Archive pour la catégorie 'Commentaires d’actualité & humeurs'

2010-21. Peut-on interpréter cet « assourdissant silence » comme autre chose que l’aveu d’une lâcheté ou d’une trahison?

Vendredi 21 mai 2010.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Je vous préviens tout de suite : je vais écrire des choses qui ne plairont pas à certains, qui les feront grincer des dents, qui me vaudront d’être encore plus détesté d’eux  et me susciteront peut-être de nouvelles inimitiés… Comme cependant je ne suis qu’un simple petit chat, je ne vais pas hésiter à me servir de la souveraine liberté des félins pour vous livrer quelques réflexions sur une nouvelle qui est passée inaperçue pour bien des catholiques.

Tous les soirs, avec Frère Maximilien-Marie, nous prenons connaissance de l’actualité  du monde et de l’Eglise. Grâce à Internet, nous avons accès à un grand nombre de sites d’information : ceux que l’on peut qualifier de « généraux », et ceux qui sont plus « spécialisés » comme les sites des diocèses, de la conférence épiscopale et – bien entendu  et surtout – du Saint-Siège. Nous allons aussi chercher des informations dans ce qu’il est convenu d’appeler la « blogosphère catholique ». Je veux aujourd’hui  faire une mention  spéciale de l’excellent blog intitulé Perepiscopus dans lequel j’ai lu quelque chose qui m’a fait bondir, rugir et sortir mes griffes.

De quoi s’agit-il?

Au député socialiste Christian Bataille, qui soulignait que les élèves de l’enseignement public convoqués dans des écoles catholiques sous contrat pour y passer les épreuves du baccalauréat se trouvent contraints de composer dans des salles qui comportent des signes religieux, Monsieur Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, a adressé la réponse suivante : «L’organisation de l’examen du baccalauréat est l’un des aspects du service public de l’éducation. À ce titre, il est évidemment soumis, Monsieur Bataille, au principe de neutralité, et il est demandé au recteur de veiller au respect effectif de cette neutralité. Ainsi, les épreuves écrites comme les épreuves orales doivent se dérouler dans des salles où aucun signe religieux extérieur ostentatoire ne doit être mis en avant.»

Maximilien Bernard, qui a rédigé cette information dans le blog sus-nommé, ajoute ce commentaire : « Ce laïcisme outrancier repose sur une erreur : le Service interacadémique des examens et concours (SIEC) a écrit explicitement, noir sur blanc, dans ses documents d’organisation du bac, que la loi sur les symboles religieux à l’école ne s’applique pas aux centres d’examen. Les établissements catholiques sont donc parfaitement dans leur droit en laissant les crucifix aux murs. (…) Mais le plus grave n’est sans doute pas là : elle est dans l’absence de réaction de l’épiscopat. Deux semaines après la réponse du ministre, il n’y a toujours strictement aucune réaction de la part de la direction de l’enseignement catholique. »

Vous avez bien lu comme moi : alors que la loi sur les insignes religieux « ostentatoires » ne s’applique pas aux locaux d’examens, alors que le ministre commet un véritable abus de pouvoir, alors que les recteurs d’académie vont être autorisés au mépris du texte de la loi à faire retirer les crucifix des salles d’examen installées dans les bâtiments de l’enseignement catholique, depuis deux semaines aucune instance officielle de l’Eglise de France n’avait élevé la moindre protestation!

« N’avait » : parce qu’en effet l’interpellation de Maximilien Bernard a, semble-t-il, eu un effet bénéfique et a entrainé ce soir un communiqué de l’Adjoint au Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique de Paris, qu’on pourra donc trouver > ici.

Je ne vous cache pas que cette publication, même si elle me réjouit un peu,  me paraît particulièrement embarrassée et sans vigueur. Pour ce qui me concerne, je ne vais pas m’entraver les pattes avec de la diplomatie : si les académies réquisitionnent les locaux des établissements diocésains, qu’elles  en respectent les caractères qui sont tout simplement liés à leurs légitimes propriétaires, ou bien qu’elles aillent se faire voir ailleurs!  Cela me semble une évidence qui découle du respect de la propriété privée, laquelle existe encore sur cette terre de France, au moins en théorie.

Aux examinateurs animés d’un tel zèle laïcard, je voudrais dire tout bonnement ceci : « Lors même que vous faites enlever les crucifix des salles d’examen installées dans les locaux de l’enseignement catholique, vous devriez toutefois  craindre d’y mettre les pieds puisque ces locaux eux-mêmes, avec ou sans crucifix, demeurent la propriété de structures qui sont (au moins dans leur nom) catholiques. Mesdames et Messieurs les examinateurs qui vous insurgez contre la présence de croix dans les salles des établissements catholiques, vous devriez aussi faire bien attention aux sols catholiques sur lesquels vous allez mettre les pieds, aux chaises catholiques sur lesquelles vous allez poser vos derrières, aux distributeurs de café catholiques  auxquels vous irez chercher une boisson… etc. Ces bâtiments catholiques, ce mobilier catholique, payé avec l’argent des catholiques ne risquent-ils pas d’avoir sur vos  pieds, sur vos postérieurs et sur vos estomacs le même effet que l’eau bénite sur un possédé? Vous ne vous insurgez point contre l’injustice institutionnalisée qui fait que les parents choisissant l’enseignement catholique pour leurs enfants en payent deux fois la scolarité! Vous ne protestez pas contre le fait que l’argent des catholiques contribue à vos salaires de fonctionnaires laïcs!… Si vous ne voulez pas des quelques symboles catholiques qui subsistent encore dans les locaux de l’enseignement diocésain, ne vous gênez surtout pas pour aller installer vos salles d’examen dans les écoles coraniques ou talmudiques, dans les ateliers où planchent les sectateurs du Grand Orient ou encore dans les salles municipales. Mais alors n’omettez pas non plus de réclamer qu’on en fasse disparaître tous les signes d’appartenance à l’islam, au judaïsme, à la maçonnerie et  même le buste de la « Marianne » puisque elle est, elle aussi, le signe ostentatoire d’une espèce de religion laïque totalitaire qui exige la soumission des consciences à son idéologie et la soumission du comportement à sa pseudo morale et à ses rites! »

Mais – hélas! – déjà beaucoup d’écoles dites catholiques n’ont plus de crucifix, ni même une vague croix stylisée, dans leurs salles de classe. Je pourrais citer des cas très précis et circonstanciés de directeurs d’écoles, nommés par les Directions Diocésaines de l’Enseignement Catholique qui, de manière plus ou moins larvée, plus ou moins violente, plus ou moins rapide,  plus ou moins déclarée,  ont ruiné l’enseignement du catéchisme, ont retiré ou fait retirer crucifix, statues de la Vierge ou autres tableaux religieux dans les établissements qui leur étaient confiés par l’autorité ecclésiastique ou par les congrégations religieuses. Je pourrais parler de ces Directeurs Diocésains de l’Enseignement Religieux – des prêtres parfois! – qui ont fait la guerre aux professeurs qui maintenaient la prière au début de leurs cours… Oui, je pourrais citer des noms parce que depuis 30 ans qu’il évolue dans le milieu ecclésiastique, mon papa a pu prendre beaucoup de notes et relever beaucoup de témoignages qu’il garde très précieusement.

J’irai plus loin encore.

Peut-on attendre de certains évêques qu’ils montent au créneau pour défendre le maintien des crucifix dans les écoles, alors que, dans la rue – et même lorsqu’ils sont à Rome (je ne l’invente pas, plusieurs personnes que je connais en ont été très récemment les témoins) – , ils planquent leur croix pectorale dans la poche de poitrine de leur chemise, laquelle est souvent d’un gris ou d’un bleu tellement clair qu’on a toutes les peines du monde à y distinguer le petit carré blanc de leur col de clergyman?

Peut-on espérer que le quotidien quasi officiel de l’Eglise de France, malgré son nom, prenne la défense de la croix qu’il a enlevée depuis déjà longtemps de sa première page?

L’épiscopat français n’a pas été fichu (où donc était la sacro-sainte collégialité ce jour-là?) de faire bloc derrière l’Archevêque d’Avignon quand celui ci a rappelé les exigences et la spécificité d’un authentique enseignement catholique.

Ces évêques, leurs collaborateurs ou leurs commissions sont souvent très prompts à publier des protestations contre l’expulsion de personnes qui sont en dehors de la légalité républicaine (cette république pour les « valeurs » de laquelle ils n’hésitent pas à ressortir les encensoirs dont ils sont par ailleurs si avares pour Dieu dans leurs liturgies!), mais ils n’ouvrent pas la bouche, ou alors très mollement, quand c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même qui est expulsé et qui se trouve victime de l’exclusion dans les bâtiments mêmes qui appartiennent aux diocèses ou aux congrégations… Point de « cercles de silence » en faveur du Saint Crucifix!

En écrivant ces lignes, je veux aussitôt ajouter que j’espère me tromper, et que je voudrais de tout mon coeur être dans l’erreur. Ne pouvant être au courant d’absolument tout, je souhaiterais que quelque évêque, quelque commission épiscopale ou diocésaine, quelque directeur d’établissement ou quelque syndicat d’enseignants chrétiens ait déjà élevé une vraie et véhémente protestation pour demander que la loi soit strictement respectée et que donc soient repoussées les prétentions sectaires de ceux qui veulent bannir Jésus des écoles qui appartiennent à Son Eglise.

Enlèvement des Crucifix des écoles par la force armée

1880: la troupe envoyée pour retirer les crucifix des écoles…

Somme toute, que des francs-maçons qui continuent à se réclamer de ces « grands ancêtres » qui ont envoyé à la guillotine, à la noyade ou à la fusillade, des milliers de prêtres, de religieux et de fidèles entre 1789 et 1799 veuillent la suppression de tous les symboles du catholicisme en France, cela reste dans une continuité logique absolue ; que des gauchistes qui se rattachent à l’idéologie socialo-marxiste qui a fait plus de 70 millions de victimes dans le monde – et spécialement d’innombrables martyrs depuis 1917 dans les populations chrétiennes d’Europe de l’Est, d’Asie, d’Amérique latine ou d’Afrique – veuillent faire disparaître le Saint Crucifix de tout les lieux publics en France, c’est parfaitement cohérent et il n’y a pas à s’en étonner…

Mais cet assourdissant silence des autorités religieuses est-il normal, logique, cohérent? Peut-on l’interpréter autrement que comme un aveu de lâcheté ou de trahison? « Celui qui  aura rougi de moi et de mes paroles, au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi rougira de lui lorsqu’il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges » (Marc VIII, 38). « Quiconque me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux : mais celui qui m’aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux » (Matth. X, 33).

Certains écriraient à propos de ceux dont on est légitimement en droit d’attendre qu’ils se comportent en véritables défenseurs de la Foi et de l’Eglise, qu’ils ne sont plus que des carpettes… mais je ne l’écrirai pas : une carpette en effet – et surtout pour un chat – peut-être quelque chose de très agréable d’autant que, dans les bonnes maisons, elles sont normalement propres et très jolies ; la comparaison serait donc fausse! Je reprendrai simplement à mon compte l’expression du prophète Isaïe (LVI, 10), comme l’avait fait en son temps Monseigneur Seitz (dernier évêque français au Vietnam qui a courageusement dénoncé la complicité tacite de certains hommes d’Eglise et des politiciens occidentaux avec les persécuteurs des chrétiens) : ils se comportent comme des chiens muets – « canes muti » – alors qu’ils eussent dû aboyer pour avertir de l’arrivée des voleurs et attaquer pour les mettre en fuite.

