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2013-43. Les martyrs du 3 mai 1587 à Lamastre ; mini-chronique du Mesnil-Marie pour le mois d’avril 2013 et appel à l’aide.

Vendredi 3 mai 2013,
fête de l’Invention de la Sainte-Croix.

2013-43. Les martyrs du 3 mai 1587 à Lamastre ; mini-chronique du Mesnil-Marie pour le mois d'avril 2013 et appel à l'aide. dans Chronique de Lully martyrs-lamastre-3-mai-1587

Reliquaire en buis orné de paperolles :
«Ossements des Saints Martyrs de Macheville à La Mastre» 

* * *

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Ce vendredi 3 mai, premier vendredi du mois consacré spécialement à la dévotion réparatrice adressée au Sacré-Coeur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, est le jour de la fête de l’Invention de la Sainte-Croix.
Selon le comput ecclésiastique byzantin, c’est aussi aujourd’hui le Vendredi Saint pour l’Orthodoxie, pour les catholiques Russes et pour les catholiques de rite latin qui vivent en Grèce.
Dans notre oratoire, au pied du reliquaire de la Sainte Croix que Frère Maximilien-Marie a exposé, entouré de veilleuses, il a placé un autre petit reliquaire en buis qui nous est très précieux – je vous en ai publié la photographie ci-dessus – : il contient un fragment d’os, entouré de paperolles ; une inscription manuscrite soignée précise : «Ossements des Saints Martyrs de Macheville à La Mastre».

blason-lamastre dans Chronique de Lully

Blason de Lamastre

A- Les martyrs de Lamastre, le 3 mai 1587.

Lamastre – en occitan La Mastra – est aujourd’hui une commune d’environ 2500 habitants, formée en 1790 par la réunion de trois petites communautés d’Ancien Régime, dans cette partie du Haut Vivarais qui appartenait alors à l’ancien diocèse de Valence.
Sur un éperon rocheux qui domine la bourgade, se trouve le quartier de Macheville – qui était l’une de ces trois communautés historiques – serré autour de l’église catholique et des bâtiments de l’ancien prieuré bénédictin.
A côté du cimetière et mitoyenne de l’église, existe une petite chapelle du XVIIe siècle, couramment appelée « Chapelle des Saints Os » : une tradition orale constante et un mouvement de vénération populaire très vif parmi les paroissiens sous l’Ancien Régime, rapportaient qu’en ce lieu avaient été ensevelis sept prêtres et religieux martyrisés par les huguenots.
En 1863, un court texte manuscrit fut découvert venant confirmer cette tradition, précisant la date du massacre – 3 mai 1587 – et son auteur : le capitaine protestant Jacques de Chambaud (dont nous avons eu l’occasion d’évoquer la figure à propos du pèlerinage de Notre-Dame de Pradelles > ici).
Voici le texte de cette notice, mise en français moderne et publiée par l’Abbé Mollier dans son ouvrage « Saints et pieux personnages du Vivarais » (ouvrage publié en 1895 avec l’approbation de Son Excellence Monseigneur Bonnet, évêque de Viviers – tome 2) :

«Bientôt, après avoir saccagé la ville de Desaignes, tous les brigands et le capitaine Chambaud se mirent en chemin pour le bourg de La Mastre, où se trouvaient bon nombre des leurs et avaient grande puissance dans le château. Il y avait dans ce pays quelques catholiques qui s’étaient cachés dans les murailles du prieuré.
Or, comme ce jour il se faisait toutes les années une procession jusqu’en un lieu où était une chapelle et une Vierge miraculeuse, le prieur de l’endroit nommé P. de La Gruterie et le sieur Gaspard de La Roche, prêtre de ce même lieu, et un bon nombre de prêtres et de fidèles réfugiés dans le prieuré, allèrent pieusement et avec ferveur, sans armes que croix et bannière, obtenir la clémence de Dieu.
Les massacreurs aperçurent les fidèles catholiques, qui priaient comme sans crainte, et se précipitèrent avec fureur sur eux sans défense, car les gens s’étaient enfuis dans les champs. Ils firent passer plusieurs fois leurs chevaux sur leurs corps, puis les jetèrent dans le ravin après en avoir occis les têtes qu’ils jetèrent du bas des murailles dans l’intérieur du prieuré.» 

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Lamastre : le quartier de Macheville autour de l’ancien prieuré bénédictin
(carte postale du début du XXe siècle)

Après la découverte de cette note manuscrite, l’archiprêtre de l’époque, encouragé par le Grand Vicaire de Monseigneur l’Evêque de Viviers, fit procéder à des fouilles dans la « chapelle des Saints Os » : on y découvrit effectivement les ossements de sept personnes, dont les têtes avaient été tranchées : la plus grande partie en fut déposée avec piété dans une châsse en bois de chêne, avec la copie du procès verbal de cette découverte, et cette châsse fut placée dans la petite crypte aménagée sous la chapelle.
Quelques parcelles furent également enfermées dans de petits reliquaires scellés, tels que celui que nous conservons avec grande vénération en notre Mesnil-Marie (photo supra).

Certes, il n’est pas permis de les honorer d’un culte liturgique public, mais la dévotion privée à leur endroit est toujours permise ; ce sont en effet d’authentiques martyrs, puisque ils furent mis à mort en haine de la foi et de l’Eglise catholiques.
Dans nos temps de confusion et d’oubli, nous sommes fiers de conserver ce reliquaire et de perpétuer la mémoire des religieux de notre province qui ont versé leur sang par fidélité à l’authentique doctrine du Christ.

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Lamastre : la « chapelle des Saints Os », au chevet de l’église.

B- Mini-chronique du Mesnil-Marie pour le mois d’avril 2013.

Il ne s’agit que d’une mini-chronique en effet, car, après le Grand Carême, ce mois d’avril 2013 a imposé à notre frère Maximilien-Marie de réduire considérablement ses activités. 
Il n’a participé qu’à quelques rares réunions liées à ses engagements dans le milieu associatif local, a dû décliner plusieurs invitations amicales, s’est efforcé de limiter ses déplacements, tout comme d’ailleurs il restreint ses lectures sur internet et son travail sur l’ordinateur.
Que ceux qui s’étonnent de ne point avoir reçu de nouvelles depuis plusieurs semaines ne s’inquiètent cependant pas trop : acceptez simplement avec une grande patience que ce soit moi, son fidèle chat-secrétaire, qui vous tienne informés.

En effet, notre Frère, malgré le repos qu’il est de tradition d’observer pendant l’octave de Pâques pour récupérer un peu des fatigues de la Semaine Sainte, a subi un accroc de santé un peu sérieux qui a nécessité quelques jours d’hospitalisation et un certain nombre d’examens pointus.
J’en profite pour remercier les amis et voisins qui ont pris soin de moi pendant le temps où mon papa-moine était hospitalisé…

Il n’est pas nécessaire que j’entre ici dans trop de détails : Frère Maximilien-Marie s’efforce d’obéir aux consignes de repos qui lui sont répétées de manière insistante et que je ne manque pas de lui rappeler souvent moi aussi, en lui citant Madame de Sévigné, pour l’esprit et le style de laquelle j’ai une très grande admiration : «La vie est trop courte pour se tuer ; ce n’est pas la peine de s’impatienter»!
Et puis je lui prêche d’exemple comme vous pourrez en juger par vous-mêmes sur la photo ci-dessous : chacun sait en effet que bien davantage que les sermons ce sont les exemples des vertus qui portent des fruits!!!

lully-montre-lexemple-a-suivre

L’exemple à suivre…

La météo de ce mois d’avril a été particulièrement capricieuse et agitée : s’il y a eu quelques belles journées, chaudes et ensoleillées, nous avons surtout été marqués par de brusques et spectaculaires offensives hivernales, avec beaucoup de pluie et des chutes de neige – parfois abondantes – qui nous ont donné l’impression de revenir en janvier ou février…

Voici d’abord deux clichés pris au col de la Croix de Boutières (1505 m.) le dimanche de Quasimodo 7 avril (cliquer sur les photos pour les voir en plus grand format) :

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Puis les conditions de circulation pour franchir le Mézenc le dimanche 21 avril :

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Et enfin un aperçu de la route entre Lachamp-Raphaël et Saint-Andéol de Fourchades (Frère Maximilien-Marie étant allé à la Messe à Notre-Dame de la Rose, à Montélimar, puis ayant déjeuné dans sa famille), ce dimanche 28 avril dernier, dans l’après midi.
C’est une route sur laquelle passe le célèbre Rallye Monte-Carlo, et certaines années – à la mi-janvier – les compétiteurs n’ont pas le bonheur de jouir de telles conditions :

entre-lachamp-raphael-et-saint-andeol-le-28-avril

Malgré les caprices de la météo, Frère Maximilien-Marie a recommencé (en tenant compte de tous les conseils de prudence que nous sommes nombreux à lui prodiguer) les travaux de jardinage et d’aménagement autour du Mesnil-Marie.
Il y a toujours beaucoup à faire en cette saison : ce n’est pas encore le moment de planter les légumes (ici, il ne faut pas le faire tant que les Saints de Glace ne sont pas passés), mais il faut bêcher, retirer beaucoup de cailloux, désherber, éradiquer les ronces et les orties, transporter de la terre et des pierres, relever peu à peu les vieux murs en pierre sèche… etc.

Avant de passer à mon paragraphe suivant, j’achèverai cette mini-chronique en signalant que nous avons aussi eu, le mercredi 17 avril, la dernière de nos « Veillées Culture & Patrimoine » pour la saison 2012-2013 : Monsieur Georges Vignal, un de nos amis féru d’histoire qui a poussé de longues et patientes recherches, est venu évoquer, devant une assistance trop peu fournie malheureusement, la figure du général-baron de Chambarlhac, originaire de notre contrée.

C- Quelques avis pratiques qui motivent un appel à l’aide…

C1- Soucis informatiques :

Au mois de mars, le serveur de messagerie électronique que nous utilisions depuis des années nous a « lâchés » sans crier gare : nous avons alors perdu un très grand nombre de courriels archivés ainsi que la totalité de notre répertoire, et avons dû faire face à une grande désorganisation.

