Archive pour la catégorie 'Commentaires d’actualité & humeurs'

2013-70. Les femmes qui ne porteront pas la cocarde tricolore seront punies.

21 septembre 2013,
Fête de Saint Matthieu, apôtre et évangéliste.

   En faisant quelques études d’histoire, ce matin même, je me suis trouvé en présence d’un décret de la « Convention nationale » dont c’est très exactement le deux-cent-vingtième anniversaire, puisqu’il fut porté le 21 septembre 1793 (le ridicule calendrier révolutionnaire n’entrera en vigueur que le 6 octobre suivant), c’est-à-dire un an exactement après la proclamation de la république dont je vous ai entretenus l’an dernier (cf. > ici).
Je ne résiste pas au plaisir de vous en présenter une photographie.

2013-70. Les femmes qui ne porteront pas la cocarde tricolore seront punies. dans Commentaires d'actualité & humeurs decret-du-21-septembre-1793

   On remarquera que toute récalcitrante récidiviste est réputée suspecte, ce qui dans le contexte de cette époque (la fameuse « loi des suspects » avait été votée quatre jours auparavant, le 17 septembre 1793) était un quasi passeport pour comparaître devant le tribunal révolutionnaire…

   Je me suis demandé si ce décret avait été positivement abrogé par la république.
Si ce n’est pas le cas, et bien qu’il ne soit pas appliqué pour le moment, on pourrait peut-être suggérer aux petits pantins qui s’agitent là-haut pour ponctionner de toutes manières les Français – bien sûr sans augmenter les impôts et sans en créer de nouveaux ( – C’est promis : croix de bois, croix de fer, si je mens j’vais en enfer !) – , de lui redonner force et vigueur : il suffirait juste de commuer en amendes, immédiatement payantes en espèces sonnantes et trébuchantes, les jours de prison prévus par le sus-dit décret. 

   Et puis, par contrecoup, cela ne pourrait-il pas générer des emplois dans l’industrie textile ?
A condition, bien sûr, que l’on n’importe pas de Chine les dites cocardes !

Peut-être aussi les grands couturiers et les fabricants de prêt-à-porter pourraient-ils s’emparer du « concept » et « relouquer » les si seyants costumes des citoyennes de l’an II.

femme-sans-culotte 21 septembre 1793 dans Memento

   Ah ! Mais j’y pense : du fait des lois sur la « parité » et de la lutte contre toute forme de discrimination, il s’avérera indispensable-laïque-solidaire-et-citoyen, d’étendre ce décret aux hommes, aux transsexuels, aux eunuques, à ceux qui n’ont pas de genre déterminé ou qui n’ont pas encore réussi à se déterminer sur leur genre… C’est vrai, quoi, on ne peut pas – on ne doit pas ! – dispenser qui que ce soit du port obligatoire des glorieux insignes de la « liberté » !

Lully.

lully-tirant-la-langue cocarde tricolore

Publié dans:Commentaires d'actualité & humeurs, Memento |on 21 septembre, 2013 |7 Commentaires »

2013-69. Bella premunt hostilia !

2013-69. Bella premunt hostilia ! dans Chronique de Lully ville-assiegee

       Une légende (tenace) prétend que lorsque les mahométans assiégeaient Constantinople, les Constantinopolitains se déchiraient entre eux lors de débats passionnés sur la question du sexe des anges.
Si l’anecdote est fausse, la leçon n’en est pas moins vraie : alors que la situation des sociétés, des familles et des cœurs est tout à fait comparable à celle de forteresses fragiles assiégées – bella premunt hostilia ! -, sur les forums ou sur certains réseaux sociaux, on trouve des fidèles traditionalistes qui passent un temps considérable à débattre du sexe des anges ou, plus exactement, qui se « prennent le chou » pour savoir si le Pape a la foi, ou si Monseigneur Bidule a eu raison d’employer tel mot plutôt que tel autre, ou si la Fraternité Saint-Frusquin n’est pas en train de dévier, ou si l’abbé Trucmuche a bien trente-trois boutons à sa soutane (je n’invente pas) …etc.

   Mais, ce faisant, un grand nombre de ces « bonnes âmes » négligent bien souvent de se consacrer pleinement à leur devoir d’état, perdent du temps qu’elles eussent pu consacrer à la prière, oublient de faire des sacrifices, ne se préoccupent pas de correspondre aux grâces que Dieu leur communique à elles personnellement hic et nunc, ne recherchent pas à approfondir les exigences de la Divine Volonté sur eux.
Sans compter que ces discutailleries vont souvent de pair avec des péchés de manque de charité, de manque de foi, de manque d’espérance, de manque de prudence, de manque de tempérance, de manque de justice et de force, sans parler des médisances et des calomnies…

   Mais – saperlipopette ! -, Dieu ne me demandera pas compte, à moi, de la foi du Pape, des propos de Monseigneur Bidule, des orientations de la Fraternité Saint-Frusquin, ou du nombre de boutons sur la soutane de l’abbé Trucmuche !
En revanche, au jour où je comparaîtrai devant Lui, Il me demandera compte de la manière dont j’aurais approfondi ma foi, fait grandir mon espérance, pratiqué la charité, exercé toutes les vertus, et veillé sur mes paroles…

   La ville est assiégées par l’ennemi : bella premunt hostilia !
Cette ville assiégée, c’est d’abord mon âme, entourée par les pièges et les tentations du démon : c’est d’elle qu’il me sera demandé compte, pas de celle du Pape ni de celle de Monseigneur Bidule qui auront à en rendre compte personnellement, pour eux-mêmes et pour celles de tous ceux dont leur fonction les a rendus responsables.

   Moi, je n’aimerais pas du tout être à leur place ce jour-là, donc je ne me mets pas à leur place aujourd’hui.
Je ne m’en désintéresse pas, mais je ne m’attribue pas des compétences qui ne sont pas de mon ressort ni de mon devoir d’état.

   En revanche, ce que Dieu me demande, c’est de prier et de faire des sacrifices : il n’y a pas de vie chrétienne authentique sans la pratique de la pénitence volontaire, sans l’offrande de vrais sacrifices – sacrifices d’expiation pour mes fautes et pour les péchés du monde d’aujourd’hui, sacrifices d’impétration pour la Sainte Eglise et pour ceux qui la dirigent…
De cela, Dieu me demandera compte. A moi, pas au Pape, ni à Monseigneur Bidule, ni à l’abbé Trucmuche.

   Bella premunt hostilia !
Dans le combat actuel, je me dois d’être à ma place, pas à une autre.
Dans la cité assiégée, je me dois d’être au point précis du rempart dont la défense m’a été confiée, pas ailleurs.

Lully.

chat-botte-combatant Bella premunt hostilia dans Commentaires d'actualité & humeurs

2013-66. Réflexions félines et citations – mois d’août 2013.

Mercredi 4 septembre 2013.
Octave de notre Glorieux Père Saint Augustin : fête de Notre-Dame de Consolation.

2013-66. Réflexions félines et citations - mois d'août 2013. dans Chronique de Lully vierge-presentant-lenfant-jesus-a-st-augustin-guy-francois

La Vierge présentant l’Enfant Jésus à Saint Augustin
(tableau de Guy François – le Puy XVIIe s.) 

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

     Dans le livre du temps qui passe, le chapitre d’août est achevé depuis quelques jours déjà. Je vous retrouve donc à nouveau mais pas vraiment comme chroniqueur, ou du moins plus tout à fait de la même manière que précédemment.

   En effet, le Refuge Notre-Dame de Compassion a désormais un véritable site internet indépendant de ce blogue (cf. > ici) : c’est donc sur lui désormais que seront annoncées d’une manière régulière les diverses activités du Mesnil-Marie, et que leur compte-rendu sera publié.
Pour les recevoir, dans la marge droite qui se trouve sur la page d’accueil du site ( > ici), il vous suffit – si vous ne l’êtes pas encore – de vous abonner à ces mises à jours en inscrivant votre adresse électronique dans le cartouche prévu à cet effet, puis de cliquer sur le mot « subscribe » qui se trouve en-dessous, et enfin de confirmer votre inscription en suivant la procédure indiquée par le courrier électronique que vous recevrez aussitôt.
Mon blogue continue bien sûr, mais davantage comme espace d’expression personnelle, avec les commentaires, les comptes-rendus, réflexions, exposés, études ou approfondissements historiques et spirituels… etc. auxquels j’aime me livrer.