Au fond du problème, il y a d’une part la manière dont les contrats d’association avec l’état ont été négociés et appliqués. Cela porte un nom  très précis : prostitution… Car dans leur grande majorité, l’enseignement dit catholique en France a en effet vendu son âme en échange d’avantages financiers et pour une prétendue pacification des relations avec le pouvoir laïc. D’autre part, je puis affirmer de manière catégorique que certains « acteurs de la vie de l’Eglise » (selon la phraséologie néo-précieuse qui sévit  dans certains milieux ecclésiastiques) appartiennent à la maçonnerie : je n’affabule pas, je ne suis pas tombé dans la paranoïa. En effet, je peux citer au moins deux cas de personnes engagées soit dans l’enseignement diocésain soit dans d’autres structures de l’Eglise catholique, qui n’ont pas fait mystère de leur appartenance à la secte. Comme il leur était objecté que l’affiliation à la maçonnerie était incompatible avec le catholicisme (voir l’appendice à la suite de ce texte), ces deux personnes ont répondu l’une et l’autre qu’elles en avaient parlé à leur cardinal archevêque respectif (oui, oui, vous avez bien lu) : ni l’un ni l’autre  de ces prélats n’y a rien trouvé à redire…

Cela se passe de tout commentaire et je vous laisse en conclusion cette phrase dite il y a déjà longtemps à Frère Maximilien-Marie par le Provincial d’une congrégation religieuse enseignante : « Nous avons, certes, des écoles encore à peu près libres, mais il faudrait refonder un véritable enseignement catholique… »

Lully.

* * * * * * *

Appendice :
Déclaration de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi
au sujet de la franc-maçonnerie, en date du 26 novembre 1983 et signée par le Cardinal Ratzinger.

« Certains se sont demandés si la pensée de l’Eglise sur la franc-maçonnerie avait changé parce qu’il n’en est pas fait mention expresse dans le nouveau Code de Droit Canon comme c’était le cas dans l’ancien Code.

La Sacrée Congrégation est en mesure de répondre que cet état de fait est dû à un critère utilisé pour la rédaction et qui a été observé également pour d’autres associations, passées de la même façon sous silence, dans la mesure où elles étaient comprises dans des catégories plus larges.

Le jugement négatif de l’Eglise sur la franc-maçonnerie demeure donc inchangé parce que ses principes ont toujours été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l’Eglise ; c’est pourquoi il reste interdit par l’Eglise de s’y inscrire. Les catholiques qui font partie de la franc-maçonnerie sont en état de péché grave et ne peuvent s’approcher de la Sainte Communion.

Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas la faculté d’émettre sur la nature des associations de la franc-maçonnerie un jugement qui entraînerait une dérogation à ce qui est mentionné ci-dessus, conformément à l’esprit de la Déclaration du 17 février 1981 de cette même Sacrée Congrégation.

Le Souverain Pontife Jean-Paul II, au cours de l’audience accordée au sous-signé le Cardinal Préfet, a approuvé la présente déclaration adoptée au cours de la réunion ordinaire de cette Sacrée Congrégation et en a ordonné la publication.

Donné à Rome, au Siège de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 26 novembre 1983.

Joseph Cardinal Ratzinger, Préfet
Fr. Jérôme Hamer, o.p., Archevêque titulaire de Lorium, Secrétaire
. »

2010-16. « Nous devons suivre Jésus sur la voie du courage qui ne se laisse pas intimider par les rumeurs de l’opinion dominante. » (Benoît XVI)

Joyeuses Pâques

Vendredi de Pâques 9 avril 2010.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Je ne veux pas laisser se terminer l’octave de Pâques sans vous adresser quelques lignes : j’espère que vous avez tous passé une belle et fervente Semaine Sainte, ainsi qu’une joyeuse fête de la Résurrection de Notre-Seigneur.

Cette « solennité des solennités » est le point culminant de l’année chrétienne et les grâces du Ciel y sont déversées avec une surabondance particulière. La mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ marquent la victoire de Dieu sur le mal et sur la puissance démoniaque : du mystère pascal découlent toutes les grâces de notre salut et de notre sanctification. Il est donc tout à fait normal, en définitive, que le diable soit en fureur lorsque l’Eglise célèbre cette victoire ; il est tout à fait logique que la célébration des mystères du salut le mettent en rage et que, d’une manière tout à fait spéciale dans cette période, il se déchaîne contre tout ce qui porte la marque de Dieu…

Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI fait l’objet d’attaques virulentes et répétées justement parce qu’il est un homme de Dieu et parce qu’il accomplit dans l’Eglise et pour l’Eglise un travail nécessaire : travail de redressement et de restauration voulu par Dieu au service de la Vérité et pour le règne de l’authentique Charité dans les coeurs, dans l’Eglise et dans le monde entier.

Cet homme doux et intègre dérange donc les faux prophètes manipulateurs d’opinion et promoteurs d’une société soumise à cette « dictature du relativisme » qu’il a dénoncée lors de la Messe précédant le conclave qui l’a élu au Souverain Pontificat. Ce Pape dérange, à l’intérieur même de l’Eglise, tous les esprits dont la foi et la charité ont été dénaturées par le modernisme et les idéologies…

De la même manière que Caïphe fut prophète sans comprendre la portée réelle de ses paroles lorsqu’il déclara devant le Sanhédrin qu’il valait mieux « qu’un seul homme meure pour tout le peuple » (cf. Joan.XI, 49-53), un homme politique français avait déclaré, il y a environ un an, que « ce Pape commence à poser un vrai problème« … Il disait vrai : ce Pape pose un vrai problème à tous les faux prophètes et à tous ceux qui ont falsifié la foi catholique, et il est vraiment heureux que Benoît XVI soit là comme un petit grain de sable qui gêne les rouages de la machine infernale bien huilée de leur oeuvre mortifère pour les âmes et pour la société tout entière!

Ce que notre Frère Maximilien-Marie écrivait l’an dernier à pareille époque reste d’une vérité et d’une actualité qui n’iront sans doute qu’en se renforçant et en amplifiant encore:

« Ne nous faisons pas d’illusions : à l’approche de la Semaine Sainte et des solennités pascales, nous  devons  nous attendre à de nouvelles provocations ou tentatives de manipulations de l’opinion publique tendant à discréditer l’Eglise et le Pape, le Christ et son Evangile, la Foi et ses enseignements… Sans vouloir en aucune manière jouer au prophète de malheur, je puis vous annoncer que l’opposition médiatique, que l’opposition politique et que l’opposition à l’intérieur même de l’Eglise catholique contre notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, ne font que commencer et qu’elles risquent de croître en amplitude et en virulence (…).

Que le pape “pose un vrai problème” aux hommes politiques véreux, aux francs-maçons  de toutes obédiences et aux pseudos-vertueux qui prônent le laxisme moral et la décadence, c’est un très bon signe!

Ce qu’on reproche au Pape, c’est de tenir des propos… catholiques! Or, en ce qui me concerne, je suis bien plus rassuré dans ma conscience chrétienne par les propos d’un Pontife qui ne s’embarrasse pas des modes et des pressions médiatiques, que s’il se mettait à prôner la même chose que les acteurs et les chantres d’une société affranchie des exigences de la Loi divine.

La vérité contenue dans le Saint Evangile n’a rien à voir avec les doctrines du monde, elle n’est pas sujette aux fluctuations de l’opinion publique ni aux errances de la mode. Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI ne fait qu’annoncer et énoncer des vérités qui ne sont pas du domaine de l’opinion et de la mode, rien d’étonnant donc à ce que le monde le prenne en haine.  On peut même dire que la virulence de la tempête  médiatique et le déferlement de méchanceté  dirigés contre lui sont – en définitive – le signe qu’il est le fidèle ambassadeur d’une Parole qui dérange, une Parole qui n’est pas humaine.

J’ajouterai encore ceci : si “on” ne craignait pas l’influence de Benoît XVI, il n’y aurait pas un tel déchaînement contre lui ; si les ennemis du Christ n’avaient pas une conscience  aigüe de la vérité des paroles du Vicaire du Christ, ils ne s’agiteraient pas tant ; si tous  ceux qui s’adonnent au mal, au mensonge, aux compromissions les plus répugnantes et à la promotion du vice ne se sentaient pas menacés, ils n’attaqueraient pas de la sorte celui qui dirige aujourd’hui la Sainte Eglise et la gouverne avec  autant de force et de douceur, de sagesse et de sagacité ; s’ils ne savaient pas que leur pouvoir et leur influence sont ébranlés par la simple proclamation des vérités qui découlent du Saint Evangile, ils ne s’activeraient pas autant pour essayer d’étouffer ou de dénaturer la voix paisible de celui qui en est l’interprète (…).

Cette situation conflictuelle ne peut même qu’aller croissant lorsque ces sociétés ont leurs fondements et leurs références dans des “valeurs” étrangères à la Loi divine et à la loi naturelle elle-même. Ce pourquoi je n’hésite pas à dire (et à répéter de manière insistante) que, s’il n’y a pas une adhésion fondamentale de la société civile à l’esprit de l’Evangile, on arrive nécessairement à la persécution... »

Je vous encourage à relire en totalité ces deux textes  (ici > www et  ici > www) à la lumière de l’horrible campagne médiatique orchestrée depuis des semaines contre la personne et l’action du Souverain Pontife, et en ayant fortement ancrées dans l’esprit ces paroles qu’il a prononcées à l’occasion du dimanche des Rameaux et que j’ai placées en exergue à ma chronique de ce jour : « Nous devons suivre Jésus sur la voie du courage qui ne se laisse pas intimider par les rumeurs de l’opinion dominante« .

Benoît XVI Bénédiction Urbi et Orbi Pâques 2010

Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI donnant la bénédiction Urbi et Orbi du Saint Jour de Pâques 2010.

Les 16 et 19 avril ce seront successivement le 83ème anniversaire de la naissance puis le 5ème anniversaire de l’élection au Souverain Pontificat de notre Pape bien aimé, nous aurons donc à coeur de prier d’une manière encore plus intense et plus filialement aimante pour sa personne et pour son précieux ministère. Nous prions dès à présent avec ferveur pour que Benoît XVI continue courageusement et très longtemps encore à poser de vrais problèmes à tous ceux qui dans l’Eglise et hors de l’Eglise agissent – consciemment ou non – en satellites de l’ennemi de Dieu.

Aujourd’hui même, notre Frère Maximilien-Marie prend justement la route de Rome : il va accompagner un pèlerinage sur les traces des Zouaves Pontificaux, ces soldats héroïques qui, en leur temps, s’engagèrent pour défendre le Siège Apostolique contre les attaques diaboliques qui se dissimulaient sous les couleurs toujours séduisantes de la modernité et de la conformité au monde. Si le combat des chrétiens en ce début de XXIème siècle ne prend pas exactement la même forme extérieure, il reste cependant toujours le même en ce qui concerne le fond : le combat d’une fidélité sans concession à Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie et dont l’enseignement n’est pas en conformité avec les maximes du monde.

Que le Seigneur, pour ce combat qui n’est en définitive pas le nôtre mais le Sien, arme nos âmes de ce courage qui ne se laisse pas intimider par les rumeurs de l’opinion dominante, remplisse nos esprits d’une vaillante détermination dans l’attachement à la Vérité du Christ, et fasse vivre nos coeurs d’une indéfectible et mâle charité.

Lully.

2010-11. Alter Christus.

Mercredi 3 mars 2010.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

Vous le savez, vous qui êtes en lien de foi et de spiritualité avec nous, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI a voulu que l’Eglise catholique vive, depuis le 19 juin 2009 et jusqu’au 19 juin 2010, une « année sacerdotale« : je vous en avais parlé au mois d’avril dernier, peu de temps après que le Souverain Pontife en a fait l’annonce (cf.> www).

