Archive pour la catégorie 'De Maria numquam satis'

2011-16. « Si la place occupée par la Sainte Vierge a toujours été essentielle à l’équilibre de la foi, retrouver aujourd’hui cette place est devenu d’une urgence rare dans l’histoire de l’Eglise ».

Vendredi 11 février 2011, fête de Notre-Dame de Lourdes.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

A l’occasion de cette fête de Notre-Dame de Lourdes, particulièrement chère au coeur des catholiques, je vous propose de relire certains passages d’un ouvrage qui, s’ils nous font en quelque sorte revenir vingt-sept ans « en arrière », n’en conservent pas moins une très grande et très vive actualité.

Au cours de l’été 1984, celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger avait accordé à Vittorio Messori plusieurs entretiens qui furent ensuite publiés (« Entretien sur la Foi«  – éd. Fayard – 1985) et dont je vous propose de méditer ces extraits consacrés à la place et au rôle de la Vierge Marie dans la conservation et la défense de la foi authentique.

Puisse la Vierge très pure conserver à tous les fidèles une très grande pureté de foi! Puisse la Mère du Christ et de l’Eglise nous faire grandir dans l’espérance! Puisse la Reine très puissante des cieux et de la terre faire triompher dans tous les coeurs et dans toutes les sociétés humaines la charité par la pleine adhésion à la Vérité révélée, qui est son divin Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ!

Lully.

Benoît XVI devant la statue de Notre-Dame de Lourdes

in « Entretien sur la Foi », aux pages 121 à 127 :

(nous omettons ici – c’est marqué par les signes (…)- certaines citations : elles n’ont dans le texte original qu’un rôle de confirmation et leur omission n’ôte rien au sens  des propos du Cardinal Ratzinger)

« Il me dira au cours de cet entretien : « Si la place occupée par la Sainte Vierge a toujours été essentielle à l’équilibre de la foi, retrouver aujourd’hui cette place est devenu d’une urgence rare dans l’histoire de l’Eglise« .

Le témoignage de Ratzinger est aussi humainement important, car il y est parvenu par un chemin personnel de redécouverte, puis d’approfondissement, presque de pleine « conversion » au mystère marial. Il me confie : « Quand j’étais jeune théologien, avant (et même pendant) les sessions du concile, comme il est arrivé et comme il arrivera encore aujourd’hui à beaucoup, je nourrissais quelques réserves sur certaines formules anciennes comme, par exemple, la fameuse de Maria numquam satis« sur Marie on ne dira jamais assez« . Elle me paraissait exagérée. J’avais aussi du mal à comprendre le vrai sens d’une autre expression fameuse (répétée dans l’Eglise depuis les premiers siècles, quand – après un mémorable débat – le concile d’Ephèse de 431 avait proclamé Marie Theotokos, Mère de Dieu), à savoir l’expression qui veut que la Vierge soit « victorieuse de toutes les hérésies ». Aujourd’hui seulement – en cette période de confusion où toutes sortes de déviations hérétiques semblent venir frapper à la porte de la foi authentique -, aujourd’hui je comprends qu’il ne s’agissait pas d’une exagération de dévots, mais de vérités plus que jamais valables » (…).

Bien que de manière très synthétique, donc nécessairement incomplète, le Cardinal résume en six points la fonction de la Sainte Vierge dans l’équilibre et l’achèvement de la foi catholique. Ecoutons-le :

« Premier point : Reconnaître à Marie la place que le dogme et la tradition lui assignent, vaut d’être solidement enraciné dans la christologie authentique (…). C’est du reste au service direct de la foi dans le Christ – et non pas avant tout par dévotion à sa Mère – que l’Eglise a proclamé ses dogmes sur Marie : d’abord sa virginité perpétuelle et sa maternité divine, puis après une longue maturation et réflexion, sa conception sans la tache du péché originel, et son Assomption corporelle dans la splendeur céleste. Ces dogmes mettent à l’abri la foi authentique dans le Christ, comme vrai Dieu et vrai homme : deux natures en une seule Personne. Ils mettent aussi à l’abri l’indispensable tension eschatologique, désignant en Marie montée au Ciel la vocation à l’immortalité qui nous attend tous. Et ils mettent à l’abri jusqu’à la foi, aujourd’hui menacée, en Dieu Créateur, lequel (c’est, entre autres, une des significations de la vérité plus que jamais incomprise de la virginité perpétuelle de Marie) peut intervenir à loisir jusque sur la matière même«  (…).

Ce premier point, il le fait suivre d’un deuxième : « La mariologie de l’Eglise implique le juste rapport et l’intégration nécessaire entre Bible et Tradition : les quatre dogmes sur Marie ont leur clair fondement dans l’Ecriture. De là, il y a comme un germe qui grandit et donne son fruit dans la vie de la Tradition telle qu’elle s’exprime dans la liturgie, l’intuition du peuple croyant, la réflexion de la théologie guidée par le Magistère« .

Troisième point : « Dans sa personne même de jeune fille juive devenue mère du Messie, Marie unit ensemble de façon vitale et indissociable l’ancien et le nouveau peuple de Dieu, Israël et le christianisme, la Synagogue et l’Eglise. Elle est comme le point de jonction sans lequel la foi (comme il arrive aujourd’hui) court le risque de se déséquilibrer en réabsorbant le Nouveau Testament dans l’Ancien, ou en se débarrassant de celui-ci. En elle, nous pouvons vivre en revanche l’unité de l’Ecriture entière« .

