Archive pour la catégorie 'Chronique de Lully'

2025-46. La divine semence : méditation pour le dimanche de la Sexagésime.

Dimanche de la Sexagésime.

Hortus deliciarum - la parabole du semeur

La parabole du semeur, dans le « Hortus deliciarum » d’Herrade de Landsberg

Présence de Dieu :

Seigneur, me voici devant Vous.
Faites que mon cœur soit la bonne terre, prête à accueillir et à faire fructifier Votre divine parole.

Méditation :

   1 – Jésus, le divin Sauveur, S’avance aujourd’hui dans Sa vigne, l’Eglise. Il veut préparer Lui-même nos âmes à une nouvelle floraison de grâce et de vertu.
« La semence est la parole de Dieu ». Le Verbe, Parole éternelle du Père, S’incarne, Se fait homme, sous le nom de Jésus-Christ, et vient répandre dans les cœurs des humains la parole divine qui n’est autre qu’un reflet de Lui-même.
La parole divine n’est pas un son qui bat l’air et se dissipe rapidement comme la parole des hommes ; elle est lumière surnaturelle qui éclaire la vraie valeur des choses ; elle est grâce, source de capacité et de force pour vivre selon la lumière de Dieu.
Elle est donc semence de vie surnaturelle, de sainteté, de vie éternelle.
Cette semence n’est jamais stérile en elle-même, elle a toujours une force vitale puissante, capable de produire non seulement quelque fruit de vie chrétienne, mais d’abondants fruits de sainteté. Cette semence n’est pas confiée à un agriculteur inexpérimenté qui, par son incapacité, peut ruiner les meilleures semailles ; c’est Jésus Lui-même, le Fils de Dieu, qui est le Semeur.

   Pourquoi alors la semence ne donne-t-elle pas toujours les fruits désirés ?
parce que, très souvent, le terrain qui la reçoit ne possède pas les qualités requises.
Dieu ne cesse de répandre la semence dans les cœurs des hommes, Il les invite, les sollicite continuellement au bien par Sa lumière et Ses rappels ; Il ne cesse de dispenser Sa grâce à travers les sacrements ; mais tout cela demeure vain et stérile si l’homme ne présente à Dieu une terre – c’est-à-dire un cœur – bien préparé et disposé.
Dieu veut que nous soyons sauvés et saints, mais Il ne force personne : Il respecte notre liberté.

Hortus deliciarum - la parabole du semeur - détail 1

   2 – L’Evangile de ce jour nous montre quatre catégories de personnes qui reçoivent, de manière diverse, la semence de la divine parole. Il les compare à la terre battue, au sol pierreux, au terrain couvert d’épines, et enfin au bon champ fertile.

   Terre battue : âmes légères, dissipées, ouvertes comme la rue à toutes les distractions, les rumeurs, la curiosité ; ouvertes au passage de n’importe quelle créature et affection terrestre. Dès que la parole de Dieu parvient à leur cœur, l’ennemi, y trouvant libre accès, l’enlève, l’empêchant de prendre racine.

   Sol pierreux : âmes superficielles, dans lesquelles la bonne terre est réduite à une couche légère, que le vent des passions emportera rapidement en même temps que la bonne semence. Facilement enthousiastes, ces âmes ne persévèrent pas et lâchent prise lorsque sonne l’heure de la tentation. Elles sont inconstantes, parce qu’elles n’ont pas le courage d’embrasser le renoncement et de faire les sacrifices nécessaires pour rester fidèles à la parole de Dieu, pour la mettre en pratique en toutes circonstances. Leur ferveur est un feu de paille qui s’arrête et s’éteint devant la moindre difficulté.

   Terrain couvert d’épines : âmes préoccupées des choses terrestres, des plaisirs, des affaires et des intérêts matériels. Le grain germe, mais les épines l’étouffent bientôt, le frustrant d’air et de lumière. La sollicitude excessive pour le temporel finit par étouffer les droits de l’esprit.

   Enfin la bonne terre, comparée par Jésus à « ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur bon et droit, la gardent et portent du fruit par la persévérance ». Le cœur bon et droit est celui qui donne toujours la première place à Dieu, qui cherche avant tout le règne de Dieu et sa justice. La divine semence de la parole de Dieu, des inspirations, de la grâce, portera des fruits abondants en proportion des bonnes dispositions qu’elle trouvera en nous ; recueillement, sérieux et profondeur de la vie intérieure, détachement, recherche sincère des choses de Dieu, au-delà et au-dessus de toutes les choses terrestres.
Et puis, « persévérance », sans laquelle la parole de Dieu ne peut porter en nous son fruit.

Hortus deliciarum - la parabole du semeur - détail 2

Colloque :

   O Jésus, divin Semeur, c’est à bon droit que Vous Vous plaignez du terrain aride et stérile de mon pauvre cœur !
Quelle abondante semence divine de saintes inspirations, de lumières intérieures, de grâce, n’avez-Vous pas répandue dans mon âme ! Que de fois m’avez-Vous attiré à Vous par des appels particuliers et que de fois aussi, après Vous avoir suivi quelque peu, je me suis arrêté !
O Seigneur, si je pouvais comprendre au moins le motif profond de ma stérilité spirituelle, de ma légèreté et de mon inconstance dans le bien !
Votre lumière me manquera-t-elle ?
Non, car c’est de mille manières que Vous enseignez et avertissez continuellement mon âme.
Oh ! si tant d’âmes qui vivent dans l’erreur et ne Vous connaissent pas, avaient reçu seulement la centième partie de la lumière que Vous m’avez départie avec tant de profusion, que de fruits en auraient-elles déjà retiré !
Votre force me manquerait-elle alors ? Votre grâce n’est-elle donc pas ma force ?

