Archive pour la catégorie 'Memento'

2012-38. Le 14 juillet autrement…

Au mois de juillet 1792, le sud du Vivarais a été le théâtre d’évènements tragiques et sanglants.
A la suite de l’échec de la constitution d’une « armée catholique et royale d’Orient » sous les ordres du comte Louis-François de Saillans, les révolutionnaires vont mettre la terreur à l’ordre du jour dans notre province, un mois avant la prise des Tuileries et l’emprisonnement du Roi (10 août 1792), un mois et demi avant les tristement célèbres « massacres de septembre » (2 & 3 septembre 1792) : le comte de Saillans, plusieurs de ses aides, mais aussi un groupe d’ecclésiastiques vont être atrocement massacrés, dépecés, décapités, du 11 au 14 juillet.

2012-38. Le 14 juillet autrement... dans Annonces & Nouvelles 3-Saillans

Le comte Louis-François de Saillans

Pour que ces évènements ne tombent pas dans l’oubli, l’association Refuge Notre-Dame de Compassion vous invite, à l’occasion du 220ème anniversaire de ces martyres, à une journée de découverte et de mémoire, le samedi 14 juillet 2012.
Cette journée commencera vers 9h30 le matin ; elle nous permettra de nous rendre (déplacements en voiture) sur les sites où se sont déroulés ces évènements (la commanderie de Jalès, Banne, Naves et les Vans, Joyeuse et Largentière… etc.). Le repas sera tiré du sac.

Afin de l’organiser comme il convient, nous avons besoin d’ores et déjà, de connaître le nombre de personnes qui seraient intéressées d’y participer, de savoir qui dispose de places d’automobile, et aussi qui, n’ayant pas d’auto, souhaiterait être pris en charge (afin de prévoir des co-voiturages).

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armoiries du comte de Saillans

2012-33. Reposez en paix, Madame!

Nous venons d’apprendre avec tristesse le rappel à Dieu

ce 2 mai 2012

de 

Madame la duchesse douairière d’Anjou et duchesse de Ségovie 

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* * * * * * *

Née Emmanuelle de Dampierre des ducs de San Lorenzo
le 8 novembre 1913,
Madame vient de s’éteindre, ce 2 mai 2012,
dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année,

en sa résidence du Palais Massimo, à Rome. 

Elle était veuve de feu Monseigneur le duc d’Anjou et de Ségovie
(de jure Sa Majesté le Roi Henri VI),

la mère de feu Monseigneur le duc d’Anjou et de Cadix
(de jure Sa Majesté le Roi Alphonse II),

la grand-mère de Monseigneur le duc d’Anjou et de Bourbon
(de jure Sa Majesté le Roi Louis XX)
et l’arrière-grand-mère de Monseigneur le Dauphin Louis, duc de Bourgogne. 

Madame fut pendant plusieurs décades l’âme du Légitimisme.
Nous avions eu le grand honneur de lui être présentés
soit à Paris, à l’occasion des cérémonies organisées autour du 21 janvier,
soit à Rome, à l’occasion des pèlerinages avec l’association des descendants des Zouaves Pontificaux.

Que le Christ-Roi accueille son âme dans Son céleste Royaume ! 

 

fleur-de-lys 3 mai 2012 dans Intentions de priere

2012-32. « Sur les pas du Grand Chanéac », en 2012.

promenades contées pour découvrir 

le Chouan des Hautes Boutières

sur les lieux où il a vécu, où il a combattu et où il est mort :

les samedis 9 juin, 7 juillet, 4 août et 15 septembre 2012

(et à la demande pour des groupes constitués)

2012-32.

Les Hautes Boutières et le Plateau Vivarois ont été le théâtre de faits de chouannerie de 1791 à 1800.
Jean-Pierre François Chanéac, dit « le Grand Chanéac », en a été l’une des figures emblématiques sur les paroisses de Saint-Andéol de Fourchades, Saint-Martial, Les Sagnes et Sainte-Eulalie (voir > www).

L’association Refuge Notre-Dame de Compassion propose ces promenades contées à ceux qui désirent mieux connaître ce personnage qui a marqué les mémoires et l’imaginaire local, et qui veulent approfondir le contexte de la révolution à la limite des Hautes Boutières et du Plateau Vivarois.

Modalités pratiques :

Durée : environ 4 heures. Participation : 5 € / pers. Inscription préalable souhaitée.
Point de départ : aire de stationnement de la ferme de Bourlatier à 14h, aux dates indiquées ci dessus.

Prévoir chaussures de marche (et éventuellement bâton de marche), couvre-chefs, gourdes, coupe-vent… 

Renseignements et inscriptions : 04 75 65 49 20.

Publié dans:Annonces & Nouvelles, Memento, Vexilla Regis |on 2 mai, 2012 |Commentaires fermés

2012-28. Sainte Lydwine de Schiedam (fêtée le 14 ou le 15 avril).

La vie de Sainte Lydwine, fêtée le 14 ou le 15 avril (cela dépend des calendriers particuliers : au Mesnil-Marie nous la fêtons le 15, en raison de la fête de Saint Bénézet, cf. > ici) nous conduit à nous approcher – non sans que la nature humaine ne s’en effraie – à l’un des mystères les plus bouleversants de notre vocation chrétienne : la communion aux souffrances du Seigneur Jésus-Christ. Celle-ci, chez certaines âmes d’élite, peut arriver au point qu’elles vont endurer de véritables « supplices » physiques et moraux qui paraissent cruels et épouvantables, mais au travers desquels se réalise la parole de Saint Paul : « Ce qui manque à la Passion du Christ, je l’achève en ma propre chair, pour Son Corps qui est l’Eglise » (Col. I, 24).

2012-28. Sainte Lydwine de Schiedam (fêtée le 14 ou le 15 avril). dans De liturgia 100px-Ordem_Avis.svg_

Lydwine est née le dimanche des Rameaux 18 mars 1380 à Schiedam – petite ville des Pays-Bas -, dans une famille qui était d’origine noble mais tombée dans la pauvreté. Elle était la cinquième, et l’unique fille, de neuf enfants : quatre garçons naquirent avant elle et quatre autres garçons après elle.

Enfant pleine de charme, elle était aussi dès son plus jeune âge attirée par les choses de Dieu au point que vers l’âge de sept ans elle était déjà résolue de se consacrer entièrement au service du Christ.
A partir de son adolescence, sa beauté lui valut des admirateurs et, bien qu’encore très jeune, elle fit l’objet de demandes en mariage. Lydwine les repoussa énergiquement en disant à ses parents : « Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes. »
Dieu la prit au mot.

Dunselman chute de Lydwine

Chute de Lydwine sur la glace

Elle avait une quinzaine d’années lorsqu’elle fit une chute – en faisant du patin sur un étang gelé – : elle eût une côte brisée.
On la transporta sur son lit et … elle ne le quitta plus jusqu’à sa mort, trente-huit ans plus tard !
Car, malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu’empirer : d’abord un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée ; perdant l’usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles.

Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour. Mais peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi.

Trois plaies profondes s’ouvrirent dans son pauvre corps, dont l’une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu’on en retirait jusqu’à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l’épaule, à laquelle s’ajouta bientôt le « mal des ardents » qui dévora ses chairs jusqu’aux os.
Ainsi Lydwine, couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n’avait plus que l’usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée de vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir.
À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l’ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu’à remplacer une maladie par une autre. 

Malgré ces tourments qui semblent inhumains tellement ils font frémir, Lydwine intensifia son union à Dieu et vécut une intense union au Rédempteur. Elle avait compris que ce qui lui arrivait était une disposition particulière de la Providence dans laquelle elle entra totalement, offrant ses souffrances pour les âmes et pour l’Eglise.

Car en fait, les maladies, les plaies et l’espèce de décomposition physique dans laquelle elle vivait sans mourir étaient en quelque sorte la transposition dans sa chair de la décadence dont la Sainte Eglise souffrait en Occident à cette terrible époque. Lydwine portait tout cela avec un esprit surnaturel, victime de substitution, pour obtenir à l’Eglise la grâce du renouveau spirituel et du retour à l’unité autour du Pape légitime (Lydwine est en effet contemporaine du grand schisme d’Occident qui vit la division de l’Eglise autour de deux puis de trois papes!!!). Elle reçut les sacrés stigmates de la Passion du Seigneur. Et à partir de 1414, jusqu’à sa mort, c’est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie.

Dunselman l'Enfant Jésus apparait à Lydwine dans la Sainte Hostie

Sainte Lydwine a une apparition de l’Enfant Jésus dans la Sainte Eucharistie

Jusqu’à la fin, ses maux s’aggravèrent ; mais ses plaies, ses vomissements n’exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu’elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d’elle consolation.
On doit aussi ajouter d’incroyables grâces mystiques : bilocation, lecture dans les âmes, réception des sacrés stigmates et participation régulière à la Passion de Jésus, visions du Christ et de la Vierge, compagnie familière de son Ange Gardien qui l’emmena – alors que son corps restait sur son lit de souffrance – visiter les lieux saints et lui fit rencontrer de pieux personnages contemporains qui vivaient à des milliers de kilomètres de là… etc.

Dunselman vie mystique de Lydwine

Quelques unes des grâces mystiques de Sainte Lydwine

Ce fut le mardi de Pâques de l’an 1433 – à l’âge de 53 ans – que Lydwine acheva la montée de son Calvaire : sa passion avait duré un peu plus de trente-sept ans.
Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et la beauté de sa jeunesse ; il exhalait un parfum plus suave que jamais.
Ce corps fut conservé intact, miraculeusement, mais au XVIème siècle les protestants le brûlèrent et on ne conserve plus, en guise de reliques, que les os calcinés retrouvés dans le bûcher…
Aujourd’hui, en nos temps où les chrétiens eux-mêmes ont tellement perdu le sens de la communion aux souffrances rédemptrices du Christ, l’exemple de Sainte Lydwine vient nous « secouer » et nous ramener à cette grande leçon : la grâce ne peut être obtenue que par l’union à Jésus crucifié !

Schiedam : basilique de Sainte Lydwine (le sancturaire)

Vue du sanctuaire de la basilique de Sainte Lydwine

Nota :
la vie de Sainte Lydwine a été écrite en détail avec brio par J.K. Huysmans

Huysmans : vie de Sainte Lydwine

2012-17. De l’anniversaire de la Constitution Apostolique Veterum Sapientia sur l’enseignement de la langue latine et son maintien dans la liturgie et les études cléricales.

22 février,
Fête de la chaire de Saint Pierre à Antioche ;
Mémoire de Sainte Marguerite de Cortone.

Le 22 février 1962, à l’occasion de la fête de la Chaire de Saint Pierre (en 1962, il n’y avait plus qu’une seule fête de la chaire de Saint Pierre), le Pape Jean XXIII signa et promulgua une Constitution Apostolique intitulée Veterum Sapientia (texte > ici), concernant l’enseignement du latin et son maintien ferme dans la liturgie et dans l’enseignement, tout spécialement dans les études cléricales.
Il est à noter que, à moins de huit mois de l’ouverture des travaux du second concile du Vatican, Jean XXIII voulut donner un éclat particulier à la signature de cette Constitution Apostolique, puisque elle n’eut pas lieu dans son bureau, ni même dans l’une des pièces les plus prestigieuses du Palais Apostolique, mais dans la Basilique Saint-Pierre elle-même, au cours d’une cérémonie qui revêtit une solennité inaccoutumée pour ce genre de signature.

2012-17. De l'anniversaire de la Constitution Apostolique Veterum Sapientia sur l'enseignement de la langue latine et son maintien dans la liturgie et les études cléricales. dans Commentaires d'actualité & humeurs ME0000072846_3-300x211

Basilique Vaticane : reliquaire de la Chaire de Saint Pierre (Le Bernin)

Le cinquantième anniversaire de cette Constitution Apostolique n’a pas donné lieu, en France, à un foisonnement de publications, mis à part le rappel judicieux de cet anniversaire par Riposte Catholique (cf. > ici).

La curieuse mémoire sélective des instances officielles de l’ « Eglise de France » a retenu de célébrer – jusqu’à plus soif – le cinquantième anniversaire de l’ouverture du second concile du Vatican, et nous vaut déjà d’abondants publications et commentaires, mais oublie de célébrer le cinquantième anniversaire de la promulgation d’un texte officiel, qui a toujours force de loi (puisque, à ma connaissance, il n’a jamais été abrogé) et qui, de toute évidence – par la volonté même du Pontife qui avait annoncé la convocation de ce concile et allait en présider la première session – , était une préparation importante à l’ouverture des travaux du dit concile.

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Avec la souveraine liberté qui est le privilège donné par Dieu à tout chat (et aux chats des Souverains Pontifes eux-mêmes !), je me permets aujourd’hui quelques réflexions :

1) En premier lieu, vous avez peut-être remarqué que j’écris l’expression « Eglise de France » en italiques et entre guillemets.
En effet, cette expression me fait toujours un peu tiquer et, pour reprendre un verbe cher aux modernichons, elle « m’interpelle » : l’ « Eglise de France » est-elle donc une réalité différente et séparée de l’Eglise Catholique Romaine ?
Du point de vue de la constitution de l’Eglise, parler d’ « Eglise de France » a-t-il un sens ?
S’il y a bien des « évêques de l’Eglise Catholique en France », a-t-on le droit de dire qu’il y a une « Eglise de France » ?
Dans l’ordre normal des choses, dans l’ordre catholique des choses, il y a, sur le territoire d’une entité géo-politique précise – que nous appelons la France – , des évêques et des diocèses de l’Eglise Catholique Romaine. Ces évêques sont légitimement réunis dans ce que l’on appelle la « conférence épiscopale », mais ils ne peuvent en aucune manière constituer l’ « Eglise de France » ni même l’ « Eglise Catholique de France », comme s’il s’agissait d’une Eglise à part, Eglise plus ou moins indépendante, Eglise plus ou moins autocéphale… à moins qu’elle ne soit à proprement parler schismatique !

