Archive pour la catégorie 'De Maria numquam satis'

Prière d’une femme enceinte à la Vierge de l’attente :

18 décembre,
Fête de l’Expectation de l’Enfantement de la Bienheureuse Vierge Marie (cf. > ici).

   Profitons de la belle fête de ce jour pour publier cette prière destinée à être récitée par les femmes enceintes qui ont en Notre-Dame de l’Attente leur modèle :

Vierge de l'Attente - blogue

       O Bienheureuse Marie toujours Vierge, Notre-Dame de la divine Attente, Mère de la Sainte Espérance, c’est par l’opération du Saint-Esprit que vous avez conçu le Fils de Dieu, Verbe éternel venu en notre chair !
Vivant tabernacle de l’Emmanuel et Arche précieuse en laquelle habite corporellement le Dieu incréé, que vous portez en vos entrailles sacrées, et qui L’avez mis au monde sans douleur – Vierge avant, pendant et après l’enfantement -, je me place sous votre toute puissante et maternelle protection !

   Par les mérites et par les grâces de ces neuf mois pendant lesquels votre Créateur et Sauveur, qui est aussi le mien, a été merveilleusement formé en vous, je vous supplie d’intercéder auprès de votre Fils, Jésus, afin que l’enfant que je porte en mes entrailles soit protégé du mal, et que j’arrive heureusement jusqu’au terme de ma grossesse.

   Accordez-moi la grâce, après l’avoir mis au monde, de l’amener aussi à la source vivifiante de la vie surnaturelle : le saint baptême.
Prenez-le dès à présent sous votre spéciale protection, et conduisez-le tout au long de sa vie ici-bas, afin qu’il soit un jour au nombre des bienheureux dans le Ciel où vous régnez avec Jésus.

   Je vous demande très humblement, par Celui qui vous a affranchie des douleurs de l’enfantement, de me fortifier et de m’assister lors du travail, et, s’il est possible, d’en atténuer les peines. Je les accepte néanmoins par avance en réparation pour mes péchés, et pour le salut de l’enfant que je porte : cet enfant que je dédie à votre service, en imitation de l’offrande que vous fîtes vous-même au Père éternel de votre divin Enfant, sitôt que vous l’eûtes conçu et enfanté.

   Qu’à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit soient dès à présent honneur et gloire, ici-bas et dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

Vitrail de l'Expectation de Notre-Dame - blogue

2024-284. Marie immaculée veille sur l’Eglise.

15 décembre,
Octave de l’Immaculée Conception (voir aussi > ici et > ici).

       Nous voici arrivés au dernier jour de l’octave de l’Immaculée Conception, auquel nous pouvons encore méditer, avec un dernier extrait de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X, sur la puissance de l’intercession de notre Reine immaculée, qui veille avec amour sur la Sainte Eglise et sur ses enfants.

Marie Reine en prière - blogue

       « Un grand signe – c’est en ces termes que l’apôtre Saint Jean décrit une vision divine – un grand signe est apparu dans le ciel : une femme, revêtue du soleil, ayant sous ses pieds la lune, et, autour de sa tête, une couronne de douze étoiles (Apoc. XII, 1).
Or, nul n’ignore que cette femme signifie la Vierge Marie, qui, sans atteinte pour son intégrité, engendra notre Chef. Et l’Apôtre de poursuivre : Ayant un fruit en son sein, l’enfantement lui arrachait de grands cris et lui causait de cruelles douleurs (Apoc. XII, 2).
Saint Jean vit donc la Très Sainte Mère de Dieu au sein de l’éternelle béatitude et toutefois en travail d’un mystérieux enfantement.
Quel enfantement ? Le nôtre assurément, à nous qui, retenus encore dans cet exil, avons besoin d’être engendrés au parfait amour de Dieu et à l’éternelle félicité. Quant aux douleurs de l’enfantement, elles marquent l’ardeur et l’amour avec lesquels Marie veille sur nous du haut du ciel, et travaille, par d’infatigables prières, à porter à sa plénitude le nombre des élus.

