Archive pour la catégorie 'Textes spirituels'

2024-168. Récapitulatif des publications de ce blogue relatives à Saint Maximilien-Marie Kolbe.

14 août,
Fête de Saint Maximilien-Marie Kolbe ;
Vigile de l’Assomption de Notre-Dame ;
Mémoire de Saint Eusèbe, martyr.

Reliquaire parcelle bure St Maximilien-Marie Kolbe

Oratoire du Mesnil-Marie
cadre reliquaire contenant une parcelle de bure de Saint Maximilien-Marie Kolbe

A – Des articles biographiques :

- Le martyre de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici
- Le témoignage d’un rescapé d’Auschwitz, témoin direct du martyre de Saint Maximilien-Marie > ici

- La fondation de la « Militia Immaculatae » le 16 octobre 1917 > ici
- L’anniversaire de l’ordination sacerdotale de Saint Maximilien-Marie > ici
- L’anniversaire de la première Messe de Saint Maximilien-Marie > ici

B – Des exposés, conférences, sermons ou publications sur Saint Maximilien-Marie :

- Une courte catéchèse estivale du Pape Benoît XVI > ici
- Des vidéos dignes d’attention > ici

C – Prières :

- Prières en l’honneur de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici

cellule du bunker de la faim - Auschwitz

Intérieur (état actuel) de la cellule du bunker de la faim
dans laquelle Saint Maximilien-Marie Kolbe a achevé sa vie terrestre le 14 août 1941

2024-167. Des vidéos intéressantes sur Saint Maximilien-Marie Kolbe.

14 août,
Fête de Saint Maximilien-Marie Kolbe, prêtre et martyr (cf. > ici) ;
Vigile de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie ;
Mémoire de Saint Eusèbe, martyr.

Saint Maximilien-Marie Kolbe

   La vie de Saint Maximilien-Marie Kolbe a non seulement inspiré de nombreux ouvrages ou textes écrits, mais elle a également suscité des productions cinématographiques ou documentaires en assez grand nombre, de qualité inégale.
Vous trouverez ci-dessous les liens vers des publications audiovisuelles qui nous ont plus spécialement intéressés : 

1) un court métrage de moins de 9 minutes, en langue anglaise, mais aisé à comprendre, qui reconstitue l’arrestation, l’internement et le martyre de Saint Maximilien-Marie (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

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2) un documentaire en langue espagnole et sous-titré en français qui donne un bon aperçu de la totalité de la vie de Saint Maximilien-Marie (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

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3) Enfin une conférence en langue française (avec l’accent du Québec) de Monsieur l’abbé Robert Gagné, prêtre de Saint-Sulpice, d’une durée de presque 2 h et quart, très intéressante, très fouillée, citant de nombreux textes de Saint Maximilien-Marie, qui retrace en même temps sa biographie et son itinéraire spirituel (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

Image de prévisualisation YouTube

   Ces vidéos nous paraissent véritablement utiles pour approfondir la vie de ce prêtre franciscain dont les exemples sont particulièrement forts pour développer davantage notre dévotion mariale, stimuler notre zèle pour le salut des âmes, décupler notre générosité dans les épreuves, et nous préparer à soutenir les événements prochains qui pourraient advenir, portant avec eux de nouvelles persécutions…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

médaille miraculeuse

2024-166. Dimanche 25 août 2024 : Fête de Saint Louis, Roi de France, au Mesnil-Marie.

Apothéose de Saint Louis - Saint-Louis Missouri - Charles Henry Niehaus 1904 - blogue

« Apothéose de Saint Louis », œuvre de Charles-Henry Niehaus (1904)
[Saint-Louis, Missouri]

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Dimanche 25 août 2024

Fête de Saint Louis IX

Fête patronale de Sa Majesté le Roi Louis XX

et de Monseigneur le Dauphin

Journée d’amitié catholique & légitimiste au Mesnil-Marie

Programme de la journée :

- 9 h précises : Ouverture de la journée
– 9 h 15 : Conférence spirituelle du Prieur de la Confrérie Royale sur la dévotion royale.
11 h : Sainte Messe chantée
– 12 h 30 : Repas tiré du sac
– 14 h : Conférence-débat sur la nécessaire nouvelle chouannerie.

Quelques éléments pratiques :

- Les inscriptions sont obligatoires soit au moyen de l’espace prévu ci-dessous pour les commentaires [ce ne sera pas publié] soit par courriel ;
- Les personnes qui souhaiteraient arriver la veille doivent nous contacter sans délai pour l’organisation de leur hébergement (possibilité de camper ou de locations de gîtes à proximité du Mesnil-Marie).

Vitrail de Saint Louis avec la Sainte Couronne d'épines

2024-165. De Saint Simplicien de Milan, qui joua un rôle des plus importants dans l’itinéraire spirituel de Saint Ambroise et de Saint Augustin.