Il nous a fallu un long travail de patience pour récupérer – en partie seulement – les adresses électroniques de nos amis et correspondants.
J’ai bien écrit « en partie seulement » : ainsi des personnes qui se trouvaient dans notre liste de diffusion habituelle n’ont-elles plus reçu les mises à jours du blogue et ont elles mis longtemps avant de nous en informer.

Pour nous aider à remettre à jour notre fichier, il est impératif que chacun de nos amis ou lecteurs nous envoie un message afin de nous préciser s’il désire recevoir les mises à jour du blogue (formulaire de contact > ici). Seuls ceux qui l’auront fait figureront désormais dans notre liste d’envoi systématique. Je vous en remercie.

Par ailleurs, notre ordinateur, qui accuse déjà quelques années et de nombreuses heures de service, présente actuellement des signes certains de fatigue, sinon d’épuisement. Cela nécessiterait pour le moins une importante révision et mise à jour du système. Nous sommes donc en quête d’une solution pérenne…

chat-internaute

C2- Soucis automobiles :

Il est quasi impossible de subsister en nos contrées sans automobile : même en faisant très attention et en ne l’utilisant que pour des motifs raisonnables (les courses hebdomadaires, les activités dont je vous rends compte ici et, bien sûr, la route à faire pour assister à la Sainte Messe les dimanches et fêtes), notre vieille Xantia  - elle a seize ans et plus de 145 000 km – nécessite elle-aussi des frais d’entretien importants : tout récemment il a fallu changer la courroie de distribution et, maintenant, c’est l’échappement qu’il faut remplacer en même temps qu’une autre pièce défectueuse (dont j’ai oublié le nom) parce que la voiture a du mal à garder le ralenti et cale souvent…
Rendez-vous est pris chez le garagiste ce prochain lundi, mais l
es finances du Refuge Notre-Dame de Compassion ne sont actuellement pas en mesure de supporter ces frais qui s’ajoutent à ceux qui incombent mensuellement à l’association et auxquels il est impossible d’échapper, sans parler des travaux qu’il serait nécessaire de continuer pour achever la Crypte Sainte Philomène (cf. > ici) et la restauration d’autres parties du Mesnil-Marie.

C3- Et le chauffage…

Ici, les années « normales », nous devons chauffer pendant environ six mois. Lors de notre installation, Frère Maximilien-Marie, toutes choses étant bien pesées, a pris le parti de l’achat d’un gros poêle à bois qui permet de chauffer à peu près la totalité de notre Mesnil-Marie : c’était la solution la moins onéreuse tant à l’achat qu’en consommation.
Il avait aussi pris la précaution de faire installer un radiateur électrique à inertie, suffisant pour tempérer la grande pièce de vie et nous empêcher de prendre froid lorsque le poêle à bois est éteint.

A l’automne dernier, nous avons pu attendre les derniers jours du mois d’octobre pour allumer le poêle, et celui-ci a bien rempli son office jusqu’à Pâques, moment où notre réserve de bois est arrivée à épuisement.
Cependant, comme vous l’avez pu voir avec les photographies ci-dessus, l’hiver s’éternise et pendant tout ce mois d’avril – et encore en ce début mai – , il a fallu et il faut encore continuer à chauffer… en recourant donc au chauffage électrique.
Le résultat en est, bien évidemment, une hausse de notre consommation d’électricité et la perspective de la prochaine facture n’est pas sans inquiéter notre Frère.

Par ailleurs, il nous faut dès à présent envisager de nous faire livrer le bois de chauffage pour l’hiver prochain mais, comme vous l’avez compris, nous ne sommes actuellement pas en mesure de régler ces livraisons du bois qui nous est nécessaire.

Je lance donc un appel à l’aide, en ayant bien conscience toutefois que la récession économique frappe tout le monde…
Mais le Refuge Notre-Dame de Compassion ne reçoit ni aides ni subventions : sa survie ne dépend que de la générosité des dons suscités par la divine Providence dans le coeur de nos bienfaiteurs.
Que Notre-Seigneur et sa Très Sainte Mère bénissent ceux qui, entendant cet appel, nous viendront en aide…

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Premières fleurs de genêts au Mesnil-Marie

Je vous souhaite à tous un bon et fervent mois de Marie, et je vous recommande de ne pas oublier la neuvaine au Saint-Esprit, préparatoire à la fête de Pentecôte, cette année donc du 10 au 18 mai (cf. > ici).

patteschatsLully.

Pour aider le Refuge Notre-Dame de Compassion (Paypal) > ici
NB : pour les dons par chèque ou par virement bancaire nous contacter > ici

Publié dans:Chronique de Lully |on 1 avril, 2013 |Pas de commentaires »

2013-36. Semaine Sainte 2013 et Voeux de Pâques.

Saint Jour de Pâques
Dimanche 31 mars 2013, au soir.

2013-36. Semaine Sainte 2013 et Voeux de Pâques. dans Chronique de Lully carte-ancienne-paques

Voici que par ce bois
la joie s’est répandue dans tout l’univers!

(Liturgie du Vendredi Saint)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

En ce soir de Pâques, je vous rejoins pour vous adresser une chronique de la Semaine Sainte qui s’achève et telle que nous l’avons vécue en notre Mesnil-Marie.

A – Dimanche des Rameaux 24 mars :

Comme il le fait normalement tous les dimanches, Frère Maximilien-Marie part pour le village de Ceyssac, où se trouve la petite église attribuée à notre paroisse non territoriale pour la « forme extraordinaire du rite romain ».
Le coffre de la voiture est rempli de rameaux d’oliviers, puisque (comme je vous l’ai expliqué dans ma chronique précédente – cf. > ici) c’est notre Frère qui chaque année en apporte pour toute la paroisse depuis le sud du Vivarais.
Le franchissement du Mézenc – s’il n’est pas rendue impossible comme ce fut le cas pour le premier dimanche de la Passion – se révèle néanmoins délicat puisque, encore une fois, il neige au dessus de 1300 m d’altitude.
En certaines contrées on nomme le jour des Rameaux « Pâques fleuries », vraiment ce ne saurait être le cas dans le haut pays où ce matin-là donne plutôt une impression de mois de janvier :

ferme-proche-du-sommet-du-mezenc-dimanche-des-rameaux-2013 Mesnil-Marie dans De liturgia

Ferme traditionnelle proche du sommet du Mézenc, le dimanche des Rameaux. 

Près de mille mètres plus bas, dans le bassin du Puy-en-Velay, il tombe une petite pluie froide. Aussi Monsieur l’Abbé juge-t-il plus prudent de modifier le parcours de la procession : en effet, habituellement le rassemblement et la bénédiction des Rameaux se font près du cimetière, à quelques centaines de mètres en contrebas de l’Eglise et la procession se dirige vers elle de la même manière que, à Jérusalem, depuis la vallée du Cédron, le cortège triomphal du Christ a gravi la colline du Temple.
Cette année donc, la bénédiction et la distribution des Rameaux ont lieu sur le parvis et notre petite procession doit se contenter de faire le tour de la place du village sous quelques gouttes glaciales, avant de s’engouffrer dans l’Eglise pour la Sainte Messe au cours de laquelle est intégralement chanté en latin l’Evangile de la Passion selon Saint Matthieu.

dimanche-des-rameaux-2013 Pâques

 Bénédiction des Rameaux d’olivier

B – Début de la Semaine Sainte :

Lundi Saint au matin, Frère Maximilien-Marie conduit notre voiture au garage : il est prévu qu’elle y reste deux jours complets pour le changement de la courroie de distribution…
En réalité, elle y restera quatre jours et demi : une autre pièce s’avérant défectueuse a été commandée, mais en conséquence d’une erreur de livraison, elle n’arrivera que le Jeudi Saint entre les mains de notre garagiste, si bien que la réparation ne sera achevée que le Vendredi Saint en fin de matinée!
Pendant ce temps-là, au Mesnil-Marie, nous profitons de deux belles journées ensoleillées – Mardi et Mercredi Saints – pour jardiner.

l.signorelli-communion-des-apotres Refuge Notre-Dame de Compassion

Luca Signorelli : la communion des Apôtres (détail)

C – Le Triduum Sacré :

Ce sont trois jours où pratiquement toutes les activités extérieures et profanes cèdent la place à des temps de prière beaucoup plus longs et intenses : offices des Ténèbres célébrés le soir ; longs moments de prière silencieuse pour « suivre » – par la lecture des saints Evangiles – toutes les étapes du drame au travers duquel Notre-Seigneur a accompli le mystère de notre Rédemption ; méditation assidue des textes et des rites de la liturgie avant d’y participer.
Malheureusement, comme je vous l’ai expliqué ci-dessus, notre Frère, en raison du retard pris par la réparation de notre véhicule, n’a pas pu aller à Ceyssac, le Jeudi Saint, pour la Messe Vespérale de la Sainte Cène (et par ailleurs il ne saurait être question d’assister à la « messe » dans notre « paroisse territoriale » dont, en raison de certaines affirmations et pratiques des prêtres qui y officient, on peut légitimement douter de la validité).
A partir du soir du Jeudi Saint, même la petite cloche de la porte d’entrée du Mesnil-Marie est rendue muette, et elle est enveloppée d’un tissu de deuil jusqu’au moment où Frère Maximilien-Marie rentre de la nuit pascale.
Le soir du Jeudi Saint nous veillons à l’oratoire bien au-delà de minuit. Après quelques heures de repos, dans la matinée du Vendredi Saint nous « revivons » les étapes du procès de Notre-Seigneur : devant le Sanhédrin, devant Pilate, à la cour d’Hérode, puis le portement de la Croix jusqu’au Golgotha et la Crucifixion à la sixième heure (midi), les trois heures d’agonie tandis que les ténèbres ont enveloppé la terre, et enfin – à la neuvième heure – la mort du Fils de Dieu…
Ensuite, après avoir tendu l’autel de notre oratoire avec les ornements funèbres, Frère Maximilien-Marie est parti pour la célébration liturgique de la Passion et de la Croix, où – comme le dimanche des Rameaux – il devait exécuter la partie de l’Evangéliste pour le chant de la Passion selon Saint Jean.
La matinée du Samedi Saint fut consacrée à la méditation sur le mystère de la descente aux enfers, puis, en début d’après-midi, il y a eu le grand ménage de l’oratoire et le « changement de décor », avant « d’assister » – en direct depuis Turin, grâce à Internet – à l’ostension du Linceul de Notre-Seigneur voulue par notre regretté Pape Benoît XVI…

