Archive pour la catégorie 'De liturgia'

2012-92. Du temps qui passe et des principales activités des mois de novembre et décembre 2012 en notre Mesnil-Marie.

Lundi 31 décembre 2012,
fête de Saint Sylvestre 1er
et anniversaire de la mort de Saint Jean-François Régis (cf. > www)

2012-92. Du temps qui passe et des principales activités des mois de novembre et décembre 2012 en notre Mesnil-Marie. dans Chronique de Lully tempus-fugit

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

L’année civile s’achève. Dans quelques heures nous serons en 2013. Une nouvelle fois, le monde va s’étourdir dans ce qu’il appelle « la fête » et qui ne consiste bien souvent – hélas! – qu’en un déchaînement de passions et d’instincts pour le moins primaires…
Je comprends de moins en moins l’importance que l’on accorde à ce passage du 31 décembre au 1er janvier : le compte des jours et des années n’est finalement qu’un repère conventionnel, dont le but est uniquement pratique, et l’on sait que – selon les époques – l’année civile a été calculée avec d’autres dates de départ.

Je me suis replongé ce matin dans le Livre XI des Confessions de notre bienheureux Père Saint Augustin, dans lequel il interroge :
« Qu’est-ce donc que le temps? Qui pourra le dire clairement et en peu de mots? Qui pourra le saisir même par la pensée, pour traduire cette conception en paroles? Quoi de plus connu, quoi de plus familièrement présent à nos entretiens, que le temps? Et quand nous en parlons, nous concevons ce que nous disons ; et nous concevons ce qu’on nous dit quand on nous en parle.
Qu’est-ce donc que le temps? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore. Et pourtant j’affirme hardiment, que si rien ne passait, il n’y aurait point de temps passé ; que si rien n’advenait, il n’y aurait point de temps à venir, et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent. Or, ces deux temps, le passé et l’avenir, comment sont-ils, puisque le passé n’est plus, et que l’avenir n’est pas encore? Pour le présent, s’il était toujours présent sans voler au passé, il ne serait plus temps ; il serait l’éternité. Si donc le présent, pour être temps, doit s’en aller en passé, comment pouvons-nous dire qu’une chose soit, qui ne peut être qu’à la condition de n’être plus? Et peut-on dire, en vérité, que le temps soit, sinon parce qu’il tend à n’être pas?… »
(Saint Augustin, in « Confessions », Lib. XI, cap. XIV, § 17).

Je ne vais pas vous citer toute la suite de ce livre XI des Confessions, mais je ne puis que vous encourager à l’aller lire, relire et méditer, car on y trouve nombre d’éléments admirables afin justement de nous élever au-dessus de ce tourbillon dans lequel nous avons trop facilement tendance à nous laisser emporter sans réflexion.
En revanche je vous livrerai encore cette image de Saint Augustin relative à ce sujet :
« Il y a danger à se laisser entraîner par le courant des choses de ce temps ; mais l’on a vu apparaître comme un arbre, sur le bord de ce fleuve rapide : c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il a pris un corps, il est mort, ressuscité et monté au ciel, il a voulu se planter en quelque sorte sur les rives du fleuve des choses terrestres. Les eaux de ce fleuve te poussent vers l’abîme? Accroche-toi aux branches de cet arbre. L’amour du monde t’entraîne? Embrasse fortement le Christ ; il est devenu temporel pour toi, afin de te rendre éternel ; car il est devenu temporel, de manière à demeurer lui-même éternel. Il a pris quelque chose du temps, sans rien perdre de son éternité. Pour toi, tu es né dans le temps, le péché t’a rendu temporel ; tu es devenu temporel par l’effet de tes fautes ; et lui s’est fait tel en raison de sa miséricorde, afin de te les pardonner ».
(Saint Augustin, in « Traités sur l’épître de Saint Jean aux Parthes » : 2ème traité, §10).

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Comme je ne m’en suis pas acquitté précédemment, je profite de ce dernier jour de l’année civile pour vous résumer les principales activités de notre Mesnil-Marie au cours des mois de novembre et de décembre 2012, sans entrer dans le détail de la « vie ordinaire » qui se partage, vous le savez, en temps de prière et d’étude et qui est également bien occupé par toutes les taches ménagères et l’entretien de la maison et de ses abords.

Novembre :

Commencées par la fête de la Toussaint et la commémoraison solennelle de tous les fidèles trépassés, prolongées dans les jours qui ont suivi par la fête de tous les saints du diocèse de Viviers (je vous en parlerai un jour), puis par celle de tous les saints de la Famille Augustinienne et la mémoire de tous les défunts qui ont vécu sous la Règle de Saint Augustin, les célébrations de novembre 2012 se sont achevées avec la belle journée commémorative du vingtième anniversaire du rappel à Dieu de Monsieur l’abbé Bryan Houghton, dont je vous ai déjà adressé le compte-rendu (cf. > www).
Sur le plan associatif, où il est très engagé, Frère Maximilien-Marie a été pris à plusieurs reprises par des réunions : bilans, préparations, prévisions, projets, assemblées générales…
Notre Frère a par ailleurs été très heureux de pouvoir se libérer un samedi tout entier pour participer à un stage de vannerie, proposé par le foyer rural d’un village voisin, et il est rentré le soir tout content de ses réalisations : un petit panier traditionnel et une mini-cloche à nourriture qui est très exactement adaptée à mon écuelle!

panier-et-cloche-a-nourriture-realises-par-frere-maximilien-300x206 année qui s'achève

(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand)

Une autre chose qui a beaucoup réjouit Frère Maximilien-Marie a été l’arrivée, offert par un bienfaiteur du Rouergue, d’un chasublier (c’est-à-dire un meuble spécialement conçu pour le rangement des chasubles).
Des amis nous ont aidé à le monter, à la force des bras, jusqu’au Mesnil-Marie : il est d’abord resté dans la « salle Saint Joseph » (l’ancienne étable) où Frère Maximilien-Marie l’a nettoyé et traité contre les parasites ; puis notre ami Nicolas a réalisé une réparation sur l’un des pieds, en suite de quoi – grâce encore aux bras de nos voisins et amis aussi généreux que costauds – il a été monté au niveau de l’oratoire et Frère Maximilien-Marie, après en avoir très soigneusement tapissé de lin les tiroirs, a pu y ranger toutes les belles chasubles que nous possédons et qui, jusqu’alors, étaient suspendues dans une penderie.
Que soient publiquement et chaleureusement remerciés le donateur, les personnes qui nous ont aidé pour le transport et la réparation de ce meuble si utile!

Le 21 novembre a été marqué, outre la si belle fête de la Présentation de la Très Sainte Vierge au Temple, par la reprise des Veillées Culture & Patrimoine : en ce jour de fête mariale, Frère Maximilien-Marie avait choisi de parler des Vierges Noires du Vivarais. Je crois que son auditoire a été très intéressé.

Dans les derniers jours du mois – comme nous l’avions prévu depuis le début du mois de janvier précédent, en nous basant sur les méthodes ancestrales d’observation de la nature – , nous avons eu les premières chutes de neige. Je ne suis pas fan de cette matière froide et humide, mais je dois bien reconnaître toutefois que cela permet de faire de jolies photos!