   C’est notre désir que tous les fidèles s’appliquent à acquérir cette vertu de charité, et profitent surtout pour cela des fêtes extraordinaires qui vont se célébrer en l’honneur de la Conception immaculée de Marie (note : il s’agissait d’un jubilé célébré pour marquer le cinquantième anniversaire de la proclamation du dogme).

   Avec quelle rage, avec quelle frénésie n’attaque-t-on pas aujourd’hui Jésus-Christ et la religion qu’il a fondée !
Quel danger donc pour un grand nombre, danger actuel et pressant, de se laisser entraîner aux envahissements de l’erreur et de perdre la foi !
C’est pourquoi que celui qui pense être debout prenne garde de tomber (1 Cor. X, 12). Mais que tous aussi adressent à Dieu, avec l’appui de la Vierge, d’humbles et instantes prières, afin qu’Il ramène au chemin de la vérité ceux qui ont eu le malheur de s’en écarter. Car Nous savons d’expérience que la prière qui jaillit de la charité et qui s’appuie sur l’intercession de Marie n’a jamais été vaine.

   Assurément, il n’y a pas à attendre que les attaques contre l’Eglise cessent jamais : car il est nécessaire que des hérésies se produisent, afin que les âmes de foi éprouvée soient manifestées parmi vous (1 Cor. XI, 19).
Mais la Vierge ne laissera pas, de son côté, de nous soutenir dans nos épreuves, si dures soient-elles, et de poursuivre la lutte qu’elle a engagée dès sa conception, en sorte que quotidiennement nous pourrons répéter cette parole : Aujourd’hui a été brisée par elle la tête de l’antique serpent (Off. Imm. Conc. Aux II Vêpres à Magnif.).

   (…) Nous mettons fin à ces lettres, vénérables frères, en exprimant à nouveau la grande espérance que Nous avons au cœur, qui est que (…), sous les auspices de la Vierge Immaculée, beaucoup qui se sont misérablement séparés de Jésus-Christ reviendront à Lui, et que refleurira, dans le peuple chrétien, l’amour des vertus et l’ardeur de la piété.
Il y a cinquante ans, quand Pie IX, Notre prédécesseur, déclara que la Conception Immaculée de la bienheureuse Mère de Jésus-Christ devait être tenue de foi catholique, on vit, Nous l’avons rappelé, une abondance incroyable de grâces se répandre sur la terre, et un accroissement d’espérance en la Vierge amener partout un progrès considérable dans l’antique religion des peuples. Qu’est-ce donc qui Nous empêche d’attendre quelque chose de mieux encore pour l’avenir ?
Certes, Nous traversons une époque funeste, et Nous avons le droit de pousser cette plainte du Prophète : Il n’est plus de vérité, il n’est plus de miséricorde, il n’est plus de science sur la terre. La malédiction et le mensonge et l’homicide et le vol et l’adultère débordent partout (Os. IV, 1-2). Cependant, du milieu de ce qu’on peut appeler un déluge de maux, l’œil contemple, semblable à un arc-en-ciel, la Vierge très clémente, arbitre de paix entre Dieu et les hommes. Je placerai un arc dans la nue et il sera un signe d’alliance entre Moi et la terre (Gen. IX, 13).
Que la tempête se déchaîne donc, et qu’une nuit épaisse enveloppe le ciel : nul ne doit trembler. La vue de Marie apaisera Dieu et Il pardonnera. L’arc-en-ciel sera dans la nue, et à le voir Je me souviendrai du pacte éternel (Gen. IX, 16). Et il n’y aura plus de déluge pour engloutir toute chair (Ib., 15).
Nul doute que si Nous Nous confions, comme il convient, en Marie, surtout dans le temps que nous célébrerons avec une plus ardente piété son Immaculée Conception, nul doute, disons-Nous, que Nous ne sentions qu’elle est toujours cette Vierge très puissante qui, de son pied virginal, a brisé la tête du serpent (Off. Imm. Conc. B. V. M.).

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie - roses et lis - couronne - vignette blogue

2024-282. La croyance en la Conception immaculée de la Vierge Marie est un rempart pour la foi.

