Archive pour la catégorie 'Prier avec nous'

2013-80. Des trois états de l’unique Eglise.

Novembre.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

     On ne dit jamais assez à quel point il est important de prier pour les défunts : ceux de notre famille, de notre parentèle, ceux de nos amis ou de nos bienfaiteurs qui nous ont quitté.
Pendant le mois de novembre très spécialement l’Eglise nous encourage d’une manière encore plus instante à prier pour les défunts ; et elle nous y stimule par l’octroi de précieuses indulgences (cf. > ici).

   Faut-il préciser que nos prières pour les défunts sont à l’intention des âmes qui attendent, depuis le moment où elles ont quitté leur corps, leur entrée au Ciel ? Faut-il préciser que ce sont des âmes qui étaient en état de grâce au moment où elles ont été séparées de leur corps ?
Pour un catholique qui connaît son catéchise cela va de soi, mais en nos temps de confusion et d’édulcoration de la doctrine, il n’est peut-être pas superflu de le redire.

   Les âmes de ceux qui n’étaient pas en état de grâce au moment de leur mort, ne peuvent pas entrer au Ciel : elles vont en enfer ! Nous ne pouvons pas prier pour elles ; nous ne pouvons pas les aider par des prières, par l’obtention d’indulgences ou par l’offrande de messes à entrer au Ciel. Leur sort est scellé.

   Evidemment, nous ne savons pas ici-bas quelles sont les âmes qui sont sauvées et celles qui sont damnées. Cette incertitude est d’ailleurs salutaire.
Les âmes qui sont en état de grâce, elles : celles qui ne sont pas en état de péché mortel (non absous, non pardonné), sont toutes unies entre elles par la vie-même de Dieu, cette vie surnaturelle reçue au baptême qui fait qu’habite en elles la Très Sainte Trinité.
C’est là l’origine du dogme de la communion des saints : dogme affirmé par le symbole des Apôtres.
Pourtant, malheureusement, le commun des fidèles, apporte trop peu d’attention à ce point important de la foi qui nous a été transmise par les Saints Apôtres, dogme qui est souvent mal compris (souvent parce qu’il est mal expliqué).
Voici le texte d’un sermon prononcé en novembre 2013 par un ami prêtre. J’ai résolu de vous en faire profiter vous aussi, de sorte que vous puissiez, tout comme nous, redire avec une attention et une ferveur renouvelées : « je crois à la communion des saints » !

Lully.

2013-80. Des trois états de l'unique Eglise. dans Chronique de Lully la-communion-des-saints

La communion des saints (gravure du catéchisme en images) :
Les trois états de l’Eglise – triomphante, militante et souffrante – réunis autour de la Sainte Trinité. 

La communion des saints,
une seule Eglise en trois états différents :
l’état de gloire,
l’état de souffrance
et l’état de milice.

       « Ce mois de novembre nous invite à prier pour nos morts.

   Chers Amis, il faut reconnaître que le vocable dont nous nous servons pour les désigner exprime mal leur nouvel état de vie.
En réalité, nos morts sont bien plus vivants que nous. « Je ne meurs pas, disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, j’entre dans la vie ».
Le vieux français, souvent inspiré, usait du mot « trépassé », qui signifie « ayant passé au-delà ».

   Dans sa liturgie, l’Eglise, qui a toujours le mot juste, parle de « défunts ».
« De-functus » : « de » marque l’achèvement ; « functus » : – d’où est venu le mot fonction - qui s’est acquitté. Le défunt est celui qui a achevé sa fonction terrestre, qui a déposé sa charge ; ce qui suggère l’idée de « repos ».

Voyons avec quelle douceur Saint Paul parle de nos chers défunts : « Frères, nous ne voulons pas que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous attristiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (1 Thess. IV, 13).

   Ceux que nous appelons morts, brillent par milliards comme des escarboucles sur le manteau d’or de l’Eglise, dont nous ne sommes, nous les vivants de la terre, que la frange fragile.
Certes, le corps meurt pour renaître au jugement général, mais en attendant, l’âme séparée en qui subsiste la personne, jouit d’une vie intense qui décuple nos puissances vitales.

   Nos défunts sont-ils en Purgatoire ? Alors ces âmes souffrent, mais elles sont heureuses : elles se savent sauvées, et aiment Dieu d’une très ardente charité qui s’accroît et se purifie douloureusement à mesure qu’elles s’approchent de la vision béatifique.
Il convient de prier et de mériter pour elles.
En retour, une fois au Paradis, ces âmes, alors près de Dieu, vont intercéder pour nous.

   Il n’y a que les chrétiens de la terre qui peuvent aider, soulager et délivrer les âmes du Purgatoire. Pas les Saints du Ciel, parce que ceux-ci – ayant obtenu la récompense – ne peuvent plus mériter ; mériter est le propre de l’Eglise militante.
Les Saints s’unissent aux âmes du Purgatoire par une sympathie, une solidarité et une fraternité vécues dans le Christ, mais sans exercer d’intervention.