En tout début de soirée, Frère Maximilien-Marie est reparti pour aller à la Vigile Pascale à Ceyssac : il pensait bien que la route serait un peu difficile, mais il n’eût point imaginé que ce fut à ce point.
En raison de la neige qui tombait au-dessus de 1300 m d’altitude, et plus encore en raison du brouillard, extrêmement dense, il lui a fallu une heure et demi pour parcourir moins de soixante kilomètres… Il mit à peu près le même temps pour revenir : il y avait un peu moins de brouillard, mais un peu plus de neige que le vent faisait voler et tournoyer!
Outre l’eau, bénite au cours de cette Sainte Nuit, notre Frère a aussi rapporté, dans une lanterne, le Feu Pascal, que nous espérons conserver toute l’année dans notre oratoire.

lanterne-feu-pascal Semaine sainte 2013

Lanterne contenant le Feu Pascal pendant le voyage de retour au Mesnil-Marie

Cette nuit de Pâques était celle du passage à l’heure d’été. Ce changement d’heure ne nous concerne pas directement, en notre Mesnil-Marie, où nous vivons toute l’année en référence à l’heure solaire ; mais bien sûr il a une incidence pour tout ce qui concerne les activités de Frère Maximilien-Marie à l’extérieur.
Sachez-le, retenez-le : nous avons désormais, en notre « principauté », deux heures de décalage avec cette « heure d’occupation » imposée qui est une insulte aux rythmes naturels. Ainsi donc, depuis la fin mars jusqu’à la fin octobre, quand il est huit heures du matin à votre montre, comprenez qu’il n’est en réalité que six heures au soleil… et au Mesnil-Marie.
Merci de bien vouloir le prendre en compte!

D – Le Saint Jour de Pâques :

Je ne vous le cache pas, je n’étais pas mécontent, au petit déjeuner, en ce dimanche de Pâques, de recevoir à nouveau mon petit morceau de beurre!
En effet, au Mesnil-Marie, pendant toute la durée du Carême, Frère Maximilien-Marie a observé la discipline antique (telle qu’elle se pratique toujours dans les Eglises d’Orient), et n’a donc consommé ni viande, ni poisson, ni fromages ou laitages, ni oeufs, ni aucun produit d’origine animale.
Et moi, Lully, habitué depuis que je suis chaton à recevoir une noisette de beurre tous les matins (c’est bon pour mon poil), j’en étais privé puisque mon papa-moine n’en prenait pas.
A vrai dire, j’essayais bien, pourtant, de l’apitoyer et de le faire fléchir : tous les matins de la sainte quarantaine, je suis venu m’installer à côté de son grand bol de thé, en m’efforçant de prendre un air malheureux avec l’espoir que cela ferait sortir le beurrier… Las! je n’ai rien obtenu d’autre que ces paroles que Frère Maximilien-Marie m’a souvent répétées : « Quand les Ninivites firent pénitence en entendant la prédication de Jonas, tous les animaux furent contraints, par décret royal, à jeûner très strictement en même temps que les humains : alors toi, Lully, qui es un chat monastique, tu peux bien te passer de ton petit morceau de beurre pendant le Saint Carême… »

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Enfin, Pâques est arrivé… et le beurre est revenu!

Après trois petites heures de sommeil, Frère Maximilien-Marie a repris la route ce matin pour aller à la Grand’Messe du Saint Jour de Pâques.
Le brouillard était toujours là ; la burle avait recouvert de neige les routes d’altitude ; c’est dire que notre Frère a encore eu une route difficile…

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 Montée du Col de la Croix de Boutières au matin du Saint Jour de Pâques

Il m’a rapporté une photo du sanctuaire de la belle petite église de Ceyssac dans ses atours pascals :

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Sanctuaire de l’église de Ceyssac pour le Saint Jour de Pâques

Pendant la Messe, le ciel s’est peu à peu dégagé et le soleil, timidement d’abord, a fini par dissiper la couche de nuages, sans toutefois apporter véritablement de la chaleur.
A son retour au Col de la Croix de Boutières (1505 m d’altitude), par lequel on arrive dans notre merveilleux pays des Hautes Boutières, le spectacle était vraiment féerique, même s’il ne s’agissait pas d’autres fleurs que celles du givre sur les branches des arbres…

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 au Col de la Croix de Boutières : Saint Jour de Pâques au retour de la Messe

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 au Col de la Croix de Boutières : saint Jour de Pâques au retour de la Messe

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La Croix de Boutières au Col qui porte son nom (1505 m) en ce dimanche de Pâques

C’est avec cette belle lumière qui dissipait les lourds nuages gris alors que le soleil de Pâques arrivait à son midi, que je veux vous présenter mes voeux : ils ne sont pas longs à écrire, mais ils vous souhaitent, de toute la force de mon amitié chrétienne, de voir la lumière surnaturelle dissiper toutes ténèbres en vos vies et vaincre toutes les formes de découragement et de lassitude.
Χριστός ἀνέστη : le Christ est ressuscité!
Par Sa Sainte Croix Il a vaincu l’empire du mal et fait descendre la joie spirituelle en ce monde : qu’Il vous bénisse, qu’Il vous garde, qu’Il protège tous ceux qui vous sont chers, et qu’Il vous donne – par dessus tout – une part abondante à la Rédemption que Son Sang versé nous a acquise.

Et, pour terminer sur une note d’humour et pour vous montrer que la joie spirituelle déborde aussi dans nos vies au travers de petites joies terrestres, je vous dirai que le « lapin de Pâques » est passé au Mesnil-Marie, et qu’il nous a laissé, entre autres friandises,… un petit chat en chocolat : Alléluia, alléluia!

Lully

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Le lapin de Pâques nous a visités!
(cliquer sur la photo pour la voir en grand format) 

Pour aider le Refuge Notre-Dame de Compassion > ici.

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia |on 1 avril, 2013 |6 Commentaires »

2013- 35. «Alléluia n’appartient ni aux hérétiques, ni aux schismatiques, ni à aucun des adversaires de l’unité de l’Eglise…»

Sermon de notre Bienheureux Père Saint Augustin
sur
l’Alléluia

   Nous voici arrivé au beau temps de Pâques, et nous reprenons avec ferveur le chant de l’Alléluia, auquel nous avions dit adieu aux premières vêpres du dimanche de la Septuagésime (cf > ici).
Je vous propose justement de méditer sur le sens de ce petit mot, avec un sermon que notre glorieux Père Saint Augustin lui a entièrement consacré.

Lully.    

2013- 35. «Alléluia n'appartient ni aux hérétiques, ni aux schismatiques, ni à aucun des adversaires de l'unité de l'Eglise...» dans Chronique de Lully alleluia-pascal-1

§ 1. Significations du mot hébreu « Alléluia » :

   Le mot hébreu qui retentit sans cesse dans l’Eglise, c’est-à-dire l’Alléluia, nous invite mes bien-aimés, à louer Dieu et à confesser la vraie foi.
Dans notre langue, ce mot hébreu, Alléluia, signifie : « Chantez les louanges de Celui qui est » ; ou bien : « O Dieu, bénissez-nous tous ensemble comme ne faisant qu’un », ou plutôt : « Louez le Seigneur ».
Autant de choses nécessaires à notre salut et à notre foi.

alleluia-pascal-2 Alléluia dans De liturgia

§ 2. Les motifs de notre louange à Dieu :

   Nous devons chanter les louanges de celui qui est, ou parce que nous avons nous-mêmes chanté, ou parce que nos ancêtres ont longtemps chanté les louanges de ceux qui ne sont pas, c’est-à-dire des dieux des nations et des idoles.
Mais puisque nous sommes venus à la foi et à la connaissance du vrai Dieu, nous avons commencé à louer Celui qui est, ou, en d’autres termes, le Dieu tout-puissant, qui a créé le ciel et la terre, qui nous a tirés nous-mêmes du néant ; et qui a parlé à Moïse en ces termes : «Tu diras aux enfants d’Israël : Celui qui est m’a envoyé vers vous» (Exod. III, 14). C’est le Dieu qui a toujours été, qui n’a jamais eu de commencement, qui demeure éternellement et n’aura jamais de fin.
A Lui appartient, de droit et en toute justice, l’expression de nos hommages ; car ce que nous sommes, notre vie même, est l’effet, non pas de notre volonté ou de notre puissance, mais de Sa bonté toute miséricordieuse.
Ce Dieu infini et bienfaisant, qui a été et qui est toujours, doit donc recevoir de nous des louanges dignes de Lui et proportionnées à Sa grandeur : oui, nous devons Le proclamer éternel, tout-puissant, immense, auteur du monde, sauveur de l’univers ; oui, nous devons le dire hautement : Il a tant aimé les hommes, qu’Il est allé jusqu’à livrer Son Fils pour leur salut ; car nous lisons ces paroles dans l’Evangile : «Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné Son Fils unique, afin que ceux qui croient en Lui ne périssent pas, mais qu’ils aient la vie éternelle » (Jean, III, 16).

alleluia-pascal-2 louange à Dieu dans Lectures & relectures

§ 3. L’Alléluia appartient en propre à ceux qui sont dans l’unité de la Foi, et non aux hérétiques et schismatiques :

