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2012-9. 15 février 1982 : un certain cardinal Ratzinger était appelé à demeurer à Rome pour y servir l’Eglise.

Mercredi 15 février 2012,
fête de Saint Claude de La Colombière.

Notre amie Béatrice, dans son excellent site « Benoît et moi », met en ligne aujourd’hui la traduction qu’elle a faite d’un article paru en italien dans l’Osservatore Romano de ce jour.
Cet article s’intitule « Trente ans après » parce qu’il rappelle que, jour pour jour, « il y a trente ans, le 15 Février 1982, était rendue publique la nouvelle que Jean-Paul II, allant à l’encontre du désir du cardinal Joseph Ratzinger, le déchargeait de la gouvernance pastorale du diocèse de Freising et Munich.
Le 25 novembre précédent, en effet, le cardinal allemand de 54 ans avait été nommé par le Pape comme préfet du premier dicastère de la Curie romaine, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ainsi, après avoir conservé près de trois mois encore la direction de ce grand diocèse bavarois, en ces jours de février, Ratzinger s’installe à Rome. (…) Depuis février 1982, le cardinal allemand n’a plus jamais quitté Rome ».

2012-9. 15 février 1982 : un certain cardinal Ratzinger était appelé à demeurer à Rome pour y servir l'Eglise. dans Commentaires d'actualité & humeurs montaneros

1982 : le Cardinal Joseph Ratzinger fait ses adieux au diocèse de Munich pour s’installer à Rome
(ici avec les montagnards bavarois en costume traditionnel) 

Trente ans donc de présence à Rome pour celui qui est devenu, le 19 avril 2005, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI.
Trente ans de présence continue et laborieuse…
Hormis toutefois pendant les courtes périodes de vacances de la Curie, qui permettaient au Cardinal Ratzinger de retourner dans sa petite maison, voisine de la ferme de Pentling : il l’avait achetée en vue de sa retraite, qu’il eût souhaitée discrète, modeste, paisible, studieuse… et accompagnée de chats!
Je vous avais parlé, in illo tempore, de la publication de cette biographie du Cardinal Ratzinger – depuis sa naissance jusqu’à son élévation au Souverain Pontificat – rédigée par Chico, le chat roux de la ferme de Pentling qui, lorsque le bon prélat revenait dans sa Bavière natale, désertait la maison de ses maîtres pour s’installer chez son grand ami Joseph (cf. > www) [1].
Moi, je l’ai toujours pensé : un prélat qui aime les chats et qui – en plus – est aimé d’eux, ne peut que faire un bon Pape! (voir aussi > www).

« Je ne le connais pas, mais ses yeux sont bons », ces paroles d’une romaine quelque jours après l’élection de Benoît XVI, citées par l’article qu’a traduit notre amie Béatrice, rejoint l’expérience de l’épouse de l’un des officiers de l’Ecole de Cavalerie de Saumur lors de la béatification du Père Charles de Foucauld (nota : en effet Frère Maximilien-Marie accompagnait la délégation de l’Ecole de Cavalerie et lui servait de guide pour les visites de Rome ;  il était aussi placé avec ces militaires – au premier rang, avec de beaux prie-dieu de velours rouge – à la cérémonie de béatification le dimanche 13 novembre 2005).
Cette jeune femme donc s’est trouvée en première ligne, sur le passage du Souverain Pontife, lorsqu’il a regagné la sacristie après la vénération des reliques du nouveau bienheureux ; le Pape lui a tendu la main, qu’elle a baisée avec ferveur en mettant genou en terre, puis elle a pu lui parler quelques instants pour recommander à sa prière un tout petit enfant malade. Elle fut bouleversée par la manière dont le Saint Père a plongé son regard dans le sien, avec une indicible expression d’attention, de bonté, de profonde compassion… « A ce moment-là, a-t-elle ensuite confié en substance à Frère Maximilien-Marie, j’ai eu l’impression certaine qu’il n’y avait en quelque sorte plus que lui et moi, qu’il prenait véritablement – au sens le plus fort que peut revêtir ce verbe prendre – cette intention douloureuse que je lui confiais, et j’ai compris à quel point c’est un père que nous avons à la tête de  notre Eglise… »

BenoîtXVI-soleil Benoît XVI dans Intentions de priere

Mais je continue ma lecture de l’article :
« Aujourd’hui, à trente ans du début de la période romaine de Joseph Ratzinger, ce doux berger qui ne recule pas devant les loups, le profil de la maturité d’un pontificat qui restera dans l’histoire se fait clair, dissolvant comme de la fumée les stéréotypes durs à mourir et contrastant avec des comportements irresponsables et indignes. Ces derniers finissent par s’imbriquer dans les clameurs des médias, inévitables et certainement pas désintéressées, mais qui doivent être utilisées comme une opportunité pour la purification de l’Eglise. 
Pape de la paix qui veut raviver la flamme de la primauté de Dieu, Benoît XVI est parfaitement cohérent avec son histoire. Une histoire marquée par une vision ample qui, pendant ces trente (années) romaines, a toujours cherché un souffle mondial et a été caractérisé par une oeuvre d’innovation et de purification poursuivie avec courage, ténacité et patience, conscient que depuis la nuit des temps, l’ennemi sème la zizanie (l’ivraie) dans le champ. 
C’est pourquoi le Pape indique sans relâche la nécessité d’un renouveau continu (Ecclesia semper reformanda [2]), rappelant que la sainteté de l’Église ne sera pas obscurcie si, à l’écoute de la vérité, elle reste proche de l’unique Seigneur ».

Oh, combien nous souscrivons à ces paroles! Et plus que jamais, rendant grâces à Dieu pour les trente années romaines de celui qui s’est soumis avec humilité et obéissance aux dispositions de la divine Providence qui contrecarrait ses projets personnels, nous redisons avec ferveur les paroles de l’ « Oremus pro Pontifice nostro » : « Que le Seigneur le garde, qu’Il le conserve en vie, qu’Il le fasse heureux sur la terre et qu’Il ne le livre pas à la merci de ses ennemis »!

Lully.

Pour lire la totalité de l’article de l’Osservatore Romano sur le site « Benoît et moi », cliquer ici > www, et si vous voulez le lire en italien, ici > www.

armes-benoit-XVI-2-93x150 cardinal Ratzinger dans Lectures & relectures

[1] A ma connaissance, le très bel album « Joseph et Chico » dont j’avais relaté la parution en octobre 2007 n’a toujours pas été traduit en français, et c’est vraiment très dommage!

[2] « Ecclesia semper reformanda » : c’est un adage qui remonte au Moyen-Age et qui signifie que l’Eglise doit toujours travailler à sa propre réforme.

2012-3. Du 6 janvier de l’an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d’actualité.

2012-3. Du 6 janvier de l'an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d'actualité. dans Chronique de Lully 12-bas-adoration-des-mages-tableau-14--200x300

Vitrail de l’adoration des Mages
(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand format)

Vendredi soir 6 janvier 2012,
fête de l’Epiphanie de Notre-Seigneur.

I. Comment nous avons célébré l’Epiphanie :

Au Mesnil-Marie, nous aimons très spécialement la fête de l’Epiphanie : les textes liturgiques sont d’une extraordinaire richesse et les traditions populaires, nombreuses, lui apportent en outre un écrin de véritable magnificence et de joie (rappel : j’avais publié l’an dernier la recette pour confectionner un gâteau des rois selon la tradition du sud de la France, ici > www).

Notre Frère Maximilien-Marie avait, bien évidemment, prévu de se rendre à la Sainte Messe dans sa paroisse de rite latin traditionnel, mais après avoir mis plus de vingt minutes pour atteindre le village de Borée, à quelque huit kilomètres de notre Mesnil-Marie, il a dû rebrousser chemin…
En effet, il est tombé un peu de neige ce matin : après la pluie de la nuit et le gel du petit matin, la route était une véritable patinoire. Les services de l’équipement étaient bien passés sur la route qui relie notre hameau au village de Borée – on pouvait donc y circuler à condition d’être très prudent – , mais ils n’avaient pas continué au-delà de ce village pour ouvrir la voie qui traverse le Mézenc.
Très contrarié, notre Frère a donc fait demi-tour mais avant de reprendre la descente en lacets il s’est arrêté pour prendre une photo :

DSC09567-Copie-300x225 année de la foi dans Commentaires d'actualité & humeurs

Le Mont Gerbier de Joncs et le Suc de Sara vus de Borée ce 6 janvier 2012
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand format)

Bien sûr, il assistera à la Messe de l’Epiphanie dimanche prochain, puisque c’en sera la solennité reportée, mais il eût bien aimé le faire en ce jour qui est le vrai jour de la fête pour l’Eglise universelle.
A défaut de pouvoir assister réellement à la Sainte Messe, nous avons suivi (j’écris « nous » car je me suis mis sur les genoux de Frère Maximilien-Marie) la chapelle papale de l’Epiphanie, grâce à la TV Vaticane qui diffuse sur Internet.