   En revanche, par rapport à nous, comment douter que les Saints puissent exercer sur nous leur charité parfaite ?
Ainsi, l’amour qui se déploie au Ciel dans l’état de béatitude, continue d’unir les âmes qui s’aimaient durant leur vie mortelle.
La grâce ne détruit pas la nature, mais elle la perfectionne.
L’amour filial, l’amour qui unit deux époux, la charité de l’amitié en Dieu, ne disparaissent pas. L’état de gloire qui n’est que le développement de l’état de grâce, ne distend pas les liens naturels sacrés : il les ennoblit et les transfigure.
La vie et les liens terrestres qui lui donnaient sa consistance charnelle et affective sont transformés par l’état de béatitude en Dieu, non pas supprimés.

   On trouve une illustration de cette grande vérité dans la piété populaire. La piété garde le contact avec les morts. L’homme a besoin de savoir que les liens ne sont pas coupés : on rêve de ceux qui nous ont quittés, on prie pour eux, on les prie, on se confie à eux, voire on les interroge.

   Il n’existe pas trois Eglises, l’une qui serait l’Eglise de la terre, la deuxième l’Eglise du Purgatoire, la troisième l’Eglise du Ciel.
Il y a une seule Eglise en trois états différents : l’état de gloire, l’état de souffrance et l’état de milice. Ces états n’impliquent aucune séparation, aucun mur ; seulement un simple voile, au-delà de l’univers visible.
Une même vie circule de l’un à l’autre de ces état s de vie : une même communion, la communion des saints, dont le mystère de charité découle du Christ. L’Eglise est Son Corps mystique : elle vit d’un même amour.

   Le temps de ce monde prépare l’éternité de l’Eglise, appelée à rassembler tous les élus dans l’état de gloire.
En attendant, s’il est vrai, comme le dit magnifiquement Bossuet, que les dons de Dieu sont sans repentance, alors l’époux, le père, la mère de famille, le curé de paroisse introduits auprès de Dieu au Ciel, non seulement n’oublient pas la terre, mais exercent sur les leurs une amitié, une permanence d’attraction, de protection et de vigilance, infiniment supérieures, plus aimantes, plus actives, plus intimes que jamais.

   C’est davantage que de l’espérance.
C’est une conviction, une certitude enracinée, et dans notre être et dans le mystère de Dieu.
Et c’est une joie propre aux chrétiens. » 

cierges Ciel dans De liturgia

On trouvera aussi dans ce blogue :
– Le « musée du Purgatoire », à Rome > ici
- Prière à la Vierge de Compassion en faveur des âmes du Purgatoire > ici

Litanies de Notre-Dame des Victoires :

(pour la récitation privée)

       Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire (cf. > ici), en rappelant les origines historiques de ce célèbre sanctuaire parisien, la fête de Notre-Dame des Victoires (qu’il faut distinguer de la fête patronale de l’archiconfrérie du Coeur immaculé de Marie refuge des pécheurs, célébrée le 16 janvier) se célèbre le quatrième samedi d’octobre.
Nous venons de retrouver, sur une ancienne image de dévotion, des litanies de Notre-Dame des Victoires, approuvées pour la dévotion privée (c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas être récitée au cours d’une cérémonie liturgique, contrairement aux litanies de la Sainte Vierge dites de Lorette), et nous en recopions avec plaisir le texte à l’intention de nos amis, dont  un grand nombre sont de fervents dévots de la Très Sainte Vierge honorée sous ce vocable.

   Ces litanies ont l’originalité de nous faire méditer, dans leur première partie, sur tous les événements de la vie de Notre-Dame, compris comme des épisodes triomphants de la grâce, lors même qu’ils peuvent apparaître au premier abord comme des moments de contradiction et d’épreuve ; puis dans un second temps de mettre en valeur le caractère universel de la médiation triomphante de notre Sainte Mère céleste, en faisant ressortir sa maternité spirituelle sur tous les élus de Dieu…

Litanies de Notre-Dame des Victoires : dans Chronique de Lully notre-dame-des-victoires

Seigneur, ayez pitié de nous (bis).
Jésus-Christ, ayez pitié de nous (bis).
Seigneur, ayez pitié de nous (bis).

Jésus-Christ, écoutez-nous (bis).
Jésus-Christ, exaucez-nous (bis).

Père Céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Notre-Dame des Victoires, priez pour nous.
Notre-Dame des Victoires, triomphante Fille du Père, priez pour nous.
Notre-Dame des Victoires, triomphante Mère du Fils, priez…
Notre-Dame des Victoires, triomphante Épouse du Saint Esprit,
Notre-Dame des Victoires, triomphante élue de la Très Sainte Trinité,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans votre conception immaculée,
Notre-Dame des Victoires, triomphant en écrasant la tête du serpent,
Notre-Dame des Victoires, triomphant de l’héritage d’Adam,
Notre-Dame des Victoires, triomphant sur tous nos ennemis,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans l’ambassade de l’Ange Gabriel,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans vos épousailles avec saint Joseph,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans la Crèche de Bethléem,
Notre-Dame des Victoires, triomphant au cours de la fuite en Égypte,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans votre exil,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans Votre humble logement de Nazareth,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans le recouvrement de l’Enfant divin au Temple,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans la vie terrestre de Notre Seigneur,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans Sa Passion et dans Sa Mort,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans Sa victorieuse Résurrection,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans Sa glorieuse Ascension,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans la venue de l’Esprit-Saint Paraclet,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans vos Douleurs,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans vos allégresses,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans votre accession à la céleste Jérusalem,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans la béatitude éternelle,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par les anges qui sont restés fidèles,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par les grâces données aux justes,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par les annonces des Prophètes,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par l’espérance sans faille des Patriarches,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par le zèle des Apôtres,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par la lumière des Evangélistes,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par la constance des Martyrs,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par la sagesse des Docteurs,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par l’héroïsme des Confesseurs,
Notre-Dame des Victoires, triomphant par la pureté des Vierges,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans votre intercession toute-puissante,
Notre-Dame des Victoires, triomphant dans tous vos nombreux vocables,
Notre-Dame des Victoires qui intercédez pour nous maintenant et à l’heure de notre mort,