13 août,
Fête de Sainte Radegonde, Reine et moniale (cf. > ici & > ici) ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, mémoire de Saint Simplicien, évêque et confesseur ;
Mémoire des Saints Cassien et Hippolyte, martyrs ;
Mémoire de Saint Jean Berchmans, confesseur ;
Mémoire du Bienheureux Marc d’Aviano, confesseur ;
Honteux anniversaire de l’emprisonnement du Roi et de sa famille au Temple (13 août 1792).

Martyrologe propre de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, à la date du 13 août :

   « A Milan, la naissance au ciel de Saint Simplicien, évêque et confesseur, qui exhorta notre Père Saint Augustin à la vie monastique et qui, élevé à l’école de l’Eglise romaine, prit part aux combats de Saint Ambroise contre les hérétiques et lui succéda dans la suite. Il s’endormit en paix, célèbre par sa sainteté et sa doctrine ».

Châsse de Saint Simplicien - église Saint-Simplicien Milan

Châsse de Saint Simplicien, dans l’église éponyme à Milan.

       Saint Simplicien a parfois été qualifié de « maître de saints », et quels saints !
L’un est Ambroise, élu évêque de Milan alors qu’il n’était encore que catéchumène ; catéchumène dont le prêtre Simplicien (en latin Simplicianus) fut chargé de compléter l’éducation religieuse ; ainsi Ambroise fut-il amené par lui au saint baptême à la fin de novembre 374, puis reçut-il la consécration épiscopale le 7 décembre.
L’autre est Augustin d’Hippone, le professeur de rhétorique africain éloigné du christianisme, un temps disciple des manichéens, venu chercher une carrière glorieuse en Italie, dont l’itinéraire spirituel aboutit, à Milan, à cette merveilleuse conversion qu’il a racontée dans ses célèbres « Confessions », où il écrit aussi que le Seigneur Lui-même l’a dirigé vers le prêtre milanais :

   « (…) Votre secrète inspiration me fit trouver bon d’aller vers Simplicianus, qui me semblait un de Vos fidèles serviteurs ; en lui résidaient les lumières de Votre grâce. J’avais appris que dès sa jeunesse il avait vécu dans la piété la plus fervente. Il était vieux alors, et ces long jours, passés dans l’étude de Vos voies, me garantissaient sa savante expérience ; et je ne fus pas trompé. Je voulais, en le consultant sur les perplexités de mon âme, savoir de lui le traitement propre à la guérir, à la remettre dans Votre chemin…
J’allai donc vers Simplicianus, père selon la grâce de l’évêque Ambroise, qui l’aimait véritablement comme un père. Je le fis entrer dans le dédale de mes erreurs. Et lorsque je lui racontai que j’avais lu quelques ouvrages platoniciens, traduits en latin par Victorinus, rhéteur à Rome, qui, m’avait-on dit, était mort chrétien, il me félicita de n’être point tombé sur ces autres philosophes pleins de mensonges et de déceptions, professeurs de science charnelle
(Coloss. II, 8), tandis que la doctrine platonicienne nous suggère de toutes les manières Dieu et Son Verbe. Puis, pour m’exhorter à l’humilité du Christ , cachée aux sages et révélée aux petits
(Matth. XI, 25), il réunit tous ses souvenirs sur ce même Victorinus, qu’il avait intimement connu pendant son séjour à Rome (…) » (Confessions, Livre VIII, chap. 1er).

   Catéchiste exceptionnel, Saint Simplicien, était chrétien depuis sa jeunesse : né à Rome vers l’an 320, après des années d’études classiques et de voyages, il avait été ordonné prêtre et s’était rendu célèbre en convertissant au christianisme l’un des intellectuels romains les plus illustres de l’époque : Caius Marius Victorinus, ainsi que l’évoque Saint Augustin dans la citation publiée ci-dessus (mais en allant au livre VIII des Confessions on trouve encore d’autres détails au sujet de cette conversion de Victorinus).

   On retrouve donc Saint Simplicien à Milan à l’époque où Ambroise y réside encore comme gouverneur civil de presque toute la haute Italie, et, après l’avoir assisté dans sa préparation au baptême, ainsi que nous l’avons dit, il y resta pour toujours, comme un conseiller apprécié, qui marqua aussi par son prestige l’environnement culturel de la ville.

   Il entretint une correspondance avec Augustin, après son retour en Afrique : le docteur de la grâce sollicitait ses avis et conseils pour certains de ses écrits.

   Lorsque Saint Ambroise mourut, le 4 avril 397, il désigna Simplicien, désormais âgé de quatre-vingts ans, comme son successeur : « Il est vieux, mais bon », aurait dit-il déclaré.
L’épiscopat de Saint Simplicien dura environ quatre ans.

   On sait qu’il se battit pour que Milan restât la capitale de l’Empire d’Occident, lorsque le romain Stilicon voulut ramener le centre du pouvoir à Rome. Il correspondit avec le pape Anastase 1er, avec plusieurs évêques d’Afrique et de Gaule ; mais aucun de ses écrits ne nous est parvenu.

   On ne connaît pas la date précise de sa mort en l’an 401.
Comme nous l’avons mentionnée en commençant, les Augustins célèbrent sa mémoire le 13 août, alors que le diocèse de Milan le fête le 14.

