Archive pour la catégorie 'Memento'

Prière pour demander à Dieu de saints prêtres par l’intercession de Saint Charles de Jésus.

9 juin,
Anniversaire de l’ordination sacerdotale de Saint Charles de Jésus (cf. > ici)

Bienheureux Charles de Foucauld

Prière pour demander à Dieu
de saints prêtres,
par l’intercession de Saint Charles de Jésus

       O Jésus, qui nous avez donné dans la personne de Saint Charles de Jésus un modèle éminent de sainteté sacerdotale, nous Vous supplions humblement d’accorder à Votre Eglise des prêtres zélés et fervents, des prêtres chastes et purs, des prêtres généreux et fidèles, des prêtres épris de perfection évangélique, qui entraîneront nos âmes dans les chemins de la sainteté que Vous voulez pour chacun de nous !

   Seigneur, qui avez fait de Saint Charles de Jésus un prêtre selon Votre Cœur, à sa prière, embrasez aujourd’hui le cœur de tous Vos prêtres des flammes de Votre ardente charité : qu’elles en chassent toute affection désordonnée et toute attache à l’esprit du monde, toute espèce de vanité et de carriérisme, pour n’y plus laisser vivre et croître dans toute sa pureté que Votre Amour miséricordieux !

   Prêtre éternel et souverain, qui, par le sacrement de l’Ordre, avez rendu les prêtres de Votre Eglise participant au mystère incommensurable de Votre médiation de grâce et qui renouvelez par leurs mains l’offrande de Votre Sacrifice du Calvaire, nous Vous en supplions : à la prière et par les mérites de Saint Charles de Jésus, accordez-nous de nombreuses et authentiques vocations sacerdotales qui glorifieront le Saint-Sacrifice de la Messe et établiront par lui Votre Règne dans tous les cœurs.

Ainsi soit-il.

(prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)

Chasuble et aube de la première messe du Bienheureux Charles de Foucauld

Chasuble de la première Messe de Saint Charles de Jésus

2023-67. Découverte d’une œuvre : « l’Apothéose de Louis XVII », par William Hamilton.

8 juin,
Fête de la Bienheureuse Marie du divin Cœur, vierge ;
Fête de Saint Médard de Noyon, évêque et confesseur ;
Anniversaire de la mort de SMTC le Roi Louis XVII (cf. > ici).

frise lys deuil

     Le peintre britannique William Hamilton (1751-1801), portraitiste, mais surtout connu pour avoir illustré des scènes bibliques et historiques, est l’auteur d’une toile émouvante intitulée « l’Apothéose de Louis XVII ».

   L’œuvre, peinte entre 1795 et 1799, de dimensions médiocres (99 cm x 72 cm), se trouve de nos jours dans une collection privée après avoir été acquise en 2019 lors d’une vente chez Christie’s. Ce tableau témoigne de l’intérêt qu’éprouvaient les artistes britanniques pour les événements de la grande révolution, dite française : ils étaient bouleversés de voir le royaume qui avait été le phare de la civilisation européenne sombrer dans la barbarie la plus noire, en même temps qu’ils étaient émus et édifiés par la dignité de tous ces Français qui, fuyant d’horribles persécutions, étaient venus trouver refuge en Angleterre, et dont les malheurs rendaient plus concrets les événements de France.

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII

William Hamilton (1751-1801) : « L’apothéose de Louis XVII ».

   L’objet du tableau est clairement désigné par son titre : « L’Apothéose de Louis XVII ».
Si dans l’antiquité païenne le mot apothéose désignait la déification d’un mortel, qui prenait place au milieu des dieux de l’Olympe et leur était équiparé, dans l’iconographie chrétienne il s’agit de montrer un personnage recevant la récompense d’une vie exemplaire, de ses vertus, de ses labeurs apostoliques ou de son martyre : il est alors accueilli dans la gloire céleste. Il s’agit donc presque d’une forme de « béatification par la représentation artistique » si le personnage n’est pas encore déclaré « bienheureux » par la Sainte Eglise ; mais il existe, bien sûr, des tableaux ou des groupes sculptés représentant l’apothéose d’un saint dont le culte est déjà autorisé.

   La partie centrale de la toile est donc occupée par la représentation du jeune Roi Louis XVII, en vêtement blanc, debout, dans une attitude ascendante, dynamique : la tête et les yeux levés vers le ciel où il monte, il est soutenu par un ange, tout de blanc vêtu lui aussi, penché tendrement vers lui. Cet ange, l’entoure de son bras droit dans un geste protecteur, tandis que, de son bras gauche étendu il lui montre la fin de son exil terrestre et lui fait entrevoir les consolations éternelles.

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - scène centrale

   Nous pouvons nous attarder à contempler la beauté des visages de Louis XVII et de l’ange. Chez ce dernier, l’expression est toute de consolation et de compassion, pénétrée d’un immense respect ; tandis que ce que l’on perçoit sur le visage du petit Roi ce sont encore les traits d’une extrême souffrance morale et d’une détresse qui, quoique pleines d’espérance, ont encore du mal à réaliser que les jours de la torture morale et de la déréliction sont achevés : il y a dans son regard et sur ses lèvres l’amorce d’un sourire en apercevant les êtres chers qui s’apprêtent à l’accueillir dans les cieux…

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - détail 1 (2)

   Ces êtres chers, ce sont son père, sa mère, son frère aîné et sa tante : Leurs Majestés le Roi Louis XVI, au centre, et la Reine Marie-Antoinette, à droite, contre laquelle est appuyé le Dauphin Louis-Joseph, mort de la tuberculose le 4 juin 1789 ; à notre gauche, c’est Madame Elisabeth, enveloppée du voile des vierges, et sur la tête de laquelle un ange s’apprête à poser la couronne des martyrs.

   Les yeux de Louis XVII et de la Reine Marie-Antoinette se rencontrent : l’enfant qui a été arraché à sa mère, et contre laquelle, abruti par l’alcool ainsi que par les sévices physiques et psychologiques, on l’a contraint à porter d’ignobles faux témoignages, lui est rendu, dans toute sa pureté de jeune martyr.
Derrière la Reine, se tient debout la figure allégorique de la force, casquée et cuirassée, qui pose sa main sur le dossier du siège de la souveraine, pour bien manifester jusqu’à quel degré d’héroïsme l’a vécu cette épouse et cette mère martyre. On remarque aussi le bras droit de la Reine, posé sur celui de son royal époux, en un geste à la fois de tendresse, de confiance, de support et d’union.
Enfin, notons combien l’attitude de Louis XVI s’apparente à celle d’un prêtre à l’autel avant l’ « Hanc igitur » – le moment où il va étendre les mains sur l’hostie et sur le calice pour commencer la consécration (dans la gestuelle strictement codifiée par les rubriques de la liturgie traditionnelle, et non dans la « nouvelle messe » évidemment) -, comme pour signifier à quel point le Roi sacré, par son sacrifice consenti et offert, a été identifié au Christ prêtre et roi s’offrant en sacrifice pour le salut de Son peuple.

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - détail 2

   Dans le bas du tableau, dans un univers de ténèbres et de sang – évoqué par le rouge crépusculaire du ciel – est représentée la ville de Paris (on reconnaît la Seine et ses ponts ainsi que les tours de la cathédrale Notre-Dame), soumise à l’empire du mal : la révolution est personnifiée par une espèce de dragon répugnant, qui dresse la tête et ouvre encore sa gueule terrible, comme pour essayer d’atteindre encore le jeune Roi, qui, ayant quitté cette terre, lui est arraché pour entrer dans la lumière éternelle, et dont l’immonde martyre par lequel elle l’a humilié et fait mourir à petit feu, est devenu, comme la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’instrument de sa sainteté et de sa victoire éternelle !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

William Hamilton - L'Apothéose de Louis XVII - détail 3

frise lys deuil

 

2023-65. Où à l’occasion de l’anniversaire du trépas de Monseigneur le Maître-Chat Lully, Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac lui rend hommage à travers une œuvre d’art monastique d’exception.