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

V./ : Priez pour nous, ô Notre Dame des Victoires,
R./ : Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Prions :

Dieu Éternel et Tout-Puissant, qui, par la maternité virginale de la Bienheureuse Vierge Marie, avez offert au genre humain les trésors du salut éternel, accordez-nous, nous Vous en supplions, de sentir qu’intervient en notre faveur Celle qui nous permit d’accueillir l’Auteur de la Vie, Jésus-Christ, Votre Fils, qui,avec Vous, vit et règne dans l’unité du Saint Esprit, un seul Dieu pour les siècles et les siècles.

Ainsi soit-il !

Louis XIII présente à Marie les plans de N.D. des Victoires

Prière et litanies en l’honneur de la Bienheureuse Agnès de Jésus :

     Au Mesnil-Marie, où nous avons la joie de posséder l’une de ses reliques, nous avons une vénération particulière pour la Bienheureuse Agnès de Jésus (Galand), souvent appelée Agnès de Langeac, dont la fête se célèbre le 19 octobre.
Je vous avais résumé sa vie dès les premières pages de ce blogue (cf. > ici). Voici aujourd’hui une prière pour obtenir des grâces par son intercession, ainsi que des litanies en son honneur (approuvées pour la récitation privée en juin 1934).

Prière et litanies en l'honneur de la Bienheureuse Agnès de Jésus : dans Chronique de Lully frise-avec-lys-naturel-300x40

Prière pour demander une grâce
par l’intercession de la Bienheureuse Agnès de Jésus :

   Seigneur Jésus-Christ, qui avez accordé à la Bienheureuse Agnès d’accomplir en toutes choses Votre sainte volonté, de chercher en toutes circonstances Votre gloire, et de se livrer entièrement à Votre amour pour travailler au salut des âmes, nous Vous supplions, par son intercession, de nous accorder la grâce de …….., si elle peut contribuer à la glorification de Votre Saint Nom et être utile à notre bien véritable.

   O Bienheureuse Agnès de Jésus, nous ne pouvons douter de votre compassion pour nous : priez donc, nous vous le demandons humblement, pour nous obtenir par dessus tout, d’être toujours fidèles à Notre-Seigneur et chaque jour plus généreux dans son service.

Ainsi soit-il !

agneslangeacph1 19 octobre dans De liturgia

Litanies de la Bienheureuse Agnès de Jésus :

Seigneur, ayez pitié de nous (bis).
Jésus-Christ, ayez pitié de nous (bis).
Seigneur, ayez pitié de nous (bis). 

Jésus-Christ, écoutez-nous (bis).
Jésus-Christ, exaucez-nous (bis).

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Vierge des Vierges, priez pour nous.

Bienheureuse Agnès, chef d’oeuvre et prodige de la grâce, priez pour nous.
Bienheureuse Agnès, sanctuaire de toutes les vertus, priez…
Bienheureuse Agnès, trésor des dons du Saint Esprit,
Bienheureuse Agnès, vase de perfection,
Bienheureuse Agnès, fidèle épouse de l’Agneau Céleste,
Bienheureuse Agnès, vivante image de Jésus Crucifié,
Bienheureuse Agnès, amante passionnée de l’eucharistie,
Bienheureuse Agnès, esclave bien-aimée de la très sainte Vierge,
Bienheureuse Agnès, sœur et amie des anges,
Bienheureuse Agnès, vraie fille de Saint Dominique,
Bienheureuse Agnès, parfaite imitatrice de Sainte Catherine de Sienne,
Bienheureuse Agnès, séraphin d’amour,
Bienheureuse Agnès, admirable contemplative,
Bienheureuse Agnès, exemple de prière continuelle,
Bienheureuse Agnès, fleur de piété et de modestie,
Bienheureuse Agnès, vierge innocente,
Bienheureuse Agnès, lys de pureté,
Bienheureuse Agnès, colombe de simplicité,
Bienheureuse Agnès, abîme d’humilité,
Bienheureuse Agnès, rose de patience,
Bienheureuse Agnès, modèle de pénitence et de mortification,
Bienheureuse Agnès, victime avide de souffrances et de sacrifices,
Bienheureuse Agnès, encens de suave odeur devant Dieu,
Bienheureuse Agnès, foyer de Charité,
Bienheureuse Agnès, ange de douceur,
Bienheureuse Agnès, apôtre altéré du Salut des âmes,
Bienheureuse Agnès, mère et providence des pauvres,
Bienheureuse Agnès, lumière de la vie religieuse,
Bienheureuse Agnès, miroir d’obéissance,
Bienheureuse Agnès, gardienne scrupuleuse de la Règle,
Bienheureuse Agnès, prieure très prudente,
Bienheureuse Agnès, précurseur et prophète de l’oeuvre des séminaires,
Bienheureuse Agnès, confidente des secrets du Paradis,

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

V./ Priez pour nous, Bienheureuse Agnès de Jésus,
R./ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Prions :

     Seigneur, qui avez daigné faire de la Bienheureuse Agnès de Jésus une merveille de grâce, accordez-nous par ses mérites et son intercession, de pratiquer, selon son exemple, de solides et généreuses vertus, et de croître de plus en plus dans Votre doux Amour. Nous Vous le demandons par Jésus-Christ, Votre Fils et Notre-Seigneur qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

frise-avec-lys-naturel Bienheureuse Agnès de Jésus dans Nos amis les Saints

2013-73. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes.