   Ainsi, comme je l’ai déjà fait pour les mois de juin et juillet derniers (cf. > ici), souhaité-je aujourd’hui vous partager quelques réflexions inspirées par l’actualité des semaines écoulées, et quelques citations remarquables relevées lors de mes lectures.

chat-internaute citations dans Commentaires d'actualité & humeurs

- Premier vendredi du mois 2 août. Je relève ceci dans les réflexions quotidiennes de Frère Maximilien-Marie :

 « Tant de catholiques qui pèchent par paresse intellectuelle et spirituelle !!!

Ils s’imaginent peut-être qu’il leur suffit de connaître le catéchisme qu’ils ont appris pendant leur enfance et leur adolescence (pourtant bien rudimentaire), de « faire leurs prières » (mais « faire sa prière » est-ce vraiment prier ?), d’écouter les lectures et les sermons du dimanche, et de ne pas faire à autrui ce qu’ils n’aimeraient pas qu’on leur fasse…
N’est-ce pas là l’affadissement du sel sur lequel se lamentait Notre-Seigneur Jésus-Christ ?

Un catholicisme qui n’est pas fait d’un effort et d’une tension quotidiens dans un combat spirituel de plus en plus pointu – et impitoyable – dans la recherche de la vertu et du Saint Amour de Dieu, et qui ne s’alimente pas chaque jour aux sources vives de la Sainte Ecriture (lue et commentée dans la Tradition de l’Eglise et non selon les modes exégétiques du temps), des écrits des Pères de l’Eglise, des enseignements du Magistère authentique, de la doctrine spirituelle des saints docteurs, ne peut pas résister aux forces d’érosion, de corruption et de compromission qui sont à l’oeuvre dans le monde et qui, elles, ne négligent aucun effort pour faire échec au Royaume de Dieu !

Mais cela coûte, cela demande de la persévérance et du courage, cela exige des renoncements et des sacrifices, cela nécessite de ne jamais relâcher ses efforts mais de les intensifier au contraire car plus on avance et plus les combats sont rudes…
Cela passe par la Croix.

Il n’y a pas de vie chrétienne véritable sans la Croix ; et la Croix n’est pas qu’un bijou qu’on porte autour du cou…

La Croix n’est glorieuse et lumineuse qu’à distance, car en réalité c’est un instrument de supplice, un instrument de torture qui voue à l’infamie : une Croix, c’est fait pour faire mal, très mal !!!

Trop de catholiques ne se soucient que d’un « honnête confort », intellectuel et spirituel et, même s’ils la connaissent en théorie, ils ont oublié le sens réel de cette parole :
« Si quelqu’un veut être Mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il marche à Ma suite… »

Or, marcher à la suite de Jésus, cela veut dire monter avec Lui au Calvaire, pour y être crucifié et offert avec Lui : c’est l’unique moyen d’avoir part à la Gloire de Sa résurrection et la seule porte d’accès au Royaume éternel. »

nika Gustave Thibon

- Mardi 13 août. Je lis dans les nouvelles du jour que cette date est désormais celle de la journée internationale des gauchers.
Je suis véritablement perplexe devant cette inflation de « journées internationales » ou de « journées mondiales » destinées à sensibiliser à une cause, rendre hommage à telle ou telle catégorie de la population ou alerter sur tel ou tel risque.
Si je ne nie bien évidemment ni la pertinence, ni l’importance de beaucoup de ces causes, je reste néanmoins dubitatif sur l’effet réel de ces journées.
Je ne suis même pas loin de penser que cette prolifération finit par nuire aux causes mêmes qu’elles voudraient servir : en un sens, trop de journées internationales tue les journées internationales !
Je me suis même demandé si je n’allais pas décider d’une journée mondiale de protestation contre la prolifération des journées mondiales, à moins – autre solution – qu’on ne concentre toutes les journées mondiales sur un seul jour : « C’est aujourd’hui la journée mondiale de toutes les journées mondiales de toutes les causes qu’il vous plaira ! »

chat-internaute réflexions

- De notre très cher Gustave Thibon :

« Dans les époques classiques, les institutions morales, politiques ou religieuses dépassaient et portaient les individus qui les représentaient. La monarchie était plus que le roi, le sacerdoce plus que le prêtre. A telle enseigne qu’on pouvait alors se payer le luxe de mépriser tel roi ou tel pape sans que le principe même de la monarchie ou de l’autorité pontificale soit mis en question le moins du monde. Qu’on songe aux invectives d’une sainte comme Catherine de Sienne contre le clergé de son temps, à un grand catholique comme Dante, qui colloquait en enfer le pape régnant !
Aujourd’hui, comme dans tous les temps de décadence, nous assistons au phénomène inverse : les institutions ne sont tolérées et aimées qu’à travers les personnes : c’est pourquoi, soit dit en passant, nous avons besoin de chefs politiques et religieux intègres et vigoureux.
Plus que jamais, le chef qui manque à sa mission compromet, en même temps que sa personne éphémère, le principe éternel qu’il représente. Il est un peu angoissant de voir de faibles individus porter sur leurs épaules tout le poids des cadres sociaux. (…)
Et croit-on aussi à la possibilité actuelle d’un anti-cléricalisme qui ne soit pas, en même temps, anti-religieux ? Hélas ! il devient de plus en plus difficile de séparer la cause des institutions de la cause des personnes. »

(in « Ce que Dieu a uni – Essai sur l’amour », 1937)

livre000 réflexions d'actualité

- Mardi 20 août. Violence et meurtres à Marseille…
Dans les media, on entend des politiques surenchérir de cris de vierges effarouchées : « C’est inadmissible… Ce n’est pas acceptable… On ne peut tolérer que, dans une ville de la république, il y ait de tels agissements, et patin et couffin, gna gna gna… » 

Mais Marseille n’est pas une « ville de la république » ; c’est une ville de France !
Si les villes et les villages de France ne sont plus que les villes ou les villages « de la république », il est tout à fait normal que ce soient la violence, le racket, les « pertes de repère » (encore un euphémisme), le crime, les trafics en tous genres, et toutes les horreurs que l’on peut imaginer, qui y règnent !
En effet, cette république, votre république, est née dans le mensonge, le vol, le parjure, la violence, le crime à grande échelle. Elle est fondée sur le mensonge, sur le vol, sur le parjure, sur la violence, sur le crime à grande échelle : cette odieuse révolution dont vous prétendez qu’elle est grande et glorieuse…
C’est cette république, votre république qui est la cause de toutes ces atrocités !

frise-avec-lys-naturel-300x40 Vladimir Ghika

- Samedi 24 août, fête de l’Apôtre Saint Barthélémy.
Mon commentaire après avoir lu ce matin la repentance d’un catholique du XXIe siècle au sujet de l’ « épouvantable massacre de la Saint-Barthélémy », pour lequel finalement et jusqu’à la fin des temps il semblerait que tous les catholiques doivent se flageller :

« Il faut peut-être arrêter d’exagérer en se polarisant sur ce massacre ainsi que voudraient nous y obliger les ennemis de l’Eglise. Je n’approuve bien évidemment pas cette manière de régler les problèmes religieux, mais il faut tout de même comprendre que la « Saint-Barthélémy » est avant tout une réaction populaire de légitime défense du peuple parisien après que les huguenots de l’entourage d’Henri de Navarre avaient multiplié les provocations et alors que partout dans le Royaume les gens de la R.P.R. avaient commis des atrocités dont on ne parle pas beaucoup!
Voulez vous que je vous raconte ce que les prétendus réformés avaient fait aux catholiques des Cévennes, aux catholiques du Rouergue, aux catholiques du Vivarais, aux catholiques de presque toutes les provinces de France…? Souhaitez-vous que je vous trouve le récit de ce que les troupes du tristement célèbre baron des Adrets faisaient dans le Dauphiné et la vallée du Rhône ?
La liste n’est pas exhaustive.

