(chronique du mois de mars 2012 & réflexions sur l’actualité par le Maître-Chat Lully)
Mardi Saint 3 avril 2012

« La Croix se dresse tandis que le monde tourne »
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Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Le mois de mars s’est achevé alors que – par les premières vêpres du second dimanche de la Passion – nous venions d’entrer dans la Semaine Sainte.
Aussi l’un des premiers buts de ma petite chronique de ce jour est-il de vous souhaiter de vivre le Triduum Sacré - le moment le plus important de toute l’année chrétienne – dans une très grande ferveur de l’esprit et en vous unissant de tout votre coeur à Notre-Seigneur Jésus-Christ, unique Sauveur de l’humanité, dans la célébration des mystères de notre Rédemption.

J’ai choisi à dessein de mettre en tête de ma publication de ce jour la devise de l’Ordre des Chartreux, sur fond de photo du petit campanile de notre Mesnil-Marie : « Stat Crux dum volvitur orbis – la Croix se dresse tandis que le monde tourne » (vous vous souvenez peut-être que je vous avais expliqué que nous sommes installés à l’intérieur du « désert » de l’antique Chartreuse de Bonnefoy, cf. > www).
Que voyons-nous autour de nous?
Des agitations de toutes sortes, des soubresauts et des secousses dans la société, des révolutions et des effondrements dans le domaine politique, des revirements constants qui prouvent l’inconstance – et souvent aussi l’inconsistance – de la plupart des affaires humaines!
Tout ce tourbillon du monde n’est qu’une spirale infernale (je choisis cet adjectif à dessein), n’est que la vertigineuse accélération de la décadence…
« Volvitur orbis : la terre tourne ».
Ce tourbillon, cette décadence sont manifestés par la montée en puissance de fausses doctrines religieuses, par le matraquage incessant de fausses doctrines politiques, par la surenchère des leurres électoraux, par l’inflation des mensonges médiatiques, par l’écroulement des constructions politico-économiques moribondes (comme le sont l’actuelle « Union Européenne » ou l’Euro…) que, au mépris de plus en plus manifeste du bien des peuples, l’on s’obstine à maintenir en vie au moyen de véritables dictatures masquées, alors qu’elles sont gangrenées par d’immondes cancers généralisés…
Me revient à la mémoire la sentence sans appel énoncée sous l’inspiration du Saint-Esprit par le prophète Jérémie : « Voici ce que déclare le Seigneur : Maudit soit l’homme qui met sa confiance en l’homme et qui s’appuie sur un être de chair, et dont le coeur se retire du Seigneur! » (Jér. XVII, 5).
« Stat Crux! La Croix se dresse, la Croix demeure, la Croix est stable… ».
Il ne peut pas y avoir de point d’ancrage solide hormis celui que Dieu Lui-même a établi au centre de l’histoire de l’humanité : la Croix de Son divin Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Comme l’a magnifiquement exprimé Monsieur l’abbé Eric Iborra, vicaire à la paroisse Saint-Eugène et Sainte Cécile de Paris, dans sa prédication du premier dimanche de la Passion (il faut en lire le texte tout entier, ici > www) : « … de notre point de vue, qui est celui de la vérité révélée, toute doctrine, et en particulier toute doctrine religieuse, qui relativise la centralité du Christ dans l’histoire est fausse. La croix juge toute doctrine religieuse comme elle juge aussi tout comportement humain. (…) Depuis deux mille ans, et malgré leurs infidélités dans l’histoire, les chrétiens savent qu’on rend gloire à Dieu et qu’on travaille à l’extension de son règne non en usant des armes de ce monde, dont le prince est homicide et mensonger dès l’origine, mais en imitant celui qui n’a eu d’autres armes que la vérité et la charité. »
C’est pourquoi, en face de la Croix de Notre-Seigneur, en face des vérités éternelles du salut révélées par Dieu, en face de la plénitude personnelle de la Révélation : Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, toutes les gesticulations de l’actualité (et particulièrement en notre France avec cette ridicule « campagne électorale »), ne nous apparaissent – vues d’ici – que comme une misérable, pitoyable et mensongère comédie à laquelle nous ne pouvons pas (non possumus!) et laquelle il ne convient pas (non expedit!) d’accorder un véritable intérêt (*).