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Le Mesnil-Marie sous la première neige
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand)

Décembre :

Le premier dimanche de l’Avent, 2 décembre, en raison de la neige et de la burle (ce vent violent et tournoyant qui forme des congères), Frère Maximilien-Marie n’a pas pu franchir le Mézenc pour se rendre à la Sainte Messe dans notre paroisse d’élection, à côté du Puy. Il est allé à l’église Notre-Dame, au centre ville de Valence, où depuis quelques mois la Messe latine traditionnelle est assurée tous les dimanches par un prêtre de la FSSP, venu de Lyon.
Pour le 8 décembre et pour le deuxième dimanche de l’Avent, en raison du verglas, notre Frère n’a pas du tout pu prendre la route et nous sommes restés reclus sans voir âme qui vive.
Le 8 décembre au soir, nous avons illuminé les fenêtres du Mesnil-Marie avec une centaine de petites flammes : mais malgré les verres colorés qui les abritaient, un vent du diable s’acharnait à les éteindre et Frère Maximilien-Marie ne cessait de courir d’une fenêtre à l’autre avec son rat de cave pour tenter de les rallumer!

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(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand)

Après avoir eu moins 12° le matin du 12 décembre, il y a eu aussitôt après un radoucissement spectaculaire et toute la neige a disparu.
Le dimanche de Gaudete, troisième de l’Avent, Frère Maximilien-Marie a pu reprendre sans difficulté la route du Puy-en-Velay pour la Sainte Messe dominicale, et il en a été de même pour la nuit et le jour de Noël.

Nous avons observé fidèlement nos traditions de l’Avent : semé le blé de la Sainte-Barbe (cf. > www) et fêté Saint Nicolas, à l’occasion d’une soirée joyeuse et gourmande, avec nos voisins et des amis.
Cette année, nous avons aussi marqué Sainte Lucie : à l’initiative de l’excellente association amie Art’ Borée Sens, et en s’inspirant des traditions des pays scandinaves, il y a eu une soirée de fabrications de lanternes et de lampions de papier, qui s’est tenue au Mesnil-Marie et qui m’a beaucoup intéressé, ainsi que vous pouvez le constater :

lully-atelier-lanternes décembre 2012

Cette soirée devait se conclure par une petite promenade contée dans le hameau, à la lueur des lanternes, mais la pluie et le vent ne permettaient pas de sortir… alors, tout de même, dans notre Mesnil-Marie privé de toute lumière électrique il y a eu une petite promenade qui a consisté à… me retrouver : je me suis en effet montré très coopératif, pour la plus grande joie des enfants!

Les talents de conteur de Frère Maximilien-Marie ont aussi été sollicités pour « l’arbre de Noël » organisé par l’association des parents d’élèves du village voisin de Borée.
Ce sont encore des contes en lien avec la période de Noël, contes pour la plupart inventés par notre Frère, qui ont fait l’objet de la deuxième Veillée Culture & Patrimoine, du mercredi 19 décembre.

Et puis, bien sûr, il y a eu les préparatifs de la Crèche pour laquelle Frère Maximilien-Marie a réalisé une maquette du Mesnil-Marie à l’échelle de nos santons, ce qui l’a bien occupé pendant plusieurs soirées. Vous avez pu découvrir cette Crèche grâce à une mini vidéo (ici > www) et depuis le Saint Jour de Noël, elle est ouverte à la visite libre, ce qui est l’occasion de nombreux et sympathiques contacts.

Je ne vous présente pas avec de l’avance mes voeux pour l’année 2013 : je le ferai – en fonction de mes disponibilités soit le 1er soit le 2 janvier…
Et en attendant je vous laisse pour accompagner Frère Maximilien-Marie à l’oratoire où nous allons – au terme de cette année 2012 – d’abord chanter le Miserere, pour demander pardon de tout ce qui n’y a pas été conforme à la Sainte Volonté de Dieu, puis – avec le Te Deum – remercier pour toutes les grâces que Dieu nous a accordées. 

Nous vous emportons avec nous dans notre prière…

Lully.

pattes-de-chat-frise-300x81 Mesnil-Marie

Pour aider le Refuge N.D. de Compassion > www

Quelques textes en rapport avec la fin de l’année civile :

Quand l’année s’achève : dialogue d’une âme fatiguée avec son Seigneur (Marie Noël) > www
Te hominen laudamus (Marie Noël) > www
B.D. « la préférée de Dieu » > www

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia, Textes spirituels |on 31 décembre, 2012 |2 Commentaires »

O Miracle qui dépasse tout miracle !

Strophes de Saint Joseph l’Hymnographe (*)
en l’honneur de la
Très Sainte Mère de Dieu

O Miracle qui dépasse tout miracle ! dans Chronique de Lully nativite-mosaique-palerme-santa-maria-dellammiraglio

La Nativité – mosaïque de l’église Santa Maria dell’ Ammiraglio, à Palerme.

Vénérons le saint Palais du Roi,
où il a voulu établir Sa demeure.
Et à celle qui ne connaît point d’homme,
la seule Mère de Dieu, grâce à qui nous sommes élevés jusqu’à la Divinité,
chantons nos hymnes!

Nous vous voyons, ô Mère et Vierge,
véritablement pure avant, pendant et après l’enfantement ;
et vous avez porté Dieu
qui fut prêché à haute voix par l’assemblée des Apôtres.

Le choeur bienheureux de ceux qui prophétisaient dans l’Esprit
vous a appelée, en un saint oracle inspiré par Dieu,
la Porte et la Montagne ombragée,
ô toute pure!

 Illuminez, ô Vierge , les yeux de mon coeur,
donnez-moi la clarté de la pénitence,
arrachez-moi aux ténèbres éternelles,
ô Porte de la Lumière et Refuge des chrétiens
qui chantent fidèlement votre gloire!

Je vous chante,
ô vous qui êtes plus que toute autre digne de louange ;
je veux toujours vous rendre gloire,
vous à qui Dieu rend gloire ;
je vous magnifie,
vous que magnifient toutes les générations,
ô vous, Vierge magnifiée par Dieu!

Vous êtes toujours un refuge pour les pécheurs,
ô toute pure,
vous qui avez enfanté d’une manière surnaturelle Celui qui ôte le péché du monde,
le Christ auquel nous chantons :
Béni soyez-Vous, Seigneur et Dieu de nos pères!

O Miracle qui dépasse tout miracle!
Comment êtes-vous mère et demeurez-vous vierge,
ô toute pure Epouse de Dieu?
Vous avez enfanté le Verbe,
qui est de toute éternité semblable au Père ;
pour Lui nous chantons tous :
louez le Seigneur, vous toutes Ses oeuvres,
et exaltez-le dans toute l’éternité! 

L’éclair de votre maternité a brillé et resplendi,
et tout ce qui est sous le soleil a rayonné :
le prince des ténèbres est abattu,
ô très pure Mère de Dieu,
gloire des anges et salut de tous les hommes,
qui ne cessent de vous louer et de vous chanter.

nativite-mosaique-palerme-santa-maria-dellammiraglio-copie louange mariale dans De liturgia

(*) Saint Joseph l’Hymnographe : saint des Eglises Romaine et Byzantine (en grec : Ίωσήφ ό ύμνογράφος), né en Sicile (probablement à Palerme et sans doute en 816), mort à  Constantinople le 3 avril 886. Sa biographie peut être lue > ici.

2012-91. Sic nos amantem quis non redamaret?

Sic nos amantem quis non redamaret ?

Celui qui nous a aimés ainsi, qui ne l’aimerait pas en retour ?