   Sainte Thérèse Couderc (cf. > ici), dans l’enfouissement et l’ombre où elle était maintenue, a été gratifiée par Dieu d’expériences mystiques de premier ordre. Malheureusement, la plupart des écrits dans lesquels elle les a consignées ont été détruits et il n’en subsiste que quelques vestiges parmi lesquels le texte suivant, habituellement diffusé sous ce titre : « Se livrer ».
Il date du 26 juin 1864, Sainte Thérèse se trouvait alors au Cénacle de Montpellier.
A travers ces lignes, nous pouvons comprendre l’essentiel de ce qu’a vécu cette âme si intimement unie à l’immolation du divin Cœur de Jésus.

2013-73. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n'ayant été offert qu'une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. dans Chronique de Lully sacre-coeur-cenacle-la-louvesc

Statue du Sacré-Cœur sur l’angle extérieur de la chapelle du Cénacle de La Louvesc

Se livrer :

   Déjà plusieurs fois Notre-Seigneur m’avait fait connaître combien il était utile pour l’avancement d’une âme qui désire sa perfection de se livrer sans réserve à la conduite de l’Esprit-Saint. Mais ce matin il a plu à sa divine Bonté de m’en donner encore une vue toute particulière.
Je me disposais à commencer ma méditation lorsque j’ai entendu le son de différentes cloches qui appelaient les fidèles à l’assistance aux divins Mystères. Dans ce moment, j’ai désiré m’unir à toutes les messes qui se disaient et ai pour cela dirigé mon intention afin d’y participer. Alors, j’ai vu d’une vue générale, tout l’univers catholique et une multitude d’autels où s’immolait en même temps l’adorable Victime. Le sang de l’Agneau sans tache coulait en abondance sur chacun de ces autels qui m’apparaissaient environnés d’une fumée fort légère qui s’élevait vers le ciel. Mon âme était saisie et pénétrée d’un sentiment d’amour et de reconnaissance à la vue de cette satisfaction si abondante que Notre-Seigneur offrait pour nous. Mais j’étais aussi dans un grand étonnement de ce que le monde entier n’en était pas sanctifié. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. Voici la réponse que j’ai cru entendre : Le sacrifice est sans doute suffisant par lui même, et le sang de Jésus-Christ plus que suffisant pour la sanctification d’un million de mondes, mais les âmes manquent de correspondance et de générosité. Or, le grand moyen d’entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c’est de se livrer à notre bon Dieu.

   Mais qu’est-ce que « se livrer » ? Je comprends toute l’étendue du sens de ce mot : se livrer, mais je ne puis l’expliquer.

   Je sais seulement qu’il est très étendu, qu’il embrasse le présent et l’avenir.

   Se livrer, c’est plus que se dévouer, c’est plus que se donner, c’est même quelque chose de plus que s’abandonner à Dieu.

   Se livrer enfin, c’est mourir à tout et à soi-même, ne plus s’occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu.
Se livrer, c’est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c’est-à-dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uniquement le bon plaisir divin.
il faut ajouter que se livrer, c’est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C’est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout.

   Mais on va croire peut-être que cela est bien difficile à faire. Qu’on se détrompe, il n’y a rien de si facile à faire et rien de si doux à pratiquer. Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme : « Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande ».
Et tout est dit.
Avoir soin désormais de se tenir dans cette disposition d’âme et ne reculer devant aucun des petits sacrifices qui peuvent servir à notre avancement dans la vertu. Se rappeler que l’on s’est livré.
Je prie Notre-Seigneur de donner l’intelligence de ce mot à toutes les âmes désireuses de lui plaire, et de leur inspirer un moyen de sanctification si facile.
Oh ! si l’on pouvait comprendre à l’avance quelles sont les douceurs et la paix que l’on goûte quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu ! Comme il se communique à l’âme qui le cherche sincèrement et qui a su se livrer. Que l’on en fasse l’expérience et l’on verra que c’est là où se trouve le vrai bonheur que l’on cherche en vain sans cela.

   L’âme livrée a trouvé le paradis sur la terre, puisqu’elle y jouit de cette douce paix qui fait en partie le bonheur des élus.

portrait-grave-de-ste-therese-couderc Sainte Thérèse Couderc dans De liturgia

Sainte Thérèse Couderc,
portrait gravé sur une image répandue avant sa béatification.

* * * * * * *

Prière de Sainte Thérèse Couderc à la Très Sainte Trinité > ici

2013-71. Mon fils, donne-moi ton cœur !

(Prov. XXIII, 26)

XVIIIème dimanche après la Pentecôte.