14 décembre,
Fête de Saint Venance Fortunat, hymnographe, évêque de Poitiers et confesseur (cf. > ici) ;
Mémoire du 7ème jour dans l’Octave de l’Immaculée Conception ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la mort de Sœur Marie de la Croix, née Mélanie Calvat (cf. ici).

       Nous vous proposons ci-dessous un autre passage de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X : après avoir déjà développé des aspects importants de ce dogme et de ces conséquences (cf. iciici et > ici), le saint pontife y souligne maintenant combien cette croyance est un véritable rempart pour la foi.

7ème jour octave immaculée - illustration encyclique St Pie X

       « (…) D’où partent les ennemis de la religion pour semer tant et de si graves erreurs, dont la foi d’un si grand nombre se trouve ébranlée ?
Ils commencent par nier la chute primitive de l’homme et sa déchéance. Pures fables, donc, que la tache originelle et tous les maux qui en ont été la suite : les sources de l’humanité viciées, viciant à leur tour toute la race humaine ; conséquemment, le mal introduit parmi les hommes, et entraînant la nécessité d’un rédempteur.
Tout cela rejeté, il est aisé de comprendre qu’il ne reste plus de place ni au Christ, ni à l’Eglise, ni à la grâce, ni à quoi que ce soit qui passe la nature. C’est l’édifice de la foi renversé de fond en comble.
– Or, que les peuples croient et qu’ils professent que la Vierge Marie a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure : dès lors, il est nécessaire qu’ils admettent, et la faute originelle, et la réhabilitation de l’humanité par Jésus-Christ, et l’Evangile et l’Eglise, et enfin la loi de la souffrance : en vertu de quoi tout ce qu’il y a de 
rationalisme et de matérialisme au monde est arraché par la racine et détruit, et il reste cette gloire à la sagesse chrétienne d’avoir conservé et défendu la vérité.

   De plus, c’est une perversité commune aux ennemis de la foi, surtout à notre époque, de répudier, et de proclamer qu’il les faut répudier, tout respect et toute obéissance à l’égard de l’autorité de l’Eglise, voire même de tout pouvoir humain, dans la pensée qu’il leur sera plus facile ensuite de venir à bout de la foi.
C’est ici l’origine de l’anarchisme, doctrine la plus nuisible et la plus pernicieuse qui soit à toute espèce d’ordre, naturel et surnaturel.

   Or, une telle peste, également fatale à la société et au nom chrétien, trouve sa ruine dans le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, par l’obligation qu’il impose de reconnaître à l’Eglise un pouvoir, devant lequel non seulement la volonté ait à plier, mais encore l’esprit. Car c’est par l’effet d’une soumission de ce genre que le peuple chrétien adresse cette louange à la Vierge : Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous (Alléluia de la messe de l’Immaculée Conception).

   Et par là se trouve justifié une fois de plus ce que l’Eglise affirme d’elle, que, seule, elle a exterminé les hérésies dans le monde entier.

   Que si la foi, comme dit l’Apôtre, n’est pas autre chose que le fondement des choses à espérer (Hebr. XI, 1), on conviendra aisément que par le fait que l’Immaculée Conception de Marie confirme notre foi, par là aussi elle ravive en nous l’espérance.
D’autant plus que si la Vierge a été affranchie de la tache originelle, c’est parce qu’elle devait être la Mère du Christ : or, elle fut Mère du Christ afin que nos âmes pussent revivre à l’espérance des biens éternels.

   Et maintenant, pour omettre ici la charité à l’égard de Dieu, qui ne trouverait dans la contemplation de la Vierge immaculée un stimulant à garder religieusement le précepte de Jésus-Christ, celui qu’il a déclaré sien par excellence, savoir que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés ? »

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie - Defensor Fidei

2024-279. La dévotion envers la Vierge immaculée doit nous conduire à l’imitation de ses vertus.

13 décembre,
Fête de Sainte Lucie, vierge et martyre ;
Mémoire de Sainte Odile de Hohenbourg, vierge et abbesse (cf. > ici) ;
Mémoire du 6ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Henri IV.

       Voici encore un très bel extrait de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X, dont nous avons déjà publié des passages fort riches (cf. iciici et > ici). Dans le paragraphe que nous vous proposons ci-dessous nous sommes exhortés à imiter les vertus dont la Vierge immaculée est le parfait exemple.

