Archive pour la catégorie 'Textes spirituels'

2024-290. Voici que vient à nous la Nuit Sainte…

Lettre mensuelle aux membres et amis de la

Confrérie Royale

- 25 décembre 2024 -

L'Enfant Jésus rêvant au Royaume des Lys - blogue

« Dum médium siléntium tenérent ómnia,
et nox in suo cursu médium iter háberet,
omnípotens Sermo tuus, Dómine,
de cælis a regálibus sédibus venit »
(Sap. XVIII, 14-15).

   Alors qu’un silence paisible régnait sur toutes choses et que la nuit était au milieu de sa course,
Votre Parole toute-puissante vint du Ciel, du trône royal…

        Voici que vient à nous la Nuit Sainte au cœur de laquelle paraît à nos yeux le Verbe incarné, le Fils de Dieu devenu Fils de l’homme, notre divin Sauveur, Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, unique Rédempteur, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, manifesté dans la faiblesse de la chair, manifesté dans la faiblesse de la toute petite enfance, manifesté dans l’humilité d’une condition dépourvue de toute espèce d’apparence glorieuse et triomphante, manifesté dans la vulnérabilité et le dénuement…

   Le bois de la Crèche préfigure le bois de la Croix ; le rocher dans lequel est taillé la grotte étable préfigure le rocher du Golgotha, le tombeau creusé dans le roc et la pierre sacrée des autels catholiques ; les langes dans lequel est emmailloté l’Enfant-Dieu préfigurent le linceul et les linges funéraires ; les troupeaux que gardent les bergers préfigurent l’Agneau véritable dont le Sacrifice nous vaudra le Salut… etc.

   On ne se lasse pas, depuis 2024 ans, de le dire, de le redire, de le décliner en de multiples commentaires, pour le mieux contempler et célébrer, car c’est un mystère inépuisable.

  Voici que vient à nous la Nuit Sainte au cours de laquelle, dans le sillage du premier Noël, Clovis 1er le victorieux a incliné la tête devant le Christ-Roi afin d’être régénéré dans l’eau et le Sang jaillis du Cœur ouvert par la lance : cela aussi, depuis 1528 ans, on ne se lasse pas de le dire, de le redire, de le décliner en de multiples commentaires, pour le mieux contempler et célébrer, car cela aussi c’est un mystère inépuisable.

   Et voici que ce Royaume des Lys, né dans ces fonts baptismaux de Reims où Clovis le Grand fut régénéré, où Clovis le Grand reçut la vie divine de la grâce et l’inhabitation de la Trinité Sainte, où Clovis le grand fut intégré au Corps mystique de Jésus-Christ, où Clovis le Grand scella l’alliance de ses peuples avec la Sagesse éternelle et fonda le Corps mystique de la France, ce Royaume des Lys a été coupé de l’accès à la Source vive et vivifiante du fait des entreprises scélérates et criminelles ourdies par les esclaves du prince des ténèbres.
Voici que ce Royaume des Lys est livré à la dévastation et à la ruine, et qu’il dégringole d’abîme en abîme.

   Voici que le Royaume des Lys est livré aux mains des pécheurs impénitents qui le veulent immoler sur un bois d’infamie, qui le veulent exposer à la risée des peuples, qui le veulent ensevelir, après l’avoir lié dans des linges funéraires impossibles à défaire, et rouler sur lui une lourde pierre scellée… de la même manière qu’ils le firent pour l’Agneau de Dieu.

   Mais aux nuits de Gethsémani et du Calvaire, succède immanquablement, dans l’économie divine, la lumineuse nuit de Pâques : « tandis qu’un silence paisible règne sur toutes choses et que la nuit en est au milieu de sa course »…

   Et aux ténèbres de la gnose des officines sataniques qui se parent du titre usurpé de « lumières », aux ténèbres des révolutions, aux ténèbres des apostasies et des reniements, aux ténèbres des républiques et des empires maçonniques, aux ténèbres des lois impies qui œuvrent à séparer la vie des peuples de la vie divine, aux ténèbres du modernisme, succèdera immanquablement la nuit lumineuse des conversions et de la résurrection spirituelle : « tandis qu’un silence paisible régnera sur toutes choses et que la nuit en sera au milieu de sa course, le tout-puissant Verbe divin viendra du trône royal… », et au Royaume des Lys, on criera à nouveau joyeusement : « Noël ! Noël !», parce qu’on saura à nouveau que la seule vraie et durable allégresse découle du Salut accompli par le Verbe incarné et dans l’obéissance à Ses desseins éternels, sur les individus et sur les peuples.

   Alors sur la paille de son berceau de fortune, le Saint Enfant Jésus, dont le regard fixait au loin la suite des siècles, sourit en caressant de sa petite main les pétales d’un lys blanc épanoui dont un angelot lui apportait d’odorantes brassées.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

angelot aux lys - blogue

2024-289. « Lux fulgebit super nos ».

