Archive pour la catégorie 'Lectures & relectures'

2019-63. Deux ouvrages de Marie-Joëlle Guillaume qui ont retenu notre attention.

Vendredi 19 juillet 2019,
Fête de Saint Vincent de Paul, confesseur (cf. > ici, > ici, et > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Je profite de cette fête de Saint Vincent de Paul pour vous parler de deux ouvrages dus à la plume du même auteur : Madame Marie-Joëlle Guillaume.

   Née en 1949, agrégée de lettres classiques, Madame Guillaume a été éditorialiste à l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », membre – entre autres – de l’Académie d’Éducation et d’Études sociales, et auteur de très nombreux articles et conférences.
Elle s’intéresse depuis fort longtemps à l’histoire de l’Eglise, en particulier au XVIIe siècle, ainsi qu’aux rapports entre la culture, la politique et la spiritualité.

Elle avait publié deux ouvrages d’entretiens avec Son Eminence Révérendissime le Cardinal Paul Poupard, en 2001 chez Plon puis en 2003 chez Perrin. En 2007, aux éditions de La Table ronde, elle publie « Un printemps de gloire : souvenirs de Catherine, marquise de Rambouillet » ; puis en 2010, toujours chez Perrin, un ouvrage consacré à « Rémy Montagne : un démocrate chrétien dans le siècle »

   Mis à part l’essai fort réussi de reconstitution des souvenirs de la Marquise de Rambouillet qui avait retenu mon attention, in illo tempore, il n’y avait pas jusqu’alors dans la bibliographie de Marie-Joëlle Guillaume d’autres éléments qui m’attirassent particulièrement, jusqu’à ce qu’en avril 2015 elle fit paraître une biographie de Saint Vincent de Paul qui m’a beaucoup intéressé.

Marie-Joëlle Guillaume Vincent de Paul un saint au grand siècle

A – « Vincent de Paul, un saint au Grand Siècle » (Perrin – avril 2016) :

   - Quatrième de couverture :
« Petit paysan des Landes devenu prêtre, nommé précepteur dans l’illustre famille de Gondi après diverses aventures, Vincent de Paul, né en 1581, découvre à trente-six ans la vocation de sa vie : servir les pauvres. Aumônier général des galères du roi à partir de 1618, il fonde en 1625 la congrégation de la Mission, afin d’évangéliser et soigner le peuple des campagnes, et former des prêtres pour cette tâche. En 1632, il se voit offrir avec sa communauté le prieuré de Saint-Lazare à Paris. Les lazaristes étaient nés. Leur ordre allait devenir un refuge pour des milliers de démunis et un centre de rayonnement spirituel considérable. 
Peu à peu, Vincent de Paul s’affirme comme la conscience de son temps. Avec Louise de Marillac, supérieure des Filles de la Charité, il suscite l’engagement et la générosité des femmes de la haute société, lutte sur le terrain contre les horreurs de la guerre de Trente Ans, institue à Paris l’œuvre des Enfants trouvés. Par sa présence, de 1643 à 1652, au Conseil de conscience de la reine Anne d’Autriche, celui qui fait jeu égal avec les grandes figures de la Contre-Réforme catholique, François de Sales, Bérulle, Olier, influera aussi sur les affaires de l’Etat et s’engagera contre le jansénisme. Les années 1650 le voient jouer un rôle décisif dans le développement des missions étrangères. Il meurt en 1660 et sera canonisé moins d’un siècle plus tard. 
Homme de prière, homme d’action, meneur d’hommes, témoin auprès des grands des exigences de la conscience, l’humble paysan gascon est devenu une grande figure de notre histoire. »

   - Mon avis :
J’ai découvert cet ouvrage au début de l’été 2017 et je m’en suis servi de lecture de préparation à la fête de Saint Vincent de Paul cette année-là. C’est une excellente biographie dont on peut dire qu’elle s’impose par ses qualités d’écriture, par son sérieux et par sa profondeur spirituelle. Je n’hésiterai pas à parler d’une véritable « biographie de référence ».
Un bémol toutefois : Madame Guillaume est une catholique marquée par l’esprit de la « démocratie chrétienne » et par le pseudo œcuménisme post-vaticandeux et c’est ainsi que, en quelques petites touches qui pour être discrètes n’en sont pas moins réelles et récurrentes, elle semble avoir du mal à comprendre la gravité de l’hérésie protestante et de ses conséquences ecclésiologiques, spirituelles et politiques. Ainsi, conformément à la tendance dominant de nos jours dans l’ « Eglise officielle », elle s’emploie à mettre des guillemets relativisants aux termes d’hérésie et d’hérétiques chaque fois qu’elle ne peut faire autrement que de les utiliser, en conformité pourtant avec l’authentique théologie catholique et aux affirmations de Saint Vincent de Paul qui, pour être parfaitement claires n’en sont pas moins justement pleinement charitables puisque habitées par la vérité. C’est en effet une fausse charité, ou du moins une charité bien imparfaite, qu’une charité qui néglige de donner le nom d’erreurs aux fourvoiements de ceux que l’on prétend aimer.

Vitrail Lys - oratoire du Mesnil-Marie

Marie-Joëlle Guillaume Pour Dieu et pour le Roi

B – « Pour Dieu et pour le Roi » (Perrin – avril 2019) :

   - Quatrième de couverture :
« La nature et l’évolution des relations entre le Trône et l’Autel, l’Église et l’État sous l’Ancien Régime sont difficiles à comprendre pour nos contemporains. De même que les conflits religieux qui l’émaillent – guerres de Religion, jansénisme, quiétisme… – et qui ont de multiples implications au plus haut sommet de l’État. Marie-Joëlle Guillaume en livre les arcanes par le biais des portraits de douze grands prélats français, du règne d’Henri III à celui de Louis XVI. 
Pierre de Gondi, François de La Rochefoucauld, Pierre de Bérulle, Richelieu, Bossuet, Fénelon, Valentin-Esprit Fléchier, Louis-Antoine de Noailles, Jean-Baptiste Massillon, André-Hercule de Fleury, Christophe de Beaumont et François-Joachim de Bernis : hommes d’État, hommes d’action, noms illustres des Lettres françaises ou prédicateurs en vue, tous sont de grandes âmes aux prises avec de grands débats. La présentation fouillée de leurs fortes personnalités, l’explication de leurs œuvres et de leurs actions conduisent à une plongée passionnante dans les XVIIe et XVIIIe siècles. Alliant la rigueur de l’historien à la limpidité du style, Marie-Joëlle Guillaume éclaire un pan encore largement méconnu de l’histoire politique et religieuse de la France moderne. »

