Archive pour la catégorie 'De Maria numquam satis'

2008-51. A Lourdes, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI nous a parlé de la Compassion aimante et souriante de Notre-Dame:

   Au mois de septembre 2008, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI s’est rendue en pèlerinage à Lourdes.
Nous ne publions pas ici l’intégralité des textes (discours, messages & homélies) que le Souverain Pontife nous a alors donnés à l’occasion de son voyage apostolique en France – vous pouvez les retrouver > ici - mais, parce que la fête de Notre-Dame des Douleurs est la fête patronale du Refuge Notre-Dame de Compassion -, nous voulons retranscrire ici l’homélie que le Saint Père a prononcée au cours de la Sainte Messe du 15 septembre 2008, qu’il a célébrée sur le parvis de la basilique du Rosaire à l’intention des personnes qui souffrent : une homélie qui nous touche particulièrement puisqu’elle met en valeur la Compassion aimante et souriante de Notre-Dame. En voici donc ci-dessous le texte intégral.

Piéta de Villeneuve les Avignon par Enguerrand Quarton (XVème siècle)

Chers frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Chers malades, chers accompagnateurs et hospitaliers,
Chers frères et sœurs !

   Nous avons célébré hier la Croix du Christ, l’instrument de notre Salut, qui nous révèle dans toute sa plénitude la miséricorde de notre Dieu. La Croix est en effet le lieu où se manifeste de façon parfaite la compassion de Dieu pour notre monde. Aujourd’hui, en célébrant la mémoire de Notre-Dame des Douleurs, nous contemplons Marie qui partage la compassion de son Fils pour les pécheurs. Comme l’affirme saint Bernard, la Mère du Christ est entrée dans la Passion de son Fils par sa compassion (cf. Homélie pour le dimanche dans l’Octave de l’Assomption). Au pied de la Croix se réalise la prophétie de Syméon : son cœur de mère est transpercé (cf. Luc II, 35)par le supplice infligé à l’Innocent, né de sa chair. Comme Jésus a pleuré (cf. Jean XI,35), Marie a certainement elle aussi pleuré devant le corps torturé de son enfant. La discrétion de Marie nous empêche de mesurer l’abîme de sa douleur ; la profondeur de cette affliction est seulement suggérée par le symbole traditionnel des sept glaives. Comme pour son Fils Jésus, il est possible de dire que cette souffrance l’a conduite elle aussi à sa perfection (cf. Hébr. II, 10), pour la rendre capable d’accueillir la nouvelle mission spirituelle que son Fils lui confie juste avant de « remettre l’esprit » (cf. Jean XIX, 30) : devenir la mère du Christ en ses membres. En cette heure, à travers la figure du disciple bien-aimé, Jésus présente chacun de ses disciples à sa Mère en lui disant : « Voici ton Fils » (cf. Jean XIX, 26-27).

   Marie est aujourd’hui dans la joie et la gloire de la Résurrection. Les larmes qui étaient les siennes au pied de la Croix se sont transformées en un sourire que rien n’effacera tandis que sa compassion maternelle envers nous demeure intacte. L’intervention secourable de la Vierge Marie au cours de l’histoire l’atteste et ne cesse de susciter à son égard, dans le peuple de Dieu, une confiance inébranlable : la prière du « Souvenez-vous » exprime très bien ce sentiment. Marie aime chacun de ses enfants, portant d’une façon particulière son attention sur ceux qui, comme son Fils à l’heure de sa Passion, sont en proie à la souffrance;  elle les aime tout simplement parce qu’ils sont ses fils, selon la volonté du Christ sur la Croix. Le psalmiste, percevant de loin ce lien maternel qui unit la Mère du Christ et le peuple croyant, prophétise au sujet de la Vierge Marie que « les plus riches du peuple … quêteront ton sourire » (Ps. XLIV, 13). Ainsi, à l’instigation de la Parole inspirée de l’Écriture, les chrétiens ont-ils depuis toujours quêté le sourire de Notre Dame, ce sourire que les artistes, au Moyen-âge, ont su si prodigieusement représenter et mettre en valeur. Ce sourire de Marie est pour tous ; il s’adresse cependant tout spécialement à ceux qui souffrent afin qu’ils puissent y trouver le réconfort et l’apaisement. Rechercher le sourire de Marie n’est pas le fait d’un sentimentalisme dévot ou suranné, mais bien plutôt l’expression juste de la relation vivante et profondément humaine qui nous lie à celle que le Christ nous a donnée pour Mère.

   Désirer contempler ce sourire de la Vierge, ce n’est pas se laisser mener par une imagination incontrôlée. L’Écriture elle-même nous le dévoile sur les lèvres de Marie lorsqu’elle chante le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur » (Luc I, 46-47). Quand la Vierge Marie rend grâce au Seigneur, elle nous prend à témoin. Marie partage, comme par anticipation, avec ses futurs enfants que nous sommes, la joie qui habite son cœur, pour qu’elle devienne la nôtre. Chaque récitation du Magnificat fait de nous des témoins de son sourire. Ici à Lourdes, au cours de l’apparition qui eut lieu le mercredi 3 mars 1858, Bernadette contempla de manière toute particulière ce sourire de Marie. Celui-ci fut la première réponse que la Belle Dame donna à la jeune voyante qui voulait connaître son identité. Avant de se présenter à elle, quelques jours plus tard, comme « l’Immaculée Conception », Marie lui fit d’abord connaître son sourire, comme étant la porte d’entrée la plus appropriée à la révélation de son mystère.

   Dans le sourire de la plus éminente de toutes les créatures, tournée vers nous, se reflète notre dignité d’enfants de Dieu, cette dignité qui n’abandonne jamais celui qui est malade. Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est la source d’une espérance invincible. Nous le savons malheureusement : la souffrance endurée rompt les équilibres les mieux assurés d’une vie, ébranle les assises les plus fermes de la confiance et en vient parfois même à faire désespérer du sens et de la valeur de la vie. Il est des combats que l’homme ne peut soutenir seul, sans l’aide de la grâce divine. Quand la parole ne sait plus trouver de mots justes, s’affirme le besoin d’une présence aimante : nous recherchons alors la proximité non seulement de ceux qui partagent le même sang ou qui nous sont liés par l’amitié, mais aussi la proximité de ceux qui nous sont intimes par le lien de la foi. Qui pourraient nous être plus intimes que le Christ et sa sainte Mère, l’Immaculée ? Plus que tout autre, ils sont capables de nous comprendre et de saisir la dureté du combat mené contre le mal et la souffrance. La Lettre aux Hébreux dit à propos du Christ, qu’il « n’est pas incapable de partager notre faiblesse ; car en toutes choses, il a connu l’épreuve comme nous » (cf. HébR. IV, 15). Je souhaiterais dire, humblement, à ceux qui souffrent et à ceux qui luttent et sont tentés de tourner le dos à la vie : tournez-vous vers Marie ! Dans le sourire de la Vierge se trouve mystérieusement cachée la force de poursuivre le combat contre la maladie et pour la vie. Auprès d’elle se trouve également la grâce d’accepter, sans crainte ni amertume, de quitter ce monde, à l’heure voulue par Dieu.