   O Seigneur, je le vois : ni Votre lumière, ni Votre force ne me font défaut ; ce qui me manque, c’est précisément la persévérance, cette persévérance qui sait endurer avec fidélité les tentations, les difficultés, les obscurités ; qui sait affronter avec courage le sacrifice et l’austérité de la vie chrétienne.
Il est facile de se sacrifier, de se renoncer pendant un jour ; mais il est dur de le faire toujours, tous les jours, toute la vie.
N’est-ce pas la raison pour laquelle, ô Seigneur, ainsi que Vous l’avez dit, le cœur bon porte des fruits par la persévérance « in patientia » ?

   O Jésus, qui avez enduré avec une invincible patience Votre très douloureuse Passion et Votre mort, donnez-moi la patience nécessaire pour soutenir la lutte contre mes passions, mon égoïsme.
Patience, pour embrasser avec persévérance tous les renoncements requis par le détachement total ; pour pouvoir vivre sans satisfactions et goûts personnels, pour subir tout ce qui me répugne, me heurte, me contrarie et déplaît à mon amour-propre.

   O Seigneur, Vous le savez, je désire la purification totale parce que je soupire après l’union avec Vous ; mais Vous ne pourrez me purifier entièrement si je ne sais accepter patiemment Votre œuvre : les épreuves, les humiliations, les détachements que Vous me préparez.

   O Jésus, divin Souffrant, donnez-moi Votre patience ; faites qu’avec Vous je sois, moi aussi, humble et patient.

Rd. Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine ocd
in « Intimité divine » – 1er volume p. 317 et sv.

gerbe de blé

2025-45. Annonce : Fête réparatrice de la Sainte Face au Mesnil-Marie.

Mardi 4 mars 2025

Fête réparatrice de la Sainte Face

au Mesnil-Marie

La gravure de la Sainte Face diffusée après le miracle et vénérée par Monsieur Dupont

« Ceux qui contemplent les plaies de ma face sur la terre,
la contempleront un jour rayonnante de gloire dans le Ciel ! »

(paroles de NSJC à Sœur Marie de Saint-Pierre)

Programme :

- 10 h : Instruction de préparation au Carême.

- 11 h 30 : Sainte Messe.

- Repas partagé : inscriptions obligatoires (au plus tard le samedi 1er mars), au moyen de l’espace des commentaires ci-dessous (ce ne sera pas publié).

- 15 h : Chapelet des Sept-Douleurs & Bénédiction du Très Saint Sacrement.

croix et couronne d'épines - vignette

2025-44. L’importante date du 21 février 2008 dans l’histoire du Refuge Notre-Dame de Compassion.

21 février,
Fête du Bienheureux Noël Pinot, prêtre et martyr (cf. > ici, > ici, > ici et > ici) ;
Mémoire de Saint Pépin de Landen, confesseur (cf. ici).

Blason du Refuge Notre-Dame de Compassion

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       La date du 21 février revêt une importance particulière en notre Mesnil-Marie, en plus des célébrations liturgiques de ce jour, parce que c’est le jour anniversaire de la première visite de Frère Maximilien-Marie dans ce hameau et dans cette maison qui allait devenir notre lieu d’implantation (jeudi 21 février 2008) !

   Feu mon prédécesseur, le Maître-Chat Lully, a publié plusieurs chroniques liées à cet anniversaire, et j’ai résolu de toutes les lister ci-dessous, de même que je récapitulerai aussi celles qui, au fur et à mesure, ont présenté et expliqué les travaux que notre Frère a accomplis ou dirigés dans cet ancien manse pluriséculaire qui est désormais un modeste pôle spirituel auquel les lecteurs de ce blogue sont attachés, même lorsque, trop éloignés géographiquement et n’ayant pas forcément la possibilité de se déplacer, ils n’ont pas eu l’occasion d’y venir.

   Historique :

- Les origines du Refuge Notre-Dame de Compassion > ici
- Comment le Refuge Notre-Dame de Compassion s’est implanté en Vivarais > ici
- L’action de grâces du Maître-Chat Lully pour le Mesnil-Marie, sept ans après son implantation en Vivarais > ici
- Une visite vidéo du Mesnil-Marie présentée par le Maître-Chat Lully à l’été 2018 > ici

   Les travaux du Mesnil-Marie :

- « Après trois ans » : un résumé des gros travaux de remise en état du Mesnil-Marie (2008-2011) > ici
- Page en chantier, bientôt complétée… Merci de votre patience !

   Bonne lectures, mes bien chers Amis !
L’aventure du
Mesnil-Marie est un miracle permanent : Merci d’être à nos côtés !

pattes de chat Tolbiac.

Pour aider à la vie du Mesnil-Marie et à la continuation des travaux,
voir > ici

Le Mesnil-Marie 1er mai 2024 2

Publié dans:Chronique de Lully, Memento, Textes spirituels |on 20 février, 2025 |3 Commentaires »

2025-43. De l’angélique Bienheureux Chérubin d’Avigliana, prêtre et confesseur de notre Ordre.

20 février,
Au Mesnil-Marie, fête du Bienheureux Chérubin d’Avigliana, confesseur ;
Anniversaire de l’enlèvement du Pape Pie VI par les troupes du Directoire (20 février 1798 – cf. > ici) ;
Anniversaire de l’exécution d’Andreas Hofer par les troupes napoléoniennes (20 février 1810 – cf. > ici).