   - Mon avis :
Comme sa biographie de Saint Vincent de Paul, cet ouvrage de Madame Guillaume est largement positif. Ce qui ne signifie pas qu’il faille tout en recevoir comme si cela était « parole d’Evangile » !!!
Les douze prélats qu’elle a choisis pour illustrer le rôle unique de l’Eglise au service de la royauté très chrétienne dans ces deux magnifiques XVIIe et XVIIIe siècles sont véritablement emblématiques, et Madame Guillaume a su en dresser des portraits intelligents et plutôt sympathiques.
Avec un réel talent, elle fait ressortir les mérites et rend très attachantes d’admirables figures un peu laissées dans l’ombre aujourd’hui, comme le sont les cardinaux de Gondi, de La Rochefoucauld ou de Fleury ; elle fait sortir de la légende noire et lave des calomnies qui les ont injustement salis les cardinaux de Richelieu et de Bernis ; elle démontre (bien que je ne sois pas certain que ce soit son intention initiale) combien de très intelligents prélats, véritables hommes de Dieu, ont su établir un équilibre politique très judicieux, profondément réaliste et rigoureusement fidèle à la doctrine évangélique, en se tenant éloignés des excès des dévots lorsqu’ils prétendaient se constituer en parti ; elle écrit finalement une belle apologie de cette religion royale dont on a trop souvent perdu la compréhension profonde aujourd’hui, ou que l’on a fort injustement décriée et calomniée en la faisant passer pour du « gallicanisme » frisant l’hérésie…
Mais Madame Guillaume persiste dans son entêtement à vouloir relativiser les gravissimes erreurs du protestantisme, et s’obstine donc à entourer de guillemets édulcorants les termes d’hérésie ou d’hérétique qui lui conviennent pourtant en toute vérité. Ses sympathies envers la démocratie-chrétienne la portent aussi, par exemple, à minimiser les errements politiques de Fénelon ou à interpréter certains passages de Massillon dans un sens favorable à une évolution (sans doute nécessaire pour elle) de la monarchie absolue vers des formes prétendument plus démocratiques…
Il n’en demeure pas moins que, pour un esprit averti et formé qui a compris quels handicaps intellectuels dus à la modernité postconciliaire dans laquelle elle évolue, grèvent un peu la pensée de Madame Guillaume, cet ouvrage présente un réel intérêt et peut servir de base de départ pour des études plus approfondies dont elle inspire finalement le goût.

Vitrail Lys - oratoire du Mesnil-Marie

2019-60. Tout est dit et bien dit !

       Voici en quelques mots seulement, mais quelques mots qui peuvent donner lieu à de longs approfondissements, une leçon politique parfaite qu’il est bon de garder toujours en mémoire… surtout aujourd’hui :

   « Le Règne de Dieu est le principe du gouvernement des Etats, et c’est une chose si absolument nécessaire que, sans ce fondement, il n’y a point de prince qui puisse bien régner ni d’Etat qui puisse être heureux. »

Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu.

Le cardinal de Richelieu écrivant - Philippe de Champaigne

Le Cardinal de Richelieu écrivant (Philippe de Champaigne)

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2019-57. De quelques précisions concernant le vœu de Sa Majesté le Roi Louis XVI au Sacré-Cœur de Jésus.

Vendredi après l’octave du Saint-Sacrement,
Fête du Sacré-Cœur de Jésus.

       A l’occasion de cette fête du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, je souhaite vous reparler du vœu de Sa Majesté le Roi Louis XVI au Sacré-Cœur.

   La belle prière rédigée par le malheureux Souverain ainsi que, à la suite, les promesses solennelles qu’il adressait au divin Cœur de Notre-Seigneur, ont déjà été publiées dans les pages de ce blogue, et je vous y renvoie > ici.
En complément de la présentation qui en était alors faite, je souhaite vous recopier ici de larges extraits d’un texte que j’ai lu à ce sujet dans l’ouvrage intitulé « Le Sacré-Cœur de Jésus et la Tradition – documents recueillis chez les Pères, les Docteurs, les hagiographes, etc. par le R.P. Xavier de Franciosi de la Compagnie de Jésus » (2e édition – Casterman, éditeurs pontificaux – 1908).

Vœu de Louis XVI - basilique de Montmartre

Louis XVI prononçant son vœu à l’adresse du Sacré-Cœur de Jésus :
on reconnaît, blottis contre Sa Majesté, Madame Royale et le petit Dauphin,
tout de suite derrière le Roi, son confesseur, le Bienheureux François-Louis Hébert, à côté de Sa Majesté la Reine,
et enfin au dernier rang, Madame Elisabeth, sœur du Roi
(mosaïque de l’abside de la basilique du Vœu national au Sacré-Cœur à Montmartre)

Scapulaire Sacré-Coeur

Louis XVI et le Sacré-Cœur :

   « On connaît les malheurs de Louis XVI , sa captivité et sa mort. Dans sa détresse, l’infortuné Prince (…) se tourna vers le Cœur adorable de Jésus. Voici ce qu’on lit à ce propos dans la correspondance de Madame la Marquise de Carcado, et de Mesdames les Comtesses de Lastic et de Saisseval, témoins oculaires.
Le 10 février 1790, Le Roi, déjà prisonnier dans son propre palais des Tuileries, se rendit sous prétexte d’une promenade du côté de Notre-Dame. Il était accompagné de la Reine Marie-Antoinette, de Madame Elisabeth, de Madame Royale, du petit Dauphin, âgé de cinq ans, et de plusieurs dames de la Cour, parmi lesquelles se trouvaient Mesdames de Carcado, de Lastic et de Saisseval.
Arrivé sur le parvis, le Roi témoigna à ses gardes, devenu ses geôliers, le désir d’entrer quelques instants dans l’église métropolitaine. L’ayant obtenu, il s’avança jusqu’au sanctuaire avec les personnes de sa maison, s’agenouilla devant la statue de la Sainte Vierge, et consacra sa personne, sa famille et son royaume au Sacré-Cœur de Jésus. Puis voulant joindre l’aumône à la prière, le pieux monarque, le jeune Dauphin, la Reine, les princesses et leurs dames d’honneur firent vœu de donner chaque année une offrande en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus pour le salut de la France. Deux cœurs furent faits de l’or le plus pur, on y mit les noms des associés. Le premier représentait le Cœur miséricordieux de Jésus, le second le Cœur immaculé de Marie. Plus tard ces deux Cœurs furent envoyés à Notre-Dame de Chartres ; il est probable qu’ils y sont encore aujourd’hui (source : Messager du Cœur de Jésus, tome XXXIX, page 460).
Quoi qu’il en soit, Louis ne s’en tint pas là : dans les premiers mois de 1792, après le funeste retour de Varennes, il fit un nouvel effort auprès du Sacré-Cœur. Sous l’inspiration de Monsieur Hébert, son confesseur et l’un des successeurs du Vénérable Père Eudes, il écrit de sa propre main un projet de vœu qu’on a retrouvé dans ses papiers. »

Ici le Père de Franciosi met le texte intégral du vœu que nous avons déjà publié > ici, puis il poursuit :

   « Après avoir écrit cette consécration de sa main, Louis XVI, le 21 juin 1792, la remit au Père Hébert, supérieur général des Eudistes et son confesseur, lequel, craignant qu’un tel acte ne se perdit, en fit tirer incessamment plusieurs copies. Il en portait toujours une sur lui. Les autres se dispersèrent, à travers mille périls, au milieu des familles chrétiennes. Grâce à cette précaution, le pieux confesseur de Louis XVI put mourir héroïquement, enveloppé quelques jours après dans les massasres du 2 septembre, sans que son martyre entraînât la perte d’un monument si précieux. La plus célèbre des copies du vœu de Louis XVI est due à Mademoiselle Adélaïde de Cicé, elle avait caché cette copie dans la fente d’une muraille, et elle se plaisait à la communiquer à des personnes amies » (sources : Bougaud « Vie de la Bse Marguerite-Marie », chap. XVI ; Messager du Sacré-Cœur, tome XXXIX pp. 418 et 460 ; Alet « La France et le Sacré-Cœur » 2e partie, chap. VII ; R.P. Letierce « Mois du Sacré-Cœur », 22e jour).