Pour ce qui me concerne donc, je n’éprouve aucune culpabilité et je ne me flagelle pas pour ce qui s’est passé le 24 août 1572 : c’est un fait historique que je reçois comme tel, dans le contexte de l’époque, avec en regard l’amoncellement de ruines et de crimes, de vandalisme et d’atrocités commis par les huguenots. Point final. »

chat-internaute

- Mercredi 28 août. La fête de notre glorieux Père Saint Augustin.
Il n’est pas inutile de se remettre en mémoire l’avertissement, toujours très actuel, qui transparaît de cette citation du grand Docteur de l’Occident :

« A force de tout voir l’on finit par tout supporter…
A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer…
A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter…
A force de tout accepter l’on finit par tout approuver ! »

nika

- Samedi 31 août.
Nous nous réjouissons au plus haut point de la béatification – espérée depuis si longtemps – de notre cher Monseigneur Vladimir Ghika, dont les écrits nourrissent depuis tant d’années la méditation et inspirent aussi la conduite de Frère Maximilien-Marie (qui a connu, lorsqu’il était tout jeune religieux, une personne qui avait fait partie de la tentative de fondation du vénéré prélat, dans les murs de l’ancienne abbaye d’Auberive).
Quelle joie que de pouvoir « officiellement » dire à la fin de ce jour : Bienheureux Vladimir Ghika, priez pour nous !

Notre Frère me montre ses notes de lecture spirituelle, dans lesquelles se trouve cette citation de Monseigneur Ghika relevée, lors de sa parution, dans l’ouvrage d’Elisabeth de Miribel intitulé « la Mémoire des silences » (ed. Fayard – 1987) :

« On souffre à proportion de son amour.
La puissance de souffrir est en nous la même que la puissance d’aimer. C’est en quelque sorte son ombre, ardente et terrible – une ombre de sa taille, sauf quand le soir allonge les ombres -. Une ombre révélatrice qui nous dénonce…

Mais Dieu veille la nuit sur ses enfants malades, Lui, notre Mère, notre Père, notre Frère, notre plus proche parent, le plus près de nous, le plus en nous, le plus en nous-mêmes.
Dieu veille, Dieu veille.
Il est le grand Veilleur de toutes les nuits – et des nuits qui sont pour Lui des nuits terribles, les nuits de l’intelligence, les nuits du coeur, les nuits de la chair, les nuits du mal dont les ténèbres descendent à toute heure sur l’humanité douloureuse.
Qui pourra dire avec quel amour Il nous veille ?
Cet amour a un nom et une qualité. C’est un Amour Infini ! »

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Extraordinaire regard du nouveau béatifié :
 Bienheureux Vladimir Ghika, priez pour nous !

Je termine par quelques avis :

1) Le mois de septembre est particulièrement dédié à la dévotion à Notre-Dame des Sept-Douleurs, Notre-Dame de Compassion : je vous invite à vous unir à nous pour la neuvaine du 6 au 14 septembre (cf. > ici).
2) Le mois de septembre est aussi pour nous un mois riche en anniversaires : ce 4 septembre, Frère Maximilien-Marie célèbre le trentième anniversaire de sa première profession (premiers voeux temporaires, 4 septembre 1983) ; dimanche prochain, ce sera le trente-troisième anniversaire de son entrée dans la vie religieuse (8 septembre 1980) ; puis, le 14 septembre, le vingtième anniversaire de l’indult d’exclaustration qui lui a permis de se séparer de son institut d’origine, sans jamais être relevé de ses vœux, et d’entrer dans la voie qui le conduira à fonder le Refuge Notre-Dame de Compassion ; enfin, le 24 septembre, ce sera le vingt-quatrième anniversaire de sa profession perpétuelle (24 septembre 1989) – jamais abolie donc, quoi qu’en aient parfois prétendu certains – !

Lully.

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Pour aider et soutenir le Refuge Notre-Dame de Compassion > ici

2013-64. Lettre ouverte à un Grand Aumônier de France retourné à Dieu.

Jeudi 22 août 2013,
fête du Coeur immaculé de Marie (cf. > ici).

2013-64. Lettre ouverte à un Grand Aumônier de France retourné à Dieu. dans Chronique de Lully abbe-chanut-aux-funerailles-de-mme-la-duchesse-de-segovie-11-mai-2012

Monsieur l’abbé Christian-Philippe Chanut
récitant les prières de l’absoute
aux funérailles de Madame la Duchesse de Ségovie
(Paris, église du Val de Grâce – 11 mai 2012) 

Cher, très cher Monsieur le Grand Aumônier,

       Le téléphone du Mesnil-Marie a sonné ce samedi 17 août vers 18h.
Dès que j’eusse reconnu la voix de notre amie commune, et avant même qu’elle n’eût formulé l’annonce de votre décès survenu quelque trois heures auparavant, j’ai su que votre âme avait quitté cette vallée de larmes…

   Mon dessein n’est pas de revenir ici sur votre biographie, plusieurs sites l’ont déjà évoquée et il me suffit d’y renvoyer (par ex. « Summorum Pontificum » > ici).
En me décidant à écrire, à vous écrire, aujourd’hui je désire faire oeuvre de justice, dans une note toute personnelle.

   Je vous ai rencontré pour la première fois le samedi 4 février 1995 : c’était le jour de la fête de Sainte Jeanne de France. Des relations communes m’avaient introduit auprès de vous, m’avaient fortement encouragé à m’ouvrir à vous et à solliciter vos conseils ; je me trouvais alors dans telle une période de désarroi et d’inquiétudes, environné de pièges et de dangers…
Vous m’avez écouté, avec beaucoup d’attention. Votre regard me scrutait avec une vraie sollicitude sacerdotale qui n’était en rien inquisitoriale ; vos questions, au-delà des explications qu’elles appelaient, avaient-elles finalement un autre but que de me permettre à moi-même de me les poser de la bonne manière, afin de découvrir – adjuvante Deo – les bonnes réponses ?
Jamais auprès de vous, je n’ai éprouvé ce sentiment de malaise qu’ont provoqué en moi tant de prêtres et de religieux qui, dès lors qu’on s’ouvre un peu à eux, donnent l’impression de vouloir en profiter pour s’imposer comme « directeurs spirituels » et « conseillers éclairés » dont le Saint-Esprit ne pourrait en aucune manière se passer !

   Nous nous rencontrâmes ensuite de manière irrégulière, au gré du calendrier des pèlerinages et des « cérémonies royales » à l’occasion desquelles j’eus, à plusieurs reprises, l’honneur d’être votre cérémoniaire, à la Chapelle Expiatoire ou à la Basilique nécropole royale de Saint-Denys.
A chacune de ces rencontres, sans beaucoup de mots, j’étais sensible à vos marques d’attention, à vos réflexions judicieuses, à votre sollicitude non feinte, à vos encouragements qu’une note d’humour affranchissait de toute condescendance, à l’exquise délicatesse que vous étiez capable de voiler sous les apparences de votre affable débonnaireté (ceux qui ne vous ont point connu ne peuvent avoir l’idée de ce à quoi je fais allusion).

   Nos échanges téléphoniques, sans être très fréquents, avaient toujours quelque chose d’un peu surréaliste : vous qui portiez de nombreuses et lourdes responsabilités, vous qui fréquentiez tant de « grands » – de la société ou de la pensée -, vous qui connaissiez tant de prêtres et de religieux, lors même que nous ne nous étions pas vus ou parlé depuis des mois, vous vous adressiez à ce pauvre petit moine comme si nous nous étions simplement quittés la veille et comme si (mais fallait-il écrire ce « comme si » ?) vous saviez ce que beaucoup de personnes pourtant côtoyées quotidiennement étaient, elles, incapables de percevoir.

   Tout le monde s’accordera à célébrer votre intelligence – vive et brillante -, votre science encyclopédique, votre éloquence admirable, la pertinence de vos analyses et la sagacité de vos jugements : je n’en parlerai donc pas.