   Comme elle était juste l’intuition de cette belle figure spirituelle française, Dom Jean-Baptiste Chautard, qui, dans L’âme de tout apostolat, proposait au chrétien ardent de fréquentes « rencontres de regard avec la Vierge Marie » ! Oui, quêter le sourire de la Vierge Marie n’est pas un pieux enfantillage, c’est l’aspiration, dit le Psaume XLIV, de ceux qui sont « les plus riches du peuple » (v./ 13). « Les plus riches », c’est-à-dire dans l’ordre de la foi, ceux qui ont la maturité spirituelle la plus élevée et savent précisément reconnaître leur faiblesse et leur pauvreté devant Dieu. En cette manifestation toute simple de tendresse qu’est un sourire, nous saisissons que notre seule richesse est l’amour que Dieu nous porte et qui passe par le cœur de celle qui est devenue notre Mère. Quêter ce sourire, c’est d’abord cueillir la gratuité de l’amour ; c’est aussi savoir provoquer ce sourire par notre effort pour vivre selon la Parole de son Fils Bien-aimé, tout comme un enfant cherche à faire naître le sourire de sa mère en faisant ce qui lui plaît. Et nous savons ce qui plaît à Marie grâce aux paroles qu’elle adressa aux serviteurs à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (cf. Jean II, 5).

   Le sourire de Marie est une source d’eau vive. « Celui qui croit en moi, dit Jésus, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur » (Jean VII, 38). Marie est celle qui a cru, et, de son sein, ont jailli des fleuves d’eau vive qui viennent irriguer l’histoire des hommes. La source indiquée, ici, à Lourdes, par Marie à Bernadette est l’humble signe de cette réalité spirituelle. De son cœur de croyante et de mère, jaillit une eau vive qui purifie et qui guérit. En se plongeant dans les piscines de Lourdes, combien n’ont-ils pas découvert et expérimenté la douce maternité de la Vierge Marie, s’attachant à elle pour mieux s’attacher au Seigneur ! Dans la séquence liturgique de cette fête de Notre-Dame des Douleurs, Marie est honorée sous le titre de « Fons amoris », « Source d’amour ». Du cœur de Marie, sourd, en effet, un amour gratuit qui suscite en réponse un amour filial, appelé à s’affiner sans cesse. Comme toute mère et mieux que toute mère, Marie est l’éducatrice de l’amour. C’est pourquoi tant de malades viennent ici, à Lourdes, pour se désaltérer auprès du « Fons amoris » et pour se laisser conduire à l’unique source du salut, son Fils, Jésus le Sauveur.

   Le Christ dispense son Salut à travers les Sacrements et, tout spécialement, aux personnes qui souffrent de maladies ou qui sont porteuses d’un handicap, à travers la grâce de l’onction des malades. Pour chacun, la souffrance est toujours une étrangère. Sa présence n’est jamais domesticable. C’est pourquoi il est difficile de la porter, et plus difficile encore – comme l’ont fait certains grands témoins de la sainteté du Christ – de l’accueillir comme une partie prenante de notre vocation, ou d’accepter, comme Bernadette l’a formulé, de « tout souffrir en silence pour plaire à Jésus ». Pour pouvoir dire cela, il faut déjà avoir parcouru un long chemin en union avec Jésus. Dès à présent, il est possible, en revanche, de s’en remettre à la miséricorde de Dieu telle qu’elle se manifeste par la grâce du Sacrement des malades. Bernadette, elle-même, au cours d’une existence souvent marquée par la maladie, a reçu ce Sacrement à quatre reprises. La grâce propre à ce Sacrement consiste à accueillir en soi le Christ médecin. Cependant, le Christ n’est pas médecin à la manière du monde. Pour nous guérir, il ne demeure pas extérieur à la souffrance éprouvée ; il la soulage en venant habiter en celui qui est atteint par la maladie, pour la porter et la vivre avec lui. La présence du Christ vient rompre l’isolement que provoque la douleur. L’homme ne porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s’offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, et il participe, en Lui, à l’enfantement de la nouvelle création.

   Sans l’aide du Seigneur, le joug de la maladie et de la souffrance est cruellement pesant. En recevant le Sacrement des malades, nous ne désirons porter d’autre joug que celui du Christ, forts de la promesse qu’il nous a faite que son joug sera facile à porter et son fardeau léger (cf. Mt 11, 30). J’invite les personnes qui recevront l’onction des malades au cours de cette messe à entrer dans une telle espérance.

   Le Concile Vatican II a présenté Marie comme la figure en laquelle est résumé tout le mystère de l’Église (cf. « Lumen Gentium »  n. 63-65). Son histoire personnelle anticipe le chemin de l’Église, qui est invitée à être tout aussi attentive qu’elle aux personnes qui souffrent. J’adresse un salut affectueux à toutes les personnes, particulièrement le corps médical et soignant, qui, à divers titres dans les hôpitaux ou dans d’autres institutions, contribuent aux soins des malades avec compétence et générosité. Je voudrais également dire à tous les hospitaliers, aux brancardiers et aux accompagnateurs qui, provenant de tous les diocèses de France et de plus loin encore, entourent tout au long de l’année les malades qui viennent en pèlerinage à Lourdes, combien leur service est précieux. Ils sont les bras de l’Église servante. Je souhaite enfin encourager ceux qui, au nom de leur foi, accueillent et visitent les malades, en particulier dans les aumôneries des hôpitaux, dans les paroisses ou, comme ici, dans les sanctuaires. Puissiez-vous, en étant les porteurs de la miséricorde de Dieu (cf. Matth. XXV, 39-40), toujours ressentir dans cette mission importante et délicate le soutien effectif et fraternel de vos communautés !

   Le service de charité que vous rendez est un service marial. Marie vous confie son sourire, pour que vous deveniez vous-mêmes, dans la fidélité à son Fils, source d’eau vive. Ce que vous faites, vous le faites au nom de l’Église, dont Marie est l’image la plus pure. Puissiez-vous porter son sourire à tous !

   En conclusion, je souhaite m’unir à la prière des pèlerins et des malades et reprendre avec vous un extrait de la prière à Marie proposée pour la célébration de ce Jubilé : « Parce que tu es le sourire de Dieu, le reflet de la lumière du Christ, la demeure de l’Esprit Saint, parce que tu as choisi Bernadette dans sa misère, que tu es l’étoile du matin, la porte du ciel, et la première créature ressuscitée, Notre-Dame de Lourdes », avec nos frères et sœurs dont le cœur et le corps sont endoloris, nous te prions ! Amen.