Notre bien-aimé Pape a voulu que la célébration du 150ème anniversaire de la mort du Saint Curé d’Ars soit pour tous les fidèles une occasion d’approfondir le mystère du sacerdoce. En effet, la crise qui a ravagé et ravage encore une grande partie du monde catholique, a eu pour effet qu’un très grand nombre de prêtres et de fidèles ont – en partie ou totalement – perdu le sens de la vocation et du ministère des prêtres.

2010-11. Alter Christus. dans Commentaires d'actualité & humeurs rencontre1

« Tu m’a montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel! »

Parmi les excellentes initiatives de cette « année sacerdotale », il faut faire une mention spéciale du film de 30 minutes qui a été réalisé à la demande de la Congrégation pour le Clergé (c’est-à-dire l’organisme du Saint-Siège qui s’occupe de tout ce qui concerne le clergé catholique). Ce court-métrage est intitulé « Alter Christus ». Ces deux mots latins  qui signifient « autre Christ » sont extraits d’un adage très ancien : « Sacerdos alter Christus. Le prêtre est un autre Christ ». En effet le prêtre n’est pas seulement un « représentant » du Christ à la manière dont un ambassadeur représente le gouvernement d’un pays mais, par la grâce du sacrement de l’Ordre, il est configuré au Christ dans son être profond. C’est le Christ Lui-même qui agit en lui et à travers lui quand le prêtre célèbre les sacrements.

Il est possible de visionner ce film, découpé en trois parties d’une dizaine de minutes, grâce à « You Tube » où il est disponible en italien, en français, en espagnol, en allemand et en anglais. Outre des extraits particulièrement bien ciblés de discours des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI, sont présentés les interventions et témoignages de nombreux prêtres, évêques et cardinaux tels que Monsieur le Cardinal Claudio Hummes (préfet de la congrégation pour le clergé), Monsieur le Cardinal Antonio Canizares (préfet de la congrégation pour le culte divin), Monsieur le Cardinal Julian Herranz (président émérite de la commission pour l’interprétation des textes législatifs), Monseigneur Maura Piacenza (archevêque secrétaire de la congrégation pour le clergé), Monseigneur Guido Marini (Maître des cérémonies liturgiques du Souverain Pontife)… etc.

En trente minutes sont rappelées des vérités essentielles et absolument vitales pour l’Eglise, des vérités que les fidèles n’entendent encore malheureusement pas dans un trop grand nombre de paroisses françaises, paroisses sclérosées et mourantes parce qu’elles sont encore aux mains de dangereux intégristes bloqués sur une idéologie qui se croyait d’avant-garde dans les années 1960-1970.

Ainsi donc, le prêtre n’est pas « un homme comme les autres » : son ordination en fait quelqu’un d’à part. Le prêtre doit être clairement reconnu par un habit spécifique. Le prêtre n’est pas un « modérateur » gérant une structure plus ou moins démocratique : il est investi d’une autorité divine et irremplaçable pour oeuvrer au salut et à la sanctification des âmes. Le prêtre est ordonné pour être l’homme des sacrements, et en tout premier lieu pour célébrer la Sainte Messe et administrer le sacrement de pénitence. La Messe est le renouvellement non-sanglant du Saint Sacrifice du Calvaire, sa célébration obéit à des règles strictes auxquelles les prêtres n’ont pas le droit de toucher… etc.

La Sainte Messe

La réalité de l’autel, c’est celle du Calvaire.

Les images qui accompagnent ces témoignages sont pleines de beauté et laissent clairement transparaître le sens du sacré, la beauté et la solennité qui doivent entourer la célébration des sacrements. Les « eucharisties » zim-boum-boum, les autels en contreplaqué sur lesquels on accroche des pantins fabriqués avec des rouleaux de papier toilette, les « ornements » sans tenue que l’on croyait découpés dans les drapeaux de la gay-pride, les « vases sacrés » en poterie, la distribution de la sainte communion faite n’importe comment, les prêtres aux allures de clochards avec leurs pantalons tombant en accordéons sur les chevilles …etc., la Congrégation pour le Clergé nous montre sans détours que tout cela est indigne du mystère de l’Eucharistie et du sacerdoce qui en est indissociable! Il est d’ailleurs tout à fait remarquable que certaines prises de vues sont faites lors de célébration de la Sainte Messe selon la « forme extraordinaire du rite romain ».

Je vous encourage donc à visionner ce film et, plus qu’à en être des spectateurs passifs, à en faire le support d’une véritable méditation et d’une fervente prière.

Rendons grâces à Dieu de nous avoir donné le sacerdoce, rendons grâces à Dieu pour l’exemple du Saint Curé d’Ars, rendons grâces à Dieu pour notre Saint-Père le Pape Benoît XVI qui travaille avec patience, douceur, humilité et courage à la restauration de Son Eglise!

Frère Maximilien-Marie.

Voir le film « Alter Christus »: 1ère partie, ici > www. 2ème partie, ici> www. 3ème partie, ici> www.

2010-5. « Nul n’est de trop dans l’Eglise »!

Samedi 13 février 2010.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

Nous arrivons au dimanche de la Quinquagésime, le troisième du cycle de la préparation lointaine aux fêtes pascales : dans l’Evangile de ce dimanche, nous entendons Notre-Seigneur Jésus-Christ annoncer solennellement sa Passion « Voici que nous montons à Jérusalem où se réalisera tout ce que les prophètes ont annoncé au sujet du Fils de l’homme… » (Luc XVIII, 31). Dans trois jours nous allons entrer solennellement en Carême, recevoir les cendres et commencer le grand jeûne préparatoire à la solennité de Pâques.

sacrcoeurmisricordieux.jpg

Ne l’oubliez pas, Chlôris et moi-même sommes des chats monastiques : avec l’aide de Frère Maximilien-Marie, nous méditons sur les Saintes Ecritures et sur les écrits des Pères de l’Eglise, nous lisons la vie et les écrits des Saints et nous étudions les magnifiques enseignements doctrinaux et spirituels dispensés par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI.

Il y a trois dimanches, l’entrée dans le temps de la Septuagésime nous a permis d’entendre à nouveau la proclamation de la parabole des ouvriers de la onzième heure (Matth. XX 1-16) : en la relisant cette année, j’ai été plus particulièrement touché par cette miséricorde du « Maître de la vigne » qui veut partager largement ses richesses de grâces et le trésor de son Coeur : pour cela  Il ne veut laisser aucun ouvrier sans emploi, aucune compétence ou bonne volonté hors de sa vigne.

La vigne est le symbole de l’Eglise ; aussi cette parabole – au vu des circonstances actuelles – m’a rappelé un passage du discours que le Souverain Pontife a prononcé à Lourdes le 14 septembre 2008 devant l’ensemble des évêques de France :

« Le culte liturgique est l’expression suprême de la vie sacerdotale et épiscopale, comme aussi de l’enseignement catéchétique. Votre charge de sanctification du peuple des fidèles, chers Frères, est indispensable à la croissance de l’Église. J’ai été amené à préciser, dans le motu proprio Summorum Pontificum, les conditions d’exercice de cette charge, en ce qui concerne la possibilité d’utiliser aussi bien le missel du bienheureux Jean XXIII (1962) que celui du Pape Paul VI (1970). Des fruits de ces nouvelles dispositions ont déjà vu le jour, et j’espère que l’indispensable pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire. Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage. Nul n’est de trop dans l’Église. Chacun, sans exception, doit pouvoir s’y sentir chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant de nous les Bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de l’honneur et de la confiance qu’Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours d’être des serviteurs de l’unité! »

« Nul n’est de trop dans l’Eglise » : cette toute petite phrase est lourde de sens ; elle montre à l’évidence (car ce n’est évidemment pas par hasard que le Pape l’a placée dans cette partie de son discours) que le Saint-Père est au fait des difficultés rencontrées par les fidèles catholiques qui demandent l’application du motu proprio « Summorum Pontificum cura ».

Benoît XVI sait que des tracasseries sans nombre sont très souvent opposées par les autorités diocésaines aux catholiques qui sont simplement désireux de bénéficier en France, en toute sérénité, de la pleine et simple application des directives du Chef de l’Eglise Catholique. Benoît XVI sait bien que ce qu’il a généreusement et largement accordé à tous les fidèles et à tous les prêtres se trouve trop souvent empêché par ceux qui n’ont normalement pas le pouvoir de restreindre les dispositions qu’il a lui-même établies, et qui – de ce fait – sont coupables d’abus de pouvoir.

Malgré les paroles qui leur ont été adressées de manière très claire par notre Saint-Père le Pape à Lourdes, nous ne pouvons que constater – ce sont des faits bruts, sans commentaires : ils parlent d’eux-mêmes – qu’une majorité de prêtres et d’évêques, au lieu de se comporter en « serviteurs de l’unité », s’enferre dans une attitude d’exclusion et de rejet d’une partie des fidèles, auxquels les qualificatifs les plus péjoratifs sont attribués. Ils sont maintenus dans des conditions de parias et des traitements parfois fort discourtois, voire rudes leur sont réservés… On a bien vu récemment comment le Cardinal Archevêque de Paris a fait envoyer trois cars de CRS afin d’expulser d’une église parisienne une vingtaine de fidèles venus rencontrer leur curé pour lui demander la célébration d’une Sainte Messe tridentine dans la paroisse, et qui attendaient l’entretien promis par le curé en récitant leur chapelet!…

Ces prêtres et évêques qui sont souvent irrités qu’on leur donne leurs titres normaux de « Monsieur l’Abbé », de « Monsieur le Curé » et de « Monseigneur » et qui voudraient qu’on les appelle « Père », manifestent tout autre chose que de la sollicitude paternelle : ils se comportent en vérité comme des garde-chiourmes bornés et sans coeur, au service d’une idéologie mortifère qui n’a rien à voir avec l’Evangile ni avec un authentique souci du bien des âmes!

La réalité qui est en effet encore malheureusement au coeur d’un grand nombre d’ecclésiastiques français, est une espèce de néo-gallicanisme moderniste. Loin de travailler à cette « indispensable pacification des esprits » que le Souverain Pontife désirait voir s’établir partout, les apparatchiks diocésains, malgré leurs paroles lénifiantes et leurs slogans ronflants contre l’exclusion et l’accueil de ceux qui sont différents, sont coutumiers de la discrimination et du rejet de tout ce qui n’entre pas dans les cadres d’une prétendue pastorale qui refuse de se remettre en question. Et pourtant : « Nul n’est de trop dans l’Église. Chacun, sans exception, doit pouvoir s’y sentir chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant de nous les Bergers de ses brebis. »

Après avoir trahi et détourné le second concile du Vatican, après avoir semé le doute sur les vérités révélées, « ils » ont – conséquence rigoureusement logique – détruit l’enseignement religieux, ruiné la liturgie, vidé les sacrements de leur finalité, fait fuir les paroissiens, désertifié leurs églises, fermé les séminaires et les couvents… etc. Ils règnent sur un champ de ruines et ils ont cependant l’air très content d’eux puisqu’ils claironnent (est-ce un aveuglement volontaire ou de la pure bêtise?) – devant des assemblées clairsemées dans lesquelles dominent largement les cheveux blancs – que leur « église n’a jamais été aussi belle et dynamique »!!! Mais en réalité « leur église » n’est plus l’Eglise Catholique Romaine : s’ils occupent de fait les postes qui sont normalement ceux du clergé catholique, leurs coeurs et leurs intelligences sont en situation d’opposition et de schisme avec le Siège Apostolique du successeur de Saint Pierre ; ils ont réussi à détourner de la véritable Foi catholique les quelques braves personnes qui restent encore dans leurs paroisses et qui, sans qu’elles en aient vraiment conscience, n’ont plus qu’une adhésion vague et floue aux dogmes les plus fondamentaux tels que la Sainte Trinité, la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’inspiration des Saintes Ecritures, la Rédemption, la Transubstantiation et la Présence réelle du Christ dans l’Eucharistie… etc.

