Archive pour la catégorie 'Chronique de Lully'

2024-171. « Prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets… »

15 août,
L’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie :
Principale fête patronale du Royaume de France (cf. > ici),
(double de 1ère classe avec octave commune).

       Nous avons réuni ci-dessous la liste de tous les textes publiés dans ce blogue au sujet du vœu de Louis XIII, de son histoire et de la manière dont il convient de le renouveler à chaque 15 août.

Champaigne - Vœu de Louis XIII - musée des beaux-arts Caen

Philippe de Champaigne : le vœu de Louis XIII (1638)
[musée des Beaux-Arts, Caen]

A – Textes législatifs :

- Le texte de l’Edit de Saint-Germain (10 février 1638) improprement appelé « Vœu de Louis XIII » (puisqu’en effet il ne s’agit pas du texte du vœu royal lui-même mais de celui du document officiel par lequel Sa Majesté a informé son clergé et ses peuples du Vœu accompli et de la manière dont il doit être renouvelé chaque 15 août ici
- La lettre apostolique de Pie XI (1922) qui confirme la Vierge Marie comme céleste patronne de la France sous le vocable de son Assomption ici

B – Textes pour la liturgie :

- Les rites liturgiques à accomplir pour renouveler le Vœu de Louis XIII chaque 15 aoûtici
– La prose « Induant justitiam » propre aux diocèses de France pour la fête de l’Assomption > ici
– La Messe propre en l’honneur de la Bienheureuse Vierge Marie du Vœu de Louis XIII > ici

C – Prières de dévotion pour renouveler la consécration de la France à la Très Sainte Vierge :

- Une prière attribuée à la Vénérable Elisabeth de France ici
– Une prière publiée en 1825 ici

D – Autres textes :

- La fête de l’Assomption n’est pas une « fête nationale », mais la fête patronale de la France > ici
- La Révérende Mère Anne-Marie de Jésus Crucifié, moniale calvairienne, mystique, choisie par Dieu pour faire connaître à Louis XIII Sa volonté de lui voir consacrer son Royaume à Sa Très Sainte Mère > ici

Philippe de Champaigne - Louis XIV renouvelant le vœu de Louis XIII

Philippe de Champaigne : Louis XIV enfant renouvelant le vœu de Louis XIII (vers 1650)
[Hambourg, Kunsthalle]

2024-170. Le 15 août est-il « la véritable fête nationale » de la France ?

15 août,
L’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie :
Principale fête patronale du Royaume de France (cf. > ici),
(double de 1ère classe avec octave commune).

Consécration de la France à la Très Sainte Vierge

Consécration de la France à la Très Sainte Vierge Marie
(vitrail de la basilique Notre-Dame des Victoires)

       Il arrive assez fréquemment que j’entende des catholiques dire du 15 août qu’il est le jour de « la véritable fête nationale » (sic) de la France.
Cela arrive en particulier aux alentours du 14 juillet comme une forme de protestation contre cette célébration républicaine honteuse (je vous renvoie pour cela à ce que feu mon prédécesseur le Maître-Chat Lully avait écrit à ce sujet > ici), et j’entends tout ce qu’il y a de bonnes intentions derrière cette assertion qui cherche à rappeler que la France n’a pas commencé avec la révolution, que la France est – par essence – catholique et royale depuis ses origines, et qui place la consécration du Royaume à la Très Sainte Vierge Marie par Sa Majesté le Roi Louis XIII au premier rang de nos principales célébrations nationales, alors que la république impie veut mettre à la place la glorification du parjure, du crime et de la révolte contre l’ordre voulu par Dieu.

   Néanmoins, cette « bonne intention » qui consiste à dire : « Notre vraie fête nationale est le 15 août » est exactement du même ordre que cette stupidité qui affirme avec autant de naïveté que d’approximation : « Le carême, c’est le ramadan des catholiques » !

   Ne dit-on pas que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ?
Il me semble que de semblables procédés, qui voudraient s’opposer à l’erreur ou à l’impiété en utilisant le langage et les concepts de « l’ennemi », sont absolument contreproductifs, et même dangereux.
Dangereux, oui, parce qu’en nous engageant dans les méandres obscurs de la phraséologie révolutionnaire, ils risquent d’enfermer ceux qui les utilisent dans les pièges de l’idéologie qui la sous-tend.