2) Ma deuxième remarque, porte sur la nature de ce texte : une Constitution Apostolique, ce n’est pas n’importe quoi !
Dans la hiérarchie des textes législatifs de l’Eglise Catholique Romaine, une Constitution Apostolique se situe pratiquement au sommet de la pyramide : ce n’est pas un « rescrit », ce n’est pas une « lettre apostolique », ce n’est pas une « encyclique », ce n’est pas un « motu proprio », c’est un texte qui a une autorité encore supérieure. Une Constitution Apostolique est une loi que le Pape promulgue pour toute l’Eglise en vertu de son autorité de pasteur universel.
Les constitutions apostoliques sont toujours rédigées en latin et sont habituellement revêtues du grand sceau pontifical. Elles commencent toutes par une formule caractéristique : vient d’abord le prénom du Pape, suivi de la mention « pape » (PP.) ou « évêque » (episcopus) – parfois avec son numéro d’ordre – , la deuxième ligne porte la mention « serviteur des serviteurs de Dieu » (servus servorum Dei), en usage depuis Saint Grégoire le Grand, et enfin vient une formule qui est le plus souvent « pour mémoire éternelle » (ad perpetuam rei memoriam).
Ainsi donc, à moins d’être explicitement rapportée ou modifiée postérieurement par une autre Constitution Apostolique, ce qui est promulgué par ce type de document oblige les pasteurs et les fidèles de l’Eglise Catholique.
La Constitution Apostolique Veterum Sapientia n’ayant pas été abrogée, elle a toujours force de loi dans l’Eglise Catholique.

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3)  Ma troisième réflexion est en tous points conforme à ce que faisait remarquer le blogue « Summorum Pontificum »  (< cliquer sur ce lien) ce pourquoi je n’ai pas mieux à faire que le citer :
« Comme beaucoup de textes conformes à la Tradition de l’Église, celui-ci devait être enterré très vite, l’autorité ne mettant rien en œuvre pour qu’il entre dans les faits et les épiscopats nationaux ne lui donnant aucun écho ou presque. La destinée de cette Constitution Apostolique montre, s’il en était besoin, que ce qui manque le plus, ce ne sont pas les textes, mais le courage et la volonté politique de les faire passer dans les faits. Et qu’il manque également un épiscopat prêt à appliquer les textes que l’on publie. On en est loin du compte, même aujourd’hui. À part les séminaires traditionnels, quels sont les séminaires français qui appliquent cette constitution apostolique d’un pape dont certains se réclament sans cesse au nom du Concile ? »
C’est moi qui ait mis en gras les passages qui me paraissent les plus importants dans cette citation.

J’ajoute ici qu’il est pour le moins curieux, que tout comme pour un certain nombre d’autres textes officiels dont la portée juridique est universelle (c’est en particulier le cas du motu proprio Summorum Pontificum!), sur le site du Saint-Siège, le texte de la Constitution Apostolique Veterum Sapientia n’est mis en ligne que dans sa version officielle, le texte latin, accompagné de sa traduction dans une seule langue vernaculaire, l’espagnol ! (> ici).
J’en connais évidemment qui vont ironiser en me disant : « Puisque vous tenez tant à la langue latine, ça ne doit donc pas poser un problème pour vous ! » Néanmoins, pour des raisons évidentes, il semblerait pour le moins normal que le Saint-Siège présente aussi au minimum les versions italienne, portugaise, allemande, anglaise et française de ce grand texte !!!

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4) Mon quatrième et dernier point (pour aujourd’hui du moins) est une autre citation.
Dans l’Osservatore Romano en langue française et disponible sur Internet, sont en ce jour publiés des extraits de l’une des interventions prononcées au cours du congrès du 23 février 2012 organisé par le Pontificium Istitutum Altioris Latinitatis, à l’Université Pontificale Salésienne (Rome), congrès qui était justement consacré au cinquantième anniversaire de la Constitution Apostolique Veterum sapientia.
Cet article est intitulé en gros caractères : « Pourquoi les prêtres doivent étudier le latin », et il est précédé de cet exergue, extrait de l’article : « L’importance de retrouver sans intermédiaire un héritage culturel extraordinairement riche ».
Voici donc la reproduction de cet article :

« La deuxième moitié du XXe siècle a marqué — et pas seulement au niveau ecclésial — une ligne de division dans l’histoire de l’usage de la langue latine. Disparue depuis déjà des siècles comme instrument de la communication érudite, elle a résisté à l’école, comme matière d’étude dans les programmes éducatifs de niveau secondaire supérieur, et, dans l’Eglise catholique, en général, comme moyen d’expression de la liturgie et véhicule de transmission des contenus de la foi et d’un vaste patrimoine littéraire, qui va de la spéculation théo-philosophique au droit, de la mystique et de l’hagiographie aux traités sur les arts, à la musique et même au sciences exactes et aux sciences naturelles.
Mais avec le temps, tout au moins sous le profil de sa diffusion, la langue latine a fini par devenir, en majeure partie, l’apanage toujours plus caractéristique de la formation cléricale dans l’Eglise catholique, au point de donner naissance à une identification spontanée, peut-être tout autant qu’inappropriée, entre l’Eglise Romaine et l’entité linguistique latine, qui dans celle-ci a trouvé, en cette phase critique, une vigueur tout au moins apparente.
«Apparente» car, si l’on considère a posteriori les circonstances actuelles, tout laisserait penser que la voix du bienheureux Jean XXIII, qui s’adressait le 7 septembre 1959 à un congrès d’amateurs de langue latine, non seulement n’a pas été écoutée, mais que la question de l’usage et de l’enseignement même de la langue latine, également dans le contexte ecclésial, se trouvait déjà probablement sur la voie d’une diminution radicale. «Malheureusement de nombreuses personnes, exagérément séduites par le progrès extraordinaire des sciences, ont la présomption de rejeter ou de limiter l’étude du latin et d’autres disciplines de ce genre».
Toutefois, malgré les difficultés, on rencontre aujourd’hui chez les prêtres la conviction que le but de l’initiation au latin est celui d’approcher une civilisation et d’en mesurer les valeurs, les intérêts et les significations, en évaluant ses enseignements et ses fondements théorétiques dans la perspective d’une compréhension critique du présent. Il s’agit d’un signal décidément encourageant du monde et de l’Eglise contemporaine, décidée à ne pas observer la leçon et l’étude du passé comme un regard superflu ou rétrograde visant inutilement à récupérer quelque chose de disparu, mais comme une réappropriation, directe et sans intermédiation, d’un message d’une extraordinaire richesse culturelle et pédagogique, d’un héritage intellectuel trop vaste, fécond et enraciné pour qu’on puisse imaginer une coupure quelconque de ses racines.
A l’état actuel, il apparaît improbable que l’on réussisse à faire apprécier au prêtre, encore moins dans la phase intiale de son parcours de formation, la valeur du latin comme une langue dotée d’une noblesse de structure et de lexique, capable de promouvoir un style concis, riche, harmonieux, plein de majesté et de dignité, qui soit bénéfique à la clarté et à la gravité, apte à promouvoir toute forme de culture, l’humanitas cultus, entre les peuples.
C’est dans ce recouvrement d’une identité culturelle propre, dans cette reprise à partir de la base des motivations de la présence même de l’Eglise dans la société que se configure l’importance du latin dans le curriculum scolaire des aspirants à la prêtrise, en la libérant de toute remise en cause simpliste — ainsi qu’incorrecte et réductrice — sur sa fonctionnalité pratique et en réhabilitant son rôle de matière largement formatrice.
C’est dans cette perspective que Paul VI, dans le Motu Proprio Studia latinitatis — avec lequel il instituait l’Institut Pontifical Supérieur de Latinité au sein de l’Université Pontificale Salésienne — réaffirmait avec décision, au début même du texte, le lien étroit entre l’étude de la langue latine et la formation au sacerdoce, réaffirmant le caractère inéluctable d’une non exigua scientia du latin. »

