Archive pour la catégorie 'Chronique de Lully'

2015-96. « L’Eglise est devenue une masse informe de groupes de discussion…»

Jeudi soir 19 novembre 2015,
Fête de Sainte Elisabeth de Hongrie ;
23 ème anniversaire du rappel à Dieu de l’abbé Bryan Houghton.

Je ne veux pas achever cette journée, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, sans venir auprès de vous avec un excellent texte de Monsieur l’abbé Bryan Houghton (cf. ici) dont ce 19 novembre est l’anniversaire du rappel à Dieu (voir aussi ici).
Extrait de son bel ouvrage « Prêtre rejeté », publié en 1990, ce texte a donc 25 ans… et n’a pas pris une seule ride : hélas !
On peut même dire que les pitoyables rebondissements grand-guignolesques du dernier synode romain et les scandaleuses prises de position de certains hauts dignitaires de la Sainte Eglise Romaine lui ont donné une nouvelle actualité et en ont – malheureusement – confirmé les analyses.

Je le laisse à votre lecture, à votre réflexion, à votre méditation.

Lully.

abbé Bryan Houghton

Monsieur l’abbé Bryan Houghton (2 avril 1911 – 19 novembre 1992)

L’Eglise est devenue une masse informe de groupes de discussion…

« (…) La plus grande tragédie de l’histoire de l’Eglise est sans doute la décision des Pères de Vatican II de se constituer en Cercle épiscopal de discussion pastorale au lieu de tenir un concile dogmatique. En matière de dogme, ils possédaient l’autorité divine et la compétence humaine. En tant que cercle de discussion, ils n’avaient pas plus d’autorité et sans doute moins de compétence que la Société des débats de Trifouillis-les-Oies. Les documents qu’ils ont produits sont des monuments à la « volonté générale ». Quiconque dispose d’une réserve suffisante d’anti-soporifique peut les ingurgiter.
Quoi que l’on pense du IIe concile du Vatican, il a porté un fruit indiscutable : l’Eglise entière, l’Epouse immaculée, l’Arche du salut, s’est transformée en une masse informe de cercles de discussion. Il y a les synodes romains, les conférences épiscopales nationales et régionales, les assemblées de prêtres, les commissions de ceci et de cela, les rassemblements diocésains, les cours de recyclage, les journées d’étude. Les rencontres de doyenné, les journées de récollection, les retraites et, dans une certaine mesure, la messe, ont été transformées en cercles de discussion. Les malheureux laïcs ont été pris, eux aussi dans le tourbillon et dirigés vers des commissions et des conciles à tous niveaux.
Personne ne fait rien parce que cela supposerait l’acte d’une volonté personnelle, mais tout est mis en discussion dans l’ouverture, l’irresponsabilité et l’abstraction les plus complètes. Tout est remis en cause, jusqu’aux fondements de la religion. Dans le monde réel, très peu de chose peut être remis en cause et nous sommes dirigés par les circonstances – par la Providence divine. Rien de tel dans une discussion de groupe : l’homme y est absolument libre dans le monde abstrait de sa propre cervelle, de ses opinions dégagées de toute responsabilité. C’est là que germe, fleurit et fructifie la « volonté générale ».
Un autre point mérite d’être souligné. Le mot « pastoral » change tout à fait de sens selon qu’il est employé dans les discussions de groupe ou qu’il s’agit du monde réel. Telle que les prêtres d’autrefois la concevaient, la pastorale consistait à rendre témoignage aux dogmes que l’Eglise enseignait en vertu de son autorité divine. Mais ni le dogme ni l’autorité n’ont droit de cité dans les cercles de discussion. Il s’ensuit que le mot « pastoral » prend dans cet univers la signification contraire : il veut dire « non dogmatique » et « sans autorité ». Quand il s’est déclaré « concile pastoral » et non « dogmatique », Vatican II ne voulait pas dire que l’on devrait tenir les dogmes pour acquis et qu’il entendait se préoccuper des moyens de mieux les faire connaître aux fidèles et aux infidèles. Il voulait dire que les discussions ne devaient pas être entravées par les dogmes. En fait, « pastoral » sonne mieux que « existentiel » ; c’est en somme l’adjectif d’orthopraxis puisqu’on ne dit pas « orthopratique ». Le mot a ainsi trompé maints bons prêtres et évêques. Prenons un exemple : les divorcés remariés. Selon la pastorale d’un curé d’autrefois, il n’aurait été question que de sainteté, d’héroïsme, de vivre en frère et soeur, d’assister à la messe sans communier, etc., toutes recommandations dérivées du dogme. Aujourd’hui, si l’on nous demande de réfléchir à la question des divorcés remariés du « point de vue pastoral », nous savons que nous devons faire abstraction de l’enseignement dogmatique de l’Eglise, et les encourager à la communion quotidienne avant de les faire entrer au conseil paroissial.
Le double fait que la discussion doit être ouverte et qu’elle ne doit pas être contrecarrée par l’autorité conduit à un curieux phénomène. La volonté générale qui en résulte permet n’importe quel changement, aussi scandaleux qu’il soit, mais refuse toute forme de tradition, aussi souhaitable qu’elle soit. Pourquoi ? Parce que la tradition est la plus fondamentale des formes d’autorité. Nous ne pouvons que constater ce phénomène tout autour de nous dans l’Eglise, depuis qu’elle est devenue une masse informe de groupes de discussion. La révolution est là (…). »

Abbé Bryan Hougthon, in « Prêtre rejeté », chap. XIII : « L’Eglise du bavardage »,
(pp. 130-132 dans l’édition revue et augmentée de 2005 – Dominique Martin-Morin).

prélats en discussion

2015-95. « La France retrouvera sa paix et sa grandeur par l’union autour de ce qui a toujours fait sa force et sa constance, ses valeurs puisées aux sources de son histoire. »

Lundi 16 novembre 2015,
Fête de Sainte Gertrude la Grande (voir > ici et > ici).

Même s’il a déjà été relayé par de très nombreuses publications légitimistes, il est de notre devoir de retranscrire également ici le communiqué publié samedi 14 novembre par le Secrétariat du Prince, après les actes de terrorisme perpétrés à Paris dans la soirée de ce vendredi 13 novembre.
Pour nous, chrétiens, à la suite de Monseigneur le Duc d’Anjou, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, il ne s’agit pas seulement de « penser » mais aussi de prier .