Neuvaine du 6 au 14 septembre, pour préparer la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs.

Prière de compassion et de supplication :

Vierge des Sept Douleurs - A.Dürer

V. Ô Dieu, venez à mon aide!

R. Seigneur, hâtez-vous de me secourir!

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Ainsi soit-il!

 1. Ô Mère des douleurs, je compatis à la souffrance qui accabla votre coeur très aimant lors de la prophétie du saint vieillard Siméon en laquelle vous fut révélée toute l’ampleur de vos peines à venir : par votre coeur si éprouvé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’adhérer toujours plus parfaitement à la sainte volonté de Dieu.

Ave, Maria, gratia plena… etc.

2. Ô Mère des douleurs, je compatis à l’angoisse qui étreignit votre coeur si sensible lors de la fuite en Egypte et du séjour en ce pays étranger où vous viviez, pauvre et méprisée : par votre coeur anxieux, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’un abandon filial et confiant à la divine Providence.

Ave, Maria

3.  Ô Mère des douleurs, je compatis à la peine profonde dont votre coeur soucieux fut saisi lors des trois jours de la perte de votre Enfant à Jérusalem : par votre coeur si inquiet, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce de craindre par dessus tout d’être séparé de l’amour de mon Dieu.

Ave, Maria

4. Ô Mère des douleurs, je compatis à l’abattement qui s’empara de votre coeur lors de la rencontre avec Jésus portant sa Croix vers le Calvaire : par votre coeur si éprouvé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la patience dans les épreuves et la persévérance  dans le bien malgré toutes les contradictions.

Ave, Maria

5. Ô Mère des douleurs, je compatis à la très amère passion que souffrit votre coeur généreux lorsque, debout au pied de la Croix, vous assistiez à l’agonie de Jésus et que vous entendîtes le cri déchirant dans lequel il rendit l’esprit : par votre coeur martyrisé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’une douce compassion aux peines et souffrances de mes frères.

Ave, Maria

6. Ô Mère des douleurs, je compatis à l’extrême souffrance qui déchira votre coeur maternel lorsque la lance ouvrit le Coeur de Jésus et que son corps pantelant fut déposé sur vos genoux : par votre coeur supplicié , obtenez-moi, Vierge très aimable, de savoir rendre amour pour amour au divin Coeur de votre Fils.

Ave, Maria

7. Ô Mère des douleurs, je compatis à la poignante tristesse qui submergea votre coeur de flots amers lorsque le corps de Jésus fut déposé dans le sépulcre : par votre coeur transpercé de sept glaives, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce de ne jamais me décourager, quelque importantes que soient les ténèbres et l’adversité.

Ave, Maria

V. Priez pour nous, Vierge très affligée.

R. Afin que nous soyons dignes des promesses de Jésus-Christ.

Oraison :

Nous vous en prions, Seigneur Jésus-Christ, qu’intercède pour nous auprès de votre clémence, maintenant et à l’heure de notre mort, la Bienheureuse Vierge Marie votre Mère, dont l’âme très sainte fut transpercée d’un glaive de douleur à l’heure de votre Passion. Ô Vous qui vivez et régnez avec le Père, dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il!

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie – reproduction autorisée à condition d’en indiquer la source)

On trouvera > ici la présentation du chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame et > ici le « je vous salue » en l’honneur de la Vierge de Compassion.

« Salve, Regina » : Paraphrase de Saint Bonaventure.

Pour mieux contempler Notre-Dame, exaltée dans la gloire céleste, et peut-être pour aider à la mieux prier en contemplant tous les privilèges que Dieu lui a accordés, nous vous proposons ce texte – malheureusement trop peu connu – de Saint Bonaventure, qui paraphrase et commente mot à mot le « Salve, Regina » :

Salve.
Salut ! Vierge des vierges, étoile du matin, remède véritable des crimes les plus infâmes, consolatrice des hommes en proie au malheur, ennemie irréconciliable du péché.

Regina.
Reine de ceux qui règnent, Vierge immaculée, Mère unique entre les mères, vous avez mis au monde un Fils, et l’on vous appelle le palais sacré du Seigneur : versez donc sur nous les secours abondants du ciel.

Mater misericordiae.
Vous avez mérité d’être nommée la source de la miséricorde et la Mère de la grâce, car vous avez conçu le Roi suprême de gloire, vous lui avez donné la vie, et vous avez offert au monde l’auteur de tout pardon.

Vita.
La vie, la voie, la vérité est sortie de la terre, et votre virginité est demeurée sans tache, car votre humilité vous a rendue digne d’être choisie de Dieu lorsqu’il se revêtit de notre chair.

Dulcedo.
La douceur par excellence, Celui qui est appelé l’Agneau de Dieu, Celui dont le sang, comme un bain salutaire, a lavé les crimes de l’homme abandonné, Celui qui a vaincu le démon, est le fruit béni de votre sein.

Et spes nostra.
Vierge Marie, vous êtes notre espérance inébranlable, vous la tige fleurie de Jessé, vous que le Prophète nous a montrée couverte de la rosée du Ciel, vous qui êtes belle comme la neige la plus pure, tendre Mère de Dieu.

Salve.
Salut! lumière des Fidèles, brillante comme l’aurore, plus ravissante et plus suave que le lis. Eloignez de nous sans retard tout ce qui peut nous être un danger, et implorez pour nous le secours du Seigneur.

Ad te.
Malheureux, plongés dans une infortune profonde, nous élevons nos cris jusqu’à vous ; ouvrez à nos prières les oreilles de votre coeur sacré, afin que, délivrés par vous des gouffres de l’abîme, nous puissions librement suivre la voie montrée par votre Fils.

Clamamus.
Nous poussons vers vous des soupirs pleins de ferveur, et nous vous supplions avec un tendre amour : détruisez tout ce que nos pensées perverses ont pu produire au dehors d’actions criminelles.

Exules.
Nous sommes tous condamnés à un dur exil. En punition du crime de nos pères, nous avons été privés de la gloire et déshérités des félicités du ciel ; mais le don de votre tendresse nous a rendu tous nos droits.

Filii.
Vos enfants ne peuvent qu’exprimer par leurs gémissements les misères dont ils sont assiégés de toutes parts en ce monde. Sans cesse ils se sentent entraînés vers des crimes dignes des châtiments éternels ; mais ils sont affermis par votre miséricorde.

Evæ.
La chute d’Eve nous a causé un tort irréparable ; elle nous a ravi la joie bienheureuse du ciel. Mais après Eve, elle nous a valu, incarné de la Vierge, Celui qui a brisé la mort et détruit le péché.

Ad te.
Vos serviteurs crient sans cesse vers vous et font entendre des soupirs fidèles ; ils implorent humblement le secours de votre puissance. Que votre miséricorde écoute leurs prières.

Suspiramus.
Nous soupirons et nous versons des larmes, nous gémissons sans cesse sur les péchés que nous avons commis. Mais, ô Mère de piété! nous avons mis en vous notre confiance ; vous obtiendrez grâce et miséricorde au pécheur brisé par un vrai repentir.

Gementes.
Nous nous rappelons les fautes de nos jours anciens, les fautes dont notre esprit pervers s’est souillé librement, et nous en gémissons. Mais en même temps, ô Vierge immaculée! nous espérons en vous, et nous vous demandons que nos voeux soient exaucés.

Et flentes.
Nous pleurons et notre âme est en proie à la honte et à la douleur ; versez donc en nous la lumière. Vierge bienfaisante, purifiez avec amour les taches que le péché imprima en nos coeurs ; aimable Marie, veuillez nous réunir aux habitants de la céleste patrie.

In hac valle.
En cette vallée misérable et environnée de ténèbres, je vois des hommes sans nombre dont la vie est détestable et hideuse ; leurs exemples se propagent à raison des crimes qu’ils ont commis et des hontes dont ils sont couverts.

Lacrymarum.
Des larmes abondantes ont coulé vainement de nos yeux : les vieillards, les enfants et le peuple tout entier craignent de perdre ce que l’ambitieux cherche avec ardeur et ce que l’homme du monde poursuit en tous lieux.

Eia ergo.
Relevez donc nos âmes de leurs chutes ; dirigez leur course vers vous. Fortifiez ceux qui tremblent, redressez ceux qui se sont égarés et vous cherchent avec amour ; soyez le guide assuré des malheureux qui se confient en vous.

Advocata.
Vous êtes notre puissante avocate auprès du Sauveur : hâtez-vous donc d’intercéder pour nous, selon votre miséricorde accoutumée. Que votre amour maternel nous fasse sentir sa bénigne influence ; qu’il apaise votre Fils en faveur d’un peuple infortuné.

Nostra.
Toujours la Vierge Mère fut l’espoir des fidèles ; elle l’est encore de nos jours, elle le sera à jamais. Elle est pour nous la cité royale qui nous met à l’abri des coups de nos ennemis ; elle est le remède qui chasse tous les maux loin de nous.

Illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Oui! tournez ces yeux pleins de tendresse et de miséricorde vers des serviteurs si peu unis dans le bien et si unanimes à courir au mal ; détruisez l’aiguillon de noire chair, détruisez tous ses crimes.

Et Jesum benedictum.
Jésus, votre Fils unique, est le fruit béni de votre sein ; daignez-le montrer à nos yeux : il est glorieux, plein de tendresse et ennemi du mensonge. C’est par lui que le genre humain, après s’être éloigné de Dieu et perdu pour un temps, s’est relevé invincible des liens de la mort.

Ventris tui.
Vos entrailles ont porté Jésus, et vos mamelles bienheureuses ont allaité Celui que plus tard les Juifs couvrirent de blessures cruelles et qu’ils condamnèrent à la mort de la croix après l’avoir ainsi traité.


Nobis post hoc exilium ostende.

Après cet exil montrez-nous plein de miséricorde, donnez-nous Jésus votre Fils. Etendez sur nous votre protection maternelle et puissante ; daignez prendre notre défense en ce moment où nous serons jugés.

O clemens !
O clémence ineffable de la souveraine bonté! fille d’Adonaï, fleur de la virginité, pardon des pécheurs endurcis, mère de tendresse, joie des vierges et manteau de la charité!

O pia !
O pieuse et tendre Reine des cieux! vous êtes la plus digne et la plus riche des créatures sorties des mains de Dieu ; vous êtes la Vierge prudente par excellence, la gloire des confesseurs et l’honneur le plus éclatant des Apôtres.

O dulcis !
O Vierge d’une douceur inaltérable, plus douce que le miel et le rayon le plus suave, colombe très-pure, jamais le fiel le plus léger ne reposa en votre coeur. Mère de bénignité , repoussez loin de nous, nous vous en supplions, tout ce qui peut imprimer une tache à notre innocence.

Virgo Maria.
Bonne Marie, conjurez votre Fils de daigner recevoir en sa gloire quiconque, pour vous honorer, voudra redire avec amour ce que je viens d’écrire à votre louange.

Neuvaine du 6 au 14 août pour préparer la fête de l’Assomption de Notre-Dame.

Pour préparer la fête de l’Assomption de Notre-Dame, nous vous proposons de nous unir dans une neuvaine de prières, simple et fervente, du 6 au 14 août.
Chaque jour, récitons le chapelet (ou au moins une dizaine) et ajoutons y la prière suivante. Ce texte célèbre, tiré des oeuvres de l’abbé Henri Perreyve, correspond bien à l’esprit de supplication qui est le nôtre en ces jours où tant de malades, tant de soucis et de peines sont recommandés à nos prières…
Prions les uns pour les autres
.

la mort de la Très Sainte Vierge.

Vierge Sainte,
au milieu de vos jours glorieux,
n’oubliez pas les tristesses de la terre.

Jetez un regard de bonté sur ceux
qui sont dans la souffrance,
qui luttent contre les difficultés
et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie.

Ayez pitié de ceux qui s’aimaient et qui ont été séparés !
Ayez pitié de l’isolement du coeur !
Ayez pitié de la faiblesse de notre foi !
Ayez pitié des objets de notre tendresse !
Ayez pitié de ceux qui pleurent, de ceux qui prient, de ceux qui tremblent !

Donnez à tous l’espérance et la paix.

Ainsi soit-il.

Publié dans:De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 4 août, 2008 |Commentaires fermés

2008-39. Notre-Dame de Bonne Délivrance, la Vierge Noire de Paris.

- fêtée le 18 juillet -

La statue de Notre-Dame de Bonne Délivrance, qu’on appelle aussi « la Vierge noire de Paris« , est une statue du XIVème siècle représentant une Vierge à l’Enfant, en pierre peinte.

Cette statue se trouvait autrefois très vénérée dans une chapelle célèbre de l’église collégiale Saint-Etienne-des-Grès : cette église – que l’on disait avoir été fondée par saint Denis, premier évêque de Paris - se trouve malheureusement sur la triste liste des quelque 145 églises qui furent détruites à Paris au cours de la grande révolution ; elle était située rue Saint-Jacques, là où se trouve aujourd’hui la bibliothèque de la faculté de droit ; le clocher et la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Délivrance, remontaient au XI° siècle et l’on pense que la statue que nous connaissons aujourd’hui avait remplacé une statue plus ancienne.