   Lorsque votre décès m’a été annoncé, en revanche, il y a une réflexion du Saint Evangile selon Saint Jean qui m’est aussitôt revenue en mémoire : «Ipse autem Iesus non credebat semetispum eis, eo quod ipse nosset omnes. Et quia opus ei non erat ut quis testimonium perhiberet de homine ; ipse enim sciebat quid esset in homine » (Johan. II, 24-25) : Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous. Et parce qu’il n’avait pas besoin que personne lui rende témoignage d’aucun homme, car il savait par lui-même ce qu’il y avait dans l’homme.
Comme j’ai envie de vous appliquer à vous-même ces deux versets !

   Vous n’aviez point d’illusion sur ce qu’il y a dans l’homme et sur ce que l’on peut attendre des hommes.
Vous avez, par expérience – par tant de douloureuses expériences ! -, su ce dont les hommes sont capables, spécialement lorsque ce sont des « hommes d’Eglise », et vous avez bien connu à quelles mesquineries et méchancetés se peuvent livrer ceux qui, par vocation et par état, sont cependant et malgré tout des représentants de Dieu ici-bas…

Vous avez aussi éprouvé ce que sont capables de faire des supérieurs ecclésiastiques médiocres et sans talent, lorsqu’ils se rendent compte que l’un de leurs subordonnés est plus brillant et davantage capable qu’eux, mais qu’au lieu d’en tirer profit avec humilité, pour la gloire de Dieu, ils laissent libre court à ce que leur inspire ce qu’il y a de plus malheureusement humain en eux ! 
Je ne vous ai jamais trouvé amer en face de ces expériences qui font pourtant si mal. Votre bon sens surnaturel et votre humour – qui n’empêchent point la souffrance – vous aidaient à rebondir, et à grandir encore. 

   Monsieur le Grand Aumônier de France – puisque comme nous avions plaisir à vous appeler ainsi avec une respectueuse affection, en raison de la dignité dont vous avait revêtu notre regretté Prince Alphonse – , en d’autres temps (j’avais envie d’écrire : « en des temps normaux », car en définitive ce Grand Siècle que vous affectionniez tant n’était-il pas bien plus « normal » que l’effrayante période en laquelle nous sommes immergés ?), vous eussiez tout naturellement été promu à l’épiscopat : cela me paraît une évidence.
Mais, en sus de l’orthodoxie doctrinale, le talent, l’intelligence et la culture, surtout lorsqu’ils s’allient à l’indépendance d’un jugement sûr et à l’humour le plus fin, ne sont pas les vertus les plus signalées pour être évêque ou cardinal aujourd’hui au Royaume de France !

   Au sortir de l’hiver, alors que votre maladie donnait l’impression d’une rémission et peut-être d’un mieux, vous aviez confié à nos amis communs votre projet de passer au Mesnil-Marie au cours de cet été…
Las ! Le crabe ne faisait que semblant de dormir, et, depuis trois mois, nous avons suivi avec douleur, dans la prière, l’implacable évolution du mal qui vous rongeait.

   En ce jour radieux où nous célébrons la fête du Coeur immaculé de Marie, la Messe de vos funérailles a été célébrée ce matin par Monseigneur votre évêque dans votre paroisse de Milly-la-Forêt.
Nos prières continuent pour vous : vous le savez, je ne suis pas de ceux qui se font illusion en pensant, même au sujet de personnes très chères et très estimées, qu’elles vont au Ciel tout droit. 

   A Dieu, cher Monsieur le Grand Aumônier ! Nous prions pour le repos de votre âme : nous prions pour que Notre-Seigneur Jésus-Christ vous donne la récompense promise aux bons et fidèles serviteurs, nous prions pour que la céleste Reine de France – dans l’octave de l’Assomption de laquelle vous avez quitté cette terre -, pour que Saint Michel et pour que les Saints innombrables qui ont illustré l’Auguste Maison de France, vous introduisent très bientôt dans le Royaume Eternel dont le Royaume de France a pour vocation d’être une image, nous prions pour que vous retrouviez sans tarder notre cher et regretté Prince Alphonse et notre bonne Princesse Emmanuelle, auprès desquels vous avez exercé un si beau et précieux ministère…

Merci ! Merci mille fois, cher Monsieur l’Abbé ! 

Frère Maximilien-Marie.

frise lys deuil

2013-60. De quelques citations & de quelques félines réflexions… (juin-juillet 2013)

Mercredi 31 juillet 2013,
fête de Saint Germain d’Auxerre
Mémoire de Saint Ignace de Loyola.

   En complément de ma chronique d’hier (cf. > ici) je recopie ci-dessous à votre intention, quelques citations qui me paraissent remarquables et que j’ai relevées à l’occasion de mes lectures. J’y ajoute quelques réflexions personnelles faites – au jour le jour – plus ou moins en lien avec l’actualité.

2013-60. De quelques citations & de quelques félines réflexions... (juin-juillet 2013) dans Chronique de Lully livre000

- Début juin, en relisant « Mon coeur mis à nu » de Charles Baudelaire, je relève :

« La croyance au progrès est une doctrine de paresseux (…).
C’est l’individu qui compte sur ses voisins pour faire sa besogne.
Il ne peut y avoir de progrès (vrai, c’est-à-dire moral) que dans l’individu et par l’individu lui-même.
Mais le monde est fait de gens qui ne peuvent penser qu’en commun, en bandes. (…)
Il y a aussi des gens qui ne peuvent s’amuser qu’en troupe.
Le vrai héros s’amuse tout seul. »

patte-de-chat 14 juillet dans Commentaires d'actualité & humeurs

- Gustave Thibon !
Source inépuisable à laquelle je reviens sans cesse, qui m’enrichit et me fortifie toujours davantage…
Ce 12 juin, je trouve dans  « Les hommes de l’éternel » (p. 236) cette citation lumineuse :

« Prenons garde, surtout dans le monde actuel, à ne pas éparpiller nos forces, à ne pas nous laisser accaparer et avaler par la multitude. Dans ce monde de plus en plus contraire à la vie intérieure et au recueillement, creusons soigneusement, ne cessons pas de creuser notre solitude, non en nous renfermant sur nous-mêmes, mais en nous ouvrant à Dieu. »

patte-de-chat Anatole France dans Lectures & relectures

- Mi-juin 2013 : intempéries et dégâts considérables dans les Pyrénées. Les media font grand cas de la grotte de Lourdes inondée. Je me fais ces réflexions :
Que la grotte de Massabielle soit envahie par les eaux, c’est spectaculaire, certes ! mais cela sera nettoyé. Et puis, le lieu de l’apparition de la Madone n’est pas détruit.
Pourquoi cela suscite-t-il donc plus d’émotion que la destruction – absolument illégale – de certaines églises, en France même ?
Pourquoi cela suscite-t-il plus d’émotion que ces innombrables églises sales et mal entretenues dans lesquelles le Saint Tabernacle est délaissé, dans lesquelles les Saintes Hosties moisissent, dans les sacristies desquelles les objets et ornements du culte se détériorent ?
Pourquoi cela suscite-t-il plus d’émotion que ces parodies de liturgie au cours desquelles prêtres et « laïcs engagés » font fi des règles de la liturgie ?
Pourquoi cela suscite-t-il plus d’émotion que ces innombrables communions sacrilèges par lesquelles des personnes en état de péché grave reçoivent et profanent le Corps adorable de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
Pourquoi cela suscite-t-il plus d’émotion que le « délabrement » de tous ces sanctuaires spirituels que sont les âmes des baptisés, desquelles la grâce divine et la Présence Trinitaire sont chassées par le péché et la tiédeur ?

