Archive pour la catégorie 'Textes spirituels'

2013-9. Du cantique « Mère de l’Espérance » qui fut chanté au cours de l’apparition de la Très Sainte Vierge à Pontmain.

 17 janvier,
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain.

       A la suite de ma publication relatant l’apparition de la Très Sainte Vierge Marie à Pontmain, le 17 janvier 1871 (cf. > ici), un de nos fidèles amis m’a fait parvenir quelques documents des plus intéressants dont je tiens à vous donner un aperçu en les condensant ci-dessous à votre intention.
Que soit très chat-leureusement remercié Monsieur D.A., qui me précisait qu’il a reçu le sacrement de confirmation des mains de Son Excellence Monseigneur Paul-Marie Richaud (futur cardinal archevêque de Bordeaux) dans la basilique de Pontmain le 6 juin 1944, jour du débarquement des forces alliées en Normandie… 

Lully.

2013-9. Du cantique

Note concernant le cantique Mère de l’Espérance

       En 1848, en plein orage révolutionnaire, Monsieur le chanoine Prud’homme eut l’inspiration de fonder une vaste association de prières pour le salut de la France. Cette association prit de l’ampleur jusqu’à devenir l’Archiconfrérie de Notre-Dame d’Espérance.
Pour appuyer cette oeuvre il composa le fameux cantique Mère de l’Espérance qui se répandit rapidement dans toute la France. En voici les paroles : 

R./ Mère de l’Espérance,
Dont le nom est si doux
Protégez notre France.
Priez, priez pour nous ! (bis)

Souvenez-vous, Marie,
Qu’un de nos Souverains
Remit notre Patrie
En vos augustes mains.

La crainte et la tristesse
Ont gagné notre cœur.
Rendez-nous l’allégresse,
La paix et le bonheur.

Vous calmez les orages,
Vous commandez aux flots,
Vous guidez au rivage
Les pauvres matelots.

De la rive éternelle,
Secondez nos efforts ;
Guidez notre nacelle
Vers les célestes ports.

En ces jours de souffrances
Sauvez-nous du danger ;
Épargnez à la France
Le joug de l’étranger.

Des mères en alarmes
Raffermissez les cœurs ;
Venez sécher leurs larmes,
ô Mère des douleurs !

Au chemin de la gloire,
Conduisez nos soldats
Donnez leur la victoire
Au jour des saints combats.

Et si, pour la Patrie,
Bravant les coups du sort
Ils vont donner leur vie,
Ah ! couronnez leur mort !

   Le cantique fut adopté dans la paroisse de Pontmain : il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il fut au programme des prières entonnées par les paroissiens pendant le temps l’apparition. Or c’est à ce chant, écrira plus tard Joseph Barbedette, que « la Très sainte Vierge devait réserver son plus beau sourire de toute l’apparition ».
Elevant les mains à hauteur des épaules, elle se mit à remuer les doigts, paraissant accompagner le chant avec une extrême délicatesse. Elle était radieuse. Aussi la joie des enfants devint-elle à ce moment-là exubérante : « Voilà qu’Elle rit, voilà qu’Elle rit ! » disaient-ils, « Oh ! qu’elle est belle ! Oh ! qu’elle est belle ! »

   Arrivé au septième couplet toutefois, l’avant-dernier du cantique, où l’on demandait : « Au chemin de la gloire Conduisez nos soldats ; Donnez-leur la victoire… », la banderole qui s’étendait aux pieds de la Vierge ne subsista pas dans le ciel.

   Le surlendemain de l’apparition, le chanoine Prud’homme apprit par une lettre ce qui s’était passé, et il ne put retenir ses larmes quand il sut que la Très Sainte Vierge avait honoré de son sourire sa composition. Cette émotion devait lui rester jusqu’à la fin de sa vie.

   En ce qui nous concerne, nous sommes aujourd’hui vivement choqués du fait qu’on a donné au cantique qui avait réjoui le coeur de Notre-Dame une tonalité toute différente de celle qui a prévalue à Pontmain durant tout un siècle.
En effet, dans les années qui ont suivi le second concile du Vatican et ont été marqué – spécialement en France – par cette démangeaison maladive d’entendre des nouveautés et de marquer une certaine forme de rupture, les paroles du cantique « Mère de l’Espérance » ont été totalement remaniées, au point que l’intention profonde initiale dont il était l’expression a disparu. Voici le texte de cette nouvelle version : 

R./ Mère de l’Espérance
Dont le nom est si doux,
Madone de l’enfance,
Demeure auprès de nous ! (bis)

Tu es bien notre Mère,
Toi qui as visité
sur leur lointaine terre
les enfants extasiés.

Apparaît ton sourire
Dans la nuit étoilée,
Il fait toujours revivre
Les cœurs désemparés.

Apprends-nous la prière,
Icône de beauté ;
Dieu n’est-il pas le Père,
Tout Amour et Bonté ?

Mère de toute grâce,
A l’univers troublé,
Fais resplendir la face
De ton fils Bien-Aimé.

Ta douleur nous oppresse
Devant le Crucifié,
Tu mets nos cœurs en liesse:
Christ est ressuscité !

Messagère joyeuse
De la Sainte Cité,
Guide-nous, Bienheureuse,
aux chemins de la paix.

   Notre ami fit partie de ceux qui protestèrent, en disant que c’était un abus de remplacer ainsi des paroles qui avaient été l’objet d’un sublime échange entre le ciel et la terre, ce qui leur donnait une haute valeur historique déjà, si ce n’est surnaturelle, et qui – de ce fait – ne nous appartenaient plus.
Il rappela à ce propos la lettre pastorale que Monseigneur Richaud, alors évêque de Laval, avait publié le 2 janvier 1940 :

« La corrélation est évidente entre la cessation de l’invasion ennemie, à sa pointe la plus avancée et l’événement de Pontmain ! Une corrélation non moins claire est indiquée par la Très Sainte Vierge entre l’intervention de la Providence et la supplication nationale qui s’élevait de toutes parts. A l’heure même de l’apparition et tandis que les villageois de Pontmain priaient la Madone qui apparaissait à leurs enfants, prières et cantiques, supplications et promesses jaillissaient à Notre-Dame de l’Espérance à Saint-Brieuc et à Notre-Dame des Victoires à Paris. Dans toute la France se répandaient depuis plusieurs mois les circulaires du P. Ramière en faveur d’une Consécration de la France et M. Legentil, quelques jours plutôt, le 11 janvier, avait prononcé à Poitiers la première formule du Voeu National. Tel est le sens des mots : « Mon Fils se laisse toucher » et encore, Nous ne parlons pas des autres voeux qui furent, à la même époque, émis en de nombreux sanctuaires.
Mais l’on peut bien dire que Marie, à qui Louis XIII avait autrefois consacré officiellement son royaume, a, d’une manière manifeste, pris en charge à Pontmain le salut de la France et a voulu marquer, en ce lieu béni de notre chère Mayenne, de quelle façon elle encourageait toutes nos supplications patriotiques. Son message est aussi bien un message d’espérance, de prière et de sacrifice, et il vaut pour toutes les situations personnelles et familiales qu’on vient lui confier. Mais il intéresse, directement et au premier chef, la Patrie. Notre-Dame de Pontmain, si toutes les Madones ont leur spécialité, c’est la Madone de la France en péril ».

X  Paul-Marie Richaud, évêque de Laval

   Et notre ami conclut par ces lignes, dont nous avons nous-mêmes éprouvé la vérité puisque -ayant eu l’occasion de passer à Pontmain il y a quelques années – nous nous sommes faits doucement « rabroués » par la personne de l’accueil lorsque nous commîmes « l’erreur » (presque impardonnable) de lui rappeler que le sanctuaire devait être un lieu spécifique de prière pour la France :  « On ne prie plus officiellement pour la France à Pontmain depuis quarante ans, et, dans la pénombre qui nous fait aujourd’hui aller à tâtons, on peut se dire qu’il est bien vrai que nous n’avons de grâces que celles de nos prières ! »

   Rappelons-le, l’invocation officielle à Notre-Dame de Pontmain – assortie alors de précieuses indulgences – était originellement celle qui figure sur l’image que nous reproduisons ci-dessous : « Notre-Dame de Pontmain, priez pour nous, pour l’Eglise et pour la France ! »

pontmain-image-devotion 17 janvier dans Commentaires d'actualité & humeurs

2013-8. De l’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu et notre Mère à Pontmain, le soir du 17 janvier 1871.

17 janvier,
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain.

       Pontmain : à peine un village, une toute petite paroisse du bas Maine aux confins de la Bretagne.

       Janvier 1871 : la guerre entre la Prusse et la France se prolonge, et les circonstances semblent vraiment désespérées. L’armée prussienne déferle vers l’Ouest de la France, enfonçant toute résistance. Le mardi 17 janvier, elle est aux portes de Laval.

   Il neige abondamment. L’heure est à l’angoisse. Une épidémie de typhoïde s’est déclarée. La variole se répand. Les éléments eux-mêmes semblent perturbés : le 11 janvier, une aurore boréale a vivement frappé les esprits. Ce 17 janvier, vers midi trente, la terre a tremblé dans toute la contrée, déjà ravagée par l’inquiétude.

   L’abbé Michel Guérin est curé de Pontmain depuis 36 ans. C’est un homme de prière : il prie, et il fait prier. Il communique à ses paroissiens sa foi vive, et aussi son immense amour pour la Vierge Marie.
Pourtant, la population de Pontmain vit des journées d’angoisse, tant les rumeurs les plus affolantes courent le pays. On est sans nouvelles des trente-huit jeunes gens de la paroisse mobilisés.
L’oppression des coeurs est telle que le dimanche 15 janvier, après les Vêpres, après la récitation du chapelet et la prière pour les soldats, personne n’ose entonner le cantique «Mère de l’espérance», comme à l’accoutumée.
Le bon abbé Guérin essaie de ranimer la confiance par quelques paroles pleines de réconfort, et il conclue résolument : « Allons mes enfants, chantez votre cantique : Mère de l’Espérance ! ».
A son insu, le bon curé vient de préparer ses paroissiens à une faveur inouïe.

2013-8. De l'apparition de la Très Sainte Mère de Dieu et notre Mère à Pontmain, le soir du 17 janvier 1871. dans Chronique de Lully pontmain-eglise-paroissiale

   La prière quotidienne rythme la vie de la famille Barbedette, comme de toutes les familles de cette paroisse fervente.
César et Victoire, les parents, ont trois fils : l’aîné Auguste – né d’un premier mariage de Victoire – est âgé de 25 ans ; les deux plus jeunes, Eugène et Joseph, ont respectivement 12 et 10 ans.
Eugène et Joseph Barbedette vont servir la Sainte Messe chaque matin. Auparavant, à la maison, comme ils le lui ont promis, ils récitent le chapelet à l’intention de leur frère Auguste, mobilisé ; ensuite, à l’église, en attendant la messe de sept heures, ils font le chemin de Croix pour demander la cessation de la guerre.
Le soir du mardi 17 janvier, au retour de l’école, vers 16h30, Eugène et Joseph aident leur père à piler des ajoncs dans la grange attenante à la maison familiale. Leur travail est interrompu par la visite d’une personne du voisinage, Jeannette Detais, qui a recueilli des nouvelles des soldats et vient les rassurer au sujet d’Auguste. Malgré son inquiétude vis-à-vis de son grand frère qui est aussi son parrain, Eugène ne s’attarde pourtant pas auprès d’eux : il sort de la grange, comme attiré par un mystérieux appel.

