2025-29. Des Bienheureux Ange de Furci et Antoine Migliorati d’Amandola, prêtres Ermites de Saint Augustin que l’on fête le 6 février.
6 février,
Fête de Saint Vaast, évêque et confesseur (cf. > ici) ;
Dans l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, mémoire des Bienheureux Ange de Furci et Antoine Migliorati d’Amandola, prêtres de notre Ordre et confesseurs ;
Mémoire de Sainte Tite, disciple de Saint Paul, évêque et confesseur ;
Mémoire de Sainte Dorothée de Césarée, vierge et martyre ;
Anniversaire de la mort de Jean de Ockeghem, premier chapelain puis maître de chapelle de LL.MM. les Rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII (+ 6 février 1497 – cf. > ici) ;
Anniversaire de l’approbation du culte du Sacré-Cœur de Jésus par le Saint-Siège apostolique (6 février 1765 – cf. > ici).
Martyrologe pour l’Ordre de Saint Augustin à la date du 6 février :
« A Naples, le Bienheureux Ange de Furci, prêtre de notre Ordre, remarquable par son enseignement et sa prédication au service du salut des âmes en leur faisant connaître les voies pour accéder au Royaume de Dieu. »
Statue du Bienheureux Ange de Furci,
prête pour être portée en procession dans la ville de Furci
Le Bienheureux Ange est né à Furci (cité de la province de Chieti, dans les Abbruzes) en 1246 de parents riches et pieux dont l’union fut stérile pendant de longues années, mais qui, s’étant rendus en pèlerinage au sanctuaire du Mont Gargan, obtinrent de l’Archange Saint Michel la naissance de ce garçon, auquel, en reconnaissance, il donnèrent au saint baptême le prénom d’Ange (Angelo en italien), qui lui sera conservé dans la vie religieuse.
Il reçut une éducation exemplaire de ses parents, puis fut confié à un oncle maternel, qui était abbé du monastère bénédictin de Cornacchiano, près de Furci : il fit de rapides progrès tant dans la science que dans la vertu.
A la mort de cet oncle, Ange revint à Furci, puis après la mort de son père, âgé d’une vingtaine d’années, il entra au couvent des Ermites de Saint Augustin à Vasto (toujours dans la province de Chieti), où il acheva ses études en vue de l’ordination sacerdotale (il avait environ 25 ans), après laquelle il fut envoyé étudier à la Sorbonne, à Paris, où il demeura cinq ans.
A son retour en Italie, il fut assigné à enseigner la théologie dans plusieurs couvents jusqu’à ce qu’il soit affecté à l’enseignement au studium augustinien de Naples, qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort.
Il a été très apprécié comme théologien et prédicateur : on sait qu’il écrivit un commentaire de l’Evangile selon Saint Matthieu ainsi qu’un recueil de sermons, qui sont l’un et l’autre perdus.
En 1287, il fut élu Prieur provincial de la province de Naples, et par humilité, il déclina l’épiscopat des sièges d’Acerra et de Melfi auxquels il avait été promu.
Il mourut à Naples, le 6 février 1327, âgé de 81 ans, dans le couvent de Saint Augustin alla Zecca, où il fut enterré.
Le peuple, qui l’avait déjà vénéré comme un saint de son vivant, commença à se recommander à lui, obtenant des faveurs et des grâces. Il fut ensuite ajouté aux saints patrons de Naples.
En août 1808, son corps fut ramené à Furci, sa ville natale, où son culte est très vivant et populaire.
Le 20 décembre 1888, le pape Léon XIII a officiellement approuvé son culte immémorial.
Procession avec la châsse du Bienheureux Ange dans les rues de Furci
Martyrologe pour l’Ordre de Saint Augustin toujours à la date du 6 février :
« A Amandola, dans la Marche d’Ancône, le Bienheureux Antoine, confesseur de notre Ordre, très illustre par son admirable pénitence, sa charité exemplaire pour les pauvres et le don des miracles. Son corps y est honoré par la grande vénération des fidèles. »
Le Bienheureux Antoine d’Amandola est né le 17 janvier 1355, fils de Simplicien et Jeanne Migliorati, un ménage modeste d’agriculteurs, dans un hameau de cette petite cité de la province de Fermo, dans la Marche d’Ancône.
Dans son enfance, il fréquenta avec assiduité les offices d’une abbaye bénédictine proche, et sans doute aussi y reçut-il un enseignement élémentaire.
On pense que c’est aux alentours de l’âge de 18 ans que, orphelin de père et de mère, il entra chez les Ermites de Saint Augustin d’Amandola : le choix de cet Ordre est en rapport avec la très grande dévotion qu’il nourrissait pour Saint Nicolas de Tolentino (1245-1305).
Il s’appliqua avec ferveur et générosité à suivre la Règle et les observances claustrales, édifiant tout le couvent par ses vertus. Vers l’âge de 25 ans, vers 1380, il fut ordonné prêtre.