  Celso Morga Iruzubieta

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Pour terminer mes réflexions de ce jour, je ne puis donc que vous encourager tous, clercs et laïcs, à porter une amoureuse attention au latin, qui est véritablement la langue maternelle de tous ceux qui reconnaissent pour Mère, dans l’ordre de la grâce et de la vie spirituelle, la Sainte Eglise Catholique Romaine.

patteschats Veterum SapientiaLully.

2012-14. Jean-Nicolas Stofflet.

« Il poursuivit les iniques, les cherchant de toutes part ;
ceux qui troublaient son peuple, il les livra aux flammes ;
et ses ennemis furent repoussés par la crainte qu’il inspirait,
et tous les ouvriers d’iniquité furent troublés,
et le salut fut dirigé par sa main. »

(1 Macchabées III, 5-6)

2012-14. Jean-Nicolas Stofflet. dans Chronique de Lully coeurvendeen

       Fils d’un meunier, Jean-Nicolas Stofflet est né le 3 Février 1753 à Barthélémont, près de Lunéville, en Lorraine.
A l’âge de 17 ans (1770), il s’engage dans l’armée (Régiment Lorraine-Infanterie-Royale) où il arrivera au grade de caporal.
En 1786, il quitte l’armée pour entrer au service du comte de Colbert, qui fait de lui le garde-chasse de ses forêts de Maulévrier, en Anjou.

En 1789, au moment du déclenchement de la révolution, Stofflet est dans sa trente-septième année.

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Acte de baptême de Jean-Nicolas Stofflet.

   Dès le début, il se trouve en total désaccord avec les principes révolutionnaires : son passé militaire, son idéal, son loyalisme envers les autorités légitimes ainsi que ses convictions religieuses font naturellement de lui un opposant au courant de folie et d’impiété qui déferle sur le Royaume. Il sera donc aux avant-postes de la résistance.

   Le 13 mars 1793, il est – avec Jacques Cathelineau – le premier à prendre la tête des insurgés : commandant les hommes de Maulévrier, il attaque Vezins, puis rejoint Cathelineau pour marcher sur Cholet.
Notons au passage que Cathelineau et lui sont les seuls roturiers à être hissés au commandement des troupes vendéennes.

   Aux côtés des autres généraux de la Grande Armée Catholique et Royale, il est de toutes les batailles et, en ce début de guerre, de toutes les victoires.
Son audace et sa bravoure en imposent à tous.

   En octobre 1793, après la défaite de Cholet, et avec ce qui subsiste de la Grande Armée Catholique et Royale, il franchit la Loire : c’est la « virée de Galerne », où les combats se soldent par plus de défaites que de victoires.
Lorsque le marquis de Donissan et le Prince de Talmont veulent s’enfuir à Jersey, Stofflet les en dissuade.

Après la déroute du Mans, au soir du 16 Décembre 1793, les Vendéens arrivent à Ancenis. La Rochejaquelein et Stofflet parviennent à franchir le fleuve mais, les embarcations étant trop peu nombreuses, les débris de la Grande Armée Catholique et Royale restent en grande partie sur la rive droite de la Loire.
Le lendemain, Westermann – « le boucher » – arrive avec ses hussards. Assaillis par les républicains et dans l’impossibilité de traverser le fleuve, les Vendéens se dirigent vers Savenay, où ils seront impitoyablement exterminés l’avant-veille de Noël.

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   En janvier 1794, le tristement fameux Turreau est nommé par la Convention commandant en chef de l’armée de l’Ouest avec la mission d’extermination systématique que l’on sait : il met en marche ses colonnes infernales qui vont tout détruire et massacrer sur leur passage.

   Stofflet et La Rochejaquelein essaient de reformer l’Armée Catholique et Royale. Mais Monsieur Henri tombe, frappé d’une balle, le 28 janvier 1794.
Pour que son corps ne soit pas identifié (et, par suite, profané par les bleus), avant de l’ensevelir, Jean-Nicolas Stofflet prend la décision de le défigurer à coups de sabre et de le dépouiller de ses vêtements, en sanglotant : « J’ai perdu ce que j’avais de plus cher au monde ! »

Stofflet vitrail de l'église ND de Beaupréau

Jean-Nicolas Stofflet – vitrail de l’église Notre-Dame de Beaupréau.

   Quatre jours plus tard, le 1er Février 1794, à la tête de seulement 1000 paysans, Stofflet attaque victorieusement l’armée républicaine près de Gesté ; le 6 février, autre victoire à Vezins et, le 7, victoire encore à Vihiers, près de Cholet.
Mais le général républicain Cordellier, commandant l’une des colonnes infernales, arrive derrière Stofflet et met en fuite les paysans.
Stofflet veut prendre sa revanche : il attaque Cordellier à Beaupréau le 14 février, mais cette fois les républicains sont les plus forts.

Le 24 février, Stofflet s’empare de Bressuire.

   Jean-Nicolas est proposé comme généralissime mais, sur les conseils de l’abbé Bernier, il décline l’offre et demande plutôt la création d’un Conseil Supérieur.
Les quatre chefs présents – Stofflet, Marigny, Sapinaud et Charette - prêtent serment de se secourir mutuellement et décrètent la peine capitale pour celui qui violera ce serment.