Prier :
1) pour le salut des âmes de ces victimes décédées (car, il convient de le rappeler, Dieu – qui est hors du temps – , en considération des prières faites après l’événement, peut accorder des grâces, notamment en ce qui touche à la conversion, au repentir et au salut éternel, reçues par ces victimes au moment de leur mort) ;
2) pour les blessés, afin de les soutenir et pour leur obtenir des grâces de guérison (physiques, psychologiques et spirituelles) ;
3) pour leurs proches qui portent le poids du deuil ou qui se resserrent auprès de leurs blessés ;
4) pour la France…

Vous remarquerez très particulièrement la dernière phrase de ce communiqué qui, malgré sa concision, n’en est pas moins lourd d’un message fondamental : « Comme en d’autres temps troublés, la France retrouvera sa paix et sa grandeur par l’union autour de ce qui a toujours fait sa force et sa constance, ses valeurs puisées aux sources de son histoire »,.
C’est bien là, malgré les nécessaires pudeur et sobriété imposées par les circonstances, une manière non équivoque de rappeler a) que la France – de nos jours – a perdu toute grandeur (puisqu’on ne peut retrouver que ce qui a été perdu), et b) que les valeurs qui ont toujours fait la force et la constance de la France ne sont pas les prétendues « valeurs de la république« , mais bien les authentiques principes qui ont présidé à la naissance de la France il y a plus de quinze siècles : l’alliance scellée dans les fonts baptismaux de Reims, aux sources de notre histoire.

Armes de France pour le deuil

Communiqué de Monseigneur le Duc d’Anjou :

Au moment où la lâcheté provoquant l’horreur endeuille Paris et la France tout entière, je fais part de ma profonde émotion.
Mes pensées et mes prières vont aux victimes et à leurs familles. Aux morts et aux blessés innocents. Aux gardiens de la sécurité et de la santé.
Au-delà de la douleur et de l’indignation, face à cet acte de guerre, il appartient à tous d’être responsables et confiants dans l’avenir.
Comme en d’autres temps troublés, la France retrouvera sa paix et sa grandeur par l’union autour de ce qui a toujours fait sa force et sa constance, ses valeurs puisées aux sources de son histoire.

Louis de Bourbon, duc d’Anjou

frise lys deuil

2015-94. De l’octave de la Toussaint, de la sainteté en laquelle consiste la vocation du chrétien, et des leçons spirituelles d’une chenille transformiste…

8 Novembre,
Octave de la fête de tous les saints.

Camille chenille détail

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Qu’ils sont beaux tous ces jours de l’octave de la Toussaint !
Après la grave – mais non point triste – célébration de la commémoraison solennelle des défunts, nous y avons enchaîné de très belles fêtes qui nous permettent d’intensifier notre désir du Ciel et de rendre plus ardentes et plus concrètes nos résolutions de sainteté : le 3 novembre, ici, nous avons en effet la fête de tous les saints du diocèse de Viviers ; le 4 novembre, la fête de Saint Charles Borromée vient nous rappeler l’extraordinaire fécondité spirituelle du saint concile de Trente ; ce 5 novembre, la fête des Saintes Reliques, qui nous permet d’honorer les restes mortels de ceux qui ont été d’une manière très spéciale les temples du Saint-Esprit ; et le 6 novembre, la fête de la dédicace des églises consacrées (hormis la cathédrale), fête qui nous fait voir dans nos églises consacrées d’ici-bas la figure de la Jérusalem Céleste, notre vraie patrie, depuis laquelle les Saints nous appellent à les rejoindre, depuis laquelle les Saints – qui intercèdent pour nous – nous assistent aussi dans la vie d’ici-bas…

   Il y en a qui ont le monstrueux culot de prétendre qu’il a fallu attendre le second concile du Vatican pour que l’Eglise adresse à tous les fidèles un solennel appel à la sainteté.
Frère Maximilien-Marie se souvient d’avoir entendu des prêtres et évêques pérorer avec toute la bêtise de leur suffisante ignorance, pour affirmer que « avant le concile, la sainteté était présentée comme uniquement une affaire de moines et de religieuses, mais qu’enfin « le » concile avait ouvert la voie de la sainteté à tous les fidèles… ».
C’est à se demander si ces prêtres et évêques ont jamais lu les Evangiles et les épîtres des Saints Apôtres ! Sans parler – bien sûr – des écrits des Pères et Docteurs de l’Eglise, des textes des anciens conciles, de plusieurs centaines de mandements épiscopaux ou encycliques pontificales antérieurs au concile vaticandeux ; et sans citer non plus l’insistance continue des textes et oraisons du missel et du bréviaire… etc.

   Bref ! l’octave de la Toussaint (mais il est vrai que les pseudo réformes liturgiques du milieu du XX ème siècle ont supprimé l’octave de la Toussaint !!!), en célébrant pendant huit jours la foule immense de tous les saints – cette « foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes tribus, peuples et langues » (épître de la Toussaint) – vient justement insister pour nous stimuler à travailler toujours mieux à devenir des saints, ce en quoi se résume la vocation chrétienne, ce que l’Eglise a toujours répété inlassablement depuis ses origines et à travers tous les siècles.

   Cela, une des petites bandes dessinées de notre Frère Maximilien-Marie l’a aussi illustré : c’est en décembre 1989 qu’il l’avait réalisée, à la suite d’une conférence de Claude Tresmontant au cours de laquelle ce fameux philosophe, métaphysicien et exégète avait utilisé la métaphore de la chenille et du papillon qui est ici reprise.

   Allez, bien chers Amis, je vous laisse à l’école d’une chenille transformiste !

pattes de chatLully.

papillons en guirlande gif

Camille chenille recto

Camille chenille verso

papillons en guirlande gif

Toutes les B.D. de Frère Maximilien-Marie publiées sur ce blogue en cliquant > ici.

La prose latine « Languentibus » pour les trépassés.

Pieuse supplication à la Vierge de Compassion
à l’intention des âmes des fidèles trépassés

2 novembre,
Commémoraison solennelle des fidèles défunts.

       Il y a déjà fort longtemps que nous recherchions un enregistrement de la prose latine « Languentibus » que nous puissions intégrer dans ce blogue. N’en trouvant pas, nous dûmes nous résoudre à en réaliser un nous-mêmes dans l’oratoire du Mesnil-Marie, avec « les moyens du bords » (c’est-à-dire avec une toute petite caméra de poche placée devant la statue de Notre-Dame de Compassion, n’ayant pas la possibilité de supprimer les bruits de fond, avec un unique « chantre » qui est loin d’être parfait…) : vous aurez la bonté de pardonner toutes ces imperfections, s’il vous plaît.