(Hymne « Adeste, fideles », dont les paroles sont traditionnellement attribuées à Saint Bonaventure)

2012-91. Sic nos amantem quis non redamaret? dans Bandes dessinées bd-pourquoi-p1

bd-pourquoi-p2 bande dessinée dans Chronique de Lully

Chat étoile déco Noël.gif

Prières simples devant la crèche > ici
« Le Mystère de Noël », texte de Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix > ici
Chemin de Bethléem, école d’oraison > ici
Histoire de la dévotion à la Crèche > ici
« La dernière visiteuse » (conte de Noël) > ici
La statue-relique du Saint Enfant Jésus au Mesnil-Marie > ici

2012-90. « Elles sont apparues la bénignité et l’humanité de Dieu, notre Sauveur! »

Mercredi 26 décembre 2012
premier jour dans l’Octave de Noël
et fête de Saint Etienne, protomartyr.

2012-90.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

J’eusse souhaité vous écrire hier, saint Jour de la Nativité de Notre-Seigneur, mais le site qui héberge ce blogue étant en partie paralysé par des problèmes techniques, il me fut impossible de vous adresser mes voeux de Noël ainsi que je l’avais prévu…
Du moins vous ai-je tous rejoints par une prière amicale, chacun m’étant personnellement présent avec ses intentions, ses préoccupations, ses joies et ses soucis

Alors que le monde déchristianisé et superficiel a tendance à anticiper toujours plus et à « fêter Noël » avant Noël avec de moins en moins de place à la religion, pour nous la fête a commencé seulement à minuit, dans la nuit du 24 au 25 décembre, au moment où les cloches ont carillonné pour annoncer l’heure bénie de la naissance de notre Rédempteur et où nous avons entonné le fameux « Minuit! Chrétiens, c’est l’heure solennelle où l’Homme-Dieu descendit jusqu’à nous… »
Alors que le monde déchristianisé et superficiel considère qu’après l’ouverture des cadeaux, et qu’après avoir bien bu et bien mangé, le 26 décembre la fête est finie, pour nous au contraire la fête dure huit jours – c’est l’Octave de Noël – , puis se prolonge jusqu’à l’exultation triomphante de l’Epiphanie.
Alors que, nous dit-on, un nombre toujours croissant de personnes revend dès le 25 décembre les cadeaux reçus, pour nous le céleste et inestimable présent du Verbe de Dieu incarné va alimenter de façon inépuisable notre adoration, notre action de grâces, notre louange, notre prière et nos méditations devant la représentation de la crèche pendant quarante jours…

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le faire, je vous engage à lire et à approfondir les textes que nous a donnés notre Saint-Père le Pape à l’occasion de ces célébrations de la Nativité de l’année 2012 :
- tout d’abord le grand discours que le Souverain Pontife a prononcé le 21 décembre à l’occasion des voeux du Sacré Collège, de la Curie et du Gouvernorat de la Cité du Vatican ; ce discours revêt toujours une importance particulière puisqu’il permet au Saint-Père de dresser un bilan de l’année écoulée et d’établir une synthèse de la situation de l’Eglise et du monde (en lire le texte complet > ici).
- il y a ensuite l’homélie de la Messe de la Nuit de Noël, dans laquelle le Pape nous a livrés quelques éléments de méditation et d’approfondissement très riches, tant pour notre vie spirituelle que pour notre relation avec une société dans laquelle l’anti-christianisme se fait souvent plus virulent (texte > ici).
- enfin il y a le message de paix adressé depuis la loggia de la Basilique Vaticane à l’occasion de la bénédiction urbi et orbi du saint Jour de Noël (voir > ici).

Je me contente de citer ici un court passage de l’homélie de la Nuit de Noël :
« La paix sur la terre entre les hommes est en relation avec la gloire de Dieu au plus haut des cieux. Là où on ne rend pas gloire à Dieu, là où Dieu est oublié ou même renié, il n’y pas non plus de paix. Aujourd’hui, pourtant, des courants de pensée répandus soutiennent le contraire : les religions, en particulier le monothéisme, seraient la cause de la violence et des guerres dans le monde ; il conviendrait avant tout de libérer l’humanité des religions, afin qu’il se crée ensuite la paix ; le monothéisme, la foi dans le Dieu unique, serait tyrannie, cause d’intolérance, car, en fonction de sa nature, il voudrait s’imposer à tous avec la prétention de l’unique vérité. Il est vrai que, dans l’histoire, le monothéisme a servi de prétexte à l’intolérance et à la violence. Il est vrai qu’une religion peut devenir malade et arriver ainsi à s’opposer à sa nature la plus profonde, quand l’homme pense devoir prendre lui-même en main la cause de Dieu, faisant ainsi de Dieu sa propriété privée. Nous devons être vigilants face à ces travestissements du sacré. Si dans l’histoire un certain usage inapproprié de la religion est incontestable, il n’est pourtant pas vrai que le « non » à Dieu rétablirait la paix. Si la lumière de Dieu s’éteint, la dignité divine de l’homme s’éteint aussi. Alors, il n’est plus l’image de Dieu, que nous devons honorer en chacun, dans le faible, dans l’étranger, dans le pauvre. Alors, nous ne sommes plus tous frères et sœurs, enfants de l’unique Père qui, à partir du Père, sont en relation mutuelle. Quels types de violence arrogante apparaissent alors et comment l’homme déprécie et écrase l’homme, nous l’avons vu dans sa toute cruauté au cours du siècle dernier. Seulement si la lumière de Dieu brille sur l’homme et dans l’homme, seulement si chaque être humain est voulu, connu et aimé par Dieu, seulement alors, quelle que soit sa situation de misère, sa dignité est inviolable. Dans la Sainte Nuit, Dieu lui-même s’est fait homme, comme le prophète Isaïe avait annoncé : l’enfant né ici est “Emmanuel”, Dieu avec nous (cf. Is. VII, 14). Et au cours de tous ces siècles, vraiment, il n’y a pas eu seulement des cas d’usage inapproprié de la religion, mais des forces de réconciliation et de bonté sont toujours venues de nouveau de la foi en ce Dieu qui s’est fait homme. Dans l’obscurité du péché et de la violence, cette foi a introduit un rayon lumineux de paix et de bonté qui continue à briller ».

Mais, je vous en prie, ayez cette sainte curiosité – à laquelle le Souverain Pontife a aussi exhorté les fidèles – d’aller tout lire avec attention, afin d’en extraire un suc nourrissant et en faire votre miel spirituel : il y a vraiment matière pour cela!

Je ne prolongerai pas davantage aujourd’hui. Je vous souhaite – malgré tous les facteurs terrestres d’inquiétude et de trouble – toutes les grâces de paix intérieure et de joie spirituelle qui découlent du Coeur très aimant de Jésus, Verbe de Dieu incarné, puisque « elles sont apparues la bénignité et l’humanité de Dieu, notre Sauveur » (épître de la Messe de l’Aurore : Tit. III, 4), et je vous laisse maintenant découvrir, en vidéo, notre crèche, où vous allez retrouver reproduit, comme décor de la Nativité, notre Mesnil-Marie lui-même.

Frère Maximilien-Marie.

[Pour visionner la vidéo > faire un clic droit sur l'image ci-dessous, puis "ouvrir dans un nouvel onglet"]

Image de prévisualisation YouTube

petit-ange-au-gloria crèche du Mesnil-Marie dans De liturgia

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Publié dans:De liturgia, Textes spirituels |on 26 décembre, 2012 |7 Commentaires »

2012-89. Divinae patientiae mysterium…

- Mystère de la Patience divine -

18 décembre,
fête de l’expectation de l’enfantement de la Bienheureuse Vierge Marie.

