Archive pour la catégorie 'Textes spirituels'

2025-142. Décret de la Commission biblique au sujet des Evangiles synoptiques.

21 septembre,,
Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste (cf. ici).

       Nous avons déjà présenté (cf. > ici) ce qu’est la Commission biblique et la mission qui lui fut assignée à sa fondation par le pape Saint Pie X, en publiant la traduction des réponses qu’elle a données en 1911 au sujet de l’Evangile selon Saint Matthieu, dans la perspective de contrer les théories modernistes.
Dans cette même optique, intéressons-nous aujourd’hui aux réponses publiées le 26 juin 1912 à propos des autres Evangiles synoptiques, puisque, sur notre modeste blogue, cette fête de Saint Matthieu, premier des quatre évangélistes, est maintenant de manière traditionnelle pour nous, l’occasion d’approfondir notre connaissance de la tradition scripturaire catholique.

Saintes Ecritures et Saint Esprit - blogue

Réponses de la Commission Biblique 

au sujet des Evangiles synoptiques

- 26 juin 1912 -

I. Auteur, date de composition et vérité historique des Evangiles selon Saint Marc et selon Saint Luc :

Question 1 : 

   La voix claire de la Tradition, qui depuis les commencements de l’Eglise est admirablement unanime et qui a été confirmée par des preuves multiples, à savoir les témoignages explicites des saints Pères et des écrivains ecclésiastiques, les citations et les allusions qui se trouvent dans leurs écrits, l’usage des hérétiques anciens, les traductions des livres du Nouveau Testament, presque tous les manuscrits les plus anciens, comme aussi par des raisons internes, tirées du texte des livres saints eux-mêmes, est-il possible d’affirmer de façon certaine que Marc, le disciple et l’interprète de Pierre, et le médecin Luc, l’assistant et le compagnon de Paul, sont réellement les auteurs des Evangiles qui leur sont respectivement attribués ? 

Réponse : Oui.

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Question 2 : 

   Les arguments par lesquels certains critiques cherchent à démontrer que les derniers douze versets de l’Evangile de Marc [Mc 16, 9–20] n’ont pas été rédigés par Marc, mais ajoutés par une autre main, sont-ils de nature à donner le droit d’affirmer qu’ils ne doivent pas être reconnus comme inspirés et canoniques ; ou du moins qu’ils démontrent que Marc n’est pas l’auteur de ces versets ? 

Réponse : Non pour les deux parties. 

Saintes Ecritures et Saint Esprit - vignette

Question 3 : 

   Est-il permis de même de douter de l’inspiration et de la canonicité des récits de Luc concernant l’enfance du Christ [Lc 16, 9–20] ou l’apparition de l’Ange qui réconforta Jésus et la sueur de sang [Lc 22, 43 s] ; ou peut-on au moins montrer par des arguments solides – ce qui plaisait aux hérétiques anciens et qui plaît également à des critiques plus récents – que ces récits ne font pas partie de l’Evangile originel de Luc ? 

Réponse : Non pour les deux parties. 

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Question 4 : 

   Les documents très rares et tout à fait isolés dans lesquels le cantique Magnificat [Lc 1, 46–55] n’est pas attribué à la Bienheureuse Vierge Marie mais à Elisabeth, peuvent-ils et doivent-ils prévaloir de quelque manière contre le témoignage concordant de presque tous les manuscrits aussi bien du texte original grec que des traductions, et contre l’interprétation que le contexte n’exige pas moins que le sentiment de la Vierge elle-même et la Tradition constante de l’Eglise ?

Réponse : Non. 

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Question 5 : 

   S’agissant de l’ordre chronologique des Evangiles, est-il permis de s’éloigner de l’opinion corroborée par le témoignage à la fois très ancien et constant de la Tradition et qui atteste qu’après Matthieu qui, le premier de tous, composa son Evangile dans la langue maternelle, Marc a écrit le deuxième, et Luc le troisième ; ou faut-il d’un autre côté considérer comme contraire à cette conception l’opinion qui affirme que le deuxième et le troisième évangile ont été composés avant la traduction grecque du premier Evangile ? 

Réponse : Non pour les deux parties. 