Mardi soir 23 mai 2023,
Au quatrième anniversaire du trépas du Maître-Chat Lully (cf. > ici, > ici et > ici) ;
Et au sixième centenaire de la sainte mort de Sa Sainteté le Pape Benoît XIII (+ 23 mai 1423).

Tolbiac le 23 mai 2023

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Il y a un an, je ne le pouvais pas, parce que j’étais bien trop petit, mais en ce 23 mai 2023, puisque j’ai commencé à rédiger des chroniques pour ce blogue qui demeure quoi qu’il en coûte le sien, il me revient de marquer l’anniversaire du trépas de mon très noble et très regretté prédécesseur au Mesnil-Marie, feu le Maître-Chat Lully (+ 23 mai 2019).
Je lui rendrai hommage en vous présentant une œuvre d’art, une pure merveille sortie des mains de l’homme, et l’une des plus originales que l’on puisse trouver dans une abbaye.

   Il s’agit d’un lutrin. Un lutrin monumental.
« Mais, me direz-vous, il n’y a rien d’original à ce que l’on trouve un lutrin, même de taille imposante, dans une abbaye ! »
Cela est certes vrai. Et il n’y a rien non plus de très exceptionnel à ce que ce lutrin, réalisé en 1520 par le Frère Raphaël de Brescia (Fra’ Raffaele da Brescia) soit un véritable chef d’œuvre de marqueterie. Son originalité se trouve dans ce qui est représenté sur son pied…

   Allez ! suivez moi : je vous emmène en Toscane, à quelques kilomètres au sud de Sienne, dans l’abbaye nullius de Monte Oliveto Maggiore, lieu de la fondation de cette congrégation bénédictine de Sainte Marie du Mont des Oliviers (Congregatio Sanctæ Mariæ Montis Oliveti), dont les membres sont appelés, en français, Olivétains.
En France, il y a trois monastères bénédictins qui appartiennent à cette congrégation dont les moines sont vêtus de blanc : Notre-Dame du Bec, en Normandie, Notre-Dame de la Sainte Espérance, au Mesnil-Saint-Loup en Champagne, et Notre-Dame de Maylis, en Gascogne.

   L’abbaye de Monte Oliveto Maggiore renferme de très nombreuses œuvres d’art, mais à mes yeux ce lutrin les dépasse toutes. Il se trouvait naguère au milieu du chœur, mais a été déplacé au centre de la sacristie.

abbaye de Monte Oliveto Maggiore - sacristie lutrin de 1520

Je vous l’avais dit : il est monumental ! Mais prêtez attention à son pied…

abbaye de Monte Oliveto Maggiore - pied du lutrin

Que représente-t-il ?

   « Un admirable chat tigré, de profil, sous une arcade. Il est assis sur son séant, la queue rabattue vers ses pattes de devant. Sa tête est de trois quarts tournée vers nous. Il a des yeux immenses, la pupille noire et ronde, le regard concentré. Derrière lui, la marqueterie laisse deviner un paysage de collines arborées.
On reste saisi devant l’expressivité de l’animal, sa grâce méditative, sa puissance, l’élégance de sa forme, la beauté de sa fourrure, le tout rendu avec des incrustations de bois de textures et de teintes d’une subtilité dans exemple (…).
Me touchent ici deux choses.
D’abord de voir un chat trôner dans une église, à la place d’honneur, dans le chœur, tout près de l’autel consacré, pour accueillir les moines avant l’office. Décidément, la Renaissance avait du bon, qui osait trancher ainsi avec l’image plus douteuse, sinon satanique, du chat qu’avaient véhiculée trop volontiers les anciens temps médiévaux.
Mais surtout de constater que ce chat est représenté sur un lutrin. Ce n’est pas un objet indifférent, un lutrin. C’est un pupitre sur lequel on pose les livres sacrés ou les livres de chant, pour les messes et les célébrations. C’est donc un objet directement relié au savoir. Qui supporte en quelque sorte la parole sacrée, le texte imprimé, la connaissance. Eh bien, qu’un chat, précisément, soit présent sur cet objet, ce relais entre l’homme et le livre, voilà qui me met au comble du bonheur.
Fra Raffaele da Brescia devait être un moine et un homme de grand talent, certes, mais aussi de grande culture et de grande intuition, pour avoir compris cela. Pour avoir associé ou rapproché ainsi physiquement l’image d’un chat à la présence d’un livre, sachant cette complicité du moine, du savant, de l’érudit, de l’écrivain ou du compositeur de musique, seul face à son œuvre à écrire, avec le chat si recueilli lui aussi dans son silence, dans sa connaissance magique sinon spirituelle du monde… »
(Frédéric Vitoux, de l’Académie Française, in « Dictionnaire amoureux des chats » pp.323-325 – Ed. Plon – Fayard 2008). 

   Je vous laisse méditer ces belles paroles de Monsieur Vitoux, mes bien chers Amis, parce qu’elles sont d’une vérité et d’une lucidité puissantes. Le monde et la Sainte Eglise se porteraient tellement mieux si les bipèdes qui les dirigent étaient à l’écoute des chats qui, tel que le fut le Maître-Chat Lully, dans les pas duquel je veux marcher, possédait cette connaissance spirituelle évoquée au terme de la longue citation que je vous ai livrée ce soir…

pattes de chat Tolbiac

abbaye de Monte Oliveto Maggiore - chat du lutrin

2023-64. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac évoque sa vie au Mesnil-Marie à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée.

Mardi soir 16 mai 2023,
Mardi des Rogations ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, fête de Saint Possidius de Calame ;
Mémoire du Bienheureux Vladimir Ghika, prêtre et martyr (cf. > ici) ;
Premier anniversaire de l’arrivée de Tolbiac au Mesnil-Marie (cf. > ici, > ici et > ici).

12 - 16 mai 2023

Ma « photo officielle » pour ce 16 mai 2023

Bien chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   Il y a très exactement une année, puisque c’était le 16 mai 2022, que je suis arrivé au Mesnil-Marie. Dans l’en-tête de ma publication de ce jour, vous pourrez cliquer sur les liens (contenu dans le mot “ici”) au moyen desquels vous accéderez aux trois textes où Frère Maximilien-Marie vous a raconté mon arrivée et mes premières semaines dans notre “Principauté monastique”.
Aujourd’hui, il m’a dit : « Tolbiac, il te revient tout naturellement de rédiger cet article ! » Me voici donc au clavier ce soir.
Avec lui, pour marquer ces douze mois de présence, j’ai choisi douze photos qu’il a prises depuis le mois de février dernier. Elles m’ont semblé assez représentatives de ma vie de chat monastique, et j’espère qu’elles vous plairont.

* * * * * * *

   Ce mois de février 2023 a été particulièrement ensoleillé et certains après-midi étaient même très doux. La photo suivante a été prise le dimanche 12 février : le ciel était sans nuage, d’un bleu splendide, le soleil inondait notre hameau d’un éclat tout particulier : avec mon papa-moine nous avons fait une longue promenade et il a pris un très grand nombre de photographies.