6ème jour octave immaculée illustration encyclique St.Pie X - blogue

       « Quiconque veut – et qui ne doit le vouloir ? – que sa dévotion envers la Vierge soit digne d’elle et parfaite, doit aller plus loin, et tendre, par tous les efforts, à l’imitation de ses exemples.

   C’est une loi divine, en effet, que ceux-là seuls obtiennent l’éternelle béatitude qui se trouvent avoir reproduit en eux, par une fidèle imitation, la forme de la patience et de la sainteté de Jésus-Christ : car ceux qu’il a connus dans sa prescience, il les a prédestinés pour être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné entre plusieurs frères (Rom. VIII, 29).
Mais telle est généralement notre infirmité, que la sublimité de cet exemplaire aisément nous décourage. Aussi a-ce été, de la part de Dieu, une attention toute providentielle, que de nous en proposer un autre aussi rapproché de Jésus-Christ qu’il est permis à l’humaine nature, et néanmoins merveilleusement accommodé à notre faiblesse. C’est la Mère de Dieu, et nul autre. Telle fut Marie, dit à ce sujet Saint Ambroise, que sa vie, à elle seule, est pour tous un enseignement. D’où il conclut avec beaucoup de justesse : Ayez donc sous vos yeux, dépeintes comme dans une image, la virginité et la vie de la Bienheureuse Vierge, laquelle réfléchit, ainsi qu’un miroir, l’éclat de la pureté et la forme même de la vertu (De Virginib., l. II, c. II).

   Or, s’il convient à des fils de ne laisser aucune des vertus de cette Mère très sainte sans l’imiter, toutefois désirons-Nous que les fidèles s’appliquent de préférence aux principales et qui sont comme les nerfs et les jointures de la vie chrétienne, Nous voulons dire la foi, l’espérance et la charité à l’égard de Dieu et du prochain. Vertus dont la vie de Marie porte, dans toutes ses phases, la rayonnante empreinte, mais qui atteignirent à leur plus haut degré de splendeur dans le temps qu’elle assista son Fils mourant.
Jésus est cloué à la croix, et on Lui reproche, en Le maudissant, de S’être fait le Fils de Dieu (Joan. XIX, 7). Marie, elle, avec une indéfectible constance, reconnaît et adore en Lui la divinité. Elle L’ensevelit après Sa mort, mais sans douter un seul instant de Sa résurrection.
Quant à la charité dont elle brille pour Dieu, cette vertu va jusqu’à la rendre participante des tourments de Jésus-Christ et l’associée de Sa Passion ; avec Lui, d’ailleurs, et comme arrachée au sentiment de sa propre douleur, elle implore pardon pour les bourreaux, malgré ce cri de leur haine : Que Son sang soit sur nous et sur nos enfants (Matth. XXVII, 25) ».

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie avec anges vitrail grisaille

Prière à Notre-Dame de Guadalupe :

Tableau de dévotion populaire de Notre-Dame de Guadalupe

       Notre Dame de Guadalupe, je sais avec certitude que Vous êtes la parfaite et perpétuelle Vierge Marie, Mère du vrai Dieu. Vous me montrez et m’offrez Votre amour, Votre compassion, Votre aide, Votre protection.

   Vous êtes Mère miséricordieuse, Mère de tous ceux qui Vous aiment, de ceux qui Vous implorent, de ceux qui ont confiance en Vous. Vous entendez mes pleurs et mes douleurs.
Vous soignez et allégez mes souffrances, mes besoins, mes malheurs.

   Vous me demandez de ne pas être troublé ou écrasé par mes chagrins et de ne pas craindre les maladies, les vexations, les anxiétés, les douleurs.
Vous êtes ma Mère et je suis sous Votre protection. Vous êtes ma Fontaine de vie et je me blottis dans Vos bras !

   Mère de miséricorde, avec amour, je Vous consacre tout mon être, ma vie, mes souffrances, mes joies, tous ceux que Vous m’avez confiés et tout ce qui m’appartient. Je désire être tout à Vous et marcher avec Vous sur le chemin de la sainteté.
O Vierge immaculée, écoutez la prière que je Vous adresse avec une filiale confiance, et présentez-la à Votre divin Fils.

   Notre Dame de Guadalupe, Patronne des enfants à naître, donnez-nous la grâce d’aimer, de donner, d’accueillir et de respecter la vie, dans le même amour avec lequel Vous avez conçu dans votre sein la vie de Jésus, Votre Fils bien aimé.
Sainte Marie, Reine des foyers, protégez et aidez nos familles, afin qu’elles soient toujours unies ; assistez-nous dans l’éducation de nos enfants et bénissez-les.

   Je Vous en prie, Mère très sainte, donnez-moi un grand amour de l’Eucharistie et de la confession régulière, le goût de la prière et de l’oraison, pour que je puisse apporter la paix et la joie par Jésus-Christ Notre-Seigneur qui, avec Dieu le Père et l’Esprit-Saint, vit et règne pour les siècles de siècles.

Ainsi soit-il.

roses bleu

2024-277. La Très Sainte Mère de Dieu est aussi notre Mère et la Médiatrice universelle.

12 décembre,
Fête de Notre-Dame de Guadalupe (cf. > ici) ;
Mémoire du 5ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception ;
Mémoire du Bienheureux Calixte II, pape et confesseur (cf. > ici) ;
Mémoire de la férie de l’Avent.

       Nous continuons notre lecture de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X, dont nous avons déjà donné des extraits (cf. ici et > ici). Dans le passage suivant le saint pontife résume l’enseignement de la Tradition concernant la maternité spirituelle de la Très Sainte Vierge Marie et sa médiation universelle.

5ème jour octave Immaculée illustration encyclique de Saint Pie  - blogue

       « Et maintenant, pour peu que nous considérions combien de motifs et combien pressants invitent cette Mère très sainte à nous donner largement de l’abondance de ces trésors, quels surcroîts n’y puisera pas notre espérance !

   Marie n’est-elle pas la Mère de Dieu ? Elle est donc aussi notre Mère.

   Car un principe à poser, c’est que Jésus, Verbe fait chair, est en même temps le Sauveur du genre humain. Or, en temps que Dieu-Homme, Il a un corps comme les autres hommes ; en tant que Rédempteur de notre race, un corps spirituel, ou, comme on dit, mystique, qui n’est autre que la société des chrétiens liés à lui par la foi. Nombreux comme nous sommes, nous faisons un seul corps en Jésus-Christ (Rom. XII, 5).
Or, la Vierge n’a pas seulement conçu le Fils de Dieu afin que, recevant d’elle la nature humaine, Il devint homme ; mais afin qu’Il devînt encore, moyennant cette nature reçue d’elle, le Sauveur des hommes. Ce qui explique la parole des anges aux bergers : Un Sauveur vous est né, qui est le Christ, le Seigneur (Luc II, 11).

   Aussi, dans le chaste sein de la Vierge, où Jésus a pris une chair mortelle, là même Il S’est adjoint un corps spirituel formé de tous ceux qui devaient croire en Lui : et l’on peut dire que, tenant Jésus dans son sein, Marie y portait encore tous ceux dont la vie du Sauveur renfermait la vie.

   Nous tous donc, qui, unis au Christ, sommes, comme parle l’Apôtre, les membres de Son corps issus de Sa chair et de Ses os (Ephes. V, 30), nous devons nous dire originaires du sein de la Vierge, d’où nous sortîmes un jour à l’instar d’un corps attaché à sa tête.

   C’est pour cela que nous sommes appelés, en un sens spirituel, à la vérité, et tout mystique, les fils de Marie, et qu’elle est, de son côté, notre Mère à tous. Mère selon l’esprit, Mère véritable néanmoins des membres de Jésus-Christ, que nous sommes nous-mêmes (S. Aug., Lib. de S. Virginitate, c. VI). Si donc la bienheureuse Vierge est tout à la fois Mère de Dieu et des hommes, qui peut douter qu’elle ne s’emploie de toutes ses forces, auprès de son Fils, tête du corps de l’Eglise (Coloss. I, 18), afin qu’Il répande sur nous qui sommes Ses membres les dons de Sa grâce, celui notamment de la connaître et de vivre par Lui (1 Joan. IV, 9) ?

   Mais il n’est pas seulement à la louange de la Vierge qu’elle a fourni la matière de sa chair au Fils unique de Dieu, devant naître avec des membres humains (S. Bède le Vénérable., l. IV, in Luc. XI), et qu’elle a ainsi préparé une victime pour le salut des hommes ; sa mission fut encore de la garder, cette victime, de la nourrir et de la présenter au jour voulu, à l’autel.

   Aussi, entre Marie et Jésus, perpétuelle société de vie et de souffrance, qui fait qu’on peut leur appliquer à égal titre cette parole du Prophète : Ma vie s’est consumée dans la douleur et mes années dans les gémissements (Ps. XXX, 11). Et quand vint pour Jésus l’heure suprême, on vit la Vierge debout auprès de la croix, saisie sans doute par l’horreur du spectacle, heureuse pourtant de ce que son Fils S’immolait pour le salut du genre humain, et, d’ailleurs, participant tellement à Ses douleurs que de prendre sur elle les tourments qu’Il endurait lui eût paru, si la chose eût été possible, infiniment préférable (S. Bonav., I Sent., d. 48, ad Litt., dub. 4).

   La conséquence de cette communauté de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus, c’est que Marie mérita très légitimement de devenir la réparatrice de l’humanité déchue (Eadmer, De Excellentia Virg. Mariæ, c. IX), et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis par Sa mort et par Son sang.

   Certes, l’on ne peut dire que la dispensation de ces trésors ne soit un droit propre et particulier de Jésus-Christ, car ils sont le fruit exclusif de Sa mort, et Lui-même est, de par Sa nature, le médiateur de Dieu et des hommes.
Toutefois, en raison de cette société de douleurs et d’angoisses, déjà mentionnée, entre la Mère et le Fils a été donné à cette auguste Vierge d’être auprès de son Fils unique la très puissante médiatrice et avocate du monde entier (Pie IX, in Bull. Ineffabilis).

   La source est donc Jésus Christ : de la plénitude de qui nous avons tout reçu (Joan. I, 16) ; par qui tout le corps, lié et rendu compact moyennant les jointures de communication, prend les accroissements propres au corps et s’édifie dans la charité (Ephes. IV, 16).
Mais Marie, comme le remarque justement Saint Bernard, est l’aqueduc (Serm. de temp.in Nativ. B. V.,  « De Aquæductu », n. 4) ; ou, si l’on veut, cette partie médiane qui a pour propre de rattacher le corps à la tête et de transmettre au corps les influences et efficacités de la tête, Nous voulons dire le cou.
Oui, dit Saint Bernardin de Sienne, elle est le cou de notre chef, moyennant lequel celui-ci communique à Son corps mystique tous les dons spirituels (S. Bernardin de Sienne, Quadrag. de Evangelio æterno, Serm. X, a. III, c.3).
Il s’en faut donc grandement, on le voit, que Nous attribuions à la Mère de Dieu une vertu productrice de la grâce, vertu qui est de Dieu seul. Néanmoins, parce que Marie l’emporte sur tous en sainteté et en union avec Jésus-Christ et qu’elle a été associée par Jésus-Christ à l’œuvre de la rédemption, elle nous mérite de congruo, comme disent les théologiens, ce que Jésus-Christ nous a mérité de condigno, et elle est le ministre suprême de la dispensation des grâces. Lui, Jésus, siège à la droite de la majesté divine dans la sublimité des cieux (Hebr. I, 3). Elle, Marie, se tient à la droite de son Fils ; refuge si assuré et secours si fidèle contre tous les dangers, que l’on n’a rien à craindre, à désespérer de rien sous sa conduite, sous ses auspices, sous son patronage, sous sa protection (Pie IX, in Bull. Ineffabilis).