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Question 6 : 

   Peut-on différer la date de composition des Evangiles de Marc et de Luc jusqu’à la destruction de Jérusalem ; ou parce que chez Luc la prophétie du Seigneur concernant la destruction de cette ville apparaît plus précise, peut-on soutenir que son évangile au moins a été composé après que le siège eut déjà commencé ?

Réponse : Non pour les deux parties. 

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Question 7 : 

   Doit-on affirmer que l’Evangile de Luc a précédé le livre des Actes des Apôtres, et que puisque ce livre, composé par le même Luc [Ac 1, 1], était terminé à la fin de la captivité romaine de l’Apôtre [Ac 28, 30 s], son Evangile n’a pas été composé après cette date ? 

Réponse : Oui. 

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Question 8 : 

   Si on considère aussi bien les témoignages de la Tradition que les arguments internes concernant les sources qu’ont utilisées l’un et l’autre évangéliste en composant l’Evangile, peut-on raisonnablement mettre en doute la conception qui tient que Marc a écrit selon la prédication de Pierre, et Luc selon la prédication de Paul, et qui affirme en même temps que ces évangélistes ont disposé également d’autres sources dignes de foi, soit orales soit aussi déjà mises par écrit ? 

Réponse : Non. 

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Question 9 : 

   Les paroles et les actions qui sont racontées de façon exacte et pour ainsi dire littéralement par Marc selon la prédication de Pierre, et qui sont présentées de la façon la plus sincère par Luc, qui dès le départ s’est soigneusement informé de tout auprès de témoins très dignes de foi puisqu’ils ont vu eux-mêmes dès le commencement et qu’ils furent des serviteurs de la Parole [Lc 1, 2 s] réclament-elles à juste titre pour elles-mêmes cette foi historique que l’Eglise leur a toujours accordée ; ou au contraire ces mêmes actions et ces mêmes paroles doivent-elles être considérées comme étant dénuées, au moins en partie, de vérité historique, soit parce que les écrivains n’étaient pas des témoins oculaires, soit parce qu’il n’est pas rare qu’on constate chez les deux évangélistes un manque d’ordre et une différence dans la succession des faits ; soit parce que, étant venus et ayant écrit plus tard, ils ont dû nécessairement rapporter des conceptions qui étaient étrangères à ce qu’ont pensé le Christ et les apôtres, ou des faits déjà plus ou moins déformés par l’imagination du peuple, ou enfin parce que, chacun selon son dessein, ils se sont laissé conduire par des idées dogmatiques préconçues ? 

Réponse : Oui pour la première partie ; non pour la deuxième. 

Savone - Retable du cardinal della Rovere - Saint Luc et Saint Marc

Ludovico Brea (1450–1523) : les évangélistes Saint Marc et Saint Luc
[détail du rétable du cardinal della Rovere, cathédrale de Savone]

II. La question synoptique, ou les rapports mutuels entre les trois premiers Evangiles :

Question 1 : 

   En maintenant sauf ce qui, conformément à ce qui a été établi précédemment, doit-être maintenu sauf – en particulier pour ce qui est de l’authenticité et de l’intégrité des trois Evangiles de Matthieu, de Marc et de Luc, de l’identité substantielle de l’Evangile grec de Matthieu avec son original primitif, ainsi que pour ce qui est de l’ordre chronologique dans lequel ils ont été écrits –, compte tenu des conceptions diverses et opposées si nombreuses des auteurs, est-il permis aux exégètes de discuter librement pour expliquer les ressemblances et les différences entre les Evangiles, et de recourir aux hypothèses de la Tradition soit écrite, soit orale, ou encore de la dépendance de l’un par rapport à celui ou à ceux qui précèdent ? 

Réponse : Oui. 

Saintes Ecritures et Saint Esprit - vignette

Question 2 : 

   Doit-on considérer que maintiennent sauf ce qui a été établi plus haut ceux qui, ne s’appuyant sur aucun témoignage de la Tradition, et sur aucune preuve historique, approuvent sans hésiter l’hypothèse dite des « deux sources », laquelle tente d’expliquer la composition de l’Evangile grec de Matthieu et de l’Evangile de Luc à partir surtout de leur dépendance de l’Evangile de Marc et d’une collection dite des paroles du Seigneur ; et peuvent-ils dès lors la défendre librement ? 