L’épître de ce dimanche de la Quinquagésime reprend les 13 premiers versets du chapitre XIII de la première épître aux Corinthiens, que l’on appelle souvent « hymne à la charité ». Il ne peut pas y avoir de charité sans vérité, tout comme il n’y a pas de vérité sans charité. Si, en lisant ce que j’écris, il peut vous sembler que mes griffes de petit félin sont un peu trop acérées, vous vous méprenez profondément : comprenez bien qu’il n’y a dans mon coeur ni amertume ni aucune forme de méchanceté mais seulement un zèle nourri pour cette Eglise Catholique que j’aime et dans laquelle je voudrais qu’en vérité et en actes – plus qu’en beaux discours et en faux-semblants – soient effectives les paroles de l’Apôtre des Nations : « La charité est patiente, elle est bénigne, la charité n’est point envieuse, elle ne commet point d’indélicatesse, elle ne s’enfle pas, elle n’est pas ambitieuse, elle ne recherche pas son propre intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne pense pas le mal, elle ne met pas sa joie dans l’iniquité mais elle se réjouit dans la vérité : elle souffre tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout ».

Aussi ne puis-je que conclure ces lignes par cette courte prière qui résume toutes mes aspirations et mes espérances : « Mon Dieu, faites l’unité des esprits dans la Vérité et l’union des coeurs dans la Charité! »

Lully.

2009-28. Défendre le rite antique ne consiste pas à être passéiste… La réforme a été faite par des hommes arides, par des liturgistes qui ne connaissent pas la théologie!

       Nous reproduisons ci-dessous la traduction d’un entretien, qui nous paraît très important, que Monseigneur Domenico Bartolucci a accordé aux journalistes italiens Pucci Cipriani et Stefano Carusi. La traduction française de cet entretien a déjà été publiée sur plusieurs sites Internet et nous estimons qu’il importe aussi qu’on puisse la lire sur ce modeste blogue. Monseigneur Bartolucci y fait état (non sans humour parfois, mais surtout sans sacrifier à la langue de bois) d’un point de vue éclairé sur la réforme liturgique issue du second concile du Vatican et sur sa désastreuse mise en oeuvre… Toutes les réponses qu’il formule ont un poids de sagesse et de vérité qu’il faut apprécier!

   Né en 1917 à Borgo San Lorenzo (Florence), toscan par sa naissance puis romain par l’appel du Pape, Monseigneur Domenico Bartolucci est nommé en 1952 substitut de la Chapelle Sixtine, aux côtés de Lorenzo Perosi, puis maître de cette chapelle papale à partir de 1956, où il a eu l’honneur de travailler avec cinq papes. Le 24 juin 2006, le Souverain Pontife a tenu à organiser une cérémonie spéciale (cf. photographie ci-dessous) afin de sceller « à perpétuité » sa proximité et son admiration pour le grand musicien, auquel il adressait les mots suivants : « la polyphonie sacrée, en particulier celle de l’école romaine, est un héritage à conserver avec soin (…) un authentique aggiornamento de la musique sacrée ne peut advenir que sur le socle de la grande tradition héritée du passé, celle du chant grégorien et de la polyphonie sacrée ».

Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI et Monseigneur Domenico Bartolucci

Q.- Maître, la publication récente du Motu proprio Summorum Pontificum a apporté un vent d’air frais dans le panorama liturgique désolant qui nous entoure… en avez-vous profité vous-même pour célébrer la « messe de toujours » ?

   R. – A vrai dire, j’ai toujours célébré cette messe, de façon ininterrompue depuis mon ordination… En fait j’aurais même des difficultés à célébrer la messe du rite moderne, puisque je ne l’ai jamais dite…

Q. – Pour vous, elle n’a donc jamais été abolie ?

   R. – Ce sont les paroles mêmes du Saint Père, même si certains font mine de ne pas le comprendre, et même si beaucoup ont soutenu le contraire dans le passé.

Q. – Pensez-vous que les fidèles soient moins enthousiasmés par la forme traditionnelle du rite, à cause de son aspect peu « participatif » ?

   R. – Allez, il ne faut pas dire de bêtises ! Moi j’ai connu la participation des fidèles autrefois, aussi bien à Rome, dans les basiliques, qu’à travers le Monde, et ici-même dans le « Mugello », dans cette paroisse, dans cette belle campagne autrefois peuplée de gens pleins de foi et de piété. Le dimanche à vêpres, le prêtre aurait pu se contenter d’entonner le « Deus in adjutorium meum intende », et puis se mettre à dormir sur la banquette jusqu’au capitule : les fidèles auraient continué tout seuls et les pères de famille auraient entonné, un par un, les antiennes !

Q. – C’est donc pour vous une vaine polémique, par rapport à l’actuel style liturgique ?

   R. – Hélas, je ne sais pas si vous avez déjà assisté à des funérailles : Alléluias, applaudissements, des phrases loufoques, au point de se demander si ces gens ont déjà lu l’évangile : Notre-Seigneur lui-même pleure sur Lazare et sur la mort… Avec ce fade sentimentalisme, on ne respecte même pas la douleur d’une mère. J’aurais voulu vous montrer comment autrefois le peuple assistait à une messe des morts, avec quelle componction et quelle dévotion on entonnait le magnifique et terrible Dies Irae !

Q. – Mais la réforme n’a-t-elle pas été faite par des gens conscients et bien formés doctrinalement ?

   R. – Je m’excuse, mais la réforme a été faite par des hommes arides, arides, je vous le répète. Moi, je les ai connus. Et quant à la doctrine, je me souviens que le cardinal Ferdinando Antonelli, de vénérable mémoire, disait souvent : « Qu’est-ce que nous pouvons faire de ces liturgistes qui ne connaissent pas la théologie ? »

Q. – Nous sommes bien d’accord avec vous, Monseigneur, mais il est vrai aussi qu’autrefois les gens n’y comprenaient rien…

   R. – Chers amis, n’avez-vous jamais lu saint Paul : « il n’est pas nécessaire de savoir plus que ce qui est nécessaire » : il faut aimer la connaissance ad sobrietatem. Avec cet état d’esprit, dans quelques années on prétendra comprendre la transsubstantiation comme on explique un théorème de mathématiques… Mais le prêtre lui-même ne peut comprendre entièrement un tel mystère !

Q. – Alors comment en est-on parvenu à un tel effondrement de la liturgie ?

   R. – Ça a été une mode, tout le monde parlait, tout le monde « rénovait », tout le monde pontifiait, sur la base d’un sentimentalisme qui prétendait tout réformer, et on faisait taire habilement les voix qui s’élevaient en défense de la tradition bimillénaire de l’Église. On a inventé une sorte de « liturgie du peuple »… lorsque j’entendais ces ritournelles, je me souvenais des paroles de l’un de mes professeurs de séminaire, qui nous enseignait que « la liturgie est l’œuvre du clergé, mais elle est pour le peuple ». Il voulait dire par là qu’elle doit descendre de Dieu et non pas monter à partir de la base. Je dois pourtant reconnaître que cet air corrompu s’est maintenant raréfié : les nouvelles générations de prêtres sont peut-être meilleures que celles qui ont précédé ; les jeunes prêtres ne sont plus ces idéologues furieux doublés de modernistes iconoclastes : ils sont plein de bons sentiments, mais ils manquent de formation…

Q. – Que voulez-vous dire par « ils manquent de formation » ?

   R. – Je veux dire qu’il faut de vrais séminaires ! Je parle de ces structures que la sagesse de l’Église avait finement ciselées à travers les siècles. Vous ne vous rendez pas compte de l’importance d’un séminaire : une liturgie vécue… les différents moments de l’année y sont vécus socialement avec les confrères du séminaire, l’Avent, le Carême, les grandes fêtes de Pâques : tout cela éduque à un point que vous n’imaginez pas. Une rhétorique insensée a fait passer l’image que le séminaire déforme les prêtres, que les séminaristes, éloignés du monde, resteraient fermés sur eux-mêmes et distants du monde. Ce ne sont que des fantaisies pour gaspiller une formation riche de plusieurs siècles d’expérience, et pour ne la remplacer que par du vide.

Q. – Pour revenir sur la crise liturgique, vous, Monseigneur, êtes-vous favorable à un retour en arrière ?

   R. – Regardez : défendre le rite antique ne consiste pas à être passéiste, mais à être « de toujours ». Par exemple, c’est une erreur d’appeler la messe traditionnelle « messe de saint Pie V » ou « messe Tridentine », comme s’il s’agissait de la messe d’une époque particulière. Notre messe romaine est au contraire universelle, dans le temps et dans le lieu : une unique langue de l’Océanie à l’Arctique. En ce qui concerne la continuité dans le temps, je peux vous raconter un épisode significatif : une fois nous étions en compagnie d’un évêque, dont je ne vous donnerai pas le nom, dans une petite église de la région ; nous apprenons alors subitement le décès d’un ami commun qui nous était cher, et nous décidons alors de célébrer sur le champ la messe pour lui. En cherchant dans la sacristie, on se rend compte qu’il n’y avait là que des missels antiques. Et bien l’évêque a refusé catégoriquement de célébrer. Je ne l’oublierai jamais… et je répète que la continuité de la liturgie implique que, sauf cas particuliers, je puisse célébrer aujourd’hui avec le vieux missel poussiéreux pris sur une étagère, et qui il y a quatre siècles a servi à l’un de mes prédécesseurs dans le sacerdoce.

Q. – On parle actuellement d’une « réforme de la réforme », qui devrait limer les irrégularités introduites dans les années 70…

   R. – La question est assez complexe… Que le nouveau rite ait des déficiences est désormais une évidence pour tout le monde, et le Pape a dit et il a écrit plusieurs fois que celui-ci devrait « regarder vers l’ancien ». Mais que Dieu nous garde de la tentation des pastiches hybrides. La Liturgie avec un L majuscule est celle qui nous vient des siècles passés : c’est elle qui est la référence. Qu’on ne l’abâtardisse pas avec des compromis « déplaisant à Dieu et à ses ennemis »…

Q. – Que voulez-vous dire par là ?

   R. – Prenons par exemple les innovations des années 70 : des chansonnettes laides et pourtant tellement en vogue dans les églises en 1968 sont aujourd’hui déjà des pièces de musée. Lorsqu’on renonce à la pérennité de la Tradition pour s’immerger dans le temps, on est aussi condamné à suivre les changements de modes. A propos de la réforme de la semaine sainte dans les années cinquante, je vous raconte une histoire : cette réforme avait été entreprise avec une certaine hâte, sous un Pie XII déjà affaibli et fatigué. Si bien que quelques années plus tard, sous le pontificat de Jean XXIII – car quoiqu’on en dise, en matière de liturgie il était d’un traditionalisme convaincu et émouvant – m’arrive un coup de fil de Mgr. Dante, le cérémoniaire du Pape, qui me demande de préparer le Vexilla Regis pour l’imminente célébration du Vendredi Saint. Interloqué, je lui réponds : « mais vous l’avez aboli ! ». Alors il m’a dit : « Le Pape le veut » ; et en quelques heures j’ai organisé les répétitions de chant, et nous avons chanté à nouveau, avec une grande joie, ce que l’Église chantait ce jour-là depuis des siècles. Tout cela pour dire que lorsqu’on a fait des déchirures dans le tissu de la liturgie, ces trous restent difficiles à recoudre, et ils se voient. Face à notre liturgie multiséculaire, nous devons contempler avec vénération, et nous souvenir qu’avec cette manie de toujours vouloir « améliorer », nous risquons de ne faire que des dégâts.