A l’appui de ce qui vient d’être dit, voici ce que nous lisons dans « l’Ami de la Religion et du Roi », année 1815, tome IIIe page 77 :

    »On nous a communiqué une prière et un vœu de Louis XVI, qui ont droit d’intéresser les âmes religieuses et sensibles. Il paraît que l’une et l’autre sont du commencement de 1792. Cet infortuné Prince ne se dissimulait pas toute l’étendue des maux qui le menaçaient. touché des malheurs de sa famille et de ceux de son Etat, il rédigea une prière et fit un vœu pour apaiser la colère divine sur la France. Il n’y a pas de doute que la prière et le vœu furent dressés de concert avec M. Hébert, général des Eudistes, son confesseur. Du moins nous connaissons un estimable ecclésiastique, M. l’abbé D., V. de S.L. en L., qui avait des relations avec M. Hébert, et qui fut chargé par lui de transcrire la prière et le vœu. C’est de lui que nous tenons la copie que nous en avons. Il a été appelé dernièrement chez une pieuse princesse qui recueille avec un soin religieux des débris sur une victime chère à sa sensibilité. Interrogé par elle il n’a pas pu assurer si les deux écrits étaient de la main de Louis XVI dont il  ne connaissait pas l’écriture, mais il a certifié qu’ils lui avaient été remis par son confesseur, avec lequel il vivait dans l’intimité. Il paraît même que ces deux pièces ont déjà vu le jour, et qu’elles ont été insérées dans un recueil de prières, imprimé sans nom d’année. Au surplus, elles sont rares et peu connues. Elles donneront une haute idée de la piété de leur auguste auteur. Elles peuvent presque marcher de pair avec ce testament sublime dans sa simplicité, où ce Prince a si bien peint la beauté de ses vues et la religieuse sévérité avec laquelle il se jugeait lui-même. Mais il est temps d’écouter ce vertueux monarque parlant de lui-même… [ici aussi donc, se place le texte déjà publié > ici].
Nous apprenons qu’un autre ecclésiastique, aujourd’hui curé d’une des paroisses de la capitale, M. l’abbé C. curé de B.N., fut chargé par M. Hébert de faire, au nom du Roi, une neuvaine relativement à son vœu. Il la fit en effet dans une maison retirée. Il se rappelle parfaitement le fait, et l’atteste. Nous avons du plaisir à consigner ici ces témoignages et ces détails, qui seront recueillis avec intérêt par les personnes zélées pour la mémoire de l’auguste victime, et empressées de rassembler tout ce qui peut faire éclater ses vertus et constater sa piété. »

Ex-voto de Madame Elisabeth - cathédrale de Chartres

Les deux Cœurs de Jésus et Marie :
ex-voto de Madame Elisabeth de France offert à la cathédrale de Chartres

Addenda – Quelques commentaires personnels sur la publication du R.P. de Franciosi :

   1) – Au premier paragraphe cité ci-dessus, il est question de la visite de Leurs Majestés et de leurs proches à la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 10 février 1790. Cette visite est en effet bien attestée par plusieurs personnes qui furent présentes.
Il faut noter que ce 10 février était l’anniversaire de la publication de l’Edit de Saint-Germain (cf. > ici), par lequel Sa Majesté le Roi Louis XIII avait annoncé la consécration de la France à la Très Sainte Vierge Marie. Quand on y réfléchit bien, il paraît tout-à-fait raisonnable de penser que Sa Majesté le Roi Louis XVI savait pertinemment quel anniversaire ramenait ce 10 février et que la « promenade » qui a conduit la Famille Royale jusqu’à Notre-Dame de Paris n’était en rien fortuite. D’autant qu’on voit le Roi s’avancer résolument vers le sanctuaire pour s’aller agenouiller devant la statue de la Très Sainte Vierge Marie.
Quelle prière fut lue par le Roi et les assistants ce jour là ? Ici, les écrits diffèrent.
Certains auteurs disent que c’est Madame Elisabeth qui fit alors distribuer aux assistants une prière copiée sur plusieurs papiers et en concluent qu’il s’agirait donc d’une prière composée par cette sainte princesse elle-même pour demander la conservation de la foi catholique en France.
D’autres écrivent que le Roi prit le texte d’une prière que proposait aux fidèles de passage dans la cathédrale une pieuse femme qui se trouvait là, et qu’il s’agissait d’une prière de consécration au Cœur de Marie.
D’autres enfin, tels les auteurs que cite ici le R.P. de Franciosi, parlent de consécration au Sacré-Coeur de Jésus.
Nous ne pouvons en fait rien assurer de façon absolue, car ce qui est en revanche tout-à-fait certain c’est que le texte de cette prière ne nous est pas parvenu.

   2) – L’ex-voto des deux Cœurs de Jésus et Marie conservé au trésor de la cathédrale de Chartres, dont il est également fait mention dans le premier paragraphe ci-dessus, n’est pas en or, mais en vermeil. Il fut commandé par Madame Elisabeth et envoyé par elle à Notre-Dame de Chartres pour concrétiser sa supplication pour la conservation de la foi catholique dans le Royaume.
Cet ex-voto s’ouvre en effet, comme le montre la photographie ci-dessous, et on y voit écrit non pas tous « les noms des associés » comme le dit le texte cité par le R.P. de Franciosi, mais d’un côté : « le Roi et la famille Royale » et de l’autre « L’Eglise de France ».

intérieur de l'ex-voto de Madame Elisabeth

Intérieur de l’ex-voto de Madame Elisabeth

   3) – Enfin la longue citation de « L’Ami de la Religion et du Roi » apporte le témoignage de deux ecclésiastiques, vivants en 1815 et ayant tous deux connu le Bienheureux François-Louis Hébert (on est alors 23 ans après les événements), en faveur de l’authenticité du vœu de Louis XVI au Sacré-Cœur, niée aujourd’hui par quelques historiens.
Il est tout-à-fait vraisemblable que la « pieuse princesse qui recueille avec un soin religieux des débris sur une victime chère à sa sensibilité » est la fille du Roi-martyr, Marie-Thérèse Charlotte de France, alors duchesse d’Angoulème, dont on sait par de nombreux autres témoignages qu’elle s’est en effet attachée à faire chercher tous les objets ayant appartenus à ses parents qui avaient échappé aux destructions des fanatiques et qui avaient été recueillis par des fidèles. De là l’intérêt qu’elle porte spécialement à savoir si les copies du vœu en possession de ce prêtre, qui n’est mentionné que par ses initiales, sont de la main du feu Roi son père.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Voeu de Louis XVI - église du Sacré-Coeur de Douarnenez

Vœu de Sa Majesté le Roi Louis XVI
(détail d’un vitrail de l’église du Sacré-Cœur de Douarnenez)

Scapulaire Sacré-Coeur

2019-56. De la conjuration sans fin.

27 juin,
Fête de Notre-Dame du Perpétuel-Secours (cf. ici & ici) ;
Fête de Saint Crescent, évêque et martyr ;
4ème jour dans l’octave de Saint Jean-Baptiste ;
11ème jour du Jeûne des Apôtres (cf. ici).

Très Saint Nom de Jésus - vignette pour blogue

       Notre excellent et fidèle ami, le Révérend Père jean-François Thomas sj., déjà plusieurs fois cité dans les pages de ce blogue (cf. > ici, > ici, > ici et > ici) est l’auteur de la lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie Royale, publiée le 25 juin 2019 [note : en effet, chaque « 25 du mois », est un jour plus particulier que les membres de la Confrérie Royale, dont j’ai l’insigne honneur et la lourde responsabilité d’être présentement le Prieur, sanctifient et offrent plus encore que les jours habituels, pour le Roi et pour la France, et donne l’occasion à une « lettre » destinée à l’édification et à l’instruction spirituelle de nos membres].

