Archive pour la catégorie 'Lectures & relectures'

2025-3. Récapitulatif de nos publications relatives à Sainte Angèle de Foligno.

4 janvier,
Fête de Sainte Angèle de Foligno, veuve ;
Mémoire de l’octave des Saints Innocents ;
8ème jour de la neuvaine aux Saints Rois Mages (cf. > ici).

   Vous trouverez ci-dessous la liste de tous les textes publiés dans ce blogue relatifs à Sainte Angèle de Foligno ou extraits de ses œuvres, avec les liens pour y accéder :

Châsse de Sainte Angèle de Foligno - blogue

Châsse de Sainte Angèle de Foligno

A – Présentation de la vie de Sainte Angèle de Foligno :

- Présentation de la vie et de l’œuvre de Sainte Angèle par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI > ici
-

B – Textes tirés des œuvres de Sainte Angèle de Foligno :

- Les voies de la délivrance > ici
- « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée » > ici
- La Croix et la bénédiction > ici
- Enseignements de Sainte Angèle de Foligno sur l’oraison > ici
- Dernière lettre de Sainte Angèle de Foligno > ici

C – Prières :

- Prières en l’honneur de Sainte Angèle de Foligno > ici

fresque ancienne représentant Sainte Angèle de Foligno

Prières en l’honneur de Sainte Angèle de Foligno, « Maîtresse des théologiens » :

Sainte Angèle de Foligno - châsseChâsse de Sainte Angèle de Foligno

Prière pour demander à Dieu de suivre les pas de Sainte Angèle de Foligno :

   O Dieu, qui, après l’avoir conduite Vous-même dans les voies de la pénitence et de la purification, avez donné à Sainte Angèle d’entrer dans une intimité profonde avec Votre Fils Crucifié et qui, par les illuminations du Saint-Esprit, l’avez amenée aux plus hauts sommets de la sagesse et de la science de Vos sublimes mystères, nous Vous le demandons humblement, par ses mérites et son intercession, accordez-nous de vivre, en ce monde, dans une humble et pleine cohérence avec les vérités que Vous avez révélées, afin d’arriver un jour à la béatitude éternelle où nous Vous contemplerons face à face.

Ainsi soit-il !

Le Christ apparaissant à Sainte Angèle de Foligno

Apparition du Christ à Sainte Angèle de Foligno

Prière écrite par S. Exc. Mgr. Siro Silvestri, évêque de Foligno :

   O glorieuse Sainte Angèle qui, éclairée par la grâce, dans le mépris et le renoncement à tout ce qui est éphémère, avez couru à grands « pas » sur le chemin de la Croix, vers Dieu « amour de l’âme », intercédez pour nous afin que nous puissions aimer le Seigneur comme vous L’avez vous-même aimé.
Apprenez-nous, ô Maîtresse spirituelle, à nous détacher des choses passagères de la terre, pour posséder Dieu, notre vraie richesse.

Ainsi soit-il !

Sainte Angèle de Foligno reçoit la Sainte Communion par la main d'un ange

Sainte Angèle de Foligno communiée par un ange

Prière adaptée d’une supplication en italien :

   Glorieuse Sainte Angèle, notre céleste modèle,
vous qui avez expérimenté la puissance de Dieu qui transcende tout et remplit tout, vous qui avez accueilli la Trinité Sainte de manière inconditionnelle, vous dont Dieu a fait une lumière pour ceux qui veulent entrer généreusement dans les voies de la conversion et de la pénitence, vous à laquelle ont été révélés les plus sublimes mystères de l’Amour divin,
soyez toujours pour nous une protection et un refuge dans les graves difficultés qui nous entravent, nous font craindre ou nous décourager, et menacent ainsi notre salut.

   Epouse de Celui qui fut crucifié sur le nouvel Arbre de Vie, et qui avez été élevée par Lui aux plus élevés des sommets de la science spirituelle, apprenez-nous à votre suite, ô Maîtresse des théologiens, à connaître toujours plus intimement le Cœur ouvert « en qui sont tous les trésors de la sagesse et de la science », par une fervente et inlassable prière contemplative. 

   Par l’union mystique qui vous a liée dès ici-bas au Christ Jésus Notre-Seigneur, et vous rend si proche de Lui pour l’éternité, obtenez pour nous de Dieu, qui vous a ouvert les secrets de Sa puissance, toutes les grâces nécessaires à notre salut, mais aussi la force et la santé, pour soutenir avec vaillance nos efforts spirituels.
Nous vous demandons enfin, avec une grande confiance, de nous obtenir la grâce de ………, si cela est conforme aux desseins sur nous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel soit la gloire dès maintenant et pour les siècles des siècles. 

Ainsi soit-il !

Sainte Angèle de Foligno - visage

Détail du gisant de Sainte Angèle de Foligno en lequel sont enfermées ses reliques

Prière écrite par S. Exc. Mgr. Giovanni Benedetti, évêque de Foligno :

   Nous Vous remercions, ô Seigneur, pour le don que Vous avez voulu faire à Votre Eglise, en appelant à la conversion la Bienheureuse Angèle.

   Nous adorons en elle le mystère de Votre miséricorde infinie, qui a voulu la guider, par le chemin de Croix, vers les hauteurs de la sainteté héroïque.
Eclairée par la prédication de Votre parole, purifiée par le sacrement de Votre pardon, elle est devenue un brillant exemple de vertus évangéliques, une sage enseignante et un guide sûr sur le chemin difficile de la perfection chrétienne.

   Confiants en son intercession, nous Vous prions, Seigneur : que le désir de conversion, chez ceux que Vous appelez du péché à la grâce, par le sacrement de Votre pardon, soit sincère et persévérant.
Et, nous Vous le demandons aussi, Seigneur, que le modèle de sainteté, que Vous avez Vous-même voulu nous donner dans la vie de la Bienheureuse Angèle, éclaire et soutienne ceux qui veulent imiter ses vertus au sein de nos familles, dans nos communautés religieuses, dans le monde ecclésial, et dans la vie de nos cités.

Ainsi-soit-il !

Intercession de Sainte Angèle de Foligno

Intercession de Sainte Angèle de Foligno

Invocations à Sainte Angèle de Foligno, traduites de l’italien par nos soins :

   O Bienheureuse Angèle, qui, écrivant à l’un de vos disciples, lui avez adressé le vœu « que la lumière, l’amour et la paix du Dieu Très-Haut soient avec toi », obtenez du Seigneur ces trois dons très précieux à la communauté chrétienne et au monde entier, menacé par de grandes épreuves et d’innombrables dangers. 

Ainsi soit-il !

   Bienheureuse Angèle, qui avez contemplé, en participant intimement participation à Ses souffrances, le Christ déchiré, crucifié et mort pour nous, obtenez-nous du Seigneur le don de comprendre Ses douleurs physiques et spirituelles, de prendre notre part des souffrances de toutes sortes qui affectent Son Corps mystique, et de ne pas nous décourager ni nous laisser ébranler dans les moments difficiles de cette vie.

Ainsi soit-il !

 Gravure baroque de Sainte Angèle de Foligno

2025-2. Les étrennes des chrétiens.

1er janvier,
Fête de la Circoncision de Notre-Seigneur en l’octave de Sa Nativité ;
Jour de l’an.

       Comme cela se fait de nos jours, le début de l’année civile était, dans l’Antiquité, l’occasion de réjouissances païennes et l’on s’offrait mutuellement des étrennes. Dans le sermon dont nous reproduisons ci-dessous le texte, notre Bienheureux Père Saint Augustin exhorte les fidèles à ne pas se réjouir à la manière des païens et à ne pas se fourvoyer en réjouissances frivoles qui ne sont pas cohérentes avec la foi qu’ils professent. Au sujet des étrennes, consistant à faire des présents à des personnes qui nous en offrent, il engage plutôt à la pratique de l’aumône envers les nécessiteux.