Il a été décidé de marcher sur Saint-Florent : Marigny part chercher ses troupes. On l’attend. Il ne vient pas… Il n’arrive, avec 2000 hommes, qu’après la bataille.
Il est aussitôt déchu de son titre de général.
Le 29 Avril, un conseil de guerre présidé par Stofflet accuse Marigny d’avoir violé le serment. Le premier, Charette vote la mort ; il est suivi par vingt-deux des membres du conseil, tandis que dix autres proposent une peine moins forte.

La sentence devra être appliquée par celui des généraux qui pourra saisir le coupable. Six semaines plus tard, ce sont les chasseurs de Stofflet qui découvrent Marigny, lequel est exécutée le 10 Juillet 1794.

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   La mort de Gaspard de Bernard de Marigny sonne en quelque sorte le glas de l’unité vendéenne en face des troupes républicaines : depuis des mois déjà des rivalités entre chefs sourdaient, mais désormais l’entente ne sera plus possible.

   Les troupes commandées par Marigny refusent de se mettre sous les ordres de chefs qui ont mis à mort leur général et se démobilisent.
Stofflet n’est pas un chef très aimé : on lui fait grief de son caractère, facilement dur et cassant. Bien qu’il soit un excellent militaire, on lui reproche aussi de n’être que l’exécuteur des idées de l’abbé Bernier.
L’armée vendéenne n’est plus qu’une ombre alors que la province n’est pratiquement plus que cendres et décombres.
La Convention elle-même essaie de mettre fin à cette guerre : un décret d’amnistie est voté le 2 décembre 1794, le 23 des négociations sont engagées et, le jour de Noël, Charette reçoit les premiers émissaires républicains.

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Signature des accords de La Jaunaye

   Le 28 janvier 1795, Stofflet demande le rétablissement du trône dans un manifeste contresigné par l’abbé Bernier.
Le 12 février, il n’est pas à La Jaunaye pour l’entrevue avec les républicains. Quatre divisionnaires de l’armée d’Anjou réclament un délai de trois jours pour faire venir Stofflet… qui n’est toujours pas arrivé le 17 : la paix est signée sans lui (accords de la Jaunaye).
Il n’arrive que le lendemain et manifeste son hostilité à l’égard des signataires.

   Menacé par les armées républicaines, Stofflet marche vers la Loire et ordonne une levée, mais il n’arrive à rassembler que 3000 combattants qui se précipitent sur Saint-Florent, en vain.
Stofflet n’a plus que son camp de Maulévrier et ne peut plus s’opposer aux forces républicaines.

Le 2 mai 1795, il est contraint de signer la paix.

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   Charette reprend les armes dès le mois de juin. Dans un premier temps Stofflet ne bouge pas.

   Ce n’est que sept mois plus tard, à la fin janvier 1796, qu’il reprend le combat après en avoir reçu l’ordre du comte d’Artois, frère du Roi, par l’intermédiaire du chevalier de Colbert. En même temps, le chevalier lui remet la Croix de Saint-Louis et lui annonce son élévation au grade de lieutenant-général.
Le 26 Janvier 1796, il s’adresse à ses compagnons d’armes :
« Braves amis, le moment est venu de vous montrer : Dieu, le Roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur et la voix de vos chefs vous appellent au combat. Plus de paix ni de trêve avec la république ; elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez (…). Les braves soldats que, pendant deux années, j’ai conduits au combat, ne deviendront jamais républicains ; jamais le déshonneur ne flétrira les lauriers qu’ils ont moissonnés (…). »

(on trouvera le texte complet de cette déclaration > ici)

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Bon de cent livres portant la signature de Stofflet.

   Hoche ordonne que 30 000 hommes passent sur le territoire d’Anjou et du Haut-Poitou (il est toutefois loin d’en avoir autant à disposition) et se met à la tête d’une colonne qu’il dirige vers Cholet.
Cependant, de leur côté, les paysans ne sont plus motivés. Après les accords de La Jaunaye, leurs prêtres ne sont plus inquiétés et peuvent célébrer le culte : pourquoi reprendre les armes?
Stofflet ne parvient à rassembler que 2 à 3000 hommes. La lutte n’est pas possible ; traqué, il doit se cacher dans la forêt de Maulévrier.

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   Le 22 février, à La Saugrenière, se tient une rencontre avec des représentants des insurgés de Bretagne et de Normandie en vue d’établir une entente des divers mouvements. La réunion est interrompue par la nuit. L’abbé Bernier se retire tandis que Stofflet et ses hommes restent à dormir dans un bâtiment de ferme.
Mais les bleus ont été avertis.
Quelque 200 hommes d’infanterie et plusieurs dizaines de cavaliers cernent les bâtiments avant le lever du jour, et les insurgés sont pris.

Ligoté, dépouillé, pieds nus, Stofflet doit marcher jusqu’à Chemillé. Puis il est conduit à Angers.

   Stofflet comparaît devant un conseil de guerre (voir le procès-verbal de cette comparution > ici).
Pris les armes à la main, il est condamné à mort : la sentence est exécutée à 10 h, au Champ-de-Mars, ce 25 février 1796.
Il était âgé de 43 ans et 22 jours.

   Il refusa le bandeau en ces termes : « Sachez qu’un général vendéen n’a pas peur des balles ! » Puis il cria : « Vive la religion ! Vive le Roi ! » avant de tomber sous la mitraille.
Sa tête, tranchée au sabre, fut promenée dans toute la ville comme un trophée. 

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Sommet de l’obélisque érigé à la mémoire de Stofflet à l’entrée du château de Maulévrier.

2012-9. 15 février 1982 : un certain cardinal Ratzinger était appelé à demeurer à Rome pour y servir l’Eglise.

Mercredi 15 février 2012,
fête de Saint Claude de La Colombière.

Notre amie Béatrice, dans son excellent site « Benoît et moi », met en ligne aujourd’hui la traduction qu’elle a faite d’un article paru en italien dans l’Osservatore Romano de ce jour.
Cet article s’intitule « Trente ans après » parce qu’il rappelle que, jour pour jour, « il y a trente ans, le 15 Février 1982, était rendue publique la nouvelle que Jean-Paul II, allant à l’encontre du désir du cardinal Joseph Ratzinger, le déchargeait de la gouvernance pastorale du diocèse de Freising et Munich.
Le 25 novembre précédent, en effet, le cardinal allemand de 54 ans avait été nommé par le Pape comme préfet du premier dicastère de la Curie romaine, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ainsi, après avoir conservé près de trois mois encore la direction de ce grand diocèse bavarois, en ces jours de février, Ratzinger s’installe à Rome. (…) Depuis février 1982, le cardinal allemand n’a plus jamais quitté Rome ».