   Plus qu’un écrit de circonstance avec une date de péremption, cette lettre du 25 juin 2019 a un caractère profondément pérenne qui dépasse le cadre d’une publication mensuelle qu’on laisserait trop vite tomber aux oubliettes, quand bien même on l’aurait appréciée lors de sa première lecture.
Je la considère comme très utile à la réflexion et à la conduite de tous les fidèles, et, à ce titre, je pense qu’il n’est pas inutile de la relire et approfondir de manière régulière…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Blason de la Confrérie Royale

De la conjuration sans fin.

       L’état présent du monde, de l’Eglise, de notre pays ne manque pas d’attrister nos cœurs et d’obscurcir nos esprits. Comment garder la tête froide, conserver l’espérance, faire grandir la foi lorsque tout semble s’écrouler par pans entiers dans le fracas des rumeurs et des mensonges ?
La tentation est de se recroqueviller en de petites chapelles, de cultiver son quant-à-soi, d’entretenir son pessimisme, d’annoncer l’apocalypse tout en demeurant les bras ballants.
Pour ne pas sombrer, il faut regarder en arrière, se souvenir de l’histoire, celles qu’ont écrite nos aïeux, pour le meilleur et pour le pire. Car, dans le passé, se trouve la racine du mal moderne. En comprendre les ressorts permet d’être moins désarmé, de repérer l’ennemi, d’échapper à ses stratagèmes et d’organiser la contre-attaque. 

   Notre Seigneur ne nous a jamais promis un parcours de santé. Il ne nous a pas annoncé le plaisir à chaque tournant du chemin. Bien au contraire, Il n’a cessé de nous avertir sur ce qui attendait le disciple fidèle : renoncement, croix, rejet, persécution, mort. Pas de quoi enthousiasmer les foules, pas même celles qui se disent aujourd’hui « catholiques » et pour lesquelles la foi se résume à un menu relativiste et personnalisé où la tolérance et le vivre-ensemble prennent plus de place que l’amour de la vérité et l’exercice héroïque de la charité. Il n’a jamais proclamé que la récompense serait donnée en ce monde, et si Il a bien déclaré que les puissances de l’enfer ne prévaudraient pas contre l’Eglise, Il n’a jamais sous-entendu que cette dernière serait couronnée de lauriers par le monde qui ne pouvait et qui ne peut que la haïr.
Comme nous ne sommes pas des catholiques des âges d’or de l’Église et que nous ne connaissons pas encore de persécution sanglante, nous avons pris l’habitude de nous être installés confortablement dans une foi qui ne dérange guère, qui n’est souvent que la cerise sur le gâteau, ou, pire, la cinquième roue du carrosse. Le moindre effort nous coûte et le mot même de sacrifice nous épouvante et nous dégoûte. Que nous le voulions ou non, nous sommes bien embourbés dans le monde.
Un chrétien du XIIIème siècle serait bien surpris de nous découvrir car nous n’avons pas beaucoup de points communs avec lui. Y compris dans les milieux de la « tradition », les fidèles présentent souvent un vernis qu’ils confondent avec l’essence. Les structures sont faibles, la colonne vertébrale inexistante, tout l’édifice est fragilisé. A la moindre épreuve, voilà que tout s’écroule. Nous nous consumons aussi rapidement que l’étrange incendie de Notre-Dame a dévoré la cathédrale.
Pourquoi donc sommes-nous si vulnérables alors que nous avons la prétention de confesser une foi identique à celle de nos pères ?                       

   Nous sommes en grande partie des héritiers inconscients du contenu de l’héritage que nous avons reçu. Tout est pêle-mêle dans le coffret remis entre nos mains, le pire et le meilleur. Nous savons bien que lorsque ces deux-là sont mélangés, le pire finit toujours par l’emporter, d’autant plus que le monde environnant n’aide pas à résister, à réfléchir, à discerner. Alors nous pataugeons comme nous pouvons, esseulés et abandonnés que nous sommes, alors que le phare romain, qui avait brillé pendant deux millénaires, s’essouffle soudain et ne brille plus que par intermittence. Il nous faut comprendre de qui et de quoi nous sommes les héritiers pour pouvoir réagir comme il se doit. Il ne s’agit pas d’être grand clerc et de décortiquer l’histoire pour que la vérité saute aux yeux.
Le poète Lamartine écrivait : « Toute civilisation qui ne vient pas de l’idée de Dieu est fausse. Toute civilisation qui n’aboutit pas à l’idée de Dieu est courte. Toute civilisation qui n’est pas pénétrée de l’idée de Dieu est froide et vide. La dernière expression d’une civilisation parfaite, c’est Dieu mieux vu, mieux adoré, mieux servi par les hommes. » Cette vision est certes un peu romantique et les termes mériteraient des éclaircissements et des précisions, mais l’intuition est juste.
Depuis que la civilisation n’a plus Dieu comme assise, comme guide et comme but, elle erre et elle s’étiole. Encore faut-il qu’il s’agisse du vrai Dieu, celui révélé par le Christ, et non point une mauvaise et fausse copie, une singerie diabolique, comme les dieux adorés dans les fausses religions. Nous allons dire que nous adorons vraiment Dieu, celui de la Révélation. Cela est possible, mais nous devrions y regarder à deux fois car ce Dieu a été tellement défiguré depuis plusieurs siècles dans notre pays et sur le continent européen. Robespierre lui-même croyait en Dieu et lutta contre l’athéisme révolutionnaire. Mais quel Dieu ? Un mot ne suffit pas à établir la vérité. Si l’objet de l’intelligence est mauvais, le vocabulaire aura beau être pieux, l’ensemble ne sera pas simplement vide mais également néfaste et faux. Beaucoup de personnes parlent aujourd’hui de Dieu, y compris dans les loges maçonniques. Nous ne sommes pas à une époque de vide religieux, mais plutôt de trop-plein qui est du poison. Or, la confusion semée dans les esprits en ce qui concerne Dieu ne date pas d’hier. Elle est ancienne et, comme elle vient du diable, elle a tissé patiemment sa toile, durant des siècles, passant inaperçue très longtemps, puis s’imposant tout à fait.
En fait, il existe une conjuration qui a pris racine dès la fin du Moyen Age et qui n’a cessé de prendre de l’embonpoint. Certaines saines réactions l’ont parfois réduite au silence quelque temps, la poussant à un régime amaigrissant, mais, rapidement elle a repris du poids dès que l’occasion s’en présentait. Cette conjuration est celle dirigée contre la religion catholique (pas d’abord le christianisme mais le catholicisme romain).
Deux civilisations sont face à face : la catholique, et l’autre qui n’existe qu’en opposition avec la première et toujours sur les ruines de la première car elle est incapable de créer quoi que ce soit par elle-même. Le Malin ne peut rien inventer, rien produire, rien construire. Il singe et il parasite. La civilisation moderne a surgi et n’a survécu, grassement, que comme corps étranger s’incrustant dans un corps sain, la civilisation chrétienne (catholique uniquement, puisque toute l’Europe n’est ce qu’elle est que grâce au travail de l’Église, de ses moines, de ses théologiens, de ses artistes). 