Quatrième point : « La dévotion mariale correcte garantit à la foi la coexistence de l’indispensable « raison«  avec, comme dirait Pascal, les « raisons du coeur« , tout aussi indispensables. Pour l’Eglise, l’homme n’est pas seulement raison ni seulement sentiment, il est union de ces deux dimensions. La tête doit réfléchir avec lucidité, mais le coeur doit être réchauffé : la dévotion à Marie (…) assure ainsi à la foi sa dimension humaine complète« .

Poursuivant sa synthèse, Ratzinger indique ce cinquième point : « Pour reprendre les expressions mêmes de Vatican II, Marie est « figure« , « image« , « modèle«  de l’Eglise. Regardant vers elle, l’Eglise est alors mise à l’abri de cette image masculinisée (…) qui la représente comme instrument d’un programme d’action socio-politique. En Marie, sa figure et son modèle, l’Eglise retrouve son visage de Mère, elle ne peut dégénérer par l’effet d’une involution qui la transformerait en parti, en organisation, en groupe de pression au service d’intérêts humains, si nobles soient-ils. Si, dans certaines théologies et ecclésiologies, Marie ne trouve plus place, la raison en est claire : elles ont réduit la foi à une abstraction. Et une abstraction n’a nul besoin d’une Mère« .

Sixième et dernier point de cette synthèse : « Par son destin qui est à la fois de Vierge et de Mère, Marie continue à projeter une lumière sur ce que le Créateur a eu comme dessein pour la femme de tous les temps, le nôtre y compris ; et peut-être surtout le nôtre où – comme nous le savons – se trouve menacée l’essence même de la féminité. Sa Virginité et sa Maternité enracinent le mystère de la femme dans un destin très élevé auquel elle ne peut être arrachée. Marie est l’intrépide annonciatrice du Magnificat, mais elle est aussi celle qui rend féconds le silence et la vie cachée ; elle est celle qui ne craint pas d’être debout au pied de la Croix, qui est présente à la naissance de l’Eglise ; mais elle est aussi celle qui, comme le souligne à plusieurs reprises l’évangéliste, « garde et médite dans son coeur«  ce qui se passe autour d’elle. Créature de courage et d’obéissance, elle est (encore et toujours) un exemple vers lequel tout chrétien – homme et femme – peut et doit regarder« .

Armoiries du Souverain Pontife Benoît XVI  dans les jardins du Vatican

Jardins du Vatican : Armoiries de Benoît XVI.

Gardez-moi un coeur d’enfant…

prière du Rd.Père Léonce de Grandmaison, sj (1868-1927).

zoodohospege93copie.jpg

Sainte Marie, Mère de Dieu,

Gardez-moi un cœur d’enfant,

Pur et transparent comme une source.

Obtenez-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses.

Un cœur magnifique à se donner,

Tendre à la compassion ;

Un cœur fidèle et généreux,

Qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal. 

Faites-moi un cœur doux et humble,

Aimant sans demander de retour,

Joyeux de s’effacer dans un autre cœur,

Devant votre divin fils ;

Un cœur grand et indomptable,

Qu’aucune ingratitude ne ferme,

Qu’aucune indifférence ne lasse,

Un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ,

blessé de son amour,

Et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel.


Ainsi soit-il.

Fleur de lys bleu  Fleur de lys bleu   Fleur de lys bleu   Fleur de lys bleu   Fleur de lys bleu   Fleur de lys bleu   Fleur de lys bleu

Publié dans:De liturgia, De Maria numquam satis, Prier avec nous |on 10 février, 2011 |Commentaires fermés

2010-52. Des fêtes de Saint Nicolas et de l’Immaculée Conception au « Mesnil-Marie ».

Blé de Sainte Barbe après cinq jours

Jeudi 9 décembre 2010.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Notre blé de Sainte Barbe, que nous avons mis à germer il y a quelques jours seulement (cf. > www), est déjà une source d’émerveillement parce que nous le voyons rapidement sortir et développer ses petites pousses, ainsi que vous pouvez le constater sur cette photo prise ce matin même. Le temps de l’Avent, avec ses belles traditions liées aux fêtes, est riche de joies simples qui – comme ces tout petits grains de blé – font lever dans nos coeurs de véritables moissons d’espérance et de consolations, au milieu des difficultés auxquelles chacun est affronté ici-bas.

Parmi ces moments riches et beaux, nous avons vécu la fête de Saint Nicolas. A vrai dire, ce n’est habituellement pas une fête très marquée en Vivarais ; mais Frère Maximilien-Marie, qui a vécu en Alsace et dans le Nord de la France, est très attaché à cette belle  tradition et l’a importée dans notre hameau. Dimanche soir, notre Mesnil-Marie recevait donc une douzaine de voisins et d’amis pour une fin d’après-midi et une soirée joyeuses et… gourmandes!!!

Vive Saint Nicolas !

Jeu, démonstration d’habileté et spectacle se sont succédés, ponctués de grands éclats de rire. Figurez-vous que nous eûmes même droit à un théâtre d’ombres dans lequel un loup, dont la modestie n’était pas la qualité principale, a reçu une belle leçon… C’était très réussi!