Q. – Maître, quel a donc été le rôle de la musique dans ce processus ?

   R. – La musique a joué un rôle incroyable pour plusieurs raisons : le « cécilianisme » maniéré – auquel Perosi ne fut pas étranger – avait introduit avec ses mélodies chantantes un sentimentalisme romantique nouveau, qui n’avait rien à voir, par exemple, avec la corpulence éloquente et solide de Palestrina. Certaines extravagances mal placées de Solesmes avaient cultivé un grégorien susurré, fruit lui aussi de cette pseudo restauration médiévalisante qui a eu tant de succès au XIXème siècle. C’était l’idée de l’opportunité d’une récupération archéologique, aussi bien en musique qu’en liturgie, d’un passé lointain dont nous auraient éloigné les « siècles obscurs » du Concile de Trente… De l’archéologisme, en somme, qui n’a rien à voir, absolument rien à voir avec la Tradition, car il veut récupérer ce qui finalement n’a peut-être jamais existé. Un peu comme certaines églises restaurées dans le style « pseudo roman » de Viollet-le-Duc. Ainsi donc, entre un archéologisme qui prétend se rattacher à l’époque apostolique, mais en se séparant des siècles qui nous relient à ce passé, et un romantisme sentimental qui méprise la théologie et la doctrine pour exalter les « états d’âme », s’est préparé le terrain qui a abouti à cette attitude de suffisance vis-à-vis de ce que l’Église et nos Pères nous avaient transmis.

Q. – Que voulez-vous dire, Monseigneur, lorsque dans le domaine musical vous attaquez Solesmes ?

   R. – Je veux dire que le chant grégorien est modal et non pas tonal. Il est libre, et non pas rythmé. Ce n’est pas « un, deux, un, deux, trois ». Il ne fallait pas dénigrer la façon de chanter dans nos cathédrales pour lui substituer un chuchotement pseudo monastique et affecté. On n’interprète pas le chant du Moyen-âge avec des théories d’aujourd’hui, mais il faut le prendre comme il nous est parvenu. De plus, le grégorien d’autrefois savait être aussi un chant populaire, chanté avec force et vigueur, comme le peuple exprimait sa foi avec force et vigueur. Et c’est cela que Solesmes n’a pas compris. Cela étant dit, il faut bien sûr reconnaître l’immense et savant travail philologique qui y a été fait en ce qui concerne l’étude des manuscrits antiques.

Q. – Maître, alors où en sommes-nous dans la restauration de la musique sacrée et de la liturgie ?

   R. – Je ne nie pas qu’il y ait quelque signes de reprise… mais je vois tout de même persister une sorte d’aveuglement, comme une certaine complaisance pour tout ce qui est vulgaire, grossier, de mauvais goût, et aussi pour ce qui est doctrinalement téméraire… Ne me demandez pas, je vous en prie, mon avis sur les « guitarades » et les chansonnettes qu’ils nous chantent encore pendant l’offertoire. Le problème liturgique est sérieux : il faut cesser d’écouter la voix de ceux qui n’aiment pas l’Église et qui s’opposent au Pape. Si on veut guérir un malade, il faut d’abord se souvenir que « le médecin timoré laisse la plaie s’infecter (il medico pietoso fa la piaga purulenta) »…

(Interview Pucci Cipriani, Stefano Carusi – Traduction française Abbé Matthieu Raffray)

2009-15 b. « Ce Pape pose un vrai problème »!!! (2ème partie).

Samedi de la quatrième semaine de carême, 28 mars 2009.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

Dans les réflexions que je vous livrais avant-hier (cf.> www), j’ai voulu mettre en évidence combien la fidélité à la personne et aux enseignements de Notre-Seigneur Jésus-Christ ne peut en définitive qu’aboutir à un conflit. Les actuelles polémiques et les contestations de plus en plus virulentes autour du Souverain Pontife et de sa parole – avec tous les mensonges et manipulations que nous avons déjà évoqués -, les remises en question de plus en plus haineuses et passionnées de l’enseignement et de la discipline de l’Eglise ne peuvent pas vraiment étonner celui qui a fait des Saints Evangiles sa nourriture.

Notre-Seigneur nous l’a dit très explicitement : « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, je vous le dis : mais la division. Car désormais, dans une seule maison, cinq seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois ; seront divisés le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre sa belle-fille et la belle-fille contre sa belle-mère » (Luc XII, 51-53). Ou encore en Saint Matthieu : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive «  (Matth. X,34). Si l’attachement à Notre-Seigneur peut être source de conflits entre des personnes liées par le sang et par les affections les plus naturelles, à combien plus forte raison  dans les sociétés civiles…

Cette situation conflictuelle ne peut même qu’aller croissant lorsque ces sociétés ont leurs fondements et leurs références dans des « valeurs » étrangères à la Loi divine et à la loi naturelle elle-même. Ce pourquoi je n’hésite pas à dire (et à répéter de manière insistante) que, s’il n’y a pas une adhésion fondamentale de la société civile à l’esprit de l’Evangile, on arrive nécessairement à la persécution.

La persécution peut s’exercer de diverses manières, plus ou moins avouées, plus ou moins larvées, plus ou moins insidieuses. On ne vous jettera peut-être pas aux lions, on ne vous enduira peut-être pas de poix pour faire de vous des torches vivantes destinées à éclairer de somptueuses fêtes nocturnes, on ne vous soumettra peut-être pas au chevalet, au grill, aux ongles de fer et à ces mille autres raffinements de cruauté physique dont nous lisons les détails dans le martyrologe… pas tout de suite du moins. Cependant on saura bien, et de plus en plus – tantôt par la dérision, tantôt par la séduction, tantôt par des pressions et des contraintes, psychologiques ou administratives, sociétales ou médiatiques – déployer une large palette de moyens pour vous intimider ou vous contraindre. « 1984″ de Georges Orwell ou « le Maître de la terre » de Robert Hugues Benson ne sont probablement que de pâles figures de ce qui peut arriver…

Le Vicaire de Celui qui, quarante jours après sa naissance, a été  désigné comme un « signe de contradiction » (Luc II, 33), peut-il être autre chose qu’un signe de contradiction à son tour?  Alors, oui, pour reprendre l’expression de Monsieur Alain Juppé, il est dans l’ordre des choses, il est normal, il ne peut être étonnant que – pour tous ceux dont le mode de pensée, de fonctionnement et d’action relève davantage des maximes du monde que de l’Evangile – ce Pape « pose un vrai problème  » et devienne lui aussi une « pierre de scandale » : « Ils se sont heurtés contre la pierre d’achoppement, ainsi qu’il est écrit : ‘Voici que je mets en Sion une pierre d’achoppement et une pierre de scandale ; et quiconque croit en lui ne sera point confondu’ (cf. Isaïe VIII, 14 & XXVIII, 16) » (Rom. IX, 32-33).

La royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ  ne lui est pas décernée par ce monde (il l’affirmera devant Pilate, cf. Joan. XVIII, 36) : elle ne procède pas du suffrage universel, elle n’est pas ordonnée à la logique de nos politiques. Après la multiplication des pains, Notre-Seigneur s’est dérobé à l’enthousiasme des foules qui voulaient le faire roi. Cependant il est véritablement roi et sa royauté s’exercera sur ce monde, que celui-ci le veuille ou non : « Opportet illum regnare! Il faut qu’il règne! » (1 Cor. XV, 25).  Cette royauté découle, au plus haut degré, de ses droits de Rédempteur : elle n’est pas acquise par les urnes mais par le sang. Ce n’est pas le jour de la multiplication des pains ou le dimanche des Rameaux que Jésus prend possession de son règne, mais c’est le Vendredi Saint. Si nos modernes instituts de sondage avaient interrogé ce jour-là les hiérosolymites et tous ceux qui s’étaient naguère précipités pour écouter les enseignements du « Rabbi galiléen », dans l’enthousiasme des jours faciles, avec l’espoir plus ou moins avoué de le voir faire ou d’être les bénéficiaires de ses miracles, il est bien évident que les pourcentages en sa faveur auraient été infimes. Rappelons-nous tout ce que la petite phrase des disciples d’Emmaüs recèle d’incompréhension profonde et d’amère déception : « Et nous qui espérions que ce serait lui le rédempteur d’Israël!… » (Luc XXIV, 21). Rien d’étonnant donc à ce que les foules manipulées d’aujourd’hui, à ce que les journalistes et autres « faiseurs d’opinion », à ce que les hommes politiques et tous ceux qui bornent leurs espérances aux horizons terrestres crient au scandale.

« Ecce ascendimus Jerosolymam… Voici que nous montons à Jérusalem » (Luc XVIII, 31), lisions-nous dans l’Evangile du dimanche de la Quinquagésime : tout ce qui a été écrit au sujet du Fils de l’homme – livré aux païens, tourné en dérision, outragé, couvert de crachats, flagellé et mis à mort -, tout cela, le « Corps mystique » du Christ – la Sainte Eglise – est appelé à y participer à sa suite. Nos temps actuels ne peuvent pas être étrangers à cette participation.

2009-15 b.

Par la liturgie, nous allons entrer ce soir dans le temps de la Passion : « Ecce ascendimus Jerosolymam! » Ce dont nous sommes aujourd’hui les témoins n’est que la répétition de ce qui s’est passé au printemps de l’an 33 : avec des figures et des noms différents, nous retrouvons les mêmes acteurs, les mêmes passions humaines, les mêmes intérêts… et les mêmes fidélités.

Aujourd’hui encore il y a ceux qui – comme les grands prêtres félons – craignent que leur  emprise sur les foules soit « concurrencée » (on peut par exemple penser à tous ceux qui sont furieux du succès du voyage du Pape Benoît XVI en France, en septembre dernier) : « Si nous le laissons ainsi tous croiront en lui… » (Jean XI, 49). Il y a tous les modernes pharisiens : « Voyez-vous que nous ne gagnons rien? Voilà que tout le monde court après lui » (Jean XII, 19). Il y a tous les Judas, tous ceux qui se scandalisent au sujet du parfum versé par Marie-Magdeleine (Jean XII, 4), ceux dont les raisons « humanitaires » recèlent de secrètes convoitises, et tous ceux qui ont détourné l’Evangile pour en faire une « option préférentielle » pour les luttes de ce monde (même si, objectivement, ce sont de « bonnes causes », des « causes justes », mais poursuivies en dehors de tout esprit surnaturel). Ne l’oubliez pas, Judas était apôtre : il n’avait pas reçu un appel moindre ; sa vocation était véritable ; il avait eu des grâces hors du commun ; il avait accompli des miracles et chassé des démons… Et aujourd’hui encore il en est – parmi ceux dont la vocation chrétienne était véritable,  parmi ceux dont la vocation religieuse ou sacerdotale était véritable, parmi ceux dont la vocation épiscopale était véritable – qui finissent par se détourner du Christ, qui perdent le sens du salut des âmes et l’authentique esprit de la rédemption, et qui en viennent, de diverses manières, à trahir et à vendre le Christ…

Aujourd’hui encore, il y a la même foule versatile qu’à Jérusalem : « Ils vinrent au devant de lui parce qu’ils avaient appris qu’il faisait des miracles » (Jean XII, 18). Ils ne recherchent pas dans le Christ le Sauveur de leurs âmes, mais celui qui leur rendra la vie facile ; ils ne recherchent pas à entendre sa parole pour se convertir, mais ils aspirent à ne plus travailler, à avoir facilement du pain et la santé, une situation honorable et tranquille…. Combien de chrétiens aujourd’hui sont plus attachés à leur petit confort intellectuel ou/et matériel plutôt qu’à une véritable démarche de conversion intérieure, plutôt qu’à se laisser façonner par la grâce? Combien de fidèles et d’ecclésiastiques qui se réjouissent trop superficiellement des succès populaires, des acclamations, des sondages favorables, de l’affluence à leurs rassemblements ou à leurs pèlerinages, des pourcentages de succès aux examens dans leurs « bonnes écoles » (alors qu’on a « écrémé » les effectifs selon des critères de réussite scolaire et non en fonction du bien des âmes), du nombre de participants à leurs retraites, ou d’assistants à leurs offices …etc? Combien qui se laissent éblouir par les « bonnes apparences » humaines et mondaines et en viennent à négliger le travail, toujours nécessaire et jamais achevé, travail intérieur et non quantifiable, de leur propre conversion à l’esprit du Saint Evangile? Combien qui par amoindrissement ou perte de l’esprit surnaturel s’enfoncent dans la tiédeur, dans de secrètes amertumes, dans des déceptions ou des découragements qui ne disent pas leur nom, lorsqu’ils n’ont pas les consolations humaines ou mondaines, ni les satisfactions immédiates et numériques de leurs efforts?… Tous ceux qui sont finalement attachés à « la gloire des hommes plus qu’à la gloire de Dieu » (cf. Jean XII, 43) et qu’on trouve indistinctement – même si cela ne s’exprime pas forcément avec les mêmes nuances – chez les « progressistes » ou chez les « traditionalistes » !!!