Bas relief de l'église Saint Simplicien de Milan - blogue

Saint Simplicien (bas-relief de l’église Saint Simplicien de Milan)

Litanies de Sainte Radegonde, Reine des Francs et moniale.

Statue de Sainte Radegonde - église Sainte-Radegonde Poitiers

Nicolas Legendre (1619-1671) : statue de Sainte Radegonde (vers 1655)
dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde, à Poitiers.

Vignette Lys - blogue

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.

Sainte Radegonde, priez pour nous.
Sainte Radegonde, fille du Très-Haut, priez pour nous.
Sainte Radegonde,reine devenue servante du Royaume, priez pour nous.
Sainte Radegonde, miroir d’humilité, priez pour nous.
Sainte Radegonde, modèle de la vie consacrée, priez pour nous.
Sainte Radegonde,exemple de sainteté, priez pour nous.
Sainte Radegonde, parée de grâce et de sagesse, priez pour nous.
Sainte Radegonde, joyau de la couronne du Christ, priez pour nous.
Sainte Radegonde, guide pour les puissants, priez pour nous.
Sainte Radegonde, inspiratrice de paix entre les nations, priez pour nous.
Sainte Radegonde, gardienne de la foi des peuples, priez pour nous.
Sainte Radegonde, passionnée de la Croix de Jésus, priez pour nous.
Sainte Radegonde, assidue à la prière et au travail, priez pour nous.
Sainte Radegonde, attentive aux pauvres, priez pour nous.
Sainte Radegonde, libératrice des prisonniers, priez pour nous.
Sainte Radegonde, secours des malades, priez pour nous.
Sainte Radegonde, favorisée des grâces du Seigneur, priez pour nous.
Sainte Radegonde, protectrice des Poitevins, priez pour nous.
Sainte Radegonde, refuge inébranlable aux temps de détresse, priez pour nous.
Sainte Radegonde, recours des naufragés, priez pour nous.
Sainte Radegonde, réconfort des affligés, priez pour nous.
Sainte Radegonde, auxiliaire des merveilles de Dieu, priez pour nous.
Sainte Radegonde, victorieuse de forces du mal, priez pour nous.
Sainte Radegonde, fervente du mystère eucharistique, priez pour nous.
Sainte Radegonde, levain de sainteté, priez pour nous.
Sainte Radegonde, mère d’une lignée interrompue de moniales, priez pour nous.
Sainte Radegonde, toute au Seigneur dans la mort comme dans la vie, priez pour nous.
Sainte Radegonde, déposé dans un tombeau où convergent misères et grâces, priez pour nous.
Sainte Radegonde, associée aux anges et aux saints, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

V. Priez pour nous, Sainte Radegonde,
R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Prions :

   Nous Vous en supplions, Seigneur, accordez-nous toujours le secours que nous attendons de l’intercession de Sainte Radegonde, la reine moniale incomparable. Ainsi, éprouverons-nous d’un cœur joyeux les effets de Votre immense amour. Nous Vous le demandons par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

Crypte avec le tombeau de Sainte Radegonde - Poitiers église Sainte-Radegonde

Poitiers, église Sainte-Radegonde : la crypte avec le tombeau de Sainte Radegonde

2024-164. Philippe de Champaigne, peintre du « grand siècle des âmes ».

12 août,
Fête de Sainte Claire d’Assise, vierge et abbesse (cf. > ici & > ici) ;
Anniversaire de la mort de Philippe de Champaigne, peintre (+ 12 août 1674).

Philippe de Champaigne - autoportrait

Philippe de Champaigne (1602-1674) : autoportrait
[Harvard Art Museums, Cambridge]

       Philippe de Champaigne [et il faut le prononcer « Champagne »] est l’un de nos peintres de prédilection au Mesnil-Marie, parce que nous trouvons dans ses œuvres un accomplissement spirituel inégalé.

   Ce brabançon, fils de tailleur, est né à Bruxelles, dans les Pays-Bas espagnols, le 26 mai 1602. Sa formation artistique commença vers l’âge de douze ans dans des ateliers bruxellois : elle comportait une initiation au portrait miniature, puis au paysage, en particulier avec Jacques Fouquières (1580-1659), maître renommé que, par la suite, Louis XIII chargera de peindre les villes de France. C’est vraisemblablement ce dernier qui fera venir Philippe à Paris vers 1621, après qu’il aura refusé la proposition de Rubens à travailler dans son atelier d’Anvers.
Il rencontre alors le jeune Nicolas Poussin, de six ans son aîné, qui n’est pas encore parti pour Rome.

   C’est l’époque de la construction du palais du Luxembourg. Le peintre Nicolas Duchesne (v. 1575-1628), chargé des ouvrages de peinture, y emploie Poussin et Champaigne pour réaliser des décors paysagers sur les lambris.
Dans cette décennie 1620, Champaigne réalise plusieurs tableaux pour la Reine Mère, Marie de Médicis (1575-1642). A la mort de Nicolas Duchesne (1628), Marie de Médicis lui propose le poste de premier peintre de la Reine. Il loge au palais du Luxembourg, est naturalisé français en 1629 et reprend à Paris l’atelier florissant de Nicolas Duchesne. 
Ainsi, Philippe de Champaigne a-t-il été rapidement distingué, et, en l’absence de Nicolas Poussin, installé à Rome, devient-il le principal concurrent parisien de Simon Vouet sous le règne de Louis XIII. Sa monumentale Présentation au temple de 1628-1630 le place définitivement à ce rang.