Théâtre d'ombres

La partie récréative fut suivie d’un tout aussi joyeux repas aux chandelles. Tous les convives avaient contribué au régal de chacun, spécialement par les desserts et les friandises : marzipanstollen et mannalas (recettes traditionnelles de l’Est de la France en cette période) côtoyant les bugnes et les marrons glacés de l’Ardèche, sans parler des tartelettes à la praline ou aux pignons et des rochers coco (j’avais aidé Frère Maximilien-Marie à réaliser ces derniers et comme on m’en demandait la recette je l’ai publiée ici > www)…

dsc07344copie.jpg     dsc07363copie.jpg     dsc07364copiecopie.jpg     dsc07365copiecopie.jpg

Table de fête pour Saint Nicolas

Je suis sûr qu’en publiant ces photos, je cours le risque de faire saliver mes lecteurs voire même de leur faire prendre du poids rien qu’à la vue de si bonnes choses!!!

Vers la fin du repas, Frère Maximilien-Marie a chanté la célèbre « Légende de Saint Nicolas » dont je vous reproduis ci-dessous la transcription faite par le Père Doncoeur, un des pionniers du scoutisme catholique en France :

(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand)

Légende de Saint Nicolas

Après la fête de Saint Nicolas, nous avons « enchaîné » – si je puis dire – avec celle de la Conception immaculée de Notre-Dame. Selon la belle tradition née à Lyon  en 1852 (j’en avais rappelé l’historique ici > www en bas de page), nous avions préparé des lumignons pour toutes les fenêtres du « Mesnil-Marie« .

Après avoir suivi (grâce à la télévision vaticane dont on peut recevoir les diffusions par internet) la cérémonie populaire et toujours très émouvante qui a lieu sur la place d’Espagne, à Rome, et au cours de laquelle  notre Saint-Père le Pape va rendre hommage à la Vierge Immaculée, comme c’était la tombée de la nuit, nous avons allumé toutes ces petites lumières : il y en avait plus de soixante! C’était très joli et, surtout, Frère Maximilien-Marie avait voulu qu’elles soient comme le symbole de toutes les intentions de prières (bien plus nombreuses que la soixantaine!) qui lui sont confiées et qu’il présente régulièrement à l’intercession de Notre-Dame de Compassion

dsc07378copie.jpg

Ces petites flammes tremblantes dans l’obscurité sont bien l’illustration des paroles du Souverain Pontife au moment de la prière de l’Angélus de ce 8 décembre :
« Le mystère de l’Immaculée Conception est une source de lumière intérieure, d’espérance et de réconfort. Au milieu des épreuves de la vie et surtout des contradictions que l’homme éprouve en lui-même et autour de lui, Marie, Mère du Christ, nous dit que la grâce est plus grande que le péché, que la miséricorde de Dieu est plus puissante que le mal et sait comment le transformer en bien. Malheureusement, chaque jour nous faisons l’expérience du mal qui se manifeste de nombreuses manières dans les relations et dans les évènements, mais dont les racines sont dans le cœur humain, un cœur blessé, malade et incapable de guérir par ses propres forces. La Sainte Ecriture  nous révèle que la source de tous les maux est la désobéissance à la volonté de Dieu, et que la mort a pris le dessus parce que la liberté de l’homme a cédé à la tentation du diable. Mais Dieu ne renonce pas à son dessein d’amour et de vie : à travers un patient et long processus de réconciliation, Il a préparé l’Alliance nouvelle et éternelle, scellée dans le sang de son Fils, qui pour s’offrir Lui-même en expiation est «né d’une femme» (Gal. IV, 4). Cette femme, la Vierge Marie, par un don d’anticipation de la mort rédemptrice de son Fils, et dès sa conception, a été préservée de la contagion du péché. Ainsi, avec son coeur immaculé, elle nous dit : Faites confiance à Jésus, Il vous sauve ». (traduction par nos soins).

dsc07381copie.jpg

Que l’espérance et la consolation qui découlent en abondance du Coeur de Notre-Dame de Compassion soient dans chacune de vos âmes, chers Amis de notre Mesnil-Marie, et que la flamme de la charité soit cette lumière intérieure qui éclaire votre route quotidienne… Ainsi soit-il!

2010-52. Des fêtes de Saint Nicolas et de l'Immaculée Conception au Lully.           

2010-40. Du Saint Rosaire redoutable aux démons.

Rosaire & Lépante - église ND de la Victoire à Londres

Vitrail de l’église Notre-Dame de la Victoire à Londres

   Il y aurait une véritable témérité à tenir pour négligeable l’insistance avec laquelle la Très Sainte Vierge rappelle l’importance de la prière du Rosaire, pour obtenir aussi bien de nombreuses grâces personnelles que des grâces de paix pour le monde tout entier, des grâces de victoire pour la Chrétienté sur les forces du mal qui l’assaillent, des grâces de fécondité spirituelle pour l’Eglise et des grâces de salut pour les âmes.

   Les Saints, les Pontifes, les grands auteurs spirituels depuis plus de 500 ans ont eux aussi parlé avec enthousiasme des fruits spirituels et des grâces temporelles qui sont dus à la prière du Rosaire.
Le dimanche 10 octobre 2010, à la suite de très nombreux papes qui l’ont précédé, au moment de la prière de l’Angélus, le Souverain Pontife Benoît XVI déclarait encore :
« 
… Je voudrais rappeler que le Rosaire est une prière biblique, toute remplie de la Sainte Ecriture. Elle est une prière du coeur, dans laquelle la répétition de l’ Ave Maria oriente la pensée et l’affection vers le Christ, et se fait ainsi prière confiante à Sa et notre Mère. C’est une prière qui aide à méditer la Parole de Dieu et à assimiler la Communion Eucharistique, sur le modèle de Marie qui gardait dans son coeur tout ce que Jésus faisait et disait et même Sa Présence… »

   Selon la célèbre phrase du saint homme Job : « La vie de l’homme sur la terre est un combat » (Job VII, 1).
Qui dit combat, dit aussi armes.
L’expérience de l’Eglise place le Saint Rosaire parmi les armes spirituelles les plus efficaces, parce que c’est une arme particulièrement redoutée des ennemis de la Foi, une arme qui – en raison du recours constant à Marie, « forte comme une armée rangée en bataille » – est terrible aux démons et fait trembler l’enfer tout entier.