   Comme tous les félins, j’aime beaucoup me rouler dans la terre ou le sable. Or, à cet endroit-là de notre balade, il y avait du sable qui avait été bien lavé par les petites pluies de la fin janvier et que les rayons du soleil de ce jour avaient chauffé : Ah, quelles délices !
Mais je n’ai pas compris pourquoi Frère Maximilien-Marie n’a pas apprécié que j’eusse voulu lui faire partager cette volupté : lorsque nous sommes rentrés, en effet, dans ma grande bienveillance j’étais allé me vautrer sous sa couette, et, lorsqu’il se mit au lit, il fut plutôt contrarié d’y trouver des grains de sable. Au lieu de s’y étriller en ronronnant, il a retiré son drap et l’a secoué à la fenêtre au lieu de me remercier.
Ah ! Que ces bipèdes ont parfois de bien surprenantes réactions ! Et quelle ingratitude à travers elles !

1 - 12 février 2023

   Le cliché qui suit date aussi de la mi-février 2023 ; il vous permettra de comprendre de quelle manière, nous, les chats, nous apprenons : nous choisissons soigneusement le livre que nous voulons étudier (ici il s’agissait d’un grand missel d’autel propre aux Ermites de Saint Augustin avec une couverture en cuir toute douce), nous nous couchons dessus et… nous faisons mine de dormir.
A partir de ce moment, grâce à une exceptionnelle concentration, nous assimilons très aisément tout le contenu du livre, comme par imprégnation.
C’est ainsi que j’ai appris non seulement l’ordinaire de la Sainte Messe, mais également le temporal et le sanctoral, et que je suis devenu imbattable dans la connaissance des rubriques.
Si nous faisons semblant de dormir, c’est en raison de la compatissante charité dont nous savons faire preuve pour ces pauvres humains qui peinent tellement pour apprendre : nous ne voulons pas les humilier en faisant ostentation de ces dons intellectuels dont la divine Providence a été davantage généreuse pour nous que pour eux. Mais nous ne dormons pas : nous étudions. Preuve en est que s’ils ont l’indélicatesse de faire quelque bruit incongru, troublant notre concentration, un simple regard, décoché au travers de nos paupières mi-closes, suffit pour leur faire comprendre qu’ils doivent observer le plus grand silence.

2 - 12 février 2023

   Le 17 février, qui était un vendredi, je suis rentré un peu avant midi dans un piètre état : j’avais plusieurs blessures qui saignaient.
Mon papa-moine a désinfecté mes blessures qui lui semblaient seulement superficielles. Il m’a aussi fait prendre très régulièrement, plusieurs fois par jour, des solutions homéopathiques contre la douleur et les traumatismes.
Mais à compter de ce jour, je n’ai plus voulu sortir, manifestant des signes de souffrance en certaines positions…

   Madame la Doctoresse des chats était alors en vacances. Elle ne m’a examiné qu’après son retour, une dizaine de jours plus tard. Elle a constaté que les blessures apparentes étaient bien cicatrisées, mais elle a aussi diagnostiqué qu’il y avait un traumatisme de la colonne vertébrale, encore douloureux, et qu’il faudrait consulter un ostéopathe ou trouver un rebouteux pour animaux. Elle a été péremptoire : je mettais vraisemblablement battu, mais surtout j’avais fait une chute importante.
Toutefois pour qu’un ostéopathe ou un rebouteux puisse travailler sur ma colonne, il faudrait attendre que l’inflammation soit apaisée.

   Le 17 mars, les conditions étant enfin propices, j’ai eu une jeune ostéopathe animalière, très douce et très compétente, qui est venu me soigner à domicile. Elle m’a fait des soins pendant presque une heure : j’avais trois vertèbres lombaires bloquées. Dès la fin de la séance, je me sentais beaucoup mieux et, quelques heures plus tard, je montrais déjà davantage d’agilité et d’aisance dans mes mouvements.
A compter de ce jour, j’ai recommencé à courir et à sauter, avec un bonheur manifeste.

   Un matin, après tierce, Frère Maximilien-Marie en a eu une confirmation, époustouflante pour lui : un oiseau (comment était-il entré ?) s’est mis à voleter dans l’oratoire. J’ai voulu le prendre en chasse… et j’ai bondi comme l’éclair sur les arbalétriers, courant tête en bas en plantant mes griffes dans les poutres et les entraits. Aussi ai-je été très mécontent lorsque mon bipède m’a trahi et a ouvert tout grand portes et fenêtres pour que le volatile m’échappât !

3 - 28 février 2023

   La photographie ci-dessus a été prise dans le bureau un soir où, pour mieux observer mon papa-moine, je m’étais installé sur l’imprimante, juste en face de lui. Je le regardais fixement, et au moment où il a saisi son appareil photographique pour me tirer le portrait, je me suis mis à bailler. Le résultat nous a beaucoup amusés, parce qu’on a l’impression que j’ai les moustaches tout ébouriffées !

   Pendant le Carême et le temps de la Passion, Frère Maximilien-Marie m’a beaucoup parlé des souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ. J’ai passé de longs moments en contemplation et en oraison de quiétude près du gisant de notre divin Rédempteur exposé à l’oratoire :

4 - 9 mars 2023

   A partir de la fin mars, j’ai peu à peu recommencé à sortir, mais sans jamais m’éloigner de Frère Maximilien-Marie ; et s’il rentrait dans la maison, je rentrais aussitôt dans ses pas.
Le printemps s’installait doucement (même si les températures restaient très fraîches la nuit et le matin), et pendant que mon bipède de compagnie commençait les travaux de nettoyage des entourages de la maison et de jardinage, avant la Semaine Sainte, je m’installais dans un endroit abrité, m’adonnant avec un zèle très appliqué à ma charge d’inspecteur des travaux finis.

5 - 28 mars 2023

   Allez ! Je ne résiste pas à la tentation de vous montrer aussi cette photo-ci, prise le vendredi de la Passion, c’est-à-dire le jour même de la fête de Notre-Dame de Compassion. Frère Maximilien-Marie s’est permis de pasticher le Stabat Mater, en la commentant ainsi : Stabat Tolbiac juxta crucem

   Cette croix était placée devant la “pierre du tombeau” où, depuis le samedi veille de la Septuagésime, était déposé l’Alléluia.
Au matin du dimanche de Pâques, après Prime, le Chapitre est allé exhumer l’Alléluia : la pierre du sépulcre a été roulée sur le côté et l’Alléluia a été rapporté en procession à l’oratoire au chant de la cantilène pascale “O filli et filiae”.

6 - 29 mars 2023

   Au temps pascal, plusieurs de nos amis nous ont comblé de jolis cadeaux : des friandises pour humains, mais aussi pour félins comme en témoigne le cliché ci-dessous. La collection de lapins de Frère Maximilien-Marie s’est encore accrue de quelques jolis spécimens. Merci à nos généreux bienfaiteurs !

8 - 18 avril 2023

   Ce n’est que depuis la semaine pascale que j’ai le goût de sorties plus longues et seul.
Ce qui m’amuse beaucoup aussi, ce sont les parties de cligne-musette avec mon papa-moine. Lorsque je veux jouer avec lui, surtout s’il me semble qu’il travaille dans son bureau depuis trop longtemps, je vais me poster entre son clavier et l’écran, ou bien me poser – m’imposer – dans ses bras. D’autres fois, je lui dérobe ses crayons ou vais déranger ses piles de livres, quand je ne me couche pas carrément sur l’ouvrage ouvert qu’il est en train de consulter…
Comme je l’ai plutôt bien éduqué, il comprend et m’accorde quelques minutes de jeu. Il court pour aller se cacher, et je le trouve toujours. Lui, en revanche, n’y parvient pas tout le temps ; mais il est vrai que je suis beaucoup plus petit et que je peux me glisser derrière tel meuble ou dans tel recoin, où il ne peut se faufiler pour me découvrir !