   La fin dernière de l’homme est la félicité, comme l’a si bien décrit Bossuet dans ses Méditations sur l’Evangile. Ce bonheur ne se trouve qu’en Dieu, tel est le programme des Béatitudes. L’Église n’a jamais enseigné un autre message, jusqu’à ce qu’elle se laisse séduire par les sirènes de la civilisation moderne qui, elle, affirme que le bonheur est dans la jouissance personnelle. D’un côté, le mérite pour le salut éternel, de l’autre, le plaisir éphémère pour une satisfaction terrestre. Il faut choisir entre les deux.
Le problème est que, surtout depuis la Renaissance, puis la secousse de l’hérésie protestante, et encore plus la Révolution fille des Lumières et de la franc-maçonnerie, le message est brouillé au sein de l’Église où tant se sont laissé tromper et ont décidé, d’abord avec le modernisme puis avec le concile Vatican II, de rendre hommage au monde et de déposer les armes. Ce furent les épousailles de la carpe et du lapin. Un tel couple est stérile et celui des deux qui est pur perd son innocence en se livrant à l’autre. Le Syllabus de Pie IX a parfaitement souligné ces aberrations et il est plus que jamais d’actualité car il dénonce les erreurs qui ont fructifié à notre époque.
Le P. Pierre de Clorivière, jésuite de l’ancienne Compagnie survivant dans le tumulte de la Révolution, écrivait en 1794 dans ses Vues sur l’avenir : « Le grand effort de l’enfer, maintenant surtout, tend à séparer l’homme de Jésus-Christ, à le mettre dans l’inimitié de Jésus-Christ. Tous les biens que Dieu a faits à l’homme, c’est en vue de Jésus-Christ qu’Il les a faits. Jésus-Christ est le flambeau du monde. En s’écartant de Lui, les peuples, comme les individus, se replongent dans les ténèbres. Il en sera toujours ainsi. »
Du trouble intellectuel causé par la querelle des universaux à la fin du Moyen-Age, à l’amour immodéré de l’antique et de l’homme à la Renaissance avec Pétrarque, Alberti, Erasme même, à l’hérésie de Luther et de Calvin, aux philosophes des Lumières, Rousseau aussi bien que Voltaire, à l’instauration des loges maçonniques, à la grande Révolution et aux petites qui vont suivre, tout se tient par un fil invisible au début, puis de plus en plus net : la haine du catholicisme et le souhait de le remplacer par une nouvelle religion, au départ encore chrétienne par certains aspects, puis totalement étrangère.
Notre religion moderne, héritière de cette conspiration, est le moi, d’ailleurs souvent et de plus en plus indifférencié dans la masse, dans la nasse des moi qui s’additionnent, se confondent mais qui ont la prétention de se suffire à eux-mêmes, d’être maîtres de leur origine et de leur fin. Le bonheur n’est plus réduit qu’à une somme indéfinie, infinie de plaisirs médiocres ou franchement mauvais qui sont déclinés jusqu’à la nausée. L’homme moderne est riche et malheureux. Ce n’est même plus la civilisation moderne, qui comportait en elle des idées chrétiennes devenues débridées, mais une société post-contemporaine composée d’invertébrés déprimés parce que gavés.

   Personne ne peut dire qu’il n’est pas, peu ou prou, tributaire de cette nouvelle manière d’être (ou de ne pas être). Nous sommes tous touchés par le poison ; le seul remède est une vigilance de chaque instant et une exigence envers soi-même qui ne laisse la porte ouverte aux influences pourries. Travail titanesque, héroïque ? Plus que cela : travail de la sainteté, c’est-à-dire l’abandon de sa volonté propre à l’œuvre de la grâce. La seule richesse qui importe est l’homme intérieur. Tout le reste passe et ne laisse aucune trace.
Quelle est notre priorité ? Celle de plaire au monde ou celle de vivre déjà de la vie éternelle ? Le choix demande des sacrifices. Le royaume des cieux n’est pas de ce monde, mais nous pouvons vivre ici-bas comme un préambule pour le royaume qui ne passe pas.

P. Jean-François Thomas s.j.
S. François Caracciolo - 4 juin 2019

Le Greco - adoration du Saint Nom de Jésus

Le Greco : l’adoration du Saint Nom de Jésus

2019-53. Du caractère sacré naturellement inhérent à la royauté.

« L’idée royale est en dernière analyse une idée religieuse. »
Gustave Thibon

Couronne

       Voici quelques réflexions que le Maître-Chat Lully avait commencé à noter en vue d’une publication qu’il n’a pas eu le temps de mener à bien lui-même. Nul doute qu’il souhaitait approfondir encore un sujet qui retenait toute son attention et nourrissait ses méditations. J’ai choisi de vous les livrer telles qu’il les a laissées.

Lully défenseur de la couronne

Quelques réflexions félines  sur le caractère sacré naturellement inhérent à la royauté :

   - « Le Royaume des Cieux est comparable à un roi… »
Dans le Saint Evangile, Notre-Seigneur Jésus-Christ introduit à plusieurs reprises des paraboles par ces mots. D’ailleurs Il ne parle jamais que du « Royaume des Cieux », et non de la « république des Cieux » ou de la « démocratie des Cieux » !!!
L’un de nos chers amis prêtres faisait remarquer avec beaucoup de justesse que, contrairement à ce que pourraient imaginer quelques esprits ignorants de la réalité historique, au temps de Notre-Seigneur il n’y avait pas que des rois, et que ce n’est donc pas parce qu’il n’y aurait eu que cet unique mode d’organisation politique que notre divin Rédempteur, lorsqu’Il établit des paraboles mettant en scène une forme de gouvernement, parle exclusivement de « roi » et de « royaume ».
L’antiquité avait connu toutes les formes de gouvernement possibles et imaginables : des démocraties directes, des démocraties représentatives, diverses formes de républiques, des gouvernements oligarchiques, des aristocraties, des empires plus ou moins centralisés, des royautés monarchiques ou des royautés que l’on appelerait aujourd’hui « parlementaires », des monarchies héréditaires ou des monarchies électives, des dictatures ou des tyrannies… etc. Mais le seul et unique système de gouvernement qu’Il a trouvé parfaitement idoine à représenter l’autorité divine et la réalité spirituelle inaugurée par Son œuvre rédemptrice est la royauté héréditaire, de type paternel, absolue et de droit divin.

Couronne

   - La notion de « Roi » est quasi naturelle et spontanée à l’homme pour exprimer l’excellence : une excellence exemplaire, une excellence qui attire les cœurs et qui génère l’amour, une excellence qui suscite l’enthousiasme, une excellence porteuse d’idéal, une excellence capable de fédérer les énergies, d’unir les volontés et de porter jusqu’au sublime tout ce qu’il y a de meilleur dans l’homme, une excellence porteuse de beauté et de gloire.

C’est bien pour cela que l’on dit de manière naturelle et spontanée que le lion est « le roi des animaux », que le Rhône est un « fleuve-roi », que le Mont Mézenc est « le roi des Boutières », qu’un repas fin et succulent est « royal »… etc. …etc.
Personne n’aurait l’idée de dire que le lion est le président de la république des animaux, que le Rhône est un fleuve-présidentiel, que le Mézenc est le président des Boutières, et je ne suis pas certain que ce serait un compliment que de dire à une maîtresse de maison qu’elle vous a servi un repas présidentiel… 

Et par ailleurs, les enfants, même élevés et formatés à « l’école de la république », ne cessent néanmoins pas de jouer spontanément avec des rois et des princesses.
Je n’en ai encore jamais vu qui, dans leurs jeux, lorsqu’ils veulent être un grand personnage auréolé de prestige, de courage et de vaillance, et investi d’une autorité incontestable, veuillent s’identifier à l’un ou l’autre des présidents de la république.
Quant aux petites filles, lorsqu’elles rêvent d’être belles et admirées, elles choisissent spontanément d’être des princesses. Je n’ai encore jamais entendu parler qu’elles aient pour ambition de ressembler à quelque Carla, Julie ou Brigitte !!!