2013-71. Mon fils, donne-moi ton cœur ! dans Bandes dessinées guerison-du-paralytique

   L’Evangile que nous entendons au dix-huitième dimanche après la Pentecôte (Matth. IX, 1-8) nous fait en quelque sorte assister à la guérison du paralytique de Capharnaüm.
Notre-Seigneur Jésus-Christ commence par lui dire : « Confiance, mon fils ! Tes péchés te sont remis ».
Et comme les scribes sont scandalisés de ce qu’Il puisse dire une telle chose – puisque seul Dieu peut pardonner les péchés -, Jésus leur pose cette question : « Quel est le plus facile ? de dire : tes péchés te sont remis ; ou de dire : lève-toi et marche ? Mais afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés… – alors dit-Il au paralytique – lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison ! »

   Ce qui importe dans cet épisode est donc de bien comprendre que la puissance du Seigneur Jésus est tout à la fois de pardon et de guérison. On peut dire que Notre-Seigneur démontre en actes que la guérison et le pardon ne doivent pas être séparés.
La première parole de Jésus n’est pas : « Sois guéri », mais : « Tes péchés te sont remis ».
Dans la « Chaîne d’or » (Catena aurea), Saint Thomas d’Aquin a choisi ce commentaire de Saint Jérôme : « Ici, il nous est donné à comprendre que presque toutes les maladies sont le résultat des péchés, et c’est probablement pour que la santé arrive après la disparition des causes de la maladie qu’Il lui remet d’abord ses péchés ».
Voilà pourquoi, dans nos maux physiques, avant même d’implorer le soulagement corporel, nous devons supplier pour notre purification intérieure, pour le pardon de nos fautes.
L’Aquinate cite ensuite cette phrase de Saint Jérôme : «… le miracle sur le corps fut une image de celui opéré dans l’âme, et c’est ce qui est exprimé ainsi : « Afin cependant que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés »

Puis Jésus ordonne au paralytique guéri de porter lui-même sa civière pour rentrer à la maison : « Afin, dit encore la Chaîne d’or, que ce qui avait été la preuve de sa maladie servît de témoignage à sa guérison » (Joan. episcop.).

Après avoir lu les commentaires des Pères de l’Eglise, j’ai demandé à Frère Maximilien-Marie d’illustrer lui aussi ce thème de la guérison physique associée à la guérison intérieure ; je vous laisse donc maintenant à votre tour avec la petite bande dessinée qu’il m’a donnée…

Lully.

il-me-faut-la-montre-bd

sacre-coeur 18ème dimanche après la Pentecôte dans De liturgia

Prière à Jésus médecin de l’âme et du corps,
composée par Bossuet :

   Sauveur Jésus, Vous êtes le libérateur que je cherche. Vrai médecin charitable, qui, sans être appelé de personne, avez voulu descendre du ciel en la terre, et avez entrepris un si grand voyage pour venir visiter Vos malades ; je me mets entre Vos mains.
Faites-moi prendre aujourd’hui une bonne résolution d’avoir toute ma confiance en Vous seul, d’implorer Votre secours avec zèle, de souffrir patiemment vos remèdes.
Si Vous ne me guérissez, ô Sauveur, ma santé est désespérée : Sana me, Domine, et sanabor – Guérissez-moi, Seigneur, et je serai guéri (Jérem. XVIII, 14).
Tous les autres, à qui je m’adresse, ne font que couvrir le mal pour un temps ; Vous seul en coupez la racine, Vous seul me donnez une guérison éternelle.
Vous êtes mon salut et ma vie, Vous êtes ma consolation et ma gloire, Vous êtes mon espérance en ce monde, et Vous serez ma couronne en l’autre.

Ainsi soit-il !

sacre-coeur bande dessinée dans Prier avec nous

Toutes les autres BD publiées sur ce blogue > ici

Prière pour solliciter le secours de l’Archistratège Saint Michel.

   La fête du Saint Archange Michel (29 septembre), Archistratège des armées célestes, est toujours un moment important de l’année chrétienne. En effet, tant que nous sommes ici-bas, nous sommes engagés dans la lutte contre les forces du mal qui œuvrent de mille manières pour diviser, pour semer le trouble, pour faire croître l’iniquité, pour multiplier les ferments de haine et de violence : dans le monde, dans l’Eglise, dans les sociétés humaines, et dans nos cœurs…
Le recours au Saint Archange Michel, la prière pour solliciter son assistance, les ferventes supplications pour obtenir son aide et celle de toutes les célestes phalanges nous sont toujours – et peut-être plus que jamais – nécessaires. 

Dans les pages de ce blogue, vous trouverez plusieurs prières en l’honneur de l’Archange Vainqueur :

- prières pour demander l’assistance de Saint Michel > ici
– autres prières et litanies en l’honneur de Saint Michel > ici
– prières à Saint Michel protecteur de la France > ici

Prière pour solliciter le secours de l'Archistratège Saint Michel. dans Chronique de Lully maitre-du-duc-de-bedford-livre-dheure-vers-1430

Livre d’heure du duc de Bedford, vers 1430.