2012-9. 15 février 1982 : un certain cardinal Ratzinger était appelé à demeurer à Rome pour y servir l'Eglise. dans Commentaires d'actualité & humeurs montaneros

1982 : le Cardinal Joseph Ratzinger fait ses adieux au diocèse de Munich pour s’installer à Rome
(ici avec les montagnards bavarois en costume traditionnel) 

Trente ans donc de présence à Rome pour celui qui est devenu, le 19 avril 2005, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI.
Trente ans de présence continue et laborieuse…
Hormis toutefois pendant les courtes périodes de vacances de la Curie, qui permettaient au Cardinal Ratzinger de retourner dans sa petite maison, voisine de la ferme de Pentling : il l’avait achetée en vue de sa retraite, qu’il eût souhaitée discrète, modeste, paisible, studieuse… et accompagnée de chats!
Je vous avais parlé, in illo tempore, de la publication de cette biographie du Cardinal Ratzinger – depuis sa naissance jusqu’à son élévation au Souverain Pontificat – rédigée par Chico, le chat roux de la ferme de Pentling qui, lorsque le bon prélat revenait dans sa Bavière natale, désertait la maison de ses maîtres pour s’installer chez son grand ami Joseph (cf. > www) [1].
Moi, je l’ai toujours pensé : un prélat qui aime les chats et qui – en plus – est aimé d’eux, ne peut que faire un bon Pape! (voir aussi > www).

« Je ne le connais pas, mais ses yeux sont bons », ces paroles d’une romaine quelque jours après l’élection de Benoît XVI, citées par l’article qu’a traduit notre amie Béatrice, rejoint l’expérience de l’épouse de l’un des officiers de l’Ecole de Cavalerie de Saumur lors de la béatification du Père Charles de Foucauld (nota : en effet Frère Maximilien-Marie accompagnait la délégation de l’Ecole de Cavalerie et lui servait de guide pour les visites de Rome ;  il était aussi placé avec ces militaires – au premier rang, avec de beaux prie-dieu de velours rouge – à la cérémonie de béatification le dimanche 13 novembre 2005).
Cette jeune femme donc s’est trouvée en première ligne, sur le passage du Souverain Pontife, lorsqu’il a regagné la sacristie après la vénération des reliques du nouveau bienheureux ; le Pape lui a tendu la main, qu’elle a baisée avec ferveur en mettant genou en terre, puis elle a pu lui parler quelques instants pour recommander à sa prière un tout petit enfant malade. Elle fut bouleversée par la manière dont le Saint Père a plongé son regard dans le sien, avec une indicible expression d’attention, de bonté, de profonde compassion… « A ce moment-là, a-t-elle ensuite confié en substance à Frère Maximilien-Marie, j’ai eu l’impression certaine qu’il n’y avait en quelque sorte plus que lui et moi, qu’il prenait véritablement – au sens le plus fort que peut revêtir ce verbe prendre – cette intention douloureuse que je lui confiais, et j’ai compris à quel point c’est un père que nous avons à la tête de  notre Eglise… »

BenoîtXVI-soleil Benoît XVI dans Intentions de priere

Mais je continue ma lecture de l’article :
« Aujourd’hui, à trente ans du début de la période romaine de Joseph Ratzinger, ce doux berger qui ne recule pas devant les loups, le profil de la maturité d’un pontificat qui restera dans l’histoire se fait clair, dissolvant comme de la fumée les stéréotypes durs à mourir et contrastant avec des comportements irresponsables et indignes. Ces derniers finissent par s’imbriquer dans les clameurs des médias, inévitables et certainement pas désintéressées, mais qui doivent être utilisées comme une opportunité pour la purification de l’Eglise. 
Pape de la paix qui veut raviver la flamme de la primauté de Dieu, Benoît XVI est parfaitement cohérent avec son histoire. Une histoire marquée par une vision ample qui, pendant ces trente (années) romaines, a toujours cherché un souffle mondial et a été caractérisé par une oeuvre d’innovation et de purification poursuivie avec courage, ténacité et patience, conscient que depuis la nuit des temps, l’ennemi sème la zizanie (l’ivraie) dans le champ. 
C’est pourquoi le Pape indique sans relâche la nécessité d’un renouveau continu (Ecclesia semper reformanda [2]), rappelant que la sainteté de l’Église ne sera pas obscurcie si, à l’écoute de la vérité, elle reste proche de l’unique Seigneur ».

Oh, combien nous souscrivons à ces paroles! Et plus que jamais, rendant grâces à Dieu pour les trente années romaines de celui qui s’est soumis avec humilité et obéissance aux dispositions de la divine Providence qui contrecarrait ses projets personnels, nous redisons avec ferveur les paroles de l’ « Oremus pro Pontifice nostro » : « Que le Seigneur le garde, qu’Il le conserve en vie, qu’Il le fasse heureux sur la terre et qu’Il ne le livre pas à la merci de ses ennemis »!

Lully.

Pour lire la totalité de l’article de l’Osservatore Romano sur le site « Benoît et moi », cliquer ici > www, et si vous voulez le lire en italien, ici > www.

armes-benoit-XVI-2-93x150 cardinal Ratzinger dans Lectures & relectures

[1] A ma connaissance, le très bel album « Joseph et Chico » dont j’avais relaté la parution en octobre 2007 n’a toujours pas été traduit en français, et c’est vraiment très dommage!

[2] « Ecclesia semper reformanda » : c’est un adage qui remonte au Moyen-Age et qui signifie que l’Eglise doit toujours travailler à sa propre réforme.

Prière pour la glorification du Bienheureux Pie IX et pour obtenir des grâces par son intercession.

7  février : fête du Bienheureux Pie IX.

       Vous avez déjà pu vous en rendre compte en raison de nos publications relatives à l’épopée des Zouaves Pontificaux (cf. > ici, et > ici, encore > ici et > ici), au Mesnil-Marie nous avons une dévotion toute particulière envers le Bienheureux Pie IX.