Bienheureux Chérubin d'Avigliana - blogue

       Avigliana est une ancienne cité du Val de Suse, à environ sept lieues à l’ouest de Turin, dans le Piémont.
La famille Testa, d’origine ancienne, y jouissait d’une bonne renommée tant pour ses loyaux services envers les Savoie, ses légitimes suzerains, que pour ses bonnes mœurs.

   Au milieu du XVème siècle, Philippe et Lucrèce Testa, d’une grande piété, avaient contribué à l’installation d’un couvent des Ermites de Saint Augustin, où, dès son plus jeune âge, leur fils Chérubin aima à prier et à suivre les offices.

vignette augustinienne

   Chérubin Testa était né en 1451.
A l’âge de 20 ans, donc en 1471, il fit ses adieux au monde et demanda à recevoir la bure noire des fils de Saint Augustin dans cet Ermitage d’Avigliana.

   Toute sa vie religieuse se passa ici : noviciat, études, et tous les exercices de la vie conventuelle avec son apparence routinière et répétitive, faite de longs moments de contemplation, de silence, d’austérités et de mortifications.
Le Frère Chérubin, dans ce milieu fervent, était cependant remarqué pour son parfait esprit d’obéissance, son exacte régularité, sa piété rayonnante, sa pureté angélique, et son humilité irréprochable.
Sa contemplation des souffrances rédemptrices du divin Sauveur était extatique, accompagnée du don des larmes.

   Frère Chérubin fut ordonné prêtre aux Quatre-Temps de printemps 1479. Six mois plus tard, il était mûr pour le Ciel, puisque Notre-Seigneur vint le prendre avec Lui, le 17 décembre 1479, à l’âge de 28 ans.
A l’instant où il rendit le dernier soupir, toutes les cloches de tous les clochers d’Avigliana se mirent à carillonner toutes seules, pour annoncer l’entrée de son âme en paradis.

   On l’inhuma dans une partie de l’église conventuelle par laquelle passaient les Frères en se rendant au chœur. Or ils remarquèrent bientôt qu’une odeur céleste exhalait de sa tombe : ils décidèrent donc d’exhumer son corps afin de le transférer dans un lieu où il serait davantage honoré.
Quelle ne fut alors pas leur surprise de constater qu’un merveilleux lys parfumé avait miraculeusement jailli de son cœur.

   Les miracles qui se produisirent auprès de sa tombe favorisèrent un culte public en son honneur, culte qui fut confirmé solennellement par le Bienheureux Pie IX, le 21 septembre 1865.

   Ni la date de sa mort, ni celle de sa béatification officielle, ni celle du 17 septembre – où le Martyrologe romain propose sa notice – n’étant des dates vraiment libres, au Mesnil-Marie nous célébrons sa fête au 20 février, qui est, selon toute vraisemblance, la date à laquelle eut lieu l’ouverture de sa première tombe avec la découverte du lys miraculeux.

Châsse  du Bx Chérubin Testa d'Avigliana - église St Jean-Baptiste Avigliana

Châsse du Bienheureux Chérubin Testa d’Avigliana
dans l’église Saint Jean-Baptiste d’Avigliana

2025-42. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac expose sans circonvolution quelques réflexions générales au sujet de l’épiscopat en France.

19 février,
Au Mesnil-Marie, fête du Bienheureux Anselme Polanco, évêque, et de ses 98 compagnons, tous membres de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, et tous martyrisés par les « Rouges » pendant la guerre civile espagnole (cf. > ici).

Tolbiac écrivant - blogue

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Evidemment, n’ayant que (bientôt) trois ans, je ne possède pas l’expérience dont certaines de mes connaissances sont enrichies par de longues années à côtoyer les milieux ecclésiastiques.

   Néanmoins, instruit par les nombreux témoignages recueillis auprès de mes aînés, et, d’autre part, informé par un réseau bien structuré de petites souris auxquelles j’ai laissé la vie sauve en échange de leurs loyaux services (parce qu’elles peuvent en toute discrétion glaner de précieuses informations lorsqu’elles se faufilent, par exemple, dans les bureaux de certains évêchés), et enfin appuyé sur le subtil discernement dont la divine Sagesse a, par nature, doté la race féline, je suis parfaitement autorisé à vous expliquer certaines choses du monde ecclésiastique, et tout particulièrement en ce qui concerne les évêques en France.

   Qu’il soit tout de suite bien clair que je n’éprouve aucun mépris pour les hiérarchies légitimes, aucun mépris pour l’épiscopat catholique, tout au contraire !
La charge et la mission des successeurs des Apôtres sont vraiment l’objet de mon plus profond respect et de ma plus haute considération.

   Un respect et une considération tels, d’ailleurs, que je ne puis comprendre que ce ministère puisse, parfois, être confié à des personnes si peu à la hauteur de toutes les exigences de la succession apostolique : des personnes si peu dignes de confiance, parce que si mal formées dans le domaine doctrinal, dans le domaine biblique, dans le domaine spirituel, dans le domaine canonique, dans le domaine historique, dans le domaine artistique aussi, et même dans le simple domaine des qualités les plus élémentaires aux saines relations humaines !

   Comme si une charge était accordée à des personnes qui ne sont pas capables de l’assumer : comme si on avait confié le poste de veilleur (c’est l’un des sens du mot grec « episcopos » qui a donné notre mot français « évêque ») à un soldat qui ne serait pas doté d’une bonne vue ; comme si l’on avait confié la mission de juge à une personne ignorant la loi, mais soumettant son verdict à l’influence de ceux qui, près d’elle, parlent le plus haut et avec le plus d’insistance, sans référence aux principes objectifs du droit ; comme si on demandait à quelqu’un dont les papilles gustatives sont détruites d’écrire des critiques culinaires ; comme si un achromate était propulsé à la tête du département des peintures du Louvre ; comme si un machiavélique petit banquier aveuglé par une ambition démesurée, aveuglé par le vice et aveuglé par son incapacité de se connecter au réel – hier encore inconnu de tous en dehors de ses propres réseaux d’influence – prenait les rênes d’un grand pays…

complot maçonnerie et pouvoir financier

   Dire que de telles personnes sont incapables de la charge que l’on dépose sur leurs épaules n’est ni un jugement ni une médisance : c’est seulement un constat objectif, de la même manière que l’on dit « il pleut » au moment où les nuages font tomber des gouttes d’eau sur la terre.

   Lorsque la Sainte Eglise est forte, et qu’elle dispose d’un clergé nombreux et bien formé, doctrinalement et spirituellement, éprouvé pour ce qui concerne l’exercice des vertus, édifiant par son humilité et sa charité authentiquement surnaturelles, il est relativement aisé d’en extraire des évêques qui seront de dignes successeurs des Apôtres.

   Lorsque, au contraire, depuis plus de dix lustres, les séminaires se vident puis ferment les uns après les autres parce que l’enseignement qui y est dispensé est vérolé par le modernisme théologique, biblique, moral, liturgique et spirituel ; lorsque, en outre, les séminaristes sont formés à être des espèces de « gentils animateurs » ou des « influenceurs » faisant leur « show », mais qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’est en vérité la responsabilité du salut des âmes (parce qu’on les convainc qu’on ira tous au paradis…) ; lorsque les prêtres qui sont issus de ces filières officielles sont, en définitive, strictement formatés pour être uniquement les dociles rouages d’un système de cooptations et de fayotages, instauré depuis quelques décennies après s’être substitué à une sélection rigoureuse fondée sur les critères de l’orthodoxie et de la vertu, et lorsque l’on puise habituellement dans ce personnel-là ceux dont on veut faire des évêques ; lorsque, ensuite, la  Conférence épiscopale et ses « commissions » acquièrent un statut qui contraint l’autorité et la juridiction de droit divin d’un évêque légitime dans son diocèse et y opère de véritables coups d’état terroristes ; et lorsque, enfin, l’autorité suprême ne promeut jamais (ou presque jamais) à l’épiscopat un candidat qui ne serait pas agréé par le gouvernement de la république maçonnique… alors, il n’y a évidemment – et malheureusement – aucune surprise à laquelle on doive s’attendre.

   A moins d’un miracle !

messe inaugurale Notre-Dame de Paris

   Car en dehors d’un miracle, à de rares exceptions près – exceptions qui sont alors marginalisées et persécutées par leurs pairs -, l’Eglise de France continuera, très satisfaite d’elle-même, avec son insipide et désespérant cortège de tristes guignols inodores, incolores et sans saveur, dont l’unique préoccupation et les piètres efforts consisteront à « gérer la crise » en pensant inconsciemment : « après moi le déluge ».

   Je ne puis m’empêcher à la célèbre citation de l’écrivain britannique C.S. Lewis, d’une prophétique lucidité : « Il viendra un temps où au lieu d’avoir des bergers nourrissant les brebis, l’Eglise aura des clowns qui amuseront les chèvres » !

   Je pense très sérieusement, avec une sorte de froide impavidité, que certaines situations présentes sont les rigoureuses conséquences de l’aveuglement opiniâtre avec lequel des pasteurs et des hiérarques, idéologues ou simples « suiveurs » sans vraie personnalité, ont égaré le peuple chrétien.
C’est une véritable justice immanente qui à est l’œuvre, à laquelle on ne peut plus échapper désormais, qui devra s’exercer impitoyablement jusqu’au bout, et qui manifestera de manière irréfragable l’absolu naufrage des « options » pastorales, doctrinales et liturgiques expérimentées depuis plus d’un demi siècle.

   Mais ce châtiment immanent est aussi une très grande miséricorde du Seigneur Tout-Puissant qui, lorsque tout l’édifice pourri se sera effondré, aura enfin les coudées franches pour tout reconstruire sur les bases saines de l’authentique et sainte Tradition, en se servant de prêtres et d’évêques préservés des miasmes modernistes.

patte de chat Tolbiac.

Eustache le Sueur Messe de Saint Martin

Eustache Le Sueur (1616-1655) : la Messe de Saint Martin (1654-55)
[musée du Louvre]

2025-41. Le 19 février, au Mesnil-Marie, nous fêtons le Bienheureux Anselme Polanco et ses 98 compagnons Augustins martyrs de la Guerre d’Epagne.

19 février,
Au Mesnil-Marie, fête du Bienheureux Anselme Polanco, évêque, et de ses 98 compagnons, tous membres de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin, et tous martyrisés par les « Rouges » pendant la guerre civile espagnole.

vignette croix et palmes des martyrs

       En évoquant les Visitandines de Madrid martyres en novembre 1936, nous avons déjà donné un résumé des événements politiques qui sont le contexte de cette « terreur rouge » : nous ne nous répèterons pas ici mais renvoyons à ce qui se trouve déjà > ici.

   Sur les quelque 7 500 évêques, prêtres, religieux et religieuses mis à mort par les « Rouges », à ce jour, 2 127 d’entre eux ont été béatifiés et 11 canonisés. Plus de 2 000 autres victimes font actuellement l’objet d’un procès en béatification.
Les Ermites de Saint Augustin ont une place honorable dans cette cohorte de martyrs : à l’heure actuelle 99 d’entre eux ont été élevés sur les autels, prêtres ou frères de divers couvents, ainsi qu’un évêque : Son Excellence Monseigneur Anselme Polanco Fontecha (1881-1939), qui avait été un religieux d’une piété et d’une vertu particulièrement édifiantes du couvent des Augustins de Valladolid avant d’être promu à l’épiscopat en 1935. 

   Au Mesnil-Marie, nous célébrons leur fête en un seul jour, le 19 février, même si cela ne correspond pas au jour exact de leurs martyres – qui ont eu lieu à plusieurs dates différentes – contraints à cela par les nécessités d’un calendrier des saints où il reste fort peu de places disponibles !

   Dans cette évocation nous nous contenterons aujourd’hui d’une énumération un peu trop concise, nous en avons conscience, mais qui présente du moins l’avantage de dresser une sorte de panorama des victimes de notre famille augustinienne qui, au travers de cette persécution inouïe, ont été immolées en haine de la foi catholique et ont offert leurs vies en holocauste pour l’amour du Christ-Roi et en imitation des sentiments dont Il a Lui-même donné l’exemple sur la Croix.

Bx Anselme Polanco - blogue

Le Bienheureux Anselme Polanco,
Ermite de Saint Augustin et évêque de Teruel, martyr.

1) Le Bienheureux Anselme Polanco Fontecha :

   Profès du couvent de Valladolid, nommé évêque de Teruel (Aragon) en 1935 : nous détaillerons sa vie ultérieurement. Avec lui fut martyrisé son vicaire général, le Bienheureux Philippe Ripoll Morata, prêtre du diocèse de Teruel. Ils ont été mis à mort le 7 février 1939, et béatifiés le 1er octobre 1995, en même temps qu’une quarantaine d’autres martyrs de la guerre civile.

2) Soixante-cinq frères du monastère de l’Escurial (Madrid) :

   La communauté de l’Escurial comptait cent-onze religieux. Quelques uns d’entre eux vivaient dans une maison séparée à proximité de la ville de Madrid, où ils exerçaient leur ministère auprès des étudiants de l’université.
Ceux qui demeuraient dans le grand monastère de l’Escurial étaient déjà comme des prisonniers en juillet 1936 : leurs deux écoles situées dans le monastère – l’Université Maria Christina et l’école Alfonso XII (primaire et secondaire) – avaient été fermées ; ils avaient été contraints de fermer leur église et aucun des frères ne pouvait quitter le couvent.
Le 5 août 1936, alors que la communauté était en prière dans la chapelle du monastère, des fonctionnaires locaux se présentèrent à la porte et informèrent le prieur, le Père Ange Gardien Vega, que le lendemain matin, tout le monde serait conduit à Madrid. Ce soir-là, un dernier souper spécial fut partagé par la communauté : un repas festif tel qu’il en aurait été servi lors d’une grande fête comme Noël.
L’ancien supérieur, le Père Jean Monedero, s’adressa aux frères d’un ton sombre, leur disant que la situation était grave et qu’ils devaient se préparer à ce qui allait arriver.

   Le lendemain matin, très tôt, tous se confessèrent et les prêtres célébrèrent leurs messes. Ainsi fortifiés ils furent emmenés à Madrid dans quatre autobus ou camions. Ils furent détenus dans un collège, le « Colegio San Antón », transformé en prison.
Quelques jours plus tard, plusieurs autres frères qui avaient été pris ailleurs furent emmenés en ce lieu de détention : parmi eux se trouvait le Prieur Provincial, le Père Avelin Rodríguez. A son arrivée, il vit que les frères se soutenaient et s’encourageaient mutuellement. Les plus jeunes membres de la communauté étaient bien encadrés, surtout par les frères plus âgés, et en particulier par l’Assistant Général, le Père Marien Revilla.

   Ils restèrent dans cette prison jusqu’à la fin du mois de novembre. Ce fut une période de grandes souffrances et de privations. Bien que les geôliers insultassent les prisonniers et les menaçassent avec des armes pour les forcer à proférer des blasphèmes, aucun ne se laissa intimider ni ne renia sa foi. Dans la nuit du 28 au 30 novembre 1936, ils comparurent devant un simulacre de tribunal. Leur seul délit : être des religieux.
Tous affirmèrent leur qualité de frères augustins du monastère de l’Escurial, et refusèrent de renier leur foi chrétienne ou d’acquiescer aux atrocités perpétrées contre l’Eglise.
Attachés les uns aux autres, chargés dans des camions, ils furent emmenés à Paracuellos de Jarama, où ils furent fusillés. 

Scène de la guerre d'Espagne - pillage et destruction d'églises

Scène de la guerre civile espagnole :
pillage et destruction d’objets du culte, de couvents et d’églises…

3) Dix frères du séminaire d’Udès (Cuenca) :

   Cette maison de formation pour les étudiants de l’Ordre comptait au total 115 frères profès et aspirants. Ils furent expulsés de leur maison dans l’après-midi du 24 juin 1936. Huit frères augustins furent exécutés immédiatement, sans aucun procès. Deux autres furent emprisonnés à Cuenca jusqu’au 21 septembre 1936, date de leur martyre.

4) Six frères enseignant dans des écoles de Santander :

   Les Augustins de Santander exerçaient leur ministère dans deux écoles : le « Colegio Cántabro » et une autre école dans la rue Ruamayor, où 400 enfants de travailleurs pauvres étaient éduqués gratuitement.
Un seul frère du « Colegio Cántabro » fut martyrisé. Son exécution eut lieu à Gijón.
Des dix frères présents à Ruamayor, cinq devinrent martyrs.
Expulsés de leurs maisons, les frères trouvèrent refuge souvent chez des particuliers. Un à un, ils furent arrêtés et exécutés parce qu’ils étaient frères ou prêtres. Le dernier à être martyrisé fut le Père Epiphane Gómez, tué le 22 décembre 1936. Son corps, jeté à la mer, fut retrouvé plus tard échoué sur la côte vendéenne.

5) Trois frères de la maison augustinienne de Gijón, dans les Asturies :

   Les Augustins du couvent de Gijón exerçaient leur ministère dans les écoles et étaient ministres des sacrements, prédicateurs, confesseurs et chapelains. Trois frères de Gijón furent martyrisés pendant la persécution. Comme les frères de Santander, ils furent expulsés de leur maison et arrêtés plus tard dans les lieux où ils avaient trouvé refuge.

6) Quatre frères de la communauté augustinienne de Malaga :

   Quatre Augustins – deux prêtres et deux frères – furent martyrisés à Malaga. Contraints de quitter leur maison, ils trouvèrent un logement où ils le purent. Ils poursuivirent secrètement leur travail pastoral. Alors qu’ils exerçaient leur ministère, ils furent arrêtés et martyrisés.

7) Dix frères, pour la plupart âgés ou malades, résidant à l’infirmerie de Caudete, Albacete :

   Seize frères résidaient à l’infirmerie de Caudete. La plupart d’entre eux étaient en mauvaise santé. Cinq d’entre eux furent arrêtés le matin du 23 juillet 1936. Les 11 autres le furent dans l’après-midi. L’un d’eux fut exécuté immédiatement. Les autres furent emprisonnés jusqu’au 5 août, date à laquelle ils devinrent des martyrs près de Fuente la Higuera, à Valence.

palmes

   Ces 98 Augustins constituent un groupe hétérogène par leurs âges, leurs fonctions au sein de l’ordre, le lieu de leur martyre… etc., mais tous sont unis par une foi inébranlable, si bien qu’ils n’ont pas faibli à la perspective de la mort.
Leurs causes de béatification, d’abord instruites de manière séparée à partir de 1950, après les enquêtes diocésaines – conclues entre 1955 et 1967 – ont finalement été regroupées en une seule en 1991.
La reconnaissance de leur martyre fut publiée en 2005 ; puis, le 19 décembre 2006, l’assemblée plénière des cardinaux et évêques de la Congrégation pour les causes des Saints a donné son approbation à leur béatification. Le 1er juin 2007, le pape Benoît XVI a confirmé leur martyre.

   Ils ont été béatifiés en même temps que 400 autres martyrs de la guerre civile espagnole le 29 octobre 2007.

vignette croix et palmes des martyrs

2025-40. Messe propre de l’Oraison de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur le Mont des oliviers.

Mardi après la Septuagésime,
Chez les Ermites de Saint Augustin, comme en certains autres lieux, on commémore en ce jour l’Oraison de NSJC sur le Mont des Oliviers (double majeur).

Philippe  de Champaigne - le Christ au jardin des Oliviers 1646-50  - musée des Beaux-Arts de Rennes

Philippe de Champaigne (1602-1647) : le Christ au Jardin des Oliviers (1646-50)
[musée des Beaux-Arts, Rennes]

croix et couronne d'épines - vignette

Feria III post Dominicam Septuagesimae

Orationis D.N. Jesu Christi

Introitus (Ps. LIV, 5-6) :

   Cor meum conturbatum est in me, et formido mortis cecidit super me. Timor et tremor venerunt super me.
V./ (Ps. LXVIII, 2) : Salvum me fac, Deus : quoniam intraverunt aquae usque ad animam meam. Gloria Patri.

   Mon cœur a été troublé au dedans de Moi, et la frayeur de la mort est tombée sur Moi. Crainte et tremblement sont venus sur Moi.
V./: Sauvez-Moi, ô Dieu, parce que les eaux sont entrées jusqu’en mon âme. Gloire au Père.

Oratio :

   Domine Iesu Christe, qui in horto verbo et exemplo nos orare docuisti ad tentationem pericula superanda ; concede propitius, ut nos orationi semper intenti, ejus copiosum fructum consequi mereamur. Qui vivis et regnas cum Deo Patre…
Amen.

   Seigneur Jésus-Christ, qui dans le jardin, par Votre parole et Votre exemple, nous avez appris à prier pour surmonter les dangers de la tentation ; accordez-nous, dans Votre miséricorde, que, toujours attentifs à la prière, nous méritions d’en obtenir des fruits abondants. O Vous qui vivez et régnez…
Ainsi soit-il.

Lectio Epistolae Beati Pauli apostoli ad Hebraeos (V, 5-10) :

   Christus non semetipsum clarificavit, ut Pontifex fieret, sed qui loquutus est ad eum : Filium meus es tu, ego hodie genui te. Quemadmodum et in alio loco dicit : Tu es sacerdos in aeternum secundum ordinem Melchisedech.
Qui in diebus carnis suae preces supplicationesque ad eum, qui possit illum salvum facere a morte, cum clamore valido et lacrymis offerens, exauditus est pro sua reverentia. Et quidem cum esset Filius Dei, didicit ex iis, quae passus est, obedientiam : et consummatus, factus est omnibus obtemperantibus sibi causa salutis aeternae : appelatus a Deo Pontifex juxta ordinem Melchisedech.

   Ce n’est pas le Christ qui s’est glorifié Lui-même pour devenir Pontife, mais c’est Celui qui Lui a dit : « Vous êtes Mon Fils, c’est Moi qui aujourd’hui Vous ai engendré ». Comme aussi dans un autre endroit Il dit : « Vous êtes prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech.
Dans les jours de Sa chair, ayant offert avec un grand cri et des larmes des prières et des supplications à Celui qui pouvait Le sauver de la mort, Il a été exaucé en raison de Son humble respect (pour Son Père). Et même quoiqu’Il fût le Fils de Dieu, Il a appris l’obéissance, par ce qu’Il a souffert : et par Sa consommation, Il est devenu pour tous ceux qui Lui obéissent la cause du salut éternel : nommé par Dieu Pontife selon l’ordre de Melchisédech.

Graduale (Ps. LXXXVII, 4-5) :

   Repleta est malis anima mea : et vita mea inferno appropinquavit.
V./ : Aestimatus sum cum descendentibus in lacum : factus sum sicut homo sine adjutorio.

   Mon âme est remplie de maux : et Ma vie s’est approchée de l’enfer.
V./ : J’ai été regardé comme ceux qui descendent dans la fosse : Je suis devenu comme un homme sans secours.

Tractus (Ps. LXVIII 17a & 18 ; Ps. XXI 12 ) :

   Exaudi me, Domine, quoniam benigna est misericordia tua.
V./ Et ne avertas faciem tuam a puero tuo : quoniam tribulor, velociter exaudi me.
V./ Ne discesseris a me : quoniam tribulatio proxima est : quoniam non est qui adjuvet.

   Exaucez-Moi, Seigneur, parce que Votre miséricorde est bienfaisante.
V./ Et ne détournez pas Votre face de Votre serviteur : parce que Je suis tourmenté, exaucez-Moi promptement.
V./ Ne Vous éloignez pas de Moi : parce que la tribulation est proche : parce qu’il n’y a personne qui Me porte secours.

+ Sequentia Sancti Evangelii secundum Lucam (XXII 39-44) :

   In illo tempore : Egressus Jesus ibat secundum consuetudinem in Monte Olivarum. Sequuti sunt autem illum et discipuli. Et cum pervenisset ad locum, dixit illis : Orate, ne intretis in tentationem. Et ipse avulsus est ab eis, quantum jactus est lapidis : et positis genibus orabat dicens : Pater, si vis, transfer calicem istum a me : verumtamen non mea voluntas, sed tua fiat.
Apparuit autem illi Angelus de caelo, confortans eum. Et factus in agonia, prolixius orabat. Et factus est sudor ejus, sicut guttae sanguinis decurrentis in terram.

   En ce temps là, étant sorti, Il alla selon Sa coutume, au Mont des Oliviers ; et Ses disciples le suivirent. Lorsqu’Il fut arrivé à Son lieu accoutumé, Il leur dit : « Priez, de peur que vous n’entriez en tentation ». Puis Il s’éloigna d’eux à la distance d’un jet de pierre : et S’étant mis à genoux Il priait : « Mon Père, si Vous le voulez, éloignez de Moi ce calice ; cependant que Ma volonté ne se fasse pas, mais la Vôtre.
Alors Lui apparut un ange du ciel, Le fortifiant. Et étant tombé en agonie, Il priait encore plus. Et il Lui vint une sueur, comme des gouttes de sang découlant jusqu’à terre.

Credo.

Offertorium (Ps. LXVIII 2) :

    Salvum me fac, Deus : quoniam intraverunt aquae usque ad animam meam.

   Sauvez-Moi, ô Dieu, parce que les eaux sont entrées jusqu’en mon âme.

Secreta :

   Hujus sancti sacrificii meritis fac nos, quaesumus Domine, divina institutione formatos curam orationi tam efficaciter impendere, ut Dominus noster Jesus Christus Filius tuus in exitu nostro vigiles, et a culpa solutos inveniat. Qui tecum vivit.

   Par les mérites de ce Saint Sacrifice, nous Vous supplions, Seigneur, que, formés par l’instruction divine, nous nous adonnions à la prière si efficacement que Notre-Seigneur Jésus-Christ, Votre Fils, nous trouve vigilants et absous de nos fautes lorsque nous quitterons cette vie. Lui qui vit.

Prefatio de Cruce.

Communio (Matth. XXVI 41) :

   Vigilate et orate, ut non intretis in tentationem. Spiritus quidem promptus est, caro autem infirma.

   Veillez et priez, afin que vous n’entriez point en tentation. A la vérité, l’esprit est prompt, mais la chair est faible.

Postcommunio :

   Refecti alimonia caelesti supplices te rogamus, Pater omnipotens, ut per Unigeniti Filii tui orationis virtutem, nos in tantis corporis, et animae periculis constituti, ad caelestia regna, secure pervenire mereamur. Per eumdem Dominum.

   Régénérés par la nourriture céleste, nous Vous supplions, Père tout-puissant, alors que nous sommes placés dans de si grands dangers du corps et de l’âme, que par la puissance de la prière de Votre Fils unique, nous puissions mériter d’arriver sains et saufs au royaume céleste. Par ce même Seigneur.

Philippe  de Champaigne - le Christ au jardin des Oliviers 1646-50  - musée des Beaux-Arts de Rennes - détail

2025-39. Un opuscule que nous recommandons : « Les oraisons jaculatoires, grand moyen de sanctification ».

Lundi de la Septuagésime.

Vignette - mains jointes - blogue

       Hier, dimanche de la Septuagésime, il nous a été offert un opuscule (format 15 cm x 10,5 cm) d’une quarantaine de pages qui se lit très facilement, et qui constitue un bon résumé de la doctrine spirituelle catholique sur le sujet. Il s’intitule : « Les oraisons jaculatoires » et est sous-titré « grand moyen de sanctification ». Son auteur est Monsieur l’Abbé Alain Delagneau (FSSPX) du Prieuré Notre-Dame du Pointet.

   La pratique des oraisons jaculatoires est recommandée depuis des siècles par les auteurs spirituels ; elle apporte avec elle des grâces d’union à Dieu et de ferveur dans Son saint service. La publication de cet opuscule (2014) nous fournit l’occasion d’en recommander chaleureusement la pratique à nos amis, s’ils n’y sont pas déjà adonnés.
En outre, portée à notre connaissance au début de ce temps de la Septuagésime, cette publication, à laquelle nous sommes heureux de faire un peu de « réclame », nous paraît particulièrement indiquée pour approfondir en ce temps de préparation au grand carême de Pâques, puisqu’elle est une bonne motivation, bien concrète, à l’intensification de notre vie spirituelle, qui est l’un des grands buts de la sainte quarantaine.

   On trouve cet opuscule en vente au prix de 3,50 € dans les librairies catholiques traditionnelles.

Oraisons jaculatoires - abbé Delagneau

Au sommaire : 

  • Avant-propos
  • Notre raison d’être
  • Qu’est-ce que la vie intérieure ?
  • les ennemis de la vie intérieure
  • Qu’est-ce que l’oraison et les oraisons jaculatoires
  • Les enseignements et les exemples des saints
  • Quelques fruits de cette pratique
  • Conseils pour le choix de ses oraisons jaculatoires
  • Exemples d’oraisons jaculatoires

Vignette - mains jointes - blogue

2025-38. Nous avons procédé à l’enterrement de l’Alléluia.

Samedi 15 février 2025,
Aux premières vêpres du dimanche de la Septuagésime.

Passiflore - vignette

Chers Amis de notre Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Aujourd’hui, Frère Maximilien-Marie m’avait prévenu : « Les vêpres seront avancées d’une heure : de la sorte il fera encore jour après et ce sera tout de même plus pratique pour procéder à l’enterrement de l’Alléluia ».
Je n’ai pas eu besoin de lui demander des explications, parce que j’avais bien étudié ma leçon sur le temps de la Septuagésime (cf. > ici), sa liturgie, sa spiritualité et aussi sur ce rite paraliturgique (cf. > ici) que mon papa-moine aime beaucoup et qui concrétise que désormais, pendant quelque septante jours, nous ne prononcerons ni ne chanterons plus ce mot d’origine hébraïque qui est l’expression même de la joie spirituelle.

   Chez nous, l’Alléluia que nous déposons dans un sépulcre, c’est le gonfanon de la statuette de l’Agneau Pascal qui trônera sur le saint tabernacle, pendant tout le temps de Pâques : le mot Alléluia est en effet écrit dessus.
Bien sûr, avant de le porter en terre, Frère Maximilien-Marie roule ce gonfanon, l’insère dans une tube en verre qu’il referme, puis qu’il dépose dans une boite en bois que nous appelons « cercueil », et dans lequel il place aussi des sachets anti humidité : de cette manière, son séjour dans le sépulcre ne l’endommagera pas.

Enterrement de l'Alléluia - blog 1

   Et d’ailleurs, nous ne le déposons pas vraiment dans la terre : un « sépulcre » spécial a été aménagé pour lui, en partie creusé dans un talus à quelques mètres de l’entrée de notre Oratoire.
L’intérieur en est tapissé de lauzes, ainsi que vous pouvez le voir sur le cliché suivant.

Enterrement de l'Alléluia - blog 2

   Bon, là je dois vous raconter, pour la petite histoire, que pendant qu’il était à genoux devant ce petit sépulcre pour en nettoyer l’intérieur, mon papa-moine a reçu un gros choc sur la tête : la croix en fonte – dont le pied est juste calée par des pierres – a basculé et lui est tombée sur la tête !
Bien qu’il portât sa calotte et qu’il eût en sus son capuce relevé sur la tête, ce qui a un peu amorti le choc, il a tout de même vu trente-six chandelles, comme vous le dites, vous les bipèdes.

36 chandelles

   Une dose de granules d’arnica… et nous avons pu réciter les vêpres, à la fin desquelles nous sommes allés déposer le « cercueil » dans son petit sépulcre, d’où il sera extrait à la fin de Prime, le dimanche de Pâques.

Enterrement de l'Alléluia - blog 3

   Et une grosse lauze a été placée à l’entrée du sépulcre.

Enterrement de l'Alléluia - blog 4

   Ensuite, conformément à ma mission de gardien du sanctuaire, j’ai vérifié que tout était bien fermé et que l’Alléluia ne pourrait pas fuiter de quelque manière que ce soit. 

Enterrement de l'Alléluia - blog 5

   Allez, chers Amis, nous voici partis pour la merveilleuse route spirituelle du cycle liturgique de la Rédemption : c’est vers la Sainte Croix que nous devons regarder désormais pour parcourir fermement la montée du Calvaire et parvenir à Pâques. Sursum corda !

Enterrement de l'Alléluia - blog 6

   Une dernière remarque : il est bien vrai aussi, qu’avec le temps de la Septuagésime, même si nous avons enterré l’Alléluia et pris la couleur violette dans la liturgie, c’est aussi le temps du carnaval (l’une des étymologies possible de ce mot serait qu’il dérive de l’expression carnem levare : puisque, en préparation du grand jeûne qui commence dans deux semaines et demi, on fait disparaître de nos celliers, réserves et congélateurs, tous les mets carnés ou d’origine animale) : à nous donc, les crêpes et les bugnes (cf. > ici) !!!

pattes de chat Tolbiac.

Enterrement de l'Alléluia - blog 7

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