Philippe de Champaigne - Présentation au Temple 1628-1630 musée des Beaux-Arts de Dijon

Philippe de Champaigne : Présentation au Temple (1628-1630)
[musée des Beaux-Arts de Dijon]

« Dans cet important tableau, Champaigne met sa formation flamande, sensible dans la richesse des coloris, au service d’une composition ambitieuse, qui comporte déjà toutes les prémices du classicisme français à venir.
L’équilibre entre la monumentalité de l’architecture, la composition en frise et la véracité des visages, sans doute peints d’après nature, en fait le chef-d’œuvre de la jeunesse de l’artiste.

Ce tableau a été peint pour le couvent parisien des Carmélites du Faubourg Saint-Jacques à Paris. Il faisait partie d’une série de six tableaux peints pour la nef de l’église. »
(Commentaire musée des Beaux-arts de Dijon)

   Le 30 novembre 1628, Philippe de Champaigne a épousé Charlotte Duchesne (1611-1638), fille de son prédécesseur. De cette union naîtront trois enfants : Claude (1634-1642), Catherine (1636-1686) et Françoise (1637-1655).

   Il parvint bientôt à conquérir l’estime du cardinal de Richelieu (1585-1642), élevé à la pourpre romaine en 1622 et devenu principal ministre d’Etat en 1624. Ce dernier ayant entrepris la construction d’un palais, nommé à l’époque le Palais-Cardinal (actuel Palais-Royal), il en confie la décoration à Champaigne (malheureusement, la plupart de ces créations ont été détruites). Richelieu lui confia aussi les décors du dôme de l’église de la Sorbonne et lui commanda plusieurs portraits. Champaigne fut même le seul peintre autorisé à peindre le Cardinal-ministre en habit de cardinal : il le représentera onze fois.

Philippe de Champaigne - triple portrait du cardinal de Richelieu v. 1640 - National Gallery

Philippe de Champaigne : triple portrait du Cardinal de Richelieu (1640)
[National Gallery, Londres]

Ce triple portrait a été conçu comme modèle pour une statue en pied du cardinal
et envoyé à Rome vers 1642 au sculpteur italien Francesco Mochi (1580-1654).

   Philippe de Champaigne est l’un des membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648.
A titre personnel, de nombreux deuils familiaux (morts de son épouse en 1638, de son fils Claude en 1642, de son cousin et collaborateur en 1650 et enfin de sa fille cadette Françoise en 1655), vont l’ancrer dans une vie religieuse profonde et fervente.
Il est proche des milieux jansénistes (qui ne sont pas encore les rebelles obstinés qu’ils deviendront sous la seconde partie du règne de Louis XIV ni le mouvement politique en lequel ils dégénèreront au XVIIIème siècle). C’est ainsi qu’il peint les portraits de plusieurs des grandes figures du mouvement qui gravite autour des abbayes de Port-Royal, à Paris et aux Champs
.
Sa fille Catherine elle-même entrée comme moniale à Port-Royal en 1656 fut atteinte d’une paralysie des jambes, dont la guérison sera considérée comme un miracle : son père peindra à cette occasion un Ex-voto très dépouillé qui peut être considéré comme un exemple abouti de la représentation de la spiritualité en peinture.

Philippe de Champaigne ex-voto de 1662 - Louvre

Philippe de Champaigne : ex-voto de 1662
Le titre original est : La mère Catherine-Agnès Arnauld et la sœur Catherine de Sainte Suzanne Champaigne, fille de l’artiste.

Le peintre a voulu représenter le moment où Mère Agnès Arnauld reçut la révélation de la guérison de Sœur Catherine.
L’inscription peut se traduire ainsi :

« Au Christ unique médecin des âmes et des corps,
la sœur Catherine Suzanne de Champaigne, après une fièvre de 14 mois qui avait effrayé les médecins par son caractère tenace et l’importance de ses symptômes, alors que même la moitié de son corps était paralysée, que la nature était déjà épuisée, que les médecins l’avaient déjà abandonnée, s’étant jointe de prière avec la Mère Catherine Agnès, en un instant de temps, ayant recouvré une parfaite santé, s’offre à nouveau,
Philippe de Champaigne, cette image d’un si grand miracle et un témoignage de sa joie, a présenté en l’année 1662 ».

   A la fin de sa vie, Philippe de Champaigne est professeur à l’Académie et donne de nombreuses conférences consacrées à la peinture et comportant des analyses des grands maîtres du passé. Aucun texte de sa main ne nous est parvenu, mais seulement des transcriptions de l’historien André Félibien (1619-1695).
Il s’est éteint à Paris, le 12 août 1674, dans sa septante-troisième année, célèbre et révéré. L’obituaire de Port-Royal le mentionne comme « bon peintre et bon chrétien ».

