Archive pour la catégorie 'De Maria numquam satis'

Confiante supplication à Notre-Dame de Compassion.

Statue de N.D. de Compassion du Mesnil-Marie

Statue de Notre-Dame de Compassion de taille naturelle au Mesnil-Marie

       Ô Notre-Dame de Compassion, je me présente humblement devant Vous pour implorer votre secours.

   Vous êtes toute puissante auprès du Dieu d’Amour dont la dépouille mortelle repose sur vos genoux : son front blessé par les épines, son visage meurtri, ses yeux éteints, ses lèvres livides, son corps horriblement lacéré, les plaies de ses mains et de ses pieds, la blessure béante de son côté, indiquent ce qu’Il a souffert pour le salut de nos âmes.

   Debout au pied de sa croix, Vous avez partagé son sacrifice et Vous êtes devenue, à un titre nouveau, Médiatrice de toutes grâces. C’est là, en effet, que Jésus notre Sauveur nous a confiés à votre maternelle sollicitude lorsqu’Il Vous a dit : « Voici votre fils » et qu’Il a ajouté en Vous montrant à Saint Jean : « Voilà votre Mère »!

   Ô Marie, bénissez-moi, puisque donc je suis votre enfant! Obtenez-moi de vivre dans une conformité toujours plus grande avec les préceptes de vie et d’amour que Jésus nous a enseignés, et qu’Il soit toujours davantage le Roi de mon coeur.

   Et puisque la Croix est le don le plus précieux qu’Il puisse partager avec ceux qu’Il appelle à devenir ses amis, apprenez-moi à sanctifier mes souffrances et à les unir au Saint Sacrifice de l’Agneau divin.

   Votre regard tourné vers le Ciel m’enseigne que, loin de Vous replier sur votre souffrance, ô Vierge des Douleurs, Vous êtes parfaitement associée aux intentions rédemptrices de Jésus et que Vous priez pour moi, Vous intercédez pour moi, Vous offrez le martyre de votre Coeur pour moi…

   Oui, ô Mère bien-aimée, Vous que la Sainte Eglise proclame Refuge des pécheurs et Consolatrice des affligés, priez, priez pour moi!

   Priez pour les membres de ma famille, et en particulier pour ceux que la mort a ravis à notre affection (…). Priez pour nos malades (…) : adoucissez leurs souffrances, apaisez les inquiétudes de leurs coeurs et, s’il se peut, ramenez les à la pleine santé… Priez aussi pour tous ceux qui se recommandent à ma pauvre prière (…) : prenez et gardez dans votre Coeur compatissant toutes ces intentions que je porte devant Vous!

   Aidé de votre secours, fortifié par votre exemple, j’élève moi aussi mon regard vers le Ciel et, dans les peines et les luttes, dans les souffrances et les épreuves de cette vie, je veux avec Vous redire la prière de Jésus agonisant : « Que votre volonté soit faite, ô mon Dieu, et non la mienne! » Cet abandon plein de confiance et cette foi pleine d’espérance seront pour mon âme une force ici-bas et la voie pour atteindre à votre suite le bonheur éternel dans lequel Vous régnez à jamais au sein de la Trinité Bienheureuse.

Ainsi soit-il.

Notre-Dame de Compassion, soyez notre refuge! (3 fois)

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur)

Sacrés Coeurs de Jésus et Marie

On trouvera > ici, l’histoire de la statue de Notre-Dame de Compassion vénérée au Mesnil-Marie.

Voici aussi quelques autres prières pour honorer la Compassion et les Douleurs de Notre-Dame :
- l’ Ave Maria de Notre-Dame des Douleurs > ici,
- une prière à la Vierge de Compassion pour les âmes du Purgatoire > ici,
- une neuvaine pour préparer la fête de Notre-Dame de Compassion > ici,
- et le chapelet des Sept Douleurs > ici.

2010-37. De l’anniversaire de la bénédiction de la statue monumentale de Notre-Dame de France au Puy-en-Velay.

Panorama du Puy en Velay

Panorama de la ville du Puy

12 septembre 1860

Monogramme Marie 2

       C’est en la fête du Saint Nom de Marie, le 12 septembre 1860, que fut bénite la statue monumentale de la Vierge à l’Enfant, nommée Notre-Dame de France, qui domine la ville du Puy-en-Velay.

   Fondue dans le bronze de 213 canons pris aux Russes le 8 septembre 1855 à la bataille de Sébastopol, cette œuvre impressionnante, haute de 22,70 mètres et pesant 835 tonnes, a pu être réalisée grâce à une souscription nationale. Elle s’inscrit dans le grand mouvement de renouveau  spirituel du XIXème siècle :  malgré la grande révolution et ses petites sœurs de 1830 et de 1848, qui ont causé de grands tords à l’Eglise et ont éloigné d’elles des pans entiers de la société, le catholicisme français au milieu du XIXème siècle donne une image d’unité et de croissance, de zèle et de ferveur. L’épiscopat est moins tenté par les sirènes du gallicanisme, les vocations sacerdotales et religieuses sont en hausse, l’expansion missionnaire est admirable de générosité et d’audace, les œuvres sociales et éducatives fleurissent…
L’élan qui suscite l’édification de la statue de Notre-Dame de France est bien représenté par les audaces techniques de ce temps qui vont être mises au service de ce monument de foi et d’espérance.

   Ce temps est aussi, bien sûr, une période de grande ferveur mariale : au moment de la bénédiction de la statue, Notre-Dame s’est déjà manifestée à la rue du Bac, à La Salette et à Lourdes; elle apparaîtra encore à Pontmain et Pellevoisin. Dans chacune de ces apparitions, Marie parle de la France et lui indique les voies de la conversion et de la pénitence par lesquelles elle retrouvera son unité et la paix sociale. La basilique de Notre-Dame des Victoires est le centre de la dévotion au Coeur immaculé de Marie, refuge des pécheurs, et des centaines de conversion se produisent dans son rayonnement.