   Pourquoi tenions-nous tant à publier cette prose ?
Parce que, malheureusement, elle est aujourd’hui trop peu connue, et – par suite – ne se trouve que rarement interprétée dans les églises et chapelles traditionnelles, alors qu’il s’agit d’une magnifique prière chantée qui sollicite l’intercession de la Vierge de Compassion en faveur de nos frères souffrants du Purgatoire.
Quant aux « modernes », il y a belle lurette qu’ils ont envoyé dans les oubliettes des « vieilles croyances surannées » la doctrine du Purgatoire, et les paroles de ce chant leur hérisse le poil…

   Le texte de cette prose a été de manière récurrente attribué à un certain Dom Jean de Langoueznou, abbé de Landévennec au milieu du XIVème siècle : attribution des plus fantaisistes semble-t-il.
Monsieur H. de La Villemarqué, dans le « Bulletin de la Société Archéologique du Finistère » (Tome XIX, année 1892, pp. 190 et suivantes) a en effet montré qu’il n’existait pas de Jean de Langoueznou dans la liste des abbés de Landévennec, et que le texte de la seconde moitié du XVIème siècle qui lui attribue la paternité de ce chant empile les erreurs historiques et les incohérences…
Peu importe finalement l’auteur de cette prose latine et la date de sa composition : ce qui compte c’est la qualité du texte et la poignante intensité de sa prière à la Mère de toute Compassion en faveur des âmes des trépassés.

   La version ici enregistrée est conforme au texte publié par Monsieur le Chanoine Joseph Besnier, directeur de la Maîtrise de la Cathédrale de Nantes, dans son « Manuel pratique de chants liturgiques » (10ème édition – 1955). Nous savons toutefois que l’on trouve dans d’autres ouvrages des paroles légèrement différentes, d’autres couplets ou des variantes musicales, nous nous en sommes tenus ici à ce que notre Frère Maximilien-Marie a appris jadis au noviciat.

Languentibus - Oraison à la Vierge de Compassion pour les âmes des trépassés

(faire un clic droit sur l’image ci-dessous, puis : « ouvrir dans un nouvel onglet »)

Image de prévisualisation YouTube

Traduction :

1. A ceux qui languissent dans le Purgatoire,
Qui sont purifiés par un feu 
très ardent,
Et subissent les tourments 
d’un lourd supplice,
Que votre 
compassion soit en aide :
O Marie !

2. Vous êtes la Source ouverte qui lave les fautes,
Vous venez en aide à tous et ne repoussez personne :
Etendez votre main vers les défunts
Qui languissent sous des peines continues :
O Marie !

3. Faites que les larmes, que vous regardez avec bonté,
Et que nous répandons aux pieds du Juge,
Eteignent bientôt la force de la flamme vengeresse,
Afin que nos défunts soient associés aux Chœurs angéliques :
O Marie !

4. Et lorsque viendra l’examen rigoureux,
Lors du redoutable jugement de Dieu,
Suppliez votre Fils qui sera notre Juge,
Afin que notre héritage soit avec les Saints :
O Marie !

Le suffrage pour les âmes du Purgatoire

Antoine Guerra, dit « le jeune », retable de l’église Saint-André de Cattlar (1709) :
La Très Sainte Vierge Marie et Saint André intercédant pour les âmes du Purgatoire.

Voir aussi :
Prière à la Vierge de Compassion en faveur des âmes du Purgatoire > ici
– Les indulgences applicables aux défunts > ici
– le « Musée du Purgatoire » à Rome > ici

2015-93. Deux amours ont bâti deux cités…

31 octobre,
Vigile de la Toussaint.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       En ce jour de vigile de la Toussaint, nos regards sont déjà tournés vers cette Sainte Cité – la Jérusalem céleste – , qui est le terme de notre espérance et le but auquel tend toute notre vie chrétienne : la Sainte Cité à laquelle nous devons aspirer, la Sainte Cité où nous attendent tous les saints qui nous ont précédés et montré la voie, la Sainte Cité dont la liturgie de demain détaillera la gloire et la félicité de la foule immense des sauvés qui la peuplent, parce que, ici-bas, ils ont vécu les Béatitudes évangéliques, la Sainte Cité en laquelle ne peuvent entrer et vivre à jamais que ceux qui meurent dans la grâce et la miséricorde du Seigneur…

   Pour nous mieux préparer à célébrer cette fête de tous les Saints, permettez-moi de vous inviter à lire ou à relire, à méditer dans le recueillement et le silence, cette célèbre page de notre glorieux Père Saint Augustin : celle extraite de « La Cité de Dieu », où le saint docteur d’Hippone parle des « deux cités », celle de la terre et celle du ciel, et de leurs caractéristiques.
La fameuse phrase « deux amours ont bâti deux cités… » commence le chapitre vingt-huit du quatorzième livre de « La Cité de Dieu », mais, parce qu’il y a en réalité dans le texte un « donc » : « Deux amours ont donc bâti deux cités » (en latin : itaque), il m’a semblé important de vous retranscrire ci-dessous la partie du chapitre vingt-sept qui précède et justifie le développement de Saint Augustin lorsqu’il commence à parler de ces « deux cités ».
Avec Saint Augustin, c’est dans la vision globale du mystère de la chute (des anges et des hommes) et de la Rédemption, et donc de la tentation et du combat spirituel – par lequel l’homme, fidèle à la grâce divine, parvient à la victoire – , qu’il nous faut sans cesse nous replacer.

   La fête de tous les Saints, qui – en ce monde de ténèbres – entrouvre aux yeux de nos âmes la lumineuse vision du Ciel, doit être pour nous un vif stimulant à nous montrer forts et généreux dans le combat spirituel, un encouragement à nous livrer davantage à l’action de la grâce, un puissant motif pour mettre à mort en nous tout ce qui est contraire à l’amour divin, et un tremplin spirituel pour décupler toutes nos énergies afin de vivre toujours plus intensément l’esprit des Béatitudes. 

Belle, fervente et très sainte fête de tous les Saints !

Lully.

Le Christ en sa gloire entouré des saints

Le Christ en Sa gloire, entouré des Saints

« Deux amours ont bâti deux cités… »

       De même que nous ne saurions vivre ici-bas sans prendre des aliments, et que nous pouvons néanmoins n’en pas prendre, comme font ceux qui se laissent mourir de faim, ainsi, même dans le paradis, l’homme ne pouvait vivre sans le secours de Dieu, et toutefois il pouvait mal vivre par lui-même, mais en perdant sa béatitude et tombant dans la peine très-juste qui devait suivre son péché. 

   Qui s’opposait donc à ce que Dieu, lors même qu’Il prévoyait la chute de l’homme, permît que le diable le tentât et le vainquît, puisqu’Il prévoyait aussi que sa postérité, assistée de Sa grâce, remporterait sur le diable une victoire bien plus glorieuse ?
De cette sorte, rien de ce qui devait arriver n’a été caché à Dieu ; Sa prescience n’a contraint personne à pécher, et Il a fait voir à l’homme et à l’ange, par leur propre expérience, l’intervalle qui sépare la présomption de la créature de la protection du Créateur.
Qui oserait dire que Dieu n’ait pu empêcher la chute de l’homme et de l’ange ?
Mais Il a mieux aimé la laisser en leur pouvoir, afin de montrer de quel mal l’orgueil est capable, et ce que peut sa grâce victorieuse.