   En continuant mes investigations dans les albums de ces modestes bandes dessinées que Frère Maximilien-Marie avait jadis réalisées pour illustrer ses enseignements catéchétiques, j’en ai trouvé une qui illustre bien mes propos de ce jour et que je vous reproduis ci-dessous.

   Continuons avec ferveur notre parcours spirituel et nos invocations à Notre-Dame en ce mois du Très Saint Rosaire.

Lully.

Chapelet

« Un seul ‘Je vous salue, Marie’ bien dit fait trembler l’enfer tout entier. »
(Saint Curé d’Ars)

2010-40. Du Saint Rosaire redoutable aux démons. dans Bandes dessinées rosaire1rosaire2 combat spirituel dans Chronique de Lully

NB. : On trouvera > ici , des prières qui conviennent particulièrement au Mois du Saint Rosaire pour accompagner la récitation du chapelet.

Chapelet

Confiante supplication à Notre-Dame de Compassion.

Statue de N.D. de Compassion du Mesnil-Marie

Statue de Notre-Dame de Compassion de taille naturelle au Mesnil-Marie

       Ô Notre-Dame de Compassion, je me présente humblement devant Vous pour implorer votre secours.

   Vous êtes toute puissante auprès du Dieu d’Amour dont la dépouille mortelle repose sur vos genoux : son front blessé par les épines, son visage meurtri, ses yeux éteints, ses lèvres livides, son corps horriblement lacéré, les plaies de ses mains et de ses pieds, la blessure béante de son côté, indiquent ce qu’Il a souffert pour le salut de nos âmes.

   Debout au pied de sa croix, Vous avez partagé son sacrifice et Vous êtes devenue, à un titre nouveau, Médiatrice de toutes grâces. C’est là, en effet, que Jésus notre Sauveur nous a confiés à votre maternelle sollicitude lorsqu’Il Vous a dit : « Voici votre fils » et qu’Il a ajouté en Vous montrant à Saint Jean : « Voilà votre Mère »!

   Ô Marie, bénissez-moi, puisque donc je suis votre enfant! Obtenez-moi de vivre dans une conformité toujours plus grande avec les préceptes de vie et d’amour que Jésus nous a enseignés, et qu’Il soit toujours davantage le Roi de mon coeur.

   Et puisque la Croix est le don le plus précieux qu’Il puisse partager avec ceux qu’Il appelle à devenir ses amis, apprenez-moi à sanctifier mes souffrances et à les unir au Saint Sacrifice de l’Agneau divin.

   Votre regard tourné vers le Ciel m’enseigne que, loin de Vous replier sur votre souffrance, ô Vierge des Douleurs, Vous êtes parfaitement associée aux intentions rédemptrices de Jésus et que Vous priez pour moi, Vous intercédez pour moi, Vous offrez le martyre de votre Coeur pour moi…

   Oui, ô Mère bien-aimée, Vous que la Sainte Eglise proclame Refuge des pécheurs et Consolatrice des affligés, priez, priez pour moi!

   Priez pour les membres de ma famille, et en particulier pour ceux que la mort a ravis à notre affection (…). Priez pour nos malades (…) : adoucissez leurs souffrances, apaisez les inquiétudes de leurs coeurs et, s’il se peut, ramenez les à la pleine santé… Priez aussi pour tous ceux qui se recommandent à ma pauvre prière (…) : prenez et gardez dans votre Coeur compatissant toutes ces intentions que je porte devant Vous!

   Aidé de votre secours, fortifié par votre exemple, j’élève moi aussi mon regard vers le Ciel et, dans les peines et les luttes, dans les souffrances et les épreuves de cette vie, je veux avec Vous redire la prière de Jésus agonisant : « Que votre volonté soit faite, ô mon Dieu, et non la mienne! » Cet abandon plein de confiance et cette foi pleine d’espérance seront pour mon âme une force ici-bas et la voie pour atteindre à votre suite le bonheur éternel dans lequel Vous régnez à jamais au sein de la Trinité Bienheureuse.

Ainsi soit-il.

Notre-Dame de Compassion, soyez notre refuge! (3 fois)

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur)

Sacrés Coeurs de Jésus et Marie

On trouvera > ici, l’histoire de la statue de Notre-Dame de Compassion vénérée au Mesnil-Marie.

Voici aussi quelques autres prières pour honorer la Compassion et les Douleurs de Notre-Dame :
- l’ Ave Maria de Notre-Dame des Douleurs > ici,
- une prière à la Vierge de Compassion pour les âmes du Purgatoire > ici,
- une neuvaine pour préparer la fête de Notre-Dame de Compassion > ici,
- et le chapelet des Sept Douleurs > ici.

2010-37. Du 150ème anniversaire de la statue de Notre-Dame de France au Puy-en-Velay.

Panorama du Puy en Velay

Panorama de la ville du Puy (cliquer pour agrandir)

12 septembre 1860 – 12 septembre 2010 :

   Il y a 150 ans jour pour jour que fut bénite la grande statue de la Vierge à l’Enfant, nommée Notre-Dame de France, qui domine la ville du Puy-en-Velay.