Notre-Dame de France - 1860

Image souvenir du 12 septembre 1860

   La première pierre du socle de Notre-Dame de France est bénite le 8 décembre 1854, en communion avec le Bienheureux Pape Pie IX qui proclame le dogme de la Conception Immaculée de Marie.

   J’ai aussi sous les yeux le récit d’Adrien Roselat, journaliste du « Moniteur de la Haute-Loire », qui fit le 13 septembre 1860 le compte-rendu de la cérémonie de la veille. Je ne résiste pas au plaisir de vous le retranscrire, car – même plus de 150 ans plus tard – il transmet encore quelque chose de l’émotion et de la ferveur qui marquèrent cette journée :

   « Dès le 11 septembre, d’innombrables caravanes de pèlerins se pressent aux barrières de la ville. Tous les genres de véhicules se suivent sans discontinuité. Les arrivants récitent à haute voix les litanies de la Sainte Vierge ou chantent des cantiques de circonstance, improvisés. Les églises du Puy restent ouvertes toute la nuit pour abriter les pèlerins.

   A 7 heures du matin, l’artillerie municipale se fait entendre place du Martouret. A 9 heures et demi, le son de toutes les cloches des églises donne le signal de la procession générale qui, formée sur les grands escaliers de la Cathédrale, se dirige alors vers la place Saint-Laurent où douze gendarmes à cheval ouvrent le défilé.

   Dans cet important cortège : les membres du chapitre, 4000 religieux ou religieuses dont 800 prêtres, 123 séminaristes, 52 chanoines étrangers, 20 chanoines titulaires ou honoraires du diocèse, 500 pénitents blancs, 420 Frères du Sacré-Cœur, 600 religieuses de l’instruction, 200 religieuses de saint-Joseph, 32 sœurs franciscaines, 120 sœurs de Saint-Pierre… Les diverses corporations de la ville, tous les corps de métiers rangés sous leurs bannières respectives, les membres de la commission de l’œuvre résidant au Puy, les quatre délégués de la commission parisienne, M. le Préfet de la Haute-Loire suivi des membres du Conseil de Préfecture, le général commandant la subdivision, le maire du Puy et son conseil, Bonnassieux auteur de la statue, Prénat fondeur, les princes Alphonse et Camille de Polignac, gagnent avec ferveur la place du Breuil où doit se dérouler la bénédiction.

   Les prélats et les notabilités prennent place sur l’estrade qui fait face à la statue. Aux côtés de Mgr de Morlhon siègent : Son Eminence le Cardinal Donnet évêque de Bordeaux, Mgr de Gerphanion archevêque d’Albi, Mgr Guibert archevêque de Tours, Mgr Peron évêque de Clermont, Mgr de Marguerye évêque d’Autun, Mgr Berteheau évêque de Tulle, Mgr Foulquier évêque de Mende, Mgr Lyonnet évêque de Valence, Mgr de Charbonnel évêque de Toronto, Mgr de Pompignac évêque de Saint-Flour, Mgr Delcusy évêque de Viviers.

   Les regards se tournent alors vers le Rocher Corneille. Le clergé entonne un hymne à la Vierge et le voile qui recouvrait Notre-Dame de France est retiré au son des tambours et clairons et des salves d’artillerie. Les prélats procèdent alors à la bénédiction de la statue, l’assistance entonne le Salve Regina, puis Mgr de Morlhon célèbre la Messe. Le sermon est prononcé par le chanoine Cambalot.

   Puis la procession gagne après un long circuit les escaliers de la Cathédrale où les douze prélats donnent finalement la bénédiction solennelle à l’assistance.

   Les notables et les commissions se rendent alors au Grand Séminaire pour se restaurer. Dans la salle du banquet, ont été placés les bustes de Napoléon III et Pie IX. Le soir, illuminations, lanternes vénitiennes, guirlandes de fleurs envahissent la cité. Sur la place du Breuil, sur l’estrade, des chœurs entonnent des cantiques à la Vierge pendant qu’un feu d’artifice est tiré. La statue apparaît entourée de feux de bengale. Des feux allumés sur les collines entourant la ville embrasent l’horizon. A onze heures, les illuminations s’éteignent et la ville du Puy s’endort en paix ».

procession du 12 septembre 1860

   Que Notre-Dame de France bénisse le pays dont elle est la Reine ! Qu’elle bénisse et protège chacun d’entre vous, chacune de vos familles ! Qu’elle intercède pour la France et lui donne de revenir à la Source purifiante et sanctifiante qui coule du divin Cœur de Jésus pour y être lavée et pardonnée, pour y être régénérée et vivifiée, pour y renouveler l’alliance avec la Sagesse Eternelle jadis conclue dans les fonts baptismaux de Reims…

Lully.

Armoiries de la ville du Puy en Velay

Prière de consécration à la Sainte Vierge « O Domina mea », attribuée à saint Louis de Gonzague :

Statue de N.D. de Compassion du Mesnil-Marie

Statue de Notre-Dame de Compassion, au Mesnil-Marie.

       O Domina mea, Sancta Maria, Mater Dei ac mea, me in tuam benedictam fidem ac singularem custodiam et in sinu misericordiae tuae, hodie et quotidie et in hora exitus mei animam meam et corpus meum tibi commendo ; omnem spem et consolationem meam, omnes angustias et miserias meas ; vitam et finem vitae meae tibi committo, ut per tuam sanctissimam intercessionem et per tua merita, omnia dirigantur et disponantur opera secundum tuam tuique Filii voluntatem.

Amen.