   Philippe de Champaigne, essentiellement peintre de scènes religieuses, se situe au sommet de la hiérarchie des genres de l’époque.
D’un point de vue stylistique, il est parvenu à concilier sa première formation, flamande, qui apparaît nettement dans sa manière de traiter les paysages, et le classicisme français, dont il est un des initiateurs avec Simon Vouet, Nicolas Poussin et Claude Lorrain, « classicisme qui se caractérise par la quiétude expressive, l’importance du dessin sous-jacent, la retenue chromatique qui ne le conduit cependant pas à la monotonie. Comme Poussin, il sait parfaitement illuminer ses compositions avec des vêtements de couleurs vives (bleu, rouge, jaune) dans un ensemble beaucoup plus sage. Le portraitiste subtil de Richelieu et des chefs de file de Port-Royal s’intéresse à la psychologie et peut faire apparaître sur un visage les incertitudes de l’intériorité » (extrait d’un commentaire non signé trouvé sur Internet).
Pour nous, très humbles amateurs, nous trouvons dans sa peinture religieuse, poignante sans théâtralité excessive, une force qui va jusqu’aux tréfonds de l’âme et exprime avec une véritable perfection la profondeur de ce « sentiment religieux » de la France du « grand siècle des âmes » (cf. Henri Brémond).

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Portrait de Philippe de Champaigne par son neveu Jean-Baptiste 1668 - Louvre

Portrait de Philippe de Champaigne par son neveu Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681)
[musée du Louvre] :
Il s’agit ici d’une réplique d’un autoportrait disparu, réalisée par le neveu de l’artiste ;
ce tableau avait été donnée à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture par le graveur Rousselet en 1682.

2024-163. Saint Venance ou Venant : un prince burgonde devenu évêque de Viviers.

8 août,
Au Mesnil-Marie, fête de Saint Venance, ou Venant, évêque de Viviers et confesseur ;
Mémoire des Saints Cyriaque, diacre, Large et Smaragde, et leurs compagnons, martyrs ;
9ème jour du carême de la Mère de Dieu (cf. > ici) ;
Anniversaire du rappel à Dieu du Rd Père Jean-Marie Charles-Roux (+ 8 août 2014, cf. > ici, > ici)

Viviers : la cathédrale Saint-Vincent au coeur de la "ville-haute"

Viviers, la cathédrale Saint-Vincent vue du nord-est, depuis la plaine (état actuel)

       Le diocèse de Viviers, dans lequel est sis notre Mesnil-Marie, est un très antique diocèse dont l’histoire possède des pages prestigieuses, et dont nous avons déjà eu l’occasion de parler à de nombreuses reprises dans les pages de ce blogue, souvent parce que – hélas ! trois fois hélas ! – c’est aujourd’hui un diocèse particulièrement sinistré et décadent…
Mais aujourd’hui, je veux justement m’éloigner de sa triste actualité pour vous parler de l’un de ses plus prestigieux pontifes : Saint Venance, ou Venant (en latin Venantius), dont la fête, pour nous, est célébrée ce 8 août.

Vignette typographique saint évêque

   Selon la tradition du diocèse de Viviers (fermement authentifiée par Monseigneur Louis-François de La Baume de Suze [1602-1690], très grand évêque qui releva le diocèse au XVIIème siècle après les ruines spirituelles et matérielles consécutives aux exactions des sectateurs de Calvin, mais tradition aujourd’hui contestée par un certain nombre d’historiens hyper critiques), Saint Venance était fils de Saint Sigismond (vers 475-523), roi des Burgondes de 516 à 523.

   Les rois burgondes, dont le fameux Gondebaud (vers 450-516), oncle et « tuteur » de Sainte Clotilde, avaient adhéré à l’hérésie arienne : Saint Sigismond, fils de Gondebaud (et donc cousin germain de Sainte Clotilde), fut amené à la foi de Nicée par Saint Avit de Vienne (cf. > ici), dans les premières années du VIème siècle (entre 502 et 506 semble-t-il).

   Monseigneur Paul Guérin (in « Les Petits Bollandistes » tome IX p.325) pense que Venance serait né vers l’an 494, et que, ayant passé ses premières années dans l’arianisme, il aurait été converti à la vraie foi en même temps que ses parents. Il s’attacha dès lors à Saint Avit, et se développa autant en piété qu’en connaissance de la véritable doctrine, et, encore tout jeune homme, entra dans un monastère.

   Le grand évêque de Vienne, qui avait discerné en lui de grandes qualités pour le service de la Sainte Eglise, l’ordonna diacre et, au début du pontificat de Saint Hormisdas 1er (pape de 514 à 523), l’envoya comme messager auprès de ce dernier, à Rome, où son propre père, Saint Sigismond, avait été reçu avec honneur peu de temps auparavant : ainsi l’ambassade du jeune diacre Venance, qui consistait à faire connaître au pontife romain la position des évêques des Gaules contre l’erreur des Eutychéens, se voyait-elle rehaussée par le prestige du sang royal burgonde et la recommandation de Saint Avit, en sus des vertus qui transparaissaient en sa personne.

Saint Hormisdas - blogue

   La lettre de réponse de Saint Hormisdas à Saint Avit date de février 517. Le concile d’Epaone, dont nous allons reparler et où siégea Saint Venance en qualité d’évêque de Viviers, lui, fut célébré en septembre 517.
Cela signifie donc que Venance fut ordonné prêtre puis consacré évêque entre son retour de Rome et la mi-septembre de cette année 517, pour succéder à Saint Valère comme onzième évêque d’Alba/Viviers.

   En effet, le premier siège épiscopal de ce qui deviendra le Vivarais, fut initialement établi dans la capitale du peuple helvien (les Helviens sont un peuple gaulois, qui occupait grosso modo les deux tiers sud de l’actuel département de l’Ardèche, qui s’allièrent à Rome bien avant la conquête de César, et dont le territoire avait été intégré à la province de Gaule narbonnaise en moins 120 avant Jésus-Christ) : Alba Augusta Helviorum (aujourd’hui Alba-la-Romaine).

   Le site du complexe paléochrétien (cathédrale, baptistère, bâtiments annexes) d’Alba est bien connu des archéologues, et c’est là que siégèrent les huit premiers évêques de notre liste épiscopale. Mais au milieu de la seconde moitié du Vème siècle, la cité et la plaine d’Alba ayant été dévastées par le passage des hordes barbares, les évêques s’établirent sur un rocher dominant le Rhône, à quelque 4 lieues et demi au sud : le site en était aisément fortifiable, puisque des falaises abruptes le délimitent en grande partie. C’était Viviers, Vivarium, d’où vint le nom de Vivarais.
Mais pendant plusieurs décennies après ce transfert, les évêques continueront toutefois de porter le titre d’évêques d’Alba Helviorum.   

Vignette typographique saint évêque

   Venance n’était âgé que de 22 ou 23 ans lorsqu’il fut élevé à l’épiscopat, mais, ainsi que le rappellera onze siècles plus tard notre grand Corneille, « aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années » (Le Cid II, 2). Il était de la trempe de Saint Remi de Reims, plus âgé que lui mais son contemporain néanmoins, lui aussi évêque à 22 ans ; et de ces autres contemporains qui se nomment Saint Apollinaire de Valence (frère puiné de Saint Avit), Saint Césaire d’Arles, Saint Viventiol (24ème évêque de Lyon), et plusieurs autres saints évêques ou abbés moins connus de cette époque spirituellement très féconde.

   Il était évêque de Viviers depuis peu lorsque, ainsi que nous l’avons déjà dit ci-dessus, il prit part, au début de l’automne 517, au concile d’Epaone (la localisation d’Epaone n’est pas absolument certaine, mais les conjectures les plus probables l’identifient avec la vaste villa Epaonis, alors possession de l’évêché de Vienne, sur la rive gauche du Rhône, en face d’Andance, au pied de la colline où se dresse de nos jours la « tour d’Albon », aux environs de l’actuelle petite ville d’Anneyron), convoqué à l’initiative de Saint Avit et réunissant 25 évêques du royaume burgonde, qui définirent une quarantaine de canons disciplinaires précisant certaines règles à suivre désormais, compte-tenu de la situation religieuse nouvelle créée par l’accession au trône de Saint Sigismond, roi catholique favorisant les évêques catholiques et la discipline catholique dans son royaume.

   Pendant son épiscopat d’environ 27 années, Saint Venance « s’appliqua de toutes ses forces à procurer le salut du peuple confié à ses soins, soit en chassant les ténèbres de l’erreur et surtout en affermissant la vérité catholique contre les derniers efforts de l’arianisme expirant qui désolait alors l’Eglise, soit en fortifiant la discipline ecclésiastique par la mise en exécution dans son diocèse des décrets des conciles, en particulier de celui d’Epaone (517) et de celui de Clermont (535), auxquels il assista et dont il souscrivit les actes » (abbé Mollier, in « Saints et pieux personnages du Vivarais », tome 1 pp. 55-56).

   Il avait le souci du soulagement des misères et des besoins des plus pauvres, mais il est aussi célèbre pour avoir magnifiquement œuvré à la beauté du culte divin : agrandissement et embellissement de la cathédrale de Viviers, constructions d’églises dans sa ville épiscopale et dans plusieurs localités, qu’il dota de solides revenus, construction d’un baptistère qui frappa ses contemporains par sa magnificence (marbres et mosaïques) et par le fait qu’il avait fait canaliser un ruisseau pour y amener l’eau, qui était déversée dans la cuve baptismale par la gueule d’un cerf d’airain.

Saint Venance de Viviers et le baptistère au cerf d'airain - blogue

   Les anciennes chroniques nous rapportent aussi qu’il fonda des « chœurs », non seulement pour sa cathédrale mais encore dans plusieurs églises, pour que la louange divine et le culte liturgique y soient célébrés avec le plus de solennité possible, de manière exemplaire : on peut voir là, selon l’impulsion donnée un siècle plus tôt par Saint Augustin, le début des chapitres cathédraux et collégiaux dans le diocèse de Viviers.

   Pour ses constructions et leur embellissement, comme pour ses œuvres de miséricorde, le saint évêque de Viviers put compter sur les libéralités du saint roi son père tant que dura son règne.

   Saint Venance rendit son âme à Dieu un 5 août, très certainement en l’an 544, âgé d’une cinquantaine d’années seulement.
Il fut enseveli dans un sarcophage de marbre, dans l’église Sainte-Marie, aujourd’hui Notre-Dame du Rhône, qu’il avait fait construire au pied de l’acropole de Viviers. Mais par la suite, son saint corps fut transporté chez les Bénédictines de Soyons et « cette translation fut accompagnée de plusieurs prodiges » (abbé Mollier), c’est ce qui permit à sa dépouille mortelle d’être préservée de la profanation lors du pillage de Notre-Dame du Rhône perpétré par une incursion sarrasine en 737.
Les précieuses reliques n’échappèrent malheureusement pas totalement à la fureur des prétendus réformés qui, en 1621, pillèrent et incendièrent le monastère de Soyons.
Les Bénédictines n’avaient pu sauver qu’une petite partie des restes sacrés de Saint Venance qu’elles honorèrent dans l’église qu’elles firent construire à Valence où elles s’étaient réfugiées.
Soustraites aux profanations et destructions révolutionnaires, elles furent ensuite remises à la cathédrale de Valence lors de la restauration du culte, puis transportées dans l’église de l’hôpital, et enfin, de nos jours, elle se trouvent dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Valence.

   Comme il n’est pas possible de célébrer sa fête le 5 août, en raison de la prééminence de la célébration de la fête de la dédicace de Sainte Marie aux Neiges (cf. > ici), le diocèse de Viviers fête Saint Venance le 11 août dans son calendrier antérieur au concile vaticandeux, le 12 dans le calendrier réformé postérieurement.
Au Mesnil-Marie, où il ne nous est pas possible de l’honorer le 11, en raison de la fête de Sainte Philomène, patronne céleste en second du Refuge Notre-Dame de Compassion, et compte-tenu des autres impératifs de notre calendrier, nous le célébrons avec ferveur à cette date du 8 août.

Statue de Saint Venance dans l'ancienne chapelle des Capucins à Valence

Statue de Saint Venance dans l’ancienne chapelle des Capucins, à Valence

2024-162. Pitié pour le « Salve, Regina » !

5 août,
Fête de la dédicace de la Basilique de Sainte-Marie aux Neiges (cf. > ici, et > ici) ;
Anniversaire du martyre du Père Rouville et de ses compagnons (5 août 1794 – cf. > ici et suivants).

Mater misericordiae - blogue

Salve, Regina, Mater misericordiae…

       Pendant le temps après la Pentecôte, c’est-à-dire après l’office de nones du samedi des Quatre-Temps d’été jusqu’à celui de nones du samedi qui précède le premier dimanche de l’Avent, dans le rite romain, vous le savez, l’antienne mariale est le « Salve, Regina », dont la tradition du Puy attribue la composition à l’évêque Adhémar de Monteil (+ 1er août 1098) qui laissa son diocèse pour accompagner la Première Croisade en qualité de légat pontifical du Bienheureux Urbain II.

   Toutefois, toujours selon la tradition immémoriale, les invocations finales « O clemens ! O pia ! O dulcis Virgo Maria ! » auraient été ajoutées au XIIème siècle par Saint Bernard de Clairvaux (cf. > ici) dans une sorte d’élan extatique, plein d’aimante et fervente vénération.

   Comme nous l’aimons, ce « Salve, Regina » !
Comme il est chargé d’émotion spirituelle et de filiale dévotion !
Combien nous avons du plaisir à l’entonner à la fin de la Sainte Messe dominicale, à la fin de l’office divin, ou encore lors de nos pieuses visites à la Sainte Vierge, dans nos églises et chapelles !
Et nous avons bien raison de l’aimer !…

   Mais alors, pourquoi est-il si mal chanté ?
Souvent.
Trop souvent !

   Il me semble que c’est en raison de l’habitude, génératrice de routine.
Je partage pleinement l’opinion de cet auteur qui a écrit quelque chose comme : « Ce qui est le plus contraire à la sainteté, ce n’est pas le péché : c’est l’habitude ! »
Cette habitude, ou plus exactement routine, qui fait que l’on répète – avec une certaine piété, je veux bien le croire, mais sans vraiment penser aux paroles et sans une forte détermination présente à chaque mot - des formules et des mélodies, sans plus percevoir leur intensité quasi dramatique, leur acuité spirituelle, la profondeur de leur actualité.
Mortelle routine !

   Et que l’on ne me dise pas : « C’est du latin, or je ne suis pas latiniste… », car ce pseudo argument est véritablement idiot.
Il est en effet à la portée de tout fidèle d’ouvrir son propre missel, ou bien le carnet de chant mis à disposition dans son église ou sa chapelle, pour y trouver le texte latin du « Salve, Regina » avec sa traduction.
Il n’est donc pas du tout compliqué de faire en sorte que la manière avec laquelle on chante donne une idée du sens des mots que l’on prononce, montre que l’on comprend ce que l’on chante.