Vierge à l'Enfant et au chat - blogue

       L’introït de la Messe de l’Aurore de la Nativité renvoie à une célèbre prophétie d’Isaïe (IX, 2) sur l’avènement des jours du Rédempteur : « Lux fulgebit super nos : la lumière resplendira sur nous ».

   Au moment où nous allons entrer dans ces célébrations de la Naissance de notre divin Sauveur, et parce que, justement, dans la Sainte Eglise comme dans la société civile, les ténèbres semblent indéfiniment s’épaissir et menacent de s’étendre encore, au nom de mon papa-moine comme en mon nom propre, je viens par ces quelques mots vous souhaiter de très belles fêtes de Noël, dans la ferveur de l’esprit et la sérénité de l’âme.

   Que cette lumière annoncée par le prophète resplendisse sur vous ! Que Jésus, Lumière de Lumière (Lumen de Lumine), resplendisse en vous ! Que le Christ-Lumière rayonne également à travers vous : afin que votre foi, votre espérance et votre charité vous rendent témoins de la divine clarté et vous donnent d’éclairer les ténèbres de ce monde ! 

Bonnes, belles, heureuses, ferventes et saintes fêtes de Noël !

pattes de chat Tolbiac

Chat étoile déco Noël.gif

Prière d’une femme enceinte à la Vierge de l’attente :

18 décembre,
Fête de l’Expectation de l’Enfantement de la Bienheureuse Vierge Marie (cf. > ici).

   Profitons de la belle fête de ce jour pour publier cette prière destinée à être récitée par les femmes enceintes qui ont en Notre-Dame de l’Attente leur modèle :

Vierge de l'Attente - blogue

       O Bienheureuse Marie toujours Vierge, Notre-Dame de la divine Attente, Mère de la Sainte Espérance, c’est par l’opération du Saint-Esprit que vous avez conçu le Fils de Dieu, Verbe éternel venu en notre chair !
Vivant tabernacle de l’Emmanuel et Arche précieuse en laquelle habite corporellement le Dieu incréé, que vous portez en vos entrailles sacrées, et qui L’avez mis au monde sans douleur – Vierge avant, pendant et après l’enfantement -, je me place sous votre toute puissante et maternelle protection !

   Par les mérites et par les grâces de ces neuf mois pendant lesquels votre Créateur et Sauveur, qui est aussi le mien, a été merveilleusement formé en vous, je vous supplie d’intercéder auprès de votre Fils, Jésus, afin que l’enfant que je porte en mes entrailles soit protégé du mal, et que j’arrive heureusement jusqu’au terme de ma grossesse.

   Accordez-moi la grâce, après l’avoir mis au monde, de l’amener aussi à la source vivifiante de la vie surnaturelle : le saint baptême.
Prenez-le dès à présent sous votre spéciale protection, et conduisez-le tout au long de sa vie ici-bas, afin qu’il soit un jour au nombre des bienheureux dans le Ciel où vous régnez avec Jésus.

   Je vous demande très humblement, par Celui qui vous a affranchie des douleurs de l’enfantement, de me fortifier et de m’assister lors du travail, et, s’il est possible, d’en atténuer les peines. Je les accepte néanmoins par avance en réparation pour mes péchés, et pour le salut de l’enfant que je porte : cet enfant que je dédie à votre service, en imitation de l’offrande que vous fîtes vous-même au Père éternel de votre divin Enfant, sitôt que vous l’eûtes conçu et enfanté.

   Qu’à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit soient dès à présent honneur et gloire, ici-bas et dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

Vitrail de l'Expectation de Notre-Dame - blogue

2024-286. N’acceptons plus de parler de « fêtes de fin d’année ». Réagissons !

17 décembre,
Au diocèse de Viviers, fête de Saint Lazare le ressuscité, hôte de NSJC, premier évêque de Marseille et martyr ;
Mémoire de Sainte Begge d’Andenne, veuve, trisaïeule de Saint Charlemagne (cf. > ici) ;
« O Sapientia ! »

Tolbiac prépare Noël

Bien chers Amis,

       Sans doute ne suis-je pas le premier (ni le dernier) à le dire, mais il me semble que c’est un point sur lequel ceux qui se veulent opposer à la décadence de notre civilisation et à la perte des références chrétiennes doivent accomplir un effort particulier.
Certes cela demande de « ramer à contrecourant » évidemment. Certes, cela requiert de se distinguer et demande un peu de courage pour se démarquer du mouvement d’ensemble. Certes encore cela peut sembler un point de détail en face d’une espèce d’écroulement général : mais ne sont-ce point les détails ajoutés les uns aux autres qui réalisent un ensemble ?
Un bon pull, bien chaud, est constitué d’une multitude de mailles, qui ne sont chacune qu’un détail. Mais la ruine d’un pull ne commence jamais que par la rupture d’une maille, par la destruction d’un détail : il suffit de couper une maille, une seule, puis de tirer sur le fil et tout sera détricoté en bien moins de temps qu’il n’en aura fallu pour confectionner le pull !