Murillo - Saint Augustin avec la Vierge et l'Enfant Jésus - Séville

Bartolomé Estéban Murillo (1617-1682) :
Saint Augustin avec la Vierge et l’Enfant Jésus qui blesse son cœur d’amour

[Musée des Beaux-arts de Séville]

Les étrennes des chrétiens

(sermon CXCVIII de notre Bienheureux Père Saint Augustin)

   1. Introduction du discours : Saint Augustin part d’une citation du psaume CV qui a été chanté pour exhorter les fidèles à ne pas se réjouit à la manière des païens au début de l’année nouvelle :

   En vous voyant réunis aujourd’hui comme pour un jour de fête et plus nombreux que de coutume, nous invitons votre charité à se rappeler ce qu’elle vient de chanter, à n’avoir pas le cœur muet quand la langue parle si haut, à porter avec ardeur jusqu’aux oreilles de Dieu ce que vous avez fait entendre extérieurement aux oreilles les uns des autres.
Voici en effet ce que vous venez de chanter : « Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu des gentils, afin que nous bénissions votre nom » (Ps. CV, 47). Or, vous serez séparés des gentils si vous ne prenez aucun plaisir à ce qu’ils font aujourd’hui, à leurs joies profanes et charnelles, au bruit de leurs chants si vains et si honteux, à leurs festins et à leurs danses ignobles, à la solennité et à la fête menteuse qu’ils célèbrent.

vignette augustinienne

   2. La séparation d’avec les gentils doit s’entendre, davantage que la séparation des corps, une séparation des mœurs. Or les gentils se livrent aujourd’hui à des divertissements indignes d’un chrétien, et se donnent réciproquement des étrennes : contrebalancez ces pratiques par l’aumône et les exercices de piété

   Oui, vous avez chanté, et l’écho de ce chant sacré est encore à vos oreilles : « Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu des gentils ».
Comment être rassemblés du milieu des gentils autrement qu’en se sauvant ?

   Rester mêlé au milieu d’eux, c’est ne pas se sauver ; mais se rassembler du milieu d’eux, c’est obtenir le salut que donne la foi, que donne l’espérance, que donne une charité sincère, en un mot le salut spirituel attaché aux promesses de Dieu.
Il ne suffit donc pas, pour être sauvé, de croire, d’espérer et d’aimer ; l’important est ce que l’on doit croire, espérer et aimer ; car nul ne vit ici-bas sans ces trois sentiments de foi, d’espérance et d’amour.
Mais pour être rassemblé du milieu des gentils, c’est-à-dire pour être séparé d’eux, il ne faut ni croire ce qu’ils croient, ni espérer ce qu’ils espèrent, ni aimer ce qu’ils aiment.

   Ainsi séparé d’esprit, ne crains pas d’être de corps parmi eux. Se peut-il une différence plus tranchée entre eux et toi que de croire de ton côté qu’il n’y a qu’un Dieu unique et véritable, quand ils croient, eux, que les démons sont des dieux ; que d’espérer, comme tu le fais, la vie éternelle avec le Christ, quand ils espèrent, eux, les frivolités du siècle ; que d’aimer avec toi le Créateur du monde, quand eux n’aiment que le monde ?

   Mais si on diffère d’eux par la foi, par l’espérance et par l’amour, on doit le prouver par sa vie, le montrer par ses actions. Si tu dois donner des étrennes, te livrer à des jeux de hasard et à l’ivresse comme un païen, as-tu une autre foi, une autre espérance, un amour autre que Lui, et comment oses-tu lever le front pour chanter : « Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu des gentils » ?

   Cette séparation consiste à mener une vie différente de celle des gentils, tout en demeurant extérieurement au milieu d’eux.
Combien doit être tranchée cette différence ? Reconnaissez-le, si toutefois vous voulez la faire passer dans votre vie. N’est-il pas vrai que le Fils de Dieu, Jésus-Christ Notre-Seigneur, après S’être fait homme pour l’amour de nous, a payé Lui-même notre rançon ? Il l’a payée de Son Sang, Il l’a payée pour nous racheter et nous rassembler du milieu des gentils.

   Or, en te mêlant à eux, tu refuses de marcher à la suite de ton Rédempteur, et tu t’y mêles par ta vie, par tes actions par les sentiments de ton cœur, par la communauté de foi, d’espérance et d’amour ; tu te montres, par là, ingrat envers ton Sauveur, sans égard pour ta rançon, pour le Sang de l’Agneau sans tache.    

   De grâce donc, pour suivre ton Rédempteur, Celui qui t’a racheté de Son Sang, évite de te mêler aux gentils par la ressemblance des mœurs et de la conduite. Eux donnent des étrennes : faites-vous, des aumônes. Ils se distraient par des chant lascifs : sachez vous distraire par les paroles de l’Ecriture. Ils courent au théâtre : courez à l’église. Ils s’enivrent : jeûnez ; et si vous ne pouvez jeûner aujourd’hui, mangez avec sobriété.
Vous conduire ainsi, ce sera avoir chanté dignement : « Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu des gentils ».

vignette augustinienne

3. L’exigence de la cohérence entre la foi et les mœurs.

   Mais beaucoup vont se préoccuper aujourd’hui d’un mot qu’ils ont entendu. Nous avons dit : Ne donnez point d’étrennes, donnez plutôt aux pauvres. Ce n’est pas assez de donner autant, donnez encore plus. Ne voulez-vous point donner davantage ? donnez au  moins autant.
— Mais, répliques-tu, lorsque je donne des étrennes, j’en reçois aussi.
— Et quand tu donnes aux pauvres, ne reçois-tu rien ?
Assurément tu ne voudrais ni croire ce que croient les gentils ni espérer ce qu’ils espèrent. Si néanmoins tu répètes que tu ne reçois rien en donnant aux pauvres, tu fais partie des gentils ; c’est sans résultat que tu as chanté : « Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu et rassemblez-nous du milieu des gentils ». N’oublie pas cette recommandation : « Ce qui donne aux pauvres ne sera jamais dans le besoin » (Prov. XXVIII, 26). Tu ne te souviens donc pas de ce que dira le Seigneur à ceux qui auront
 assisté les indigents : « Venez, bénis de mon Père, recevez le royaume » ; ni des paroles qu’il adressera à ceux qui ne les auront pas assistés : « Jetez-les au feu éternel » (Matth. XXV 34, 41) ?

   S’il en est ici qui ne m’ont pas entendu avec plaisir, il en est sûrement qui sont satisfaits. C’est à ces vrais chrétiens que je m’adresse pour le moment. Si votre foi, si votre espérance, si votre amour différent des leurs, vivez autrement qu’eux et montrez par la différence de vos mœurs cette autre différence.
Ecoutez l’avertissement de l’Apôtre : « Ne traînez point le même joug que les infidèles. Quoi de commun entre la justice et l’iniquité ? ou quelle alliance entre la lumière et les ténèbres ? Quel commerce entre le fidèle et l’infidèle ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? » (2 Cor. VI, 14-15) Il dit encore ailleurs : « Ce qu’immolent les gentils, ils l’immolent aux démons et non à Dieu. Je ne veux pas, s’écrie-t-il, que vous ayez aucune société avec les démons » (1 Cor, X, 20).