Traduction :

       O ma Souveraine, sainte Marie, Mère de Dieu et la mienne, je me recommande à Vous ; aujourd’hui, tous les jours de ma vie et à l’heure de ma mort, je mets mon âme et mon corps sous votre protection bénie et sous votre garde très spéciale, et je me jette dans le sein de votre miséricorde. Je vous confie toute mon espérance et toute ma consolation, toutes mes angoisses et toutes mes misères, ma vie et la fin de ma vie, afin que par votre très sainte intercession et par vos mérites, toutes mes actions soient dirigées et disposées selon votre volonté et celle de votre Fils.   

Ainsi soit-il.

Petite BD en rapport avec St Louis de Gonzague > ici.

Le chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame.

Le chapelet – ou couronne -  des Sept Douleurs de la Vierge Marie permet de méditer sur la manière dont Notre-Dame fut associée en toute sa vie à l’oeuvre rédemptrice accomplie par son divin Fils.
Cette manière de prier est liée depuis son origine – en 1233, à Florence – à l’Ordre des Servites de Marie, et elle fut particulièrement recommandée aux XIVème et XVème siècles par les mystiques rhénans ; elle permet d’approfondir le mystère de la Compassion de Marie.

Chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame

Ce chapelet se compose non pas de dizaines mais de « septaines », c’est-à-dire de séries de sept « Ave, Maria ». La plupart du temps, ces septaines sont séparées non pas par un gros grain (comme dans les chapelets ordinaires) mais par une médaille : chaque médaille représentant l’une des douleurs de Marie. Sur la médaille on énonce donc la douleur sur laquelle on va méditer et on récite le « Pater noster » puis sur chacun des grains de la septaine on récite un « Ave, Maria » (qu’on peut aussi remplacer par le « Je vous salue » particulier pour honorer la Vierge de Compassion attribué à Saint Bonaventure, dont on trouvera le texte > ici) ; à la fin de la septaine on récite ou on chante la strophe du « Stabat Mater » : « Sancta Mater istud agas Crucifixi fige plagas cordi meo valide : O Mère Sainte imprimez profondément dans mon coeur les plaies de Jésus crucifié ! »

On termine la couronne des Sept Douleurs par trois « Ave, Maria » dans l’intention de consoler Notre-Dame des larmes qu’elle a versées pour nous et pour demander une vraie contrition de nos péchés, enfin on récite un « Pater noster » sur la médaille principale représentant la Vierge Marie au coeur percé de sept glaives.

Notre-Dame des Sept Douleurs

Voici une proposition pour aider à prier le chapelet des Sept Douleurs:

- 1ère douleur de Marie la prophétie du vieillard Siméon :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque Siméon vous a prédit qu’un glaive de douleurs vous transpercerait le coeur, et je vous demande la grâce de la force d’âme en toutes les épreuves de cette vie !

- 2ème douleur de Marie la fuite en Egypte :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez dû fuir la colère d’Hérode et subir l’exil, et je vous demande la grâce de savoir supporter avec patience les persécutions et les contrariétés qui viennent de la méchanceté des hommes !

- 3ème douleur de Marie la perte de Jésus pendant trois jours :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque, remplie d’angoisse, vous avez cherché Jésus pendant trois jours, et je vous demande la grâce de ne jamais être séparé de Lui par le péché !

- 4ème douleur de Marie la rencontre sur le chemin du Calvaire :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez rencontré Jésus chargé de sa Croix et que vous l’avez vu tomber, hué et insulté sur le chemin du Calvaire, et je vous demande la grâce de ne jamais me décourager en face de l’adversité !

- 5ème douleur de Marie la mort de Jésus sur la Croix :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous vous êtes tenue debout au pied de la Croix, témoin de son horrible agonie, de sa mort et de l’ouverture de son Coeur, et je vous demande la  très grande grâce de la compassion aux souffrances de Jésus et de mes frères !

- 6ème douleur de Marie la descente de Croix :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez reçu sur vos genoux le corps de Jésus descendu de la Croix, et je vous demande la grâce de savoir comme vous offrir mes peines et les souffrances de cette vie en union avec celles de mon Sauveur pour le salut et la sanctification des âmes !

- 7ème douleur de Marie l’ensevelissement de Notre-Seigneur :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez vu le  corps de votre Jésus enfermé dans le sépulcre, et je vous demande la grâce d’être à mes côtés à l’heure de ma mort et de recevoir mon âme pour la présenter à Dieu quand je rendrai le dernier soupir !

Coeur douloureux et immaculé de Marie

On trouvera > ici une neuvaine en l’honneur de Notre-Dame des Sept Douleurs.

2010-14. Le miracle de l’osier sanglant (25 mars 1649).

Jeudi 25 mars 2010.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Aujourd’hui, fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, nous avons un temps qui est à proprement parler épouvantable pour les chats : de très fortes rafales de vent du sud, qui ont commencé hier soir pendant les premières vêpres, nous ont amené de la pluie dont les grosses gouttes s’écrasent sur la façade du Mesnil-Marie. Pas question donc d’aller se promener à l’extérieur ni d’aller à la chasse aux mulots !
Voyant que je me morfondais, Frère Maximilien-Marie m’a  donné de la lecture : une histoire en rapport avec la fête de ce jour, celle de Notre-Dame de l’Osier. Cela m’a vivement intéressé et je vais à mon tour vous en faire le récit.

 * * * * * * *

   Remontons dans le temps… jusqu’au premières années du règne de Louis XIV : nous voici au jeudi 25 mars 1649, aux Plantées, obscur village du mandement de Vinay, dans le diocèse de Grenoble. Ce hameau est situé à une lieue du bourg, une vingtaine de personnes y vivent parmi lesquelles Pierre Port-Combet. Pierre est huguenot tandis que son épouse Jeanne Pélion est catholique.

   En ce temps-là, les grandes fêtes religieuses sont obligatoirement chômées par tout le Royaume : c’est le cas du 25 mars, fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.