Mais il est bien temps que j’en vienne à ma partie « chronique »!
- Au début du mois de mars, notre petite paroisse traditionnelle a eu la tristesse de perdre l’un de ses membres les plus fidèles, Pierre, 72 ans, parti vers Dieu dans des dispositions véritablement admirables. Ses funérailles, qui ont eu lieu le premier samedi du mois 3 mars, ont bien évidemment été célébrées selon le rituel traditionnel : notre petite église était bien pleine pour cette cérémonie qui, contrairement aux commentaires idiots que l’on entend habituellement chaque fois qu’il y a des obsèques religieuses, n’est pas une « cérémonie d’hommage » mais une une cérémonie de suffrages (cf. > www).
Je signale la chose parce que, en dehors de notre modeste communauté paroissiale, il y avait de nombreuses personnes qui n’ont évidemment pas l’habitude de la liturgie grégorienne traditionnelle des funérailles : personnes d’un « certain âge » qui l’ont oubliée et personnes plus jeunes qui ne l’ont jamais connue, ce qui était en particulier le cas des employés des pompes funèbres… Hé bien, d’une manière générale et quasi unanime, les assistants à ces funérailles ont été impressionnés par la beauté de ce rite, par sa sobre gravité et par la consolation surnaturelle qu’il apporte aux âmes, au contraire de la plupart des célébrations de funérailles actuellement pratiquées dans les paroisses, où le rite – déjà fort édulcoré par la « réforme liturgique » – est encore dilué dans un fatras de paroles où dominent la mièvrerie et le sentimentalisme…
- Le mois de mars, avec ses exceptionnelles conditions météorologiques, a été essentiellement marqué, pour Frère Maximilien-Marie, par la reprise des travaux extérieurs : jardinage, arrachage de végétation sèche, taille, désherbage, reprises de petits travaux de terrassement… etc. Il a beaucoup apprécié qu’une connaissance de Paris (qu’elle soit vivement remerciée) vienne passer une semaine ici et se consacre à certains travaux – coupe d’arbustes, arrachage d’anciennes souches, transports divers – qui demandent des efforts que la colonne vertébrale de notre Frère ne peut habituellement pas supporter…

Défrichage et débroussaillage…
- Nous avons aussi eu notre veillée mensuelle « Culture & Patrimoine », le soir du mardi 20 mars : elle a été brillamment animée par notre ami Frédéric, fils du célèbre vulcanologue Haroun Tazieff, qui nous a parlé de son père, de ses travaux, de l’apport prodigieux qu’il avait fait aux sciences de la terre, du volcanisme de notre contrée, et des projets importants qui peuvent se développer dans notre région en lien d’une part avec le monde de la recherche scientifique et d’autre part avec les autres lieux façonnés par les volcans, non seulement géologiquement et géographiquement parlant, mais aussi dans les constituants humains et patrimoniaux…
Notre seul regret est qu’il n’y ait eu que cinq personnes à participer à cette veillée qui fut tellement riche et intéressante que les discussions se sont prolongées fort avant dans la nuit!
- Un autre des évènements marquants du mois de mars qui vient de s’achever, a été un travail important de réaménagement de notre petite église de Ceyssac, point visible de ralliement de notre paroisse non territoriale traditionnelle (qui, rappelons-le, rassemble des fidèles de trois diocèses, puisque les diocèses de Mende et de Viviers n’appliquent pas le motu proprio Summorum Pontificum).
A l’approche des fêtes pascales, et profitant du grand ménage que l’on fait toujours à cette occasion, une vaillante et généreuse équipe de paroissiens a pu non seulement faire la chasse aux araignées jusqu’au sommet des voûtes et des vitraux, non seulement cirer et faire briller l’autel et les bancs, mais aussi arracher une infâme moquette grise qui avait été collée dans le sanctuaire au cours des redoutables années 70, procéder à un réaménagement de la disposition des statues (plus conforme à ce qui fut à l’origine) et à l’installation d’un « chemin » sur les marches de l’autel, mais également aussi récupérer et remettre en place les stations du Chemin de la Croix, qui avaient été « liquidées » au moment de l’après concile, mais récupérées par un particulier qui les avait entreposées depuis lors au fond de son garage…

Notre petite église de Ceyssac, sous le double vocable de la Sainte Croix et du Sacré-Coeur
- Comme chaque année, la préparation des fêtes de Pâques demande à notre Frère beaucoup d’investissement (répétition des chants – même s’il n’est pas un grand expert du grégorien! -, préparation de matériel, décoration du cierge pascal…).
- Je dois aussi signaler la commémoraison de la Compassion de la Très Sainte Vierge Marie, le vendredi de la Passion 30 mars, que nous avons célébrée ici-même du mieux que nous avons pu – bien que ce soit en tout petit comité – , et en priant spécialement lors de la Sainte Messe à l’intention de tous les amis et bienfaiteurs, vivants et défunts, du Refuge Notre-Dame de Compassion. Voici la photo de notre oratoire prise à cette occasion :

Comme je vous l’écrivais au début de cette chronique, chers Amis, Frère Maximilien-Marie et moi-même vous souhaitons un très ferventes et très beau Triduum Pascal. Nous vous restons unis dans le Coeur de Jésus et Marie et nous recommandons nous-mêmes à vos bonnes prières tandis que, en guise d’au-revoir, je vous dédie ces quelques violettes du Mesnil-Marie…
Lully.
(*) « Non possumus » et « non expedit » : comprenne qui pourra!

Violettes du Mesnil-Marie (cliquer pour agrandir)
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