   Ainsi en est-il d’une civilisation. Ainsi en est-il de la civilisation chrétienne.

   Et ne parlons pas de civilisation « judéo-chrétienne », s’il vous plaît !
Le judaïsme véritable a cessé avec l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; le Nouveau Testament a mis fin à l’Ancien, et, selon la prédiction de Notre-Seigneur, il n’est rien resté de l’ancien Israël et de son culte qui n’étaient que la préparation et la figure de l’Alliance Nouvelle et Eternelle, et avaient vocation à disparaître : « Et antiquum documentum novo cedat ritui : que les rites de l’ancienne alliance cèdent la place à ceux de la nouvelle »
Tout ceux qui était bien disposés dans le peuple jadis élu sont passés à l’Eglise, et tous ceux qui refusaient de reconnaître le Messie sont impitoyablement tombés sous le glaive romain, ou, quand ils y ont échappé, n’ont contribué qu’à constituer l’antichristianisme et à édifier dans l’ombre la contre civilisation chrétienne.
Mais je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet ici et aujourd’hui. J’en reviens à mon propos initial…

   Le « point de détail » sur lequel je veux donc attirer votre attention, c’est que Noël est la fête de la Nativité de notre divin Rédempteur, Fils de Dieu incarné. Pas autre chose. Rien d’autre !

   Les ennemis de la civilisation chrétienne haïssent cette référence. C’est normal après tout : nous savons bien pour qui ils travaillent !
Lucifer et ses anges déchus sont fous de rage en face du mystère de l’Incarnation. Et ils inspirent à ceux qui sont sous leur influence la haine de ce qu’est cette fête dans toute sa vérité.
Ils s’ingénient donc à souiller par toutes les manières en leur pouvoir, à dénaturer la fête de Noël, à la profaner, à la polluer avec des éléments corrosifs, à l’occulter derrière tout l’attirail de leurs séductions fondées sur les convoitises et les concupiscences terrestres.

   Noël et le Jour de l’An ne sont pas les « fêtes de fin d’année » : Noël est une naissance, pas une fin ; et le 1er janvier est le jour octave (le huitième jour est le signe de la plénitude et de l’accomplissement) de la Nativité, jour où a été donné au Nouveau-Né de la Crèche le nom de Jésus, nom qui signifie « Dieu Sauve ».
Après la manifestation de l’Incarnation dans la sainte nuit de la Nativité, le Jour de l’An manifeste au monde que cette Incarnation est ordonnée au salut des hommes et qu’elle annonce le mystère de la Rédemption.

   Ce n’est pas de manière irréfléchie que l’Eglise a finalement imposé le 1er janvier comme début de l’année civile nouvelle à la Chrétienté. Nos années civiles elles-mêmes sont le signe que le temps humain est relatif au mystère de l’Incarnation, que la manière de les compter se fait selon le cycle de l’Incarnation (d’où l’acharnement des révolutionnaires, suppôts de Satan, à vouloir imposer un nouveau calendrier).
Ainsi, ne commençons-nous pas l’année à Noël, mais à son jour octave : jour où fut donné le Saint Nom de Jésus, nom qui révèle qui est en réalité le frêle Enfant de la Crèche ; jour qui révèle au monde qu’il n’y a pas d’autre Sauveur, qu’Il est l’unique Rédempteur et que l’Ancien Testament est achevé parce que, en Lui, commence l’Alliance Nouvelle et Eternelle.
Ce ne peuvent être des « fêtes de fin d’année » : ce sont les fêtes du commencement du Salut, les fêtes du renouveau et du renouvellement. Renouvellement des temps et des cœurs, par l’Incarnation du Verbe éternel et par la Rédemption en Son Sang, le Précieux Sang rédempteur versé pour la première fois au huitième jour après Sa naissance.

   Voilà les raisons profondes qui font qu’un chrétien ne peut admettre d’entrer dans tout le système mental de corruption, de souillure et d’occultation de la réalité de la Venue du Verbe Incarné dans ce monde.
Voilà pourquoi un chrétien ne peut accepter de parler de « fêtes de fin d’année » mais doit impérativement, en ces temps de confusion et d’apostasie, maintenir fermement des formules telles que « Joyeux Noël » et les utiliser sans hésitation ni respect humain lorsqu’on lui souhaite de « Bonnes fêtes » !