Le culte de Notre-Dame de Bonne-Délivrance avait connu un grand essor au moment des luttes religieuses du XVIème siècle.
Le 20 avril 1533, fut fondée la
« confrérie de la Charité de Notre-Dame de Bonne-Délivrance » qui deviendra bientôt une confrérie royale.

Forte de douze mille adhérents venus de toutes les couches de la société et enrichie par le Saint-Siège de nombreuses indulgences cette confrérie prend part à toutes les manifestations publiques. Chaque année, le 1er mai et le 24 août, elle organise ses propres processions avec des stations aux paroisses voisines. Les membres de la confrérie s’engagent à une vie chrétienne plus authentique et plus fervente à l’exemple de Notre-Dame et s’engagent à certaines oeuvres de charité envers les nécessiteux. La confrérie travaille particulièrement à la délivrance et au soulagement des prisonniers : les cotisations des associés produisent des sommes importantes qui sont spécialement consacrées au rachat des prisonniers pour dettes.

Les mots de bonne délivrance étaient pris dans un sens très général, il s’agissait d’obtenir de l’intercession de la Vierge Marie la cessation de toutes les misères et calamités imaginables.

Cependant au tournant du XVII° siècle, on insistera sur les misères spirituelles et les tentations, et on invoquera de plus en plus Notre-Dame de Bonne-Délivrance pour être soulagé des peines intérieures et fortifié dans la tentation. C’est ainsi que le jeune François de Sales, étudiant à Paris, qui était accablé par des tentations de désespoir au point qu’il lui semblait évident qu’il serait damné, retrouva la paix intérieure et la confiance aux pieds de Notre-Dame de Bonne-Délivrance en récitant le « Memorare » (« Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie… »).
Les grands spirituels de la première moitié du XVIIème siècle viennent souvent prier devant cette image : Monsieur Olier, fondateur de la « Compagnie de Saint-Sulpice », Saint Vincent de Paul qui la nomme « la Vierge des âmes en peine« , Claude-François Poulart des Places, fondateur de la « Congrégation du Saint-Esprit »...
Le Roy Louis XIII et la Reine Anne d’Autriche se font inscrire le 4 mai 1622 dans les rangs des membres de
la Confrérie royale de la charité de Notre-Dame de Bonne-Délivrance ; ils seront suivis de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, puis de Louis XIV et de son frère, Philippe d’Orléans, de son épouse, la reine Marie-Thérèse, du prince et de la princesse de Condé, du prince et de la princesse de Conti… etc.

Le 16 mai 1792, la statue est mise en vente avec le mobilier et les objets du culte de l’église Saint-Etienne-des-Grès, vouée à la démolition.
La Madone est achetée – pour deux cent une livres – par la Comtesse de Carignan-Saint-Maurice qui la garde dans son domicile de la rue Notre-Dame-des-Champs où des prêtres réfractaires célèbrent les saints mystères en cachette.
Mais pendant la grande terreur, la Comtesse de Carignan-Saint-Maurice est dénoncée et jetée en prison. Elle se trouve enfermée avec des religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve, détenues avec leur supérieure générale, Madame Walsh de Valois. La pieuse Comtesse parle de la Vierge de Bonne-Délivrance aux Soeurs et, ensemble, elles l’invoquent avec ferveur. La chute de Robespierre entrainera leur libération, le 4 octobre 1794, et elles voient dans cette délivrance de la guillotine qui leur était promise la réponse de Notre-Dame.
Madame de Carignan-Saint-Maurice fit alors don de la précieuse statue à la congrégation des Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve.

Le 1er juillet 1806, la statue de Notre-Dame de Bonne-Délivrance est de nouveau offerte à la vénération des fidèles dans l’oratoire des Soeurs, 27 rue de Sèvres, et son culte est encouragé par toutes les anciennes indulgences, que confirme le Pape Pie VII.
Quelques années plus tard c’est une vaste chapelle qui est bâtie en son honneur au même lieu.

Mais en juillet 1906, Notre-Dame de Bonne Délivrance est contrainte à un nouveau déménagement : en effet les religieuses ont été expropriées et leur couvent va être démoli pour laisser la place au boulevard Raspail ; elles vont s’installer à Neuilly-sur-Seine où elle font édifier une nouvelle chapelle et c’est là que l’on vénère encore aujourd’hui Notre-Dame de Bonne-Délivrance (52 Boulevard d’Argenson).

Notre-Dame de Bonne Délivrance

Prière à Notre-Dame de Bonne Délivrance :
(texte ancien intégral)

Je vous supplie,
ô très sainte et sacrée Vierge Marie,
digne Mère de Dieu !
d’avoir pitié de moi, pauvre, pécheur,
de m’obtenir de votre très cher Fils, notre Sauveur Jésus-Christ
la sainteté et la santé du corps et de l’esprit,
ainsi qu’il sera convenable
pour sa plus grande gloire et pour mon salut ;
car souvent sa divine Majesté,
par une bonté et miséricorde infinie,
permet qu’il nous arrive des infirmités et des maladies,
afin de nous faire rentrer en nous-mêmes,
et de nous exciter à nous corriger et à nous convertir à lui :
Et comme sa divine Providence a ordonné
que nous vous honorions et invoquions sous divers titres,
et principalement sous celui de
Notre-Dame de Bonne-Délivrance ;
cela fait que j’ai recours à vous, pour vous supplier,
avec toute l’humilité et la confiance qu’il m’est possible,
de me secourir en cette extrême nécessité,
et de m’obtenir principalement une véritable douleur,
contrition et rémission de tous mes péchés,
car ils sont la seule cause de mes infirmités ;
et ensuite je serai obligé de publier toute ma vie le crédit et le pouvoir absolu que vous avez dans le Ciel auprès de Dieu.
A combien de pécheurs désespérés de leur salut
avez-vous obtenu la conversion !
A combien de personnes affligées de maladies incurables
avez-vous rendu la santé !
A combien de justes
avez-vous obtenu le don de persévérance en la grâce !
Et enfin, on n’a jamais entendu dire
que vous eussiez rejeté aucun de ceux qui, avec confiance,
vous ont humblement invoquée,
quelque misérable qu’il ait été.
J’espère aussi, ô Vierge !
que vous m’accorderez la grâce que je vous demande,
et que vous m’obtiendrez le remède
de toutes mes misères spirituelles et corporelles,
et que vous m’assisterez durant ma vie,
et principalement à l’heure de ma mort,
qui peut-être arrivera bientôt.
Ainsi soit-il.

Publié dans:De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 17 juillet, 2008 |5 Commentaires »

Prière à Notre-Dame du Mont Carmel.