   Deux amours ont donc bâti deux cités : l’amour de soi-même jusqu’au mépris de Dieu, celle de la terre, et l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi-même, celle du ciel.
L’une se glorifie en soi, et l’autre dans le Seigneur ; l’une brigue la gloire des hommes, et l’autre ne veut pour toute gloire que le témoignage de sa conscience ; l’une marche la tête levée, toute bouffie d’orgueil, et l’autre dit-à Dieu : « Vous êtes ma gloire, et c’est Vous qui me faites marcher la tête levée » (Ps. III, 4) ; en l’une, les princes sont dominés par la passion de dominer sur leurs sujets, et en l’autre, les princes et les sujets s’assistent mutuellement, ceux-là par leur bon gouvernement, et ceux-ci par leur obéissance ; l’une aime sa propre force en la personne de ses souverains, et l’autre dit à Dieu : « Seigneur, qui êtes ma vertu,  je Vous aimerai » (Ps. XVII, 2).

   Aussi les sages de l’une, vivant selon l’homme, n’ont cherché que les biens du corps ou de l’âme, ou de tous les deux ensemble ; et si quelques-uns ont connu Dieu, ils ne Lui ont point rendu l’honneur et l’hommage qui Lui sont dus, mais ils se sont perdus dans la vanité de leurs pensées et sont tombés dans l’erreur et l’aveuglement.
En se disant sages, c’est-à-dire en se glorifiant de leur sagesse, ils sont devenus fous et ont rendu l’honneur qui n’appartient qu’au Dieu incorruptible à l’image de l’homme corruptible et à des figures d’oiseaux, de quadrupèdes et de serpents ; car, ou bien ils ont porté les peuples à adorer les idoles, ou bien ils les ont suivis, aimant mieux rendre le culte souverain à la créature qu’au Créateur, qui est béni dans tous les siècles (Rom. I, 21-25). 

Dans l’autre cité, au contraire, il n’y a de sagesse que la piété, qui fonde le culte légitime du vrai Dieu et attend pour récompense dans la société des saints, c’est-à-dire des hommes et des anges, l’accomplissement de cette parole : « Dieu tout en tous » (1 Cor. XV, 28).

Saint Augustin,
« La Cité de Dieu », livre XIV, 2 ème moitié du chap. 27 et chap. 28.

Christ de gloire (détail)

« Alors Dieu sera tout en tous ! » (1 Cor. XV, 28)

2015-92. Le blogue du Maître-Chat Lully en chiffres.

Jeudi 29 octobre 2015.

Lully à l'ordinateur !!!

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Il y a trois ans et demi (> ici), je vous avais raconté comment mon blogue était né d’une boutade, et je vous donnais quelques indications au sujet de sa fréquentation du moment.
Il ne me semble pas que ce soit tomber dans le péché et encourir la réprobation divine, comme le fit le Roi David lorsqu’il ordonna le rencensement d’Israël (cf. II Rois, XXIV), que de prendre aujourd’hui quelques minutes pour vous présenter à nouveau, quelques chiffres.

Commencé le 10 septembre 2007, c’est dès le mois de novembre 2007 que ce blogue a vu dépasser le nombre de mille visiteurs par mois.
En mars 2009, le nombre de 10.000 visiteurs par mois fut atteint et même dépassé. Puis, en octobre 2012, c’est le nombre de 20.000 visiteurs par mois qui fut largement dépassé.
Notons un pic d’affluence exceptionnel aux mois de septembre et d’octobre 2013, où le chiffre de 30.000 visites (pour chacun de ces mois) fut dépassé.

La moyenne actuelle, en cette fin octobre 2015, se situe un peu au-dessus de 25.000 visiteurs par mois.
La fréquentation quotidienne oscille entre 650 et 950 visiteurs par jour ; certains jours le nombre de 1.000 visiteurs est dépassé, mais cela demeure exceptionnel.
Habituellement, on compte un nombre moins élevé de visiteurs les samedis et les dimanches.

A ce jour, 29 octobre 2015, les publications qui ont reçu le plus de visites sont :
- en tout premier lieu la prière à Saint Antoine de Padoue composée par Frère Maximilien-Marie et publiée en juin 2008 (> ici) = plus de 108.000 visites ;
- elle est suivie par la prière à Sainte Anne (> ici) = plus de 37.500 ;
- en troisième position vient l’article sur l’archange Saint Raphaël (> ici) = plus de 26.500 visites ;
- viennent ensuite les divers articles consacrés au martyre du Roi Louis XVI, celui présentant l’histoire de la statue de Notre-Dame de Bonne-Délivrance, les deux articles sur la Sainte Ampoule du sacre des Rois de France, suivis par le texte du secret de la Salette.

Certaines publications du blogue (en particulier des articles à caractère historique) se trouvent citées en référence par des articles de fond que l’on trouve dans des encyclopédies en ligne.
Il n’est pas rare que des journalistes ou des auteurs nous écrivent pour nous demander l’autorisation de reprendre certains textes ou extraits de textes du blogue.
Anecdotiquement, notons aussi que, en cette année 2015, à partir du 22 mai – jour où a été rendue publique la nomination d’un nouvel évêque sur le siège épiscopal de Viviers – lorsque l’on écrivait « diocèse de Viviers » dans la barre de recherches de Google, un article présentant la situation très inquiétante du diocèse, que nous avions publié au mois de juillet 2011, est resté pendant plusieurs semaines dans les toutes premières propositions du célèbre moteur de recherches, juste après le site officiel du diocèse et avant même l’article de Wikipédia sur l’histoire du diocèse de Viviers !

Pour terminer, je rappelle que, depuis la création – au printemps 2013 – d’un site internet propre au Refuge Notre-Dame de Compassion, différent de ce blogue-ci, je ne publie plus dans les pages de ce blogue les annonces et les comptes-rendus de nos activités : celles-ci se trouvent désormais présentées dans la « niouzelaiteur » du dit site, lettre d’information à laquelle tout un chacun peut s’abonner en suivant les indications données sur la page d’accueil (> ici), tandis que pour recevoir les mises à jour du blogue il demeure nécessaire d’en faire la demande, en sorte que l’on puisse vous inscrire sur nos listes de diffusion.

Je ne sais pas combien de temps encore durera l’aventure de mon blogue, né d’une boutade, et dont je n’imaginais pas qu’il se taillât une telle audience, mais ce dont je suis absolument certain aujourd’hui, et j’en rends de vives actions de grâces à la divine Providence, c’est qu’il nous a permis – à Frère Maximilien-Marie comme à moi-même – de faire de très belles rencontres et de lier de belles amitiés spirituelles…

Patte de chatLully.

chat internaute

Publié dans:Chronique de Lully |on 29 octobre, 2015 |4 Commentaires »

2015-91. Lettres par lesquelles Sainte Marguerite-Marie a révélé les desseins du Sacré-Cœur du Christ-Roi pour le Roi de France.