   Les mœurs des gentils plaisent à leurs dieux. L’Apôtre donc en disant : « Je ne veux pas que vous fassiez société avec les démons », entend que les chrétiens se distingueront, par leur conduite et par leurs mœurs, des esclaves des démons. Ces démons aiment les chants frivoles, les spectacles bouffons, les hontes multipliées du théâtre, la folie du cirque, la cruauté de l’amphithéâtre, les combats animés de ceux qui luttent et disputent, souvent jusqu’à l’inimitié, en faveur d’hommes pestilentiels, en faveur d’un comédien, d’un historien, d’un pantomime, d’un cocher, d’un gladiateur. Ces actes sont comme de l’encens offert dans leurs cœurs aux démons, car ces esprits séducteurs prennent plaisir à faire des dupes ; ils se repaissent en quelque sorte des iniquités, des hontes et des infamies de leurs victimes.

   « Pour vous, comme dit l’Apôtre, ce n’est pas ainsi que vous connaissez le Christ, si toutefois vous L’avez écouté et si vous avez été formés à Son école (Eph. IV 20, 21). N’ayez donc point de commerce avec eux. Car, si autrefois vous étiez ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous comme des enfants de lumière » (Ibid. V 7-8), afin que nous aussi, qui vous annonçons la divine parole, nous puissions, avec vous et à cause de vous, nous réjouir à cette lumière éternelle.

Murillo - Saint Augustin avec la Vierge et l'Enfant Jésus - Séville détail

2025-1. Vœux pour l’an de grâce 2025.

Mercredi 1er janvier 2025,
Fête de la Circoncision de Notre-Seigneur au jour octave de Sa Nativité.

Guirlande de sapin - gif

Bonne & Sainte Année 2025 !

       Puissent ces modestes lignes vous être l’assurance des prières ferventes et amicales que nous déposons à votre intention et à vos intentions dans les Cœurs unis de Jésus et de Marie, bien chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion et lecteurs de ce blogue, les priant de vous bénir et protéger, vous et tous ceux qui vous sont chers. 

   Nous prions très spécialement, en ce premier jour de l’an, pour tous ceux qui sont affrontés à la maladie et à l’épreuve, de diverses manières, pour tous nos amis et connaissances qui sont aux prises avec la souffrance, dans leur âme et dans leur corps…

   Nous avons – hélas ! – une bien longue liste à présenter à l’intercession de Notre-Dame de Compassion et de Sainte Philomène, et nous entretenons à leur intention des veilleuses devant elles, pour que, la vive flamme de l’espérance ne vacille jamais dans le cœur de ceux qui, avec leur amitié, nous font l’honneur de leur confiance.

Que la sérénité intérieure, la force et la consolation, soient avec vous tous,
tout au long de ces jours, de ces semaines et de ces mois à venir !

Ainsi soit-il !

Vierge de tendresse voeux 2025 - blogue

2024-292. Blaise Pascal : « Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies ».

       La saison hivernale (mais pas seulement), la faiblesse de nos constitutions, le vieillissement de nos corps, les conséquences de certaines de nos actions, l’hérédité parfois, et, à la source, le péché originel et ses conséquences en chacun des descendants d’Adam, sont la cause de biens des maladies, plus ou moins graves, plus ou moins longues. Nos corps sont alors aux prises avec la souffrance, et cet état influe aussi, assez souvent, sur nos réactions psychologiques et spirituelles.

   Voici un très beau texte – et, certes, un peu long : mais il peut être utilisé par fragments ou paragraphes -, rédigé par Blaise Pascal (probablement en 1648), intitulé : « Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies ».
Ce qu’il exprime est pénétré des plus authentiques sentiments chrétiens. Sa méditation et son approfondissement répété (bien plutôt qu’une simple lecture), pourront se révéler très profitables à nos amis comme il l’est à nous-mêmes, lorsqu’ils se trouveront en proie à la souffrance, et ce d’autant plus qu’on y trouve exprimées des vérités catholiques fort peu enseignées de nos jours (voire contestées par les modernistes) alors qu’elles appartiennent à la grande tradition spirituelle depuis les saints apôtres eux-mêmes.

Nous avons gardé à ce texte la graphie de Blaise Pascal.

Blaise Pascal - film de Roberto Rossellini

Blaise Pascal (1623-1662) pendant sa dernière agonie
photographie extraite du film de Roberto Rossellini (1972)

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

Prière pour demander à Dieu

le bon usage des maladies

   I. Seigneur, dont l’esprit est si bon et si doux en toutes choses, et qui êtes tellement miséricordieux, que non seulement les prospérités, mais les disgrâces mêmes qui arrivent à vos élus sont des effets de votre miséricorde, faites-moi la grâce de ne pas agir en païen dans l’état où votre justice m’a réduit ; que, comme un vrai chrétien, je vous reconnaisse comme mon Père et mon Dieu, en quelque état que je me trouve, puisque le changement de ma condition n’en apporte pas à la vôtre ; que vous êtes toujours le même, quoique je sois sujet au changement ; et que vous n’êtes pas moins Dieu quand vous affligez et quand vous punissez, que quand vous consolez et quand vous usez d’indulgence.

