ce corps fut conservé intact, miraculeusement, mais au XVIème siècle les protestants le brûlèrent et on ne conserve plus, en guise de reliques, que les os calcinés retrouvés dans le bûcher…
Aujourd’hui, en nos temps où les chrétiens eux-mêmes ont tellement perdu le sens de la communion aux souffrances rédemptrices du Christ, l’exemple de Sainte Lydwine vient nous « secouer » et nous ramener à cette grande leçon : la grâce ne peut être obtenue que par l’union à Jésus crucifié !

Schiedam : basilique de Sainte Lydwine (le sancturaire)

Vue du sanctuaire de la basilique de Sainte Lydwine

Nota :
la vie de Sainte Lydwine a été écrite en détail avec brio par J.K. Huysmans

Huysmans : vie de Sainte Lydwine

2012-26. Voeux de Pâques et petite chronique des Jours Saints.

Soir du Saint Jour de Pâques, dimanche 8 avril 2012.

2012-26. Voeux de Pâques et petite chronique des Jours Saints. dans Chronique de Lully agnusdei-standing-wegast

Bien chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Alléluia!  Le Saint Jour de Pâques s’achève, mais les fêtes pascales ne font que commencer.
Alors au soir de cette solennité des solennités, je viens vous présenter – au nom de Frère Maximilien-Marie autant qu’en mon nom propre – des voeux très amicaux.

Que la Lumière surnaturelle et la grâce de la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ vous soient force et consolation, par un accroissement de foi, d’espérance et de charité ; et que cette paix spirituelle que Jésus a souhaitée à Ses disciples en leur apparaissant, vous soit aussi communiquée de manière durable et profonde : cette paix de l’âme que le monde ne peut donner, et qu’il ne peut non plus ôter quelles que soient les épreuves qu’il oppose à ceux qui ne lui appartiennent pas!

Et puis, au terme des très riches célébrations de ces Jours Saints, je veux aussi vous en faire un petit compte-rendu, à travers une sélection de photographies (je ne peux pas toutes les publier!) prises par notre Frère qui, depuis jeudi, a parcouru tous les jours 110 kilomètres (55km aller et 55km retour) pour aider aux préparations et participer aux cérémonies du Triduum Sacré de notre paroisse…
Ces cérémonies sont longues et parfois un peu compliquées, elles demandent un gros investissement personnel.

Dans notre petite paroisse traditionnelle, il faut en outre faire face à certains manques de moyens, matériels et humains, malgré la bonne volonté et la générosité dont tous font preuve : ainsi, dans le meilleur des cas, n’y a-t-il habituellement que deux jeunes hommes, en plus de Frère Maximilien-Marie, pour aider Monsieur l’Abbé à préparer les cérémonies, l’assister dans le sanctuaire et assurer autant que possible les chants…
Ce n’est vraiment pas de tout repos, et d’ailleurs notre Frère arrive épuisé au terme de la Semaine Sainte.

Jeudi-Saint 5 avril :

Le Triduum Sacré commence à la tombée du jour par la Messe de la Sainte Cène de Notre-Seigneur, au cours de laquelle le célébrant réitère le geste du Sauveur lavant les pieds de Ses apôtres.
La croix de l’autel est voilée de blanc (au dessus du ciborium) et le tabernacle est vide ; un reposoir a été préparé dans la chapelle de la Vierge : le Très Saint Sacrement y sera porté à l’issue de la Messe et adoré en silence, après le dépouillement du Maître-Autel…

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Le Maître-Autel avant la Messe
(cliquer pour agrandir) 

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L’autel du reposoir

Au « Gloria in excelsis Deo », les cloches sonnent puis elles vont se taire jusqu’à la nuit pascale ; dans l’église les sonneries de la clochette sont remplacées par les claquements de la crécelle.
Au Mesnil-Marie aussi, la cloche de la porte d’entrée est condamnée au silence :

Avis-départ-cloche-Copie-300x214 liturgie

Vendredi-Saint 6 avril :

Avec Frère Maximilien-Marie, nous avons veillé jusqu’à une heure avancée de la nuit, en méditant sur la Sainte Agonie, l’arrestation de Notre-Seigneur et sa comparution nocturne devant les princes des prêtres et le sanhédrin.
Dans la matinée du Vendredi Saint nous sommes unis « en temps réél » à la suite des évènements de la Passion : jugement du sanhédrin au lever du jour, comparution devant Pilate puis devant Hérode et à nouveau devant Pilate, flagellation et outrages dans le prétoire, condamnation à mort, chemin de la croix jusqu’au moment de la crucifixion, vers midi.

En début d’après-midi, Frère Maximilien-Marie reprend la route : Monsieur l’Abbé lui avait demandé d’assurer la méditation du chemin de croix (il s’est servi du texte qu’il avait rédigé en 2004 et qui est publié ici > www), au milieu de l’après-midi. Comme je vous l’avais écrit dans ma précédente chronique (ici > www), notre petite église a retrouvé les stations de son chemin de croix qui, après avoir été entreposées une quarantaine d’années dans un garage, ont été remises en place il y a quelques jours et ont donc retrouvé ce Vendredi Saint leur usage normal.
Puis, bien sûr, il y a eu ensuite la célébration liturgique si particulière du Vendredi saint, qui comprend le chant de la Passion selon Saint Jean, les oraisons solennelles, l’adoration de la Croix et la « messe des présanctifiés ».
Au retour de Frère Maximilien-Marie, je l’ai accompagné pour dévoiler les croix dans notre oratoire.

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Les 12ème et 13ème stations du chemin de croix rétabli dans notre église.
(cliquer pour agrandir) 

Samedi Saint 7 avril :

La matinée du Samedi Saint a été particulièrement chargée. D’abord il a fallu préparer les oeufs de Pâques : je ne parle pas d’oeufs en chocolat, mais bien de vrais oeufs que l’on a fait cuire puis que l’on a décorés. Ils ont été bénits ensuite à l’offertoire de la Grand’Messe du Saint Jour de Pâques (le rituel contient une bénédiction spéciale pour eux).
Comme vous le voyez, et conformément à mes habitudes, je me suis assuré que tout était fait avec soin (cliquer sur les photos pour les agrandir)…

DSC09932-Copie-300x156 oeufs de Pâques

DSC09936-Copie-300x225 Triduum pascal

Puis il a fallu se mettre à la pâtisserie : car il existe aussi une bénédiction particulière des aliments (pain, gâteaux) pour les jours de très grandes fêtes.
Ce samedi matin, Frère Maximilien-Marie a confectionné des lamalas (cf. > www) mais aussi un gâteau en forme de cloche. Ils ont été bénits, eux, à l’issue de la Messe  de la Vigile Pascale : la cloche, prestement découpée, a ensuite été allègrement dévorée par les fidèles à la sortie de l’église! Les lamalas, eux, sont revenus au Mesnil-Marie.

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Pâtisseries de Pâques présentées à l’église pour être bénites.
(cliquer pour agrandir) 

Mais le Samedi Saint, c’est par dessus tout la célébration de la Vigile Pascale.
Frère Maximilien-Marie est donc reparti pour être à l’église en fin d’après-midi : il fallait tout préparer pour la veillée et la Messe de la nuit pascale.

Voici deux clichés pris au cours de la cérémonie : 1) pendant le chant de l’Exultet  

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2) et au moment de la bénédiction de l’eau

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Pour le retour, Frère Maximilien-Marie s’est trouvé pris dans une véritable tempête de neige pendant tout le temps de la traversée du Mézenc : le vent soufflait violemment, le brouillard était épais, les flocons tombaient en abondance et tournoyaient… Ce fut un trajet vraiment difficile pour lui et il était presque deux heures du matin quand il est arrivé au Mesnil-Marie.

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Sur la route du retour après la Vigile Pascale.

Toutefois, Frère Maximilien-Marie m’a assuré que dans la descente des pentes du Mézenc il avait rencontré le lièvre de Pâques qui a couru pendant plusieurs dizaines de mètres dans le faisceau des phares de la voiture. Je suis bien obligé de croire que cela est vrai puisque notre Frère a rapporté quelques oeufs en chocolat : il en a croqué un après que nous eûmes dévoilé les statues et tableaux de l’oratoire. Il l’avait bien mérité!
(nota : moi, je ne mange pas de chocolat, cela m’est rigoureusement interdit par Madame la Doctoresse des chats).

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Le Saint Jour de Pâques, dimanche 8 avril :

La neige tombée pendant la nuit, même si elle n’a pas formé une couche très épaisse, a néanmoins redonné aux sommets un aspect hivernal, et aux routes d’altitude une fâcheuse tendance à se prendre pour des patinoires… d’autant que bien évidemment les services de l’équipement ne sont pas passés pour les saler et les sabler. 
Prévoyant qu’il devrait rouler à une allure prudentissime pour franchir le Mézenc, Frère Maximilien-Marie est parti de très bonne heure. Bien lui en a pris!
Voici tout d’abord l’état de la route dans les derniers kilomètres avant d’arriver au col de la Croix de Boutières (1505 m d’altitude) :

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Et voici le paysage qui se découvrit à ses yeux quand il fut parvenu au sommet du col :

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Enfin voici la très belle chaumière du hameau des Infruits sur les pentes vellaves du massif :

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Malgré la grisaille et le froid qui enveloppaient le bassin du Puy en ce matin de Pâques, notre petite église – après l’austérité de ces derniers jours du temps de la Passion – semblait avoir retrouvé une nouvelle jeunesse : je vous ai expliqué, en effet (cf. > www) qu’au cours du mois de mars, Monsieur l’Abbé et les paroissiens ont travaillé à rétablir des choses qui avaient été saccagées selon les modes misérabilistes des années de l’ « après concile ».
Ainsi la Vierge Noire, copie de celle de la cathédrale, a-t-elle retrouvé sa place dans le ciborium qui avait été fait pour elle au dessus du Maître-Autel qui, du coup, retrouve son aspect originel.
Comme elle y avait été rétablie la veille du premier dimanche de la Passion, la statue avait été quasi aussitôt recouverte d’un voile violet ; aussi, est-ce seulement avec ce dimanche de Pâques que le changement a-t-il pu véritablement être apprécié :

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(cliquer pour agrandir)

Le Cierge Pascal, bien mis en valeur dans le sanctuaire, a été peint par notre Frère. Cette année, outre la représentation du Sacré-Coeur du Christ-Roi, il y a fait figurer les armoiries de Sainte Jeanne d’Arc, puisque nous sommes dans l’année du sixième centenaire de sa naissance :

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(cliquer pour agrandir)

La route du retour, ce dimanche en milieu de journée, avait presque entièrement retrouvé son aspect normal (mais il restait quelques passages verglacés où il fallait rouler très prudemment). 
La Croix de Boutières, gardait les stigmates glacés de la tourmente de la nuit :  

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la Croix de Boutières le Jour de Pâques en milieu de journée
(cliquer pour agrandir) 

Et soudain, dans la descente, les nuages se sont entrouverts et un timide rayon de soleil a éclairé les roches de Cuzet :

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(cliquer pour agrandir)

Voilà,  j’espère ne pas avoir été un trop mauvais rapporteur de tout ce que Frère Maximilien-Marie m’a raconté, et maintenant je vais exiger de lui qu’il se repose comme il faut au cours de cette semaine pascale…
Je vous renouvelle l’expression de nos voeux : que la lumière, la paix et la joie du Christ ressuscité soient toujours avec vous!

Lully.

Pour lire le message pascal de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI
à l’occasion de la Bénédiction solennelle Urbi et orbi, cliquer ici > www.

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Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia |on 9 avril, 2012 |4 Commentaires »
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