La Vierge remet le scapulaire à St Simon Stock

Sur le Mont Carmel, le saint prophète Élie avait confondu les prêtres de Baal et ramené le peuple d’Israël à adorer le Dieu vivant (3e Livre des Rois, chap. XVIII).
La tradition ajoute que dans le petit nuage annonciateur de la fin de la sécheresse (cf. 3 Reg. XVIII, 44), Saint Elie avait eu une vision mystique de la Vierge qui apporterait au monde le Sauveur, et que depuis lors des fils spirituels d’Elie menaient sur la sainte montagne une vie conjuguant érémitisme et vie communautaire.

Au temps des croisades, ces ermites se constituèrent en véritable ordre religieux, recevant de Saint Albert, Patriarche de Jérusalem, une règle écrite au début du XIIIème siècle : ce sont les Carmes, voués à la vie contemplative sous le patronage de la Sainte Mère de Dieu.
La conquête de la Terre Sainte par les musulmans contraignit les Carmes à trouver refuge en Occident.

D’origine anglaise, Saint Simon Stock (+ 1265) était supérieur général de l’Ordre des Frères de Notre-Dame du Mont Carmel à ce moment où, fuyant la Terre Sainte, les moines vinrent s’implanter en Europe.
Profondément dévot à la Vierge Marie, dans la nuit du 16 juillet 1251, il fut favorisé d’une vision de cette Mère bénie au cours de laquelle elle lui remit le scapulaire en disant : « Voici le privilège que je te donne, à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque meurt revêtu de cet habit sera sauvé. »

C’est le 16 juillet 1858 que la Vierge Immaculée apparut à Sainte Bernadette pour la dernière fois dans la grotte de Lourdes : elle ne portait pas ce jour-là la robe blanche ceinte de bleue, mais la livrée du Carmel, et Bernadette dira : « Jamais je ne l’avais vue aussi belle!« .
A Fatima également, lors de l’apparition du 13 octobre 1917, au cours du miracle du soleil, Notre-Dame se montra aux trois enfants revêtue de l’habit du Carmel, pour évoquer les mystères glorieux du Saint Rosaire.

Invoquons avec confiance Notre-Dame du Mont-Carmel :

Vierge Immaculée, Marie,
Lumière et Gloire du Mont Carmel,
Jetez sur moi un regard de bonté,
Et gardez-moi sous Votre protection maternelle.
Fortifiez ma faiblesse par Votre puissance,
Et dissipez par Votre lumière
Les ténèbres de mon cœur.
Augmentez en moi la Foi,
L’Espérance et la Charité.
Ornez mon âme de toutes les vertus
Afin qu’elle devienne de plus en plus
Chère à Votre Divin Fils.
Assistez-moi pendant la vie,
Consolez-moi par Votre présence
A l’heure de la mort,
Et présentez-moi à la Sainte Trinité,
Comme Votre enfant,
Afin que je puisse Vous louer,
Et Vous glorifier éternellement
Dans le Ciel.

Ainsi soit-il!

Publié dans:De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 15 juillet, 2008 |7 Commentaires »

2008-32. De l’icône miraculeuse de Notre-Dame du Perpétuel Secours.

En ce 27 juin, tous les dévots enfants de Marie ont à coeur de fêter Notre-Dame du Perpétuel Secours.

Histoire de l’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours :

L’image connue sous le nom de Notre-Dame du Perpétuel Secours est une icône réalisée dans un style byzantin relativement tardif (du XIIIe ou du XIVe siècle), qui s’inspire du modèle dit « Madone de saint Luc » mais plus exactement selon un type iconographique connu en Orient sous le nom de Mère de Dieu de la Passion (il s’agit donc d’une Vierge de Compassion, ce pourquoi nous avons une très grande vénération pour elle en notre Mesnil-Marie, où nous célébrons cette fête sous le rit double de 2ème classe).

2008-32. De l'icône miraculeuse de Notre-Dame du Perpétuel Secours. dans De liturgia eglise-st-alphonse-via-merulana-interieur

Cette icône qui se trouve aujourd’hui à Rome (dans l’église Saint-Alphonse, via Merulana, photo ci-dessus), n’y a pas toujours été : elle était préalablement honorée dans une église de Crète.
Lorsque, au XVe siècle, l’île fut envahie par les Turcs, persécuteurs de chrétiens et destructeurs de nombreuses églises, beaucoup s’enfuirent. L’un d’eux – un marchand, selon la tradition – prit la sainte image, et s’embarqua avec son trésor pour l’Italie. Il fut reçu à Rome par un ami, marchand lui aussi, chez lequel il tomba malade et mourut. Avant de rendre le dernier soupir, il confia l’icône à cet ami en lui demandant de la donner à une église où elle serait convenablement honorée.
Le marchand romain, sous la pression de son épouse (qui souhaitait garder le précieux tableau chez elle), tarda à accomplir la dernière demande de son ami, et il fallut que la Vierge Marie Elle-même se manifestât par des apparitions. Elle fit savoir qu’elle voulait être honorée sous le vocable de « Notre-Dame du Perpétuel Secours », et désigna l’endroit où elle voulait que la sainte icône fût exposée : l’église Saint-Matthieu, sur le Mont Esquilin, toute proche de la Basilique de Sainte Marie Majeure, et desservie par les moines de Saint Augustin.
Elle y fut placée avec de grands honneurs en 1499 et y demeura pendant trois siècles, objet d’une grande vénération.

En 1798, les troupes de la révolution française envahirent et occupèrent Rome, où 45 églises furent détruites. L’église Saint-Matthieu était de ce nombre et la communauté des moines augustins, desservants du sanctuaire, fut chassée.
Les religieux emportèrent le tableau mais les malheurs de ce temps, la persécution, puis l’extinction progressive des religieux qui connaissaient l’histoire du tableau, eurent pour conséquence qu’on en perdit la trace… au point qu’on le crut à jamais disparu.

En 1863, un prêtre rédemptoriste qui, lorsqu’il était enfant, avait servi la messe du dernier moine augustin survivant de la communauté de Saint-Matthieu, réalisa à la suite d’un providentiel concours de circonstances que l’antique image dont on déplorait la perte était celle qu’il avait vue dans son enfance dans le petit oratoire du vieux moine ;  il se souvint que celui-ci lui avait un jour dit qu’elle avait été très vénérée et avait accompli de grands miracles.
Le Bienheureux Pie IX en fut instruit : il la fit rechercher pour qu’elle soit confiée aux religieux rédemptoristes dont l’église, placée sous le vocable de Saint Alphonse de Ligori, avait été édifiée précisément sur l’ancien emplacement de l’église Saint-Matthieu.

eglise-st-alphonse-sur-lesquilin-xixe-siecle 27 juin dans De Maria numquam satis

Eglise Saint-Alphonse sur l’Esquilin (via Merulana) édifiée de 1855 à 1859
à l’emplacement de l’église Saint-Matthieu détruite par les révolutionnaires français. 

