2025-153. Une célébration baroque de la victoire de Lépante (deuxième partie) : la salle de la colonne bellique, au Palais Colonna.
7 octobre,
Fête de Notre-Dame de la Victoire du Très Saint Rosaire (cf. > ici),
Anniversaire de la victoire navale de Lépante (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Marc, pape et confesseur ;
Mémoire des Saints Serge et Bacchus, Marcel et Apulée, martyrs.
Rome, Palais Colonna : la salle de la colonne bellique.
De part et d’autre de la Grande Galerie – ou Grande Salle – du Palais Colonna, que nous avons précédemment présentée (cf. > ici), se trouvent deux antichambres, elles aussi richement ornées, qui communiquent l’une comme l’autre avec la Grande Galerie par une large ouverture à eux colonnes.
Salle de la colonne bellique avec la perspective vers la Grande Galerie
L’antichambre de l’est, est appelée « salle de la colonne bellique » (ou encore « salle de la colonne de la guere »), en raison du fait qu’y est placée en son centre une colonne antique : cette colonne de marbre rouge, posée sur un piédestal et ornée d’incrustations représentant des scènes de la vie romaine, est évidemment une allusion aux armoiries de la famille Colonna ; elle est surmontée statuette de femme casquée et armée qui pourrait être une représentation de Bellone, de Rome ou d’Athéna ; c’est cette figurine qui vaut à la colonne son qualificatif de « bellique ».

La fresque qui orne la voûte de cette salle a été peinte par Giuseppe Bartolomeo Chiari (1654-1727), élève de prédilection de Carlo Maratta, qui a travaillé avec lui à la préparation des cartons pour les mosaïques des nefs latérales de la Basilique vaticane.
Giuseppe Bartolomeo Chiari a peint cette voûte entre 1698 et 1700, soit un quart de siècle après le plafond de la Grande Galerie.
Sans crainte de la redondance avec le programme pictural de la Grande Galerie, elle représente Marc-Antoine Colonna présenté à la Vierge dans les cieux, mais cette œuvre est la plupart du temps nommée : « Apothéose de Marc-Antoine Colonna ».

La Très Sainte Vierge Marie, entourée d’anges et de saints, occupe le centre de la composition, elle est nimbée d’une sorte de rayonnement de gloire. Elle tient dans sa main droite une couronne – semblable à celle qui était tenue au-dessus de la tête du chef victorieux lors des triomphes antiques -, dont elle s’apprête à couronner le vainqueur de Lépante, qui est introduit en sa présence par… Hercule lui-même, dont Marc-Antoine porte la massue, comme s’il s’agissait de son arme propre !!!
Cette curieuse introduction d’un mythe païen à l’intérieur d’une scène aux références chrétiennes vaut également parfois à cette œuvre d’être appelée « Apothéose du jeune Hercule ».
Sans entrer dans tous les détails des représentations périphériques de cette fresque, on s’arrêtera toutefois à admirer, au-dessus du passage vers la Grande Galerie, cet ange écrivant le nom de Marc-Antoine Colonna dans le Livre de Vie.

Pour passer de cette Salle de la Colonne Bellique à la Grande Gallerie, il faut descendre quelques marches de marbre : or, au centre des degrés se trouve un boulet de canon.
Celui-ci n’a rien à voir avec la victoire de Lépante, mais nous renvoie à des événements dramatiques plus récents : la révolution romaine de 1848-1849, pendant laquelle le Bienheureux Pape Pie IX avait dû fuir Rome et se trouvait de ce fait en exil à Gaëte.
Des troupes françaises commandées par le Général Oudinot avaient été envoyées pour rétablir le Souverain Pontife dans ses Etats, et, depuis la colline du Janicule, les Français tirèrent sur le centre historique pour en chasser les insurgés républicains : c’est alors que, le 24 juin 1849, ce boulet, en raison d’une erreur de tir, entra dans le palais Colonna pour tomber exactement à cet endroit. Il n’en fut jamais retiré.


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Je remercie Frère Maximilien-Marie pour ce magnifique commentaire de ces fresques superbes du Palais Colonna.
J’ai visité ce Palais il y a quelques années, mais je n’avais malheureusement pas saisi tout ce que décrivaient ces œuvres d’art, n’ayant pas tout le savoir époustouflant de notre Frère Maximilien-Marie.
BG.