Vendredi 23 octobre 2015,
fête des Bienheureuses Ursulines de Valenciennes, martyres (cf. > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

     Nous approchons de la fête du Christ-Roi, aussi, en cette année du troisième centenaire de la mort du Grand Roi, et pour compléter ce que j’avais publié à l’occasion du trois-cent-soixante-quinzième anniversaire de sa naissance au sujet de son prétendu « refus d’obéir au Sacré-Cœur » (le 5 septembre 2013 > ici), je voudrais publier ci-dessous les textes exacts de Sainte Marguerite-Marie concernant Sa Majesté le Roi Louis XIV et le message particulier que le divin Cœur de Jésus voulait que la sainte visitandine de Paray-le-Monial lui fît parvenir.
Il s’agit bien ici du règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur les nations et les sociétés terrestres, en commençant par la France, pour qu’ensuite l’exemple de celle-ci entraîne tous les peuples de la terre à se soumettre au Cœur adorable du Christ-Roi.

   Avant de lire ces textes, il convient d’insister pour rappeler que l’existence et le contenu de ce message ne sont pas discutables pour un catholique fidèle : en effet, dans la bulle de canonisation de Sainte Marguerite-Marie (Benoît XV, Acta Apostolicae Sedis, 13 mai 1920) cette mission à l’intention du Roi de France est explicitement mentionnée ; or une bulle de canonisation est un acte du magistère pontifical infaillible.

   Ces textes de Sainte Marguerite-Marie sont extraits de deux longues lettres écrites à la Révérende Mère de Saumaise, supérieure du monastère de la Visitation de Dijon. Nous en citons le texte d’après la troisième édition de « Vie et œuvres de la Bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque », par Monseigneur Gauthey (1915 – tome 2).

Apparition du Sacré-Coeur à Sainte Marguerite-Marie

A – Lettre N° 100.

   Cette lettre a été écrite « après la fête du Sacré-Cœur, juin 1689″ (note : la fête du Sacré-Cœur, c’est-à-dire le vendredi qui suit l’octave de la fête du Saint-Sacrement, fut célébrée cette année-là le vendredi 17 juin ; cela ne signifie toutefois pas que les communications célestes dont fait état Sainte Marguerite-Marie dans cette lettre lui aient été révélées le jour de cette fête du Sacré-Cœur comme l’ont hâtivement conclu quelques auteurs).

   Sainte Marguerite-Marie commence par se réjouir de la ferveur avec laquelle la fête du Sacré-Cœur a été marquée dans les monastères de Paray-le-Monial et de Dijon. C’est alors qu’elle écrit : « Il règnera cet aimable Coeur, malgré Satan. Ce mot me transporte de joie et fait toute ma consolation. » Puis elle parle de toutes les grâces et bénédictions que l’Ordre de la Visitation va recevoir par cette dévotion, et va faire découler sur les âmes.
C’est alors qu’elle ajoute :

   Mais Il ne veut pas s’en arrêter là : Il a encore de plus grands desseins qui ne peuvent être exécutés que par Sa toute-puissance qui peut tout ce qu’elle veut. Il désire donc, ce me semble, entrer avec pompe et magnificence dans la maison des princes et des rois, pour y être honoré autant qu’il y a été outragé, méprisé et humilié en Sa Passion, et qu’Il reçoive autant de plaisir de voir les grands de la terre abaissés et humiliés devant Lui, comme Il a senti d’amertume de Se voir anéanti à leurs pieds. Et voici les paroles que j’entendis au sujet de notre Roi : « Fais savoir au fils aîné de Mon Sacré-Cœur, que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de Ma sainte Enfance, de même il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à Mon Cœur adorable, qui veut triompher du sien, et par son entremise de celui des grands de la terre. Il veut régner dans son palais, être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes, pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis, en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes, pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la sainte Eglise. »

   La sainte Visitandine continue ensuite sa lettre en parlant du rôle que doit jouer la Compagnie de Jésus dans la diffusion du culte du Sacré-Cœur, et l’achève en faisant allusion aux communautés et aux coeurs qui sont réfractaires à cette dévotion.

lys vitrail

B – Lettre N° 107.

   Cette lettre est datée du 28 août 1689 : il semble qu’entre la lettre du mois de juin (cf. supra) et celle-ci, il y ait eu des échanges entre Sainte Marguerite-Marie et la Mère de Saumaise, dont les textes ne nous soient point parvenus.
On est frappé par le ton particulièrement solennel avec lequel elle commence, qui fonde d’emblée le contenu du message qui va suivre dans la volonté du Père Eternel Lui-même : selon toute vraisemblance, il avait été entendu entre elles que Sainte Marguerite-Marie rédigerait le texte de sa lettre de manière à ce que, conformément aux inspirations reçues sur la manière dont il fallait procéder pour atteindre le Roi, la Révérende Mère de Saumaise puisse la transmettre telle quelle à la supérieure du monastère de la Visitation de Chaillot, afin que cette dernière la porte à la connaissance du Révérend Père de La Chaise, confesseur de Sa Majesté (voir ce que nous avons expliqué à ce sujet > ici).
C’est le texte intégral de la lettre 107 que nous publions ci-dessous.

Vive + Jésus !

Ce 28 août 1689.