   Mais Pierre n’a que faire de cette grande fête mariale et, passant outre à la stricte défense du travail, malgré les supplications de son épouse, il prend sa serpette et entreprend de tailler l’amarinier (osier) qui se trouve devant sa maison.
Après quelques instants de labeur, il constate que sa serpette et ses vêtements sont couverts de sang. Croyant s’être blessé, il rentre chez lui et, aidé par Jeanne, se nettoie… Mais il ne se trouve point de blessure.
Accompagné de son épouse il retourne près de l’arbre, reprend son travail : l’un comme l’autre constatent alors que le sang coule des coupures de l’osier.
Un voisin qui passe est témoin de la scène. La rumeur de ce fait extraordinaire se répand.

Le miracle de l'osier sanglant

   Pierre est poursuivi et condamné par la justice du Roi pour avoir bravé l’interdiction de travailler en ce jour de fête. Il sera ensuite interrogé par une commission d’enquête religieuse diligentée par Monseigneur Scarron, Prince-Evêque de Grenoble.

   L’événement est jugé d’importance par les autorités religieuses, et il va largement dépasser les frontières de la région. Un an plus tard il fera même l’objet d’une publication dans la « Gazette parisienne » de Théophraste Renaudot (le père de nos journalistes), sous le titre « Nouvelle Extraordinaire ».
Les pèlerins commencent à venir prier autour de l’osier miraculeux.

   Mars 1657 : huit années ont passé.
Ce matin-là, Pierre laboure son champ, au sud du hameau. Le dit hameau s’est déjà pourvu d’une chapelle… et de quelques estaminets !

   Tandis donc qu’il est à son labour, Pierre est interpellé par une belle dame qu’il ne connaît pas mais qui va lui montrer qu’elle le connaît bien : elle l’interroge sur la fréquentation du petit sanctuaire, puis elle lui reproche sa religion et lui annonce une mort prochaine qu’elle « ne pourra protéger, s’il ne change pas ». Elle demande aussi des prières plus ferventes de la part de ceux qui viennent à la chapelle de l’Osier.

   Quelques semaines plus tard Pierre tombe malade ; il comprend que sa fin est proche et se remémore le message et l’avertissement de la belle inconnue (« la plus belle créature qui se puisse jamais voir au monde » selon ses propres termes), il abjure les erreurs calvinistes et se convertit au catholicisme avant de mourir, le 21 août 1657.
Une croix et une chapelle sont alors érigées à l’emplacement de la rencontre avec la belle Dame.

   L’apparition de 1657, la conversion de Pierre Port-Combet, les nombreux miracles attestés qui se produisent dans les semaines et les mois suivants, établissent la notoriété du sanctuaire. On y vient en pèlerinage de tout le diocèse mais aussi des provinces avoisinantes. En 1663, on ne dénombre pas moins de onze hôtels ou logis payant patente. Il y a jusqu’à dix prêtres résidant à l’Osier, mais leur conduite n’est pas toujours édifiante si bien qu’on en vient à les surnommer les « malandrins de l’Ozier » !!!

   Devant les plaintes répétées des habitants et des pèlerins, Monseigneur Scarron vient y mettre bon ordre : dès 1664, les Augustins de Vinay sont appelés à remplacer les séculiers, ils prennent sérieusement en charge le pèlerinage et construisent, entre 1668 et 1673, un grand couvent (qui sera malheureusement totalement détruit dans un incendie à Noël 1948).

   Les miracles se succèdent au rythme des pèlerinages : 27 reconnus entre 1656 et 1660, 9 entre 1661 et 1670. Ainsi le sanctuaire, terre de miracles, va-t-il connaître plus de 100 ans d’une intense activité religieuse.

   Le 18 novembre 1790, les moines Augustins sont chassés de l’Osier. La révolution, ici comme ailleurs, va bouleverser la vie du village. L’église est pillée, et bon nombre des objets de culte détruits. Les morceaux de la statue de la Vierge et les restes de l’osier sanglant sont cachés dans les bois par les habitants.
La Restauration verra le retour de quelques prêtres, mais le sanctuaire ne retrouvera pas sa fréquentation passée.

   En 1830, Notre-Dame-de-l’Osier est érigée en paroisse. Puis, en 1834, la toute jeune Congrégation des Oblats de Marie Immaculée est appelée pour s’occuper du pèlerinage.
Les Oblats construisent l’Hospice de Bon-Rencontre en 1840 et créent une communauté d’Oblates chargée de l’hospitalité des pèlerins lors de leurs séjours à l’Osier. En 1841, ils ouvrent un noviciat qui recevra jusqu’à 70 pensionnaires par an. Cette maison de formation religieuse donnera à l’Afrique, aux Indes et à l’Amérique du Nord bon nombre de missionnaires.
La révolution de 1848 épargnera le sanctuaire.
En 1856, l’inauguration de la tour jointe à la chapelle de Bon-Rencontre (lieu d’apparition de la Vierge) attire 30 000 pèlerins. Le 17 mai 1858, les Pères Oblats posent la première pierre d’une nouvelle église, l’actuelle basilique, sur les plans d’Alfred Berruyer. Sa construction durera 10 ans, mais elle ne sera jamais terminée, faute d’argent ! Elle restera sans les flèches de ses clochetons et sans le campanile qui, sur sa droite, devait supporter les cloches. Inaugurée en 1868, consacrée le 8 septembre 1873, elle sera érigée en Basilique Mineure par Pie XI en 1924.