Très rapidement, il fut réputé pour sa compassion et sa charité envers les âmes en quête d’aide dans les voies de la conversion et de la sainteté : son confessionnal fut bientôt assiégé par les pécheurs et les âmes en quête de perfection.
Les extases, la bilocation, l’esprit de prophétie, le don des miracles, la préscience de l’avenir et les révélations célestes lui furent largement donnés par Dieu, à la mesure des austérités, de la privation de sommeil et des pénitences qu’il s’infligeait sans complaisance.
Vers 1390, il fut envoyé au couvent de Tolentino, où il fut en charge de la sacristie.
S’il avait moins de loisir pour visiter les pauvres et les malades, il se réjouissait de continuer le précieux ministère du confessionnal, et de devoir demeurer de longues heures dans l’église pour l’entretenir, préparer les cérémonies, être à disposition des visiteurs pour bénir… et accompagner les bénédictions qu’il donnait par des paroles de consolation et d’encouragement.
Après un rapide passage dans un couvent des Pouilles, vers l’âge de 45 ans, ses supérieurs lui assignèrent de résider à nouveau au couvent d’Amandola, où il restera jusqu’à la fin de sa vie, et dont il sera peu après élu Prieur. Il fit considérablement agrandir le couvent.
L’année 1450 commença : il eut 95 ans le 17 janvier et il reçut de la Très Sainte Mère de Dieu l’annonce de sa mort prochaine, qu’il communiqua à ses frères. Il ne fut pas malade : les moines qui étaient présents dirent qu’il s’éteignit comme une bougie, de simple vieillesse.
Quand il sentit que la fin était imminente, il appela tous ses frères dans sa cellule et, avec humilité et sincérité, il leur demanda que, s’il avait donné quelque mauvais exemple ou causé quelque déplaisir, ils lui accordassent leur pardon pour l’amour de Dieu et de sa Très Sainte Mère. Puis il se confessa, et reçut avec la plus grande dévotion la communion comme viatique pour l’éternité, avec l’extrême-onction.
Finalement, avec une pleine lucidité d’esprit, toujours entouré de ses frères, il demanda que son corps soit enterré dans la terre nue devant la porte du chœur, afin qu’en y entrant pour prier les religieux le foulassent aux pieds et qu’ils se souviennent d’implorer pour lui la miséricorde du Seigneur. Enfin il s’endormit dans la mort, c’était le 25 janvier 1450.
A la suite de la guérison miraculeuse d’un religieux du couvent qui souffrait de calculs rénaux et auquel il apparut, en 1453, son corps fut exhumé pour être placé dans un lieu plus digne, où les fidèles pourraient le vénérer : on trouva son habit pourri, mais son corps absolument intact, incorrompu et souple, comme s’il venait de rendre le dernier soupir, et répandant une odeur paradisiaque. On l’enferma alors dans un coffre de noyer qui fut déposé sous l’autel de la Vierge des Douleurs (devant lequel il avait passé de longues heures en prière) : les miracles se multiplièrent et les frères Augustins en consignèrent plus de 155 (protections miraculeuses, guérisons, conversions, résurrections de morts…).
Le 11 juillet 1759, le pape Clément XIII, reconnaissant son culte immémorial, l’inscrivit au nombre des Bienheureux : la reconnaissance des restes qui fut pratiquée après cette béatification, révéla que le corps était toujours incorrompu et souple.
Malheureusement, ces restes sacrés furent horriblement profanés par des soldats français le 11 juin 1798 : ces soldats de la révolution s’étant installés au couvent des Augustins, après avoir pillé ou vandalisé tous les objets de valeur, brisèrent l’urne qui contenait le corps du Bienheureux, l’en retirèrent, le déshabillèrent, puis le profanèrent au milieu d’un vacarme infernal, tandis que l’orgue jouait à plein volume « la Marseillaise ».
Ce qu’on récupéra du corps souillé et disloqué fut placé dans une urne de marbre et, le 20 avril 1890, le pape Léon XIII accorda l’indulgence plénière aux fidèles qui visiteraient son sanctuaire.
Nous l’avons vu, son « dies natalis » est le 25 janvier, jour où l’on célèbre la fête de la conversion de Saint Paul, c’est pourquoi le martyrologe propre des Ermites de Saint Augustin, approuvé par ce même Léon XIII, reporte sa fête au 6 février (sauf à Amandola où elle prime sur la conversion de Saint Paul).
Amandola : sanctuaire du Bienheureux Antoine Migliorati
(la châsse contenant les restes du Bienheureux Antoine a été déplacée dans une chapelle,
en partie souterraine, aménagée à l’emplacement de l’ancien cloître, à côté de l’église
en raison de travaux rendus nécessaires consécutivement à plusieurs tremblements de terre ;
à gauche de la châsse, on conserve la planche qui servait d’ « oreiller » au Bienheureux)