   II. Vous m’aviez donné la santé pour vous servir, et j’en ai fait un usage tout profane. Vous m’envoyez maintenant la maladie pour me corriger ; ne permettez pas que j’en use pour vous irriter par mon impatience. J’ai mal usé de ma santé, et vous m’en avez justement puni. Ne souffrez pas que j’use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle qu’elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu ! que votre grâce toute puissante me rende vos châtiments salutaires. Si j’ai eu le cœur plein de l’affection du monde pendant qu’il a eu quelque vigueur, anéantissez cette vigueur pour mon salut ; et rendez-moi incapable de jouir du monde, soit par faiblesse de corps, soit par zèle de charité, pour ne jouir que de vous seul.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   III. O Dieu, devant qui je dois rendre un compte exact de toutes mes actions à la fin de ma vie et à la fin du monde ! O Dieu, qui ne laissez subsister le monde que pour exercer vos élus, ou pour punir les pécheurs ! O Dieu, qui laissez les pécheurs endurcis dans l’usage délicieux et criminel du monde ! O Dieu, qui faites mourir nos corps, et qui, à l’heure de la mort, détachez notre âme de tout ce qu’elle aimait au monde ! O Dieu, qui m’arracherez, à ce dernier moment de ma vie, de toutes les choses auxquelles je me suis attaché, et où j’ai mis mon cœur ! O Dieu, qui devez consumer au dernier jour le ciel et la terre et toutes les créatures qu’ils contiennent, pour montrer à tous les hommes que rien ne subsiste que vous, et qu’ainsi rien n’est digne d’amour que vous, puisque rien n’est durable que vous ! O Dieu, qui devez détruire toutes ces vaines idoles et tous ces funestes objets de nos passions ! Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie, de ce qu’il vous a plu prévenir en ma faveur ce jour épouvantable, en détruisant à mon égard toutes choses, dans l’affoiblissement où vous m’avez réduit. Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie, de ce qu’il vous a plu me réduire dans l’incapacité de jouir des douceurs de la santé et des plaisirs du monde, et de ce que vous avez anéanti en quelque sorte, pour mon avantage, les idoles trompeuses que vous anéantirez effectivement pour la confusion des méchans au jour de votre colère. Faites, Seigneur, que je me juge moi-même, ensuite de cette destruction que vous avez faites à mon égard, afin que vous ne me jugiez pas vous-même, ensuite de l’entière destruction que vous ferez de ma vie et du monde. Car, Seigneur, comme à l’instant de ma mort je me trouverai séparé du monde, dénué de toutes choses, seul en votre présence, pour répondre à votre justice de tous les mouvemens de mon cœur, faites que je me considère en cette maladie comme en une espèce de mort, séparé du monde, dénué de tous les objets de mes attachemens, seul en votre présence, pour implorer de votre miséricorde la conversion de mon cœur ; et qu’ainsi j’aie une extrême consolation de ce que vous m’envoyez maintenant une espèce de mort pour exercer votre miséricorde, avant que vous m’envoyiez effectivement la mort pour exercer votre jugement. Faites donc, ô mon Dieu, que comme vous avez prévenu ma mort, je prévienne la rigueur de votre sentence, et que je m’examine moi-même avant votre jugement, pour trouver miséricorde eu votre présence.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   IV. Faites, ô mon Dieu ! que j’adore en silence l’ordre de votre providence adorable sur la conduite de ma vie ; que votre fléau me console ; et qu’ayant vécu dans l’amertume de mes péchés pendant la paix, je goûte les douceurs célestes de votre grâce durant les maux salutaires dont vous m’affligez ! Mais je reconnois, mon Dieu, que mon cœur est tellement endurci et plein des idées, des soins, des inquiétudes et des attachemens du monde, que la maladie non plus que la santé, ni les discours, ni les livres, ni vos Écritures sacrées, ni votre Évangile, ni vos mystères les plus saints, ni les aumônes, ni les jeûnes, ni les mortifications, ni les miracles. ni l’usage des sacremens, ni le sacrifice de votre corps, ni tous mes efforts, ni ceux de tout le monde ensemble, ne peuvent rien du tout pour commencer ma conversion, si vous n’accompagnez toutes ces choses d’une assistance toute extraordinaire de votre grâce. C’est pourquoi, mon Dieu, je m’adresse à vous, Dieu tout-puissant. pour vous demander un don que toutes les créatures ensemble ne peuvent m’accorder. Je n’aurois pas la hardiesse de vous adresser mes cris, si quelque autre pouvoit les exaucer. Mais, mon Dieu, comme la conversion de mon cœur, que je vous demande, est un ouvrage qui passe tous les efforts de la nature, je ne puis m’adresser qu’à l’auteur et au maitre tout-puissant de la nature et de mon cœur. A qui crierai-je, Seigneur, à qui aurai-je recours, si ce n’est à vous ? Tout ce qui n’est pas Dieu ne peut pas remplir mon attente. C’est Dieu même que je demande et que je cherche : et c’est a vous seul, mon Dieu, que je m’adresse pour vous obtenir. Ouvrez mon cœur, Seigneur ; entrez dans cette place rebelle que les vices ont occupée. Ils la tiennent sujette. Entrez-y comme dans la maison du fort [cf. Luc XI, 21] ; mais liez auparavant le fort et puissant ennemi qui la maîtrise, et prenez ensuite les trésors qui y sont. Seigneur, prenez mes affections que le monde avoit volées ; volez vous-même ce trésor, ou plutôt reprenez-le, puisque c’est à vous qu’il appartient, comme un tribut que je vous dois, puisque votre image y est empreinte. Vous l’y aviez formée, Seigneur, au moment de mon baptême qui est ma seconde naissance : mais elle est toute effacée. L’idée du monde y est tellement gravée, que la vôtre n’est plus connoissable. Vous seul avez pu créer mon âme ; vous seul pouvez la créer de nouveau ; vous seul y avez pu former votre image, vous seul pouvez la réformer, et y réimprimer votre portrait effacé, c’est-à-dire Jésus-Christ mon Sauveur, qui est votre image et le caractère de votre substance.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   V. O mon Dieu ! qu’un cœur est heureux qui peut aimer un objet si charmant, qui ne le déshonore point, et dont l’attachement lui est si salutaire ! Je sens que je ne puis aimer le monde sans vous déplaire, sans me nuire et sans me déshonorer ; et néanmoins le monde est encore l’objet de mes délices. O mon Dieu ! qu’une âme est heureuse dont vous êtes les délices, puisqu’elle peut s’abandonner à vous aimer, non-seulement sans scrupule, mais encore avec mérite ! Que son bonheur est ferme et durable, puisque son attente ne sera point frustrée, parce que vous ne serez jamais détruit, et que ni la vie ni la mort ne la sépareront jamais de l’objet de ses désirs ; et que le même moment qui entraînera les méchans avec leurs idoles dans une ruine commune, unira les justes avec vous dans une gloire commune ; et que comme les uns périront avec les objets périssables auxquels ils se sont attachés, les autres subsisteront éternellement dans l’objet éternel et subsistant par soi-même auquel ils se sont étroitement unis ! Oh ! qu’heureux sont ceux qui avec une liberté entière et une pente invincible de leur volonté aiment parfaitement et librement ce qu’ils sont obligés d’aimer nécessairement !

   VI. Achevez, ô mon Dieu, les bons mouvemens que vous me donnez. Soyez-en la fin comme vous en êtes le principe. Couronnez vos propres dons : car je reconnois que ce sont vos dons. Oui, mon Dieu : et bien loin de prétendre que mes prières aient du mérite qui vous oblige de les accorder de nécessité, je reconnois très-humblement qu’ayant donné aux créatures mon cœur, que vous n’aviez formé que pour vous, et non pas pour le monde, ni pour moi-même, je ne puis attendre aucune grâce que de votre miséricorde, puisque je n’ai rien en moi qui vous y puisse engager, et que tous les mouvemens naturels de mon cœur, se portant vers les créatures ou vers moi-même, ne peuvent que vous irriter. Je vous rends donc grâce, mon Dieu, des bons mouvemens que vous me donnez, et de celui même que vous me donnez de vous en rendre grâces.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   VII. Touchez mon cœur du repentir de mes fautes, puisque, sans cette douleur intérieure, les maux extérieurs dont vous touchez mon corps me seroient une nouvelle occasion de péché. Faites-moi bien connoître que les maux du corps ne sont autre chose que la punition et la figure tout ensemble des maux de l’âme. Mais, Seigneur, faites aussi qu’ils en soient le remède, en me faisant considérer, dans les douleurs que je sens, celle que je ne sentois pas dans mon âme, quoique toute malade et couverte d’ulcères. Car, Seigneur, la plus grande de ses maladies est cette insensibilité et cette extrême foiblesse, qui lui avoit ôté tout sentiment de ses propres misères. Faites-les-moi sentir vivement, et que ce qui me reste de vie soit une pénitence continuelle pour laver les offenses que j’ai commises.