7 - 6 avril 2023

   Je reste très assidu à la fréquentation de l’oratoire.
J’y accompagne mon moine de compagnie quand il y est seul pour méditer, lire la Sainte Ecriture, faire oraison ou réciter les heures canoniales. En revanche je ne suis pas autorisé à m’y rendre lorsque des fidèles viennent assister à des offices, au prétexte que je risque de les distraire.

   Lorsque Frère Maximilien-Marie a pris la photographie suivante et me l’a montrée, il m’a taquiné en me disant : « Aurais-tu été gratifié d’une vision ou d’une apparition, là, au pied de l’autel ? »
Pour toute réponse, je me suis contenté de cligner les yeux.
Les humains peuvent-ils vraiment comprendre que nous autres, les chats, nous percevons des choses qu’ils ne peuvent soupçonner ?

9 - 3 mai 2023

   Et voilà, nous arrivons au mois de mai.
Ces jours-ci sont ceux des Rogations : en préparation, Frère Maximilien-Marie s’est activé avec la débroussailleuse, afin que la procession puisse se dérouler convenablement.
Je lui avais toutefois bien recommandé de ne couper ni les pensées ni les coquelicots, mais uniquement l’herbe et les plantes invasives !

   A l’ombre de l’un des vases Médicis dans lesquels il a planté des pieds de lavande, je savoure la beauté et la quiétude de notre “Principauté monastique”, pleine de chants d’oiseaux sous lesquels murmure en continu le ruisseau.
Je n’ai pas honte de le dire : je suis un chat heureux !

10 - 11 mai 2023

   Ici s’achève l’évocation de ma vie au Mesnil-Marie, commencée il y a exactement une année, chers Amis.
A la fin de cette lecture, peut-être éprouverez-vous comme une espèce de sentiment de jalousie, et vous direz-vous que j’ai une existence très enviable. Peut-être même fredonnerez-vous intérieurement : « Tout le monde, tout le monde, tout le monde veut devenir un cat… Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! »

   Mais il n’y a qu’une conclusion à mettre en évidence : la divine Providence m’a placé ici, sans considération de mes mérites ou de mes qualités ; elle l’a voulu en pure gratuité ; je lui suis donc profondément reconnaissant, et ma reconnaissance ne peut finalement mieux s’exprimer qu’en vivant pleinement, au jour le jour, dans l’abandon et la confiance, ce qu’elle a voulu pour moi au lieu où elle l’a voulu.
Puisse-t-il en être de même pour chacun de vous : cette disposition fondamentale de simple acceptation et de confiance est la source d’une très grande sérénité intérieure, et de bonheur spirituel.
C’est la grâce que je vous souhaite et demande pour vous à Dieu, puisque tous, hommes et chats, nous avons le même Créateur, le même Dieu.

pattes de chatTolbiac

11 - 15 mai 2023

2023-59. Gouverner et se gouverner : lettre aux membres et amis de la Confrérie Royale pour le 25 avril 2023.

25 avril 2023,
fête de Saint Marc, évangéliste et martyr ;
à Rome, les litanies majeures (mineures en France) ;
anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Louis XX.

Baptême du futur Louis XX

Baptême du futur Louis XX

En ce 25 avril,
nous souhaitons à Monseigneur le Prince Louis de Bourbon,

duc d’Anjou,
de jure Sa Majesté le Roi Louis XX
un très bon et heureux anniversaire,
et nous L’assurons de nos ferventes prières
pour Son Auguste Personne
et à toutes Ses intentions

Armes de France & Navarre

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale

Gouverner et se gouverner

       Gouverner est désiré avec concupiscence par ceux qui prétendent servir leur pays. En revanche, l’art du gouvernement est un art difficile et rares sont les artisans experts en cette matière. Saint Thomas d’Aquin, dans son étude sur La Royauté, précise ce qu’est gouverner : « […] Gouverner signifie conduire de manière appropriée ce qui est gouverné vers la fin qui lui est due. » (Livre II, chap. 3, art. 2) Une telle définition devrait ramener à des sentiments plus humbles ceux qui veulent détenir le pouvoir, car, la plupart du temps, le gouvernement ne poursuit pas un tel but mais plutôt la mise en place d’un programme bénéficiant à quelques-uns. Pour le Docteur angélique, la fondation d’une cité ou d’un royaume doit se conformer à la création du monde. De même, le gouvernement d’une cité ou d’un royaume devra se conformer au gouvernement divin. Toute personne ayant reçu une charge particulière doit aider les autres à atteindre leurs fins extrinsèques, autant qu’il en possède la capacité, comme lorsqu’un capitaine au long cours mène à bon port son navire. Ce dernier ne doit pas seulement conserver intact son vaisseau mais également le conduire jusqu’au port qui était prévu. Quelle est donc la fin ultime de la multitude des hommes ? Vivre selon la vertu. Reprenant ici une intuition aristotélicienne, l’Aquinate souligne que les hommes ne se rassemblent pas seulement pour vivre, comme le font aussi certaines espèces animales, pour se soutenir dans l’atteinte et l’exercice des vertus. Malgré tout, cela n’est pas le port final. Il faut s’élever encore : « La fin de la multitude associée n’est pas de vivre selon la vertu, mais de parvenir, grâce à une vie vertueuse, à la jouissance de Dieu. » (Livre II, chap. 3, art. 6) Un tel gouvernement échappe au roi temporel et repose en Dieu, le prince n’étant qu’un auxiliaire pour favoriser ceux qui ont mission de transmettre sur cette terre l’annonce de la gloire céleste, à savoir les prêtres. Dans une telle hiérarchie des fins à poursuivre, celles qui sont secondaires ne sont que des paliers pour atteindre la fin ultime. Les rois sont les serviteurs du roi qu’est le Christ et ils doivent se soumettre à son Vicaire sur terre, lui-même serviteur de Celui qui est la tête : « […] À celui en charge de la fin dernière doivent se soumettre ceux qui sont chargés des fins antécédentes ; et c’est par son commandement qu’ils sont dirigés. » (Livre II, chap. 3, art. 9)

   Nous sommes bien éloignés de cet idéal dans nos gouvernements contemporains, tant pour les biens intermédiaires et les fins extrinsèques que pour, bien entendu, le bien suprême et la fin ultime. Leonardo Castellani écrit très justement : « Dur et difficile de gouverner, mais incroyablement dangereux aussi. Non pas à cause du nombre incalculable de choses à faire, comme on le croit ordinairement, mais à cause du courage nécessaire à l’exécution des trois seules choses auxquelles le gouvernement est tenu, – d’après ce que j’ai lu chez Machiavel, qui le tirait lui-même de Tite-Live. Trois choses, pas une de plus, trois comme les personnes de la Sainte Trinité : faire la guerre, faire des routes et rendre justice. Et distribuer l’essence ? Laissons ça aux garagistes. Et quand les gouvernants sont corrompus ? Patience ! S’ils sont pris la main dans le sac, alors c’est là qu’il faut rendre la justice. » (Le Verbe dans le Sang, « Gouverner ») Un système républicain à la française tombe justement dans l’ornière du totalitarisme en ce qui concerne « les choses à faire ». L’État est anthropophage, dévorant ses propres enfants à force de les surveiller, de les manipuler et de les punir en toute occasion. Comme les apprentis sorciers en politique veulent prouver qu’ils sont capables de faire quelque chose, – ce qui est toujours regardé avec suspicion par les peuples-, ils décident de s’occuper de tout, surtout de ce qui ne les regarde pas comme la vie des familles, l’instruction, l’éducation, les arts, les fêtes, les loisirs et, bien évidemment, la religion. L’excellent Père Castellani souligne avec humour : « Le gouvernement enseigne et cultive à peu près comme le moustique ou la tique cultive l’organisme. » Souvent des voix s’élèvent pour défendre cette boulimie étatique, avançant l’argument que le monde actuel est très compliqué et qu’il nécessite des solutions et des actions qui ne le sont pas moins. En fait, plus un problème est complexe, plus les principes utilisés pour le résoudre devraient être simples. Gouverner est d’abord affaire de discrétion, de distance, de hauteur. Si la monarchie chrétienne française fut un modèle d’équilibre, – tenant compte qu’aucun système politique n’est infaillible et parfait -, ce fut grâce à quatre colonnes qui furent en même temps quatre protections contre les abus du pouvoir : les corporations, puissance financière ; l’université, centre du savoir ; la magistrature, gardienne des lois ; et l’Église, siège du pouvoir spirituel et du bien suprême. Le roi très chrétien devait gouverner en s’appuyant, bon gré mal gré, sur ces quatre piliers. Ce n’est plus le cas des élus républicains dont les assemblées, très réduites, sont au service d’un mythe : le progrès, et d’une puissance créée uniquement par l’homme : l’argent. La confrontation engendrée par un système niant Dieu conduit nécessairement à ce que Satan soit plus fort que le Créateur dans l’ordre matériel. Dieu est faible en politique et fort pour gouverner la création. Notre jésuite rebelle nous encourage en déduisant le point suivant : « Il y a une ruse de Dieu : caché dans sa manche, l’as de l’épée, carte de la Résurrection. Quand tout s’obscurcit, soyez sûr qu’alors viendra l’aube. Et souvenez-vous de la parabole du figuier. » Rappelons le contenu de cette parabole : « Apprenez la parabole prise du figuier. Quand ses rameaux sont encore tendres et ses feuilles naissantes, vous savez que l’été est proche. Ainsi vous-mêmes, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ est proche, à la porte. » (Matthieu, XXIV. 32-33)