   Je vous en prie, chers Amis, affirmez votre foi et votre conviction chrétienne en face de ceux qui dissolvent dans un flou généraliste de prétendues « fêtes de fin d’année » la réalité de ces jours qui s’approchent.
N’hésitez pas à « y aller franco » ! Et à ceux qui vous souhaitent de
 « Bonnes fêtes ! » voire de « Belles fêtes de fin d’année ! » : répondez avec assurance – et avec un bon sourire – par des formules de « Joyeux Noël ! » ou carrément de « Belles fêtes de la Nativité ! », voire de « Joyeuses célébrations de la Naissance du Christ ! », et par des souhaits tels que : « Que Jésus vous comble de grâces par les fêtes de Sa naissance ! ».. etc. 

   Il ne peut ni ne doit y avoir aucune limite à votre zèle chrétien pour manifester que vous apportez, chacun, et dans toutes les circonstances de la vie quotidienne – fussent-elles aussi banales que ces souhaits amicaux -, votre contribution à la lutte contre la désacralisation (la profanation) de Noël.

   Il y va de votre cohérence, et donc de votre crédibilité…

pattes de chatTolbiac.

Tolbiac en route pour la Nativité - blogue

2024-285. L’histoire de la cathédrale est extrêmement liée à l’histoire de tous ces Rois qui firent la France.

15 décembre 2024.

       L’hebdomadaire « Valeurs Actuelle » a mis en ligne ce dimanche 15 décembre 2024 un éditorial de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, rédigé au soir du vendredi 13 décembre où notre Roi légitime a participé à la cérémonie du retour des saintes reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris. En voici le texte :

Notre-Dame de Paris et lys - vitrail Fr.Mx.M.

Armes de France gif

       Il y a cinq ans, le monde avait retenu son souffle et pleuré avec nous alors que l’incendie ravageait l’édifice. Aujourd’hui, il nous voit célébrer la résurrection de ce monument qui avait été si meurtri par les flammes. Nous retrouvons enfin avec émotion la mère des cathédrales, celle qui a connu toutes nos gloires et toutes nos défaites, celle qui a vu le peuple français s’unir ou se déchirer, celle enfin qui veille sur notre chère capitale depuis tant de siècles. Notre-Dame est plus que la cathédrale de Paris, elle est la cathédrale de la France.

   Le chantier hors norme que nous avons suivi avec attention depuis quatre ans ne peut qu’apporter l’espérance dont nous avons tous besoin. La cathédrale a magnifiquement éveillé la générosité, la compétence et la tendresse de tant de Français. Et le moment est venu de rendre hommage à ces généreux donateurs, du plus modeste au plus fortuné, qui ont permis à la cathédrale de panser aussi rapidement ses plaies. Mais il faut également saluer tous ceux qui ont participé de manière concrète au chantier, tant les historiens et les archéologues que tous les corps de métier qui ont dévoilé un génie et un talent à la hauteur de ce prestigieux monument, dans la lignée de tous les bâtisseurs et les restaurateurs qui les ont précédés. La France est si fière de compter des gens comme eux parmi ses enfants. Et nous avons une pensée émue pour le général Georgelin, qui a consacré les derniers mois de sa vie à cette restauration, et dont il n’a pas pu voir la fin.

   Tout comme les bâtisseurs des cathédrales, l’œuvre qu’ils ont tous accomplie les dépasse. Elle les dépasse car la cathédrale leur survivra très longtemps. Elle les dépasse car la raison d’être de cet édifice touche à la transcendance et au sacré. Tout y est orienté pour nous rappeler que l’homme n’est pas que de la matière. Autre chose nous habite. Un beau message pour nous qui avons tant de mal à sortir de ce consumérisme maladif.

   Enfin, je suis également fier d’être présent, en ce 13 décembre, au retour de la Sainte Couronne du Christ dans la cathédrale. Presque huit siècles déjà nous séparent du moment où mon ancêtre le Roi Saint Louis la racheta pour la rapporter en France afin que toute la chrétienté latine puisse la vénérer. Si la Sainte-Chapelle fut initialement conçue pour l’abriter, ce fut la cathédrale de Paris qui en hérita après la Révolution. De cette façon, en tant qu’aîné des descendants de ce saint roi, il me tient à cœur d’assister à ce moment historique qui voit Notre-Dame de Paris recouvrer sa relique la plus précieuse. L’histoire de la cathédrale est ainsi extrêmement liée à l’histoire de tous ces rois qui firent la France.

Louis de Bourbon,
duc d’Anjou.

Armes de France gif

Source >>> ici

Louis XIV assistant à la Sainte Messe à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1687 - Vernassal

Guy-Louis Vernansal l’Ancien (1648-1729) :
Louis XIV entendant une Messe d’action de grâces
célébrée à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1687

après le retour de Sa Majesté à la santé
[dessin sur papier peint à l'huile - Musée métropolitain d'art de New-York]

2024-284. Marie immaculée veille sur l’Eglise.