Aujourd’hui encore – et peut-être plus encore qu’il y a deux mille ans – nous avons des faux témoins qui travestissent les paroles du Christ ou de son Vicaire, qui dénaturent les enseignements de son Eglise ou qui calomnient ses serviteurs devant les sanhédrins médiatiques, devant les sanhédrins de l’opinion publique, devant les sanhédrins d’égoïsme et d’orgueil que tout homme porte au fond de lui-même.

Aujourd’hui encore il y a les manipulateurs qui veulent dispenser les hommes de bonne volonté de se faire une juste opinion et qui prétendent imposer ce qu’il faut penser et la manière dont il faut penser : « Si ce n’était pas un malfaiteur nous ne te l’aurions pas livré! » (Joan. XVIII, 30). « Si les propos que tient ce Pape n’étaient pas irresponsables et criminels nous ne les dénoncerions pas, nous ne les présenterions pas à la vindicte publique! Faites-nous confiance : nous, agences de presse, nous, ministres, nous, loges maçonniques… nous avons digéré l’information à votre place, nous avons pensé à votre place,  nous sommes en bien meilleure position que vous pour savoir ce qu’il faut dire et ce que vous devez en penser, ne vous fatiguez pas à chercher vous-mêmes, nous vous avons évité ce travail fastidieux! »

Aujourd’hui encore il y a ceux qui demandent : « Qu’est-ce que la vérité? » (Joan. XVIII, 38). Non parce qu’ils sont dans une honnête démarche intellectuelle, mais parce qu’ils cachent, derrière leur prétendu agnosticisme, leur refus de trouver des réponses qui – en toute rigueur intellectuelle – les obligeraient à changer de vie. Il y a tous ceux qui se drapent dans un relativisme de très respectable apparence, qui se cachent derrière le masque de la laïcité et s’enveloppent des atours séduisants de la tolérance (qui n’est pas la même chose que le respect), pour proclamer qu’il « n’y a pas de loi morale qui prime sur les lois de l’état », manière aseptisée de reprendre ce cri : « Nous n’avons pas d’autre roi que César! (Joan. XIX, 15). Nous n’avons pas d’autres lois que celles du monde, pas d’autres lois que celles que nous nous sommes données à nous-mêmes en fonction de nos intérêts, nous ne voulons pas qu’il règne sur nous : Regnare Christum nolumus! (hymne de la fête du Christ-Roi). Nous préférons nos modernes Barabbas, nous préférons des criminels et des repris de justice, nous préférons à la tête de nos cités des ambitieux qui ne servent qu’eux-mêmes et dont les malversations ont été établies devant la justice… »

Aujourd’hui encore la Sainte Eglise est tournée en dérision à la cour d’Hérode,  roi esclave de sa volupté. Aujourd’hui encore le Christ, en la personne de son Vicaire, y est revêtu de la robe des fous et insulté, raillé par ceux qui trouvent leur gloire à se vautrer sans retenue dans les les plus viles passions, et veulent entraîner tout le monde à faire de même…

Aujourd’hui encore nous rencontrons ceux qui, malgré la voix de leur conscience, refusent de s’engager, par crainte des désagréments qui pourraient leur en advenir et qui disent : « Ce n’est pas mon affaire, voyez vous même » (cf. Matth. XXVII, 24). Aujourd’hui encore, il y a des « filles de Jérusalem », pleines de bons sentiments, qui se lamentent au bord du chemin mais ne font rien de plus. Le Christ demande bien plus que des sentiments ; Il réclame de ses disciples un engagement sans équivoque : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Matth. XII, 30).

Mais aujourd’hui encore, il y a ceux qui, comme Simon de Cyrêne, comme Véronique, comme Marie-Magdeleine, comme Jean  et,  bien sûr, comme Notre-Dame, ne craignent point de ne pas se trouver dans la majorité vociferrante et n’ont pas peur des hurlements des loups. Quelque souffrance qu’il leur en coûte, ils sont prêts – non en se confiant en leurs propres forces, mais en se livrant à la toute puissante et miséricordieuse grâce de leur Sauveur – à rester aux côtés du Corps mystique du Christ soumis à l’épreuve. Ils ne s’étonnent point de ce que notre Saint-Père le Pape Benoît XVI « pose un vrai problème » au Prince de ce monde et à tous ceux qui en sont les courtisans. Eux-mêmes, chacun à leur place et selon leur vocation particulière, ils sont disposés à poser ce même « vrai problème » en obéissant à Dieu plutôt qu’aux hommes (cf. Act. IV, 19) et en ne craignant pas de subir les modernes excommunications de la pensée unique.

Peu leur importe de ne pas être majoritaires selon les critères humains. Peu leur importe d’avoir à subir railleries et vexations et, bientôt peut-être, la persécution. Peu leur importe d’être désignés à la méchanceté et à la vindicte des foules manipulées, comme le furent jadis leurs aînés dans la Foi, accusés d’être responsables de l’incendie de Rome ou des malheurs de la cité. Ce qui est essentiel pour eux, c’est l’amour ; or il n’y a pas d’amour sans fidélité : s’ils ne comptent pas sur leurs propres forces, mais qu’ils se remettent par une humble confiance dans la toute puissance de la grâce du divin Roi, Lui-même se fera leur force, leur fidélité et leur victoire. « Parce que tous ceux qui sont nés de Dieu triomphent du monde ; et que la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi : haec est victoria quae vincit mundum, fides nostra » (1a Joan. V, 4).

Le seul « vrai problème », est celui qui est posé par Notre-Seigneur Jésus-Christ, par ce qu’Il est et par ce qu’Il propose à l’homme. Le seul « vrai problème » que pose notre Saint-Père le Pape Benoît XVI aux hommes de ce temps, et qu’avec lui posent au monde tous ceux pour lesquels la fidélité à leur baptême n’est pas un vain mot, se résume dans la question que Jésus ressuscité a posée à Pierre au bord du lac : « M’aimes-tu? » (Joan. XXI, 15-17).

Frère Maximilien-Marie.

2009-15 a. « Ce Pape pose un vrai problème »!!! (1ère partie).

Jeudi de la 4ème semaine de carême, 26 mars 2009.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

Depuis le début de cette année 2009, tout particulièrement en France (mais pas seulement) c’est un véritable acharnement médiatique qui  s’en prend à la personne et aux actes de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI ; à travers les attaques dont il est l’objet ce sont les enseignements traditionnels de notre mère la Sainte Eglise catholique romaine, dont il est le chef, qui sont visés, contestés et remis en question.

Mon propos de ce jour n’est pas de rappeler les évènements et leurs enchaînements ; je ne veux pas non plus écrire ici une apologie – point par point – concernant la levée des excommunications qui frappaient les évêques consacrés par Monseigneur Lefèbvre, au sujet de la prétendue excommunication fulminée par l’évêque de Récife contre une petite fille, ou à propos des affirmations du Pape lors de la conférence de presse accordée aux journalistes dans l’avion qui l’emportait vers l’Afrique…  etc. D’autres l’ont fait avant moi et bien mieux que je ne le pourrai faire. Je me contenterai de dire ici qu’il suffit de vouloir honnêtement s’informer pour arriver sereinement à connaître la vérité, en dehors de  tous les mensonges colportés et de toutes les passions qu’on s’est efforcé d’exacerber. Pour ceux qui le désireraient, je tiens à disposition un certain nombre de documents et de références – en assez grande quantité – qui démontent de manière irréfragable ces mensonges et les manipulations auxquels les « faiseurs d’opinion » se sont livrés sans retenue.

Peut-être avez-vous comme moi remarqué que, à peine le Pape avait-il achevé son voyage pastoral en Afrique, le « 20 heures » de TF1  se livrait à une nouvelle offensive contre la discipline ecclésiastique en diffusant un reportage extrêmement orienté – très prétentieusement nommé « enquête », alors qu’il n’y avait aucune démarche objective et raisonnée de recherche de la vérité – qui remettait en question le célibat sacerdotal… Ne nous faisons pas d’illusions : à l’approche de la Semaine Sainte et des solennités pascales, nous  devons  nous attendre à de nouvelles provocations ou tentatives de manipulations de l’opinion publique tendant à discréditer l’Eglise et le Pape, le Christ et son Evangile, la Foi et ses enseignements… Sans vouloir en aucune manière jouer au prophète de malheur, je puis vous annoncer que l’opposition médiatique, que l’opposition politique et que l’opposition à l’intérieur même de l’Eglise catholique contre notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, ne font que commencer et qu’elles risquent de croître en amplitude et en virulence.

Dès à présent, d’odieuses caricatures et des propos de plus en plus haineux sont colportés, diffusés et même favorisés par un certain nombre de médias, dans une espèce de surenchère de grossièreté et d’escalade de vulgarité. Si c’étaient le Dalaï-Lama ou quelque chef religieux mahométan qui étaient ainsi caricaturés, nous assisterions immédiatement à un concert quasi unanime de protestations, dans le monde politique et journalistique. Même ceux qui sont les plus critiques envers toute forme de foi ou d’opinion religieuse n’hésiteraient pas à reprendre à leur compte la célèbre phrase attribuée à Voltaire : « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer« . Mais quand il s’agit du Pape et de l’Eglise, ces bons apôtres de la tolérance et du respect des droits de l’homme semblent n’avoir plus qu’une seule consigne, celle par laquelle ce même Voltaire terminait la plupart de ses lettres: « Ecrasez l’infâme! » (on le sait, « l’infâme » c’était pour lui l’Eglise catholique romaine).

Le grand malheur, c’est que – à quelques exceptions près (et il faut justement saluer ici le courage de ces évêques qui ont pris la parole ou la plume pour rétablir la vérité et défendre le Souverain Pontife) – ceux qui ont été institués pour être les gardiens, chargés de la sécurité du peuple commis à leurs soins* (on pourrait aujourd’hui dire les « vigiles », par analogie avec les sociétés de surveillance), au lieu d’aboyer comme de bons chiens de garde pour dénoncer le danger, intimider les agresseurs et appeler à la défense, se comportent en « chiens muets » – « canes muti  » – pour reprendre les termes du prophète Isaïe quand il dénonçait  les mauvais pasteurs du peuple d’Israël (Isaïe LVI, 10). Est-ce par complaisance ou par peur? Est-ce parce qu’ils craignent d’affronter l’opinion publique ou parce qu’ils en partagent secrètement la haine? Peu importe que nous le sachions  : c’est Dieu qui sera leur juge. Pour nous, nous ne pouvons qu’être les témoins attristés des faits…

Dans les aboiements furieux qui se sont élevés en France pour critiquer le Souverain Pontife, on a bien sûr remarqué la phrase de Monsieur Alain Juppé : « Ce Pape commence à poser un vrai problème! » Certains ont poussés des cris scandalisés en dénonçant un manque du plus élémentaire respect… Mais au-delà, je crois qu’il faut y voir un éloquent aveu ; un aveu tellement éloquent qu’il me paraît une forme d’éloge : le témoignage que finalement le vice est contraint de rendre à la vertu! Que le pape « pose un vrai problème » aux hommes politiques véreux, aux francs-maçons  de toutes obédiences et aux pseudos-vertueux qui prônent le laxisme moral et la décadence, c’est un très bon signe!