   Fondue dans le bronze de 213 canons pris aux Russes le 8 septembre 1855 à la bataille de Sébastopol, cette oeuvre monumentale, haute de 22,70 mètres et pesant 835 tonnes, a pu être réalisée grâce à une souscription nationale. Elle s’inscrit dans le grand mouvement de renouveau  spirituel du XIXème siècle :  malgré la grande révolution et ses petites sœurs de 1830 et de 1848, qui ont causé de grands tords à l’Eglise et ont éloigné d’elles des pans entiers de la société, le catholicisme français au milieu du XIXème siècle donne une image d’unité et de croissance, de zèle et de ferveur. L’épiscopat est moins tenté par les sirènes du gallicanisme, les vocations sacerdotales et religieuses sont en hausse, l’expansion missionnaire est admirable de générosité et d’audace, les oeuvres sociales et éducatives fleurissent… L’élan qui suscite l’édification de la statue de Notre-Dame de France est bien représenté par les audaces techniques de ce temps qui vont être mises au service de ce monument de foi et d’espérance.

   Ce temps est aussi, bien sûr, une période de grande ferveur mariale : au moment de la bénédiction de la statue, Notre-Dame s’est déjà manifestée à la rue du Bac, à La Salette et à Lourdes; elle apparaîtra encore à Pontmain et Pellevoisin. Dans chacune de ces apparitions, Marie parle de la France et lui indique les voies de la conversion et de la pénitence par lesquelles elle retrouvera son unité et la paix sociale. La basilique de Notre-Dame des Victoires est le centre de la dévotion au Coeur immaculé de Marie, refuge des pécheurs, et des centaines de conversion se produisent dans son rayonnement.

   La première pierre du socle de Notre-Dame de France est bénite le 8 décembre 1854, en communion avec le Bienheureux Pape Pie IX qui proclame le dogme de la Conception Immaculée de Marie.

Notre-Dame de France - 1860

Image souvenir du 12 septembre 1860

(Cliquer dessus pour agrandir)

   La ville et le diocèse du Puy-en-Velay ont célébré ce 150ème anniversaire à l’occasion des solennités du 15 août : cette date, en effet, permettait à davantage de pèlerins d’être présents. Mais en ce dimanche 12 septembre 2010, notre Frère Maximilien-Marie n’a bien évidemment pas manqué de faire un pèlerinage jubilaire individuel au Puy, dans le recueillement intérieur et l’action de grâces. Il m’en a ramené quelques documents, telle la photo de ce tableau qui a voulu fixer sur la toile le moment de la bénédiction de la statue monumentale (cliquer sur la vignette pour voir en grand) :

bénédiction de la statue de ND de France

   J’ai aussi sous les yeux le récit d’Adrien Roselat, journaliste du « Moniteur de la Haute-Loire », qui fit le 13 septembre 1860 le compte-rendu de la cérémonie de la veille. Je ne résiste pas au plaisir de vous le retranscrire, car – même 150 ans plus tard – il transmet encore quelque chose de l’émotion et de la ferveur qui marquèrent cette journée :

    »Dès le 11 septembre, d’innombrables caravanes de pèlerins se pressent aux barrières de la ville. Tous les genres de véhicules se suivent sans discontinuité. Les arrivants récitent à haute voix les litanies de la Sainte Vierge ou chantent des cantiques de circonstance, improvisés. Les églises du Puy restent ouvertes toute la nuit pour abriter les pèlerins.

   A 7 heures du matin, l’artillerie municipale se fait entendre place du Martouret. A 9 heures et demi, le son de toutes les cloches des églises donne le signal de la procession générale qui, formée sur les grands escaliers de la Cathédrale, se dirige alors vers la place Saint-Laurent où douze gendarmes à cheval ouvrent le défilé.

   Dans cet important cortège : les membres du chapitre, 4000 religieux ou religieuses dont 800 prêtres, 123 séminaristes, 52 chanoines étrangers, 20 chanoines titulaires ou honoraires du diocèse, 500 pénitents blancs, 420 Frères du Sacré-Cœur, 600 religieuses de l’instruction, 200 religieuses de saint-Joseph, 32 sœurs franciscaines, 120 sœurs de Saint-Pierre… Les diverses corporations de la ville, tous les corps de métiers rangés sous leurs bannières respectives, les membres de la commission de l’oeuvre résidant au Puy, les quatre délégués de la commission parisienne, M. le Préfet de la Haute-Loire suivi des membres du Conseil de Préfecture, le général commandant la subdivision, le maire du Puy et son conseil, Bonnassieux auteur de la statue, Prénat fondeur, les princes Alphonse et Camille de Polignac, gagnent avec ferveur la place du Breuil où doit se dérouler la bénédiction.

   Les prélats et les notabilités prennent place sur l’estrade qui fait face à la statue. Aux côtés de Mgr de Morlhon siègent : Son Eminence le Cardinal Donnet évêque de Bordeaux, Mgr de Gerphanion archevêque d’Albi, Mgr Guibert archevêque de Tours, Mgr Peron évêque de Clermont, Mgr de Marguerye évêque d’Autun, Mgr Berteheau évêque de Tulle, Mgr Foulquier évêque de Mende, Mgr Lyonnet évêque de Valence, Mgr de Charbonnel évêque de Toronto, Mgr de Pompignac évêque de Saint-Flour, Mgr Delcusy évêque de Viviers.