Perplexité… 

patte-de-chat Charles Baudelaire

- 23 juin : j’achève l’excellent ouvrage d’Albert Boudon-Lashermes intitulé « Les chouans du Velay » (1911) et j’en recopie les dernières lignes :

« Gentilshommes, bourgeois ou paysans, nos montagnards avaient su jusqu’au bout accomplir leur devoir.
En lisant leur histoire on comprendra peut-être pourquoi leurs petits-fils sont si récalcitrants lorsque les descendants des régicides et des tueurs de prêtres, devenus catholiques et libéraux, leur reprochent aujourd’hui de ne point aimer la république.
Ils n’ont pas pour l’aimer les mêmes raisons qu’eux… »

patte-de-chat Charles X

- Je relis l’encyclique « Mirari vos » (15 août 1832) de Sa Sainteté le Pape Grégoire XVI, grand pontife calomnié. Il définit « l’indifférentisme » comme « une opinion perverse (…) d’après laquelle on pourrait obtenir le salut éternel par quelque profession de foi que ce soit, pourvu que les mœurs soient droites et honnêtes ».
Le Bienheureux Pie IX renouvelle cette condamnation dans le « Syllabus » de 1864 : l’opinion selon laquelle « les hommes peuvent trouver le chemin du salut éternel et obtenir ce salut éternel dans le culte de n’importe quelle religion » (§ III, 16) est condamnée ; est aussi dénoncée la liberté « pour chaque homme d’embrasser et de professer la religion qu’il aura réputée vraie d’après la lumière de sa raison » (§ III, 15).
En 1928, le Pape Pie XI, dans l’encyclique « Mortalium Animos » sur l’unité de l’Église de Jésus-Christ critique le mouvement œcuménique moderne. Le document dénonce énergiquement le panchristianisme, le faux irénisme, l’indifférentisme et le relativisme. Il rappelle « qu’il ne peut y avoir de vraie religion en dehors de celle qui s’appuie sur la parole de Dieu révélée : cette révélation, commencée à l’origine et continuée sous la Loi Ancienne, le Christ Jésus lui-même l’a parachevée sous la Loi Nouvelle… » Il affirme au passage que « (…) la plupart des hommes désirent voir, au nom de cette fraternité universelle, les divers peuples s’unir entre eux par des liens chaque jour plus étroits.
C’est un résultat semblable que d’aucuns s’efforcent d’obtenir dans les choses qui regardent l’ordre de la Loi nouvelle, apportée par le Christ Notre Seigneur. Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d’auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission.
De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée…. »
Force est de constater l’actualité de ces condamnations…
Commentaires de notre ami Pierre-Frédéric : « Comme on le constate de nos jours, l’indifférentisme conduit logiquement et mécaniquement :

- à la négation de la nature divine de Jésus, rabaissé au rang de prophète parmi d’autres ;
- à la perte de sens des sacrements, rabaissés à des expressions folkloriques d’une simple tradition culturelle ;
- à la ridiculisation des « obligations » religieuses, qui ne peuvent plus intéresser que les névrosés dans la mesure où tout se vaut et son contraire… »

patte-de-chat François Ducaud-Bourget

- 14 juillet : la république célèbre – paraît-il – sa « fête nationale »…
Et moi, qui suis témoin de l’appauvrissement des Français – matériellement, culturellement, psychologiquement et spirituellement – , je ressors cette citation d’Anatole France (il écrivait fort bien mais il n’est pourtant pas « de notre bord ») relevée dans « Le lien légitimiste » (numéro 50, mars-avril 2013, p. 9) :

« Un Roi en France, oui, un Roi aurait pitié de notre pauvre peuple exsangue, exténué… Mais la démocratie est sans coeur comme sans entrailles. Au service des puissances d’argent, elle est impitoyable et inhumaine. »

patte-de-chat Grégoire XVI

- 15 juillet :  le président Hollande a dévoilé hier le visage d’une nouvelle « marianne » pour les timbres poste.
Un concert d’indignations s’élève sur le ouèbe parce que le dessinateur ne fait pas mystère qu’il s’est inspiré du visage de la fondatrice des « Femen ».

Une fois de plus, je vais mettre les pattes dans le plat et les remuer.
Car pour dire les choses de manière très claire, je ne vois vraiment pas en quoi il est étonnant ou scandaleux que le visage de cette nouvelle « marianne » des timbres postes ait été en partie inspiré par celui d’une virago dépoitraillée et hystérique.
Est-ce, parce qu’elle est peinte par Eugène Delacroix, que la « marianne/liberté guidant le peuple sur les barricades » serait plus respectable et plus vertueuse ?
Depuis l’origine, « marianne », choisie pour symboliser la république et ses prétendues « valeurs », est une fille de rien, une catin : qu’elle soit représentée par Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Laetitia Casta, Sophie Marceau ou la harpie ukrainienne y change-t-il quelque chose ?
Ce n’est pas au sujet des modèles de « marianne » qu’il faut se scandaliser, mais plutôt du fait même qu’il existe une « marianne » – coiffée du hideux bonnet des septembriseurs et des tricoteuses – et qu’on veuille, à travers elle, nous faire croire que la république et la France sont une seule et même réalité…

patte-de-chat Gustave Thibon

- 22 juillet : au Royaume-Uni, c’est la liesse autour de la naissance du « royal baby ».
Moi, je me délecte en découvrant cette citation de Sa Majesté le Roi Charles X :

« J’aimerai mieux scier du bois que de régner à la façon du roi d’Angleterre. »

patte-de-chat indifférentisme

- Dimanche 28 juillet : dixième dimanche après la Pentecôte, dimanche du pharisien et du publicain. Je remercie une amie d’avoir porté à ma connaissance cette belle citation de Monseigneur François Ducaud-Bourget (in « Le Hérisson spirituel ») :

« (…) il se créa peu à peu cette catégorie de « gens sérieux » qui montre du Christianisme le visage le plus déplaisant. Estimant avec justesse au plus haut point la Vérité, ils se sont enfermés avec elle de la façon la plus stricte comme on le ferait d’un lingot d’or dans un coffre fort. Mais la Vérité n’est pas un métal ; elle est fleur, elle est vie, elle respire l’air et le soleil de Dieu. La Vérité des « gens sérieux » s’est desséchée ; et ce qui en a survécu n’a plus aucun rayonnement… accusant les catholiques les plus humains et normaux d’être des libéraux… »

Par ailleurs, je ne peux faire autrement que de citer une fois de plus mon cher et incomparable Gustave :

« Le publicain est nu, le pharisien est masqué. Si misérable qu’on soit, il suffit d’être nu devant Dieu pour désarmer Dieu. Ce qui brûlera en enfer, ce n’est pas notre visage avec ses plaies, c’est notre masque avec sa fausse dignité, ce n’est pas notre péché, c’est notre mensonge. » ( Gustave Thibon, in « L’échelle de Jacob »)

patte-de-chat Jésuites

- 31 juillet : Fête de St Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus.
Tout comme la fameuse langue d’Esope, la Compagnie ne peut-elle pas se révéler la meilleure et la pire des choses ?
Je ne peux m’empêcher de penser, quoi qu’il en soit, que c’est tout de même un « sacré » coup de manipulation mentale que d’arriver à faire répéter à presque toute la planète qu’un jésuite est quelqu’un de simple…!!!

lully-signature Lourdes

2013-58. Du coût des royautés contemporaines en Europe et de celui de la présidence de la république française…

Vendredi 12 juillet,
anniversaire du massacre du Comte François-Louis de Saillans
et de MM. les abbés Boissin et Pradon,
tous trois horriblement massacrés aux Vans le 12 juillet 1792
à la suite de l’échec du troisième rassemblement de Jalès.

2013-58. Du coût des royautés contemporaines en Europe et de celui de la présidence de la république française... dans Commentaires d'actualité & humeurs frise-lys

L’un de nos amis, qui vit au Royaume de Belgique, nous a communiqué une étude qui date du mois d’avril 2012 et qui, à ma connaissance – et on se demande bien pourquoi (!!!) – , n’a pas fait l’objet de diffusion dans les grands media français : il s’agit du sixième rapport sur le coût des chefs d’Etats européens publié par Monsieur Herman Matthijs, professeur d’administration et de finances publiques à l’Université de Gand.
Le Professeur Matthijs est connu pour sa probité intellectuelle et sa rigueur, on ne peut lui reprocher de faire intervenir des idées partisanes ou des préjugés idéologiques dans son travail.
Le Professeur Matthijs publie des chiffres : ces chiffres parlent d’eux-mêmes sans avoir besoin d’être longuement interprétés… 

Le rapport du Professeur Herman Matthijs révèle donc que le président de la république française est le chef d’État le plus coûteux d’Europe : en effet, le budget de la présidence de la république française s’élevait, à la parution du rapport, à 111,7 millions d’euros.
Le budget de la présidence de la république fédérale d’Allemagne, s’élevait, lui, à 30,7 millions d’euros.

