Archive pour la catégorie 'Commentaires d’actualité & humeurs'

2012-54. Liberté religieuse ou liberté des Chrétiens ?

   Nous reproduisons ci-dessous, avec son autorisation (et nous lui en sommes profondément reconnaissants), un texte du Professeur Roberto de Mattei, qui a été publié dans la lettre de liaison de Correspondance Européenne (n°256, du 20 septembre 2012).
Ce texte nous apparaît important, dans le contexte actuel de flou philosophique et doctrinal, justement parce qu’il énonce les choses clairement sans les dénaturer.
Il constitue aussi une contribution véritablement constructive à l’étude de l’un des textes les plus équivoques du second concile du Vatican : la déclaration (nota bene : une « déclaration » – faut-il le dire ? – n’est ni une constitution ni un décret ; de par son nom même elle n’a qu’une valeur déclarative liée à un contexte particulier) sur la liberté religieuse Humanae dignitatis.

2012-54. Liberté religieuse ou liberté des Chrétiens ? dans Chronique de Lully robertodemattei1

Le Professeur Roberto de Mattei.

Eglise catholique : liberté religieuse ou liberté des Chrétiens ?

   On trouve parmi les slogans du langage “politiquement correct” le terme de “liberté religieuse”, que les Catholiques emploient de temps en temps de manière inappropriée, notamment comme synonyme de liberté de l’Église ou de liberté des Chrétiens. Or il s’agit en réalité de termes et de concepts bien distincts qu’il convient ici d’expliciter.

   L’équivoque qui réside dans la déclaration conciliaire intitulée Dignitatis Humanae (1965) est apparue du fait du manque de distinction entre le for intérieur, qui représente le domaine de la conscience personnelle, et le for extérieur, qui représente le domaine public, c’est à dire la profession et la propagation publique de ses convictions religieuses.

   L’Église, avec Grégoire XVI et son encyclique Mirari Vos (1836), avec Pie IX : Syllabus et Quanta Cura (1864), mais également avec Léon XIII et Immortale Dei (1885) ainsi que Libertas (1888), enseigne que :

1) Personne ne peut être contraint à croire dans son for intérieur parce que la Foi est un choix intime de la conscience de l’Homme.

2) L’Homme n’a pas droit à la liberté religieuse dans son for extérieur, c’est à dire à la liberté de pouvoir professer et propager n’importe quelle religion, car seuls la Vérité et le Bien ont des droits, ce qui n’est pas le cas pour le Mal et l’erreur.

3) Le culte public des fausses religions peut éventuellement être toléré par les pouvoirs civils en vue d’un bien plus grand que l’on doit obtenir, ou d’un mal plus grand que l’on doit éviter, mais en soi le culte public des fausses religions peut aller jusqu’à être réprimé, y compris par la force, si nécessaire. Or le droit à la tolérance est une contradiction parce que comme l’indique le terme même, ce qui se tolère n’est jamais le Bien, c’est toujours et seulement le Mal. Dans la vie sociale des nations l’erreur peut être tolérée comme un fait, mais jamais admise comme un droit. L’erreur “n’a objectivement aucun droit ni à l’existence, ni à la propagande, ni à l’action” (Pie XII, Discours Ci Riesce, 1953).

   En outre, le droit de ne pas être soumis à la contrainte, c’est à dire le fait que l’Église n’impose la Foi catholique à personne, mais exige la liberté de l’acte de Foi, ne provient pas d’un prétendu droit naturel à la liberté religieuse, c’est à dire d’un prétendu droit naturel à croire à n’importe quelle religion, mais se fonde sur le fait que la religion catholique, l’unique vraie religion, doit être embrassée en pleine liberté et sans aucune contrainte. La liberté du croyant se fonde sur la vérité à laquelle on croit, et non pas sur l’autodétermination de l’individu. Le Catholique, – et le Catholique seul -, a le droit naturel de professer et de pratiquer sa religion et il a ce droit parce que sa religion est la vraie religion. Ce qui signifie qu’aucun autre croyant hormis le Catholique n’a le droit naturel de professer sa religion. On en trouve la démonstration dans le fait qu’il n’existe pas de droit sans devoirs et inversement. La loi naturelle, résumée dans les Dix Commandements, s’exprime de manière prescriptive, à savoir qu’elle impose des devoirs desquels naissent des droits. Ainsi par exemple, du Commandement : “Tu ne tueras pas l’innocent” naît le droit de l’innocent à la vie. Le refus de l’avortement est une prescription de droit naturel qui fait abstraction de la religion de celui qui s’y conforme. Et ceci est valable également pour les Sept Commandements de la Seconde Table. Mais comparer le droit à la liberté religieuse au droit à la vie, en les considérant tous les deux comme des droits naturels, n’a aucun sens.

   Les trois premiers commandements du Décalogue, en effet, ne se réfèrent pas à une quelconque divinité, mais au Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il découle du Premier Commandement, qui impose d’adorer l’unique vrai Dieu, le droit et le devoir de professer, non pas n’importe quelle religion, mais l’unique vraie religion. Et ceci est vrai autant pour les individus que pour l’État. L’État, comme tout individu, a le devoir de professer la vraie religion également pour la raison qu’il n’existe pas un but de l’État qui soit différent de celui de l’individu.

   La raison pour laquelle l’État ne peut contraindre personne à croire naît non pas du principe de la neutralité religieuse de l’État, mais du fait que l’adhésion à la vérité doit être pleinement libre. Si l’individu avait le droit de prêcher et de professer publiquement n’importe quelle religion, alors l’État aurait le devoir de neutralité religieuse. Ce que l’Église a condamné à plusieurs reprises. C’est pourquoi nous disons que l’Homme a le droit naturel non pas de professer n’importe quelle religion, mais de professer la vraie religion. C’est uniquement si la liberté religieuse est comprise comme liberté chrétienne que l’on pourra parler de droit à cette liberté.

   Certains affirment qu’actuellement nous vivons de fait dans une société pluraliste et sécularisée, les États catholiques ont disparu et l’Europe est un continent qui a tourné le dos au Christianisme. Le problème concret est par conséquent celui des Chrétiens persécutés dans le monde, et non pas de l’État catholique. Personne ne le nie, mais la constatation d’un fait n’équivaut pas à l’affirmation d’un principe. Le Catholique doit désirer de toutes ses forces une société et un État catholiques dans lesquels le Christ règne, comme l’explique Pie XI dans son encyclique Quas Primas (1925).

   La distinction entre la “thèse” (le principe) et “l’hypothèse” (la situation concrète) est ainsi connue. Et plus l’on est contraint de subir l’hypothèse, plus il faut s’efforcer de faire connaître la thèse. Par conséquent nous ne renonçons pas à la doctrine de la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus Christ : parlons donc des droits de Jésus Christ à régner sur toute la société et parlons aussi de Son Règne comme unique solution aux maux de notre époque. Et au lieu de nous battre pour la liberté religieuse, ce qui revient à placer juridiquement sur le même plan la vraie religion avec les fausses religions, battons-nous au contraire pour défendre la liberté des Chrétiens qui aujourd’hui sont persécutés en Orient par l’islam et en Occident par la dictature du relativisme.

Professeur Roberto de Mattei.

roicopie concile Vatican II dans Commentaires d'actualité & humeurs

2012-53. 21 septembre 1792 : rappel de quelques vérités.

Vendredi 21 septembre 2012,
Fête de l’apôtre et évangéliste Saint Matthieu.

   Ce matin (21 septembre 2012), dans mes lectures, je suis « tombé » sur quelques textes qui célébraient en ce jour le deux-cent-vingtième anniversaire de l’abolition de la royauté et de la proclamation de la république par la « Convention nationale ».
Bien évidemment, cette commémoration importe surtout aux laïcistes, libres penseurs et autres francs-maçons qui, dans leur langage dithyrambique, voient dans ce jour la « fin de la tyrannie », « l’avènement de la liberté » et le « triomphe de la démocratie »… etc.

Autel de la Convention nationale

Paris : dans la basilique Sainte Geneviève profanée et convertie en « Panthéon »,
l’ « autel » dédié à la Convention (sculpteur : Sicard)

   De ce fait, je me suis replongé dans quelques publications historiques : oh! pas des publications « tendancieuses » ou « partisanes », simplement des études basiques et honnêtes auxquelles tout le monde peut avoir accès et dans lesquelles on trouve des chiffres que je vais me contenter de présenter.
Car les chiffres suffisent à démontrer que ce que célèbrent les laïcistes et les francs-maçons – un peuple unanime qui abolirait la royauté et proclamerait la république dans les transports d’une liesse quasi mystique – n’est qu’un pur mythe idéologique, sans aucun fondement réel.

   On peut lire ici ou là que les élections par lesquelles furent désignés les députés de la Convention furent les premières en France à avoir été faites au suffrage universel.
En réalité, les députés à la Convention furent élus par moins de 10% de la population du Royaume

   Etaient exclus du droit de vote : 1) les femmes, 2) les domestiques, 3) les non-salariés (il fallait pour être électeur pouvoir justifier que l’on vivait de son travail, ce qui signifie que ceux qui vivaient de rentes ou de revenus fonciers ne pouvaient voter), 4) les hommes qui n’avaient pas au moins un an de résidence dans une commune, 5) les hommes de moins de 21 ans.