   Né le dimanche 13 mai 1792, à Senigallia (Marche d’Ancône), dans la famille des comtes Mastaï-Ferretti, le petit Jean-Marie fut baptisé et consacré à Notre-Dame de l’Espérance le jour même de sa naissance.
Ordonné prêtre en 1819, il est d’abord directeur spirituel d’un orphelinat, puis fait partie d’une mission diplomatique au Chili. Il est nommé archevêque de Spolète en 1827 (il a 35 ans), est transféré au siège d’Imola en 1832, puis est élevé au cardinalat en 1840.
A la mort de Grégoire XVI, le 16 juin 1846, il est élu deux-cent-soixantième successeur de Saint Pierre : il est âgé de 54 ans. Il prend le nom de Pie IX, en hommage au Pape Pie VII auquel il doit son sacerdoce.
Son Pontificat est le plus long de toute l’histoire de l’Eglise (31 ans, 7 mois et 22 jours). C’est aussi l’un des plus mouvementés (en raison des agitations politiques de cette époque) et des plus riches : Pie IX entretient des relations d’amitiés avec de nombreux saints et avec notre cher Comte de Chambord ; c’est sous son règne que la Très Sainte Vierge apparaît à La Salette, à Lourdes, à Pontmain et à Pellevoisin ; il convoque le 1er concile du Vatican, définit les dogmes de la Conception immaculée de Notre-Dame et de l’infaillibilité pontificale, béatifie la Visitandine Marguerite-Marie et étend la fête du Sacré-Coeur de Jésus à l’Eglise universelle, proclame Saint François de Sales docteur de l’Eglise, publie le fameux « Syllabus », et sous son Pontificat le catholicisme connaît une expansion et un renouveau prodigieux… etc.
Prisonnier dans la Cité Vaticane depuis le 20 septembre 1870, il s’éteint entouré de la vénération unanime des fidèles et de la haine des francs-maçons et des libéraux, le 7 février 1878 dans sa 86ème année.
Aussitôt, les miracles et les grâces obtenus par son intercession se multiplient, mais – en raison des oppositions politiques et de l’agitation des modernistes à l’intérieur de l’Eglise – il a fallu attendre le 3 septembre 2000 pour qu’il soit béatifié.

   Son corps incorrompu repose dans la basilique de Saint Laurent hors les murs, tout près du cimetière du Verano où reposent les Zouaves Pontificaux tombés pour la défense du Patrimoine de Saint Pierre (cf. photographie de Benoît XVI priant devant sa châsse > ici).

Prière pour la glorification du Bienheureux Pie IX et pour obtenir des grâces par son intercession. dans Chronique de Lully DSC09768-Copie-300x229

Calotte du Bienheureux Pie IX conservée au Mesnil-Marie.

     Cœur Sacré de Jésus, exaucez notre prière et daignez glorifier votre serviteur le Bienheureux Pie IX qui Vous a consacré l’Eglise universelle.

Pater noster.

     O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous : exaucez notre prière et veuillez glorifier votre serviteur, le Bienheureux Pie IX, qui vous a proclamée Immaculée.

Ave Maria.

     Saint Joseph, très chaste époux de la Vierge Marie, exaucez notre prière et glorifiez votre serviteur, le Bienheureux Pie IX, qui vous a proclamé patron de l’Eglise universelle.

Gloria Patri.

     Cœur Sacré de Jésus, Vierge immaculée – notre espérance – , saint Joseph, exaucez nos prières et veuillez glorifier votre serviteur, le Bienheureux Pie IX, en nous accordant par ses mérites et son intercession les grâces que nous sollicitons instamment (les nommer)

Pater noster – Ave Maria – Gloria Patri.

(prière traduite de l’italien, publiée avec l’approbation ecclésiastique)

DSC09765-Copie-Copie-300x274 glorification dans De liturgia

Reliques du Bienheureux Pie IX conservées au Mesnil-Marie :
1) plusieurs fragments de soutane ; 2) cheveux ; 3) parcelles de la chemise qu’il portait en mourant ;
4) fragments de la paillasse sur laquelle il est mort ; 5) parcelle de l’un de ses bas ;
6) morceau d’une manche (avec la date : 2 juillet 1867).

Prière pour l’Eglise en proie aux épreuves par l’intercession du Bienheureux Pie IX > ici.

2012-3. Du 6 janvier de l’an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d’actualité.

2012-3. Du 6 janvier de l'an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d'actualité. dans Chronique de Lully 12-bas-adoration-des-mages-tableau-14--200x300

Vitrail de l’adoration des Mages
(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand format)

Vendredi soir 6 janvier 2012,
fête de l’Epiphanie de Notre-Seigneur.

I. Comment nous avons célébré l’Epiphanie :

Au Mesnil-Marie, nous aimons très spécialement la fête de l’Epiphanie : les textes liturgiques sont d’une extraordinaire richesse et les traditions populaires, nombreuses, lui apportent en outre un écrin de véritable magnificence et de joie (rappel : j’avais publié l’an dernier la recette pour confectionner un gâteau des rois selon la tradition du sud de la France, ici > www).

Notre Frère Maximilien-Marie avait, bien évidemment, prévu de se rendre à la Sainte Messe dans sa paroisse de rite latin traditionnel, mais après avoir mis plus de vingt minutes pour atteindre le village de Borée, à quelque huit kilomètres de notre Mesnil-Marie, il a dû rebrousser chemin…
En effet, il est tombé un peu de neige ce matin : après la pluie de la nuit et le gel du petit matin, la route était une véritable patinoire. Les services de l’équipement étaient bien passés sur la route qui relie notre hameau au village de Borée – on pouvait donc y circuler à condition d’être très prudent – , mais ils n’avaient pas continué au-delà de ce village pour ouvrir la voie qui traverse le Mézenc.
Très contrarié, notre Frère a donc fait demi-tour mais avant de reprendre la descente en lacets il s’est arrêté pour prendre une photo :

DSC09567-Copie-300x225 année de la foi dans Commentaires d'actualité & humeurs

Le Mont Gerbier de Joncs et le Suc de Sara vus de Borée ce 6 janvier 2012
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand format)

Bien sûr, il assistera à la Messe de l’Epiphanie dimanche prochain, puisque c’en sera la solennité reportée, mais il eût bien aimé le faire en ce jour qui est le vrai jour de la fête pour l’Eglise universelle.
A défaut de pouvoir assister réellement à la Sainte Messe, nous avons suivi (j’écris « nous » car je me suis mis sur les genoux de Frère Maximilien-Marie) la chapelle papale de l’Epiphanie, grâce à la TV Vaticane qui diffuse sur Internet.