   Dans la saine mentalité antérieure à l’immonde révolution, l’idée de « fête nationale » n’existe pas, pour la bonne et simple raison que l’idée de « nation » qui la fait exister n’existe pas – du moins dans le sens dont elle a été revêtue depuis -, parce que c’est une idée révolutionnaire.
L’idée de « fête nationale » est une notion conséquente aux faux principes révolutionnaires ; elle est étrangère aux principes de l’Ancien Régime.

   Certes, le mot « nation » a existé et a été utilisé avant l’idéologie issue des prétendues « Lumières », mais il était alors un quasi synonyme du mot « peuple », lequel était compris dans son sens historique et quasi ethnique.
Nul alors n’eût pensé à parler de la « nation » au sens où cela est compris de nos jours.

   Pour les révolutionnaires et leurs continuateurs (eux qui terminent leurs discours par « Vive la république ! Vive la France ! » , en mettant significativement l’une avant l’autre), ce qui prime c’est la « nation républicaine », et cette « nation » est une construction idéologique faite de « valeurs », ou prétendues telles, substituées à la patrie réelle, physique, quasi charnelle.
Lorsqu’ils parlent de « patrie » ou de « nation », ils entendent par là un système politique, un système révolutionnaire, un système opposé aux valeurs traditionnelles catholiques et royales qui ont construit la France et l’ont faite grandir pendant treize siècles : c’est ce qui explique qu’ils utilisent des expressions telles que « le territoire de la république » ou « la langue de la république ».

   Dans cette perspective, l’expression « fête nationale » a été créée comme une manipulation mentale supplémentaire afin d’assujettir les consciences à l’idéologie révolutionnaire, afin de dévoyer l’amour naturel de la patrie pour le détourner vers la célébration de la république – patrie idéologique – destructrice des valeurs traditionnelles.

   A rebours de l’ordre naturel, préservé par l’histoire et par le développement organique du Royaume de France, lequel était une mosaïque de peuples possédant chacun – de manière tout-à-fait légitime – leurs langues, leurs coutumes, leurs traditions, leurs costumes, leurs privilèges… etc., mais dont l’unité se faisait en la personne du Roi, la révolution a voulu instituer une « république une et indivisible » qui a détruit tous les particularismes provinciaux, qui a détruit tous les usages et coutumes immémoriaux, qui a détruit tous les corps intermédiaires, et qui ne considère plus que l’individu, seul en face de « la république » : un individu qui, là encore, n’est plus qu’un « citoyen » fait d’abstractions idéologiques, et non un être réel inscrit dans une lignée, enraciné dans un terroir, héritier de longues traditions multiséculaires.
Pour cette république, les « citoyens » sont des êtres interchangeables dont on nie les caractères particuliers : son « égalité » n’est qu’un nivellement radical tendant à la stricte uniformité.
La république est par essence dictatoriale, et le concept même de « fête nationale » n’a pour but que de travailler à cette uniformisation des individus dans le creuset de l’idéologie révolutionnaire

   Au contraire, le Royaume, lui, comme la Sainte Eglise, est une sorte de corps mystique composé de peuples, naturellement et légitimement divers et différents, qui ne doivent en aucune manière devenir tous semblables les uns aux autres, et qui trouvent leur harmonie organique et leur complémentarité dans  l’unité de la personne du Roi, dont le pouvoir est d’essence paternelle.

   Ainsi, un Royaume qui vit des valeurs traditionnelles, n’a que faire d’une « fête nationale ».
Un Royaume qui vit des valeurs traditionnelles va célébrer la fête patronale de son Roi, son principe d’unité.
Un Royaume qui vit des valeurs traditionnelles va célébrer, dans une authentique ferveur religieuse, la fête patronale du Royaume.

   Une fête patronale exprime une réalité infiniment supérieure à une « fête nationale ».
Une fête patronale nous place dans une réalité surnaturelle : elle nous situe dans la logique de l’Incarnation et de ses conséquences, elle nous insère dans l’histoire du salut, elle nous fait considérer les réalités d’ici-bas dans une perspective où les domaines temporels et spirituels, tout en étant clairement distincts, ne sont pas séparés, ne divorcent pas, ne sont pas antagonistes, mais – chacun selon son ordre, conforme à sa nature – collaborent pour que chacun des sujets de ce Royaume parvienne à son épanouissement naturel et spirituel, et réalise sa vocation terrestre et éternelle. 