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

Ce qu’on reproche au Pape, c’est de tenir des propos… catholiques! Or, en ce qui me concerne, je suis bien plus rassuré dans ma conscience chrétienne par les propos d’un Pontife qui ne s’embarrasse pas des modes et des pressions médiatiques, que s’il se mettait à prôner la même chose que les acteurs et les chantres d’une société affranchie des exigences de la Loi divine.

La vérité contenue dans le Saint Evangile n’a rien à voir avec les doctrines du monde, elle n’est pas sujette aux fluctuations de l’opinion publique ni aux errances de la mode. Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI ne fait qu’annoncer et énoncer des vérités qui ne sont pas du domaine de l’opinion et de la mode, rien d’étonnant donc à ce que le monde le prenne en haine.  On peut même dire que la virulence de la tempête  médiatique et le déferlement de méchanceté  dirigés contre lui sont – en définitive – le signe qu’il est le fidèle ambassadeur d’une Parole qui dérange, une Parole qui n’est pas humaine. 

J’ajouterai encore ceci : si « on » ne craignait pas l’influence de Benoît XVI, il n’y aurait pas un tel déchaînement contre lui ; si les ennemis du Christ n’avaient pas une conscience  aigüe de la vérité des paroles du Vicaire du Christ, ils ne s’agiteraient pas tant ; si tous  ceux qui s’adonnent au mal, au mensonge, aux compromissions les plus répugnantes et à la promotion du vice ne se sentaient pas menacés, ils n’attaqueraient pas de la sorte celui qui dirige aujourd’hui la Sainte Eglise et la gouverne avec  autant de force et de douceur, de sagesse et de sagacité ; s’ils ne savaient pas que leur pouvoir et leur influence sont ébranlés par la simple proclamation des vérités qui découlent du Saint Evangile, ils ne s’activeraient pas autant pour essayer d’étouffer ou de dénaturer la voix paisible de celui qui en est l’interprète…

Déjà dans l’Ancien Testament, à l’époque d’Elie ou de Jérémie par exemple, nous voyons des pseudo-prophètes en oeuvre : parlant le langage du monde et se répandant devant la société pécheresse en « oracles » qui lui étaient agréables, ils étaient loués et bien considérés, tandis que les vrais prophètes étaient en butte à la raillerie et à la persécution… Notre-Seigneur Jésus-Christ reprend cet exemple avec des paroles fortes : « Bienheureux serez-vous lorsque les hommes vous haïront, vous chasseront, vous injurieront et rejetteront votre nom comme mauvais, à cause du Fils de l’homme (…) C’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes (…) Mais malheur à vous quand les hommes vous loueront, car c’est ainsi que leurs pères faisaient aux faux prophètes!  » (cf. Luc VI, 22-26). Pensez-vous que ces paroles n’étaient qu’une pieuse exagération ou qu’elles n’avaient de valeur que pour les premiers temps de l’Eglise? Benoît XVI, doux et humble, obéit fidèlement à la mission que le Christ Sauveur lui a confiée  en qualité de successeur de Saint Pierre : affermir ses frères dans la Foi… Il trahirait s’il les encourageait à suivre les maximes du monde ; il apostasierait s’il les poussait à rechercher les louanges du monde en se conformant à ses modes. Les paroles de notre Saint-Père le Pape ne sont pas rétrogrades, elles ne font que rendre témoignage à l’intemporelle Vérité : elles sont prophétiques!

A travers la tempête qui s’est levée  et  risque encore de s’amplifier, ayons donc assez d’esprit surnaturel pour  comprendre que – comme au temps de la Passion – « Satan  nous a réclamés pour nous passer au crible comme le froment » (cf. Luc XXII, 31) : serons-nous reconnus comme du bon grain ou comme des particules étrangères?  Verra-t-on en nous de véritables disciples du Christ-Roi ou les disciples du « Prince de ce monde »?  L’épreuve, les pressions médiatiques et la persécution (nous devons nous y attendre) révèleront-elles en nous d’authentiques fidèles ou  des couards qui ne voudront pas « poser de problème »?

Il n’appartient qu’à nous de choisir notre camp, et seul l’amour qui règne véritablement en nos coeurs sera le critère déterminant notre choix : « Deux amours ont bâti deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu fit la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi fit la cité céleste » (Saint Augustin in « la Cité de Dieu », XIV).

Frère Maximilien-Marie.

* C’est le sens du mot grec « épiscopos » qui a donné en français le mot « évêque ».

(à suivre, ici > www)

2009-10. Du Bienheureux Noël Pinot et de l’irréductible opposition entre l’esprit du monde et l’attachement à Notre-Seigneur Jésus-Christ.

21 février,
fête du Bienheureux Noël Pinot.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Ce matin, au moment de l’oraison, Frère Maximilien-Marie m’a raconté l’histoire du saint dont on commémore aujourd’hui le martyre : le Bienheureux Noël Pinot.

   C’était un prêtre angevin, né en 1747, qui était curé de la paroisse du Louroux-Béconnais lorsqu’éclata la grande révolution.
Ayant repoussé le serment constitutionnel, il refusa de s’exiler et continua son ministère clandestinement, jusqu’à ce que – vendu par un paroissien – il soit pris par les révolutionnaires, dans la nuit du 8 février 1794, au moment même où il s’apprêtait à célébrer la Sainte Messe dans une grange.
Il fut conduit à Angers et comparut devant le tribunal révolutionnaire, qui – personne ne s’en étonnera ! – le condamna à la peine capitale.

   Son exécution eut lieu le 21 février 1794.
Par dérision, les révolutionnaires voulurent le revêtir des ornements sacerdotaux avec lesquels il avait été capturé.
En gravissant les marches de l’échafaud, l’abbé Noël Pinot commença la récitation des prières au bas de l’autel : « Introibo ad altare Dei… »

   La volonté sacrilège des révolutionnaires tournait court pour céder la place au sublime : comme il arrive bien souvent, « le diable porte pierre » (ainsi que le disent les hommes) c’est-à-dire qu’un acte malveillant peut avoir des rebondissements totalement opposés à ce que ses instigateurs avaient prévu.
En l’occurrence, l’exécution de l’abbé Noël Pinot fut une glorification du sacerdoce catholique et manifesta, avec un réalisme saisissant, à quel point le prêtre à l’autel est identifié à Notre-Seigneur, qui agit en lui et par lui dans la célébration des sacrements.

   Le martyre du Bienheureux Noël Pinot s’inscrivait dans la continuité logique d’un sacerdoce perpétué dans l’Eglise pour actualiser et renouveler, à travers toutes les générations et jusqu’à la consommation des siècles, le Saint Sacrifice rédempteur. Cela réalisait magnifiquement la parole de Saint Paul : « Je vous en conjure donc, frères, par la miséricorde de Dieu : offrez vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ; ce sera pour vous le culte véritable » (Rom. XII,1).

Le martyre du Bienheureux Noël Pinot : Introibo ad altare Dei

   Quand j’entends le récit du martyre de ceux qui ont vraiment pris au sérieux  le message du Saint Evangile et dont la fidélité a été poussée jusqu’à l’héroïsme, je suis – bien sûr – rempli d’admiration.
Mais il m’arrive aussi parfois de me demander s’il y a beaucoup de personnes parmi ceux qui se déclarent chrétiens, en notre temps et en ce pays de France particulièrement (car Frère Maximilien-Marie m’a expliqué qu’en certains pays  lointains la persécution violente perdure et que des fidèles endurent sans faiblir de nombreuses vexations, sont torturés et mis à mort en haine de la foi) qui seraient disposées à faire le sacrifice de leur vie plutôt que de trahir le Christ : si, en effet, ils ne sont pas capables de résister à « l’esprit du monde » et se compromettent quotidiennement avec un mode de vie et de pensée contraire aux vertus évangéliques, on peut difficilement imaginer – à moins d’un miracle éclatant de la grâce de Dieu – qu’ils seront capables de résister quand la fidélité exigera d’eux de plus grands sacrifices…

   « Vae mundo a scandalis ! malheur au monde à cause des scandales… » (Matth.XVIII, 7).
« L’ouverture au monde » ne peut et ne doit en aucune manière être une  acceptation pure et simple de toutes les modes, intellectuelles ou sociétales, qui sont dans l’air.

   Un chrétien sans discernement est exposé à toutes les chutes et à toutes les apostasies : la simplicité de la colombe que Notre-Seigneur Jésus-Christ donne en exemple à ses disciples n’a rien à voir avec la naïveté et la bêtise, lesquelles finissent par devenir gravement coupables !
L’optimisme chrétien procède de la vertu surnaturelle d’espérance ; il ne peut jamais et en aucune manière être une compromission avec des choses contraires à l’amour de Dieu, qui se concrétise par une fidélité joyeuse et pleinement responsable aux préceptes divins dans toutes les circonstances de la vie terrestre.

   « Ne vous étonnez pas si le monde vous hait, sachez qu’il m’a eu en haine avant vous. Si vous aviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes point du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, c’est pour cela que le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… » (Johan. XV, 18-20).

   Peut-être trouverez-vous audacieux qu’un tout petit chat se permette d’écrire un tel sermon.
Ne m’en veuillez pas : j’ai laissé parler mon cœur, après la méditation que j’ai faite ce matin auprès de Frère Maximilien-Marie.

Lully.        

2009-10. Du Bienheureux Noël Pinot et de l'irréductible opposition entre l'esprit du monde et l'attachement à Notre-Seigneur Jésus-Christ. dans Chronique de Lully 591115t8qpmw0bs5

On trouvera une prière au Bx Noël Pinot > ici.

2009-8. De Saint François de Sales, des motifs présents de notre joie et de quelques impertinentes réflexions d’un chat qui essaie de réfléchir à l’actualité de l’Eglise…

Jeudi soir 29 janvier 2009.

Chers Amis du « Refuge Notre-Dame de Compassion« ,

Nous fêtions aujourd’hui Saint François de Sales, dont la spiritualité est  fondamentale pour notre « Mesnil-Marie« . Frère Maximilien-Marie, qui est affilié à l’Ordre de la Visitation, s’efforce de nous inculquer, à Chlôris et à moi-même, les enseignements de ce très grand saint. Un jour, il nous en a cité cette phrase : « On attrape plus de mouches avec une goutte de miel qu’avec un tonneau de vinaigre« ; le saint évêque de Genève voulait ainsi faire comprendre que c’est en se revêtant de la douceur et de l’amabilité de Jésus qu’on peut Lui conquérir des coeurs, tandis que les chrétiens aigris et amers, tristes et renfrognés, qui ont transformé la belle morale évangélique – fondée sur l’amour – en un moralisme rébarbatif, sont des repoussoirs et des contre-témoignages pour la foi qu’ils prétendent professer… C’est encore Saint François de Sales qui disait : « Un saint triste est un triste saint!« 

La nature était aujourd’hui à l’unisson de cette joie spirituelle que Saint François de Sales nous recommande : bien qu’il eût encore gelé assez fort ce matin (- 10° au bord de notre béalière au lever du jour), le soleil radieux qui a illuminé cette journée nous donnait un avant-goût de printemps. Avec Chlôris nous avons gambadé et joué comme des fous, ce qui faisait bien rire Frère Maximilien-Marie qui rentrait du bois. Mais je crains que ce ne soit qu’un bref interlude dans ce long hiver : les prévisions météorologiques pour le début de la semaine à venir nous annoncent encore de la neige… Or lundi ce sera le jour de la Chandeleur où  « l’hiver périt ou reprend vigueur« ! Ce sera aussi le jour où la crèche va disparaître… mais  pour nous en consoler nous mangerons de bonnes crêpes!