2012-89. Divinae patientiae mysterium... dans Chronique de Lully jacques-daret-detail-du-tableau-de-la-visitation

Jacques Daret (1404 – 1470) : détail du tableau de la Visitation.

   Mystère de l’attente.
Mystère de la bienheureuse espérance.

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Et, comme tout ce qui est divin, Sa patience est infinie,
Son absence de précipitation est infinie,
Son espèce de refus de réagir « à chaud » est infinie.

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Quand l’homme – Adam – entraîne dans le péché originel toute l’humanité qui naîtra de lui, et qu’Il lui promet un Rédempteur, Il mettra plusieurs millénaires pour accomplir cette promesse.
Et nous, si spontanément, nous Lui aurions conseillé de Se dépêcher de mettre à exécution Son dessein de Salut : « Vous rendez-Vous compte, Seigneur ? Toutes ces âmes qui, en attendant, risquent de Vous échapper parce qu’elles seront extérieures à Votre sainte grâce !!! »

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Tout au long de l’Ancien Testament, que d’exemples de cette patiente longanimité, que de leçons de patience données aux premiers patriarches, à Noé (il s’écoule 100 ans entre l’annonce du déluge et le moment de son déclenchement, et pendant ce temps-là les impies se moquaient de Sa « menace »), à Abraham, à Jacob, à Joseph, à Moïse (« Je suis le Seigneur, lent à la colère… »), à David, aux saints prophètes et aux rois du peuple d’Israël, ce peuple à la nuque raide, si prompt à se détourner de la voie de sainteté qui lui a pourtant été si bien présentée et expliquée !

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Quand enfin Il a décidé que la plénitude des temps était venue et qu’Il a envoyé Son Fils dans le monde, Il ne l’a pas fait apparaître à l’âge adulte (de la même manière qu’Il avait créé Adam) pour accomplir une Rédemption prompte et bien tranchée, comme nos héros qui – Deus ex machina – viennent rétablir des fins heureuses à la manière des contes de fées et des films.

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Neuf mois de gestation dans le sein d’une Vierge silencieuse ; une naissance dans le dénuement, ignorée ou méprisée par la plupart de ceux qui attendaient avec pourtant tant de désirs le Salut promis à Israël ; des années d’exil en terre païenne ; une vie humble et laborieuse dans une obscure bourgade de Galilée jusqu’à l’âge de trente ans ; trois années de prédication en butte à une contradiction et une opposition croissantes, avec en sus l’incompréhension et la lourdeur d’esprit de Ses propres disciples, de Ses propres élus…

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Quand Il accomplit enfin cette Rédemption qu’avaient espérée patriarches et prophètes, c’est dans l’opprobre, c’est dans l’échec apparent, c’est en donnant aux forces du mal le sentiment de leur victoire…
Et quand Il triomphe de la mort, c’est sans l’imposer de manière évidente et éclatante, c’est dans les voiles mystérieux de la foi : « Bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu ! »

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Il annonce que nous sommes entrés dans « les derniers temps », Il nous enseigne par Ses saints Apôtres que nous devons nous tenir prêts parce qu’Il reviendra bientôt, Il nous assure que « maintenant » le jugement du monde est proche et que le prince de ce monde va être jeté dehors… et cela fait vingt siècles que pourtant tout semble continuer comme avant Sa venue.

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Il établit Son Eglise – une, sainte, universelle – , Son Royaume ici-bas, en lui faisant endurer à travers la longue suite des siècles, de sanglantes persécutions, de fratricides divisions, de perverses hérésies, de cruelles apostasies…
Bien pis : en permettant que Ses élus, Ses baptisés, Ses consacrés, Ses prêtres, Ses pontifes, pactisent avec le péché, s’accommodent de la tiédeur, vivent dans la schizophrénie spirituelle de ceux qui prêchent la bonne parole et se complaisent dans des mœurs scandaleuses, pervertissent Sa doctrine, laissent l’affadissement corrompre le sel, Le renient, Lui crachent au Visage, profanent le sceau sacré imprimé dans leur âme, se damnent…

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Il a voulu que l’Empire – avec les Saints Constantin et Théodose – abandonne le culte des idoles et devienne chrétien, mais Il a aussi permis que ce même Empire tombe sous les coups des barbares ariens ou païens.
Il a œuvré magnifiquement, par Ses saints, pour la conversion de ces barbares et l’édification de royautés chrétiennes, mais Il a aussi permis que ces mêmes royautés se divisent, s’effritent et s’effondrent du fait des hérésies et des schismes, du fait des pseudo « lumières », du fait de la Maçonnerie, du fait de l’athéisme et du laïcisme militants…

   Dieu ne met aucune hâte à faire les choses.
Dieu est patient…
Sa patience est infinie.
Il me donne, chaque jour et tous les jours, toutes les grâces nécessaires à mon salut et à ma sanctification, mais Il tolère toutefois que je Lui sois infidèle et que je reprenne ma parole quand je Lui ai tant de fois promis fidélité, Il supporte que je grignote en pratique – petit bout par petit bout – les dons que je Lui avais fait, Il endure que je tombe et retombe dans mes lamentables fautes parce que je me laisse entraîner par mes lâchetés, Il patiente tandis que je trahis par manque de ferveur et d’amour…

   Dieu est patient.
Sa patience est infinie !

   Patience de mon Dieu,
Sainte Patience de mon Dieu,
Sainte et infinie Patience de mon Sauveur,
Sainte et souveraine Patience du Roi des rois qui tenez en Votre main la destinée de toutes choses,
Sainte et incompréhensible Patience du Juge éternel qui avez versé jusqu’à la dernière goutte de Votre Sang Précieux pour m’obtenir le pardon,
ô divine et Sainte Patience,
je vous adore !

   Patience de mon Dieu,
Patience de mon Sauveur,
Patience de mon Roi,
Patience de mon Juge,
apprenez-moi à voir les choses d’ici-bas avec vos propres yeux,
enseignez-moi à être patient avec les autres, et avec moi-même, selon cette même mesure qu’Il exerce envers moi !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

nika attente dans De liturgia

En préparation de la Nativité, lire ou relire l’histoire de la dévotion à la Crèche > ici.

2012-88. Le Seigneur, connaissant ce qui doit arriver, se rit des vains complots des impies.

Commentaire de Saint Augustin
sur le Psaume deuxième :
« Quare fremuerunt gentes » 

   A l’approche des fêtes de la Nativité de notre divin Rédempteur, nous pouvons être effrayés par l’état de notre pauvre humanité, qui s’abrutit dans des superficialités aveuglantes et le matérialisme, qui est conduite par des hommes politiques corrompus et pervers, qui s’enlise dans le péché et se fait désormais gloire de ses vices et de ses crimes…
L’état de la Sainte Eglise n’est guère plus reluisant, gangrenée qu’elle est par les doctrines hérétiques et les comportements déviants de ses pasteurs.
L’apostasie s’étend. Les conversions et les sursauts spirituels, qui existent pourtant, ne semblent pas assez nombreux pour contrebalancer la masse énorme des péchés de ce monde à la dérive.
C’est là qu’il est bon de lire, de relire et de méditer le psaume deuxième – « Quare fremuerunt gentes » – que la divine liturgie nous donne au premier nocturne des matines de Noël : voici le commentaire qu’en fait notre glorieux Père Saint Augustin.