   VIII. Seigneur, bien que ma vie passée ait été exempte de grands crimes, dont vous avez éloigné de moi les occasions, elle vous a été néanmoins très-odieuse par sa négligence continuelle, par le mauvais usage de vos plus augustes sacremens, par le mépris de votre parole et de vos inspirations, par l’oisiveté et l’inutilité totale de mes actions et de mes pensées, par la perte entière du temps que vous ne m’aviez donné que pour vous adorer, pour rechercher en toutes mes occupations les moyens de vous plaire, et pour faire pénitence des fautes qui se commettent tous les jours, et qui même sont ordinaires aux plus justes ; de sorte que leur vie doit être une pénitence continuelle sans laquelle ils sont en danger de déchoir de leur justice. Ainsi, mon Dieu, je vous ai toujours été contraire.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   IX. Oui. Seigneur, jusqu’ici j’ai toujours été sourd à vos inspirations, j’ai méprisé vos oracles ; j’ai jugé au contraire de ce que vous jugez ; j’ai contredit aux saintes maximes que vous avez apportées au monde du sein de votre père éternel, et suivant lesquelles vous jugerez le monde. Vous dites : « Bienheureux sont ceux qui pleurent, et malheur à ceux qui sont consolés [cf. Luc VI, 21, 24] ! » Et moi j’ai dit : « Malheureux ceux qui gémissent, et très·heureux ceux qui sont consolés ! » J’ai dit : « Heureux ceux qui jouissent d’une fortune avantageuse, d’une réputation glorieuse et d’une santé robuste ! » Et pourquoi les ai-je réputés heureux, sinon parce que tous ces avantages leur fournissoient une facilité très-ample de jouir ces créatures, c’est-à-dire de vous offenser ? Oui, Seigneur, je confesse que j’ai estimé la santé un bien, non pas parce qu’elle est un moyen facile pour vous servir avec utilité, pour consommer plus de soins et de veilles à votre service, et pour l’assistance du prochain ; mais parce qu’a sa faveur je pouvois m’abandonner avec moins de retenue dans l’abondance des délices de la vie, et en mieux goûter les funestes plaisirs. Faites-moi la grâce, Seigneur, de réformer ma raison corrompue, et de conformer mes sentimens aux vôtres. Que je m’estime heureux dans l’affliction, et que dans l’impuissance d’agir au dehors, vous purifiiez tellement mes sentimens qu’ils ne répugnent plus aux vôtres ; et qu’ainsi je vous trouve au dedans de moi-même, puisque je ne puis vous chercher au dehors à cause de ma foiblesse. Car, Seigneur, votre royaume est dans vos fidèles : et je le trouverai dans moi-même, si j’y trouve votre esprit et vos sentimens.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   X. Mais, Seigneur, que ferai-je pour vous obliger à répandre votre esprit sur cette misérable terre ? Tout ce que je suis vous est odieux, et je ne trouve rien en moi qui vous puisse agréer. Je n’y vois rien, Seigneur, que mes seules douleurs, qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. Considérez donc les maux que je souffre et ceux qui me menacent. Voyez d’un œil de miséricorde les plaies que votre main m’a faites, ô mon Sauveur, qui avez aimé vos souffrances en la mort ! ô Dieu, qui ne vous êtes fait homme que pour souffrir plus qu’aucun homme pour le salut des hommes ! ô Dieu, qui ne vous êtes incarné après le péché des hommes et qui n’avez pris un corps que pour y souffrir tous les maux que nos péchés ont mérités ! ô Dieu, qui aimez tant les corps qui souffrent, que vous avez choisi pour vous le corps le plus accablé de souffrances qui ait jamais été au monde ! Ayez agréable mon corps, non pas pour lui-même, ni pour tout ce qu’il contient, car tout y est digne de votre colère, mais pour les maux qu’il endure, qui seuls peuvent être dignes de votre amour. Aimez mes souffrances, Seigneur, et que mes maux vous invitent à me visiter. Mais pour achever la préparation de votre demeure, faites, ô mon Sauveur, que si mon corps a cela de commun avec le vôtre qu’il souffre pour mes offenses, mon âme ait aussi cela de commun avec la vôtre, qu’elle soit dans la tristesse pour les mêmes offenses : et qu’ainsi je souffre avec vous, et comme vous, et dans mon corps. et dans mon âme, pour les péchés que j’ai commis.

   XI. Faites-moi la grâce, Seigneur, de joindre vos consolations à mes souffrances, afin que je souffre en chrétien. Je ne demande pas d’être exempt des douleurs ; car c’est la récompense des saints : mais je demande de n’être pas abandonné aux douleurs de la nature sans les consolations de votre esprit : car c’est la malédiction des juifs et des païens. Je ne demande pas d’avoir une plénitude de consolation sans aucune souffrance : car c’est la vie de la gloire. Je ne demande pas aussi d’être dans une plénitude de maux sans consolation ; car c’est un état de judaïsme. Mais je demande, Seigneur, de ressentir tout ensemble et les douleurs de la nature pour mes péchés, et les consolations de votre esprit par votre grâce ; car c’est le véritable état du christianisme. Que je ne sente pas des douleurs sans consolation : mais que je sente des douleurs et de la consolation tout ensemble, pour arriver enfin a ne sentir plus que vos consolations sans aucune douleur. Car, Seigneur, vous avez laissé languir le monde dans les souffrances naturelles sans consolation. avant la venue de votre Fils unique : vous consolez maintenant et vous adoucissez les souffrances de vos fidèles par la grâce de votre Fils unique ; et vous comblez d’une béatitude toute pure vos saints dans la gloire de votre Fils unique. Ce sont les admirables degrés par lesquels vous conduisez vos ouvrages. Vous m’avez tiré du premier : faites-moi passer par le second, pour arriver au troisième. Seigneur, c’est la grâce que je vous demande.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   XII. Ne permettez pas que je sois dans un tel éloignement de vous, que je puisse considérer votre âme triste jusqu’à la mort, et votre corps abattu par la mort pour mes propres péchés, sans me réjouir de souffrir et dans mon corps et dans mon âme. Car qu’y a-t-il de plus honteux, et néanmoins de plus ordinaire dans les chrétiens et dans moi-même, que tandis que vous suez le sang pour l’expiation de nos offenses, nous vivons dans les délices ; et que des chrétiens qui font profession d’être à vous, que ceux qui par le baptême ont renoncé au monde pour vous suivre, que ceux qui ont juré solennellement à la face de l’Église de vivre et de mourir avec vous, que ceux qui font profession de croire que le monde vous a persécuté et crucifié, que ceux qui croient que vous vous êtes exposé à la colère de Dieu et à la cruauté des hommes pour les racheter de leurs crimes ; que ceux, dis-je, qui croient toutes ces vérités, qui considèrent votre corps comme l’hostie qui s’est livrée pour leur salut, qui considèrent les plaisirs et les péchés du monde comme l’unique sujet de vos souffrances, et le monde même comme votre bourreau, recherchent à flatter leurs corps par ces mêmes plaisirs, parmi ce même monde ; et que ceux qui ne pourroient, sans frémir d’horreur, voir un homme caresser et chérir le meurtrier de son père qui se seroit livré pour lui donner la vie, puissent vivre comme j’ai fait, avec une pleine joie, parmi le monde que je sais avoir été véritablement le meurtrier de celui que je reconnois pour mon Dieu et mon père, qui s’est livré pour mon propre salut, et qui a porté en sa personne la peine de mes iniquités ? Il est juste, Seigneur, que vous ayez interrompu une joie aussi criminelle que celle dans laquelle je me reposois a l’ombre de la mort.

   XIII. Otez donc de moi, Seigneur, la tristesse que l’amour de moi-même me pourroit donner de mes propres souffrances et des choses du monde qui ne réussissent pas au gré des inclinations de mon cœur, et qui ne regardent pas votre gloire ; mais mettez en moi une tristesse conforme à la vôtre. Que mes souffrances servent à apaiser votre colère. Faites-en une occasion de mon salut et de ma conversion. Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu’afin de l’employer et la finir pour vous, avec vous et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie. ni vie, ni mort ; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie, de ma vie et de ma mort, pour votre gloire, pour mon salut et pour l’utilité de l’Église et de vos saints, dont j’espère par votre grâce faire une portion. Vous seul savez ce qui m’est expédient : vous ètes le souverain maître, faites ce que vous voudrez. Donnez-moi, ôtez-moi ; mais conformez ma volonté à la vôtre : et que dans une soumission humble et parfaite et dans une sainte confiance, je me dispose à recevoir les ordres de votre providence éternelle, et que j’adore également tout ce qui me vient de vous.

vignette de la croix rayonnante au milieu d'acanthes

   XIV. Faites, mon Dieu, que dans une uniformité d’esprit toujours égale je reçoive toutes sortes d’événemens, puisque nous ne savons ce que nous devons demander, et que je n’en puis souhaiter l’un plutôt que l’autre sans présomption, et sans me rendre juge et responsable des suites que votre sagesse a voulu justement me cacher. Seigneur, je sais que je ne sais qu’une chose ; c’est qu’il est bon de vous suivre, et qu’il est mauvais de vous offenser. Après cela, je ne sais lequel est le meilleur ou le pire en toutes choses ; je ne sais lequel m’est profitable de la santé ou de la maladie, des biens ou de la pauvreté. ni de toutes les choses du monde. C’est un discernement qui passe la force des hommes et des anges. et qui est caché dans les secrets de votre providence que j’adore et que je ne veux pas approfondir.

   XV. Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté : et qu’étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances. Sans elles je ne puis arriver à la gloire ; et vous-même, mon Sauveur, n’y avez voulu parvenir que par elles. C’est par les marques de vos souffrances que vous avez été reconnu de vos disciples ; et c’est par les souffrances que vous reconnoissez aussi ceux qui sont vos disciples. Reconnoissez moi donc pour votre disciple dans les maux que j’endure et dans mon corps et dans mon esprit, pour les offenses que j’ai commises, et parce que rien n’est agréable à Dieu s’il ne lui est offert par vous, unissez ma volonté à la vôtre, et mes douleurs a celles que vous avez souffertes. Faites que les miennes deviennent les vôtres. Unissez-moi à vous ; remplissez-moi de vous et de votre Esprit Saint. Entrez dans mon cœur et dans mon âme, pour y porter mes souffrances, et pour continuer d’endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre passion, que vous achevez dans vos membres jusqu’à la consommation parfaite de votre corps, afin qu’étant plein de vous, ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et qui souffriez en moi, ô mon Sauveur ! et qu’ainsi ayant quelque petite part à vos souffrances, vous me remplissiez entièrement de la gloire qu’elles vous ont acquise, dans laquelle vous vivez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

Blaise Pascal
in « Œuvres complètes » éd. Hachette 1913, tome II pp. 28-34).

prière suppliante regard

2024-290. Voici que vient à nous la Nuit Sainte…

Lettre mensuelle aux membres et amis de la

Confrérie Royale

- 25 décembre 2024 -

L'Enfant Jésus rêvant au Royaume des Lys - blogue

« Dum médium siléntium tenérent ómnia,
et nox in suo cursu médium iter háberet,
omnípotens Sermo tuus, Dómine,
de cælis a regálibus sédibus venit »
(Sap. XVIII, 14-15).

   Alors qu’un silence paisible régnait sur toutes choses et que la nuit était au milieu de sa course,
Votre Parole toute-puissante vint du Ciel, du trône royal…

        Voici que vient à nous la Nuit Sainte au cœur de laquelle paraît à nos yeux le Verbe incarné, le Fils de Dieu devenu Fils de l’homme, notre divin Sauveur, Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, unique Rédempteur, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, manifesté dans la faiblesse de la chair, manifesté dans la faiblesse de la toute petite enfance, manifesté dans l’humilité d’une condition dépourvue de toute espèce d’apparence glorieuse et triomphante, manifesté dans la vulnérabilité et le dénuement…

   Le bois de la Crèche préfigure le bois de la Croix ; le rocher dans lequel est taillé la grotte étable préfigure le rocher du Golgotha, le tombeau creusé dans le roc et la pierre sacrée des autels catholiques ; les langes dans lequel est emmailloté l’Enfant-Dieu préfigurent le linceul et les linges funéraires ; les troupeaux que gardent les bergers préfigurent l’Agneau véritable dont le Sacrifice nous vaudra le Salut… etc.

   On ne se lasse pas, depuis 2024 ans, de le dire, de le redire, de le décliner en de multiples commentaires, pour le mieux contempler et célébrer, car c’est un mystère inépuisable.

  Voici que vient à nous la Nuit Sainte au cours de laquelle, dans le sillage du premier Noël, Clovis 1er le victorieux a incliné la tête devant le Christ-Roi afin d’être régénéré dans l’eau et le Sang jaillis du Cœur ouvert par la lance : cela aussi, depuis 1528 ans, on ne se lasse pas de le dire, de le redire, de le décliner en de multiples commentaires, pour le mieux contempler et célébrer, car cela aussi c’est un mystère inépuisable.

   Et voici que ce Royaume des Lys, né dans ces fonts baptismaux de Reims où Clovis le Grand fut régénéré, où Clovis le Grand reçut la vie divine de la grâce et l’inhabitation de la Trinité Sainte, où Clovis le grand fut intégré au Corps mystique de Jésus-Christ, où Clovis le Grand scella l’alliance de ses peuples avec la Sagesse éternelle et fonda le Corps mystique de la France, ce Royaume des Lys a été coupé de l’accès à la Source vive et vivifiante du fait des entreprises scélérates et criminelles ourdies par les esclaves du prince des ténèbres.
Voici que ce Royaume des Lys est livré à la dévastation et à la ruine, et qu’il dégringole d’abîme en abîme.

   Voici que le Royaume des Lys est livré aux mains des pécheurs impénitents qui le veulent immoler sur un bois d’infamie, qui le veulent exposer à la risée des peuples, qui le veulent ensevelir, après l’avoir lié dans des linges funéraires impossibles à défaire, et rouler sur lui une lourde pierre scellée… de la même manière qu’ils le firent pour l’Agneau de Dieu.

   Mais aux nuits de Gethsémani et du Calvaire, succède immanquablement, dans l’économie divine, la lumineuse nuit de Pâques : « tandis qu’un silence paisible règne sur toutes choses et que la nuit en est au milieu de sa course »…

   Et aux ténèbres de la gnose des officines sataniques qui se parent du titre usurpé de « lumières », aux ténèbres des révolutions, aux ténèbres des apostasies et des reniements, aux ténèbres des républiques et des empires maçonniques, aux ténèbres des lois impies qui œuvrent à séparer la vie des peuples de la vie divine, aux ténèbres du modernisme, succèdera immanquablement la nuit lumineuse des conversions et de la résurrection spirituelle : « tandis qu’un silence paisible régnera sur toutes choses et que la nuit en sera au milieu de sa course, le tout-puissant Verbe divin viendra du trône royal… », et au Royaume des Lys, on criera à nouveau joyeusement : « Noël ! Noël !», parce qu’on saura à nouveau que la seule vraie et durable allégresse découle du Salut accompli par le Verbe incarné et dans l’obéissance à Ses desseins éternels, sur les individus et sur les peuples.

   Alors sur la paille de son berceau de fortune, le Saint Enfant Jésus, dont le regard fixait au loin la suite des siècles, sourit en caressant de sa petite main les pétales d’un lys blanc épanoui dont un angelot lui apportait d’odorantes brassées.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

angelot aux lys - blogue

2024-286. N’acceptons plus de parler de « fêtes de fin d’année ». Réagissons !

17 décembre,
Au diocèse de Viviers, fête de Saint Lazare le ressuscité, hôte de NSJC, premier évêque de Marseille et martyr ;
Mémoire de Sainte Begge d’Andenne, veuve, trisaïeule de Saint Charlemagne (cf. > ici) ;
« O Sapientia ! »

Tolbiac prépare Noël

Bien chers Amis,

       Sans doute ne suis-je pas le premier (ni le dernier) à le dire, mais il me semble que c’est un point sur lequel ceux qui se veulent opposer à la décadence de notre civilisation et à la perte des références chrétiennes doivent accomplir un effort particulier.
Certes cela demande de « ramer à contrecourant » évidemment. Certes, cela requiert de se distinguer et demande un peu de courage pour se démarquer du mouvement d’ensemble. Certes encore cela peut sembler un point de détail en face d’une espèce d’écroulement général : mais ne sont-ce point les détails ajoutés les uns aux autres qui réalisent un ensemble ?
Un bon pull, bien chaud, est constitué d’une multitude de mailles, qui ne sont chacune qu’un détail. Mais la ruine d’un pull ne commence jamais que par la rupture d’une maille, par la destruction d’un détail : il suffit de couper une maille, une seule, puis de tirer sur le fil et tout sera détricoté en bien moins de temps qu’il n’en aura fallu pour confectionner le pull !