   La neige couvre le sol et les toits. Il fait très froid. Le ciel est clair, parsemé d’étoiles qui paraissent encore plus nombreuses et plus brillantes que les autres jours.
Alors, arrêtant son regard au-dessus de la maison d’Augustin Guidecoq, en face de la grange, il aperçoit une « belle Dame » vêtue d’une robe bleue, parsemée d’étoiles d’or – comme le plafond de l’église – : elle tend ses mains abaissées dans un geste d’accueil. Elle le regarde en souriant, il la regarde longuement en silence. Il n’a jamais rien vu d’aussi beau.

   Au moment où Jeannette Détais se dispose à rentrer chez elle, Eugène l’interpelle dans l’espoir de lui faire admirer ce qu’il est en train de contempler, mais Jeannette lui déclare à regret qu’elle ne voit « rien du tout ».
César, le père, sort de la grange avec Joseph, mais, dans la direction indiquée, il ne voit rien d’autre que le ciel tout scintillant d’étoiles.
Quand à Joseph, il aperçoit aussitôt « au milieu des airs, une Dame d’une beauté ravissante » qui regarde les deux enfants et leur sourit, comme une mère : elle semble encore plus heureuse de les voir qu’ils ne le sont de la contempler.

   Eugène s’assure vite que la vision découverte par Joseph est bien identique à celle qu’il a lui-même sous les yeux : « Vois-tu bien, Joseph ? – Holà ! oui, je vois une belle grande dame ! – Comment est-elle habillée ? – Elle a une robe bleue et puis, des étoiles dorées dessus, et puis des chaussons bleus avec des boucles d’or. – Dis donc, Joseph, regarde donc aussi : elle a une couronne. – Je vois bien une couronne dorée qui va en s’agrandissant, et puis un fil rouge au milieu de la couronne, et puis un voile noir ».

   Le père écoute tout en continuant à regarder le ciel mais, très perplexe dans un premier temps, il ordonne à ses garçons d’aller reprendre le travail inachevé. Cependant, rapidement pris de remord, il demande à Eugène de retourner voir s’il aperçoit toujours la même chose. L’enfant confirme, plein de joie, que la Dame est toujours là ; il l’envoie alors chercher sa mère.
Victoire arrive aussitôt, mais elle ne réussit pas à voir ce que Joseph et Eugène seraient si heureux de lui faire découvrir. Elle est toutefois ébranlée par leur récit et par l’émotion visible de leur père. La pensée lui vient alors qu’il s’agit peut être d’une apparition de la Sainte Vierge : elle les fait rentrer tous trois dans la grange dont elle ferme la porte, par discrétion vis-à-vis des voisins qui commencent à être attirés par le bruit des voix. Puis, derrière la porte et tournés du côté de la vision, les parents Barbedette et leur deux enfants récitent à genoux cinq Pater et cinq Ave en l’honneur de la Sainte Vierge.

   Quand ils sortent de la grange, la Dame est encore là, toujours souriante. A l’aide de ses lunettes, Victoire tente encore une fois de l’apercevoir, mais sans obtenir – on s’en doute! – de meilleur résultat. Un peu dépitée, elle donne l’ordre à ses enfants d’aller terminer leur travail. Puis, après le souper, pris debout et à la hâte, ils obtiennent la permission de retourner à la grange avec la recommandation de leur mère de réciter à nouveau cinq Pater et cinq Ave. Ils reviennent ensuite à la maison.

pontmain-phase-1-de-lapparition 17 janvier dans De Maria numquam satis

   Victoire décide alors d’aller avec Eugène jusqu’à l’école des sœurs, à quelques pas de leur maison, chercher Sœur Vitaline : « Les sœurs sont meilleures que vous, leur dit-elle : si vous voyez quelque chose, elle le verra bien aussi ».
Sœur Vitaline les suit jusqu’à la porte de la grange.
Tout de suite Eugène l’interroge. Il voudrait tellement qu’elle soit témoin, elle aussi, de ce qu’il voit !
« Voyez-vous bien, ma sœur ? » demande-t-il.
« J’ai beau ouvrir les yeux, dit la sœur, je ne vois absolument rien. »
Contrarié, il insiste en lui indiquant le point précis où se trouve la vision : trois étoiles extraordinaires, beaucoup plus brillantes que les autres, forment un triangle délimitant l’apparition ; la plus élevée est située juste au dessus de la tête de la Dame.
Mais Sœur Vitaline ne voit toujours rien, à part les trois étoiles exceptionnelles, visibles pour tout le monde ce soir là. Elle prend donc le parti de rentrer chez elle.

   Victoire la reconduit jusqu’à la porte de la communauté des religieuses et revient à la grange avec trois petites pensionnaires que lui confie Sœur Vitaline : Françoise Richer (11 ans), Jeanne-Marie Lebosse (9 ans) et Augustine Mouton (12 ans).
A peine arrivées auprès d’Eugène qui les appelle du seuil de la grange, Françoise et Jeanne-Marie s’écrient ensemble : « Oh la Belle Dame avec une robe bleue ! » et elles la décrivent à leur tour.

   Joseph, qui n’avait pas osé jusqu’ici sortir sans permission, se hâte de les rejoindre tandis que Sœur Vitaline revient auprès d’eux, suivie de Sœur Marie-Edouard.
Cette dernière, déçue elle aussi de ne rien apercevoir, constate que seuls des enfants semblent avoir le privilège de la vision. Elle décide donc d’aller chercher d’autres enfants plus jeunes encore. Accompagnée d’Eugène, elle passe chez les grands-parents Friteau pour leur demander d’emmener à la grange leur petit Eugène, enfant chétif et malade. Parvenu à la grange, le petit Eugène Friteau a le regard immédiatement attiré par la vision et son visage s’éclaire aussitôt de joie ; il garde le silence mais affirmera les jours suivants qu’il a « vu la Belle Dame ».
Sœur Marie-Edouard s’empresse d’aller chercher Monsieur le Curé, qui est tout d’abord saisi de crainte et profondément 
bouleversé quand il l’entend, toute émotionnée, lui annoncer qu’il y a un « prodige chez les Barbette…. que les enfants voient la Sainte Vierge ».

   En ressortant du presbytère avec le bon curé et sa servante Jeannette, Sœur Marie-Edouard donne l’éveil dans plusieurs familles, notamment celles où se trouvent des petits enfants.
De proche en proche, la nouvelle se répand et tout le bourg se trouve bientôt rassemblé devant la grange. 
Parmi les derniers arrivants, il y a encore une petite fille Augustine Boitin, 25 mois, que sa maman porte dans ses bras ; l’enfant est instantanément fascinée par l’Apparition et s’exclame en battant des mains : « Le Jésus, le Jésus ! » L’assemblée est saisie d’émotion.
Plus tard dans la soirée, arrive le charpentier Avice avec ses deux filles et portant dans ses bras son fils Auguste âgé de 4 ans. L’enfant dit aussitôt très doucement à son père « Je vois bien aussi, moi… une belle dame… une robe bleue avec des étoiles comme dans l’église, mais plus belle ! » Son visage rayonne d’un bonheur extraordinaire. Son père lui recommande de ne plus rien dire jusqu’à leur retour à la maison.

pontmain-phase-2-de-lapparition 17 janvier 1871 dans Lectures & relectures

   C’est au moment même où Monsieur le curé s’approche de la grange qu’une petite Croix rouge se forme instantanément sur le cœur de la Dame.
En même temps, un ovale bleu se dessine autour d’elle et quatre bougies se fixent à l’intérieur de l’ovale, détails analogues à ceux qui entourent la statue de la Vierge installée dans l’église de Pontmain. Scrutant en vain le ciel étoilé, l’abbé Guérin interroge les enfants qui lui décrivent en détail ce qu’ils contemplent.

   Les petits voyants ont constaté à plusieurs reprises une expression de tristesse sur le visage de la Dame qui cesse de sourire chaque fois que l’entourage se met à bavarder, à plaisanter ou à émettre des doutes sur sa présence. Et, comme l’assistance manifeste une certaine agitation, Monsieur le Curé demande le silence. Puis, Sœur Marie-Edouard lui suggère de parler à la Sainte Vierge et de demander aux enfants de lui parler. En réponse, il prononce le seul mot que Marie semble attendre : « Prions !»
C’est alors une belle veillée de prière qui commence : le dialogue est engagé entre le ciel et la terre. Le curé Guérin prend lui-même l’initiative des prières, et chose merveilleuse, les phases de l’apparition semblent se dérouler conformément aux prières qui sont demandées.

   Pendant toute la durée du chapelet, au fur et à mesure que s’intensifie la prière, la Dame embellit et « grandit » progressivement tandis que les « Ave Maria », en s’élevant jusqu’à elle, se transforment en autant d’étoiles d’or qui viennent s’imprimer sur sa robe. L’ovale bleu qui l’entoure s’élargit également. Les étoiles qui l’environnent semblent s’écarter comme pour lui faire place et, dans un mouvement harmonieux, viennent se ranger sous ses pieds.
L’émerveillement des enfants, devant la splendeur de cette vision de lumière en plein ciel, est inexprimable.

   A l’invitation de Monsieur le Curé, Sœur Marie-Edouard entonne le Magnificat. Mais le premier verset n’est pas achevé que les enfants s’écrient : «Voilà quelque chose qui se fait ! »
Une grande banderole blanche de la longueur de la maison Guidecoq vient d’apparaître au dessous de la Belle Dame.
Le Magnificat à peine repris, ils s’écrient à nouveau : « Voilà encore quelque chose qui se fait ! » Des lettres d’or en majuscule apparaissent lentement sur la banderole : MAIS.
Ce mot, répété par les enfants et provoquant la perplexité des assistants, brille seul pendant une dizaine de minutes environ.
Puis d‘autres lettres se forment, une à une, aussitôt proclamées par les enfants. A la fin du Magnificat, ils lisent ces mots : MAIS PRIEZ MES ENFANTS.

   Un petit événement vient entre-temps de se produire : un habitant du bourg rentre en catastrophe d’Ernée d’où il ramène des nouvelles. Entendant chanter le Magnificat, il crie à l’assemblée en prière : « Vous pouvez prier le bon Dieu, les Prussiens sont à Laval ! »
Mais l’Apparition a déjà rempli tous les cœurs d’une telle confiance qu’il entend cette réponse stupéfiante : « Ils seraient à l’entrée du bourg que nous n’aurions pas peur ! »
Fortement impressionné, il vient se joindre à ceux qui prient.

   Le froid étant extrêmement vif, on fait entrer tout le monde dans la grange, portes ouvertes. Puis, à la demande de Monsieur le Curé, Sœur Marie-Edouard entonne les litanies de la Sainte Vierge : « Il faut, dit le Curé Guérin, prier la Sainte Vierge de manifester sa Volonté. »

   Pendant le chant des litanies, d’autres lettres se sont formées, les enfants épèlent : DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS
Après le mot TEMPS, se forme un gros point semblable à un soleil d’or.

   Cette promesse provoque une véritable exultation dans l’assistance et chez les enfants qui sont dans un bonheur indescriptible. Tous sont remplis d’une immense espérance : « C’est fini ! C’est fini ! » dit-on « La guerre va cesser, nous aurons la paix ! »
« Oui ! répond Eugène, mais PRIEZ ! »

   Monsieur le Curé fait alors chanter l’ « Inviolata »Les enfants s’exclament à nouveau : « Voilà encore quelque chose qui se fait ! »
Sur une nouvelle ligne au-dessous de la première, à l’instant même où se chantent les paroles « Ô sainte Mère du Christ », de nouvelles lettres de forment : MON FILS
A ces mots, lus et répétés par les enfants, une émotion indicible se répand parmi les assistants : « C’est bien la Sainte Vierge ! » crient les enfants. « C’est elle, c’est elle ! » répète l’assistance.