Réponse : Non pour les deux parties.

Tétramorphe - tympan de Saint-Trophime - Arles

Le tétramorphe au tympan de la basilique-primatiale Saint-Trophime, en Arles (XIIème siècle)

Prières à Saint Matthieu, apôtre et évangéliste :

Carlo Dolci Saint Matthieu et l'ange

Carlo Dolci (1616–1686) : Saint Matthieu et l’ange (vers 1670)
[J.Paul Getty Museum - Los Angeles]

frise

Quatre prières à Saint Matthieu composées par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

   Glorieux Saint Matthieu, auquel fut donné d’entendre l’appel du Christ Sauveur, alors même que vous étiez assis à votre table de collecteur d’impôts, et qui vous êtez aussitôt levé, en laissant là tout ce qui faisait votre existence coutumière, pour devenir disciple : priez pour nous, afin que nous soyons nous aussi attentifs aux appels du divin Rédempteur et prompts à y répondre, avec générosité.
Puissions-nous, à votre exemple, rompre nos attaches mondaines, quitter nos habitudes anciennes, et nous engager sans hésitation dans la voie d’une parfaite obéissance aux commandements divins, en laissant le Médecin des âmes guérir nos blessures, en nous laissant convertir et embraser par la miséricorde de Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il !

Vignette Evangile & ange

   Intercèdez pour nous auprès de Dieu, ô Saint Matthieu, apôtre zélé qui avez transmis avec fidélité à toutes les générations de fidèles, les saintes paroles de Notre-Seigneur, afin que nous soyons les auditeurs attentifs de l’Evangile du Salut, que nous sachions le méditer avec constance et ferveur, que nous le laissions transformer nos cœurs et nos vies, et pour qu’en toutes choses nous nous montrions de véritables disciples, témoins du Christ Voie, Vérité et Vie, et instruments de Sa miséricorde vivifiante pour les âmes que nous côtoyons chaque jour.

Ainsi soit-il !

Vignette Evangile & ange

   Saint Matthieu, choisi pour être apôtre de Jésus-Christ, et le premier d’entre eux à avoir été inspiré pour transcrire Ses paroles de vie, obtenez-nous, nous vous le demandons humblement, de nous attacher à l’approfondissement continu de ces enseignements sacrés et de les mettre en pratique en toute notre vie, si bien que nous croissions chaque jour dans la foi, l’espérance et la charité, que nous vivions avec intégrité et justice, que nous témoignions de la divine miséricorde, et que nous servions le Christ Rédempteur, Sa sainte Eglise et notre prochain, avec une persévérante dévotion et une profonde humilité.
Alors, comme Saint Paul, puissions-nous dire nous aussi : « Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi », et, avec vous et tous les anges et les saints, entrer dans la joie de notre Maître et posséder la béatitude 
éternelle dans le Royaume des cieux.

Ainsi soit-il !

Vignette Evangile & ange

   Saint Apôtre Matthieu, qui, divinement inspiré, avez transmis à toute l’Eglise et pour toutes les générations chrétiennes jusqu’à la fin des temps, les paroles de notre divin Rédempteur : « La moisson est abondante, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson qu’Il envoie des ouvriers à Sa moisson » (Matth. IX 37-38), nous vous prions de demander vous-même aujourd’hui à ce Maître de la moisson en la compagnie bienheureuse duquel vous vivez pour l’éternité, de nous accorder les vocations religieuses et sacerdotales dont nous avons tant besoin aujourd’hui pour œuvrer à la moisson des âmes !

   Priez ! Priez sans cesse, ô puissant Saint Matthieu, pour que soit entendu l’appel de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et pour que des âmes y répondent avec la même promptitude et la même générosité que vous !
Priez pour que se lèvent ces nouveaux apôtres dont l’Eglise a tant besoin !
Priez pour que ces appelés au sacerdoce ou à la vie religieuse se donnent entièrement, avec une conscience pure et une sainte abnégation, afin de devenir les témoins de la grandeur de l’amour de Dieu et de l’incomparable beauté de Son saint service !
Priez pour que des âmes embrasées et chastes rayonnent saintement de la lumière divine au milieu des ténèbres de ce temps !