Résumé :
Les méchants veulent s’affranchir du joug de Dieu et de Son Christ. Mais ce Christ, Roi pour l’éternité et Chef de l’Eglise, étendra Son Royaume partout malgré eux. Rangez vous sous Sa bannière par la foi et l’obéissance confiante en Ses lois, si vous ne voulez pas être brisés et confondus au jour où éclatera Sa justice !

2012-88. Le Seigneur, connaissant ce qui doit arriver, se rit des vains complots des impies. dans Chronique de Lully carl-van-loo-adoration-des-mages-detail

Carl Van Loo : l’adoration des Rois (détail)

   1. « A quoi bon ce frémissement des nations et ces vaines machinations des peuples? Les rois de la terre se sont levés, les princes ont formé des ligues contre le Seigneur et contre Son Christ (Psalm. II, 1-2) » . Le psalmiste dit : « A quoi bon», comme il dirait : C’est en vain ; car ces ligueurs n’ont pas atteint le but qu’ils se proposaient, l’extinction du Christ : c’est la prédiction des persécuteurs de Jésus dont il est fait mention dans les Actes des Apôtres (Act. IV, 26).

   2. « Brisons leurs liens, et rejetons leur joug loin de nous (Psalm. II, 3) ». Bien que ces paroles soient susceptibles d’un autre sens, il est mieux de les appliquer à ceux dont le Prophète a dit qu’ils machinaient en vain ; en sorte que « brisons leurs chaînes, et rejetons leur joug loin de nous », signifie : appliquons-nous à éluder les devoirs et à rejeter le fardeau de la religion chrétienne.

   3. « Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux, le Seigneur les persiflera (Psalm. II, 4.) ». La même pensée est deux fois exprimée : car au lieu de : « Celui qui habite dans les cieux », le Psalmiste a dit : « Le Seigneur » ; et « se rira », est remplacé par « persiflera ». Gardons-nous toutefois d’entendre ces expressions d’une manière humaine, comme si Dieu plissait des lèvres pour rire, et des narines pour se moquer. Il faut entendre par là, le pouvoir qu’il donne à ses élus de lire dans l’avenir, d’y voir le nom du Christ se transmettant jusqu’aux derniers humains, s’emparant de tous les peuples, et de comprendre ainsi combien sont vaines les trames des méchants. Ce pouvoir qui leur découvre cet avenir, c’est la moquerie et le persiflage de Dieu. « Celui qui habite les cieux se rira d’eux ». Si, par les cieux, nous comprenons les âmes saintes, c’est en elles que le Seigneur connaissant ce qui doit arriver, se rit des vains complots et tourne en dérision.

   4. « Alors il leur parlera dans sa colère, et les confondra dans sa fureur (Psalm. II, 5) ». Pour nous mieux préciser l’effet de cette parole, David a dit : « Il les confondra » ; en sorte que « la colère » de Dieu est identique « à sa fureur ». Mais cette colère et cette fureur du Seigneur Dieu, ne doit pas s’entendre d’une perturbation de l’âme ; c’est le cri puissant de la justice dans toute créature, soumise à Dieu pour le servir. Car il faut bien nous rappeler et croire ce qu’a écrit Salomon : « Pour toi, ô Dieu de force, Tu es calme dans Tes jugements, et Tu nous gouvernes avec une sorte de respect (Sap. XII, 18) ». En Dieu donc, la colère est ce mouvement qui se produit dans une âme connaissant la loi de Dieu, quand elle voit cette même loi violée par le pécheur ; elle est cette indignation des âmes justes qui flétrit par avance bien des crimes. Cette colère de Dieu pourrait fort bien se dire encore des ténèbres de l’esprit qui envahissent tout infracteur de la loi de Dieu.

   5. « Moi, je suis établi par lui, pour régner en Sion, sur la montagne sainte, pour prêcher sa loi (Psalm. II, 6) ». Ces paroles s’appliquent évidemment à Notre-Seigneur Jésus-Christ. Si, pour nous, comme pour beaucoup d’autres, Sion veut dire contemplation, nous ne pouvons mieux l’entendre que de l’Eglise, dont l’âme s’élève chaque jour pour contempler en Dieu ses splendeurs, selon ce mot de l’Apôtre : « Nous verrons à découvert la gloire du Seigneur (II Cor. III, 18) » ; voici donc le sens : « Moi, je suis établi par lui pour régner sur la Sainte Eglise », appelée ici montagne à cause de sa hauteur et de sa solidité. « C’est moi qu’il a établi roi » : moi, dont les impies cherchaient à briser les chaînes et à secouer le joug. « Pour prêcher sa loi » : qui ne comprendrait cette expression, en voyant la pratique de chaque jour?

   6. « Le Seigneur m’a dit : Tu es Mon Fils ; Je t’ai engendré aujourd’hui (Psalm. II, 7) ». Dans ce jour, on pourrait voir la prophétie du jour où Jésus-Christ naquit en sa chair. Néanmoins comme « aujourd’hui » indique l’instant actuel, et que dans l’éternité, il n’y a ni un passé qui ait cessé d’être, ni un futur qui ne soit pas encore, mais seulement un présent – car tout ce qui est éternel est toujours – cette expression : « Aujourd’hui, Je t’ai engendré », s’entendra dans le sens divin, selon lequel la foi éclairée et catholique professe la génération ininterrompue de la puissance et de la sagesse de Dieu, qui est Son Fils unique.

   7. « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage (Psalm. II 8) ». Ceci n’est plus éternel, et s’adresse au Verbe fait homme, qui s’est offert en sacrifice, à la place de tous les sacrifices, « qui intercède encore pour nous (Rom. VIII, 34)» ; en sorte que c’est à Jésus-Christ, dans l’économie temporelle de l’Incarnation opérée pour le genre humain, qu’est adressée cette parole : « Demande-moi » : oui, demande que tous les peuples soient unis sous le nom chrétien, afin qu’ils soient rachetés de la mort, et deviennent la possession de Dieu. « Je te donnerai les nations en héritage », afin que tu les possèdes pour leur salut, et qu’elles te produisent des fruits spirituels. « Et ta possession s’étendra jusqu’aux confins de la terre ». C’est la même pensée répétée. «Les confins de la terre » sont mis ici pour les nations, mais dans un sens plus clair, afin que nous comprenions toutes les nations : le Psalmiste a dit « possession » au lieu de « héritage ».

   8. « Tu les gouverneras avec un sceptre de fer », dans l’inflexible justice. « Tu les briseras comme un vase d’argile (Psalm. II, 9) », c’est-à-dire tu briseras en eux les passions terrestres, les immondes soucis du vieil homme, et tout ce qu’il a puisé, pour se l’inculquer, dans la fange du péché. « Et maintenant, ô rois, comprenez » (Psalm. II 10) ». « Maintenant », c’est-à-dire, quand vous aurez une vie nouvelle, ayant brisé cette enveloppe de boue, ces vases charnels de l’erreur, qui sont l’apanage de la vie passée, oui, « alors comprenez, vous qui êtes rois », puisque vous pouvez d’une part diriger tout ce qu’il y a chez vous de servile et d’animal, et d’autre part combattre, non comme frappant l’air, mais châtiant vos corps et les réduisant en servitude (I Cor. IX, 26-27). « Instruisez-vous, vous tous qui jugez la terre ». C’est une répétition. « Instruisez-vous » est mis pour « comprenez » ; et, « vous qui jugez la terre», pour « vous qui êtes rois ». Le Prophète veut dire que l’homme spirituel doit juger la terre ; car ce que nous jugerons nous est inférieur ; et tout ce qui est inférieur à l’homme spirituel, peut bien s’appeler terre, puisqu’il est meurtri par la chute terrestre.