   Souriant toujours, la Dame continue à les regarder. Dans un immense élan de reconnaissance et d’amour, on chante le « Salve Regina » tandis que les lettres continuent à se former. A la fin de l’antienne, les enfants peuvent lire : MON FILS SE LAISSE TOUCHER
Un gros trait d’or souligne cette dernière ligne qui se termine sans ponctuation. L’inscription totale est donc celle-ci :

MAIS PRIEZ MES ENFANTS DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS.
MON FILS SE LAISSE TOUCHER

   Les chants sont interrompus : l’assistance émue et recueillie, prie un moment en silence. Puis le Curé Guérin suggère de chanter un cantique à la Sainte Vierge et Sœur Marie-Edouard entonne « Mère de l’Espérance » ; pendant ce chant les enfants exultent en raison de la joie qu’ils lisent sur le visage de la Madone (qui a élevé les bras et agite les doigts en cadence) : « Voilà qu’elle rit ! Oh ! Qu’elle est belle ! Qu’elle est belle ! »
« Jamais, on n’a rien vu de pareil ni en personne, ni en image », diront ils plus tard.

pontmain-phase-3-de-lapparition apparition dans Memento

   Vers la fin du cantique, la banderole d’inscription disparaît, comme si un rouleau couleur du ciel passait en l’enroulant sur lui-même.
Monsieur le Curé fait alors chanter un autre cantique : « Mon doux Jésus, enfin, voici le temps de pardonner à nos coeurs pénitents… », avec le « Parce Domine » en guise de refrain.
A ce moment le visage de l’Apparition se voile de la tristesse : « Encore quelque chose se fait » s’écrient les enfants dont les visages s’assombrissent soudain.
En effet, une croix rouge haute de cinquante centimètres apparaît en avant de la Vierge Marie qui abaisse les mains pour la saisir et la tenir devant elle. Cette croix d’un rouge vif porte un Christ d’un rouge sombre. A l’extrémité du bâton de la croix, un croisillon porte, en lettres rouge vif, l’inscription : JESUS–CHRIST

   Pendant tout ce cantique, Marie a les yeux constamment baissés : elle contemple le Christ qu’elle présente à tous. Ses lèvres remuent. Elle paraît s’unir au chant qui implore le pardon. Son visage est empreint d’une tristesse indicible qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Les voyants eux-mêmes affirmeront plus tard que « jamais de toute leur vie, ils n’avaient vu pareille douleur sur un visage humain »C’est bien la Mère des Douleurs au pied de la croix de son Fils.
Une étoile se détache et vient allumer successivement les quatre bougies réparties autour de l’Apparition.

pontmain-phase-4-de-lapparition apparition de la Mère de Dieu

   L’assistance entonne l’hymne « Ave, maris Stella » et le crucifix rouge disparaît. Une petite croix blanche apparaît sur chaque épaule de la Vierge dont le visage s’éclaire à nouveau ; elle reprend son sourire ; un sourire où reste cependant comme un souvenir de l’immense tristesse par laquelle elle vient de passer.

   Le curé Guérin invite ses paroissiens à faire ensemble la prière du soir.
Vers la fin de la prière, Marie disparaît tout doucement derrière un voile blanc qui se déroule progressivement à partir du bas jusqu’à ce que les voyants n’aperçoivent plus que son visage, qui leur prodigue, avant de s’effacer, ses derniers sourires et son dernier regard chargé de toute sa tendresse maternelle.
« Voyez vous encore ? » demande M le Curé. « Non, répondent les enfants. C’est tout fini !»
Il est près de vingt et une heures.

   Chacun rentre chez soi, le cœur tout imprégné de cette présence maternelle de Marie. Alors qu’ils étaient plongés dans l’angoisse et le découragement quelques heurs plus tôt, tous sont maintenant envahis par une paix profonde, par une immense reconnaissance et par une confiance sans limite, dans la certitude d’une prière déjà exaucée.

   Le 22 janvier, à la surprise des chefs militaires français, les troupes allemandes se retirent. Pontmain et la Bretagne sont providentiellement épargnés.
Le 28 janvier, l’armistice est signé. Les jeunes gens de la paroisse mobilisés reviennent tous, sains et saufs.

* * * * * * *

   Ô combien est lumineux le message de Notre Dame de Pontmain et d’une si grande actualité :

Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps.
Mon Fils se laisse toucher

   Cette grande recommandation, destinée à être gravée dans nos cœurs en caractères indélébiles, est un appel impérieux à la prière.
Marie peut tout obtenir de Dieu – même des miracles – , mais notre prière est indispensable. Dieu, pour pouvoir intervenir dans nos vies, a besoin de notre prière persévérante…
Prions donc! Prions le plus possible! Ne nous lassons pas de prier, et de demander l’intercession de Notre-Dame.
Plus s’intensifie notre prière, plus s’accroît la puissance d’intercession de notre Mère céleste.
 

pontmain-image-devotion Notre-Dame

   L’année suivante, le 2 février 1872, l’Evêque de Laval proclamera : « Nous jugeons que l’Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, a véritablement apparu le 17 janvier 1871 à Pontmain »

* * * * * * *

On trouvera ci après :
– le cantique « Mère de l’Espérance » > ici
– le récit de ce qui s’est passé à la basilique de Notre-Dame des Victoires, à Paris, pendant le temps même de cette apparition, le 17 janvier 1871 > ici

2013-7. La bénédiction des animaux pour la fête de Saint Antoine le Grand.

17 janvier,
fête de Saint Antoine le Grand, père de tous les moines d’Orient et d’Occident (cf. > ici, et > ici) ;
Mémoire de Sainte Roseline de Villeneuve (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Théodose 1er le Grand, empereur (cf. > ici) ;
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain (cf. > ici).

2013-7. La bénédiction des animaux pour la fête de Saint Antoine le Grand. dans Chronique de Lully saint-antoine-le-grand

       Saint Antoine le Grand – appelé encore Saint Antoine d’Egypte, Saint Antoine du désert ou Saint Antoine abbé – est en vénération particulière en notre Mesnil-Marie : sa fête liturgique est célébrée ce 17 janvier et nous honorons en lui « le père de tous les moines », mais aussi l’un des célestes protecteurs des animaux.
On lira, ou relira, avec profit sa biographie écrite par Saint Athanase d’Alexandrie (cf. > ici).

   J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de Sainte Gertrude de Nivelles, la céleste protectrice des chats (cf. > ici), et l’on sait qu’on invoque spécialement Saint Ambroise de Milan pour la protection des abeilles, Saint Eloi – et parfois aussi Saint Martin – pour celle des chevaux – , Saint Jean-Baptiste pour les agneaux, Saint Roch pour les chiens… etc.

   Je sais bien que certains prêtres de nos jours – dans leur pseudo intellectualisme moderniste – regardent cela comme de la superstition et s’en moquent, mais ce n’est point là l’esprit de notre Mère la Sainte Eglise qui considère que Dieu n’a de mépris pour aucune de Ses créatures, et dont le rituel, depuis des siècles, renferme de précieuses bénédictions en faveur des animaux ; elle sait bien, en effet, que Dieu les a créés pour Sa gloire ainsi que pour le service et la consolation des hommes. Par cette bénédiction, elle ouvre des trésors de grâce pour que toute la création soit rendue à son Créateur et soit protégée du mal.
Et puis, il n’y a qu’à voir aussi à quel point les animaux de toutes sortes sont présents dans la vie des saints : je vous renvoie à la belle histoire écrite par Frère Maximilien-Marie et intitulée « Des Saints et des animaux » (cf.> ici et suivants car il y a quatre parties), dans laquelle sont justement évoqués nombre d’épisodes de l’hagiographie relatifs aux animaux.

   Bref, le Rituale Romanum contient donc, pour la fête de Saint Antoine le Grand, une bénédiction particulière « pour les chevaux ou pour tous les autres animaux » ; vous en trouverez le texte et sa traduction ci-dessous.
En France, cette bénédiction est – malheureusement! – assez peu pratiquée dans les paroisses, alors que la plupart des abbayes ou monastères qui possèdent des animaux en ont gardé l’usage.

   Frère Maximilien-Marie m’a raconté que, pendant les années où il a été si charitablement accueilli au Village d’Enfants de Riaumont et où il a rendu quelques services à cette belle oeuvre d’éducation et de protection de la jeunesse, en attendant de pouvoir fonder le Refuge Notre-Dame de Compassion, cette bénédiction se faisait au cours d’une procession à laquelle participaient, avec les moines, les enfants et adolescents de Riaumont : la procession se rendait jusqu’à la petite ferme, et la bénédiction de Dieu était invoquée sur les volailles de la basse-cour, sur les pigeons, les lapins, les chèvres, les porcs et les chevaux… 
Il se souvient très spécialement d’une scène très touchante : alors que le Révérend Père Argouarc’h, revêtu de la chape, était en train de lire les oraisons de la bénédiction, la jument s’est approchée de lui par derrière et a posé très tendrement sa tête sur l’épaule du prêtre, donnant tout à la fois l’impression de lui montrer sa reconnaissance et de lire avec lui dans le rituel !

   En Espagne et en Italie, cette bénédiction est restée très populaire. A Rome même, l’église des Saints Antoine et Eusèbe, près de la basilique de Sainte Marie-Majeure, connaît le 17 janvier (ainsi que le dimanche qui en est le plus proche) une affluence particulière. 
L’agence d’information internationale au service du Saint-Siège, Zenit, en rendait compte en ces termes pour l’année 2006 :

    »L’église était envahie par la foule des grandes fêtes, toutes générations confondues : les plus âgés et leurs fidèles compagnons à quatre pattes, dans les bras ou au pied, les enfants avec un lapin ou des perruches, les jeunes couples avec poussette fièrement gardée par un tendre molosse, les ados avec un, parfois deux, parfois trois chiens.
Au pied d’une Pietà illuminée, une boule de poils noirs, un chiot de Terre-Neuve plongé dans un sommeil réparateur, qui, inspecté par tous ses congénères qui passaient, n’a pas un instant ouvert l’œil pour autant. 
Qui aurait imaginé pouvoir réunir pendant une heure tant d’animaux sans provoquer quelque salissure ou une bagarre violente, sans que la liturgie n’en souffre et que les fidèles ne se distraient de l’action liturgique?
Pendant l’homélie, le prêtre n’a dû répéter qu’un seul passage, couvert inopinément par un aboiement. Il expliquait que Dieu est « présent partout, parfois même là où nous ne l’attendons pas ». Il ne parlait pas à ce moment-là des animaux : « même dans nos ennemis », disait-il. « Je répète, parce qu’on n’a peut-être pas bien entendu, reprenait le célébrant avec humour, après l’aboiement intempestif, « même dans nos ennemis ». (…) Pour chant final, de tous les cœurs a jailli le Cantique des Créatures de saint François d’Assise. (…) 
A la fin de la messe, une bénédiction générale a eu lieu sur le parvis de l’église, prière publique en présence de membres de la Garde des finances à cheval, des Carabiniers à cheval et de l’unité cynophile de la Protection Civile, rappelant les services rendus à la sécurité de nos villes par des chiens, parfois découverts dans les refuges et choisis pour leurs qualités spéciales. (…)
Puis le diacre a descendu la volée d’escaliers, goupillon en main, passant au milieu de cette foule joyeuse pour donner une bénédiction individuelle : eau bénite sur le museau ou sur le bec. Beaucoup de voisins qui ne se connaissaient que comme « maître de chien » avaient la joie de se reconnaître plus profondément comme chrétiens.
Ainsi, l’Eglise de Rome n’a pas renoncé à cette tradition antique qui est aussi dans l’esprit de saint François d’Assise, patron de l’Italie, un moyen d’évangéliser – car certaines personnes ont cessé d’aller à la messe, mais ne manquent pas cette fête célébrée dès l’enfance – une occasion de rendre grâce pour le don de la Création, et finalement de redonner « à Dieu ce qui est à Dieu ».