   Priez aussi, nous vous le demandons, pour tous ces prêtres et ces consacrés qui ont failli, qui ont fauté, qui sont tombés, parce qu’ils se sont laissés prendre dans les rets des démons et les filets de ce monde de cupidité, d’avidité de puissance, d’impureté, de manipulations insidieuses, d’égoïsme et de découragement…
Obtenez-leur d’entendre les appels de la toute puissante miséricorde du Cœur de Jésus, pour qu’elle vainque l’endurcissement de leur cœur, rompe leur surdité spirituelle, dissipe leurs ténèbres et guérisse leur cécité, et que, recevant une authentique grâce de conversion, ils reviennent à leur ferveur première.

   Saint Matthieu, notre intercesseur, nous vous prions enfin pour tous les pasteurs de cette Eglise sainte dont vous êtes l’une des colonnes : priez pour les prêtres, priez pour les évêques, priez pour le Pontife romain, et demandez pour eux à la Très Sainte Trinité toutes les grâces de discernement et de zèle apostolique nécessaires à l’indispensable sursaut spirituel dont notre Eglise a tant besoin aujourd’hui.

Ainsi soit-il !

Mains jointes en prière - blogue

2025-141. Leçons historiques du deuxième nocturne des matines de la fête de Saint Eustache au Bréviaire traditionnel.

20 septembre,
Fête de Saint Eustache et ses compagnons, martyrs ;
Sixième jour dans l’octave des Sept-Douleurs de Notre-Dame ;
Vigile de Saint Matthieu ;
Anniversaire de la spoliation de Rome par les troupes piémontaises (20 septembre 1870 – cf. > ici) ;
Anniversaire du rappel à Dieu de Monsieur l’Abbé Vincent Serralda (20 septembre 1998).

Anonyme allemand XVIIe - vision de Saint Eustache

La conversion de Saint Eustache
[anonyme Germanie 1er quart du XVIIème siècle - Musée des Beaux-Arts de Varsovie]

Leçons historiques du deuxième nocturne

des matines de la fête de Saint Eustache

au Bréviaire traditionnel.

Quatrième leçon. 

   Eustache, qui portait aussi le nom de Placide, et que sa naissance, ses richesses et sa gloire militaire distinguaient parmi les Romains, mérita, sous l’empereur Trajan, le titre de maître de la milice.
Un jour que, se livrant à l’exercice de la chasse, il poursuivait un cerf d’une taille prodigieuse qui fuyait devant lui, cet animal s’arrêta tout à coup et Eustache put voir, entre ses bois, une image grandiose et resplendissante de Notre-Seigneur Jésus-Christ attaché en croix. Sur l’invitation que le Sauveur lui fit entendre de prendre pour but de ses poursuites la vie immortelle, il s’enrôla dans la milice chrétienne avec son épouse Théopista, et leurs deux enfants en bas âge, Agapit et Théopiste.

Jean-Baptiste Pittoni - Saint Eustache refusant de sacrifier aux idoles

Jean-Baptiste Pittoni (1687-1767) :
Saint Eustache refuse d’offrir des sacrifices aux idoles (vers 1722)
[collection des peintures de l'Etat bavarois – Alte Pinakothek Munich]

Cinquième leçon. 

   Etant retourné bientôt, comme le Seigneur le lui avait ordonné, au lieu même où la vision s’était produite, il L’entendit lui prédire tout ce qu’il aurait à supporter dans la suite pour Sa gloire.
Peu après il souffrit avec une patience admirable d’incroyables calamités, et se vit bientôt réduit à la plus profonde misère. Obligé de fuir en secret, il se vit enlever dans la suite, son épouse d’abord, puis ses enfants, malheureusement arrachés à son affection. Le cœur déchiré par tant d’épreuves, il demeura longtemps caché dans une région lointaine, cultivant la terre, jusqu’à ce que, réconforté par une voix céleste et repris par Trajan pour une nouvelle guerre, il fût de nouveau placé à la tête des troupes.

Simon Vouet martyre de Saint Eustache

Simon Vouet (1590-1649) : Martyre de Saint Eustache (vers 1635)
[Paris, église Saint-Eustache]

Sixième leçon. 