   Alléluia signifie donc : « Chantez à Celui qui est » ; il signifie encore : « Louez le Seigneur », ou bien : « O Dieu, bénissez-nous tous ensemble, comme ne faisant qu’un ».
Pour peu que nous y soyons attentifs, il nous est facile de remarquer combien ce sens est d’accord avec notre foi et notre salut. Nous prions, quand nous disons : « Alléluia, que le Seigneur nous bénisse tous ensemble comme ne faisant qu’un ».
Si, tous ensemble, nous ne faisons qu’un par la foi, la paix, la concorde, l’unanimité de sentiments, nous pouvons louer le Seigneur d’une manière digne de Lui ; nous méritons qu’Il nous bénisse tous ensemble. Car voici ce qui est écrit : « Qu’il est bon, qu’il est doux, pour des frères, d’habiter ensemble» (Ps. CXXXIII, 1). Et encore : « C’est Lui qui fait habiter plusieurs dans une seule maison » (Ps. LXVII, 7).
Le Seigneur nous comble donc de Ses bénédictions, si, tous ensemble, nous ne faisons qu’un, c’est-à-dire si nous demeurons dans l’unité de foi, dans la concorde et la paix, dans les affectueux sentiments de la charité, selon le conseil et les avertissements de l’Apôtre : «Je vous en conjure», dit-il, «ayez tous une même manière de voir : ne souffrez point de divisions parmi vous, mais soyez tous parfaitement unis ensemble dans le même esprit et les mêmes sentiments» (1 Cor. I, 10).
Si l’on rencontre parmi nous de la discorde, des déchirements, des dissensions, nous ne sommes pas dignes des bénédictions d’en haut ; et nous ne pouvons louer Dieu d’une manière digne de Lui, tant que nous persévérons en d’aussi mauvais sentiments. Alors pouvons-nous répondre avec confiance, dans la langue de nos pères : « Alléluia », c’est-à-dire, « ô Dieu, bénissez-nous tous ensemble comme ne faisant qu’un » ? Pouvons-nous mériter d’être bénis de Dieu tous ensemble et chanter dignement Ses louanges ?
Evidemment non !
Le droit de répondre : Alléluia, n’appartient donc ni aux hérétiques, ni aux schismatiques, ni à aucun des adversaires de l’unité de l’Eglise, parce qu’ils ne se trouvent pas tous ensemble, comme  ne faisant qu’un dans le sein de l’Eglise. Notre-Seigneur lui-même le déclare dans l’Evangile ; voici Ses paroles : «Celui qui n’est pas avec Moi est contre Moi ; et celui qui n’amasse pas avec Moi dissipe» (Luc, XI, 23).
Le propre du Christ est de former un seul tout ; celui du diable est de diviser et de disperser. Celui qui aime l’unité de l’Eglise suit le Christ, et celui qui se complaît dans la division marche sur les traces du diable, parce que le diable est l’auteur de la division ; c’est pourquoi Salomon a dit : «Il y a temps pour diviser et temps pour unir» (Eccle. III, 5).
Depuis longtemps le diable nous a divisés ; mais, plus tard, viendra le temps où le Christ nous réunira de nouveau. Aussi devons-nous éviter et fuir la discorde, puisque nous savons que le diable en est l’auteur, comme nous devons nous attacher à la paix et à l’unité de l’Eglise ; c’est ainsi que nous pourrons répondre dignement et avec justice, Alléluia, c’est-à-dire : « Louez le Seigneur » ; ou bien : « O Dieu, bénissez-nous tous comme ne faisant qu’un ».

alleluia-pascal-2 Saint Augustin

§ 4. C’est dans l’unité de la Sainte Eglise qu’est la louange parfaite et que la bénédiction divine est donnée ; exhortation à l’unité dans la foi :

   Voyez quelle grâce ce sens nous signale ! Chacun de nous répond en son particulier : Alléluia ; par là nous sollicitons une bénédiction commune à tous, afin que chacun de nous ait sa part dans la bénédiction accordée à l’ensemble. Nous formons tous, en effet, un seul corps, le corps de l’Eglise ; c’est pourquoi nous devons tous n’avoir qu’une voix et qu’une âme : C’est-à-dire, nous devons tous nous unir dans la même foi, la même espérance, la même charité pour louer Dieu ; voilà aussi pourquoi Dieu daigne recevoir les hommages des justes et refuse ceux des impies et des pécheurs : Il accepte ceux des catholiques et repousse ceux des hérétiques : Il se montre sensible à ceux des fidèles, et insensible à ceux des infidèles.
Agissons donc, conduisons-nous de manière à être dignes de louer Dieu et de voir s’appliquer à nous cette parole du Prophète : «Enfants, louez le Seigneur : louez Son saint Nom» (Ps. CXII, 1). Nous nous rendrons réellement à cette invitation, si nous obéissons avec fidélité, et en toutes choses, à la volonté de Dieu et à Ses préceptes, moyennant la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient la gloire et l’honneur pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Traduction et division du texte de MM. les abbés Bardot et Aubert ;
sous-titres de Frère Maximilien-Marie.

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Jan van Eyck – retable de l’Agneau Mystique (Gand) détail :
Anges chanteurs au lutrin

2013-34. Le dernier Jeudi Saint de la Monarchie Très Chrétienne.

2013-34. Le dernier Jeudi Saint de la Monarchie Très Chrétienne. dans Chronique de Lully ami-de-la-religion-et-du-roi-1830

       J’ai sous les yeux les pages 259 et 260 du soixante-troisième volume (année 1830) du journal ecclésiastique intitulé « L’Ami de la Religion et du Roi » où l’on trouve, à la rubrique « nouvelles ecclésiastiques », le compte-rendu de la dernière Semaine Sainte de la Monarchie Très Chrétienne : moins de quatre mois plus tard en effet, le trône de Charles X – dernier de nos Rois à avoir reçu les saintes onctions du Sacre – serait, hélas! renversé.

   Je ne résiste pas à la tentation de vous en livrer ci-dessous les extraits, qui montrent de quelle manière les Rois Très Chrétiens accomplissaient leurs devoirs religieux, et en particulier comment ils accomplissaient eux-mêmes le Jeudi Saint le rite para-liturgique du lavement des pieds, appelé aussi « Mandatum ».
En effet, le Roi de France était, du fait de son Sacre, établi dans une catégorie à part où il était équiparé à un évêque pour certaines fonctions : « l’évêque du dehors », selon l’expression consacrée.

   On notera aussi que le souci des pauvres et l’attention à leurs besoins ne sont pas une préoccupation récente de la Sainte Eglise et de ses fidèles ; et on remarquera en même temps que la pratique de la charité et de l’aumône ne requièrent pas non plus cette espèce de dépouillement ostentatoire tels que certains le pratiquent aujourd’hui et qui constitue finalement davantage une insulte pour les pauvres qu’il ne les honore…

nouvelles-ecclesiastiques-semaine-sainte-1830-1 1830 dans De liturgia

nouvelles-ecclesiastiques-semaine-sainte-1830-2 Charles X dans Memento

Nota bene – Précisions au sujet du Jeudi Saint des Rois de France :

   En raison de quelques questions qui m’ont été posées, je me dois d’apporter ici quelques précisions en complément parce que, de nos jours, beaucoup sont dans l’ignorance de ce que sous-entendent les textes que j’ai publiés :

   1) Le « Mandatum » (c’est-à-dire la cérémonie du lavement des pieds) était un rite traditionnel auquel se sont soumis pratiquement tous les Rois de France (sauf par exemple Louis XVIII qui ne possédait pas les conditions physiques pour l’accomplir mais sous son règne la cérémonie avait cependant bien lieu et c’était son frère, futur Charles X, qui lavait les pieds des pauvres au nom du Roi : on en trouve le compte-rendu dans d’autres numéros de l’ « Ami de la Religion et du Roi » que j’ai pu lire).
Pour une plus ample connaissance sur la pratique de nos Rois, voir l’article publié > ici.

   2) D’un point de vue liturgique, le « Mandatum » n’a été intégré dans la Messe du Jeudi Saint qu’avec la réforme des rites de la Semaine Sainte promulguée par Pie XII en 1955. Jusqu’alors il constituait un rite liturgique à part, accompli en dehors de la Messe, par les évêques, par les curés de paroisses, par les supérieurs de communautés religieuses… etc., dans la journée du Jeudi Saint.

   3) Dans l’article sus-cité, nous voyons Sa Majesté le Roi Charles X, le Dauphin (futur Louis XIX) et les deux princesses (c’est-à-dire Madame la Dauphine – Marie-Thérèse, fille de Louis XVI – , et Madame la Duchesse de Berry) aller « faire leurs Pâques » à Saint-Germain l’Auxerrois : ceci appelle deux explications. Tout d’abord, il est bon de rappeler que la famille royale assistait quotidiennement à la Sainte Messe dans la chapelle du château des Tuileries ; mais, d’autre part, selon les règles canoniques alors en vigueur, chacun était tenu d’accomplir le précepte de la Communion Pascale dans sa paroisse.
Le palais des Tuileries se trouvant sur le territoire de la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois, c’est la raison pour laquelle la famille royale devait se rendre dans cette église pour satisfaire au devoir pascal, et ne pas se contenter d’assister aux offices de la Semaine Sainte dans la chapelle du château. En même temps le Souverain et ses proches donnaient par là un bel exemple d’observation des commandements de l’Eglise.

   4) L’article que j’ai publié mentionne aussi qu’après la Sainte Messe au cours de laquelle elle a communié, la famille royale a assisté à une seconde Messe, dite Messe d’action de grâces.
Il faut bien comprendre que la communion fréquente n’est qu’une pratique extrêmement récente : jusqu’aux permissions données par Saint Pie X, les fidèles et les religieux eux-mêmes, ne pouvaient pas communier tous les jours, même s’ils assistaient quotidiennement à la Sainte Messe. Les jours où la Sainte Communion était permise, on avait coutume d’assister – aussitôt après la Messe au cours de laquelle on avait communié – à une autre Messe, la Messe d’action de grâces,  qui – comme son nom l’indique – était offerte à Dieu en remerciement du bienfait incommensurable du sacrement que l’on venait de recevoir. Cette manière de faire peut paraître curieuse à beaucoup de nos contemporains, mais du moins avait-elle le grand mérite de ne pas banaliser la Sainte Communion – comme c’est trop souvent le cas de nos jours – et d’en mettre en valeur toute l’extraordinaire grandeur.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

saint-louis-lavant-les-pieds-des-pauvres Jeudi Saint dans Vexilla Regis

Saint Louis lavant les pieds des pauvres (manuscrit du XVe siècle)

2013-33. « Alors que le monde fuit la souffrance, nous pouvons l’étreindre. »

Mercredi Saint au soir.

A la veille d’entrer dans le Triduum Sacré, je livre à votre méditation quelques lignes de l’abbé Bryan Houghton (voir sa biographie > ici).
Ce texte a été écrit (en anglais) en 1969 : à cette époque, l’abbé Houghton était encore pour quelques mois curé de Bury St Edmunds (sa démission sera à la fin du mois de novembre de cette année-là, lors de l’entrée en vigueur du nouvel Ordo Missae), et un journal de Norwich – l’Eastern Daily Press – lui demandait un article mensuel intitulé « Point de vue catholique romain ».
Ces réflexions sur la souffrance et la Croix semblent toutes simples, mais contiennent une grande profondeur et une très juste hauteur de vue, dans le style qui était propre à l’abbé Houghton.