C’était la Messe selon la « forme ordinaire du rite romain », mais nous avons pu apprécier la manière dont elle était célébrée, véritablement somptueuse : la richesse des chasubles romaines classiques et des dalmatiques, brodées d’or ; la mitre précieuse du Souverain Pontife ; les parements et l’agencement de l’autel (puisque les antependia sont à nouveau utilisés, que la Croix est revenue au centre de l’autel et que le septième chandelier a repris du service) ; la proclamation de la date de Pâques et des fêtes mobiles qui en dépendent par le diacre après le chant de l’Evangile (Noveritis, fratres cf. > www) ; la splendeur d’un calice ancien constellé de pierreries ; l’emploi du canon romain ; la manière de distribuer la Sainte Communion ; le retour des trompettes d’argent et du chant romain traditionnel ; le notable relèvement du chant polyphonique du choeur de la Sixtine (qui était tombé si bas sous les précédents pontificats)… etc.
En pensant à l’indigence et au misérabilisme de la plupart des cérémonies célébrées en France par les évêques, on comprend tout de suite ce que demande le Souverain Pontife lorsqu’il a écrit aux évêques du monde entier – en accompagnement du motu proprio Summorum Pontificum – que les deux formes du rite romain « peuvent s’enrichir réciproquement » : si pour l’ancien missel il évoque seulement la possibilité d’ajouter quelques préfaces et de nouveaux saints au calendrier, il insiste pour que dans la célébration selon le nouveau missel la sacralité soit « manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent »

1288327_3_9a98_celebration-de-l-epiphanie-au-vatican-300x202 Benoît XVI dans De liturgia

Pendant que nous étions à prier en union avec la cérémonie célébrée par le Saint-Père, à l’extérieur du Mesnil-Marie la neige tombait… à certains moments avec force.
Après la récitation de l’Angélus et l’annonce du consistoire du 18 février prochain au cours duquel seront créés vingt-deux nouveaux cardinaux (il n’y en aura pas de français), alors que Frère Maximilien-Marie préparait le déjeuner, le soleil a soudain brillé un moment et fait fondre la neige : au moment où je vous écris on ne l’aperçoit plus que sur les sommets qui nous entourent.

II. Les anniversaires de ce jour glorieux.

Outre la fête de l’Epiphanie, la date du 6 janvier est riche de plusieurs anniversaires que nous ne voulons jamais oublier : ainsi, nous nous souvenons de l’apparition miraculeuse de la Sainte Face de Notre-Seigneur sur le voile de Sainte Véronique, dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le 6 janvier 1849 (j’en avais parlé en détail ici > www), nous faisons aussi mémoire de l’exécution de Maurice d’Elbée, le 6 janvier 1794, à Noirmoutiers (voir ici > www), et de la mort du général Hermann Kanzler (le 6 janvier 1888), qui exerça le commandement suprême sur l’armée pontificale et dont nous avons évoqué la figure en parlant de l’épopée des Zouaves Pontificaux (ici > www).
Mais cette année – bien entendu – nous célébrons aussi avec une profonde action de grâces le sixième centenaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc (6 janvier 1412).

J’ai déjà consacré plusieurs publications à Sainte Jeanne d’Arc dans les pages de ce blogue (un extrait du panégyrique prononcé par le futur cardinal Pie, ici > www ; une prière pour la France et le cantique composé par le Père Doncoeur, ici > www ; des réflexions sur le fait qu’elle est la sainte de la légitimité dynastique, ici > www).
A l’occasion de ce sixième centenaire, il y a déjà eu quelques parutions intéressantes sur lesquelles je ne veux pas surenchérir – du moins aujourd’hui – , et je me contenterai de faire ici quelques réflexions périphériques…

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III. « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d’évêques ».

Cette phrase n’est pas de moi, elle fut écrite par Soeur Jacqueline de Sainte-Euphémie, qui était née Jacqueline Pascal, soeur du célèbre Blaise (duquel nous commémorerons le trois-cent-cinquantième anniversaire de la mort le 19 août prochain).

J’ai pris connaissance de cette citation grâce à une allusion dans l’une des publications faites par nos amis de Riposte Catholique. J’y ai beaucoup repensé depuis.
J’y pensais en méditant sur le témoignage si fort de Jeanne d’Arc, suscitée par Dieu pour défendre la foi en même temps que la patrie (cf. oraison de la sainte), quand des évêques se faisaient les serviteurs complaisants de l’occupant.
J’y pensais en réfléchissant à toutes les récentes et nombreuses occasions que nos évêques ont manquées d’être les énergiques défenseurs de la foi quand l’honneur du divin Sauveur a été bafoué.
J’y pensais particulièrement en parcourant un florilège de messages de voeux rédigés par les évêques de France à l’occasion de la nouvelle année : la plupart sont d’une insipidité sans nom, la langue de buis s’y étale dans toute sa consensuelle médiocrité ; un grand nombre sont rédigés dans ce lourd jargon du modernisme ecclésiastique qui n’a pas grand chose de commun avec la fluide beauté de notre langue française ; beaucoup donnent l’impression de ne pas croire au surnaturel tant ils semblent bornés à des vues terrestres ; le salut et la sanctification des âmes n’y sont quasi jamais évoqués…

La palme d’or du surréalisme épiscopal pourrait sans conteste revenir à celui qui a adressé à ses diocésains un message dans lequel le mot « Dieu » n’apparaît jamais et où le très saint Nom de Jésus – et a fortiori celui de Marie non plus – n’est pas cité (cf. Riposte Catholique, ici > www)… Ce qui fait écrire avec raison à Maximilien Bernard : « Pas une touche de catholicité, aucun terme spirituel, aucune mention de Notre-Seigneur ni de sa Sainte Mère. Est-ce là le propos d’un évêque catholique ou celui d’un païen ? »
Moi, j’ai envie d’ajouter que, de nos jours, lorsque certains évêques en France parlent de Dieu, on n’a plus la certitude qu’ils parlent du vrai Dieu, Dieu de la Révélation chrétienne, Dieu Trinité – selon la foi divine précisée par les conciles de Nicée, Constantinople, Ephèse et Chalcédoine – tant ils semblent plutôt prêcher le « dieu » abstrait et droits-de-l-hommesque des loges maçonniques! (cf. la B.D. intitulée « Concurrence », ici > www).

En tout cas, je constate que si certains politiques refusent la « Légion d’honneur » (cf. > www), et justement au nom d’une certaine forme de l’honneur, les mitrés français ne semblent pas avoir de cas de conscience, eux (cf. > www), à être décorés par une république maçonnique qui refuse de reconnaître le fait historique de l’héritage chrétien dans notre culture, dont les lois bafouent de plus en plus la loi naturelle (notamment en ce qui touche au respect de la vie), dont certains ministres ont insulté le Souverain Pontife et qui attente de manière récurrente aux droits et à la liberté de l’Eglise et des fidèles.
Je n’ai pu m’empêcher de penser au Saint Curé d’Ars refusant la « Légion d’honneur » qui lui avait été attribuée à son insu…

A l’heure où le Saint-Siège publie un certain nombre d’indications concernant cette « année de la foi » voulue par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI (cf. > www), qui désire ardemment voir toute l’Eglise se replonger dans une meilleure connaissance du contenu spécifique de la Révélation chrétienne et se renouveler dans une ardeur missionnaire conquérante, il importe que tous les humbles fidèles montrent un zèle chrétien et un courage spirituel d’autant plus ardents qu’ils semblent faire défauts à ceux qui devraient les promouvoir.

Lully.

fleurdelys2 courage dans Nos amis les Saints   fleurdelys2 Epiphanie dans Vexilla Regis   fleurdelys2 Jeanne d'Arc

L’an dernier, Lully a publié le récit d’une merveilleuse visite reçue au soir de l’Epiphanie > www.

2012-1. Voeux pour l’an de grâce 2012.

2012-1. Voeux pour l'an de grâce 2012. dans Annonces & Nouvelles DSC09551-Copie-300x225

Les sucs des hautes Boutières et le Mont Gerbier de Joncs
vus depuis le village de Borée ce 1er janvier 2012 (cliquer pour voir en plus grand format).

Dimanche soir, 1er janvier 2012.

C’est au terme d’un dimanche bien chargé que je viens vers vous pour vous présenter mes traditionnels voeux du jour de l’an.
Tandis que « le soir étend sur la terre son grand manteau de velours » (cantique à Notre-Dame des Eclaireurs), je tiens à vous dire à quel point je pense à vous et combien ma prière et mes voeux appellent sur vous les bénédictions du Ciel.

Au cours des heures de recueillement de la soirée d’hier et de la nuit passée, dans notre oratoire du Mesnil-Marie où l’on éprouve si bien la douce et enveloppante protection de Notre-Dame de Compassion, j’ai présenté au Coeur très aimant de Jésus et Marie chacun de vous, chers Amis, « en détails » : c’est-à-dire que j’ai véritablement pensé à chacune de vos personnes, à vos vies et à vos situations présentes, à vos projets et à vos espérances, à vos préoccupations et à vos inquiétudes, à vos familles et à vos proches, à toutes ces intentions que vous m’avez confiées… vos malades et vos défunts, ces soucis nombreux qui vous font sentir leur poids.

Ma prière et mes voeux appellent sur vous les bénédictions du Ciel.
Point de voeux de « bonne année » à la va-vite, non! même pas en donnant à la formule un aspect un peu plus religieux en vous souhaitant laconiquement une « heureuse et sainte année ».
Vous savez que je ne suis pas de ceux qui majorent l’importance du passage à la nouvelle année : l’année civile n’a qu’une importance très relative, elle n’est qu’un « repère » pour mesurer l’écoulement du temps, et l’écoulement du temps doit surtout nous faire prendre conscience que ce temps ne nous est donné que pour préparer l’éternité.
Alors justement, la belle tradition de ces voeux du nouvel an n’a finalement d’intérêt et de force que si elle exprime en vérité la bénévolence du coeur à la lumière de l’éternité qui nous est promise!

Oh! combien je voudrais pouvoir écrire à chacun d’entre vous de manière très personnelle, prendre le temps d’une conversation coeur à coeur avec chacun de vous…
C’est malheureusement impossible, mais si je dois me résoudre ce soir à vous écrire d’une manière générale, recevez toutefois chacun de ces mots, chacune de ces phrases comme vous étant personnellement dédiés : ma prière et mes voeux appellent sur chacun d’entre vous les bénédictions du Ciel!

Et ma prière et mes voeux appellent aussi les bénédictions du Ciel sur ceux qui se sont éloignés, ceux dont diverses circonstances ou le jeu des évènements nous ont éloignés, ceux desquels par quelques incompréhensions nous avons été séparés, ceux aussi avec lesquels il y a moins « d’atomes crochus », ceux dont nous avons pu avoir à souffrir de quelque manière et ceux que j’ai pu – malheureusement! – peiner ou offenser moi-même parfois…

Ma prière et mes voeux appellent les bénédictions du Ciel sur cette terre en quête de paix et de légitime prospérité humaine ; ma prière et mes voeux appellent spécialement les bénédictions du Ciel sur ce Royaume terrestre – jadis « le plus beau Royaume qui fut jamais sous le ciel » – aujourd’hui pitoyablement livré aux mains de ceux qui lui font perdre son âme…

Ma prière et mes voeux appellent les bénédictions du Ciel sur la Sainte Eglise du Christ : « Mon Dieu, faites l’unité des esprits dans la vérité, et l’union des coeurs dans la charité! »

Ma prière et mes voeux de ce jour de l’an sont aux dimensions du monde, aux dimensions du Coeur de « Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et ne voudrait en perdre aucun »!

« Que le Dieu de la persévérance et de la consolation » (Rom. XV, 5) soit avec chacun de vous et qu’Il le soit tous les jours et à chaque instant de chaque jour de cet an nouveau pour vous donner Sa grâce et Sa force.
Ma prière et mes voeux appellent sur vous toutes les nécessaires et les plus douces des bénédictions du Ciel! 

Frère Maximilien-Marie.

coeurdejsus.vignette bénédictions divines dans Commentaires d'actualité & humeurs

2011-90. Du quinzième centenaire de la mort du Roi Clovis et d’une idée fausse qu’il convient de rectifier.

27 novembre 2011,
1500ème anniversaire de la mort de Clovis 1er le Grand.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Aujourd’hui, je ne viens pas vers vous pour développer quelque question de spiritualité, mais pour vous livrer mes réflexions au sujet d’un anniversaire qui, sauf auprès de cercles relativement restreints de passionnés, d’historiens et de personnes qui aiment vraiment la France (*), n’a pas « fait la une » des informations de ce 27 novembre : je veux parler du quinzième centenaire de la mort de celui que – après Dieu – l’on peut considérer comme le fondateur du Royaume de France, le Roi Clovis 1er le Grand.

Clovis 1er

   En tout premier lieu, je voudrais dire combien je suis scandalisé par le fait qu’il n’y a eu aucune célébration d’envergure nationale pour célébrer cet anniversaire. Il n’y a pas même eu un timbre poste à son effigie, si je ne m’abuse… et pourtant, quinze siècles ce n’est pas rien !

   En évoquant avec tristesse ce singulier manquement à ce fameux « devoir de mémoire », dont on nous rebat pourtant régulièrement les oreilles, je ne peux faire autrement qu’ajouter ceci : tous les partis politiques et toutes les personnes qui prétendent au pouvoir, en nos temps malheureux, ont ici clairement manifesté
1) d’une part combien ils sont sans culture,
2) et d’autre part à quel point ils s’occupent de tout autre chose que des véritables intérêts de la France !

   En effet, peut-on aimer la France aujourd’hui si on ne s’inscrit pas dans une continuité, et si on est en rupture avec son histoire ? Peut-on avoir une vision constructive pour l’avenir de la France et travailler à son véritable relèvement si l’on n’est pas profondément attaché à ses racines ?

   Je ne veux pas écrire ici l’histoire de Clovis : d’autres – plus qualifiés que moi – l’on déjà fait.
Je voudrais toutefois faire remarquer que lorsque Clovis, âgé de 15 ans, est élevé sur le pavois à la tête des Francs Saliens, il y a la Gaule romaine, livrée à l’anarchie, envahie, désorganisée, en crise, divisée entre peuplades germaniques rivales et population gallo-romaine souvent découragée ; en revanche, lorsque, 30 ans plus tard, ce même Clovis décède, on peut dire que la France est née.

   Oh ! Certes, il faut se garder d’une vision simpliste idéalisée et se préserver de toute simplification hâtive car il faudra encore de longs siècles de construction et d’harmonisation, de pacification et d’équilibrage, néanmoins, ce 27 novembre de l’an 511 quand Clovis rendit sont âme à Dieu tous les fondements de la France avaient été posés.

   La France est née de la rencontre, de l’union, de l’alliance de deux éléments : la foi catholique et la royauté franque. J’ai déjà eu l’occasion d’en parler (par exemple > ici) et je ne m’y étendrai pas cette fois.

Grandes armes de France

   Il y a un deuxième point sur lequel je voudrais insister ce soir : il convient de rectifier une idée fausse, qui est pourtant largement répandue, en particulier dans les affirmations de certains jeunes catholiques français, qui ont sans doute plus de « bons sentiments » que de rigueur et de véritable science.
Voici une citation que j’ai relevée il y a peu de temps : « …depuis le baptême de Clovis la France est devenue « la première nation chrétienne » et c’est en raison de cela que depuis lors elle a été appelée « fille aînée de l’Eglise ».

   Si l’on veut être crédible, il faut dire des choses vraies et il convient aussi d’être rigoureux et précis dans la manière de les dire.
On n’a pas le droit de raconter n’importe quoi pour justifier ses convictions et ses engagements, même quand il s’agit de défendre des choses aussi sacrées que la foi chrétienne et la vocation – bien réelle – de notre France.

   En effet, il est faux de prétendre que la France est la « première nation baptisée ». Pour le prouver, il suffit d’apporter quatre dates :

1) C’est en l’an 301 que le Roi d’Arménie Tiridate IV et tout son peuple embrassent la foi chrétienne à la suite de la prédication de Saint Grégoire l’Illuminateur. Le premier Etat qui devint officiellement chrétien, est le Royaume d’Arménie.

2) Ensuite, entre 320 et 340, c’est l’Ethiopie (en ce temps-là on parlait plutôt d’Abyssinie) qui se convertit grâce à l’apostolat de Saint Frumence : le Roi Ezana fit du christianisme la religion d’Etat de son royaume.

3) Ce n’est qu’ensuite, en 380, que l’édit de Théodose 1er le Grand (cf. > ici) fit du christianisme la religion officielle de l’Empire Romain.

4) Le baptême de Clovis et la conversion de son peuple n’arrivent enfin qu’en quatrième position : en 496 selon la date couramment admise.

   Il faut bien prendre conscience de cela et je le redis : la France n’est pas la première nation chrétienne de l’univers, mais le peuple Franc est le premier – parmi les peuples barbares qui ont mis fin à l’Empire Romain d’Occident – à avoir été baptisé dans la foi de Nicée (les autres peuples barbares étaient chrétiens avant les Francs mais ils professaient l’hérésie arienne).
Pendant ce temps là, l’Empire Romain d’Orient, dont la capitale était Byzance-Constantinople, demeurait l’héritier de l’Empire chrétien théodosien.

   Je me propose, dans la continuité de ce que j’avais publié le 31 mai 2010 au sujet de Sainte Pétronille et de sa protection particulière sur la France (cf. > ici) d’expliquer un jour dans ce blogue combien il faut être prudent et nuancé dans l’utilisation de l’expression « fille aînée de l’Eglise » au sujet de la France.

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Gisant de Clovis à la basilique de Saint-Denys

                  Gisant de Clovis à la basilique de Saint-Denys           

Voir aussi : « L’expression « Fille aînée de l’Eglise » est-elle due à la France ?  » > ici

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2011-86. La nausée.

A l’occasion de la fête de Saint Maurice, en septembre dernier,  Frère Maximilien-Marie avait publié un texte de son amie Isabelle intitulé « Chevaliers des temps modernes » (ici > www).
Maître Guizmo, le chat d’Isabelle, m’a fait parvenir il y a deux jours un autre texte rédigé par notre amie. Je vous en citais un passage dans ma chronique d’hier (cf.> www) et je le livre aujourd’hui tout entier à votre réflexion, en remerciant « chat-leureusement » Isabelle et Guizmo…
J’ai conscience que la liberté de parole et le ton d’Isabelle ne seront pas du goût de tout le monde, mais – tout comme Frère Maximilien-Marie et tout comme moi-même – elle n’écrit pas pour plaire, mais pour exprimer des vérités et provoquer à de salutaires sursauts de réflexion et d’action.

Lully.

Le chat Guizmo

Maître Guizmo, mon ami bruxellois

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La Nausée :

Crise, crise, crise.  Le mot se retrouve partout, et pourtant le glas sonne depuis longtemps mais combien pour entendre???
Plus de trente ans que les symptômes se sont montrés, plus de trente ans d’inertie politicienne, d’aveuglement d’économistes à la solde d’un néo-libéralisme qui a fait de nous des cons-sommables…
Mais comment en est-on arrivé à cela, comment a-t-on pu nous berner à ce point, comment se fait-il que nous ayons cru à tous ces discours sur un bien-être tout éphémère que nous avons pu croire enraciné?
C’est que depuis bien longtemps on nous a coupé de nos racines !

Merci aux amis facebookiens ou autres qui me mettent en garde contre le franc-parler.  C’est que, voyez-vous, c’est de me taire que je m’éteins.  Je n’ai jamais eu pour vocation de me museler, je ne laisserai donc à personne d’autre la joie de m’y contraindre. Petite, mon père me demandait si ma langue n’était jamais fatiguée. Déjà je trouvai la question saugrenue, ce n’est donc pas aujourd’hui que je changerai.

Si aujourd’hui des réseaux dit sociaux existent, autant les utiliser, non pas comme d’aucuns en ont peur, peur d’être fichés, réduits au silence. Puisque réseaux il y a,  utilisons-les pour clamer, informer, penser et proposer, crier et non nous taire.  Et même si tout ce que nous y disons est archivé, et bien tant mieux. D’éminents spécialistes de la communication mettent en garde par rapport au fait que sur ces réseaux tout est entendu, vu. Retournons donc l’arme et utilisons cette fenêtre de prime abord sans vue pour faire voir, non pas nous-mêmes, mais ce monde qui n’est qu’imposture, faciès non aimable. Il nous incombe de nous éduquer pour changer la face du monde…

Quand je parle de conjuguer divers discours, ce n’est pas bien sûr chercher à plaire aux uns, aux autres, mais à rassembler tous les éléments d’une situation et mettre le doigt sur l’ensemble de ce qui y a conduit, car nous le savons tous, l’état déplorable dans lequel se trouvent nos sociétés n’est pas le seul fait de l’argent, de l’endettement des pays, de la compétitivité …etc, mais aussi la conséquence de toute une manière de concevoir (con-se-voir???) ou de ne pas concevoir nos modes d’être, notre façon d’envisager la vie, nos attitudes face aux défis, nos responsabilités ou à l’inverse l’absence d’actes et de décisions dans chaque pan de nos existences. La crise dite économique n’est que le sommet de l’iceberg, bien plus profondément enfoui. Et c’est bien là que cela dérange même le plus. Ainsi aucun n’échappe à sa conscience, ni vous, ni moi!
On nous entraîne à ne plus réfléchir, mais à « jouir », à ne plus écrire pour mieux oublier, à ne pas voir pour ne pas devoir regarder, à ne pas entendre pour ne pas avoir à écouter, à ne pas nous poser de questions pour ne pas remettre en question, à nous divertir sans cesse afin de ne pas oser nous affronter…

Les Romains, bien avant notre ère, avaient déjà appliqué, mais comme on n’apprend plus l’Histoire (en tant qu’apprentissage de la réflexion personnelle), la jeunesse ne sait plus.
Aussi, les moyens qui nous sont donnés de nos jours, nous pouvons les saisir pour démontrer que les citoyens que nous sommes ne sont pas les cons que les politiciens voudraient que nous soyons.
Si les politiciens étaient aussi intelligents qu’ils s’échinent à nous le faire croire, il y a longtemps qu’ils écouteraient d’autres discours que les leurs…
Ne tourne en rond que celui qui ne tourne pas rond. C’est bien leur cas, non, puisque cela fait trente ans et plus qu’ils tournent en rond, ne voyant qu’eux. Et si nous ne nous réveillons pas, nous risquons d’être comme eux, à  nous voir tourner en rond sans jamais rien avoir compris.

Alors d’aucuns, une majorité assurément, par peur, rétorquera, «oui, mais quoi faire??? ».
Et bien justement, oser parler, crier, clamer et y voir un peu plus clair.
Car c’est de nous boucher les oreilles, de nous laisser aveugler que tout est englouti, obscur.

On le sait bien, les enfants ont peur de l’inconnu, du noir, par manque de savoir. C’est là ce qui se trame de nos jours ; on laisse dans l’ignorance et on ne donne pas le goût de la curiosité. Nous avons le choix de grandir et de devenir adultes en nous éduquant.
Mais c’est sûr, grandir fait mal ; on se blesse, on tombe, on se trompe, on s’agrippe à nos petits profits, sauf qu’on oublie qu’un tel système se grippe de lui-même. A force de ne pas vouloir ni voir ni comprendre, on n’apprend rien. Ainsi au-delà de l’argent, c’est l’or que nous avons perdu, un tout autre très-or, celui qui donne sens car dans ce monde fou tout est devenu insensé. La liberté est à ce prix! Celui d’entrer dans l’inconnu. C’est là précisément ce qui fait peur à la majorité d’entre nous. Alors on s’agrippe à ce qui qui péréclite, inéluctablement. C’est oublier que la vie n’est que mouvement. «Toute civilisation naît, grandit et meurt» rappelle Vico. C’est là le prix du renouveau, d’une renaissance.

Hier, j’ai pris la plume, ai tenté d’écrire, de comprendre, de m’informer et plus j’ai essayé, plus la nausée est remontée…  Oui, la nausée…
J’ai voulu écrire, analyser et là était bien l’erreur.
Nous clamons, c’est donc un cri, un cri est un ras-le-bol, un trop plein à évacuer, comme la nausée est le symptôme d’un trop plein à vomir.
Alors voilà, je ne suis ni politicienne, ni économiste, ni analyste, je suis comme vous, tout simplement. Je ne peux écrire qu’avec mon coeur, en haut-le-cœur, qu’avec mes tripes jusqu’à la nausée. Quitte à vous décevoir ou vous déplaire.
Ainsi, de trop d’analyses politiques, économiques, nous avons la nausée. La faim des gens est bien différente puisque ce monde là nous rend malades, jusqu’au besoin de vomir notre indignation, notre mal-être. Hier soir j’ai vomi, prise de nausées car je n’étais pas moi.  Alors si je ne peux écrire que du cœur, aujourd’hui ce sera d’un haut-le-coeur.

Ce n’est pas l’argent qui nous a rendu malades, mais ce qu’on en a fait : un dieu. Le Dieu des avoirs qui nous a coupé de notre être, d’où notre mal-être!
Au départ, l’argent est une monnaie d’échange.
Dans cette expression, l’important est bien l’échange : «Je te rends un service, plus que je ne te le vends». En contrepartie, tu m’offres tes services. Sans toi, sans moi, il n’y aurait rien, aucun échange.
Ce comportement aujourd’hui, nous l’avons effacé.  D’échange il n’est plus, de gens encore moins. Il est question de services payés. Point. Premier mal-être… D’ailleurs comment encore voir les personnes derrière les biens, les services quand tout est délocalisé, virtuel, réglé à distance. Des services bancaires on line, et personne à qui m’adresser, des commandes par internet, des rencontres virtuelles qui la plupart du temps en resteront là ou alors se mourront d’elles-mêmes à défaut de rencontre réelle. 
Time is money
, le credo libéral a fait du chemin, virtuel, lui aussi, puisque les transactions bancaires se font jour et nuit, en ligne, sans aucun contrôle, sans réflexion. Quand le monde dort, jamais l’argent ne dort… le voilà donc le mal du siècle : time is money.
«Avec le temps, va, tout s’en va» y répond le chanteur. Et là, tout fout le camp! Du temps, nous n’en avons plus, de l’argent encore moins. Alors que reste-t-il? Un grand sentiment de vide… Symptôme évident de mal-être. Plutôt que de comprendre ce vide, on cherche vite à combler, à l’image de ce que nous faisons partout : combler les trous de nos porte-feuilles, de la sécu, du budget, des temps dits morts (un temps qui ne rapporte pas est mort)…

Ce matin, c’était évident : je vous parlerai du coeur, à commencer par un haut-le-coeur, vomir le trop-plein pour laisser ce vide, condition nécessaire pour m’emplir d’autre chose que d’analyses de beaux discours. Les beaux discours, nous en entendons suffisamment et aucuns d’entre eux ne nous nourrit. Que du contraire, ils nous rendent malades plus encore en créant la peur, le mensonge, les illusions. «J’hallucine» m’étais-je écriée en écoutant un énième analyste quelconque. Ensuite, nausée.
C’est bien des drogues que l’on nous distille, mais aujourd’hui j’ai opté pour le sevrage!

De tout cela, pas de théorie, de solutions, si ce n’est à l’évidence que ce n’est qu’en nous vidant de ce qui nous pèse que nous pourrons dans un vide de cela trouver autre chose à vivre, à revivre.
Bien sûr que cela fait peur car inévitablement, le malade passe par les nausées, les hauts-le-cœur, la fièvre, les crampes qui lui dérouillent les tripes.
Hier, je croyais pouvoir éviter les nausées et finalement je me suis rendue compte que ce n’est qu’après avoir vomi que tout s’est allégé. Sommes-nous prêt à vomir tout notre mal-être, notre idolâtrie de l’argent, nos temps perdus et non vécus, à devenir des «patients» au lieu de courir après le temps, à rejeter ce qui nous rend malade, à laisser le vide faire son œuvre, nous délester du monde de l’avoir et être? Mourir au vieux monde et enfin naître? C’est sûr ça fait peur… Mais entre prendre le Prozac politique, l’anti-dépresseur économique et rechuter sans cesse, ne préféreriez-vous pas que nous prenions conscience de la racine du mal qui est d’être des déracinés de l’être, tous autant que nous sommes?
Hier j’étais malade de m’être éloignée de ce qui compte vraiment, non pas encore rafistoler, combler des trous, comme par le passé quand je travaillais en milieu économique. J’avais cru renouer avec tout cela. Et qu’ai-je constaté : je fus prise de nausées!!!

Mais alors face aux pauvres, aux délaissés, aux «délaissés pour solde de tout compte», que faire?
Ne plus accepter de rafistoler ce monde malade par le mal qui le ronge – l’avoir – mais le laisser se vider, se vomir lui-même pour qu’allégé de son enflure, du pus, enfin, il puisse renaître, différent. Je n’ai aucune solution extérieure, je n’ai qu’un remède qui vient des profondeurs. Mais accepter de se voir malade, c’est devenir «patient», c’est pouvoir entamer un chemin de guérison, question de se donner enfin le temps pour que l’argent ne soit plus monnaie sonnante du glas et trébuchante sur ses avoirs qui ne sont rien.

Puis ce matin, me demandant comment j’allais vous servir tout cela, je me suis souvenue de mon enfance, car après le haut-le coeur, revenons–en au coeur, tout simplement.
J’ai revu les jours tranquilles, les dimanches sans magasins ouverts pour combler ce que d’aucuns appellent aujourd’hui l’ennui du silence, de l’être sans le faire ou l’avoir à «tout prix», cette époque sans ordinateur, sans internet, voire sans télévision. Et si télévision il y avait, c’était en famille, question d’échanger sur le programme. Nul besoin de toutes ces sorties parce qu’incapables d’entrer en soi, d’être avec soi.  Les amis, on les voyait chez les uns, les autres, non dans le bruit d’une discothèque, d’un bar où se vomit une musique assourdissante et où personne ne s’entend où il convient, s’entend, de consommer! D’où sûrement le fait que tant de couples ne «s’entendent» plus. Tout cela aussi est à la racine de notre mal-être.
«Mais c’est bien sûr!» se serait exclamé le commissaire dans les Cinq dernières minutes : tout ce mal-être est prétexte à consommer, acheter et creuser plus encore le vide d’être pour alimenter le comble des avoirs.
C’est de perdre que nous avons peur! Si la misère est inacceptable commençons par en voir la racine : elle est en chacun de nous et c’est beaucoup plus difficile à admettre que de lui attribuer des causes uniquement extérieures. En cherchant à toujours offrir plus à nos enfants, en leur payant gadgets sur gadgets, en les comblant, nous n’avons fait que les vider de leur sève. Et même si nous avons tenté de les en préserver, la société a vite fait de nous rattraper en nous forçant la main ; tel devoir devait être fait à l’ordi, là où avant une feuille de papier un stylo suffisaient, sinon c’était un zéro pointé…
Combien ont préféré planter les gosses devant la télé pour vaquer eux-mêmes à leurs occupations? Comme il est plus facile de mettre un dessin animé que de prendre le temps de s’asseoir dans le fauteuil et raconter à son enfant une histoire dans un temps donné, temps partagé, une pause-amour, pause-refuge? Pas de télé ou de vidéo allumée, autant d’électricité d’économisée, et du temps d’amour donné. Voyez-vous où je veux en venir???

Le mal qui ronge nos sociétés n’est pas que d’argent. Le temps est d’or, nous nous sommes trompés de monnaie d’échange!

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2011-85. Le Refuge Notre-Dame de Compassion sur Facebook.

Jeudi 17 novembre 2011,
Fête de Saint Grégoire de Tours, historien des Francs.

Chers Amis,

Beaucoup d’entre vous le savent déjà, notre humble Refuge Notre-Dame de Compassion est présent sur Facebook : il y est d’abord présent sous la forme d’une « page », intitulée « Echos du Mesnil-Marie », que même les non-inscrits peuvent consulter (cf. > ici), et sur laquelle est publié quotidiennement un éphéméride et des textes en rapport avec la liturgie et les anniversaire de chaque jour ; y sont également publiés certains liens en rapport avec l’actualité – religieuse ou sociale -, ainsi que quelques uns de nos « coups de cœur ».

Mais Frère Maximilien-Marie y est également présent par un profil personnel avec un pseudonyme que les « initiés » peuvent aisément comprendre.
Comme notre Frère ne fait pas partie de ceux qui cherchent à enfler leur liste d’ « amis » : ceux qui peuvent avoir accès à ce profil personnel sont strictement triés et relativement peu nombreux (ce sont essentiellement des personnes qu’il connaît et estime déjà dans la « vraie vie ») : il privilégie les échanges personnels de qualité et je peux vous assurer  qu’il y en a, j’en suis témoin!…

Lully à l'ordinateur!!!

Certains de nos amis se sont effrayés ou ont émis des réserves au sujet de cette présence sur Facebook.
Certes – nous en sommes pleinement conscients -, les réseaux sociaux sont le domaine d’une virtualité qui peut être pleine de mensonges et de tromperies ; ils permettent un « flicage » qui est véritablement effrayant, c’est vrai ; ils sont aussi l’amplificateur, la caisse de résonance et le démultiplicateur de toutes les passions et turpitudes, lâchetés et méchancetés,  péchés et tares de l’humanité, c’est encore vrai !

Mais j’attirerai justement votre attention sur le fait que les réseaux sociaux en général et Facebook en particulier ne sont que des amplificateurs, des caisses de résonance et des démultiplicateurs : ils ne sont pas l’origine de tout le mal qu’ils peuvent véhiculer.
La source de ce mal se trouve dans le cœur de l’homme
; ce mal on le trouve en toute société, parce qu’elle est composée d’hommes pécheurs. Le cœur de l’homme et, par conséquent, la société se pervertissent d’autant plus que les hommes tournent le dos à Dieu, se révoltent contre Sa loi de sainteté et sont rebelles à Sa grâce…

Il est bien vrai que l’on peut retrouver tout ce mal, décuplé, sur ces réseaux sociaux qui se sont tellement développés sur Internet : mais il est également vrai qu’on peut y trouver de bonnes, voire d’excellentes choses, et il est encore tout aussi vrai qu’on peut les utiliser pour de bonnes choses.
Le mal n’est pas une fatalité, et ce qui peut servir d’instrument au mal, pourquoi ne pas le faire aussi concourir à quelque bien ?

Au Mesnil-Marie, nous ne sommes pas des Amish : ce n’est pas en supprimant le progrès technique que l’on éliminera le mal de la société ou du cœur de l’homme, mais c’est en y faisant pénétrer l’influence et la grâce divines le plus largement possible !

Il importe certes d’exercer un discernement, un jugement, une maîtrise et un contrôle qui soient pleinement et rigoureusement cohérents avec la foi qui nous habite et le zèle qui nous anime.
Cela n’est-il pas justement bien plus accordé à l’esprit de l’Evangile et à l’exemple des saints ?
Je me souviens d’avoir lu que certains visiteurs de Niepokalanow posaient à Saint Maximilien-Marie Kolbe des questions de ce genre : « Tout de même, ces rotatives et machines à imprimer de tout denier cri, cette station de radio… pensez-vous que Saint François d’Assise aurait approuvé cela ? » Et le Père Kolbe répondait calmement : « Si Saint François était là, il retrousserait ses manches et se mettrait au travail avec nous ! »

Dans un texte que je vais très bientôt mettre en ligne in extenso sur ce blogue, notre amie Isabelle a écrit : « Si aujourd’hui des réseaux dit sociaux existent, autant les utiliser, non pas comme d’aucuns en ont peur, peur d’être fiché, réduits au silence. Puisque réseaux il y a,  utilisons-les pour clamer, informer, penser et proposer, crier et non nous taire.  Et même si tout ce que nous y disons est archivé, et bien tant mieux. D’éminents spécialistes de la communication mettent en garde par rapport au fait que sur ces réseaux tout est entendu, vu. Retournons donc l’arme et utilisons cette fenêtre de prime abord sans vue pour faire voir, non pas nous-mêmes, mais ce monde qui n’est qu’imposture, faciès non aimable. Il nous incombe de nous éduquer pour changer la face du monde… »

Sur Facebook, Frère Maximilien-Marie a créé et anime quelques « groupes ». Ils ont pour noms :

- « Prions pour nos malades » : conformément à son titre, ce groupe permet de recommander à tous ceux qui y sont inscrits des intentions de prière pour des personnes en souffrance (physique, psychologique et/ou spirituelle), et je puis témoigner que ces prières de personnes éloignées géographiquement mais qui ont pu se réunir en Dieu grâce à Internet, ont obtenu déjà des grâces signalées.

- « Requiem aeternam dona eis, Domine » : là encore le titre est assez explicite, c’est un groupe dans lequel sont confiés à la prière de tous les membres les âmes des personnes dont on apprend le décès.

- « Amour & Réparation » : ce groupe propose de petits jalons sans prétention, pour soutenir et encourager fraternellement ses membres dans leur marche spirituelle à l’occasion des moments forts de la liturgie (fêtes, temps liturgiques spécifiques) selon la spiritualité du Sacré Cœur de Jésus et du Cœur douloureux et immaculé de Marie.

- « Gustave Thibon » : lieu d’échanges et de partage Pour tous ceux qui trouvent un aliment intellectuel et spirituel dans les écrits, la pensée et l’exemple du « paysan philosophe » Gustave Thibon (1903-2001).

- « A mort le Père Noël, vive l’Enfant Jésus! » : avec ce titre intentionnellement provocateur, ce groupe se propose de rassembler ceux qui en ont par dessus la tête de cet vieillard obèse et bêtifiant aux couleurs de Coca-Cola, imposé par ceux qui ont transformé la fête de la Naissance du Sauveur dans la pauvreté en une scandaleuse débauche de consommation, et qui veulent au contraire s’employer dans leur famille et autour d’eux à remettre à l’honneur les traditions chrétiennes de la fête de Noël.

- « Je soutiens et défends la doctrine légitimiste traditionnelle » : espace restreint d’échanges d’informations et de communication entre personnes de confiance qui se réfèrent de manière stricte aux principes et valeurs de la monarchie capétienne traditionnelle telles qu’elles sont défendues et promues par l’U.C.L.F. (Union des Cercles Légitimistes de France) sans cependant prétendre être un organe officiel de l’Union.

Voici en résumé ce que notre Frère appelle parfois en riant sa « paroisse virtuelle », mais je puis vous assurer que là on a bien dépassé le stade de la virtualité informatique et qu’on est entré, en se servant des possibilités offertes par Internet et par Facebook, dans le domaine de la surnaturalité chrétienne!

Lully à l'ordinateur!!!   Lully.

2011-84. Félines (et impertinentes) réflexions d’actualité à propos de Luther et des Borgia.

10 novembre,
Fête de Saint Georges du Velay, évêque et confesseur (cf. > ici) ;
… et anniversaire de la naissance du moine apostat Martin Luther.

       Chaque matin, je regarde quels sont les anniversaires historiques du jour : sans doute est-ce l’effet conjugué de la curiosité naturelle des chats – qui est qualité – et de l’éducation que m’a donnée mon papa-moine lequel est, vous le savez, un grand amateur d’histoire.
Aujourd’hui donc, j’ai noté l’anniversaire de la naissance de Martin Luther, le 10 novembre de l’année 1483.

   Cela a réveillé en moi le souvenir de quelques réflexions que je m’étais déjà faites et que je me suis résolu à partager avec vous.

perspicace et clairvoyant

   Comme j’ai un certain goût pour les formules provocatrices, j’avais même envie de donner à mon texte le titre  suivant : « Et si nous faisions l’éloge de Luther? »

   Je m’explique : il n’est en aucune manière dans mon intention de faire l’apologie de ce prétendu réformateur et de défendre les hérésies par lesquelles il a non seulement semé le trouble et le désordre dans l’Eglise, mais qui ont aussi introduit dans la Chrétienté occidentale des ferments durables de divisions politiques et sociétales véritablement diaboliques.

   Je ne veux pas davantage disserter sur la personnalité complexe, sur les troubles psychologiques ni sur le déséquilibre spirituel de ce personnage que, pour ces raisons même et si l’on avait exercé alors un discernement digne de ce nom, l’on n’eût jamais dû accepter dans la vie religieuse ni ordonner prêtre ; je ne veux pas non plus m’étendre sur les abus réels commis par certains membres du clergé à cette époque-là, parce qu’ils ne furent qu’un prétexte et ne constituent pas le fond réel de la révolte de Luther.

   Mais je voudrais faire remarquer que, sur quelques points, l’on doit reconnaître une véritable cohérence au moine apostat : lorsqu’il cessa de croire à la transubstantiation et au renouvellement non sanglant du Saint Sacrifice du Calvaire à la Messe, il cessa de la célébrer ; ayant renié ses vœux monastiques, il se mit en ménage avec une religieuse qu’il avait dévergondée ; en opposition ouverte avec la papauté, il quitta l’Eglise romaine…
C’est en cela que je serais tenté de « faire son éloge » : je me répète, non parce que je l’approuve, mais parce que finalement il fut cohérent.

Luther brûlant la bulle pontificale

10 décembre 1520 : Luther brûle la bulle « Exsurge,Domine » et le droit canonique

   Cette cohérence fait défaut aujourd’hui à un certain nombre de prêtres, et même d’évêques.

   En effet, je sais (parce que je suis témoin de certaines conversations qui ont lieu en notre Mesnil-Marie lorsque des personnes viennent rendre visite à Frère Maximilien-Marie et expriment leur souffrance en face de situations ou d’événements qui ont lieu dans leurs paroisses ou leurs diocèses) qu’il y a toujours à l’heure actuelle des membres du clergé qui sont en désaccord profond avec la Tradition et le Magistère authentiques de la Sainte Eglise, qui remettent en question les dogmes catholiques, qui ont renié leur promesse solennelle de célibat – prononcée devant Dieu et devant l’Eglise -, et vivent de manière plus ou moins discrète en concubinage, qui ne croient pas au Saint-Sacrifice de la Messe et à la doctrine eucharistique tels qu’ils ont été dogmatiquement définis par le Concile de Trente… etc.
Je ne fais que reprendre les trois points précédemment évoqués au sujet de Luther, mais je pourrais citer aussi nombre d’autres erreurs et hérésies qui portent atteinte aux points les plus fondamentaux de la foi chrétienne : la Sainte Trinité, l’Incarnation et la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, la Rédemption… Cette énumération n’est – hélas ! – pas exhaustive.

   Les questions que je me pose sont donc les suivantes :
- Pourquoi ces clercs restent-ils dans l’Eglise ?
- Pour quelles raisons, n’étant plus fidèles à la doctrine et à la discipline catholiques, ne rejoignent-ils pas des communautés protestantes ou des sectes professant les mêmes convictions que les leurs ?
- Quel « intérêt » ont-ils à demeurer à leurs postes où, en définitive, ils ne font que semer le trouble et la confusion, œuvrer à la perte de la foi des quelques fidèles qui fréquentent encore leurs églises, entretenir la crise et achever la liquidation spirituelle et temporelle des paroisses et des diocèses ?
- Le fait qu’ils demeurent apparemment dans l’Eglise alors qu’ils sont factuellement schismatiques et hérétiques est-il motivé par une vulgaire « nécessité alimentaire », ou bien est-il mû par la détermination perverse de continuer malgré tout à « travailler à faire avancer l’Eglise » ou à « faire évoluer les mentalités » (selon la phraséologie qui leur est particulière) à l’encontre des enseignements de la Foi catholique pérenne ?

   Je m’interroge…

Alexandre VI          Martin Luther

Portraits d’Alexandre VI et de Martin Luther

   Un second point sur lequel je souhaitais vous livrer quelques réflexions est lié à la diffusion d’une série télévisée intitulée « Borgia » [note : ces lignes ont été rédigées à l'automne 2011]. Je ne la regarde pas, bien évidemment, mais j’ai lu quelques publications à son sujet.
J’ai particulièrement apprécié ce qu’en a écrit le journaliste et historien Jean Sévillia sur son blogue (article qui n’est malheureusement plus en ligne) :

    »(…) Un décor fastueux, des personnages forts et une atmosphère qui laisse libre cours à la dague, au poison et aux plaisirs des sens. Sang, sexe et pouvoir : avec un tel cocktail, la série fera de l’audience. Mais quel rapport avec l’histoire, la vraie ?

« Il semble, écrit Marcel Brion, que l’on renonce volontiers à toutes les garanties de la critique historique lorsqu’il s’agit des Borgia, comme si leur seul nom, si bien chargé d’infamie, suffisait à justifier d’avance les attaques les plus violentes et souvent les moins valables » (…) s’agissant des Borgia, le mythe s’est dès l’origine substitué à la réalité : leur lecture renvoie dans la catégorie des fictions de barnum mis en scène sur Canal+.

Retracer la vie des Borgia suppose en effet de recourir aux sources authentiques et de leur faire subir un examen critique, ainsi que procèdent Brion et Cloulas, mais surtout d’éviter l’anachronisme. Du point de vue des mentalités, de l’organisation sociopolitique et même de l’institution pontificale, tout est situé et daté dans cette histoire.

(…) En 1517, les dérives romaines conduiront Martin Luther à déclarer la guerre à la papauté. En 1545, avec l’ouverture du concile de Trente, c’est l’Eglise elle-même, en réponse à la Réforme, qui s’attachera à remettre de l’ordre dans ses rangs, faisant émerger un nouveau clergé. En 1565, le troisième supérieur général des Jésuites sera François Borgia. Celui-ci, arrière-petit-fils d’Alexandre VI, mourra en 1572 et sera canonisé un siècle plus tard. Comme par hasard, ce Borgia-là n’aura jamais droit à un film. »

   De mon côté je me faisais les réflexions suivantes :

1 – Quelque scandaleux qu’ait été le comportement d’Alexandre VI, et sans vouloir en aucune manière le justifier ni l’excuser, il n’en demeure pas moins que son pontificat a sans doute été moins dommageable à l’Eglise que les années qui ont suivi le second concile du Vatican sous le règne du – officiellement – « vertueux » Paul VI !

2 – Je fais mien ce commentaire de l’un des correspondants de Frère Maximilien-Marie : « La condamnable inconduite privée des mauvais clercs et des mauvais prélats n’aura, en toute bonne justice, précipité que leur âme en enfer ; les mauvais enseignements qui font perdre la foi et flattent les pécheurs font d’autres victimes ! D’ailleurs il y a peu de témoins des drames d’alcôve des Borgia, il en va autrement – hélas ! – de l’apostasie post-conciliaire… »

3 – Notre société d’une manière générale, et certaines chaînes de télévision en particulier érigent en règles de vie et en modèles les comportements les plus déviants, la licence des mœurs et l’immoralité… Toutefois elles deviennent étrangement prudes et rigoristes quand il s’agit d’évoquer la boue qui, en raison des péchés de ses enfants et non en raison de sa doctrine authentique, macule l’histoire bimillénaire de l’Eglise.

   A n’en pas douter, si l’on suit la « logique » de certains média, l’infidélité de Luther à ses vœux, sa violence et ses débauches seraient des qualités, alors que des comportements identiques seraient le summum de l’abomination chez son contemporain Rodrigue Borgia !

pattes de chatLully.                          

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2011-82. Quelques réflexions après Assise-3 (Professeur R. de Mattei)

Mercredi 2 novembre 2011.

Le n° 242 de « Correspondance Européenne«  vient de me parvenir ce soir. Il contient des « réflexions » du Professeur Roberto de Mattei sur la réunion d’Assise qui s’est tenue le 27 octobre dernier. Comme nous avions publié sur ce blogue, en janvier (cf. > www) puis quelques semaines plus tard (cf. > www) les textes pertinents signés par le Professeur de Mattei demandant avec insistance un éloignement de toute forme de syncrétisme et de tout risque de mauvaise interprétation, nous pensons intéressant de reproduire ci-dessous sa première analyse après l’évènement.

Assise basilique

En tant que signataire d’un appel à Sa Sainteté Benoît XVI pour qu’Il revienne sur Sa décision de célébrer le vingt-cinquième anniversaire du premier rassemblement interreligieux à Assise, et le rassemblement ayant eu lieu, je ne peux m’empêcher d’exprimer quelques réflexions à ce propos.

Quel que soit le jugement que l’on porte sur cette troisième rencontre d’Assise, il faut souligner qu’elle a certainement représenté une correction objective de route par rapport aux deux rencontres précédentes, surtout en termes de risque de syncrétisme. À ce sujet, il faut lire attentivement le discours que le Cardinal Raymond Leo Burke a adressé lors du Congrès intitulé : Pélerins de la Vérité vers Assise, qui s’est déroulé le 1er octobre dernier à Rome proposant une possible clé d’interprétation de l’événement.

Au cours de la « Journée de réflexion, dialogue et prière pour la paix et la justice dans le monde » qui s’est déroulée le 27 octobre, il n’y a pas eu un seul moment de prière de la part des présents, ni en commun, ni en parallèle, comme cela avait en revanche été le cas en 1986, avec les différents groupes religieux réunis dans différents endroits de la ville de Saint François. Du reste chacun sait que celui qui à l’époque était le cardinal Ratzinger avait évité de participer à cette rencontre, et que son absence avait alors été interprétée comme une prise de distance à l’égard des équivoques que cette initiative allait générer.

Benoît XVI a voulu donner à ce rassemblement du 27 octobre un visage autre que celui des rassemblements précédents : le visage, comme l’a expliqué le cardinal Burke, « d’une rencontre interreligieuse dans le sens d’un dialogue interculturel, appuyé sur la rationalité, bien précieux de l’Homme en tant que tel ». Deux textes nous permettent de comprendre la pensée de Benoît XVI en matière de « dialogue » : la première est la lettre envoyée par le Saint Père au philosophe Marcello Pera, déjà Président du Sénat, à l’occasion de la sortie de son livre Perché dobbiamo dirci cristiani (Pourquoi nous devons nous déclarer Chrétiens) (Mondadori, Milan 2008). Dans cette lettre, Benoît XVI écrivait qu’ « un dialogue interreligieux, au sens strict du terme, est impossible, mais qu’il est d’autant plus urgent de mettre en place un dialogue interculturel qui approfondisse les conséquences culturelles des décisions religieuses de fond. Dans ce cas, le dialogue, une correction mutuelle, et un enrichissement réciproque sont possibles et nécessaires ».

Le second document est également une lettre du Saint Père, adressée cette fois le 4 mars 2011 au pasteur luthérien Peter Beyerhaus, qui avait manifesté au Saint Père sa crainte face à la nouvelle convocation de la journée d’Assise. Benoît XVI lui écrivait : « Je comprends fort bien votre préoccupation quant à votre participation à la rencontre d’Assise. Mais il fallait de toute façon marquer cette commémoration, et après tout, il me semblait que le meilleur moyen était que je m’y rende moi-même, pour tenter ainsi de déterminer la direction du tout. Néanmoins, je ferai tout pour rendre impossible une interprétation syncrétiste ou relativiste de l’événement, et pour qu’il soit bien établi que je croirai et je confesserai toujours ce que j’avais rappelé à l’attention de l’Église avec Dominus Iesus ».

Effectivement, il n’y a pas eu, au moins apparemment, d’interprétation syncrétiste ou relativiste de l’événement, ou du moins elle a été atténuée, et pour cette même raison, les médias ont accordé bien peu de place à l’événement. Pourtant, un autre aspect d’Assise-3 suscite des perplexités que l’on ne peut passer sous silence.