   Ces principes posés, et pour revenir à notre dessein, qui ne reconnaîtra que c’est à juste titre que Nous avons affirmé de Marie que, compagne assidue de Jésus, de la maison de Nazareth au plateau du Calvaire, initiée plus que toute autre aux secrets de Son Cœur, dispensatrice, comme de droit maternel, des trésors de Ses mérites, elle est, pour toutes ces causes, d’un secours très certain et très efficace pour arriver à la connaissance et à l’amour de Jésus-Christ ?
Ces hommes, hélas ! nous en fournissent dans leur conduite une preuve trop péremptoire qui, séduits par les artifices du démon ou trompés par de fausses doctrines, croient pouvoir se passer du secours de la Vierge. Infortunés, qui négligent Marie sous prétexte d’honneur à rendre à Jésus-Christ ! Comme si l’on pouvait trouver l’Enfant autrement qu’avec la Mère ! »

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Vignette typographique Vierge Marie attitude Médaille miraculeuse - blogue

2024-276. La Vierge immaculée est le moyen privilégié pour connaître Jésus et pour acquérir Sa vie divine.

11 décembre,
Fête de Saint Damase 1er, pape et confesseur (cf. > ici) ;
Mémoire du 4ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la publication de l’encyclique « Quas primas » (11 déc. 1925 – cf. > ici).

       En avançant dans les jours de l’octave de l’Immaculée Conception, avançons aussi dans l’approfondissement de notre dévotion mariale en continuant de lire et de méditer des passages de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X, dont nous avons déjà donné un premier extrait (cf. > ici ).

Vierge à l'Enfant type vitrail Fr.Mx.M. - blogue

       « Qu’il appartienne à la Vierge, surtout à elle, de conduire à la connaissance de Jésus, c’est de quoi l’on ne peut douter, si l’on considère, entre autres choses, que, seule au monde, elle a eu avec Lui, dans une communauté de toit et dans une familiarité intime de trente années, ces relations étroites qui sont de mise entre une mère et son fils.
Les admirables mystères de la naissance et de l’enfance de Jésus, ceux notamment qui se rapportent à Son Incarnation, principe et fondement de notre foi, à qui ont-ils été plus amplement dévoilés qu’à Sa Mère ? Elle conservait et repassait dans son cœur (Luc II, 19) ce qu’elle avait vu de Ses actes à Bethléem, ce qu’elle en avait vu à Jérusalem dans le temple ; mais initiée encore à Ses conseils et aux desseins secrets de Sa volonté, elle a vécu, doit-on dire, la vie même de son Fils.
Non, personne au monde comme elle n’a connu à fond Jésus ; personne n’est meilleur maître et meilleur guide pour faire connaître Jésus.

   Il suit de là, et Nous l’avons déjà insinué, que personne ne la vaut, non plus, pour unir les hommes à Jésus.
Si, en effet, selon la doctrine du divin Maître, la vie éternelle consiste à Vous connaître, Vous qui êtes le seul vrai Dieu, et Celui que Vous avez envoyé, Jésus-Christ (Jean XVII, 3) : comme nous parvenons par Marie à la connaissance de Jésus-Christ, par elle aussi, il nous est plus facile d’acquérir la vie dont Il est le principe et la source ».

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie vitrail avec anges - blogue

2024-275. Nous aimons écouter inlassablement : les « litaniae lauretanae » de Jan-Dismas Zelenka.

10 décembre,
Fête de la Translation de la Sainte Maison de Lorette (cf. ici) ;
Mémoire du 3ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Melchiade, pape et martyr ;
Mémoire de la férie de l’Avent.

Litaniae lauretanae

       Les litanies de la Sainte Vierge, devenues litanies officielles de la Sainte Eglise romaine pour prier la Très Sainte Mère de Dieu, sont appelées litanies de Lorette (litaniae lauretanae) parce que c’est dans ce sanctuaire qu’elles ont été d’abord chantées, probablement à partir du XVème siècle, avant d’être très largement diffusées au cours du XVIIème siècle (approbation pontificale en 1601 par Clément VIII qui les intégra dans le rite romain) et de devenir particulièrement chères à la piété catholique.

   En cette fête de la Translation de la Sainte Maison de Nazareth jusqu’à Lorette, dans la Marche d’Ancône, nous vous invitons à découvrir (ou réécouter pour ceux qui le connaissent déjà) l’un des nombreux chefs d’œuvres musicaux composés pour ces litanies de Lorette, et que nous devons au merveilleux Jan-Dismas Zelenka (1679-1745) : l’âme est portée par la sublimité baroque de ces invocations égrenées de façon extatique.

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   Quelle merveilleuse prière contemplative que la récitation de ces invocations magnifiant notre très douce Mère céleste auxquelles nous ajoutons inlassablement « Ora pro nobis : priez pour nous ! »

gravure du XVIIe siècle avec les invocations des litanies de Lorette

Gravure de la fin du XVIème siècle avec des invocations à la Vierge de Lorette
avant leur fixation définitive et leur intégration au rite romain

2024-274. La Très Sainte Vierge Marie est au fondement de notre foi.

10 décembre,
Fête de la Translation de la Sainte Maison de Lorette (cf. > ici) ;
Mémoire du 3ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception ;
Mémoire de Saint Melchiade, pape et martyr ;
Mémoire de la férie de l’Avent.

       L’octave de l’Immaculée Conception est une invitation à approfondir sans cesse les incommensurables merveilles que Dieu a accomplies en celle qui deviendrait la Mère du Verbe incarné : faisons-le aujourd’hui en relisant et méditant ces lignes du pape Saint Pie X.

Immaculée Conception - illustration  pour le 3ème jour de l'octave texte St Pie X - blogue

       « (…) Qui ne tient pour établi qu’il n’est route ni plus sûre ni plus facile que Marie par où les hommes puissent arriver jusqu’à Jésus-Christ, et obtenir, moyennant Jésus-Christ, cette parfaite adoption des fils, qui fait saint et sans tache sous le regard de Dieu ?

   Certes, s’il a été dit avec vérité à la Vierge : Bienheureuse qui avez cru, car les choses s’accompliront qui vous ont été dites par le Seigneur (Luc I, 45), savoir qu’elle concevrait et enfanterait le Fils de Dieu ; si, conséquemment, elle a accueilli dans son sein Celui qui par nature est Vérité, de façon que, engendré dans un nouvel ordre et par une nouvelle naissance …, invisible en Lui-même, Il Se rendît visible dans notre chair (S. Léon le Grand, Serm. 2 de Nativ. Domini, c. II) ; du moment que le Fils de Dieu est l’auteur et le consommateur de notre foi (Héb. XII, 2), il est de toute nécessité que Marie soit dite participante des divins mystères et en quelque sorte leur gardienne, et que sur elle aussi, comme sur le plus noble fondement après Jésus-Christ, repose la foi de tous les siècles.

   Comment en serait-il autrement ? Dieu n’eût-Il pu, par une autre voie que Marie, nous octroyer le Réparateur de l’humanité et le Fondateur de la foi ? Mais, puisqu’il a plu à l’éternelle Providence que l’Homme-Dieu nous fût donné par la Vierge, et puisque celle-ci, L’ayant eu de la féconde vertu du divin Esprit, L’a porté en réalité dans son sein, que reste-t-il si ce n’est que nous recevions Jésus des mains de Marie ?

   Aussi, voyons-nous que dans les Saintes Écritures, partout où est prophétisée la grâce qui doit nous advenir(1 Petr. I, 10), partout aussi, ou peu s’en faut, le Sauveur des hommes y apparaît en compagnie de Sa Sainte Mère. Il sortira, l’Agneau dominateur de la terre, mais de la pierre du désert ; elle montera, la fleur, mais de la tige de Jessé. A voir, dans l’avenir, Marie écraser la tête du serpent, Adam contient les larmes que la malédiction arrachait à son cœur. Marie occupe la pensée de Noé dans les flancs de l’arche libératrice ; d’Abraham, empêché d’immoler son fils ; de Jacob, contemplant l’échelle où montent et d’où descendent les anges ; de Moïse, en admiration devant le buisson qui brûle sans se consumer ; de David, chantant et sautant en conduisant l’arche divine ; d’Elie, apercevant la petite nuée qui monte de la mer. Et, sans nous étendre davantage, nous trouvons en Marie, après Jésus, la fin de la loi, la vérité des images et des oracles… »

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie couronné - vignette blogue

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