Vivez un saint et fervent Triduum !

P. de Champaigne - Crucifixion

Le Dieu Crucifié

Le seul vrai problème que pose la création telle qu’elle est, c’est celui de la souffrance.
Je me souviens d’un jour où j’ai baptisé une petite fille qui respira deux heures et mourut : elle était le premier-né d’une mère qui avait déjà eu quatre fausses couches. Que d’espoirs disparaissaient avec elle!
Quelques heures plus tard, j’administrais l’extrême-onction à un homme de moins de cinquante ans, qui laissait une famille nombreuse avec deux jeunes enfants. Il avait passé en agonie les trois derniers mois de sa vie.
Le seul cas où l’euthanasie soulagerait vraiment la souffrance serait celui où l’on anéantirait l’espèce humaine, car la souffrance est le lot commun de l’humanité. Toute religion, toute philosophie qui ne prend pas la souffrance en compte est évidemment inadéquate.
Si les hommes doivent tous souffrir à des degrés divers, il ne fait aucun doute que leur noblesse de caractère dépend presque exclusivement de la noblesse avec laquelle ils portent leurs souffrances. On a raison de mépriser ceux qui se plaignent des plus petites insatisfactions. On a raison de vénérer les martyrs.
Les causes de la souffrance sont claires. Il y a l’insatisfaction, mais qui est parfaitement satisfait? Et il y a l’imperfection, mais qui ou quoi peut être dit parfait? Dieu seul ne souffre pas, car Lui seul est toute perfection et toute puissance.
De là, ce caractère vraiment absurde de toutes les religions autres que le christianisme : les créatures y sont plus nobles que leur Créateur. Dans toutes ces religions, Dieu se tourne éternellement les pouces dans une béatitude inaccessible, tandis que les pauvres humains doivent souffrir noblement. Leur Dieu sarcastique s’y moque de larves héroïques. Une telle absurdité est impossible. De telles religions ne peuvent être que fausses.
La chose que tout le monde sait du christianisme, c’est qu’on y adore un Dieu crucifié. Rien de moins! Et c’est son vrai titre à être la vraie religion. Non seulement Dieu n’attend pas de nous que nous subissions ce qu’Il n’a pas l’intention de subir, mais Il n’a permis la souffrance que dans la perspective, prévue de toute éternité, de Sa propre souffrance. Il ne pouvait pas souffrir comme Dieu. C’est pourquoi Il s’est fait homme.
Lorsque nous tournerons nos regards vers la Croix pendant la Semaine Sainte, souvenons-nous qu’elle est la justification de notre religion. La souffrance, pierre d’achoppement de ce monde, ne peut être évacuée de nos vies. Elle peut être éclairée – seulement éclairée – par un Dieu souffrant. Nous pouvons prier aussi pour demander la grâce de porter noblement nos propres souffrances. Nous pouvons même prier, mais cela, c’est la sainteté, pour demander de souffrir. Alors que le monde fuit la souffrance, nous pouvons l’étreindre. Embrassez-vous quelquefois un Crucifix? Non? Eh bien, faites-le!
Les chrétiens de toutes confessions ont en commun la foi au Dieu crucifié. Hélas, bien des choses les divisent! Mais au centre de la Croix, nous nous rencontrons tous.

Bryan Houghton, in « Prêtre rejeté » 
(édition revue et augmentée 2005 – pp. 275-276)
Editions Dominique Martin Morin – Poitiers (France)

2013-33.

2013-32. Passion, Résurrection et triomphe final de Jésus-Christ en Son Eglise.

par Monseigneur Louis-Gaston de Ségur.

2013-32. Passion, Résurrection et triomphe final de Jésus-Christ en Son Eglise. dans Chronique de Lully mgr-de-segur

Monseigneur Louis-Gaston de Ségur (1820-1881)

        Louis-Gaston de Ségur, descendant d’une très ancienne famille de la noblesse française et fils de la célèbre comtesse – née Sophie Rostopchine – , est né à Paris le 15 avril 1820.
Après des études de droit et une courte carrière diplomatique, passé d’une relative indifférence religieuse à une vie de fervente dévotion, il entre au séminaire de Saint-Sulpice : il est ordonné prêtre par S. Exc. Monseigneur Affre, le 17 décembre 1847.
Avec quelques prêtres qui sont, comme lui, épris de pauvreté et dévorés de zèle pour le salut des plus humbles et des délaissés, il exerce d’abord son apostolat envers ce que l’on appelle aujourd’hui « les milieux défavorisés ». Il s’y épuise et tombe malade.
Lorsqu’il est rétabli, le « prince-président », Louis-Napoléon Bonaparte, le nomme auditeur de Rote pour la France ; en cette qualité, il séjourne à Rome à partir de 1852.
Le Bienheureux Pie IX l’apprécie grandement.

   En 1854, âgé de 34 ans, il perd définitivement la vue. Cela le décide, en 1856, à renoncer à son poste et à rentrer en France. Le Bienheureux Pie IX lui confère la dignité de protonotaire apostolique. 
Désormais, et jusqu’à la fin de sa vie, depuis son appartement du n° 39 de la rue du Bac, il exerce un apostolat très actif consacré à la sanctification du clergé (il fonde l’Oeuvre de Saint François de Sales), à l’évangélisation des milieux les plus pauvres, à l’assistance charitable, et à cette suprême charité qu’est la direction spirituelle.
Il compose et dicte de nombreux ouvrages qui font un bien immense (opuscules, instructions, traités de spiritualité, d’apologétique, de doctrine, qui avec autant de fermeté que d’onction corrigent et combattent les erreurs modernes…).
« (…) Ce qui me frappe et ce qui saisit toutes les âmes de bonne foi, c’est l’enchaînement et la puissance de votre argumentation, la sûreté de votre doctrine, l’évidence de vos démonstrations », lui écrit le Comte de Chambord en 1871, ajoutant au sujet de sa publication sur la Souveraineté Royale : « Je voudrais, dans l’intérêt de la vérité de notre chère et malheureuse France, que ce livre fût dans toutes les mains »
Monseigneur de Ségur combat autant qu’il le peut l’esprit de la révolution et la maçonnerie.

   Il rend sa belle âme à Dieu, le 9 juin 1881, âgé de soixante et un ans et deux mois, dans son appartement de la rue du Bac.

   En ces jours de la Passion et de la Pâque de Notre-Seigneur, il nous a paru opportun de reproduire ci-dessous le texte, en quelque sorte prophétique, dans lequel ce saint prélat réunissant et résumant les prophéties de la Sainte Ecriture sur la fin des temps, a établi une sorte de parallèle entre la Passion de Notre-Seigneur et les épreuves finales de la Sainte Eglise.

Biographie plus détaillée de Mgr de Ségur > ici

antonio-ciseri-ecce-homo-1891 Antéchrist dans Lectures & relectures

Ecce Homo – Antonio Ciseri 1891.

* * *

De la Passion, de la Résurrection
et du triomphe final de Jésus-Christ en Son Eglise

   Jésus-Christ et l’Église forment un tout indivisible. Le sort de l’un, c’est le sort de l’autre ; et de même que là où est la tête, là également doit se trouver le corps, de même les mystères qui se sont accomplis en Jésus-Christ durant Sa vie terrestre et mortelle doivent se parachever en Son Église durant sa vie militante d’ici-bas.
Jésus-Christ a eu Sa Passion et Son crucifiement : l’Église doit avoir, elle aussi, et sa Passion, et son crucifiement final.
Jésus-Christ est ressuscité et a triomphé miraculeusement de la mort : l’Église ressuscitera, elle aussi, et triomphera de Satan et du monde, par le plus grand et le plus prodigieux de tous les miracles : celui de la résurrection instantanée de tous les élus, au moment même où Notre-Seigneur Jésus-Christ, entrouvrant les cieux, en redescendra plein de gloire avec Sa sainte Mère et tous Ses Anges.
Enfin, Jésus-Christ, Chef de l’Église, est monté corporellement au ciel le jour de l’Ascension : à son tour, l’Église ressuscitée et triomphante montera au ciel avec Jésus, pour jouir avec Lui, dans le sein de Dieu, de la béatitude éternelle.
Nous ne connaissons d’une manière certaine « ni le jour ni l’heure » (Matth. XXV, 13) où se passeront ces grandes choses.

   Ce que nous savons, d’une manière générale mais infaillible, parce que cela est révélé de Dieu, c’est que « la consommation viendra lorsque l’Évangile aura été prêché dans le monde entier, à la face de tous les peuples » (Ibid. XXIV, 14).
Ce que nous savons, c’est qu’avant ces suprêmes et épouvantables secousses qui constitueront la Passion de l’Église et le règne de l’Antéchrist, il y aura, dit saint Paul, l’apostasie (2 Thess. II, 3), l’apostasie générale ou quasi-générale de la foi de la sainte Église Romaine (Cornelius a Lapide).
Enfin, ce que nous savons, c’est qu’à cette redoutable époque le caractère général de la maladie des âmes sera « l’affaiblissement universel de la foi et le refroidissement de l’amour divin, par suite de la surabondance des iniquités » (Matth. XXIV, 12).

   Les Apôtres ayant demandé un jour à Notre-Seigneur à quels signes les fidèles pourraient reconnaître l’approche des derniers temps, Il leur répondit : d’abord qu’il y aurait de grandes séductions, et que beaucoup de faux docteurs, beaucoup de semeurs de fausses doctrines rempliraient le monde d’erreurs et en séduiraient un grand nombre (Matth. XXIV, 10-11) ; puis, qu’il y aurait de grandes guerres et qu’on n’entendrait parler que de combats ; que les peuples se jetteraient les uns sur les autres, et que les royaumes s’élèveraient contre les royaumes (Ibid. 6-7) ; qu’il y aurait de tous côtés des fléaux extraordinaires, des maladies contagieuses, des pestes, des famines, et de grandes tremblements de terre (Ibid. 7). « Et tout cela, ajouta le Sauveur, ce ne sera encore que le commencement des douleurs » (Ibid. 8).

   Satan et tous les démons en seront la cause. Sachant qu’il ne leur reste plus que peu de temps, ils redoubleront de fureur contre la sainte Église ; ils feront un dernier effort pour l’anéantir, pour détruire la foi et toute l’œuvre de Dieu. La rage de leur chute ébranlera la nature (Apoc. XII, 9-12), dont les éléments, comme nous l’avons dit, resteront jusqu’à la fin sous les influences malfaisantes des mauvais esprits.
Alors commencera la plus terrible persécution que l’Église ait jamais connue ; digne pendant des atroces souffrances que son divin Chef eut à souffrir en Son corps très-sacré, à partir de la trahison de Judas.

   Dans l’Église aussi il y aura des trahisons scandaleuses, de lamentables et immenses défections ; devant l’astuce des persécuteurs et l’horreur des supplices, beaucoup tomberont, même des prêtres, même des évêques ; « les étoiles des cieux tomberont », dit l’Évangile. Et les catholiques fidèles seront haïs de tous, à cause de cette fidélité même (Matth. XXIV, 5-9).

   Alors celui que Saint Paul appelle « l’homme du péché et le fils de perdition » (2 Thess. II, 3), l’Antéchrist, commencera son règne satanique et dominera tout l’univers.

   Il sera investi de la puissance et de la malice de Satan (Apoc. XIII, 2). Il se fera passer pour le Christ, pour le Fils de Dieu ; il se fera adorer comme Dieu, et sa religion, qui ne sera autre chose que le culte de Satan et des sens, s’élèvera sur les ruines de l’Église et sur les débris de toutes les fausses religions qui couvriront alors la terre (2 Thess. II, 4).
L’Antéchrist sera une sorte de César universel, qui étendra son empire sur tous les rois, sur tous les peuples de la terre ; ce sera une infâme parodie du royaume universel de Jésus-Christ.
Satan lui suscitera un grand-prêtre, parodie sacrilège du Pape ; et ce grand-prêtre fera prêcher et adorer l’Antéchrist par toute la terre. Par la vertu de Satan, il fera de grands prodiges, jusqu’à faire descendre le feu du ciel en présence des hommes ; et, au moyen de ces prestiges, il séduira l’univers. Il fera adorer, sous peine de mort, l’image de l’Antéchrist ; et cette image paraîtra vivre et parler ; également sous peine de mort, il commandera que tous, sans exception, portent au front ou sur la main droite le signe de la bête, c’est-à-dire le caractère de l’Antéchrist. Quiconque ne portera point ce signe, ne pourra ni vendre ni acheter quoique ce soit (Apoc. XIII, 11-17). Autour des images de l’Antéchrist, les prestiges de Satan seront tels, que presque tout le monde les prendra pour de vrais miracles ; et les élus eux-mêmes auraient pu être séduits à la longue ; mais, à cause d’eux, le Seigneur abrégera ces jours (Matth. XXIV, 22-24).
« L’abomination de la désolation régnera dans le lieu saint » (Ibid. 15) pendant « trois ans et demi, pendant quarante-deux mois » (Apoc. XIII, 5), correspondant aux quarante-deux heures qui se sont écoulées, comme nous l’avons dit déjà, depuis le commencement des ténèbres du crucifiement de Jésus, le Vendredi-Saint, jusqu’à l’heure de la résurrection, le dimanche de Pâques, au lever du soleil.

   Quoique toujours visible et composée de ses éléments essentiels, l’Église sera pendant tout ce temps-là comme crucifiée, comme morte et ensevelie.
Il sera donné à l’Antéchrist de vaincre les serviteurs de Dieu, et de faire plier sous son joug tous les peuples, et toutes les nations de la terre ; et, sauf un petit nombre d’élus, tous les habitants de la terre l’adoreront, en même temps qu’ils adoreront Satan, auteur de sa puissance (Ibid. 7, 8, 4).
Si jadis le féroce Dioclétien a pu croire un instant qu’il avait définitivement détruit le nom chrétien, que sera-ce en ces temps-là, dont ceux de Dioclétien de Néron n’ont été qu’un pâle symbole? L’Antéchrist proclamera orgueilleusement la déchéance du christianisme, et Satan, maître du monde, se croira un instant vainqueur.

   Mais en ces temps-là, comme nous l’apprennent et l’Écriture et la Tradition, s’élèveront contre l’Antéchrist « les deux grands témoins » (Ibid. XI, 3) de Jésus-Christ, réservés pour ces derniers jours, à savoir le Patriarche Hénoch et le Prophète Élie, qui ne sont pas morts, comme l’enseigne expressément l’Écriture.
Ils viendront prêcher les voies du Seigneur. Ils prêcheront Jésus-Christ et le règne de Dieu pendant douze cent soixante jours, c’est-à-dire pendant la durée presque entière du règne de l’Antéchrist. La vertu de Dieu les protégera et les gardera. Ils auront le pouvoir de fermer le ciel et d’arrêter la pluie pendant tout le temps de leur mission. Ils auront le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toutes sortes de plaies (Ibid. 3-6). Ils feront des miracles sans nombres, semblables à ceux de Moïse et d’Aaron, lorsque ceux-ci combattirent en Égypte l’impie Pharaon et préparèrent la délivrance du peuple de Dieu. Comme Moïse et Aaron, les deux témoins de Jésus-Christ ébranleront l’empire et le prestige du Maudit.
Celui-ci néanmoins parviendra à s’emparer d’eux, et ils subiront le martyre, « là où leur Seigneur a été crucifié » (Apoc. XI, 8), c’est-à-dire à Jérusalem ; ou bien peut-être à Rome, où le dernier Pape aura été crucifié par l’Antéchrist, suivant une tradition immémoriale.
Après trois jours et demi, les deux grands précurseurs du Roi de gloire ressusciteront à la face de tout le peuple ; et ils monteront au ciel, sur une nuée, pendant qu’un terrible tremblement de terre jettera partout l’épouvante (Ibid. 11-13).
Pour relever sa puissance, l’Antéchrist, singeant la triomphale ascension du Fils de Dieu et des deux grands Prophètes, tentera, lui aussi, de monter au ciel, en présence de l’élite de ses adeptes.
Et c’est alors que Notre-Seigneur Jésus-Christ, « semblable à la foudre qui de l’orient à l’occident déchire le ciel, apparaîtra tout à coup sur les nuées, dans toute la majesté de Sa puissance » (Matth. XXIV, 27-30), frappant de Son souffle et l’Antéchrist (2 Thess. II, 8) et Satan et les pécheurs. Tout ceci est prédit en termes formels (1 Thess. IV, 15).

   Comme nous l’avons dit, l’Archange Michel, le Prince de la milice céleste, fera retentir toute la terre du cri de triomphe qui ressuscitera tous les élus (Matth. XXIV, 31). Ce sera le « Consummatum est » de l’Église militante, entrant pour toujours dans la joie du Seigneur.
Cette « voix de l’Archange » sera accompagnée d’une combustion universelle, qui purifiera et renouvellera toutes les créatures profanées par Satan, par le monde et par les pécheurs. La foi nous apprend, en effet, qu’au dernier jour, Jésus-Christ doit venir juger le monde par le feu (Rituel Romain). Ce feu vengeur et sanctificateur renouvellera la face de la terre et fera « une nouvelle terre et des nouveaux cieux » (Ps. CIII, 30 & Apoc. XXI, 1). Comme au Sinaï, comme au Cénacle, l’Esprit-Saint se manifestera ainsi par le feu, en ce jour redoutable entre tous.

   Telle sera la fin terrible et glorieuse de l’Église militante ; telle sera, autant du moins que la lumière toujours un peu voilée des prophéties nous permet de l’entrevoir, telle sera la Passion de l’Église ; telle sera sa résurrection suivie de son triomphe.
Corps mystique du Fils de Dieu, elle aura suivi son divin Chef jusqu’au Calvaire, jusqu’au sépulcre, et par cette fidélité elle aura mérité de partager sa gloire à tout jamais.

Texte composé d’extraits de l’opscule « Je Crois »,
tiré des « Œuvres de Mgr de Ségur », 10e tome, page 69
(Paris, Librairie Saint-Joseph, TOLRA, Libraire-éditeur, 112, rue de Rennes, 1887)

tiarepie9 eschatologie dans Nos amis les Saints

2013-31. Le Sang du Christ accorde, pour les siècles des siècles, le pardon à ceux qui se repentent.

Sermon de notre glorieux Père Saint Augustin
sur
la Passion du Sauveur et les deux larrons

* * *

2013-31. Le Sang du Christ accorde, pour les siècles des siècles, le pardon à ceux qui se repentent. dans Chronique de Lully titien-le-christ-et-le-bon-larron

Titien : le Christ et le bon larron

§ 1. Jésus, qui ne S’est pas défendu Lui-même, S’est suscité un avocat en la personne du larron repentant. Que s’est-il donc passé dans le cœur de ce brigand pour qu’il se convertisse sur la croix ?

   Le Seigneur Jésus était attaché à la croix, les Juifs blasphémaient, les princes ricanaient, et bien que le sang des victimes tombées sous ses coups ne fût pas encore desséché, le larron lui rendait hommage ; d’autres secouaient la tête en disant : « Si tu es le Fils de Dieu, sauve-toi toi-même ! » (Matth. XXVII, 10).
Jésus ne répondait pas, et, tout en gardant le silence, Il punissait les méchants. Pour la honte des Juifs, le Sauveur ouvre la bouche à un homme qui doit plaider Sa cause ; cet homme n’est autre qu’un larron, crucifié comme Lui ; car deux larrons avaient été crucifiés avec Lui, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche. Au milieu d’eux se trouvait le Sauveur. C’était comme une balance parfaitement équilibrée, dont un plateau élevait le larron fidèle, dont l’autre abaissait le larron incrédule qui l’insultait à Sa gauche. Celui de droite s’humilie profondément : il se reconnaît coupable au tribunal de sa conscience, il devient, sur la croix, son propre juge, et sa confession fait de lui un docteur. Voici sa première parole, elle s’adresse à l’autre brigand : « Ni toi, non plus, tu ne crains pas ? » (
Luc, XXI,  I, 3).
Hé quoi, larron! tout à l’heure tu volais, et maintenant tu reconnais Dieu ; tout à l’heure tu étais un assassin, et maintenant tu crois au Christ ?
Dis-nous donc, oui, dis-nous ce que tu as fait de mal ; dis-nous ce que tu as vu faire de bien au Sauveur ?
Nous, nous avons tué des vivants, et, Lui, Il a rendu la vie aux morts ; nous, nous avons dérobé le bien d’autrui, et, Lui, Il a donné tous Ses trésors à l’univers ; et Il S’est fait pauvre pour me rendre riche.