   En 2012 encore, Zenit annonçait cette Messe et cette bénédiction, ajoutant en outre que Monsieur le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la Basilique Vaticane et Vicaire de Sa Sainteté pour la Cité du Vatican, irait lui-même bénir les animaux de ferme rassemblés sur la piazza Pio XII (juste devant la place Saint-Pierre) pour l’exposition organisée par l’Association Italienne des Eleveurs. J’ai alors relevé cette phrase : « La Nouvelle évangélisation passe aussi par la gratitude envers le Créateur pour sa générosité dans toutes les bestioles dont parle la Genèse ».

   En lisant ces articles, je ne pouvais m’empêcher de penser que si, en France, la Garde républicaine et les unités cynophyles de la police venaient à l’église pour y faire bénir leurs chevaux et leurs chiens, les sectes qui tiennent aujourd’hui dans leurs griffes les structures et les hommes de l’Etat comme des médias déchaîneraient une fois de plus leur haine anti-chrétienne et y verraient quelque gravissime atteinte à la laïcité, tant leur orgueil les rend… bêtes.
Je trouve d’ailleurs regrettable que, en Français, ce soit un même mot qui, prit substantivement désigne l’animal, lequel est doté d’une intelligence propre « selon son espèce » (cf. Gen. I, 20-25), et qui, employé comme adjectif, désigne un homme dépourvu de bon sens, sans intelligence, obtus et éloigné de la juste compréhension des choses…
Nous autres, animaux, n’avons de « bêtes » que le nom (cf. aussi ce que j’ai écrit > ici) et la Sainte Eglise nous prodigue d’affectueuses bénédictions, tandis que pour nombre de ces « bêtes » à deux pattes, qui se croient très intelligentes, il serait plus judicieux de les orienter vers le sacrement de pénitence, et même parfois vers le ministère d’un exorciste !

patteschats 17 janvier dans De liturgiaLully.

benedictio-equorum-etc-001 animaux dans Nos amis les Saints

Traduction (par nos soins) :

Bénédiction des chevaux ou d’autres animaux :

V./ Notre secours est dans le Nom du Seigneur.
R./ Qui a fait le ciel et la terre.
V./ Le Seigneur soit avec vous.
R./ Et avec votre esprit.

   Prions :
O Dieu, notre refuge et notre force : montrez-vous favorable aux pieuses prières de votre Eglise, Vous qui êtes Vous-même l’auteur de sa piété, et accordez que ce que nous demandons avec foi, nous l’obtenions avec efficacité. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

R./ Ainsi soit-il!

   Prions :
Dieu tout puissant et éternel, qui avez fait aller sans dommage le glorieux Saint Antoine, éprouvé par des tentations variés, au milieu des troubles de ce monde, accordez à nous qui sommes Vos serviteurs de tirer profit de son illustre exemple et que par ses mérites et son intercession nous soyons libérés des périls de la vie présente. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

R./ Ainsi soit-il!

   Prions :
Que ces animaux reçoivent votre béné+diction, Seigneur : par elle qu’ils reçoivent la santé du corps et qu’ils soient libérés de tout mal par l’intercession du Bienheureux Antoine. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

R./ Ainsi soit-il!

Et ils sont aspergés avec l’eau bénite.

2013-6. Gustave Thibon : « Libertés ».

   Le 19 janvier va ramener l’anniversaire du rappel à Dieu de notre cher et vénéré Gustave Thibon.
2001-2013 : voici que s’achève la douzième année après son départ de ce monde, après son entrée dans la Lumière – je n’en doute pas – , après avoir souffert pendant tant de longues années l’épreuve des ténèbres…

   Ceux qui me sont proches savent à quel point la pensée et les écrits de Gustave Thibon constituent  pour moi une nourriture quotidienne : j’y puise chaque jour des lumières et des forces.
Lumières de l’intelligence et du coeur, qui apportent aux situations actuelles l’éclairage de bon sens et de vraie sagesse nécessaire pour les considérer avec un recul convenable ; force morale et spirituelle pour éviter les écueils du pessimisme et du découragement d’une part, des enthousiasmes irréfléchis et des illusions optimistes d’autre part.

   En ce début d’année 2013, il me paraît particulièrement adapté de vous recopier ci-dessous un texte, auquel je n’hésite pas un instant à attribuer le qualificatif de prophétique, qui fut publié en… 1940 !
C’est la sixième (et très courte) partie de « Diagnostics » (éditions Librairie de Médicis – 1940) et elle s’intitule : « Libertés ».

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur.

Gustave Thibon - une vue du mas de Libian

Une vue du Mas de Libian, la propriété ancestrale de la famille Thibon

frise

« Libertés »

        »Il y aurait autant d’horreur à détruire la liberté où Dieu l’a mise, que de l’introduire où elle n’est pas, a dit Pascal. Cette formule ramasse et stigmatise les deux attentats dont les tyrans (avoués ou masqués) menacent la vraie liberté des peuples : l’oppression et la corruption, la destruction par atrophie et la destruction par boursouflure.

   En France, depuis plus d’un siècle (note : rappelons-le, ce texte fut publié en 1940), on introduit la liberté où elle n’est pas. On arrache le peuple à la nécessité nourricière, à l’humble et maternelle alvéole d’institutions, de coutumes et de devoirs, à l’intérieur de laquelle sa liberté peut se déployer sainement, pour faire jouer celle-ci hors de son lieu, dans un domaine adapté à sa nature et où elle se réfute elle-même : dogme de la souveraineté du peuple, avec son corollaire pratique, le suffrage universel… Autant vaudrait demander à un aveugle de choisir librement entre les couleurs! A l’idéal de la liberté, on immole les cadres de la nature. On dit à l’agneau : tu es libre d’être ou de n’être pas herbivore. Car c’est à cela que se ramènent en définitive les institutions qui entretiennent dans la cervelle de tous les hommes l’illusion d’être souverains, égaux à quiconque et de trancher, par leur bulletin de vote, les problèmes les plus étrangers à leur compétence.

   Mais étirer, dilater ainsi la liberté, c’est encore la façon la plus sûre (et la plus perfide) de la supprimer. D’un bien dont on mésuse, on perd même l’usage. Qui veut trop courir aujourd’hui ne pourra plus marcher demain… Après avoir promené son désir et son choix parmi les aliments carnés, l’herbivore corrompu ne sait plus choisir sainement entre les plantes qui l’entourent ; – l’homme du peuple farci « d’idées générales » et d’ambition saugrenues perd la sagesse spécifique de son milieu social et professionnel. Il n’est pas libre hors de son ordre : là, il n’a que l’illusion de la liberté ; en réalité, il est mû par des mots creux ou des passions malsaines et sa souveraineté universelle se résout en fumée et en comédie. Mais ce qui est plus grave, ce qui est terrible, c’est que dans son ordre même, il n’est plus libre. Rien plus qu’un certain mythe de liberté n’a contribué à détruire, dans l’âme des masses, la vraie liberté, la vraie sagesse.

   On peut modifier ainsi le mot de Pascal : en voulant mettre la liberté où elle n’est pas, on la détruit où Dieu l’a mise. L’homme qui n’accepte pas d’être relativement libre sera absolument esclave. »

2013-6. Gustave Thibon :

Autres publications consacrées à Gustave Thibon dans les pages de ce blogue :
« In memoriam » pour le 7ème anniversaire de sa mort (2008) > ici
Gustave Thibon : dix ans déjà – 19 janvier 2011 > ici
« Eloignement et connaissance » > ici
– Pour le centenaire de l’apparition de Notre-Dame de La Salette > ici
« Le goût de l’aliment éternel » > ici

2013-5. Dieu se sert de l’iniquité pour exercer et faire avancer les saints.

27 octobre.
Vigile des Saints Apôtres Simon et Jude.

       Une pieuse femme, prénommée Maxima, avait écrit au saint évêque d’Hippone pour lui exprimer sa tristesse en voyant sa province – probablement l’Espagne – livrée au travail de l’erreur ; notre bienheureux Père Saint Augustin, dans sa réponse publiée ci-dessous, lui dit ce qu’il a souvent répété : c’est que les œuvres du mal en ce monde profitent à l’avancement religieux des amis de Dieu.
Par le troisième et dernier paragraphe de cette lettre, on voit aussi que cette chrétienne demandait à Saint Augustin de confirmer la rectitude de sa foi, ou de corriger sa croyance s’il s’y était glissé quelque erreur sous l’influence des hérétiques qui répandaient leur poison dans sa province.

2013-5. Dieu se sert de l'iniquité pour exercer et faire avancer les saints. dans Chronique de Lully staugustinenluminure

Dieu se sert de l’iniquité pour exercer et faire avancer les saints.

Lettre n°264 de notre glorieux Père Saint Augustin :

* * * * * * *

       Augustin à Maxima, honorable, illustre servante de Dieu et digne de louanges parmi les membres du Christ, salut dans le Seigneur!

   1. Autant votre zèle religieux me fait plaisir, autant je m’afflige en apprenant quelles dangereuses erreurs envahissent votre province et l’exposent aux plus grands dangers. Mais, ces choses ayant été prédites, il ne faut pas s’étonner qu’elles arrivent : il faut être sur nos gardes pour que le mal ne nous atteigne point.
Dieu, notre libérateur, ne permettrait pas ces épreuves, si les saints ne devaient pas en tirer d’utiles instructions. Ceux qui font et propagent ainsi le mal par la perversité de leur volonté méritent l’aveuglement en ce monde, les supplices éternels s’ils persistent opiniâtrement dans leur voie et s’ils négligent de se corriger lorsqu’ils sont encore  en cette vie.
Toutefois, de même qu’ils font un mauvais usage des biens de Dieu, qui fait lever Son soleil sur les bons et sur les méchants et pleuvoir sur les justes et les injustes (
Matth. V, 45), et qui, par Sa patience les appelle au repentir, quand ils amassent un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu (Rom. II, 4-5) ; de même, dis-je, qu’en ne se corrigeant pas ils font un mauvais usage de la bonté et de la patience, c’est-à-dire des biens de Dieu, ainsi Dieu Lui-même fait un bon usage du mal qu’ils font : ce n’est pas seulement en punissant les coupables, conformément aux lois éternelles de Sa justice, c’est aussi en Se servant de l’iniquité pour exercer et faire avancer les saints afin que les bons profitent de la perversité même des méchants et qu’ils soient éprouvés et qu’ils soient mis en lumière : « Il faut, dit l’Apôtre, qu’il y ait des hérésies, afin qu’on reconnaisse ceux d’entre vous qui auront été éprouvés » (I Cor. XI, 19). 

   2. Car si Dieu, dans Ses desseins, n’avait pas à faire un bon usage des méchants pour l’utilité de Ses élus, Lui qui a tiré de la trahison de Judas notre rédemption par le sang du Christ, Il pourrait ou ne pas permettre qu’ils naquissent, sachant d’avance qu’ils seront méchants, ou bien les faire mourir dès leurs premiers pas dans la voie de l’iniquité ; mais Il les laisse venir au monde dans la mesure qu’Il croit utile à l’avertissement et à l’épreuve de Sa sainte maison. C’est pourquoi Il console notre tristesse, car la tristesse que nous causent les méchants devient pour nous une force, mais elle accable ceux qui persévèrent dans leur perversité.
Mais la joie que nous éprouvons lorsque l’un d’eux, sortant de sa voie, entre dans la société des saints, n’est comparable à aucune autre joie en cette vie. Il est écrit : « Mon fils, si tu es sage, tu le seras pour toi-même et pour tes proches ; si, au contraire, tu tombes dans le mal, tu en porteras seul la peine » (
Prov. IX, 12).
Quand nous nous réjouissons sur les fidèles et les justes, ce qu’ils ont de bien nous profite comme à eux ; mais quand nous gémissons sur les infidèles et les injustes, leur malice et notre affliction ne nuisent qu’à eux seuls : un grand secours auprès de Dieu nous vient aussi des tristesses miséricordieuses que nous ressentons pour eux, des gémissements et des prières que nous inspirent ces mêmes tristesses.
C’est pourquoi, honorable servante de Dieu et digne de louanges dans le Christ, j’approuve et je bénis tout ce que votre lettre renferme de tristesse, de vigilance et de prudence contre ces hommes ; et, puisque vous me le demandez, je vous exhorte, selon mes forces, à persévérer dans cette voie : gémissez sur ces méchants avec la simplicité de la colombe, mais tenez-vous en garde contre eux avec la prudence du serpent (
Matth. X, 16) ; travaillez, autant que vous le pourrez, à retenir dans la vraie foi ceux qui vous sont unis, et à ramener ceux qui seraient tombés dans quelque erreur.

   3. Je rectifierais votre doctrine sur l’humanité qu’a prise le Verbe de Dieu lorsqu’Il S’est fait chair et qu’Il a habité parmi nous (Jean I, 14), si j’y trouvais quelque chose de contraire à la vérité.
Mais vous n’avez qu’à continuer à croire que le Fils de Dieu, en Se faisant homme, a pris toute notre nature, c’est-à-dire une âme raisonnable et une chair mortelle sans péché. Il a participé à notre infirmité, et non pas à notre iniquité, afin que, par cette infirmité commune à tous les hommes, Il nous délivrât de notre iniquité et nous amenât à sa justice, buvant la mort qui Lui venait de nous et nous offrant à boire la vie qui venait de Lui.
Si vous avez quelque écrit de ces gens-là, où ils soutiennent quelque chose de contraire à cette foi, veuillez me l’envoyer, afin que, non-seulement nous exposions notre foi, mais encore que nous réfutions leur erreur. Sans doute, ils s’efforcent d’appuyer leur sentiment pervers et impie sur des passages des divines Ecritures ; il faut leur prouver qu’ils ne comprennent pas bien le sens de ces lettres sacrées écrites pour le salut des fidèles : semblables à des homme qui se feraient des plaies graves avec des instruments de chirurgie destinés à guérir et non pas à blesser.
J’ai beaucoup travaillé et je travaille beaucoup encore, autant que Dieu m’en donne la force, pour combattre diverses erreurs. Si vous désirez avoir mes ouvrages, envoyez quelqu’un pour les copier : Dieu a voulu que vous puissiez le faire aisément, en vous donnant tout ce qu’il vous faut pour cela.

nika lettre de Saint Augustin dans Commentaires d'actualité & humeurs

2013-4. Maximes et pensées de Sa Majesté le Roy Louis XVI.

2013-4. Maximes et pensées de Sa Majesté le Roy Louis XVI. dans Chronique de Lully fleur-de-lys

       En préparation des commémorations du 21 janvier, j’ai l’habitude de publier chaque année quelque texte en rapport avec le Roy-martyr.
Après le discours de Sa Sainteté le Pape Pie VI proclamant de manière formelle que c’est bien en haine de la foi que le Souverain avait été exécuté (cf. > ici), après le testament du Roy (cf. > ici) et le récit de ses dernières heures (cf. > ici), après le texte de son vœu au Sacré-Cœur de Jésus (cf. > ici), voici donc trente maximes et pensées écrites par Sa Majesté le Roy Louis XVI

Je les ai trouvées dans le deuxième tome d’un ouvrage intitulé « œuvres de Louis XVI », publié – sans nom d’auteur – à Paris en 1864, aux pages 1 à 6 ; leur intitulé exact y est : Maximes écrites de la main de Louis XVI.

Voici en outre le texte de la note qui les présente :

      »Louis XVI, en cherchant à se représenter, sous des formes nouvelles, des vérités qui sont de tous les temps, a suivi l’exemple des auteurs qui ont écrit des observations morales, auxquelles on est convenu de donner le nom de Maximes. Les moralistes les plus célèbres n’ont fait que répéter ce que d’autres avaient dit et souvent publié avant eux. Il n’y a que la forme de changée ; et quoiqu’on nous dise que la vérité doit être absolument nue, les écrivains, les poètes surtout, ne s’occupent qu’à la parer d’ornements qui lui donnent plus de majesté ou plus de grâce ; mais c’est surtout à lui donner un air de nouveauté que les écrivains s’exercent ; et voilà pourquoi la plupart, en cherchant l’originalité, n’atteignent que la bizarrerie.
Ce n’est point comme moraliste, ou comme littérateur, que Louis XVI a écrit ces Maximes, qui ne sont en quelque sorte que des souvenirs. Les vérités qu’il a retracées lui paraissaient sans doute usuelles, car la plupart sont relatives au poste auguste où la Providence l’avait placé. On ne doit donc point les juger comme ces pensées où un auteur peint le genre de son esprit et le caractère de son style, plus encore que la morale qui lui est propre ; ici je ne vois point l’écrivain, mais j’admire les vertus du Prince : c’est toujours Louis XVI se peignant lui-même. Sous ce point de vue, le seul véritable, et qui me dispense d’établir un parallèle entre ces maximes et celles d’autres moralistes, ce petit Recueil de pensées me paraît précieux, parce que les principes que le monarque y rappelle sont en harmonie parfaite avec ceux de ses autres écrits, et avec sa conduite dans les circonstances les plus difficiles. Sous d’autres rapports encore, ces Maximes pourraient paraître remarquables, car une expérience fatale a dû nous apprendre que plusieurs renferment de hautes leçons de sagesse. »

Sans nul doute, ces Maximes sont-elles l’expression de la réflexion et des convictions du Souverain : on y reconnaîtra son souci de la justice, aussi bien que la profondeur de sa culture, sa recherche de la vertu – inspirée par la foi – , et la maturité de son jugement… etc.
A cette lecture, toute personne sensée se prend à rêver d’avoir aujourd’hui en France, à tous les niveaux, des chefs formés à un tel souci du bien commun et animés de semblables convictions, à la place des pantins et marionnettes que l’on voit s’agiter de tous côtés…

Lully.

buste-de-louis-xvi-par-boizot-1777 21 janvier dans Lectures & relectures

Sa Majesté le Roy Louis XVI (buste par Boizot en 1777 – Versailles)

Maximes écrites de la main de Louis XVI.

I

Il ne dépend pas toujours du Roy de rendre ses sujets heureux ; mais il dépend toujours de lui de s’en servir utilement, en les employant à ce qu’ils savent faire.

II

Faire du bien, entendre dire du mal de soi patiemment, ce sont là des vertus de Roy.

III

Faire du bien aux autres, c’est en recevoir soi-même.

IV

La meilleur manière de se venger, est de ne point ressembler à celui qui nous fait injure.

V

Celui qui refuse d’obéir à la raison universelle et politique, c’est-à-dire à la Providence, ressemble à un esclave fugitif ; celui qui ne la voit pas est aveugle.

VI

Il ne faut pas recevoir les opinions de nos pères comme des enfants, c’est-à-dire par la seule raison que nos pères les ont eues et nous les ont laissées, mais il faut les examiner et suivre la vérité.

VII

Etre heureux, c’est se faire une bonne fortune à soi-même, et la bonne fortune, ce sont les bonnes dispositions de l’âme, les bons mouvements et les bonnes actions.

VIII

Il faut recevoir les bienfaits de ses amis, sans ingratitude et sans bassesse.

IX

Une franchise affectée est un poignard caché.

X

Donnons à tout le monde ; plus libéralement aux gens de bien, mais sans refuser le nécessaire à personne, pas même à notre ennemi ; car ce n’est ni aux moeurs, ni au caractère, mais à l’homme que nous donnons.

XI

C’est une grande ressource que le témoignage d’une bonne conscience.

XII

La Religion est la mère des vertus ; le culte que l’on doit à Dieu doit être préféré à tout.

XIII

Pour aimer, il faut connaître ; pour connaître, il faut éprouver. Je ne donne mon amitié qu’avec une extrême précaution.

XIV

Les mauvais musiciens et les mauvais poètes sont insupportables à ceux qui les écoutent ; mais la nature les a mis en possession d’être enchantés d’eux-mêmes.

XV

Applaudir aux injures, goûter le plaisir de la médisance, quoiqu’on n’en fasse pas soi-même les frais, c’est devenir coupable.

XVI

Les querelles de parti ne sont que des étincelles passagères, quand le souvenir ne s’en mêle pas ; elles deviennent des incendies et des meurtres, lorsqu’il leur donne du poids.

XVII

Les fausses marques d’estime et d’amitié semblent permises en politique, mais elles ne le sont jamais en morale ; et, à bien les examiner, la réputation de fourbe est aussi flétrissante pour un prince, que nuisible à ses intérêts.

XVIII

Un prince avare est pour les peuples comme un médecin qui laisse étouffer un malade dans son sang ; le prodigue est comme celui qui le tue à force de saignées.

XIX

Quiconque veut assujétir ses égaux, est toujours sanguinaire ou fourbe.

XX

La mauvaise fortune est aussi le thermomètre qui indique en même temps le refroidissement de ses amis.

XXI

C’est dans l’âme de Marc-Aurèle, bien plus que dans ses maximes, qu’il faut juger l’homme et le monarque.

XXII

Un ouvrage écrit sans liberté ne peut être que médiocre ou mauvais.

XXIII

Une chose ne mérite d’être écrite qu’autant qu’elle mérite d’être connue.

XXIV

L’institution du soldat est pour la défense de la patrie ; le louer à d’autres, c’est pervertir à la fois le but du négoce et de la guerre ; s’il n’est pas permis de vendre les choses saintes, eh! qu’y a-t-il de plus sacré que le sang des hommes?

XXV

En politique, on devrait faire un recueil de toutes les fautes que les princes ont faites par précipitation, pour l’usage de ceux qui veulent faire des traités et des alliances. Le temps qu’il leur faudrait pour les lire, leur donnerait celui de faire des réflexions qui ne sauraient que leur être salutaires.

XXVI

Il faut distinguer la flatterie de la louange. Trajan était encouragé à la vertu par le panégyrique de Pline. Tibère était confirmé dans le vice par les flatteries des sénateurs.

XXVII

Les fléaux célestes ne durent qu’un temps ; ils ne ravagent que quelques contrées, et les pertes, quoique douloureuses, se réparent : mais les crimes des roys, font souffrir longtemps des peuples entiers.

XXVIII

Les princes de Machiavel sont comme les dieux d’Homère que l’on dépeignait robustes et puissants, mais jamais équitables. Louis Sforce avait raison de n’être que guerrier, parce qu’il n’était qu’un usurpateur.

XXIX

Il serait à souhaiter pour le bonheur du monde, que les roys fussent bon, sans être cependant trop indulgents, afin que la bonté fut en eux toujours une vertu et jamais une faiblesse.

XXX

Un roy qui règne par la justice, a toute la terre pour son temple, et tous les gens de bien pour ministres.

fleur-de-lys Louis XVI dans Memento

220ème anniversaire du martyre de Sa Majesté le Roi Louis XVI

« Qui pourra jamais douter que ce monarque n’ait été principalement immolé en haine de la Foi
et par un esprit de fureur contre les dogmes catholiques? » (*)

220ème anniversaire du martyre de Sa Majesté le Roi Louis XVI dans Annonces & Nouvelles s.m.-le-roy-louis-xvi

Lundi 21 janvier 2013

220ème anniversaire du martyre de

Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XVI

Sainte Messe de Requiem

(célébrée selon le rite latin traditionnel)

à 18h30

en l’église de Ceyssac (43000 – Le Puy-en-Velay)

fleur-de-lys 21 janvier dans Memento   fleur-de-lys 220ème anniversaire dans Prier avec nous   fleur-de-lys Ceyssac dans Vexilla Regis

(*) citation de Sa Sainteté le Pape Pie VI (texte complet de l’allocution ici > www)

Publié dans:Annonces & Nouvelles, Memento, Prier avec nous, Vexilla Regis |on 6 janvier, 2013 |Commentaires fermés

2013-3. De l’étoile des Mages.

5 janvier,
Vigile de l’Epiphanie ;
Mémoire de Saint Télesphore, pape et martyr ;
Mémoire de Saint Siméon le stylite, ermite et confesseur ;
Anniversaire de la naissance de Jacques Cathelineau (cf. > ici).

2013-3. De l'étoile des Mages. dans Chronique de Lully etoile

       Les poisons corrupteurs que le rationalisme instille jusqu’à l’intérieur de la Sainte Eglise voudraient porter les intelligences à trouver des explications naturelles aux miracles.
Mais la définition d’un miracle, c’est d’être justement un fait positif, extraordinaire, hors des lois de la nature, produit directement par Dieu en vue de susciter ou de faire croître la foi.

   La fameuse « étoile » des Mages n’était pas une comète et n’avait rien à voir avec les inventions de Kepler et de quelques autres astronomes ; elle n’appartient pas au domaine des observations scientifiques et ne peut être comprise d’une manière humaine.
Selon l’enseignement de la Tradition, cette « étoile » était une lumière surnaturelle, provoquée par Dieu et conduite par un ange : elle n’avait rien de naturel, mais elle était véritablement miraculeuse.
D’ailleurs, si elle eût été naturelle, des savants versés dans la connaissance des astres n’y eussent point vu un signe divin marquant l’accomplissement des prophéties!
Ainsi, ceux qui veulent déterminer la date de la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ en se basant sur le passage cyclique d’une comète, sur l’observation d’une super nova ou sur un alignement récurrent de planètes sont dans l’erreur la plus grossière.

   Voici quelques extraits d’une homélie de Saint Jean Chrysostome dans laquelle il a justement commenté et expliqué le caractère miraculeux de cette « étoile » dont l’observation mit les Saints Mages en route et qui les conduisit jusqu’à l’Enfant Jésus.

enfant-jesus-etoile 6 janvier dans Commentaires d'actualité & humeurs

« Cette étoile n’était pas une étoile ordinaire ».

Extraits de la sixième homélie de Saint Jean Chrysostome
sur l’Evangile de Saint Matthieu :

etoile Epiphanie dans De liturgia

       «(…) Pour juger que cette étoile n’était pas une étoile ordinaire, ni même une étoile, mais une vertu invisible, qui se cachait sous cette forme extérieure, il ne faut que considérer quel était son cours et son mouvement. Il n’y a pas un astre, pas un seul, qui suive la même direction que celui-ci. Le soleil et la lune et toutes les planètes et les étoiles, vont de l’Orient à l’Occident ; au lieu que cette étoile allait du Septentrion au Midi, selon la situation de la Palestine à l’égard de la Perse.

   On peut prouver encore la même chose par le temps où cette étoile paraît. Car elle ne brille pas la nuit comme les autres, mais au milieu du jour et en plein midi, ce que ne peuvent faire les autres étoiles, ni la lune même, qui, bien que plus éclatante que les autres astres, disparaît néanmoins aussitôt que le soleil commence à paraître. Cependant cette étoile avait un éclat qui surpassait celui du soleil, et jetait une clarté plus vive et plus brillante.

   La troisième preuve qui fait voir que cette étoile n’était point ordinaire, c’est qu’elle paraît et se cache ensuite. Elle guida les mages tout le long de la route jusqu’en Palestine. Aussitôt qu’ils entrent à Jérusalem elle se cache ; et quand ils ont quitté Hérode après lui avoir fait connaître l’objet de leur voyage, et qu’ils continuent leur chemin, elle se remontre encore, ce qui ne peut être l’effet d’un astre ordinaire, mais seulement d’une vertu vivante et surtout intelligente. Car elle n’avait point comme les autres un mouvement fixe et invariable. Elle allait quand il fallait aller ; elle s’arrêtait quand il fallait s’arrêter, modifiant, suivant les convenances, sa marche et son état, à l’exemple de cette colonne de feu qui paraissait devant les Israëlites, et qui faisait ou marcher ou arrêter l’armée lorsqu’il le fallait.

   La même chose se prouve en quatrième, lieu par les indications que donnait cette étoile. Elle n’était point au haut du ciel, lorsqu’elle marqua aux mages le lieu où ils devaient aller, puisqu’elle n’aurait pu le leur faire reconnaître de cette manière ; mais elle descendit pour cela dans la plus basse région de l’air. Car vous jugez bien qu’une étoile n’eût pas pu marquer une cabane étroite, le point précis occupé par le corps d’un enfant. Non, à une si grande hauteur, elle n’aurait pu désigner, indiquer exactement un si petit objet aux regards. Considérez la lune, ses dimensions sont bien autres que celle des étoiles, et cependant tous les habitants de la terre, de quelque point de cette vaste étendue qu’ils la regardent, l’aperçoivent toujours près d’eux. Comment donc, dites-le moi, une simple étoile aurait-elle indiqué des objets aussi petits, que le sont une grotte et une crèche autrement qu’en descendant de ces hauteurs du ciel, pour venir s’arrêter en quelque sorte sur la tête même de l’enfant? C’est ce que l’évangéliste marque un peu après par ces paroles : « L’étoile qu’ils avaient vue en Orient commença d’aller devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée sur le lieu où était l’enfant, elle s’y arrêta ». Vous voyez donc par combien de preuves l’Evangile montre que cette étoile n’était pas une étoile ordinaire, et que ce n’était point par les règles de l’astrologie qu’elle découvrait cet enfant aux mages.

   (…)  Vous me demanderez peut- être pourquoi Dieu se sert de cette étoile pour attirer les mages à lui. Mais de quel autre moyen aurait-il dû se servir? Devait-il leur envoyer des prophètes? Les mages ne les eussent jamais reçus. Leur devait-il parler du Ciel? Ils ne l’eussent point écouté. Leur devait-il envoyer un ange? Ils l’auraient aussi négligé. C’est pourquoi, laissant de côté tous ces moyens extraordinaires, il les appelle par des choses qui leur étaient communes et familières ; et, usant ainsi d’une admirable condescendance pour s’accommoder à leur faiblesse, il fait luire sur eux un grand astre, très différent de tous les autres, afin de les frapper par sa grandeur, par sa beauté et par la nouveauté de son mouvement.

   (…) Il use donc de cette condescendance envers les mages, et il les appelle à lui par une étoile, afin de les faire passer ensuite à un état plus parfait et plus élevé. Mais après qu’il les a ainsi conduits comme par la main jusqu’à la crèche, il ne leur parle plus par une étoile, mais par un ange, parce qu’ils sont devenus plus parfaits et plus éclairés (…)»

giovanni-da-modena-lapparition-de-letoile-bologne

Giovanni da Modena : l’apparition de l’étoile aux Mages ; Bologne – église San Pietronio.

Etoiles

2013-2. « Quand il s’agit de favoriser l’unité entre tous les chrétiens, certains esprits sont trop facilement séduits par une apparence de bien… »

6 janvier 1928 – 6 janvier 2013

85ème anniversaire d’un texte
qui garde une surprenante actualité 

2013-2.

Lettre Encyclique

« Mortalium Animos » 

de Sa Sainteté le Pape Pie XI
sur l’unité de la véritable Eglise

* * * * *

Aux Patriarches, Primats, Archevêques, et autres ordinaires des lieux en paix et communion avec le Siège Apostolique

Vénérables Frères, Salut et Bénédiction Apostolique.

Jamais peut-être dans le passé, les esprits des hommes n’ont été saisis aussi fort que nous le voyons de nos jours, du désir de renforcer et d’étendre pour le bien commun de la société humaine, les relations fraternelles qui nous lient à cause de notre communauté d’origine et de nature.

Les peuples, en effet, ne jouissent pas encore pleinement des bienfaits de la paix ; et même, çà et là, de vieilles et de nouvelles discordes provoquent l’éruption de séditions et de guerres civiles. Par ailleurs, la plupart, assurément, des controverses qui touchent à la tranquillité et à la prospérité des peuples ne peuvent d’aucune manière recevoir de solution sans l’action concertée et les efforts des chefs des Etats et de ceux qui en gèrent et poursuivent les intérêts. On comprend donc aisément, et cela d’autant mieux que plus personne ne refuse d’admettre l’unité du genre humain, pourquoi la plupart des hommes désirent voir, au nom de cette fraternité universelle, les divers peuples s’unir entre eux par des liens chaque jour plus étroits.

C’est un résultat semblable que d’aucuns s’efforcent d’obtenir dans les choses qui regardent l’ordre de la Loi nouvelle, apportée par le Christ Notre-Seigneur. Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d’auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission.

De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée.

Il est vrai, quand il s’agit de favoriser l’unité entre tous les chrétiens, certains esprits sont trop facilement séduits par une apparence de bien. N’est-il pas juste, répète-t-on, n’est-ce pas même un devoir pour tous ceux qui invoquent le nom du Christ, de s’abstenir d’accusations réciproques et de s’unir enfin un jour par les liens de la charité des uns envers les autres? Qui donc oserait affirmer qu’il aime le Christ s’il ne cherche de toutes ses forces à réaliser le voeu du Christ lui-même demandant à son Père que ses disciples soient « un » (Joan. XVII, 21)? Et de plus le Christ n’a-t-il pas voulu que ses disciples fussent marqués et distingués des autres hommes par ce signe qu’ils s’aimeraient entre eux : « C’est à ce signe que tous connaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Joan. XIII, 35)?

Plaise à Dieu, ajoute-t-on, que tous les chrétiens soient « un »! Car par l’unité, ils seraient beaucoup plus forts pour repousser la peste de l’impiété qui, s’infiltrant et se répandant chaque jour davantage, s’apprête à ruiner l’Evangile.