   Ajoutons ici que le respect de la ponctuation – puisque la ponctuation est une merveilleuse invention au service de la compréhension et de l’expression d’un texte -, doit être pratiqué lorsqu’on chante.

   Le « Salve, Regina », n’est pas une comptine enfantine sur laquelle on sautille en faisant la ronde !
C’est un appel au secours. L’appel au secours d’enfants en détresse, affrontés aux vexations du monde, aux tentations du démon, et aux pièges intérieurs que leur tend leur propre nature blessée par le péché : les termes employés, le rythme de la phrase latine, les incises, les apostrophes (qui en outre permettent de reprendre sa respiration), procèdent de l’expression dramatique de notre pauvre condition d’enfants qui appellent à l’aide leur Reine secourable et puissante, leur Mère aimante et compatissante.
On doit donc les entendre, dans le chant.
Et c’est pour cela qu’on ne le chante pas comme s’il s’agissait de « il était un petit navire » !
Et c’est pour cela qu’on ne le chante pas sans y mettre l’expression qui convient !

   Obligez-vous vous-même, une prochaine fois, à vous taire et à écouter avec attention – au besoin en suivant dans un livre le texte et sa ponctuation -, comment la plupart des groupes exécutent (dans tous les sens de ce verbe) ce « Salve, Regina », et demandez-vous si ce que vous entendez est bien cohérent avec le sens des mots lors même que ceux-ci disent « fils d’Eve, exilés, nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant, dans cette vallée de larmes », tandis que le rythme du chant s’emballe de manière incompréhensible, et devient dansant comme si l’on était dans une guinguette.

   Voilà pourquoi j’ai envie de crier : Pitié pour le « Salve, Regina » !
Voilà pourquoi je supplie avec insistance : dans nos familles, dans nos chapelles, dans nos paroisses, redonnons tout son sens et toute sa vigueur au chant du « Salve, Regina » !

   Car l’on ne chante pas « ad-te-cla-ma-mus-e-xu-les-fi-li-i-E-vae-ad-te-sus-pi-ra-mus-ge-men-tes-et-flen-tes-in-hac-la-cry-ma-rum-va-lle », comme si on enchaînait des « la-la-la-la-la-la-la » sans respirer, ou en ânonnant à la manière d’un enfant qui apprend à lire.

   Pour l’amour de Dieu et de Sa Très Sainte Mère, faites comprendre à tous la supplication de votre âme aux prises avec les vexations du monde et du démon, afin que l’on n’entende pas « E-ia-er-go-ad-vo-ca-ta-nos-tra-il-los-tu-os-mi-se-ri-cor-des-o-cu-los-ad-nos-con-ver-er-te » avec un rythme et des intonations qui pourraient évoquer ceux de « La Madelon » !
Non ! Vous implorez, vous êtes à bout, la détresse vous étreint, vous criez : « Mère, au secours ! Si vous ne me venez pas en aide, je suis perdu ! »

   Puissent, enfin, les invocations finales – avec leurs extatiques vocalises sur ces « O » qui intensifient la supplication en même temps qu’ils expriment l’admiration et l’émerveillement devant la clémence, la miséricorde et la douceur de la Très Sainte Vierge Marie -, s’épanouir en efflorescence contemplative et non sur des accélérations de clique municipale pressée d’en finir...

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

ad te suspiramus gementes et flentes in hac lacrymarum valle

« Ad te clamamus, exsules filii Evae,
ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle… »

2024-161. Celui qui prie se sauve ; celui qui ne prie pas se damne !

2 août,
Fête de Saint Alphonse-Marie de Liguori, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise (cf. > ici) ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, mémoire du Bienheureux Jean de Rieti, confesseur ;
Dans l’Ordre séraphique, fête de Notre-Dame des Anges (indulgence de la Portioncule – cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Etienne 1er, pape et martyr ;
Commencement de la neuvaine préparatoire à la fête de Sainte Philomène (cf. > ici).

Mains jointes en prière - blogue

    Cinq phrases « choc » de Saint Alphonse-Marie pour nous ramener vers l’essentiel :

Celui qui prie se sauve certainement ;
celui qui ne prie pas se 
damne certainement.

Tous les élus du ciel, en dehors des enfants,
se sont 
sauvés par la prière.

Tous les damnés se sont perdus pour n’avoir pas prié.

S’ils avaient prié, ils ne se seraient pas perdus.

C’est et ce sera toujours leur plus grand désespoir dans l’enfer :
avoir pu se sauver avec tant de facilité
en 
demandant à Dieu Ses grâces
et n’être plus à même, les pauvres malheureux, 
de le faire maintenant !

Saint Alphonse-Marie de Liguori,
in « Le grand moyen de la prière » (1ère partie, chap. 1 – conclusion)

St Alphonse-Marie de Liguori - vitrail de la cathédrale de Carlow

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