15 décembre,
Octave de l’Immaculée Conception (voir aussi > ici et > ici).

       Nous voici arrivés au dernier jour de l’octave de l’Immaculée Conception, auquel nous pouvons encore méditer, avec un dernier extrait de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X, sur la puissance de l’intercession de notre Reine immaculée, qui veille avec amour sur la Sainte Eglise et sur ses enfants.

Marie Reine en prière - blogue

       « Un grand signe – c’est en ces termes que l’apôtre Saint Jean décrit une vision divine – un grand signe est apparu dans le ciel : une femme, revêtue du soleil, ayant sous ses pieds la lune, et, autour de sa tête, une couronne de douze étoiles (Apoc. XII, 1).
Or, nul n’ignore que cette femme signifie la Vierge Marie, qui, sans atteinte pour son intégrité, engendra notre Chef. Et l’Apôtre de poursuivre : Ayant un fruit en son sein, l’enfantement lui arrachait de grands cris et lui causait de cruelles douleurs (Apoc. XII, 2).
Saint Jean vit donc la Très Sainte Mère de Dieu au sein de l’éternelle béatitude et toutefois en travail d’un mystérieux enfantement.
Quel enfantement ? Le nôtre assurément, à nous qui, retenus encore dans cet exil, avons besoin d’être engendrés au parfait amour de Dieu et à l’éternelle félicité. Quant aux douleurs de l’enfantement, elles marquent l’ardeur et l’amour avec lesquels Marie veille sur nous du haut du ciel, et travaille, par d’infatigables prières, à porter à sa plénitude le nombre des élus.

   C’est notre désir que tous les fidèles s’appliquent à acquérir cette vertu de charité, et profitent surtout pour cela des fêtes extraordinaires qui vont se célébrer en l’honneur de la Conception immaculée de Marie (note : il s’agissait d’un jubilé célébré pour marquer le cinquantième anniversaire de la proclamation du dogme).

   Avec quelle rage, avec quelle frénésie n’attaque-t-on pas aujourd’hui Jésus-Christ et la religion qu’il a fondée !
Quel danger donc pour un grand nombre, danger actuel et pressant, de se laisser entraîner aux envahissements de l’erreur et de perdre la foi !
C’est pourquoi que celui qui pense être debout prenne garde de tomber (1 Cor. X, 12). Mais que tous aussi adressent à Dieu, avec l’appui de la Vierge, d’humbles et instantes prières, afin qu’Il ramène au chemin de la vérité ceux qui ont eu le malheur de s’en écarter. Car Nous savons d’expérience que la prière qui jaillit de la charité et qui s’appuie sur l’intercession de Marie n’a jamais été vaine.

   Assurément, il n’y a pas à attendre que les attaques contre l’Eglise cessent jamais : car il est nécessaire que des hérésies se produisent, afin que les âmes de foi éprouvée soient manifestées parmi vous (1 Cor. XI, 19).
Mais la Vierge ne laissera pas, de son côté, de nous soutenir dans nos épreuves, si dures soient-elles, et de poursuivre la lutte qu’elle a engagée dès sa conception, en sorte que quotidiennement nous pourrons répéter cette parole : Aujourd’hui a été brisée par elle la tête de l’antique serpent (Off. Imm. Conc. Aux II Vêpres à Magnif.).

   (…) Nous mettons fin à ces lettres, vénérables frères, en exprimant à nouveau la grande espérance que Nous avons au cœur, qui est que (…), sous les auspices de la Vierge Immaculée, beaucoup qui se sont misérablement séparés de Jésus-Christ reviendront à Lui, et que refleurira, dans le peuple chrétien, l’amour des vertus et l’ardeur de la piété.
Il y a cinquante ans, quand Pie IX, Notre prédécesseur, déclara que la Conception Immaculée de la bienheureuse Mère de Jésus-Christ devait être tenue de foi catholique, on vit, Nous l’avons rappelé, une abondance incroyable de grâces se répandre sur la terre, et un accroissement d’espérance en la Vierge amener partout un progrès considérable dans l’antique religion des peuples. Qu’est-ce donc qui Nous empêche d’attendre quelque chose de mieux encore pour l’avenir ?
Certes, Nous traversons une époque funeste, et Nous avons le droit de pousser cette plainte du Prophète : Il n’est plus de vérité, il n’est plus de miséricorde, il n’est plus de science sur la terre. La malédiction et le mensonge et l’homicide et le vol et l’adultère débordent partout (Os. IV, 1-2). Cependant, du milieu de ce qu’on peut appeler un déluge de maux, l’œil contemple, semblable à un arc-en-ciel, la Vierge très clémente, arbitre de paix entre Dieu et les hommes. Je placerai un arc dans la nue et il sera un signe d’alliance entre Moi et la terre (Gen. IX, 13).
Que la tempête se déchaîne donc, et qu’une nuit épaisse enveloppe le ciel : nul ne doit trembler. La vue de Marie apaisera Dieu et Il pardonnera. L’arc-en-ciel sera dans la nue, et à le voir Je me souviendrai du pacte éternel (Gen. IX, 16). Et il n’y aura plus de déluge pour engloutir toute chair (Ib., 15).
Nul doute que si Nous Nous confions, comme il convient, en Marie, surtout dans le temps que nous célébrerons avec une plus ardente piété son Immaculée Conception, nul doute, disons-Nous, que Nous ne sentions qu’elle est toujours cette Vierge très puissante qui, de son pied virginal, a brisé la tête du serpent (Off. Imm. Conc. B. V. M.).

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie - roses et lis - couronne - vignette blogue

2024-282. Le Fils de Saint Louis a accompagné la Sainte Couronne d’Epines et les reliques de la Passion dans leur retour à Notre-Dame de Paris.

14 décembre,
Fête de Saint Venance Fortunat, hymnographe, évêque de Poitiers et confesseur (cf. ici) ;
Mémoire du 7ème jour dans l’Octave de l’Immaculée Conception (cf. > ici) ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la mort de Sœur Marie de la Croix, née Mélanie Calvat (cf. ici).

       Ce vendredi 13 décembre 2024, la Sainte Couronne d’Epines de Notre-Seigneur Jésus-Christ ainsi que le Saint Clou de la Crucifixion et la relique du bois de la Croix, ont été solennellement rapportés à l’intérieur de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Paris restaurée et rendue au culte.

Reliques de la Passion à Notre-Dame

Ostension des saintes reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris (avant l’incendie de 2019) :
au centre la Sainte Couronne d’Epines, à gauche le bois de la Sainte Croix, à droite le Saint Clou de la Crucifixion

   Nota bene : Il n’est pas question d’entrer ici aujourd’hui dans une polémique au sujet de ce qui a été accompli à la suite de l’incendie dévastateur du 15 avril 2019 : nous préciserons simplement que, pour ce qui nous concerne, nous trouvons que tout le travail de restauration semble avoir été magnifiquement accompli et que l’ensemble du bâtiment resplendit d’un éclat remarquable ; en revanche, il y a certainement beaucoup à redire sur les choix du clergé affectataire des lieux en ce qui concerne les aménagements réalisés en vue de la célébration de la liturgie réformée dans laquelle il officie.

   Rappelons que ces saintes reliques de la Passion de Notre-Seigneur sont, selon un règlement fixé depuis plus d’un siècle, confiées aux Chanoines du chapitre cathédral mais placées sous la garde statutaire des Chevaliers du Saint-Sépulcre : ce sont donc les chanoines qui les présentent à la vénération des fidèles, et les chevaliers qui ont la charge de les protéger lors de leurs ostensions.

Grandes Armes de l'Ordre du Saint-Sépulcre

   La totalité de la cérémonie de translation des saintes reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris peut être suivie en rediffusion différée grâce au lien suivant (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») >>>

Image de prévisualisation YouTube

   Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX de France, a été reçu dans l’Ordre du Saint-Sépulcre au titre de Chevalier Grand’Croix, au mois de septembre 2024.

septembre 2024 réception de Sa Majesté dans l'Ordre du Saint-Sépulcre

   Le Fils de Saint Louis, qui professe une immense vénération pour son ancêtre – lequel est aussi son saint patron -, qui est né 760 ans jour pour jour après cet illustre prédécesseur (25 avril 1214 – 25 avril 1974) qui avait acquis la Sainte Couronne d’Epines en août 1238 puis l’avait déposée à Notre-Dame de Paris le 19 août 1239 dans l’attente de l’achèvement de la Sainte Chapelle, se trouvait donc hier particulièrement à sa place pour le retour de la Sainte Couronne d’Epines à Notre-Dame de Paris.

Saint Louis portant la Sainte Couronne d'Epines à Notre-Dame de Paris le 19 août 1239

Saint Louis portant la Sainte Couronne d’Epines à Notre-Dame de Paris le 19 août 1239
[gravure de Jules David (1860) colorisée en 2012 par Jérôme Dumoux]

   Après la cérémonie de ce vendredi 13 décembre 2024, Sa Majesté a publié le message suivant sur sa page FB :

   « Au cœur de Notre-Dame de Paris rouverte et rendue au culte, au cœur de ce sanctuaire splendide et si attachant, quelle joie de vénérer les reliques de la Passion de Notre-Seigneur. Quelle émotion de les voir retrouver si bel écrin.
Sainte Marie, bénissez ceux qui l’ont relevé de ses ruines, priez pour nous, priez pour la France.»

Louis XX gardant la Sainte Couronne d'Epines 13 décembre 2024

Sa Majesté garde d’honneur de la Sainte Couronne d’Epines
ce vendredi 13 décembre 2024 à Notre-Dame de Paris

Louis XX à Notre-Dame de Paris 13 décembre 2024

2024-282. La croyance en la Conception immaculée de la Vierge Marie est un rempart pour la foi.

14 décembre,
Fête de Saint Venance Fortunat, hymnographe, évêque de Poitiers et confesseur (cf. > ici) ;
Mémoire du 7ème jour dans l’Octave de l’Immaculée Conception ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la mort de Sœur Marie de la Croix, née Mélanie Calvat (cf. ici).

       Nous vous proposons ci-dessous un autre passage de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X : après avoir déjà développé des aspects importants de ce dogme et de ces conséquences (cf. iciici et > ici), le saint pontife y souligne maintenant combien cette croyance est un véritable rempart pour la foi.

7ème jour octave immaculée - illustration encyclique St Pie X

       « (…) D’où partent les ennemis de la religion pour semer tant et de si graves erreurs, dont la foi d’un si grand nombre se trouve ébranlée ?
Ils commencent par nier la chute primitive de l’homme et sa déchéance. Pures fables, donc, que la tache originelle et tous les maux qui en ont été la suite : les sources de l’humanité viciées, viciant à leur tour toute la race humaine ; conséquemment, le mal introduit parmi les hommes, et entraînant la nécessité d’un rédempteur.
Tout cela rejeté, il est aisé de comprendre qu’il ne reste plus de place ni au Christ, ni à l’Eglise, ni à la grâce, ni à quoi que ce soit qui passe la nature. C’est l’édifice de la foi renversé de fond en comble.
– Or, que les peuples croient et qu’ils professent que la Vierge Marie a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure : dès lors, il est nécessaire qu’ils admettent, et la faute originelle, et la réhabilitation de l’humanité par Jésus-Christ, et l’Evangile et l’Eglise, et enfin la loi de la souffrance : en vertu de quoi tout ce qu’il y a de 
rationalisme et de matérialisme au monde est arraché par la racine et détruit, et il reste cette gloire à la sagesse chrétienne d’avoir conservé et défendu la vérité.

   De plus, c’est une perversité commune aux ennemis de la foi, surtout à notre époque, de répudier, et de proclamer qu’il les faut répudier, tout respect et toute obéissance à l’égard de l’autorité de l’Eglise, voire même de tout pouvoir humain, dans la pensée qu’il leur sera plus facile ensuite de venir à bout de la foi.
C’est ici l’origine de l’anarchisme, doctrine la plus nuisible et la plus pernicieuse qui soit à toute espèce d’ordre, naturel et surnaturel.

   Or, une telle peste, également fatale à la société et au nom chrétien, trouve sa ruine dans le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, par l’obligation qu’il impose de reconnaître à l’Eglise un pouvoir, devant lequel non seulement la volonté ait à plier, mais encore l’esprit. Car c’est par l’effet d’une soumission de ce genre que le peuple chrétien adresse cette louange à la Vierge : Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous (Alléluia de la messe de l’Immaculée Conception).

   Et par là se trouve justifié une fois de plus ce que l’Eglise affirme d’elle, que, seule, elle a exterminé les hérésies dans le monde entier.

   Que si la foi, comme dit l’Apôtre, n’est pas autre chose que le fondement des choses à espérer (Hebr. XI, 1), on conviendra aisément que par le fait que l’Immaculée Conception de Marie confirme notre foi, par là aussi elle ravive en nous l’espérance.
D’autant plus que si la Vierge a été affranchie de la tache originelle, c’est parce qu’elle devait être la Mère du Christ : or, elle fut Mère du Christ afin que nos âmes pussent revivre à l’espérance des biens éternels.

   Et maintenant, pour omettre ici la charité à l’égard de Dieu, qui ne trouverait dans la contemplation de la Vierge immaculée un stimulant à garder religieusement le précepte de Jésus-Christ, celui qu’il a déclaré sien par excellence, savoir que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés ? »

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie - Defensor Fidei

2024-280. Leçons historiques des matines de la fête de Sainte Odile, au propre de l’archidiocèse de Strasbourg.

13 décembre,
Fête de Sainte Lucie, vierge et martyre ;
Mémoire de Sainte Odile de Hohenbourg, vierge et abbesse ;
Mémoire du 6ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception (cf. > ici) ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Henri IV (cf. > ici).

vignette avec les symboles de Sainte Odile

       Au calendrier universel du rite romain, le 13 décembre est le jour de la fête de Sainte Lucie de Syracuse, vierge et martyre très populaire. Mais le calendrier propre de l’archidiocèse de Strasbourg célèbre le même jour la fête de Sainte Odile de Hohenbourg, sous le rit double de 1ère classe, car elle est, de par la volonté du Vénérable Pie XII (en 1946), céleste patronne de toute l’Alsace.

   La vie de Sainte Odile nous ramène aux temps mérovingiens : son père, Etichon – ou Adalric -, fut le troisième duc d’Alsace et la souche de plusieurs importantes familles nobles, dont les Habsbourg, et l’ancêtre du pape Saint Léon IX (voir ce que nous avons déjà expliqué > ici), qui canonisera Sainte Odile.
Le
Hohenbourg est aujourd’hui plus communément appelé Mont Sainte-Odile, et il est l’un des principaux lieux de pèlerinage (et sites touristiques) de la belle province d’Alsace.

Mont Sainte-Odile - blogue

Le Mont Sainte-Odile au faîte duquel la statue de Sainte Odile protège l’Alsace

vignette avec les symboles de Sainte Odile

Leçons du deuxième nocturne des matines

de la fête de Sainte Odile

(propre de Strasbourg)

Quatrième leçon :

   Odile, l’honneur et la protection de sa patrie, fut le premier enfant d’Adalric, duc d’Alsace, et de Béreswinde son épouse. Comme elle était venue au monde privée de la vue, son père la repoussa ; mais sa mère, dans un sentiment plus tendre, la confia secrètement à une nourrice.
Elle fut ensuite élevée dans le monastère de Baume, non loin de Besançon. On lui enseigna dans cet asile les saintes lettres, et elle croissait en âge et en sagesse. Déjà elle était arrivée à l’âge adulte, quand elle fut baptisée par le bienheureux évêque Erhard ; et, à ce moment, elle recouvra miraculeusement la vue.
Quelques années après, elle rentra dans la maison et dans les bonnes grâces de son père. Dans ce palais, on la vit mépriser tout ce que le monde recherche, cultiver l’amour de la pauvreté au milieu de l’opulence, garder la solitude d’une anachorète au sein même d’une cour bruyante. Elle repoussa avec constance les alliances qui lui furent offertes, et ce ne fut qu’après de longs et rudes combats qu’elle obtint enfin de son père la permission de se consacrer à Dieu avec d’autres vierges.
Adalric fit bâtir à ses frais sur le sommet d’une haute montagne une église et un monastère auquel il attacha de riches domaines, et il y installa Odile pour le gouverner.

Sainte Odile -vitrail de l'église d'Ottrott - détail

Détail d’un vitrail de l’église d’Ottrot

Cinquième leçon :

   Cet asile de sainteté était à peine ouvert que l’on vit un grand nombre de vierges y affluer : la tradition en porte le nombre à cent trente. Elles vécurent d’abord en ce lieu sans aucune règle déterminée ; imiter Odile était toute leur loi. Plus tard, les sœurs délibérèrent sur le choix qu’elles avaient à faire entre la règle monastique et la règle canoniale ; la très sage Abbesse décida la question en faveur de cette dernière, étant mue à cette résolution par les conditions particulières du lieu.
Indulgente envers toutes, Odile n’était dure qu’à l’égard d’elle-même. Du pain d’orge et de l’eau, avec quelques légumes, c’était toute la sustentation de sa vie. La contemplation des choses divines l’attirait continuellement ; elle, y consacrait la plus grande partie de la nuit ; le reste était donné au sommeil. Une peau d’ours lui servait de lit, une pierre d’oreiller.

source miraculeuse de Sainte Odile

Source miraculeuse de Sainte Odile, au pied du monastère de Hohenbourg

Sixième leçon :

   Animée d’une tendresse maternelle envers les pauvres et les malades, elle construisit un second monastère et un vaste hospice vers le bas de la montagne, afin d’y ménager à leur misère un asile plus commode. Et non seulement elle établit en cet endroit une communauté de vierges sacrées qui devaient donner leurs soins à ces infortunés ; mais elle-même les visitait chaque jour, leur servait à manger et leur prodiguait ses consolations, pansant même, sans dégoût, de ses propres mains, les ulcères des lépreux.
Enfin, pleine de mérites et d’années, et sentant sa mort approcher, elle convoqua ses religieuses dans la chapelle de Saint Jean-Baptiste, et les exhorta à demeurer fidèles à leurs saints engagements, et à ne jamais abandonner la voie qui conduit au ciel. Enfin, avant reçu dans ce saint lieu le Viatique du corps et du sang de Jésus-Christ, elle sortit de cette vie, le jour des ides de décembre, et, selon le calcul le plus probable, en l’année sept cent vingt.
Le corps de la vierge fut enseveli dans cette même chapelle ; et dès lors son tombeau commença d’être entouré de la plus grande vénération, et resplendit de l’éclat des miracles.

Tombeau de Sainte Odile

Tombeau de Sainte Odile

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