   9. « Servez le Seigneur avec crainte (Psalm. II, 11) » ; parole qui prévient l’orgueil que nous donnerait cette autre : « O rois qui jugez la terre ». « Et tressaillez en lui avec tremblement ». « Tressaillez », est fort bien ici pour corriger ce qu’aurait de pénible : « Servez. le Seigneur avec crainte ». Mais afin que celte jubilation n’aille point jusqu’à la témérité, le Prophète ajoute : « avec tremblement » : ce qui nous invite à garder avec soin et vigilance le principe de la sanctification. «Et maintenant comprenez, ô rois », peut encore s’entendre ainsi : Et maintenant que je suis constitué roi, ne vous en affligez point, ô rois de la terre, comme d’un empiétement sur vos privilèges ; mais plutôt instruisez-vous et comprenez qu’il vous est avantageux de vivre sous la tutelle de celui qui vous donne l’intelligence et l’instruction. L’avantage qui vous en reviendra, sera de ne point régner à l’aventure, mais de servir avec tremblement le Seigneur de tous, de vous réjouir dans l’attente d’une félicité sans mélange, vous tenant en garde et dans la circonspection contre l’orgueil qui vous en ferait déchoir.

   10. « Emparez-vous de la doctrine, de peur qu’un jour le Seigneur n’entre en colère, et que vous ne perdiez la voie de la justice (Psalm. II, 2) ». C’est ce qu’a déjà dit le Prophète : « Instruisez- vous et comprenez » ; car s’instruire et comprendre, c’est s’emparer d’une doctrine. Cependant l’expression : « apprehendite, emparez-vous», désigne assez clairement un certain abri, un rempart contre tout ce qui pourrait arriver, si l’on apportait moins de soin à s’emparer. « De peur qu’un jour le Seigneur ne s’irrite », renferme un certain doute, non point dans la vision du prophète, qui en a la certitude, mais dans l’esprit de ceux qu’il avertit ; car ceux qui n’ont point une révélation claire de la colère n’y pensent d’ordinaire qu’avec doute. Ceux-là donc doivent se dire: « Emparons-nous de la doctrine, de peur que le Seigneur ne s’irrite, et que nous ne perdions la voie de la justice». Déjà nous avons exposé plus haut comment « s’irrite le Seigneur (Sup. n. 4) ». « Et que vous perdiez la voie de la justice ». C’est là un grand châtiment, que redoutent ceux qui ont déjà goûté les douceurs de la justice. Celui qui perd la voie de la justice, doit errer misérablement dans les voies de l’iniquité.

   11. « Quand bientôt s’enflammera sa colère, bienheureux ceux qui auront mis en lui leur confiance (Psalm. II,13) ». C’est-à-dire, quand éclatera cette vengeance qui est préparée aux pécheurs et aux impies, non-seulement elle épargnera ceux qui auront mis leur confiance dans le Seigneur, mais elle servira à leur établir, à leur élever un trône bien haut. Le Prophète ne dit pas : « Quand bientôt s’enflammera sa colère, ceux qui se confient en lui seront en sûreté » ; comme s’ils devaient seulement échapper à la vengeance : mais il les appelle « bienheureux », ce qui exprime la somme, le comble de tous les biens. Quant à l’expression : « In brevi, bientôt », elle signifie, je crois, quelque chose de soudain, pour les pécheurs, qui ne l’attendront que dans un lointain avenir.

lanterne commentaire dans Commentaires d'actualité & humeurs

2012-87. Quare fremuerunt gentes?

Lundi 17 décembre 2012,
Fête de Saint Lazare le ressuscité, premier évêque de Marseille.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Mes dernières publications datent de la fin du mois de novembre et, d’ailleurs, je ne vous ai pas encore adressé, ainsi que je le fais ordinairement, de compte-rendu des activités du Mesnil-Marie pour ce mois de novembre 2012…
Plusieurs raisons que je ne vais pas détailler ici m’ont poussé à surseoir : ce n’est que reculer pour mieux sauter!

   En attendant, je vous dédie cette photo prise par Frère Maximilien-Marie, hier -dimanche de Gaudete -, à la cathédrale du Puy où, après la Sainte Messe latine traditionnelle, il est allé déposer aux pieds de la Madone, toutes les intentions qui nous sont recommandées…

2012-87. Quare fremuerunt gentes? dans Chronique de Lully nd-du-puy-gaudete-16-dec.2012

Notre-Dame du Puy, dimanche 16 décembre 2012 : la Vierge Noire dans sa parure du dimanche de Gaudete

   Les actuelles agitations politiques et sociétales suscitent de nombreux publications et commentaires sur lesquels je ne veux pas surenchérir en ce moment, étant bien persuadé que vous avez tous de « bonnes lectures » qui vous permettent d’échapper à la tyrannie du prêt à penser et que, chacun, vous avez assez de conscience, de discernement et d’intelligence pour ne pas vous laisser abuser par les sirènes des divers conformismes… 

   Aujourd’hui, je voudrais seulement attirer votre attention sur l’actualité et la pertinence du Psaume II : ce psaume que, depuis la plus haute antiquité, l’Eglise nous fait chanter au début des matines de la Nativité : « Quare fremuerunt gentes? pourquoi les nations ont-elles frémi? » 
Certes, la raison principale du choix de ce psaume se trouve au verset 7, lequel est aussi l’introït de la Messe de la Sainte Nuit : « Dominus dixit ad me : Filius meus es tu, ego hodie genui te. Le Seigneur m’a dit : Vous êtes Mon Fils, Moi, aujourd’hui, Je Vous ai engendré… »

   Mais la sublime prophétie ainsi chantée par le roi David, est proférée dans un contexte bien précis. L’émerveillement devant le mystère de l’Incarnation ne peut ni ne doit nous le faire oublier.
Ce contexte est celui d’une révolte généralisée de ceux qui gouvernent la terre contre Dieu et contre Ses lois
Ce contexte est celui du refus d’une loi morale qui primerait sur la loi civile, pour reprendre les termes mêmes d’un ancien président de la république (dont la rumeur dit que la confusion l’a désormais saisi, ce qui n’est pas sans correspondre à ce qu’annonce encore ce Psaume II en son cinquième verset…).

   Voici une traduction française de ce Psaume II, calquée au plus près sur le texte de la Vulgate que nous avons au bréviaire traditionnel :

1 . Pourquoi les nations ont-elles frémi
et les peuples ont-ils médité des choses vaines?

2 . Les rois de la terre se sont levés,
et les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre Son Christ :

3 . « Rompons leurs liens (ont-ils dit),
et rejetons loin de nous leur joug! »

4 . Celui qui habite dans les Cieux se rira d’eux,
et le Seigneur les tournera en dérision.

5 . Alors il leur parlera dans sa colère
et dans sa fureur Il les plongera dans la confusion. 

6 . Pour moi, j’ai été établi par Lui roi sur Sion Sa montagne sainte,
annonçant Ses préceptes.

7 . Le Seigneur m’a dit : « Vous êtes Mon Fils,
c’est Moi qui aujourd’hui vous ai engendré.