   Notre confiance dans le gouvernement du monde par Dieu est une invitation à relativiser les choses humaines, tout ce qui dépend de l’homme, tous ces biens secondaires, toutes ces fins extérieures. L’important est dans l’art de se gouverner soi-même, c’est-à-dire de cultiver les vertus qui seront le tremplin pour atteindre le bien éternel au-dessus de nous. Tout le reste peut sombrer dans le chaos. Voilà pourquoi tant de générations de chrétiens fervents ont résisté aux persécutions et se sont dirigés sans faillir vers le martyre. La vie intérieure exige plus de talent et de résistance que tous les gouvernements de la terre. Encore faut-il reconnaître Notre Seigneur comme le Roi qui dirige et qui donne les lois et les règles pour parvenir jusqu’à lui. Elles sont simples : renoncer à soi-même, puis prendre sa croix pour Le suivre. Nous sommes sous le règne de la divine providence et celle-ci ne régente pas toutes choses mais nous éclaire pour accomplir le bien. Saint Jérôme précisait à juste titre : « Il est absurde d’étendre la majesté de Dieu au point où il saurait à chaque instant combien de moustiques naissent et combien meurent [...]. Nous ne devons pas devenir des vains adulateurs de Dieu au point de galvauder la providence en l’étendant jusqu’à ces questions. » (Commentaire sur Habacuc) En revanche Dieu agit en tout ce qui contribue au bien moral et spirituel de l’homme, sans négliger le reste de la création, comme Notre Seigneur le rappelle : « Deux passereaux ne se vendent-ils pas un as ? Cependant pas un d’eux ne peut tomber sur la terre sans votre Père. Les cheveux mêmes de votre tête sont comptés. » (Matthieu, X. 29-30) Saint Augustin, dans La Cité de Dieu, luttera contre une idée erronée du destin et défendra cette Providence qui régit tout dans le moindre détail si cela est ordonné au bien des créatures. Notre tâche pour nous gouverner nous-mêmes est donc grandement facilité. L’horizon est dégagé et nous pouvons nous reposer en confiance. Tout en appelant de nos vœux un régime politique conforme aux vertus chrétiennes, -et en travaillant chacun à notre petit niveau à son avènement-, ne soyons pas inquiets, angoissés à cause du chaos du monde, des crises de notre pays, des blessures de l’Église. Celui qui aime est aux commandes. Il est un valeureux capitaine qui nous mènera à jeter l’ancre dans une baie paradisiaque.

Père Jean-François Thomas s.j.
Lundi Saint 3 avril 2023

Christ-Roi - église Sainte-Marie à Ely  Cambridgeshire

2023-29. Enfin, les choses étaient dans l’ordre !

27 février,
Dans le diocèse de Viviers : dédicace de la cathédrale Saint-Vincent ;
Ailleurs : fête de Saint Gabriel de l’Addolorata (cf. > ici) ;
Anniversaire de la signature de l’Edit de Thessalonique (cf. > ici) ;
Anniversaire du Sacre de S.M. le Roi Henri IV (cf. > ici) ;
Anniversaire de la restitution au culte catholique de l’église Saint-Nicolas du Chardonnet.

       Cette date du 27 février est riche de belles fêtes et anniversaires.
Pour moi, qui était alors dans ma quinzième année et qui me rappelle avec émotion de l’espoir et de l’enthousiasme que l’événement suscita alors en mon âme (cf. > ici), je voudrais aujourd’hui revenir sur le dernier de ceux qui sont énumérés ci-dessus : la restitution au culte catholique de l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, le 27 février 1977.

   Si, vivant en province, je n’étais pas présent à ce magnifique coup d’éclat accompli par Monsieur l’abbé Vincent Serralda (1905-1998), Monsieur l’abbé Louis Coache (1920-1994), Monseigneur François Ducaud-Bourget (1897-1984) et leurs amis prêtres résistant à la « nouvelle messe » alors présents à Paris, j’ai néanmoins eu la grâce et la joie de connaître, plus tard, plusieurs protagonistes, prêtres ou laïcs, de cette libération, qui m’ont partagé leurs souvenirs.
J’ai également eu la joie de rencontrer à plusieurs reprises l’auteur des lignes qui suivent, le cher André Figuéras (1924-2002), dont j’ai décidé de vous livrer, ci-dessous, le savoureux récit qu’il a fait de cet événement dans l’avant-propos de son bel ouvrage (devenu assez difficile à trouver) : « Saint Nicolas du Chardonnet : le combat de Mgr Ducaud-Bourget ».

   Dans les combats qu’il faut continuer à soutenir pour la pleine liberté de la célébration de la Sainte Messe latine traditionnelle, en des circonstances à nouveau bien pénibles où nous avons – non sans justesse – le sentiment que nous pourrions nous retrouver acculés à retourner, en certains diocèses, dans de discrètes chapelles de fortune pour y assister à la liturgie multiséculaire de l’Eglise catholique, il est toujours bon de nous souvenir des exemples que nous ont donnés les « résistants » de l’immédiat après-concile, et de nous en imprégner pour nous fortifier, pour nous prémunir contre toute espèce de découragement, pour savoir réagir avec pertinence, pour anticiper, pour être audacieux, et enfin pour passer à l’action quand les circonstances l’exigeront…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur 

église Saint-Nicolas du Chardonnet façade principale

Paris : église Saint-Nicolas du Chardonnet

frise

« Enfin, les choses étaient dans l’ordre ! »

       « Assurément, nous ne sommes pas en mesure de dire si c’était, oui ou non, pour la première fois de sa vie. Toujours est-il que, ce matin du dimanche 27 février 1977, l’abbé Bellégo eut, pendant quelques instants, toute raison de croire au miracles.
Ce prêtre de la paroisse de Saint-Séverin, dans le V° arrondissement de Paris, avait responsabilité particulière pour l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, sise dans le même arrondissement, et dont le clergé contemporain avait décidé la réduction à l’état de sous-paroisse.
Ce bel édifice avait pourtant connu des jours meilleurs… [ici, l'auteur fait un résumé, qui occupe néanmoins plusieurs pages, de l'histoire de cette paroisse et des chefs d'œuvres artistiques qui se trouvent dans l'église].