   Voici en outre, trouvée dans un ancien livre de dévotion où elle est publiée sans nom d’auteur, une grande supplication en l’honneur de l’Archistratège Saint Michel :

   O Dieu de bonté, envoyez-nous Michel, le Prince de la milice céleste, pour qu’il nous délivre des mains de nos ennemis et nous présente sains et saufs devant Vous, notre Dieu et Seigneur.
Puissions-nous toujours l’avoir comme protecteur, lui que nous savons revêtu par Vous des charges les plus hautes, afin qu’avec son aide nous puissions résister aux vices et abonder en vertus, et qu’après l’annulation de la sentence due à nos péchés, notre nom soit inscrit à jamais au livre de l’éternelle vie.

   Saint Michel, archange de Dieu, chef des armées célestes, messager du Seigneur qui domine les cieux, premier préposé du paradis éternel, vous qui êtes venu au secours du peuple de Dieu, assistez devant le grand Juge le pécheur que je suis, et que votre protection me défende contre les pièges de tous mes ennemis, visibles et invisibles.
C’est vous, Saint Michel, archange de Dieu, qui avez vaincu, par la force du Tout-Puissant, le dragon à l’orgueil exalté.
C’est vous qui menez le peuple chrétien avec une autorité qui vient de Dieu.
C’est vous qui offrez à Dieu le Père les prières de tous les fidèles.
C’est vous qui conduisez toutes les âmes au trône du Dieu Très-Haut.

   Daignez m’écouter, Saint Michel : j’invoque et implore humblement le secours de votre miséricorde ; accordez à mon cœur et à mon âme votre sainte protection, préservez mon corps de tous les dangers de ce monde, et conduisez diligemment votre serviteur, en toutes ses actions, selon la volonté de Dieu.

   Or donc, Saint Michel, archange de Dieu, je vous prie et supplie, vous qui avez reçu du Seigneur le pouvoir de prendre les âmes sous votre protection pour les conduire au paradis de la joie, veuillez accepter mon âme misérable dans votre sein sacré lorsqu’elle sortira de ce corps fragile, et l’arracher à l’emprise de l’ennemi, pour la faire parvenir, par la puissance de Dieu, au lieu du rafraîchissement, de la paix et du repos, où les âmes des saints ont la joie ineffable de contempler Dieu pour l’éternité.

   Nous nous réfugions avec confiance à l’ombre de vos saintes ailes, ô Michel, esprit céleste ! Gardez-nous et veillez sur nous tout au long de notre vie, et à l’heure de notre mort, ô archange, venez au secours de nous tous, ô vous qui êtes bon !

   Prince des armées célestes, nous vous demandons, malgré notre indignité, de nous garder par vos prières à l’ombre de vos ailes, sous la protection de votre gloire spirituelle, vous qui voyez que nous nous prosternons devant vous, en criant avec ferveur : Délivrez-nous des dangers, ô chef des armées célestes !

mont-saint-michel 29 septembre dans De liturgia

Louange de Saint François de Sales à la Très Sainte Vierge Marie.

       Ce 12 septembre, à l’occasion de la fête du Saint Nom de Marie (cf. > ici) faisons monter vers le Ciel la louange du nom béni de la Vierge Très Sainte, dont l’invocation met en fuite les ennemis de Dieu et de notre salut.

Louange de Saint François de Sales à la Très Sainte Vierge Marie. dans Chronique de Lully st-francois-de-sales-aux-pieds-de-la-vierge-visitation-de-bourg-en-bresse

Saint François de Sales aux pieds de la Vierge Marie
(tableau du monastère de la Visitation de Bourg-en-Bresse)

* * *

Très Sainte Mère de Dieu,
Vaisseau d’incomparable élection,
Reine de la souveraine dilection,
Vous êtes la plus aimable, la plus aimante et la plus aimée
de toutes les créatures !

L’amour du Père céleste prit son bon plaisir en Vous de toute éternité,
destinant votre chaste Cœur à la perfection du saint amour,
afin qu’un jour,
Vous aimiez Son Fils unique de l’unique amour maternel,
comme Il l’aimait éternellement de l’unique amour paternel.

O Jésus, mon Sauveur,
à qui puis-je mieux dédier les paroles de votre amour
qu’au cœur très aimable de la Bien-Aimée de votre âme ?

armoiriesstfrdes 12 septembre dans De liturgia

2013-64. Lettre ouverte à un Grand Aumônier de France retourné à Dieu.

Jeudi 22 août 2013,
fête du Coeur immaculé de Marie (cf. > ici).

2013-64. Lettre ouverte à un Grand Aumônier de France retourné à Dieu. dans Chronique de Lully abbe-chanut-aux-funerailles-de-mme-la-duchesse-de-segovie-11-mai-2012

Monsieur l’abbé Christian-Philippe Chanut
récitant les prières de l’absoute
aux funérailles de Madame la Duchesse de Ségovie
(Paris, église du Val de Grâce – 11 mai 2012) 

Cher, très cher Monsieur le Grand Aumônier,

       Le téléphone du Mesnil-Marie a sonné ce samedi 17 août vers 18h.
Dès que j’eusse reconnu la voix de notre amie commune, et avant même qu’elle n’eût formulé l’annonce de votre décès survenu quelque trois heures auparavant, j’ai su que votre âme avait quitté cette vallée de larmes…

   Mon dessein n’est pas de revenir ici sur votre biographie, plusieurs sites l’ont déjà évoquée et il me suffit d’y renvoyer (par ex. « Summorum Pontificum » > ici).
En me décidant à écrire, à vous écrire, aujourd’hui je désire faire oeuvre de justice, dans une note toute personnelle.

   Je vous ai rencontré pour la première fois le samedi 4 février 1995 : c’était le jour de la fête de Sainte Jeanne de France. Des relations communes m’avaient introduit auprès de vous, m’avaient fortement encouragé à m’ouvrir à vous et à solliciter vos conseils ; je me trouvais alors dans telle une période de désarroi et d’inquiétudes, environné de pièges et de dangers…
Vous m’avez écouté, avec beaucoup d’attention. Votre regard me scrutait avec une vraie sollicitude sacerdotale qui n’était en rien inquisitoriale ; vos questions, au-delà des explications qu’elles appelaient, avaient-elles finalement un autre but que de me permettre à moi-même de me les poser de la bonne manière, afin de découvrir – adjuvante Deo – les bonnes réponses ?
Jamais auprès de vous, je n’ai éprouvé ce sentiment de malaise qu’ont provoqué en moi tant de prêtres et de religieux qui, dès lors qu’on s’ouvre un peu à eux, donnent l’impression de vouloir en profiter pour s’imposer comme « directeurs spirituels » et « conseillers éclairés » dont le Saint-Esprit ne pourrait en aucune manière se passer !

   Nous nous rencontrâmes ensuite de manière irrégulière, au gré du calendrier des pèlerinages et des « cérémonies royales » à l’occasion desquelles j’eus, à plusieurs reprises, l’honneur d’être votre cérémoniaire, à la Chapelle Expiatoire ou à la Basilique nécropole royale de Saint-Denys.
A chacune de ces rencontres, sans beaucoup de mots, j’étais sensible à vos marques d’attention, à vos réflexions judicieuses, à votre sollicitude non feinte, à vos encouragements qu’une note d’humour affranchissait de toute condescendance, à l’exquise délicatesse que vous étiez capable de voiler sous les apparences de votre affable débonnaireté (ceux qui ne vous ont point connu ne peuvent avoir l’idée de ce à quoi je fais allusion).

   Nos échanges téléphoniques, sans être très fréquents, avaient toujours quelque chose d’un peu surréaliste : vous qui portiez de nombreuses et lourdes responsabilités, vous qui fréquentiez tant de « grands » – de la société ou de la pensée -, vous qui connaissiez tant de prêtres et de religieux, lors même que nous ne nous étions pas vus ou parlé depuis des mois, vous vous adressiez à ce pauvre petit moine comme si nous nous étions simplement quittés la veille et comme si (mais fallait-il écrire ce « comme si » ?) vous saviez ce que beaucoup de personnes pourtant côtoyées quotidiennement étaient, elles, incapables de percevoir.

   Tout le monde s’accordera à célébrer votre intelligence – vive et brillante -, votre science encyclopédique, votre éloquence admirable, la pertinence de vos analyses et la sagacité de vos jugements : je n’en parlerai donc pas.

   Lorsque votre décès m’a été annoncé, en revanche, il y a une réflexion du Saint Evangile selon Saint Jean qui m’est aussitôt revenue en mémoire : «Ipse autem Iesus non credebat semetispum eis, eo quod ipse nosset omnes. Et quia opus ei non erat ut quis testimonium perhiberet de homine ; ipse enim sciebat quid esset in homine » (Johan. II, 24-25) : Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous. Et parce qu’il n’avait pas besoin que personne lui rende témoignage d’aucun homme, car il savait par lui-même ce qu’il y avait dans l’homme.
Comme j’ai envie de vous appliquer à vous-même ces deux versets !

   Vous n’aviez point d’illusion sur ce qu’il y a dans l’homme et sur ce que l’on peut attendre des hommes.
Vous avez, par expérience – par tant de douloureuses expériences ! -, su ce dont les hommes sont capables, spécialement lorsque ce sont des « hommes d’Eglise », et vous avez bien connu à quelles mesquineries et méchancetés se peuvent livrer ceux qui, par vocation et par état, sont cependant et malgré tout des représentants de Dieu ici-bas…

Vous avez aussi éprouvé ce que sont capables de faire des supérieurs ecclésiastiques médiocres et sans talent, lorsqu’ils se rendent compte que l’un de leurs subordonnés est plus brillant et davantage capable qu’eux, mais qu’au lieu d’en tirer profit avec humilité, pour la gloire de Dieu, ils laissent libre court à ce que leur inspire ce qu’il y a de plus malheureusement humain en eux ! 
Je ne vous ai jamais trouvé amer en face de ces expériences qui font pourtant si mal. Votre bon sens surnaturel et votre humour – qui n’empêchent point la souffrance – vous aidaient à rebondir, et à grandir encore. 

   Monsieur le Grand Aumônier de France – puisque comme nous avions plaisir à vous appeler ainsi avec une respectueuse affection, en raison de la dignité dont vous avait revêtu notre regretté Prince Alphonse – , en d’autres temps (j’avais envie d’écrire : « en des temps normaux », car en définitive ce Grand Siècle que vous affectionniez tant n’était-il pas bien plus « normal » que l’effrayante période en laquelle nous sommes immergés ?), vous eussiez tout naturellement été promu à l’épiscopat : cela me paraît une évidence.
Mais, en sus de l’orthodoxie doctrinale, le talent, l’intelligence et la culture, surtout lorsqu’ils s’allient à l’indépendance d’un jugement sûr et à l’humour le plus fin, ne sont pas les vertus les plus signalées pour être évêque ou cardinal aujourd’hui au Royaume de France !