   Les regards se tournent alors vers le Rocher Corneille. Le clergé entonne un hymne à la Vierge et le voile qui recouvrait Notre-Dame de France est retiré au son des tambours et clairons et des salves d’artillerie. Les prélats procèdent alors à la bénédiction de la statue, l’assistance entonne le Salve Regina, puis Mgr de Morlhon célèbre la Messe. Le sermon est prononcé par le chanoine Cambalot.

   Puis la procession gagne après un long circuit les escaliers de la Cathédrale où les douze prélats donnent finalement la bénédiction solennelle à l’assistance.

   Les notables et les commissions se rendent alors au Grand Séminaire pour se restaurer. Dans la salle du banquet, ont été placés les bustes de Napoléon III et Pie IX. Le soir, illuminations, lanternes vénitiennes, guirlandes de fleurs envahissent la cité. Sur la place du Breuil, sur l’estrade, des chœurs entonnent des cantiques à la Vierge pendant qu’un feu d’artifice est tiré. La statue apparaît entourée de feux de bengale. Des feux allumés sur les collines entourant la ville embrasent l’horizon. A onze heures, les illuminations s’éteignent et la ville du Puy s’endort en paix.« 

Notre-Dame de France illuminée au dessus de la Cathédrale

   Que Notre-Dame de France bénisse le pays dont elle est la Reine ! Qu’elle bénisse et protège chacun d’entre vous, chacune de vos familles ! Qu’elle intercède pour la France et lui donne de revenir à la Source purifiante et sanctifiante qui coule du divin Cœur de Jésus pour y être lavée et pardonnée, pour y être régénérée et vivifiée, pour y renouveler l’alliance avec la Sagesse Eternelle jadis conclue dans les fonts baptismaux de Reims…

Lully.

Armoiries de la ville du Puy en Velay

Prière de consécration à la Sainte Vierge « O Domina mea », attribuée à saint Louis de Gonzague :

Statue de N.D. de Compassion du Mesnil-Marie

Statue de Notre-Dame de Compassion, au Mesnil-Marie.

       O Domina mea, Sancta Maria, Mater Dei ac mea, me in tuam benedictam fidem ac singularem custodiam et in sinu misericordiae tuae, hodie et quotidie et in hora exitus mei animam meam et corpus meum tibi commendo ; omnem spem et consolationem meam, omnes angustias et miserias meas ; vitam et finem vitae meae tibi committo, ut per tuam sanctissimam intercessionem et per tua merita, omnia dirigantur et disponantur opera secundum tuam tuique Filii voluntatem.

Amen.

Traduction :

       O ma Souveraine, sainte Marie, Mère de Dieu et la mienne, je me recommande à Vous ; aujourd’hui, tous les jours de ma vie et à l’heure de ma mort, je mets mon âme et mon corps sous votre protection bénie et sous votre garde très spéciale, et je me jette dans le sein de votre miséricorde. Je vous confie toute mon espérance et toute ma consolation, toutes mes angoisses et toutes mes misères, ma vie et la fin de ma vie, afin que par votre très sainte intercession et par vos mérites, toutes mes actions soient dirigées et disposées selon votre volonté et celle de votre Fils.   

Ainsi soit-il.

Petite BD en rapport avec St Louis de Gonzague > ici.

Le chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame.

Le chapelet – ou couronne -  des Sept Douleurs de la Vierge Marie permet de méditer sur la manière dont Notre-Dame fut associée en toute sa vie à l’oeuvre rédemptrice accomplie par son divin Fils.
Cette manière de prier est liée depuis son origine – en 1233, à Florence – à l’Ordre des Servites de Marie, et elle fut particulièrement recommandée aux XIVème et XVème siècles par les mystiques rhénans ; elle permet d’approfondir le mystère de la Compassion de Marie.

Chapelet des Sept Douleurs de Notre-Dame

Ce chapelet se compose non pas de dizaines mais de « septaines », c’est-à-dire de séries de sept « Ave, Maria ». La plupart du temps, ces septaines sont séparées non pas par un gros grain (comme dans les chapelets ordinaires) mais par une médaille : chaque médaille représentant l’une des douleurs de Marie. Sur la médaille on énonce donc la douleur sur laquelle on va méditer et on récite le « Pater noster » puis sur chacun des grains de la septaine on récite un « Ave, Maria » (qu’on peut aussi remplacer par le « Je vous salue » particulier pour honorer la Vierge de Compassion attribué à Saint Bonaventure, dont on trouvera le texte > ici) ; à la fin de la septaine on récite ou on chante la strophe du « Stabat Mater » : « Sancta Mater istud agas Crucifixi fige plagas cordi meo valide : O Mère Sainte imprimez profondément dans mon coeur les plaies de Jésus crucifié ! »

On termine la couronne des Sept Douleurs par trois « Ave, Maria » dans l’intention de consoler Notre-Dame des larmes qu’elle a versées pour nous et pour demander une vraie contrition de nos péchés, enfin on récite un « Pater noster » sur la médaille principale représentant la Vierge Marie au coeur percé de sept glaives.

Notre-Dame des Sept Douleurs

Voici une proposition pour aider à prier le chapelet des Sept Douleurs:

- 1ère douleur de Marie la prophétie du vieillard Siméon :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque Siméon vous a prédit qu’un glaive de douleurs vous transpercerait le coeur, et je vous demande la grâce de la force d’âme en toutes les épreuves de cette vie !