   Durant l’expédition qu’il dirigea, il eut la joie inespérée de recouvrer ses enfants et son épouse. Vainqueur, il entra dans Rome au milieu des acclamations de tous.
Mais peu après, ayant reçu l’ordre de sacrifier aux faux dieux pour les remercier de sa victoire, il s’y refusa énergiquement. En vain essaya-t-on par divers moyens de lui faire renier la foi du Christ. On l’exposa aux lions avec sa femme et ses enfants ; la douceur que ces animaux montrèrent à leur égard ayant irrité l’empereur, celui-ci ordonna d’enfermer les saints confesseurs dans un taureau d’airain, rougi par le feu qui brûlait au-dessous.
Consommant ainsi leur martyre et chantant les louanges divines, ils s’envolèrent vers la félicité éternelle, le douze des calendes d’octobre. Leurs corps, retrouvés intacts, furent religieusement ensevelis par les fidèles, puis transférés avec honneur dans l’église édifiée sous leur vocable.

Simon Vouet apothéose de Saint Eustache et de sa famille

Simon Vouet (1590-1649) : Saint Eustache et sa famille emportés au ciel
ou apothéose de Saint Eustache et de sa famille (vers 1636)
[musée d'art de Nantes]

2025-139. Du reliquaire de la Sainte Croix offert à la basilique du Saint Sépulcre par la France sous le règne de Sa Majesté le Roi Louis XIII.

14 septembre,
Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix (cf. > ici) ;
Anniversaire de la victoire de Marignan (14 septembre 1515).

Le Patriarche de Jérusalem portant le reliquaire de Lescot - 14 septembre 2025

Sa Béatitude Pierbattista cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem,
portant le reliquaire de Lescot offert par le Royaume de France,
à l’occasion de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, 14 septembre 2025.

       L’Exaltation de la Sainte Croix oriente nécessairement nos regards vers la sainte Jérusalem de la terre, en raison des origines historiques de cette fête.

   Si la basilique du Saint Sépulcre ne peut plus de nos jours présenter aux pèlerins l’entièreté du bois de la sainte Croix sur laquelle fut crucifié notre divin Rédempteur, à cause des divisions et translations multiples dont il a fait l’objet, elle conserve néanmoins plusieurs reliquaires remarquables dans lesquels sont exposés des fragments plus ou moins considérables du bois sacré qui fut l’autel du Saint Sacrifice salvifique.
Parmi ceux-ci, il en est un qui, en sus d’être une pièce d’orfèvrerie exceptionnelle, témoigne (de la même manière que le calice offert en 1664 par le Grand Roi que nous avons présenté > ici) de la fervente munificence et de la pieuse générosité de nos Souverains envers la basilique hiérosolomytaine.

Reliquaire de la Sainte Croix réalisé par Lescot offert au Saint-Sépulcre par la France

Reliquaire réalisé par l’orfèvre de la Cour Rémond Lescot
offert à la basilique du Saint Sépulcre en 1629.

   Ce reliquaire d’argent doré, sur lequel sont sertis des émeraudes et des rubis, provient de l’atelier de Rémond Lescot, orfèvre de la Cour de France dans la première moitié du XVIIème siècle, et fut réalisé en 1628-1629.

   En 1629, sa présence est enregistrée à Jérusalem, où il fut apporté par le Rd. Père Morand Daudin.

Exposition du reliquaire de Lescot - 14 septembre 2025

Exposition de l’une des reliques de la Sainte Croix insérée dans le reliquaire de Lescot,
à l’occasion de l’Exaltation de la Sainte Croix 14 septembre 2025.

  On ne connaît pas les circonstances précises du don de ce magnifique reliquaire à la basilique du Saint Sépulcre : le fait qu’il a été réalisé par l’orfèvre quasi attitré de la Cour laisse à penser qu’il s’agirait d’une commande royale. On n’en conserve cependant pas de document écrit l’attestant. Mais qui d’autre aurait donc pu ordonner la réalisation d’une telle pièce et l’envoyer en présent à Jérusalem sinon les plus grands du Royaume ou les Souverains eux-mêmes ?