8 . Demandez-Moi, et Je vous donnerai les nations en héritage,
et en possession les extrémités de la terre.

9 . Vous les gouvernerez avec une verge de fer,
et vous les fracasserez comme un vase de potier ».

10. Et maintenant, ô rois, comprenez ;
instruisez-vous, ô vous qui jugez la terre!

11. Servez le Seigneur dans la crainte,
et exultez en Lui avec tremblement.

12. Embrassez la discipline (de Ses lois), de crainte qu’un jour le Seigneur ne s’irrite,
et que vous ne périssiez hors de la voie de la justice.

13. Lorsque dans peu de temps Sa colère s’enflammera,
bienheureux tous ceux qui auront mis en Lui leur confiance!

* * * * * * *

   Noël est dans une semaine.
Pour les chrétiens authentiques, en considération des remous du monde et des frémissements de la société civile, en considération de la manière dont les dirigeants des nations, leurs gouvernements et leurs parlements se lèvent et se liguent contre le Seigneur et contre Son Christ, en considération des agitations blasphématoires de plus en plus ouvertes que soulève le plus élémentaire rappel de la Loi divine, cette fête peut être – à vues humaines – voilée d’inquiétudes bien naturelles…

   Alors, ne l’oublions pas : la fête de Noël ne renouvelle pas la naissance de Jésus, elle la célèbre. Et la célébration de la Nativité n’est pas un « anniversaire » à la manière dont nous fêtons nous-mêmes le jour de notre naissance, mais elle est le gage de la seconde venue du Christ Sauveur ; Il est venu et Il reviendra ; Sa première venue nous donne la certitude de Son second et définitif avènement. « Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et Son Règne n’aura pas de fin ! »
La grande confiance, la ferme espérance et l’inaltérable joie des chrétiens résident dans leur certitude absolue de la venue du Christ triomphant et définitivement glorieux qui, s’ils ont été fidèles, les introduira dans Son Royaume éternel et terrassera pour l’éternité l’empire du mal : la naissance à Bethléem n’est que le prélude de cette venue-là qui réduira à néant tous les frémissements des nations et toutes les conspirations des chefs d’états, parlements et législateurs de la terre contre le Seigneur et contre Son Christ.

patteschats Christ glorieux dans Commentaires d'actualité & humeursLully.

Ci après, le texte complet du commentaire de notre glorieux Père Saint Augustin
consacré à ce Psaume deuxième > ici.

2012-86. Tendus vers Son Avènement…

Premier dimanche de l’Avent.
Qui parfois se trouve déjà pendant la neuvaine préparatoire
à la fête de l’Immaculée Conception
(cf. > ici).

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       Avec les premières vêpres du premier dimanche de l’Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique
Le premier dimanche de l’Avent est le premier jour de l’an pour les fidèles, plus que le premier janvier qui n’a qu’une valeur civile, administrative…
Je vous souhaite donc une très bonne, très belle et surtout très fervente nouvelle année : année de croissance spirituelle et de sanctification, en vivant toujours plus intensément des mystères que la Sainte Eglise nous donne de célébrer dans sa liturgie, en grandissant en sagesse et en grâce autant qu’en âge, en étant – toujours davantage et avec une plénitude toujours plus grande – configurés à Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Et pour cela, commençons tous par vivre un saint Avent !

   Avent, en latin « Adventus », signifie avènement.
Le temps de l’Avent est le temps de la préparation à la célébration de la Nativité du Sauveur et à son second avènement : « et iterum venturus est cum gloria : et à nouveau Il reviendra avec gloire », ainsi que nous le chantons dans le Credo.

   L’attente du second avènement prédomine dans la liturgie de l’Avent jusqu’au mercredi des Quatre-Temps d’hiver, beaucoup trop de fidèles l’oublient (la plupart du temps absorbés qu’ils sont par la préparation de Noël – vu de manière très réductrice comme l’anniversaire de la naissance de Jésus – et principalement préoccupés par leurs cadeaux et leurs menus!).

   En fait, l’attente du second avènement est plus importante pour notre vie chrétienne, pour notre vie spirituelle : la célébration du premier avènement n’est en quelque sorte que le fondement, l’appui, le levier, le tremplin de notre espérance. 
Le premier avènement n’est pas à recommencer, le premier avènement n’est plus à attendre : le chrétien est tendu vers le second avènement de Celui qui, né jadis dans l’humilité à Bethléem, crucifié dans l’opprobre sous Ponce Pilate, a accompli le Salut et reviendra triomphalement dans la plénitude de Sa gloire.
Nous ne sommes pas tournés vers le passé, nous ne ressassons pas indéfiniment des évènements révolus, mais nous les célébrons. Et leur célébration est une actualisation qui nous donne la force pour marcher d’un pas assuré et confiant vers la fin des temps : la fin des temps n’est pas pour les vrais fidèles une période à redouter, elle est le point dans lequel se concentre toute leur espérance !

Bonne et sainte année, chers Amis !
Bon et saint Avent !

Guirlande de sapin - gif

2012-86. Tendus vers Son Avènement... dans Bandes dessinées tendus-vers-son-avenement-bd-copie

couronnechat avènement dans De liturgia

La couronne de l’Avent > ici
La spiritualité de l’Avent > ici
Sept conseils de St François de Sales
pour bien commencer la nouvelle année liturgique > ici

2012-85. Le 8 décembre, illuminons nos fenêtres en l’honneur de Notre-Dame !

2012-85. Le 8 décembre, illuminons nos fenêtres en l'honneur de Notre-Dame ! dans Annonces & Nouvelles dsc07381copie.vignette

       Je voudrais aujourd’hui lancer un appel, et je souhaite ardemment qu’il soit relayé le plus possible auprès de tous ceux qui aiment Notre-Dame, de tous ceux qui entretiennent pour elle une tendre dévotion filiale : vous qui me lisez, si vous êtes sensibles à ce que je vais écrire, ne vous contentez pas de me lire mais – dans la mesure de vos possibilités – faites-le suivre d’une mise en pratique, et invitez très largement vos parents, vos amis, vos connaissances, à faire de même…

De quoi donc s’agit-il?

   Depuis l’année 1852, la ville de Lyon - fière de l’antiquité de sa dévotion envers la Très Sainte Mère de Dieu, dont elle fêtait déjà la conception immaculée au XIIe siècle – , s’illumine tous les 8 décembre à la tombée de la nuit pour magnifier Marie.
Dans leurs petits verres de diverses couleurs disposés sur les appuis de fenêtres, les flammes tremblantes d’une multitude de lumignons et de bougies, chantent une silencieuse hymne d’action de grâces et d’amour pour celle qui – pleine de grâce, κεχαριτωμένη - a été choisie pour faire entrer dans le monde la Lumière du Salut.

dsc07381copie.vignette 8 décembre dans Chronique de Lully

   La tradition lyonnaise ne s’est pas cantonnée à la seule ville de Lyon, elle s’est progressivement étendue aux villes et villages du diocèse, a débordé sur certaines provinces avoisinantes, a été adoptée dans un certain nombre de paroisses ou d’établissements religieux à travers toute la France.
On ne peut que s’en réjouir !