- 2ème douleur de Marie la fuite en Egypte :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez dû fuir la colère d’Hérode et subir l’exil, et je vous demande la grâce de savoir supporter avec patience les persécutions et les contrariétés qui viennent de la méchanceté des hommes !

- 3ème douleur de Marie la perte de Jésus pendant trois jours :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque, remplie d’angoisse, vous avez cherché Jésus pendant trois jours, et je vous demande la grâce de ne jamais être séparé de Lui par le péché !

- 4ème douleur de Marie la rencontre sur le chemin du Calvaire :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez rencontré Jésus chargé de sa Croix et que vous l’avez vu tomber, hué et insulté sur le chemin du Calvaire, et je vous demande la grâce de ne jamais me décourager en face de l’adversité !

- 5ème douleur de Marie la mort de Jésus sur la Croix :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous vous êtes tenue debout au pied de la Croix, témoin de son horrible agonie, de sa mort et de l’ouverture de son Coeur, et je vous demande la  très grande grâce de la compassion aux souffrances de Jésus et de mes frères !

- 6ème douleur de Marie la descente de Croix :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez reçu sur vos genoux le corps de Jésus descendu de la Croix, et je vous demande la grâce de savoir comme vous offrir mes peines et les souffrances de cette vie en union avec celles de mon Sauveur pour le salut et la sanctification des âmes !

- 7ème douleur de Marie l’ensevelissement de Notre-Seigneur :
Ô Mère affligée, je compatis à votre douleur lorsque vous avez vu le  corps de votre Jésus enfermé dans le sépulcre, et je vous demande la grâce d’être à mes côtés à l’heure de ma mort et de recevoir mon âme pour la présenter à Dieu quand je rendrai le dernier soupir !

Coeur douloureux et immaculé de Marie

On trouvera > ici une neuvaine en l’honneur de Notre-Dame des Sept Douleurs.

2010-14. Le miracle de l’osier sanglant (25 mars 1649).

Jeudi 25 mars 2010.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Aujourd’hui, fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, nous avons un temps qui est à proprement parler épouvantable pour les chats : de très fortes rafales de vent du sud, qui ont commencé hier soir pendant les premières vêpres, nous ont amené de la pluie dont les grosses gouttes s’écrasent sur la façade du Mesnil-Marie. Pas question donc d’aller se promener à l’extérieur ni d’aller à la chasse aux mulots !
Voyant que je me morfondais, Frère Maximilien-Marie m’a  donné de la lecture : une histoire en rapport avec la fête de ce jour, celle de Notre-Dame de l’Osier. Cela m’a vivement intéressé et je vais à mon tour vous en faire le récit.

 * * * * * * *

   Remontons dans le temps… jusqu’au premières années du règne de Louis XIV : nous voici au jeudi 25 mars 1649, aux Plantées, obscur village du mandement de Vinay, dans le diocèse de Grenoble. Ce hameau est situé à une lieue du bourg, une vingtaine de personnes y vivent parmi lesquelles Pierre Port-Combet. Pierre est huguenot tandis que son épouse Jeanne Pélion est catholique.

   En ce temps-là, les grandes fêtes religieuses sont obligatoirement chômées par tout le Royaume : c’est le cas du 25 mars, fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.

   Mais Pierre n’a que faire de cette grande fête mariale et, passant outre à la stricte défense du travail, malgré les supplications de son épouse, il prend sa serpette et entreprend de tailler l’amarinier (osier) qui se trouve devant sa maison.
Après quelques instants de labeur, il constate que sa serpette et ses vêtements sont couverts de sang. Croyant s’être blessé, il rentre chez lui et, aidé par Jeanne, se nettoie… Mais il ne se trouve point de blessure.
Accompagné de son épouse il retourne près de l’arbre, reprend son travail : l’un comme l’autre constatent alors que le sang coule des coupures de l’osier.
Un voisin qui passe est témoin de la scène. La rumeur de ce fait extraordinaire se répand.

Le miracle de l'osier sanglant

   Pierre est poursuivi et condamné par la justice du Roi pour avoir bravé l’interdiction de travailler en ce jour de fête. Il sera ensuite interrogé par une commission d’enquête religieuse diligentée par Monseigneur Scarron, Prince-Evêque de Grenoble.

   L’événement est jugé d’importance par les autorités religieuses, et il va largement dépasser les frontières de la région. Un an plus tard il fera même l’objet d’une publication dans la « Gazette parisienne » de Théophraste Renaudot (le père de nos journalistes), sous le titre « Nouvelle Extraordinaire ».
Les pèlerins commencent à venir prier autour de l’osier miraculeux.

   Mars 1657 : huit années ont passé.
Ce matin-là, Pierre laboure son champ, au sud du hameau. Le dit hameau s’est déjà pourvu d’une chapelle… et de quelques estaminets !

   Tandis donc qu’il est à son labour, Pierre est interpellé par une belle dame qu’il ne connaît pas mais qui va lui montrer qu’elle le connaît bien : elle l’interroge sur la fréquentation du petit sanctuaire, puis elle lui reproche sa religion et lui annonce une mort prochaine qu’elle « ne pourra protéger, s’il ne change pas ». Elle demande aussi des prières plus ferventes de la part de ceux qui viennent à la chapelle de l’Osier.

   Quelques semaines plus tard Pierre tombe malade ; il comprend que sa fin est proche et se remémore le message et l’avertissement de la belle inconnue (« la plus belle créature qui se puisse jamais voir au monde » selon ses propres termes), il abjure les erreurs calvinistes et se convertit au catholicisme avant de mourir, le 21 août 1657.
Une croix et une chapelle sont alors érigées à l’emplacement de la rencontre avec la belle Dame.