   On peut légitimement penser que s’il s’agissait d’une offrande de Sa Majesté le Roi Louis XIII, on trouverait sous le reliquaire, ainsi que cela se fait habituellement (sans toutefois que cela soit systématique), une inscription gravée en témoignant ; l’hypothèse aujourd’hui considérée comme la plus vraisemblable consiste donc à supposer qu’il s’agirait d’un don privé de la Souveraine, Sa Majesté la Reine Anne d’Autriche.

Bénédiction avec le reliquaire de la Croix - 14 septembre 2025

Sa Béatitude Pierbattista cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem,
donnant la bénédiction avec le bois de la Croix scellé dans le reliquaire de Lescot,
à l’occasion de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, 14 septembre 2025.

2025-138. Le cent-treizième pèlerinage légitimiste à Sainte-Anne-d’Auray.

       Comme chaque année, au dimanche le plus proche du 29 septembre (jour anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Henri V, dit « Comte de Chambord »), se déroulera le pèlerinage légitimiste à Sainte-Anne-d’Auray.
Veuillez trouver ci-dessous le programme de ce cent-treizième pèlerinage avec toutesles indications pratiques pour y participer :

Capture d’écran (53)

Capture d’écran (54)

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2025.137. « Une loi, pour être obligatoire, doit être portée par un pouvoir légitime, elle doit être juste, et avoir pour fondement le bien public… »

5 septembre,
Dans l’Ordre de Saint Augustin, la fête de Saint Antonin de Pamiers, prêtre et martyr ;
Mémoire de Saint Laurent Justinien évêque et confesseur ;
Anniversaire de la naissance de Louis-Dieudonné de France, futur Louis XIV (5 septembre 1638 – cf. ici & > ici) ;
Anniversaire du martyre de l’abbé Claude-Sylvestre Allier, curé-prieur de Chambonas (+ 5 septembre 1793 – cf. aussi ici).

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       Nous avons déjà rapporté dans les pages de ce blogue, en particulier > ici, l’histoire des « Camps de Jalès » dont l’instigateur fut l’Abbé Claude Allier, Prieur de Chambonas, dont le 5 septembre vient ramener l’anniversaire du martyre (+ 5 septembre 1793, à Mende).
Les archives du département de l’Ardèche conservent, entre autres, le brouillon d’un sermon qu’il prononça en février 1791, lors du deuxième Camp de Jalès.

   La constitution civile du clergé commençait à entrer en application, et le fantasque et impie Charles de La Font de Savine, évêque-comte de Viviers, avait prêté le serment schismatique le dimanche 6 février 1791, en chaire dans sa cathédrale.
Quelques jours plus tard, des catholiques avaient été molestés par les sectateurs de Calvin à Uzès. Dans toutes les paroisses, les catholiques s’inquiétaient, alors que dans le même temps les protestants exerçaient des pressions sur les municipalités qu’ils trouvaient trop peu zélés pour forcer les prêtres à jurer à leur tour.

   La connaissance de ce contexte n’est pas inutile pour comprendre le thème choisi par l’Abbé Claude Allier pour sa prédication, puisque, à partir du mystère de la Présentation de l’Enfant Jésus au Temple et de la Purification de Notre-Dame (fête de la Chandeleur, le 2 février), et « après avoir rapporté ce qu’étaient en usage de faire, le jour de la purification, les femmes relevées de couches, et ce que dit le vieillard Siméon ayant vu l’Enfant Jésus, il commença ainsi » (citation des documents conservés à Privas) :