Basilique Notre-Dame de l'Osier

   Les décrets de 1880 contre les congrégations religieuses, entraîneront, le 4 novembre, l’expulsion des Oblats de Marie Immaculé, mais, avec la complicité des habitants, ils resteront dans le village. La laïcisation de l’école communale, en 1895, les conduira à ouvrir une école libre, tenue par les sœurs de l’hospice. Après le vote de la loi contre les congrégations religieuses du 1er juillet 1901, le noviciat quittera définitivement l’Osier pour l’Italie : 62 générations, soit 1346 novices auront été formés à l’Osier, 542 resteront Oblats jusqu’à leur mort, 12 deviendront évêques, 3 supérieurs généraux, et un, Joseph Girard, sera canonisé. L’école libre sera fermée le 20 avril 1903, les sœurs expulsées. Les Oblats subiront le même sort le 16 juin 1903.

   Le 27 juillet 1908, les Oblats reprennent possession du sanctuaire et redonnent au pèlerinage tout son éclat. En 1923, 10 000 pèlerins assistent au cinquantenaire du Couronnement de la Vierge.

   De nouveaux miracles sont signalés : 8 sont recensés entre 1834 et 1939. Signalons particulièrement celui-ci, le dernier à avoir été officiellement enregistré : en 1915, Paul Brichet, de Saint-Jean-en-Royans, invalide de guerre, réformé pour rhumatismes articulaires contractés dans les tranchées, vient en pèlerinage à l’Osier, il repart guéri, laissant ses béquilles et un ex-voto en remerciement.

   Aujourd’hui, le sanctuaire de Notre-Dame de l’Osier a malheureusement perdu beaucoup de sa notoriété : le modernisme, le rationalisme, le faux œcuménisme qui se sont introduits dans l’Eglise catholique au cours de la seconde moitié du XXe siècle ont contribué à laisser de côté cette apparition et le message de la Très Sainte Vierge demandant la conversion du huguenot… On ne peut donc que saluer les efforts actuels entrepris pour redonner vie au sanctuaire.

   Bonne et fervente fête de l’Annonciation, chers Amis de notre Mesnil-Marie, et que notre très douce Mère céleste vous enveloppe de son manteau de grâces et vous bénisse, vous et tous ceux qui vous sont chers !

Lully.

2009-34. De la spiritualité de l’Avent et de l’arrivée d’une statue de la Vierge à l’Enfant en notre « Mesnil-Marie ».

Couronne de l'Avent 2009

Mercredi 9 décembre 2009.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Avec le premier dimanche de l’Avent, nous sommes entrés dans une nouvelle année liturgique.
La « Couronne de l’Avent » (dont le symbolisme avait été expliqué > ici), évoque, par sa forme même, le cycle de la liturgie : j’ai accompagné Frère Maximilien-Marie à la lisière de notre bois pour couper les branches de sapin avec lesquelles il a ensuite confectionné la couronne que vous voyez sur la photo ci-dessus et dont nous allumons les bougies selon la progression des dimanches.

Quel beau temps que celui de l’Avent !
Nous nous replongeons dans les textes de la Sainte Ecriture qui nous annoncent la consolation et le salut, et nous sommes transportés par une joyeuse espérance dans l’attente de la fête de la Nativité du Sauveur.
Noël n’est pas la célébration d’une naissance qui appartient au passé, à la manière dont on commémore les grandes dates de l’histoire ou les armistices ; c’est véritablement une actualisation du mystère de la venue du Fils de Dieu : la liturgie rend présents et actuels les mystères qu’elle célèbre. Il ne s’agit pas d’une « reconstitution », mais d’une réalisation invisible – mystique – opérée par une grâce réelle, donnée aux âmes et à toute la création… Oui, j’insiste sur ce point, cette grâce n’est pas seulement pour les hommes mais pour toute la création : c’est Saint Paul qui l’écrit dans le merveilleux chapitre VIII de l’épître aux Romains (19-22). Voilà pourquoi le mois de décembre est tout entier baigné d’une lumière comparable à celle de l’aube : ce n’est pas encore la pleine lumière, mais une clarté qui nous assure que la nuit prendra fin et que le soleil resplendira à nouveau…
On peut aussi comparer le temps de l’Avent au sentiment qui naît dans l’esprit d’un voyageur égaré dans la nuit et le froid lorsqu’il entrevoit soudain, au loin dans les ténèbres, le point lumineux d’une fenêtre : il sait qu’en se dirigeant vers ce qui n’est encore qu’un point  de lumière il trouvera un lieu où il sera accueilli, où un bon feu  réchauffera ses membres engourdis, où un bol de soupe lui rendra des forces… Alors, avant même d’arriver, une joyeuse espérance l’envahit et lui fait hâter le pas.

La façade est du Mesnil-Marie à la tombée de la nuit le 8 décembre

Illumination des fenêtres du Mesnil-Marie le soir du 8 décembre.

Dans la démarche spirituelle de l’Avent, la très belle fête du 8 décembre occupe une place de choix : dans cette dynamique qui nous porte vers l’avènement de la « Lumière née de la Lumière », la Très Sainte Vierge Marie a bien évidemment un rang de tout premier ordre. Elle est l’Aurore avant le Jour. La conception très pure, sans tache, immaculée  (par une grâce venant déjà des mérites de la mort du Sauveur), par Sainte Anne et Saint Joachim, de Celle qui deviendrait  une quinzaine d’années plus tard la Mère du Verbe Incarné, est une étape importante de l’histoire de notre salut. C’est comme l’étoile du matin – Stella matutina – annonciatrice des clartés de l’aurore. Marie est l’étoile et pour honorer le moment où elle fut conçue dans le sein de Sainte Anne, nous avons allumé au rebord des fenêtres du Mesnil-Marie, selon la belle tradition née et perpétuée à Lyon (*), des lampions de couleurs : petites étoiles terrestres répondant au clignotement des étoiles du ciel.