   [...] En ce matin du dimanche 27 février 1977, on ne retrouvait plus la trace de ce passé et de cette gloire. Devant un groupe minuscule de fidèles, plus résignés que transportés, l’abbé Bellégo achevait, sinon à la manière d’un pensum, du moins sans transports manifestes, de débiter une de ces messes sans latin à propos de laquelle le chanteur Georges Brassens a employé un verbe énergique.
Tout à coup, un frémissement concentré et retenu commença de se faire à l’entrée de la nef. L’abbé Bellégo, qui disait sa messe hors du chœur, sur une petite table installée sur un gigantesque podium, et en tournant le dos au Christ, n’eut qu’à lever les yeux pour se rendre compte de ce qui se passait.
Et c’est là qu’il put avoir, l’espace d’un instant, la notion d’un miracle. Voilà en effet que l’église quasi déserte – parce que depuis longtemps quasi désertée – s’emplissait d’une foule recueillie. Bientôt toutes les chaises furent occupées, même dans les bas-côtés, et, l’afflux ne cessant point, quantité de gens entendirent debout la fin de l’office.
Jamais pareille aventure n’était arrivée à l’abbé Bellégo, longuement habitué à des auditoires chétifs. Il en était encore à se demander ce qui se passait, lorsque ses quêteuses revinrent en faisant grise mine. Dans cette vaste assemblée, elles n’avaient rien recueilli du tout. Comme on n’était pas en train de plaisanter, personne n’avait fait même le geste de donner un bouton de culotte.
Or, ce problème de la quête est, depuis quelques années, l’obsession du clergé post-conciliaire, qui suscite si peu la générosité des derniers fidèles, qu’ils ne parviennent plus à joindre les deux bouts, comme on dit [...].

   Donc en voyant ses aumônières aussi indigentes qu’à l’accoutumée, l’abbé Bellégo conçut que ce qui était en train de se produire ne devait pas être faste pour lui. C’est donc dans l’inquiétude et la hâte qu’il acheva sa messe.
Effectivement, à l’instant qu’il achevait, il se passa quelque chose, sinon de miraculeux, en tout cas de prodigieux.

   Tandis que l’immense assistance, debout, entonnait le Credo, un groupe de prêtres, revêtus des habits sacerdotaux traditionnels, se dirigeaient vers le chœur.
Voilà que la messe de saint Pie V éclatait sous ces voûtes qui l’avaient tant entendue, et qui, sans nul doute, et parce qu’il y a une âme des choses – surtout lorsque ces choses sont des pierres d’église – l’attendaient depuis qu’elles en étaient privées.
Car tout se passa très simplement comme un retour à la vérité, et pour ainsi dire à la nature, comme une résurrection. Tandis qu’une sorte de liesse sacrée saisissait la foule, on retrouvait tout à coup, et cela semblait la chose la plus normale du monde, la magnificence de l’Histoire, et la splendeur de la France.
Un sentiment commun de libération semblait créer une connivence entre l’église et les assistants. De telle sorte que cette messe avait, si l’on peut dire, l’air tout ensemble d’une cérémonie expiatoire et d’un baptême.
Enfin, depuis dix ans que cela ne se présentait plus, les choses étaient dans l’ordre…»

André Figuéras,
in « Saint-Nicolas du Chardonnet – le combat de Mgr Ducaud-Bourget »
éditions de Chiré, 1977

27 février 1977 - à l'issue de la Messe, exposition du Saint-Sacrement

27 février 1977, à Saint-Nicolas du Chardonnet :
de gauche à droite Monsieur l’abbé Michel de Fommervault, Monseigneur François Ducaud-Bourget, Monsieur l’abbé Juan,
et au fond, au micro, Monsieur l’abbé Louis Coache

2023-23. De Sainte Hadeloge de Kitzingen, fille de Charles Martel.

2 février,
Fête de la Purification de Notre-Dame (cf. aussi > ici) ;
Chandeleur (cf. > ici, et > ici) ;
Mémoire de Sainte Hadeloge de Kitzingen, vierge et abbesse.

       En sus de la fête de la Purification de Notre-Dame, au 2 février est également assignée celle de Sainte Hadeloge de Kitzingen, une sainte qui a retenu toute notre attention, parce que cette princesse franque est aujourd’hui bien oubliée en France, alors qu’elle est issue de l’une de ses plus nobles lignées : celle qui deviendra bientôt la dynastie carolingienne.

Sainte Hadeloge - statue dans le parc de Schwanberg

Statue de Sainte Hadeloge dans le parc de Schwanberg

   En Français on l’appelle Hadeloge, ou Hadéloge ou bien Adéloge, qui sont des transcriptions du prénom franc Adelheid qui avait été rendu en latin par Adeloga ou Hadelauga.

   Elle était l’une des filles de Charles Martel (vers 688 – 22 octobre 741), duc des Francs et Maire du palais, le célèbre fils de Pépin de Herstal dont les peuples, encore en notre siècle de perte de repères et d’ignorance crasse, ont cependant gardé la mémoire à cause de sa victoire sur les mahométans à Poitiers (19 octobre 732).
Sa mère était Kunehilde (appelée aussi Swanahilde ou Sonichilde) de Bavière (vers 695 – après 741), issue de la haute lignée des Agilolfinges qui régnèrent sur la Bavière (et sur le royaume lombard) du VIe au VIIIe siècle.
Sainte Hadeloge était donc demi-sœur de Pépin le Bref et tante de Saint Charlemagne.

   Elevée au château de Schwanberg, en Basse-Franconie (Bavière), Hadeloge fut remarquée tant pour ses capacités intellectuelles que pour son admirable beauté.
Sa charité et sa gentillesse faisaient qu’elle était très aimée des populations à l’entour, mais elle cherchait à plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes, et aspirait à vivre pour le seul Roi du Ciel, résistant aux pressions de son père qui voulait lui faire épouser quelque noble parti.
On rapporte qu’elle priait ainsi : « Puissiez-Vous, ô Seigneur Jésus-Christ, garder mon cœur immaculé, de peur que je ne devienne une honte. Si Vous, Fils du Roi suprême, Vous êtes satisfait de la virginité intacte de mon corps, envoyez-moi Votre ange pour me garder, afin que je puisse préserver ma virginité corporelle. Changez l’esprit de mon père pour qu’il ne me livre pas à ce monde mauvais et aux enfants des ténèbres pour en être flétrie. Car je craindrais d’être oublié par Vous et livrée à la damnation éternelle, si je me donnais à l’amour charnel et si j’étais aimée avec une inclination sensuelle ! ».
Cherchant à imiter la Bienheureuse Vierge Marie, elle la priait aussi quotidiennement pour lui demander sa protection :
« Sainte Marie, Mère de Dieu, Vierge des vierges, Mère et Reine des âmes chastes, gardez-moi dans la virginité que je vous ai promise ! Soyez ma protectrice, de peur que je ne m’abandonne à ce monde et que je ne sois séparée des vierges qui quittent la corruption du monde et qui vous suivent dans l’union la plus intime et la plus bénie avec le Christ, l’Époux éternel ».

   Son humilité, sa persévérance dans la prière, sa constance et sa fermeté lui valurent une assistance spéciale de l’Esprit-Saint qui l’entoura de Sa protection et lui donna la force pour les combats qu’elle devait soutenir.