   « Une loi, pour être obligatoire, doit être portée par un pouvoir légitime, elle doit être juste, et avoir pour fondement le bien public ; quand une de ces qualités manque, toutes les autres ne valent rien. Elle doit être portée par une personne qui a un pouvoir souverain et légitime, et non par des sujets : par exemple, si des enfants faisaient la loi à leur père, vous voyez bien qu’ils n’en auraient pas le pouvoir ; elle doit être portée par des gens qui en aient le droit, et non pas par des procureurs fondés, que l’on appelle autrement mandataires, gens qui n’ont d’autre pouvoir que de corriger certains abus. La loi doit être juste, c’est-à-dire elle ne doit ordonner que des choses permises. (…) Comme par exemple, une loi qui porterait qu’on dévastât vos biens, vos maisons, et qu’on enlevât ce que vous avez, vous voyez bien qu’elle ne serait pas juste ; à une telle loi on ne doit pas obéir quand même elle serait portée par un pouvoir suprême et légitime.
(…)
 On va vous enlever peu à peu vos propriétés, on détruit votre religion, on attaque son ministère ; vous obéissez à des lois portées par des gens qui n’ont pas le pouvoir de les porter, mais seulement la force de les faire exécuter : il ne faut pas lui obéir à cette loi, elle est injuste, elle est faite par des scélérats.
Je suis la lumière qui doit vous éclairer comme pasteur (…) 
Ne craignez point, Dieu défendra Son Eglise (…) Noli timere, pusillus grex (trad : n’aie pas peur, petit troupeau) ! »

(Source : conspiration de Saillans, pièces authentiques, imprimées par ordre du Département de l’Ardèche. Brouillon du prêche.)

frise lys

   Au jour anniversaire du martyre de ce prêtre zélé et courageux, que le Cercle légitimiste du Vivarais a choisi pour « saint patron » et modèle, et en un temps où la république maçonnique et anticatholique, par l’organe de plusieurs de ses représentants, attente gravement à la liberté des consciences en voulant faire passer ses propres lois au dessus des lois morales et divines, il est important de réaffirmer avec force les principes intangibles que proclamait en février 1791 notre cher et bon Abbé Claude-Sylvestre Allier.

La plaine de Jalès et les vestiges de la commanderie au second plan

La plaine de Jalès, au pied des contreforts cévenols,
et au second plan les vestiges de la Commanderie de Jalès (état actutel)

2025-136. Fête de Notre-Dame des Douleurs, lundi 15 septembre 2025.

Statue de N.D. de Compassion du Mesnil-Marie

Lundi 15 septembre 2025

au Mesnil-Marie

Fête de Notre-Dame des Douleurs

(fête patronale du Refuge Notre-Dame de Compassion
pour la seconde fois dans l’année liturgique)

Programme :

10 h 30 très précises (ce qui signifie que l’on est arrivé un peu avant !) : Sainte Messe chantée
- 12 h : repas tiré du sac
– Après-midi : Chapelet des Sept-Douleurs et vénération de la relique de la Sainte Croix

Inscriptions obligatoires soit au moyen de l’espace prévu ci-dessous pour les commentaires [ce ne sera pas publié] soit par courriel.

Cœur de Marie avec le glaive - vignette blogue

Prière à Saint Joseph, pour le premier mercredi de chaque mois.

   Au Mesnil-Marie, nous avons l’habitude d’allumer une veilleuse devant la statue de Saint Joseph chaque premier mercredi du mois en récitant la prière suivante :

annonce fête de Saint Joseph 19 mars 2025 - blogue

       Devant votre image vénérée, ô glorieux et puissant Saint Joseph,
ô vous, notre protecteur et notre avocat,
nous allumons cette petite flamme, afin que tout au long de ce jour qui vous est particulièrement dédié,
elle soit le signe et le symbole de notre humble dévotion,
de la prière que nous vous adressons à l’intention de ceux qui se sont recommandés à nous,
et de l’immense confiance que nous plaçons dans l’efficacité de votre intercession,
puisque Dieu Lui-même nous a enseigné de recourir à elle en tous nos besoins…

   Abaissez donc avec la plus extrême bienveillance, nous vous en supplions,
la douceur de vos regards compatissants sur la liste si longue de toutes ces intentions que nous vous présentons,
sur toutes ces inquiétudes, sur tous ces besoins, sur toutes ces souffrances que nous déposons à vos pieds,
avec la ferme espérance que votre royale munificence saura obtenir de Dieu pour chacune
la réponse ou la solution la plus conforme à notre bien spirituel et à celui de ceux pour lesquels nous vous prions…

   Nous nous adressons à vous qui êtes l’instrument privilégié de la Providence divine :
Bon Saint Joseph, nous avons confiance en vous !

Ainsi soit-il.