Lors de la cérémonie d’installation du tableau de Notre-Dame du Perpétuel Secours dans l’église Saint-Alphonse, deux guérisons miraculeuses furent dûment constatées : celle d’un garçon de quatre ans, et celle d’une fillette de huit ans.
Depuis lors le culte de l’icône miraculeuse reprit de l’essor et de nombreuses faveurs spirituelles et temporelles en furent la conséquence.

Description et explication de la Sainte Image :

Le tableau n’a guère que cinquante centimètres de haut et quarante de large. Sur un fond d’or éclatant, est représentée la Vierge Marie, portant sur son bras gauche l’Enfant Jésus. Un voile bleu foncé couvre sa tête et s’avance de manière à ne laisser entrevoir que la partie extrême du bandeau qui entoure son front. Sa tunique est de couleur rouge, avec des ourlets brodés d’or, comme ceux du voile. L’auréole assez large qui enveloppe sa tête, est ornée de dessins finement travaillés. Au-dessous de l’auréole, sur la partie supérieure du voile, apparaît une étoile rayonnante. Les plis et les ombres des vêtements sont indiqués par les filets d’or. Au-dessus de la Madone, on lit ces quatre lettres, MP. ThV., initiales et finales des mots grecs signifiant : Mère de Dieu. La robe pourpre de la Vierge est le symbole de son ardent amour, alors que le manteau sombre qui l’enveloppe est le signe de sa douloureuse union aux souffrances de son Fils.

Le divin Enfant est dans les bras de sa Mère ; mais, au lieu d’arrêter sur elle son regard, il rejette la tête un peu en arrière et tourne les yeux du côté gauche, vers un objet qui, en le préoccupant vivement, répand sur son doux visage un certain sentiment de frayeur. Ses deux petites mains serrent la main droite de sa mère, comme pour implorer sa protection. Il est revêtu d’une robe verte, retenue par une ceinture rouge, et cachée en partie sous un grand manteau d’un jaune presque brun. La couleur verte représente l’éternité et la divinité du Verbe tandis que le manteau symbolise son humanité, qui a en quelque sorte enveloppé et voilé cette divinité aux yeux de ses contemporains.

Sa tête est aussi entourée d’une auréole, un peu moins large et moins ouvragée que celle de la Madone. Au-dessus de son épaule gauche, on lit ces autres lettres grecques Is. Xs., c’est-à-dire Jésus-Christ. La pose de l’Enfant Jésus ainsi que le sentiment d’effroi peint dans tous ses traits, sont motivés par la présence d’un ange placé un peu plus haut, à gauche, et tenant dans les mains une croix surmontée d’un titre, qu’il présente à l’Enfant avec quatre clous. Au-dessus de l’envoyé céleste on trouve aussi les initiales de son nom : O. A. G. Elles signifient : L’Archange Gabriel. A la même hauteur, à droite de la Madone, on voit un autre ange portant dans ses mains un vase, d’où s’élèvent la lance et le roseau surmonté de l’éponge. Au-dessus de sa tête, on lit : O. A. M., c’est-à-dire : L’Archange Michel. Les deux Archanges porteurs des instruments de la Passion sont là pour montrer que le Christ, dès le premier instant de son Incarnation, était résolument orienté vers le mystère de la Rédemption, qu’il accomplirait le Vendredi Saint. Toutefois dans la sensibilité de sa nature humaine, Jésus-Christ était effrayé par les horribles supplices de la Passion et c’est ce qu’exprime son attitude : il a couru – tellement que sa sandale s’est détachée – chercher refuge dans les bras de sa Mère… non pas pour se dérober à sa mission, mais parce qu’il veut aussi pour cette mission recevoir l’aide et la compassion des âmes aimantes.

notre-dame-du-perpetuel-secours église Saint-Alphonse dans Prier avec nous

L’élan de Jésus vers sa Mère, et la tendre pression de leurs mains unies, nous disent que Marie fut pleinement associée par son divin Fils, dès avant le Calvaire, à ses souffrances et à son œuvre de rédemption. Jésus, de son côté, en se réfugiant dans les bras de sa Mère, nous apprend que ce cœur maternel est notre refuge assuré, perpétuellement offert à nos craintes et à nos afflictions. Ses mains abandonnées entre les mains de Marie nous disent que celles-ci disposent de sa toute-puissance. Dans le regard de Marie dirigé vers les assistants, comme dans toute sa physionomie, on sent je ne sais quelle indéfinissable et douce tristesse, mêlée à une tendre compassion. Elle aussi a vu la croix qu’on présente à son Fils ; son cœur souffre, mais avec calme, sérénité, et avec une compréhension pleinement surnaturelle des événements de la vie de son Fils! L’effroi du divin Enfant, en présence des instruments de supplice qu’on lui montre, ont rappelé à Marie ses autres enfants de la terre, qui cheminent péniblement, « dans cette vallée de larmes« , et que leur croix de chaque jour accable si souvent. Pénétrée de compassion, la Vierge semble nous adresser ces consolantes paroles :  » Ayez confiance en moi ! J’ai souffert, et je sais compatir ; je suis forte, et je puis secourir. Vous tous qui suivez, sur la terre, la voie qu’a suivie mon Fils, ayez confiance : je suis la toute compatissante, je suis la Mère du Perpétuel-Secours !  »

Et comme il l’a souvent été dit : pour bénéficier largement de ce perpétuel secours, il ne faut pas se lasser de le demander par un perpétuel recours.

Prière à Notre-Dame du Perpétuel Secours :

O Très Sainte Vierge Marie,
qui, pour nous inspirer une confiance sans bornes, avez voulu prendre le nom si doux de Mère du Perpétuel-Secours, je vous supplie de me secourir en tout temps et en tout lieu : dans mes tentations, après mes chutes, dans mes difficultés, dans toutes les misères de la vie et surtout au moment de ma mort.
Donnez-moi, ô charitable Mère, la pensée et l’habitude de recourir toujours à vous, car je suis sûr que, si je vous invoque fidèlement, vous serez fidèle à me secourir.
Procurez-moi donc cette grâce des grâces : la grâce de vous prier sans cesse et avec la confiance d’un enfant, afin que, par la vertu de cette prière fidèle, j’obtienne votre Perpétuel Secours
et la persévérance finale.
Bénissez-moi, ô tendre et secourable mère, et priez pour moi, maintenant et à l’heure de ma mort.

Ainsi soit-il !

frise-avec-lys-naturel-300x40 icône miraculeuse

On trouvera aussi les litanies de Notre-Dame du Perpétuel Secours > ici

Neuvaine à Notre-Dame du Cénacle pour préparer la fête de la Pentecôte.