Il n’y avait pas que nos fenêtres qui étaient éclairées hier soir : nous avions aussi éclairé la statue de la Vierge à l’Enfant qui est arrivée samedi dernier (c’est vraiment providentiellement qu’elle est arrivée le samedi – jour marial par excellence – parce que le  jour prévu pour la livraison était le vendredi mais le transporteur avait été retardé par les conditions climatiques). Frère Maximilien-Marie l’a acquise sur un site de ventes aux enchères en ligne et, il faut bien le dire, il n’y avait pas d’autres candidats…

La Vierge à l'Enfant (détail)

Pour terminer ma petite chronique de ce soir, je vous propose une très belle invocation, extraite d’une prière traditionnelle récitée devant la statue de Notre-Dame de Chartres, et tout à fait conforme à l’esprit de ce temps de l’Avent :

« O Vierge immaculée, qui devez enfanter à la grâce et à la gloire tous les élus de Dieu, daignez me recevoir dans votre sein maternel et me former en vous pour que je ressemble à Jésus! »

Recevez mes salutations félines les plus distinguées.

Lully.

*
*       * 

PS. : N’oubliez pas demain, 10 décembre, la fête de Notre-Dame de Lorette dont j’ai déjà parlé > ici.

(*) Les illuminations de la ville de Lyon :
le 8 décembre 1852 la procession annoncée à l’occasion de la bénédiction de la statue de la Vierge en bronze dorée qui venait d’être placée au sommet du clocher de la chapelle de Fourvière, fut empêchée par le mauvais temps. Par une sorte de mouvement spontané qui se communiqua à toute la ville, les fidèles placèrent alors sur le rebord de leurs fenêtres des bougies et des lumignons en hommage à la Protectrice de leur cité : 
« Tout à coup apparaissent à quelques fenêtres inconnues des lignes de feu… La ville s’était embrasée en un instant. Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure. Les petits marchands, les clochers, illuminaient leurs baraques, leurs voitures et jusqu’aux bordures des trottoirs… Quelques feux de Bengale s’allumèrent sur les toits de la chapelle de Fourvière, la statue de la Vierge apparaît et la grosse cloche de Saint Jean, cet éloquent interprète des joies publiques, est lancée à toute volée. A huit heures, la population entière était dans la rue, circulant, paisible, joyeuse et attendrie. On se serrait la main sans se connaître, on chantait des cantiques, on applaudissait, on criait : « Vive Marie !  » Les étrangers n’en revenaient pas de leur surprise, et les Lyonnais, tout remplis qu’ils étaient de cette fête improvisée, se demandaient comment, en un instant, une population de trois cent mille âmes avait pu être saisie de la même pensée ».
Depuis lors tous les ans- et malgré la laïcisation de la fête – la tradition est perpétuée et elle a peu à peu gagnée d’autres cités, d’autres provinces…

Neuvaine de l’Immaculée Conception, du dimanche 29 novembre au lundi 7 décembre 2009:

Conformément à ce qui se pratique à Rome et dans la plus grande partie de l’univers catholique, nous vous encourageons à participer à la neuvaine préparatoire à la grande et belle fête du 8 décembre, qui commence le 29 novembre.

Pratique de la neuvaine :

1) chaque jour au moins une dizaine de chapelet suivie de l’invocation « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous! » (3 fois).

2) récitation quotidienne de la prière publiée ci-dessous.

3) confession sacramentelle pour se préparer à la sainte communion le jour de la fête.

Notre-Dame du Sacerdoce, mère et reine des prêtres

Prière de la neuvaine:

Ô Vierge Immaculée, toute puissante sur le Coeur de Dieu, en cette « Année sacerdotale » voulue par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, nous vous supplions avec ferveur de demander à votre divin Fils les prêtres dont Son Eglise a besoin : des prêtres généreux dans la réponse aux exigences de leur vocation, des prêtres fidèles aux grâces de leur sacerdoce, des prêtres qui marchent avec courage et détermination sur le chemin de la sainteté…

Qu’à l’exemple de leur céleste modèle et patron, Saint Jean-Marie Vianney, le Saint Curé d’Ars, ils soient des hommes de prière et de pénitence, de véritables apôtres de la charité évangélique, d’infatigables missionnaires de la vérité révélée, de zélés serviteurs du sacrement du pardon, et par dessus tout qu’ils soient chaque jour plus intensément les dignes et fervents ministres du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie !

Mère et Reine du Clergé, obtenez-nous de nombreuses et surtout solides vocations sacerdotales : puissent les jeunes gens appelés à devenir prêtres répondre avec générosité et ferveur aux appels du Coeur de Jésus, et puissent-ils être soutenus par des formateurs remplis de vraies prudence et sagesse sur le chemin qui monte vers l’Autel, où ils devront s’offrir eux-mêmes pleinement, en union avec la céleste Victime dont ils renouvelleront le Saint Sacrifice, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes!

Ainsi soit-il!

(prière composée par frère Maximilien-Marie, reproduction autorisée à condition d’en mentionner la source)

 

Publié dans:De liturgia, De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 25 novembre, 2009 |Commentaires fermés

2009-33. Méditation pour la Présentation de Marie au Temple (Jean-Jacques Olier):

21 novembre

       Voici la première partie des méditations écrites par Monsieur Olier, à propos de la fête de la Présentation de Marie au Temple (fête célébrée le 21 novembre) dans son traité sur la « Vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie » :

la Présentation de la Vierge Marie au Temple.

       « L’offrande que Marie avait faite d’elle-même à Dieu, dès le moment de sa conception immaculée, avait été secrète ; mais comme la vertu de religion, outre les devoirs intérieurs et cachés, comprend les devoirs extérieurs et publics, Dieu voulut qu’elle renouvelât son offrande dans le temple de Jérusalem, le seul sanctuaire de toute la vraie religion qu’il y eût alors dans le monde. Il lui inspira donc lui-même la pensée d’aller s’offrir à lui dans ce saint lieu. Cette bénie enfant, sanctifiée en sa chair, et toute pénétrée et remplie de la divinité dans son âme, était dirigée en tout par l’Esprit-Saint : ne laissant en elle aucune entrée à la sagesse humaine, elle ne pouvait agir que selon Dieu, qu’en Dieu, pour Dieu, et par la direction même de Dieu.