Ainsi donc le mois de janvier s’achève. Après les fêtes de la Nativité (dont je vous faisais le compte rendu ici > www), je ne dois pas omettre de vous signaler que nous avons – à plusieurs reprises – sacrifié (mais cela n’avait rien de pénitentiel!) à la délicieuse tradition de la galette des Rois : moments de joie partagés avec nos voisins et avec nos amis, où les chats n’étaient pas en reste…

Le Roi Lully

Mais il y a une autre grande joie sur laquelle je me permettrais ici quelques commentaires : il y a tellement de personnes qui s’en sont permis, depuis une semaine, que je ne vois vraiment pas pourquoi un chat ne le pourrait pas à son tour… D’autant plus que je me suis rendu compte que la plupart de ceux qui intervenaient sur ce sujet n’avaient ni les connaissances ni les compétences requises pour en parler et que – très souvent – il eût mieux valu qu’ils se taisassent… Las! le monde  des hommes est ainsi fait : ce sont bien souvent les gens les moins idoines pour le faire qui se posent en docteurs et prétendent communiquer aux autres « la bonne façon de penser« !

Ainsi donc, je ne vois pas pourquoi, dans ce qui concerne les affaires internes de l’Eglise, des gens qui ne veulent rien avoir à faire avec elle se croient autorisés à donner leur avis. Pourquoi tous les bons apôtres de la laïcité – prompts à s’agiter et à hurler dès qu’ils soupçonnent  l’ombre d’une ombre d’ombre « d’ingérence cléricale » – ne prêchent-ils pas d’exemple en ne se mêlant pas des affaires intérieures de l’Eglise? La levée d’une sanction canonique est une mesure disciplinaire interne à l’Eglise : de quel droit des athées, des communistes, des apostats et les membres d’autres religions se permettent-ils de donner leur avis sur cet acte de gouvernement qui ne les concerne point? On n’a pas vu le Saint-Siège s’ingérer dans les exclusions et réconciliations qui ont agité certains partis politiques, on ne l’a pas vu non plus intervenir pour donner son avis sur la nomination ou la déposition de tel rabbin ou de tel mufti…

Nombre de journalistes pratiquent la désinformation dans des proportions qui n’ont rien d’homéopathique! Ici, on lit que le concile Vatican II aurait « supprimé la messe en latin » – ce qui est évidemment faux pour toute personne normale sachant lire et capable d’ouvrir le recueil des textes du dit concile à la bonne page (mais peut-être n’est ce pas le cas des « spécialistes des questions religieuses » employés par les médias?) – et là on apprend que « Benoît XVI se réconcilie avec les intégristes » ce qui est tout aussi faux : l’excommunication et sa levée n’ayant rien à voir avec des querelles de personnes mais étant liées à des questions d’ordre purement disciplinaire. Ailleurs on affirme péremptoirement que « Rome » réhabilite un évêque « négationniste« , ce qui est également faux ; je le répète : l’excommunication et sa levée sont des actes liés à la discipline ecclésiastique ou à la doctrine catholique, mais en aucun cas aux polémiques concernant l’interprétation d’un fait historique. Quand enfin un quotidien, qui a la prétention d’être la voix de « l’Eglise-qui-est-en-France », titre « Benoît XVI s’explique« , on se demande si les journalistes ne cherchent pas à nous persuader que le Souverain Pontife se doit de rendre compte de son gouvernement tout à la fois aux « faiseurs d’opinion » et à Madame Michu, aux commentateurs du Café du Commerce et aux loges maçonniques!

Information ou intoxication? Poser la question, c’est en fait déjà y répondre!

Pour moi, qui ne suis qu’un tout petit chat, l’affaire est entendue : rien ne sert de perdre son temps à lire les commentaires, et les commentaires des commentaires – qui semblent rivaliser en inconsistance ou en partialité – il suffit de se reporter paisiblement et en toute honnêteté intellectuelle aux textes mêmes du Saint-Siège, aux paroles du Souverain Pontife lui-même et des intéressés, plutôt qu’aux gloses de la presse écrite ou parlée. Pour ce qui est de cet évènement vous pouvez tout trouver ici > www : le texte du décret pontifical  et sa présentation officielle par la salle de presse du Saint-Siège, les paroles du Saint-Père et celles de Monseigneur Fellay… etc. Je n’ai pas l’habitude de prendre mes lecteurs pour des idiots en agissant comme s’il était nécessaire de les dispenser de réfléchir et de se faire une idée par eux-mêmes. Quant à notre Saint-Père le Pape, ce n’est pas à l’opinion publique ou à telle ou telle portion des membres de l’Eglise qu’il doit rendre des comptes, mais à Dieu seul!

Cela m’amène maintenant à parler des réactions qu’on a pu observer à l’intérieur même de l’Eglise ; je voudrais en particulier mettre en évidence les contradictions de ceux qui – gens « d’ouverture et de dialogue » – ont souvent à la bouche les expressions de « respect de toutes les sensibilités« , « accueil des différences« , « écoute de ceux qui ne sont pas comme nous« … etc. Ne sont-ce pas justement ces partisans du dialogue et du refus de l’exclusion qui donnent l’impression (je ne veux pas porter de jugement sur les coeurs, je me contente de relever l’impression qu’ils donnent), qui donnent l’impression – disai-je – de vouloir bloquer et pérenniser une situation d’ « exclusion » jusqu’à la rendre irréversible?

Dans les cours de formation religieuse qu’il m’a donné, mon papa m’a expliqué que toute sanction ecclésiastique est une peine portée en vue de la guérison : ce n’est  normalement jamais de gaîté de coeur que l’autorité punit… et quand elle croit devoir le faire, ce ne doit pas être pour enfermer dans sa faute ou dans son erreur celui qui la subit. Au contraire , elle n’existe que pour l’amener à résipiscence, lui permettre de s’amender, de se corriger, en sorte que la sanction ne soit plus nécessaire… et doive donc être levé dès que les conditions pour cela paraîtront suffisantes. L’Eglise tout entière doit donc être dans la peine quand une peine d’excommunication est portée ; l’Eglise tout entière doit de même être dans la joie quand une peine d’excommunication est levée, parce qu’un terme est mis à une situation que tout le Corps Mystique se devait de ressentir comme une grande souffrance. En écrivant tout ceci, je ne veux évidemment pas porter de jugement sur le bien fondé ou sur la consistance de telle excommunication particulière – cela ne saurait appartenir à un petit chat! – je ne parle que de généralités…

Néanmoins, je ne peux que m’étonner – et maintenant je parle des circonstances présentes – de ce que tous, dans l’Eglise – à quelque degré qu’ils soient : simples fidèles ou membres du clergé -, ne manifestent pas une joie sincère et sans arrière pensée en apprenant la levée de cette excommunication qui pesait depuis plus de vingt ans sur les quatre évêques consacrés par feu Monseigneur Lefèbvre. Je ne peux que m’étonner en lisant certaines déclarations émanant de certains comités dits représentatifs qui ont du mal à cacher leur dépit et leur amertume (pour ne pas dire autre chose) : leur ton n’est pas sans évoquer certaines tirades prétentieuses de ces tribuns qui proclamaient la « patrie en danger » à grands renforts d’aboiements pour détourner l’attention des citoyens des véritables problèmes et pour avoir les mains libres de se livrer à d’autres méfaits. Les gens qui s’auto-constituent en « comités de vigilance » sont aussi très souvent les artisans de la terreur.

Entre 1970 et 1988 (je n’étais pas né mais il y a des documents qui restent, en très grand nombre, et qu’il est facile d’étudier), il est évident qu’il y eut, à l’intérieur de l’Eglise, des idéologues – je n’en dirais pas plus – qui ont tout fait pour favoriser le « schisme« , en poussant dehors ceux qui ne correspondaient pas à leurs schémas révolutionnaires : au lieu de travailler à l’unité en interprétant le second concile du Vatican  dans la continuité et non en rupture avec la Tradition de l’Eglise, ils ont favorisé de prétendues mises en application et des expériences qui n’étaient rien d’autre que des trahisons multiples et répétées du catholicisme, dans les domaines de la liturgie et de la transmission de la foi tout spécialement.

Aujourd’hui, j’ai l’impression que des représentants de cette même idéologie  (car il s’agit bien d’une idéologie et non pas de la foi de l’Eglise ni de l’esprit véritable du Saint Evangile) sont encore en train d’oeuvrer pour saper – ou du moins amoindrir autant qu’ils le pourront – le très important travail d’unité, dans la Foi et dans la Charité, entrepris par notre Saint-Père le Pape.

Il y a au moins une raison  par laquelle je m’explique cette absence d’enthousiasme dont ils font montre à l’annonce de la levée de ces excommunications :  à moins d’être totalement aveugles, ils sont bien obligés de constater que – selon les propres termes employés par le vicaire  général d’un archidiocèse – « la vitalité n’est pas du côté où ils aimeraient qu’elle soit » (comprenez : notre clergé est de plus en plus âgé et ne se renouvelle pas, nos maisons religieuses sont des foyers du troisième et du quatrième âge et ferment les unes après les autres, nos assemblées dominicales ont une moyenne d’âge élevée, nous avons de moins en moins d’enfants au catéchisme… etc. tandis que  les séminaires et communautés traditionnels recrutent, que les chapelles « tradis » se remplissent et que la moyenne d’âge y est sensiblement plus basse). La levée des excommunications est un prélude à la pleine réintégration dans l’Eglise – sans qu’on puisse désormais les enfermer dans des ghettos – d’un certain nombre de prêtres catholiques, de séminaristes catholiques, de religieux catholiques, de chapelles catholiques et de fidèles catholiques qu’ils se réjouissaient de ne plus avoir dans les pattes, puisqu’ils les avaient refoulés dans les ténèbres extérieures du « schisme« .

Ils sont donc fermement résolus à s’établir en police de la pensée et en moderne inquisition pour retarder autant qu’ils le pourront la pleine communion.

D’ores et déjà ils annoncent que le chemin sera long et le dialogue « précis » (comprenez : « Nous ergoterons autant qu’il sera possible de le faire et couperons en quatre tous les cheveux de puce que nous pourrons attraper pour ralentir ce processus… »). Ah, vraiment, on admire ce  qu’ils veulent faire passer pour un zèle soudain au service de la pureté de la foi, quand ils tolèrent sans mot dire dans leurs propres juridictions des prêtres qui professent et enseignent des hérésies formelles sur des points aussi essentiels que le Saint Sacrifice de la Messe et la doctrine eucharistique, la primauté du Pontife Romain et l’Eglise, les fins dernières et en particulier le Purgatoire, les sacrements… etc. et même la divinité du Christ ou la Sainte Trinité!

Je serais vraiment peiné si je devais constater que la défense hautement revendiquée (avec des vibratos émus dans la voix et une larme d’indignation à la paupière) d’un concile « non négociable » se révêlait en réalité une crispation égoïste sur des positions dans lesquelles le bien des âmes et la charité ne sont pas la priorité!  Voilà pourquoi aujourd’hui, je me suis uni de tout mon coeur à la prière de mon papa afin de demander à Dieu pour son Eglise des pasteurs comme le fut Saint François de Sales, des pasteurs dont le coeur soit totalement habité par les sentiments de douceur, d’humilité, de miséricorde, d’abnégation, de zèle désintéressé et de charité qui animent le Coeur de Celui qui s’est Lui-même présenté comme le Bon Pasteur des âmes.

Lully.

1...5556575859

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi