Archive pour la catégorie 'Chronique de Lully'

2023-43. Messe propre des Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Vendredi de la troisième semaine de Carême,
Fête des Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

       Au vendredi de la troisième semaine de Carême, après avoir successivement honoré les précédents vendredis la Sainte Couronne d’Epines, la Sainte Lance et les Saints Clous, puis le Saint Suaire, nous commémorons d’une manière plus particulière les Saintes Plaies de Notre-Seigneur.
Vous trouverez ci-dessous les textes de la Messe propre de cette fête, telle qu’elle se trouve dans le Missel d’autel contenant les formulaires propres aux Ermites de Saint-Augustin.

Crucifixion

In IV feria VI Quadragesimae

Missa de Quinque Plagis D.N.J.C.

Introitus :
Humiliavit semetipsum Dominus Jesus Christus usque ad mortem, mortem autem crucis ; propter quod et Deus exaltavit illum, et donavit illi nomen quod est super omne nomen.
V./ Misericordias Domini in aeternum cantabo. Gloria Patri. Humiliavit.

Le Seigneur Jésus-Christ s’est humilié Lui-même jusqu’à la mort, et la mort de la croix ; voilà pourquoi Dieu L’a exalté, et Il Lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom.
V./ Je chanterai les miséricordes du Seigneur pour l’éternité. Gloire au Père… 

Collecta :
Deus, qui unigeniti Filii tui passione, et per quinqua vulnera ejus Sanguinis effusione humanam naturam peccato perditam reparasti : tribue nobis, quaesumus, ut qui ab eo suscepta vulnera veneramur in terris, ejusdem pretiosissimi Sanguinis fructum consequi mereamur in caelis. Per Dominum…

O Dieu, qui avez restauré la nature humaine perdue par le péché, par la Passion de Votre Fils unique et par l’effusion de Son Sang au travers de Ses cinq plaies, nous Vous le demandons, accordez-nous que nous méritions de recevoir dans le ciel le fruit du Sang très précieux de Celui dont sur la terre nous vénérons les Plaies qu’Il a reçues. Per Jésus-Christ…

Lectio Zachariae Prophetae (Zach. 12 & 13) :
Haec dicit Dominus : Efundam super Domum David, et super habitatores Jerusalem spiritum gratiae, et precum : et aspicient ad me, quem confixerunt : et plangent eum planctu quasi super unigenitum, et dolebunt super eum, ut doleri solet in morte primogeniti. In die illa magnus erit planctus in Jerusalem, et dicetur ei : Quid sunt plagae istae in medio manuum tuarum ? Et dicet : His plagatus sum in domo eorum, qui diligebant me.  Framea suscitare super pastorem meum, et super virum cohaerentem mihi, dicit Dominus exercituum : percute pastorem, et dispergentur oves ; ait Dominus omnipotens.

Voici ce que déclare le Seigneur : Je répandrai sur la Maison de David et sur les habitants de Jérusalem l’esprit de grâce et de prières ; et ils regarderont vers Moi, qu’ils ont transpercé ; et ils Le pleureront amèrement comme sur un fils unique, et ils seront dans la douleur à cause de Lui comme on a coutume de s’affliger sur la mort d’un premier-né. En ce jour-là il y aura une grande lamentation dans Jérusalem, et on Lui dira : Que sont ces plaies au milieu de Tes mains ? Et Il dira : J’ai été percé de ces plaies que J’ai reçues dans la maison de ceux qui M’aimaient. O épée à double tranchant, réveille-toi contre Mon pasteur, et contre l’homme qui se tient attaché à Moi, dit le Seigneur des armées : frappe le pasteur, et les brebis seront dispersées, dit le Seigneur tout puissant.

Graduale (Psalm. LXVIII) :
Improperium exspectavit cor meum, et miseriam : et sustinui, qui simul mecum contristaretur, et non fuit : consolantem me quaesivi, et non inveni.
V./ Dederunt in escam meam fel, et in siti mea potaverunt me aceto.

Mon cœur a attendu l’opprobre et la misère : et j’ai attendu avec constance quelqu’un qui prît part à ma tristesse, et nul ne l’a fait ; et quelqu’un qui me consolât, et je n’ai trouvé personne. V./ Pour nourriture ils m’ont donné du fiel, et dans ma soif ils m’ont abreuvé de vinaigre.

Tractus (Is. LIII) :
Vere languores nostros ipse tulit, et dolores nostros ipse portavit.
V./ Et nos putavimus eum quasi leprosum, et percussum a Deo, et humiliatum.
V./ Ipse autem vulneratus est propter iniquatates nostras, attritus est propter scelera nostra.
V./ Disciplina pacis nostrae super eum, et livore ejus sanati sumus.

Vraiment lui-même a porté nos langueurs, et lui-même a porté nos douleurs. V./ Et nous pensions qu’il était comme un lépreux, et frappé par Dieu, et humilié. V./ Or lui-même a été blessé à cause de nos iniquités, il a été écorché en raison de nos souillures. V./ Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.

+ Sequentia Sancti Evangelii secundum Ioannem (Joan. XIX) :
In illo tempore : Sciens Jesus, quia omnia consummata sunt, ut consummaretur Scriptura, dixit : Sitio. Vas ergo erat positum aceto plenum. Illi autem spongiam plenam aceto, hyssopo circumponentes, obtulerunt ori ejus. Cum ergo accepisset Jesus acetum, dixit : Consummatum est. Et inclinato capite tradidit spiritum. Judaei ergo (quoniam Parasceve erat) ut non remanerent in cruce corpora sabbato, (erat enim magnus dies ille sabbati) rogaverunt Pilatum, ut frangerentur eorum crura, et tollerentur. Venerunt ergo milites ; et primi quidem fregerunt crura, et alterius qui crucifixus est cum eo. Ad Jesum autem cum venissent, ut viderunt eum jam mortuum, non fregerunt ejus crura, sed unus militum Lancea latus ejus aperuit, et continuo exivit sanguis et aqua. Et qui vidit, testimonium perhibuit : et verum est testimonium ejus.

En ce temps là, Jésus sachant que toutes choses étaient accomplies, afin que fussent accomplies les Ecritures, dit : J’ai soif. Or il y avait là un vase plein de vinaigre. C’est pourquoi les soldats entourant d’hysope une éponge pleine de vinaigre, la présentèrent à sa bouche. Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est consommé. Et ayant incliné la tête, il rendit l’esprit. Les Juifs donc (parce que c’était la Parascève) afin que les corps ne demeurassent point en croix le jour du sabbat, (car ce jour de sabbat était très solennel) demandèrent à Pilate qu’on leur rompît les jambes et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier puis du second qui avait été crucifié avec lui. Mais lorsqu’ils vinrent à Jésus, et qu’ils le virent déjà mort, ils ne lui rompirent point les jambes, mais un des soldats avec une lance lui ouvrit le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Et celui qui a vu en a rendu témoignage : et son témoignage est vrai.

Credo. 

Offertorium :
Insurrexerunt in me viri iniqui, absque misericordia quaesierunt me interficere ; et non pepercerunt in faciem meam spuere : lanceis suis vulneraverunt me, et concussa sunt omnia ossa mea.

Des hommes iniques se sont levés contre moi, sans miséricorde ils ont cherché à me tuer ; et ils ne se sont pas retenus de me cracher au visage : avec leurs lances ils m’ont blessé, et tous mes os ont été ébranlés.

Secreta :
Majestati tuae, quaesumus Domine, accepta sint dona, in quibus ipsa Unigeniti tui vulnera tibi offerimus, nostrae pretia libertatis. Per eumdem Dominum nostrum…

Nous Vous le demandons, Seigneur : que soient acceptés de Votre Majesté les dons dans lesquels nous Vous offrons les plaies elles-mêmes de Votre Fils unique qui sont le prix de notre délivrance. Par ce même Jésus-Christ Notre-Seigneur…

Prefatio de Cruce.

Communio :
Foderunt manus meas et pedes meos : dinumeraverunt omnia ossa mea.

Ils ont percé mes mains et mes pieds : ils comptèrent tous mes os.