   A peine lui a-t-il imprimé le mouvement de se séparer de la maison de ses parents, qu’elle quitte ce monde grossier et corrompu sans regarder derrière elle. Elle n’examine point si, au service de Dieu, elle aura quelque besoin ; si ce grand Dieu lui est suffisant en toutes choses ou non. Elle ne pense point à sa maison, à ses parents : elle s’abandonne toute à lui avec une confiance merveilleuse, sans retour quelconque sur elle, ni sur quoi que ce puisse être. Possédée de l’Esprit de Dieu, tout-puissant, tout ardent, tout amour, elle est amenée au temple par ce divin Esprit, qui l’élève lui-même au-dessus de son âge et des forces de la nature. Quoique âgée seulement de trois ans, elle monte seule les degrés du temple ; et Dieu veut qu’elle marche ainsi seule, sans s’appuyer sur sa mère, pour montrer que l’Esprit divin tout seul la dirigeait ; et aussi pour nous apprendre qu’opérant dans nos âmes par sa puissance, il est le vrai supplément de nos infirmités. Pourtant elle était en la compagnie de sainte Anne sa mère, parce que, si rempli qu’on soit du Saint-Esprit, on doit toujours vivre sous la conduite extérieure de ceux qu’il nous a donnés pour nous tenir sa place, et qui sont les approbateurs de ses voies : lui-même, sous l’extérieur de ces personnes, nous assurant de sa direction.

   Séparée ainsi de la maison de ses parents, dans un âge si tendre, cette très-sainte enfant s’abandonne à Dieu, dans un oubli du monde et une mort d’elle-même, une ferveur et un zèle qui ne peuvent être compris. Elle renouvelle ses voeux d’hostie et de servante, avec un amour plus grand encore, plus pur, plus excellent, plus admirable qu’elle ne l’avait fait dans, le temple sacré des entrailles de sainte Anne : cet amour allant toujours croissant de moment à moment, et n’ayant en elle ni interruption ni relâche ; ce qui la rendait comme immense. Toute consumée par cet amour, elle ne veut avoir de vie, de mouvement, de liberté, d’esprit, de corps, rien absolument qu’en Dieu. La donation qu’elle fait d’elle-même est si vive, si ardente et si pressante, que son âme est dans la disposition actuelle et perpétuelle de se livrer sans cesse à Dieu, et d’être toujours de plus en plus à lui, croyant, pour ainsi dire, n’y être jamais assez et voulant y être davantage encore, s’il lui était possible. Enfin, s’offrant comme une hostie vivante, toute consacrée à Dieu en elle-même et dans tout ce qu’elle serait un jour, elle renouvelle la consécration qu’elle lui avait déjà faite de toute l’Église, dans sa conception ; spécialement celle des âmes qui, à son exemple, se consacreraient à son divin service dans tant de saintes communautés. En ce jour, la loi ancienne voit se réaliser quelque chose de ce qu’elle figurait : le temple de Jérusalem voit s’accomplir l’une de ses attentes : il reçoit dans son enceinte l’un des temples dont il était l’image, la très-sainte Vierge Marie, temple vivant de Jésus-Christ, comme Jésus-Christ devait être le temple parfait et véritable de la Divinité. »

Lys de France

Voir aussi :
- Le texte de l’hymne propre au bréviaire de l’archidiocèse de Paris

pour la fête de la Présentation de Marie au Temple > ici
- L’extrait des « Gloires de Marie » où St Alphonse de Ligori traite de ce mystère > ici
- Les extraits du sermon de St François de Sales pour cette fête > ici

2009-31. Pèlerinages et randonnées de l’été 2009.

Mercredi des Quatre-Temps d’automne, 23 septembre 2009.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Dans ma chronique du 5 septembre (cf. > ici), je vous avais promis une suite pour vous parler des pèlerinages et des randonnées qui ont jalonné l’été du Mesnil-Marie. Je me remets donc au clavier pour m’acquitter de ma promesse.

   A – Le premier pèlerinage local auquel Frère Maximilien-Marie a participé a été celui qui a lieu le premier dimanche d’août à la chapelle de Soutron et au cours duquel on solennise la fête de la Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ. La légende rapporte que cette chapelle, agrippée au rocher à quelque 1140 m d’altitude, fut édifiée  (à quelle époque? il est difficile de le préciser… peut-être au retour d’une croisade) par noble Julien de La Varenne en action de grâces. C’est un lieu extraordinaire auquel on accède par un sentier étroit, caillouteux, escarpé… mais au sommet la magnificence du paysage que l’on contemple à 360° et la plénitude que l’on y ressent sont la récompense des efforts de la montée.

Frère Maximilien-Marie montant à la chapelle Saint-Julien de Soutron

   On peut découvrir un diaporama sur le rocher et la chapelle de Soutron, avec en particulier des photographies qui montrent les lieux sous la neige, en février 2009 > ici.

   B – Bien sûr, il y a eu ensuite les très belles fêtes de l’Assomption au Puy-en-Velay : le 14 août au soir, Frère Maximilien-Marie participait avec des amis à la procession aux flambeaux qui monte vers la Cathédrale en faisant alterner chants et méditations des mystères du chapelet. L’entrée dans la cathédrale est  ensuite particulièrement émouvante ; une ferveur simple et vraie anime les pèlerins qui viennent s’incliner devant la célèbre Vierge Noire puis participer à la veillée d’adoration du Très Saint Sacrement.

Une foule fervente prie et chante le 14 août au soir en montant vers la cathédrale du Puy       Vue générale du Puy-en-Velay       La Vierge Noire du Puy

(cliquer sur les vignettes pour voir les photos en grand)

   Le jour même de l’Assomption, samedi 15 août, Frère Maximilien-Marie et ses amis sont aussi retournés au Puy pour assister à la Sainte Messe.