   Ainsi en est-il d’une civilisation. Ainsi en est-il de la civilisation chrétienne.

   Et ne parlons pas de civilisation « judéo-chrétienne », s’il vous plaît !
Le judaïsme véritable a cessé avec l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; le Nouveau Testament a mis fin à l’Ancien, et, selon la prédiction de Notre-Seigneur, il n’est rien resté de l’ancien Israël et de son culte qui n’étaient que la préparation et la figure de l’Alliance Nouvelle et Eternelle, et avaient vocation à disparaître : « Et antiquum documentum novo cedat ritui : que les rites de l’ancienne alliance cèdent la place à ceux de la nouvelle »
Tout ceux qui était bien disposés dans le peuple jadis élu sont passés à l’Eglise, et tous ceux qui refusaient de reconnaître le Messie sont impitoyablement tombés sous le glaive romain, ou, quand ils y ont échappé, n’ont contribué qu’à constituer l’antichristianisme et à édifier dans l’ombre la contre civilisation chrétienne.
Mais je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet ici et aujourd’hui. J’en reviens à mon propos initial…

   Le « point de détail » sur lequel je veux donc attirer votre attention, c’est que Noël est la fête de la Nativité de notre divin Rédempteur, Fils de Dieu incarné. Pas autre chose. Rien d’autre !

   Les ennemis de la civilisation chrétienne haïssent cette référence. C’est normal après tout : nous savons bien pour qui ils travaillent !
Lucifer et ses anges déchus sont fous de rage en face du mystère de l’Incarnation. Et ils inspirent à ceux qui sont sous leur influence la haine de ce qu’est cette fête dans toute sa vérité.
Ils s’ingénient donc à souiller par toutes les manières en leur pouvoir, à dénaturer la fête de Noël, à la profaner, à la polluer avec des éléments corrosifs, à l’occulter derrière tout l’attirail de leurs séductions fondées sur les convoitises et les concupiscences terrestres.

   Noël et le Jour de l’An ne sont pas les « fêtes de fin d’année » : Noël est une naissance, pas une fin ; et le 1er janvier est le jour octave (le huitième jour est le signe de la plénitude et de l’accomplissement) de la Nativité, jour où a été donné au Nouveau-Né de la Crèche le nom de Jésus, nom qui signifie « Dieu Sauve ».
Après la manifestation de l’Incarnation dans la sainte nuit de la Nativité, le Jour de l’An manifeste au monde que cette Incarnation est ordonnée au salut des hommes et qu’elle annonce le mystère de la Rédemption.

   Ce n’est pas de manière irréfléchie que l’Eglise a finalement imposé le 1er janvier comme début de l’année civile nouvelle à la Chrétienté. Nos années civiles elles-mêmes sont le signe que le temps humain est relatif au mystère de l’Incarnation, que la manière de les compter se fait selon le cycle de l’Incarnation (d’où l’acharnement des révolutionnaires, suppôts de Satan, à vouloir imposer un nouveau calendrier).
Ainsi, ne commençons-nous pas l’année à Noël, mais à son jour octave : jour où fut donné le Saint Nom de Jésus, nom qui révèle qui est en réalité le frêle Enfant de la Crèche ; jour qui révèle au monde qu’il n’y a pas d’autre Sauveur, qu’Il est l’unique Rédempteur et que l’Ancien Testament est achevé parce que, en Lui, commence l’Alliance Nouvelle et Eternelle.
Ce ne peuvent être des « fêtes de fin d’année » : ce sont les fêtes du commencement du Salut, les fêtes du renouveau et du renouvellement. Renouvellement des temps et des cœurs, par l’Incarnation du Verbe éternel et par la Rédemption en Son Sang, le Précieux Sang rédempteur versé pour la première fois au huitième jour après Sa naissance.

   Voilà les raisons profondes qui font qu’un chrétien ne peut admettre d’entrer dans tout le système mental de corruption, de souillure et d’occultation de la réalité de la Venue du Verbe Incarné dans ce monde.
Voilà pourquoi un chrétien ne peut accepter de parler de « fêtes de fin d’année » mais doit impérativement, en ces temps de confusion et d’apostasie, maintenir fermement des formules telles que « Joyeux Noël » et les utiliser sans hésitation ni respect humain lorsqu’on lui souhaite de « Bonnes fêtes » !

   Je vous en prie, chers Amis, affirmez votre foi et votre conviction chrétienne en face de ceux qui dissolvent dans un flou généraliste de prétendues « fêtes de fin d’année » la réalité de ces jours qui s’approchent.
N’hésitez pas à « y aller franco » ! Et à ceux qui vous souhaitent de
 « Bonnes fêtes ! » voire de « Belles fêtes de fin d’année ! » : répondez avec assurance – et avec un bon sourire – par des formules de « Joyeux Noël ! » ou carrément de « Belles fêtes de la Nativité ! », voire de « Joyeuses célébrations de la Naissance du Christ ! », et par des souhaits tels que : « Que Jésus vous comble de grâces par les fêtes de Sa naissance ! ».. etc. 

   Il ne peut ni ne doit y avoir aucune limite à votre zèle chrétien pour manifester que vous apportez, chacun, et dans toutes les circonstances de la vie quotidienne – fussent-elles aussi banales que ces souhaits amicaux -, votre contribution à la lutte contre la désacralisation (la profanation) de Noël.

   Il y va de votre cohérence, et donc de votre crédibilité…

pattes de chatTolbiac.

Tolbiac en route pour la Nativité - blogue

2024-285. L’histoire de la cathédrale est extrêmement liée à l’histoire de tous ces Rois qui firent la France.

15 décembre 2024.

       L’hebdomadaire « Valeurs Actuelle » a mis en ligne ce dimanche 15 décembre 2024 un éditorial de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, rédigé au soir du vendredi 13 décembre où notre Roi légitime a participé à la cérémonie du retour des saintes reliques de la Passion à Notre-Dame de Paris. En voici le texte :

Notre-Dame de Paris et lys - vitrail Fr.Mx.M.

Armes de France gif

       Il y a cinq ans, le monde avait retenu son souffle et pleuré avec nous alors que l’incendie ravageait l’édifice. Aujourd’hui, il nous voit célébrer la résurrection de ce monument qui avait été si meurtri par les flammes. Nous retrouvons enfin avec émotion la mère des cathédrales, celle qui a connu toutes nos gloires et toutes nos défaites, celle qui a vu le peuple français s’unir ou se déchirer, celle enfin qui veille sur notre chère capitale depuis tant de siècles. Notre-Dame est plus que la cathédrale de Paris, elle est la cathédrale de la France.

   Le chantier hors norme que nous avons suivi avec attention depuis quatre ans ne peut qu’apporter l’espérance dont nous avons tous besoin. La cathédrale a magnifiquement éveillé la générosité, la compétence et la tendresse de tant de Français. Et le moment est venu de rendre hommage à ces généreux donateurs, du plus modeste au plus fortuné, qui ont permis à la cathédrale de panser aussi rapidement ses plaies. Mais il faut également saluer tous ceux qui ont participé de manière concrète au chantier, tant les historiens et les archéologues que tous les corps de métier qui ont dévoilé un génie et un talent à la hauteur de ce prestigieux monument, dans la lignée de tous les bâtisseurs et les restaurateurs qui les ont précédés. La France est si fière de compter des gens comme eux parmi ses enfants. Et nous avons une pensée émue pour le général Georgelin, qui a consacré les derniers mois de sa vie à cette restauration, et dont il n’a pas pu voir la fin.