Couronne

   - Il existe un lien véritablement ontologique entre la royauté et le sacré.
La royauté est une institution humaine en laquelle se trouve quelque chose qui dépasse infiniment le caractère simplement naturel de toutes les autres institutions humaines.
L’idée du roi est inséparable d’une forme de transcendance : il en a été ainsi depuis la nuit des temps, chez tous les peuples, et bien avant le judaïsme et la révélation chrétienne définitive.
L’idée de royauté est naturellement inséparable d’une vision sacrale de l’univers et de la société. Un roi est le signe visible d’une conception de l’univers et de la société soumis l’un et l’autre à la divinité.
Un roi est toujours bien plus qu’un simple gouvernant, bien plus qu’un simple chef politique ou qu’un simple conducteur d’homme, parce que le roi occupe toujours une place de médiation entre une portion de l’humanité, confiée à sa garde, et la divinité.

Couronne

   - L’homme est naturellement religieux, et lors même qu’il fait la part entre le domaine à strictement parler religieux et le domaine de la vie ordinaire avec ses contingences triviales et matérielles, son univers n’est cependant jamais totalement profane : tout, dans l’univers et dans sa vie, lui parle de l’ordre voulu par Dieu ; tout, dans l’univers et dans sa vie, lui est occasion d’élever son coeur et son esprit vers Dieu…
Et celui qui est le chef de la société civile est naturellement le garant de l’ordre divin et des lois données par Dieu à Sa création.
Voilà pourquoi le roi est un intermédiaire entre Dieu et l’homme ; voilà pourquoi le pouvoir du roi est une délégation divine ; voilà pourquoi il y a un caractère quasi sacerdotal en tout roi.

Je parle de ce qui est normal, dans l’ordre naturel.
La Révélation divine et l’épanouissement du christianisme vont apporter un caractère surnaturel à cette compréhension naturelle de l’ordre du monde, et vont élever la royauté à un degré de perfection inégalé, capable aussi d’élever la société tout entière à un degré de civilisation incomparable.

Couronne

   - La perte de l’esprit chrétien, le rejet du christianisme, l’apostasie massive des sociétés autrefois chrétiennes – à partir de la pseudo réforme protestante puis de la grande révolution -, ont dénaturé la compréhension profonde de ce qu’est la royauté, ont dénaturé jusqu’à la compréhension du caractère sacré naturel de la royauté qui existait déjà avant la Révélation chrétienne, et se sont employés à mettre à bas toutes les royautés chrétiennes ou à les vider de leur sens lorsqu’elles ont survécu.

C’est ainsi qu’actuellement, malheureusement, toutes les royautés contemporaines, en Europe notamment, ont perdu leur dimension sacrée, même lorsqu’elles ont conservé certaines apparences traditionnelles : elles ne vivent plus du tout de la verticalité qui est inhérente au pouvoir royal…
Et d’ailleurs, il n’y a plus de pouvoir royal à proprement parler puisque ces fantômes de monarchie ont rejeté la transcendance, ou du moins l’ignorent, et se prosternent devant ces idoles modernes que sont « la souveraineté populaire », la « démocratie », la « représentation nationale », la « majorité » obtenue par tel ou tel parti, l’ « alternance électorale », le « parlementarisme »… et autres foutaises héritées du nominalisme, du protestantisme, du jansénisme, des pseudo « lumières » et de la révolution.
Toutes les royautés européennes qui subsistent aujourd’hui ne sont plus – hélas ! – que des royautés profanées.

Le Roi est mort. Vive le Roi !

2019-51. D’un très touchant pèlerinage auprès des Saintes Hosties de Pézilla-la-Rivière.

19 juin,
Fête de Sainte Julienne Falconiéri, vierge (cf. > ici) ;
Mémoire des Saints Gervais et Protais, martyrs ;
Anniversaire de la mort de Michel de Saint-Pierre (cf. > ici).

Pézilla la Rivière vue aérienne

Vue aérienne de Pézilla-la-Rivière
avec au centre l’église des Saintes Hosties

blason de Pézilla la Rivière

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       La fête de Sainte Julienne Falconieri (cf. > ici), dont le miracle survenu au moment de sa mort manifeste une fois de plus les merveilles et la puissance de la Très Sainte Eucharistie, me fournit aujourd’hui une occasion de vous « emmener » rendre visite à l’église des Saintes Hosties de Pézilla-la-Rivière.

   Dans les pages de ce blogue, Lully vous a déjà raconté de manière précise et détaillée l’histoire des Saintes Hosties et du petit sucrier qui fut miraculeusement doré par Notre-Seigneur Lui-même (voir > ici), je n’ai donc pas lieu d’y revenir.

   Pour moi, connaissant de manière livresque depuis près de quarante ans l’existence de ce prodige, j’aspirais depuis fort longtemps à me rendre à Pézilla-la-Rivière pour vénérer les Saintes Hosties et le sucrier doré : je suis donc infiniment reconnaissant à mes amis du Cercle Hyacinthe Rigaud de m’y avoir conduit le mercredi 3 avril 2019.

Pézilla-la-Rivière - église intérieur

Intérieur de l’église des Saintes Hosties à Pézilla-la-Rivière

   L’excellente surprise que j’ai eue en entrant dans l’église de Pézilla-la-Rivière a été de constater, au premier coup d’œil, que les Saintes Hosties, qui depuis des décennies étaient assez rarement visibles, conservées à part dans un tabernacle, ont été, depuis le 23 avril 2017, placées à nouveau dans le ciborium du retable du maître-autel qui avait été conçu et édifié pour les recevoir, avec le sucrier miraculeusement doré.

Pézilla-la-Rivière 23 avril 2017

Cérémonie du 23 avril 2017, présidée par Son Excellence Monseigneur l’Evêque d’Elne et Perpignan,
au cours de laquelle les Saintes Hosties et le sucrier miraculeux ont été placés dans le trône d’exposition
du retable du maître-autel de l’église de Pézilla-la-Rivière 

   Ce trône d’exposition, bien sécurisé et bien mis en valeur, attire automatiquement le regard dès que l’on entre dans l’église, et, de ce fait attire également l’élan de l’âme fidèle : cette exposition favorise donc de manière évidente la contemplation des Saintes Hosties et du sucrier miraculeux, contribuant à susciter l’intériorisation, la prière, l’adoration…

Pézilla-la-Rivière maître-autel et exposition

Pézilla-la-Rivière ciborium

   Cette très intelligente et dévote mise en valeur m’a donc permis de réaliser de nouveaux clichés très précis de l’ostensoir des Saintes Hosties et du sucrier miraculeux que je suis heureux de vous présenter ci-dessous en complément de celles qui avaient été publiées en 2014 avec l’article relatant le miracle (cf. > ici).

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

Saintes Hosties

Sucrier miraculeux

Angelorum esca nutrivisti populum tuum,
et Panem de cœlo praestitisti eis, alleluia !
Vous avez nourri votre peuple de la nourriture des anges,
et Vous lui avez donné le Pain du ciel, alléluia !

(2ème antienne de l’office du Très Saint-Sacrement)

frise avec lys naturel

2019-41. Du sermon de Saint Antoine de Padoue aux poissons.

       Après avoir évoqué il y a quelques jours Saint Antoine le Grand, appelé aussi Saint Antoine du désert ou Saint Antoine d’Egypte (cf. > ici), je veux aujourd’hui évoquer un autre très grand saint qui porte lui aussi ce prénom d’Antoine et qui figure au nombre des saints les plus populaires et les plus vénérés dans toute la Chrétienté : Saint Antoine de Padoue.

   J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de la grande dévotion qui est la nôtre envers cet extraordinaire thaumaturge (par exemple > ici). Vous trouverez aussi dans les pages de ce blogue la belle catéchèse du 10 février 2010 dans laquelle le pape Benoît XVI a présenté sa vie et son œuvre (cf. > ici), ainsi que la prière que j’ai composée et qui, selon les témoignages reçus, semble avoir quelque « efficacité » (cf. > ici).
Mais en ce jour, je veux tout simplement retranscrire ici le chapitre XL des « Fioretti » de Saint François d’Assise qui raconte l’un des miracles de Saint Antoine de Padoue : le sermon aux poissons.

   Dieu, qui n’a de mépris pour aucune de Ses créatures, se sert parfois de ces animaux que certains « spirituels » considèrent comme négligeables, au prétexte qu’ils ne sont pas dotés, comme l’homme, d’un esprit créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et appelé à recevoir la vie divine, pour donner de grandes leçons et confondre ceux qui se prétendent « spirituels » et en raison de cela n’ont point d’égard pour les animaux…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

Saint Antoine de Padoue prêchant aux poissons - vitrail de l'église Saint-Ferdinant à Arcachon

Saint Antoine de Padoue prêchant aux poissons
(vitrail de l’église Saint-Ferdinand à Arcachon)

Gif animé poisson d'avril 3

Du miracle que Dieu fit lorsque Saint Antoine, étant à Rimini, prêcha aux poissons de la mer

       Le Christ béni voulant montrer la grande sainteté de son très fidèle serviteur Saint Antoine, et combien dévotement il fallait entendre sa prédication et sa sainte doctrine, se servit une fois entre autres des animaux sans raison, c’est-à-dire des poissons, pour reprendre la sottise des infidèles hérétiques (note : il s’agissait de personnes séduites par les erreurs des cathares), à la manière dont il avait jadis, dans le Vieux Testament repris par la bouche de l’ânesse, l’ignorance de Balaam.

   Saint Antoine était donc une fois à Rimini où il y avait une grande multitudes d’hérétiques, et il voulait les ramener à la lumière de la vraie Foi et dans le chemin de la Vérité : pendant plusieurs jours il leur prêcha et disputa avec eux de la Foi du Christ et de la Sainte Ecriture ; mais non seulement ils ne se rendaient point à ses saints discours, mais même, comme endurcis et obstinés, ils ne voulaient pas l’écouter ; aussi, un jour, par divine inspiration, Saint Antoine s’en alla à l’embouchure du fleuve au bord de la mer ; et se tenant sur la rive entre la mer et le fleuve, il commença, comme s’il prêchait, par dire aux poissons de la part de Dieu :
« Ecoutez la parole de Dieu, vous poissons de la mer et du fleuve, puisque les infidèles hérétiques refusent de l’entendre. »

   A peine eut-il ainsi parlé qu’il vint aussitôt vers lui, à la rive, une telle multitude de poissons, grands, petits et moyens, que jamais dans cette mer et dans ce fleuve on en avait vu une si grande quantité ; et tous se tenaient la tête hors de l’eau et demeuraient attentifs tournés vers le visage de Saint Antoine, tous en très grande paix, en très grand calme, en très grand ordre ; car au premier rang et le plus près de la rive se tenaient les plus petits poissons, et derrière eux les poissons moyens, et en arrière encore, où l’eau était plus profonde, les plus grands poissons.

   Les poissons étant donc ainsi rangés en tel ordre et disposition, Saint Antoine commença à leur prêcher solennellement ; il parla ainsi :
« Mes frères les poissons, vous êtes fort obligés, selon votre pouvoir, de rendre grâce à votre Créateur, qui vous a donné un si noble élément pour votre habitation, en sorte qu’à votre choix vous avez des eaux douces et des eaux salées ; Il vous a donné beaucoup de refuges pour éviter les tempêtes ; Il vous a donné encore un élément clair et transparent et la nourriture qui vous permette de vivre. Dieu votre Créateur courtois et plein de bonté, quand Il vous créa, vous donna l’ordre de croître et de vous multiplier, et vous donna Sa Bénédiction. Puis, au déluge universel, alors que mouraient tous les autres animaux, Dieu vous conserva seuls sans dommage. Ensuite, Il vous a donné des nageoires pour pouvoir aller çà et là partout où il vous plaît. A vous il fut accordé, par le commandement de Dieu, de garder le Prophète Jonas et après trois jours de le rejeter à terre sain et sauf. Vous avez offert le cens à Notre-Seigneur Jésus-Christ qui, comme un petit pauvre, n’avait pas de quoi payer. Par un mystère singulier, vous avez été la nourriture de l’éternel Roi Jésus-Christ avant et après Sa Résurrection. Pour tout cela, vous êtes extrêmement obligés de louer et de bénir Dieu, qui vous a donné tant de bienfaits de plus qu’aux autres créatures. »

   A ces paroles et enseignements, et autres semblables de Saint Antoine, les poissons commencèrent à ouvrir la bouche et à incliner la tête, et par ces signes de respect et d’autres encore, ils louaient Dieu comme il leur était possible.
Alors Saint Antoine, voyant un tel respect des poissons envers leur Créateur, se réjouit en esprit et dit à haute voix : « Béni soit le Dieu éternel, parce que les poissons des eaux L’honorent plus que ne le font les hommes hérétiques, et que les animaux sans raison écoutent mieux Sa Parole que les hommes infidèles ».
Et plus Saint Antoine prêchait, plus croissait la multitude des poissons, et pas un ne quittait la place qu’il avait prise.

   A ce miracle, les gens de la ville commencèrent d’accourir et, parmi eux, y vinrent même les susdits hérétiques, qui, voyant le miracle si merveilleux et manifeste, le coeur touché de componction, se jetèrent tous aux pieds de Saint Antoine pour entendre sa prédication.
Alors Saint Antoine commença de prêcher sur la Foi Catholique et prêcha si noblement sur ce sujet qu’il convertit tous ces hérétiques et les fit retourner à la vraie Foi du Christ ; tous les fidèles en demeurèrent en grande allégresse, réconfortés et fortifiés dans la Foi.
Cela fait, Saint Antoine congédia les poissons avec la bénédiction de Dieu, et tous s’en allèrent donnant de merveilleux signes d’allégresse ; et le peuple fit de même.
Puis Saint Antoine resta à Rimini pendant nombre de jours, prêchant et produisant beaucoup de fruits spirituels dans les âmes.

A la louange du Christ. Amen.

Fioretti de saint François d’Assise, chapître XL.

Gif animé poisson

2019-38. « Ainsi la croix qui avait été jusqu’alors pour les hommes un sujet d’opprobre et de mépris, devint un objet de vénération et de gloire ».

3 mai,
Fête de l’Invention de la Sainte Croix ;
Pieuse mémoire des clercs massacrés à Lamastre par les huguenots le 3 mai 1587 (cf. > ici et > ici).