Par ordre décroissant, voici ensuite le budget des différentes royautés européennes :
- pour la couronne néerlandaise : 39,4 millions d’euros ;

– pour la couronne britannique : 38,2 millions d’euros ;
- la couronne norvégienne : 25,2 millions d’euros ;
– la couronne belge : 14,2 millions d’euros ;
– la couronne suédoise : 13,9 millions d’euros ;
– la couronne danoise : 13,2 millions d’euros ;
– la couronne luxembourgeoise : 9,2 millions d’euros ;
– la couronne espagnole : 8,2 millions d’euros.

Habituellement, dans ces royautés, les souverains ne partent pas à la retraite, tandis que la république française doit pourvoir à la retraite de trois anciens présidents qui ont coûté chacun 1,5 millions d’euros en 2012.

En outre, il faut ajouter que, dans les pays où il y a un roi ou une reine, la succession est réglée à l’avance, tandis qu’en France elle fait l’objet d’élections dont le coût s’avère absolument exorbitant : pour les élections présidentielles de 2012, il a atteint 228 millions d’euros.

Si les budgets annuels restent à peu près stables, et malgré le décret de la fin août 2012 qui a réduit de 30% la rémunération du président de la république, le coût du quinquennat de François Hollande s’élèvera à près de 809 millions d’euros, en tenant compte des élections présidentielles et des retraites.

Selon les mêmes conditions et pour la même période, la royauté néerlandaise devrait coûter 197 millions d’euros.
La royauté britannique, 191 millions d’euros.
La royauté norvégienne, 126 millions d’euros.
La royauté belge, 71 millions d’euros.
La royauté suédoise, 69,5 millions d’euros.
La royauté danoise, 66 millions d’euros.
La souveraineté luxembourgeoise, 46 millions d’euros.
La royauté espagnole, 41 millions d’euros.

Ainsi donc, alors que la présidence de la république devrait coûter aux Français quelque 809 millions d’euros sous le quinquennat de François Hollande, dans le même temps les huit principaux souverains européens réunis ne devraient coûter que 807,5 millions d’euros à l’ensemble de leurs sujets, c’est-à-dire qu’à eux huit ils atteignent à peine le coût total de l’actuel président et des trois présidents retraités, en France !

Avec un budget annuel de 40 millions d’euros par an, un Roi de France reviendrait donc 75% moins cher que l’actuel président de la république.

Et après cela, malgré l’implacable objectivité des chiffres, en France, on persiste à faire croire aux gens que la royauté est un régime dispendieux et que ce sont les Rois qui dilapident les finances publiques…

Lully.

lully-defenseur-de-la-couronne budget dans Vexilla Regis

2013-42. «On peut se demander si cette omniprésence médiatique du Pape ne contribue point à distraire ou à refroidir la foi du catholique.»

Vendredi 26 avril 2013 au soir,
fête de la manifestation miraculeuse de l’image de Notre-Dame du Bon Conseil
à Genazzano (cf. > www)

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Depuis des années, avec Frère Maximilien-Marie, en observant ce qui se passe dans le monde et plus encore dans l’Eglise, nous avons développé toute une réflexion sur la perte quasi généralisée de la compréhension de ce qu’est la fonction hiérarchique, et – en contrepartie – sur les exécrables développements du culte de la personnalité.

Dans les siècles de foi authentique, les fidèles, étaient capables de bien faire la distinction entre la fonction, investie d’une autorité donnée par Dieu, et la personne qui assure tant bien que mal cette fonction.
Ainsi par exemple, érigeait-on dans les cathédrales de très imposantes stalles ouvragées pour que l’évêque y trônât : c’était l’expression du respect dû à la fonction épiscopale, et ce respect découlait de la foi, indépendamment des qualités ou des défauts de la personne.
En revanche, et sans que cela n’amoindrisse le respect de la fonction, pouvait-on sculpter dans le décor de cette même stalle des représentations – parfois très crues – des défauts physiques et moraux de la personne qui était à ce moment-là revêtue de la dignité épiscopale.
Et cela était sain. 

Aujourd’hui au contraire – sous un fallacieux prétexte d’humilité ou de pauvreté - les prélats semblent rivaliser d’ingéniosité pour se soustraire aux honneurs dus à la fonction qu’ils assument et se refusent à pontifier : aux trônes ils préfèrent d’ordinaires fauteuils et plutôt qu’aux riches ornements magnifiant la grandeur de l’épiscopat ils donnent la préférence aux mitres en macramé et aux chasubles en toile de jute ; cependant ils supportent rarement qu’on plaisante sur leurs travers, physiques ou moraux, pourtant bien réels…
Imaginez le tollé qu’aurait suscité par exemple, il y a quelques années, l’installation sur une église parisienne d’une gargouille caricaturant la tête de certain cardinal aujourd’hui défunt!
Et cela n’est pas sain. 

C’est que la perte du sens de la fonction hiérarchique, presque systématiquement rabaissée par l’amoindrissement des honneurs qui lui sont dus, dégénère très souvent en culte de la personnalité pour celui qui occupe cette fonction.
C’est là une chose moralement exécrable. C’est là une chose ruineuse tant pour les institutions que pour la santé psychologique et spirituelle des personnes.
Dans l’Eglise, cela entraîne des engouements superficiels et sentimentalistes qui n’ont plus rien à voir avec la foi surnaturelle ni avec la saine révérence due à l’autorité : aux siècles de foi, lorsque paraissait le Souverain Pontife, on faisait silence et on s’agenouillait pour recevoir la bénédiction du Vicaire de Jésus-Christ qui passait, hiératique ; maintenant le Pape multiplie les tours de piste, les saluts, les risettes et les bisous comme le font les starlettes, et il passe sans plus bénir des foules qui s’agitent et poussent des cris, dont on peut parfois se demander s’ils émanent d’êtres dotés de raison, tant l’émotionnel et l’entraînement collectif semblent prévaloir…

Nous en étions là de nos réflexions, lorsque Jean-Nicolas, l’un de nos fidèles amis qui vit en Argentine, nous a fait connaître un texte des plus intéressants, paru ce jour d’hui même, texte auquel nous adhérons totalement et que nous livrons à notre tour à votre réflexion.
A notre demande, Jean-Nicolas en a assuré une traduction en Français (on en trouvera la version originale, en Espagnol, ici > www), et nous l’en remercions très chaleureusement.

Lully.              

2013-42. «On peut se demander si cette omniprésence médiatique du Pape ne contribue point à distraire ou à refroidir la foi du catholique.» dans Commentaires d'actualité & humeurs pape-francois-bain-de-foule

Télépape

Par Juan Manuel de Prada

«L’exposition médiatique du Pape est un phénomène qui peut nous sembler ‘normal’, et qui l’est en fait dans la phase actuelle de l’histoire ; mais ce phénomène est si spectaculaire qu’il affecte inévitablement la vie des catholiques, si ce n’est pas dans la substance de leur foi, ce l’est du moins dans leur façon de vivre cette foi. Des siècles durant, un catholique pouvait tranquillement mourir sans même savoir qui était le Pape de Rome ; ou en le sachant seulement de façon assez brumeuse, ignorant s’il était gros ou maigre, grand ou petit, taciturne ou bavard, très fin théologien ou très rustique pasteur. Pendant des siècles, savoir qu’il y avait à Rome un homme qui était le vicaire du Christ sur la terre, que cet homme, dont la succession était certaine, gardait le dépôt de la foi qu’il professait, reçue de ses ancêtres, était assez pour un catholique. Des siècles ont passé pendant lesquels un catholique vivait sa foi dans la prière, dans la fréquentation des sacrements et la célébration communautaire ; où il ne recevait d’enseignements que du curé de son village, trônant dans sa chaire, et de ses aînés dans la chaleur du foyer. C’est ainsi que les choses se sont passées depuis la fondation de l’Église jusque à il y a peu de siècles, et ce furent les siècles d’or de la Chrétienté.

Avant l’arrivée de cette phase médiatique de l’histoire, il y en eut une autre, intermédiaire, pendant laquelle le succès de la presse permit à un catholique curieux de connaître les prises de position des papes sur des questions de foi et de mœurs, à travers leurs encycliques ; mais aussi, quand c’était le cas, les difficultés rencontrées par la papauté dans le concert politique international. Lors de cette époque, un catholique connaissait l’effigie du Pape, grâce aux petites estampes et, s’il était lecteur avide de journaux et revues, pouvait se faire une idée sommaire des lignes maîtresses de son pontificat. Mais l’immense majorité des catholiques restait ignorante de telles particularités, vivant encore sa foi à la manière traditionnelle : en communion avec les autres fidèles de sa contrée et écoutant les enseignements du curé du village, qu’il fût saint ou de mœurs relâchées, parfois même dissolues – affaire qui semblait assez triviale au catholique ordinaire : car savoir que, saint ou libertin, ce curé, pendant qu’il disait la messe, était ‘un autre Christ’ était suffisant pour lui. Il s’agissait d’une époque où les institutions restaient au dessus des personnes qui les incarnaient.

Mais cette phase médiatique de l’histoire est arrivée, et tout s’est désorganisé. Voici que le Pape, tout à coup, est devenu une figure omniprésente ; et le catholique ordinaire a commencé à connaître au sujet du Pape des choses intimes inouïes : s’il souffrait de la goutte ou s’il était chauve ; s’il aimait le foot ou les échecs ; s’il était austère ou somptueux dans sa manière de s’habiller ; s’il chaussait des souliers de maroquin ou de canepin ; s’il prenait plaisir à mettre le chapeau de mariachi ou le tricorne dont les fidèles qu’il recevait en audience lui faisaient cadeau, ou s’il déclinait un honneur aussi douteux. On tint qu’en connaissant ces intimités inouïes le catholique pouvait aimer le Pape plus parfaitement, qu’il deviendrait de cette façon plus «humain», plus «proche» et «accessible». Propos d’autant plus grotesques que le Pape n’a d’autre mission sur la terre que d’être le vicaire du Christ et que, pour approcher le Christ, pour le faire plus «humain», «proche» et «accessible», c’est le Christ lui-même qui nous a donné la recette : «Car j’ai eu faim et vous m’avez nourri ; je fus assoiffé et vous me donnâtes à boire ; je fus étranger et vous m’avez donné refuge… etc.» Ce n’est pas en connaissant des intimités inouïes du Pape que le catholique approche le Christ, mais en souffrant avec les petits dans lesquels le Christ se cache.

On peut bien se demander si, en revanche, cette omniprésence médiatique du Pape ne contribue point à distraire ou à refroidir la foi du catholique. On peut se demander si le suivi médiatique du Pape, pas seulement dans ses prises de position sur des questions qui affectent la foi et les mœurs, mais dans les âneries quotidiennes les plus variées, ne génère point quelque sorte de ‘papolatrie’ tout étrangère à la tradition catholique, et qui frôle souvent le phénomène ‘fan’ provoqué par des chanteurs, des footballeurs et des acteurs. On peut encore se demander si cette exposition médiatique tellement abusive ne génère pas une distorsion dans la transmission de la foi. Car si le Christ avait souhaité que la foi fut transmise ‘en grand’ il aurait inventé d’un coup le porte-voix, la radiophonie, les antennes relais, la ligne ADSL, la télévision digitale et les réseaux sociaux d’Internet ; mais, pouvant le faire, Il préféra que la foi fût transmise dans la chaleur humaine, à travers des petites communautés qui grandirent moyennant le témoignage personnel et intransférable, cœur-à-cœur, de ses disciples.»

prada culte de la personnalité dans Commentaires d'actualité & humeurs

Juan Manuel de Prada

Né en 1970 en Biscaye (Pays Basque), diplômé en droit de l’université de Salamanque,
se fait connaître d’abord, à partir de 1994, par des romans quelque peu scabreux ;
après une grâce de conversion, il s’engage dans la défense de la pensée traditionnelle
et fait de la lutte contre le politiquement correct un apostolat de l’intelligence
à travers une activité journalistique dans laquelle il excelle.

Publié dans:Commentaires d'actualité & humeurs |on 26 avril, 2013 |Commentaires fermés

2013-38. Du vain désir d’avoir une liturgie « dans le vent »…

Avril 2013.

       Voici une autre des petites « bandes dessinées » de Frère Maximilien-Marie. Elle a déjà douze ans lorsque je la mets en ligne, et elle n’en demeure pas moins très actuelle… malheureusement !
Après l’avoir lue, je vous invite à aller ensuite relire les citations du second concile du Vatican que j’avais publiées à l’occasion de la fête de Notre-Dame de La Salette, en septembre dernier (cf. > ici), à propos de l’usage du latin et du chant grégorien dans la liturgie romaine, et vous pourrez vérifier par vous-mêmes de quelle manière ceux qui se réclament de ce concile se fichent de nous et ne se servent de celui-ci – sur lequel il y a beaucoup à dire – que comme un prétexte pour mettre à bas des siècles de saine et sainte Tradition…

2013-38. Du vain désir d'avoir une liturgie

misselromainavantvatican7copie

Vous trouverez toutes les autres bandes dessinées publiées sur ce blogue en cliquant > ici

2013-37. Nec rubricant nec cantant.

« Ni ils n’appliquent les rubriques, ni ils ne chantent »

Même si nous faisons tous nos efforts pour les recevoir de manière surnaturelle – dans la foi, dans l’espérance et dans la charité – , les événements récents de l’histoire de l’Eglise Catholique Romaine, avec l’élection du cardinal Bergoglio sur le siège de Saint Pierre, suscitent cependant de manière bien naturelle et légitime de nombreuses questions.
Après le lumineux pontificat du très subtil et raffiné Benoît XVI (envers lequel nous ne serons jamais assez reconnaissants et dont nous ne cesserions d’énumérer les vertus réelles), voici le Pape François avec des manières indéniablement plus frustes et des goûts pour le moins rustiques…  

« Nec rubricant nec cantant : ni ils n’appliquent les rubriques ni ils ne chantent » : ce vieil adage latin au sujet des Jésuites a été rappelé il y a peu par le Père F. Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, pour justifier les pratiques liturgiques du Pape François.
Dans le mensuel « La barette de Saint-Pierre des Latins » n° 44 (du mois d’avril 2013, que l’on peut lire en intégralité ici > www) – bulletin paroissial de la communauté « Summorum Pontificum » des diocèses de Nancy et Toul – , Monsieur l’abbé F. Husson vient de publier un très intéressant article intitulé « Les Jésuites et la liturgie », dans lequel un certain nombre de nos questions trouvent des éléments de réponse.
Il m’a fort aimablement autorisé à le reproduire et je l’en remercie très chat-leureusement.

2013-37. Nec rubricant nec cantant. dans Commentaires d'actualité & humeurs patteschatsLully.            

st-ignace-de-loyola-par-francisco-zurbaran Jésuites dans De liturgia

Saint Ignace de Loyola peint par Francisco Zurbaran

Les Jésuites et la liturgie

Des auditeurs attentifs au sermon du premier dimanche de la Passion m’ont demandé d’expliciter les propos que j’avais alors tenus : «Le défaut congénial des Jésuites depuis 500 ans, car cela ne date en rien du concile Vatican II, leur défaut depuis leur fondation donc, c’est leur indifférence, voire leur dédain envers la liturgie, et il faudra faire avec… ». Ce jugement a semblé péremptoire à certains, mais il est fondé sur 500 ans d’histoire…

Après les premières apparitions « liturgiques » du Pape François (je dois avouer que l’absence de numérotation fait bizarre, et qu’il est difficile de dire « de François » comme nous disions « de Paul VI, de Benoît XVI »), certains journalistes catholiques ont hissé haut le pavillon de leur jubilation de voir disparaître les fastes rétablis par Benoît XVI, car pour être « un Pape des pauvres », il faut donc, selon leur esprit mal (in)formé, être un « Pape a-liturgique », voire « anti-liturgique ».

D’abord ils oublient le soin qu’apportait Saint François d’Assise à la liturgie (1), confondant selon l’idéologie des années 70 amour des pauvres et misérabilisme, ensuite ils oublient que le nouveau Pape est un jésuite.

Et c’est bien là réellement le fond du problème…

Benoît XVI, profond théologien dont la spiritualité était marquée tant par la patristique que la liturgie, avait des racines aux antipodes de la spiritualité des Jésuites.

En effet, la Compagnie de Jésus fut fondée par Saint Ignace de Loyola et reconnue par Rome en 1540 : nous sommes en plein dans le règne de la devotio moderna, cette dévotion née avec l’Imitation de Jésus-Christ (2), un chemin spirituel qui privilégie l’individualisme à la piété populaire du Moyen-Age.

Les grands de ce monde, à la fin du Moyen-Age, disaient encore le bréviaire liturgique, nous connaissons nombre de manuscrits comme les « Grandes Heures », et donc ils vivaient spirituellement en union avec l’Eglise et tous les choeurs de moines, moniales, religieux et chanoines qui chantaient l’office.

Or la devotio moderna va faire disparaître cette union, chacun aura désormais son livre de spiritualité qui lui plaît le plus, et selon les époques, qui l’Imitation, qui le Combat Spirituel de Scupoli (3), qui l’Introduction à la vie dévote de Saint François de Sales (4). C’est l’époque qui verra les fidèles à la Messe faire leurs propres dévotions privées, ne s’occupant guère du célébrant sauf à la consécration et aux élévations.

Saint Ignace est donc totalement imprégné de cet esprit qui est de fait la mentalité de l’Eglise au XVIème siècle, et ses Exercices Spirituels dont il commence l’écriture en 1523 l’attestent. Tous ses efforts personnels sont tendus vers les études et les exercices spirituels. Et cela transparaît en 1539 dans l’esquisse des statuts de la future Compagnie, quand, à côté de l’obéissance à un Préposé général et l’exaltation de la pauvreté, on trouve le refus du cérémonial monastique, et en particulier de la prière collective. Si on lit bien Saint Ignace, on en arrive à avoir l’impression que l’examen de conscience est plus important que l’assistance à la Messe.

Malheureusement, le Pape Paul III, en approuvant la compagnie, va entériner ce choix d’Ignace, et fera des Jésuites le premier ordre religieux dispensé de la liturgie communautaire, véritable anomalie depuis les débuts des ordres religieux dans l’Eglise au IVème siècle.

On lit dans les constitutions jésuites : « Parce que les occupations qu’on prend pour aider les âmes sont de grande importance, qu’elles sont propres à notre Institut et très nombreuses, et que d’autre part notre séjour en tel ou tel lieu est précaire, les Nôtres n’auront pas l’office du choeur pour les heures canoniales ni pour chanter des messes ou d’autres offices ; car pour ceux (5) que leur dévotion (6) pousserait à les entendre, il y aura abondance de lieux où ils satisfassent leur désir. Quant aux Nôtres, il convient qu’ils s’occupent de ce qui est davantage propre à notre vocation (7), pour la gloire de Dieu ».

Et en ce qui concerne l’apostolat : « Si, dans certaines maisons ou dans certains collèges, on jugeait que cela conviendrait, on pourrait, à l’heure où il doit y avoir dans l’après-midi une prédication ou un enseignement, ne dire que les vêpres pour retenir le peuple avant ces enseignements ou ces prédications. On pourrait aussi le faire habituellement les dimanches et jours de fête, sans musique d’orgue ni plain-chant, mais sur un ton qui soit religieux, agréable et simple. Et cela, parce que et pour autant que l’on jugerait que le peuple serait par là porté à fréquenter davantage les confessions, les sermons et les enseignements, et non pas pour une autre raison (8) ».

Donc il n’est pas question de former le Jésuite à l’Ars celebrandi, c’est-à-dire la capacité de célébrer dignement : le Jésuite dit son bréviaire seul et les Messes sont réduites à leurs plus simples dispositions liturgiques : «Pour les Messes plus importantes que l’on dira, quoique simplement lues, il pourra y avoir, en considération de la dévotion et de la convenance, deux servants vêtus de surplis, ou un seul, selon ce qui pourra se faire dans le Seigneur ».

Pas de Messes chantées, et encore moins de Messes solennelles.

Mais en plus, la liturgie communautaire pour les fidèles confiés à la charge des Jésuites n’a de sens que si elle amène « à fréquenter davantage les confessions, les sermons et les enseignements ».

Saint Ignace voulait des soldats pour les missions étrangères, l’éducation des jeunes, l’instruction des pauvres. Et il est manifeste que face à l’hérésie protestante, l’Eglise avait besoin de soldats. Mais c’est oublier que les moines « traditionnels » avaient été aussi des soldats car c’est eux qui évangélisèrent l’Europe ! Et des religieux comme les Capucins, fervents fers de lance de la lutte anti-protestante (il suffit de voir l’action de Saint Laurent de Brindes, Docteur de l’Eglise, ou le martyre de Saint Fidèle de Sigmaringen, massacré par des réformés) n’ont abandonné ni l’office choral, ni les solennités liturgiques (9)… et pourtant… c’étaient des franciscains (10).

De plus, comme l’indique le paragraphe des Constitutions sur la liturgie dans l’apostolat, on s’aperçoit que pour un Jésuite, la liturgie n’est qu’un moyen, un outil.

Et cela donnera lieu au XXème siècle à la grande « hérésie » liturgique qui veut faire de la Messe une simple catéchèse, et non plus, comme l’enseigne le concile Vatican II, « la source et le sommet de la vie chrétienne ». C’est ainsi qu’entre deux guerres, les nombreux Jésuites aumôniers scouts (n’oublions pas que le Père Sevin était Jésuite) posèrent les prodromes de la réforme liturgique, réforme à but uniquement pastoral et catéchétique.

On comprend donc pourquoi le défaut congénial des Jésuites depuis 500 ans est leur indifférence, voire leur dédain envers la liturgie, sauf quand ils peuvent l’utiliser dans un but de formation.

Certes, il y a eu de célèbres liturgistes Jésuites, comme le Père Jungmann. Mais quand on lit leurs ouvrages, on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de théologie liturgique, mais qu’en bons universitaires et scientifiques, ils s’appliquent à étudier les rites et les prières comme un chirurgien étudierait le corps humain, et leurs ouvrages sont sans âme, ni spiritualité.

Alors, ne demandons pas à un Pape Jésuite, héritier d’une telle tradition, d’être un bon liturge… Il ne le sera pas, non par parti-pris, mais par formation, je dirai même par constitution.

Abbé Florent Husson.

Notes :
(1) : Saint François d’Assise, epistola ad cleros.
(2) : date de composition et auteur contestés, entre la fin du XIVème siècle et le début du XVème siècle.
(3) : 1588
(4) : 1608
(5) : les fidèles
(6) : la liturgie est donc une affaire de dévotion privée, non « d’Eglise ».
(7) : le culte divin, premier devoir d’un prêtre, n’est donc pas la vocation d’un Jésuite…
(8) : la liturgie n’a donc pas de valeur en soi.
(9) : dans les limites permises par le fait qu’un couvent ne reçoit en général pas plus de douze religieux, ce qui limite bien sûr le déploiement de la liturgie. Le Cérémonial capucin prévoit par exemple des Messes non chantées avec encensement.
(10) : les Capucins sont une branche de l’Ordre franciscain, fondée au XVIème siècle pour un retour aux origines radicales de la Règle de Saint François.

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