Nous souvenant que, durant les neuf jours qui s’écoulèrent entre l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la Pentecôte, les Apôtres et les Disciples furent réunis dans la prière autour de la Vierge Marie dans le Cénacle, et que c’est en quelque manière Notre-Dame qui les entraîna et les guida dans cette espèce de « retraite spirituelle » qui les préparait à la venue du Saint-Esprit, nous vous proposons de suivre cet exemple et de réciter quotidiennement, à partir du vendredi qui suit la fête de l’Ascension et  jusqu’au samedi vigile de la Pentecôte, la prière suivante.

La Pentecôte (El Greco)

Prière à NOTRE-DAME du CÉNACLE.

O Vierge très sainte du Cénacle, Marie Immaculée, notre Mère,
nous vous en supplions humblement, obtenez-nous les dons du Saint-Esprit,
afin qu’unis dans la charité, et persévérant tous ensemble dans la prière,
nous puissions, sous votre garde et votre conduite, travailler, par nos soins et nos exemples, au salut des âmes, et mériter ainsi la vie éternelle.

Soyez-nous propice, ô Notre-Dame du Cénacle, dans la nécessité présente ;
venez à notre secours et, par vos prières, obtenez-nous cette grâce que nous sollicitons avec ardeur de la toute-puissance et de la miséricorde divines.
Ainsi soit-il.

Notre-Dame du Cénacle, priez pour nous !

Voir également :

« Prière au Saint-Esprit » tirée des oeuvres de Saint Augustin > ici
« Prière pour demander les Douze fruits du Saint-Esprit » > ici.

2008-23. De l’image miraculeuse de Notre-Dame du Bon Conseil.

       Genazzano, est une petite ville du Latium, à près de quarante kilomètres de Rome, où la Très Sainte Vierge est honorée sous le vocable de Notre-Dame du Bon Conseil.

   On est certain qu’une petite église dédiée à la Madone existait déjà en ce lieu au Xème siècle. Mais c’est en 1356, par un acte notarié qui attribue cette église aux religieux augustiniens, que nous apprenons que l’église est paroissiale et qu’apparaît aussi pour la première fois le vocable de Notre-Dame du Bon Conseil.

   Dans la seconde moitié du XVème siècle, une pieuse veuve du nom de Petruccia – tertiaire augustinienne – donna tous ses biens pour que l’église, qui était en fort mauvais état, puisse être agrandie, restaurée et embellie.
Mais sa fortune fut rapidement engloutie par les travaux sans qu’on puisse les achever. Le chantier fut interrompu et Petruccia fut en butte à quelques sarcasmes de la part de la population qui lui reprochait d’avoir vu trop grand.
La vieille femme (elle était déjà octogénaire) répondit simplement, sans perdre sa sérénité : « Mes enfants, ne soyez pas inquiets car avant que je meure la Vierge Très Sainte et Saint Augustin oeuvreront pour terminer l’église… »

   Le 25 avril 1467, à l’heure des vêpres, une nuée lumineuse se manifesta dans l’église tandis que toutes les cloches de la ville se mettaient à sonner sans que personne ne les eût mises en branle : lorsque la nuée se dissipa, elle laissa place, sur l’un des murs de l’église, à une image de la Vierge à l’Enfant.

arrivée de la sainte image à Genazzano

Arrivée de la sainte image à Genazzano le 25 avril 1467

   L’émoi fut grand dans la population, et encore plus quand, en examinant l’image de la Madonne, on se rendit compte que – peinte a fresca sur un enduit – elle était comme « suspendue », sans appui ni support naturel, en avant du mur.
Le fait fut dûment constaté et il fut consigné de façon très officielle dans un document, ainsi que les miracles qui ne tardèrent pas à se produire (du 27 avril au 14 août 1467 un notaire local en a répertorié 161, et l’on ne peut dénombrer les grâces spirituelles qui se produisirent dès lors).

   Le Pape Paul II envoya deux évêques se rendre compte de ces faits dont la notoriété s’était répandue très rapidement, et ils en attestèrent la réalité.
Ainsi, comme Petruccia l’avait annoncé, en raison de la renommée de ce miracle et de l’afflux des pèlerins, de nombreuses offrandes permirent bientôt l’achèvement des travaux du sanctuaire.

   Ajoutons dès à présent qu’il a été constaté encore très récemment et de manière très rigoureuse, que la Sainte Image (qui mesure environ 39,5 cm x 44,4 cm) se trouve toujours en avant de la paroi sur laquelle elle semble peinte : les hommes de science chargés de l’examiner ont pu attester qu’ils ont fait passer depuis le haut jusqu’en bas, entre le mur et la fresque, un fil très fin tendu et tenu de chaque côté de l’image, sans que celui-ci ne rencontre aucun obstacle à sa libre circulation !

   Mais d’où provenait cette image de la Madone ?
Des pèlerins qui avaient connu un sanctuaire de la Vierge situé à Scutari, en Albanie, reconnurent la fresque et racontèrent qu’elle avait disparu de l’église où elle était vénérée, ce qui fut effectivement constaté un peu plus tard.
On a pensé que la divine Providence avait voulut soustraire cette image vénérée aux profanations et destructions que les Turcs, alors maîtres de l’Albanie, multipliaient à cette époque.

  Les Souverains Pontifes ont montré en tous temps une singulière vénération pour cette image miraculeuse :
- Urbain VIII, le Bienheureux Pie IX, Jean XXIII et Jean-Paul II sont venus en pèlerinage à ses pieds.
- Innocent XI et le chapitre de la Basilique Vaticane firent couronner solennellement la Sainte Image.
- Benoît XIV approuva l’institution de la Confrérie de Notre-Dame du Bon Conseil dans laquelle il se fit inscrire.
- Paul IV approuva l’office propre de la fête de Notre-Dame du Bon Conseil.
- Enfin Léon XIII érigea le sanctuaire au rang de basilique et ajouta l’invocation « Mater Boni Consilii » aux litanies de la Sainte Vierge.

 

sainte image de Notre-Dame du Bon Conseil

Prière à Notre-Dame du Bon Conseil :

   O très glorieuse Vierge Marie, choisie par le Conseil éternel pour être la Mère du Verbe Incarné, la Trésorière des grâces divines et l’Avocate des pécheurs, moi, le plus indigne de vos serviteurs, je recours à Vous, afin que Vous daigniez être mon guide et mon conseil dans cette vallée de larmes.
Obtenez-moi par le très précieux Sang de votre divin Fils le pardon de mes péchés, le salut de mon âme et les moyens nécessaires pour l’acquérir.
Obtenez à la sainte Eglise le triomphe sur ses ennemis et la propagation du règne de Jésus-Christ sur la terre.

Ainsi soit-il.

frise avec lys naturel

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