   Si je proteste contre cette naïve (et quelque part touchante en raison même de cette naïveté) affirmation du caractère de « fête nationale » de cette fête de l’Assomption de Notre-Dame, le 15 août, c’est parce que c’est tellement autre chose ; nous sommes dans une réalité infiniment supérieure, infiniment plus grande, infiniment plus belle  : c’est la principale fête patronale du Royaume !

   C’est la célébration joyeuse de la collaboration du ciel et de la terre dans l’histoire d’un Royaume : cette célébration est d’abord spirituelle et religieuse, mais elle déborde en saines réjouissances humaines, et, dans l’unité d’un corps mystique, elle magnifie et rend grâces au Très-Haut pour Ses sollicitudes à l’égard de ce Royaume, pour Ses interventions dans son histoire, pour les miracles qu’Il a accomplis à toutes les générations à travers Ses saints, à travers les Rois qu’Il a oint d’un chrême miraculeux, à travers la fidélité des sujets conscients de cette « gesta Dei per Francos : geste de Dieu par les Francs », et à laquelle ils ont prêté leur concours et se sont soumis avec amour.

pattes de chat  Tolbiac.

Armes de France & Navarre

2024-169. La prose « Induant justitiam » propre aux diocèses du Royaume de France pour la fête de l’Assomption de Notre-Dame.

15 août,
L’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie :
Principale fête patronale du Royaume de France
(double de 1ère classe avec octave commune).

Abraham Bosse voeu de Louis XIII

Abraham Bosse (v. 1602-1676) : « Les Vœux du Roy et de la Reyne à la Vierge » (1638)
[Eau-forte, Bibliothèque nationale de France]

       Voici le texte, la traduction, puis la notation de la prose de l’Assomption telle qu’elle figure au Missel propre de l’archidiocèse de Paris depuis le Cardinal de Noailles (1651-1729) et telle qu’elle s’y trouve toujours dans la dernière édition publiée avant le second concile du Vatican.
Cette prose se retrouve aussi dans les propres de nombreux diocèses du Royaume.

Prose de l'Assomption - blogue

   En voici maintenant la notation musicale :

Prose de l'Assomption notes - blogue

   Nous en avons même trouvé un enregistrement ici (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet »). :

Image de prévisualisation YouTube

   Nous sommes ici, bien évidemment, dans un authentique plain-chant tel qu’il se pratiquait sous l’Ancien Régime dans notre beau Royaume de France, avant que les modes d’inspiration romantico-monastique (ou monastico-romantique), sous prétexte de « restauration » du chant grégorien [restauration de choses qui n'avaient jamais existé sans doute !], ne vinssent priver de toute virilité l’interprétation du chant d’église.
Certes, cet enregistrement peut dérouter quelque peu ceux qui ne sont habitués qu’aux exécutions de type solesmnien (ou solemniaque), mais il est de toute évidence bien plus proche de la réalité factuelle qu’une interprétation de style monastico-romantique.

Vous trouverez aussi dans ce blogue :

- Les rites liturgiques à accomplir pour renouveler le Vœu de Louis XIII > ici.

- Des prières de dévotion pour consacrer la France à la Très Sainte Vierge :

- Une prière attribuée à la Vénérable Elisabeth de France > ici
- Une prière publiée en 1825 > ici

- Le texte de l’Edit de Saint-Germain (10 février 1638) improprement appelé « Vœu de Louis XIII » (puisqu’en effet il ne s’agit pas du texte du vœu royal lui-même mais de celui du document officiel par lequel Sa Majesté a informé son clergé et ses peuples du Vœu accompli et de la manière dont il doit être renouvelé chaque 15 août > ici
- La lettre apostolique de Pie XI (1922) qui confirme la Vierge Marie comme céleste patronne de la France sous le vocable de son Assomption > ici

- Des strophes de la liturgie grecque pour célébrer l’Assomption > ici
- La paraphrase du « Salve, Regina », par Saint Bonaventure > ici
- Une prière du Vénérable Pie XII à Notre-Dame de l’Assomption > ici
- Un beau sermon sur le mystère de l’Assomption > ici
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Assomption - Charles-Antoine Bridan - Chartres

Charles-Antoine Bridan (1730-1805) : l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie
(groupe sculpté surmontant le maître-autel de la cathédrale de Chartres)

2024-168. Récapitulatif des publications de ce blogue relatives à Saint Maximilien-Marie Kolbe.

14 août,
Fête de Saint Maximilien-Marie Kolbe ;
Vigile de l’Assomption de Notre-Dame ;
Mémoire de Saint Eusèbe, martyr.

Reliquaire parcelle bure St Maximilien-Marie Kolbe

Oratoire du Mesnil-Marie
cadre reliquaire contenant une parcelle de bure de Saint Maximilien-Marie Kolbe

A – Des articles biographiques :

- Le martyre de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici
- Le témoignage d’un rescapé d’Auschwitz, témoin direct du martyre de Saint Maximilien-Marie > ici

- La fondation de la « Militia Immaculatae » le 16 octobre 1917 > ici
- L’anniversaire de l’ordination sacerdotale de Saint Maximilien-Marie > ici
- L’anniversaire de la première Messe de Saint Maximilien-Marie > ici

B – Des exposés, conférences, sermons ou publications sur Saint Maximilien-Marie :

- Une courte catéchèse estivale du Pape Benoît XVI > ici
- Des vidéos dignes d’attention > ici

C – Prières :

- Prières en l’honneur de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici

cellule du bunker de la faim - Auschwitz

Intérieur (état actuel) de la cellule du bunker de la faim
dans laquelle Saint Maximilien-Marie Kolbe a achevé sa vie terrestre le 14 août 1941

2024-167. Des vidéos intéressantes sur Saint Maximilien-Marie Kolbe.

14 août,
Fête de Saint Maximilien-Marie Kolbe, prêtre et martyr (cf. > ici) ;
Vigile de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie ;
Mémoire de Saint Eusèbe, martyr.

Saint Maximilien-Marie Kolbe

   La vie de Saint Maximilien-Marie Kolbe a non seulement inspiré de nombreux ouvrages ou textes écrits, mais elle a également suscité des productions cinématographiques ou documentaires en assez grand nombre, de qualité inégale.
Vous trouverez ci-dessous les liens vers des publications audiovisuelles qui nous ont plus spécialement intéressés : 

1) un court métrage de moins de 9 minutes, en langue anglaise, mais aisé à comprendre, qui reconstitue l’arrestation, l’internement et le martyre de Saint Maximilien-Marie (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

Image de prévisualisation YouTube

2) un documentaire en langue espagnole et sous-titré en français qui donne un bon aperçu de la totalité de la vie de Saint Maximilien-Marie (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

Image de prévisualisation YouTube

3) Enfin une conférence en langue française (avec l’accent du Québec) de Monsieur l’abbé Robert Gagné, prêtre de Saint-Sulpice, d’une durée de presque 2 h et quart, très intéressante, très fouillée, citant de nombreux textes de Saint Maximilien-Marie, qui retrace en même temps sa biographie et son itinéraire spirituel (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :

Image de prévisualisation YouTube

   Ces vidéos nous paraissent véritablement utiles pour approfondir la vie de ce prêtre franciscain dont les exemples sont particulièrement forts pour développer davantage notre dévotion mariale, stimuler notre zèle pour le salut des âmes, décupler notre générosité dans les épreuves, et nous préparer à soutenir les événements prochains qui pourraient advenir, portant avec eux de nouvelles persécutions…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

médaille miraculeuse

2024-166. Dimanche 25 août 2024 : Fête de Saint Louis, Roi de France, au Mesnil-Marie.

Apothéose de Saint Louis - Saint-Louis Missouri - Charles Henry Niehaus 1904 - blogue

« Apothéose de Saint Louis », œuvre de Charles-Henry Niehaus (1904)
[Saint-Louis, Missouri]

lys.gif

Dimanche 25 août 2024

Fête de Saint Louis IX

Fête patronale de Sa Majesté le Roi Louis XX

et de Monseigneur le Dauphin

Journée d’amitié catholique & légitimiste au Mesnil-Marie

Programme de la journée :

- 9 h précises : Ouverture de la journée
– 9 h 15 : Conférence spirituelle du Prieur de la Confrérie Royale sur la dévotion royale.
11 h : Sainte Messe chantée
– 12 h 30 : Repas tiré du sac
– 14 h : Conférence-débat sur la nécessaire nouvelle chouannerie.

Quelques éléments pratiques :

- Les inscriptions sont obligatoires soit au moyen de l’espace prévu ci-dessous pour les commentaires [ce ne sera pas publié] soit par courriel ;
- Les personnes qui souhaiteraient arriver la veille doivent nous contacter sans délai pour l’organisation de leur hébergement (possibilité de camper ou de locations de gîtes à proximité du Mesnil-Marie).

Vitrail de Saint Louis avec la Sainte Couronne d'épines

2024-165. De Saint Simplicien de Milan, qui joua un rôle des plus importants dans l’itinéraire spirituel de Saint Ambroise et de Saint Augustin.

13 août,
Fête de Sainte Radegonde, Reine et moniale (cf. > ici & > ici) ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, mémoire de Saint Simplicien, évêque et confesseur ;
Mémoire des Saints Cassien et Hippolyte, martyrs ;
Mémoire de Saint Jean Berchmans, confesseur ;
Mémoire du Bienheureux Marc d’Aviano, confesseur ;
Honteux anniversaire de l’emprisonnement du Roi et de sa famille au Temple (13 août 1792).

Martyrologe propre de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, à la date du 13 août :

   « A Milan, la naissance au ciel de Saint Simplicien, évêque et confesseur, qui exhorta notre Père Saint Augustin à la vie monastique et qui, élevé à l’école de l’Eglise romaine, prit part aux combats de Saint Ambroise contre les hérétiques et lui succéda dans la suite. Il s’endormit en paix, célèbre par sa sainteté et sa doctrine ».

Châsse de Saint Simplicien - église Saint-Simplicien Milan

Châsse de Saint Simplicien, dans l’église éponyme à Milan.

       Saint Simplicien a parfois été qualifié de « maître de saints », et quels saints !
L’un est Ambroise, élu évêque de Milan alors qu’il n’était encore que catéchumène ; catéchumène dont le prêtre Simplicien (en latin Simplicianus) fut chargé de compléter l’éducation religieuse ; ainsi Ambroise fut-il amené par lui au saint baptême à la fin de novembre 374, puis reçut-il la consécration épiscopale le 7 décembre.
L’autre est Augustin d’Hippone, le professeur de rhétorique africain éloigné du christianisme, un temps disciple des manichéens, venu chercher une carrière glorieuse en Italie, dont l’itinéraire spirituel aboutit, à Milan, à cette merveilleuse conversion qu’il a racontée dans ses célèbres « Confessions », où il écrit aussi que le Seigneur Lui-même l’a dirigé vers le prêtre milanais :

   « (…) Votre secrète inspiration me fit trouver bon d’aller vers Simplicianus, qui me semblait un de Vos fidèles serviteurs ; en lui résidaient les lumières de Votre grâce. J’avais appris que dès sa jeunesse il avait vécu dans la piété la plus fervente. Il était vieux alors, et ces long jours, passés dans l’étude de Vos voies, me garantissaient sa savante expérience ; et je ne fus pas trompé. Je voulais, en le consultant sur les perplexités de mon âme, savoir de lui le traitement propre à la guérir, à la remettre dans Votre chemin…
J’allai donc vers Simplicianus, père selon la grâce de l’évêque Ambroise, qui l’aimait véritablement comme un père. Je le fis entrer dans le dédale de mes erreurs. Et lorsque je lui racontai que j’avais lu quelques ouvrages platoniciens, traduits en latin par Victorinus, rhéteur à Rome, qui, m’avait-on dit, était mort chrétien, il me félicita de n’être point tombé sur ces autres philosophes pleins de mensonges et de déceptions, professeurs de science charnelle
(Coloss. II, 8), tandis que la doctrine platonicienne nous suggère de toutes les manières Dieu et Son Verbe. Puis, pour m’exhorter à l’humilité du Christ , cachée aux sages et révélée aux petits
(Matth. XI, 25), il réunit tous ses souvenirs sur ce même Victorinus, qu’il avait intimement connu pendant son séjour à Rome (…) » (Confessions, Livre VIII, chap. 1er).

   Catéchiste exceptionnel, Saint Simplicien, était chrétien depuis sa jeunesse : né à Rome vers l’an 320, après des années d’études classiques et de voyages, il avait été ordonné prêtre et s’était rendu célèbre en convertissant au christianisme l’un des intellectuels romains les plus illustres de l’époque : Caius Marius Victorinus, ainsi que l’évoque Saint Augustin dans la citation publiée ci-dessus (mais en allant au livre VIII des Confessions on trouve encore d’autres détails au sujet de cette conversion de Victorinus).

   On retrouve donc Saint Simplicien à Milan à l’époque où Ambroise y réside encore comme gouverneur civil de presque toute la haute Italie, et, après l’avoir assisté dans sa préparation au baptême, ainsi que nous l’avons dit, il y resta pour toujours, comme un conseiller apprécié, qui marqua aussi par son prestige l’environnement culturel de la ville.

   Il entretint une correspondance avec Augustin, après son retour en Afrique : le docteur de la grâce sollicitait ses avis et conseils pour certains de ses écrits.

   Lorsque Saint Ambroise mourut, le 4 avril 397, il désigna Simplicien, désormais âgé de quatre-vingts ans, comme son successeur : « Il est vieux, mais bon », aurait dit-il déclaré.
L’épiscopat de Saint Simplicien dura environ quatre ans.

   On sait qu’il se battit pour que Milan restât la capitale de l’Empire d’Occident, lorsque le romain Stilicon voulut ramener le centre du pouvoir à Rome. Il correspondit avec le pape Anastase 1er, avec plusieurs évêques d’Afrique et de Gaule ; mais aucun de ses écrits ne nous est parvenu.

   On ne connaît pas la date précise de sa mort en l’an 401.
Comme nous l’avons mentionnée en commençant, les Augustins célèbrent sa mémoire le 13 août, alors que le diocèse de Milan le fête le 14.

Bas relief de l'église Saint Simplicien de Milan - blogue

Saint Simplicien (bas-relief de l’église Saint Simplicien de Milan)

Litanies de Sainte Radegonde, Reine des Francs et moniale.

Statue de Sainte Radegonde - église Sainte-Radegonde Poitiers

Nicolas Legendre (1619-1671) : statue de Sainte Radegonde (vers 1655)
dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde, à Poitiers.

Vignette Lys - blogue

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.

Sainte Radegonde, priez pour nous.
Sainte Radegonde, fille du Très-Haut, priez pour nous.
Sainte Radegonde,reine devenue servante du Royaume, priez pour nous.
Sainte Radegonde, miroir d’humilité, priez pour nous.
Sainte Radegonde, modèle de la vie consacrée, priez pour nous.
Sainte Radegonde,exemple de sainteté, priez pour nous.
Sainte Radegonde, parée de grâce et de sagesse, priez pour nous.
Sainte Radegonde, joyau de la couronne du Christ, priez pour nous.
Sainte Radegonde, guide pour les puissants, priez pour nous.
Sainte Radegonde, inspiratrice de paix entre les nations, priez pour nous.
Sainte Radegonde, gardienne de la foi des peuples, priez pour nous.
Sainte Radegonde, passionnée de la Croix de Jésus, priez pour nous.
Sainte Radegonde, assidue à la prière et au travail, priez pour nous.
Sainte Radegonde, attentive aux pauvres, priez pour nous.
Sainte Radegonde, libératrice des prisonniers, priez pour nous.
Sainte Radegonde, secours des malades, priez pour nous.
Sainte Radegonde, favorisée des grâces du Seigneur, priez pour nous.
Sainte Radegonde, protectrice des Poitevins, priez pour nous.
Sainte Radegonde, refuge inébranlable aux temps de détresse, priez pour nous.
Sainte Radegonde, recours des naufragés, priez pour nous.
Sainte Radegonde, réconfort des affligés, priez pour nous.
Sainte Radegonde, auxiliaire des merveilles de Dieu, priez pour nous.
Sainte Radegonde, victorieuse de forces du mal, priez pour nous.
Sainte Radegonde, fervente du mystère eucharistique, priez pour nous.
Sainte Radegonde, levain de sainteté, priez pour nous.
Sainte Radegonde, mère d’une lignée interrompue de moniales, priez pour nous.
Sainte Radegonde, toute au Seigneur dans la mort comme dans la vie, priez pour nous.
Sainte Radegonde, déposé dans un tombeau où convergent misères et grâces, priez pour nous.
Sainte Radegonde, associée aux anges et aux saints, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

V. Priez pour nous, Sainte Radegonde,
R. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Prions :

   Nous Vous en supplions, Seigneur, accordez-nous toujours le secours que nous attendons de l’intercession de Sainte Radegonde, la reine moniale incomparable. Ainsi, éprouverons-nous d’un cœur joyeux les effets de Votre immense amour. Nous Vous le demandons par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il.

Crypte avec le tombeau de Sainte Radegonde - Poitiers église Sainte-Radegonde

Poitiers, église Sainte-Radegonde : la crypte avec le tombeau de Sainte Radegonde

2024-164. Philippe de Champaigne, peintre du « grand siècle des âmes ».

12 août,
Fête de Sainte Claire d’Assise, vierge et abbesse (cf. > ici & > ici) ;
Anniversaire de la mort de Philippe de Champaigne, peintre (+ 12 août 1674).

Philippe de Champaigne - autoportrait

Philippe de Champaigne (1602-1674) : autoportrait
[Harvard Art Museums, Cambridge]

       Philippe de Champaigne [et il faut le prononcer « Champagne »] est l’un de nos peintres de prédilection au Mesnil-Marie, parce que nous trouvons dans ses œuvres un accomplissement spirituel inégalé.

   Ce brabançon, fils de tailleur, est né à Bruxelles, dans les Pays-Bas espagnols, le 26 mai 1602. Sa formation artistique commença vers l’âge de douze ans dans des ateliers bruxellois : elle comportait une initiation au portrait miniature, puis au paysage, en particulier avec Jacques Fouquières (1580-1659), maître renommé que, par la suite, Louis XIII chargera de peindre les villes de France. C’est vraisemblablement ce dernier qui fera venir Philippe à Paris vers 1621, après qu’il aura refusé la proposition de Rubens à travailler dans son atelier d’Anvers.
Il rencontre alors le jeune Nicolas Poussin, de six ans son aîné, qui n’est pas encore parti pour Rome.

   C’est l’époque de la construction du palais du Luxembourg. Le peintre Nicolas Duchesne (v. 1575-1628), chargé des ouvrages de peinture, y emploie Poussin et Champaigne pour réaliser des décors paysagers sur les lambris.
Dans cette décennie 1620, Champaigne réalise plusieurs tableaux pour la Reine Mère, Marie de Médicis (1575-1642). A la mort de Nicolas Duchesne (1628), Marie de Médicis lui propose le poste de premier peintre de la Reine. Il loge au palais du Luxembourg, est naturalisé français en 1629 et reprend à Paris l’atelier florissant de Nicolas Duchesne. 
Ainsi, Philippe de Champaigne a-t-il été rapidement distingué, et, en l’absence de Nicolas Poussin, installé à Rome, devient-il le principal concurrent parisien de Simon Vouet sous le règne de Louis XIII. Sa monumentale Présentation au temple de 1628-1630 le place définitivement à ce rang.

Philippe de Champaigne - Présentation au Temple 1628-1630 musée des Beaux-Arts de Dijon

Philippe de Champaigne : Présentation au Temple (1628-1630)
[musée des Beaux-Arts de Dijon]

« Dans cet important tableau, Champaigne met sa formation flamande, sensible dans la richesse des coloris, au service d’une composition ambitieuse, qui comporte déjà toutes les prémices du classicisme français à venir.
L’équilibre entre la monumentalité de l’architecture, la composition en frise et la véracité des visages, sans doute peints d’après nature, en fait le chef-d’œuvre de la jeunesse de l’artiste.

Ce tableau a été peint pour le couvent parisien des Carmélites du Faubourg Saint-Jacques à Paris. Il faisait partie d’une série de six tableaux peints pour la nef de l’église. »
(Commentaire musée des Beaux-arts de Dijon)

   Le 30 novembre 1628, Philippe de Champaigne a épousé Charlotte Duchesne (1611-1638), fille de son prédécesseur. De cette union naîtront trois enfants : Claude (1634-1642), Catherine (1636-1686) et Françoise (1637-1655).

   Il parvint bientôt à conquérir l’estime du cardinal de Richelieu (1585-1642), élevé à la pourpre romaine en 1622 et devenu principal ministre d’Etat en 1624. Ce dernier ayant entrepris la construction d’un palais, nommé à l’époque le Palais-Cardinal (actuel Palais-Royal), il en confie la décoration à Champaigne (malheureusement, la plupart de ces créations ont été détruites). Richelieu lui confia aussi les décors du dôme de l’église de la Sorbonne et lui commanda plusieurs portraits. Champaigne fut même le seul peintre autorisé à peindre le Cardinal-ministre en habit de cardinal : il le représentera onze fois.

Philippe de Champaigne - triple portrait du cardinal de Richelieu v. 1640 - National Gallery

Philippe de Champaigne : triple portrait du Cardinal de Richelieu (1640)
[National Gallery, Londres]

Ce triple portrait a été conçu comme modèle pour une statue en pied du cardinal
et envoyé à Rome vers 1642 au sculpteur italien Francesco Mochi (1580-1654).

   Philippe de Champaigne est l’un des membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648.
A titre personnel, de nombreux deuils familiaux (morts de son épouse en 1638, de son fils Claude en 1642, de son cousin et collaborateur en 1650 et enfin de sa fille cadette Françoise en 1655), vont l’ancrer dans une vie religieuse profonde et fervente.
Il est proche des milieux jansénistes (qui ne sont pas encore les rebelles obstinés qu’ils deviendront sous la seconde partie du règne de Louis XIV ni le mouvement politique en lequel ils dégénèreront au XVIIIème siècle). C’est ainsi qu’il peint les portraits de plusieurs des grandes figures du mouvement qui gravite autour des abbayes de Port-Royal, à Paris et aux Champs
.
Sa fille Catherine elle-même entrée comme moniale à Port-Royal en 1656 fut atteinte d’une paralysie des jambes, dont la guérison sera considérée comme un miracle : son père peindra à cette occasion un Ex-voto très dépouillé qui peut être considéré comme un exemple abouti de la représentation de la spiritualité en peinture.

Philippe de Champaigne ex-voto de 1662 - Louvre

Philippe de Champaigne : ex-voto de 1662
Le titre original est : La mère Catherine-Agnès Arnauld et la sœur Catherine de Sainte Suzanne Champaigne, fille de l’artiste.

Le peintre a voulu représenter le moment où Mère Agnès Arnauld reçut la révélation de la guérison de Sœur Catherine.
L’inscription peut se traduire ainsi :

« Au Christ unique médecin des âmes et des corps,
la sœur Catherine Suzanne de Champaigne, après une fièvre de 14 mois qui avait effrayé les médecins par son caractère tenace et l’importance de ses symptômes, alors que même la moitié de son corps était paralysée, que la nature était déjà épuisée, que les médecins l’avaient déjà abandonnée, s’étant jointe de prière avec la Mère Catherine Agnès, en un instant de temps, ayant recouvré une parfaite santé, s’offre à nouveau,
Philippe de Champaigne, cette image d’un si grand miracle et un témoignage de sa joie, a présenté en l’année 1662 ».

   A la fin de sa vie, Philippe de Champaigne est professeur à l’Académie et donne de nombreuses conférences consacrées à la peinture et comportant des analyses des grands maîtres du passé. Aucun texte de sa main ne nous est parvenu, mais seulement des transcriptions de l’historien André Félibien (1619-1695).
Il s’est éteint à Paris, le 12 août 1674, dans sa septante-troisième année, célèbre et révéré. L’obituaire de Port-Royal le mentionne comme « bon peintre et bon chrétien ».

   Philippe de Champaigne, essentiellement peintre de scènes religieuses, se situe au sommet de la hiérarchie des genres de l’époque.
D’un point de vue stylistique, il est parvenu à concilier sa première formation, flamande, qui apparaît nettement dans sa manière de traiter les paysages, et le classicisme français, dont il est un des initiateurs avec Simon Vouet, Nicolas Poussin et Claude Lorrain, « classicisme qui se caractérise par la quiétude expressive, l’importance du dessin sous-jacent, la retenue chromatique qui ne le conduit cependant pas à la monotonie. Comme Poussin, il sait parfaitement illuminer ses compositions avec des vêtements de couleurs vives (bleu, rouge, jaune) dans un ensemble beaucoup plus sage. Le portraitiste subtil de Richelieu et des chefs de file de Port-Royal s’intéresse à la psychologie et peut faire apparaître sur un visage les incertitudes de l’intériorité » (extrait d’un commentaire non signé trouvé sur Internet).
Pour nous, très humbles amateurs, nous trouvons dans sa peinture religieuse, poignante sans théâtralité excessive, une force qui va jusqu’aux tréfonds de l’âme et exprime avec une véritable perfection la profondeur de ce « sentiment religieux » de la France du « grand siècle des âmes » (cf. Henri Brémond).

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Portrait de Philippe de Champaigne par son neveu Jean-Baptiste 1668 - Louvre

Portrait de Philippe de Champaigne par son neveu Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681)
[musée du Louvre] :
Il s’agit ici d’une réplique d’un autoportrait disparu, réalisée par le neveu de l’artiste ;
ce tableau avait été donnée à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture par le graveur Rousselet en 1682.

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