   En outre, les élections des députés à la Convention se déroulèrent sur un mode un peu compliqué qui avait deux degrés : pour être électeur au premier degré, il fallait payer une contribution équivalente au revenu de trois journées de travail, et pour être électeur au second degré il fallait payer une contribution équivalente au revenu de cent-cinquante journées de travail.
Le premier degré des élections eut lieu le 26 août 1792, et le second degré le 2 septembre.
C’est dire que ces scrutins ont eu lieu dans le même temps qu’il y avait l’instauration d’une véritable terreur sanguinaire : prise des Tuileries et massacre des derniers défenseurs de la famille royale, emprisonnement de cette dernière dans le donjon du Temple, emprisonnements massifs de prêtres réfractaires et de royalistes, et enfin massacres de septembre…

   Autant dire que le climat politique et social était absolument contraire à une expression paisible des sentiments de la population terrorisée, qui restait à près de 90% favorable à la royauté, fidèle à son Roi et de plus en plus hostile à la révolution (en particulier en raison du refus de la constitution civile du clergé et de son attachement aux « bons prêtres »).
Ce sont presque exclusivement les « patriotes », c’est-à-dire les révolutionnaires les plus enragés, qui se rendirent aux urnes.

   Le nombre total des députés à la Convention était de 749.
Pour se réunir et pour commencer à légiférer, la Convention n’attendit pas que tous les députés fussent arrivés à Paris : sa première réunion eut lieu le 20 septembre 1792 en fin d’après-midi, 371 députés seulement étaient présents, c’est-à-dire un peu moins de la moitié.
Moins de la moitié des élus, désignés par moins de 10% de la population : nul besoin d’être très doué en calcul pour comprendre à quel point cette représentation est « démocratique », et pour réaliser selon quelle mesure les décisions de ces députés ont exprimé les « sentiments unanimes de la nation » !!!

La séance du 21 septembre 1792 vit le vote « à l’unanimité » de l’abolition de la royauté et de la proclamation de la république.
Voici la photographie du décret qui en fait acte :

décret du 21 sept 1792

   Chacun de vous peut donc aisément comprendre que la proclamation de la république en France fut le fait d’une infime minorité de terroristes (371 extrémistes décidant pour plus de 27 millions d’habitants) et constitue un déni absolu de la « démocratie » dont elle prétend être l’expression.

Lully.

Voir aussi :
- Joseph de Maistre : « Du caractère satanique de la révolution française » > ici ;
- Lucifer, ange tutélaire de la république maçonnique > ici ;
- Le caractère fondamentalement anticatholique de la république en France > ici.

Scapulaire Sacré-Coeur

2012-51. Notre-Dame pleurait sur les irrévérences des prêtres et leur impiété à célébrer les saints mystères.

Contribution féline
à la célébration du cinquantième anniversaire
du second concile du Vatican (1ère partie).

* * * * * * * 

Mercredi des Quatre-Temps d’automne, 19 septembre 2012.
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de La Salette.

2012-51. Notre-Dame pleurait sur les irrévérences des prêtres et leur impiété à célébrer les saints mystères. dans Chronique de Lully DSC01000-2-Copie-Copie

Apparition de Notre-Dame de La Salette
Vitrail de la chapelle de l’hôpital Sainte-Marie – le Puy-en-Velay.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Cet anniversaire de l’apparition de la Très Sainte Mère de Dieu sur la montagne de La Salette revient chaque année nous inviter à relire et à méditer le grave message et les secrets qu’elle confia aux deux jeunes bergers (ces textes ont été publiés > ici).

   Les paroles de Notre-Dame sont en effet d’une profondeur incommensurables ; leur richesse et leur portée sont inépuisables ; leur vérité n’est pas à démontrer car, depuis 1846 – et spécialement dans la seconde moitié du XXe siècle -, les faits sont venus, irrécusables, confirmer les annonces prophétiques de notre Mère céleste…

   Je m’attache aujourd’hui au fait que la Très Sainte Vierge Marie a dénoncé les « irrévérences » des prêtres et « leur impiété à célébrer les saints mystères ».
Qui – en lisant ces quelques mots – ne pense spontanément à ce déchaînement effrayant de « fantaisies liturgiques », de désobéissance aux règles de célébration pourtant maintes fois rappelées par le Saint-Siège, et d’irrespect envers les rites les plus sacrés, dont une prétendue application du second concile du Vatican a été l’occasion?

Disons-le tout de go : que de monstruosités n’a-t-on pas commises et ne continue-t-on pas à commettre au nom « du concile » !
Car – malheureusement! – point n’est besoin de remonter fort loin dans le temps pour en récolter des témoignages ; nulle nécessité d’aller fouiller dans les archives documentaires des années 70 des diocèses ou des paroisses. 
Je possède une petite collection de photos récentes d’évêques et de prêtres qui ne portent pas les ornements prescrits pour la messe (ne revêtant par exemple qu’une espèce de chemise de nuit informe sur laquelle ils posent – de préférence de manière asymétrique – une espèce de longue écharpe, parfois multicolore), qui célèbrent avec un mazagran et une assiette en grès sur une table de salle de réunion, qui ne se conforment pas à l’ordonnancement strictement codifié des rites et se livrent à de pitoyables improvisations et innovations… etc.

   Tout au long de l’histoire de l’Eglise, les exemples des saints nous montrent au contraire un attachement quasi scrupuleux aux prescriptions liturgiques et une stricte volonté de s’y conformer.
Je me souviens en particulier d’avoir lu, dans les oeuvres de Sainte Thérèse d’Avila, un passage dans lequel elle écrivait qu’elle avait tant d’amour pour la sainte liturgie qu’elle préfèrerait se faire mettre en pièces plutôt que d’enfreindre la moindre des rubriques.

Ce profond et minutieux respect des règles liturgiques n’est rien d’autre qu’une conséquence absolument logique de l’amour que l’on porte à Dieu ; il découle d’une véritable compréhension de ce qu’est la sainte liturgie, qui n’est pas une oeuvre humaine, mais un  mystère divin confié à l’homme. L’homme n’en est pas le propriétaire, mais l’exécutant ; l’homme n’a aucun droit à la modifier ; s’il prétend le faire, il se rend coupable de vol, puisqu’il s’attribue un pouvoir et une propriété qui ne lui appartiennent pas.

   Alors que certains continuent à se prévaloir du second concile du Vatican pour justifier les pratiques liturgiques les plus déviantes et qu’ils prétendent, avec une assurance qui confine à la plus arrogante des outrecuidances, célébrer « la messe du concile », il ne me paraît pas inutile de citer ci-dessous quelques extraits de la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium (promulguée le 4 décembre 1963).
Bien sûr, on pourra me reprocher de ne faire que des citations tirées de leur paragraphe d’origine, mais il reste loisible à chacun de se reporter à la totalité du texte pour constater que les citations que je donne n’en dénaturent pas « l’esprit » !.
Pour ce qui me concerne il me semble que les mots employés ne nécessitent pas de grandes explications pour être compris : ils sont clairs… et ils mettent assez en évidence que l’abandon du latin et du chant grégorien (auquel ont été substituées des musiquettes cucul-la-praline apparentées aux rengaines à la mode), la vente des vases sacrés – remplacés par des poteries -, la liquidation des statues et des reliques, la démolition des anciens maîtres-autels et le démontage des magnifiques chaires sculptées, la mise sous le boisseau de la pratique de la pénitence, ainsi que tous les bidouillages par lesquels les équipes liturgiques « exercent leur créativité et expérimentent de nouvelles manières de dire leur foi », sont absolument contraires à ce que leur prescrit « LE concile » !

   Ainsi (et je me permets de mettre en caractères gras ou de souligner certains passages) :

- au paragraphe 22 :
« §1. Le droit de régler l’organisation de la liturgie revient uniquement à l’autorité de l’Eglise : celle-ci appartient au Siège Apostolique et, selon les règles du droit, à l’évêque. (…)
§3.  C’est pourquoi, absolument personne d’autre, fût-ce un prêtre, n’ajoutera, n’enlèvera, ou ne changera rien, de sa propre initiative, dans la liturgie. »

- au paragraphe 36 :
« §1. L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera maintenu dans les rites latins. »

- au paragraphe 54 :
« … On veillera  à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine aussi les parties de l’ordinaire de la messe qui leur reviennent… »

- au paragraphe 101 :
« §1. Selon la tradition séculaire du rite latin dans l’office divin, les clercs doivent garder la langue latine ; toutefois, pouvoir est donné à l’Ordinaire de concéder l’emploi d’une traduction en langue du pays (…), pour des cas individuels, aux clercs chez qui l’emploi de la langue latine est un empêchement grave à acquitter l’office divin comme il faut. »

- au paragraphe 109 :
(à propos du carême) « … on inculquera aux esprits des fidèles, en même temps que les conséquences sociales du péché, cette nature propre de la pénitence, qui déteste le péché en tant qu’il est une offense à Dieu ; on ne passera pas sous silence le rôle de l’Eglise dans l’action pénitentielle, et on insistera sur la prière pour les pécheurs. »

- au paragraphe 110 :
« La pénitence du temps de carême ne doit pas être seulement intérieure et individuelle, mais aussi extérieure et sociale. La pratique de la pénitence (…) sera favorisée et (…) recommandée.
Cependant le jeûne pascal, le vendredi de la Passion et de la mort du Seigneur, sera sacré ; il devra être partout observé et, selon l’opportunité, être même étendu au samedi saint pour que l’on parvienne avec un cœur élevé et libéré aux joies de la résurrection du Seigneur. »

- au paragraphe 111 :
« Selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Eglise, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images… »

- au paragraphe 116 :
« L’Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques (…), doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique (…) »

- au paragraphe 125 :
« On maintiendra fermement la pratique de proposer dans les églises des images sacrées à la vénération des fidèles ; mais elles seront exposées en nombre restreint et dans une juste disposition, pour ne pas éveiller l’étonnement du peuple chrétien et ne pas favoriser une dévotion mal réglée. »

- au paragraphe 126 :
(…) « Les Ordinaires veilleront avec zèle à ce que le mobilier sacré ou les œuvres de prix, en tant qu’ornements de la maison de Dieu, ne soient pas aliénés ou détruits. »

   Aujourd’hui, en relisant les paroles de la Vierge en pleurs sur la sainte montagne de La Salette, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il y avait des larmes de Notre-Dame qui concernaient spécifiquement ce qu’on a voulu nous présenter comme « l’application du concile » et qui s’est en réalité concrétisé par un effrayant déferlement d’impiété, de profanations et de sacrilèges!
J’en suis convaincu : Notre-Dame, qui pleurait sur les irrévérences des prêtres et leur impiété à célébrer les saints mystères, ne le faisait pas uniquement en constatant les manques de respect qui existaient au milieu du XIXe siècle, mais aussi en voyant à l’avance les abominations des âges futurs, parmi lesquelles celles de la fausse réforme liturgique prétendument issue de ce concile ne sont pas les moindres!
De la même manière que « ce ne sont pas tous ceux qui disent : Seigneur! Seigneur! qui entreront dans le Royaume des Cieux » (Matth. VII, 21), ce ne sont pas ceux qui se réclament le plus bruyamment du concile vaticandeux qui lui sont le plus fidèles.

Lully.

misselromainavantvatican7copie célébration dans Commentaires d'actualité & humeurs

Lire l’éditorial de la lettre de Paix Liturgique n°353, du 17 septembre 2012 > ici.

2012-50. C’est au moins un tiers des catholiques pratiquants qui, en France, est encore volontairement ignoré (voire méprisé) par les autorités diocésaines.

Avec l’aimable autorisation de Paix Liturgique, que nous remercions chaleureusement, nous reproduisons ci-dessous l’éditorial de la lettre n°353 datée du 17 septembre 2012.

2012-50. C'est au moins un tiers des catholiques pratiquants qui, en France, est encore volontairement ignoré (voire méprisé) par les autorités diocésaines. dans Commentaires d'actualité & humeurs pape

Le motu proprio Summorum Pontifucum a déjà cinq ans :
(la lettre de Paix Liturgique n°353) 

Cela fait désormais cinq ans que le Pape a promulgué son Motu Proprio Summorum Pontificum. Cinq ans que s’est achevé le temps de la « parenthèse miséricordieuse » du Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988 et des interrogations sans fin sur les intentions réelles du Saint-Père. Cinq ans que le Pape a parlé. Oui cinq ans qu’il a proclamé déjà que la messe traditionnelle n’avait jamais été interdite, alors qu’elle avait été, dans les faits, interdite ABSOLUMENT par la plupart des clercs français.

Et qu’est-il arrivé durant ces cinq années? De très bonnes choses assurément : une plus grande liberté pour les messes privées des prêtres, quelques messes paroissiales selon la forme extraordinaire, une plus grande liberté pour demander des messes de mariages ou de funérailles selon ce rite. Mais le texte a fonctionné aux 5 %, pour être optimiste, de ses virtualités, constamment freiné par une évidente opposition et une mauvaise volonté certaine.

En cinq ans, combien d’évêques français ont montré l’exemple en célébrant eux-mêmes régulièrement dans leurs cathédrales la forme extraordinaire du rite romain? Ou en laissant tout simplement leurs prêtres, tentés spontanément de célébrer selon la forme extraordinaire, ou sollicités selon le droit de le faire par un groupe de fidèles, d’agir librement? Combien de mises en place loyales, dans le cadre paroissial, de célébrations de la forme extraordinaire? Bilan éloquent.

On nous fait dans les diocèses le coup du « changement maintenant » de M. Hollande : depuis que le Saint-Père s’est exprimé clairement, l’on nous répète qu’il faut du temps et de la concertation avant d’agir, que l’on ne peut pas tout avoir « tout de suite ». Soit, mais combien de temps faudra-t-il? Vingt ans? Cinquante ans? La réforme liturgique de 1969, elle, devait obligatoirement être appliquée dans les trois mois suivant sa promulgation… Dans un tel contexte, les réticences de la FSSPX, qui n’arrive pas, comme elle le dit, à « faire confiance », s’explique un peu, non?

Et pourtant ce que l’on commence à appeler le peuple Summorum Pontificum existe bien : nous le rencontrons tous les jours ! Nous en rappelions l’histoire et l’importance dans notre lettre sur le diocèse des Versailles que nous surnommions « le diocèse des silencieux » (cf. lettre de Paix Liturgique n° 351, ici > www). Tout le monde sait que cette réalité ne se limite pas à l’Église de Versailles : c’est (au moins) l’Église de France toute entière qui est la terre des silencieux.

Ceux qui aspirent à voir célébrer dans leurs paroisses la messe selon la forme extraordinaire, nos 15 sondages l’attestent, représentent aujourd’hui entre 35 et 50 % des catholiques pratiquants français !

Eh bien, ce tiers au moins des catholiques pratiquants semble ne pas exister, ou en tout cas ne pas compter. Ce sont des « nostalgiques », des espèces de sous-catholiques (et pourtant, peut-être bientôt les seuls ou presque qui resteront dans les églises). Pastorale, pastorale, nous dit-on. Or, les instances officielles savent que cette sensibilité catholique est en France la plus féconde en vocations sacerdotales et religieuses. On croit rêver. En fait, on cauchemarde. Certes les temps changent doucement, et des journaux chrétiens commencent à s’intéresser à cette réalité ecclésiale (La VieTémoignage ChrétienLa Croix, à l’occasion de la messe du 3 novembre à Saint-Pierre de Rome) mais ce n’est pas suffisant.

Il reste que le tiers au moins des catholiques français sont passés par pertes et profits. Alors que moins de 55 % des français se disent catholiques (un chiffre qui descend très en dessous des 40 % pour les moins de 40 ans) et que la pratique religieuse est désormais en dessous de 4 %, on pourrait au minimum considérer comme simplement existants des catholiques qui « produisent » plus de 15 % des vocations sacerdotales et des ordinations.

Certains bons apôtres prétendent que les divers organismes qui tentent de prêtre une voix aux demandeurs, au premier rang desquels Paix liturgique, n’emploieraient pas « les bons moyens », ce qui irriterait tellement nos pasteurs qu’il leur deviendrait impossible de faire ce qu’ils auraient par ailleurs désiré faire. Merveilleuse dérobade… Serions-nous les pires des empoisonneurs, que le droit – un droit strict – resterait le droit. D’ailleurs, Paix liturgique n’aurait aucune raison d’être si nos pasteurs paroissiaux appliquaient le droit et si nos pasteurs épiscopaux ne l’empêchaient pas d’être appliqué.

« La paix soit avec vous » : c’est la salutation réservée au cours de la messe à l’évêque, qui répète ainsi le souhait du Christ ressuscité à ses amis. La Paix liturgique, la pacification du peuple chrétien, qu’ils ont mission de nous donner, nous continuerons à la leur demander, loyalement, paisiblement, mais jusqu’à ce qu’ils veuillent nous la donner.

Notre vœu : que soit permis à tous les fidèles de pouvoir vivre leur foi catholique chaque semaine dans leur paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rite romain, c’est-à-dire la célébration, dans un esprit de loyauté et de Charité et à un horaire familial de la forme extraordinaire dans chacune des 4500 paroisses de France.

tiarepie9 droit des fidèles ignoré et méprisé dans De liturgia

Pèlerinage à Rome, dans l’action de grâces et la foi, du 1er au 3 novembre 2012 : site officiel du pèlerinage et intervention de Monsieur l’abbé Claude Barthe à la conférence de presse de présentation du 9 septembre dernier > www.

2012-48. Un examen de conscience pour les prêtres.

Mardi 4 septembre 2012.