   A Lyon même, l’archevêché et les paroisses, les différents mouvements et communautés religieuses, sont largement mobilisés pour faire du 8 décembre une journée particulière de ferveur et d’hommage clairement affirmé envers la Protectrice séculaire de la cité, Notre-Dame de Fourvière.
C’est aussi, pour les autorités religieuses, une occasion particulièrement propice à un témoignage de foi : de là une dynamique missionnaire et des initiatives « pour que ce bonheur de la foi que vous avez vous aussi reçu soit partagé avec tous ceux qui viendront nous rencontrer! » (Mgr Jean-Pierre Batut, ancien curé de la paroisse Saint-Eugène & Sainte-Cécile à Paris, puis évêque auxiliaire de Lyon et aujourd’hui évêque de Blois – lire l’intégralité de son message > ici).
De cela aussi on ne peut que se réjouir.

dsc07381copie.vignette fête des lumières dans De liturgia

   Le site officiel de l’archidiocèse de Lyon donne un assez bon résumé des querelles et des luttes – luttes physiques parfois – auxquelles la fête du 8 décembre donna lieu dans les agitations des années 1879 à 1914, marquées par la montée de l’anticléricalisme et d’un laïcisme volontiers hargneux (lire > ici).
On trouve dans ce même aperçu historique la mention de l’ « affadissement de la fête du 8 décembre dans le contexte de crise qui suivit le concile Vatican II, marqué par une certaine contestation de la part d’une partie du clergé, et le refus de pratiques jugées archaïques » (sic). 

   Le site diocésain continue :
« Le vrai changement se produisit dans les années 1990 : la Ville s’appropria la fête en l’intégrant au Plan Lumière et à la volonté de développer le tourisme à Lyon. L’aspect commercial prit alors le dessus. L’Église parut à l’écart de ce mouvement, au point qu’il n’y avait guère de concertation entre le diocèse et les services de la municipalité pour le choix des illuminations des façades des églises. En 2002, le spectacle lumineux montrait un défilé de délicieux petits canards sur la façade de la cathédrale, c’était charmant mais peu respectueux du caractère sacré du lieu. Pourtant, peu à peu, à partir de 2000 surtout, on put assister à une revitalisation de la fête religieuse sous l’impulsion de la fête profane, en prenant appui sur l’afflux des Lyonnais et des touristes : l’opportunité missionnaire était évidente (…). Une collaboration se mit en place entre l’Archevêché et la Ville pour mieux adapter les spectacles lumineux au caractère particulier des édifices de culte (…). Des affiches rappelant l’importance de la dimension religieuse de la fête sont visibles en ville, et des dépliants sont largement distribués, avec une forte mobilisation notamment des services de la Pastorale du Tourisme et de la Pastorale des Jeunes. »

fourviere-vierge-doree-du-clocher illuminations dans De Maria numquam satis

Au sommet du clocher de Fourvière, la Vierge dorée tournée vers la ville
 son inauguration est à l’origine des illuminations du 8 décembre

   Ceci en effet ne peut nous laisser ignorer les tentatives récurrentes pour laïciser la fête du 8 décembre et pour ensevelir la tradition religieuse et la ferveur catholique sous une accumulation d’aspects profanes…
Si l’on n’assiste plus aux affrontements verbaux et physiques de la fin du XIXe siècle, on peut toutefois entendre régulièrement des interventions provenant des sphères de la « libre pensée » s’indigner et critiquer avec virulence les manifestations publiques de foi et de piété mariale dont le 8 décembre est l’occasion.
Le Grand Orient de France promeut la « Journée de la laïcité » à la date du 9 décembre (cf. > ici) parce que le 9 décembre est le jour anniversaire de l’adoption de la loi dite de séparation des Eglises et de l’Etat, en 1905. 

   Dans la terminologie utilisée, les illuminations du 8 décembre sont devenues d’abord « la fête de la lumière », puis aujourd’hui « la fête des lumières », cette dernière étant célébrée du 6 au 9 décembre… le 9 décembre justement !!!
De quelles « lumières » s’agit-il alors? Celles de la « philosophie des lumières », celles du « siècle des lumières » ? Ces « lumières » qui provoquèrent l’une des plus violentes persécutions religieuses que la France a jamais connue, ces « lumières » qui déclenchèrent un tel déferlement de vandalisme et de sacrilèges ?…

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   Selon un aphorisme attribué à Lao-Tseu que feu Monsieur Yves Gire (de l’association Una Voce > ici) aimait souvent citer, je suis convaincu qu’ « il vaut mieux allumer une bougie plutôt que maudire les ténèbres ».
Voilà pourquoi, ainsi que je le disais en commençant, je voudrais lancer un appel : appel à tous ceux qui aiment Notre-Dame et qui souhaitent le triomphe de son coeur douloureux et immaculé sur toutes les forces du mal, pour que, partout où ils se trouvent, le 8 décembre à la tombée de la nuit, ils allument eux aussi au moins une bougie à leur fenêtre, ou mieux – s’ils le peuvent – qu’ils suivent l’exemple des catholiques lyonnais et illuminent leurs appuis de fenêtres avec des lumignons symboles de leur foi, de leur espérance et de leur charité…

   Nous sommes à une heure de l’humanité où la nuit s’épaissit, où les forces des ténèbres cherchent à étendre leur empire : « il vaut mieux allumer une bougie plutôt que de maudire les ténèbres ! »
Nous sommes à un tournant de société et de civilisation qui peut laisser l’impression que la noirceur du mal va l’emporter sur la Lumière : « il vaut mieux allumer une bougie plutôt que de maudire les ténèbres ! »
Que ces petites flammes soient les témoins de la vitalité et de la ferveur de notre attachement à Jésus par Marie ; que ces petites flammes soient les signes de notre engagement spirituel contre les forces du mal ; que ces petites flammes soient la protestation de notre amour contre les atteintes aux droits de Dieu sur la cité des hommes ; qu’à chacune de ces petites flammes surtout corresponde en réalité dans nos coeurs une prière : « Mon Dieu, que votre Nom soit glorifié sur la terre comme il est glorifié dans le Ciel, que votre Règne arrive sur la terre comme il est établi dans le Ciel, que votre Volonté soit faite sur la terre comme elle est accomplie dans le Ciel ! » 

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    »O toi qui te sens, loin de la terre ferme, emporté sur les flots de ce monde au milieu des orages et des tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cet astre si tu ne veux pas sombrer.
Si les vents des tentations s’élèvent, si tu viens heurter les rochers des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie.
Si tu es ballotté par les flots de l’orgueil, de l’ambition, de la trahison, de la jalousie, regarde l’étoile, invoque Marie.
Si la colère ou l’avarie ou les désirs impurs secouent la petite barque de ton âme, regarde Marie.
Si, troublé par l’énormité de tes crimes, confondu par la malpropreté de ta conscience, glacé d’effroi à la pensée du jugement, tu commences à être englouti par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie.
Dans les périls, dans les angoisses, dans le doute, pense à Marie, invoque Marie.
Qu’elle ne s’éloigne pas de ta bouche, qu’elle ne s’éloigne pas de ton cœur et, pour obtenir le secours de sa prière, ne néglige pas l’exemple de sa vie… » 

   Nous repenserons à ces célèbres paroles de Saint Bernard en allumant sur le rebord de nos fenêtres de minuscules étoiles qui feront écho aux étoiles du ciel : Ave, maris Stella !

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Neuvaine préparatoire à la fête de l’Immaculée Conception > ici

Un aperçu des illuminations du Mesnil-Marie
lors de précédentes fêtes du 8 décembre :

voir > ici, ou > ici, et > ici et encore > ici

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