Il discute avec l’autre larron : Jusqu’ici, dit-il, nous avons marché ensemble pour commettre le crime. Offre ta croix, on t’indiquera le chemin à suivre, si tu veux vivre avec moi. Après avoir été mon collègue dans la voie du crime, accompagne-moi jusqu’au séjour de la vie ; car cette croix, c’est l’arbre de vie. David a dit en l’un de ses psaumes : « Dieu connaît les sentiers du juste, et la voie de l’impie conduit à la mort » (Ps. I, 6).

titien-le-christ-et-le-bon-larron-detail-3 bon larron dans De liturgia

§ 2. La prière du larron manifeste qu’il a été illuminé par la foi. La réponse du Christ va bien au-delà de ce que le larron a demandé dans sa prière.

   Après sa confession, il se tourne vers Jésus : « Seigneur, Lui dit-il, souvenez-Vous de moi, lorsque Vous serez arrivé en Votre Royaume ! » (Ps. XXIII, 42).
Je ne savais comment dire au larron : Pour que le Christ se souvienne de toi, quel bien as-tu fait ? A quelles bonnes oeuvres as-tu employé ton temps ? Tu n’as fait que du mal aux autres, tu as versé le sang de ton prochain, et tu oses dire « Souvenez-vous de moi ! »
Larron, tu es devenu le compagnon de ton Maître, réponds donc : J’ai reconnu mon Maître, au milieu des ignominies de mon supplice ; aussi ai-je le droit d’attendre de Lui une récompense. Qu’Il soit cloué à une croix, peu m’importe ! je n’en crois pas moins que Sa demeure, que le trône de Sa justice est dans le Ciel.
« Seigneur, dit-il, souvenez-Vous de moi, lorsque Vous serez arrivé en Votre Royaume !»
Le Christ n’avait ouvert la bouche ni en présence de Pilate, ni devant les princes des prêtres : de Ses lèvres si pures n’était tombé aucun mot de réponse à l’adresse de Ses ennemis, parce que leurs questions n’étaient pas dictées par la droiture.
Et voilà qu’Il parle au larron sans Se faire attendre, parce que celui-ci Le prie avec simplicité : « En vérité, en vérité, Je te le dis : aujourd’hui même tu seras avec Moi dans le paradis » (
Luc, XXIII, 13).
Hé quoi, larron ? tu as demandé une faveur pour l’avenir, et tu l’as obtenue pour le jour même ! Tu dis : « Lorsque Vous arriverez en Votre Royaume », et, pas plus tard qu’aujourd’hui, Il te donne une place au paradis !

titien-le-christ-et-le-bon-larron-detail-1 conversion dans Lectures & relectures

§ 3. De quelle manière le larron a reçu la grâce du saint baptême.

   Mais comment expliquer ceci ? Le Christ promet la vie au larron, et le larron n’a pas encore reçu la grâce ? Le Seigneur dit en son saint Evangile : « Quiconque ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit-Saint ne peut entrer dans le Royaume des cieux » (Jean, III, 5). Et le temps ne permet pas de baptiser le larron.
Dans sa miséricorde, le Rédempteur imagine à cela un remède.
Un soldat s’approche ; d’un coup de lance, il ouvre le côté du Christ, et de cette plaie « s’échappent du sang et de l’eau » (
Jean XIX, 31) qui rejaillissent sur les membres du larron.
L’apôtre Paul a dit ceci : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de l’aspersion de ce Sang qui parle plus haut que celui d’Abel » (
Hébr. XII, 22-24). Pourquoi le Sang du Christ parle-t-il plus haut que celui d’Abel ? Parce que le sang d’Abel accuse un parricide, tandis que celui du Christ innocente l’homicide et accorde, pour les siècles des siècles, le pardon à ceux qui se repentent. Ainsi soit-il !

titien-le-christ-et-le-bon-larron-detail pardon dans Nos amis les Saints

2013-30. Chronique du Mesnil-Marie du 1er au 22 mars 2013

Vendredi de la Passion 22 mars 2013,
Commémoraison solennelle de la Compassion de Notre-Dame.

2013-30. Chronique du Mesnil-Marie du 1er au 22 mars 2013 dans Chronique de Lully coeur-aux-7-glaives

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

D’un point de vue historique, cette commémoraison solennelle de le Compassion de la Très Sainte Vierge Marie est plus ancienne et plus importante que la fête du 15 septembre. Pour le Refuge Notre-Dame de Compassion elle est capitale, et nous ne pouvons que déplorer le fait que les réformes liturgiques successives, au long du XXe siècle, en aient amoindri la célébration.

Au Mesnil-Marie, nous célébrons ce jour, qui n’est pas à proprement parler celui d’une fête – puisque il est empreint de douleur -, dans un grand recueillement, dans la contemplation silencieuse du Coeur de notre Mère céleste transpercé par les sept glaives symboliques, dans la méditation du Stabat Mater et du chapelet des Sept Douleurs.

Vendredi de la Passion et commémoraison solennelle de la Compassion de Notre-Dame : c’est dire aussi que nous sommes aux portes de la Grande Semaine, la Semaine Sainte.
Voilà pourquoi j’anticipe aujourd’hui mon habituelle chronique mensuelle.

* * * * * * *

Vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles de la maman de Frère Maximilien-Marie, et nous vous remercions de votre sollicitude.
Un certain nombre d’entre vous le savent en effet, elle a été opérée le mardi 5 mars pour le remplacement d’une prothèse de la hanche.
L’opération, qui s’annonçait délicate – nous le savions – et qui a duré presque six heures et demi, a failli « mal tourner » en raison d’importantes variations de tension et d’une brusque chute de la température corporelle ; mais les médecins et leurs assistants se sont montrés particulièrement efficaces et ont conjuré le danger.
Après dix jours de clinique, elle a rejoint un centre de rééducation fonctionnelle pour un séjour de six semaines : Frère Maximilien-Marie est allé l’y installer et il lui rend des visites régulières ; elle récupère progressivement et a un très bon moral.

animauxchats00130 autel dans Commentaires d'actualité & humeurs

Parmi les travaux réalisés au Mesnil-Marie en mars, il y a eu la réalisation d’un marchepied pour l’autel de notre oratoire.
Ceux qui ont suivi depuis le début les progrès de notre installation se souviennent que nous avons en projet l’achèvement des travaux de la Crypte Sainte Philomène, dans laquelle il reste encore de nombreuses choses à réaliser.
En attendant nous avons un oratoire provisoire (et nous avons conscience que le provisoire peut durer encore plusieurs années!), où, jusqu’ici, l’autel était posé à même le plancher… ce qui ne convient pas : le sens même du mot autel indique qu’il doit être surélevé (cf. > www).
Un de nos amis, Nicolas, qui a de réels talents de menuisier et possède un très bon outillage, s’est offert pour réaliser cette surélévation et il est venu y travailler toute une après-midi. Frère Maximilien-Marie lui servait d’apprenti, et moi – bien sûr – je surveillais attentivement les travaux.
C’est ainsi qu’ils ont confectionné et mis en place ce marchepied. Que Nicolas soit chat-leureusement remercié!
Dans les jours qui ont suivi, Frère Maximilien-Marie a ensuite minutieusement travaillé pour lui donner une teinte accordée au bois de noyer de l’autel, puis il a soigneusement ciré l’ensemble. Il ne reste maintenant qu’à acheter – lorsque nous le pourrons – des tapis appropriés.

autel-de-loratoire-avec-son-marchepied chronique dans De Maria numquam satis

Ces derniers temps encore, Frère Maximilien-Marie a participé activement à des réunions en lien avec le développement de la vie associative et culturelle dans laquelle vous savez qu’il est très investi.

Il a également profité des quelques beaux jours que nous avons eus pour commencer le nettoyage du jardin : chez nous, il est vraiment encore beaucoup trop tôt pour semer et planter, en revanche on peut commencer à enlever les végétaux secs, à tailler ceux qui vont reprendre leur croissance, et à apprêter le terrain.
Si dans le sud du Vivarais le printemps fait sentir son arrivée, dans notre jardin il ne faut pas espérer voir fleurir les jonquilles et les narcisses avant la mi-avril…

Je suis heureux, toutefois, de vous offrir – photographiquement parlant – notre premier perce-neige :

premier-perce-neige Compassion de Notre-Dame

A l’approche de la date officielle du printemps, nous avons été aux prises avec une offensive hivernale assez spectaculaire : dimanche 17 mars, un fort vent de sud, qui déversait des pluies abondantes en plaine, nous a ramené la neige.
Ici même, nous n’en avons pas eu en très grosse quantité, mais dès que l’on commençait à prendre seulement quelques dizaines de mètres d’altitude, elle s’accumulait en couches épaisses et rendait la circulation bien difficile.
Ce premier dimanche de la Passion donc, Frère Maximilien-Marie n’a pas franchi le Mézenc mais s’est rendu à la Chapelle Notre-Dame de la Rose, à Montélimar, pour la Sainte Messe.

Sur les sommets et hauts plateaux qui nous environnent cette neige tient encore. Voici la photo prise hier, jeudi 21 mars, par notre Frère, lorsqu’il a traversé le village de Lachamp-Raphaël – plus haut village d’Ardèche (1350 m) – alors qu’il se rendait plus au sud pour y chercher les branches d’olivier qui seront bénites et portées en procession dimanche prochain.
Sur ce cliché, la personne que l’on aperçoit en train de marcher sur la route n’est pas un enfant, mais un homme d’assez haute taille!

lachamp-raphael-21-mars-2013 élection Pape François

Il n’empêche, nous avons tout de même marqué l’arrivée du printemps, mercredi 20 mars au soir, à l’occasion de notre Veillée Culture & Patrimoine mensuelle : notre amie Jacqueline, animatrice culturelle et conteuse, était justement descendue des hauts plateaux pour nous réjouir avec des contes de la nature et de la montagne. Un très grand merci à elle!
Les participants à la veillée était ravis de ce beau moment de poésie et de tendresse, de fantaisie et d’humour qui nous a tous plongés dans l’ambiance des veillées d’autrefois au coin du feu, au cours desquelles se transmettait le riche patrimoine oral de nos pays.

feu-gif marchepied

La vie du Mesnil-Marie, ces dernières semaines, a bien évidemment aussi été profondément accordée à la vie de l’Eglise Catholique.
Nous avons suivi avec une grande attention les préparatifs du conclave, prié à l’intention des cardinaux et suivi en direct – grâce à la TV Vaticane qui diffuse sur Internet – la parution de la fumée blanche annonçant l’élection du Pape François.

Sur cette dernière, je ne veux pas m’étendre ici en commentaires : n’étant pas prophète, je ne suis pas en mesure de vous dire ce que sera ce pontificat qui vient de commencer.
Je ne parlerai pas de « joie » ou d’ « enthousiasme » comme un certain nombre se croient obligés de le faire par mimétisme (?), pour surenchérir sur l’engouement médiatique (?) – qui sera de bien courte durée, n’en doutons pas – ou pour d’autres raisons qui nous échappent : ce sont là des critères humains superficiels sans rapport avec la réalité de la fonction pontificale et peu appropriés au mystère de l’Eglise.
Je me contenterai de vous dire que nous avons accueilli l’annonce de l’élection du Cardinal Bergoglio au Souverain Pontificat dans les seules foi et espérance surnaturelles, en comptant uniquement sur les grâces d’état de sa fonction de successeur de Saint Pierre, en priant pour qu’il soit désormais pleinement réceptif aux lumières du Saint-Esprit, et en suppliant instamment pour qu’il n’inflige pas à l’Eglise des idées personnelles, conséquences de la décadence théologique et spirituelle qui afflige le corps ecclésiastique – et l’Ordre des Jésuites en particulier – depuis un demi-siècle, et dont il est en quelque sorte l’héritier.

Il ne faut jamais cesser de prier pour l’Eglise, pour son chef visible… Et il ne faut jamais cesser d’ajouter aux prières des pénitences et des sacrifices.

* * * * * * *

Avant de terminer, je dois ajouter que ma publication concernant l’expression « fille aînée de l’Eglise » (cf. > www) m’a valu – comme je m’en doutais – de très nombreux et abondants remarques et commentaires, exprimant souvent de la surprise ou des réserves.
Plutôt que de les laisser en simples « commentaires » – qui eussent été très répétitifs – en dessous de mon texte, je les ai recueillis afin d’en dresser une espèce de compendium et d’y apporter – prochainement – les réponses qui leur sont appropriées : c’est la raison pour laquelle ceux qui me les ont envoyés ne les voient pas pour le moment. Je les remercie de leur patience.

En vous quittant, je vous invite, à écouter, dans le recueillement du coeur, une version peu connue du célèbre Stabat Mater de Jean-Baptiste Pergolèse : c’est celle dite « du manuscrit des Menus Plaisirs du Roy », transcrite pour choeur à l’usage de la chapelle royale de Versailles.

Bonne et surtout fervente Semaine Sainte : accompagnons avec générosité notre divin Rédempteur dans les jours de Sa souffrance pour avoir part à la joie de son triomphe pascal !

patteschats mars 2013Lully

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Pour soutenir et aider le Refuge Notre-Dame de Compassion > www

2013-29. O Crux ave, Spes unica, hoc Passionis tempore!

Nous Vous saluons, ô Croix, notre unique espérance,
en ce temps de la Passion!

Samedi 16 mars 2013,
après les premières vêpres du premier dimanche de la Passion.

2013-29. O Crux ave, Spes unica, hoc Passionis tempore! dans Chronique de Lully croix-voilee-temps-de-la-passion

«Voici revenir les saintes solennités du Christ Sauveur,
et ses pieux ministres célèbrent les jeûnes que leur voeu leur impose.»
Ausone (Idylles – 1, Vers sur la Pâque)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Nous avons voilé croix et statues, nous avons entonné l’hymne « Vexilla Regis prodeunt » : nous voici entrés dans le Saint Temps de la Passion par lequel nous allons avancer jusqu’au Triduum Sacré.

« Fulget Crucis mysterium! le mystère de la Croix resplendit ».
C’est  d’une Croix particulière que je veux vous entretenir ce soir, à travers une très belle histoire (il y en a tout de même quelques unes dans ce triste monde), une histoire véridique qui concerne notre Mesnil-Marie.

Vers le 15 février, en surveillant comme il le fait régulièrement, un site de vente sur Internet, Frère Maximilien-Marie a repéré des éléments d’un ornement liturgique noir (pour les Messes de Requiem) qui pourraient heureusement s’assortir à une très belle chasuble noire qui nous a été donnée mais dont l’étole, le manipule, le voile de calice et la bourse sont manquants.
Il a donc pris contact avec le vendeur qui, après avoir eu un échange sympathique avec Frère Maximilien-Marie et apprenant que ce serait rendu au culte, en a témoigné de la joie et a voulu se montrer accommodant…
Je dois vous dire au passage que notre Frère, en fonction des dons qui nous sont faits, lorsque c’est possible, met de l’argent de côté pour le rachat et l’entretien d’objets ou ornements destinés au culte (cela est inscrit dans les statuts de l’association Refuge Notre-Dame de Compassion).

Frère Maximilien-Marie lui a donc adressé le règlement convenu, mais, avant même que nous n’eussions reçu le paquet contenant ces pièces d’ornement, il a été à nouveau contacté par ce brocanteur qui lui proposait un Crucifix en bois polychrome, sur pied, mesurant soixante-dix centimètres de hauteur, en lui expliquant qu’il provenait de l’oratoire d’une gentilhommière provençale du XVIIIème siècle qui avait été récemment vendue : les nouveaux propriétaires ne voulaient pas le garder (!!!) et, selon toute vraisemblance, ce Crucifix se trouvait dans cet oratoire depuis l’origine.
Le brocanteur proposait donc à Frère Maximilien-Marie de le lui revendre pour deux-cent cinquante euros : cela représente certes une somme assez importante, mais pour un Crucifix de cette qualité et de cette époque, il s’agissait vraiment d’une proposition de faveur!

Frère Maximilien-Marie s’est fait envoyer des photos par courrier électronique, puis il a répondu au brocanteur que ce Crucifix nous intéressait vraiment, et que nous aimerions bien l’acquérir, mais que nous n’avions pas à disposition la somme nécessaire à cet achat ; puis il a ajouté : «Mais je vais voir si la Providence veut que nous puissions vous l’acheter. Voici donc ce que je vais faire : je vais lancer un appel sur un « célèbre réseau social » en expliquant que si les amis du Refuge Notre-Dame de Compassion veulent nous aider à l’acquérir, il « suffit » que vingt-cinq personnes nous donnent chacune dix euros ou bien cinquante personnes chacune cinq euros… Si j’ai les dons ou promesses de don à la fin de la journée, je vous le prendrais».

Ainsi fut-il fait…. Et avant même la fin de l’après-midi, la somme était obtenue!!!

Quelques jours plus tard, nous reçûmes donc au Mesnil-Marie ce beau Crucifix ancien que Frère Maximilien-Marie a délicatement nettoyé (avec des cotons-tiges, profitant des belles après-midi ensoleillées que nous avions alors il travaillait dehors à la lumière naturelle), puis placé dans notre oratoire.
Le voici après nettoyage :

lully-avec-le-crucifix achat dans De liturgia

Frère Maximilien-Marie et moi-même, nous sommes très reconnaissants à tous nos amis et bienfaiteurs pour leur générosité, ainsi que pour leur célérité à répondre à cet appel : nous avons déjà eu l’occasion de leur dire merci, sur le réseau social en question, mais je tiens aussi à le dire ici encore une fois.

Toutefois, il est encore une chose que je dois ajouter : une chose qui ajoute à la beauté de cette histoire, et qui constitue un autre motif de reconnaissance envers tous ceux qui nous ont fait parvenir leur obole pour que ce Crucifix soit à nouveau honoré.
A travers leur geste de générosité, en effet, ils ont aussi accompli, sans s’en douter, un acte que je n’hésite pas à qualifier d’apostolique.
En effet, lorsque Frère Maximilien-Marie a écrit ce jour-là au brocanteur qu’il allait pouvoir disposer de la somme, il a reçu très rapidement après cette réponse :
«(…) Je suis ravi qu’il vous revienne et profondément ému de voir que vous avez autour de vous des gens sensibles et généreux. Cela réconforte des gens comme moi, qui ne croyons plus en l’humanité. J’ai quitté la région parisienne et ses multiples amusements en quête de réponses à beaucoup de questions… encore sans réponses.
Et voici qu’au hasard d’une vente sur Internet je « rencontre » un moine dont le rayonnement paisible de confiance et la foi me bouleversent au-delà de ce que je peux exprimer et de ce que je peux m’expliquer… Puissiez-vous convertir le plus d’âmes possibles. Je vous envie…»

Voilà, je tenais à partager ceci avec vous ; et je vous demande de vous unir à nous par la prière pour que la grâce se fraye un chemin dans cette âme, afin qu’en lui apportant la réponse à toutes ses questions elle lui communique la Lumière et la Paix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Cette Lumière et cette Paix qui découlent de la surabondante Rédemption accomplie par notre divin Sauveur sur la Croix.

saint-crucifix-detail bienfaiteurs

A travers cette acquisition, ne peut-on aussi voir une espèce de parabole symbolique? Ce Crucifix ancien, rendu à la dévotion pour laquelle il avait été sculpté ne nous parle-t-il pas d’espérance? Ceci ne nous conforte-t-il pas dans ce que notre cher Gustave Thibon avait si magnifiquement exprimé dans l’un des aphorismes de « L’Echelle de Jacob » : « Ce qui est éternel n’a pas besoin d’être rajeuni : il suffit de le ramener à son intégrité primitive. Le véritable aggiornamento consiste à souffler sur la poussière d’hier et non à la remplacer par la poussière d’aujourd’hui que balayera le vent de demain » ?

Bon, fervent et saint temps de la Passion à tous! 

Lully.

100px-Ordem_Avis.svg_ crucifix

Pour aider et soutenir le Refuge Notre-Dame de Compassion > www

Publié dans:Chronique de Lully, De liturgia |on 16 mars, 2013 |6 Commentaires »
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