C’était la Messe selon la « forme ordinaire du rite romain », mais nous avons pu apprécier la manière dont elle était célébrée, véritablement somptueuse : la richesse des chasubles romaines classiques et des dalmatiques, brodées d’or ; la mitre précieuse du Souverain Pontife ; les parements et l’agencement de l’autel (puisque les antependia sont à nouveau utilisés, que la Croix est revenue au centre de l’autel et que le septième chandelier a repris du service) ; la proclamation de la date de Pâques et des fêtes mobiles qui en dépendent par le diacre après le chant de l’Evangile (Noveritis, fratres cf. > www) ; la splendeur d’un calice ancien constellé de pierreries ; l’emploi du canon romain ; la manière de distribuer la Sainte Communion ; le retour des trompettes d’argent et du chant romain traditionnel ; le notable relèvement du chant polyphonique du choeur de la Sixtine (qui était tombé si bas sous les précédents pontificats)… etc.
En pensant à l’indigence et au misérabilisme de la plupart des cérémonies célébrées en France par les évêques, on comprend tout de suite ce que demande le Souverain Pontife lorsqu’il a écrit aux évêques du monde entier – en accompagnement du motu proprio Summorum Pontificum – que les deux formes du rite romain « peuvent s’enrichir réciproquement » : si pour l’ancien missel il évoque seulement la possibilité d’ajouter quelques préfaces et de nouveaux saints au calendrier, il insiste pour que dans la célébration selon le nouveau missel la sacralité soit « manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent »

1288327_3_9a98_celebration-de-l-epiphanie-au-vatican-300x202 Benoît XVI dans De liturgia

Pendant que nous étions à prier en union avec la cérémonie célébrée par le Saint-Père, à l’extérieur du Mesnil-Marie la neige tombait… à certains moments avec force.
Après la récitation de l’Angélus et l’annonce du consistoire du 18 février prochain au cours duquel seront créés vingt-deux nouveaux cardinaux (il n’y en aura pas de français), alors que Frère Maximilien-Marie préparait le déjeuner, le soleil a soudain brillé un moment et fait fondre la neige : au moment où je vous écris on ne l’aperçoit plus que sur les sommets qui nous entourent.

II. Les anniversaires de ce jour glorieux.

Outre la fête de l’Epiphanie, la date du 6 janvier est riche de plusieurs anniversaires que nous ne voulons jamais oublier : ainsi, nous nous souvenons de l’apparition miraculeuse de la Sainte Face de Notre-Seigneur sur le voile de Sainte Véronique, dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le 6 janvier 1849 (j’en avais parlé en détail ici > www), nous faisons aussi mémoire de l’exécution de Maurice d’Elbée, le 6 janvier 1794, à Noirmoutiers (voir ici > www), et de la mort du général Hermann Kanzler (le 6 janvier 1888), qui exerça le commandement suprême sur l’armée pontificale et dont nous avons évoqué la figure en parlant de l’épopée des Zouaves Pontificaux (ici > www).
Mais cette année – bien entendu – nous célébrons aussi avec une profonde action de grâces le sixième centenaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc (6 janvier 1412).

J’ai déjà consacré plusieurs publications à Sainte Jeanne d’Arc dans les pages de ce blogue (un extrait du panégyrique prononcé par le futur cardinal Pie, ici > www ; une prière pour la France et le cantique composé par le Père Doncoeur, ici > www ; des réflexions sur le fait qu’elle est la sainte de la légitimité dynastique, ici > www).
A l’occasion de ce sixième centenaire, il y a déjà eu quelques parutions intéressantes sur lesquelles je ne veux pas surenchérir – du moins aujourd’hui – , et je me contenterai de faire ici quelques réflexions périphériques…

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III. « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d’évêques ».

Cette phrase n’est pas de moi, elle fut écrite par Soeur Jacqueline de Sainte-Euphémie, qui était née Jacqueline Pascal, soeur du célèbre Blaise (duquel nous commémorerons le trois-cent-cinquantième anniversaire de la mort le 19 août prochain).

J’ai pris connaissance de cette citation grâce à une allusion dans l’une des publications faites par nos amis de Riposte Catholique. J’y ai beaucoup repensé depuis.
J’y pensais en méditant sur le témoignage si fort de Jeanne d’Arc, suscitée par Dieu pour défendre la foi en même temps que la patrie (cf. oraison de la sainte), quand des évêques se faisaient les serviteurs complaisants de l’occupant.
J’y pensais en réfléchissant à toutes les récentes et nombreuses occasions que nos évêques ont manquées d’être les énergiques défenseurs de la foi quand l’honneur du divin Sauveur a été bafoué.
J’y pensais particulièrement en parcourant un florilège de messages de voeux rédigés par les évêques de France à l’occasion de la nouvelle année : la plupart sont d’une insipidité sans nom, la langue de buis s’y étale dans toute sa consensuelle médiocrité ; un grand nombre sont rédigés dans ce lourd jargon du modernisme ecclésiastique qui n’a pas grand chose de commun avec la fluide beauté de notre langue française ; beaucoup donnent l’impression de ne pas croire au surnaturel tant ils semblent bornés à des vues terrestres ; le salut et la sanctification des âmes n’y sont quasi jamais évoqués…

La palme d’or du surréalisme épiscopal pourrait sans conteste revenir à celui qui a adressé à ses diocésains un message dans lequel le mot « Dieu » n’apparaît jamais et où le très saint Nom de Jésus – et a fortiori celui de Marie non plus – n’est pas cité (cf. Riposte Catholique, ici > www)… Ce qui fait écrire avec raison à Maximilien Bernard : « Pas une touche de catholicité, aucun terme spirituel, aucune mention de Notre-Seigneur ni de sa Sainte Mère. Est-ce là le propos d’un évêque catholique ou celui d’un païen ? »
Moi, j’ai envie d’ajouter que, de nos jours, lorsque certains évêques en France parlent de Dieu, on n’a plus la certitude qu’ils parlent du vrai Dieu, Dieu de la Révélation chrétienne, Dieu Trinité – selon la foi divine précisée par les conciles de Nicée, Constantinople, Ephèse et Chalcédoine – tant ils semblent plutôt prêcher le « dieu » abstrait et droits-de-l-hommesque des loges maçonniques! (cf. la B.D. intitulée « Concurrence », ici > www).

En tout cas, je constate que si certains politiques refusent la « Légion d’honneur » (cf. > www), et justement au nom d’une certaine forme de l’honneur, les mitrés français ne semblent pas avoir de cas de conscience, eux (cf. > www), à être décorés par une république maçonnique qui refuse de reconnaître le fait historique de l’héritage chrétien dans notre culture, dont les lois bafouent de plus en plus la loi naturelle (notamment en ce qui touche au respect de la vie), dont certains ministres ont insulté le Souverain Pontife et qui attente de manière récurrente aux droits et à la liberté de l’Eglise et des fidèles.
Je n’ai pu m’empêcher de penser au Saint Curé d’Ars refusant la « Légion d’honneur » qui lui avait été attribuée à son insu…

A l’heure où le Saint-Siège publie un certain nombre d’indications concernant cette « année de la foi » voulue par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI (cf. > www), qui désire ardemment voir toute l’Eglise se replonger dans une meilleure connaissance du contenu spécifique de la Révélation chrétienne et se renouveler dans une ardeur missionnaire conquérante, il importe que tous les humbles fidèles montrent un zèle chrétien et un courage spirituel d’autant plus ardents qu’ils semblent faire défauts à ceux qui devraient les promouvoir.

Lully.

fleurdelys2 courage dans Nos amis les Saints   fleurdelys2 Epiphanie dans Vexilla Regis   fleurdelys2 Jeanne d'Arc

L’an dernier, Lully a publié le récit d’une merveilleuse visite reçue au soir de l’Epiphanie > www.

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