   Au sortir de l’hiver, alors que votre maladie donnait l’impression d’une rémission et peut-être d’un mieux, vous aviez confié à nos amis communs votre projet de passer au Mesnil-Marie au cours de cet été…
Las ! Le crabe ne faisait que semblant de dormir, et, depuis trois mois, nous avons suivi avec douleur, dans la prière, l’implacable évolution du mal qui vous rongeait.

   En ce jour radieux où nous célébrons la fête du Coeur immaculé de Marie, la Messe de vos funérailles a été célébrée ce matin par Monseigneur votre évêque dans votre paroisse de Milly-la-Forêt.
Nos prières continuent pour vous : vous le savez, je ne suis pas de ceux qui se font illusion en pensant, même au sujet de personnes très chères et très estimées, qu’elles vont au Ciel tout droit. 

   A Dieu, cher Monsieur le Grand Aumônier ! Nous prions pour le repos de votre âme : nous prions pour que Notre-Seigneur Jésus-Christ vous donne la récompense promise aux bons et fidèles serviteurs, nous prions pour que la céleste Reine de France – dans l’octave de l’Assomption de laquelle vous avez quitté cette terre -, pour que Saint Michel et pour que les Saints innombrables qui ont illustré l’Auguste Maison de France, vous introduisent très bientôt dans le Royaume Eternel dont le Royaume de France a pour vocation d’être une image, nous prions pour que vous retrouviez sans tarder notre cher et regretté Prince Alphonse et notre bonne Princesse Emmanuelle, auprès desquels vous avez exercé un si beau et précieux ministère…

Merci ! Merci mille fois, cher Monsieur l’Abbé ! 

Frère Maximilien-Marie.

frise lys deuil

Prière à Notre-Dame de l’Assomption

composée par le Vénérable Pie XII

Prière à Notre-Dame de l'Assomption dans Chronique de Lully giulio-romano-assomption-et-couronnement-de-la-vierge

Giulio Romano : Assomption et couronnement de la Vierge Marie
(1505 – Pinacothèque vaticane) 

       Sa Sainteté le Pape Pie XII a composé, à l’occasion de la définition solennelle du dogme de l’Assomption,  cette prière qui fut récitée par lui en italien le 1er novembre 1950 en conclusion de son discours.

       « O Vierge immaculée, Mère de Dieu et Mère des hommes :

   Nous croyons avec toute la ferveur de notre foi en votre Assomption triomphale en âme et en corps, au Ciel où Vous êtes acclamée Reine par tous les choeurs des anges et par toutes les phalanges des saints ;
et nous, nous nous unissons à eux pour louer et bénir le Seigneur, qui Vous a exaltée au-dessus de toutes les autres créatures, et pour Vous offrir l’élan de notre dévotion et de notre amour.

   Nous savons que votre regard, qui maternellement enveloppait l’humble et souffrante Humanité de Jésus sur la terre, se rassasie au Ciel en voyant la glorieuse Humanité de la Sagesse incréée, et que la joie de votre âme à contempler face à face l’adorable Trinité fait tressaillir votre coeur de béatifiante tendresse ;
et nous, pauvres pécheurs, nous dont le corps alourdit le vol de l’âme, nous Vous supplions de purifier nos sens, afin que nous apprenions, dès ici-bas, à goûter Dieu, Dieu seul, dans le charme des créatures ;

   Nous avons confiance que vos regards miséricordieux s’abaissent sur nos misères et nos angoisses, sur nos luttes et nos faiblesses ; que vos lèvres sourient à nos joies et à nos victoires ; que Vous entendez la voix de Jésus Vous dire de chacun de nous, comme jadis à Son disciple bien-aimé : « Voilà votre fils » ;
et nous, qui Vous invoquons comme notre Mère, nous Vous prenons, comme Jean, pour guide, soutien et consolation de notre vie mortelle.

   Nous avons la vivifiante certitude que vos yeux, qui ont versé des larmes sur la terre baignée du sang de Jésus, se tournent encore vers ce monde en proie aux guerres, aux persécutions, à l’oppression des justes et des faibles ;
et nous, dans les ténèbres de cette vallée de larmes, nous attendons de votre céleste lumière et de votre douce pitié le soulagement des peines de nos coeurs, des épreuves de l’Eglise et de notre patrie.

   Nous croyons enfin que, dans la gloire où Vous régnez, parée du soleil et couronnée d’étoiles, Vous êtes, après Jésus, la joie et l’allégresse de tous les anges et de tous les saints ;
et nous, de cette terre où nous passons en pèlerins, réconfortés par la foi en la résurrection future, nous regardons vers Vous, notre vie, notre douceur, notre espérance ; attirez-nous par la suavité de votre voix, pour nous montrer un jour après notre exil, Jésus, le fruit béni de votre sein, ô clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie ! » 

s.s.-pie-xii-medaille-commemorative-annee-sainte-1950 1er novembre 1950 dans De liturgia

Sa Sainteté le Pape Pie XII
médaille commémorative de l’Année Sainte 1950

Rappel :
prières qui doivent être récitées pour la procession du Voeu de Louis XIII > ici

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