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)

Florilèges de prières à Saint Joseph > ici
Salutations à Saint Joseph composées par Saint Jean Eudes > ici
Tous les textes de ce blogues relatifs à Saint Joseph > ici

Monogramme Saint Joseph vignette

2025-135. Du « carême » de la Sainte Croix et de la Mère des Douleurs que nous pratiquons du 30 août au 13 septembre.

29 août,
Au soir de la fête de la décollation de Saint Jean-Baptiste.

Blason du Refuge Notre-Dame de Compassion

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   En notre Mesnil-Marie, après les complies du 29 août, nous entrons dans le dernier de nos sept carêmes de l’année : mon papa-moine, dans une précédente publication (que vous pourrez relire > ici) vous a déjà expliqué les raisons pour lesquelles nous avons ces temps de pénitence, ces temps de jeûne et d’abstinence, récurrents… et tellement bénéfiques, à l’âme comme au corps.

   Ce septième carême, de l’année, nommé « Carême de la Sainte Croix et de la Mère des Douleurs » ne dure que 15 jours, du 30 août inclus au 13 septembre inclus, et, comme son nom l’indique, il est une préparation aux deux fêtes subséquentes de l’Exaltation de la Sainte Croix et de la seconde fête des Douleurs de la Très Sainte Vierge Marie (la première étant celle du vendredi de la semaine de la Passion, que nous appelons plus volontiers fête de la Compassion de la Bienheureuse Vierge Marie).

   En ce carême-ci, le jeûne est un peu moins rigoureux que pendant le grand carême pascal, puisque, à certains jours, les œufs, ou bien un peu de fromage, peuvent y être autorisés en raison des nombreuses fêtes occurrentes.
Au cours de cette période en effet nous trouvons :
1) la fête de Notre-Dame de Consolation (double de 2ème classe – cf. > ici), sauf si la fête de notre Bienheureux Père Saint Augustin arrive un vendredi, auquel cas elle est célébrée le samedi 29 août ;
2) celle du Cœur immaculé de Marie (double de 2ème classe) célébrée chez nous le 31 août et non le 22 ;
3) les octaves de Saint Louis et de Saint Augustin (respectivement les 1er et 4 septembre qui sont célébrées sous le rit double majeur) ;
4)  la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie (double de 2ème classe), le 8 septembre ;
5) la fête de Notre-Dame de Miséricorde de Pellevoisin (double majeur) le 9 septembre ;
6) la fête de Saint Nicolas de Tolentino, le grand thaumaturge des Augustins (double de 2ème classe), le 10 septembre ;
7) et enfin la fête du Très Saint Nom de Marie (double majeur), le 12 septembre, jour où il est même permis de dévorer un croissant à belles dents (cf. > ici) pour se réjouir très concrètement de la victoire des troupes chrétiennes sur celles du croissant mahométan…

   Seule la journée du 13 septembre, qui est comme une double vigile, est assortie d’un « grand jeûne » strict.

Canivet de Notre-Dame des Sept-Douleurs

   Les notes spirituelles propres à ce « Carême de la Sainte Croix et de la Mère des Douleurs », qui vient opérer une sorte de transition entre la période estivale et l’arrivée de l’automne, sont un recentrage sur les pôles majeurs de la vocation religieuse au sein de notre ermitage : la Croix du Verbe de Dieu incarné et la Compassion de Sa Très Sainte Mère.

   La méditation quotidienne du Chemin de la Croix (mais on n’est pas tenu de faire un Chemin de Croix en totalité chaque jour ni d’utiliser des « formulaires » puisés dans des ouvrages de piété : il est non seulement permis mais même encouragé de consacrer les méditations et oraisons quotidiennes à l’approfondissement de deux ou trois stations seulement, voire d’une seule), à travers ou – mieux encore – dans le Cœur douloureux de la Vierge très affligée, est le centre autour duquel nos journées gravitent, avec, évidemment, la récitation du chapelet des Sept-Douleurs (cf. > ici).

   N’hésitez pas, bien chers Amis de notre Mesnil-Marie, à nous accompagner spirituellement dans ces deux semaines qui nous conduisent à ces deux sublimes fêtes des 14 et 15 septembre : je vous assure que vous en retirer de grands et précieux fruits de grâce.

Tolbiac.

Coeur douloureux et immaculé de Marie

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