   L’apparition de 1657, la conversion de Pierre Port-Combet, les nombreux miracles attestés qui se produisent dans les semaines et les mois suivants, établissent la notoriété du sanctuaire. On y vient en pèlerinage de tout le diocèse mais aussi des provinces avoisinantes. En 1663, on ne dénombre pas moins de onze hôtels ou logis payant patente. Il y a jusqu’à dix prêtres résidant à l’Osier, mais leur conduite n’est pas toujours édifiante si bien qu’on en vient à les surnommer les « malandrins de l’Ozier » !!!

   Devant les plaintes répétées des habitants et des pèlerins, Monseigneur Scarron vient y mettre bon ordre : dès 1664, les Augustins de Vinay sont appelés à remplacer les séculiers, ils prennent sérieusement en charge le pèlerinage et construisent, entre 1668 et 1673, un grand couvent (qui sera malheureusement totalement détruit dans un incendie à Noël 1948).

   Les miracles se succèdent au rythme des pèlerinages : 27 reconnus entre 1656 et 1660, 9 entre 1661 et 1670. Ainsi le sanctuaire, terre de miracles, va-t-il connaître plus de 100 ans d’une intense activité religieuse.

   Le 18 novembre 1790, les moines Augustins sont chassés de l’Osier. La révolution, ici comme ailleurs, va bouleverser la vie du village. L’église est pillée, et bon nombre des objets de culte détruits. Les morceaux de la statue de la Vierge et les restes de l’osier sanglant sont cachés dans les bois par les habitants.
La Restauration verra le retour de quelques prêtres, mais le sanctuaire ne retrouvera pas sa fréquentation passée.

   En 1830, Notre-Dame-de-l’Osier est érigée en paroisse. Puis, en 1834, la toute jeune Congrégation des Oblats de Marie Immaculée est appelée pour s’occuper du pèlerinage.
Les Oblats construisent l’Hospice de Bon-Rencontre en 1840 et créent une communauté d’Oblates chargée de l’hospitalité des pèlerins lors de leurs séjours à l’Osier. En 1841, ils ouvrent un noviciat qui recevra jusqu’à 70 pensionnaires par an. Cette maison de formation religieuse donnera à l’Afrique, aux Indes et à l’Amérique du Nord bon nombre de missionnaires.
La révolution de 1848 épargnera le sanctuaire.
En 1856, l’inauguration de la tour jointe à la chapelle de Bon-Rencontre (lieu d’apparition de la Vierge) attire 30 000 pèlerins. Le 17 mai 1858, les Pères Oblats posent la première pierre d’une nouvelle église, l’actuelle basilique, sur les plans d’Alfred Berruyer. Sa construction durera 10 ans, mais elle ne sera jamais terminée, faute d’argent ! Elle restera sans les flèches de ses clochetons et sans le campanile qui, sur sa droite, devait supporter les cloches. Inaugurée en 1868, consacrée le 8 septembre 1873, elle sera érigée en Basilique Mineure par Pie XI en 1924.

Basilique Notre-Dame de l'Osier

   Les décrets de 1880 contre les congrégations religieuses, entraîneront, le 4 novembre, l’expulsion des Oblats de Marie Immaculé, mais, avec la complicité des habitants, ils resteront dans le village. La laïcisation de l’école communale, en 1895, les conduira à ouvrir une école libre, tenue par les sœurs de l’hospice. Après le vote de la loi contre les congrégations religieuses du 1er juillet 1901, le noviciat quittera définitivement l’Osier pour l’Italie : 62 générations, soit 1346 novices auront été formés à l’Osier, 542 resteront Oblats jusqu’à leur mort, 12 deviendront évêques, 3 supérieurs généraux, et un, Joseph Girard, sera canonisé. L’école libre sera fermée le 20 avril 1903, les sœurs expulsées. Les Oblats subiront le même sort le 16 juin 1903.

   Le 27 juillet 1908, les Oblats reprennent possession du sanctuaire et redonnent au pèlerinage tout son éclat. En 1923, 10 000 pèlerins assistent au cinquantenaire du Couronnement de la Vierge.

   De nouveaux miracles sont signalés : 8 sont recensés entre 1834 et 1939. Signalons particulièrement celui-ci, le dernier à avoir été officiellement enregistré : en 1915, Paul Brichet, de Saint-Jean-en-Royans, invalide de guerre, réformé pour rhumatismes articulaires contractés dans les tranchées, vient en pèlerinage à l’Osier, il repart guéri, laissant ses béquilles et un ex-voto en remerciement.

   Aujourd’hui, le sanctuaire de Notre-Dame de l’Osier a malheureusement perdu beaucoup de sa notoriété : le modernisme, le rationalisme, le faux œcuménisme qui se sont introduits dans l’Eglise catholique au cours de la seconde moitié du XXe siècle ont contribué à laisser de côté cette apparition et le message de la Très Sainte Vierge demandant la conversion du huguenot… On ne peut donc que saluer les efforts actuels entrepris pour redonner vie au sanctuaire.

   Bonne et fervente fête de l’Annonciation, chers Amis de notre Mesnil-Marie, et que notre très douce Mère céleste vous enveloppe de son manteau de grâces et vous bénisse, vous et tous ceux qui vous sont chers !

Lully.

1...1314151617...20

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi