Archive pour la catégorie 'Commentaires d’actualité & humeurs'

2013-30. Chronique du Mesnil-Marie du 1er au 22 mars 2013

Vendredi de la Passion 22 mars 2013,
Commémoraison solennelle de la Compassion de Notre-Dame.

2013-30. Chronique du Mesnil-Marie du 1er au 22 mars 2013 dans Chronique de Lully coeur-aux-7-glaives

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

D’un point de vue historique, cette commémoraison solennelle de le Compassion de la Très Sainte Vierge Marie est plus ancienne et plus importante que la fête du 15 septembre. Pour le Refuge Notre-Dame de Compassion elle est capitale, et nous ne pouvons que déplorer le fait que les réformes liturgiques successives, au long du XXe siècle, en aient amoindri la célébration.

Au Mesnil-Marie, nous célébrons ce jour, qui n’est pas à proprement parler celui d’une fête – puisque il est empreint de douleur -, dans un grand recueillement, dans la contemplation silencieuse du Coeur de notre Mère céleste transpercé par les sept glaives symboliques, dans la méditation du Stabat Mater et du chapelet des Sept Douleurs.

Vendredi de la Passion et commémoraison solennelle de la Compassion de Notre-Dame : c’est dire aussi que nous sommes aux portes de la Grande Semaine, la Semaine Sainte.
Voilà pourquoi j’anticipe aujourd’hui mon habituelle chronique mensuelle.

* * * * * * *

Vous êtes nombreux à nous demander des nouvelles de la maman de Frère Maximilien-Marie, et nous vous remercions de votre sollicitude.
Un certain nombre d’entre vous le savent en effet, elle a été opérée le mardi 5 mars pour le remplacement d’une prothèse de la hanche.
L’opération, qui s’annonçait délicate – nous le savions – et qui a duré presque six heures et demi, a failli « mal tourner » en raison d’importantes variations de tension et d’une brusque chute de la température corporelle ; mais les médecins et leurs assistants se sont montrés particulièrement efficaces et ont conjuré le danger.
Après dix jours de clinique, elle a rejoint un centre de rééducation fonctionnelle pour un séjour de six semaines : Frère Maximilien-Marie est allé l’y installer et il lui rend des visites régulières ; elle récupère progressivement et a un très bon moral.

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Parmi les travaux réalisés au Mesnil-Marie en mars, il y a eu la réalisation d’un marchepied pour l’autel de notre oratoire.
Ceux qui ont suivi depuis le début les progrès de notre installation se souviennent que nous avons en projet l’achèvement des travaux de la Crypte Sainte Philomène, dans laquelle il reste encore de nombreuses choses à réaliser.
En attendant nous avons un oratoire provisoire (et nous avons conscience que le provisoire peut durer encore plusieurs années!), où, jusqu’ici, l’autel était posé à même le plancher… ce qui ne convient pas : le sens même du mot autel indique qu’il doit être surélevé (cf. > www).
Un de nos amis, Nicolas, qui a de réels talents de menuisier et possède un très bon outillage, s’est offert pour réaliser cette surélévation et il est venu y travailler toute une après-midi. Frère Maximilien-Marie lui servait d’apprenti, et moi – bien sûr – je surveillais attentivement les travaux.
C’est ainsi qu’ils ont confectionné et mis en place ce marchepied. Que Nicolas soit chat-leureusement remercié!
Dans les jours qui ont suivi, Frère Maximilien-Marie a ensuite minutieusement travaillé pour lui donner une teinte accordée au bois de noyer de l’autel, puis il a soigneusement ciré l’ensemble. Il ne reste maintenant qu’à acheter – lorsque nous le pourrons – des tapis appropriés.

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Ces derniers temps encore, Frère Maximilien-Marie a participé activement à des réunions en lien avec le développement de la vie associative et culturelle dans laquelle vous savez qu’il est très investi.

Il a également profité des quelques beaux jours que nous avons eus pour commencer le nettoyage du jardin : chez nous, il est vraiment encore beaucoup trop tôt pour semer et planter, en revanche on peut commencer à enlever les végétaux secs, à tailler ceux qui vont reprendre leur croissance, et à apprêter le terrain.
Si dans le sud du Vivarais le printemps fait sentir son arrivée, dans notre jardin il ne faut pas espérer voir fleurir les jonquilles et les narcisses avant la mi-avril…

Je suis heureux, toutefois, de vous offrir – photographiquement parlant – notre premier perce-neige :

premier-perce-neige Compassion de Notre-Dame

A l’approche de la date officielle du printemps, nous avons été aux prises avec une offensive hivernale assez spectaculaire : dimanche 17 mars, un fort vent de sud, qui déversait des pluies abondantes en plaine, nous a ramené la neige.
Ici même, nous n’en avons pas eu en très grosse quantité, mais dès que l’on commençait à prendre seulement quelques dizaines de mètres d’altitude, elle s’accumulait en couches épaisses et rendait la circulation bien difficile.
Ce premier dimanche de la Passion donc, Frère Maximilien-Marie n’a pas franchi le Mézenc mais s’est rendu à la Chapelle Notre-Dame de la Rose, à Montélimar, pour la Sainte Messe.

Sur les sommets et hauts plateaux qui nous environnent cette neige tient encore. Voici la photo prise hier, jeudi 21 mars, par notre Frère, lorsqu’il a traversé le village de Lachamp-Raphaël – plus haut village d’Ardèche (1350 m) – alors qu’il se rendait plus au sud pour y chercher les branches d’olivier qui seront bénites et portées en procession dimanche prochain.
Sur ce cliché, la personne que l’on aperçoit en train de marcher sur la route n’est pas un enfant, mais un homme d’assez haute taille!

lachamp-raphael-21-mars-2013 élection Pape François

Il n’empêche, nous avons tout de même marqué l’arrivée du printemps, mercredi 20 mars au soir, à l’occasion de notre Veillée Culture & Patrimoine mensuelle : notre amie Jacqueline, animatrice culturelle et conteuse, était justement descendue des hauts plateaux pour nous réjouir avec des contes de la nature et de la montagne. Un très grand merci à elle!
Les participants à la veillée était ravis de ce beau moment de poésie et de tendresse, de fantaisie et d’humour qui nous a tous plongés dans l’ambiance des veillées d’autrefois au coin du feu, au cours desquelles se transmettait le riche patrimoine oral de nos pays.

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La vie du Mesnil-Marie, ces dernières semaines, a bien évidemment aussi été profondément accordée à la vie de l’Eglise Catholique.
Nous avons suivi avec une grande attention les préparatifs du conclave, prié à l’intention des cardinaux et suivi en direct – grâce à la TV Vaticane qui diffuse sur Internet – la parution de la fumée blanche annonçant l’élection du Pape François.

Sur cette dernière, je ne veux pas m’étendre ici en commentaires : n’étant pas prophète, je ne suis pas en mesure de vous dire ce que sera ce pontificat qui vient de commencer.
Je ne parlerai pas de « joie » ou d’ « enthousiasme » comme un certain nombre se croient obligés de le faire par mimétisme (?), pour surenchérir sur l’engouement médiatique (?) – qui sera de bien courte durée, n’en doutons pas – ou pour d’autres raisons qui nous échappent : ce sont là des critères humains superficiels sans rapport avec la réalité de la fonction pontificale et peu appropriés au mystère de l’Eglise.
Je me contenterai de vous dire que nous avons accueilli l’annonce de l’élection du Cardinal Bergoglio au Souverain Pontificat dans les seules foi et espérance surnaturelles, en comptant uniquement sur les grâces d’état de sa fonction de successeur de Saint Pierre, en priant pour qu’il soit désormais pleinement réceptif aux lumières du Saint-Esprit, et en suppliant instamment pour qu’il n’inflige pas à l’Eglise des idées personnelles, conséquences de la décadence théologique et spirituelle qui afflige le corps ecclésiastique – et l’Ordre des Jésuites en particulier – depuis un demi-siècle, et dont il est en quelque sorte l’héritier.

Il ne faut jamais cesser de prier pour l’Eglise, pour son chef visible… Et il ne faut jamais cesser d’ajouter aux prières des pénitences et des sacrifices.

* * * * * * *

Avant de terminer, je dois ajouter que ma publication concernant l’expression « fille aînée de l’Eglise » (cf. > www) m’a valu – comme je m’en doutais – de très nombreux et abondants remarques et commentaires, exprimant souvent de la surprise ou des réserves.
Plutôt que de les laisser en simples « commentaires » – qui eussent été très répétitifs – en dessous de mon texte, je les ai recueillis afin d’en dresser une espèce de compendium et d’y apporter – prochainement – les réponses qui leur sont appropriées : c’est la raison pour laquelle ceux qui me les ont envoyés ne les voient pas pour le moment. Je les remercie de leur patience.

En vous quittant, je vous invite, à écouter, dans le recueillement du coeur, une version peu connue du célèbre Stabat Mater de Jean-Baptiste Pergolèse : c’est celle dite « du manuscrit des Menus Plaisirs du Roy », transcrite pour choeur à l’usage de la chapelle royale de Versailles.

Bonne et surtout fervente Semaine Sainte : accompagnons avec générosité notre divin Rédempteur dans les jours de Sa souffrance pour avoir part à la joie de son triomphe pascal !

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2013-28. Quelles seront les dispositions du prochain Pape à l’égard de la Sainte Messe latine traditionnelle?

Mercredi 13 mars 2013.

2013-28. Quelles seront les dispositions du prochain Pape à l'égard de la Sainte Messe latine traditionnelle? dans Commentaires d'actualité & humeurs cheminee-chapelle-sixtine

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Tandis que les regards de toute la Chrétienté – et les objectifs des journalistes – sont rivés sur ce bout de tuyau de poêle qui dépasse de la toiture de la Chapelle Sixtine, dans l’attente de cette fumée blanche qui annoncera à la Ville et au monde l’avènement d’un nouveau Pontife Romain, beaucoup de questions taraudent les coeurs des fidèles, beaucoup d’interrogations concernant l’avenir de l’Eglise fusent dans tous les sens…

L’un de nos jeunes amis me faisait remarquer ce matin, non sans raison, que le prochain Pape serait peut-être (mais nous sommes bien dans un pur « peut-être ») un prêtre qui n’a jamais célébré la Sainte Messe Latine traditionnelle, et la remarque de cet ami était sous-tendue d’inquiétude…

Voici le développement de la réponse que lui a adressée Frère Maximilien-Marie :

« Au point où nous en sommes, nous ne pouvons que nous jeter dans une prière instante au Saint-Esprit et dans l’abandon à la Divine Providence…

La célébration – ou pas – selon le rite antiquior n’est pas absolument déterminante à mes yeux.
Je m’explique :

- Nous avons eu plusieurs milliers d’évêques qui ont célébré pendant des années la Sainte Messe traditionnelle : ils avaient été ordonnés prêtres puis consacrés évêques dans le rite traditionnel, et cela ne les a pas empêchés de déclencher des catastrophes à partir de l’année 1962 et pendant plusieurs décennies…

- Nous avons eu un Pape, qui n’a jamais célébré QUE la Messe traditionnelle, un Pape dont le nom reste attaché au missel dans lequel sont célébrées aujourd’hui toutes les Messes traditionnelles, et dont le nom – malgré une béatification qui me paraît pour le moins hasardeuse – reste aussi lié à nombre de choses au moins surprenantes sinon franchement scandaleuses…
Un Pape qui,  malgré les apparences « conservatrices » de son pontificat et des documents tels que la Constitution Apostolique Veterum Sapientia (cf. > www), a déclenché – volontairement ou par pure inconscience? – un véritable séisme dans l’Eglise…

- Après quoi nous eûmes deux Papes, l’un italien et l’autre polonais, qui avaient bien connu la Messe traditionnelle, avaient été éduqués en elle et par elle, ordonnés pour elle, et qui n’ont manifesté pour elle aucun amour ; qui n’ont témoigné d’aucune vraie sollicitude pour les prêtres et les fidèles qui lui restaient attachés, bien au contraire…

- Nous avons eu ensuite un Pontife qui passait pour un théologien progressiste au temps où, jeune prêtre, il assista aux travaux du concile, mais qui a sincèrement aimé le rite antiquior lorsqu’il l’a redécouvert, et qui a fait davantage pour que justice soit rendue à cet ancien rite, que d’autres qui passaient pour plus conservateurs que lui …

- Et puis nous avons aujourd’hui des tas de personnes qui, comme beaucoup de nos jeunes amis – mais pas comme moi qui suis un dinosaure! – , n’ont jamais connu la Messe traditionnelle dans le temps où elle était LA MESSE de toute l’Eglise, célébrée dans toutes les paroisses de rite latin sur toute la surface du globe, et qui la découvrent, en deviennent « accros », ne peuvent plus vivre leur vie chrétienne et sacramentelle que par elle… etc., alors qu’ils n’avaient pas été éduqués en elle et par elle, alors qu’ils avaient subi en guise de « formation » les désastreuses « catéchèses » et misérables « célébrations » des dernières décennies du XXe siècle.

- Nous devons aussi penser que, selon toute vraisemblance, le prochain Pape n’aura pas participé au concile V2 (V2 = comme les engins destructeurs que le troisième Reich envoyait sur les îles britanniques), et qu’il aura peut-être une approche différente de tous les pontifes que nous avons eus depuis 1963.
Ce recul peut donc déterminer une nouvelle manière d’appréhender « le concile » qui pourrait être salutaire (… ou pas).

- Ainsi devons-nous également espérer que, même si jusqu’à présent il n’a pas manifesté d’intérêt particulier pour la liturgie traditionnelle, le futur Souverain Pontife s’ouvre à tout ce qu’elle représente au service de la Foi et de la vitalité catholique, et oeuvre en sa faveur… et nous devons prier instamment pour cela.

- Nous sommes dans l’incertitude sur tous ces points et sur tant d’autres!!!
Ce qu’il nous faut obtenir, ce que nous devons obtenir par nos prières et nos sacrifices, par une ardente invocation du Saint Esprit, à laquelle nous devons associer nos JEUNES, c’est un Pape rempli de vraie foi, un Pape qui soit avant toute autre chose un homme de prière et d’enracinement en Dieu… en ayant la certitude que la toute puissante grâce de Dieu peut faire le reste!

- Pensez vous que Dieu avait abandonné Son Eglise quand la puissante famille des Tusculani faisait placer sur le trône de Saint Pierre un adolescent sans vocation et dépravé? Quand un Alexandre VI fut élu au Souverain Pontificat, probablement après avoir acheté le vote de ses pairs?
Sans doute eût-il été à bien des égards davantage souhaitable que fussent élus des hommes intègres dans leurs moeurs et remplis des lumières de la divine Sagesse… Mais le pontificat d’Alexandre VI – qui réjouit tant les détracteurs de l’Eglise Catholique et alimente toujours les fantasmes des esprits avides de scandales –  a-t-il été plus dommageable à la Sainte Eglise que celui du sinistre Paul VI, aux moeurs réputées intègres mais dont la conscience et l’action furent si souvent dévoyées par l’esprit de la démocratie chrétienne et empoisonnées par ses complexes vis à vis de tout acte d’autorité (sauf quand il s’agissait de s’opposer à Monseigneur Lefèbvre et à la célébration de l’ancienne Messe)?

Il n’y a qu’une seule chose à dire : PRIONS!
Et à la prière ajoutons JEUNES et SACRIFICES… »

Aussi vous renvoie-je encore une fois à la supplication pour le conclave adressée à Marie, Mère de l’Eglise, publiée ici il y a quelques jours > www.

Lully.

tiarepie9 conclave dans De liturgia

2013-27. L’expression « fille aînée de l’Eglise » est-elle due à la France?

2013-27. L'expression

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Il y a un certain nombre de choses qui sont répétées de manière indéfinie comme des certitudes intangibles. Si vous avez un jour l’audace – au nom de la simple vérité historique – de dire qu’elles ne sont pas exactes, vous allez passer, dans le meilleur des cas, pour un original qu’on regardera avec une certaine condescendance, sinon pour une espèce d’iconoclaste, voire pour un hérétique, un dangereux révolutionnaire ou un traître infiltré par quelque secte satanique dans les rangs des « bien-pensants »… (j’espère que vous êtes sensibles aux nuances de la gradation!).

- Une question :

   Voilà déjà plusieurs années que j’ai cherché à connaître l’origine de l’expression « fille aînée de l’Eglise » attribuée à la France. Expression dont de nombreux catholiques français s’enorgueillissent et dont, à l’occasion, ils font une espèce de slogan pour s’opposer à la déchristianisation et aux lois impies.
Leur conviction sur ce point est quasi dogmatique, s’appuyant en particulier sur les fameuses dernières phrases de l’homélie prononcée par feu le Pape Jean-Paul II lors de la Messe célébrée le dimanche 1er juin 1980 au Bourget :
« Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger : France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? Permettez-moi de vous demander : France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la Sagesse éternelle?… » (cf. > ici).

   D’aucuns d’ailleurs se sont étonnés ou attristés que lors de ses autres voyages en France, et spécialement au mois de septembre 1996 à l’occasion des célébrations du seizième centenaire de la mort de Saint Martin, à Tours, puis du quinzième centenaire du Baptême de Clovis, à Reims, le pape Wojtyla n’ait pas réutilisé l’expression « fille aînée de l’Eglise » qui eût pu alors sembler si adaptée…

- Un sondage et ses résultats :

   Au mois de janvier 2013, j’ai lancé auprès des lecteurs de ce blogue un petit sondage (mais la fonction « sondages » proposée par le site qui héberge ce blogue n’est pas très au point), que j’avais également proposé sur Facebook.
Il était ainsi  formulé :

sondage-fille-ainee-de-leglise fausses opinions dans Commentaires d'actualité & humeurs

   Ainsi que je m’y attendais, j’ai vu la première proposition arriver en tête : environ soixante pour cent de ceux qui ont répondu sont convaincus que l’expression « fille aînée de l’Eglise » a été appliquée à la France depuis la conversion du peuple Franc et le baptême du Roi Clovis 1er le Grand.

   Sur Facebook, comme le prouve la saisie d’écran reproduite ci-dessus, environ quinze pour cent de ceux qui ont répondu se sont prononcés en faveur de la deuxième proposition, faisant remonter l’attribution de ce titre à l’époque du Pape Etienne II et du Roi Pépin 1er dit le Bref ; tandis que quelque vingt-cinq pour cent des réponses se portaient sur la troisième proposition : l’expression a été inventée au XIXème siècle et constitue une usurpation.
Sur ce blogue en revanche, les proportions pour les réponses deux et trois étaient exactement inversées : vingt-cinq pour cent pour Etienne II et Pépin le Bref, et quinze pour cent pour l’invention au XIXème siècle.

   Je considère que les réponses récoltées sur le blogue sont plus représentatives de la pensée générale. En effet, ceux qui sur Facebook ont coché la troisième proposition appartiennent tous à ce que je pourrais appeler un « cercle rapproché », attentif depuis des années à mes publications et remarques…

- La bonne réponse :

   Après cet examen général des résultats, il me faut maintenant dire qu’elle est la bonne réponse. Certains l’auront déjà deviné à ma précédente remarque, c’est la troisième proposition qui est la vraie.

   Je sais que certains risquent de tomber des nues, d’être décontenancés ou profondément peinés, pourtant c’est historiquement absolument certain, l’expression « fille aînée de l’Eglise » attribuée à la France, a été inventée au XIXème siècle.

   Sa première utilisation est parfaitement datée : c’est le Rd Père Henri-Dominique Lacordaire qui applique pour la première fois de l’histoire l’expression « fille aînée de l’Eglise » à la France ; cela se passait le 14 février 1841, à Notre-Dame de Paris, et c’était dans son « Discours sur la vocation de la nation française ».
Je ne l’invente pas : le baron Hervé Pinoteau, historien dont le sérieux n’a d’équivalent que la pointilleuse rigueur pour tout ce qui touche à la symbolique de l’Etat français au cours des différents régimes, après de longues et patientes recherches a pu l’attester (cf. « Le chaos français et ses signes », PSR éditions – 1998).

   Cinquante-cinq ans après le discours du Père Lacordaire, à l’occasion des célébrations du quatorzième centenaire du Baptême de Clovis, Monsieur le Cardinal Benoît-Marie Langénieux, archevêque de Reims, reprit l’expression : c’est à partir de là qu’elle fit florès, jusqu’à être utilisée par plusieurs Pontifes Romains.

   Il est à noter que, après l’homélie du Bourget sus-citée, le pape Jean-Paul II ne l’utilisera plus, parce que les remarques respectueuses d’historiens sérieux, jusqu’au sein même de la Curie Vaticane, remontèrent jusqu’à lui afin de lui faire observer l’absence de fondements historiques à cette expression.

bapteme-clovis-versailles-cathedrale-copie fille aînée de l'Eglise dans Lectures & relectures

- La France n’est pas la première nation chrétienne :

   Un grand nombre de ceux qui pensent que la France est la « fille aînée de l’Eglise » le justifient en ajoutant que c’est parce que « la France a été la première nation baptisée » (ou bien « la première nation chrétienne »).

Nous avons déjà – dans les pages de ce blogue (cf. > ici) – publié une réfutation de cette erreur historique : le premier royaume dont le Roi se fit baptiser et fit du christianisme la religion de l’Etat, fut l’Arménie, en 301 ; vinrent ensuite l’Ethiopie, puis l’Empire Romain dans lequel le christianisme, déjà placé à un rang éminent depuis l’édit de Constantin (313), fut promu religion d’Etat par l’édit de Théodose le Grand, en 380.
Le Royaume des Francs arrive en quatrième position (peut-être même seulement cinquième parce que la date de 496 n’est pas historiquement certaine et qu’il serait possible que la conversion au catholicisme du Roi des Burgondes Saint Sigismond soit antérieure à celle de Clovis).
Je le redis : la France n’est pas la première nation chrétienne de l’univers, mais le peuple Franc est le premier – parmi les peuples barbares païens qui ont mis fin à l’Empire Romain d’Occident – à avoir été baptisé dans la foi de Nicée (les autres peuples barbares étaient chrétiens avant les Francs mais professaient l’hérésie arienne).
Pendant ce temps là, l’Empire Romain d’Orient, dont la capitale était Byzance-Constantinople, demeurait l’héritier de l’Empire chrétien théodosien, et il le demeurera jusqu’en 1453.

- La seule mention ancienne de cette expression ne concerne pas la France :

   Pendant les presque treize siècles de Royauté française, depuis Clovis jusqu’à la grande révolution, c’est-à-dire pendant tout le temps où elle fut un Royaume officiellement catholique, JAMAIS la France n’a été appelée « fille aînée de l’Eglise », ni par aucun Pontife Romain, ni par aucun de ses Rois, ni par aucun des ses juristes, ni par aucun de ses sujets !

   La seule et unique occasion où l’expression « fille aînée de l’Eglise » s’est trouvée dans la bouche d’un dignitaire ecclésiastique sous l’Ancien Régime, fut en février 1564 et elle n’était pas pour désigner la France, mais la Reine Catherine de Médicis : c’était lorsque le nonce apostolique, Prospero di Santa Croce, la salua alors qu’il venait traiter avec elle de l’application des décrets du Concile de Trente au Royaume de France (bien que son fils Charles IX eût été déclaré majeur l’année précédente et qu’elle ne fut plus officiellement régente elle continuait à exercer la réalité du pouvoir).

- C’est le Roi de France qui est le « Fils aîné » :

   Moins d’un siècle plus tôt, précisément le 19 janvier 1495, l’expression « Fils aîné de l’Eglise » apparaît pour la première fois dans l’histoire, et elle désigne le Roi de France par la bouche d’un Pape.
Dans des circonstances difficiles, le Pape Alexandre VI accueillit le Roi Charles VIII et ses troupes, sur le chemin de Naples. Le Souverain français déclara : « Saint-Père, je suis venu pour faire obédience à Votre Sainteté comme ont eu accoutumée de faire mes prédécesseurs, Rois de France ». Le Pape, prenant de sa main gauche la main droite du Roi, lui répondit en l’appelant son « Fils aîné ».

   Depuis déjà plusieurs siècles, le Roi de France était appelé « Sa Majesté Très Chrétienne ». Antérieurement à ce 19 janvier 1495, on trouve sous la plume des Pontifes Romains, lorsqu’ils écrivent aux Rois de France, les expressions « cher Fils », « Fils très cher », ou encore parfois « Fils de prédilection » mais, je le redis, l’expression « Fils aîné » ne remonte pas au-delà d’Alexandre VI.

   On la retrouve ensuite le 21 avril 1505 lorsque, dans un consistoire, l’ambassadeur du Roi Louis XII présente son Souverain à Jules II en ces termes : « Premier Fils du Saint-Siège par la naissance ». Ce titre sera également évoqué le 11 décembre 1515 lors de l’entrevue de Bologne qui vit la rencontre de Léon X et de François 1er.

   Par dessus-tout, ce seront les Rois Bourbon qui s’enorgueilliront de ce titre de « Fils aîné de l’Eglise » que nul, ni dans l’Eglise ni dans la société civile, ne leur contestera : Henri IV le revendiquait dès avant sa conversion ; Louis XIV en obtiendra d’Alexandre VII la mention dans le traité de Pise du 12 février 1664 (*) ; et lors de la Restauration Louis XVIII s’adressera à Léon XII en ces termes : « Animé des mêmes intentions que les Rois, mes prédécesseurs, je me plais de déclarer à Votre Sainteté qu’en ma qualité de Fils aîné de l’Eglise je regarde comme un devoir de justifier ce titre glorieux… »

- Sainte Pétronille, fille aînée de Saint Pierre, protectrice des Rois de France :

   Je ne vais pas reprendre ici ce que j’ai déjà eu l’occasion d’expliquer très longuement et auquel je vous renvoie tout simplement (cf. > ici) : depuis Pépin le Bref et le Pape Etienne II, le patronage spécial de Sainte Pétronille, dont la tradition fait la fille aînée de Saint Pierre, a été accordé à la dynastie royale franque.
Etienne II avait même écrit à Pépin et à ses deux fils, Charles (futur Charlemagne) et Carloman en faisant parler Saint Pierre lui-même pour leur donner le nom de « fils adoptifs ».

   Dans l’actuelle basilique de Saint Pierre au Vatican, l’autel de Sainte Pétronille demeure aujourd’hui une « chapelle » dédiée à la prière pour la France :

auteldestepetronillevatican Fils aîné de l'Eglise dans Vexilla Regis

- Du « Fils aîné » à la « fille aînée » ?

   Arrivé à ce point de nos explications, nous pouvons très légitimement nous demander pourquoi le Rd Père Lacordaire s’est autorisé un tel « glissement » : prendre l’expression traditionnelle qui désigne la personne sacrée du Roi, pour l’attribuer à la « nation » (l’idée même de nation, telle qu’elle est aujourd’hui comprise, étant pétrie par l’idéologie révolutionnaire!) ?

   La première explication est liée au contexte historique : en février 1841, il n’y avait plus en France de « Fils aîné de l’Eglise ». La révolution de 1830 avait chassé de France la branche aînée des Bourbons ; Charles X, dernier Roi à avoir reçu l’onction du Sacre, était mort en exil ; l’héritier légitime du trône était son fils, Louis XIX de droit, qui portait en exil le titre de comte de Marnes ; le trône avait été usurpé par le duc d’Orléans, imprégné d’esprit voltairien et traître à la conception traditionnelle de la monarchie française, Louis-Philippe, auquel il eût été risible de décerner les titres de « Très Chrétien » et de « Fils aîné de l’Eglise »…

   La seconde explication tient à la personnalité et aux convictions du Père Lacordaire lui-même qui, indépendamment de ses talents de prédicateur, de ses vertus et de la restauration de l’Ordre de Saint-Dominique, n’en demeure pas moins un des premiers représentants et propagateurs des erreurs du « catholicisme libéral », pénétré par les pernicieuses influences de la révolution.
Il ne faut point dès lors s’étonner de le voir exalter la « nation » et lui transposer les prérogatives des Souverains sacrés.

- Non possumus !

   C’est la raison pour laquelle, nonobstant toutes les « bonnes intentions » (celles-là même qui peuvent paver l’enfer) de ceux qui, dans le sillage du Père Lacordaire prétendent aujourd’hui défendre « la civilisation chrétienne » en reprenant pour le compte de « la France » l’expression « fille aînée de l’Eglise », je n’hésite pas à affirmer haut et fort qu’elle constitue à proprement parler une usurpation, que je réprouve de toutes mes forces!

   Pendant longtemps, j’ai moi-même cru – comme beaucoup – que cette expression était ancienne, vénérable et juste : mais, après ces recherches, que je vous ai ici résumées, et la découverte de sa véritable histoire, je m’insurge au nom de la Vérité et au nom de la Légitimité contre son emploi, qui ne peut que – de manière subreptice et insidieuse – contribuer à instiller les erreurs du nationalisme, forme dévoyée et révolutionnaire de l’amour naturel de la Patrie (en vérité la Patrie est la « terre des pères », avec ce qu’elle porte d’héritage et de devoirs, elle n’est pas cette « patrie » idéologique exaltée par l’hymne fanatique et sanguinaire que l’on connaît)...

Lully.               

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   (*) Et l’on sait que lorsque Sainte Marguerite-Marie recevra de Notre-Seigneur des messages destinés au Grand Roi, en 1689, Jésus dira en parlant de Louis XIV : « Va dire au Fils aîné de Mon Sacré-Coeur… »

2013-23. A falso concilii spiritu, libera nos, Domine!

Vendredi des Quatre-Temps de printemps 22 février 2013,
Fête de la Chaire de Saint-Pierre à Antioche.

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Basilique Saint-Pierre au Vatican : reliquaire de la Chaire de Saint Pierre
(Gian-Lorenzo Bernini – cliquer sur la photo pour la voir en grand)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

« L’institution de la solennité de ce jour a reçu de nos ancêtres le nom de Chaire, parce qu’il est de tradition que Pierre, prince des Apôtres, fut mis à pareil jour, en possession de son siège épiscopal. Les fidèles célèbrent donc à juste titre l’origine de ce siège, dont l’Apôtre fut investi pour leur salut par ces paroles du Seigneur : Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église »,  nous dit Saint Augustin dans l’homélie qui a été retenue pour le deuxième nocturne des matines de ce jour (4ème leçon de matines).
Dans les circonstances particulières actuelles de notre Eglise Catholique Romaine, nous prions avec encore plus de ferveur pour la Papauté, pour celui qui va en déposer la charge, et pour celui qui sera appelé à la reprendre…

Bien sûr – comme cela se produit à chaque fois – , l’élection d’un nouveau Pape alimente de véritables fantasmes : il y a par exemple ceux qui scrutent fébrilement de prétendues prophéties ; il y a aussi les « catastrophistes » qui vaticinent sur la fin des temps ; et il y a des progressistes dégénérés qui revendiquent, uniquement pour sa couleur de peau,  un « pape noir », ce qui  - en ont-ils conscience? – est une forme de pur racisme…

Pour ce qui me concerne, je me suis fait la réflexion suivante : selon toute vraisemblance, le prochain Souverain Pontife – contrairement à ses quatre prédécesseurs – sera un homme qui n’aura pas participé aux travaux du second concile du Vatican.
Par le fait même, il aura forcément un autre regard sur celui-ci, un autre recul par rapport à cet évènement : ceci pourrait être véritablement « libérateur », pourrait augurer d’une manière vraiment différente d’en recueillir l’héritage, pourrait permettre d’en liquider le prétendu héritage, pourrait entraîner un nécessaire affranchissement de ce soi-disant « esprit du concile » qui a empoisonné cinquante ans de la vie de l’Eglise : « A falso concilii spiritu, libera nos, Domine! » : du faux esprit du concile, délivrez-nous, Seigneur!

Le nom que choisira le nouveau Pape sera, d’une certaine manière, révélateur de la tendance que l’élu voudra imprimer à son pontificat, et nous en laissera présager quelque chose dès l’annonce du cardinal protodiacre à la loggia de la Basilique Vaticane…

A ce sujet, et dans une tonalité plus légère, je me suis penché sur la liste des Pontifes Romains (vous savez que je suis un chat prisant particulièrement l’histoire de l’Eglise) pour regarder – par pur jeu intellectuel – les noms et les numéros qui sont « disponibles », dans le cas où le nouveau Pape choisirait de reprendre le prénom de l’un de ses prédécesseurs.
Je ne fais point de pronostics, il s’agit d’une simple curiosité féline, et de toute façon rien n’exclut que le nouvel élu choisisse un nom n’ayant pas été porté par un précédent pontife.

Ainsi…

Le prénom qui a été le plus porté par les Papes a été celui de Jean (c’est d’ailleurs Jean II qui en 533 fut le premier à changer de nom : il se prénommait Mercurius et ne voulut point porter sur le trône de Saint-Pierre le nom d’un dieu païen). Si le nouveau Pape choisissait de reprendre ce prénom, il serait Jean XXIV.

Les noms qui furent ensuite les plus fréquemment utilisés furent, à égalité, Benoît et Grégoire : nous pourrions donc avoir Benoît XVII ou Grégoire XVII.
Vient ensuite le prénom Clément, auquel cas nous aurions Clément XV.
Puis, à nouveau à égalité, Léon et Innocent, qui pourraient nous amener alors Léon XIV ou Innocent XIV.
En septième position vient le prénom Pie, qui nous vaudrait Pie XIII.
A égalité au huitième rang sont Etienne et Boniface, qui feraient Etienne X ou Boniface X.
Au neuvième rang, Alexandre et Urbain : ce seraient Alexandre IX ou Urbain IX.
En suite de quoi pourraient venir Paul VII et Adrien VII.
Puis, en onzième place les prénoms Sixte, Martin, Célestin et Nicolas, qui feraient Nicolas VI, Célestin VI, Martin VI ou Sixte VI (Sixtus sextus ne serait pas très facile à porter!).
En douzième position nous avons Eugène, Honorius, Anastase et Serge, qui seraient tous accompagnés du chiffre V.
Qui porteraient le numéro IV, viennent ensuite les prénoms Jules, Calixte, Lucius, Victor et Sylvestre.
Après quoi nous pourrions avoir
 Jean-Paul III, Marcel III, Gélase III, Pascal III, Damase III, Agapet III, Marin III, Théodore III, Adéodat III ou Pélage III.
Enfin, pour les prénoms qui n’ont été portés qu’une seule fois sur le trône de Saint Pierre vient une liste – la plus longue – de prénoms qui nous donneraient
Landon II, Romain II, Formose II, Valentin II, Zacharie II, Constantin II, Sisinnius II, Conon II, Agathon II, Vitalien II, Séverin II, Sabinien II, Vigile II, Silvère II, Hormisdas II, Symmaque II, Simplice II, Hilaire II, Zozime II, Sirice II, Libère II, Marc II, Miltiade II, Eusèbe II, Marcellin II, Caius II, Eutychien II, Denys II, Corneille II, Fabien II, Antère II, Pontien II, Zéphyrin II, Anicet II, Télesphore II, Hygin II, Evariste II, Anaclet II, Lin II…

Quant au prénom  Pierre, on sait que jusqu’à présent aucun des pontifes qui se sont succédés n’a voulu le reprendre, puisqu’il leur semblait qu’il eût été inconvenant que d’autre que l’Apôtre et premier de tous les Papes portât ce nom donné par Jésus Lui-même au chef du Collège Apostolique.

patteschats Chaire de saint Pierre dans De liturgiaLully.

2013-22. Accepter de ne pas comprendre et demeurer en paix dans la foi.

Mercredi des Quatre-Temps de Printemps 20 février 2013,
anniversaire de l’exécution d’Andreas Hofer (cf. > www).

2013-22. Accepter de ne pas comprendre et demeurer en paix dans la foi. dans Commentaires d'actualité & humeurs armoiries-st-siege

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Il y a huit jours, dans ma publication du 12 février (cf. > www), je vous faisais part de quelques réflexions, consécutives à l’annonce faite par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI de sa prochaine abdication.

Permettez-moi de revenir aujourd’hui sur le sujet et pour cela de recopier ici le passage le plus important de la déclaration prononcée en latin devant les Eminentissimes Cardinaux :
« Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle,  doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. »

benoit-xvi-annoncant-son-abdication-11-fevrier-2013 abdication dans Commentaires d'actualité & humeurs

11 février 2013 : Sa Sainteté le Pape Benoît XVI annonçant son abdication

Beaucoup ont cherché ou cherchent encore, à commenter, voire à expliquer la décision du Souverain Pontife.
Ce faisant, ils proposent bien souvent une interprétation de ses propos – leur interprétation – , plutôt que d’en rester à ses paroles elles-mêmes.
Et les voilà qui glosent…
– … qui glosent sur l’état de santé réel ou supposé du Pontife : « Oui, il est vraiment fatigué! » ou : « Non, il ne l’est pas tant que cela! » ; puis qui argumentent en comparant cet état de santé – réel ou supposé – de Benoît XVI à celui de Jean-Paul II à la fin de son pontificat, et qui en tirent des conclusions, quand ils ne donnent pas des leçons…
– … qui glosent sur ce que cette renonciation pourrait révéler des dispositions intimes du Pape en face de l’état – grave, nous le savons! – de l’Eglise en général et des difficultés à en tenir le gouvernail…
– … qui glosent sur les factions ou luttes intestines au sein de la Curie…
… etc. …etc.
Suppositions que tout cela!

Bien évidemment, selon que l’on est plutôt « progessiste » ou plutôt « conservateur », selon que l’on a apprécié le gouvernement de Benoît XVI ou que l’on est (plus ou moins secrètement) content de le voir s’en aller, la lecture de cette renonciation à sa charge revêt mille nuances, teintées par le prisme idéologique, intellectuel ou spirituel à travers lequel on regarde l’évènement.

Je ne veux pas trop m’étendre sur tout l’aspect émotionnel révélé par les formules emphatiques que l’on a entendues : « je suis bouleversé », « nous sommes atterrés », « je me sens orphelin », « j’ai l’impression d’être abandonné »… etc.
Emotion, subjectivité, sentiments, ressenti personnel, voire sentimentalité ou sensiblerie : en tout cela ce n’est finalement pas l’évènement qui est considéré tel qu’il doit l’être, de manière objective, mais c’est la pitoyable complaisance en soi qui est étalée par cette mise en avant d’échos totalement subjectifs.

Même lorsqu’il n’est pas clairement exprimé, le jugement est toujours très proche de tous ces commentaires et explications. Mais je ne m’étendrai pas non plus – sinon pour les réprouver de manière catégorique – sur tous ces jugement, spontanés ou argumentés, portés sur la décision du Pape.
Qui donc sont-ils tous ceux qui se croient autorisés à porter un jugement de valeur, qui louent, qui approuvent, ou bien qui émettent des réserves, qui critiquent, qui condamnent? Qui les a établis juges de la conduite et de la conscience du Souverain Pontife?
La réponse à cette question donne aussitôt la valeur de ces jugements, lors même qu’ils sont louangeurs.  

Allons! Il faut savoir raison garder… et plus encore foi garder!

Car la vérité, c’est que nous n’avons qu’une seule certitude : celle, et celle seule, qui a été clairement et sobrement donnée par le Souverain Pontife lui-même. Tout le reste est sans valeur!
« Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces
(…) ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien (…). La vigueur (…) s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié ». Point.

Si je désire connaître les véritables raisons de l’acte d’une personne, le meilleur n’est-il pas d’écouter les explications données par cette personne elle-même?
Si je n’ai pas de raison de penser que cette personne ment, ne dois-je donc pas, raisonnablement, tenir ses propos comme l’expression de la vérité?
Si mes fonctions, mes responsabilités ou mon état font que je suis tenu à l’intégralité des explications justifiant un acte, je suis bien en droit d’exiger que l’on me fournisse toutes ces explications et qu’on ne m’en cèle aucune ; mais, si je suis un subalterne, je ne possède pas un « droit » à ces explications : si l’on voulait bien m’en donner, je prendrais celles que l’on me fournirait, qu’elles soient partielles ou totales ; je devrais m’en contenter (verbe qui signifie « m’en trouver content, satisfait »), et il y aurait une grave indiscrétion de ma part de chercher à connaître ce dont la connaissance ne m’est pas due.

Que des païens, des incroyants, des journalistes qui n’ont ni la foi de l’Eglise, ni ordinairement le respect de ses dogmes, de sa morale et de ses institutions, veuillent, en conséquence de cette impiété, chercher à savoir, cela peut – à la limite – se comprendre.
Que des fidèles de la Sainte Eglise, des personnes prétendant avoir la foi et le respect du mystère révélé, des prêtres, cherchent à trouver à tout prix des explications ou des justifications autres que celles que le Souverain Pontife a voulu donner, cela n’est pas acceptable.

Car le Pape n’a, en définitive, pas de comptes à rendre de sa décision sinon à Dieu, et à Dieu seul!
Le Souverain Pontife n’a pas à se justifier de son abdication, ni devant l’Eglise, ni devant le monde… du moins en cette vie : lors du jugement dernier ce sera différent.
Ni les cardinaux, ni les évêques, ni les prêtres, ni les fidèles, ni un concile ne possèdent un « droit » à connaître toutes les raisons, explications ou justifications de sa renonciation… et les médias encore moins.
Le Vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ n’a pas reçu délégation pour exercer une autorité au nom d’un peuple prétendument souverain : de la même manière que sa décision pour être valide n’a nul besoin d’être entérinée par un sénat, un concile, ou un référendum populaire, elle ne requiert la délivrance d’aucune autre explication que celle qu’il plaira à Sa Sainteté d’en donner.
Ainsi, ce que Benoît XVI a dit DOIT nous suffire.

Lorsque le Saint-Père nous assure qu’il a longuement examiné sa conscience devant Dieu et que, au terme de cet examen, il est parvenu à une certitude, nous devons être convaincus que, dans ce face à face avec Dieu, toutes choses étant mûrement et soigneusement pesées avec l’exacte conscience de sa charge et des comptes qu’il devra en rendre au Juge suprême, cette décision n’est le fruit ni d’un caprice, ni d’une crainte de vieillard, ni d’une coquetterie d’intellectuel, ni d’aucune considération humaine, mais qu’il s’agit bien d’un acte d’adhésion de sa propre volonté humaine – informée par les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, et par les vertus cardinales de force, de justice, de prudence et de tempérance – à la Volonté divine.

Toute autre explication est vaine et superflue ; toute autre explication est moralement téméraire.

L’abdication de Benoît XVI fait partie des choses dont nous devons accepter de ne pas connaître absolument toutes les raisons ici-bas, s’il en existe d’autres que celles qu’il a voulu exprimer.
Aussi, même si nous ne comprenons pas, nous n’avons rien d’autre à faire qu’à la recevoir dans la foi et dans la paix.
A maintenant quelques jours de l’accomplissement de cette déposition de charge, la responsabilité qui nous incombe est celle de la prière (et en complément de notre prière l’offrande de sacrifices) : prière pleine de reconnaissance à l’intention du Pontife qui nous quitte, prière ardente pour la Sainte Eglise, prière fervente pour que les cardinaux qui entreront en conclave soient à l’écoute des seules inspirations du Saint-Esprit pour le choix du successeur de Saint Pierre.

Lully.

tiaredepieixcopie Benoît XVI

Tiare du Bienheureux Pie IX

Publié dans:Commentaires d'actualité & humeurs |on 19 février, 2013 |7 Commentaires »

2013-20. Où le Maître-Chat rappelle l’admirable et merveilleuse simplicité du droit divin qui régit l’Eglise.

Mardi gras 12 février 2013
fête réparatrice de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

2013-20. Où le Maître-Chat rappelle l'admirable et merveilleuse simplicité du droit divin qui régit l'Eglise. dans Chronique de Lully benoit-xvi-pelerinage-a-la-ste-face-manopello

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI vénérant la Sainte Face de NSJC
sur le voile miraculeux conservé à Manoppello.

« Pour entrer en communion avec le Christ et en contempler la face, pour reconnaître la face du Seigneur dans celle de nos frères dans les évènements de chaque jour, il faut « des mains innocentes et des coeurs purs » (Psalm. XXIII, 4). Des mains innocentes, c’est-à-dire des existences illuminées par la vérité de l’amour qui vainc l’indifférence, le doute, le mensonge et l’égoïsme ; et, en outre, des coeurs purs sont nécessaires, des coeurs ravis par la beauté divine, comme le dit la petite Thérèse de Lisieux dans sa prière à la Sainte-Face, des coeurs qui portent le visage du Christ imprimé en eux ».

Paroles de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI lors de son pèlerinage au sanctuaire de la Sainte Face miraculeuse de Manoppello (Abruzzes), le 1er septembre 2006 (texte complet > www).

sainte-face-de-manoppello-150x150 11 février 2013 dans Commentaires d'actualité & humeurs

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Hier, je m’apprêtais à publier un texte, ici-même, au moment où a été rendue officielle l’annonce de la prochaine renonciation de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI au Souverain Pontificat.
Aussitôt, le monde des moyens de communication et la « catosphère » sont entrés en effervescence pour gloser ce « coup de tonnerre dans un ciel serein » – l’expression est de Monsieur le Cardinal Angelo Sodano, doyen du Sacré-Collège - , tandis que, sur les réseaux sociaux, les commentaires fusaient dans tous les sens.
Si les répondeurs et les « digicodes » ont considérablement réduit le nombre des concierges, puisque ils ont pratiquement rendu caduque leur fonction principale, je puis vous assurer que leur fonction annexe – celle de répandre les nouvelles et de papoter – a été, elle, très largement multipliée et redistribuée!!!

En notre Mesnil-Marie, après s’être assuré que la nouvelle était bien exacte et avoir rappelé à ses correspondants quelques principes de simple bon sens surnaturel, notre Frère Maximilien-Marie – qui, je le signale au passage, n’a manifesté aucun étonnement ni émotion particulière – a préféré imposer le silence à tous les moyens de communication et vaquer, tranquille et recueilli, à ses occupations.
Il est des circonstances où il importe, en premier lieu et par dessus tout, de prendre du recul avec les agitations de la fourmilière et de se couper radicalement de tout ce qui peut nuire à la sérénité de l’âme.

Laissons de côté les médias profanes : leurs journalistes ne sont là que pour faire du bruit avec leur bouche, noircir du papier ou capter de l’ « audimat » en rebondissant sur l’émotion superficielle qu’ils travaillent à entretenir. Leur façon d’informer – du moins prétendent-ils informer – ne consiste la plupart du temps qu’à lancer des « scoups », qui se chassent les uns les autres. Mais ce culte de l’immédiateté et du sensationnel se révèle absolument indigent pour une compréhension profonde des évènements : autant demander à un aveugle de naissance de donner un conférence sur sa manière de percevoir les couleurs!
Ce qui est très regrettable, c’est que des fidèles et des hommes d’Eglise se laissent prendre à ce jeu et se font happer par cet engrenage de l’émotionnel et de la superficialité…

sainte-face-de-manoppello-150x150 Benoît XVI dans De liturgia

Certes, qu’un Souverain Pontife dépose sa charge n’est pas quelque chose de particulièrement courant, mais, le cas étant prévu par le droit canonique, il n’est pas extraordinaire dans son essence : « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non qu’elle soit acceptée par qui que ce soit » (canon 332 § 2).

J’attire ici votre attention sur les conditions de cette renonciation : elle doit être libre, elle doit être manifestée de manière adéquate, mais elle ne requiert l’acceptation de personne pour être « valide » : le Souverain Pontife – à la fois Chef terrestre visible de l’Eglise, qui est une société monarchique spirituelle, et monarque absolu de l’Etat de la Cité du Vatican – prend une décision qui, parce qu’elle est pleinement libre et qu’elle est rendue publique dans des formes indubitables, a « force de loi » et prend effet selon la manière dont il en a statué.

Merveilleuse simplicité du droit divin!
Comme nous sommes loin des retorses circonvolutions de ces systèmes humains qui, en refusant l’origine divine du pouvoir et en attribuant de manière blasphématoire une prétendue souveraineté au « peuple », s’enlisent et s’autodétruisent dans une inéluctable décadence institutionnelle, sociétale, morale et psychologique!

Sublime et merveilleuse simplicité du droit divin!
Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI va déposer sa charge, mais – selon un système bien rodé qui échappe, autant que possible, aux campagnes électorales et à la course au pouvoir – un deux-cent-soixante-cinquième successeur de Saint-Pierre (selon la liste officielle actuellement admise) va lui succéder, et l’Eglise continuera sa marche, aussi paisiblement que possible, au milieu des remous de ce monde, qui ne manqueront pas de la malmener parfois, mais qui ne l’atteindront jamais dans ce qui lui est essentiel.

Admirable, sublime et merveilleuse simplicité de la constitution de droit divin de notre Eglise!
Quoi qu’il puisse en être de notre attachement à la personne humaine du Pontife régnant, nous savons bien qu’il n’est que le Vicaire de Jésus-Christ : nous n’avons pas (ou du moins les fidèles ne doivent pas avoir) un « culte de la personnalité » pour un homme-Pape, parce que nous aurions des « atomes crochus » avec lui. Non! nous sommes attachés dans la foi – et non dans la sentimentalité – , dans la foi – et non dans une manière sensible ou intellectuelle d’appréhender les choses – , dans la foi – c’est-à-dire de façon surnaturelle – , à une fonction hiérarchique divine : à travers le Pape, c’est à la Personne du Fils de Dieu, c’est au Verbe Incarné, c’est au divin Rédempteur, c’est au « doux Christ en terre » que nous sommes attachés.

Quare fremuerunt gentes : pourquoi les nations ont-elles frémi?
Les frémissements et les émotions du monde n’ont vraiment aucune importance : ils passent! Ils sont semblables à la feuille morte que le vent fait tournoyer et emporte.
La foi nous donne une stabilité et une capacité de résistance aux vents, quels que soient leur violence et leurs tourbillons : Dieu, Lui, EST ! Dieu, Lui, demeure éternellement ! Dieu, Lui, donne à Son Eglise quelque chose de Sa propre stabilité, malgré toutes les tempêtes, malgré toutes les attaques, malgré tous les naufrages humains…
« Nolite timere, pusillus grex, quia complacuit Patri vestro dare vobis Regnum : Soyez sans crainte, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ! » (Luc. XII, 32).

sainte-face-de-manoppello-150x150 Manoppello

Foin de l’insipidité des commentateurs et de l’inconsistance des interminables commentaires de commentaires!
Foin des pronostics humains sur le prochain pontificat, chacun voulant rajouter son grain de sel et faire preuve d’originalité!
Foin des fantasmes qui s’exaspèrent de tous côtés pour relever des présages, ressortir de vieilles « prophéties », interpréter les écrits de tel saint ou de tel mystique (ou pseudo mystique)!
Foin des délires de ces chantres de la « modernité » qui remuent les fangeux espoirs de voir le prochain Pontife canoniser le libertinage et modifier les règles données par le Christ concernant le dogme, le sacerdoce ou les sacrements!

En ce jour de mardi gras, qui est le jour désigné pour la fête liturgique de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en cette veille de notre entrée dans le grand et saint Carême, j’ai été heureux de trouver cette photographie de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI dans un face à face fervent, rayonnant d’amoureuse intériorité, avec l’image miraculeuse du voile de Manoppello (je vous reparlerai un jour de cette précieuse relique).
De cette extraordinaire image achéiropoïète (du grec : αχειροποίητα, c’est-à-dire non faite de main d’homme) émane une paix incommensurable, lors même qu’elle nous révèle le visage vivant du Fils de Dieu au cours de Sa Passion.

Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face ;
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit.
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd’hui !

En regardant cette photographie de Benoît XVI abîmé dans la contemplation de la Sainte Face de Jésus, j’ai aussitôt pensé à cette strophe de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face (« Mon chant d’aujourd’hui » – juin 1894).

A nous, enfants aimants de la Sainte Eglise, il n’est pas demandé de nous disperser à la remorque des commentaires du monde, il n’est pas demandé non plus de nous diluer dans la superficialité de sa manière d’appréhender des mystères de foi qui sont étrangers aux modes de penser contemporaines.
Mais à nous, il revient dès à présent de nous sanctifier, d’intensifier notre vie spirituelle, de prier, d’offrir des sacrifices et de jeûner pour que la grâce du Saint-Esprit inspire au maximum le Sacré Collège bientôt réuni en conclave et pour que Dieu, et Lui seul, donne à Son Eglise un Pontife selon Son Coeur, et uniquement selon Son Coeur.

Entrons à notre tour dans la contemplation de la Sainte Face de Notre-Seigneur, plongeons-nous à notre tour dans le regard vivant et pénétrant de Celui qui est doux et humble de coeur et prions-Le pour Son Eglise : « Voici, Seigneur, la génération de ceux qui Vous cherchent, de ceux qui cherchent Votre Visage! » (cf. Psalm. XXIII, 6).

Lully.

sainte-face-de-manoppello renonciation au Souverain Pontificat

Rappels :
Petit catéchisme sur le Carême et la pénitence > www
Message de Sa Sainteté Benoît XVI pour le Carême 2013 > www
Commentaire du psaume « Quare fremuerunt gentes » par St Augustin > www
et  si vous voulez recevoir chaque jour du Carême directement dans votre boite aux lettres électronique, un texte spirituel de méditation, réflexion & prière en union avec le Refuge Notre-Dame de Compassion, envoyez-nous une demande par le moyen de ce formulaire de contactwww

2013-14. Chronique du mois de janvier 2013 au Mesnil-Marie.

Jeudi 31 janvier 2013,
fête de Saint Jean Bosco. 

2013-14. Chronique du mois de janvier 2013 au Mesnil-Marie. dans Annonces & Nouvelles lever-du-jour-romains-xiii-12

Lever du jour au dessus du Mesnil-Marie

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Dernier jour du mois de janvier : voici mon traditionnel compte-rendu du mois écoulé en notre Mesnil-Marie.

A – Janvier, mois paisible avec de grands contrastes météorologiques:

Beaucoup de ceux qui nous écrivent, se posent – et nous posent – des questions sur les conditions climatiques auxquelles nous sommes affrontés, en notre haut pays.
Dans les photos que je publiais ici > www et ici > www, vous pouviez vous faire vous-même une idée de la splendeur dont peut-être revêtu notre Mesnil-Marie sous un manteau neigeux, aussi bien que des difficultés de circulation inhérentes aux rigueurs hivernales.

Si nous avons eu à plusieurs reprises des chutes de neige, elles n’ont jamais été très importantes en quantité : jusqu’à présent, la couche la plus épaisse qui nous a enveloppés n’était que d’une quinzaine de centimètres au matin du 23 janvier.
J’ai bien tenté une escapade sur le toit, mais – vous le savez – je ne suis pas vraiment fan de ski, de luge ou de raquettes, et je m’en suis prestement retourné auprès du poêle…

lully-sur-le-toit-23-janvier carême dans Chronique de Lully

Chez nous, il serait normal que nous ayons davantage de neige et sur de plus longues périodes, de la même manière qu’il est absolument normal que nous ayons des températures qui avoisinent les moins 10° au lever du jour.
Or, cette année nous sommes étonnés par les alternances relativement brusques entre des périodes de froid « normales », et des redoux spectaculaires : pouvez-vous imaginer que le 9 janvier, Frère Maximilien-Marie, en visite chez ses amis Danièle et Frédéric, aux Ouches (cette splendide et très ancienne ferme qui a été sinistrée par un incendie en décembre 2010, qu’ils restaurent patiemment : voir ce que je vous en ai écrit le 23 octobre 2011, ici > www), c’est-à-dire à quelque 1350 m d’altitude, a déjeuné dehors avec eux?

Au moment où je vous écris, il fait une douceur toute printanière, mais nous attendons à nouveau la neige dans deux jours, à la Chandeleur où – selon le dicton –  l’hiver périt ou reprend vigueur

Janvier demeure un mois paisible, propice à l’intériorité et au recueillement près de la Crèche.
Dans les premiers jours du mois, il y a les visites entre voisins pour échanger les voeux, mais il y a peu d’activités extérieures, hormis celles que je vous signalerai ci-dessous.
Frère Maximilien-Marie en a profité pour classer et ranger nombre de documents, mais aussi pour s’essayer à quelques petits travaux de couture : il a ainsi confectionné – à partir d’éléments d’anciens ornements dépareillés – deux conopés, un doré et un violet, pour le saint tabernacle.

B – Les visites de la Crèche:

Vous avez pu voir la Crèche réalisée dans notre oratoire grâce à la mini vidéo que je vous avais mise en ligne ici > www.
Tous les dimanches et jours fériés, depuis Noël jusqu’à la Purification, des personnes viennent la visiter. Certaines sont même venues d’assez loin : elle est annoncée dans la presse, à la radio locale, et figure en bonne place parmi les propositions « culturelles » des sites dédiés au tourisme…
Cette année encore, ce sont cent à cent vingt visiteurs qui se sont succédés.
Ces visites sont en même temps l’occasion propice à des échanges : il en est en effet beaucoup qui en profitent pour interroger Frère Maximilien-Marie sur son état, sur sa manière de vivre, sur le Refuge Notre-Dame de Compassion ou, tout simplement, sur des sujets religieux plus généraux en rapport avec la vie de Jésus, l’histoire de l’Eglise, certains points de la doctrine catholique… etc.

catafalque-requiem-royal-178x300 chronique dans Commentaires d'actualité & humeurs

Catafalque dressé pour la Messe du 21 janvier
(cliquer sur la photo pour la voir en grand)

C – La Sainte Messe commémorative du 21 janvier:

Chaque année, c’est pour nous un devoir important que de commémorer l’anniversaire du martyre du Roy.

Victime innocente de passions aveugles et d’une idéologie qui a entraîné – et qui entraîne toujours – le déclin de la France, Louis XVI est la figure emblématique non pas d’un passéisme sclérosé dans ses nostalgies, mais de l’espérance qui, plus vive que jamais, nous anime en face des échecs à répétition, des décadences sans fin et des continuels scandales attentatoires à la véritable dignité de l’homme, produits par les prétendus «immortels principes de 1789» :

« Quand Dieu, dans Sa miséricorde plus encore que dans Sa justice, a résolu de jeter une nation dans le creuset de la tribulation pour la purifier de ses fautes et lui rendre Son amour, ce qu’il importe avant tout, c’est que cette nation puisse offrir au Seigneur des victimes dignes de Lui.
Qu’un agneau sans tache se rencontre à ce moment sur le trône : pour le salut de son peuple, il y vaudra mieux qu’un lion. Ne vous plaignez point qu’il ne sache pas verser d’autre sang que le sien : Dieu lui a donné la conscience secrète de son rôle, qui est le rôle du martyr.
Silence! Silence, ô jugements des hommes, jugements indiscrets et précipités! C’est l’heure de l’holocauste, ce n’est pas encore l’heure du combat.
Sans cela, ne serait-ce pas une énigme qu’en ce pays de France, qui est un pays de courage, tant de têtes innocentes fussent venues docilement se courber sous le fer homicide d’une poignée de scélérats?
Mais tout s’explique pour le chrétien : c’est le grand mystère de la Rédemption qui se continue (…) »
(Mgr Pie, évêque de Poitiers, in «Eloge funèbre de Madame la Marquise de La Rochejaquelein prononcé à la cérémonie de ses funérailles dans l’église de Saint-Aubin de Baubigné, le samedi 28 février 1857»).

En cette année du deux-cent-vingtième anniversaire de l’exécution du Souverain, notre modeste cérémonie paroissiale (d’autant plus modeste que les conditions de circulation, particulièrement difficiles ce jour-là, avaient fait que nous n’étions que sept dans notre église) a été remarquée par la presse : un correspondant de « La Montagne » et du « Progrès » – quotidiens régionaux dont l’idéologie les rend naturellement imperméables aux notions de vérité, de justice et de fidélité – est venu poser quelques questions et assister à une partie de la Messe de Requiem.
Il débarquait sur une planète totalement inconnue – car la culture, surtout en matière d’histoire et de religion, n’est habituellement pas le point fort de cette espèce de journalistes – ; ainsi donc, le catafalque sur lequel était posé une couronne, le latin de la liturgie et l’idée même qu’on puisse prier à la mémoire de Louis XVI, malgré les explications qui lui furent communiquées avec beaucoup de nuances et une patiente aménité, ont dû faire disjoncter son petit formatage. Son compte-rendu publié le lendemain fut en conséquence, c’est-à-dire particulièrement lourd et pernicieux (on peut le  retrouver ici > www)…

Qu’importe! S’il fallait se régler sur les « faiseurs d’opinion » pour pouvoir faire ce qui est objectivement bon, nous ne le pourrions jamais accomplir!

DSC09629-Copie-300x220 Fête de la Sainte-Face

Lully, chat-chouan

D – Trois avis importants:

1) Nous invitons tous nos amis à s’associer à la neuvaine préparatoire à la fête de Notre-Dame de Lourdes, du samedi 2 au dimanche 10 février.
On le sait, la fête de l’anniversaire de la première apparition de Notre-Dame dans la grotte de Massabielle, le 11 février, est aussi, de par la volonté du Saint-Siège, la journée mondiale du malade. Voilà pourquoi cette neuvaine à Notre-Dame de Lourdes est une supplication particulière à l’intention des malades et de ceux qui souffrent, dans leur âme ou dans leur corps… On peut, bien évidemment, ajouter à cela une intention spéciale pour la France, car elle est grandement malade!
Nous proposons ici > www un « formulaire » de prière pour cette neuvaine, mais il est tout-à-fait loisible à chacun d’utiliser un autre type de prière qui le porterait à davantage de ferveur et d’amour…
On lira aussi avec profit le message publié par notre Saint-Père le Pape à l’occasion de cette vingtième journée mondiale du malade sur le site du Saint-Siège > www.

2) Nous ne sommes plus qu’à quelques jours de l’entrée dans le Grand et Saint Carême.
N’attendons pas la dernière minute pour faire un retour sur nous-mêmes, pour prévoir sur quels points particuliers nos efforts doivent porter, pour établir une véritable stratégie de combat spirituel, car le Carême est par excellence le temps du combat.
On peut dès à présent relire, avec profit, le « petit catéchisme sur le Carême et la pénitence » publié ici > www, en attendant la publication prochaine du Message de Carême de notre Saint-Père le Pape.
Comme les années précédentes, Frère Maximilien-Marie propose à ceux qui le souhaitent de leur adresser quotidiennement des textes de réflexion, méditation et prière. Ceux que cela intéressent peuvent s’inscrire pour les recevoir de la manière suivante :
a) si vous avez un compte Facebook devenez participants de l’ « évènement » > [ Méditations quotidiennes de Carême avec le Refuge Notre-Dame de Compassion ] en cliquant sur le lien : vous y trouverez chaque jour sur le « mur » les textes proposés.
b) si vous voulez recevoir chaque jour ces textes directement dans votre boite aux lettres électronique, en dehors de Facebook, envoyez-nous une demande par le moyen de ce formulaire de contact > www

3) Pour ceux qui sont géographiquement proches du Mesnil-Marie, et qui sont libres ce jour-là, nous organisons une journée de récollection amicale, le mardi 12 février (mardi gras) : cette veille du Mercredi des Cendres est le jour assigné pour la fête de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ (nous possédons au Mesnil-Marie une des reproductions du voile de Sainte Véronique conservé à la Basilique Saint-Pierre au Vatican diffusées après le miracle du 6 janvier 1849 – voir > www – ; cette copie, semblable à celle de Monsieur Dupont à Tours, est équiparée à une relique de troisième classe).
Le programme de cette journée est le suivant : 11h, Sainte Messe ; déjeuner tiré du sac ; échanges ; 15h, chapelet et adoration du Très Saint-Sacrement.
Si vous désirez y participer, merci de nous le signaler (> www).

* * * * * * *

Il ne me reste plus qu’à prendre congé de vous, en vous souhaitant une belle et fervente fête de la Purification de Notre-Dame et de la Présentation de Notre-Seigneur au Temple, et en vous assurant de mes très félines amitiés.

Lully.

saintefacetours.vignette janvier 2013

Pour aider le Refuge Notre-Dame de Compassion > www

2013-13. Attirez vers le Ciel toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin !

30 janvier,
Fête de Sainte Bathilde, reine des Francs (cf. > ici) ;
Mémoire de Sainte Aldegonde de Maubeuge (cf. > ici et > ici) ;
Mémoire de Sainte Martine, vierge et martyre ;
Anniversaire de la mort tragique de SM le Roi Alphonse II de France (cf. > ici).

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Lorsque, en préparation des apparitions de Notre-Dame de Fatima, l’Ange du Portugal se manifesta aux trois petits bergers, au printemps de l’année 1916, il leur enseigna d’abord à se prosterner face contre terre et à répéter : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas ! »

   Quelques semaines plus tard, lors de sa deuxième apparition, il insistera : « Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices. (…) De tout ce que vous pourrez, offrez un sacrifice au Seigneur, en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs.(…) Par dessus tout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra. »

   Puis ce fut la Très Sainte Vierge Marie qui, lors de sa troisième apparition, le 13 juillet, après leur avoir montré l’enfer, leur enseigna cette prière, pour qu’ils la récitent désormais à la suite de chacune des dizaines de leur chapelet : « Ó meu Jesus, perdoai-nos, livrai-nos do fogo do inferno ; levai as almas todas para o Céu, principalmente as que mais precisarem. »

   Cette prière est maintenant très connue, très répandue.
Tellement connue qu’on la récite trop souvent de manière machinale et sans lui accorder toute l’attention qu’il faudrait, sans mettre dans ces paroles toute la ferveur d’âme qu’il conviendrait.

   En français, cette prière est traduite par plusieurs formules, souvent assez voisines l’une de l’autre, mais qui ne sont généralement pas vraiment littérales. J’ai donné ci-dessus le texte en langue portugaise tel qu’il a été transmis par les voyants ; la traduction exacte pourrait être celle-ci : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin. »
Pas de « bon Jésus », pas de redondance avec « nos péchés » ajoutés au « pardonnez-nous », pas de « pauvres âmes », pas davantage de mention de « votre miséricorde » ou de « votre sainte miséricorde ».
Une formule concise, qui n’a finalement pas besoin – pour être parfaitement claire – qu’on lui surajoute des formules que la Très Sainte Mère de Dieu n’avait pas jugé bon d’indiquer…

2013-13. Attirez vers le Ciel toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin ! dans Chronique de Lully apparition-nd-de-fatima

   Cette prière enseignée par l’Ange, ainsi que la formule d’adoration et de réparation amoureuse donnée dès sa première apparition, est en rapport direct avec un certain nombre de paroles prononcées ensuite par Notre-Dame :

- Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés qui l’offensent, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent, spécialement chaque fois que vous ferez un sacrifice : 0 Jésus, c’est pour votre amour, pour la conversion des pécheurs, et en réparation pour les péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie. -Vous avez vu l’Enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs (…).
- Priez, priez beaucoup et faîtes des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’il n’y a personne qui se sacrifie et prie pour elles.

   Je me suis rendu compte que beaucoup de fidèles qui récitent la prière « ô mon Jésus » pensent que c’est une prière à l’intention des âmes des défunts, spécialement les plus délaissées. Il ressort pourtant clairement que cette supplication est faite en faveur des pécheurs qui sont encore sur la terre et qui sont le plus exposés au danger de la damnation éternelle.

   Lorsque nous demandons à Notre-Seigneur de conduire au Ciel « toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin », nous Le supplions pour les âmes de ceux qui ne Le connaissent pas ou qui L’ont renié ; nous Le prions pour les pécheurs les plus endurcis, quelque odieux et monstrueux que puisse nous paraître leur péché ; nous implorons Son salut pour les ennemis de la Sainte Eglise, pour les francs-maçons et les membres des diverses sectes sataniques ; nous Le prions pour ceux qui persécutent et torturent Ses fidèles ; nous appelons Sa grâce sur ceux qui sont égarés dans de fausses doctrines religieuses ; nous prions – oui ! – pour les âmes de tous ces anticatholiques de plus en plus haineux et virulents qui, par exemple, brandissent des pancartes blasphématoires dans les manifestations ; nous invoquons Sa miséricorde pour les âmes de ceux qui ont apostasié les engagements de leur baptême et pour ceux qui – dans leurs mandats politiques – étouffent la voix de leur conscience et soutiennent des projets de société à l’encontre de la Loi Naturelle inscrite dans le fond de leurs cœurs ; nous prions pour les âmes des « conducteurs du Peuple de Dieu » (selon l’expression de Notre-Dame à La Salette > ici) qui ne prennent pas la défense du Troupeau, qui s’enfuient devant les loups rapaces ou pactisent avec eux ; nous supplions pour les âmes de ceux qui tirent dans l’ombre les ficelles du mondialisme esclavagiste ; nous appelons la conversion et le salut sur les âmes de tous ceux qui sont faibles et qui retombent sans cesse dans les mêmes fautes, de ceux qui manquent de courage dans leur vie chrétienne et qui rechignent sous le poids de la Croix, celles de ceux qui voudraient le Royaume du Christ sans avoir part à Ses souffrances…
… et nous en faisons nous-mêmes partie !

   « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus  besoin ! »

   « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas ! »
.
.. et je suis parfois moi-même de leur nombre, malgré toutes mes protestations de bonne volonté et de fidélité.

   O mon Jésus, qui nous demandez avec insistance de prier et de faire pénitence (cf. > ici) :

- accordez-moi la très grande et très précieuse grâce de prendre au sérieux ce temps de pénitence et de conversion personnelle, en me souvenant que « toute âme qui s’élève élève le monde » (Elisabeth Leseur) ;
- enseignez-moi à être plus généreux dans la voie – si contraire à ma nature – du sacrifice ; - donnez-moi d’être chaque jour plus pénétré de zèle pour le salut des âmes, de toutes ces âmes pour lesquelles Vous avez répandu Votre Sang précieux ;
-  apprenez-moi à m’offrir à Vous pour supporter toutes les souffrances que Vous voudrez m’envoyer, en acte de réparation pour les péchés qui Vous offensent, et de supplication pour la conversion des pécheurs ;
- faites que je sois profondément tourmenté, dans ma conscience de chrétien, à la pensée de ces âmes qui vont en enfer « parce qu’il n’y a personne qui se sacrifie et prie pour elles » ;
- embrasez mon pauvre cœur de l’ardente et dévorante charité qui consume Votre propre Cœur, « propitiation pour nos péchés », « rassasié d’opprobres », « broyé à cause de nos crimes », « notre vie et notre résurrection », « notre paix et notre réconciliation » (litanies du Sacré-Cœur)…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

view

2013-9. Du cantique « Mère de l’Espérance » qui fut chanté au cours de l’apparition de la Très Sainte Vierge à Pontmain.

 17 janvier,
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain.

       A la suite de ma publication relatant l’apparition de la Très Sainte Vierge Marie à Pontmain, le 17 janvier 1871 (cf. > ici), un de nos fidèles amis m’a fait parvenir quelques documents des plus intéressants dont je tiens à vous donner un aperçu en les condensant ci-dessous à votre intention.
Que soit très chat-leureusement remercié Monsieur D.A., qui me précisait qu’il a reçu le sacrement de confirmation des mains de Son Excellence Monseigneur Paul-Marie Richaud (futur cardinal archevêque de Bordeaux) dans la basilique de Pontmain le 6 juin 1944, jour du débarquement des forces alliées en Normandie… 

Lully.

2013-9. Du cantique

Note concernant le cantique Mère de l’Espérance

       En 1848, en plein orage révolutionnaire, Monsieur le chanoine Prud’homme eut l’inspiration de fonder une vaste association de prières pour le salut de la France. Cette association prit de l’ampleur jusqu’à devenir l’Archiconfrérie de Notre-Dame d’Espérance.
Pour appuyer cette oeuvre il composa le fameux cantique Mère de l’Espérance qui se répandit rapidement dans toute la France. En voici les paroles : 

R./ Mère de l’Espérance,
Dont le nom est si doux
Protégez notre France.
Priez, priez pour nous ! (bis)

Souvenez-vous, Marie,
Qu’un de nos Souverains
Remit notre Patrie
En vos augustes mains.

La crainte et la tristesse
Ont gagné notre cœur.
Rendez-nous l’allégresse,
La paix et le bonheur.

Vous calmez les orages,
Vous commandez aux flots,
Vous guidez au rivage
Les pauvres matelots.

De la rive éternelle,
Secondez nos efforts ;
Guidez notre nacelle
Vers les célestes ports.

En ces jours de souffrances
Sauvez-nous du danger ;
Épargnez à la France
Le joug de l’étranger.

Des mères en alarmes
Raffermissez les cœurs ;
Venez sécher leurs larmes,
ô Mère des douleurs !

Au chemin de la gloire,
Conduisez nos soldats
Donnez leur la victoire
Au jour des saints combats.

Et si, pour la Patrie,
Bravant les coups du sort
Ils vont donner leur vie,
Ah ! couronnez leur mort !

   Le cantique fut adopté dans la paroisse de Pontmain : il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il fut au programme des prières entonnées par les paroissiens pendant le temps l’apparition. Or c’est à ce chant, écrira plus tard Joseph Barbedette, que « la Très sainte Vierge devait réserver son plus beau sourire de toute l’apparition ».
Elevant les mains à hauteur des épaules, elle se mit à remuer les doigts, paraissant accompagner le chant avec une extrême délicatesse. Elle était radieuse. Aussi la joie des enfants devint-elle à ce moment-là exubérante : « Voilà qu’Elle rit, voilà qu’Elle rit ! » disaient-ils, « Oh ! qu’elle est belle ! Oh ! qu’elle est belle ! »

   Arrivé au septième couplet toutefois, l’avant-dernier du cantique, où l’on demandait : « Au chemin de la gloire Conduisez nos soldats ; Donnez-leur la victoire… », la banderole qui s’étendait aux pieds de la Vierge ne subsista pas dans le ciel.

   Le surlendemain de l’apparition, le chanoine Prud’homme apprit par une lettre ce qui s’était passé, et il ne put retenir ses larmes quand il sut que la Très Sainte Vierge avait honoré de son sourire sa composition. Cette émotion devait lui rester jusqu’à la fin de sa vie.

   En ce qui nous concerne, nous sommes aujourd’hui vivement choqués du fait qu’on a donné au cantique qui avait réjoui le coeur de Notre-Dame une tonalité toute différente de celle qui a prévalue à Pontmain durant tout un siècle.
En effet, dans les années qui ont suivi le second concile du Vatican et ont été marqué – spécialement en France – par cette démangeaison maladive d’entendre des nouveautés et de marquer une certaine forme de rupture, les paroles du cantique « Mère de l’Espérance » ont été totalement remaniées, au point que l’intention profonde initiale dont il était l’expression a disparu. Voici le texte de cette nouvelle version : 

R./ Mère de l’Espérance
Dont le nom est si doux,
Madone de l’enfance,
Demeure auprès de nous ! (bis)

Tu es bien notre Mère,
Toi qui as visité
sur leur lointaine terre
les enfants extasiés.

Apparaît ton sourire
Dans la nuit étoilée,
Il fait toujours revivre
Les cœurs désemparés.

Apprends-nous la prière,
Icône de beauté ;
Dieu n’est-il pas le Père,
Tout Amour et Bonté ?

Mère de toute grâce,
A l’univers troublé,
Fais resplendir la face
De ton fils Bien-Aimé.

Ta douleur nous oppresse
Devant le Crucifié,
Tu mets nos cœurs en liesse:
Christ est ressuscité !

Messagère joyeuse
De la Sainte Cité,
Guide-nous, Bienheureuse,
aux chemins de la paix.

   Notre ami fit partie de ceux qui protestèrent, en disant que c’était un abus de remplacer ainsi des paroles qui avaient été l’objet d’un sublime échange entre le ciel et la terre, ce qui leur donnait une haute valeur historique déjà, si ce n’est surnaturelle, et qui – de ce fait – ne nous appartenaient plus.
Il rappela à ce propos la lettre pastorale que Monseigneur Richaud, alors évêque de Laval, avait publié le 2 janvier 1940 :

« La corrélation est évidente entre la cessation de l’invasion ennemie, à sa pointe la plus avancée et l’événement de Pontmain ! Une corrélation non moins claire est indiquée par la Très Sainte Vierge entre l’intervention de la Providence et la supplication nationale qui s’élevait de toutes parts. A l’heure même de l’apparition et tandis que les villageois de Pontmain priaient la Madone qui apparaissait à leurs enfants, prières et cantiques, supplications et promesses jaillissaient à Notre-Dame de l’Espérance à Saint-Brieuc et à Notre-Dame des Victoires à Paris. Dans toute la France se répandaient depuis plusieurs mois les circulaires du P. Ramière en faveur d’une Consécration de la France et M. Legentil, quelques jours plutôt, le 11 janvier, avait prononcé à Poitiers la première formule du Voeu National. Tel est le sens des mots : « Mon Fils se laisse toucher » et encore, Nous ne parlons pas des autres voeux qui furent, à la même époque, émis en de nombreux sanctuaires.
Mais l’on peut bien dire que Marie, à qui Louis XIII avait autrefois consacré officiellement son royaume, a, d’une manière manifeste, pris en charge à Pontmain le salut de la France et a voulu marquer, en ce lieu béni de notre chère Mayenne, de quelle façon elle encourageait toutes nos supplications patriotiques. Son message est aussi bien un message d’espérance, de prière et de sacrifice, et il vaut pour toutes les situations personnelles et familiales qu’on vient lui confier. Mais il intéresse, directement et au premier chef, la Patrie. Notre-Dame de Pontmain, si toutes les Madones ont leur spécialité, c’est la Madone de la France en péril ».

X  Paul-Marie Richaud, évêque de Laval

   Et notre ami conclut par ces lignes, dont nous avons nous-mêmes éprouvé la vérité puisque -ayant eu l’occasion de passer à Pontmain il y a quelques années – nous nous sommes faits doucement « rabroués » par la personne de l’accueil lorsque nous commîmes « l’erreur » (presque impardonnable) de lui rappeler que le sanctuaire devait être un lieu spécifique de prière pour la France :  « On ne prie plus officiellement pour la France à Pontmain depuis quarante ans, et, dans la pénombre qui nous fait aujourd’hui aller à tâtons, on peut se dire qu’il est bien vrai que nous n’avons de grâces que celles de nos prières ! »

   Rappelons-le, l’invocation officielle à Notre-Dame de Pontmain – assortie alors de précieuses indulgences – était originellement celle qui figure sur l’image que nous reproduisons ci-dessous : « Notre-Dame de Pontmain, priez pour nous, pour l’Eglise et pour la France ! »

pontmain-image-devotion 17 janvier dans Commentaires d'actualité & humeurs

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