   C – Le lendemain de l’Assomption était tout à la fois un dimanche et le jour de la fête de Saint Roch.

Antraïgues sur Volane : la chapelle Saint Roch au milieu de la châtaigneraie       L'autel de Saint Roch dans la chapelle du pèlerinage       Intérieur de la chapelle Saint Roch restauré à l'identique

(Cliquer sur les vignettes pour voir les photos en grand)

   A environ une heure de route de notre Mesnil-Marie, la petite commune d’Antraïgues-sur-Volane, est le centre d’un pèlerinage en l’honneur de Saint-Roch : ce saint – très populaire dans tout le pourtour méditerranéen – était très honoré dans cette paroisse depuis plusieurs siècles. Dans la période de relèvement spirituel qui suivit la grande révolution, un prêtre zélé relança le culte de Saint Roch et fit construire une chapelle en son honneur, au milieu de la châtaigneraie, en même temps qu’il fondait dans la paroisse une congrégation de religieuses garde-malades placée sous le vocable du Saint thaumaturge. La chapelle, qui était en fort mauvais état il y a quelques années, a été magnifiquement restaurée à l’identique par les soins d’une association de laïcs et le pèlerinage du 16 août reste une date importante pour les villages environnants.

   D – Le premier dimanche de septembre est ensuite le jour du pèlerinage en l’honneur de Notre-Dame de l’Espérance de Pramailhet. Vous auriez bien du mal à trouver Pramailhet sur une grande carte : c’est en  effet un tout petit hameau situé sur le plateau volcanique du Coiron qui, d’ouest en est, fait comme une barrière rocheuse entre le haut et bas Vivarais. La chapelle est elle-même à l’écart du hameau. On y vénère une « Vierge trouvée », statuette de pierre représentant la Vierge à l’Enfant et qui faisait probablement partie à l’origine d’une croix médiévale. On pense qu’il y avait en ce lieu, dès le haut Moyen-Age, un ermitage qui aurait été détruit (peut-être par le passage des grandes compagnies au XIVème ou XVème siècle). La tradition locale rapporte qu’un paysan labourant avec ses boeufs fut très étonné de voir ces derniers s’immobiliser en un point précis du champ puis se prosterner : creusant à cet endroit il aurait découvert la petite Madone de pierre, et c’est ainsi que le pèlerinage serait né. La chapelle reconstruite après les dévastations des huguenots, agrandie peu de temps avant la révolution, restaurée au XIXème siècle est trop petite pour contenir tous les pèlerins qui affluent le premier dimanche de septembre et la Messe doit être célébrée sur le parvis.

Notre-Dame de Pramailhet - statue 1

   E – Dernier pèlerinage avant l’arrivée de l’automne, le 8 septembre, pour la fête de la Nativité de Notre-Dame, Frère Maximilien-Marie s’est rendu aux pieds de Notre-Dame d’Ay. Comme la végétation qui a énormément poussé n’avait pas permis à Frère Maximilien-Marie de prendre une vue d’ensemble qui vous permettrait de comprendre la situation du sanctuaire, j’ai dû rechercher une gravure ancienne :

Gravure ancienne du site de Notre-Dame d'Ay

   Le sanctuaire de Notre-Dame d’Ay existait déjà à l’époque carolingienne. Il est édifié sur un promontoire rocheux qui fut puissamment fortifié à l’époque médiévale si bien que la chapelle de la Vierge est entourée de restes de tours, remparts et autres donjons. Au pied du rocher coule une petite rivière, l’Ay, qui a donné son nom au sanctuaire.

   La tradition parle d’une bergère, sauvée de la noyade en invoquant Notre-Dame, qui aurait édifié un oratoire en ce lieu. Une Vierge Noire y fut vénérée au Moyen-Age : brûlée par les huguenots la statue originelle fut remplacée au XVIème siècle par une belle statue polychrome sculptée dans du chêne. Cachée pendant la révolution, cette statue reçut en 1890 les honneurs du couronnement au nom du Pape Léon XIII.

Intérieur de la chapelle de Notre-Dame d'Ay       Vue générale du site de Notre-Dame d'Ay       Notre-Dame d'Ay, la Vierge Noire couronnée

(Cliquer sur les images pour voir les photographies en grand)

   Soyez en persuadés, à l’occasion de ces pèlerinages, Frère Maximilien-Marie a « emporté » avec lui toutes les intentions de ses amis et bienfaiteurs, priant tout spécialement pour les malades et les défunts qu’on lui avait recommandés.

   F – Enfin, je dois mentionner aussi deux randonnées auxquelles Frère Maximilien-Marie a été très heureux de prendre part : l’association des « Amis du Mézenc » proposait, les 10 et 22 août, la découverte d’une partie des anciennes fermes dépendant, avant la révolution, de la Chartreuse de Bonnefoy: ce furent pour lui deux belles journées qui allièrent une saine détente avec la découverte d’un patrimoine historique et architectural malheureusement trop souvent méconnu.

   En achevant la seconde partie de ma chronique de l’été 2009 au Mesnil-Marie, je vous recommande de continuer à porter Frère Maximilien-Marie dans vos prières amicales : si sa santé s’est bien améliorée, il demeure néanmoins fragilisé et doit consentir à  ménager ses forces… En ce moment, comme depuis des mois, il continue des traitements de fond. qui lui permettront de repartir ensuite avec une « nouvelle jeunesse »! Demain, 24 septembre, fête de Notre-Dame de la Merci, Chlôris et moi-même nous ne manquerons pas de l’entourer de toute notre affection pour marquer le vingtième anniversaire de ses  voeux perpétuels (voir aussi > ici).

Chlôris se joint à moi pour vous adresser des ronronnements très distingués.

Lully.

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