   Tout comme les bâtisseurs des cathédrales, l’œuvre qu’ils ont tous accomplie les dépasse. Elle les dépasse car la cathédrale leur survivra très longtemps. Elle les dépasse car la raison d’être de cet édifice touche à la transcendance et au sacré. Tout y est orienté pour nous rappeler que l’homme n’est pas que de la matière. Autre chose nous habite. Un beau message pour nous qui avons tant de mal à sortir de ce consumérisme maladif.

   Enfin, je suis également fier d’être présent, en ce 13 décembre, au retour de la Sainte Couronne du Christ dans la cathédrale. Presque huit siècles déjà nous séparent du moment où mon ancêtre le Roi Saint Louis la racheta pour la rapporter en France afin que toute la chrétienté latine puisse la vénérer. Si la Sainte-Chapelle fut initialement conçue pour l’abriter, ce fut la cathédrale de Paris qui en hérita après la Révolution. De cette façon, en tant qu’aîné des descendants de ce saint roi, il me tient à cœur d’assister à ce moment historique qui voit Notre-Dame de Paris recouvrer sa relique la plus précieuse. L’histoire de la cathédrale est ainsi extrêmement liée à l’histoire de tous ces rois qui firent la France.

Louis de Bourbon,
duc d’Anjou.

Armes de France gif

Source >>> ici

Louis XIV assistant à la Sainte Messe à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1687 - Vernassal

Guy-Louis Vernansal l’Ancien (1648-1729) :
Louis XIV entendant une Messe d’action de grâces
célébrée à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1687

après le retour de Sa Majesté à la santé
[dessin sur papier peint à l'huile - Musée métropolitain d'art de New-York]

2024-284. Marie immaculée veille sur l’Eglise.

15 décembre,
Octave de l’Immaculée Conception (voir aussi > ici et > ici).

       Nous voici arrivés au dernier jour de l’octave de l’Immaculée Conception, auquel nous pouvons encore méditer, avec un dernier extrait de l’encyclique « Ad diem illum » du Saint Pape Pie X, sur la puissance de l’intercession de notre Reine immaculée, qui veille avec amour sur la Sainte Eglise et sur ses enfants.

Marie Reine en prière - blogue

       « Un grand signe – c’est en ces termes que l’apôtre Saint Jean décrit une vision divine – un grand signe est apparu dans le ciel : une femme, revêtue du soleil, ayant sous ses pieds la lune, et, autour de sa tête, une couronne de douze étoiles (Apoc. XII, 1).
Or, nul n’ignore que cette femme signifie la Vierge Marie, qui, sans atteinte pour son intégrité, engendra notre Chef. Et l’Apôtre de poursuivre : Ayant un fruit en son sein, l’enfantement lui arrachait de grands cris et lui causait de cruelles douleurs (Apoc. XII, 2).
Saint Jean vit donc la Très Sainte Mère de Dieu au sein de l’éternelle béatitude et toutefois en travail d’un mystérieux enfantement.
Quel enfantement ? Le nôtre assurément, à nous qui, retenus encore dans cet exil, avons besoin d’être engendrés au parfait amour de Dieu et à l’éternelle félicité. Quant aux douleurs de l’enfantement, elles marquent l’ardeur et l’amour avec lesquels Marie veille sur nous du haut du ciel, et travaille, par d’infatigables prières, à porter à sa plénitude le nombre des élus.

   C’est notre désir que tous les fidèles s’appliquent à acquérir cette vertu de charité, et profitent surtout pour cela des fêtes extraordinaires qui vont se célébrer en l’honneur de la Conception immaculée de Marie (note : il s’agissait d’un jubilé célébré pour marquer le cinquantième anniversaire de la proclamation du dogme).

   Avec quelle rage, avec quelle frénésie n’attaque-t-on pas aujourd’hui Jésus-Christ et la religion qu’il a fondée !
Quel danger donc pour un grand nombre, danger actuel et pressant, de se laisser entraîner aux envahissements de l’erreur et de perdre la foi !
C’est pourquoi que celui qui pense être debout prenne garde de tomber (1 Cor. X, 12). Mais que tous aussi adressent à Dieu, avec l’appui de la Vierge, d’humbles et instantes prières, afin qu’Il ramène au chemin de la vérité ceux qui ont eu le malheur de s’en écarter. Car Nous savons d’expérience que la prière qui jaillit de la charité et qui s’appuie sur l’intercession de Marie n’a jamais été vaine.

   Assurément, il n’y a pas à attendre que les attaques contre l’Eglise cessent jamais : car il est nécessaire que des hérésies se produisent, afin que les âmes de foi éprouvée soient manifestées parmi vous (1 Cor. XI, 19).
Mais la Vierge ne laissera pas, de son côté, de nous soutenir dans nos épreuves, si dures soient-elles, et de poursuivre la lutte qu’elle a engagée dès sa conception, en sorte que quotidiennement nous pourrons répéter cette parole : Aujourd’hui a été brisée par elle la tête de l’antique serpent (Off. Imm. Conc. Aux II Vêpres à Magnif.).

   (…) Nous mettons fin à ces lettres, vénérables frères, en exprimant à nouveau la grande espérance que Nous avons au cœur, qui est que (…), sous les auspices de la Vierge Immaculée, beaucoup qui se sont misérablement séparés de Jésus-Christ reviendront à Lui, et que refleurira, dans le peuple chrétien, l’amour des vertus et l’ardeur de la piété.
Il y a cinquante ans, quand Pie IX, Notre prédécesseur, déclara que la Conception Immaculée de la bienheureuse Mère de Jésus-Christ devait être tenue de foi catholique, on vit, Nous l’avons rappelé, une abondance incroyable de grâces se répandre sur la terre, et un accroissement d’espérance en la Vierge amener partout un progrès considérable dans l’antique religion des peuples. Qu’est-ce donc qui Nous empêche d’attendre quelque chose de mieux encore pour l’avenir ?
Certes, Nous traversons une époque funeste, et Nous avons le droit de pousser cette plainte du Prophète : Il n’est plus de vérité, il n’est plus de miséricorde, il n’est plus de science sur la terre. La malédiction et le mensonge et l’homicide et le vol et l’adultère débordent partout (Os. IV, 1-2). Cependant, du milieu de ce qu’on peut appeler un déluge de maux, l’œil contemple, semblable à un arc-en-ciel, la Vierge très clémente, arbitre de paix entre Dieu et les hommes. Je placerai un arc dans la nue et il sera un signe d’alliance entre Moi et la terre (Gen. IX, 13).
Que la tempête se déchaîne donc, et qu’une nuit épaisse enveloppe le ciel : nul ne doit trembler. La vue de Marie apaisera Dieu et Il pardonnera. L’arc-en-ciel sera dans la nue, et à le voir Je me souviendrai du pacte éternel (Gen. IX, 16). Et il n’y aura plus de déluge pour engloutir toute chair (Ib., 15).
Nul doute que si Nous Nous confions, comme il convient, en Marie, surtout dans le temps que nous célébrerons avec une plus ardente piété son Immaculée Conception, nul doute, disons-Nous, que Nous ne sentions qu’elle est toujours cette Vierge très puissante qui, de son pied virginal, a brisé la tête du serpent (Off. Imm. Conc. B. V. M.).

Saint Pie X,
dans l’encyclique « Ad diem illum » du 2 février 1904
pour célébrer le 50ème anniversaire de la proclamation du dogme
de la Conception immaculée de la Bienheureuse Vierge Marie.

Monogramme de Marie - roses et lis - couronne - vignette blogue

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