L’on peut nouer un dialogue interculturel avec des croyants d’autres religions, non pas sur une base théologique, mais sur la base rationnelle de la loi naturelle. Or la loi naturelle n’est rien d’autre que le Décalogue, le devoir des deux préceptes de Charité : amour de Dieu et amour du prochain, exprimés dans les deux tables remises à Moïse par Dieu Lui-même. Il est possible que, bien qu’ils professent les fausses religions, il se trouve des croyants d’autres religions qui cherchent à respecter cette loi naturelle qui est universelle et immuable, car commune à tout être humain (l’entreprise est du reste très ardue sans l’aide de la Grâce). La loi naturelle peut constituer un « pont » qui portera ces « infidèles » à la plénitude de la Vérité, y compris la Vérité surnaturelle.

En revanche, le dialogue avec ceux qui ne croient dans aucune religion, c’est à dire avec les athées convaincus, est largement plus problématique. Car la loi naturelle ne se compose pas seulement des sept commandements qui règlent la vie entre les hommes, mais d’un ensemble de dix commandements, dont les trois premiers imposent de rendre un culte à Dieu. La Vérité exprimée par le Décalogue est que l’Homme doit aimer Dieu par-dessus toutes les créatures, et aimer ces dernières selon l’ordre établi par Lui. L’athée refuse cette Vérité, et il est dépourvu de cette possibilité de se sauver qui est offerte, même si c’est de façon exceptionnelle, aux croyants d’autres religions. Et si l’on peut concevoir l’ignorance non coupable de la vraie religion catholique, on ne peut concevoir l’ignorance non coupable du Décalogue, parce que sa loi est inscrite « sur les tables du cœur humain par le doigt même du Créateur »(Rm. 2, 14-15).

Il y a bien sûr la possibilité d’une recherche ou d’un « pèlerinage » vers la Vérité, y compris de la part des non-croyants. C’est ce qui se passe lorsque le respect du Deuxième Commandement (l’amour du prochain) pousse progressivement à en chercher le fondement dans le Premier Commandement (l’amour de Dieu). C’est la position de ceux que l’on appelle les « athées dévôts », comme Marcello Pera et Giuliano Ferrara qui, comme l’a fait remarquer à juste titre Francesco Agnoli dans son article : « (Io cattolico pacelliano, dico al card. Ravasi che ad Assisi ha sbagliato atei »(Moi, catholique pacellien, je dis au cardinal Ravasi qu’à Assise il s’est trompé d’athées), “Il Foglio”, 29 octobre 2011), « ont fait un bon bout de chemin avec les croyants, et ce chemin ils le font continuellement, en faisant fonctionner la raison ». Ces derniers, aujourd’hui, se montrent à l’égard de certains préceptes du Décalogue plus fermes et plus observants que de nombreux Catholiques. Mais les athées convoqués à Assise n’ont rien de « dévôt » : ils appartiennent à cette catégorie de non-croyants qui méprisent non seulement les trois premiers commandements, mais toute la Table du Décalogue.

C’est une position que la philosophe et psychanalyste Julia Kristeva a reprise dans le quotidien “Corriere della Sera” (28 octobre 2011) –  qui a publié in extenso son intervention à Assise, intitulé : « Un nuovo umanesimo in dieci principi » (Un nouvel Humanisme en dix Principes). À la différence d’autres spécialistes laïcs, Kristeva a revendiqué une ligne de pensée qui, partant de la Renaissance, arrive à l’Illuminisme de Diderot, Voltaire et de Rousseau, y compris le marquis de Sade, Nietzsche et Sigmund Freud, c’est à dire cet itinéraire qui, comme l’ont démontré d’éminents spécialistes de l’athéisme, du père Cornelio Fabro (Introduzione all’ateismo moderno, Studium, Rome 1969) au philosophe Augusto Del Noce (Il problema dell’ateismo, Il Mulino, Bologne 2010), porte précisément à ce nihilisme, que la psychanalyse française, sans pour autant nier sa propre vision athée et permissive de la société, voudrait contrer, au nom d’une « complicité » collaborative entre humanisme chrétien et humanisme sécularisé. L’issue de cette coexistence pacifique entre le principe athée d’immanence et un vague rappel de la religiosité chrétienne ne peut être que le panthéisme, cher à tous les modernistes, anciens et contemporains.

Le point sur lequel Assise-3 risque de représenter un dangereux avancement dans la confusion qui tenaille actuellement l’Église est celui que tous les médias ont largement souligné, à savoir : l’extension de l’invitation à Assise, – en plus de celle adressée aux représentants des différentes religions du monde entier -, également à des athées et à des agnostiques, sélectionnés parmi les plus éloignés de la métaphysique chrétienne. Nous nous demandons quel dialogue peut être possible avec ces « non-croyants » qui nient à la racine la loi naturelle.

La distinction entre les athées « combattants » et athées « collaborateurs » risque d’ignorer la force agressive contenue dans l’athéisme implicite, qui ne s’exprime pas de façon militante, mais qui de ce fait même est plus dangereux. Les athées de l’UAAR (Union des Athées et des Agnostiques rationalistes) ont au moins quelque chose à enseigner aux Catholiques : ils professent leurs erreurs avec un esprit de militantisme dont les Catholiques ont totalement abdiqué pour défendre leurs vérités. C’est ce qui se passe par exemple lorsque l’on critique les croisades, qui n’ont pas été une déviation de la Foi, mais des entreprises encouragées officiellement par des Papes, exaltées par les saints, fondées sur la Théologie et régies, pendants des siècles, par le Droit canonique.

Si à l’époque l’Église s’est trompée, alors est-ce que ceux qui aujourd’hui prêchent qu’il faut être « cool » et qu’il ne faut pas s’imposer face aux ennemis, extérieurs et intérieurs, qui les harcèlent, ne se trompent pas ? Et si l’Église, comme nous le savons, ne se trompe pas dans Son enseignement, alors quelle devrait être l’ultime règle de Foi du Catholique dans des moments de confusion comme celui que nous sommes en train de traverser ?

Voilà des questions que tout simple fidèle a le droit de poser, avec respect, aux autorités suprêmes de l’Église, au lendemain de ce 27 octobre 2011.

Roberto de Mattei

Publié dans:Commentaires d'actualité & humeurs |on 2 novembre, 2011 |2 Commentaires »

2011-79. Notre belle langue française : doit on mettre la marque du pluriel aux jours de la semaine ?

   Beaucoup ne comprennent pas toujours les subtilités de notre belle langue française et pourtant, quand on veut bien se donner la peine de réfléchir, on se rend compte que tout est d’une absolue rigueur logique : il suffit de faire marcher son intelligence !

Mais il est aussi malheureusement vrai que, d’une manière générale, le monde contemporain ne favorise pas la réflexion personnelle. Nous vivons dans un système de « prêt à penser », d’appauvrissement du vocabulaire et – par contre coup – de limitation des outils de la réflexion, de réduction des capacités d’analyse et de synthèse… etc.

La consigne de nombre d’institutions aujourd’hui ne pourrait-elle pas se résumer par ces mots : « Ne vous fatiguez pas, nous vous dirons ce que vous devez penser! »
C’est donc un vrai plaisir pour moi, en vous rappelant ces règles, de vous dire haut et fort : pensez par vous-mêmes et méfiez-vous de tous ceux qui prétendent vous simplifier l’effort de réflexion personnelle !

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Doit-on mettre la marque du pluriel aux jours de la semaine ?

   Eh bien oui ! Lundi, mardi …etc. sont des noms communs soumis aux mêmes règles d’accord que les autres noms communs.
On écrit donc : tous les lundis et tous les dimanches.
Sauf que… vous vous doutez bien que cela ne peut pas être aussi simple!

   Lorsque ce même jour est suivi de la mention d’un laps de temps, la semaine par exemple, il faut tenir compte du nombre de ces jours dans cet intervalle de temps ; dans une semaine, il n’y a qu’un seul lundi et on écrit donc : tous les lundi de chaque semaine.
Vous suivez toujours ?

   Donc si on passe au mois, il y a cette fois plusieurs jours qui sont un lundi dans un mois et on écrit donc : la réunion a lieu les premier et troisième lundis de chaque mois.
Au passage, vous remarquerez que premier et troisième sont au singulier puisqu’il n’y a qu’un premier et qu’un troisième dans un mois. Mais les deux ensemble (sans s) sont un pluriel.

   C’est dans ce même ordre d’idée qu’on écrit : tous les dimanches matin et tous les mardi soir de chaque semaine. Dans le premier cas, matin est au singulier car il n’y a qu’un seul matin dans une journée en revanche il y a plusieurs dimanches. Dans le deuxième cas, il n’y a qu’un seul mardi dans la semaine d’où le singulier et il n’y a toujours qu’un seul soir dans un mardi.

dyn002original100160gif2582326252bfec892843f9590a88cd226fbca7f.gifLully.

« Note à benêts » : je vous ferai une interrogation écrite un de ces prochains jeudis !

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