2012-48. Un examen de conscience pour les prêtres. dans Commentaires d'actualité & humeurs 60pxemblemofthepapacysesvg

Dans les derniers jours du mois d’avril de cette année 2012, la Congrégation pour le Clergé - c’est-à-dire l’organisme du Saint-Siège qui est particulièrement chargé de recueillir, suggérer et promouvoir « des initiatives pour la sainteté, la mise à jour intellectuelle et pastorale du Clergé (…) et sa formation permanente », qui « veille sur les Chapitres des Cathédrales, les Conseils Pastoraux, les Conseils Presbytéraux, les paroisses, les curés et tous les clercs en ce qui concerne leur ministère pastoral, etc… » (cf. > www) – a publié un texte qui, à la date où je vous écris, n’est toujours pas disponible dans les documents de la dite Congrégation sur la page qui lui est propre dans le site internet du Saint-Siège.

Il avait été mis en ligne dès le jour de sa publication sur ZENIT (cf. > www), et – à ma connaissance – il n’a pas été répercuté par beaucoup de sites diocésains francophones.
Il a été signalé sur un certains nombres de sites d’informations indépendants des diocèses ou de la conférence épiscopale française dès sa parution (par exemple sur Chrétienté.Info > www) et a finalement été publié le 17 juin suivant dans la Documentation Catholique (cf. > www), c’est-à-dire deux jours après la date en vue de laquelle il avait été diffusé par la Congrégation pour le Clergé.

On le voit, la transmission de certains documents du Saint-Siège aux diverses instances de « l’Eglise de France » ou aux diocèses français semblent bénéficier de délais plus importants qu’aux temps où des courriers à chevaux ou des malles-poste parcouraient de mauvais chemins tout au long de la péninsule italienne, à travers les Alpes, et dans les provinces de France…

Moi qui ne suis qu’un tout petit chat, mais soucieux d’être quotidiennement au courant des nouvelles de l’Eglise Catholique Romaine et des documents authentiques qui en émanent, j’avais retenu ce texte dès le moment de sa parution.
J’attendais de percevoir les échos qu’il recevrait en France… Force m’est de constater que, quatre mois après sa publication, ce document semble totalement ignoré de la majorité de ceux qu’il concerne pourtant le plus…
Comme je ne suis pas certain que les amis du Refuge Notre-Dame de Compassion en aient tous entendu parler, je me permets donc d’en copier le texte ci-dessous.

« Mais de quoi parle donc ce texte auquel tu accordes tant d’importance? » allez-vous me dire. 
Hé bien tout simplement d’un « examen de conscience pour les prêtres ».

L’occasion de sa publication était la fête du Sacré-Coeur de Jésus (qui était cette année le vendredi 15 juin), officiellement déclarée « journée mondiale pour la sanctification des prêtres », puisque – selon la belle formule du Saint Curé d’Ars : « le sacerdoce, c’est l’amour du Coeur de Jésus ».
Au fait, dans votre paroisse ou dans votre diocèse, vous a-t-il été demandé (je n’ose pas écrire « instamment demandé ») – à l’occasion de la fête du Sacré-Coeur – d’offrir des prières et des sacrifices pour la sanctification des prêtres, pour la sanctification de vos prêtres?

Peut-être certains d’entre vous vont-ils penser : « mais nous, nous sommes des laïcs, et donc cet examen de conscience pour les prêtres ne nous concerne pas! »
Certes, s’il n’est pas demandé aux fidèles de faire leur examen de conscience sur les mêmes points que les prêtres, toutefois ce texte concerne les laïcs, et il les concerne même au plus haut point.
En effet, à travers lui, dans ce temps de confusion et de diffusion d’idées fausses, en rappelant en quoi consiste le sacerdoce et de quelle manière les prêtres vraiment catholiques doivent se comporter, le Saint-Siège rappelle aussi en même temps ce que les fidèles sont en droit d’attendre et même d’exiger d’authentiques prêtres de l’Eglise Catholique!

Ainsi, avec ce texte entre les mains, chaque fidèle peut légitimement rappeler à son curé – voire à son évêque, parce que celui-ci est avant tout un prêtre, et un prêtre dont la fonction fait une référence et un modèle pour tous ses prêtres diocésains – qu’il doit avoir pour principal souci le salut des âmes (plutôt que des actions sociales voire socialistes), qu’il ne doit pas supprimer le nombre des Messes, qu’il doit être très rigoureux dans l’observation des règles liturgiques données par le Saint-Siège, qu’il doit être fidèle à la récitation du bréviaire, qu’il doit passer du temps en oraison et être vu dans son église (ou sa cathédrale) en adoration devant le Saint Tabernacle, qu’il doit observer la chasteté promise lors de son ordination et rayonner les vertus évangéliques, qu’il doit être en pleine communion avec le Souverain Pontife et lui obéir, qu’il ne doit pas transmettre ses opinions personnelles dans les sermons mais seulement et strictement les enseignements du Magistère, qu’il doit tenir des permanences au confessionnal, qu’il doit encourager la récitation du chapelet et en donner l’exemple, qu’il doit avertir ses fidèles du danger de la damnation éternelle, qu’il doit tout faire pour que les mourants ne partent pas sans les derniers sacrements et qu’il doit veiller à ce que les défunts bénéficient du secours de Messes offertes à leur intention… etc.

Que puis-je dire d’autre pour conclure avant de vous laisser à la lecture ou à la relecture de ce texte sinon ce simple impératif : Prions!

               Lully.

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Examen de conscience pour les prêtres :

1.  « Pour eux je me consacre moi-même, pour qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité» (Joan. XVII,19)
Est-ce que j’envisage sérieusement la sainteté dans mon sacerdoce? Suis je convaincu que la fécondité de mon ministère sacerdotal vient de Dieu et que, avec la grâce du Saint Esprit, je dois m’identifier au Christ et donner ma vie pour le salut du monde?

2.  « Ceci est mon corps » (Matth. XXVI,26)
Le Saint Sacrifice de la Messe est-il le centre de ma vie intérieure? Est-ce que je me prépare bien, est-ce que je célèbre avec dévotion et après, est-ce que je me recueille pour rendre grâce? La Messe constitue-t-elle le point de référence habituelle dans ma journée pour louer Dieu, le remercier de ses bienfaits, recourir à sa bienveillance et réparer pour mes péchés et pour ceux de tous les hommes?

3.   « Le zèle pour ta maison me dévore » (Joan. II,17)
Est-ce que je célèbre la Messe selon les rites et les règles établies, avec une motivation authentique, avec les livres liturgiques approuvés? Suis-je attentif  aux saintes espèces conservées dans le tabernacle, en les renouvelant périodiquement? Quel est mon soin des vases sacrés? Est-ce que je porte avec dignité tous les vêtements sacrés prescrits par l’Église, en tenant compte du fait que j’agis in persona Christi Capitis?

4.   « Demeurez dans mon amour » (Joan. XV, 9)
Est-ce que je trouve de la joie à rester devant Jésus-Christ présent au Très Saint-Sacrement, ou dans ma méditation et mon adoration silencieuse? Suis-je fidèle à la visite quotidienne au Très Saint-Sacrement? Mon trésor est-il dans le Tabernacle?

5.  « Explique-nous la parabole » (Matth. XIII, 36)
Est-ce que je fais tous les jours ma méditation avec attention, en cherchant à dépasser toute sorte de distraction qui me séparerait de Dieu, en cherchant la lumière du Seigneur que je sers? Est-ce que je médite assidûment la Sainte Écriture? Est-ce que je récite avec attention mes prières habituelles?

6.  Il faut « prier sans cesse, sans se lasser » (Luc. XVIII,1)
Est-ce que je célèbre quotidiennement la Liturgie des Heures intégralement, dignement, attentivement et avec dévotion? Suis-je fidèle à mon engagement envers le Christ en cette dimension importante de mon ministère, en priant au nom de toute l’Église?

7.  « Viens et suis-moi » (Matth. XIX, 21)
Notre-Seigneur Jésus-Christ est-il le vrai amour de ma vie? Est-ce que j’observe avec joie l’engagement de mon amour envers Dieu dans la continence du célibat? Me suis-je arrêté consciemment sur des pensées, des désirs ou ai-je commis des actes impurs? ai-je tenu des conversations inconvenantes? Me suis-je mis dans l’occasion prochaine de pécher contre la chasteté? Ai-je gardé mon regard? Ai-je été prudent dans la manière de traiter avec les diverses catégories de personnes? Ma vie témoigne-t-elle, pour les fidèles, que la pureté est quelque chose de possible, de fécond et d’heureux?

8.  « Qui es-Tu ? » (Joan. I, 20)
Dans ma conduite habituelle, est-ce que je trouve des éléments de faiblesse, de paresse, de lassitude? Mes conversations sont-elles conformes au sens humain et surnaturel qu’un prêtre doit avoir? Suis-je attentif à faire en sorte que dans ma vie ne s’introduisent pas des aspects superficiels ou frivoles? Dans toutes mes actions suis-je cohérent avec ma condition de prêtre?

9.  « Le Fils de l’homme n’a pas où poser la tête » (Matth. VIII, 20)
Est-ce que j’aime la pauvreté chrétienne? Est-ce que je repose mon coeur en Dieu et suis-je détaché, intérieurement, de tout le reste? Suis-je disposé à renoncer, pour mieux servir Dieu, à mes commodités actuelles, à mes projets personnels, à mes affections légitimes? Est-ce que je possède des choses superflues, ai-je fait des frais inutiles ou est-ce que je me laisse prendre par l’anxiété des biens de consommation? Est-ce que je fais mon possible pour vivre les instants de repos et de congé en présence de Dieu, en me rappelant que je suis prêtre toujours et partout, même en ces instants?

10.  « Tu as tenu cachées ces choses aux savants et aux intelligents et tu les as révélées aux petits » (Matth. XI, 25)
Y a-t-il dans ma vie des péchés d’orgueil : des difficultés intérieures, des susceptibilités, de l’irritation, de la résistance à pardonner, une tendance au découragement, etc.? Est-ce que je demande à Dieu la vertu de l’humilité?

11.  « Et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Joan. XIX, 34)
Ai-je la conviction que, en agissant « dans la personne du Christ », je suis directement impliqué dans le Corps même du Christ, l’Église? Puis-je dire sincèrement que j’aime l’Église et que je sers avec joie sa croissance, ses causes, chacun de ses membres, toute l’humanité?

12.  « Tu es Pierre » (Matth. XVI, 18)
Nihil sine Episcopo – rien sans l’Évêque – disait Saint Ignace d’Antioche : ces paroles sont-elles à la base de mon ministère sacerdotal? Ai-je reçu docilement des commandements, des conseils ou des corrections de mon Ordinaire? Est-ce que je prie spécialement pour le Saint-Père, en pleine union avec ses enseignements et ses intentions?

13.  « Aimez-vous les uns les autres » (Joan. XIII, 34)
Me suis-je comporté avec mes frères prêtres avec une charité empressée ou, au contraire, me suis-je désintéressé d’eux par égoïsme, apathie ou insouciance? Ai-je critiqué mes frères dans le sacerdoce? Ai-je été auprès de ceux qui souffrent physiquement ou moralement? Est-ce que je vis la fraternité pour que personne ne soit seul? Est-ce que je traite tous mes frères prêtres et aussi les fidèles laïcs avec la même charité et la même patience que le Christ?

14.  « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Joan. XIV, 6)
Est-ce que je connais en profondeur les enseignements de l’Église? Est ce que je les assimile et les transmets fidèlement? Suis-je conscient du fait qu’enseigner ce qui ne correspond pas au Magistère, tant solennel qu’ordinaire, constitue un grave abus, qui comporte des dommages pour les âmes?

15.  « Va et dorénavant ne pèche plus » (Joan. VIII, 11)
L’annonce de la Parole de Dieu conduit les fidèles aux sacrements. Est-ce que je me confesse régulièrement et fréquemment, conformément à mon état et aux choses saintes que je traite? Est-ce que je célèbre avec générosité le Sacrement de la Réconciliation? Suis-je largement disponible à la direction spirituelle des fidèles en y dédiant un temps particulier? Est-ce que je prépare avec soin la prédication et la catéchèse? Est-ce que je prêche avec zèle et amour de Dieu?

16. « Il appela à lui ceux qu’il voulut et ils vinrent à lui » (Marc. III, 13)
Suis-je attentif à percevoir les germes de vocation au sacerdoce et à la vie consacrée? Est-ce que je me préoccupe de répandre parmi tous les fidèles une plus grande conscience de l’appel universel à la sainteté? Est-ce que je demande aux fidèles de prier pour les vocations et pour la sanctification du clergé?

17.  « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir » (Matth. XX, 28)
Ai-je cherché à me donner aux autres dans le quotidien, en servant évangéliquement? Est-ce que je manifeste la charité du Seigneur même à travers les oeuvres? Vois-je dans la Croix la présence de Jésus-Christ et le triomphe de l’amour? Est-ce que mon quotidien est caractérisé par l’esprit de service? Est-ce que je considère que l’exercice de l’autorité liée à mon office est aussi une forme indispensable de service?

18.  « J’ai soif » (Joan. XIX, 28)
Ai-je prié et me suis-je sacrifié vraiment et avec générosité pour les âmes que Dieu m’a confiées? Est-ce que j’accomplis mes devoirs pastoraux? Ai-je de la sollicitude aussi pour les âmes des fidèles défunts?

19.  « Voici ton fils ! Voici ta mère ! » (Joan. XIX, 26-27)
Fais-je recours, plein d’espérance, à la Sainte Vierge, la Mère des prêtres, pour aimer et faire aimer davantage son Fils Jésus? Est-ce que je cultive la piété mariale? Est-ce que je réserve un temps tous les jours pour le Saint Rosaire? Est-ce que j’ai recours à Sa maternelle intercession dans la lutte contre le démon, la concupiscence et l’esprit du monde?

20.  « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc. XXIII. 44)
Suis-je prompt pour assister et administrer les sacrements aux moribonds? Est-ce que je considère dans ma méditation personnelle, dans ma catéchèse et ma prédication ordinaire la doctrine de l’Église sur les fins dernières? Est-ce que je demande la grâce de la persévérance finale et invite les fidèles à en faire autant? Est-ce que j’offre fréquemment, et avec dévotion, les suffrages pour les âmes des défunts?

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Prière pour la sanctification du clergé, composée par le vénérable Pie XII > www.

2012-44. Simples réflexions à propos du 10 août.

Vendredi 10 août 2012.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

     La date du 10 août est particulièrement riche en célébrations et commémorations.
Sans prétendre, ni même vouloir, tout épuiser, je m’autorise à vous rejoindre pour partager avec vous quelques réflexions qui me sont venues aujourd’hui à partir de mes lectures et des échanges que j’ai eus avec mon papa-moine.

A – De la fête de Saint Laurent et de la cohérence des fidèles.

   Au calendrier liturgique, nous fêtons aujourd’hui Saint Laurent, proto-diacre et martyr.
C’est même l’un des plus célèbres martyrs de Rome : il est d’ailleurs devenu l’un des célestes protecteurs de la Ville Eternelle, et la basilique qui a été élevée sur son tombeau est au nombre des « sept basiliques » auxquelles les pèlerins se rendent traditionnellement.

Le martyre de Saint Laurent, Pierre de Cortone - 1626

Le martyre de Saint Laurent (Pierre de Cortone – 1626)

   Je ne peux résister à la tentation de vous recopier quelques phrases d’un sermon que notre glorieux Père Saint Augustin a consacré à Saint Laurent :

   « C’est aujourd’hui, à Rome, un grand jour de fête, que célèbre une grande affluence de peuple. Unissons-nous à ce peuple : absents de corps, soyons néanmoins par l’esprit avec nos frères, en un même corps, et sous un même chef. La mémoire de ses mérites ne se borne point, pour notre martyr, à la terre où est le sépulcre de son corps. Partout on lui doit un saint respect. La chair n’occupe qu’un seul endroit, mais l’âme victorieuse est avec Celui qui est partout.
(…) L’Eglise, a établi ces anniversaires des glorieux martyrs, afin d’amener par la foi à les imiter, ceux qui ne les ont point vus souffrir, de les stimuler par ces solennités (…). A chaque solennité d’un martyr, préparons notre coeur à le fêter, de manière à n’être jamais sans l’imiter.
C’était un homme, et nous sommes des hommes. Celui qui l’a créé nous a créés aussi ; et nous sommes rachetés au même prix qu’il a été racheté. Nul homme chrétien dès lors ne saurait dire : Pourquoi moi? Encore moins, doit-il dire : Pour moi non. Mais bien : Pourquoi pas moi ? (…)
Dès lors, mes frères bien-aimés, puisque jamais nous ne sommes sans persécution, comme nous l’avons dit, et que le diable, ou nous tend des embûches, ou nous fait violence, nous devons être toujours prêts, ayant le coeur fixé en Dieu, et autant qu’il nous est possible, au milieu de ces embarras, de ces tribulations, de ces épreuves, demander la force au Seigneur, puisque de nous-mêmes nous sommes si faibles, nous ne pouvons rien (…) » (Saint Augustin, homélie pour la fête de Saint Laurent)

   En un temps où, très spécialement en France, l’anti-christianisme se fait de plus en plus agressif, la célébration des fêtes des martyrs ne doit-elle pas nous stimuler et nous encourager ?
L’Apôtre Saint Paul ne s’adressait pas qu’aux chrétiens de Rome du premier siècle lorsqu’il leur écrivait : « Nolite conformare huic saeculo : ne vous conformez pas à ce monde, mais réformez-vous par le renouvellement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez combien la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite » (Rom. XII, 2).

   Aujourd’hui, par tous les moyens, de multiples et incessantes pressions sont faites pour que les chrétiens en prennent à leur aise avec la loi divine – qui n’est rien d’autre que la pratique cohérente du véritable amour – , réinterprètent les commandements de Dieu et de Son Eglise, renoncent aux exigences de la sainteté et se calquent sur des modes comportementales qui ne sont rien d’autre que l’immoralité institutionnalisée…

   J’ai alors repensé à ce qu’écrivait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face :
« …si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… » (manuscrit B).
Et je me suis demandé : parmi tous ceux qui se déclarent chrétiens, aujourd’hui, en France, combien sont prêts à répandre leur sang pour défendre la loi morale, comme le fit Saint Jean-Baptiste ? combien sont prêts à payer de leur vie leur attachement à Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, comme le fit Saint Etienne ? combien sont prêts à défendre toutes les Vérités révélées par Dieu et transmises infailliblement par Son Eglise, quoi qu’il puisse leur en coûter, comme le fit Saint Laurent ? combien sont prêts à se laisser torturer et mettre en pièces plutôt que d’abandonner un seul point du dogme, comme l’a fait la « foule immense que nul ne pouvait dénombrer » des fidèles mis à mort par les païens, par les hérétiques, par les mahométans, par les huguenots, par les révolutionnaires, par les marxistes et par les socialistes, par les athées et par les satanistes ?
La charité, capable d’aller jusqu’au bout du plus extrême don de soi, et la cohérence la plus rigoureuse de son comportement avec ce que l’on professe des lèvres ne font-elles pas cruellement défaut même dans les rangs des fidèles ? L’Amour, l’Amour vrai dont parlait Sainte Thérèse, n’est-il pas éteint ? L’Amour est-il encore aimé, vraiment aimé, aimé avec cette cohérence qui embrasse chaque détail de la vie ?

  J’ai lu dans « la Croix » – pardonnez-moi de citer un mauvais journal (« Lire ‘la Croix’, quelle croix ! » s’était un jour écrié le génial André Frossard) – le compte-rendu d’un sondage publié hier par « la Vie » (nul n’ignore que cet hebdomadaire n’est plus catholique depuis belle lurette), selon lequel seulement 56% des « catholiques pratiquants » croiraient en une vie après la mort, et seulement deux tiers d’entre eux adhèreraient aux dogmes les plus essentiels du christianisme (dont – excusez du peu – la création du monde par Dieu et la résurrection de N.S.J.C. !).
Sans doute conviendrait-il de définir ce qu’est pour « la Vie » un « catholique pratiquant » : à mon avis ce ne doit pas être quelqu’un qui va à la Messe tous les dimanches et fêtes d’obligation, qui prie quotidiennement, qui observe les commandements de Dieu et de l’Eglise, qui se confesse régulièrement, qui est attentif aux jours de pénitence et de jeûne, qui obéit au Pape… mais, bref, passons là-dessus pour en venir à cette conclusion : comment voulez-vous que ces prétendus catholiques soient capables de résister en face de la plus simple contradiction, des vexations de l’anti-christianisme militant, voire de la persécution – qu’elle soit psychologique ou physique – ?

   Sans doute voyons-nous ici les résultats de plus de cinquante ans de catéchèse et de prédication indigentes, rendues stériles par le modernisme et le relativisme des pasteurs eux-mêmes.
Une fois de plus, je n’hésite pas à l’écrire : il vaudrait certainement bien mieux que ces pseudo-catholiques, fussent-ils prêtres ou même évêques, quittent carrément l’Eglise et – si ça leur chante – fondent leurs petites sectes modernichonnes (et de toute façon sans avenir) plutôt que de continuer à affaiblir et polluer la véritable Eglise du Christ !

Triumphal Arch Mosaic

Rome, basilique de Saint-Laurent-hors-les-murs, mosaïque de l’arc triomphal :
Le Christ en gloire entouré des saints Apôtres Pierre et Paul, des saints diacres martyrs Laurent et Etienne, et de Saint Hippolyte .

B – Lacrymosa dies illa : 10 août 1792.

     Mais la joie spirituelle de la fête de l’un des plus glorieux martyrs de la Sainte Eglise est chaque année assombrie par l’anniversaire de la prise du palais des Tuileries, le 10 août 1792.
Cette date marque la chute de la royauté française. Et même si elle n’en est pas vraiment le début (voir par exemple ce que j’ai publié > ici), elle va entraîner un déchaînement de violences inouïes, être suivie par une quantité incroyables d’actes de vandalisme et de barbarie, une débauche de sacrilèges et de profanations, un invraisemblable déferlement de haine et de cruauté que personne n’eût pu imaginer dans un Royaume qui passait pour le plus chrétien d’Europe et le plus raffiné dans sa civilisation !

   J’avais publié l’année dernière le témoignage de Pauline de Tourzel sur la prise des Tuileries (cf. > ici).
Avec Frère Maximilien-Marie, nous avons lu ce matin la relation qui en a été faite par le colonel de Pfyffer d’Altischoffen (voir > ici).

Nous avons pleuré d’émotion et d’indignation à ce récit qui montre le courage et la fidélité sans faille des Gardes Suisses et des derniers défenseurs de la famille royale, mais aussi la bassesse et la félonie de ceux qui prétendaient agir pour la liberté, l’égalité et la fraternité, et qui ne furent en réalité que les instruments de la régression de la France.

10 août 1792 - les corps des Suisses outragés et brûlés

Après la prise du palais, les corps des Suisses sont défenestrés, dénudés, mutilés, brûlés…

   Frère Maximilien-Marie m’a dit (et j’adhère moi-même totalement à ses paroles) :
« Plus que jamais, plus fort que jamais, plus profondément et plus résolument que jamais, je déteste, je hais et j’exècre la révolution !
C’est en raison de l’amour que j’ai pour Dieu et pour Ses saintes lois, en raison de l’amour que je porte à la France telle que Dieu la veut, que je me suis voué et consacré à combattre la révolution : avec la grâce de Dieu, je la combattrai jusqu’à mon dernier souffle sur cette terre, et je la combattrai encore au-delà de ma mort… »

   A ceux qui s’étonneraient de lire que le verbe haïr est dans la bouche d’un religieux, il convient de préciser que si justement un moine est fait pour aimer – aimer selon Dieu s’entend -, cet amour exige nécessairement de repousser avec la dernière énergie tout ce qui est contraire à l’amour divin, de lutter contre tout ce qui s’oppose à cet amour, et de haïr tout ce qui tend à la destruction du règne d’amour du Coeur de Jésus.
Or la révolution n’est rien d’autre qu’une entreprise satanique, une manifestation de l’antéchrist, une tentative de faire échec aux desseins du Sacré-Coeur.

2012-44. Simples réflexions à propos du 10 août. dans Chronique de Lully fragement-drapeau-gardes-suisses-ramassé-aux-Tuileries-par-Cléry-Carnavalet-300x225

Lys d’un drapeau des Gardes Suisses qui fut ramassé par Cléry aux Tuileries
(Paris – musée Carnavalet) 

C - In memoriam : 10 août 1982.

     D’une manière très personnelle, ce 10 août marque cette année le trentième anniversaire du rappel à Dieu de la grand’mère paternelle de Frère Maximilien-Marie.
C’est par elle que notre Frère a des racines dans ce pays des Boutières où notre Mesnil-Marie est implanté.

   Frère Maximilien-Marie m’a raconté que sa grand’mère avait demandé que le vieux cantique populaire « J’irai la voir un jour » fût chanté à ses funérailles.
En ce temps là, Monsieur l’archiprêtre de Saint-Martin de Valamas était l’un de ces bons prêtres qui avait gardé la foi, qui aimait Notre-Dame, dont le coeur cherchait à se modeler sur Celui du Bon Pasteur : il ne s’était, bien évidemment, pas opposé aux dernières volontés de la défunte, qui avait également précisé qu’elle voulait que l’on chantât la Messe des morts, c’est-à-dire les pièces grégoriennes de la liturgie des défunts.

   Trente ans après, la paroisse de Saint-Martin de Valamas a été supprimée (dissoute dans une « paroisse » qui couvre le territoire de deux cantons) et il n’y a évidemment plus d’archiprêtre ; le prieuré – magnifique presbytère du XVIe siècle – est inoccupé ; la plupart des fidèles meurt sans le secours des sacrements ; aux messes d’enterrement – quand il y a encore une messe – on n’offre pas des suffrages pour les défunts (et on ne parle pas du purgatoire bien sûr) , mais on vient faire un geste de solidarité envers une famille en deuil ; enfin il est interdit aux prêtres d’accompagner la dépouille du défunt au cimetière, d’y bénir la tombe et d’y diriger les ultimes recommandations de l’âme !!!

   Frère Maximilien-Marie a prévu d’être inhumé, normalement, dans la concession familiale où sa place est prête, au cimetière de Saint-Martin de Valamas.
Mais il est bien évidemment hors de question d’avoir à ses funérailles autre chose qu’une Sainte Messe de Requiem selon le rite latin traditionnel, et qui soit en outre célébrée par un prêtre vraiment catholique officiant habituellement avec cette liturgie.
Avec de telles exigences, notre Frère n’est pas certain qu’ « on » lui ouvre les portes de l’église de Saint-Martin de Valamas… du moins dans l’état actuel des choses.

   Mais ce n’est pas irréversible car – grâces en soient à Dieu! – Frère Maximilien-Marie se porte plutôt bien et, sauf accident, il bénéficie d’une espérance de vie plus importante que les opposants à la liturgie traditionnelle que seulement quelques années séparent de la retraite : nous le savons bien, une partie de la crise moderniste sera résolue de manière biologique !

   N’allez pas croire que mes pensées de ce soir sont morbides : finalement, la mort n’est un drame que pour ceux qui sont en dehors de la grâce de Notre-Seigneur et qui n’ont point d’espérance.
A quelques jours de la fête de l’Assomption, nous regardons plus que jamais avec ferveur vers le Ciel et vers l’Eternité qui nous est promise, et notre coeur chante avec une tendresse émue : 

J’irai la voir un jour, au Ciel dans ma Patrie :
Oui, j’irai voir Marie, ma joie et mon amour ;
Au Ciel, au Ciel, au Ciel, j’irai la voir un jour ! 

patteschats 10 août dans Commentaires d'actualité & humeursLully.                

Hugo van der Goes - dormition de Notre-Dame

Hugo van der Goes : la dormition de la Vierge

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2012-43. Le Monastier-sur-Gazeille, un patrimoine d’exception.

Le Monastier sur Gazeille (plan)

Le Monastier-sur-Gazeille : plan

   La petite ville du Monastier-sur-Gazeille, comme son nom l’indique, s’est développée autour d’un monastère, qui fut même au Moyen-Age une abbaye très importante à la tête de prieurés et de dépendances dans tout le Royaume de France, et jusqu’au-delà de ses frontières.

   Cette importance spirituelle et historique, s’accompagne d’une importance patrimoniale et artistique de premier ordre : au Monastier, malgré les ravages des époques troublées et les destructions consécutives à la grande révolution, se dresse une très belle église abbatiale, en majeure partie romane.

Le Monastier : façade de l'église abbatiale

Le Monastier : façade de l’église abbatiale.

   Je ne vais pas réécrire ici ce que d’autres ont écrit bien que mieux moi et d’une manière bien plus complète que ce que je pourrais mentionner sur un simple blogue : tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire de l’abbaye (origines et développements), sur son architecture et ses sculptures, se reporteront avec grand profit à ce site > ici.

   A côté de l’abbatiale, se dressent d’une part les bâtiments abbatiaux reconstruits au XVIIIe siècle et d’autre part le château abbatial du XVIe siècle (dans les belles salles du rez-de-chaussée duquel on visitera avec intérêt le « Musée des Croyances Populaires », qui résulte d’un extraordinaire travail de collecte et de restitution scénographique des traditions du Velay).

Le Monastier : château abbatial

Le Monastier : château abbatial

   Il faudrait aussi mentionner nombre de vieilles maisons ou hôtels particuliers aux façades remarquables et l’église Saint-Jean, du XVe siècle.

   Les municipalités successives ont eu à coeur de préserver et/ou de restaurer autant qu’il était en leur pouvoir ce patrimoine d’exception.
En cette année 2012, a été inauguré l’ Espace Culturel Européen (nous avons évoqué cette inauguration > ici) à l’issue de longs, patients et – il faut le souligner – remarquables travaux de restauration et d’aménagement des anciens bâtiments claustraux du XVIIIe siècle, contigus à l’abbatiale, dont l’espace muséographique s’enrichit régulièrement de nouveaux objets et pièces intéressantes).

le Monastier : galerie du cloître du XVIIIe siècle

Le Monastier : galerie du cloître XVIIIe siècle

   L’unique galerie du XVIIIe siècle qui a succédé au quadrilatère du cloître roman est devenue un bel et lumineux espace permettant d’accéder, de plein pied, à droite de la grande entrée à une belle et agréable bibliothèque, et  sur la gauche à un vaste espace d’exposition.

   En contournant le bâtiment, on arrive sur la place du Vallat : c’est là que donne le perron de l’office du tourisme, par lequel on accède à la partie muséale de l’ Espace Culturel Européen.
Saluons au passage l’amabilité et la disponibilité de l’hôtesse d’accueil.

   Deux salles voûtées qui ont été réunies permettent de bénéficier, dans la première, d’explications claires sur les origines de l’abbaye et son histoire, dans la seconde, de renseignements intelligemment présentés sur la vie monastique et la manière dont elle est organisée.

Salle présentant l'histoire de l'abbaye

Salle présentant la vie monastique et son organisation

Salles présentant l’histoire de l’abbaye et la vie monastique

   On y est introduit par une salle de projection où est présenté le film documentaire (j’en ai déjà parlé > ici) qui permet de situer le Monastier non seulement dans l’ensemble du massif du Mézenc et de son patrimoine naturel et humain, mais encore à travers ses activités et sa vie présente…

   On accède ensuite dans l’espace où est désormais conservé la partie la plus précieuse et la plus fragile du trésor de l’abbatiale : au premier chef l’exceptionnel buste reliquaire de Saint Théofrède (populairement appelé Saint Chaffre) du XIe siècle…

Buste-reliquaire de Saint Théofrède

Le Monastier : buste-reliquaire de Saint Théofrède

… mais le trésor, ce sont aussi d’autres pièces d’orfèvrerie religieuse, de très belles toiles (du XVe au XVIIIe siècles, actuellement en restauration : des copies les remplacent) et de remarquables tissus précieux rapportés d’Ouzbékistan qui enveloppaient jadis les reliques.

   Enfin, cet Espace Culturel Européen comprend une vaste et très belle salle de musique : Le Monastier est le siège d’une école intercommunale de musique très dynamique, et, toutes les années depuis 1989, la ville accueille pendant l’été un Festival des Cuivres.

   Si cette présentation, de manière tout à fait délibérée, n’est pas entrée dans de nombreux détails, c’est parce que je souhaite vous avoir « mis l’eau à la bouche » et que j’espère susciter en vous, bien plus que l’envie, la ferme résolution d’aller – ou de retourner – passer au moins une demi-journée au Monastier : il faut en effet prendre le temps d’une visite guidée de l’abbatiale (monsieur le Maire s’y prête avec une vraie passion), découvrir posément les richesses offertes par l’ Espace Culturel Européen, et finir l’après-midi en déambulant dans les ruelles auxquelles les rayons du soleil couchant donnent une lumière incomparable…

Patte de chat Lully.

2012-40. Trois juillet 2012 au Mesnil-Marie.

Mardi 3 juillet 2012.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas adressé de chronique de notre Mesnil-Marie : n’allez surtout pas croire que je vous « snobe », mais c’est tout simplement que je vis au même rythme que mon papa-moine et que toutes ces dernières semaines ont été vécues « sur les chapeaux de roues ».

   Pour vous permettre de mieux vous associer à la vie du Mesnil-Marie, pour les mois de mai et de juin, j’avais publié sur ce blogue un calendrier prévisionnel des évènements et activités (cf. > ici et > ici).
Vous pouvez vous en douter, la vie de notre frère (et la mienne aussi par conséquent) ne s’est pas limitée à ces seuls évènements que je vous annonçais : je ne vous donnais que les points les plus saillants d’un canevas prévisionnel qui fut dans la réalité bien plus chargé et bien davantage rempli!!!

   Aujourd’hui, je ne vais pas reprendre par le menu tout ce qui s’est passé au cours de ces deux mois écoulés, je me contenterai de les résumer par ces mots : l’implication de Frère Maximilien-Marie dans la vie associative de nos hautes Boutières est de plus en plus active et, selon les échos que j’en ai, de plus en plus appréciée puisqu’il est de plus en plus sollicité…
Les personnes qu’il côtoie dans le milieu associatif sont, dans leur grande majorité, éloignées de l’Eglise et de la Foi : toutes sont pour lui pleines de respect et il en est même beaucoup avec lesquelles il a noué de vrais et solides liens d’amitié sur la base de saines valeurs humaines.

   J’en profite au passage pour faire remarquer que les seuls qui font grise mine quand ils le voient, voire qui cherchent à l’éviter et qui – lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement que de le rencontrer – s’empêtrent dans des attitudes tellement embarrassées qu’elles en deviennent risibles, sont une certaine catégorie de « bons catholiques » auxquels « on » a donné pour consignes de ne pas considérer Frère Maximilien-Marie comme un religieux, de l’appeler « monsieur », et de ne surtout pas recourir à ses compétences, même dans des domaines tels que l’histoire locale, l’histoire de l’art ou l’explication des symbolismes religieux, toutes choses qu’il a étudiées pendant des années et qu’il a aussi enseignées !

   Je pourrais vous raconter quelques anecdotes vraiment très amusantes à ce propos – puisque tout finit par me revenir aux oreilles – et je ne vous cache pas que Frère Maximilien-Marie rit beaucoup lorsque je les lui rapporte.
Disons le tout net : ces « bons catholiques », qui se gargarisent des mots tolérance et ouverture aux autresrespect de tous et accueil, finissent véritablement par se couvrir de ridicule et perdent, par leur incohérence, le peu de considération auquel ils pouvaient encore prétendre.
Si notre Frère était un théologien huguenot, un moine bouddhiste ou un marabout mahométan, portant un vêtement spécifique et partageant sa vie – comme il le fait – entre la prière, l’étude, le travail et la vie associative, ces mêmes personnes se feraient très certainement un point d’honneur à l’appeler « Frère » et à le considérer comme un véritable consacré…

Lys du Mesnil-Marie

Lys du Mesnil-Marie, ce 3 juillet 2012

   Le 3 juillet de l’an 987 (il y a donc exactement 1025 ans aujourd’hui), le roi Hugues 1er (dit Capet) fut sacré par l’archevêque de Reims Adalbéron, dans la cathédrale de Noyon.
Spécialement, nous nous souvenons avec émotion de la tournée en France qu’avait effectuée, à l’occasion de la célébration du millénaire capétien, en 1987, notre regretté Prince Alphonse (+ 1989) : ces commémorations avaient alors donné un élan de ferveur et un regain de vitalité au combat légitimiste.

   Frère Maximilien-Marie est très heureux, vous vous en doutez bien, d’être né un 3 juillet, date de l’avènement de cette prestigieuse famille capétienne qui présida aux destinées du Royaume pendant plus de huit siècles.
Car c’est aujourd’hui même l’anniversaire de la naissance de mon papa-moine : et cet anniversaire n’est pas n’importe lequel puisque c’est son cinquantième.
Exactement comme en 1962, ce 3 juillet 2012 est un mardi. Et donc, comme en 1962, le 15 juillet sera un dimanche car, si l’on aime à marquer l’anniversaire de notre naissance charnelle, Frère Maximilien-Marie accorde encore plus d’importance à l’anniversaire de son baptême, qui est le 15 juillet (date à laquelle certains ordres religieux célèbrent la fête du Saint Sépulcre de Notre-Seigneur Jésus-Christ). 

   Notre Frère m’a chargé de remercier très chaleureusement tous ceux qui lui ont adressé leurs vœux en ce jour : comme ils sont très nombreux, il ne lui est pas possible de répondre personnellement à chacun, mais je puis vous certifier qu’il est très touché par tous ces messages d’amitié et d’encouragement, ainsi que par l’assurance de toutes les prières qui montent vers Dieu à son intention d’une manière plus particulière aujourd’hui.

   En fouillant dans les albums photos, j’ai trouvé un cliché qui m’a beaucoup plu : c’est celui qui fut pris le 3 juillet 1963 à l’occasion de « la première bougie » de celui qui deviendrait, 17 ans plus tard, Frère Maximilien-Marie :

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(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand)

   Surtout, notre « semi-centenaire » de ce jour m’a recommandé avec insistance de vous demander de prier pour lui-même et à toutes les intentions du Refuge Notre-Dame de Compassion, pas seulement aujourd’hui, mais tous les jours : nous avons besoin du soutien spirituel de nos amis pour tenir et pour avancer chaque jour
Et puis, s’il est bien évident que nous prions à toutes les intentions qui nous sont recommandées par nos amis, il nous est important aussi de savoir que nos amis prient à toutes les intentions confiées à Notre-Dame de Compassion, même si – par discrétion – nous ne pouvons pas les publier…

Que le Seigneur des miséricordes vous accorde à tous largement Ses grâces, par l’intercession de Notre-Dame de Compassion et qu’Il vous rende en bénédictions, pour vous et pour tous les vôtres, la sollicitude et la charité que vous avez envers nous. 

patteschats 3 juillet dans Chronique de Lully Lully.

DSC00223-2-Copie-256x300 50 ans dans Commentaires d'actualité & humeurs

Pour aider matériellement le Refuge Notre-Dame de Compassion ici.

2012-36. Vous avez dit « républicain » ?

2012-36. Vous avez dit
Samedi 19 mai 2012.

       Le magazine « Le Point » (horresco referensa publié ce 17 mai [2012] une chronique intitulée « Mais qui donc n’est pas républicain? »dont voici les premières lignes :

« En France, le mot « républicain » est employé ces derniers temps à toutes les sauces (…) Tout est « républicain ». Le comportement, les passations des pouvoirs, les dépôts de gerbes sur la tombe du soldat inconnu. Le fait de dire bonjour, de se serrer la main, de demander des nouvelles des enfants, de se sourire, de ne pas s’insulter d’emblée. Que des hommes politiques qui se sont côtoyés sur les bancs de l’Assemblée, parfois sur les bancs des mêmes écoles, souvent dans les mêmes cercles ou les mêmes restaurants, fassent preuve de la plus élémentaire courtoisie, et ils doivent presque s’en excuser. Voulant à tout prix échapper au mortel soupçon de connivence, ils éprouvent le besoin de s’abriter derrière le sacro-saint viatique : « républicain ». Si votre voisin ne vote pas comme vous, mais si vous le saluez dans l’escalier, sachez donc que, vous aussi, vous accomplissez un acte « républicain ». Comme ce bon monsieur Jourdain faisait de la prose en l’ignorant… » (suite de l’article > ici).

   Arrivé sur cet article par les hasards d’une recherche, les sus-citées réflexions m’ont « amusé » parce qu’elles rejoignaient tout-à-fait les observations que je m’étais intérieurement faites en entendant les commentaires des journalistes, spécialement tous ces derniers jours, après les élections pestilentielles et les prétendus changements dont elles seraient la cause.

   Il n’y a d’ailleurs pas que le mot républicain qui connaisse ce développement.
Le mot « citoyen », qui est normalement un substantif mais se retrouve utilisé comme adjectif, a subi des emplois véritablement hypertrophiés depuis déjà longtemps pour signifier à peu près la même chose.

   En bref, « républicain » et « citoyen » semblent être devenus les incontournables synonymes (et substituts) des adjectifs « courtois », « respectueux », « affable » ou simplement « poli », parfois encore « responsable » ou « mature »… Et je ne parle pas des adjectifs « urbain » ou « civil », dont l’acception semble aujourd’hui singulièrement réduite : je ne suis pas certain d’être compris par la majorité de nos contemporains si je dis que j’ai rencontré Monsieur Untel, qu’il est venu me saluer d’un air fort civil et s’est montré très urbain dans la conversation!

   Je ne suis pas loin de penser qu’il y a derrière l’emploi pléthorique des adjectifs « républicain » et « citoyen » une intention cachée, dont les journalistes qui les utilisent à satiété ne sont pas nécessairement totalement conscients.

   Nous savons tous (qu’on se souvienne de la manière dont G. Orwell l’a mis en évidence dans son célèbre roman  1984) combien le langage est non seulement le véhicule de la pensée, mais encore combien il la conditionne et la façonne.
Les mots servent les processus de manipulation idéologique.

   Le procédé ne date pas d’aujourd’hui ; il a déjà été largement utilisé à l’époque de la sinistre révolution, mais il a pris une ampleur jamais égalée du fait de l’omniprésence et de la toute puissance des « média ».

   Est finalement qualifié de « républicain » ou de « citoyen » tout ce qui est bon, beau, louable, exemplaire, qui fait montre de comportement responsable et qui est le signe d’une attitude respectueuse (ou « tolérante »)…

   Ainsi est inoculée l’idée que la république serait associée à toutes les vertus sociales et, a contrario, que tout comportement irrespectueux, toute attitude irresponsable, toute forme d’intolérance et tout défaut d’exemplarité – qui ne sont ni « républicains », ni « citoyens » – sont les vices consubstantiels à tout autre régime que la république, unique et obligée « mère éducatrice » de vertu sociale.

   Ainsi encore, les hommes politiques qui veulent susciter de nobles et généreux élans dans le coeur de leurs auditeurs ressassent-ils sans cesse l’expression « les valeurs de la république », sans se donner jamais la peine de les définir : la manipulation du langage que j’ai précédemment signalée leur épargne cette peine.

   Lors donc que vous vous présentez comme royaliste ou monarchiste, vous suscitez des réactions spontanées d’effroi ou de scandale : n’étant pas républicain, vous devez obligatoirement être un monstre irresponsable, un apologue de l’intolérance, un sectateur des plus extrêmes doctrines politiques d’oppression et de répression, un représentant des dictatures les plus inhumaines, une personne incapable d’écoute et de politesse, un individu plein de mépris pour le peuple, un énergumène viscéralement dangereux pour la société…
Il y a quelque 220 ans de cela, si vous n’adhériez pas aux idées républicaines et citoyennes, deux adjectifs servaient couramment à vous qualifier : fanatique et aristocrate.
Dès lors qu’ils avaient été prononcés, ces deux mots vous octroyaient le privilège d’être dénoncé sans preuve, jugé sans respect des procédures les plus élémentaires, condamné avant la moindre instruction, exécuté sans qu’il soit nécessaire de justifier en rien votre mort.

   Prenez garde, mes amis ! Si vous n’êtes pas dans le moule « républicain » et « citoyen », je ne donne pas cher de vous !

   Certes, actuellement, l’infernale machine du bon docteur Guillotin n’est pas (du moins pas encore) dressée à votre intention, mais on a tellement d’autres moyens à disposition pour vous exécuter socialement, pour vous assassiner dans votre honneur et votre réputation, pour vous mettre à mort dans l’esprit de vos contemporains…
La liberté, l’égalité et la fraternité ne sont pas destinées à tous : elles ne sont accordées (et encore cela reste-t-il très théorique) qu’à ceux qui ont accepté la lobotomisation idéologique républicaine !

patteschats citoyen dans Commentaires d'actualité & humeursLully.

si tu ne vas pas à la république...

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