Postcommunio :
Refecti vitalibus alimoniis, quaesumus Domine Deus noster : ut, qui vulnera Domini nostri Jesu Christi hodie devote colimus ; haec in nostris cordibus impressa, moribus, et vita teneamus. Per eumdem Dominum…

Rassasiés par les aliments de vie, nous Vous demandons, ô Seigneur notre Dieu, que nous, qui honorons aujourd’hui dévotement les plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous les ayons imprimées dans nos cœurs, nos mœurs et nos vies. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur…

Mont St-Odile Crucifixion d'après Herrade de Landsberg - hortus deliciarum

2023-42. Cartes de vœux de Pâques

       Comme l’année dernière, nous proposons à la vente des cartes de vœux de Pâques, même si – malheureusement ! – la tradition d’envoyer des cartes à l’occasion des fêtes pascales s’est beaucoup perdue.
La vente de ces cartes constitue toujours une aide pour le Refuge Notre-Dame de Compassion.

   Nous tenons donc à la disposition de ceux que cela intéresserait :

   a) les cartes que nous avions déjà faites imprimer en 2022 : cartes pliées, de format 13.9 x 10.7 (c’est-à-dire de la dimension d’une carte postale), sur papier glacé haut de gamme – intérieur vierge, qui reprend le graphisme si délicieusement « rétro » d’une ancienne image de notre collection :

- Carte pliée haut de gamme « Bon Pasteur » + enveloppe = 1,50 € l’une (+ frais de port)

cartes de Pâques

Carte de vœux de Pâques « Bon Pasteur »

   b) ainsi que – c’est une nouveauté que nous avons aussi fait imprimer cette année – une carte simple, de format 13.9 x 10.7 (dimension carte postale), sur papier glacé haut de gamme – verso totalement vierge, qui reproduit le tableau « Noli me tangere » – c’est-à-dire de l’apparition à Sainte Marie-Magdeleine au matin de Pâques – d’Anton Raphaël Mengs (1728-1779).

- Carte simple haut de gamme « Noli me tangere » + enveloppe = 1 € l’une (+ frais de port)

Anton Raphaël Mengs - Noli me tangere - carte de Pâques

« Noli me tangere » – tableau d’Anton-Raphaël Mengs (1728-1779)

Pour commander :

- Nous écrire dans l’espace des commentaires en dessous de cette page (ce ne sera pas publié), en nous précisant quelles cartes vous désirez, leur nombre, et, bien sûr, votre adresse postale.

- Nota bene : à partir de 15 cartes, franco de port.

2023-41. Guérissez-moi, Seigneur !

Jeudi de la troisième semaine de Carême :
Mi-carême.

Guérison de la belle-mère de Pierre - Denys Calvaert -Eglise Saint-Jacques du Haut Pas - Paris

La guérison de la belle-mère de Pierre
[Denys Calvaert, dit Denis le Flamand (1540-1619), église Saint-Jacques du Haut Pas - Paris]

Guérissez-moi, Seigneur !

   Dans le passage évangélique qui est lu aujourd’hui dans le missel traditionnel (Luc IV, 38-44), nous voyons Notre-Seigneur opérer des guérisons : la belle-mère de Simon-Pierre tout d’abord ; mais aussitôt après on voit les gens de Capharnaüm accourir pour amener à Jésus tous les malades de la bourgade et des environs. « Et Jésus imposant les mains à chacun d’eux les guérit ».
De la même manière, on amène aussi des possédés en grand nombre dont Notre-Seigneur expulse les démons.

   Nous sommes terriblement habitués à ces récits de l’Evangile qui nous montrent Jésus guérissant les maladies, physiques, psychiques et spirituelles.
Cette habitude est véritablement terrible, parce que, à force d’entendre la lecture des péricopes évangéliques qui relatent ces guérisons, nous n’en percevons plus la nouveauté, la force, la pertinence.
Et surtout, nous ne voyons plus le lien qu’il pourrait y avoir avec nous-mêmes.
Nous les entendons lire avec un esprit habitué, saturé, blasé, comme s’il s’agissait d’une rubrique de faits divers dans un médiocre journal local !

   Il importe pourtant de se poser les bonnes questions :

- Suis-je véritablement convaincu que Jésus a opéré des guérisons miraculeuses et chassé des démons ?
- Et si je suis profondément convaincu de la réalité historique de ces miracles rapportés par l’Evangile, n’ai-je pas tendance à penser que ceci n’est valable que pour le passé, que pour le temps où Jésus était sur la terre ?
- Me suis-je déjà dit, avec une foi inébranlable, que Jésus qui a accompli des guérisons et chassé des démons, peut toujours le faire aujourd’hui en faveur de ceux qui le Lui demandent ?
- Me suis-je déjà présenté devant Jésus – qui est réellement et substantiellement présent dans le saint tabernacle avec Son Corps, Son Sang, Son âme et Sa divinité – pour Lui dire : « Seigneur, j’ai telle infirmité – physique ou spirituelle -, je suis accablé par telle tentation, tourmenté par tel esprit impur… : si Vous voulez Vous pouvez me guérir !» ?
- Qu’est-ce qui m’empêche d’agir de la sorte ?
- Notre-Seigneur Jésus-Christ manque-t-Il de puissance aujourd’hui ? N’est-ce pas plutôt moi qui manque de foi ?

   Dans l’Evangile il est précisé que, en certains endroits, Jésus ne put accomplir de miracles « en raison de leur manque de foi » (Matth. XIII, 58)…
En revanche, presque à chaque fois qu’Il accomplit un miracle, Il S’assure auparavant la foi de ceux qui le Lui demandent : « Crois-tu que Je le puisse faire ? » (Matth. IX, 28), « Qu’il advienne selon ta foi » (Matth. VIII, 13)…

   A chacun de nous, aujourd’hui, dans le fond du cœur, Notre-Seigneur peut dire comme à Sainte Marthe : « Ne vous ai-Je pas dit que, si vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ? » (Jean XI,40).

   Eh bien, Seigneur… « je crois, mais venez en aide à mon manque de foi » (Luc IX, 24), pouvons-nous souvent répéter à notre tour, comme l’a fait le père de l’enfant possédé que Notre-Seigneur délivra de l’esprit mauvais après Sa Transfiguration.

Seigneur, je suis malade : je porte en moi telle infirmité, telle blessure, telle cicatrice mal refermée…
Seigneur, je sais, et je crois fermement que Vous pouvez me guérir !
Seigneur, je viens à Vous, comme les gens simples de Capharnaüm et je Vous implore : Guérissez-moi, Seigneur !
Seigneur, je sais et je crois fermement que Vous me pouvez guérir, voilà pourquoi, comme les sœurs de Lazare je vous fais dire, non par un messager, mais par l’intercession de Votre Sainte Mère, des anges et de mes saints protecteurs : « Seigneur, voilà que celui que Vous aimez est malade ! », car je suis sûr de Votre amour pour moi !

Guérissez-moi, Seigneur ! Je ne Vous le dirai pas une fois, deux fois, dix fois, mais je « ferai le siège » devant Vous, comme la syro-phénicienne (Marc VII, 24-30) et je Vous casserai les oreilles – car c’est bien ainsi que la réflexion des apôtres agacés (Matth. XV, 23) nous fait comprendre qu’elle agissait – jusqu’à ce que Vous m’ayez guéri !
Guérissez-moi, Seigneur ! Je dévoile devant Vous les plaies de mon âme, les blessures de mon esprit, les infirmités de mon cœur, pour que Vous imposiez sur elles Vos mains qui guérissent !
Guérissez-moi, Seigneur !
Kyrie, eleison !

   Seigneur Jésus, Fils de Dieu Sauveur, ayez pitié de moi, pécheur !

homme en prière - contrition

Du 16 au 24 mars : Neuvaine préparatoire à la fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.

     Note liturgique : Il peut arriver, certaines années, que la fête de l’Annonciation ne soit pas célébrée à la date du 25 mars, en raison d’une occurrence avec un dimanche de Carême ou avec la Semaine Sainte. En ce cas, on déplacera aussi cette neuvaine, bien sûr, pour la pratiquer sur les neuf jours précédant la date où la fête est célébrée cette année-là.

Annonciation - Antoine Paillet - Musée des Augustins à Toulouse

Antoine Paillet (1626-1701) : Annonciation [peinte entre 1671 et 1692]
Collections du Musée des Augustins, à Toulouse

Monogramme Marie 2

       O Très Sainte Vierge Marie,
la plus pure et la plus humble de toutes les créatures,
choisie de toute éternité par le Père des miséricordes pour être la nouvelle Eve et la porte du salut pour l’humanité pécheresse,
merveilleusement préservée des suites de la faute de nos premiers parents,
en laquelle le Saint-Esprit a déposé la plénitude de Ses grâce et la surabondance de Ses dons,
pour faire de vous le vivant tabernacle de Son Verbe incarné !
J’exulte en contemplant toutes les grâces dont le Très Haut vous a comblée,
et je m’incline avec bonheur devant la Femme choisie entre toutes pour être la Mère du Rédempteur,
et notre Mère :
Ave, Maria !

   En répétant avec ferveur les paroles que Dieu Lui-même vous a adressées par l’ambassade de Son Archange,
je vous supplie de regarder avec une douce compassion celui qui, pauvre pécheur, se présente maintenant devant vous
et vous vient présenter sa prière :
Ave, Maria !

   En m’inclinant avec confiance devant la sainteté immaculée et resplendissante de votre âme,
devant laquelle les Puissances célestes se prosternent avec une admiration sans limite,
je vous conjure de ne pas repousser mes pauvres hommages et mes supplications :
Ave, Maria, gratia plena !

   Le Seigneur est avec vous :
le Père Eternel a fait de vous Sa Fille de prédilection,
le Saint-Esprit vous a épousée et fécondée,
et le Verbe divin S’est incarné dans votre sein virginal :
Ave, Maria : Dominus tecum !

   Parce que la Très Sainte Trinité a placé en vous toutes Ses délices,
et a fait de vous la plus digne et la plus sainte de toutes les vierges, de toutes les mères, de toutes les âmes rachetées,
et le canal de Ses miséricordes infinies,
je me présente à vous, pauvre et misérable pécheur,
pour avoir, par votre secourable et maternelle intercession, part au salut dont vous fûtes l’aurore bénie :
Ave, Maria : benedictus est fructus ventris tui, Jesus !

   Mère de miséricorde, Reine toute compatissante, Eve nouvelle, Mère de la Divine Grâce,
je viens à vous, gémissant sous le poids de l’héritage de la première Eve,
et sous le poids de tant de fautes personnelles accumulées ;
c’est justement pour cela que j’implore de vous compassion, intercession et protection,
et que je vous demande instamment de m’obtenir du Dieu Trois Fois Saint
la grâce d’une pleine et entière conversion à Son amour
et la fidélité à Ses commandements et préceptes,
pour ne plus désormais, à votre exemple, que Lui dire en tout et toujours : oui !

   Ave, Maria !
Ave, gratia plena !
Ave, in mulieribus benedicta !
En m’approchant de vous sur les pas de l’Archange,
et en reprenant les termes de sa salutation,
je vous prie d’être à jamais la médiatrice de mon salut :
Priez pour moi, pauvre pécheur, dès maintenant et jusqu’à l’heure de mon dernier soupir.

   Ainsi je l’espère, et ainsi je l’attends avec confiance de votre Cœur maternel :
Ave Maria !
Ainsi soit-il !

(Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)

Annonciation - Antoine Paillet - Musée des Augustins à Toulouse - détail

2023-40. De la Bienheureuse Eve de Saint-Martin.

14 mars,
Fête de Sainte Mathilde, impératrice, aïeule maternelle d’Hugues Capet ;
 A Liège, la Bienheureuse Eve de Saint-Martin, vierge de l’Ordre cistercien et recluse ;
Anniversaire de la sainte mort de Sa Majesté Impériale et Royale Zita de Bourbon-Parme (cf. > ici).

image néo-gothique représentant Sainte Eve de Saint-Martin

(image de style néogothique de la fin du XIXème ou du début du XXème siècle)

       Comme cela est signalé ci-dessus, la date du 14 mars est, dans l’ordo traditionnel du diocèse de Liège où elle est née et où elle a rendu sa belle âme à Dieu, le jour retenu pour célébrer la fête de la Bienheureuse Eve de Saint-Martin, dont on ne connaît pas la date exacte de la mort, date qui est choisie de préférence pour fêter les saints.
Cette date du 14 mars, où donc elle est fêtée, correspond probablement à l’un des jours où fut accomplie la reconnaissance de ses reliques ou leur translation.

   Nous avons déjà évoqué dans les pages de ce blogue la figure de la Bienheureuse Eve de Saint-Martin (cf. > ici), puisqu’elle fut une grande amie et un soutien indéfectible de Sainte Julienne du Mont-Cornillon : de ce fait, la Bienheureuse Eve de Saint-Martin se trouve étroitement mêlée à l’institution de la fête du Très Saint-Sacrement.

   Un de nos fidèles amis, aussi docte que pieux, ayant eu la bonne idée de publier une courte notice de présentation de la Bienheureuse Eve, et de l’accompagner de plusieurs photographies, nous lui avons demandé l’autorisation de les reproduire dans les pages de ce blogue, et il y a consenti avec générosité : qu’il trouve ici l’expression de notre très vive gratitude !   

Collégiale Saint-Martin de Liège (gravure de 1649)

La collégiale Saint-Martin de Liège représentée sur une gravure de 1649

       « Eve naquit vers 1190 à Liège. On connaît peu de choses des premières années de sa vie, si ce n’est qu’elle était proche des milieux béguinaux. Elle devint recluse près de la collégiale Saint-Martin sous la règle de Cîteaux. Sa vie fut désormais partagée entre la prière et la pénitence. De sa cellule, Eve pouvait suivre l’ensemble des cérémonies qui se célébraient dans la collégiale.

Entrée de la Bienheureuse Eve en réclusion

  « Très proche de sainte Julienne de Cornillon, elle partagea le désir de cette dernière de voir instituée dans l’Église une fête en l’honneur de la Sainte Eucharistie, suite aux visions de la lune barrée de Julienne. Eve appuya de toutes ses forces et de sa prière les démarches de Julienne auprès de l’évêque de Liège pour que soit reconnue la nouvelle solennité.

   « Eve assista probablement à la première célébration de la Fête-Dieu, à Liège, en la collégiale Saint-Martin, par le cardinal Hugues de Saint-Cher, légat pontifical, en 1252. Elle fut également en relation avec Jacques Pantaléon, archidiacre de Liège qui, en 1261, fut élu pape et prit le nom d’Urbain IV.
Le 8 septembre 1264, le Pontife envoya une lettre à Eve pour lui signaler l’institution de la Fête-Dieu pour l’Eglise universelle par la bulle Transiturus, cette missive de l’évêque de Rome était accompagnée d’une copie du nouvel Office liturgique de la solennité, rédigé par saint Thomas d’Aquin.

Statue de la Bienheureuse Eve avec le texte de la Bulle Transiturus - collégiale Saint-Martin de Liège

La Bienheureuse Eve de Saint-Martin, présentant la Bulle Transiturus
Statue visible dans la basilique-collégiale Saint-Martin à Liège
(courtoisie de Patrick M.)

  Eve rendit son âme à Dieu en l’année 1265 (ou 1266) à une date inconnue.
En 1542, Erard de la Marck, prince évêque de Liège, décida de reconstruire la collégiale Saint-Martin où l’on aménagea un autel dédié au Saint-Sacrement dans lequel furent placées les reliques de Eve. Il s’agit là d’une preuve du culte public dont bénéficiait la bienheureuse Eve, probablement dès le XVème siècle.
Le 3 juin 1622, les reliques de la bienheureuse vierge furent placées en un autre endroit. On procéda alors à un examen minutieux des précieux restes.
En 1896, on plaça les reliques dans une châsse, conservée en la collégiale Saint-Martin de Liège.
Le 22 avril 1902, le pape Léon XIII ratifiait un décret de la S. Congrégation des Rites reconnaissant définitivement et officiellement le culte de Eve et lui décernait le titre de “bienheureuse”.»

Patrick M.

Oraison propre de la Bienheureuse Eve - diocèse de Liège

Oraison de la Bienheureuse Eve au propre du diocèse de Liège
(courtoisie de Patrick M.)

Traduction :

       O Dieu, qui avez accordé à la Bienheureuse vierge Eve de s’appliquer à faire croître dans Votre Eglise le culte de la Très Sainte Eucharistie, accordez-nous, nous Vous le demandons, que nos cœurs méritent d’être enflammés de ce même amour pour ce mystère divin dont elle-même fut embrasée. Nous vous le demandons par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Ainsi soit-il !

2023-39. « Celui qui est uni à Dieu devient fort de Sa force. »

Troisième dimanche de Carême,
Evangile de l’expulsion du démon muet et enseignement de NSJC sur l’action des démons (Luc.XI, 14-28).

Gargouille 2

Présence de Dieu :

« Je viens à Vous, ô Jésus, pour chercher en Votre Force divine, l’appui de ma faiblesse, de mon infirmité… »

Méditation :

   1 – Dès le premier dimanche de Carême, l’Eglise nous a présenté Jésus en lutte avec le démon, mais tandis qu’elle nous Le montrait alors dans une humble position défensive devant les tentations du malin, elle nous Le fait voir, aujourd’hui, dans une attitude d’attaque et de victoire éclatante.
Voici un pauvre possédé, dit l’Evangile, qui « était muet ». Par un seul acte de Sa force divine, Jésus « chassa le démon, et lorsqu’il fut sorti, le muet parla et le peuple était dans l’admiration ».
Mais l’ennemi, comme pour se venger de la défaite, insinue dans l’esprit des pharisiens la honteuse calomnie : « C’est par le prince des démons qu’Il chasse les démons ». Jésus est accusé d’être un possédé et d’avoir reçu du Malin le pouvoir de délivrer le démoniaque. Mais le Seigneur veut démasquer à fond l’ennemi et avec une logique serrée, Il répond que Satan ne peut Lui donner un pareil pouvoir, puisque ce serait coopérer à la destruction de son royaume. Non, il ne peut en être ainsi : Jésus chasse les démons par « le doigt de Dieu », c’est-à-dire par la vertu divine.
Si Satan est fort et si ses satellites luttent avec lui pour régner sur l’homme, Jésus est plus fort que lui et le vaincra en lui arrachant sa proie. Il est venu précisément pour libérer l’humanité du pouvoir des ténèbres, détruire le royaume de Satan et instaurer celui de Dieu.
Si, de nos jours encore, Dieu permet que le démon travaille à entraîner dans le mal les individus et la société, Jésus, en mourant sur la Croix, a déjà versé la rançon de notre victoire. Ce trésor est à notre disposition : par la vertu et la grâce du Christ, tout chrétien a le pouvoir de vaincre n’importe quelle attaque de l’ennemi. Ne nous laissons donc pas déconcerter devant le triomphe du mal qui n’est que victoire apparente, puisque Jésus est le plus fort, l’unique et suprême vainqueur.

gargouille 1

   2 – Pour faire nôtre la victoire de Jésus sur le mal, notre collaboration est évidemment requise. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous en indique divers aspects.
« Tout royaume divisé contre lui-même, se détruit » ; le Seigneur affirme ainsi que l’union est le secret de la victoire. Avant tout, union avec Lui, car sans Lui nous ne pouvons rien faire, mais ensuite, également, union avec le prochain. Si nous voulons travailler pour le triomphe du bien, collaborons avec nos Supérieurs et nos frères, pour ne former qu’un cœur et qu’une âme. Souvent, on pourrait agir avec beaucoup plus d’efficacité dans le domaine du bien si, renonçant à des vues personnelles, on travaillait en parfait accord. Il pourra même être nécessaire, quelquefois, de renoncer à des idées, des plans, des moyens meilleurs en eux-mêmes, mais ne nous laissons pas tromper : l’union est toujours préférable. La division ne mènera jamais à la victoire.
« Qui n’est pas avec Moi est contre Moi » ajoute Jésus. Le christianisme n’admet pas les indifférents. Celui qui ne se rallie pas résolument au Christ, qui ne travaille pas avec Lui pour l’avènement de Son règne, s’oppose à Lui, par le fait même, ainsi qu’à la diffusion du bien ; il est l’ennemi du Christ et partisan du mal. Omettre le bien qu’on pourrait et devrait faire, c’est déjà faire le mal et consentir à son développement.
La première condition de la victoire sur le mal est la collaboration active à l’œuvre du Christ, en union avec les frères. La seconde est la vigilance. Jésus nous avertit que l’ennemi du bien est aux aguets et que même après avoir quitté une âme, il est prêt à y retourner, plus fort qu’auparavant, « avec sept autres esprits plus méchants que lui », lorsqu’il la trouve vide et désarmée contre ses embûches. Le grand moyen pour empêcher l’accès du mal est de veiller dans la prière et remplir son cœur de Dieu, afin qu’il n’y ait plus de place pour l’ennemi. Et il n’y a plus aucune place lorsque l’âme est totalement unie à Dieu par l’acceptation et l’observance de sa parole, de sa volonté.
Jésus répond en effet, à la femme qui loue Sa Mère : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ». Certes, la Très Sainte Vierge Marie est bienheureuse d’avoir donné le jour au Rédempteur, mais elle l’est bien davantage encore de Lui être parfaitement unie dans l’observance de Sa parole.
Or, cette béatitude n’est pas réservée à Marie, elle est offerte à toute âme de bonne volonté, et constitue la plus grande garantie de la victoire sur le mal, car celui qui est uni à Dieu devient fort de Sa force.

ange en prière

Colloque :

   « Mes regards vont sans cesse vers Vous, ô Seigneur, car c’est Vous qui dégagez mes pieds du piège. Regardez-moi et prenez pitié de moi, car je suis isolé et pauvre. Gardez mon âme et délivrez-moi ; je ne rougirai pas, car j’ai placé mon refuge et ma confiance en Vous » (Ps. XXIV, 15-20).

   « O Trinité éternelle, ô très haute et éternelle Trinité, Vous dressez devant nous le Verbe doux et plein d’amour. O doux et amoureux Verbe, Fils de Dieu, de même que notre nature est faible et capable de tout mal, ainsi la Vôtre est forte et propre à tout bien, parce que Vous l’avez reçue de Votre Père éternel et tout puissant. Vous donc, ô doux Verbe, avez fortifié notre faible nature en Vous unissant à elle. Par cette union, notre nature est fortifiée, car la vertu de Votre Sang enlève notre faiblesse. Et nous sommes aussi fortifiés par Votre doctrine, puisque l’homme qui la suit en vérité, en s’en revêtant parfaitement, devient si fort et si capable de bien que la rebellion de la chair contre l’esprit s’éteint pour ainsi dire et qu’il est à même de vaincre tout mal. Vous donc, ô Verbe éternel, substituez à notre faiblesse la force de la nature divine que Vous avez reçue du Père ; et cette force, Vous nous l’avez donnée par Votre Sang et Votre doctrine.
O doux Sang, Vous fortifiez l’âme, Vous l’illuminez ; en Vous, elle devient angélique, Vous la couvrez tellement du feu de Votre charité qu’elle s’oublie entièrement elle-même et ne peut plus rien voir en dehors de Vous.
O doctrine de vérité, Vous donnez tant de force à l’âme revêtue de Vous-même qu’elle ne défaille jamais, ni sous le poids des adversités, ni sous celui des peines ou des tentations ; chaque lutte est couronnée d’une éclatante victoire. Misérable que je suis de ne Vous avoir point suivie, ô vraie doctrine ; voilà la raison pour laquelle ma faiblesse est telle que la moindre tribulation m’abat » (Sainte Catherine de Sienne).

ange montrant la croix

2023-38. Huitième pèlerinage de la Confrérie Royale, pour le Roi et la France, au Puy-en-Velay, du 18 au 20 mai 2023.

Blason de la Confrérie Royale

       Pour la huitième année consécutive, la Confrérie Royale organise son pèlerinage annuel au Puy-en-Velay, pèlerinage légitimiste pour le Roi et la France.
Selon les dates habituelles (qui avaient été bouleversées en 2020 et 2021 en raison des contraintes à prétention sanitaire), il se déroulera au cours du pont de l’Ascension, c’est-à-dire depuis l’après-midi du jeudi de l’Ascension 18 mai jusqu’au samedi 20 mai 2023 en début d’après-midi.

Bannière de la Confrérie Royale auprès de Notre-Dame du Puy

Rappel historique :

   La ville actuelle du Puy-en-Velay est le siège d’un pèlerinage qui est au nombre des plus anciens du Royaume de France, puisqu’il tire ses origines de deux apparitions de la Très Sainte Mère de Dieu (la première en l’an 45 et la seconde en l’an 225 [nota bene : nous donnons ici les dates traditionnelles authentifiées par les autorités ecclésiastiques compétentes avant les ravages du modernisme]). Depuis lors, la Très Sainte Vierge Marie n’a cessé de répandre ses grâces en ce lieu, sur la « pierre des fièvres », explicitement désignée par la Bienheureuse Vierge comme lieu des guérisons  – physiques et spirituelles – qu’elle veut accorder, et aux pieds de la « Vierge Noire », copie ancienne de celle qui avait été offerte par le Roi Saint Louis et qui fut – hélas ! – brûlée par les terroristes lors de la grande révolution.

   Tout au long des siècles, d’innombrables pèlerins, parmi lesquels un très grand nombre de nos Rois, des papes et des saints – eux aussi en grand nombre -, sont venus prier au Puy et y confier à la Très Sainte Vierge Marie leurs intentions personnelles et familiales aussi bien que celles du Royaume, sa paix et sa prospérité.
Le flux des pèlerins n’y cesse pas de nos jours, puisque Le Puy est l’un des plus remarquables points de départ (ou de passage) pour Saint Jacques de Compostelle, mais c’est encore lors des jubilés de Notre-Dame du Puy (qui sont célébrés les années où le Vendredi Saint coïncide avec le 25 mars, c’est-à-dire environ deux fois par siècle) que la foule des pèlerins est la plus importante.
Lors du jubilé de 1429, Sainte Jeanne d’Arc, partie rencontrer le Roi Charles VII à Chinon, députa sa mère et ses frères au Puy.

   Enfin, Le Puy n’est pas seulement une ville mariale : au culte de la Bienheureuse Vierge Marie, s’ajoutent ici ceux de l’archange Saint Michel (dont la chapelle au sommet du rocher d’Aiguilhe attire les pèlerins depuis plus de mille ans – voir > ici) et de Saint Joseph, à la basilique d’Espaly (voir > ici).

Notre-Dame du Puy - Vierge Noire - 12 mai 2018

L’actuelle statue de la Vierge Noire du Puy
présentée à la vénération des fidèles au-dessus du maître-autel de l’insigne basilique-cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation :
c’est la plus ancienne copie de la statue offerte par le Roi Saint Louis, laquelle a malheureusement été brûlée à la révolution.

La Confrérie Royale au Puy-en-Velay :

   La Confrérie Royale a vu le jour le 25 août 2015, en la fête de Saint Louis de France : elle réunit en un mouvement de prières et de supplications des fidèles désireux de soutenir spirituellement le mouvement légitimiste, avec la conviction forte que la restauration royale, si attendue et si désirée, ne pourra s’accomplir que dans le cadre d’un retour général à la fidélité à ce que Saint Pie X appelait « le pacte de Reims ».
La prière pour le Roi légitime – actuellement Monseigneur le Prince Louis de Bourbon de jure Sa Majesté le Roi Louis XX – et pour la France est donc personnelle et quotidienne pour chacun des membres de la Confrérie Royale : elle se manifeste aussi de manière plus visible à l’occasion des pèlerinages qu’elle organise.
Ces pèlerinages ne sont d’ailleurs pas réservés aux seuls membres de la Confrérie, mais toute personne « de bonne volonté » y est volontiers accueillie.

   Le premier pèlerinage de la Confrérie Royale au Puy-en-Velay, a eu lieu en juin 2016 à l’occasion du jubilé de Notre-Dame du Puy, organisé conjointement avec l’UCLF dont le président d’alors, feu Monsieur Pierre Bodin, insista aimablement ensuite pour que la Confrérie Royale prît en charge l’organisation d’un pèlerinage annuel pour le Roi et la France en ce lieu qui est lié de tant de manières à l’histoire du Royaume, et à ses Souverains.
Comme cela a été écrit ci-dessus, ce pèlerinage annuel se déroule lors du pont de l’Ascension : il commence le jeudi de l’Ascension en fin d’après-midi et s’achève le samedi après midi. Ainsi les personnes qui ont des obligations paroissiales peuvent-elles être présentes dans leur paroisse ou chapelle habituelle et le matin de l’Ascension et le dimanche après l’Ascension.
En sus des cérémonies liturgiques (messes quotidiennes et autres temps de prière : il s’agit avant tout d’un pèlerinage, pas d’un colloque ni d’un voyage touristique, soyons clairs !), le pèlerinage est néanmoins l’occasion d’enseignements historiques et spirituels (3 conférences) et de découvertes patrimoniales (Le Puy et ses environs sont riches d’un patrimoine exceptionnel).

Pèlerinage Légitimiste le Puy-en-Velay 4 juin 2016

Le premier pèlerinage de la Confrérie Royale au Puy-en-Velay en juin 2016
avec l’Union des Cercles Légitimistes de France (UCLF)
dans le grand escalier de la basilique-cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation.

Le pèlerinage 2023 :

   Cette année 2023 marque le 8ème centenaire de la mort de S.M. le Roi Philippe II Auguste (+ 14 juillet 1223). Le grand-père de Saint Louis vint lui-même en pèlerinage aux pieds de Notre-Dame du Puy en 1188 avant de partir en croisade. Les légitimistes du XXIème siècle se doivent de mieux connaître ce Roi dont le règne marqua une étape importante dans le rayonnement de la dynastie capétienne.

Aperçu du programme :
Jeudi 18 mai à partir de 15 h : accueil au lieu d’hébergement ; à 17 h 30 (pour ceux qui n’auraient pu y assister le matin) Messe lue de l’Ascension.
Vendredi 19 mai : Messe solennelle ; conférences : 1) « Philippe Auguste, un règne charnière » & 2) « Le patriotisme ne se confond pas avec le nationalisme » ; visites.
– Samedi 20 mai : Messe solennelle ; conférence : « Les mariages de Philippe Auguste » ; départs après le déjeuner.
Le programme détaillé ne sera communiqué qu’aux personnes inscrites.

   La Confrérie réserve des hébergements dans une structure  d’accueil, là encore, les renseignements ne sont communiqués que de façon individuelle aux personnes qui nous contactent directement.
Ceux qui le désirent peuvent aussi choisir de résider en hôtel : en ce cas, ils font eux-mêmes leurs réservations.

Une seule adresse électronique de contact : pelerinage.confrerie@gmail.com , ou bien un numéro de téléphone : 06 65 74 41 45 (laisser un message sur la boite vocale en indiquant distinctement votre nom et vos coordonnées téléphoniques pour pouvoir être rappelé).

Covoiturage & organisation des transports :
En principe, chacun vient au Puy par ses propres moyens. Il y a bien une gare SNCF au Puy, mais elle n’est pas très bien desservie…
Si des personnes qui n’ont pas d’automobile souhaitent venir, elles peuvent nous contacter de manière à ce que, si cela est possible, nous les mettions en contact avec d’autres pèlerins qui pourraient les prendre dans leur véhicule.
De même, si des personnes qui viennent en automobile disposent de places et accepteraient de transporter d’autres passagers, qu’elles nous le signalent sans retard.

Philippe Auguste au soir de Bouvines - détail du tableau d'Horace Vernet

Philippe Auguste au soir de la bataille de Bouvines
(détail du grand tableau d’Horace Vernet – 1827 – exposé dans la Galerie des Batailles au château de Versailles)

2023-37. Porter Dieu en soi, à l’école de Saint Grégoire de Nysse.

11 mars,
Fête de Saint Grégoire de Nysse, évêque et confesseur, docteur de l’Eglise.

       On ne connaît pas la date précise de la mort de Saint Grégoire de Nysse, né vers l’an 335 et mort aux alentours de 395. Le martyrologe romain le mentionne à la date du 9 mars tandis que les Grecs le célèbrent le 10 janvier.
La date du 9 mars, qui lui est donc assignée par le martyrologe, étant déjà occupée par la fête de Sainte Françoise Romaine, mais ne voulant pas que celle de ce saint docteur soit réduite à une simple commémoraison, au Mesnil-Marie nous avons résolu de le fêter au premier jour libre après le 9 mars, qui est pour nous le 11.
Le 11 mars arrive toujours pendant le Carême et c’est en définitive une belle occurrence car les enseignements spirituels et ascétiques de Saint Grégoire de Nysse s’accordent parfaitement avec la spiritualité de la sainte quarantaine et sont tout-à-fait idoines à nous stimuler dans les efforts qu’exige de nous ce saint temps.

   Dans les deux catéchèses qu’il lui a consacrées à la fin de l’été 2007, après avoir évoqué les figures des deux autres « Pères cappadociens » (Saint Basile le Grand [cf. > ici], son frère, et Saint Grégoire de Nazianze [cf. > ici]), Sa Sainteté le Pape Benoît XVI a parfaitement mis en valeur les grandes et belles leçons dont nous pouvons aujourd’hui faire notre profit pour le perfectionnement de notre vie chrétienne.

   Ajoutons que bien qu’il ne soit pas cité dans la liste des Docteurs de l’Eglise la plus courante, ce titre lui est décerné par une longue tradition, et qu’il lui est attribué par les très doctes Bollandistes.

St Grégoire de Nysse

Catéchèse de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

à l’occasion de l’audience générale
du mercredi 29 août 2007

Présentation de la vie et de l’œuvre de Saint Grégoire de Nysse

Chers frères et sœurs,

   Dans les dernières catéchèses, j’ai parlé de deux grands docteurs de l’Eglise du IVème siècle, Basile et Grégoire de Nazianze, évêques de Cappadoce, dans l’actuelle Turquie. Aujourd’hui, nous en ajoutons un troisième, le frère de Basile, saint Grégoire de Nysse, qui s’est révélé un homme au caractère réfléchi, avec de grandes capacités de méditation, et d’une vive intelligence, ouverte à la culture de son temps. Il s’est ainsi révélé comme un penseur original et profond dans l’histoire du christianisme.

   Il naquit autour de 335 ; sa formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile – qu’il définit comme « père et maître » (Ep. 13, 4 : SC 363, 198) – et par sa sœur Macrine. Il suivit ses études en appréciant particulièrement la philosophie et la rhétorique. Dans un premier temps, il se consacra à l’enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui aussi entièrement, comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard, il fut élu évêque de Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut l’estime de la communauté. Accusé de malversations financières par ses adversaires hérétiques, il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6 : SC 363, 164-170), et il continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi.

   En particulier après la mort de Basile, recueillant presque son héritage spirituel, il coopéra au triomphe de l’orthodoxie. Il participa à divers synodes ; il chercha à résoudre les conflits entre les Eglises ; il participa activement à la réorganisation ecclésiastique et, en tant que « pilier de l’orthodoxie », il fut l’un des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la divinité de l’Esprit Saint. Il reçut diverses charges officielles de la part de l’empereur Théodose, il prononça d’importants discours et homélies funèbres, il se consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques. En 394, il participa encore à un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date de sa mort.

   Grégoire explique avec clarté la finalité de ses études, le but suprême auquel il aspire dans son travail de théologien :  ne pas employer sa vie en choses vaines, mais trouver la lumière qui permet de discerner ce qui est vraiment utile (cf. In Ecclesiasten hom. 1 : SC 416, 106-146). Il trouva ce bien suprême dans le christianisme, grâce auquel est possible « l’imitation de la nature divine » (De professione christiana : PG 46, 244C). Avec sa vive intelligence et ses vastes connaissances philosophiques et théologiques, il défendit la foi chrétienne contre les hérétiques, qui niaient la divinité du Fils et de l’Esprit Saint (comme Eunomios et les Macédoniens), ou mettaient en doute la parfaite humanité du Christ (comme Apollinaire). Il commenta l’Ecriture Sainte, s’arrêtant sur la création de l’homme. Cela était pour lui un thème central :  la création. Il voyait dans la créature le reflet du Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu. Mais il écrivit également un livre important sur la vie de Moïse, qu’il présente comme un homme en marche vers Dieu : cette montée vers le Mont Sinaï devient pour lui une image de notre ascension dans la vie humaine, vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu. Il a interprété également la prière du Seigneur, le Notre Père, et les Béatitudes. Dans son « Grand discours catéchétique » (Oratio catechetica magna) – il exposa les lignes fondamentales de la théologie, non pas pour une théologie académique refermée sur elle-même, mais pour offrir aux catéchistes un système de référence dont tenir compte dans leurs instructions, comme un cadre dans lequel s’inscrit ensuite l’interprétation théologique de la foi.

   En outre, Grégoire est célèbre pour sa doctrine spirituelle. Toute sa théologie n’était pas une réflexion académique, mais l’expression d’une vie spirituelle, d’une vie de foi vécue. En tant que grand « père de la mystique », il exposa dans divers traités – comme le De professione christiana et le De perfectione christiana – le chemin que les chrétiens doivent entreprendre pour atteindre la vraie vie, la perfection. Il exalta la virginité consacrée (De virginitate), et en proposa un modèle éminent dans la vie de sa sœur Macrine, qui est toujours restée pour lui un guide, un exemple (cf. Vita Macrinae). Il tint divers discours et homélies, et écrivit de nombreuses lettres.
En commentant la création de l’homme, Grégoire souligne que Dieu, « le meilleur des artistes, forge notre nature de manière à la rendre adaptée au service de la royauté. A travers la supériorité établie de l’âme, et au moyen de la conformation même du corps, il dispose les choses de manière à ce que l’homme soit réellement adapté au pouvoir royal » (De hominis opificio 4 : PG 44, 136B). Mais nous voyons que l’homme, pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la création et n’exerce pas une véritable royauté. C’est pourquoi, afin d’exercer une véritable responsabilité envers les créatures, il doit être pénétré par Dieu et vivre dans sa lumière. En effet, l’homme est un reflet de cette beauté originelle qui est Dieu : « Tout ce que Dieu créa était excellent », écrit le saint évêque. Et il ajoute : « Le récit de la création en témoigne (cf. Gn. I, 31). Parmi les choses  excellentes  se  trouvait  aussi l’homme, orné d’une beauté largement supérieure à toutes les belles choses. En effet, quelle chose pouvait être aussi belle que celui qui est semblable à la beauté pure et incorruptible ?… Reflet et image de la vie éternelle, il était véritablement beau, et même très beau, comme le signe rayonnant de la vie sur son visage » (Homilia in Canticum 12 : PG 44, 1020C).

   L’homme a été honoré par Dieu et placé au dessus de toute autre créature : « Le ciel n’a pas été fait à l’image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des étoiles, ni aucune des choses qui apparaissent dans la création. Seule toi (note : l’âme humaine) tu as été rendue l’image de la nature qui domine toute intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la vraie divinité, réceptacle de la vie bienheureuse, image de la véritable lumière ; et lorsque tu la regardes, tu deviens ce qu’Il est, car à travers le rayon reflété provenant de ta pureté, tu imites Celui qui brille en toi. Aucune des choses qui existe n’est grande au point de pouvoir être comparée à ta grandeur » (Homilia in Canticum 2 : PG 44, 805D). Méditons cet éloge de l’homme. Voyons également à quel point l’homme est dégradé par le péché. Et cherchons à revenir à la grandeur originelle : ce n’est que si Dieu est présent que l’homme arrive à sa véritable grandeur.

   L’homme reconnaît donc en lui-même le reflet de la lumière divine : en purifiant son cœur, il redevient comme il était au début, une image limpide de Dieu, Beauté exemplaire (cf. Oratio catechetica 6 : SC 453, 174). Ainsi, l’homme, en se purifiant, peut voir Dieu, comme les cœurs purs (cf. Matth. V, 8) : « Si, avec un style de vie diligent et attentif, tu effaces les choses laides qui se sont déposées sur ton cœur, alors resplendira en toi la beauté divine… En te contemplant toi-même, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras bienheureux » (De beatitudinibus, 6 : PG 44, 1272AB). Il faut donc laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et retrouver en nous-même la lumière de Dieu.

   L’homme a donc comme objectif la contemplation de Dieu. Ce n’est qu’en celle-ci qu’il peut trouver sa réalisation. Pour anticiper, dans une certaine mesure, cet objectif déjà au cours de cette vie, il doit progresser sans cesse vers une vie spirituelle, une vie de dialogue avec Dieu. En d’autres termes – et telle est la leçon la plus importante que saint Grégoire de Nysse nous transmet -,  la  pleine réalisation de l’homme consiste dans la sainteté, dans une vie vécue dans la rencontre avec Dieu, qui devient ainsi lumineuse également pour les autres, et pour le monde. 

Ste Macrine la jeune

Sainte Macrine la jeune
sœur de Saint Basile de Césarée, de Saint Pierre de Sébaste et de Saint Grégoire de Nysse
dont elle fut la grande inspiratrice

Catéchèse de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

à l’occasion de l’audience générale
du mercredi 5 septembre 2007

Les enseignements spirituels de Saint Grégoire de Nysse

Chers frères et sœurs,

  Je vous propose quelques aspects de la doctrine de saint Grégoire de Nysse, dont nous avons déjà parlé mercredi dernier.
En premier lieu, Grégoire de Nysse manifesta une conception très élevée de la dignité de l’homme. Le but de l’homme, dit le saint Evêque, est celui de devenir semblable à Dieu, et il atteint ce but avant tout à travers l’amour, la connaissance et la pratique des vertus, « rayons lumineux qui descendent de la nature divine » (De Beatitudinibus 6 : PG 44, 1272 C), dans un mouvement perpétuel d’adhésion au bien, comme le coureur qui est tendu en avant. Grégoire utilise, à ce propos, une image efficace, déjà présente dans la Lettre de Paul aux Philippiens : épek-teinómenos (Phil. III, 13), c’est-à-dire « lancé vers l’avant », vers ce qui est plus grand, vers la vérité et l’amour. Cette expression appropriée indique une réalité profonde : la perfection, que nous voulons trouver n’est pas une chose acquise pour toujours ; la perfection est le fait de rester en chemin, c’est une disposition permanente à aller de l’avant, car l’on n’atteint jamais la pleine ressemblance avec Dieu ; nous sommes toujours en chemin (cf. Homilia in Canticum 12 : PG 44, 1025d). L’histoire de chaque âme est celle d’un amour à chaque fois comblé et, dans le même temps, ouvert sur de nouveaux horizons, car Dieu étend sans cesse les possibilités de l’âme, pour la rendre capable de biens toujours plus grands. Dieu lui-même, qui a déposé en nous des germes de bien, et dont part toute initiative de sainteté, « modèle le bloc… En limant et en nettoyant notre esprit, il forme en nous le Christ » (In Psalmos 2, 11 : PG 44, 544B).

   Grégoire se soucie de préciser : « Ce n’est pas, en effet, notre œuvre, et ce n’est pas non plus la victoire d’une force humaine que de devenir semblables à la divinité, mais c’est le résultat de la munificence de Dieu, qui dès sa première origine a fait grâce à notre nature de la ressemblance avec Lui » (De virginitate 12, 2 : SC 119, 408-410). Donc, pour l’âme, « il ne s’agit pas de connaître quelque chose de Dieu, mais d’avoir Dieu en soi » (De beatitudinibus 6 : PG 44, 1269c). Du reste, remarque Grégoire avec acuité, « la divinité est pureté, est affranchissement des passions et disparition de tout mal : si toutes ces choses sont en toi, Dieu est réellement en toi » (De beatitudinibus 6 : PG 44, 1272C).

   Lorsque nous avons Dieu en nous, lorsque l’homme aime Dieu, par cette réciprocité qui est propre à l’amour, il désire ce que Dieu lui-même désire (cf. Homilia in Canticum 9 : PG 44, 956ac), et il coopère donc avec Dieu à modeler en lui l’image divine, si bien que « notre naissance spirituelle est le résultat d’un libre choix, et nous sommes d’une certaine façon les parents de nous-mêmes, en nous créant comme nous voulons être et en nous formant par notre volonté selon le modèle que nous choisissons » (Vita Moysis 2, 3 : SC 1bis, 108). Pour s’élever vers Dieu, l’homme doit se purifier : « La voie qui reconduit au ciel la nature humaine, n’est autre que l’éloignement des maux de ce monde… Devenir semblable à Dieu signifie devenir juste, saint et bon… Si donc, selon l’Ecclésiaste (V, 1), « Dieu est au ciel » et si, selon le prophète (Ps. LXXII, 28), vous « adhérez à Dieu », il s’ensuit nécessairement que vous êtes là où Dieu se trouve, du moment que vous êtes unis à Lui. Etant donné qu’il vous a ordonné, lorsque vous priez, d’appeler Dieu Père, il vous dit de devenir sans aucun doute semblables à votre Père céleste, avec une vie digne de Dieu, comme le Seigneur nous l’ordonne plus clairement ailleurs, en disant : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matth. V, 48) » – (De oratione dominica 2 : PG 44, 1145ac).

   Sur ce chemin d’ascèse spirituelle, le Christ est le modèle et le maître, qui nous fait voir la belle image de Dieu (cf. De perfectione christiana, PG 46, 272a). Chacun de nous, en se tournant vers Lui, se retrouve être « le peintre de sa propre vie », qui possède la volonté pour exécuter le travail et les vertus comme des couleurs dont se servir (ibid.: PG  46,  272b). Si l’homme est considéré digne du Christ, comment doit-il donc se comporter ? Grégoire répond ainsi : « [Il doit] toujours examiner au plus profond de lui ses pensées, ses paroles et ses actions, pour voir si celles-ci sont tournées vers le Christ ou si elles s’éloignent de lui » (ibid.: PG 46, 284c). Et ce point est important en raison de la valeur qu’il attribue à la parole « chrétien ». Le chrétien est quelqu’un qui porte le nom du Christ, et il doit donc s’assimiler à Lui également dans sa vie. A travers le Baptême, nous chrétiens, assumons une grande responsabilité.

   Mais le Christ – rappelle Grégoire – est présent également dans les pauvres, c’est pourquoi ils ne doivent jamais être offensés : « Ne méprise pas ceux qui gisent étendus, comme si pour cette raison ils ne valaient rien. Considère qui ils sont, et tu découvriras quelle est leur dignité : ils représentent pour nous la Personne du Sauveur. Et il en est ainsi : car le Seigneur, dans sa bonté, leur prêta sa personne elle-même, afin que, à travers celle-ci, s’émeuvent ceux qui sont durs de cœur et ennemis des pauvres » (De pauperibus amandis : PG 46, 460bc). Grégoire, avons-nous dit, parle de montée : montée vers Dieu dans la prière, à travers la pureté du cœur ; mais montée vers Dieu également à travers l’amour pour le prochain. L’amour est l’échelle qui conduit vers Dieu. Par conséquent, Grégoire de Nysse apostrophe avec vivacité chacun de ses auditeurs : « Sois généreux avec ces frères, victimes du malheur. Donne à l’affamé ce que tu ôtes à ton ventre » (ibid.: PG 46, 457c).

   Avec une grande clarté, Grégoire rappelle que nous dépendons tous de Dieu, et c’est pourquoi il s’exclame : « Ne pensez pas que tout vous appartienne ! Il doit également y avoir une part pour les pauvres, les amis de Dieu. En effet, la vérité est que tout vient de Dieu, Père universel, et que nous sommes frères et appartenons à une même race » (cf. ibid.: PG 46, 465b). Il faut alors que le chrétien s’examine, insiste encore Grégoire : « Mais à quoi te sert-il de jeûner et de faire abstinence de la chair, si ensuite avec ta méchanceté tu ne fais rien d’autre que dévorer ton frère ? Quel gain tires-tu, face à Dieu, du fait de ne pas manger ce qui est à toi, si ensuite, agissant injustement, tu arraches des mains du pauvre ce qui lui appartient ? » (ibid.: PG 46, 456a).

   Nous concluons ces catéchèses sur trois grands Pères de Cappadoce en rappelant encore cet aspect important de la doctrine spirituelle de Grégoire de Nysse, qui est la prière.
Pour progresser sur le chemin vers la perfection et accueillir Dieu en soi, porter en soi l’Esprit de Dieu, l’amour de Dieu, l’homme doit se tourner avec confiance vers Lui dans la prière : « A travers la prière nous réussissons à être avec Dieu. Mais celui qui est avec Dieu est loin de l’ennemi. La prière est soutien et défense de la chasteté, frein de la colère, apaisement et domination de l’orgueil. La prière est conservation de la virginité, protection de la fidélité dans le mariage, espérance pour ceux qui veillent, abondance de fruits pour les agriculteurs, sécurité pour les navigateurs » (De oratione dominica 1 : PPG 44, 1124A-B). Le chrétien prie en s’inspirant toujours de la prière du Seigneur : « Si nous voulons donc prier que descende sur nous le Royaume de Dieu, nous lui demandons cela à travers la puissance de la Parole : que je sois éloigné de la corruption, que je sois libéré de la mort, que je sois dégagé des chaînes de l’erreur ; que jamais la mort ne règne sur moi, que la tyrannie du mal n’ait jamais de pouvoir sur moi, que l’adversaire ne domine pas sur moi ni ne me fasse prisonnier à travers le péché, mais que ton Règne vienne sur moi, afin que s’éloignent de moi ou, mieux encore, que disparaissent les passions qui, à présent, me dominent et règnent en maîtres » (ibid., 3 : PG 44, 1156d-1157a).

   Une fois sa vie terrestre terminée, le chrétien pourra ainsi s’adresser avec sérénité à Dieu. Parlant de cela, saint Grégoire pense à la mort de sa sœur Macrine, et écrit qu’à l’heure de sa mort, elle priait Dieu ainsi : « Toi qui as sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, détourne de moi tes yeux, que je respire » (cf. Ps. XXXVIII, 14), et pour que je sois trouvée à tes côtés sans tâche, au moment où je suis dépouillée de mon corps (cf. Col. II, 11), de façon à ce que mon esprit, saint et immaculé (cf. Eph. V, 27), soit accueilli entre tes mains, « devant toi [...] comme un encens » (Ps. CXL, 2) » – (Vita Macrinae 24 : SC 178, 224). Cet enseignement de saint Grégoire demeure toujours valide : non seulement parler de Dieu, mais porter Dieu en soi. Nous le faisons avec l’engagement de la prière et en vivant dans l’esprit de l’amour pour tous nos frères.

Saint Grégoire de Nysse

2023-36. Premier anniversaire de Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac.

Vendredi 10 mars 2023,
Fête de Sainte Marie-Eugénie de Jésus (cf. > ici) ;
Vendredi de la deuxième semaine de Carême ;
Commémoraison solennelle du Saint Linceul de Notre-Seigneur (cf. > ici).

Premier anniversaire

de

Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac

2022 – 10 mars – 2023

Album 1 an - 1

       Eh oui ! Les semaines et les mois passent et nous voici arrivés au 10 mars 2023, qui est le premier anniversaire de la naissance de

Très Haut, Très Puissant et Très Excellent Seigneur Tolbiac
Prince du Mesnil-Marie

   Son Altesse Félinissime – tous ceux qui aiment les chats et qui ont l’honneur d’être leurs humains de compagnie, comprendront aisément de quoi je parle – a bien évidemment pris toute la place qu’il lui est possible d’occuper au Mesnil-Marie, et y coule avec un certain bonheur, semble-t-il, sa vie de Prince monastique, qui lui fait alterner ses siestes de jeune chat avec ses espiègleries sans nombre, mais aussi ses études religieuses et ses longs moments d’ « oraison de quiétude » à la chapelle.

   Comme tous les jeunes chats, cela aussi est évident, Tolbiac aime à explorer les alentours de l’ermitage et y étend son territoire : cela a pour conséquences quelques bagarres avec certains de ses congénères… et des voyages jusqu’à la clinique vétérinaire pour y soigner les blessures qui en ont déjà résulté à plusieurs reprises.

   Mais en ce jour de liesse, où tous les sujets du Prince Tolbiac se réjouissent de moultes manières, nous oublierons un instant les moments pénibles et douloureux de l’existence pour nous livrer sans tergiversation à la joie d’admirer sa féline beauté au travers de quelques photos sélectionnées parmi les très nombreuses que j’ai prises au cours de ce dernier trimestre.

Bon anniversaire, cher Petit Prince !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Album 1 an - 2

Sainte Nuit de Noël 2022 :
Il est environ trois heures et demi du matin lorsque j’arrive de la Messe de Minuit,
la première des choses à faire c’est de monter à la chapelle pour retirer le voile blanc qui recouvre la Crèche
et pour adorer l’Enfant-Dieu.

Tolbiac m’accompagne, bien sûr,
et, comme il est bien élevé, il n’omet pas de présenter ses félin’citations à la Très Sainte Mère de Dieu.

Album 1 an - 3

Mais ensuite, et c’est tout aussi normal, Monseigneur a le droit de découvrir le cadeau qui lui est destiné :
des friandises de Noël envoyées par l’une de ses admiratrices.

A la vérité, Son Altesse Perspicacissime avait découvert l’endroit où je les avais cachées dans l’attente de Noël,
et avait essayé d’en dépecer l’emballage !
Il m’avait donc fallu trouver une autre cachette…

Album 1 an - 4

Mon bureau reste le lieu de beaucoup de facéties.
Néanmoins Son Altesse Espièglissime se demandait qui était l’effronté qui avait osé rétrécir sa cachette de prédilection,
dans laquelle Elle avait de plus en plus de difficultés à se glisser…

« Personne n’a osé te faire une blague de mauvais goût, mon Tolbiac,
ce n’est pas ta cachette qui est plus étroite : c’est juste toi qui grandis… »

Album 1 an - 5

Son Altesse Monastiquissime, en digne chat augustinien, aime particulièrement les livres ;
très spécialement la vie des saints et les livres liturgiques aux belles reliures de cuir
(ceux d’avant Vatican II exclusivement : Tolbiac trouve en effet que les autres – ceux de la liturgie réformée – sont absolument sans intérêt).

Sa méthode d’apprentissage est très simple :
il se couche sur l’ouvrage qu’il veut étudier, et le contenu de celui-ci, par une sorte de capillarité ascendante, l’imprègne,
d’une manière pérenne et stable.
Cette façon de faire est un « super pouvoir » accordé par Dieu de manière exclusive aux félins :
j’avoue avoir essayé de m’assoupir sur les livres, moi aussi, mais cela ne m’a pas permis d’absorber leur contenu.

Mais chut ! Mon bavardage trouble l’étude de Son Altesse Doctissime qui me lance un regard réprobateur…

Album 1 an - 6

Depuis bientôt dix mois que Son Altesse est arrivée au Mesnil-Marie,
une véritable complicité s’est instaurée entre nous, et elle se développe de jour en jour.
Il n’est souvent besoin que d’un regard pour qu’il me fasse comprendre ses désirs et ses humeurs :
sa confiance, son affection, son besoin de jouer
(Tolbiac raffole des parties de cligne-musette, mais il découvre toujours mes cachettes et moi pas toujours les siennes),
ses attentes de caresses, l’envie que je lui ouvre le robinet pour boire… etc.

Je vois très rapidement aussi, à son expression et à ses attitudes, si nos visiteurs ont l’heur de lui plaire… ou pas.

Album 1 an - 7

Tolbiac a parfaitement intégré que s’il est permis de monter sur une table lorsque celle-ci est nue,
il est en revanche strictement défendu de le faire dès lors qu’elle est recouverte d’une nappe.

De même, s’il lui est permis de se rendre à la chapelle lorsqu’il n’y a pas de célébration liturgique,
il sait pertinemment qu’il ne doit pas monter sur l’autel du Très Saint Sacrement
(bien qu’il ait appris que Saint Philippe Néri plaçait son chat sur les gradins de l’autel pendant qu’il célébrait la Messe).

Un jour où, à la chapelle, j’allais montrer à un visiteur l’armoire des reliques,
à notre totale stupéfaction,
Son Altesse Dévotissime n’a-t-Elle pas actionné l’interrupteur qui permet d’en éclairer l’intérieur
dès que j’en eusse ouvert la porte ?

Album 1 an - 8

Acrobate d’une extrême vélocité, Tolbiac ne s’exerce pas seulement dans les arbres à l’entour du Mesnil-Marie :
un matin, alors que je m’apprêtais à réciter quelques heures du bréviaire, un oiseau affolé s’est mis à voleter dans la chapelle
(Dieu seul sait comment il était entré) ;
alors, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Son Altesse Agilissime a bondi sur une sablière
pour atteindre les arbalétriers puis les faux entraits où, agrippée par les griffes, Elle évoluait à une vitesse inouïe… la tête en bas !!!
Le passereau n’a dû son salut qu’au fait que, malgré les températures négatives, j’ai grand ouvert portes et fenêtres
afin de créer un courant d’air qui lui indiquât la sortie.
Mon Nemrod à quatre pattes, au vu de ma trahison, m’a ostensiblement fait part de son mécontentement.

Album 1 an - 9

Voilà, nous avons commencé cette série de photographies par le souvenir de Noël,
et maintenant que nous sommes entrés en Carême
et que nous méditons plus assidument sur la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
Son Altesse Mystiquissime nous enseigne aussi, par son propre exemple,
à développer notre dévotion envers les souffrances de notre divin Rédempteur
et à avancer avec beaucoup de générosité et d’amour dans les voies de la pénitence et de la réparation,
pour l’expiation de nos propres péchés,
et pour contribuer à la conversion et au salut des pauvres pécheurs…

Ainsi soit-il ! 

Prédiction d'une grande carrière ecclésiastique

Encore tous mes vœux, cher Tolbiac !
Puisses-tu accomplir une grande et belle carrière ecclésiastique
pour la défense du Trône et de l’Autel…

Rappels :
- L’arrivée du Prince Tolbiac au Mesnil-Marie > ici
- Résumé photographique des premiers jours de Tolbiac au Mesnil-Marie > ici
- Le Prince Tolbiac a trois mois > ici
- La première contribution de Tolbiac au blogue > ici
- Tolbiac a découvert la neige > ici
- Tolbiac présente la Crèche > ici

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