Tels sont, parmi d’autres du même genre, les arguments que répandent et développent ceux qu’on appelle panchrétiens. Et il s’en faut que ces panchrétiens soient peu nombreux et disséminés; ils se sont, au contraire, multipliés en organisations complètes et ils ont fondé des associations largement répandues, que dirigent, le plus souvent, des non catholiques, quelles que soient leurs divergences en matières de foi. Leur entreprise est, d’ailleurs, poursuivie si activement qu’elle obtient en beaucoup d’endroits l’accueil de personnes de tout ordre et qu’elle séduit même de nombreux catholiques par l’espoir de former une union conforme, apparemment, aux voeux de notre Mère la Sainte Eglise, laquelle, certes, n’a rien plus à coeur que de rappeler et de ramener à son giron ses enfants égarés.

Mais en fait, sous les séductions et le charme de ces discours, se cache une erreur assurément fort grave, qui disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique.

Avertis par la conscience de notre charge apostolique de ne pas laisser circonvenir par des erreurs pernicieuses le troupeau du Seigneur, nous faisons appel, vénérables frères, à votre zèle pour prendre garde à un tel malheur. Nous avons, en effet, la confiance que, par l’écrit et par la parole, chacun de vous pourra plus facilement atteindre son peuple et lui faire comprendre les principes et les raisons que nous allons exposer et que les catholiques pourront y trouver une règle de pensée et de conduite pour les entreprises visant à réunir, de quelque manière que ce soit, en un seul corps, tous ceux qui se réclament du nom chrétien.

Dieu, Auteur de toutes choses, nous a créés pour le connaître et le servir ; étant notre Créateur, il a donc un droit absolu à notre sujétion. Certes, Dieu aurait pu n’imposer à l’homme, comme règle, que la loi naturelle qu’il a, en le créant, gravée dans son coeur, et dans la suite en diriger les développements par sa providence ordinaire ; mais en fait il préféra promulguer des préceptes à observer, et, au cours des âges, c’est-à-dire depuis les débuts de l’humanité jusqu’à la venue du Christ Jésus et sa prédication, il enseigna lui-même aux hommes les obligations dues à lui, Créateur, par tout être doué de raison : « Dieu, qui, à diverses reprises et en plusieurs manières, parla jadis à nos pères par les prophètes, nous a, une dernière fois, parlé en ces jours-ci par son Fils » (Hebr. I, 1-2).

Il en résulte qu’il ne peut y avoir de vraie religion en dehors de celle qui s’appuie sur la parole de Dieu révélée : cette révélation, commencée à l’origine et continuée sous la Loi Ancienne, le Christ Jésus lui-même l’a parachevée sous la Loi Nouvelle. Mais, si Dieu a parlé – et l’histoire porte témoignage qu’il a de fait parlé – , il n’est personne qui ne voie que le devoir de l’homme, c’est de croire sans réserve à Dieu qui parle et d’obéir totalement à Dieu qui commande.

Pour que nous remplissions convenablement ce double devoir en vue de la gloire de Dieu et de notre salut, le Fils unique de Dieu a établi sur terre son Eglise. Or, ceux qui se déclarent chrétiens ne peuvent pas, pensons-nous, refuser de croire que le Christ a fondé une Eglise, et une Eglise unique ; mais si, en outre, on leur demande de quelle nature doit être, suivant la volonté de son Fondateur, cette Eglise, alors tous ne s’entendent plus. Par exemple, un bon nombre d’entre eux nient que l’Eglise doive être visible et décelable extérieurement, en ce sens, du moins, qu’elle doive se présenter comme un seul corps de fidèles unanimes à professer une seule et même doctrine sous un seul magistère et un seul gouvernement; pour eux, au contraire, l’Eglise visible n’est rien d’autre qu’une fédération réalisée entre les diverses communautés de chrétiens malgré leurs adhésions à des doctrines différentes et même contradictoires.

Or, en vérité, son Eglise, le Christ Notre-Seigneur l’a établie en société parfaite, extérieure par nature et perceptible aux sens, avec la mission de continuer dans l’avenir l’oeuvre de salut du genre humain, sous la conduite d’un seul chef (Matth. XVI, 18 ; Luc. XXII, 32 ; Joan. XXI, 15-17), par l’enseignement de vive voix (Marc. XVI, 15) et par l’administration des sacrements, sources de la grâce céleste (Joan. III, 5 ; VI, 48-59 ; XX, 22 ; cf. Matth. XVIII, 18 ; …etc.) ; c’est pourquoi, dans les paraboles, il l’a déclarée semblable à un royaume (Matth. XIII), à une maison (cf. Matth. XVI, 18), à un bercail (Joan. X, 16) et à un troupeau (Joan. XXI, 15-17). Sans aucun doute, cette Eglise, si admirablement établie, ne pouvait finir ni s’éteindre à la mort de son Fondateur et des Apôtres qui furent les premiers chargés de la propager, car elle avait reçu l’ordre de conduire, sans distinction de temps et de lieux, tous les hommes au salut éternel : « Allez donc et enseignez toutes les nations » (Matth. XXVIII, 19). Dans l’accomplissement ininterrompu de cette mission, l’Eglise pourra-t-elle manquer de force et d’efficacité, quand le Christ lui-même lui prête son assistance continuelle : « Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles » (Matth. XXVIII, 20)?

Il est, par conséquent, impossible, non seulement que l’Eglise ne subsiste aujourd’hui et toujours, mais aussi qu’elle ne subsiste pas absolument la même qu’aux temps apostoliques; – à moins que nous ne voulions dire – à Dieu ne plaise! – ou bien que le Christ Notre-Seigneur a failli à son dessein ou bien qu’il s’est trompé quand il affirma que les portes de l’enfer ne prévaudraient jamais contre elle (Matth. XVI, 18).

C’est ici l’occasion d’exposer et de réfuter la fausse théorie dont visiblement dépend toute cette question et d’où partent les multiples activités concertées des non-catholiques en vue de confédérer, comme nous l’avons dit, les églises chrétiennes.

Les auteurs de ce projet ont pris l’habitude d’alléguer, presque à l’infini, les paroles du Christ : « Qu’ils soient un… Il n’y aura qu’un bercail et qu’un pasteur » (Joan. XVII, 21 ; X, 15), mais en voulant que, par ces mots, soient signifiés un voeu et une prière du Christ Jésus qui, jusqu’à ce jour, auraient été privés de résultat. Ils soutiennent, en effet, que l’unité de foi et de gouvernement, caractéristique de la véritable et unique Eglise du Christ, n’a presque jamais existé jusqu’à présent et n’existe pas aujourd’hui ; que cette unité peut, certes, être souhaitée et qu’elle sera peut-être un jour établie par une entente commune des volontés, mais qu’il faut entre-temps la tenir pour une sorte de rêve. Ils ajoutent que l’Eglise, en elle-même, de sa nature, est divisée en parties, c’est-à-dire constituée de très nombreuses églises ou communautés particulières, encore séparées, qui, malgré quelques principes communs de doctrine, diffèrent pour tout le reste ; que chaque église jouit de droits parfaitement identiques ; que l’Eglise ne fut une et unique que tout au plus depuis l’âge apostolique jusqu’aux premiers conciles oecuméniques.

Il faut donc, disent-ils, négliger et écarter les controverses même les plus anciennes et les divergences de doctrine qui déchirent encore aujourd’hui le nom chrétien, et, au moyen des autres vérités doctrinales, constituer et proposer une certaine règle de foi commune : dans la profession de cette foi, tous sentiront qu’ils sont frères plus qu’ils ne le sauront; seulement, une fois réunies en une fédération universelle, les multiples églises ou communautés pourront s’opposer avec force et succès aux progrès de l’impiété.

C’est là, vénérables frères, leur opinion commune. Il en est, toutefois, qui affirment et concèdent que le protestantisme a rejeté trop inconsidérément certains dogmes de foi et plusieurs pratiques du culte extérieur, agréables et utiles sans aucun doute, que l’Eglise Romaine, au contraire, conserve encore. Ils se hâtent, d’ailleurs, d’ajouter que cette Eglise Romaine, elle aussi, s’est égarée, qu’elle a corrompu la religion primitive en lui ajoutant certaines doctrines moins étrangères que contraires à l’Evangile et en obligeant à y croire ; parmi ces doctrines, ils citent en premier lieu celle de la primauté de juridiction attribuée à Pierre et à ses successeurs sur le siège romain. Dans ce nombre, il en est, assez peu, il est vrai, qui concèdent au Pontife Romain soit une primauté honorifique, soit une certaine juridiction ou pouvoir, qui, estiment-ils toutefois, découle non du droit divin mais, d’une certaine façon, du consentement des fidèles ; d’autres vont jusqu’à désirer que leurs fameux congrès, qu’on pourrait qualifier de bariolés, soient présidés par le Pontife lui-même. Pourtant, si on peut trouver des non-catholiques, d’ailleurs nombreux, qui prêchent à pleine voix une communion fraternelle dans le Christ Jésus, on n’en trouverait pas à qui vienne la pensée de se soumettre et d’obéir au Vicaire de Jésus-Christ quand il enseigne et quand il commande. Entre-temps, ils affirment qu’ils traiteront volontiers avec l’Eglise Romaine, mais à droits égaux, c’est-à-dire en égaux avec un égal ; mais s’ils pouvaient traiter, il ne semble pas douteux qu’ils le feraient avec la pensée de ne pas être tenus, par le pacte éventuellement conclu, à renoncer aux opinions en raison desquelles, encore maintenant, ils restent dans leurs errements et dans leurs erreurs hors de l’unique bercail du Christ.

Dans ces conditions, il va de soi que le Siège Apostolique ne peut, d’aucune manière, participer à leurs congrès et que, d’aucune manière, les catholiques ne peuvent apporter leurs suffrages à de telles entreprises ou y collaborer ; s’ils le faisaient, ils accorderaient une autorité à une fausse religion chrétienne, entièrement étrangère à l’unique Eglise du Christ.

Pouvons-nous souffrir – ce serait le comble de l’iniquité – que soit mise en accommodements la vérité, et la vérité divinement révélée? Car, en la circonstance, il s’agit de respecter la vérité révélée. Puisque c’est pour instruire de la foi évangélique tous les peuples que le Christ Jésus envoya ses Apôtres dans le monde entier et que, pour les garder de toute erreur, il voulut qu’ils fussent auparavant instruits de toute vérité par l’Esprit-Saint (Joan. XVI, 13), est-il vrai que, dans l’Eglise que Dieu lui-même assiste comme chef et gardien, cette doctrine des Apôtres a complètement disparu ou a été jamais falsifiée? Si notre Rédempteur a déclaré explicitement que son Evangile est destiné non seulement aux temps apostoliques, mais aussi aux âges futurs, l’objet de la foi a-t-il pu, avec le temps, devenir si obscur et si incertain qu’il faille aujourd’hui tolérer même les opinions contradictoires?

Si cela était vrai, il faudrait également dire que tant la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres que la présence perpétuelle de ce même Esprit dans l’Eglise et la prédication elle-même de Jésus-Christ ont perdu, depuis plusieurs siècles, toute leur efficacité et tout leur utilité : affirmation évidemment blasphématoire.