Schwanberg aujourd'hui - vue générale

Schwanberg aujourd’hui

   Charles Martel était très en colère contre la décision de sa fille. Toutefois chaque fois qu’il se trouvait en sa présence, il était vaincu par sa douceur toute céleste et se trouvait écartelé, car des courtisans malveillants ne manquaient pas d’exciter son irritation, qui se tourna également contre l’aumônier qui assurait la direction spirituelle de la jeune fille.
Un jour, il les chassa tous les deux.
Le chapelain, qui était lui-même de famille noble et riche, résolut alors d’utiliser ses biens à l’acquisition de terres et à la fondation d’un monastère. Pour sa construction, ils choisirent des terrains proches du Main, à environ trois lieues à l’ouest de Schwanberg.

   Une célèbre légende raconte la fondation de ce monastère d’une manière assez poétique : du haut du Schwanberg, Hadeloge aurait jeté son voile dans le vent en disant qu’elle construirait son monastère à l’endroit où le voile tomberait au sol. Le voile, volant vers l’ouest, serait tombé sur la rive droite du Main où un berger nommé Kitz (Kuccingus) l’aurait retrouvé. C’est donc en ce lieu, qu’elle aurait nommé Kitzingen en l’honneur du chercheur de voile, qu’elle s’établit. 

   Le monastère fut dès l’origine placé sous la Règle de Saint Benoît, et Hadeloge en fut la première abbesse, devenant un modèle pour de nombreuses vierges qui, de son vivant, et pendant plusieurs siècles ensuite, vécurent de ses exemples.
L’aumônier fit aussi construire à proximité un bâtiment pour lui-même et quelques frères. On place cette fondation en l’an 745.

le berger Kitz - Kitzingen

Dans l’un des parcs de Kitzingen, statue moderne représentant le berger Kitz

   Lorsque la fondation du monastère fut assurée, l’aumônier partit en pèlerinage à Jérusalem, où il mourut. Il serait alors apparu en songe à Charles Martel, lui reprochant la dureté avec laquelle il s’était comporté envers sa fille, et l’exhortant à faire amende honorable ; en outre, la bonne réputation du monastère s’était répandue, et Charles Martel entendait parler de la vertu rayonnante de sa fille qui en était devenue la supérieure. Il changea alors complètement d’attitude, devint un bienfaiteur de l’abbaye et répara les calomnies que sa colère avait contribué à répandre contre la jeune abbesse.
Celle-ci était infatigable dans son zèle pour le service de Dieu : elle passait de longues heures nocturnes dans la prière, observait les jeûnes avec une sévérité extraordinaire, et servait ses sœurs avec une joyeuse et prompte générosité, choisissant toujours pour elle-même les tâches les plus basses.

Eclairée par le Saint-Esprit, elle avait le don de connaître les tentations qui affligeaient ses religieuses et, souvent, elle savait d’un seul mot charitable dissiper l’épreuve de la moniale et la fortifier.

   Comme en toute abbaye fidèle à la règle de saint Benoît, l’hospitalité était pratiquée avec une bienveillante sollicitude, non seulement pour les pèlerins ou hôtes de passage, mais aussi pour des pauvres et des malades en grand nombre qui étaient accueillis pour des séjours plus longs.
Qualifiée de « mère aimante des pauvres », elle était pénétrée d’une profonde et sincère compassion à la vue de toutes les détresses et souffrances, et se privait elle-même fréquemment du nécessaire pour aider les plus nécessiteux. En plus d’une occasion, sa charité fut accompagnée de miracles.

   L’un des familiers du monastère, qui était parti à la chasse, fut assassiné et dépouillé de tout. Le chien qui l’accompagnait garda le cadavre de son maître pendant trois jours, mais finalement, poussé par la faim, revint au monastère, triste et agité. A son arrivée, tous comprirent qu’un drame avait dû se produire ; Sainte Hadeloge fit venir deux serviteurs et leur enjoignit de partir à la recherche du malheureux chasseur, puis elle s’adressa au chien en disant : « Au nom du Seigneur, va avec eux et montre-leur l’endroit où ils trouveront ton maître ». Le chien conduisit les deux hommes au lieu où gisait le cadavre nu, et le ramenèrent à Kitzingen pour qu’il puisse recevoir les honneurs de la sépulture chrétienne et reposer en terre bénite.
Mais la sainte abbesse ne voulait pas en demeurer là : il fallait que justice fût faite, et elle avait l’intuition que les assassins étaient du nombre des familiers de l’abbaye, qu’elle réunit tous, les exhortant à parler s’ils savaient quelque chose, voire à se dénoncer s’ils étaient coupables, afin qu’ils puissent se repentir et sauver leurs âmes. Mais, comme tous se taisaient, elle fit cette prière à voix haute : 
« O Dieu, qui connaissez ce qui est caché et connaissez toutes choses avant qu’elles n’arrivent, révélez donc Vous-même les coupables par un signe de Votre puissance, afin que si, cela Vous plaît, ils reçoivent le châtiment qu’ils méritent, et pour que tous ceux qui marchent dans la même voie de méchanceté puissent être ainsi dissuadés et améliorés ». Puis se tournant vers le chien de l’homme assassiné qui se tenait à côté d’elle : « Va ! Au nom du Seigneur, désigne les coupables !». Aussitôt le chien se jeta à la gorge de l’un de ceux qui étaient là et l’étrangla. Quand il fut mort, le chien se précipita sur un deuxième, qui venait de se jeter à genoux en avouant son crime, et fit de même avec lui aussi.
La nouvelle de cette vengeance de Dieu se répandit dans toute la région, dans les forêts où se cachaient beaucoup de vagabonds et de voleurs, imposant à tous une telle crainte que, dès lors, les biens et les gens du monastère furent en grande sécurité.

   C’est par de tels prodiges, et par d’autres semblables, que Dieu manifesta la sainteté de Sa servante Hadeloge et Sa protection sur l’abbaye qu’elle avait fondée, lui assurant un grand rayonnement et une magnifique fécondité spirituelle qui contribuait à la conversion des mœurs et la croissance en vertu de tous les villages environnant. 

Fresque de Sainte Hadeloge dans l'église Saint Burckard de Wurtzbourg

Sainte Hadeloge avec les plans de l’abbatiale de Kitzingen
(fresque dans l’église Saint Burkhard, Wurtzbourg)

   La sainte fondatrice, elle, aspirait avec confiance à rejoindre son Epoux céleste : « Par amour pour Vous, Seigneur Jésus-Christ, j’ai rejeté tout amour terrestre et tout mariage, j’ai chargé sur moi la haine insupportable de mon Père et j’ai enduré beaucoup de difficultés et de misères ; Ayez maintenant pitié de moi, et accordez-moi gracieusement d’être, avant le jour de mon départ, complètement purifiée, par une confession sincère et par la persévérance dans un amour fidèle. Accordez-moi, par grâce, qu’en sortant de ce monde, je reçoive l’honneur d’être accueillie dans le chœur béni de Vos vierges saintes ».

   Jusqu’à la fin, et malgré les infirmités de l’âge, elle ne relâcha rien de sa régularité, de la ferveur de ses prières, de son service des pauvres et des nécessiteux, ainsi que dans l’édification de ses sœurs. Plusieurs malades furent ramenés à une parfaite santé grâce à ses prières.