       Parce que la fête de l’Invention de la Sainte Croix - célébrée depuis des siècles à la date du 3 mai -, était traditionnellement un repère important de l’année liturgique (par exemple, dans le diocèse de Viviers où nous vivons, elle marquait le début des processions dominicales prescrites tous les dimanches avant la Grand’Messe et ce jusqu’au 14 septembre) est malheureusement aujourd’hui bien oubliée et que beaucoup de fidèles (* note ci-dessous) ignorent les circonstances de la découverte (c’est le sens du mot « invention ») du bois sacré de la Croix sur laquelle Notre-Seigneur a accompli notre salut, nous avons décidé de publier ici les textes du bréviaire traditionnel qui résument cette découverte, dans les leçons du deuxième nocturne des matines de cette fête.

   Note :
Cela n’est pas seulement ignoré de beaucoup de fidèles mais aussi de nombreux prêtres, puisque ces faits ne se trouvent plus relatés que dans les bréviaires antérieurs à la réforme de Jean XXIII : ainsi donc beaucoup de prêtres traditionnels célébrant selon le missel et le bréviaire conformes au calendrier et aux rubriques de 1960 n’en entendent jamais parler !
Quant aux prêtres formés dans les séminaires diocésains ou interdiocésains – qui ne sont bien souvent que des foyers d’impiété – pour la nouvelle liturgie, s’ils en entendent parler c’est comme pieuses « légendes » sans consistance historique et prêtant à sourire…

Agnolo Gaddi invention de la Sainte Croix

Agnolo Gaddi (1350 – 1396) : l’histoire de la Sainte Croix
(fresques de la chapelle du chœur de la basilique Sainte-Croix, à Florence, 1385-87)

L’invention de la Sainte Croix de Notre-Seigneur
par
l’impératrice Sainte Hélène

(Leçons du bréviaire au deuxième nocturne des matines de la fête de l’Invention de la Sainte Croix)

Quatrième leçon :

   Après l’insigne victoire que remporta sur Maxence l’empereur Constantin, auquel le signe de la Croix du Seigneur avait été manifesté (cf. > ici, > ici et > ici), Hélène, mère de Constantin, avertie en songe, vint à Jérusalem dans le dessein d’y rechercher la Croix.
Sur le Calvaire, elle fit abattre une statue de marbre représentant Vénus ; c’était pour abolir tout souvenir de la Passion de Jésus-Christ, que les Gentils avaient, depuis environ cent quatre-vingts ans, placé cette statue à l’endroit même où la Croix avait été plantée.
Hélène agit de même au lieu où était la crèche du Sauveur, et au lieu où Il était ressuscité, ayant fait enlever du premier le simulacre d’Adonis, et du second, celui de Jupiter. 

Cinquième leçon :

   On déblaya l’endroit où devait être la Croix, et, en creusant, l’on découvrit trois croix profondément enfouies, mais le titre de la Croix du Seigneur fut trouvé à part et comme l’on ne voyait pas à laquelle des trois croix il avait été fixé, un miracle mit fin au doute.
Macaire, Évêque de Jérusalem, après avoir fait adresser à Dieu des prières, fit toucher l’une après l’autre les trois croix à une femme qui était gravement malade. L’attouchement des deux premières ne lui fut d’aucun secours, mais lorsqu’on eut approché la troisième de l’infirme, cette personne fut aussitôt guérie. 

Sixième leçon :

   Ayant ainsi retrouvé la croix, instrument de notre salut, Hélène éleva au même lieu une église, vraiment magnifique où elle laissa une partie de la Croix, enfermée dans une châsse d’argent ; elle en apporta une autre partie à son fils Constantin, et on la déposa à Rome dans l’église appelée Sainte-Croix-en-Jérusalem, construite sur l’emplacement du palais de Sertorius.
Hélène remit encore à son fils les clous avec lesquels le très saint corps de Jésus-Christ avait été attaché (voir aussi > ici).
C’est alors que Constantin porta une loi, pour défendre qu’on fît désormais subir à quelqu’un le supplice de la croix ; et ainsi la croix qui avait été jusqu’alors pour les hommes un sujet d’opprobre et de mépris, devint un objet de vénération et de gloire. 

Ste Hélène - église Saint Honoré d'Eylau -  nef gauche

L’impératrice Sainte Hélène
et son fils l’empereur Saint Constantin 1er le Grand
(vitrail de l’église neuve Saint-Honoré d’Eylau, à Paris)

2019-36. « Que ce brutal événement nous soit une incitation à convertir nos cœurs, à les dépouiller du superficiel, à les ramener à l’essentiel ».

Alors que de trop nombreux responsables de l’Eglise n’émettent bien souvent, en guise de vœux ou de messages pastoraux à l’occasion de la fête de Pâques, que d’affligeantissimes banalités ou les poncifs éculés d’une platitude dont on se demande si elle a encore un lien, même ténu, avec la foi catholique authentique, notre Souverain légitime, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, a fait paraître, dans la Sainte Nuit de Pâques, le message suivant, message admirable par sa profondeur spirituelle autant que par la lucidité des vues et la sagesse des analyses dont il témoigne.
Rendons grâces à Dieu pour la sollicitude de notre Roi et pour le discernement qu’Il lui accorde en ces temps de troubles et de pertes des repères fondamentaux !

Vive le Roi !

Notre-Dame de Paris après incendie

Mes chers compatriotes,

En ce jour où toute la Chrétienté célèbre dans la joie et l’Espérance la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, comment ne pas vous souhaiter une joyeuse et belle fête de Pâques !
La Semaine Sainte a pourtant commencé de manière terrible par le tragique incendie de Notre-Dame de Paris qui nous a tous profondément bouleversés. 

Dieu merci, la cathédrale a survécu à ce déluge de feu et d’eau. 
Et ses principaux trésors ont été miraculeusement épargnés, en particulier la couronne d’épines, la tunique de Saint Louis, le maître-autel de Louis XIV, les rosaces… et bien d’autres encore.
Et si la charpente et la flèche se sont effondrées sous l’assaut violent des flammes, les murs, eux, ont tenu.

Au-delà des signes et des symboles que nous pouvons y voir, c’est vraiment toute la France qui a tremblé saisie d’émotion pour ce joyau qui fait partie de notre Histoire, de notre patrimoine.

Souhaitons que cette unité d’une nuit, restaurée quelques instantsautour de ce qui constitue le départ de toutes les routes de France, de ce qui en est le cœur spirituel et culturel, puisse régner durablement, plus forte que les divisions qui nous minent trop souvent.

Témoignons notre reconnaissance aux héroïques Sapeurs-Pompiers de Paris, et pensons tout particulièrement à leur frère d’armes blessé dans cette bataille contre le feu. Prions pour son rétablissement complet et rapide.

Que le peuple de France, conduit par les architectes des Bâtiments de France et des Monuments historiques, s’appuyant sur le professionnalisme exceptionnel de nos corps de métiers restaure à présent patiemment Notre Dame, en prenant le temps comme meilleur allié, pour lui rendre sa splendeur, dans l’esprit de Foi et de sacrifice qui était celui de ses bâtisseurs, nos ancêtres. 

Et que ce brutal événement nous soit une incitation à convertir nos cœurs, à les dépouiller du superficiel, à les ramener à l’essentiel.

Que le Christ règne sur nos cœurs apaisés et que Notre-Dame qui est la Reine de France, protège le peuple de France qu’Elle affectionne tant !

Le Christ est ressuscité !
Joyeuse fête de Pâques à vous tous!

Louis
Duc d’Anjou

grandes armes de France
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