   Le Père Eternel voulant réparer les amertumes et angoisses que l’adorable Cœur de Son divin Fils a ressenties dans la maison des princes de la terre, parmi les humiliations et outrages de Sa Passion, veut établir Son empire dans la cour de notre grand monarque, duquel Il Se veut servir pour l’exécution de ce dessein qu’Il désire s’accomplir en cette manière, qui est de faire faire un édifice où serait le tableau de ce divin Cœur pour y recevoir la consécration et les hommages du Roi et de toute la cour. De plus, ce divin Cœur se voulant rendre protecteur et défenseur de sa sacrée personne, contre tous ses ennemis visibles et invisibles, dont Il le veut défendre, et mettre son salut en assurance par ce moyen ; c’est pourquoi Il l’a choisi comme Son fidèle ami pour faire autoriser la messe en Son honneur par le Saint-Siège apostolique (*), et en obtenir tous les autres privilèges qui doivent accompagner cette dévotion de ce Sacré-Cœur, par laquelle Il lui veut départir les trésors de Ses grâces de sanctification et de salut, en répandant avec abondance Ses bénédictions sur toutes ses entreprises, qu’Il fera réussir à sa gloire, en donnant un heureux succès à ses armes, pour le faire triompher de la malice de ses ennemis. Heureux donc qu’il sera, s’il prend goût à cette dévotion, qui lui établira un règne éternel d’honneur et de gloire dans ce Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lequel prendra soin de l’élever et le rendre grand dans le ciel devant Dieu Son Père, autant que ce grand monarque en prendra de relever devant les hommes les opprobres et anéantissements que ce divin Cœur y a soufferts ; qui sera en Lui rendant et Lui procurant les honneurs, l’amour et la gloire qu’Il en attend.
Mais comme Dieu a choisi le Révérend Père de La Chaise pour l’exécution de ce dessein, par le pouvoir qu’Il lui a donné sur le cœur de notre grand Roi, ce sera donc à lui de faire réussir la chose, en procurant cette gloire à ce Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; secondant en cela l’ardent désir qu’Il a de Se faire connaître en Se manifestant aux hommes, pour en être aimé et en recevoir un honneur et hommage tout particulier. Si donc Sa bonté inspire à ce grand serviteur de Sa divine Majesté d’employer le pouvoir qu’Il lui a donné, pour Lui faire ce plaisir qu’Il désire si ardemment, il peut bien s’assurer qu’il n’a jamais fait d’action plus utile à la gloire de Dieu ni plus salutaire à son âme, et dont il soit mieux récompensé, et toute sa sainte congrégation, dont il se rendra par ce moyen l’honneur et la gloire, par les grands trésors de grâce et de bénédictions que ce Sacré-Cœur y répandra, Lequel, S’étant communiqué premièrement aux Filles de la Visitation, auxquelles Il a donné de Le manifester et faire connaître par l’établissement de cette même dévotion de ce Cœur tout aimable, de laquelle dévotion Il veut que les RR. PP. Jésuites fassent connaître l’utilité et la valeur, cela leur étant réservé. C’est pourquoi vous ferez bien, si vous en trouvez de bonne volonté, de les y employer, car par ce moyen la chose réussira plus facilement, quoique tout y paraisse très difficile, tant pour les grands obstacles que Satan se propose d’y mettre, que pour toutes les autres difficultés. Mais Dieu est sur tout, Lequel Se plaît souvent de Se servir des moindres et des plus méprisables choses pour l’exécution de Ses plus grands desseins, tant pour aveugler et confondre le raisonnement humain, que pour faire voir Sa puissance, qui peut tout ce qui Lui plaît, quoiqu’Il ne le fasse pas toujours, ne voulant pas violenter le coeur de l’homme, afin que le laissant en liberté, Il ait plus de moyens de le récompenser ou châtier. Il me semble, ma chère Mère, que vous ferez chose fort agréable à ce divin Cœur, de vous servir du moyen qu’Il vous a inspiré, d’écrire à ma très honorée sœur la supérieure de Chaillot pour le dessein que Votre Charité nous marque. Au reste, il faut beaucoup prier et faire prier pour cela. Je crois que vous ferez bien de lui envoyer un petit livre de Moulins, avec un des vôtres (**).
Voilà tout ce que je vous peux dire pour le présent, n’ayant pas d’autre intelligence que celle qui m’est donnée à moi pauvre pécheresse, l’indigne esclave et victime de l’adorable Cœur de mon Sauveur, qui se sert d’un sujet plus propre à détruire un si grand dessein qu’à le faire réussir ; mais c’est afin que toute la gloire soit donnée au souverain Maître, et non à l’outil dont Il Se sert, lequel est de même que cette boue dont ce divin Sauveur Se servit pour mettre sur les yeux de l’aveugle-né. Suivez donc courageusement les vues qu’Il vous donnera ; car pour moi je ne peux rien ajouter de moi-même, ni chercher d’ajustement à tout ce que je vous dis par obéissance, et de la part de ce Sacré-Cœur, qui veut que je vous manifeste tout simplement ce qu’Il me fait connaître, car si j’en usais autrement, Il rendrait tout ce que je pourrais dire inutile, d’autant qu’Il en retirerait Sa grâce. De plus, Il me rend si ignorante que je ne peux rien ajouter. Suppléez donc à mon ignorance, et demeurons toujours en paix, de quelle manière qu’Il veuille faire réussir nos peines. Je Le prie de tout mon coeur qu’Il bénisse vos saintes entreprises et vous donne le courage de supporter généreusement toutes les difficultés. Que nous serions heureuses, ma chère Mère, si nous pouvions sacrifier nos vies pour cela ! Amen.

D.S.B. (***)

note (*) : la messe en l’honneur du Sacré-Cœur n’existait alors que dans le diocèse de Langres, instituée par l’autorité diocésaine, or ce qui est demandé ici c’est une autorisation apostolique pour tous les diocèses de la catholicité.
note (**) : Sainte Marguerite-Marie fait ici allusion aux livrets sur la dévotion au Sacré-Cœur, contenant une explication et des prières, qui avaient été réalisés par les soins des monastères de Moulins et de Dijon.
note (***) : abréviation de la formule « Dieu soit béni ! », qu’utilisent les religieuses de la Visitation pour se saluer.

Corrolaire :

Louis XIV a-t-il refusé d’obéir aux demandes du Sacré-Cœur ? : voir > ici

Vitrail du Christ Roi

Autres textes concernant la Royauté du Christ :
– L’importance significative de la fête du Christ Roi au dernier dimanche d’octobre > ici
– Le Christ veut régner par la vertu de Son Sacré-Cœur > ici

-  Dieu vivra, Il règnera pleinement et éternellement (Cardinal Pie) > ici
– Comme les nations font à Dieu, Dieu fait aux nations (Cardinal Pie) > ici

Et bien sûr, prescrit (et indulgencié) à l’occasion de la fête du Christ-Roi :
Acte de consécration du genre humain au Sacré-Cœur du Christ-Roi > ici

lys vitrail

Méditation devant l’image de la Vierge Adolescente « Mater Admirabilis ».

       Le 20 octobre 2007 déjà, dans les toutes premières semaines d’existence de mon blogue, j’avais tenu à vous parler de « la sainte image de Mater Admirabilis » (cf. > ici) dont la dévotion s’est répandue dans le monde entier, sous l’impulsion des Dames du Sacré-Coeur, à partir du couvent de la Trinité des Monts, à Rome.
En ce 20 octobre 2015, la découverte de deux belles images anciennes (vous savez que nous les aimons et en avons une petite collection au Mesnil-Marie), me donne l’occasion de vous rappeler cette belle dévotion envers la Mère Admirable, modèle et maîtresse de vie intérieure, et de vous recopier ci-dessous, le texte d’une belle méditation en rapport avec l’image de Mater Admirabilis : texte tiré d’un opuscule publié en 1865 (c’était alors sa troisième édition) par l’abbé Alfred Monnin (qui est aussi l’auteur d’une célèbre biographie du Saint Curé d’Ars) avec l’imprimatur de Son Excellence Monseigneur Pierre-Henri Gérault de Langalerie, évêque de Belley ; texte remarquable parce qu’il est nourrit et comme tissé de références bibliques ; texte remarquable aussi parce qu’il remet bien des choses à l’endroit pour nous qui vivons en un monde qui a oublié le sens véritable de la vie sur terre et de la vocation chrétienne…

   Puisse la Mère Admirable vous envelopper tous dans sa propre contemplation pour vous introduire dans la douce intimité du Dieu Trois Fois Saint.

Lully.

Mater admirabilis - image dévotion XIXe siècle

Elévation à la Très Sainte Adolescente dans le Temple :

       Vierge bénie entre toutes les vierges, c’est avec bonheur que je vous vois cacher dans le Temple de Jérusalem les grâces inestimables dont Dieu vous a remplie. Le monde n’était pas encore digne de les apercevoir. Je vénère, en vous, ce terrain virginal où Dieu va déposer le fruit divin de son amour.

   Le Temple est pour vous le jardin fermé du Cantique. La rosée du Seigneur tombe sur vous, continue et féconde. Le Christ germe de vous comme un lis : sa racine pousse avec force comme celle des plantes du Liban ; ses branches s’étendent en vigoureux rameaux ; sa gloire est celle de l’olivier, son parfum celui de l’encens (cf. Os. XIV). Mère future et très admirable de mon Dieu, laissez-moi vous admirer de plus près. Laissez-moi dire un mot des secrets que vous me révélez ! Avant d’adorer Jésus dans vos bras, et penché sur votre Coeur, c’est votre Coeur que je vénère. Je le proclame après celui de Jésus le chef-d’oeuvre de la création. Tout ce qui avait été vertu avant vous, au ciel et sur la terre, vous le résumez en vous seule ; tout ce qui sera vertu après vous, seule vous l’exprimez déjà en une perfection sublime. Je vénère en vous la femme chrétienne par excellence, et je recueille près de vous tous ces fruits de vertu qui feront plus tard les jeunes filles, les mères, les veuves de la Sainte Eglise. Mais vous m’apparaissez plus belle encore : c’est comme Vierge des vierges que je vous salue dans le Temple, comme le type parfait des âmes consacrées à Dieu par les voeux de la Religion.

   La première, vous avez fait entendre le cantique de la pauvreté, de la chasteté, de l’obéissance ; cantique qui permet aux hommes de louer Dieu comme le font les anges ! Près de vous tout ce que l’état religieux offre de charme, de sécurité et de paix se retrouve avec sa grâce primitive : la virginité avec ses isolements, la solitude avec ses silences, le désert sacré avec ses clôtures impénétrables, la modestie avec ses voiles, le recueillement avec ses prières, le travail avec ses saints offices… Tout ce qui assure l’innocence, tout ce qui entretient et calme à la fois ses pudiques alarmes, tout ce qui la fait courir dans les voies de la perfection !…

   C’est vous, ô Enfant admirable, qui inaugurez cette nouvelle alliance qui s’appelle du doux nom de paix et qui est toute fondée sur l’amour ! Vous parlez avec Dieu la langue de l’amour, la langue de l’âme réparée, la langue de l’homme innocent, la langue des anges !

   Femme incomparable de l’Ecriture, vous avez découvert la perle perdue depuis quatre mille ans ! Vous avez appelé vos voisines, et, dans votre joie, vous leur avez appris cette vie supérieure de la créature, qui croit n’en pouvoir jamais faire assez pour se séparer du créé et se mieux unir  à son Créateur… cette vie du véritable exil, où tout est compliqué, vide, froid et insipide, si ce n’est le souvenir et l’attente de Dieu !

   Laissez-moi donc m’agenouiller devant votre Coeur virginal, sainte fileuse du Temple ! Laissez-moi admirer en vous ces grâces qui vont devenir le germe de tous les ordres de l’Eglise. De la surabondance de vos mérites, très-sainte Adolescente, l’Eglise constituera un trésor réservé, où toutes les âmes d’élite viendront puiser pour atteindre la plénitude de leur vocation.

   Les pasteurs s’approcheront, et, comme les bergers de Bethléem, vous les consolerez et vous les fortifierez durant les longues veilles de la nuit qui semble près de s’étendre sur le monde…
Les religieux s’approcheront et ils trouveront en vous l’esprit d’immolation qui les fera demeurer sur l’autel comme des victimes qu’on égorge.
Les prêtres s’approcheront et vous leur apprendrez à offrir, dans la pureté, l’Agneau de Dieu.
Les hommes de la génération présente s’approcheront, et, dans ces temps laborieux, vous en ferez les ouvriers de la vérité et de la justice, pour mettre un terme  aux grandes iniquités, essuyer les larmes des faibles, et hâter cette moisson divine qui nourrira les âmes d’une plus abondate et plus efficace effusion de la lumière divine.
Les jeunes gens s’approcheront, et vous leur donnerez le courage de la lutte ; vous leur apprendrez l’emploi de la force, et, renonçant à cet avenir matériel de faux biens, de plaisirs décevants, de paresse immorale, d’ennuis et de désenchantements prévus, ils iront, eux aussi, travailler à la vigne du Maître.
Les mères s’approcheront, et elles sauront de vous comment on se rend apte à préparer, par le sublime devoir de l’éducation, les germes de l’avenir ; quelle est la force qui raffermit, bénit et glorifie la famille, et, par la famille, la société tout entière.
Les jeunes filles s’approcheront, et votre modestie, s’insinuant en elles, leur fera connaître ses charmes, mille fois plus aimables que tous les prestiges de la vanité et toutes les séductions du monde.
Les fidèles de tous les âges et de toutes les conditions accourront de toutes parts, et vous leur donnerez, en abondance, ces grâces de pureté, de dévoûment, de patience, de douceur et de force qui les feront passer, à leur tour, dans cette grande et unique oblation des élus que la sainte Epouse de Notre-Seigneur, depuis les jours du Calvaire, ne cesse d’offrir à son divin Epoux.

Mater admirabilis ora pro nobis canivet

2015-90. De l’Edit de Fontainebleau par lequel fut révoqué l’Edit de Nantes.

1685 – 18 octobre – 2015

Dimanche soir 18 octobre 2015 :
Fête de Saint Luc l’Evangéliste ;
Mémoire du 21 ème dimanche après la Pentecôte ;
222 ème anniversaire de la sainte mort de Charles-Melchior Artus, marquis de Bonchamps (cf. > ici) ;
217 ème anniversaire de l’exécution de Joseph-Etienne de Surville, marquis de Mirabel (cf. > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   A toutes les célébrations et commémorations de ce jour qui s’achève, je veux ajouter le trois-cent-trentième anniversaire de l’Edit de Fontainebleau, qui, comme son nom l’indique, fut signé à Fontainebleau par Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XIV, le 18 octobre 1685.

Edit de Fontainebleau dernière page - Archives Nationales

Original de l’Edit de Fontainebleau du 18 octobre 1685,
dernière page avec les signatures de S.M.T.C. le Roi Louis XIV
et de Michel le Tellier, chancelier de France,
scellé du sceau royal en cire verte,
et portant mention de l’enregistrement par le Parlement de Paris le 28 novembre 1685.