De plus, quand le Fils unique de Dieu a commandé à ses envoyés d’enseigner toutes les nations, il a en même temps imposé à tous les hommes le devoir d’ajouter foi à ce qui leur serait annoncé par les « témoins préordonnés par Dieu » (Act. X, 41), et il a sanctionné cet ordre par ces mots : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc. XVI, 16). Or, l’un et l’autre de ces deux commandements, qui ne peuvent pas ne pas être observés, celui d’enseigner et celui de croire pour obtenir la vie éternelle, ces deux commandements ne peuvent même pas se comprendre si l’Eglise n’expose pas intégralement et visiblement la doctrine évangélique et si, dans cet exposé, elle n’est à l’abri de tout danger d’erreur. Aussi, ils s’égarent également, ceux qui pensent que le dépôt de la vérité existe quelque part sur terre, mais que sa recherche exige de si durs labeurs, des études et des discussions si prolongées que, pour le découvrir et entrer en sa possession, à peine la vie de l’homme y suffirait ; comme si le Dieu très bon avait parlé par les prophètes et par son Fils unique à cette fin que seulement un petit nombre d’hommes enfin mûris par l’âge pût apprendre les vérités révélées par eux, et nullement pour donner une doctrine de foi et de morale qui dirigerait l’homme pendant tout le cours de sa vie mortelle.

Il est vrai, ces panchrétiens qui cherchent à fédérer les églises, semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens ; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi? Personne sans doute n’ignore que saint Jean lui-même, l’Apôtre de la charité, que l’on a vu dans son Evangile, dévoiler les secrets du Coeur Sacré de Jésus et qui ne cessait d’inculquer dans l’esprit de ses fidèles le précepte nouveau : « Aimez-vous les uns les autres », interdisait de façon absolue tout rapport avec ceux qui ne professaient pas la doctrine du Christ, entière et pure : « Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez même pas » (Joan. II, 10). C’est pourquoi, puisque la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, c’est l’unité de foi qui doit être le lien principal unissant les disciples du Christ.

Comment, dès lors, concevoir la légitimité d’une sorte de pacte chrétien, dont les adhérents, même dans les questions de foi, garderaient chacun leur manière particulière de penser et de juger, alors même qu’elle serait en contradiction avec celles des autres? Et par quelle formule, Nous le demandons, pourraient-ils constituer une seule et même société de fidèles, des hommes qui divergent en opinions contradictoires? Par exemple, au sujet de la sainte Tradition, ceux qui affirment qu’elle est une source authentique de la Révélation et ceux qui le nient? De même, pour la hiérarchie ecclésiastique, composée d’évêques, de prêtres et de ministres, ceux qui pensent qu’elle est d’institution divine et ceux qui déclarent qu’elle a été introduite peu à peu selon les temps et les circonstances? Egalement au sujet de la très sainte Eucharistie, ceux qui adorent le Christ véritablement présent en elle grâce à cette merveilleuse transformation du pain et du vin appelée transsubstantiation, et ceux qui affirment que le corps du Christ ne s’y trouve présent que par la foi ou par un signe et la vertu du Sacrement ; ceux qui reconnaissent à la même Eucharistie à la fois la nature de sacrifice et celle de sacrement, et ceux qui n’y voient rien d’autre que le souvenir et la commémoraison de la Cène du Seigneur? Et aussi, quant aux Saints régnant avec le Christ et spécialement Marie Mère de Dieu, ceux qui croient qu’il est bon et utile de les invoquer par des supplications et de vénérer leurs images, et ceux qui prétendent que ce culte ne peut être rendu, parce qu’opposé à l’honneur de Jésus-Christ « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (I Tim. II, 5)?

En vérité, nous ne savons pas comment, à travers une si grande divergence d’opinions, la voie vers l’unité de l’Eglise pourrait être ouverte, quand cette unité ne peut naître que d’un magistère unique, d’une règle unique de foi et d’une même croyance des chrétiens. En revanche, nous savons très bien que, par là, une étape est facilement franchie vers la négligence de la religion ou indifférentisme et vers ce qu’on nomme le modernisme, dont les malheureuses victimes soutiennent que la vérité des dogmes n’est pas absolue, mais relative, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux besoins changeants des époques et des lieux et aux diverses tendances des esprits, puisqu’elle n’est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu’elle est de nature à s’accommoder à la vie des hommes.

De plus, quant aux vérités à croire, il est absolument illicite d’user de la distinction qu’il leur plaît d’introduire dans les dogmes de foi, entre ceux qui seraient fondamentaux et ceux qui seraient non fondamentaux, comme si les premiers devaient être reçus par tous tandis que les seconds pourraient être laissés comme matières libres à l’assentiment des fidèles: la vertu surnaturelle de foi a en effet, pour objet formel l’autorité de Dieu révélant, autorité qui ne souffre aucune distinction de ce genre. C’est pourquoi tous les vrais disciples du Christ accordent au dogme de l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu la même foi que, par exemple, au mystère de l’Auguste Trinité, et de même ils ne croient pas à l’Incarnation de Notre-Seigneur autrement qu’au magistère infaillible du Pontife Romain dans le sens, bien entendu, qu’il a été défini par le Concile oecuménique du Vatican. Car, de la diversité et même du caractère récent des époques où, par un décret solennel, l’Eglise a sanctionné et défini ces vérités, il ne s’ensuit pas qu’elles n’ont pas la même certitude, qu’elles ne sont pas avec la même force imposées à notre foi: n’est-ce pas Dieu qui les a toutes révélées?

En effet, le magistère de l’Eglise – lequel, suivant le plan divin, a été établi ici-bas pour que les vérités révélées subsistent perpétuellement intactes et qu’elles soient transmises facilement et sûrement à la connaissance des hommes – s’exerce chaque jour par le Pontife Romain et par les évêques en communion avec lui ; mais en outre, toutes les fois qu’il s’impose de résister plus efficacement aux erreurs et aux attaques des hérétiques ou d’imprimer dans l’esprit des fidèles des vérités expliquées avec plus de clarté et de précision, ce magistère comporte le devoir de procéder opportunément à des définitions en formes et termes solennels.

Certes, cet usage extraordinaire du magistère n’introduit aucune nouveauté à la somme des vérités qui sont contenues, au moins implicitement, dans le dépôt de la Révélation confié par Dieu à l’Eglise; mais ou bien il rend manifeste ce qui jusque là pouvait peut-être paraître obscur à plusieurs, ou bien il prescrit de regarder comme de foi ce que, auparavant, certains mettaient en discussion.

On comprend donc, Vénérables Frères, pourquoi ce Siège Apostolique n’a jamais autorisé ses fidèles à prendre part aux congrès des non-catholiques : il n’est pas permis, en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu’en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, puisqu’ils ont eu jadis le malheur de s’en séparer.

Le retour à l’unique véritable Eglise, disons-Nous, bien visible à tous les regards, et qui, par la volonté de son Fondateur, doit rester perpétuellement telle qu’il l’a instituée lui-même pour le salut de tous. Car jamais au cours des siècles, l’Epouse mystique du Christ n’a été souillée, et elle ne pourra jamais l’être, au témoignage de saint Cyprien : « L’Epouse du Christ ne peut commettre un adultère: elle est intacte et pure. Elle ne connaît qu’une seule demeure; par sa chaste pudeur, elle garde l’inviolabilité d’un seul foyer » (De cath. Ecclesiae unitate, VI). Et le saint martyr s’étonnait vivement, et à bon droit, qu’on pût croire « que cette unité provenant de la stabilité divine, consolidée par les sacrements célestes, pouvait être déchirée dans l’Église et brisée par le heurt des volontés discordantes » (ibid.). Le corps mystique du Christ, c’est-à-dire l’Eglise, étant un (I Cor. XII, 12), formé de parties liées et coordonnées (Eph. IV, 16) à l’instar d’un corps physique, il est absurde et ridicule de dire qu’il peut se composer de membres épars et disjoints; par suite, quiconque ne lui est pas uni n’est pas un de ses membres et n’est pas attaché à sa tête qui est le Christ (Eph. V, 30 ; 1, 22).

Or, dans cette unique Eglise du Christ, personne ne se trouve, personne ne demeure, si, par son obéissance, il ne reconnaît et n’accepte l’autorité et le pouvoir de Pierre et de ses légitimes successeurs. N’ont-ils pas obéi à l’Evêque de Rome, Pasteur suprême des âmes, les ancêtres de ceux qui, aujourd’hui, sont enfoncés dans les erreurs de Photius et des novateurs? Des fils ont, hélas! déserté la maison paternelle, laquelle ne s’est point pour cela effondrée et n’a pas péri, soutenue qu’elle était par l’assistance perpétuelle de Dieu. Qu’ils reviennent donc au Père commun, qui oubliera les insultes proférées jadis contre le Siège Apostolique et les recevra avec la plus grande affection. Si, comme ils le répètent, ils désirent se joindre à nous et aux nôtres, pourquoi ne se hâteraient-ils pas d’aller vers l’Eglise, « mère et maîtresse de tous les fidèles du Christ » (Conc. Latran IV, c. 5).

Qu’ils écoutent Lactance s’écriant : « Seule… l’Eglise catholique est celle qui garde le vrai culte. Elle est la source de vérité, la demeure de la foi, le temple de Dieu ; qui n’y entre pas ou qui en sort, se prive de tout espoir de vie et de salut. Que personne ne se flatte d’une lutte obstinée. Car c’est une question de vie et de salut ; si l’on n’y veille avec précaution et diligence, c’est la perte et la mort » (Divin. Instit. IV. 30, 11-12).

Que les fils dissidents reviennent donc au Siège Apostolique, établi en cette ville que les princes des Apôtres, Pierre et Paul, ont consacrée de leur sang, au Siège « racine et mère de l’Eglise catholique » (S. Cypr. Ep. 48 ad Cornelium, 3).

Qu’ils y reviennent, non certes avec l’idée et l’espoir que « l’Eglise du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité » (I Tim. II, 15) renoncera à l’intégrité de la foi et tolérera leurs erreurs, mais, au contraire, pour se confier à son magistère et à son gouvernement. Plaise à Dieu que cet heureux évènement, que tant de nos prédécesseurs n’ont pas connu, Nous ayons le bonheur de le voir, que nous puissions embrasser avec un coeur de père les fils dont nous déplorons la funeste séparation ; plaise à Dieu notre Sauveur, « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (I Tim. II,4), d’entendre Notre ardente supplication pour qu’il daigne appeler tous les égarés à l’unité de l’Eglise. En cette affaire certainement très importante, Nous faisons appel et Nous voulons que l’on recoure à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de la divine grâce, victorieuse de toutes les hérésies et Secours des chrétiens, afin qu’elle Nous obtienne au plus tôt la venue de ce jour tant désiré où tous les hommes écouteront la voix de son divin Fils « en gardant l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix » (Eph. IV, 3).

Vous comprenez, Vénérables Frères, combien nous souhaitons cette union. Nous désirons que Nos fils le sachent aussi, non seulement ceux qui appartiennent à l’univers catholique, mais aussi tous ceux qui sont séparés de nous. Si, par une humble prière, ces derniers implorent les lumières célestes, il n’est pas douteux qu’ils ne reconnaissent la seule vraie Église de Jésus-Christ et qu’ils n’y entrent enfin, unis à Nous par une charité parfaite. Dans cette attente, comme gage des bienfaits divins et en témoignage de Notre bienveillance paternelle, Nous vous accordons de tout coeur, Vénérables Frères, ainsi qu’à votre clergé et à votre peuple, la bénédiction apostolique.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 6 janvier, en la fête de l’Epiphanie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’an 1928, le sixième de Notre Pontificat.

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