Sainte Hadeloge reçut de Notre-Seigneur la connaissance du jour où Il viendrait la chercher.
Le jour de la Chandeleur 2 février (vraisemblablement en 770), qui tombait un dimanche, elle réunit toutes ses sœurs et leur dit : « Je vais maintenant aller vers le Christ, mes très chères sœurs ! Veillez à ce que Satan ne vienne voler les brebis que j’ai gagnées, avec l’aide du Seigneur, et, en ce lieu, demeurez unies au Seigneur dans les peines et dans le labeur. Veillez avec soin à ce que ce lieu sacré ne soit pas profané par la tromperie du diable ou par des souillures charnelles. N’oubliez pas comment j’ai marché devant vous et comment je vous ai précédées par l’exemple, afin que vous aussi vous persévériez dans les mêmes voies avec la grâce de Jésus-Christ ».
Puis elle se confessa une dernière fois, reçut le Corps du Seigneur, et recommanda ses sœurs au Christ, le Bon Pasteur, en disant : « Seigneur Jésus-Christ, qui êtes le meilleur Berger au-dessus de tous les bergers, gardez ces sœurs que Vous avez rachetées par Votre Sang précieux. Par Votre grâce, empêchez quiconque se trouve ici d’être attaqué et broyé par Satan. Je remets mon âme entre les mains de Votre amour miséricordieux, comme Vous avez remis Votre âme entre les mains de Votre Père lorsque Vous étiez sur la croix ». Et, ayant dit ces mots, elle rendit l’esprit.

   Sainte Hadeloge fut mise en terre dans l’église abbatiale, au pied de l’autel de la Très Sainte Vierge Marie, et sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage (on l’invoque particulièrement contre la fièvre).

   Pendant tout le Moyen-Age, l’abbaye de Kitzingen fut un foyer de ferveur et de culture qui avait grande réputation : Sainte Hedwige de Silésie (1174-1243), reine de Pologne, y fut éduquée, et Sainte Elisabeth de Thuringe (1207-1231) y fut accueillie un temps.
Malheureusement, au début du XVIème siècle, au cours de la « Guerre des paysans » (Deutscher Bauernkrieg), l’abbaye fut prise et pillée. Les reliques de Sainte Hadeloge furent brûlées (1525), puis l’abbaye supprimée (1544), et les bâtiments tombèrent en ruine, jusqu’à ce que, en 1660, le prince-évêque de Wurtzbourg, Johann Philipp von Schönborn, appelât les Ursulines à Kitzingen, qui reconstruisirent le monastère dans le style baroque en vogue à cette époque. Elles y demeurèrent jusqu’en 1804, où le monastère fut dissout en application des lois de sécularisation inspirées par la France révolutionnaire. Comble de la profanation de ce lieu sanctifié par la sainte fille de Charles Martel : depuis 1817, l’église est attribuée au culte protestant…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
[d’après « BAVARIA SANCTA – Leben der Heiligen und Seligen des Bayerland ur Belehrung und Eredification für das christliche Volk » ;
par le Dr. Modestus Jocham – Freising, 1861]

L'abbaye de Kitzingen avant 1544

L’abbaye de Kitzingen avant sa destruction en 1544

2023-21. Récapitulatif des publications de ce blogue consacrées à Saint François de Sales depuis les origines jusqu’au 29 janvier 2023.

29 janvier 2023,
Fête de Saint François de Sales, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise.

Saint François de Sales

   Voici le récapitulatif des principales publications de ce blogue consacrées à Saint François de Sales :

A – Eléments biographiques :

- Présentation de la vie et de l’œuvre de Saint François de Sales par Benoît XVI > ici
- La naissance de Saint François de Sales (21 août 1567) > ici
- Liens de Saint François de Sales avec le Saint Suaire > ici
- La mort de Saint François de Sales (28 décembre 1622) > ici

B – La fondation de la Visitation :

- Les préludes à la fondation de l’Ordre > ici
- La fondation (dimanche de la Sainte Trinité 1610) > ici
- La fin et l’esprit de la Visitation > ici

C – Glorification de Saint François de Sales :

- Sentiments de Madame de Chantal après la mort de Saint François de Sales > ici
- Béatification et canonisation de Saint François de Sales > ici
- Sa proclamation comme Docteur de l’Eglise > ici

C – Prières :

C1 : Prières à Saint François de Sales :

- Litanies de Saint François de Sales > ici

C2 – Prières de Saint François de Sales :

- « Ayez mémoire et souvenance… » (paraphrase du « Memorare » par Saint François de Sales > ici
- Louange de Saint François de Sales à la Très Sainte Vierge > ici

D – Varia :

- Trois livres du Père Gilles Jeanguenin pour mieux connaître Saint François de Sales > ici
- Conseils spirituels de Saint François de Sales au début de l’année liturgique > ici
- Ouverture de l’année jubilaire du 4ème centenaire de la Visitation > ici

- Jubilé d’argent d’affiliation à l’Ordre de la Visitation > ici

St François de Sales

2023-19. Nous avons lu et nous avons aimé : « Pour Dieu et le Roi… avec la Rochejaquelein ».

28 janvier,
Fête de Saint Charlemagne (cf. > ici, > ici et > ici) ;
Anniversaire de la mort d’Henri de La Rochejaquelein [+ 28 janvier 1794].

pour-dieu-et-le-roi-avec-la-rochejaquelein

       Au mois d’octobre dernier, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Monsieur de Bonchamps, j’ai évoqué (et chaudement recommandé) l’excellente collection « Pour Dieu et le Roi… », dans laquelle Brigitte Lundi publie les biographies des héros de la Vendée militaire, à l’intention des enfants (cf. > ici). Mais, ainsi que je le faisais remarquer alors, des adultes y trouveront aussi leur compte avec un immense plaisir, comme en une sorte d’ »apéritif » pour des lectures conséquentes plus fouillées.

   J’ai donc la joie de vous annoncer la parution du cinquième ouvrage de cette collection, dédié à « Monsieur Henri » : « Pour Dieu et le Roi… avec la Rochejaquelein ».

4ème de couverture :

   Après avoir entendu le récit de Grand-Mère Zénaïde (dans Pour Dieu et le Roi, en Vendée), celui de l’Oncle Mathurin (dans Pour Dieu et le Roi, avec Cathelineau), celui de l’Oncle Joseph (dans Pour Dieu et le Roi, avec Stofflet), celui de l’oncle Ernest (dans Pour Dieu et le Roi, avec Bonchamps) nos petits amis vendéens se posent encore mille questions !
Dans ce volume, l’oncle René raconte à ses neveux la grande épopée vendéenne avec La Rochejaquelein.
Un récit palpitant qui devrait passionner nos p’tits Chouans de 10-12 ans !

   L’année 2022 a été celle du deux-cent-cinquantième anniversaire de la naissance d’Henri du Vergier de La Rochejaquelein (30 août 1772), que Monseigneur Pie, futur cardinal, surnomma « l’Achille de la Vendée », tué à 21 ans et demi par un « Bleu » qu’il venait de gracier.

   Pour compléter l’hommage que lui rend avec brio Brigitte Lundi, je veux vous montrer, ci-dessous, l’authentique étendard de « Monsieur Henri », photographié par Frère Maximilien-Marie en octobre 2021 (avec l’aimable autorisation de ses propriétaires) dans l’un des salons de la famille, apparentée aux La Rochejaquelein, qui en a aujourd’hui le précieux dépôt.

drapeau de La Rochejaquelein - collection privée

   Puisse donc ses beaux exemples nous inspirer et stimuler notre manière d’agir, lui auquel sa cousine par alliance et future belle-sœur a rendu ce bel hommage : « Il avait un courage ardent et téméraire qui le faisait surnommer l’Intrépide. Dans les combats, il avait le coup d’œil juste et prenait des résolutions promptes et habiles. Il inspirait beaucoup d’ardeur et d’assurance aux soldats » (Mémoires de Victoire de Donissan, marquise de Lescure puis de La Rochejaquelein).

pattes de chatTolbiac.

Blason_Famille_La_Rochejaquelein.svg

Du Vergier de La Rochejaquelein :
de sinople à la croix d’argent cantonnée de quatre coquilles du même
et chargée d’une coquille de gueules en abîme
.

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