   Assurément, cet édit, plus communément appelé « révocation de l’Edit de Nantes », est l’un des griefs les plus tenaces que l’on brandit contre le Grand Roi, et l’un des reproches récurrents que l’on adresse aux catholiques, puisque, bien entendu, il n’y aurait d’un côté que des gentils protestants pacifiques vivant selon le véritable esprit évangélique, et de l’autre côté que des méchants catholiques, oppresseurs et cruels, ayant trahi et travesti la doctrine de Jésus-Christ !
Il faut dire que l’histoire officielle n’a jamais été avare de mensonges et de détournements de la vérité pour inculquer aux Français, dès leur plus jeune âge, le mépris et la haine tout à la fois de la Sainte Eglise et de la glorieuse Royauté française.

   Foin du prêt à penser républicain !
Pour ce qui me concerne, et parce que je considère que l’on ne doit pas regarder le passé avec les lunettes d’aujourd’hui (surtout lorsque ces lunettes sont teintées d’idéologie, d’indifférentisme et de relativisme, et que leur champ de vision est en outre imposé par l’apostasie officielle des nations), avec l’écrasante majorité des loyaux sujets du Roi Très Chrétien contemporains de l’événement, je suis bien loin de porter un jugement négatif sur cet Edit de Fontainebleau ; tout au contraire !
Je ne veux d’ailleurs pas manquer de faire remarquer aux inconditionnels de la démocratie, qui voudraient nous convaincre que la vérité politique et sociale découle de l’opinion de la majorité, que – dans tout le règne de Louis XIV –  il n’y a sans doute pas eu de mesure plus unaniment populaire ni plus spontanément plébiscitée et louée, par tout le Royaume, que cette révocation.

   Il faudrait bien davantage qu’un simple article dans les pages de ce blogue pour tout argumenter.
Il convient néanmoins de rappeler que le fameux Edit de Nantes était un texte transitoire, lié à des circonstances bien particulières, qui ne pouvait en aucune manière oblitérer les serments du Sacre : le Roi de France, le Roi Très Chrétien a juré solennellement devant Dieu, devant l’Eglise, devant les Grands et devant tout son peuple, d’extirper l’hérésie du Royaume.

    »Evêque du dehors », porte-glaive des droits de la Sainte Eglise, le Roi a charge d’âmes ; le Roi devra rendre compte à Dieu du salut des peuples commis temporellement à sa garde.
Or le protestantisme est une accumulation de doctrines erronées, de fausses interprétations des Saintes Ecritures, d’allégations fallacieuses : cette hérésie corrompt les âmes, les éloigne de la Vérité confiée comme un dépôt sacré à la Sainte Eglise ; le protestantisme met donc les âmes en grand danger de se perdre pour l’éternité.
En outre, et on l’a bien vu pendant presque tout le XVI ème siècle, et pendant une grande partie du règne de Louis XIII encore, l’hérésie protestante est une source majeure de troubles civils et politiques : elle a toujours menacé la paix du Royaume, elle a multiplié les exactions contre les personnes et les biens privés, elle a porté atteinte à l’unité nationale avec la plus insolente audace.

   Le bon peuple de France quant à lui, profondément ancré dans sa foi traditionnelle, n’en peut plus de l’arrogance de ces prétendus réformés qui restent orgueilleusement couverts au passage du Saint-Sacrement et des reliques, qui refusent de s’agenouiller devant Dieu, qui méprisent les saints protecteurs du Royaume, des provinces, des cités et des corporations, qui ne s’associent pas aux prières publiques lorsque quelque malheur menace le Royaume, et qui sont les descendants impénitents des pilleurs d’églises, des profanateurs de couvents, des massacreurs de prêtres et de religieux, des violeurs de nonnes, et des incendiaires des villages catholiques…

Guy-Louis Vernansal allégorie de la révocation de l'Edit de Nantes

Guy-Louis Vernansal (1648-1729) : allégorie de l’Edit de Fontainebleau (Château de Versailles).

   La toile, dont je publie ci-dessus une photographie, fut peinte par Guy-Louis Vernansal (1648-1729) : c’est cette oeuvre qu’il présenta à l’Académie Royale de peinture et de sculpture en septembre 1687, lorsqu’il y fut admis.

   Ce tableau est une allégorie de l’Edit de Fontainebleau.
Louis XIV y est représenté assis de profil, désignant de la main la figure de la Vérité dont la main gauche semble capter la lumière des rayons du soleil (car la Vérité, comme le soleil, est unique), tandis qu’elle s’appuie, du côté droit, sur le texte de l’Edit. La Vérité est couronnée de lauriers, car elle finit toujours par triompher.
Légèrement en arrière de la Vérité, est représentée la Foi : elle est voilée, parce que la Foi n’est pas l’évidence ; ce n’est que dans l’éternité que ce que la Foi nous présente à croire ici-bas sera pleinement dévoilé. La Foi tient une croix, représentation du mystère central de la Révélation chrétienne.
Un peu plus haut se trouve la figure de la Religion, coiffée de la tiare papale, élevant le Calice surmonté d’une Hostie rayonnante : sont ainsi mis en évidence deux points essentiels de l’enseignement du Christ, présents dans les Saints Evangiles mais refusés par les huguenots, c’est-à-dire les sacrements de l’Ordre et de l’Eucharistie.
Sur le côté droit de la composition, juste derrière Louis XIV, est représentée la Piété
 : elle porte la main sur sa poitrine, signifiant par là la réelle profondeur de l’amour du Roi pour la vraie religion, tandis que la flamme qui s’élève du front de cette même figure allégorique symbolise le zèle ardent de l’esprit du Souverain pour les vérités révélées.
La Justice, clairement identifiée par le glaive qu’elle tient en main, est figurée derrière le trône royal : elle porte un diadème, car la Justice est souveraine. Elle tourne son visage vers un homme qui jette des livres, ces mauvais livres par lesquels les auteurs de la R.P.R. (Religion Prétendue Réformée) répandent leurs doctrines d’erreur.
Dans la partie gauche du tableau, on voit les vices précipités dans les flammes : on reconnaît l’Hypocrisie à son masque, la Discorde à sa torche éteinte, et la Rébellion à son casque et à son glaive.
L’artiste a opposé la stabilité architectonique de la partie droite (puissantes colonnes, trône, attitudes hiératiques et calmes), partie où se trouve le Souverain, à l’agitation et au déséquilibre de la partie gauche (celle des vices). Ces deux zones sont nettement séparées par les nuées qui servent de support aux figures allégoriques centrales.
Ce tableau, pour moi, vaut tous les longs exposés apologétiques.

   Toutefois, à tous ceux qui veulent approfondir la réalité de l’Edit de Fontainebleau, je recommande tout particulièrement la lecture du chapitre XXI du remarquable « Louis XIV » de François Bluche.
Ce chapitre, intitulé « Unité religieuse, unité nationale » est d’autant plus intéressant qu’il nous livre une approche honnête et rigoureuse des faits, réalisée par un historien de confession… protestante !

Lully.

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